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1 10 ème Congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation AEI DAKAR – 6,7 et 8 décembre 2017 L’échec au passage à l’acte entrepreneurial des diplômés issus d’une formation entrepreneuriale en Tunisie : Rôle de la culture Manel TOUMI Doctorante, CEPN – CNRS Université de Paris XIII- Sorbonne Paris Cité A2ID 1 , CR2S-Management, [email protected] Ali SMIDA Professeur, CEPN - CNRS, Université de Paris XIII- Sorbonne Paris Cité A2ID, CR2S-Management [email protected] Résumé : Cette communication essaie de conceptualiser l’échec entrepreneurial des diplômés et d’en proposer une typologie. La conceptualisation et la typologie proposées ici sont articulées autour de trois dimensions. La première s’appuie sur la théorie du comportement planifié et le modèle del’évènement entrepreneurial et accorde un rôle prépondérant à l’intention entrepreneuriale issue d’une formation entrepreneuriale. Dans cette perspective, l’échec s’exprime en termes de discontinuité et d’instabilité de cette intention. La deuxième dimension recouvre la théorie des dimensions culturelles et l’approche de la légitimation sociale (ou approbation morale). Dans cette perspective, l’échec est analysé en termes des croyances et valeurs culturelles. La troisième dimension accorde un rôle important à la motivation entrepreneuriale. Selon cette vision, l’échec des diplômés est associé à la déception personnelle du fondateur suite à la non concrétisation de ses aspirations et attentes initiales. La conjonction de ces trois dimensions nous a permis de dégager une typologie de 8 catégories d’échec. Ainsi nous avons opposé l’«échec total» à la «réussite entrepreneuriale». Entre ces deux extrêmes nous avons distingué respectivement 3 scénarios d’ « échec marginal 1 A2ID : Interdisciplinary and International Association of the Decision

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10ème Congrès de l’Académie de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation

AEI DAKAR – 6,7 et 8 décembre 2017

L’échec au passage à l’acte entrepreneurial des diplômés issus d’une

formation entrepreneuriale en Tunisie : Rôle de la culture

Manel TOUMI Doctorante, CEPN – CNRS

Université de Paris XIII- Sorbonne Paris Cité

A2ID1, CR2S-Management,

[email protected]

Ali SMIDA Professeur, CEPN - CNRS,

Université de Paris XIII- Sorbonne Paris Cité

A2ID, CR2S-Management

[email protected]

Résumé :

Cette communication essaie de conceptualiser l’échec entrepreneurial des diplômés et d’en

proposer une typologie. La conceptualisation et la typologie proposées ici sont articulées

autour de trois dimensions. La première s’appuie sur la théorie du comportement planifié et le

modèle del’évènement entrepreneurial et accorde un rôle prépondérant à l’intention

entrepreneuriale issue d’une formation entrepreneuriale. Dans cette perspective, l’échec

s’exprime en termes de discontinuité et d’instabilité de cette intention. La deuxième

dimension recouvre la théorie des dimensions culturelles et l’approche de la légitimation

sociale (ou approbation morale). Dans cette perspective, l’échec est analysé en termes des

croyances et valeurs culturelles. La troisième dimension accorde un rôle important à la

motivation entrepreneuriale. Selon cette vision, l’échec des diplômés est associé à la

déception personnelle du fondateur suite à la non concrétisation de ses aspirations et attentes

initiales. La conjonction de ces trois dimensions nous a permis de dégager une typologie de 8

catégories d’échec. Ainsi nous avons opposé l’«échec total» à la «réussite entrepreneuriale».

Entre ces deux extrêmes nous avons distingué respectivement 3 scénarios d’ « échec marginal

1 A2ID : Interdisciplinary and International Association of the Decision

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» et 3 scénarios d’ «échec partiel». Pour illustrer cette typologie, nous avons eu recours à une

analyse qualitative exploratoire fondée sur l’étude de cinq cas.

Mots clés : échec entrepreneurial, culture, environnement culturel, typologie, SMOCS.

Introduction:

La majorité des programmes d’enseignement d’entrepreneuriat visent à influencer les

attitudes et les valeurs des individus face à l’entrepreneuriat afin de le présenter comme choix

de carrière possible (Mwasalwiba, 2010). Par ailleurs, il est aujourd’hui connu que les

intentions entrepreneuriales sont fortement influencées par les valeurs, attitudes et croyances

des individus, plusieurs études ont fait la démonstration (Krueger, 1993 ; Krueger et Carsrud,

1993). De nombreuses recherches montrent l’existence d’un lien entre, d’une part, les valeurs

et les croyances de l’individu et, d’autre part, son comportement (Thurik et Dejardin, 2012).

Ainsi, nombreux travaux se sont intéressés à la culture et son impact sur l’activité

entrepreneuriale. Malgré ces nombreuses contributions, la recherche concernant les relations

entre culture et entrepreneuriat en est encore largement à ses balbutiements (Thurik et

Dejardin, 2012). Dans ce cadre, cette communication se penche sur le rôle de la culture dans

la prise de décision de passage à l’acte entrepreneurial des diplômés issus d’une formation

entrepreneuriale. Elle cherche à comprendre comment les différences culturelles au niveau

des régions d’un même pays jouent un rôle dans la décision de passer ou non à l’acte

entrepreneurial.

Sur le plan théorique, nous mobilisons la théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991)

et le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982) afin d’étudier

l’intention entrepreneuriale et son lien avec le comportement entrepreneurial. Ensuite, nous

faisons appel à la théorie des dimensions culturelles de Hofstede (1980) et l’approche de la

légitimation sociale (ou approbation morale) pour appréhender le role de la culture dans le

passage à l’acte entrepreneurial. Enfin, nous appuyons sur l’approche d’insatisfaction pour

comprendre l’échec du passage à l’acte entrepreneurial.

Sur le plan empirique, nous mobilisons le modèle SMOCS (Smida, 1992) pour la conjonction

des trois dimensions qui couvrent trois ensembles : celui des intentions issues d’une

formation entrepreneuriale, celui de l’échec du passage à l’acte entrepreneurial et celui de

l’environnement culturel. La conjonction de ces ensembles fait ressortir huit catégories de

décisions du passage à l’acte entrepreneurial. Pour illustrer ces différentes catégories, nous

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nous appuyons sur une étude qualitative exploratoire. Ce travail de recherche présente un

double intérêt, théorique et pratique.

De ce fait, notre étude est structurée de la manière suivante : premièrement, nous présenterons

notre cadre théorique (1). Deuxièmement, nous présenterons la typologie des décisions des

diplômés (2). Finalement, (3) nous terminerons par une illustration de cinq cas, et détaillerons

notre cadre méthodologique.

1. Le cadre théorique :

1.1. De l’intention à l’acte d’entreprendre : le rôle de l’enseignement

d’entrepreneuriat :

La recherche sur le rôle de l’enseignement à l’entrepreneuriat (Maresch et al, 2016) est basée

sur les modèles d’intentions entrepreneuriales :

-La théorie du comportement planifié (TCP) d’Ajzen (1991), Ajzen (1991, 2011) postule que

le comportement futur d'une personne est précédée d'intention: plus l'intention d'une personne

de se livrer à un comportement spécifique est forte, plus il est probable que le comportement

réel sera effectuée. L’objectif principal de cette théorie est que les intentions contribuent à la

formation d’un comportement donné, à condition que l’individu puisse contrôler d’une façon

volontaire son comportement (Aliouat et Ben Cheikh, 2009). En outre, l'intention d'effectuer

un comportement donné est le résultat de trois antécédents cognitifs: l’attitude envers le

comportement, les normes subjectives et le contrôle comportemental perçu (Küttima et al,

2013 ; Maresch et al, 2016).

-Le modèle d'événement Entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), a été repris et vérifié

par Krueger (1993). Ce modèle explique pourquoi certains tentent l'aventure entrepreneuriale

alors que d'autres choisissent des carrières plus traditionnelles. Ce modèle a permis

d’expliquer le choix entrepreneurial (Benredjem, 2009). Shapero et sokol (1982), dans leur

modèle, ont identifié deux variables principales explicatives de la crédibilité à l’acte

d’entreprendre qui sont : les perceptions de la désirabilité et celles de la faisabilité.

Pour Ajzen (1991), les modèles d’intention donnent une meilleure compréhension de l’action

d’entreprendre. L’utilisation de ces modèles fournit une base théorique solide (Schlaegel et

Koenig, 2014), aussi utile pour sonder l’état d’esprit des étudiants en vue d’identifier à quels

niveaux peuvent se situer d’éventuels blocages à l’esprit entrepreneurial (Boissin, 2006). Ces

modèles sont convenables pour déterminer si les gens vont prendre des mesures pour

démarrer leur propre entreprise et s’ils ont l'intention de les faire (Van Gelderen et al, 2015).

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Plusieurs chercheurs ont appliqué des modèles d’intention à l’acte de création d’entreprise

dans leurs études portant sur des populations d’étudiants ayant reçu une formation en

entrepreneuriat (Krueger et al, 2000; Tounès, 2003; Fayolle et al, 2006 ; Souitaris et al, 2007;

Oosterbeek et al, 2010 ; Sieger et al, 2011 ; Maresch et al, 2016).

Ainsi, les étudiants sensibilisés à l’entrepreneuriat sont plus susceptibles de passer à l’acte et

créer une entreprise (Von Graevenitz et al, 2010 ; Fayolle et al, 2006). Dans le même sens,

nombreuses études indiquent que même si les intentions sont en effet un facteur prédictif

significatif de l'action ultérieure, ils n'expliquent qu'une certaine proportion de la variation de

l'ampleur des mesures prises (Van Gelderen et al, 2015). En fait, les intentions ne sont qu'une

étape intermédiaire sur le chemin de l'action entrepreneuriale. Déjà, une faible proportion

d’individus dotés d’un potentiel entrepreneurial suffisant formulera l'intention d'entreprendre

(Krueger et al, 2000) et une part encore plus faible prendra effectivement l'initiative de créer

une entreprise. Une volonté présente pourrait alors se transformer en un futur impossible.

De ce fait le décalage entre l’intention d’entreprendre et le passage à l’acte se pose réellement

et s’articule autour de phénomène de stabilité ou non de l’intention. Beaucoup ont des

intentions de démarrer leur propre entreprise, mais font peu pour traduire ces intentions en

actions (Van Gelderen et al, 2015).

Alors en faisant référence à ces études, nous constatons qu’il existe un décalage clair et aussi

identifié entre l’intention d’entreprendre et le passage à l’acte réellement chez les diplômés.

Ce décalage peut avoir plusieurs éléments explicatifs. Même si l’intention existe, le milieu

agit sur les décisions du passage à l’acte (Benredjem, 2009).

1.2. La culture et le contexte entrepreneurial :

L'action entrepreneuriale est non seulement une condition nécessaire pour démarrer les

entreprises, mais elle est également importante pour déterminer si une tentative de démarrer

une nouvelle entreprise sera finalement abandonnée (Van Gelderen et al, 2015).

La théorie de comportement planifié met en avant que les programmes d'éducation à

l'entrepreneuriat puissent augmenter les intentions et le comportement des diplômés en

influençant les antécédents de leurs intentions pour démarrer une entreprise (Fayolle et al,

2006). Dans le même cadre, Tounès (2003) a expliqué que l’intention «…se manifeste dans

un environnement spécifique à travers lequel il est possible de canaliser des perceptions et

des attitudes en vue d’atteindre des comportements souhaités…Elle émane de l’individu

mais pour devenir réalité, elle dépend de l’environnement culturel, social et

économique… Elle est certes, avant tout, une volonté personnelle, mais elle dépend

également de l’influence des variables contextuelles ».

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Pour Fayolle (2004), le comportement entrepreneurial c’est l’ensemble des attitudes des

comportements, pression sociale et normes subjectives et les attitudes concernant le contrôle

et la maîtrise du comportement.

Pour comprendre le passage à l'action, deux types principaux de déterminants ont été mis en

avant, à savoir l'individu avec certaines caractéristiques, compétences et perceptions et son

contexte qui va lui conduire au comportement (Degeorge, 2016). Ainsi, les choix

professionnels des étudiants et des jeunes diplômés et leurs caractéristiques sont influencés

par un certain nombre de facteurs environnementaux (Abbès et al, 2016). Dans ce sens, nous

mettons l’accent sur le contexte culturel et son rôle dans l’acte entrepreneurial.

Déjà il y a une multitude des définitions pour le concept de la culture (Tounès et Assala,

2007). La définition que nous adoptons dans le cadre de cette recherche est celle d’Hofstede

(1980). Dans cette définition, la culture est désignée comme un système de valeurs

collectives. Ces dernières portées collectivement par les individus, en fonction de leur

intensité (importance pour l’individu) et de leur direction (bonne ou mauvaise), vont

déterminer les croyances et les comportements (Tounès et Assala, 2007). Le programme

mental de Hofstede (1980) se décline à trois niveaux différents et non disjoints : universel,

collectif et individuel. Le premier concerne toute l’humanité et renvoie au fonctionnement

biologique de l’espèce. Le deuxième désigne un nombre réduit de personnes appartenant à des

groupes plus ou moins homogènes les distinguant des autres groupes (régions, pays..). Le

dernier niveau est propre à chaque individu (Tounès et Assala, 2007).

Dans une synthèse de la littérature, Singh et Parashar (2005) décrivent l’ensemble des

composantes culturelles à travers cinq groupes d’antécédents. A savoir, les éléments les plus

marquants de la culture l’histoire et la géographie, auxquels s’ajoutent des éléments

contemporains tels que l’identité sociale, les paramètres économiques et les facteurs

institutionnels (Tounès et Assala, 2007).

Aussi, nous nous basons sur l’approche par la légitimation sociale pour comprendre le

contexte culturel pour l’acte d’entreprendre. Dans cette approche, l’attention doit se focaliser

sur l’impact des normes sociales et des institutions sur la société dans son ensemble (Thurik et

Dejardin, 2012). Une plus grande intensité entrepreneuriale peut alors être observée dans les

sociétés où l’entrepreneur reçoit un statut social élevé, où le système éducatif donne sa place à

l’esprit d’entreprendre, et où l’environnement législatif et fiscal va dans le sens d’un

encouragement à la prise d’initiative (Etzioni, 1987). Ainsi, pour les tenants de la légitimation

sociale (ou approbation morale), l’esprit d’entreprendre plus développé de certains pays

s’explique par l’incidence globale de la culture et d’institutions favorables. On entend par là le

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fait que l’individu opte pour l’entrepreneuriat parce que, selon ses attentes, une situation

meilleure en découlera pour lui, que ce soit d’ailleurs d’un point de vue matériel ou non

matériel. En faisant, référence à une situation de tension voire une situation conflictuelle pour

l’individu, tiraillé entre sa condition courante, qu’il estime insatisfaisante, et ses préférences

(Thurik et Dejardin, 2012). En fait, même si les jeunes diplômés possèdent les compétences

essentielles à la réussite, ils n’arrivent pas à faire survivre leur entreprises si le contexte est

défavorable (Smida et Khalil, 2010). Donc, la prédominance du contexte entrepreneurial

limite la liberté de décider de l’avenir des jeunes diplômés (Smida, 2006).

1.3. La décision d’entreprendre et l’insatisfaction :

Parmi toutes les décisions que le créateur d’une entreprise est amené à prendre l’une est

spécifique et n’appartient qu’à lui ; à savoir la décision de créer une entreprise. Devenir

entrepreneur ou ne le devenir pas est une décision fondatrice pour l’entrepreneur (Hernandez,

2006) aussi c’est une décision très risquée (Smida et khalil, 2010).

La décision de l'action entrepreneuriale est non seulement une condition nécessaire pour

démarrer les entreprises, mais elle est également importante pour déterminer si une tentative

de démarrer une nouvelle entreprise sera finalement abandonnée (Van Gelderen et al, 2015).

En fait l’intention ne suffit pas, il faut la décision qui se traduit par le passage à l’acte

entrepreneurial (Hernandez, 2006). En fait, l’individu, agissant dans un environnement et un

contexte donnés, se construit une vision et une intention entrepreneuriale (George, 2016).

En fait, le processus de création d’entreprises apparaît pour les jeunes comme une période de

transition importante : transition entre la vie estudiantine et la vie professionnelle (Khelil et

Khiari, 2013). Là où, il va apparaitre le rôle important de la prise de la décision

d’entreprendre.

En fait, parmi les critères que l’on peut retenir pour définir la réussite des entreprises

émergentes sont celles qui sont liées à la satisfaction de l’entrepreneur (Cooper et Artz, 1995 ;

Murphy et Callaway, 2004). Selon Cooper et Artz (1995), la satisfaction individuelle de

l’entrepreneur est une mesure pertinente de la performance des nouvelles entreprises. Ils

ajoutent que la satisfaction de l’entrepreneur est déterminante pour décider du sort de son

entreprise. Donc la satisfaction est considérée comme un facteur qui joue un rôle important

dans la décision de poursuivre ou d’arrêter l’activité entrepreneuriale (Smida et khelil, 2010).

D’où, les entrepreneurs qui ont réussi sont donc ceux qui sont satisfaits du fait qu’ils ont

concrétisé leurs aspirations et attentes initiales. A contrario, les entrepreneurs qui ont échoué

sont ceux qui sont insatisfaits du fait qu’ils n’arrivent pas à exaucer leurs souhaits (Smida et

khelil, 2010).

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Dans cette perspective, l’échec est jugé à partir de la déception personnelle du fondateur suite

à la non-concrétisation de ses attentes initiales. C’est dans ce cadre que s’inscrit la dimension

psychologique de l’échec centrée sur la motivation intrinsèque de l’entrepreneur. S’inscrivant

dans la même vision, Cannon et Edmondson (2001) définissent l’échec comme une déviation

par apports aux résultats désirés. Pour un entrepreneur, l’échec peut être effectif lorsqu’il

n’arrive pas à satisfaire ses besoins de pouvoir ou d’indépendance ou encore de richesse

(Moreau, 2007).

Nous faisons recours à l’approche par l’insatisfaction Ici, l’explication de différences quant à

l’activité entrepreneuriale mesurée au niveau de pays ou de régions tient aux différences de

valeurs et de croyances des entrepreneurs potentiels comparativement à la population dans

son ensemble (Thurik et Dejardin, 2012). La relation attendue entre indicateurs culturels et

entrepreneuriat peut donc être contraire à ce qu’elle serait selon l’approche par la légitimation

sociale (Noorderhaven et al, 2004).

2. Les scénarios ou catégories d’échec du passage à l’acte entrepreneurial des

diplômés :

2.1. Le modèle d’inspiration : modèle SMOCS de Smida (1992) :

Nous nous intéressons à comprendre l’échec au passage à l’acte entrepreneurial des diplômés.

Nous basons sur la littérature qui traite de la prospective, du management stratégique et de

l’entrepreneuriat, le modèle qui peut être applicable dans notre cadre de recherche, est le

modèle SMOCS (Smida, 1992, 1995, 2007). S’inspirant de la théorie des ensembles

(Diagramme de Venn) et s’appuyant sur les concepts de la prospective, Smida (1992) a

initialement conçu le modèle SMOCS pour délimiter et étudier les différentes combinaisons

d'avenirs. En combinant les trois catégories d’avenirs (les contraints, les possibles et les

souhaitables), ce modèle est utilisé pour choisir les stratégies futures destinées à mieux

satisfaire les attentes, à mieux utiliser les moyens d’action et à faire face aux contraintes

(Smida, 2007). En effet, le modèle SMOCS est utilisé dans plusieurs optiques : Pour

comprendre les contraintes de la décision (Smida, 2003); pour conceptualiser et modéliser les

moments de prise de décision stratégique (Smida, 2006a), pour expliquer l’irrationalité d’une

décision stratégique d’une façon générale (Smida, 2006b), pour comprendre l’échec

entrepreneurial (Smida et Khelil, 2010) et même pour comprendre et analyser d’autres

concepts stratégiques (Smida et Gomez-Mejia, 2010).

En nous appuyant sur le modèle SMOCS (figure 1), nous relevons les trois dimensions qui

constituent, à notre avis, un tout indissociable pour comprendre l’échec de passage à l’acte.

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Notre «conceptualisation» s’articule alors autour des éléments suivants: le contexte culturel et

institutionnel, la formation entrepreneuriale et l’abandon du passage à l’acte entrepreneurial.

Figure 1 : Typologie des moments de décision (adapté de Smida 2006)

2.2. Une configuration des scénarios d’échec du passage à l’acte entrepreneurial :

En ayant recours à notre cadre théorique et en s’appuyant sur le modèle SMOCS nous avons

dégagé les dimensions qui ont un rôle dans l’échec au passage à l’acte entrepreneurial des

diplômés: l’environnement culturel, l’intention entrepreneuriale et l’insatisfaction de diplômé

(futur entrepreneur) (figure 2).

Avant d’expliciter les différentes catégories ou scénarios (figure 3), il convient de définir les

trois espaces : L’espace C (environnement Culturel) regroupe l’ensemble des croyances et

valeurs liés à la culture entrepreneuriale des jeunes diplômés porteurs de projets qui peuvent

bloquer la concrétisation de l’acte entrepreneurial. L’espace I (Intention Entrepreneuriale)

regroupe principalement les programmes d’enseignement entrepreneurials qui peuvent se

concrétiser par le développement de l’intention d’entreprendre mais qui peut être non

suffisant à la concrétisation de l’acte entrepreneurial. Enfin, l’espace A (Abandon de la

création d’entreprise) regroupe l’ensemble des jeunes diplômés de l’enseignement

universitaire porteurs des projets qui ont échoué dans leur passage à l’acte entrepreneurial.

Cet échec est lié directement au non concrétisation de leurs aspirations et attentes initiales.

L’environnement

Culturel (C)

L’Intention

Entrepreneuriale

(I)

L’Abandon de l’acte

entrepreneurial (A)

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Figure 2 : Les dimensions de l’échec au passage à d’acte entrepreneurial des diplômés.

La combinaison de ces trois dimensions permet de dégager une typologie de 8 catégories

(Smida, 1995) (figure 2). Bien entendu, il ne s’agit pas de proposer une typologie qui prétend

couvrir la totalité des configurations des apprenant (Khalil et khiari,2013), mais plus

précisément les diplômés porteurs de projets de création d’entreprise pour mieux comprendre

le non passage à l’acte entrepreneuriale de ces derniers.

L’environnement Intention

Culturel et institutionnel Entrepreneuriale

C I

CI

CIA

CE IE

A

Espace «CIA»

S*

L’abandon de l’acte entrepreneurial

Le passage à l’acte entrepreneurial

Figure 3 : Typologie des diplômés qui ont échoué à passer à l’acte entrepreneurial.

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Ainsi nous avons opposé l’« abandon de l’acte entrepreneurial » au «passage à l’acte

entrepreneurial».

- Les cas extrêmes :

La catégorie de scénario des diplômés qui ont passé à l’acte entrepreneurial qui peut être

qualifiée par une réussite : En dehors des trois espaces définis précédemment, nous retrouvons

le cas «S*». Cette catégorie se définit par les diplômés qui n’appartiennent pas aux 3 espaces

prédéfinies. En fait, ce sont les diplômés qu’ont pu passer à l’acte entrepreneurial en

concrétisant leurs intentions en acte réel d’entreprendre et qui ont un environnement culturel

très favorable à l’entrepreneuriat.

La catégorie de scénario de l’échec total «CIA»: Les diplômés qui appartiennent à cet

espace, sont ceux qui ont eu une formation entrepreneuriale universitaire et qui a donné

comme résultat le développement d’une intention d’entreprendre. Cette dernière est qualifiée

d’insuffisante pour qu’elle soit concrétisé en acte réel. Aussi, ces diplômés se trouvent dans

un environnement culturel défavorable à l’acte entrepreneurial. Cette situation s’explique

essentiellement par une formation entrepreneuriale qui n’a pas pris en considération le

développement des compétences nécessaires et aussi les motivations importantes au

dépassement d’un environnement défavorable à l’acte entrepreneuriale, l’entrepreneuriat n’est

pas considéré comme une voie de carrière professionnelle et qui ne répondra pas aux attentes

de ces diplômés. C’est la catégorie la plus intéressante, son analyse nous permettra de bien

dégager et déterminer les facteurs d’échec au passage à l’acte entrepreneurial liés aux trois

dimensions.

Entre ces deux catégories extrêmes, nous distinguons les catégories des diplômés qui ont pris

la décision d’abandon l’acte entrepreneurial «unidimensionnelle» et « bidimensionnelle».

- Les catégories de décision unidimensionnelle :

La catégorie de scénario C : Cette catégorie regroupe les diplômés qui ne sont pas issus

d’une formation entrepreneuriale et ils ne s’intéressent pas à l’acte entrepreneurial et à la

création d’entreprise. Ils se trouvent dans un l’environnement et un contexte culturel

(croyances et attitudes) défavorables à l’acte entrepreneurial. Ce dernier n’est pas considéré

comme voie professionnel possible et faisable. Leurs entourages dévalorisent le statut

d’entrepreneur et le considère comme source d’inquiétude. Donc la décision d’abandon de

l’acte entrepreneurial est imposée par l’environnement culturel

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La catégorie de scénario I : Cette catégorie regroupe les diplômés qui ont fait une formation

entrepreneuriale. Cette dernière a bien développé leurs intentions d’entreprendre mais ils

n’ont pas pris encore la décision de passage à l’acte entrepreneurial et la création d’une

entreprise. Ce non passage à l’acte entrepreneurial est du à un niveau d’intention

entrepreneuriale non stable et non suffisant.

La catégorie de scénario A : Cette catégorie regroupe les diplômés qui n’ont pas créé des

entreprises car ils ont pris la décision de l’abandonner même s’ils se trouvent dans un

environnement favorable où ils peuvent bien identifier et exploiter les opportunités pour

développer une activité entrepreneuriale. Ces diplômés ne sont pas issus d’une formation.

Cette décision d’abandon peut être due à leur insatisfaction de la situation et aussi à un

manque de motivation et volonté d’engagement dans l’expérience entrepreneuriale. Les

facteurs d’échec dans cette catégorie peuvent être directement liés au diplômés même (les

traits de sa personnalité, ses capacités…etc.)

- Les catégories de décision bidimensionnelle :

La catégorie de scénario CI : Cette catégorie recouvre les diplômés qui ont fait une

formation entrepreneuriale. Cette dernière a influencé leur intention d’entreprendre mais qui

était affaiblie par un environnement culturel et institutionnel défavorable à l’acte

entrepreneurial. Cette zone peut nous donner les facteurs environnementaux qui bloquent la

concrétisation de l’intention entrepreneuriale développée par l’enseignement entrepreneurial.

La catégorie de scénario CA : Cette catégorie regroupe les diplômés qui ont pris la décision

de ne pas passer à l’acte entrepreneurial. Cette décision est due et imposée par leur

environnement défavorable à l’acte entrepreneurial. Cet environnement culturel a affaiblie

leurs motivations entrepreneuriales et mis en avant l’incohérence entre leurs attentes et la

réalité. Pour ces diplômés, l’entrepreneuriat ne peut pas être une voie de carrière

professionnelle.

La catégorie de scénario IA : Cette catégorie regroupe les diplômés qui ont fait une

formation entrepreneuriale et qui ont décidé de ne pas créé des entreprises. Leurs intentions

d’entreprendre n’étaient pas suffisantes pour qu’ils puissent la concrétiser en acte réel. Cette

formation n’a pas pu développer les compétences et les connaissances entrepreneuriales

nécessaires pour que ces diplômés porteurs de projets puissent créent leurs entreprises.celà a

affaibli leurs motivations pour le lancement dans l’aventure entrepreneuriale.

Dans ce scénario nous pouvons dégager les facteurs d’échec dus à la formation

entrepreneuriale : la décision d’abandonner de l’acte entrepreneurial peut être imposée par les

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lacunes et les manques de cette formation. Mais aussi par l’insatisfaction des diplômés et le

manque de la motivation.

3. Une illustration des catégories ou scénarios d’échec :

Nous tenterons dans un premier temps d’expliciter notre choix méthodologique. Après avoir

précisé la manière dont nous avons constitué notre terrain, nous analysons les cas étudiés et

nous présenterons les apports du terrain.

3.1. La méthodologie de recherche :

Le but principal de notre étude est de comprendre le rôle de la culture dans la prise de

décision de passage à l’acte entrepreneurial des étudiants issus d’une formation

entrepreneuriale et cherche à comprendre comment les différences culturelles au niveau des

régions de même pays permettent de démarquer le comportement entrepreneurial des

diplômés. Ayant pour objectif d’illustrer les scénarios d’échec du passage à l’acte

entrepreneurial, nous avons eu recours une démarche qualitative s’appuyant sur l’étude de cas

dite «collective» (Smida et Khelil, 2010). Il s’agit d’un dispositif de recherche dans lequel

plusieurs cas sont à étudier (David, 2003) simultanément pour mieux circonscrire un

phénomène à partir de cas multiples dans une optique plutôt exploratoire (David, 2003)que

confirmatoire. Selon Hlady Rispal (2002), cette approche «instrumentale» de l’étude des cas

est appropriée dans les situations ou le chercheur veut illustrer des phénomènes préalablement

définis dans un modèle théorique (Smida et Khelil, 2008,2010). Nous allons nous baser sur

les réflexions théoriques explicitées précédemment. Cependant, l’ambition de cette

communication est non seulement d’illustrer les catégories d’échec du passage à l’acte

entrepreneurial, mais aussi d’essayer de garantir une analyse plus rigoureuse. Cela en

effectuant une analyse comparative des deux régions tunisiennes qui ont les mêmes

caractéristiques économiques.

Pour aller sur ce terrain, nous avons construit un guide d’entretien, instrument de recueil des

données, semi-directif structuré par des questions ouvertes afin d’avoir le maximum

d’informations surtout concernant l’environnement culturel et leur décision d’abandon de

l’acte entrepreneurial. Ce guide s’articule autour des trois dimensions à savoir : la décision de

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la création d’entreprise, l’intention d’entreprendre issue d’une formation entrepreneuriale et

l’environnement culturel.

Pour la collecte des données, notre travail a commencé par une étape préliminaire pour

repérer les cas sur lesquels s’appuiera en priorité notre investigation. Au départ nous avons

choisi pour mener notre analyse 10 diplômés porteurs de projet formés en entrepreneuriat. En

faisant référence au principe de saturation2 et de l’information supplémentaire énoncé par

Andréani et Conchon (2005) et respectant les normes d’une étude exploratoire, Eisenhardt

(1989) recommande de retenir de 4 à 10 cas. Nous avons sélectionné 5 cas puisqu’en menant

l’entretien N°5 nous avons estimé avoir le niveau de saturation. Pour notre étude, l’analyse

des données recueillis a été basée sur l’analyse de contenu proposé par Bardin (1977). Nous

prétendrons que les cas retenus constituent un terrain convenable pour illustrer notre étude.

3.2. Analyse et interprétation des cas :

L’analyse et l’interprétation de 5 mini-cas, présentant l’expérience tunisienne, montre que

l’échec et le blocage au passage à l’acte entrepreneurial pour les diplômés n’est pas toujours

lié au manque des ressources matérielles.

Tableau 1 : Principales caractéristiques des cas

Les

initiales

des noms

L’âge Le sexe Le secteur

d’activité

du projet

La ville

d’origine et

d’habitation

Scénarios

de

typologie

Cas E1 S.H 28 ans Masculin Service Sousse IA

Cas E2 A.J 27 ans Masculin Service Sousse CA

Cas E3 W.A 28 ans Masculin Industrie Kasr Hellal CIA

Cas E4 L.F 26 ans Féminin Service Sousse CIA

Cas E5 A.M 25 ans Féminin Industrie Ksar hellal A

Les diplômés interrogés ont le même niveau d’instruction, ils sont titulaires de même diplôme

du « master professionnel en entrepreneuriat» (bac+6), de la même institution qui est L’Institut

Supérieur de Gestion (ISG) de Sousse (ville située à la région du SAHEL en Tunisie).

A la différence des études faites sur la formation entrepreneuriale et sa relation avec le

passage à l’acte, mettant l’accent sur l’intention comme un élément explicatif de création

d’entreprise, nous avons supposé que l’intention d’entreprendre est un résultat évident de la

2 Selon Andréani et conchon (2005) le critère de saturation suivant lequel le recueil de l’information continue

tant que l’étude découvre des éléments nouveaux. Lorsque la recherche a l’impression de ne plus apprendre de

nouveau, l’étude s’arrête et la taille de l’échantillon est considérée comme optimale.

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formation entrepreneuriale. En fait, nous avons trouvé que les 5 cas ont eu l’intention dés le

premier cours en entrepreneuriat. Cela est dans le même sens que les résultats des travaux de

Tkachav, Kolvereid (1999), Fayolle (2006); Tounès (2003, 2006) ; Boissin et al (2005,

2009) ; Boissin, Emin (2007) et Maresch et al (2016). Les intentions d’entreprendre sont les

meilleurs prédicteurs du comportement entrepreneurial des diplômés. Ainsi les 5 cas ont jugé

que l’intention entrepreneuriale n’est que la première étape dans la décision d’entreprendre ou

pas. Cela rejoint les résultats de Van Gelderen et al (2015).

Ainsi, même avec l’influence de la formation entrepreneuriale durant le parcours universitaire

pour les 5 cas étudiés, nous avons remarqué que il y un décalage entre l’obtention du diplôme

(où le niveau de l’intention d’entreprendre est jugé élève) et la réflexion au passage à l’acte

d’entreprendre. Ce résultat est dans le même sens que celui de l’étude longitudinale de Van

Gelderen et al (2015) dans laquelle ils ont montré que dans un laps d’un an seulement 30% de

l’échantillon ont pris des mesures envers l’entrepreneuriat. De même, les cinq cas ont jugé

que l’aspect pratique et réel était totalement absent dans les approches d’enseignements

d’entrepreneuriat utilisées.

Pour les cas E1 et E5, leurs échecs n’étaient pas liés directement à leur environnement

culturel. Pour E1 c’est la combinaison entre une intention entrepreneuriale affaibli par le

manque de la motivation et l’hésitation. En fait, le cas E1 a un entourage motivant à

l’entrepreneuriat (famille et amis) mais cela est insuffisant pour qu’il se lance dans le domaine

et l’aventure entrepreneurial. Il a trouvé qu’il y a une incohérence entre la cadre théorique et

le terrain réel du travail (manque des connaissances et compétences entrepreneuriales, non

utilité des connaissances acquises). Cela a influencé son niveau d’intention entrepreneuriale et

l’a affaibli.

Pour le cas E5, elle a jugé que son échec est du à son caractère un peu spécial. Elle juge son

projet comme non réalisable et infaisable et même si elle le réalise ca sera un échec et source

des problèmes. Pour ce cas l’implication de son entourage dans le domaine entrepreneurial a

joué un rôle inverse (non motivant).

Ainsi pour les 5 cas étudiés, l’orientation vers le travail indépendant (la création de son propre

entreprise) n’est pas considérée comme alternative ou solution à un chômage possible. Ce

résultat est en contradiction avec les résultats trouvés par Tounès et Assala (2007). La

cinquième dimension d’Hofstede et Bond (1987) n’est pas confirmé avec les cinq cas

analysés. Nous trouvons que la dimension de l’individualisme d’Hofstede (1980, 1993) n’est

pas confirmée avec les cas étudiés. Ainsi nous avons trouvé que les cas analysés n’ont pas de

problème avec leur dépendance de leur famille. Cela peut être justifié par la culture de la

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solitude familiale en Tunisie. Cela peut être ajouté aux dimensions qui traites la culture et ses

influences.

Aussi les cinq cas étudiés ne donne pas d’importance à la dimension la distance hiérarchique.

Cela rejoint les résultats trouvés par Tounès et Assala (2007). L’absence de cette dimension

est du au changement qui se trouve dans le pays (après la révolution les employées ont plus de

forces dans leur travail).

Pour les autres cas (E2, E3 et E4), qui illustrent l’échec total «CIA», c’est leur environnement

qui a joué un rôle bloquant à la concrétisation de leur projet. Ce qui a influencé leurs

intentions d’entreprendre et rendu le comportement entrepreneurial insatisfaisants pour eux.

Leur entourages (et eux-mêmes) ont la culture que l’entrepreneuriat ne fournit pas un futur

stable .L’entrepreneuriat ne va pas leurs permettre d’atteindre la réussite et le succès (de coté

d’argents et rentabilité économique). Cela rejoint les résultats d’Hofstede (1980) par rapport à

la dimension de contrôle d’incertitude. En plus quelque chose de spécifique à la culture des

régions étudiées, pour se lancer dans l’entrepreneuriat, il faut avoir au moins un dans la

famille qui un revenu fixe et stable.

En particulier, le cas E4 avait l’idée que l’entrepreneuriat n’est pas une carrière pour les

femmes plutôt c’est un domaine pour les hommes. Pour elle l’entrepreneuriat n’est qu’un

modèle théorique pour les femmes ne peut pas être réalisable. Conformément aux normes

sociales, elle n’a pas valorisé et contribué à l’affirmation de soi et à la réussite matérielle de la

femme. Cela rejoint les résultats trouvés par Tounès et Assala (2007).

Le cas E3 a terminé ces études avec un niveau d’intention très fort et il était bien motivé. Le

manque de financement lui a bloqué dans son passage à l’acte entrepreneurial, il a fait recours

à sa famille (son père) pour un soutien financier mais il n’a pas pu le convaincre. Le recours à

son père et non pas aux organismes spécialisés dans le financement des projets (comme les

banques) est à cause des croyances et valeurs liées à la religion. Ces dernières interdissent les

intérêts exigés par les banques dans le cas d’un crédit. Donc, nous trouvons une autre

dimension culturelle qui est la religion. Cette dimension n’était pas parmi les dimensions de la

culture d’Hofstede (1980,1993). L’entourage de ce diplômé a mis en avant ces croyances et

valeurs liées à la religion pour le convaincre de changer de vision et de choix de carrière.

Ces résultats sont un peu inattendus surtout que les deux villes choisis ont la réputation d’une

zone économique bien développé, une ouverture d’esprit dans le mode de vie. Mais cela

n’était pas reflété sur leur vision à l’entrepreneuriat. Surtout après la révolution il y a eu un

recul en arrière avec un peur de l’engagement dans une aventure pareil. Donc nous constatons

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que il y a pas de différences au niveau collectif de la culture (entre les deux régions) peut être

la différence est au niveau individuel (tout dépend de la situation sociale).

CONCLUSION :

Le recours principal au modèle SMOCS (Smida, 1992, 1995, 2006a, 2007) permet de

proposer une typologie de l’échec au passage à l’acte entrepreneurial des diplômés. Trois

dimensions qui ont un rôle dans le blocage de l’orientation des étudiants diplômés vers cet

acte d’entreprendre ont été explicitées à savoir l’environnement culturel, l’intention

entrepreneuriale issue de la formation entrepreneuriale et l’abandon de l’acte entrepreneurial

(insatisfaction de la situation). La conjonction de ces trois dimensions nous a permis de

distinguer huit scénarios de ces diplômés. Ainsi, ces scénarios sont les cadres convenables à la

détermination des facteurs d’échec au passage à l’acte entrepreneurial : les facteurs liés à

l’environnement, facteurs liés aux programmes d’enseignement et la formation en

entrepreneuriat et aussi les facteurs qui sont liées au diplômé même. Ce travail de recherche

présente un double intérêt, théorique et pratique. Sur le plan théorique, il permet une typologie

des décisions en fonction de l’intention entrepreneuriale des diplômés, leur passage à l’acte

entrepreneurial et leur contexte culturel et institutionnel. Sur le plan managérial, il se veut un

outil d’aide à la décision et donc aussi d’efficacité au service des décideurs : étudiants,

universités, responsables de l’ingénierie de la formation en entrepreneuriat, pouvoirs publics,

etc.

Des travaux montrent que la démarche d’élaboration de business plan est la plus utilisée dans

des formations d’entrepreneuriat, mais elle est aussi très contestée et apparaîtrait contre-

productive (Honig, 2004 ; Verzat, 2009). Les formations en entrepreneuriat sont susceptibles

de fournir les aptitudes et de nourrir la confiance dont on a besoin pour passer à l’acte (Dyer,

1994). Ainsi, en adaptant notre proposition de typologie des diplômés qui ont échoué dans le

passage à l’acte entrepreneurial, l’université peut mieux dégager les lacunes de formations

entrepreneuriales adoptées. A cet effet, il est nécessaire de mettre en œuvre des moyens et des

outils susceptibles d’accompagner les étudiants dés leurs sorties de l’université pour qu’ils

puissent créer leurs propres affaires sur le marché et réaliser le passage à l’acte

entrepreneurial. Ce qui va aider à la modernisation des programmes d’enseignements de

l’université et à l’élaboration des moyens de progrès pour répondre aux attentes des étudiants

et des parties prenantes.

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