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Revue de l’Église de Saint-Hyacinthe Volume XXXI, numéro 2 • Septembre-Octobre 2015 L’Envoi Missionnaires... d’ici et d’ailleurs!

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Revue de l’Église de Saint-Hyacinthe

Volume XXXI, numéro 2 • Septembre-Octobre 2015

L’Envoi Missionnaires...d’ici et d’ailleurs!

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9 « Lâchons pas... c’est pire! »

par Bertrand Jodoin

11 Mission ailleurs,

mouvements intérieurs... par Stéphanie Bernier

14 Les missions paroissiales,

d’hier à aujourd’hui par Frédéric Barriault

17 Une équipe missionnaire

au cœur de la ville par Claudette Nadeau et l’abbé Serge Pelletier

19 La mission aujourd’hui dans les

paroisses de chez nous par l’abbé Luc Richard

21 Le dialogue interreligieux : toujours d’actualité! par Frédéric Barriault

22 Régional

24 Chancellerie

5 Dimanche missionnaire mondial Mot de Mgr Lapierre

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La famille au coeur de la mission par Michel Pelletier

7 De Saint-Hyacinthe à Philadelphie...

Témoignages

Sommaire

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CATHERINE D. MARCOUX, responsable aux [email protected]

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Coordination et rédaction : Catherine D. Marcoux

Comité de rédaction : Frédéric Barriault, Marc Benoît, Stéphanie Bernier, Sr Françoise Boulais et Monique Cyr

Équipe technique : Sylvie Beaupré, Nicole Bossinotte et Louise Robillard

Adresse : Secrétariat diocésain 1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4 Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 774-1895 [email protected] www.diocese-st-hyacinthe.qc.ca

Abonnement : 20 $ / 5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-Hyacinthe

Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada.

L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre de l’Association Canadienne des Périodiques Catholiques (ACPC).

Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa- bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.

Prochaine parution : le vendredi 18 décembre 2015Date de tombée : le vendredi 27 novembre 2015

Que ce soit en Égypte, à Cuba, ou chez soi, être missionnaire nous promet bien des surprises! Avez-vous déjà entendu une personne vous dire qu’elle est revenue changée d’un périple à l’autre bout du monde? Quelqu’un impliqué en pastorale ou autrement dans une paroisse se dire rempli d’espé-rance et de volonté pour aller toujours plus loin? Être missionnaire, c’est une façon d’être, de vouloir propager la Bonne Nouvelle!

Pour ce numéro nous parcourons le monde pour finalement revenir chez nous. Le voyage commence à Philadelphie avec notre délégation diocé-saine à la Rencontre mondiale des familles 2015. Nous apprenons ensuite à connaître le Frère Flavien, un ancien missionnaire en Asie. Puis, Stéphanie

Bernier nous fait penser se que nous devons apporter avec nous lors d’un voyage humanitaire.

Ici comme ailleurs, des missionnaires oeuvrent afin de transmettre l’Évangile et aider leur prochain. Dès notre lancement de l’année pastorale, Mgr Lapierre nous a envoyés en mission, sous le thème « Ma Famille, une école de miséricorde ». La famille, source d’amour et d’enseignement, démontre la volonté missionnaire des parents.

Bonne route!

MOT DE LA RÉDACTRICECatherine D. Marcoux

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Ce dimanche missionnaire nous invite à penser à nos missionnaires répandus à travers le monde mais aussi à découvrir les missionnaires venus d’ailleurs pour vivre la mission au milieu de nous.

Tout l’évangile de Marc que nous méditons, cette année, est orienté vers la formation de disciples missionnaires. Mais le passage de l’Évangile qui vient d’être proclamé nous fait voir qu’une formation facile comme elle, ne l’est pas non plus aujourd’hui.

Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, ne font pas une demande banale au Seigneur, ils veulent le suivre mais leur générosité est contaminée par leur volonté propre, leur recherche de pouvoir, par leur désir de dominer les autres.

Dans l’Église, il y a une nouvelle catégorie de missionnaires; je pense aux travailleurs saisonniers qui viennent ici comme des serviteurs, ils réalisent un travail que beaucoup de nos concitoyens ne veulent plus faire. Ils sont parfois dépréciés et même évités, ils sont des témoins de l’Évangile, aujourd’hui, du Christ serviteur.

À Rome, aujourd’hui, le pape François a canonisé les parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, Louis Martin et Marie Zélie Guérin. Je pense à tous les parents qui se dévouent au service de leur famille avec un grand esprit de service et d’humilité.

Dimanche missionnaire mondial

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

MESSAGE DE NOTRE ÉVÊQUE François Lapierre p.m.é.

ÊTRE CHRÉTIEN AU QUOTIDIEN...

c’est rendre service à l’autre, sans que l’autre ne nous le demande !

Cette réalité nous fait découvrir qu’il existe aujourd’hui de nouveaux et nouvelles missionnaires. Parfois, nous ne savons pas les voir car ils ne recherchent pas les premières places et vivent dans l’humilité.

La seconde lecture, tirée de la lettre aux Hébreux, nous dit : en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence… tenons donc ferme dans l’affirmation de notre foi. Ce grand prêtre, il n’est pas incapable de partager nos faiblesses, il est plein de miséricorde et de compassion, il vit un leadership de service.

Dans chaque eucharistie, il vient vers nous dans l’humilité d’un morceau de pain. C’est une invitation à mettre ensemble mission et service de l’humanité.

Nous célébrons, cette année les 50 ans de Nostra Aetate, (notre temps), un des documents les plus percutants du Concile Vatican II, une invitation au dialogue avec les grandes religions du monde, une charte qui sait unir le dialogue et l’annonce de l’Évangile aujourd’hui.

Que cette messe des nations fasse de nous un peuple mission-naire. Amen.

François Lapierre p.m.é. 18 octobre 2015

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Deux grands thèmes seront abondamment présents dans la vie de l’Église cette année. Le premier, qui alimente déjà beaucoup les discussions, est le Synode sur la famille dont la deuxième partie a eu lieu à Rome, du 4 au 25 octobre 2015, sur le thème : « Jésus Christ, révèle le mystère et la vocation de la famille ». Le second thème, qui débutera le 8 décembre prochain, sera l’année sainte; promulguée par le Pape, elle sera consacrée

à la miséricorde.

Ces deux événements importants ont inspiré l’orientation pastorale de notre diocèse pour l’année qui vient : « Ma famille, une école de miséricorde.». Il est intéressant que le mot école relie ces deux grands thèmes. En effet, nous pouvons apprendre beaucoup en allant à l’école, mais nous savons tous que rien ne peut remplacer l’école de la vie. Et la vie de famille est la plus belle école qui soit pour apprendre à vivre ensemble, entre frères et sœurs, avec nos différences, nos forces et nos faiblesses. C’est un lieu privilégié pour appendre aussi à se respecter, à partager, à s’entraider, surtout si les parents transmettent et vivent profondément les valeurs chrétiennes. Mais nous constatons, parfois douloureusement, qu’il y a une grande différence entre l’idéal évangé-lique proposé par l’Église et la dure réalité vécue par plusieurs familles au sein desquelles trop souvent se vivent beaucoup de souffrances, de divisions, de rejets, d’échecs et de ruptures.

Suite aux multiples changements qu’elle a subis dans notre société depuis quelques décennies, la famille moderne s’avère être un sujet sensible. Et, je crois que le Pape François a été très visionnaire en faisant en sorte qu’une année consacrée à la miséricorde soit annoncée au moment même où s’intensifient les réflexions sur la famille. Car c’est avec beaucoup de miséricorde qu’il nous faut aborder le sujet de la famille, en ce sens qu’il faut un cœur sensible à la misère et aux souffrances que vivent certaines familles d’aujourd’hui. Mais le danger est réel de voir ce beau processus de réflexion se transposer en débat publique et se polariser entre les camps les plus marginaux. Les uns pour ceci, les autres contre cela…

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CHRONIQUE DU DIACRE

Plusieurs espèrent de grands changements de la part de l’Église, notamment au sujet de l’accès aux sacrements, alors que d’autres craignent un relâchement de la doctrine chrétienne. Nous voyons surgir sur internet diverses pétitions visant à faire pression sur le Pape et les cardinaux, souhaitant ainsi influencer les décisions qui seront prises suite au synode. D’un côté comme de l’autre, si les attentes sont trop grandes ou exagérées, il est fort probable que plusieurs personnes seront déçues. L’Église n’est pas une démocratie populaire qui penche du côté de ceux qui crient le plus fort, comme le font certains politiciens.

L’Église est notre mère; elle aime chacun de ses enfants et désire tous les rejoindre et les rassembler dans l’unité et l’amour du Christ qui fait de nous tous des frères et des sœurs. Pour y arriver, elle a besoin de bien discerner les signes des temps et d’être à l’écoute des difficultés que vivent les familles d’aujourd’hui.

Il est bien important d’établir la différence entre la doctrine officielle de l’Église et l’attitude pastorale à adopter pour qu’elle soit accueillante, pleine de douceur et de compassion surtout pour ses membres les plus blessés et les marginaux. C’est l’attitude que Jésus nous invite à prendre : « Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur ». (Mt 11, 29)

Prions pour que ce difficile mais nécessaire processus de réflexion du Synode sur la famille porte des fruits et que nos cœurs soient mieux éclairés sur « la vocation de la famille » et puissions-nous y apprendre à grandir ensemble dans la miséricorde.

Michel Pelletier, diacre permanent Granby

Michel Pelletier

La famille au coeur de la mission

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L’actualité de ce temps-ci nous ramène beaucoup à la famille... Il y a eu le congrès des Famillles à Philadelphie sous le thème « L’Amour est notre mission - La famille pleinement vivante », il y a eu à Rome le Synode sur la famille et le thème de l’année pastorale de notre diocèse est « Ma famille, une école de miséricorde ».

Nous avons eu la chance avec d’autres couples du diocèse d’aller vivre une merveilleuse expérience d’Église (ecclé-siastique). Nous avons participé au congrès à Philadelphie et nous étions là lors du passage du pape François durant la fin de semaine pour le Festival des Familles ainsi qu’à la messe papale.

J’aimerais vous partager quelques réflexions suite à notre expérience là-bas... Il y aurait tant à dire... Les membres de l’organisation WMOF de Philadelphie nous ont offert un accueil hors pair. Wow! Nous leur levons notre chapeau. Et que dire de se trouver dans le même lieu que ce grand homme... François... Un pape qui nous touche et qui restera gravé dans notre mémoire...

« Ce que je retiens du Congrès mondial de la Famille c’est tout d’abord les dix heures de route pour y aller et en revenir

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DE SAINT-HYACINTHE À PHILADELPHIE...

TÉMOIGNAGES

en automobile. C’est moi, Ghislain, qui ai conduit. Dix heures à échanger, discuter et curieusement à prier ensemble dans l’auto. Petite Église qui fait route chez les géants américains. Géants dans leur organisation, leur histoire et leur fierté.

Géants dans les liturgies et les catéchèses, nous avons été partie prenante pour quelques jours d’un rassemblement familial où les grands penseurs, catéchètes et théologiens du monde nous offraient le fruit de leur réflexion sur la famille. Famille qui, dès le début des Écritures, la Genèse, nous est présentée comme un des plans de Dieu pour l’humanité.

Cependant, depuis le premier jour du congrès, il y a une réflexion qui ne cesse de m’habiter. Où est-elle passée notre fierté et notre audace de baptisé? »

- Ghislain Bernier et Nancy Lussier

« Une chose qui nous a touchés, c’est le thème affiché partout au Centre des congrès : « AIMER EST NOTRE MISSION ».

Aimer les personnes comme elles sont et là où elle sont. C’est une chose, parmi tant d’autres, qui nous a été inculquée dans nos engagements.

Il y aurait bien d’autres choses à mention-ner, mais gardons-en pour les autres. »

- Irène et Jean Vanier

« Nous avons grandement apprécié notre séjour. Nous avons été impressionnés par l’organisation de la semaine qui s’est déroulée de façon formidable malgré un achalandage impressionnant. C’était très stimulant de se retrouver en compagnie de sept autres personnes du diocèse, de se sentir en communion avec nos frères et soeurs du diocèse via les réseaux sociaux et de se rassembler avec tous ces croyants catholiques du Québec et du monde entier. Ce sentiment de solidarité nous a permis de ressentir la grâce du Seigneur.

La famille est le fondement de la société. Il importe donc d’en prendre soin. »

- Alain Labonté et Danielle Larouche

« J’ai vécu une très belle expérience d’Église. C’était rafraichissant de voir toutes ces personnes, réunies avec l’Esprit Saint, sur le thème de la famille. J’ai pu approfondir la richesse de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église sur le projet de Dieu pour la famille. Je reviens avec beau-

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TÉMOIGNAGES

DE SAINT-HYACINTHE À PHILADELPHIE... (SUITE)

coup de fierté et j’espère que ces enseignements pourront être partagés dans nos paroisses pour le bien des familles.

Oui, la famille est l’image de la Trinité. Et oui, la famille est appelée à devenir une Église domestique.

J’ai été également touché par l’accueil incroyable que les citoyens de Philadelphie nous ont réservé. Je leur donne une note parfaite. »

- David Labossière, prêtre

« Ce fut une expérience d’Église extrêmement enrichissante. Nous y avons vécu une grande unité et une vraie communion entre tous. Nous avons compris à quel point la famille est réellement un sanctuaire d’Amour, de Vie et de Miséricorde.

Au-delà de simplement réaffirmer sa doctrine, on a senti le fort souci de l’Église pour les périphéries et sa volonté de révéler la miséricorde du Christ pour tous en rappelant la dignité de chacun. Plusieurs ateliers, en ce sens, faisaient écho au Pape François exhortant l’Église à ressembler davantage à un hôpital de campagne, tel que celui du Cardinal Tagle « La famille un refuge pour

le coeur blessé », lequel a profondément touché bon nombre de gens. Également le Pape nous a rappelé l’importance des enfants et des grands-parents en tant qu’avenir et mémoire d’une société. »

- Dominique Rainville et Martin Thérer

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Quand je pense au Fr. Flavien, c’est souvent la phrase, la sienne, qui me revient. Voilà un homme, un missionnaire qui avait sûrement affronté bien des défis et qui avait déve-loppé des attitudes pour atteindre les objectifs qu’il avait fixés avec ses confrères religieux et des collaborateurs laïcs.

Mais qui est cet homme? Le frère Flavien (Doria Laplante) est né et baptisé le 27 juillet 1907 à Saint-Louis de Richelieu (de Bonsecours) sur les bords de la rivière Yamaska. Son père Honoré Laplante et sa mère Marie-Louise Théroux ont élevé une famille de 9 enfants. Doria naît le septième.

Tout jeune, à 6 ans, Doria perd sa mère. Elle avait fait promettre à son époux de voir à l’éducation des enfants, gars et filles. Ce que le père s’empressa de réaliser. Après l’école primaire, Doria se retrouve au juvénat des Frères

de Sainte-Croix à Saint-Césaire pour y poursuivre ses études secondaires. C’est là au cœur du témoignage de ses professeurs et du climat de prière qu’il entend l’appel du Seigneur à la vie religieuse. Déjà pointe l’appel à la vie missionnaire. En effet, lors de la visite d’un évêque du Bengale (Mgr Legrand), il voit naître en lui le désir de partir comme missionnaire. Il poursuivra sa formation jusqu’en 1928 où il est nommé au Collège Notre-Dame comme enseignant, surveillant, organisateur des sports. Il répond aux besoins des jeunes et de la communauté.

Le 16 août 1923, il prononce ses premiers vœux en plus des vœux des missions étrangères. Doria devra patien-ter... C’est en 1932 qu’il est nommé missionnaire au Bengale (le Bengladesh d’aujourd’hui). Le premier soir au Bengladesh, il le passera à la chapelle confiant au Seigneur

« LÂCHONS PAS... C’EST PIRE! »par Bertrand Jodoin, prêtre

PORTRAIT

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sa vie et lui demandant de le guider dans le travail à faire. En décembre 1934, avec des confrères, il travaille à ouvrir une nouvelle école pour répondre aux besoins. Il enseigne l’anglais et le catéchisme, il est responsable d’un pensionnat, de ses jardins et des jeux des jeunes : beaucoup de besoins à combler. Lâchons pas... c’est pire!

Puis, vient la guerre et l’invasion du Bengale par les Japonais. Dix-sept bombardements aux dires de Flavien. Conseillé par les autorités ecclésiales du pays, Fr. Flavien reste au cœur de Chittagong, organisant les classes d’élèves en fuite et accueillis dans la ville. S’ajoute la famine. Avec les autorités militaires, Fr. Flavien travaille au ravitaillement des populations et à la distribution des victuailles pour l’ensemble des civils. Aux périphéries, il secoure les chrétiens, les musulmans et les hindous. Au dispensaire, il soigne les blessés, encore en réponse aux besoins du moment. Lâchons pas... c’est pire!

Enfin, en 1945, la guerre est finie. On découvre alors les conséquences de ce conflit. La société du Bengale est complètement désorganisée, spécialement le monde de la pêche car, pour la guerre, on avait réquisitionné les bateaux de pêche. À la fin du conflit tout est détruit ou inapte à la pêche. Un nouveau chantier s’ouvre pour Flavien. Avec les autorités, il travaillera à créer une nouvelle flotte de pêche pour les travailleurs qui sont majoritairement des musulmans. Fr. Flavien a des engagements qui n’excluent personne. Ainsi naîtront les coopératives de pêcheurs. Flavien verra à trouver la tech-nologie pour motoriser les barques, etc... Regrouper des gens implique toutes sortes de situations de joie comme de peine, de défis comme des conflits… et des cyclones. Flavien accompagnera ces gens dans leur quotidien et même sur leurs bateaux. Lâchons pas... c’est pire!

La guerre a plusieurs conséquences, l’une d’elles aura été d’engendrer un groupe important d’or-phelins. Que faire avec eux? Les scolariser et les réintégrer comme pêcheurs, métier normal pour la région. Il sera donc un père pour ces jeunes.

C’est alors que la Colline de Dihang devient le lieu d’en-gagement important du Frère Flavien : organisation d’une école, plantation d’arbres, attention aux orphelins. Les besoins sont toujours si grands. La foi et l’engagement de Flavien et de ses confrères y sont tout aussi grands.

En 1976, tournant important dans la vie du missionnaire. Il se retire dans un « ashram chrétien » où Jésus-Christ est présenté comme un « guru », le premier de tous. Flavien

se fait ermite, il se consacre principalement à la prière. Il désire arriver à une union profonde et continuelle avec Dieu et veut témoigner encore plus intensément de la présence de Dieu. Après 44 années de vie trépidante, son témoignage est impressionnant. Une grotte érigée en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes devient un point de ralliement pour les chrétiens de la région et du pays.

En 1981, Fr. Flavien fait l’expérience de sa fragilité physique. Une tumeur à l’estomac se développe rapide-ment. Flavien voit ses forces diminuer. Le 19 juin 1981 sera le dernier jour de Flavien sur terre. Son supérieur célèbre les derniers sacrements pour lui. Flavien entre en prière intense. Vers 9 h 20 sa figure s’éclaire d’un sourire paisible et il dit : « Viens, Seigneur Jésus ». Il meurt dans les bras d’un confrère de Sainte-Croix.

Voilà, un résumé de la vie de ce missionnaire qui, pour moi, est un modèle de missionnaire même pour nous ici au Québec. Il aura été atten-tif aux appels du Seigneur à travers les cris et les besoins des pauvres. Lâchons pas… c’est pire!

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Partir en mission, c’est aller à la rencontre de l’autre et de soi. Pour se préparer à aller rencontrer l’autre, sur son territoire, il faut déjà s’intéresser à lui, avant notre départ :

• Apprendre sa langue. • S’intéresser à ses racines, à son histoire, à sa culture, à ses coutumes et à ses sensibilités.• S’informer de ses conditions de vie, de la température et de la géographie du lieu où il habite car cela influence ce qu’il est.• Connaître sa manière de vivre et de célébrer sa foi.

Il faut aussi faire le point sur les motivations qui nous incitent à aller vers l’autre :

1. Y allons-nous pour lui? - Pour contribuer à de nouvelles ressources pour vivre plus dignement? - Pour lui faire profiter de nos connaissances ou de nos talents?- Pour reconstruire après un désastre?

2. Pour le connaître, le rencontrer? - Pour découvrir sa langue et sa culture?- Pour explorer ses richesses?- Pour entrer en dialogue avec lui?

3. Ou pour nous? - Pour nous couper pendant quelque temps du quotidien? - Pour fuir une situation difficile?- Pour faire une action qui donne un sens à notre vie?- Pour joindre l’utile (aider l’autre) à l’agréable (voyager)?- Pour mieux se connaître?- Pour sauver le monde qui est dans la misère?

Pour réellement aller à la rencontre de l’autre, il est capital d’être conscient de ce que nous portons comme bagage de blessures, d’idées préconçues et de préjugés. Même si nous partons avec toutes les bonnes intentions du monde, nous devons tenir compte de ce qui nous a construit jusqu’à présent :

- Dans quel contexte géographique, social et familial avons-nous grandi?

- Quelles sont nos forces, nos assises, nos limites et nos fragilités?- Comment avons-nous l’habitude de réagir devant l’imprévu et l’inconnu?- Quelles sont nos valeurs fondamentales?

En terre de mission, nous pouvons être notre plus grande force et notre propre pierre d’achoppement. C’est pour-quoi il importe de faire un voyage à l’intérieur de nous-mêmes avant de plier bagage pour quitter vers une lointaine contrée.

En terminant, rappelons-nous qu’aller rencontrer l’autre, chez lui, c’est avoir le privilège d’entrer en terre sacrée. Cela nécessite de passer de l’attitude du conquérant à l’acceptation d’être perçu comme un serviteur inutile. Entrer chez l’autre, c’est accepter d’être confronté à une vision des choses et de la vie qui peut nous confronter dans nos habitudes et dans nos valeurs ou nous invi-ter à découvrir de nouveaux horizons insoupçonnés. Pour y arriver, nous aurons à choisir d’accueillir ce que nous découvrons comme une richesse pour développer toujours davantage :

- l’ouverture - l’accueil- l’écoute - le respect et l’humilité.

Quelle que soit la terre que nous visitons et le motif qui nous a poussé à quitter notre pays pour aller vers une terre inconnue, devant l’autre, nous portons notre propre histoire et la marque de ceux qui nous ont précédés. Chaque fois que nous voyageons, pour le plaisir comme pour la mission, nous allons à la rencontre de grandes découvertes qui nous déstabilisent au point où nous ne serons plus jamais exactement la personne que nous étions avant notre départ!

Bon voyage!

Stéphanie BernierMissionnaire en Amazonie péruvienneJanvier à juin 1997

Mission ailleurs, mouvements intérieurs…« Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages,

que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche »

Montaigne, Essais

PASTORALE

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Canada

HaïtiSénégal Burkina Faso

Nicaragua

Honduras

Équateur

PérouBrésil

France

CamerounColombie

Côte d’Ivoire

Missionnaires...

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France

CamerounKenya

Madagascar

Île Maurice

MalawiZambie

Mozambique

Zambie

Afrique du Sud

BangladeshTaïwanHong Kong

Japon

Rép. dém. du Congo

IndePhilippines

...D’ICI et D’AILLEURS!

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Article : Les missions paroissiales, d’hier à aujourd’hui, Frédéric Barriault

Dans La Joie de l’Évangile, le pape François rappe-lait aux catholiques qu’ils sont tous appelés, par leur baptême, à être des témoins du Christ, voire même des missionnaires. Il y a évidemment « mission » et « mission » : tous ne disposent pas des mêmes charismes, et tous ne sont pas appelés à annoncer l’Évangile dans les terres lointaines, exotiques et parfois dangereuses.

L’image qu’on se fait habituellement de la mission, c’est en effet celle des Jésuites, des Pères blancs, des missionnaires de l’Immaculée-Conception ou encore des Prêtres des Missions étrangères qui partaient outre-mer évangéliser des peuples n’ayant jusque-là jamais entendu parler de Jésus-Christ ou de son Père. Or, ce serait une grave erreur que de cantonner l’activité missionnaire de l’Église à ce seul aspect, aussi fascinant soit-il. Il convient de braquer notre projecteur vers ce qu’on appelait autrefois les « missions paroissiales » et qu’on appelle désormais la Nouvelle évangélisation.

La nécessité de la Nouvelle Évangélisation Tout au long de son histoire, l’Église a senti le besoin de souffler périodiquement sur cette braise ardente qu’est la foi afin qu’elle enflamme les cœurs et qu’elle embrase le monde. Elle voulait rappeler aux baptisés et aux confirmés la nature fondamentalement missionnaire de l’Église. Car même dans des régions officiellement catho-liques, le feu de la foi est parfois tombé en dormance, enfoui sous une épaisse couche de cendres. Les prédi-cateurs et les missionnaires ont alors la lourde tâche de secouer la torpeur des chrétiens « endormis ». Tels des tisonniers, ils dissipent la couche de cendres et remuent la braise, jusqu’à ce qu’elle s’embrase de nouveau.

Ce n’est pas d’hier que l’Église déplore la piété routinière et conformiste des fidèles, tout comme l’inculture reli-gieuse d’un grand nombre de baptisés. Au Moyen Âge, plusieurs évêques déploraient l’ignorance crasse de leurs diocésains — et parfois même… de leur propre clergé. Ces gens-là s’acquittaient certes de leurs devoirs religieux : ils assistaient à la messe, faisaient baptiser leurs enfants, jeûnaient pendant l’Avent et le Carême, partaient en pèlerinage vers des sanctuaires locaux. Pourtant, ils ne

connaissaient rien ou presque de l’Évangile, de la vie de Jésus ou de l’enseignement de l’Église. Ils ne compre-naient rien à la liturgie. Et sombraient çà et là dans la superstition et même dans la « débauche », qu’il s’agisse d’ivrognerie, d’avarice, de cupidité ou encore d’adultère.

C’est dans ce contexte que l’Église permit la créa-tion d’ordres religieux se consacrant exclusivement à la prédication. Afin de faire reculer l’ignorance reli-gieuse qui prévalait dans cette Europe pourtant offi-ciellement catholique. Et faire en sorte que les paysans, les artisans et même les seigneurs connaissent enfin le message de Jésus mais aussi les exigences de la Loi divine promulguée par son Père. C’est ainsi qu’ont été fondés les Franciscains et les Dominicains. Ceux-ci parcouraient les villes et les villages afin de prêcher sans relâche la Parole de Dieu. Et de rappeler aux bapti-sés « endormis » les exigences de la foi chrétienne.

La vigne du Seigneur étant immense et le nombre de vignerons étant insuffisant, l’Église n’aura de cesse que favoriser l’apparition de nouveaux ordres religieux se consacrant eux aussi à la prédication et à l’enseigne-ment. On pense ici aux Jésuites, aux Capucins ou aux Eudistes, par exemple. Sans oublier le travail de prea-chers exceptionnels et infatigables comme Michel le Nobletz chez les marins de la Bretagne, de Louis-Marie Grignon de Montfort chez les paysans de la Normandie, ou de Francois de Sales chez les montagnards de la Savoie. Des équipes de prédicateurs itinérants se dépla-çaient alors de paroisse en paroisse, de village en village et de diocèse en diocèse pour y prêcher sans relâche.

Pendant que leurs confrères partaient vers l’Asie ou l’Amé-rique pour y planter le germe de la foi, ces prédicateurs-là s’affairaient à rechristianiser une Europe qui n’avait de catholique que le nom. Ils vont jeter les bases des missions paroissiales — missions qui ont profondément marqué l’histoire de l’Église, y compris chez nous, au Québec.

Les missions paroissiales dans l’histoire du Québec

Les missions paroissiales ressemblent à s’y méprendre aux camps meetings si caractéristiques du protestan-

Les missions paroissiales, d’hier à aujourd’huipar Frédéric Barriault

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Article : Les missions paroissiales, d’hier à aujourd’hui, Frédéric Barriault (suite)

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tisme évangélique. C’est parfois à la demande d’un curé ou à l’initiative d’un évêque qu’on mettait en branle ces missions, après qu’on eut déploré la tiédeur de la foi des fidèles. Une équipe de prédicateurs talentueux et de confesseurs consciencieux « débarquait » alors dans l’église du village ou du quartier — église qui était habituellement bondée! S’ensuivait un « mara-thon » de sermons et d’homélies destinés à toucher le cœur et à secouer la torpeur des chrétiens endormis.

Convoqués sur place pour ébranler la conscience des fidèles, ces prédicateurs avaient parfois recours à ce que l’historien Jean Delumeau a appelé la pastorale de la peur. Il fallait, dit-on, être « lion en chaire » mais « agneau au confessionnal ». Les prédicateurs insis-taient donc abondamment sur l’horreur du péché, sur la torture des âmes damnées qui croupissent au Purgatoire ou dans les flammes de l’enfer. D’autres demandaient aux pénitents ce que diraient Jésus ou saint Pierre à la vue de leur conduite morale actuelle. Certains prédi-cateurs poussaient même l’audace jusqu’à poursuivre leurs sermons dans le… cimetière paroissial, un crâne à la main — et devant une fosse préalablement creusée — en prêchant de manière terrible sur la mort et l’au-delà!

Ces marathons de sermons se poursuivaient pendant plusieurs jours consécutifs. Les auditeurs rassemblés dans l’église finissaient invariablement par pleurer, se frapper la poitrine en gémissant, demander pardon et implorer la miséricorde divine. Des files énormes se formaient aux abords des confessionnaux. Le marathon de prédica-tion cédait alors la place à un marathon de confession. Des confesseurs consciencieux devaient alors réconci-lier les pénitents avec Dieu, avec doigté et sollicitude.

Au terme de ce marathon de prédication et de confes-sion, l’équipe pastorale insistait sur la miséricorde divine. S’ensuivait alors une messe au cours de laquelle tous les « missionnés » communiaient. Les fidèles renou-velaient alors les vœux de leur baptême et s’enga-geaient à prier sans relâche, à fréquenter assidûment les sacrements et à implorer quotidiennement l’inter-cession de la Vierge Marie. Prêtres et fidèles formaient ensuite une procession à travers les rues du village ou du quartier. Une croix commémorative était ensuite érigée sur l’un des points culminants de la région.

Au Québec, c’est au lendemain des Rébellions de 1837-38 qu’on commencera véritablement à prêcher des missions paroissiales. Le jeune évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, invite alors au pays un prédicateur redoutablement talentueux : Mgr Charles de Forbin-Janson. Entre décembre 1840 et janvier 1841, cet évêque français prêche sans relâche partout au Canada, de Pictou en Nouvelle-Écosse jusqu’à Bytown (Ottawa), en Ontario. Au cours de cette année très mouve-mentée, Mgr de Forbin-Janson a prêché des missions dans une soixantaine de paroisses. Près de la moitié des catholiques canadiens ont entendu ses sermons.

L’impact de cette mission fut tout simple-ment prodigieux. En 1838, par exemple,

seulement 60% des Montréalais avaient fait leurs

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Pâques. L’assiduité à la messe et les vocations religieuses étaient d’ailleurs en chute libre. Les confréries de dévotion et les œuvres de charité étaient quant à elles boudées par les paroissiens. Après le passage de Mgr de Forbin-Janson, la situation change du tout au tout. Les vocations reli-gieuses montent en flèche, l’assiduité à la messe devient unanime (vers 1900, 99% des catholiques québécois faisaient leurs Pâques), les associations pieuses regorgent de militants et les œuvres de charité se multiplient. On fonde des couvents, des collèges classiques, des hospices, des hôpitaux, des orphelinats, des coopératives, etc.

Même le paysage se transforme : dans la Vallée du Richelieu, l’un des témoignages les plus visibles du passage de Mgr Forbin-Janson est l’immense croix métallique ayant été installée en 1841 sur le sommet du mont Saint-Hilaire.

Au cours des années à venir, d’autres congrégations — les Jésuites, les Oblats et les Franciscains, par exemple — viendront prêcher des missions et des retraites dans les paroisses. Bientôt, par le biais de l’Action catho-lique, ce sont les laïcs eux-mêmes — étudiants, ouvriers, agriculteurs, couples mariés — qui seront appelés à témoigner publiquement de leur foi et à faire de l’apos-tolat. L’objectif demeurera toujours le même : secouer la torpeur des fidèles, souffler sur la braise de la foi, faire renaître le feu sacré qui les habite et faire rayon-ner la foi en Jésus-Christ, en tout temps et en tout lieu.

La Nouvelle évangélisation dont parlent Jean-Paul II et le pape Francois est le prolongement de cette longue tradition.

Avez-vous des images qui vous viennent lorsque vous entendez le mot « mission »? Moi, j’en ai plusieurs et je vous les partage bien simplement. J’ai d’abord celle de mon enfance : la mission, ça se passe en Chine où des religieuses sont là pour faire baptiser les p’tits chinois. Ça se passe aussi dans le Grand Nord canadien où des prêtres vivent avec les esquimaux. J’ai donc retenu que la mission, ça se passe loin et que c’est l’affaire des religieux, reli-gieuses et des prêtres. J’ai aussi compris que sans être missionnaire, je peux faire ma petite part, en donnant des sous et en priant.

À l’adolescence, la mission prend un autre visage, celui de l’Afrique. Si on parle beaucoup du départ du cardinal Léger pour ce continent, ce qui retient mon attention à moi, c’est que des laïcs hommes et femmes peuvent aussi être missionnaires. Je participe à un projet d’aide, j’agis ici pour aider là-bas. Pour moi, la mission reste encore au-delà des frontières mais elle est maintenant ouverte aux laïcs. Peut-être qu’un jour, je serai missionnaire et que j’irai ensei-gner en Afrique. Dans les faits, je ne suis

jamais allée enseigner plus loin que la paroisse d’à côté...

Comme jeune adulte, ma vision de la mission a changé en même temps que ma compréhension de l’Église chan-geait. Vatican II m’invitait à l’action en affirmant que « Tout laïc doit être, à la face du monde, un témoin de la résur-rection et de la vie du Seigneur Jésus, un signe du Dieu vivant. » (LG 38). Il y avait là pour moi, un appel à faire ma part en Église. Comme jeune adulte, j’ai été très active chez les scouts et les guides et au comité diocésain d’action catholique. J’ai vécu ces engagements comme des engagements de foi. J’avais compris que comme laïque je pouvais jouer un rôle important et j’étais consciente de parti-ciper à ma façon à la vie de l’Église. Pour moi, la mission ne se limitait plus à une action à l’étranger, elle pouvait se vivre ici dans le diocèse.

Cela me prendra beaucoup plus de temps pour que je réalise que la mission ne se limite pas à un engagement en Église mais que pour moi, comme laïque la mission peut et doit se vivre là où j’ai les pieds car « le principal devoir des

laïcs, homme et femme, c’est le témoi-gnage du Christ, qu’ils doivent rendre par leur vie et leurs paroles dans leur famille, dans leur groupe social, dans leur milieu professionnel. » (A. G.21).

Oui, mes images de la mission ont bien changé et les laïcs y occupent une place importante car pour moi, aujourd’hui, la mission est présence, présence de témoins qui ont fait une place au Christ ressuscité dans leur vie et qui sont porteurs de joie et d’espé-rance. Certains laïcs sont encore appelés à partir pour l’étranger pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. La mission se vit parfois au-delà des fron-tières. D’autres sont invités à prendre des responsabilités comme agents ou agentes de pastorale, catéchètes, membres des assemblées de fabrique ou de différents comités et mouvements. La mission est aussi don et service en Église. Mais, je crois que le plus impor-tant, c’est que tous les laïcs sont appelés à être missionnaires là où ils sont en posant dans leur quotidien de simples gestes d’amour, d’accueil et de pardon qui témoignent de la foi qui les fait vivre.

Laïcs et missionpar Diane Daneau, pastorale missionnaire

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Article : La Halte Saint-Joseph

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« La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. » (Mt 9,37)

Dans la société québécoise actuelle, société dont les valeurs socio-culturelles, morales et religieuses en profonde mutation engendrent souvent des situa-tions déstabilisantes pour plusieurs d’entre nous, il n’est pas rare de rencontrer aux coins des rues de nos communautés urbaines et paroissiales, des frères et des sœurs qui souffrent. Nous croisons des personnes dont les conditions de vie ont été directement affectées, voire même bouleversées, par ce changement social : perte d’emploi, indigence, projet d’étude abandonné, famille éclatée, dépression ou maladie, immigration. Nombreuses sont les raisons de la détresse qui se lit dans le regard de ces personnes trop souvent isolées et démunies. Nombreux sont les visages de la pauvreté. Le mal-être de nos frères et de nos sœurs est parfois si profond qu’ils n’entrevoient même plus la possibilité de s’en sortir, ni la capacité de demander de l’aide ou de croire à nouveau en quelqu’un. Tous ces pauvres de bonheur ont un urgent besoin d’une bouffée d’espé-rance, d’une présence accueillante et gratuite, d’une

écoute amicale, d’un regard de tendresse pour éviter de sombrer ou, pire encore, pour éviter d’être les victimes de notre indifférence consciente ou inconsciente.

Une présence d’Évangile au cœur de la ville. « Donnez-leur vous-mêmes à manger », nous dit le Christ. (Mt 14, 16)

La mise en place d’une équipe missionnaire implantée au cœur de la paroisse Notre-Dame de Granby a voulu répondre à cet urgent appel de Jésus, le Maître évangé-lisateur : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.» (Jn 17, 18). Baptisés en Jésus, nous avons reçu la grâce de Dieu pour la partager, par le témoignage d’une foi vivante et agissante dans notre entourage immédiat et jusqu’au cœur des périphéries existentielles, dans tous les milieux de vie, sans distinction. C’est à chacun de nous qu’il incombe de créer des espaces de joie et d’espérance pour tous nos frères pauvres de bonheur. L’urgence de l’amour fraternel passe inévita-blement par l’exigence de l’engagement personnel au service de ceux et celles qui souffrent. En fait, il nous faut porter au-delà même de nos églises, le Pain reçu en

LA HALTESAINT-JOSEPH

Une équipe missionnaire au cœur de la ville

REPORTAGE

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Article : La Halte Saint-Joseph (suite)

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Église! Ne séparons pas « le sacrement de l’Eucharistie du ‘sacrement’ du frère », nous dit le pape François.

Naissance de la Halte St-Joseph. Comme le grain de moutarde… (Mt 13, 22)

Voilà donc ce qui a motivé la création de la Halte St-Joseph précisément au cœur de la Ville de Granby. Ce projet missionnaire initié en août 2012, en réponse à une inspiration de ses fondateurs, a voulu participer concrètement à l’urgence évangélique qui nous appelle à quitter nos zones de confort humain et spirituel pour sortir, et inviter d’autres baptisés à partager la situation des plus délaissés, sur le terrain même de leur réalité quotidienne. Cette équipe de missionnaires urbains a vu officiellement le jour le 7 janvier 2013 après quelques mois de préparation. Peu à peu, cette heureuse initiative a pris racine, telle une cellule de vie greffée au cœur de la communauté paroissiale Notre-Dame de Granby, sous la responsabilité de M. l’abbé Serge Pelletier, curé fondateur du projet. Grâce à l’accord et à la générosité du Conseil de Fabrique, les frais de location d’un local situé au centre-ville ont été approuvés. Par la suite, avec l’enga-gement missionnaire de nombreux paroissiens bénévoles et la collaboration de Mme Claudette Nadeau, membre fondatrice du projet et coordinatrice de l’équipe, La Halte St-Joseph accueillait ses premiers visiteurs dans le besoin.

Dans l’esprit d’une nouvelle évangélisation« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ». (Mt 10, 8)

La mission d’évangélisation de cette jeune initiative pastorale en est une de première ligne bien qu’elle ne prétende en rien se substituer à l’action des services professionnels et communautaires déjà existants. Pour chacun des membres de l’équipe missionnaire, c’est à travers le partage de leurs expériences de vie et de leur rencontre avec Dieu que se vit la communion frater-nelle; il s’agit de donner de son temps et de sa personne pour être-avec leurs frères et leurs sœurs désemparés. Jusqu’à ce jour, cette équipe très diversifiée compte une trentaine de membres : couples et laïcs engagés, prêtres, religieux et étudiants, tous désireux d’être une présence d’Église dans la rue et de contrer l’isolement de celui ou celle qui souffre, en brisant les chaînes de l’indifférence, de la peur, du jugement ou du rejet.

Concrètement, l’action missionnaire de la Halte St-Joseph est simple : être des porteurs d’espérance en assurant

une présence permanente d’accueil et d’écoute, d’ac-compagnement et d’entraide soutenue par les bénévoles-missionnaires. Cette présence s’organise principalement autour de deux pôles. Le premier, offrir un lieu faci-lement accessible (le local est situé au 22 , rue Saint-Joseph) permettant aux personnes désireuses de le faire, de pouvoir rencontrer un missionnaire pour exprimer un besoin, confier une difficulté ou une peine, partager une expérience, un moment de prière ou simplement vivre un échange amical. Le deuxième consiste à susciter des occasions de rencontres par des tournées missionnaires dans les rues, au hasard de promenades, permettant aux missionnaires désignés d’aller observer la vie de la rue, de repérer la détresse, d’identifier des besoins, d’of-frir une écoute empathique, une parole réconfortante.

Les fruits d’une semence jetée dans la bonne terre

Aujourd’hui, après trois ans d’existence, les fruits sont là. Des centaines de personnes démunies, retranchées derrière les murs de leur solitude provoquée par la pauvreté, l’exclusion sociale, le rejet de leur famille ou l’accablement de la maladie, ont pu franchir la porte de la Halte St-Joseph et faire l’expérience de l’amour de Dieu incarné en la personne de chaque missionnaire. Grâce au témoignage de leur foi incarnée, à la gratuité de leur service humble et dévoué, ces nouveaux mission-naires urbains ont su inspirer d’autres personnes qui se sont senties interpellées par l’esprit de cette action pastorale missionnaire d’accueil et d’écoute de l’autre. Elles se sont mobilisées à leur tour pour donner nais-sance à d’autres Halte St-Joseph dans leur propre milieu : au Congo, la Halte St-Joseph de Kinshasa et celle de Brazzaville, puis la Halte St-Joseph de Trois-Rivières. Au total, une centaine de missionnaires parti-cipent présentement à cette mission évangélique.

Que le Seigneur accompagne nos pas, et que chaque porte de chaque Halte St-Joseph soit véritablement une porte de miséricorde pour toute personne qui en franchira le seuil.

Claudette NadeauAbbé Serge Pelletier

REPORTAGE

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Réflexion biblique : La mission aujourd’hui dans les paroisses de chez nous, Luc Richard

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Qu’est-ce que Jésus ressuscité attend de nous qui sommes plongés dans la mission paroissiale? Pour faire notre discernement, il est bon de puiser dans les livres de foi et vie du Nouveau Testament, comme le suggère Raymond E. Brown, théologien et exégète mondialement reconnu.1

L’évangéliste Marc écrit probablement entre les années 68 et 73.2 Il s’adresse à une communauté chrétienne dont les membres ont été vraisemblablement persécu-tés. La communauté fait face à d’immenses défis pour répondre aux besoins de la prédication, de la catéchèse, de la liturgie. Échaudée par la persécution, elle semble ne pas avoir l’élan pour relever ces défis. Marc veut lui faire saisir qu’on « peut certes apprendre beaucoup sur Jésus à partir des traditions de ses paraboles et de ses actes de puissance; mais si cela n’est pas intimement associé au tableau de sa victoire par la souffrance, il [est impos-sible] de le comprendre ni [de] comprendre la vocation de ses disciples ».3 Comme le disent certains commen-tateurs sportifs, en parlant des joueurs de hockey qui ne se sont pas impliqués dans une partie, les membres de la communauté de Marc « ne se sont pas présentés » pour la mission depuis un bon bout de temps. Ils ne veulent plus tenir le flambeau avec des bras meurtris.

Alors Marc décide de leur parler des exigences de la mission à partir de l’expérience missionnaire de Jésus (Mc 6, 1-6). Il leur rappelle que Jésus lui-même n’avait eu aucune crédibilité dans son enseignement à la synagogue de son propre village. Les gens de Nazareth se souve-naient de lui comme du charpentier et ils connaissaient sa famille. Mais justement cela nourrissait leur scepticisme

par rapport à sa sagesse religieuse et à ses prodiges. En conséquence, « Jésus n’avait pas produit la foi chez ceux qui devaient le reconnaître, et son pouvoir [s’est avéré] impuissant ».4 Jésus avait donc par la suite décidé de parcourir les villages des environs en enseignant.

C’est pendant qu’il parcourait les villages des environs de Nazareth qu’il a décidé de faire venir les Douze pour la mission (Mc 6, 7-33), ceux qu’il avait établis pour être avec lui après avoir prié.5 Il avait fait l’expérience concrète que, pour le succès de la mission, il valait mieux ne pas être seul. « Et il commença à les envoyer deux par deux » (Mc 6, 7). Envoyés en mission non pas seul mais deux par deux, ils ont porté du fruit. « Ils chas-saient beaucoup de démons, ils faisaient des onctions d’huile à beaucoup de malades et ils les guérissaient » (Mc 6, 13). Les résultats ne dépendaient pas de moyens humains, puisque la mission s’est dérou-lée dans des conditions austères (ni nourriture, ni argent, ni bagage). La mission des disciples était un prolongement de la mission spécifique de Jésus, qui leur a donné le pouvoir de l’accomplir (Mc 3, 15 et Mc 6, 7). Cela a commencé à déranger grandement les « puissants » dont, entre autres, le roi Hérode.

Dans les paroisses de chez nous, Jésus s’attend aujourd’hui, dans un monde qui a tendance à vivre de façon fragmentaire et individualiste, à ce que nous soyons en mission non pas chacun dans ses dossiers, présents avec les autres seulement à la pause café, mais toujours ensemble, en équipe. Devenir les uns pour les autres des hommes et des femmes de rencontre

La mission aujourd’hui dans les paroisses de chez nous

par l’abbé Luc Richard

RÉFLEXION BIBLIQUE

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RÉFLEXION BIBLIQUE

Article : Les laïcs et la mission, Diane Daneau

et de communion nous aidera grandement à accueil-lir l’étranger, à prendre soin du blessé, à faire en sorte que personne ne soit abandonné en chemin.

Pour la mission aujourd’hui en paroisse, il nous est également nécessaire d’entrer ensemble dans l’uni-vers de Dieu, par la prière et l’adoration. Ainsi nous serons unifiés dans notre cœur et nous aurons des entrailles de miséricorde. Car, comme le précisait le pape François : « Nous n’annonçons pas un message froid ou un simple corps doctrinal. Nous annonçons surtout une Personne, un événement : Christ nous aime et a donné sa vie pour nous» (cf. Éphésiens 2, 1-9).6

Pour témoigner de cet événement, il ne faut pas faire comme le puissant Hérode, qui n’écoutait que ce qui l’arrangeait (Mc 6, 14-16). Dieu écoute tout ce que nous lui disons. Et, comme le soulignait le pape François, « […] non seulement il écoute, mais il aime aussi écouter. Il aime être attentif, entendre bien, entendre tout ce qui nous arrive… »7 Être en chemin en équipe « familiale » missionnaire, rencontrer l’autre, l’écouter attentivement, soigner ses blessures et réchauffer son cœur s’il en a besoin,

prier et adorer ensemble pour avoir un cœur miséricor-dieux. Voilà ce que Jésus ressuscité attend de nous qui sommes plongés aujourd’hui dans la mission paroissiale.

Cette mosaïque a été créée dans le cadre d’un concours de dessins ayant pour thème « Portrait de famille ».

Ce projet fut un moment de réflexion familiale intergénérationnelle suivi de la création d’un dessin qui représente leur famille en action. Les dessins sont le fruit du travail de tous les membres de la famille ou le travail d’un seul membre qui représente l’idée de l’ensemble de la famille.

1 Le présent article, qu’on m’a demandé d’écrire, se veut un court essai sans prétention, sous forme de réflexion biblique, sur la mission aujourd’hui dans les paroisses de chez nous. Il est nourri principalement de la pensée de Raymond Edward Brown (1928-1998), reconnu comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux du Nouveau Testament. La pensée du pape François l’a également nourri.2 BROWN, Raymond E., Que sait-on du Nouveau Testament?, Paris, Bayard , 2000, 921 p. ; p. 169.3 Ibid., p. 168.4 Ibid., p. 177.5 En effet, quand Marc écrit : « Il monte dans la montagne », il veut signifier qu’il entre dans l’univers de Dieu. (Mc 3, 13-14). 6 Pape François (Jorge Mario Bergoglio), Se mettre au service des autres, voilà le vrai pouvoir, traduit de l’espagnol (Argentine) par Alexandra Carrasco et Anne Proenza, Buenos Aires/Paris, Claretiana/Fayard, 2014 (Claretiana 2007 et 2013), 359 p. ; p. 39.7 Ibid., p. 45.

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Au moment d’écrire ces lignes, l’humanité fait face à l’une de ses plus grandes crises migratoires et huma-nitaires du XXIe siècle. C’est par dizaines, voire par centaines de milliers que des Syriens et des Irakiens fuient la guerre, la violence ou la persécution qui sévit dans leur pays. Et s’embarquent, au péril de leur vie, dans des embarcations de fortune. Plusieurs y ont laissé leur vie, dont le petit Aylan Kurdi, mort noyé sur les rivages de la Turquie.

À une époque où certaines personnes se méfient des étrangers, où certains pays érigent des murs à leurs fron-tières et où certains intellectuels défendent l’idée d’un « choc » inévitable entre la civilisation occidentale et la civilisation islamique, on devrait s’attendre à une montée en flèche de la haine et de l’indifférence, y compris de la part des catholiques. Or, c’est tout le contraire qui se produit. Une vague de sympathie et de solidarité à l’égard des réfugiés syriens et irakiens s’est déployée un peu partout dans la catholicité. Le pape Francois et les évêques ont multiplié les prises de position en faveur de l’accueil des réfugiés, et ce, même si la plupart d’entre eux sont musulmans. Les diocèses d’Europe et d’Amé-rique se sont mobilisés afin de faciliter et d’accélérer l’accueil de ces réfugiés.

Leurs collègues d’Asie du Sud-Est n’ont pas réagi autre-ment plus tôt cette année, lorsque les Rohingyas — une minorité musulmane de la Birmanie — ont commencé à fuir leur pays, en raison des violences et de la persé-cution dont ils étaient victimes. Les évêques catholiques des Philippines ont alors poussé leur pays, l’un des plus pauvres de la région, à accueillir ces réfugiés musulmans.

Le dialogue interreligieux : toujours d’actualité!par Frédéric Barriault

Communications & Société

Les grandes ONG catholiques — Caritas et Développement et Paix, par exemple — n’agissent pas autrement lorsqu’elles viennent en aide aux populations éprouvées par la guerre, la famine, les catastrophes naturelles ou le sous-développement. La religion pratiquée par ces populations n’est jamais prise en considération lorsque ces ONG leur viennent en aide. Au cours des dernières années, ces ONG sont venues en aide à des milliers de personnes sur Terre, y compris dans des pays musulmans, du Pakistan à la Syrie, et du Kosovo au Darfour.

L’Église catholique et le dialogue interreligieux

Pareille attitude demande à être expliquée. Il n’y a pas si longtemps, l’Église catholique était loin d’être aussi bienveillante à l’égard des autres religions. Les mission-naires envoyés convertir les peuples lointains devaient non seulement y prêcher la « supériorité » de la foi catholique mais aussi pousser leurs catéchumènes à couper tous leurs liens avec leur ancienne religion, jugée idolâtre et superstitieuse. « Hors de l’Église, point de salut » disait l’adage. L’attitude de l’Église à l’égard des autres religions était teintée de mépris, sinon d’hostilité ouverte, y compris à l’égard de nos « frères séparés » protestants. Chez nous, les temples protestants étaient qualifiés de « mitaines »; leur théologie était tournée en dérision; leurs pasteurs et fidèles étaient traités avec méfiance; les mariages mixtes étaient présentés comme le « mal absolu » par certains prêtres.

Les juifs n’étaient guère mieux considérés. La liturgie du Vendredi saint présentait encore les juifs comme un « peuple perfide et maudit » et comme un « peuple

NOSTRA AETATE

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déicide », les enfants d’Israël étant collectivement jugés coupables d’avoir « tué » le Christ… Quant à l’islam, aussi bien dire qu’une méfiance durable existait entre les deux religions, et ce, depuis au moins l’époque des Croisades…

Un point tournant : la déclaration Nostra Aetate

Le Concile Vatican II et sa déclaration Nostra Aetate ont changé du tout au tout l’attitude de l’Église à l’égard des autres religions. Au départ, il ne devait s’agir que d’une déclaration sur les juifs. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale et du génocide hitlérien, plusieurs voix s’élevaient dans l’Église afin qu’on mette un terme à des décennies — voire des siècles — d’antisémitisme et d’antijudaïsme au sein de la chrétienté.

Le pape Jean XXIII a ici joué un rôle-clé. Profitant du fait que les évêques de la catholicité étaient réunis en concile œcuménique, il confia au cardinal Augustin Bea, un jésuite allemand, la tâche de revoir — en communion avec les Pères conciliaires — l’attitude de l’Église à l’égard du peuple juif. Ce projet était très cher au cœur de Jean XXIII : il s’était lui-même engagé auprès de l’historien juif Jules Isaac à revoir de fond en comble les relations entre juifs et chrétiens.

Au terme de débats parfois houleux, les Pères conciliaires de Vatican II ont fini par accoucher d’un texte fondateur dans l’histoire de l’Église : la Déclaration sur les rela-tions de l’Église avec les religions non chrétiennes (Nostra Aetate). Adoptée en 1965, cette déclaration va beaucoup plus loin que ce que souhaitaient le pape Jean XXIII et le cardinal Bea. La déclaration Nostra Aetate ne se contente pas de donner naissance à un dialogue fécond et sincère entre juifs et chrétiens : elle demande aussi de l’Église à reconnaître ce qu’il y a de « vrai et de saint » dans toutes les religions du monde et exhorte les catholiques à faire preuve « d’un respect sincère » à l’égard de religions qui, « quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même [l’Église] tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ».

Nostra Aetate ne libère certes pas l’Église de sa mission fondamentalement missionnaire : « Toutefois, [l’Église] annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes

choses (2 Co 5, 18-19) ». Elle exhorte néanmoins les catholiques à s’engager « avec prudence et charité », dans un dialogue franc et une collaboration sincère avec « les adeptes d’autres religions ».

Un événement emblématique : les Rencontres inter-religieuses d’Assise

Plusieurs initiatives ont été déployées par l’Église afin d’entrer en dialogue avec les fidèles des grandes tradi-tions religieuses du monde, y compris chez nous, au Canada. Il serait trop fastidieux — et profondément injuste! — de résumer ici, en quelques lignes, le travail remarquable effectué par les catholiques d’ici pour contri-buer au dialogue interreligieux. Nous renvoyons donc les lecteurs à l’excellent document produit par la Conférence des évêques catholiques du Canada, à l’occasion du 50e anniversaire de Nostra Aetate.

Nous aimerions conclure cet article en attirant votre attention sur un événement hautement symbolique et qui révèle avec éloquence le changement d’attitude de l’Église catholique à l’égard des autres religions. En 1986, saint Jean-Paul II décidait d’inviter les représen-tants des grandes religions du monde à une rencontre interreligieuse, dans un esprit de paix, de fraternité et de dialogue. Il choisit de tenir cette rencontre à Assise, ville natale du fondateur des Franciscains. Saint patron des écologistes, François d’Assise était aussi un homme de paix, ce dernier étant entré en dialogue avec le sultan d’Égypte, et ce, à l’époque des Croisades!

Plusieurs dizaines de chefs religieux, dont le Dalaï Lama, sont présents à cet évènement afin de prier et d’entrer en dialogue. Non pas dans le but d’arriver à un « consensus religieux » ou de « mener une négociation sur nos convic-tions de foi », dira Jean-Paul II, mais avant tout pour« puiser aux sources les plus profondes et les plus vivi-fiantes » de nos spiritualités respectives afin de contribuer à l’édification d’un monde plus pacifique et plus fraternel. La rencontre d’Assise ayant été un vif succès on répétera l’expérience en 1993, en 1999, en 2002 et en 2011.

En participant à une prière interreligieuse sur le site même des attentats du 11 Septembre 2001, lors de sa récente visite officielle à New York, le 25 septembre dernier, le pape Francois a rendu honneur à « l’esprit » d’Assise et à « l’esprit » de Nostra Aetate et aux intuitions prophé-tiques de ses prédécesseurs.

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L’Envoi de Saint-Hyacinthe

SEPTEMBRE- OCTOBRE 2015

RÉGIONAL

Notre visite du patrimoine religieux de Saint-Hyacinthe avec les élèves de la 3e année du secondaire fut on ne peut plus spéciale en mai dernier. En effet, les soeurs de la Charité, fondatrices de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, connu aujourd’hui comme centre d’hébergement de longue durée, ont fêté leurs 175e ans d’exis-tence. Le 8 mai 2015, nos élèves des groupes 301 et 303 ont assisté à la reconstitution de l’arrivée des quatre premières soeurs de la Charité en sol maskoutain, précisément à l’Hôtel-Dieu. Habillées en costumes de l’époque et véhiculées sur un carosse tiré par un cheval, ces quatre religieuses faisaient leur entrée sous le regard de plusieurs personnes réunies et invitées pour l’occasion.

D’autre part, nous avons eu la permission d’entrer dans la salle qui fut la majestueuse chapelle des soeurs Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe, celle-là même qui fut le coeur de la maison-mère de cette communauté et qui appartient main-tenant au groupe Robin. Cette maison-mère qui est deve-nue, depuis juillet, un beau complexe de logements et porte désormais le nom de La Maison d’Élizabeth, en mémoire de la fondatrice de cette communauté, soeur Élizabeth Bergeron. Avec les groupes 302 et 304, nous continuâmes notre visite vers le monastère du Précieux-Sang de Jésus. La ville de Saint-Hyacinthe ayant acheté le monastère, les soeurs adoratrices du Précieux-Sang vont, elles aussi quitter en 2017. Une chapelle extraordinaire s’y trouve... À quoi servira-t-elle? Chose certaine, le patrimoine religieux de Saint-Hyacinthe a et est encore riche pour autant qu’on veuille conserver la mémoire de ces lieux qui furent si importants dans l’histoire de notre société.

Je vous cite Aglaée Paradis, du groupe 302, qui évoque bien le lien entre la vie et la tradition judéo-chrétienne : « Ces religieuses sont un peu comme Jésus. Elles répandent le bien autour d’elles, elles aident les autres sans en oublier un seul. Elles accueillent tout le monde et contribuent au bien commun afin de mieux vivre ensemble dans la société. »

Lucie FournierEnseignante

LE PATRIMOINE RELIGIEUX DE SAINT-HYACINTHE : UN DEVOIR DE MÉMOIRE...

Le patrimoine religieux de Saint-Hyacinthe : un devoir de mémoire..., Lucie Fourner(Témoignage)

Notre prière de chaque jour est spéciale-ment consacrée aux prêtres pour lesquels nous travaillons afin de leur permettre de se donner pleinement à l’évangélisation et comme dirait le pape François : « Dans la joie de l’Évangile. »

Notre but et notre charisme sont de servir et nous l’avons fait pour plusieurs générations de prêtres et j’en suis fière. Le temps passe et chacune de nous est heureuse d’avoir ou de servir encore les prêtres de façon différente, mais nous les aidons toujours à poursuivre le but de la mission, propager l’Évangile partout dans le monde. Ici comme ailleurs.

Le pape François dans sa lettre aux consa-crées nous dit : « La dimension missionnaire, en ce qu’elle appartient à la nature même de l’Église, est également intrinsèque à toute forme de vie consacrée, et ne peut être négli-gée sans créer un vide qui défigure le charisme. La mission n’est pas prosély-tisme ou simple stratégie. Elle fait partie de la « grammaire » de la foi. Il s’agit de quelque chose d’indispensable pour celui qui se met à l’écoute de la voix de l’Esprit qui murmure « viens » et « va ». Celui qui suit le Christ ne peut que devenir missionnaire, et il sait que Jésus marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité mission-naire ».

Cette vie simple et humble en mission chez-nous, je la vis depuis 59 ans, c’est ce qui fait la joie qui habite mon cœur. Et de toute la Communauté.

Prière et Travailpar Sr Françoise Boulais, s.m.s.h.

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24 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015

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À nos fraternelles prièresM. le chanoine Jean Filion est décédé à l’infirmerie du Séminaire de Saint Hyacinthe le 4 octobre 2015 à l’âge de 80 ans. Il laisse dans le deuil ses frères : Robert, Marc-Henri, Maurice et Guy, ses sœurs : Thérèse et Monique ainsi que beaux-frères, belles- sœurs, neveux et nièces.

Né le 11 juin 1935, à Sainte-Jeanne d’Arc, Danby, il était le fils d’Amédée Médéric Filion et de Graciosa Capistran. Il fut ordonné prêtre le 23 mai 1959 par Mgr Arthur Douville, évêque de Saint Hyacinthe. Il fut professeur et surveillant au Séminaire de Saint-Hyacinthe jusqu’en 1961 puis vicaire à Saint-Aimé quelques mois avant d’être

nommé vicaire à Saint-Césaire jusqu’en avril 1963. Après avoir été missionnaire au Brésil de 1963 à 1989, il exerça son ministère sacerdotal dans différentes paroisses du diocèse de Saint-Hyacinthe, notamment de 1990 à 1994 dans les paroisses d’Upton, de Saint-Théodore-d’Acton et de Saint-Nazaire. De 1993 à 1996, il fut administrateur paroissial à la paroisse de Sainte-Hélène. Enfin, de 1996 à 2013, il fut vicaire dans les paroisses Saint-Fabien et Saint-Romuald de Farnham, ainsi que Sainte-Brigide et Sainte-Sabine. Il se retire au Séminaire de Saint-Hyacinthe le 30 novembre 2013. Il est nommé chanoine honoraire après que Mgr l’Évêque eut accepté sa démission comme chanoine titulaire du Chapitre cathédral en janvier 2014.

Ses funérailles, présidées par Mgr François Lapierre, ont été célébrées en la chapelle du Séminaire le 9 octobre 2015. Il a été inhumé dans la crypte du Séminaire de Saint-Hyacinthe. Une messe commémorative aura lieu à Farnham à une date ultérieure.

M. l’abbé Louis-Denis Lavoie est décédé à l’infirmerie du Séminaire de Saint-Hyacinthe le 8 novembre à l’âge de 101 ans.

Né le 3 juin 1914 à Lac Mégantic, il était le fils d’Arsène Lavoie et de Célanire Lavoie. Il fut ordonné prêtre le 7 juin 1941 par Mgr Arthur Douville, évêque de Saint-Hyacinthe. Il fut vicaire à la paroisse d’Ange-Gardien en 1941, à la paroisse de McMasterville en 1944 et à Notre-Dame-du-Très-Saint-Sacrement de Saint-Hyacinthe en 1947. Il est par la suite curé aux paroisses d’Adamsville en 1959 et à Sainte-Maria-Goretti de Beloeil en 1966. Il est nommé curé de la paroisse Saint-Mathias en 1974 et il y restera jusqu’en 1984, année où il se retire au Séminaire de Saint-Hyacinthe.

Ses funérailles, présidées par Mgr François Lapierre, ont été célébrées en la chapelle du Séminaire le 11 novem-bre 2015. Il a été inhumé dans la crypte du Séminaire de Saint-Hyacinthe.

P.-S. En raison de leur appartenance à la Société d’une Messe, tous les prêtres incardinés au diocèse de Saint-Hyacinthe, s’ils n’ont pu se rendre concélébrer aux funérailles, célébreront dès que possible une messe pour leur confrère défunt. Monsieur André Martineau, agent de pastorale aux paroisses Saint-Joseph et Saint-Pierre de Sorel-Tracy et de Sainte-Anne de Sorel, est décédé à l’unité Myosotis du Centre d’hébergement de Tracy, le 17 juillet 2015, à l’âge de 77 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église Saint-Pierre de Sorel-Tracy le 25 juillet 2015.

Monsieur Alexis Piché, père de madame Pauline Piché, chargée de pastorale dans le diocèse de Saint-Hyacinthe, est décédé à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, le 19 septembre 2015, à l’âge de 87 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église paroissiale de Saint-Pie le 26 septembre 2015.

COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE

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25 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

Monsieur Lorenzo Forand, père de Francine Forand et beau-père de Michel Pelletier, diacre permanent, est décédé à Magog, le 1er octobre 2015, à l’âge de 87 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église Saint-Patrice de Magog le 9 octobre 2015.

NominationsMgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux nomi-nations suivantes :

Monsieur l’abbé Jean-Marc Beaudet, prêtre modérateur de la charge pastorale pour les paroisses Saint-Antoine-sur-Richelieu, Saint-Marc-sur-Richelieu et Saint-Roch-de-Richelieu.

Monsieur François Bolduc, diacre permanent, à titre d’animateur diocésain de la formation continue au sein de la communauté diaconale.

Monsieur André Drapeau, chargé de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et co-animateur de communauté à la paroisse de Saint-Simon.

Madame Lucile Gaumond, chargée de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animatrice de communauté à la paroisse de Saint-Liboire.

Monsieur l’abbé Éloi Giard, prêtre modérateur de la charge pastorale pour les paroisses Saint-Nom-de-Marie de Marieville, Sainte-Angèle de Sainte-Angèle-de-Monnoir, Saint-Michel de Rougemont et Notre-Dame-du-Bon-Secours de Richelieu.

Monsieur le chanoine Gaston Giguère, conseiller au sein du conseil d’administration du Séminaire de Saint-Hyacinthe.

Monsieur David Laprade, agent de pastorale paroissiale à la paroisse Trinité-sur-Richelieu de Beloeil.

Monsieur l’abbé Gilles Mathieu, membre du Chapitre cathédral de Saint-Hyacinthe et chanoine titulaire.

Monsieur le chanoine Gérald Ouellette, prêtre modérateur de la charge pastorale pour les paroisses Saint-Joseph et Saint-Pierre de Sorel-Tracy ainsi que Sainte-Anne de Sainte-Anne-de-Sorel et aumônier des Filles d’Isabelle, Cercle Madame de Saurel, de Sorel-Tracy.

Monsieur l’abbé Jean Pelletier, prêtre modérateur de la charge pastorale pour les paroisses Saint-Damien de Bedford, Notre-Dame-des-Anges de Notre-Dame-de-Stanbridge, Saint-Philippe de Philipsburg et Notre-Dame-de-Lourdes de Saint-Armand.

Monsieur Robert Perreault, agent de pastorale paroissiale à la paroisse de Saint-Denis-sur-Richelieu.

Père Claudel Petit-Homme, c.s.c., prêtre col-laborateur aux paroisses de Saint-Césaire et de Saint-Paul-d’Abbotsford.

Monsieur Bruno Raymond, chargé de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de com-munauté aux paroisses de Sainte-Hélène et aussi de Saint-Hugues.

Madame Isabelle Richer, chargée de pastorale paroissiale à la paroisse Notre-Dame de Granby.

Père Jean-Jacques Robillard, o.p., procureur du Séminaire de Saint-Hyacinthe.

Madame Linda Samson, chargée de pastorale paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses Saint-Simon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville, Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et Saint-André de Sutton).

P. Nicolas Sengson, s.v.d., sans préjudice à ses fonctions de responsabilité de chapelain et d’accompagnateur spirituel des communautés eth-niques et travailleurs saisonniers, prêtre modérateur de la charge pastorale de la paroisse Notre-Dame-du-Bon-Conseil d’Otterburn Park et aumônier du Conseil 2905 des Chevaliers de Colomb de Beloeil.

COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE

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26 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015

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COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE

Monsieur Yves Tétreault, chargé de pastorale paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses Saint-Simon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville, Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et Saint-André de Sutton).

RenouvellementsMgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux renou-vellements suivants :

Monsieur le chanoine Yvon Alix, prêtre modéra-teur des paroisses Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Simon, Saint-Valérien, Saint-Ephrem d’Upton. La paroisse de Saint-Hugues fait dorénavant partie de l’Unité des Semeurs.

Madame Louise Bélanger, agente de pastorale à la paroisse Trinité-sur-Richelieu de Beloeil.

Père Albert Berkmans, prêtre collaborateur aux paroisses Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Simon, Saint-Valérien, Saint-Ephrem d’Upton. La paroisse de Saint-Hugues fait dorénavant partie de l’Unité des Semeurs.

Madame Diane Blanchette, agente de pastorale à la paroisse Notre-Dame de Granby.

Monsieur Denis Charpentier, économe diocésain et procureur.

Monsieur le chanoine Daniel Courtemanche, prêtre modérateur des paroisses Sainte-Cécile-de-Milton, Saint-Damase, Saint-Dominique et Saint-Pie (Unité des Moissons).

Madame Andrée Cyr, agente de pastorale à la paroisse Notre-Dame de Granby.

Madame Marielle DeGrandpré, chargée de pasto-rale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et co-animatrice de communauté à la paroisse de Saint-Simon.

Monsieur Marcel Delage, agent de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de com-munauté à la paroisse de Saint-Valérien.

Madame Brigitte Galipeau Sénécal, agente de pastorale à la paroisse Saint-Athanase de Saint Jean-sur-Richelieu.

Monsieur le chanoine Gaston Giguère, prêtre modérateur des paroisses Cathédrale (Saint Hyacinthe-le-Confesseur) et Saint-Thomas-d’Aquin (Unité Mgr-Langevin).

Madame Chantal Gilson, chargée de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animatrice de com-munauté à la paroisse Saint-Ephrem d’Upton.

Monsieur Pierre Héon, animateur de pastorale car-cérale à l’établissement du Service correctionnel du Canada à Cowansville.

Madame Chantale Lamarche, agente de pas-torale aux paroisses Cathédrale (Saint-Hyacinthe-le-Confesseur) et Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Hyacinthe.

Madame Danielle Larouche, agente de pastorale aux paroisses Saint-Joachim de Saint Joachim-de-Shefford et Saint-Bernardin de Waterloo.

P. Roger Lussier, o.p., prêtre modérateur de la paroisse Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire de Saint-Hyacinthe.

Madame Catherine D. Marcoux, responsable des communications pour le diocèse de Saint Hyacinthe.

Mgr André Martel, p.h., conseiller au sein du conseil d’administration du Séminaire de Saint-Hyacinthe.

Monsieur l’abbé Alain Mitchell, prêtre modéra-teur des paroisses Saint-Bernardin de Waterloo et Saint-Joachim-de-Shefford.

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27 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2015

L’Envoi de Saint-Hyacinthe

COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE

Monsieur Julien Paquet, membre du Comité de retraite du régime complémentaire de retraite des prêtres du diocèse de Saint-Hyacinthe.

Monsieur l’abbé Serge Pelletier, prêtre modéra-teur de la paroisse Notre-Dame de Granby.

Monsieur l’abbé Jean Périgny, animateur de pas-torale carcérale à l’établissement du Service correc-tionnel du Canada à Cowansville.

Madame Lise Pion, agente de pastorale et animatrice de communauté à la paroisse de Saint-Charles-sur-Richelieu.

Monsieur le chanoine Réjean Racine, prêtre modérateur des paroisses de Saint-Césaire et Saint-Paul-d’Abbotsford.

Mgr Jean Marc Robillard, p.h., vicaire général du diocèse de Saint-Hyacinthe, modérateur des Services diocésains, directeur de l’Œuvre des vocations sa-cerdotales du diocèse de Saint Hyacinthe et membre de la Corporation du Grand Séminaire Christ-Roi de Saint-Hyacinthe. Monsieur Michel Saint-Onge, chargé de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien) et animateur de com-munauté à la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls.

Monsieur l’abbé Jean-Marcel Sambou, vicaire paroissial aux paroisses Cathédrale et Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Hyacinthe.

Madame Jeannine Spronken, agente de pas-torale à la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire de Saint-Hyacinthe.

Madame Diane Therrien, chargée de pastorale paroissiale à l’Unité des Vignes (paroisses Saint-Simon d’Abercorn, Sainte-Marie-Médiatrice de Brigham, Notre-Dame-de-la-Paix de Cowansville, Sainte-Croix de Dunham, Saint-François d’Assise de Frelighsburg, Saint-Édouard de Lac-Brome et Saint-André de Sutton).

Madame Lyse Tremblay, agente de pastorale paroissiale pour l’Unité des Semeurs (paroisses de Sainte-Hélène, Saint-Hugues, Saint-Liboire, Saint-Ephrem d’Upton, Saint-Simon, Saint-Jean-Baptiste de Roxton Falls, Saint-Valérien).

Membres du Conseil pour les Affaires économiques :

- Monsieur l’abbé Claude Boudreau- Madame Thérèse Forand- Me Richard Hénault, notaire- Monsieur l’abbé Claude Lamoureux

Grand Séminaire

Le 12 août dernier, monsieur Guy Pelletier, a reçu le ministère du lectorat en la chapelle du Séminaire de Saint-Hyacinthe par Mgr François Lapierre, p.m.é.

Diaconat permanent

Le 19 septembre dernier, monsieur Philippe Lemaître a reçu le rite d’admission en la chapelle du Séminaire de Saint-Hyacinthe par Mgr François Lapierre, p.m.é.

Statistiques des paroisses

Nous vous enverrons par la poste en décembre le formulaire « Rapport paroissial – Statistiques » (feuille verte) qui doit être complété et retourné à la chancellerie au plus tard le 31 janvier 2016. Nous vous remercions de bien vouloir respecter cet échéancier.

La ChancellerieLe 10 novembre 2015

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fête ses 35 ans!L’Envoi

Livré à :

Société canadienne des postesPort payé

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