Sans titre-1Sans titre-1 Author: Cécile Bourguignon Created Date: 12/29/2009 3:01:03 PM ...
L’Avaleur de sable · 2018. 4. 13. · Katia Gagnon, La Presse « Bourguignon cultive un...
Transcript of L’Avaleur de sable · 2018. 4. 13. · Katia Gagnon, La Presse « Bourguignon cultive un...
L’Avaleur de sable
QUÉBEC AMÉRIQUE
Stéphane BourguignonStéphane Bourguignon
L’Avaleur de sable
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« Je me suis rendu d’une traite jusqu’à la fin de ce roman en y prenant un très grand plaisir... Stéphane Bourguignon a beaucoup de talent. »
René Homier-Roy, Radio-Canada
« Stéphane Bourguignon a le punch efficace, la métaphore facile, l’image toujours au bord du texte… l’humour est
au cœur de ce roman qui dépeint des personnages trucu-lents, éclatants de naturel et de spontanéité. »
Katia Gagnon, La Presse
« Bourguignon cultive un vocabulaire truculent et juste ce qu’il faut d’érotique pour séduire le public et, surtout, le faire rire. »
Lucie Joubert, Spirale
Illus
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Par l’auteur de la série télévisée la Vie la vie
www.quebec-amerique.com
La vision lucide et drôle qu’a Stéphane Bourguignon des relations hommes-femmes et son utilisation moderne, visuelle de la langue font de L’Avaleur de sable un roman phare de notre époque.
Julien, en deuil de Florence, se jure que jamais il ne retombera dans le piège des femmes. Mais voilà : à 26 ans, on a souvent tendance à surestimer ses forces. Tout comme Pierrot, son meilleur ami, il repiquera du nez dans l’amour…
Extrait de la publication
Extrait de la publication
Collection QA compact
Extrait de la publication
Du même auteur chez Québec Amérique
Sonde ton cœur, Laurie Rivers, coll. Littérature d’Amérique, 2007. Un peu de fatigue, coll. Littérature d’Amérique, 2002. Le Principe du geyser, coll. QA Compact, 1996.
L’Avaleur de sable
Du même auteur chez Québec Amérique
Sonde ton cœur, Laurie Rivers, coll. Littérature d’Amérique, 2007. Un peu de fatigue, coll. Littérature d’Amérique, 2002. Le Principe du geyser, coll. QA Compact, 1996.
Extrait de la publication
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bourguignon, StéphaneL’Avaleur de sable(QA compact ; 2)Éd. originale : 1993Publ. à l’origine dans la coll. : Collection Littérature d’Amérique.ISBN 978-2-7644-0133-0 (Version imprimée)ISBN 978-2-7644-2418-6 (PDF)ISBN 978-2-7644-2427-8 (EPUB)I. Titre.PS8553.O855A93 2001 C843’.54 C2001-941456-0PS9553.O855A93 2001PQ3919.2.B68A93 2001
Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) H2Y 2E1Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 3e trimestre 1993Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada
Mise en pages : Julie DubucConception graphique : Isabelle LépineRéimpression : octobre 2008
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2001 Éditions Québec Amérique inc.www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’in dus trie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Bourguignon, StéphaneL’Avaleur de sable(QA compact ; 2)Éd. originale : 1993Publ. à l’origine dans la coll. : Collection Littérature d’Amérique.ISBN : 978-2-7644-0133-0I. Titre.PS8553.O855A93 2001 C843’.54 C2001-941456-0PS9553.O855A93 2001PQ3919.2.B68A93 2001
Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) H2Y 2E1Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 3e trimestre 1993Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada
Mise en pages : Julie DubucConception graphique : Isabelle LépineRéimpression : octobre 2008
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2001 Éditions Québec Amérique inc.www.quebec-amerique.com
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L’Avaleur de sable
roman
Stéphane Bourguignon
QUÉBEC AMÉRIQUE
Extrait de la publication
Pour Thérèse. Et pour la petite bête
qui a vu le jour cette année.
Extrait de la publication
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Merci à François Avard pour l’intérêt constant et à Dominique Blanc
pour l’objectivité.
Extrait de la publication
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Le bonheur ça n’est pas grand-chose,c’est du chagrin qui se repose
Léo Ferré
Extrait de la publication
PREMIÈRE PARTIE
Extrait de la publication
Extrait de la publication
C’est vrai que depuis le départ de Florence je n’ai pasfait grand-chose, c’est vrai que je n’ai pas remué le petitdoigt plus souvent qu’il le faut. Par contre, aujour d’hui,c’est fini tout ça, je le jure, bien fini. D’ailleurs, ce soirc’était une exception, rien à voir avec elle, je voulais justequelques heures à moi, une simple poignée de minutes, unminable grain dans le grand sablier de l’éternité. Cen’était pas beaucoup demander.
Rosemary’s Baby repassait à la télé et il restait suffi -samment de bières dans le Frigidaire pour me cata pultergentiment dans les bras de Morphée. Seulement, jen’avais pas débouché ma première canette que Pierrotdébarquait dans la chambre en gueulant que huit moisc’était suffisant, qu’il n’allait pas m’endurer avec cettetête une seconde de plus, que le temps était venu de megrouiller le cul.
J’ai maugréé jusqu’à la salle de bain, coupé ma barbede deux cent quarante jours et enfilé un t-shirt propre. Ilm’attendait sur le trottoir, je n’ai pas osé lui demander oùnous allions, je me suis «grouillé le cul».
— Je vais aller nous chercher des bières, dit-il en dé -bar quant de son tabouret.
— Ouan, t’es aussi bien.Je lance un regard désabusé autour de moi, histoire
d’évaluer l’évolution de l’humanité durant ma léthargie.Finalement, je n’ai pas manqué grand-chose, on en est
encore aux vêtements pastel et aux chevelures pétrifiées
C H A P I T R E
1
Extrait de la publication
dans le gel. D’ailleurs, l’exemple parfait, c’est sûrementce rouquin qui sautille lourdement sur la piste de danse.On dirait une sorte de grosse machine à conneries pro -grammée pour écœurer. Surtout les filles, je dirais. Bienentendu, il n’a pas choisi la plus laide : elle a un corpssuperbe, qu’elle fait bouger avec tant de sensibilité qu’onpeut voir des petites notes de musique lui sortir des pores.Et ça palpite là-dedans comme un cœur de lionne quandla gazelle agonise sous sa patte. Bref, une sorte de messagedes dieux signifiant que tout n’est pas tout à fait pourri surcette planète.
Malheureusement, l’autre ne la quitte pas d’unesemelle. Mettez-lui une jupe de paille, enfoncez-lui un osdans le nez et on jurerait un cannibale affamé qui danseautour d’une marmite.
Pierrot réapparaît avec deux bières. Il les dépose surla petite tablette derrière nous :
— C’est un deux pour un sur les importées. On comprend pourquoi dès la première gorgée. S’ils
les exportent, c’est probablement parce que personnen’en boit dans le pays d’origine.
— Y a pas un chat qu’on connaît, me dit-il. J’ai faitle tour pour être sûr, mais non...
C’est pas surprenant, on ne connaît que Bill et Paule.Bill aime bien les endroits où la musique vous empêchede discuter, comme ça il peut cogiter à souhait, maisPaule n’aime pas tellement quand Bill cogite, alorsdepuis qu’ils sont ensemble, on ne les a jamais revus ici.Pour consoler Pierrot, je lui montre le gros roux du doigt.Je sais qu’il aime bien, de temps à autre, assister à lafloraison du ridicule.
— Ça fait combien de temps qu’il lui tourne autour?— Deux ou trois minutes.Sa danse, déjà douteuse, a maintenant dégénéré en
une sorte de délirium tremens. Il se secoue de gauche àdroite, se trémousse de bas en haut et, chaque fois que labaguette du batteur s’abat sur la cymbale, c’est comme si
la foudre le frappait en plein cul. Je me demande s’il vapouvoir s’arrêter de lui-même ou s’il va falloir procéder àun exorcisme.
— La fille, est-ce qu’elle est toute seule? — Oui, Pierrot... comme tout le monde...— Y commence à me faire chier ce gars-là.Pierrot a peut-être l’esprit tordu comme un bretzel,
mais son âme est noble et juste : il peut dévaliser une ban - que et, en s’enfuyant, faire traverser la rue à une vieilledame.
La fille quitte le plancher de danse. Ça me sembleêtre une question de survie. Quoique, au fond, le rouquinne l’a pas touchée, tout ce qu’il a fait, c’est la danse de lapluie autour. Un peu de harcèlement psychologique,histoire de tenir la forme.
Elle s’avance vers moi, le regard sombre et la mâchoireserrée. J’ai l’impression qu’elle sait que je n’ai pas réussià la quitter des yeux et l’impression aussi que je vaispayer pour toutes les créatures de la terre qui se pro -mènent avec un pendentif entre les jambes. Elle s’installeen amazone sur le tabouret immédiatement à ma gauche.Sa bière était déjà là, ça élimine tout de suite un bonpaquet d’hypothèses.
Mais voilà que le gros déficient vient vers elle. Minede rien, Pierrot et moi virons d’un quart de tour sur nossièges.
— Tu danses bien en maudit, attaque-t-il en s’essuyantle front avec sa manche de chemise. T’as dû prendre descours, toi aussi.
Oui, mais je serais étonné qu’ils aient fréquenté lamême école.
— Écoute, je suis venue ici pour être tranquille. Je teremercie du compliment mais j’ai vraiment le goût d’êtretoute seule.
— Je peux peut-être t’aider si y a quelque chose quiva pas, dit-il en roulant dans le gravy ses grands yeux debiche auburn.
Extrait de la publication
— Tout va très bien.Elle sortirait une scie à chaîne et se mettrait à découper
ce porc en tranches que je serais ravi de recevoir quelquesgiclées de sang.
— Pourquoi tu viendrais pas prendre un peu d’air avecmoi? Ça te ferait du bien... pis on pourrait parler de ce quite tracasse.
— Bon, t’as raison, j’ai un problème. Un GROS pro -blème collant et roux.
Dans chaque ragoût il y a des bouchées plus difficilesà avaler. Tout en songeant à sa riposte, le rouquin saisitla bière de la fille et s’en envoie une grande gorgée.Pierrot en a assez vu, il se lève et rejoint le type :
— Je sais que je me mêle de ce qui me regarde pas,mais je pense que le message est clair, mon vieux, la filleveut avoir la paix.
— Est-ce que j’interviens, moi, entre ton petit ami ettoi ?
J’avoue que je suis légèrement inquiet de la façon dontPierrot va réagir. On a beau connaître quelqu’un comme lefond de son nez, ça ne l’empêche pas de nous surprendrede temps à autre. Et entre nous, c’est ce qui garde l’amouren vie.
Pierrot prend la tête du roux entre ses mains et s’alignepour lui donner un gros baiser dans l’oreille. Le type sedégage brusquement, lui jette un regard halluciné ets’éloigne en se frottant l’organe. Pierrot vire aussitôt surses talons et revient s’asseoir à ma droite, comme si derien n’était. Moi, tout ce que j’en ai à dire, c’est que c’estbon d’être l’ami d’un héros.
Ma voisine pose sa main sur mon épaule et plantedeux yeux noirs dans les miens :
— C’est gentil de la part de ton ami, mais j’auraistrès bien pu m’en sortir toute seule.
Mettons les choses au clair tout de suite : Pierrot etmoi, on ne cherche rien, sinon la paix des braves, la
déchire ma vie comme un grincement de craie dans unsilence de cathédrale. Je veux nous voir vieillir sous cemaudit ciel bleu. Et je veux vivre comme un fou, commeun défoncé, je veux manger de la vie comme de la vacheenragée. Et je veux dévorer du temps, tu m’entends,dévorer du temps comme un avaleur de sable, plantédebout, gueule ouverte, sous le trou du grand sablier del’éternité.
Extrait de la publication
L’Avaleur de sable
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Stéphane BourguignonStéphane Bourguignon
L’Avaleur de sablePh
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St
épha
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on
« Je me suis rendu d’une traite jusqu’à la fin de ce roman en y prenant un très grand plaisir... Stéphane Bourguignon a beaucoup de talent. »
René Homier-Roy, Radio-Canada
« Stéphane Bourguignon a le punch efficace, la métaphore facile, l’image toujours au bord du texte… l’humour est
au cœur de ce roman qui dépeint des personnages trucu-lents, éclatants de naturel et de spontanéité. »
Katia Gagnon, La Presse
« Bourguignon cultive un vocabulaire truculent et juste ce qu’il faut d’érotique pour séduire le public et, surtout, le faire rire. »
Lucie Joubert, Spirale
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La vision lucide et drôle qu’a Stéphane Bourguignon des relations hommes-femmes et son utilisation moderne, visuelle de la langue font de L’Avaleur de sable un roman phare de notre époque.
Julien, en deuil de Florence, se jure que jamais il ne retombera dans le piège des femmes. Mais voilà : à 26 ans, on a souvent tendance à surestimer ses forces. Tout comme Pierrot, son meilleur ami, il repiquera du nez dans l’amour…
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