L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale

Principes directeursAdoptés à l’assemblée générale de janvier 2019

Préambule

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Dans un esprit de concertation, L’Alliance regroupe et représente les maisons d’hébergement de 2e étape du Québec qui offrent aux femmes, avec ou sans enfants, des services spécialisés en violence conjugale post-séparation en offrant des logements transitoires sécuritaires. Notre plate-forme reflète une base commune de l’ensemble des membres de L’Alliance.

Une maison d’hébergement de 2e étape en violence conjugale est un logement sécuritaire offrant des services psycho-sociaux aux femmes qui ont besoin d’un séjour plus long que ce que peuvent offrir les centres d’hébergement d’urgence. Nous estimons que 8% des femmes qui sortent des refuges d’urgence sont en danger grave de violence post-séparation. Une femme tous les huit jours au Québec est victime d’une tentative de meurtre ou d’homicide conjugal. En plus d’offrir aux femmes et enfants victimes de violence conjugale un logement abordable et confidentiel, les maisons d’hébergement de 2e étape assurent leur sécurité personnelle et des services de soutien avec des intervenantes spécialisées en violence conjugale post-séparation. Le bagage professionnel des travailleuses est solide et couvre tous les domaines de l’intervention psychosociale. La rupture de l’isolement par la création de liens avec les autres résidantes est également un point déterminant des services offerts par les maisons d’hébergement de 2e étape. Celles-ci sont vues comme un lieu permettant aux femmes de s’arrêter afin de reprendre leur souffle, d’améliorer leur qualité de vie et de progresser vers une vie indépendante, dans un environnement qui les soutient .

Outre l’accès à un logement sécuritaire et abordable, les membres de L’Alliance offrent les services suivants : intervention individuelle auprès des femmes, suivi auprès des enfants, interventions de groupe, références et accompagnement, soutien dans les différentes démarches (civil, criminel, immigration, régularisations de leurs droits sociaux…), sensibilisation et éducation, activités et sorties.

Chaque maison membre adhère aux principes nommés et tend à les mettre en pratique.

Les objectifs visés par les maisons de 2e étape1) Offrir un logement temporaire sécuritaire aux femmes en danger de

violence conjugale post-séparation;2) Favoriser la reprise de pouvoir des femmes sur leurs vies;3) Briser l’isolement des femmes et développer leur solidarité;4) Lutter pour un changement social afin d’éliminer les violences faites aux

femmes;5) Réduire l’incidence et les impacts de la violence conjugale auprès des

femmes et des enfants.

1. La violence faite aux femmes

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La violence faite aux femmes désigne tout acte de violence fondé sur l’appartenance au genre féminin, causant ou susceptible de causer aux femmes des dommages ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, et comprenant la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée.

La violence contre les femmes est la manifestation de rapports de force historiquement inégaux entre l’homme et la femme qui ont abouti à la domination exercée par les hommes sur les femmes et à la discrimination à leur égard, et empêché leur pleine promotion. La violence contre les femmes est le mécanisme social fondamental et extrême qui contraint les femmes à une position de subordination par rapport aux hommes.

2. La violence conjugaleLa violence conjugale est un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. La violence conjugale peut être vécue dans une relation maritale, extramaritale ou amoureuse, à tous les âges de la vie. Les moyens choisis pour exercer sa domination comprennent les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles, ainsi que les actes de domination sur le plan économique.

3. La violence conjugale post-séparation1

C’est la violence conjugale qui se manifeste sous toutes ses formes en contexte postséparation.  On entend par contexte postséparation le moment où la femme prend une décision de mettre fin à la relation et qu’elle s’inscrit dans une démarche de réorganisation et de reprise de pouvoir sur sa vie. C’est une période où les stratégies de domination et de contrôle se transforment, se multiplient et qui perdurent dans le temps, exposant ainsi la femme (et ses enfants) à de très grands risques d’atteinte à sa sécurité psychologique et physique allant jusqu’à l’homicide.

4. Les enfants exposés à la violence conjugaleLa violence conjugale représente une violation sérieuse des besoins de sécurité de l’enfant et créer chez lui un sentiment de menace.

Malgré l’existence de facteurs de résilience ou de protection qui peuvent atténuer les conséquences négatives de l’exposition à la violence conjugale, on retrouve chez les enfants et les adolescents différents problèmes qui peuvent se manifester à court, moyen et long terme sur les plans psychologique, cognitif, social et physique.

5. L’orientation féministe2

Les maisons membres de l’Alliance adhèrent à l’orientation féministe dans leurs relations avec les femmes hébergées et les équipes de travail. Par cela on entend 1 Deraiche & Gough, définition de l’Alliance adoptée en AGE (22/01/19) 2 Extrait de la « Base d’unité politique » R des centres de femmes, 2016

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Avoir confiance dans le potentiel de chaque femme, valoriser ses connaissances, ses expériences;

Préciser le rôle des travailleuses de façon à développer des rapports égalitaires et équitables entre elles et les femmes hébergées;

Soutenir les femmes dans les démarches d’autonomie leur permettant d’acquérir plus de pouvoir sur leur vie, respecter leur cheminement et leurs choix;

Stimuler l’entraide, le soutien et la solidarité entre les femmes; Rechercher des solutions collectives aux besoins et intérêts des femmes; Susciter la participation des femmes à la vie démocratique et sociale.

6. Mobiliser les hommes dans la lutte contre la violence conjugaleLes maisons membres de l’Alliance reconnaissent que les hommes font partie de la solution au phénomène social de la violence conjugale. Des hommes peuvent être employés ou administrateurs d’une maison membre.

7. Plaidoyer communLes membres de l’Alliance portent conjointement le plaidoyer pour un continuum de services pérenne en violence conjugale pour les femmes et les enfants, incluant les ressources d’hébergement de 2e étape. Les membres de l’Alliance sont militantes actives de la cause des femmes et des enfants pour un changement social qui reconnaisse leur pleine participation à la société, car tant qu’il y aura de la violence conjugale l’égalité ne sera pas atteinte !

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