l'Abbé Joseph Maitre - La Prophétie des Papes - Étude critique

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  • LA

    PROPHTIE DES PAPES

    ^TTRIBUBEA S. MALACHIE

    vj$frtjTz>oe CRITIQUEPAR

    L'ABB JOSEPH MAITREDOCTEURBNPHILOSOPHIEETENTHBOLOQIB

    LICENCIESSCIENCESMATHMATIQUESAvecplusde80vignettesdansle texte.

    BEAUNELIBRAIRIE G. LOIREAU

    4, rue Maufoux.

    1901

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  • Librairie G. LOIREAD (BEAUNE, Gte-d'Or)

    La Prophtie des Papes attribue S. Malachie. Elude critique par l'abb J. MATRE,docteur enphilosophie et en thologie, licenci es sciencesma-thmatiques. Un vol. in-18jsus de xvi-864pages.

    ( broch . . . 6 Prix ( cartonn 6 75

    ( (percalinesouple,plaque spciale) 7 25

    DU MEME AUTEUR

    Lamartine et la musique, ou le problme del'application de la musique la posie (Extrait duBulletin de l'EcoleSaint-Franois de Sales, 7eanne,1895-1896) 50

    Les Batitudes de C. Franck. Commentaireanalytique 50

    SOUS PRESSE

    Les Papes et la Papaut d'aprs la Prophtie attribue S. Malachie. Etude historique.

    La Ruine de Jrusalem et la fin du monde d'aprsles' prdictions de Jsus au mont des Oliviers. (Extrait dela Prophtie des Papes.)'

    L'Apocalypse et les derniers temps. (Item.)Chants de l'me, recueil de chants franais crits pourl'Ecole Saint-Franoisde Sales de Dijon.

  • IMPRIMATUR

    t F. HENRICUS,cps. Diuion.

    Divionc,ilii!-T meiisisJuuii181IS.

  • XI

    Cependant tout ne me paraissait pas satisfaisant dans letravail de M. l'abb Cucherat. Je me proposai de contrlermoi-mme,unjour ou l'autre, ses affirmations,et d'approfondirune question qui me semblait digne d'intrt.

    En 1882,je disais adieu la Ville ternelle et je venais tra-vailler, sousle regard de mon Evque vnr, l'oeuvre quim'tait assigne par son autorit. Pendant prs de quatorzeans, je ne pus donner suite au projet que j'avais form d'exa-miner plus fond la Prophtie des P,apes. Le temps et lesdocuments me manquaient.Enfin, vers la fin de dcembre 1895, dsireux de satisfaire

    une curiosit renaissante, je me mis la recherche du travailde M. l'abb Cucherat, et, grce la complaisancede MM.lesDirecteurs du Grand-Sminaire, j'eus la bonne fortune de leretrouver. Guid d'ailleurs par l'article bibliographique deM. l'abb Ulysse Chevallier, dans son clbre Rpertoire dessources historiques au moyen ge, je consultai la Biblio-thque de Dijon divers ouvrages publis sur le mme sujet.Dcouvrant toujours de nouveaux horizons claircir et

    explorer, je cherchai la lumire partout o je pus la trouver.Je fis quatre voyagesa Paris, o je travaillai la BibliothqueNationaleet aux autres grandes bibliothques ; je me rendistrois fois Lyon,je consultai la riche Bibliothque de Troyes,j'crivis Rome, Turin, Venise, Florence, Londres, Vienne, en Allemagne, en Suisse.

    C'est le rsultat de toutes ces recherches que je viens vousotrir aujourd'hui, cher Lecteur.J"ai tch de mettre en oeuvre, de la manire la plus exacteet la plus impartiale, les renseignements que j'ai pu recueillirde divers cts. Deux longues annes ont t consacres ce

    travail, en raison des occupations qui absorbaient la majeurepartie de mon temps.L'abondance des matires m'a d'ailleurs amen faire

    deux volumes au lieu d'un.Dans le premier, me plaant au point de vue critique,

    j'examine les questions gnrales : surtout j'tudie l'Autoritet l'Authenticit, les Principes d'Interprtation et la Fin de J.aProphtie, ainsi que les nombreuses Objectionsqui se ratta-chent ces divers sujets.Dans un autre volume, je traite de la Ralisation des diff-rentes devisesau point de vue historique.

  • XII

    Je n'ai eu que deux choses en vue dans tout mon travail :servir la vrit, et contribuer, pour ma faiblepart, l'difica-tion desautres.Si, parmi toutes les questionssidlicatesqu'il m'a fallu trai-

    ter, il m'estarriv decommettrequelqueerreur,je la condamnepar avance; ds maintenant je rtracte toutes les affirmationsinconsidresou imprudentes qui auraient pu chapper monattention.Je soumetsd'ailleursen toute humilitmonlivre, et chacune

    de sesparties, au jugement de l'Eglise.

    Et maintenant, cherLecteur,simonsujetvousparait encorebizarre, inopportun ou dangereux, je vous prie de ne pasformulervotre sentencede condamnationavant d'avoir passen revue les raisonsque j'expose.Quel que soit d'ailleurs votre verdict, je m'estimerai bien

    satisfait d'avoir eu, ne ft-ce que pour quelques instants,l'honneur de converser avec vous, et d'avoir prouv, mmedans vos contradictions, ce bonheur que procure l'changeloyal et sincredes penseset des sentiments.

    J. MAITRE.

    Dijon,itr maiiS>S.

  • AVERTISSEMENT

    CONCERNANTLES KEPRODUCTIONS D'AHMOIUIESQUI SE TROUVENT DANS CET OUVRAGE

    Les armoiries des papes auxquelles il est fait allusiondans la Prophtie sont reproduites d'aprs Onuphre Pan-vini, le Grand Bullaire Romain, Pietrasanta, le P. Gorgeu,Ghacon de la Villestraux, Rietstap, et divers documentsoriginaux, tels que reliures anciennes portant les armoiriesdes papes, gravures du temps ou frontispices de livrescontemporains de ces divers papes.La forme de l'cu est emprunte aux reproductions

    d'armoiries qui se trouvent dans l'Epitome d'OnuphrePanvini. Elle diffre de la forme actuellement usite enItalie, qui est l'ovale allong.Quant aux figures et maux, j'en donnerai pour chaque

    pape la description complte et la justification,' dans mescommentaires historiques sur la Prophtie.

    Les interprtations communment reues ne se basentpoint sur des considrations savantes, comme il est facile dele constater d'aprs le tableau des pp. 194-221.Elles ne fontallusion qu'aux particularits extrieures des armoiries, ouautres dtails de la vie des papes, telles qu'elles apparaissentaux yeux du vulgaire. Le langage hraldique n'a donc pas saplace dans le prsent volume.C'est ainsi que des points quipolls (n 42) donnent parleur disposition l'ide de croix, une bande chiquete (n 46)celles de cubesjuxtaposs, des tourteaux (n65 et 72)**cellesde boules ou de globes.On pourrait citer des exemples analogues pour les termes

    emprunts aux noms de famille, de pays, ou aux titres portspar les papes.

  • ERRATA

    >uues.Lignes. Aulieude: liez:21 3 enparticulier spcialement12.S o honorRdacteur honorsRdacteurs204 8 Desfasecsondes Desbnudesondes206 14 (Noms)Beat\/vrl239 9 onremont. Yotmg Yung351 19,manchetteClmentIII ClmentVIII2S'J en-tete L'Apocalypse.Livredivin L'Apocalypse,livredivin3l> 21 (7.8).Satan (7.8),Satan307 3,manchette ChapitreXXII(a>4SI) 23 ChapitreXVI. ChapitreXV.424 8 (3) (11)427 4 hrtiques interprtes437 17et18 condamnablecommehrsiebientmraire489 23et29 IsaeXI,I IsaeXI,l498 H GrgoireIX GrgoireX5*6 7 (XVIII.8) (Luc.XVIII,S)79 4 Couronnes Couronns,i32 lr> lenomA\K$vitlapii lenom;E$aii

    (a)P.307,1.8enmanchette,supprimerChapitreXXI.

  • LA

    PROPHTIE DES PAPES

    PREMIERE PARTIE

    PRLIMINAIRES

  • LA

    PROPHTIE DES PAPES

    PREMIRE PARTIE

    PRLIMINAIRES

    CHAPITRE I.

    La Papaut et les destines du monde,

    Le Pape est le souverain pasteur et pre spirituel deschrtiens, parce qu'il est le suprme vicaire de Jsus-Christ-en terre; partant il a l'ordinaire souveraine autorit spirituellesur tous les chrtiens, empereurs, rois, princes et autres, quien cette qualit lui doivent non seulement amour, honneur,rvrence et respect, mais aussi aide, secours et assistanceenvers tous et contre tous ceux qui l'offensent ou l'Eglise, encette autorit spirituelle et en l'administration d'icelle. S. Franois de Sales, Lettre 8,|o (OEuvrescompltes, Paris,1833,t. XI, page 498).

    Grande et merveilleuse vision!... Un homme nous estprsent, revtu du double caractre de Pasteur et dePre.Vicaire du Christ, il est l'intermdiaire providentielle-

    ment choisi entre Dieu et les hommes ; et, ce titre, ilparle en matre aux rois et aux princes du monde!Il est le chef d'une socit qui unit les mes pour lesconduire leur fin surnaturelle ; et cette socit, en vertudo sa mission divine, domine toutes les socits humaines,les compntrc, les assemble et les allie, sans leur enlever

    LoPaposouverainspirl-.tuol(lumondu.

  • i CH.ICrationdel'Egliseetdelahpaulr.

    leur indpendance mutuelle et leurs droits temporels. Et pourtant, si les intrts spirituels et temporels sont enconflit, la socit dont est chef cet envoy de Dieu faittaire les exigences d'ordre infrieur, et dirige toutes lesforces vers le but invisible, surnaturel !

    Mais cette vision est-elle une ralit ou bien une pureillusion?O trouver un homme qui domino ainsi le monde?Un pouvoir unique et souverain s'imposant, se mlant

    la vie des peuples et des individus, rclamant de touset de chacun amour, respect, soumission, assistance, unpouvoir universeldans-le temps et dans l'espace, et pour-tant rsidant en un homme mortel et naturellement sou-mis aux infirmits humaines, utopie, folle .illusion,somble-t-il.Un pareil pouvoir est-il seulement possible? Quel

    homme sens aurait pu songer mme le fonder?

    Et cependant cet homme s'est rencontr.

    Il y a dix-huit sicles, Jsus, pauvre artisan de Jude,inconnu, ignor,mprisdo beaucoup,a dit des pcheursde Galile aussi pauvres que lui : Venez, suivez-moi;je vous ferai pcheurs d'hommes. Et do fait, Jsus envoie ces pauvres pcheurs, transfor-

    ms en aptres, vangliser le monde. Il leur prometl'assistance de l'Esprit-Saint : Toute puissance, leurdit-il, m'a t donne au Ciel et sur la terre. Allezdonc, enseignez toutes les nations; baptisez-les au nomdu Pre, d Fils et du Saint-Esprit. Apprenez-leur ob-server tout ce que je vous ai command. Et voici que jesuis avec vous tous les jours, et jusqu' la consommationdes sicles. (Matth. XXVIII, 18-20.)

    Il a choisi l'un d'entre eux pour en faire le chef de sesfrres : Tu es Pierre, et sur cette pierre je btirai monEglise, et les portes de l'Enfer ne prvaudront pas contreElle. Le pouvoir de Pierre s'tendra jusqu'au Ciel

    L'idedelaVar-authumainementirralisable.

    .Tnusafaitecttocration.I.caAptres.

    Pierre.

  • 5 '

    Caractresurnatureldel'Eglise.

    mme : Et je te donnerai les clefs du royaume des Cieux.Et tout ce que tu auras li sur la terre sera li dans lesCieux, et tout ce que tu auras dli sur la terre sera dlidans l'esCieux. (Matth. XVI, 18. 19.)Plus tard, il dit au mme Simon Pierre de confirmer

    ses frres dans la foi : Et tu aliquando conversus con-firma fratres tuos. (Luc, XXII, 32.)Il lui ordonne de patre ses agneaux et ses"brebis, tous

    sans exception : Pasce agnos meos... Pasce agnos meos...Pascc oves meas. (Jo. XXI, 15-17.)

    Ce pauvre ouvrier qui subitement s'est manifest commefondateur d'une socit aussi extraordinaire, c'est le Filsde Dieu, matre du temps et de l'espace. C'est Jsus, leSauveur, le Messie attendu depuis plus de 4000 ans, leroi du ciel et de la terre.Simon, fils de Jean, par un acte de toute-puissance de

    Jsus, est devenu Pierre, et la vision de cette puissancecleste, surnaturelle, humainement impossible, est deve-nue une ralit.L'Eglise est fonde.Pierre et ses successeurs perptueront l'action bienfai-

    sante du Sauveur dans le monde, ils la continueront jus-qu' la fin des temps.

    La manire seule dont l'Eglise s'est tablie, dve-loppe et perptue clans le monde, est le meilleur garantde la force vitale et surnaturelle qui dborde en elle.

    L'Egliseportoenollc-intnoloapreuvesdoradivineorigine

    ^Fidles la voix du Matre, les aptres sont partis.Tous ou presque tous pauvres, sans ducation, sans ins-truction, ils prchent la Croix de Jsus, folie pour lesGentite, scandale pour les Juifs. Ils exaltent l'humilit,la mortification, le renoncement, la vertu.Et pour propager une doctrine si contraire l'orgueilet aux ]jassions, tous les moyens humains leur fontdfaut : richesse, honneurs, recours la force ou l'indus-trie, ils mprisent tout.Mais ils ont Dieu avec eux ; leur tte, ils ont Pierre

    ticl'Kglisc.

  • 0 en. iNaissance,dveloppement,perptuitdel'Eglise.

    en qui rsident la puissance et l'autorit de Jsus-Christlui-mme.

    Non seulement la Papaut, et avec elle l'Eglise, carc'est tout un, a pris naissance clansdes conditions humai-nement impossibles, mais elle a tendu son action, elles?estpropage et conserve invariable au milieudes diffi-cults les plus grandes.Difficultsdu dehors et du dedans, rsistances, attaques

    et perscutions, sductions trompeuses, pleines d'attraitset de promesses, trahisons, luttes de toutes sortes,preuvesdu scliisme et de l'hrsie, rien n'a pu l'arrter dans samarche glorieuse travers les ges.Et si parfois, dans son histoire, la fragilit humaine

    s'est manifeste, son caractredivin n'en a point souffert.L'infirmit naturelle fait mieux ressortir la puissancedivine qui rend fort ce cptait faible, saint et infailliblece qui tait fragile et incertain, et qui fonde l'indfectibi-lit et l'immortalit sur une nature mortelle et passagre. Lors donc que la faiblesse humaine se montre dansceux qui dtiennent l'autorit spirituelle, l'Eglise n'enparat que plus forte, car elle renferme plus videmmentle principe de vie divine, sans lequel elle aurait d na-turellement succomber depuis tant de sicles.

    Ainsi l'Eglise porte en elle-mme les preuves de savrit; la Papaut s'imposeaux respects de l'humanit parl'histoire mme de son action travers le monde. Pr-dite par Jsus, tablie dans le monde paen avec unemerveilleuse clrit, la puissance de Pierre et de sessuccesseurs est reste toujours invariable et intangible enface de tous les obstacles et de toutes les contradictions.Aujourd'hui encore, au milieu des tnbres de l'irrli-

    gion et de l'athisme, semblable un astre lumineux,elle rayonne plus brillante que jamais dans le ciel del'Eglise : Lumen in coelo.

    Divine dans son origineet dans sa nature, la puissance0 du Pontife de Rome en effet l'est surtout dans sa dureimmortelle. Depuis que Jsus-Christ a constitu Simon

    Dveloppementdel'Eglise.

    "- Perptuit' dcl'EgliseotdiIciPapaut.

  • 7en. iLePapeestimmortel.

    Pierre pcheur d'hommes, depuis qu'il lui a confi la direc-tion du vaisseau de l'Eglise, toujours s'est trouv au timonde ce vaisseau un homme, investi du commandementsuprme, cherchant recueillir sur son passage les nau-frags de la vie. Il est aid de ses frres et compagnonsde "travail, chargs comme lui et par lui d'une missiondivine, quoique d'ordre infrieur. Autour de lui latempte fait fureur , les vagues engloutissent lespaves tremblantes des vaisseaux les plus superbes et lesmieux arms Principauts, royaumes, empires dispa-raissent tour tour.Seule la barque de Pierre surnageDebout, impassible, invariable dans ses vues et dans la

    direction qu'il donne sor. esquif, en apparence si fragile,le. pilote semble immortel.Et il l'est en effet.C'est que Jsus est dans la barque, pour donner son

    reprsentant, d'une manire invisible, la force et la vie,le courage et l'esprance Marie, l'toile de la mer, estresplendissante devant ses yeux pour le guider et le diri-ger Les Anges et les Saints du Paradis sont sesctspour soutenir sa barque et lui faire viter lescueils.Le port cleste enfin est le but unique de son long

    voyage travers les sicles, et les vaines proccupationsdu monde ne viennent pas troubler son regard, distraireson attention, ou paralyser ses efforts.

    Oh! combien admirable est cette marche incessante travers les flots des vnements humains! Cette luttesurnaturelle contre les lments et les puissances de l'air,toujours enveloppe d'esprance et suivie de victoire !

    Dans les merveilles du monde matriel, nous aimons reconnatre le doigt de Dieu Crateur. La science-d-couvre tous les jours plus clairement, dans les lois qui enrgissent les lments, l'unit, l'ordre et l'harmonie ; elleproclame par l mme, qu'elle le veuille ou non, l'excel-lence et la toute-puissance du souverain lgislateur.Tmoin de ces merveilles, l'homme est en mme temps

    Dieurvlesapuissanceetuabontdansincrationnouvellequis'appelle:lePape,*'

  • 8 CH.IGrandeurdeh Papantr.

    l'objet des prdilections divines dans une cration dont ilest, par son intelligence et sa volont, le chef et le roi.Sa seule prsence clansce monde qu'il domine atteste labont et la sagesse du Crateur.

    Combien plus justement encore pouvons-nous adorerl'actiondeDieudans cette nouvellecrationqui s'appelle :l'Eglise, le Pape !Elle est vraiment admirable, cette unit de l'Eglise dont

    le Pontife suprme est la source et la sauvegarde ; mer-veilleuse, celte action, cette direction incessante vers lebien et la sanctificationdes mes ! cette constance, cetteperptuit, cette forceet cette grandeur !

    En prsence de ce spectacle surprenant d'un hommequi, depuis dix-huit sicles, commande en matre au ciel, la terre, aux enfers, nous pouvons biennous approprierles accents inspirs du saint roi David chantant les mer-veilles du Crateur C>: Seigneurnotre Dieu, que votre nomest admirablepar

    toute la terre! votre magnificencea dpassles hauteursdescieux.Desenfants,de petits enfantschantent vos louanges, laconfusiondevosennemis.Ils laissentsansexcusevosennemis,

    les impies,qui se dressentcontrevous.Qu'est-cedoncque cet hommepourque vous dirigiezvers

    lui vosregards?Qu'est-ceque le fils de l'hommepour quevousl'honoriezde votre visite?Il tait dansvotrecrationd'un degrinfrieuraux Anges:

    U)Domine.Dominusnoslcr,quamailmirahilcestnnniftiitiuimin iinivrisiterra Quoniamclcvalaestmagnificentiatuasuperca.'los.Exoreinkiitliiimet lactenliunipeiiccislilauilcmnropteriuimicosluos,"Iilestruasinimimmcl ullorcm.Quoniamvitleijocxlosluos,oprailigitoruintuorum,lunametslcllas.qua'tu fiindasli.Quldestliomoquoilmemoresejus,ouifiliuslionlinisquoniamvisitaseiim'?Minuisticunipaulominusal)angelis; gloriaet honorecoronaslicum,etconstituisticuuisuperopramanuumtuarum.Omniasuliji'cistisut)pctliuus

    ejus,ovesetliovesuniversas,insupercl pecoracampi;voluercsca;licl piscesmarisquipcramhutantsemitasmaris.Domine,Dominusnoster,quamadmirabilcestnoincntuiiminuniversaterra!

    Ps.VIII.

  • 9en. iL'histoiredumondelie celledela Papaut.

    maisvousl'avez couronnde gloire et d'honneur : vous l'avezconstitu le chef de vos cratures >.Par vous, tout a t soumis son empire, tout abolument :

    brebis animaux domestiqueset btes des champs, oiseaux duciel et poissonsde la mer, tout ce qui a vie et mouvementdansles profondeursdes abmes.Oh Seigneur! Seigneur notre Dieu! Que votre nomest donc

    admirable par toute la terre ! Ps. VIII.

    Puisque la Papaut doit durer jusqu' la fin des sicles,puisque si grande est son influence que son histoire seconfond avec celle du monde, et son action avec l'ac-tion de Dieu sur les hommes, il faut donc bien que lesdestines de Vhumanit soient essentiellement dpen-dantes do son existence et de sa dure.

    Or, une prophtie clbre, attribue un saintvoque d'Irlande, saint Malachie, ami de saintBernard, semble prcisment s'appuyer sur lasuccession des Pontifes romains pour annoncerque celte histoire du monde touche sa fin.

    Par rmunration symbolique des derniers suc-cesseurs de Pierre, elle parat prdire que l'poquedu Jugement approche, et engager par l mmeles hommes a. se prparer aux vnements quiprcderont la venue du Juge suprme.Grande et sublime pense que celle-l ! Ramener tout,la vie mme du monde, Pierre vivant dans ses succes-

    seurs; prparer les voies au second avnement de

    I/hlstoirenumondeestintimementliehcollodoInPapaut,

    LaclfcbroProphtiede*Pape*somblos'inspirerdecettopense.

    I" DanssonEpilreaux Hbreux(il, 6-9)cl d;ns sa 1" EpilreauxCorinthiens(xv, 20),S. Paulappliquetoutce texte Jsus,le Pontifeclurnul,chefinvisibledel'Eglise.

  • 10 en. iObjetdenotreIraiailsurlaProphtiedesPapes.

    Jsus en dirigeant les regards de l'Eglise sur ce Papeimmortel qui prside ses destines ! et, propos d'unenumration mystrieuse et symbolique des Pontifesromains, clbrer les prrogatives de la Papaut, caractriser les grandes poques de la vie de l'Eglise, aumoment o elleva se transformer dans la gloire !C'estl assurment une conception superbe et pleine de gran-deur, en mme temps que fconde en enseignementspratiques.

    Mais la Prophtie de saint Malachie mrite-t-elle sontitre de prophtie ?A-t-ellevraiment par son origine, ou du moins par son

    caractre, une autorit qui l'impose notre respect et notre attention ?Cette suite de lgendes aux termes plus ou moins obs-

    curs et bizarres a-t-elleseulement un sens et un but? Etla faveur dont on a entour la Prophtie des Papesdepuis trois sicles qu'elle est connue, est-elle bienmrite ?Grave et dlicate question qui fera l'objet de cette tude.

    Objetdeuotrotude.

    Toutefois, parce que la. question est grave et dlicate,parce qu'elle touche au surnaturel par tant de points, etque les consquences qu'on en pourrait tirer sont d'unintrt si vivant et si gnral, il est ncessaire de nousrecueillir. Il nous faut couter la voix de l'Eglise etapprendre d'elle ce qu'il nous est permis de rechercher etd'tudier en matire de prophtie, et comment doit sefaire cette tude.

    Questionprliminaire.

  • CHAPITRE II.

    Lgislation de l'Eglise

    SURLAPUBLICATIONETL'TUDEDESPROPHTIESNONCONTENUESDANSLESLIVRHSSAINTS.

    Dpositairede la parole divine, l'Eglise garde avec un soinjaloux les livres saints qui la contiennent.

    MaisDieu s'est rserv de faire dans le cours des sicles lesrvlations qu'il juge opportunes, et saint Paul compte laprophtie U) parmi les dons que l'Esprit-Saint rpartit selonson bon vouloir.AliiquidcmpcrSpiritumdaturscrniosapicnliae,aliiaulcniscrmoscicn-lioesccunilunicumdemSpirilum; altcrilidcsin codcinSp:.ritu; aliigratiasanitatumin unoSpirilu; aliiopcratiovirlutum;niti prophelia,aliidiscrclio

    spirituum; alii gneralingiiaruni,alii intcrprclalioscrnionum.lkccaulcmomniaopcralurunusalqucidemSpirilus,diVidcussiugulisprout vult.UCor.xii,8-11)

    Cependant, si l'Esprit-Saint parle qui il veut, l'Eglisesoumet des rglements pleins de sagesse la publication deses rvlations.

    L'EglisegardiennedelRvlation.Permanencedansl'Egllsodudondeprophtie

    La lgislation de l'Eglise qui se rapporte ce sujet se trouveactuellement contenue dans la dernire Constitution aposto-lique de Lon XIII sur l'Index, Officiorum ac munerum,publie en 1897.Les rglements qui rgissaient avant cetteConstitution les tudes ou publications relatives aux pro-phtiesont t supprims et annuls par les dcrets nouveauxde Lon XIII. Il nous sera pourtant utile de les connatre :nous pourrons ainsi mieux comprendre de quel droit ont tfaitesprcdemmentdenombreusespublications de la Prophtiedes Papes, avec ou sans commentaires, et de quelle autoritjouissent ces diverses publications.

    Lalgislationconcernantl'tudeet lapublicationdesprophtiesatrenouvele

    parS.S.LonXIII.

    Pourquoitudierl'an-ciennelgislation.

    WLemolprophtie,danslesEpitrcsdesaintPaul,n'estpasprisdanslesensexclusifdeprdictionde l'avenir.Leprophte,c'estceluiquiparleaunomdeDieuet soussoninspiration,quelquesoitl'objetdesondiscoursoudesoncrit.Maissi l'avenirn'estpasncessairementl'objetde la rvlationoudela prophtie,il nesauraitenlreexclusystmatiquement.

  • l-i CH.II,g Ita publicationdelaProphtietait-ellelgitimeavant1897?

    I I.

    Lgislation de l'Eglise avant la ConstitutionOfficiorumac muncrum.

    Bien avant la Constitutionde S. S. LonXIII, le P. deBuck S. J., dans un article d'une intressante Revue deBelgique(Prcis historiques,1871,p. 481), tranchait samanire la question de la publication des prophties. Ils'levait avec indignationcontre les prophties qui circu-laient enEuropesousdestitresdivers.Pourcequi concernela prophtie de S. Malachieen particulier,il la condamnaitpar cesimpleargument: Ellen'apas le droit d'exister.Nousnouspermettronsune remarqueprliminaire.Lorsmmeque l'Eglisedanssa sagesse,metdesbornessalu-taires lapublicationet l'examend'unervlationquelconque,ces rglesdeprudencene prouventrien contrelefait de telleou telle prophtieen particulier,tant quesonjugementn'est

    pas intervenu.Maisquellessontcesrglesdeprudence?Nousdemandonsau P. de Buckde nous exposerlui-mmela lgislationres-trictive de l'Egliseen vigueur sonpoque,sur laquelle il

    s'appuiepourrejeterla Prophtiedes Papes:LeVConciledeI.atran,danssapremireConstitution,prononcelasen-tenced'excommunicationcontrelesprdicateursqui,du hautdela chaire,dterminentlelempsdel'avncmcnldel'Antchrist,dudernierjugement,ouproposentsurcesobjetsousurd'autressemblablesdevainesrvlations.Cettedfinitionconcernetanllesrvlationsanciennes(pielesnouvelles.LeConcileprononceencorel'excommunicationcontrelesprdicateursqui

    prcherontdenouvellesinspirationsou rvlations,qu'ellessoientvritablesoufausses,siellesn'ontpastd'abordexaminesetapprouvesparl'vquedulieu.LeConciledeTrenteattaquegalementcetabus,et neleproscritpasseu-lementchezlesprdicateurs,maischez,toulle momie,dansleslivrescommeeuchaire.DanssaXXVesession,dansledcretsurlecultedesSaints,desreliqueset

    desimages.ilstatuequenulmi'aclenouveaunesoiladmisnonpinsqu'aprsquel'vcqucs'cnserarenducertainetyauradonnsonapprobation.Or, ajoutele P.deBuck,lesprophtiessont desmiracles.Et

    il donnesa conclusionqui repoussetoute prophtienon offi-ciellement approuvepar le jugementde l'Eglise.

    ObjectionduI>.deBuckrelativen lalgislationdol'Eglisesurdesprophtiesprives

    Ucninrque.

    ExposduP.deBuck.

  • 13SenseloccasiondullccrelduConciledeLalran.

    On pourrait discuter le sens de ces dcrets.Celui du Concile de LatranUJ concerne videmment la

    prdication, l'enseignementde la chairet et se trouve assez

    Rponse.Sensdesdcretsnllgus.

    (!)Pourcomprendrelaportedecelledfense,il fautvoir quelleoccasionclicavaitl"formule.Voicicequ'crit cesujetlesavantprofesseurallemandPASTOI.,Geschichtedevl'.rpsteseildemAusgangdesMittelallers,dritterBo/id(1895),p-159-103. D'aussisvresprescriptionstaientncessaires; quelpoint,on le voit

    parlesexcsquese permettaientprcismentdanslespremiresannesdupontificatdeLonXdesermitesquiprchaientetdesmoinesquivaticinaient.Versl'an i>i3, raconteJacquesPitti,douzeFranciscainsConventuelss'taiententenduspourparcourirlesdiversesrgionsdel'Italiesuivantl'ordredanslequelils se lestaientpartages;ils prtendaientannoncerl'avenirleursauditeurs. L'und'entreeux,Franoisde Montepulciano,prcha1*Avent Sainte-CroixdeFlorence.Il fituntableausieffrayantdeschtimentsquimenaaientlesItaliens,spcialementlesRomainset lesFlorentins,que lesassistantsenperdirentpresquela tte.Saisid'effroi,lepeuples'criaa plusieursreprises:Piti! (Misericordia).Lavilleentirefutmiseenrvolutionloisquelespro-phtiesduprdicateur,sansdoutepluttaggravesquediminues,furentrapportes ceuxquela presseavaitempchsde l'approcheren personne.OnrappelaavecunemotionnouvellelesprdictionsdeSavonarole,touslesmcontentss'agitrentdemanire inquiterlegouvernement. Levicairedel'archevquede Florencemandale prdicateur: il trouvasaconduitemeilleurequesonjugement. AlaSaint-Ktienne,FranoisdeMontepulcianoprophtisala ruinedelavilledeRome,desprtreset desmoines.Aucundesmchantsne survivrait.PendanttroisansondevaitrestersansprdicationetsansmesseUnhorriblemassacreauraitlieu: presquetousles hommesseraienttus, les femmesmmeetlesenfantsne seraientpaspargns.Touslesliensde lasocitse-raientdissous: des mresdvoreraientleurspropresenfants.Tous cesvnementsseproduiraientquandleroideFranceparatraitsanspuissance,quandle filsdu roi FrdricrentreraitdanssesKtntsetquandrgneraitunpapecanoniquementlu.Laconclusiondudiscoursfut une excitation lapnitence. Sesauditeurssetenaientlcommeayantperdularaison. LegouvernementrecourutaupapeLonX,Rome,lorsquesubitementle31dcembre1513,leprdicateursuccomba unefluxiondepoitrine. Cefutalorsuneinvasiondu peuplequivoulaitbaiserlespiedsdumortcommeceuxd'unsaint.Ondut causede celaensevelirle cadavretoutsecrtementpendantlanuit.Maislestendancesauxprdictionsavaientreuunalimentnouveau,etonneputlescontenirqu'grand'pcine.D'autresmoinesparurentet prchrentsur la perscutionquimenaaitl'Eglise; onliraitunantipape,onverraitsurgirdefauxcardinaux,defauxvoques,defauxprophtes.Bienttcefurentdesreligieuses,desdvotes,desjeunesfilles,despaysansquivinrentprophtiser. L'oflicialitdiocsaineinterditdonc,souslespeineslesplussvres,deprcheretdeconfessersanslapermissionde l'autoritcomptente; elled-fendittouteprophtie,touteinterprtationarbitrairede la SainteEcriture,touterunionsecrtesousprtextedereligion; elledcrtaqu'onn'etplus portercommedesreliqueslescorpsdeSavonaroleetdesespartisans. En dpitde la svritde cesordonnancesl'agitationdchaneparSavonarolene put trecalmede sitt.Pendanttouteunegnrationseperpturentlespartisansdu prophtedfunt; c'taitcommeunesectequi

  • 14 CH. Il, l \Sensel occasionduDcretduConciledLairan.

    inutilement invoqu dans le cas actuel o il s'agit de publi-cations prives. Une discussion qui n'a rien d'officiel, ne sauraittre compare un enseignement public.

    rampaitdansl'ombre.La superstitiondes admirateursde Savonaroletaitdevenueun systmequi mriteraitle nomde pitismepublicnationalflo-rentin.On fitdeSavonaroleunvrai saintdansce milieu.On attribua sesrestes,ossements,cendres,etc., unevertumiraculeuse.On s'attachaobsti-nment sesprdictionsde la terribledestructionde Romeet du rtablisse-mentdela rpubliqueflorentine.Michel-Angelui-mme,malgrsoncaractresi srieux,paratavoirt enveloppdanscesmenes Pendantdes annesencoreon se rptade boucheen bouche,danslepeupleflorentin,les prdictionsde Savonaroleau sujet du renouvellementf'retendudel'Eglise,d'unere nouvellede bonheuret

    de flicitpour touseschrtiens,et spcialementd'unepoquedepaixetde libertpourFlorence.Desespritsexaltscherchrentavecaviditlesprsagesquidevaientannoncerlegrandchangementdu monde. L'un decesprophtesparutau tempsde Machiavelen*la personnedeFranoisdeMltc. Franoistaitfilsd'unFlorentinet d'uneesclavetchque.Jeunehomme,il fut amenen 1473,probablementpar les affairesde soncommerce,Constantinople,o il discutabeaucoupavecdesjuifssur laconversiondeleurnationaucatholicisme.C'estsansdoutedurantsonsjourdanslacapitaledel'ennemiterriblequimenaaitde lamanirela plusradicalelachrtient,

    que lespensesdu jeunehommecommencrent s'orienterversla recherchede l'avenirquidlivreraitle mondedela barbariede l'Islam. Deretour Florence,Franoisdut participer l'agitationque dirigeaitSavonarole.Plus tard, il se plongeadans la lectured'critsprophtiques.Finalementilse crut,parundonspcialde l'Esprit-Saint,en tatdesouleverle voilequirecouvraitl'avenir, Sesrecherchesse fondaientprincipalementsur descalculs.Ilen consignalesrsultatsdansdeuxcritsqui furentaussittimprimes. Lepremierde cescrits,surles secretsdelaSainteEcriture,paratavoirobtenuun telsuccs,queFranoisfut vivementconfirmdansla croyanceunemissionprophtique; il sedcida ddiersousecondtravailaunouveaupapeLonX; cedernierenacceptal'hommage. Danscesecondcritle prophteexpliquaitquecettegrandetransforma-tiondumondecommenceraiten 1517parla conversiondes juifs,et finiraitpar l'exterminationde l'Islamismeen1536. Cependantcesidess'taientrpanduesAFlorence: plusd'unprdicateurlespubliaitdu hautde lachaire. Toutcelaparutavecraisondangereux l'autoritecclsiastique. LeConcileprovincialde Florence,qui se tint en 1517sons la prsidenceducardinalarchevqueJulesde Mdicis(plustardClmentVII),dcrtaque lesoeuvresde FranoisdeMltctaientinterdites; ondfenditaussila publica-tiondesesthoriesduhautde la chaire.LonX approuvacettedcision,etle prophte,quis'taitsi singulirementtromp,paraits'tresoumis; on netrouveeneffetplustracede lui dansl'histoire.L'extraordinaireraretdesescritsprouvequel'ondtruisittouslesexemplairesquel'onputseprocurer. Il estfortremarquablequ'Acette poquecritiqueon vit paratred'au-tres prophtesdummegenredansd'autrespartiesencorede l'Italie. A Milan,en aot ij 16,semontra,aprsla secondeconqutefranaise,unsolitairetoscan,Jrmede Sienne,qui se mit Aprcherau Dmesansl'autorisationdel'archevque.L'apparitionet l'entreenscnedeceprophtetaientsi trangesque bientttoutelavillevoulutle voir et l'entendre.Des

  • 15en. n, \ iDcretduConciledoTrente.

    L'auteur lui-mme semble le reconnatre propos du secondtexte qu'il allgue.Quant au Concile de Trente W, il emploie l'expression

    crivainscontemporainscomparentle nouveauprdicateura Jean-Baptiste....lrmedeSiennetonnaitavecla plus grandevhmencecontre les prtreset spcialementcontrelesmoines.Aucunedesesprdicationsnesepassaitsansde semblablesattaques.Le nombredes partisansdu prdicateurallait g^ran-dissantde jouren jour, surtoutchezlesfemmes.Misen demeurede s'expli-quersursa manirede faireparlesautoritscivileset ecclsiastiques,Jrmedclarabrivementet nettementqu'il tait venuannoncer*la parolede Dieu.

    Uneapparitionincomparablementplusgrave encorefut celle d'un cer-tainPierreBonaventure,qui surgitRomeaumoisdemaide la mmeanne1516: il se donnait commele papeatigliqtieet le sauveurdu monde,objetde trsanciennesprophties.Il est bienvraisemblablequ'on doit reconnatrechezluicommechezles autres prophtesde cette poqueune influencedeSavonarolequi restaitabsolumentda.isle cercled'idesdesJoachmiteset deTlesphore.Cen'estpas parunesimpleconcidenceque justement, en l'an-ne I>I6, les vaticinationsdeTlesphorefurent imprimes Venisepar lessoinsd'ermitesaugustiniensd'Italie. Lenombredes partisansdu"frreBonaventuretait,dit-on,de 20,000;touslui baisaientlespiedscommeau prcurseurdu Christ.Ceprdicateurcomposauncritdestinau Dogede Venise; danscet crit, il reprsentaitl'Hgliseromainesousles traitsde la femmede l'Apocalypse.En tte de l'ou-vragetaitun passagequi commenaitpar ces mots: Bonaventure,lu de Dieucommepasteurde l'Eglisede Sion,couronnpar la main desanges, envoypour le salut du monde,adresse tous leschrtiensle salutet la bndictionapostolique. Cet critanathematiselepape LonX, tousles cardinauxet prlats; ilexigequ'on se sparede l'Eglise romaine.Aux rois chrtiens,le prophtedemandeassistancewQuoi d'tonnantsi l'on enferma au chteau Saint-Angecet hommeexalt?...H Lesdtailsprcdentssont plusque suffisantspour expliquerle sens desdcretsduConciledeLaIran.L'espritde rvoltecontrel'autoritde l'Eglise, qui caractriselesprtendus

    prophtesdecettepoque,est d'ailleurs,disons-le en passant, une raisondepluspoursparerabsolumentleurcausede cellede l'auteurdes lgendesdesPapes,chezquionne sairait surprendreun seulmolirrespectueuxoudangereuxpourla foicl lasoumissionauxautoritslgitimes.U)Voicile texteenquestionduConciledeTrente:Omnisporrosuperstitioin sanctoruminvocatione,reliquiarumvenerationcetimaginumsacrousutollatur,omnisturpisq11cestuseliminetur,omnisdeniquelasciviavitetur,itautprocacivenustateimaginesnonpinganturnecornentur,

    r/iir?CttC-p:tftt0Uat rtrectementfftitcd'aprsVHiatoiredesPapesde Pastor1 ,7 lans lecoursdel'impressionduprsentouvrage,nousemes.connaissanceY i traaucVnqu

  • 16 en. H,\ illfcrclri Bulled'UrliainVIII.

    bien significative: Nulla etiam admiltendaessenovamira-cula. Il ne faut pas admettrede nouveauxmiracles,sans lejugement de l'Eglise.Lemot admettre,d'aprs le contextedu dcret, signifieunereconnaissancepubliqueet dfinitivedu miracle.Il est questionen effet dans cette dcisiondu Concile de

    Trente de supprimer tout ce qui pourrait rendre ridicule etindignele cultedes Saints et des Images.Or rapporter,examineret discuterune prophtie n'est pasen reconnatreou en admettre Faulorit,surtoutde manirecompromettrele culte officielde l'Eglise.On pourraitpeut-tre aussimettre une certaine distinctionentre lesprophtieset les miraclesdont il est questiondans ledcret.

    Mais il est une autre dcision, postrieure celles quiviennent d'tre rapportes, qui rpond directement ladifficult.Voici en quels termes l'abb Curicque exposela mme

    question de la lgislationde l'Eglise en cette importantematire(Voixprophtiques,t. I, Introduction,p. xxxvi) : OnnecessedenousobjecterlepapeGaseet lesconcilesdel.alranetdoTrente;maisonoubliequele papeUrbainVIIIestsurvenu,qu'ilaporteledcretdu13mars1025,confirmplustardparsa Bulledu 5juillet1034,

    aprsqu'ils'taitd'ailleursclairementexprimesurlesensde sondcret,danslaCongrgationgnraledelaSainteInquisitionRomainetenueaupalaisapos-toliqueduQuii-inalle5 juin4631.Encellecongrgation,UrbainVIIIlit lui-mmeconnatrequel'onpouvait

    Dcretetlullod'UrbainVIII,quitranchentladifficult.

    etsanctorumcelebrationeacreliquiarumvisitationcbomincsadcomessationcsatqucebrietatesnonabutantur,quasitestidiesin bonoremsanctorumperluxumaclasctvamag.tntur.Postrcmotantacircabxcdiligentiaetcuraabepiscopisadhibeatur,utnibilinordinatumaut priepostereet tumultuaricaccommodatum,nibilprofanumnibilqueinbonestumapparcat,cumdomumDeideceatsanctitudo.Hxcutndeliusobserventur,statuitsanctaSynodus,neminilicereulloinlocoveiecclcsia,etiamquomodolibetexempta,ullaminsolitamponerevelponendamcurareimaginent,nisiabepiscopoapprobatafuerit;nullaetiamadmiltendaessenovamracula,necnovasrcliquiasrecipieudas,nisicodemrecognoscenteetapprobanteepiscopo,qui,simulatquedeiisaliquidcomper-lumbabuerit,adbibitisinconsiliumtbeologisetaliispiisviriseafaciat,quacveritatiet pietaticonsentaneaindicaverit.(SessioXXV,Deinvocatione,vnrationset reliquiissanctorumet sacris

    imaginibus).LeP.deBuckcite tortlaSessionXXIV.

  • l-7>l.ailfcisioiid'Urbain.VIIIconfirmeparClfuimlIX.

    uhlierlesrvlationsetdesmiracles,cumproteslalionein principio(libri)uods nullaadsilaucloritasab Ecclesiallomana,sedfuiessit tanlvm-eues auclorem,c'est--dire,en protestant,au commencementdu livre,u'onne lesdonnepascommeapprouvspar laSaintegliicmaiscommeunccitn'ayantqu'uneautoritprive,fondesurlecrditquemritela personneuiena tfavorise('). ... C'estenvertudecelledclarationd'UrbainVIII,dilBaldellius,que la Com-

    pagniedeJsuscontinuedepublierleslettresque leSttprijurGnralreoitchaqueannedesdiffrentesprovinces,et qui contiennentunefoulede trailsplusoumoinsextraordinaires.

    Cette dcision d'Urbain VIII, confirme par Clment IX(Card. Albitius, De inconstantia fidei, p. I, ch. xi), estd'autant plus significative pour la question qui nous occupe, queces papes, Clment IX surtout, ont certainement connu laprophtie de S.Malachie. (Voir Bibliographie, P. Papcbrochius,et nos Explications des devises du dix-huitime sicle.) Ledocument mis en honneur par Arnold de Wion en 1595 taitau dix-septime sicle entour de respect et de vnration ;et l'importance qu'y attriburent certains papes est elle seuleune justification suffisante de l'essai que nous tentons ici i2).

    U)L'auteurrenvoieauxauteurscontemporainsd'UrbainVIII, tels queBaldellius(Dis)),ex mor. Iheol.,t. H,lib.III,disp.XIII,112-2),deLsina,nommassesseurde la Congrgationde l'Indexpar UrbainVIII lui-mme(Qwest,regul. t. IV,Cons.I Decanon, sanctor.' 22),M'XimncsdeSamanicgo(Prol.Gai. in. myst. Cil).n 7),et surtoutle cardinalAlbitius(Deinconstanliafulei,P. I, c. xi,, 11201). Cederniernousfaitconnatreun dtailprcieuxpour la questionquinousoccupe,il racontequ'enl'anne1668,le promoteurde la foi, Pierre-Franoisde'Hubeis,avaitagilelaquestionde savoirsi ces dclarationsetprotestationsd'auteurdemandesparUrbainVIIItaientsuffisantespour lapublicationdemiracleset de rvlations,et s'il ne fallaitpas au pralablesoumettrecesfaitsl'approbationde l'Ordinaire. I.epointenlitigefutportdevantClmentIX quiavaitassistautrefois laCongrgationen I6Ji o s'taitexpliquUrbainVIII.ClmentIX r-ponditquelessusditesprotestationssuffisaient.>NanmoinslesprescriptionsduConciledeLyon,C.xxvm,et lesStatutsdudiocsedeDijon,p. 27,n03.prcisentleslglesanciennesdedroitpournotreprovinceetnotrediocse.12)Ajoutonsqueparmilesouvragesquiontreproduitoucommentla Pro-phtiedesPapesdanslepass,il enest un grandnombrequiontparu,munisdetouteslesapprobationslesplus explicitesde l'autoritcomptente.Citonsenparticulier: l'rofeziaveridica.... dont les nombreusesditionstaientrecommandesparplusd'unevqued'Italie,et surtoutl'ouvragesi intressantduP.Gorgeu: Dmarquesur lesSouverainsPontifesromains,quiestnonseulementapprouv,maisvivementrecommandparsessuprieurscommecapabled'instruireet d'difier.

    2

  • 18 CH.II, jjIIS.S.LonXIIIannuleetremplacelesdcretsanciens.

    Toutefois les rgles anciennes n'ont plus pour nous qu'unintrt rtrospectif.Depuis le dix-septime sicle, depuis Urbain VIII etClment IX, les temps sont, hlas ! bien changs, et des

    rglements qui pouvaient convenir cette poque o la foiconservait tous ses droits, sont devenus par la faute deshommesinsuffisants la fin du dix-neuvime sicle. Ledveloppement qu'a pris l'imprimerie a d'ailleurs modifiprofondmentles conditions dans lesquelles se produit et serpand un livre.La sollicitude de S. S. Lon XIII, glorieusement rgnant,

    s'est mue de la ncessit pour l'Eglise de tenir compte descirconstances actuelles ; des dcrets nouveaux, publis toutrcemment(1897),font loi maintenant.

    Lesanolonsdcretsftintremplacsen1897parunelgislationqnerclamentlesbesoinnouveauxdenotrepoque.

    , 2 11.

    Constitution apostolique de N. S. P. le Pape Lon XIIIsur l'interdiction et la censure des livres.

    LaConstitutionde LonXIII Officiorumacmiiiteruma pourobjet tout ce qui concerne l'interdiction et la censure deslivres, ainsique l'indique son titre : Deprohibitioneet censuralibrorum.Afinde rendre la lgislationnouvelle plus parfaite et plus

    complte, le Pape runit dansles Dcretsgnrauxadjoints cette Constitution les divers Rglementsqui ont trait cetteimportantematire.En vertu de son autorit souveraine, il abroge toutes lesrgles publies ce sujet parsesprdcesseurs, l'exceptiondela Constitutionde Benot XIV,qui dtermine la procdure suivre pour l'interdiction des livres.

    ObjetdelaConstitution.

    LePapoannuletouteautrolgislationrelativeaummeobjet.

    Itaque matura delibera-tione, adhibitisque S. R. E.Cardinalibuse sacro Consiliolibris notandis, edereDcrtaGeneralia statuimus, quoeinfra scripta, unaquecum hacConstitutioneconjunctasunt :quibus idem sacrum Consi-lium posthac utatur unice,

    Aussi,aprsun mrexamen,etaprsavoirprisconseildescardinauxdelasacreCongrgationdel'Index,NousavonspublilesDcretsgn-rauxreproduitsci-dessouset jointscetteConstitution,dcretsquecettemmeCongrgationdevraappliqueruniquementdanslasuite,etauxquelsdevrontseconformerexactementles

  • , 19CH.-1I|?" ,..,,.llfcrelsgnraui: TilreI. Interdictiondeslivres.

    quibusque catholici hommestoto orbe religiose pareant.Eavim legis haberesola volu-mus, abrogatisRegulis sacro-sancta: Tridentinoe Synodijussu editis, Observtionibus,'Instructione,Decrelis, Moni-tis, et quovis alio decesso-rum Nostrorum hac de restatuto jussuque, una exceptaConstitutione Benedicti XIVSollicita et provida, quam,sicut adhuc viguit, ita in po-ster'um vigere integram v'olu-mus.

    catholiquesde l'universentier.Nousvoulonsqu'ilsaientseulsforcedeloi,abrogeantles Rgiesdu SaintConciledeTrente,lesObservations,Instructions,Dcrets,Avertissementsetdcisionsde tousNos prdcesseursen cettematire, l'exceptionde laseuleConstitutionde BenotXIV,qui,Nouslevoulons,demeureraenvigueurdansl'avenircommeellel'at jusqu'cejour.

    LesDcretsgnrauxW se divisent en deux titres : l'Inter-diction des livres, et la Censure des livres.Il est d'abord question dans le titre I, de l'interdiction des

    livres des apostats, des hrtiques, des schismatiques, et autrescrivains(ch. i) ; des ditions du texte original et des versionsde la Sainte Ecriture en langue non vulgaire (ch. n) ; desversionsde la Sainte Ecriture en langue vulgaire (ch. m) ; deslivres obscnes (ch. iv).Le chapitre v, qui nous intresse, a pour titre : De certainslivres spciaux, De quibusdam specialis argumenti libris. Il y est fait allusion, au n* 13, la publication des prophtiesnouvelles).

    Dcretsgnraux.Division.TitreI.Ch.I-1V.

    ChV.

    (" Latraductionfranaisequenouscitons la suitedu textelatin desdcretsestempruntelaprcieuseRevue: lesQuestionsactuelles,H' anne,t.XXXVII,n8, 13fvrier1897.I*)Nousrapportonsicice dcretpourqu'onne puissepas nousaccuserd'treincompletoude radier desseinlavrit.Maispourdeuxraisons,nouscroyonsqu'ilne sauraitconcernernotretravail,dumoinscacequia trait la Proph'liedesPapes.i Onnepeut Irailercedocumentdeprophtienouvelle,puisqu'ila, mmepour lesplussceptiques,aumoinstroissiclesd'existence;il setrouveimprimdansle'LintmmVited'ArnolddeWion, la datede1505.2LaProphtiedes Papesa reudj,semulc-l-il,l'approbationdesplushautesautoritsecclsiastiques.Nousverronseneffet,,entudiantsonhistoire,qu'audix-septimesicleelletaitconsidre,Romeminc,commeayantuneoriginedivine.Commentadmettrequelesmdaillesgravesen l'honneurdes papeseussentpu reproduirelesdevisesde laProphiiesansl'autorisationau moinsimplicitedu PontifedeRome?Commentexpliquerencorel'imporlanceattribue ce documentlorsdechaqueconclave? Rappelonsqueplusieursdeslivresquicitentla Prophtiesontmunisd'approbationsrgulires;pourles autres,lesrglementsalorsenusageenjustifiaientcompltementla publication.

  • ?i> CH.II, \ IIDcretsgnraii!: TitreII. Censuredeslivres.

    13. Libri aut scripta, quoenarrant novas apparitiones,revelationes, visiones, pro-phetias, miracula, vel quoenovas inducunt devotiones,etiam sub proetextuquod sintprivala;,si publicenturabsquelgitima SuperiorumEcclesioelicentia, proscribuntur.

    13.Leslivresou critsquiracon-tent denouvellesapparitions,rv-lations,visions,prophties,nouveauxmiraclesouqui suggrentde nou-vellesdvotions,mmesousprtextequ'ellessontprives,sontinterditss'ilssontpublissans l'autorisationdessuprieursecclsiastiques.

    Livresrelatifsauxprophtie*nouvelle*.

    Letitre I se termine par des dcrets concernant les saintesImages et les Indulgences (ch. vi) ; les livres de liturgie et deprires (ch. vu) : les journaux, feuilles et publications priodi-ques (ch. vm) ; la permission de lire et de garder des livresprohibs (ch. ix) ; la dnonciation des mauvais livres (ch. x).

    Dans la secondepartie, litre II, de la Censure des livres,se lisent encore des dcrets qui nous touchent.Le chapitre 1,Des Prlats prposs la censuredes livres,

    renferme la disposition suivante :

    Ch.vt-x.

    TitreII.

    Ch.I.

    }=>.Approbatio librorum,quorum censura pnesentiumDecretorumvi ApostolicicSe-di vel Romanis Congrega-tionibus non reservatur, per-tinet ad Ordinarium loci inquo publici juris fiunt W.

    3. L'approbationdeslivresdontlacensuren'estpasrservepar lesprsentsDcretsauSigeApostoliqueou aux CongrgationsRomainesappartient l'Ordinairedu lieu 01Jceslitressontpublics1.1\

    T.acensuroHpiiartientengnrala rKviiiedulieudel'impression.

    Le chapitre 11traite des devoirs des censeurs dans l'examenpralable des livres.Le chapitre m, qui concerne les livres soumis la censure

    pralable, doit tre ici rapport en entier.

    Ch.II.

    Ch.m.

    41. Omnes fidles tenenturpraevia;censura; ecclesiasticoeeos saltem subjicere libros,qui divinasScripturas, SacramTheologiam,Historiam eccle-siasticam, Jus Canonicum,Theologiam naturalem, Ethi-

    41.Lesfidlessonttenusdesou-mettrepralablement la censureecclsiastiqueaumoinsleslivresquitraitentdesdivinesEcritures,de laThologie,de l'Histoireecclsias-tique,du Droitcanon,de laTho-logienaturelle,delaMoraleetautres

    Lesouvrajrostmitantdesnjetsquiintressent1A

    Rtligioiiet Usmoeurssontsoumislacensure.

    H)Ilestilremarquerquecedcretexigeseulementl'approbationdel'Ordi-nairelulieuolelivrecslpubli.Maisnousverronsaun42quelesmembresduclergsculierdoivententoutehypothsesoumettreleurstravaux leurOrdinaire,lorsmmequeparailleursilssolliciteraientl'approbationdequelqueautrevoquepourseconformeraudcretn35.

  • 2lCH.II, ? HTitreII. Censuredeslitres.

    cen, aliasve hujusmodi reli-giosas aut morales disciplinasrespiciunt, ac generaliterscripta omnia, in quibusreligioniset morum honestatisspecialiter intersit.42. Viri e clero s;eculari nelibros quidem, qui de artibus

    scienliisque mre naturalibustractant, inconsultis suis Or-dinariis publicent, ut obse-quentisanitni erga illos exem-plum pra;beant.Iidem prohibentur quomi-nus, absque prxvia Ordina-riorum venia, diaria vel foliaperiodica moderanda suspi-ciant.

    sciencesreligieusesou morales.dummegenre,et en gnral,tous lescritsquitraitenten particulierde lareligionet desmoeurs.

    42.Les.membresduclergsculierne doiventpas mme publierdelivrestraitantd'ans et de sciencespurementnaturellessans consulterleurOrdinaire,donnantainsil'exem-pledel'obissance son gard.Il leurestgalementinterditd'ac-

    ceptersansl'autorisationpralabledel'Ordinaire,la directionde journauxoupublicationspriodiques.

    ObligationsspcialesdosauteursappartenantauClergsculier,vis-a-vlflde

    leursOrdinaires.

    Le chapitre iv a pour titre : Des Imprimeurs et des Editeurs.Nous en extrayons les deux numros suivants.Ch.tv.

    45. Nullus liber censura;ecclesiasticoesubjectus excu-datur, nisi in principio nomenet cognomen tuni auctoris,tum editoris proeferat, locuminsuper et annum impressionisatqueeditionis. Qtiod si aliquoin casu, justas ob causas,nomen auctoris tacendum vi-deatur, id permittendi pnesOrdinarium potestas sit.44. Noverint typographi eteditores librorum novas ejus-dem operis approbati editio-nes, novam approbationemexigere, hanc insuper textuioriginali tributam, ejus inaliud idioma versioni non

    suffragari.

    43.Aucunlivre soumisa la cen-sure ecclsiastiquene pourra treimprimes'il neporteen ttele nomet leprnomdel'auteuret de l'di-teur,lelieuet l'annedel'impressionet del'dition.Si, en certainscas,pourde justesmotifs,il paratbonde tairelenomde.l'auteur,l'Ordi-nairepourrale permettre.

    44. Les imprimeurset diteursdoiventsavoirque toute nouvelleditiond'unouvrageapprouvexigeune approbationnouvelleet quel'autorisationaccordeau texteori-ginaln'estpasvalablepourles tra-ductionseu d'autreslangues.

    Conditionsremplirparlesimprimeursetditeurs.

    Le chapitre v et dernier traite des peines portes contreceux qui transgressent les Dcrets gnraux.

    A tous ces rglements, nous dclarons nous conformer decoeur et d'esprit. Nous sollicitons donc en toute soumissionl'approbation du prsent travail de notre Evque vnr.

    Ch.v.

    Protestationdel'auteur.

  • 2'2 en. n, \ nLumenincaelo.

    Aux Aptresil a t dit par le Sauveur: Voustes la lu-mire du monde, Vosestis luxmnndi.Cette parole s'adresseaussi leurs successeurs,les papeset les vques.N'avons-nouspas d'ailleurs une raison spciale d'aller

    demander la Sainte Eglise la lumire dont nous avonsbesoin, lorsque son Chef nous est annonc sous le beausymbole: Lumenin coelodansla Prophtiedes Papesque noustudions?

    Aussibien, S. Malachieeut pour l'autorit et la hirarchiedansl'Eglise le plus profond respect, et nous retrouveronsceculte de l'autorit dans presque toutes les lgendes de laProphtie qui lui est attribue. Nous serions donc infi-dle au saint Pontifeet en contradictionavecl'objet mmedenotre tude si nous ne faisionsacte de soumissioncomplte.

    Nous mettons notre entreprisesousla protectiondu grandvque dont le nomest attach la Prophtie.

    Plus loin noustudieronsau point de vue de la critique siles Lgendes des Papes sont attribues tort ou raison S. Malachie.Pour le momentnous ne voulonsvoir en luique le saint religieux, l'aptre ardent et zl, et nous luidemandonsde rpandresur cespagesqui lui sont consacressavertu cleste!

  • CHAPITRE III.

    Vie de Saint Malachie.

    S. Malachie O'Mongoir naquit en 1094 Armagh enIrlande (provinced'Ulster). Sa famille, l'une des premires dela ville, mettait l'honneur d'une vie chrtienne bien au-dessusdes distinctions du monde. Aussi Malachie reut-il les pre-mires leons de saintet de sa pieuse mre.

    Doud'une nature heureuse et d'un esprit srieux, soumet-tant compltement sa volont la volont de ceux qui, pourlui reprsentaient Dieu et son autorit, il dpassa bientt sescondisciplesen science, comme il surpassait ses matres envertu l".

    L'esprit de prire tait uni chez lui celui de mortification.C'est ce qui le porta se mettre tout jeune encore sous ladirection d'un saint ermite, nomm Ismar, qui s'tait enferm

    Naissance.Famille.

    Promlcr*succs.

    Dbutsdoviomonacalo.

    ti) Mater,mentequamsanguinegencrosior,satagebatin ipsoinitioviarumsuarum,notasparvulofacereviasvite; hancplursilli existimausventosascentialitteraturxsxcularis.Adutramquetamenhuicnon defuitingeniumproxtatc.InscholisHueras,domitimoremDominidocebatur,et quotidanisprofectibusrespondebatambobussatis,magistroet matri.Nernpea principiospiritumsortitusestbonum,perquemerat puer dociliset amabilisvalde,mireadmodumomnibusper omniagratiosus Agebatsenemmoribus,annispuer,experslascivia;pueriliset proficiebatsupraomnescooetaneossuosin ea quidemlitte-. raturaqux illicompctebatsetati.Namindisciplinamorumprofectuquevirtu-tumetiamsuperomnesdocentesse inbrevienituit,non tammatrequamunctionemagistraEstvicuspropecivitatem,in quodiscebatpuer,quo magisterejus fr-quenterpergeresolitus;rat, ipsosolocomit.Illoeuntibusambobuspariter,ipse(utpostearferebal)retrabebatpedem,sistcbatgradum; et stansa tergomagistri,illoquidemnoncomperiente,expansisadcselummanibus,raptimquodammodoac velutijacnlatamemittebatorationem; et sic, dissimulans,-'magistrumdeuuosequebatur.Istiusmodipio fnrtopuerssepiusilludcbatcomitempariteret magistrnm.(S. Bern.DevitaS. Malachioe,cap.I, 1.2.)Cesquelqueslignes,si touchantesdansleursimplicitet dansleursincrit,sontempruntes la Viedu Saintqu'a critele grandAbbde Clairvaux.Puissent-ellesdonnerau lecteurle dsirde s'difierpluscomollement,eld'apprendrepar la lecturecompltede l'opusculede S. Bernardcommentunsaintsaitparlerd'unsaint.

  • 2'i OH.mViedeprire,demorliiicalionil d'apostolat.

    dans une cellule voisine de l'glise cathdrale d'Armagh.Son exemple attira sa suite plusieursjeunesgensde la ville,et il se forma une sorte decommunautautour dTsmar.

    Celse, ou Ceillach, vque d'Armagh, frapp de la saintetdu jeune Malachie, le fit bientt diacre. - Le nouveau lvitese consacra alors tous les officesde pit et de dvouement.Son bonheur tait, en particulier, d'ensevelir les pauvres, et ilpersvra dans cette sainte pratique malgr les reprochesquelui en faisait sa soeur,toute remplie de l'esprit du monde.

    A vingt-cinq ans, Malachietait ordonnprtre. Sonvquele chargeait de prcher et de catchiser son peuple Leslois saintes du mariage, les sacrements de confirmation, depnitence et d'extrme-onction, ngligs en Irlande, furentremis en honneur par son zle.

    Pour s'affermir dans la connaissancedes lois de l'Eglise, ilobtint de Celse l'autorisation de se faire disciple de Malch,vque de Lismore (province de Munster). Malch avait vculongtempsau monastre de Winchester en Angleterre, et iltait reno'mmpour sa saintet et sa science.Malachiedemeuraprs de lui plusieurs annes.L'Irlande tait alors gouvernepar quatre ou cinq rois. Celuide Munster ayant t dtrn par son frre, vint demander

    asile Malch. Il voulait tre trait sans aucun gard pour sadignit passe. Le pieux vque le confia Malachie.Dans sasocit,le princetrouva de si abondantesconsolations,prouvatant dedouceur partager ses austrits et ses saints entretiens,qu'il fallut un ordre de l'vque et de Malachie mme pourlui faire accepter de remonter sur son trne, lorsqu'un roi dusesvoisins en eut chass le tyran.La soeurde notre Saint mourut cette poque. Il est conso-

    lant de lire ce sujet dans S. Bernard quel pouvoireurent lesprires de Malachie pour lui faire expier les fautes de sa vie,et la dlivrer des souffrancesdu purgatoire.

    Diticount.

    Prtrise.

    .ilachiesemetsousladirectiondel'vqueMalcli.

    Une autre joie tait rserve Malachie. Un de ses onclesse convertit, et ce fut pour le saint prtre l'occasionde raliserplus pleinement ce qui semblal'objectif de toute son existence,

    L'ftbhayedoHanchor.

  • n. mLemonastredeDanger. L'fchdeConnor.

    la vie d'austrit et de prire en commun. Il rtablit la vie reli-gieuse dans la fameuse abbaye de Banchor, appele depuis

    Ce monastre, jadis trs prospre, avait ete dtruit par despiratesdanoisquimartyrisrent en un seuljour neufcents moines. Depuis longtemps l'abbaye et ses revenus taient tombsen commende dans des mains profanes. Enfin l'oncle de Mala-chie, qui avait le titre et les avantages temporels d'abb deBanchor, lui remit l'abbaye et ses biens, en le priant d'y rta-blir la discipline monastique.Le Saint en fut nomm abb, malgr lui, par l'autorit de

    l'vque du lieu. Sur les cohseils d'Ismar qui restait le direc-teur de sa vie, il accepta. Mais, remettant d'autres l'adminis-tration des biens temporels, il ne garda pour lui que la restau-ration spirituelle du monastre.

    Il commena avec dix religieux. Sa vie mortifie tait laplus loquente des prdications. Bientt Dieu confirmapar desmiracles clatants la saintet de son serviteur.

    * * *

    Ces miracles attirent l'attention sur Malachie, et malgrtoutes les rsistances que son humilit oppose son lvation,il est nomm trente ans vque de Connor, ou Connerth. Sentant la responsabilit que lui donne son nouveau titre, ilemploie toutes les ressources de son zle admirable ragircontre le drglement gnral qui, depuis longtemps, a fait deConnor et de ses environs un pays de barbarie. Dj ses tra-vaux apostoliques y rtablissent les habitudes chrtiennes,lorsque le roi d'Ulster envahit et dtruit la ville.Le saint vque, emmenant avec lui cent vingt religieux,reoit l'hospitalit du roi de Munster, Cormach, que nousavons vu partager sa vie de prire l'cole de Malch. Il btitle monastre d'ibrach, et la il est heureux, aprs les proccu-pations de l'piscopat, de donner libre carrire son esprit dezle et de pnitence. Evque, abb, il se met au rang du der-nier des frres, et recherche les plus humbles offices.

    Malacltio,abbdeliauchor.

    Viosalietmorti::

    MalachlovenuodoConnor.

    Chassde Connor,leSaintfontlole monastred'ibrach.

  • 20 CH.niMalachiertablitl'ordredanslediocsed'Armagh.

    CependantCelse,vqued'Armagh,sentaitapprochersa fin.Sondiocsese trouvait dans une situationlamentable.Parsa richesse,par l'autorit que son anciennetet le souvenirdeS. Patrice donnaient l'vque, autorit laquelle se sou-mettait le roi lui-mme,le siged'Armaghavait t l'objet del'ambitionet de la cupidit; depuis longtempsil tait devenucommele fief d'une des premiresfamillesdu royaume. Lors-qu'un prtre manquaitdans la famille, pourremplir les fonc-tionsd'vque,un laque s'emparait du titre et de la charge.C'est ce qui eut lieu huit fois avant l'arrive de Celseau siged'Armagh.Celse,qui lui-mmetait de cette famille,voulut, avant de

    mourir,faire cesserun si grand abus. Il songeadonc Mala-chie,dont il avait observ les dbuts dans la saintet, et qui il avait confr successivementle diaconat, la prtrise,l'piscopat.

    Cclsoveutl'avoircommesuccesseur Arningh.

    Il meurt; mais aussittl'un de sesparents,nommMaurice,prend saplace par un coup de force. On supplie Malachied'accepterle saint hritageque lui a lgusonancien vque.Danssonhumilitet sonamourde la solitude,il s'y refuse.Un commandementdeMalch,un ordrede Gilbert, premier

    lgat dupape en Irlande, peuvent seuls lui faire accepterlacharge laquelle l'avait appell'affectionde Celse.Mais cette acceptationil met deux conditions: i il n'en-

    trera dansla ville que lorsque l'usurpateur l'aura quitte ousera mort; 2aussittl'ordre rtabli, il seretirera.

    MalachieaccepteparobisHincocettesuccession.

    Pendant deuxans, Malachiedploie son zle dans l'van-glisation des campagnes, mais sans oser pntrer dansArmagh.Mauricemeurt en nommant hritier son, cousin germain

    Nigel.Nigelhrite avant tout de sa.cupidit.Furieuxde trouver un obstacledans Malachie, il rassemble

    des troupeset les envoiecombattrepar la forcele saintaptre,qui s'avancearm de la croix.Par une permissionde la Pro-vidence,un coupde foudre tue le chefet les principauxcom-battants de l'escouadeimpie; Nigel, qui s'est attir la haineet le mprisgnral,sevoit obligde fuir.

    TravauxleMalachie.

    Malachieentre en possessionde sonsige. Il dploieunesainte nergie rformer les abus. Dieu lui-mme, par leschtiments miraculeuxqu'il inflige ceuxqui continuentde

  • 27CH. IIIHalachietquedoDown. ojage Itomc.

    le perscuter, donne une force nouvelle son ministrede

    paix. Bientt la discipline et l'ordre sont rtablis.

    Alors le saint vque rassemble son clerg et son peuple,et selon le droit qu'il s'est rserv, donne sa dmission. Ilmet sa place Glase, saint personnage, bien digne de luisuccder.

    Aprsavoirrformlesabus,ilsoretire.

    Fidle l'union qu'il a contracte avec l'Eglise de Connor,Malachie retourne alors dans sonpremier diocse; mais, pourle bien de son peuple, il rtablit l'ancienne division en deuxvchs. Ce que l'ambition seule de ses prdcesseurs avaitruni, sa charit et son humilit le sparent de nouveau.Au nouvel vque, son collgue, il laisse la partie la plus

    importante avec le sige de Connor, et garde pour lui lapetite ville de Down. Sublime exemple de dsintressementet de zle apostolique.

    L, il cde de nouveau son amour pour la vie monastiquequi a pris naissance dans sa jeunesse, n'a fait que se dve-lopper dans sa vie d'aptre, et se reconnatra jusque sur sonlit de mort. Il fonde une maison de religieux, et trouvemoyende concilier les devoirs de la vie d'un moine avec sacharge de pasteur. Sa rputation de saintet lui attire detous les points de l'Irlande des visites et des drangementscontinuels. Mais la paix et le calme rgnent dans son me, etil sait se faire une solitude au milieu des ministres les plusvaris et les plus actifs.

    Peu peu, il est amen tendre sa sollicitude sur toutesles Eglises de l'le ; il corrige les abus, et prend des mesures degrande utilit pour maintenir la discipline ecclsiastique.Le dsir d'obtenir du pape Innocent II la confirmation detous ces rglements, lviifait entreprendre le voyagede Romeen

    1139.Il veut aussi demander pour l'vque d'Armagh le titred'archevque et le privilge du pallium, et solliciter pourl'Irlande la cration d'un second archevch, dpendant decelui d'Armagh comme d'une primatice. On a grand'peine le laisser partir, tellement on craint de perdre un si saintpersonnage.

    11retourne.sonEglisedeConuor.Parzloil rtablitladivisionancienneondeuxvchs,etsersorvola .partielamoinsimportante,'avecla villedeDown.

    Auxtravauxdosonministre,il jointlesexercicesdolaviemonastique.

    SoninfluencoenIrlande,

    VojageRome,(.1139).

  • 28 CH.mSjourprolong Itome. RetourenIrlande.

    Enfin, il se met en route.AYork, un saint prtre Sycar,qui ne l'a jamais vu, le saluebien haut en le proclamantgrand prophte. En France, iltient s'arrter Clairvaux, o il se lie d'amiti avec

    S. Bernard, et devient un objet de grande dificationpourtoute la communaut.

    A Rome,Innocent II le reoit comme un ange du ciel. Illui accordetoutesses demandes.Mais tout en lui promettant lepallium pour Armagh, il met le donner une condition, c'estqueMalachieconvoqueraun concile dans lequel les vquessolliciteront cette faveur pour l'archevque.Le saint vque, dsireux de finir ses jours Clairvaux,

    supplie le pape de consentir ce qu'il se retire dans le monas-tre de Bernard. Innocent II, voyantcombienest fructueuxsonministre apostolique,ne veut pas lui accorder cette faveur.Maisil le retient unmoisM) Rome,et, en le quittant, lui met,par une marque d'honneur exceptionnel, sa propre mitre sursa tte, lui donne son tole et son manipule, et l'embrassecommeun frre.

    Malachiequitte la Ville Sainte.Passant en France, il ne s'arrte que quelquesjours Clair-

    vaux,maisy laissequatre de sesdisciplest8>.Pour lui, fidleauxordres qu'il a reus du SouverainPontife, il retourne sonpeuple.Dans sonvoyage, il rend miraculeusementla sant au filsdu

    roi d'Ecosse. Mais c'est sur l'Irlande qu'il va dsormaisrpandre de plus en plus les bndictions dont ses mainsetson coeurd'aptre sont chargs.Sa premire visite est pour l'abbaye de Bangor. Puis il

    parcourt l'le, runit des assembles,convoque des synodes,corrigeet rformeles abus, et cherche taire passerdans tousles coeursla religionet la pit dont son me est remplie.De

    C)C'estpeut-trependantcesjour RomequefurentcriteslesclbresProphtieson lgendesdesPapesquifontl'objetdeceltetude.12)UnefoisrentrenIrlande,ilrenvoyaS.Dcruardquatreautresdisciples

    pourles confiera la directiondu saintAbb.Leshuitreligieux,formsl'coledeClairvaux,vinrentfonderplustardenIrlande,en1141,&Mellifont,unemaisondel'ordredeCitcaux,quidonnanaissancecinqautresmaisonsdeCisterciens.

    Accueilquefaita MalachielepapeInnocentII.

    S'.'jourprolonga llome.

    ltetourenIrlande.

    InfluenceKmndissaiilcdeMalachie.

  • I. IIIS.Malachiemeurt Clairvaux.

    20

    ombreux miracles tendent au loin sa rputation et sontluence.Cependant les dmarches qu'il a faites dans le but d'obte-ir le paltiitni pour l'archevque d'Armagh n'ont point encorebouti. Le saint vque apprend qu'Eugne III doit faire unoyageen France. Le bien des Eglises d'Irlande lui fait entre-rendre lui-mme, malgr tous les obstacles, une nouvelleisite ce pape dont il a le respect et le culte, parce qu'il voiten lui le Vicaire de Jsus-Christ. Il veut obtenir le palliantbette fois pourles deux mtropolitains de l'Irlande.

    Dieu permet alors que son voeu le plus cher se ralise,i ivant, il n'a pu obtenir la grce de se mettre sous la direc-tion de l'illustre moine de Clairvaux ; il aura du moins la'consolationde rendre le dernier soupir dans son monastre.9 II arrive Clairvaux, o doit descendre le pape, ancien reli-fgieuxlui-mme de S. Bernard. Pris de fivre, il connatpar rvlation que sa fin est prochaine ; il en prdit le jour et'heure. Il reoit l'extrme-onction et le saint viatique enrsence des religieux ; puis se met au lit, et rend Dieu sa

    belle et grande me, le jour des morts, comme il l'avait dsir,2 novembre 1148.Il avait cinquante-quatre ans seulement. Mais chacune de

    ces annes passes >:ansl'exercice de la religion, de la charit,de la pnitence, tait pleine d'une riche moisson pour le Cielet pour l'Eglise.

    11veutallerdenouveauversle Pape.

    Il meurtClairvaux.

    L'influence apostolique de S. Malachie se fit sentir mmeprs sa mort. Son souvenir et les grandes oeuvres auxquelles1 avait donn son me perpturent son action dans lenonde.

    LesbiographesdeS.Malachio.

    Ceux qui avaient t tmoins de sa vie sainte recueillirentsa mmoire comme un prcieux hritage.BERNARDde Clairvaux, son saint ami, fut son premier histo-rien. Dans sa Vita Sancti Malachio:, il trace le tableau deses vertus, et, par son rcit plein d'enseignements pieux, faitrevivre sa belle figure (XII opuscule. Sancti Bernardiopraomnia, Mediolani, M.D.CCC.L, t. I, p. 1003-1052).Outre cette vie de S. Malachie, il nous reste du grand docteurdeux sermons sur le saint vque

  • 30 CH.mLesbiographesdeS.Malachie. Arn.Wionetsesprdcesseurs.

    et une hymnecomposeen sonhonneur") (Ibid. t. II, 1279).Sonsouvenir,immortalispar les crits de S. Bernard, setransmettra d'geen ge.Au treizimesicle,le clbredominicainVINCENTDEBEAU-

    VAISt2'donnela viedel'illustrearchevqued'Armaghuneplaced'honneur dans son Spculumhistoria/e, libr. XXVII, c. 105.TRITHEMIUSW,dans son ouvragesur les Ecrivainsecclsias-

    tiquesde l'ordre de S. Benot, dit Ble et Mayenceen1494,CAPGRAVBt"en 1516,dans son Histoire des vquesd'Angleterre,SURIUSen1570,danssesViesdesSaints,SIXTEDESIENNEen 1586,danssa Bibliothccasancta,lib. IV, suiventles traces de S. Bernard,et recueillent avec soin les particu-larits de la vie du saint vqued'Irlande.Voille Saintque vnraitl'Europechrtienne, lorsque, en

    1595,unreligieuxbndictin,ARNOLDDEWION,publiasousletitre de LignantVitwla viede tous les personnagesillustresqui avaient appartenu, un titre quelconque, la grandefamillede S. Benot.Au livre secondde sonouvrage,numrantparordre alpha-

    btique desdiocses,tous les vques de sonordre, il arrive S. Malachie,vquede Down (Dunensisepiscopus).Aprsune

    t>)

  • 31Arn.Wioncl lesbiographespostrieurs.

    urte biographie, il rapporte tout au long la Prophtie desapes dont il dit avoir vu un texte manuscrit, et il accompagnette publicationdes interprtations qu'en a donnes un illustreominicainde son poque, F. A. CiacconiusU).

    Depuis la publication du fameux document, le nom de. Malachiedevient de plus en plus populaire.Indpendammentdes interprtes de la Prophtie qui se su'c-dent presque sans interruption, surtout au dix-septimeicle on peut citer un nombre considrable d'auteurs qui fonte notreSaint l'objet de leurs tudes. Signalons les principaux.Et d'abord deux biographies sont intressantes surtout par

    eur date, si rapproche de celle de la publication de la Pro-htie.En 1601, P. CHICHER,Histoire de la vie et miracles de. Bernard.... aussi la vie de S. Malachie crite par lui, le toutdlenieiitmis du latin enfranais (Paris, 1601,in-12, p. 23).Mmeanne 1601.MAPFBIO. P., Vitedi XVII S.S. C. 1-56.1642. MANRIQUEZ,Ami. Cisterc. I, 361-371; 375-377; 379;04-5; II, 109-116.Dans la seconde moiti du dix-septime sicle, Acta San-toritm,la grande collectiondes Bollandistes. Vie deS. Malachieu 2 novembre.Vers 1720, MARTENE,Annales ordinis Benedictini, t. VI, 30-31, 443,444-Toutes lesViesdes Saints, plus ou moins rcentes (les Petitsollandistesde M"' GUBRIN,la Vie des Saints du P. GIRY,etc.),es histoires de l'Eglise (FLBURY,DARRAS,ROHRBACHER,etc.)etracent les traits principaux de la vie de S. Malachie.

    ApreslapublicationdelaProphtie.

    Outre la Prophtie des Papes, on attribue S. Malachieilrents crits :Un livre De oommunibus lnstltutis ou De communibusonstitutionibus.Un livre De legibus ccelibatus.Un livre De tradltlonibus antiquis et novis.'Diverses lettres S. Bernard et d'autres personnages.Les seuls titres de ces ouvrages rpondent bien au caractre

    EcritsattribusS.Malachie.

    U>Voirch.ivetch.v (Bihliojrap/iiedelaProphtiedesPapes,ann.1595).

  • 3'J CH.IIIOEuvresattribues S.Malachie.

    du saint archevque,dont le ministre apostoliquefut con-sacr rtablir en Irlande la vie chrtienne et l'observationdes lois de l'Eglise Romaine.Ils sont attribus S. Malachie par les auteurs suivants :BALEUSOUBALB(')(1548),Cent. XIV, n 85. SIMLKRW

    et FRISIUSW (1583), Bibliotheca contiituata Gesncrii. WAREl*)(1639),Li6. de episcopatibuset monasteriis Cister-

    WJEANUALE,nCave,provincedeRnftblkeu1595,futlevdanslareligioncatholique,etentra quatorzeanschezlesCarmesdeDunwich.S'tantfaitprotestant,ilsemariaet futobligede quitterl'Angleterre, unepoqueoHenriVIIIsoutenaitencorelecatholicisme,causedesescritsacerbescontrelareligionromaineIIserfugiadanslesPays-Bas.ItctiticnAngleterresousEdouardVI,il futnommvqued'OssoronIrlande,maisrefusadeselaissersacrerselonleritedel'Kgliscromaine.LesmesuresvexatoircsauxquellesileutrecourspourpropagerlaHformedanssondiocse,lefirentabhorrer; unesecondefoisilsevit obligdes'enfuir.Aprsbiendesmsaventures,il seretira Baieoildemeuratoutle tempsdu rgnedeMarie.Al'avnementd'Elisabeth,il rentraenAngleterre,oiiil restachanoinede

    Canlorbryjusqu'samort,1503.OEUVRES:Descriptoribusecclesiasticis,154S,in-4.Deuximeditionsousce litre: SummariumillustriumMajorisUritannixscriptorum,

    1549,in-4,Wcsel.TroisimeditionimprimeItlc,avecadditionssouscetautretitre: Scriptorumillustriumilajoris Uritannuc catalogus(2parties155"et1559).L'ouvrageestdivisenquatorzecenturies.L'espritdepartiydomine.Michaud,quinousempruntonscesdtails,citeencorequelquesouvragesdummeauteur,enparticulier; AetaPonlifwumllomanorum,1558et 15G0,

    rimprimes Lcydesouslelitre: DevilisPonliftcumllomanorum,1015.t-) JOSIASKIMI.EII,historiensuisse,nen 1530CapelleprsZurich.Son

    preavaitquilleleclotreets'lailtnari.IltudieZurich,Hlc,Strasbourg.Deretour Zurich,il remplaceConradGcsucrdansl'enseignementdesmathmatiques.Devientprofesseurde thologieen1503.Meurten1570.OEUVRES: nombreuxouvrages,parmilesquelsEpilomeBibliothecx

    ConradiGsneri,Zurich,1555(d.augm.d'articlessur prsde 2000auleurs).(')JEAN-JACUIIESKMES,n vers1540d'unpreque sestudesavaient

    intimementli ConradGcsner,professalaphilosophieet la thologiedansdiffrentesacadmiesdeSuisseet d'Allemagne,etmourutdelpesteen1011.C'estluiqu'ondoitl'ditionde la bibliothquede Gcsner,Zurich,1583,

    in-fol.,laplusampledetoutes.WJACQUESWARE,nen 1594 Dublin,l'undesplussavantshommes

    qu'aitproduitsl'Irlande.Sonattachement sessouverainslgitimesluivalutdenombreusesperscutionsdurantsavie.Il futmmeobligen1047deserfugierenFrance,oil selia,enparlicu-

  • 33en mAuteursquiatlrilmenl S.Ualaehiclesoutragesprcdents.

    ciensiumin Hibernia, p. 54 et 55. SEGUIN,Bibliothque des, VISCH(1649),Bibliotheca scriptorum sacri ordinisCisterc'iensis,p. 2.14. CAVE(1698),Scriptorum ecclesiasti-coriim hisloria Utleraria, soeculnmWaldeiise, p. 578. I;ABKICIUS{I7?6),nibliotheca lal'tna mdia:et infimatoetatis.STANIIIURST(?), p. 41.TANNER(1748),BibliothecaBritannico-Hibernica, p. 502, 503.JUCHER(1750),AUgemeinesGelchr-tcit-Lexicon.WAREajoute l'numration des oeuvres de S. Malachie

    donnepar BAI.EuneViede S.Cuthbert :Vita sancti Cuthbertl,post ntouachumcooevitmLendisfarniensem et Bedttm scripta adDavidemregem Scotioe.VISCH,et aprs lui, de nombreux auteurs, citent enfin un

    distique latin qui, sous sa forme incorrecte, donne tout unprogramme de vie sainte et de renoncement, et que, pourcette raison, S. Malachie aimait rpter souvent :

    Sperneremundum,sperneresese,spernerenullum,Spernerese sperni : quattuorhaiebonasunl.

    Ce distique fut trouv, d'aprs Visch, dans un trs ancienmanuscrit du monastre d'Elnon.xslantquoquein pcrvcluslocodicemonaslcriilnoncnsisversusduoquiD.Malachioeperhibcnlurfuissefamiliares.Cesdeuxvers sont rapports par plusieurs auteurs et en parti-culier par LBYSER(1721),Historia poetarum et poemalummediioevi.Hahe Magdeburg. p. 416.Il est temps de nous appliquer connatre et discuter la

    plus clbre des oeuvresqui soient attribues au grand arche-vqued'Armagh : la Prophtie des Papes.

    lier,aveclefameuxDochcrt.IlrentradfinitivementenIrlandeaprsl'avnementdeCharles11en 1000,et mouruten 1000,laissantlammoired'un patrioteardentetd'unrudildepremierordre.(KiivRis: DisquisitionesdeHiberniaet de scriptor.Ilib.Dublin,1039.1054; Loml.1058.De proesulibusHibernia Commentarius.Dublin.1005,in-fol.,etc.

  • LA

    PROPHTIE DES PAPES

    DEUXIME PARTIE

    LE TEXTE DE LA PROPHTIE

    SONHISTOIREET SABIBLIOGRAPHIE

    SON AUTORIT ET SON AUTHENTICIT

    SON INTERPRTATION ET SA FIN

  • CHAPITRE IV.

    Le texte de la Prophtie des Papes, d'aprsArnold de Wion

    AVECLESPREMIERSCOMMENTAIRESDEClACCONIUS.

    Avant d'aborder l'tude de la prophtie attribue S. Malachie, il est ncessaire d'en reproduire fidlement(avec les fautes typographiquesW) le texte tel qu'il at publi pour la premire fois par Arnold de Wion dansson Lignum viloe, MDXCV. Pars I, lib. II, cap. XL,p. 307. (Liste des vques bndictins, lettre D.)

    Nous reproduirons aussi les applications des lgendesaux Papes de -1-143 1505, ainsi que les premiers com-mentaires, proposs par le dominicain Giacconius et publispar Wion en mme temps que la Prophtie elle-mme.Mais on ne doit pas oublier que les lgendes seules sontattribues S. Malachie (3>.

    DUNENSIS (episcopus). Sanctus Malachias Hibernas,monachus Bencorensis, et archiepiscopus Ardinacensis,cum aliquot annis sedi illi prsefuisset, humilitatiscausa arcbiepiscopatu se abdicavit anno circiterDomini 1137, et Dunensi sede contentus, in ea ad finemusque vitee permansit. Obiit anno 1148, die 2 novem-bris. (S. B. in ejus vita.)Ad eum exstant Epistoloe sancti Bernardi trs, vide-

    licet 315, 316 et 317.

    Not'cou'AruoldtloWionsurS.Mjilnchic.

    WCesfautesserontmisesenreliefparlescaractresspciaux.l2>Lesnumrosd'ordrequiaccompagnentchaquedeviseonttajoutsparnousau textepubliparWion.

  • 38 CH.vTelledeli Prophtie(1-8).

    Scripsisse fertur et ipse nonnulla opuscula, dequibus nihil vidi praeter quamdam Prophetiam deSummis Pontificibus ; quse, quia brevis est et nondum,quod sciam, excusa, et a multis desiderata, hic anobis apposita est.

    TlinoignAfroenfaveurlelaProphtie.UniRoriBlit'inpublier.

    PROPHETIA S. MALACHLEde Summis Pontificibus.

    i. Ex Castro Tiberis. COELESTINUSII C).Trphcrnas.

    2. Inimicus expulsus. Lucius II.DefamiliaCaccianemica.

    ;i. Ex magnitudine montis. EUGENIUSIII.Patria EtruscusoppidoMontisAlagni.

    i. Abbas Suburranus. ANASTASIUSIV.DefamiliaSuburra.

    5. De rure albo. ADRIANUSIV.Vilis,natusinoppidoSanctiAlbani.

  • 39CH IVTelledela Prophtie(9-21).

    . Ex ansere custode. ALEXANDERIII.De familiaPaparona.

    10.Lux in ostio. Lucius III.Lucensis,Card.Ostcnsis.

    n. Sus in cribro. URBANUSIII.Mediolancnsis,familiaCrbella,quassuemproarmisgc&tat.

    12.Ensis Laurentii. GREGORIUSVIII.CarJ. Laurentii in Lucina, cujus

    insigniaenscsfalcati.

    13. De schola exiet. CLEMENSIII.Rorr.anus,domoScholari.

    i-J.De'rare bovensi. COELESTINUSIII.FamiliaBovensi.

    ir>.Cornes signa tus. INNOCENTIUSIII.FamiliaComitumSignix.

    jn. Canonicus ex latere. HONORIUSIII.FamiliaSabella,canonicusS. Joan-nis latcranensis.

    17.Avis Ostiensis. GREGORIUSIX.FamiliaComitumSignix,EpiscopusCardinalisOstiensis.

    i. Lo Sabinus. COELESTINUSIV.Mediolanensis,cujus insignia Ico,

    EpiscopusCardinalisSabinus.*'Cornes Laurentius. INNOCENTIUSIV.

    DomoFlsea,CornesLavaniae,Car-dinalisSt{Laurentiiin Lucina.2u. Signum Ostiense. ALEXANDERIV.

    DecomitibusSigntas,EpiscopusCard.Ostiensis2i- Jrusalem Campaniae. URBANUSIV.

    Gallus,Trecensisin Campania,Pa-triarcliaHierusalem.

  • W CH.IVTcxledelaPropMie(22-33).

    22. Draco depressus. CLEMENSIV.Cujusinsigniaaquilaunguibusdra-conemteuens.

    23.Anguimis vir. GREGORIUSX.Mediolancnsis,familiaVicecomitum,quoeanguemproinsignigerit.

    24. Concionator Gallus. INNOCENTIUSV.Gallus,OrdinisProedicatorum.

    2r.Bonus Cornes. ADRIANUSV.v Ottobonus,familiaFlseaexComt-tibusLavanne.

    2fi.Piscator TAuscus. JOANNESXXI.AuteaJoanuesPctrns, EpiscopusCard.Tusculauus.

    21. Rosa composita. NICOLAUSIII.FamiliaUrsina,quoerosamininsignigerit,diotuscompositus.

    2.ExtelonioLiliacoeiMartini. MARTINUSIV.Cujusinsignialilta,canonicusetthesaurariusS*1MartiniTuro-nensis.

    2t>.Ex rosa Leonina. HONORIUSIV.FamiliaSabella; insigniarosaa leo-nibusgestata.

    30. Picus inter escas. NICOLAUSIV.Piceiuis,patriaEsculauus.

    31.Ex eremo celsus. COELESTINUSV.VocatusPetrusdeMorroneEremita.

    32. Exundarumbenedictione. BONIFACIUS.VIII.VocatuspriusBenedictusCaetanus,cujusinsigniaundoe.

    33. Concionator patarams. '-' BENEDICTUSXLQuivocabaturfraterNicolaus,Ordi-nisProedicatorum.

  • 4iTelledelaProplilie(3i45).

    31. De Fessis Aquitanicis. CLEMENSV.NationeAqnitanus,cujus insigniaf$aeerant.

    35. De sutore osseo. JOANNESXXII.Gallus,familiaOssa,sutorisfilus.

    3fi. Corvus schismaticus. NICOLAUSV.Qui vocabaturF. Petrusde Corba-

    rio, contraJoannemXXIIanti-papaMinorita.

    37. Frigidus Abbas. BENEDICTUSXII.AbbasmonasteriiFontisfrigidi.as. De rosa AtArebatensi. CLEMENSVI.

    EpiscopusAtrebatcnsis,cujus insi-gnia rosx.

    3U.De montibus Paramachii. INNOCENTIUSVI.Card.S.S. joanniset PauliT. Pani-

    machi,cujusinsigniasexmonteserant.10.Gallus Vicecomes. URBANUSV.

    Nunciusapostolicusad VicecomitesMediolanenses.*i. Novus de virgine forti. GREGORIUSXI.

    QuivocabaturPetruslelforts,Car-dinalisSancta:Maria:Nova:.*2. De cruce apostolica. CLEMENSVII.

    Qui fuit PresbyterCardinalisSS.XIIApostolorum,cujusinsigniacrux.43. Luna Cosmedina. BENEDICTUSXIII.

    AnteaPetrusdeLuna,DiaconusCard.SanctseMaria;in Cosmedin. Schisma Barciiinonmm. t CLEMENSVIII.

    Antipapa,qui fuit CanonicusBar-c/jinonensis.*3-De inferno prsegnanfc*. URBANUSVI.

    NeapolitanusPregnanus,natus inlocoquidiciturInfernus.

  • 42 CH.IVTextedela Prophtie(4G-57).

    4f>.Gubus de mixtione. BONIFACIUSIX.FamiliaTomacclla,aGenuaLiguiioe

    orta,cujusinsigniacubi,47. De meliore Sydere. INNOCENTIUSVII.

    VocatusCosmasdeMelioratisSut-monensscujusinsigniaSj'dus.

    48. Nauta de Ponte nigro. GREGORIUSXII.Venetus,Commcndatariusecclesia?

    Nigropontis.49. Flagellum solis. ALEXANDERV.

    Groecus,ArchiepiscopusMediolancn-sis,insigniasol.

    su. Corvus Sirenoe. JOANNESXXIII.DiaconusCaidinalisS*'Eustachii,quicumcervodepingitur,Bononia:

    legatus,Neapolitanus.M. Corona veli aurei. MARTINUSV.

    FamiliaColonna,DiaconusCardinalisSliGeorgiadveluniaureum.

    52. Lupa coelestina. EUGENIUSIV.Venetus,CanonicusantearcgularisCoelestinus,etEpiscopusSencnsis.

    53.Amator crucis. FLIXV.QuivocabaturAmadoeus,DuxSabau-

    dix,insigniacrux.54. De modicitate Lunae. NICOLAUSV.

    Luuensisde Sarzana,humilbuspa-rentibusnatus.55. Bos pascens. ' CALIXTUSIII.

    Hispanus,cujusinsigniabospascens.r>6.De capra et albergo. Pius II.

    Senensis,quifuita secretiscardina-lbusCapranicoetAlbergato.57. De Cervo et leone. PAULUSII.

    Venetus,qui fuit CommendatariusecclesiseCerviensis,etCardinalistituliS11Marci.

  • Cil ivTextdelaProphtie(58-69).

    58. Piscator Minorita. SIXTUSIV.Piscatorisfilius,Franciscanus.

    MI.Praecursor Sicilise. INNOCENTIUSVIII.Qui vocabaturJoannesBaptista,etvixit in Curia Alphonsirgis, Sicilix.

    fio. Bos Albanus in portu. ALEXANDERVI.Episc.Card.Albanuset Portuensis,

    cujusinsigniabos.

    m. De parvo nomine. Pius III.* Sencnsis,familiaPiccolominea.f02. Fructus Jovis juvabit. JULIUSII.

    Ligur,ejus insigniaquercus,Jovisarbor.r3.De craticula Politiana. LO X.

    FiliusLaurentiiMcdcoei,et Scho~lartsAngeliPolitiani.04. Lo Florentius. ADRIANUSVI.

    Florentiifilius,ejusinsignialeo.or.Flos pilei oegri. CLEMENSVII.

    Florentiuus,de domoMedicoea,ejusinsigniapila et lilia.oo. Hiacynthus Medicorum. PAULUSIII.

    Farncsiusqui lilia pro insignibusgestat,etCard.fuitS.S. Cosmseet Damiani.

    07. De corona montana. JULIUSIII.Antca vocatusJoannesMaria deMonte.

    * Frumentum floccidum. MARCELLUSII.Cujusinsigniacervusetfrumentum,ideofloccidumquia paucotem-porevixitin papatu.

    -De fide Ptri. PAULUSIV.AnteavocatusJoannesPetrusarafla.

  • \\ CH.IVToileJelaProphtie(70-103). ;

    ~o. .Esculapii pharmacum.

    "i. Anglus nemorosus.

    T2.Mdium corpus pilarum

    73. Axis in medietate signi

    "i. De rore coeli.

    ""..Ex antiquitate Urbis.TH.pia civitas in bello.77. Crux Romulea.

    w. Undosus vir.7ti. Gens perversa.so. In tribulatione pacis.M. Lilium et rosa.82. Jucunditas crucis.83. Montium custos.8*. Sidus olorum.8r>.De flumine magno.8t>.Bellua insatiabilis.87. Poenitentia gloriosa.88. Rastrum in porta.89. Flores circumdati.yo. De bona religione.

    Pius IV.AnteadictusJo.AnglusMedices.

    Plus V.Michaclvocatus,iiatusin oppidoBoscbi.

    GREGORIUSXIII.CujusinsigniamdiusDraco,Cardi-naliscreatus PioIV,quipilain armisgestabat.

    SlXTUSV.Quiaxemin mediolconisin armisgestat.URBANUSVII.

    QuifuitArcbiepiscopusRossanensisinCalabria,ubimannacolligitur.

    GREGORIUSXIIII.INNOCENTIUSIX.CLEMENSVIII.

    'il. Miles in bello.92. Columna excelsa.M. Animal rurale.t)i. Rosa Umbrise.'.i5.Ursus velox.!ii>.Peregrinus apostolicus.97. Aquila rapax.98. Canis et coluber.9. Vir religiosus.luo. De balneis Etrurioe.401.Crux de Cruce.tu2. Lumen in coelo.403. Ignis ardens.

  • teTellelela PropWlic(401-444). Conclusion.

    ot. Religio depopulata.or>.Fides intrepida.>.Pastor angelicus.07. Pastor et nauta.

    408. Flos florum.409. De medietate lune.4io. De labore solis.4H. De gloria olivoe.

    In persecutione extrema Sacras Romanse Ecclesisesedebit Petrus Romanus qui pascet oves in multistribulationibus ; quibus transactis, civitas septicollisdiruetur ; et Judex tremendus judicabit populum.

  • CHAPITRE Y.

    Histoire et Bibliographie de la Prophtie.

    C'est en passant en revue les auteurs qui ont tudi laProphtie des Papes, les tmoignages de respect ou lescritiques dont elle a t l'objet, que nous pourrons nousfaire une ide de la place qu'elle a occupe dans le pass.Ainsi seulement nous verrons quel point elle a excitles proccupations, non seulement de quelques chercheursou savants, mais du peuple chrtien presque tout entier.

    Mais, avant d'aborder cette tude bibliographique, ilsera utile de jeter un coup d'oeil d'ensemble sur les des-tines qui ont t rserves ce prcieux document.

    \ I.Histoire de la Prophtie.

    Bien que la Prophtie soit attribue I'IS. Malachie, quivivait au douzime sicle, nous ne possdons aucunmanuscrit ancien qui puisse en montrer directementl'authenticit.Un commentaire publi Ferrare en 179hsignale, il

    est vrai, un manuscrit antrieur au seizime sicle qu'ildit exister au couvent des Olivtains de llimini en Italie.Mais la tourmente rvolutionnaire du dix-huitime siclea fait disparatre ce couvent, et avec lui un prcieuxmoyen de contrle pour trancher cette question si dis-cute de l'authenticit de la Prophtie.

    Le premier tmoin autoris que nous puissions invoquerpour tablir ce point important est ARNOLDDKWION,qui, en 1595, publie la Prophtie dans son Lignumvitoe, avec commentaires du savant GIACCONIUS;il

    Absoncodemanuscritsanciens.

    LaProphtieestimprimepourlapremirefoisen1595.

  • H.v, ? . "Histoirelela l'rophliatantlesllauesdeCarrire.

    flirmo qu'il reproduit un manuscrit qu'il a pu consulterui-inine.

    Depuis l'apparition des Lgendes de S: Malachie dans'ouvrage d'ARNOLD DK WION, un vif mouvement decuriosit d'abord, d'tonnement ensuite et de vnration,se produit dans les milieux les plus divers.Ds KiOl, le dominicain GIANNINI en publie deux

    commentaires, en latin et en italien. Les savants et lesthologiens les plus illustres de l'poque, le bndictinI-IKNIUQUKZ,le jsuite CORNLIUS A LAPIDE, etd'autres, citent le prcieux document, et le considrentdj comme ayant une autorit indiscutable.

    Ce n'est qu'en I6'i2 que le cistercien MANRIQUEZnoncetimidement, et en passant, un doute sur son authenticit ;il l'onde ce doute sur une simple opinion personnelle : lestyle et le caractre des devises lui semblent peu dignesde S. Malachie.

    Cependant l'oeuvre attribue au saint vque de l'Ir-lande s'impose de plus en plus la conance publique,carla ralisation des devises devient de plus en plus frappanteet palpable. A ct des savants, les plus pieux person-nages saluent avec respect la mystrieuse Prophtie. LeVKNKUAILKHOL/.HAUSKH l'invoque comme un tmoi-gnage irrcusable dans son commentaire sur l'Apocalypse,DOMIJUCKI.IN, bndictin, le P. EXGKLGUAVK,jsuite,rendent de publics hommages ce monument mmo-rable , ces symboles obscurs qui trouvent tou-jours leur application lumineuse , le P. GORGEU,de l'ordre des Minimes, on publie un commentaire remar-quable et fort tendu, avec la haute approbation et lesencouragements de ses suprieurs.Pour trouver une rfutation systmatique et un peu '

    raisonne.il faut aller jusqu'en 1663, o CARRIRE publieses rflexions sur la Prophtie, la suite de sa nouvelledition de l'Histoire chronologique des Pontifesromains.

    AccueilquiluiestfaitauXVU'sicle.Ellos'Imposeaurespectuniversel.

    DoutetimidedoManrfiucxen1612.

    Hommagesrendus lal'rophotiovorsle milieuduxvu*sicle.

    \ T.opremierIessaiderfuta-j tion| datede1663.' Carrlcro.

  • S CH.V,g ILaIrophliccontiuuc proccuperlemomie.

    Quelques annes plus tard, le P. PAPEBROCH,jsuite,reproduit, en les rsumant, quelques-uns de ses argumentsdans le Propyloeum Maii des Acla sanctorum. Mais,comme s'il avait conscienced'avoir formul son jugementd'une maniretrop prcipite, il le rectifieen partie dans sonouvrage Ad Paralip. ; il y tmoigne de l'empressementavec lequel on accueille partout ces prophties, que lui-mme n'a pas absolument mprises dans son ptreddicaloire Clment IX.

    Papebrodi.

    Et de fait, en Italie, Rome, partout, la Prophtie desPapes est alors l'objet de rechercheset d'tudes de la part,des savants et des religieux de tous les Ordres.En France, la clbre Histoire des Papes de COULON

    publie et commente les Lgendes. PIERRE PETIT,docteur en Sorbonne, en proclame bien haut le caractresurnaturel.En Italie, les diffrentes ditions de Commentaires se

    succdent presque sans interruption. A Naples,G. GERMANOpublic la vie de S. Malachie et l'accom-pagne de longues explications sur les devises; Venise,parat le petit volume, souvent rdit, qui a pourtitre Profezia veridica di lutli i sommi Pontefici.A Rome mme, les plus hautes autorits ecclsiastiques

    tmoignent d'un grand respect pour la fameuse rvlation.Lors de l'lectionde Clment X, en 1G70,des inscriptionstriomphales saluent dans le nouveau pape celui quiralise la lgende De flumine magno. QuandAlexandre VIII est nomm pape en 1689, l'applicationque l'on fait de sa devise Poenitenlia gloriosa au saintdont la fte marque le jour de son lection, est perptuepar plusieurs mdailles qui reproduisent l'image deS. Bruno. A chaque lection pontificale, on fait denouvelles dmonstrations, qui attestent la faveur prolon-ge dont jouit la Prophtie ; et le savant protestantCRUGEU,en 1723,voit encore dans ce fait caractristiqueune raison d'tudier de plus prs un document qui excite ce point la curiosit publique.C'est qu'en effet, les savants eux-mmes en Allemagne,

    Cependant;laProphtieproccupedeplusenplusl'opinionpubliqueenEurope,etnHomemme.

  • , v , 49le P.Hcnesliieret sesimitateurs.

    rotestants autant que catholiques, s'intressent auxvstrieuses lgendes. Le professeur GRAFF (prot.),ni 077 Marpurg, publie une ths