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ANNEE 2006 THESE : 2006 – TOU 3 – 4005 L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET D’ÉQUITATION _________________ THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR VETERINAIRE DIPLOME D’ETAT présentée et soutenue publiquement en 2006 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse par Emilie, Suzanne, Hélène, Nicole LE COZ BUNEL Née, le 12 juillet 1979 à TALENCE (Gironde) ___________ Directeur de thèse : Mme le Docteur Nathalie PRIYMENKO ___________ JURY PRESIDENT : M. Alexis VALENTIN ASSESSEUR : Mme Nathalie PRIYMENKO Mme Annabelle MEYNADIER-TROEGELER Professeur à l’Université Paul-Sabatier de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE

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ANNEE 2006 THESE : 2006 – TOU 3 – 4005

L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET D’ÉQUITATION

_________________

THESE pour obtenir le grade de

DOCTEUR VETERINAIRE

DIPLOME D’ETAT

présentée et soutenue publiquement en 2006 devant l’Université Paul-Sabatier de Toulouse

par

Emilie, Suzanne, Hélène, Nicole LE COZ BUNEL Née, le 12 juillet 1979 à TALENCE (Gironde)

___________

Directeur de thèse : Mme le Docteur Nathalie PRIYMENKO

___________

JURY

PRESIDENT : M. Alexis VALENTIN ASSESSEUR : Mme Nathalie PRIYMENKO Mme Annabelle MEYNADIER-TROEGELER

Professeur à l’Université Paul-Sabatier de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE Maître de Conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire de TOULOUSE

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Toulouse 2006

NOM : LE COZ BUNEL PRENOM : Emilie

L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET D’EQUITATION

RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet

et durant l’entraînement des chevaux, s’accompagnent de besoins nutritionnels, surtout énergétiques, très

importants mais peu précisés dans la bibliographie. Les recommandations utilisées dans cette étude sont celles

du cheval de sport en général, définies par l’INRA et le NRC.

Une enquête épidémiologique menée sur un an dans 14 écuries de CCE en France (n=67), a révélé que les

apports réels des rations en énergie et en protéines sont supérieurs aux besoins théoriques de 30 et 60%,

respectivement. Les apports en calcium et phosphore sont aussi supérieurs aux recommandations, mais le ratio

Ca/P est un peu faible. Les apports en zinc et cuivre ainsi que le rapport Zn/Cu sont insuffisants. Il semble

nécessaire de réévaluer les besoins énergétiques et protéiques du cheval de CCE afin d’établir des tables

d’apports recommandés utilisables par les professionnels.

MOTS-CLEFS : Alimentation, cheval, concours complet, CCE, nutrition, cheval de sport.

3-DAY EVENTING HORSES’ NUTRITION

ABSTRACT : During the cross-country test of a 3-day event, and the horse’s training, nutrient requirements,

and especially energy requirements of the aero-anaerobic efforts, are very important but not really defined. We

used the INRA and NRC recommendations in this study.

The epidemiological study, carried out in 14 French stables (n=67) for a year, reveals that daily net energy

and protein intakes are on average 30 and 60% higher than the net energy and protein requirements, respectively.

Calcium and phosphorus intakes are also higher than requirements, and the Ca/P ratio is a little low. Zinc and

copper intakes and the Zn/Cu ratio are too low. This study illustrates that it would be necessary to evaluate the

energy and protein requirements again, and interesting to elaborate eventing horses’ requirement tables easily

usable by riders.

KEY WORDS : Nutrition, horse, 3-day eventing, event, athletic horse.

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MINISTERE DE L'AGRICULTURE ET DE LA PECHE ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE TOULOUSE

Directeur : M. A. MILON Directeurs honoraires M. G. VAN HAVERBEKE

M. J. FERNEY

Professeurs honoraires M. L. FALIU M. C. LABIE M. C. PAVAUX M. F. LESCURE M. A. RICO M. D. GRIESS M. A. CAZIEUX Mme V. BURGAT M. J. CHANTAL M. J.-F. GUELFI M. M. EECKHOUTTE PROFESSEURS CLASSE EXCEPTIONNELLE

M. BRAUN Jean-Pierre, Physique et Chimie biologiques et médicales M. CABANIE Paul, Histologie, Anatomie pathologique M. DARRE Roland, Productions animales M. DORCHIES Philippe, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. TOUTAIN Pierre-Louis, Physiologie et Thérapeutique PROFESSEURS 1ère CLASSE

M. AUTEFAGE André, Pathologie chirurgicale M. BODIN ROZAT DE MANDRES NEGRE Guy, Pathologie générale, Microbiologie, Immunologie M. DELVERDIER Maxence, Anatomie pathologique M. ENJALBERT Francis, Alimentation M. EUZEBY Jean, Pathologie générale, Microbiologie, Immunologie M. FRANC Michel, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. HENROTEAUX Marc, Médecine des carnivores M. MARTINEAU Guy-Pierre, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour M. PETIT Claude, Pharmacie et Toxicologie M. REGNIER Alain, Physiopathologie oculaire M. SAUTET Jean, Anatomie M. SCHELCHER François, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour PROFESSEURS 2e CLASSE

Mme BENARD Geneviève, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale M. BERTHELOT Xavier, Pathologie de la Reproduction M. CONCORDET Didier, Mathématiques, Statistiques, Modélisation M. CORPET Denis, Science de l'Aliment et Technologies dans les industries agro-alimentaires M. DUCOS Alain, Zootechnie M. DUCOS DE LAHITTE Jacques, Parasitologie et Maladies parasitaires M. GUERRE Philippe, Pharmacie et Toxicologie Mme KOLF-CLAUW Martine, Pharmacie -Toxicologie M. LEFEBVRE Hervé, Physiologie et Thérapeutique M. LIGNEREUX Yves, Anatomie M. PICAVET Dominique, Pathologie infectieuse INGENIEUR DE RECHERCHES

M. TAMZALI Youssef, Responsable Clinique équine PROFESSEURS CERTIFIES DE L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE

Mme MICHAUD Françoise, Professeur d'Anglais M. SEVERAC Benoît, Professeur d'Anglais

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MAÎTRE DE CONFERENCES HORS CLASSE

M. JOUGLAR Jean-Yves, Pathologie médicale du Bétail et des Animaux de basse-cour MAÎTRE DE CONFERENCES CLASSE NORMALE

M. ASIMUS Erik, Pathologie chirurgicale M. BAILLY Jean-Denis, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale M. BERGONIER Dominique, Pathologie de la Reproduction M. BERTAGNOLI Stéphane, Pathologie infectieuse Mme BOUCRAUT-BARALON Corine, Pathologie infectieuse Mlle BOULLIER Séverine, Immunologie générale et médicale Mme BOURGES-ABELLA Nathalie, Histologie, Anatomie pathologique M. BOUSQUET-MELOU Alain, Physiologie et Thérapeutique Mme BRET-BENNIS Lydie, Physique et Chimie biologiques et médicales M. BRUGERE Hubert, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale Mlle CADIERGUES Marie-Christine, Dermatologie Mme CAMUS-BOUCLAINVILLE Christelle, Biologie cellulaire et moléculaire Mme COLLARD-MEYNAUD Patricia, Pathologie chirurgicale Mlle DIQUELOU Armelle, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores M. DOSSIN Olivier, Pathologie médicale des Equidés et des Carnivores M. FOUCRAS Gilles, Pathologie du bétail Mme GAYRARD-TROY Véronique, Physiologie de la Reproduction, Endocrinologie M. GUERIN Jean-Luc, Elevage et Santé Avicoles et Cunicoles Mme HAGEN-PICARD Nicole, Pathologie de la Reproduction M. JACQUIET Philippe, Parasitologie et Maladies Parasitaires M. JAEG Jean-Philippe, Pharmacie et Toxicologie M. LYAZRHI Faouzi, Statistiques biologiques et Mathématiques M. MARENDA Marc, Pathologie de la reproduction M. MATHON Didier, Pathologie chirurgicale M. MEYER Gilles, Pathologie des ruminants Mme MEYNADIER-TROEGELER Annabelle, Alimentation M. MONNEREAU Laurent, Anatomie, Embryologie Mme PRIYMENKO Nathalie, Alimentation Mme RAYMOND-LETRON Isabelle, Anatomie pathologique M. SANS Pierre, Productions animales Mlle TRUMEL Catherine, Pathologie médicale des Equidés et Carnivores M. VERWAERDE Patrick, Anesthésie, Réanimation MAÎTRE DE CONFERENCES CONTRACTUELS

Mlle BIBBAL Delphine, Hygiène et Industrie des Denrées Alimentaires d'Origine Animale M. CASSARD Hervé, Pathologie du bétail M. DESMAIZIERES Louis-Marie, Clinique équine M. NOUVEL Laurent-Xavier, Pathologie de la reproduction MAÎTRE DE CONFERENCES ASSOCIE

M. REYNOLDS Brice, Pathologie médicale des Equidés et Carnivores ASSISTANTS D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE CONTRACTUELS

M. CONCHOU Fabrice, Imagerie médicale M. CORBIERE Fabien, Pathologie des ruminants Mlle LACROUX Caroline, Anatomie pathologique des animaux de rente M. MOGICATO Giovanni, Anatomie, Imagerie médicale Mlle PALIERNE Sophie, Chirurgie des animaux de compagnie

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Merci :

A Monsieur le Professeur Alexis VALENTIN Professeur des Universités Praticien hospitalier Zoologie – Parasitologie

qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence du jury de cette thèse.

Hommages respectueux.

A Madame le Docteur Nathalie PRIYMENKO Maître de conférences de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse Alimentation

bien plus qu’un directeur de thèse pour moi, elle a su être présente dans les moments les plus

difficiles…

Pour tous les moments passés et à venir, merci.

A Madame le Docteur Annabelle MEYNADIER TROEGELER Maître de conférences de l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse Alimentation

qui m’a fait l’honneur d’accepter de faire partie du jury de cette thèse.

Sincères remerciements.

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Merci aussi :

A tous les cavaliers de concours complet d’équitation qui ont gentiment accepté de participer à cette étude,

sans qui rien n’aurait été possible…

A Monsieur Thierry BADOZ, Instructeur d’équitation (BEES 2ème degré) et cavalier de concours complet d’équitation

pour avoir facilité la progression de cette étude…

A Monsieur Jean-Paul VALETTE, Ingénieur de Recherche de l’INRA à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort Laboratoire de biomécanique du cheval

pour son aide décisive lors de mes recherches bibliographiques.

Aux entreprises :

Société LAMBEY S.A.

Groupe EVIALIS, et plus précisément U.A.R. et DP Nutrition

pour avoir accepté de me fournir des informations indispensables à cette étude sur leurs

aliments.

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A Bertrand,

pour me supporter chaque jour surtout, me soutenir dans toutes mes (incertaines ?...)

entreprises encore, et son amour bien sûr…

A mes parents,

qui me permettent, par leur amour, leur patience et leur confiance, de croire que je peux

toujours y arriver…

A ma petite sœur,

qui est bien plus encore pour moi…

A ma famille,

pour tous les moments d’amour partagés.

A mes amis,

qui sont toujours là pour moi.

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TTAABBLLEE DDEESS MMAATTIIEERREESS

Table des matières.................................................................................................................................11

Table des illustrations...........................................................................................................................15

Introduction...........................................................................................................................................20

1ère partie : Etude bibliographique ......................................................................................................23

I. Présentation du concours complet et particularités de l’effort de cross-country................23

A. Description générale des épreuves .......................................................................................23

B. Description des compétitions en fonction des niveaux étudiés.......................................23

1. Le concours complet au niveau national .........................................................................24

2. Le concours complet au niveau international .................................................................31

C. Particularités de l’effort de cross-country............................................................................35

1. Typologie musculaire du cheval........................................................................................35

2. Nature des efforts lors de l’épreuve de fond ..................................................................39

3. Intérêt de la récupération active........................................................................................41

4. Comparaison avec l’effort de concours hippique...........................................................42

D. Description de l’entraînement d’un cheval de CCE de niveau Pro ................................43

1. La phase d’endurance générale..........................................................................................45

2. Les épreuves d’effort ..........................................................................................................45

3. La phase de capacité aérobie (endurance spécifique).....................................................45

4. Poursuite du développement (entretien) .........................................................................46

5. La préparation terminale ....................................................................................................46

6. La désaturation ....................................................................................................................46

7. Le suivi de l’entraînement ..................................................................................................47

8. Conclusion ...........................................................................................................................48

II. Bases théoriques de l’alimentation du cheval de sport ..........................................................49

A. Comportement alimentaire du cheval..................................................................................49

1. Régulation de la consommation volontaire.....................................................................49

2. Vitesse de consommation ..................................................................................................50

B. Particularités de la digestion des équidés.............................................................................51

1. Particularités anatomiques du tube digestif .....................................................................51

2. Digestion gastrique .............................................................................................................52

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3. Digestion dans l’intestin grêle ...........................................................................................53

4. Digestion dans le gros intestin ..........................................................................................56

5. Conséquences pratiques .....................................................................................................58

C. Evaluation des besoins nutritionnels et apports alimentaires recommandés du cheval

de sport ...............................................................................................................................................59

1. Les besoins en eau ..............................................................................................................60

2. Les besoins en matière sèche et « capacité d’ingestion » ...............................................61

3. Les besoins énergétiques....................................................................................................62

4. Les besoins en fibres ..........................................................................................................67

5. Les besoins azotés...............................................................................................................68

6. Les besoins en minéraux....................................................................................................69

7. Les besoins en oligoéléments ............................................................................................74

8. Les besoins en vitamines....................................................................................................76

9. Bilan sur les apports recommandés..................................................................................82

2ème partie : Enquête épidémiologique sur l’alimentation des chevaux de CCE en France........85

I. Matériels et méthodes ..................................................................................................................85

A. Choix de la cible......................................................................................................................85

B. Le questionnaire d’enquête....................................................................................................86

1. Réalisation et validation du questionnaire .......................................................................86

2. Description du questionnaire ............................................................................................86

3. Collecte des données ..........................................................................................................87

C. Méthodes de calcul utilisées ..................................................................................................87

1. Calcul du poids vif des chevaux........................................................................................87

2. Composition des aliments..................................................................................................88

3. Composition des rations ....................................................................................................90

4. Les calculs statistiques ........................................................................................................91

II. Résultats qualitatifs .....................................................................................................................92

A. Profil de la population interrogée.........................................................................................92

1. Description de la cible........................................................................................................92

2. Profil des chevaux...............................................................................................................93

B. Description qualitative des rations distribuées ...................................................................99

1. Mode de vie des chevaux .................................................................................................100

2. Conduite alimentaire.........................................................................................................100

3. Les aliments grossiers : les fourrages..............................................................................102

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4. Les aliments concentrés : matières premières et aliments composés (industriels) ..103

5. Les aliments utilisés de façon anecdotique....................................................................107

6. Les compléments (minéraux, vitamines, électrolytes…).............................................107

7. Les huiles végétales ...........................................................................................................108

III. Résultats quantitatifs ...............................................................................................................109

A. Description globale des rations ..........................................................................................109

1. Rationnement pratique.....................................................................................................109

2. Composition analytique des rations ...............................................................................110

B. Description quantitative des rations par écurie ................................................................118

1. Avant « saturation de la capacité d’ingestion »..............................................................118

2. Après « saturation de la capacité d’ingestion »..............................................................132

3. Comparaison des rations avant et après « saturation de la capacité d’ingestion » ...143

C. Description quantitative des rations pour les adultes et les jeunes chevaux après

« saturation de la capacité d’ingestion »........................................................................................148

D. Description quantitative des rations en fonction du niveau après « saturation de la

capacité d’ingestion » ......................................................................................................................151

IV. Analyse des rations ..................................................................................................................156

A. Comparaison avec les données bibliographiques.............................................................156

1. Apports énergétiques moyens pour 100 Kg PV...........................................................156

2. Apports énergétiques par rapport aux besoins d’entretien .........................................156

3. Coût énergétique de l’heure de travail............................................................................159

4. Apports azotés (MADc)...................................................................................................161

B. Analyse statistique.................................................................................................................162

1. ACP des facteurs ...............................................................................................................162

2. ACP des variables .............................................................................................................164

V. Discussion ..................................................................................................................................171

Conclusion ...........................................................................................................................................175

Annexes ................................................................................................................................................179

Annexe 1 : Le questionnaire d’enquête............................................................................................181

Annexe 2 : Lettre accompagnant le questionnaire .........................................................................185

Annexe 3 : Composition des aliments utilisés par les écuries interrogées ..................................187

Bibliographie........................................................................................................................................189

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TTAABBLLEE DDEESS IILLLLUUSSTTRRAATTIIOONNSS

Tableau 1 : Normes pour le saut d'obstacles des catégories AM 3, PRO 2, PRO 1...................25

Tableau 2 : Caractéristiques du cross-country des catégories FFE Am. 3, Pro 1 et 2 ................26

Tableau 3 : Caractéristiques de l’épreuve de saut d'obstacles du Cycle Classique 4 ans.............27

Tableau 4 : Normes du CSO pour le Cycle Classique (hors 4 ans) et le Cycle Libre..................29

Tableau 5 : Caractéristiques du cross-country du Cycle Classique Jeunes Chevaux et du Cycle

Libre .............................................................................................................................................................30

Tableau 6 : Caractéristiques de l'épreuve de fond des CCI.............................................................32

Tableau 7 : Caractéristiques des obstacles de l'épreuve de fond des CCI ....................................33

Tableau 8 : Caractéristiques du CSO pour les CCI..........................................................................33

Tableau 9 : Caractéristiques de l'épreuve de cross-country des CIC.............................................34

Tableau 10 : Normes du saut d'obstacles pour les CIC ..................................................................34

Tableau 11 : Caractéristiques des différents types de fibres musculaires (D’après BARREY,

1993 [6]) .......................................................................................................................................................37

Tableau 12 : Différentes phases du programme d’entraînement qui constituent un macrocycle

(D’après GALLOUX et al., 1990 [21]) ....................................................................................................44

Tableau 13 : Caractéristiques des quatre sortes de séances de travail (D’après GALLOUX et

al., 1990 [21]) ...............................................................................................................................................48

Tableau 14 : Consommation d'eau de boisson par le cheval de sport à une température

ambiante de 15°C (D’après MARTIN-ROSSET, 1990 [33]) ..............................................................60

Tableau 15 : Niveau de consommation en Kg MS/100 Kg PV/jour (D’après MARTIN-

ROSSET, 1990 [35], et NATIONAL RESEARCH COUNCIL, 1989 [36])....................................61

Tableau 16 : Apports recommandés en fibres dans la ration totale du cheval (D’après

WOLTER, 1999 [34]) ................................................................................................................................68

Tableau 17 : Apports alimentaires recommandés pour le cheval de sport et de loisir (D’après

MARTIN-ROSSET Ed., 1990 [35])........................................................................................................83

Tableau 18 : Apports alimentaires recommandés moyens rapportés à 100 Kg PV pour le

cheval de sport (D’après MARTIN-ROSSET Ed., 1990 [35])............................................................84

Tableau 19 : Composition moyenne des aliments industriels utilisés /Kg MB.........................106

Tableau 20 : Composition moyenne en matière brute des rations ..............................................110

Tableau 21 : Caractéristiques moyennes des chevaux ...................................................................110

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Tableau 22 : Composition moyenne des rations avant « saturation de la CI » ..........................117

Tableau 23 : Composition moyenne des rations après « saturation de la CI »...........................117

Tableau 24 : Caractéristiques des chevaux par écurie ....................................................................118

Tableau 25 : Composition analytique moyenne des rations par écurie toutes saisons

confondues, avant « saturation de la CI » .............................................................................................119

Tableau 26 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en hiver, avant

« saturation de la CI »...............................................................................................................................120

Tableau 27 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en compétition, avant

« saturation de la CI »...............................................................................................................................121

Tableau 28 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en période de repos*,

avant « saturation de la CI » ....................................................................................................................122

Tableau 29 : Composition analytique moyenne des rations par écurie toutes saisons

confondues, après « saturation de la CI » .............................................................................................133

Tableau 30 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en hiver, après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................134

Tableau 31 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en compétition, après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................135

Tableau 32 : Composition analytique moyenne des rations par écurie en période de repos*,

après « saturation de la CI » ....................................................................................................................136

Tableau 33 : Caractéristiques des chevaux par tranche d’âge .......................................................148

Tableau 34 : Composition analytique moyenne des rations pour les jeunes chevaux et les

adultes toutes saisons confondues, après « saturation de la CI ».......................................................149

Tableau 35 : Composition analytique moyenne des rations pour les jeunes chevaux et les

adultes en hiver, après « saturation de la CI ».......................................................................................149

Tableau 36 : Composition analytique moyenne des rations pour les jeunes chevaux et les

adultes en compétition, après « saturation de la CI » ..........................................................................149

Tableau 37 : Caractéristiques des chevaux selon les niveaux........................................................152

Tableau 38 : Composition analytique moyenne des rations par niveau toutes saisons

confondues, après « saturation de la CI » .............................................................................................152

Tableau 39 : Composition analytique moyenne des rations par niveau en hiver, après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................153

Tableau 40 : Composition analytique moyenne des rations par niveau en compétition, après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................153

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Figure 1 : Tracé des fréquences cardiaques et lactatémies lors d’une épreuve de cross simple

(CCE Le Chambon) (D’après AUVINET et al., 1989 [4]) ...................................................................40

Figure 2 : Tracé des fréquences cardiaques et lactatémies lors d’une épreuve de fond combinée

(CCI Saumur 1988) (D’après AUVINET et al., 1989 [4]) ....................................................................41

Figure 3 : Suivi de la fréquence cardiaque et de la lactatémie tout au long d’un macrocycle

(D’après GALLOUX et al., 1990 [21]) ....................................................................................................44

Figure 4 : Exemple d’enregistrement de la fréquence cardiaque au cours d’une séance

d’entraînement en capacité aérobie (D’après GALLOUX et al., 1990 [21]) ......................................47

Figure 5 : Digestion et digestibilité dans l'intestin grêle (en %) (D’après WOLTER, 1999 [23])

.......................................................................................................................................................................56

Figure 6 : Besoins énergétiques d'entretien en fonction du poids vif et du tempérament racial

(D’après WOLTER, 1999 [34])................................................................................................................64

Figure 7 : Coût approximatif de l'heure de travail des chevaux de sport selon ses nature et

durée (D’après MARTIN-ROSSET, 1990 [35]) ....................................................................................65

Figure 8 : Répartition géographique des écuries interrogées ..........................................................92

Figure 9 : Nombre de chevaux par écurie .........................................................................................93

Figure 10 : Répartition des chevaux en fonction de la race ............................................................93

Figure 11 : Répartition des chevaux en fonction du sexe ...............................................................94

Figure 12 : Catégories d'âge des chevaux ..........................................................................................94

Figure 13 : Poids des chevaux.............................................................................................................95

Figure 14 : Race des chevaux en fonction du poids.........................................................................95

Figure 15 : Répartition des chevaux en fonction des catégories de CCE.....................................96

Figure 16 : Nombre de chevaux dans chaque catégorie.................................................................96

Figure 17 : Répartition des chevaux en fonction du niveau ...........................................................97

Figure 18 : Nombre moyen de concours par cheval par an en fonction de l'écurie ..................97

Figure 19 : Nombre moyen d’heures par semaine par écurie.........................................................98

Figure 20 : Tempérament des chevaux ..............................................................................................98

Figure 21 : Relation entre race et tempérament des chevaux .........................................................99

Figure 22 : %CB par saison avant et après « saturation de la CI »...............................................111

Figure 23 : MSI/100 Kg PV par saison avant et après « saturation de la CI »...........................111

Figure 24 : Rapport MSF/MSC par saison avant et après « saturation de la CI ».....................112

Figure 25 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par saison avant et après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................113

Figure 26 : UFC/100 Kg PV par saison avant et après « saturation de la CI » .........................113

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Figure 27 : MADc/UFC par saison avant et après « saturation de la CI » .................................114

Figure 28 : Ca/P par saison avant et après « saturation de la CI »...............................................115

Figure 29 : Zn/Cu avant et après « saturation de la CI » ..............................................................116

Figure 30 : %CB par écurie et par saison avant « saturation de la CI ».......................................123

Figure 31 : MSI/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI » ..................124

Figure 32 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI » ..........125

Figure 33 : MSF/MSC par écurie et par saison avant « saturation de la CI » ............................125

Figure 34 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie et par saison avant

« saturation de la CI »...............................................................................................................................127

Figure 35 : UFC/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI » .................128

Figure 36 : MADc/UFC par écurie et par saison avant « saturation de la CI ».........................129

Figure 37 : Ca/P par écurie et par saison avant « saturation de la CI » ......................................130

Figure 38 : Zn/Cu par écurie et par saison avant « saturation de la CI » ...................................131

Figure 39 : %CB par écurie et par saison après « saturation de la CI ».......................................137

Figure 40 : MSI/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI »...................138

Figure 41 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI » ..........138

Figure 42 : MSF/MSC par écurie et par saison après « saturation de la CI ».............................139

Figure 43 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie et par saison après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................140

Figure 44 : UFC/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI »..................140

Figure 45 : MADc/UFC par écurie et par saison après « saturation de la CI » .........................141

Figure 46 : Ca/P par écurie et par saison après « saturation de la CI ».......................................142

Figure 47 : Zn/Cu par écurie et par saison après « saturation de la CI »....................................142

Figure 48 : %CB par écurie avant et après « saturation de la CI » ...............................................143

Figure 49 : MSI/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI » ...........................144

Figure 50 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI » ..................144

Figure 51 : MSF/MSC par écurie avant et après « saturation de la CI ».....................................145

Figure 52 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie avant et après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................145

Figure 53 : UFC/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI »..........................146

Figure 54 : MADc/UFC par écurie avant et après « saturation de la CI » .................................146

Figure 55 : Ca/P par écurie avant et après « saturation de la CI » ...............................................147

Figure 56 : Zn/Cu par écurie avant et après « saturation de la CI »............................................147

Figure 57 : %CB des jeunes chevaux et adultes par saison après « saturation de la CI » .........148

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19

Figure 58 : MSF/MSC des jeunes chevaux et adultes par saison après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................150

Figure 59 : Ca/P des jeunes chevaux et adultes par saison après « saturation de la CI » .........150

Figure 60 : MSI /100 Kg PV par niveau et par saison après « saturation de la CI ».................154

Figure 61 : MSF/MSC par niveau et par saison après « saturation de la CI »............................154

Figure 62 : UFC /100 Kg PV par niveau et par saison après « saturation de la CI »................155

Figure 63 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par saison................................................157

Figure 64 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par écurie toutes saisons confondues .158

Figure 65 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par écurie et par saison après « saturation

de la CI » ....................................................................................................................................................158

Figure 66 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par saison ......................................159

Figure 67 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par écurie toutes saisons

confondues ................................................................................................................................................160

Figure 68 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par écurie et par saison après

« saturation de la CI »...............................................................................................................................161

Figure 69 : ACP en fonction du facteur « écurie » .........................................................................162

Figure 70 : ACP en fonction du facteur « saison ».........................................................................163

Figure 71 : ACP avant « saturation de la CI », toutes saisons confondues.................................165

Figure 72 : ACP avant « saturation de la CI » en hiver..................................................................166

Figure 73 : ACP avant « saturation de la CI » en compétition .....................................................167

Figure 74 : ACP après « saturation de la CI », toutes saisons confondues .................................168

Figure 75 : ACP après « saturation de la CI » en hiver ..................................................................169

Figure 76 : ACP « après saturation de la CI » en compétition......................................................170

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20

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21

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

Le concours complet d’équitation (CCE) est une discipline olympique en grande évolution

depuis quelques années, tant au niveau des épreuves que des chevaux qui y participent.

L’alimentation est un domaine qui intéresse et préoccupe de plus en plus les professionnels.

Après avoir énormément amélioré leurs programmes d’entraînement, les cavaliers, en particulier

de haut niveau, voudraient optimiser le potentiel de leurs chevaux. Ils sont par ailleurs

parfaitement conscients du rôle de la nutrition dans ce domaine, et désireux de mettre en place

des plans de rationnement adaptés au niveau de leurs athlètes et aux efforts que ceux-ci doivent

fournir.

Néanmoins, l’alimentation des chevaux de concours complet est un domaine peu connu, et

surtout très peu concerné par les recherches scientifiques. En effet, s’il est vrai que la nutrition du

cheval de course, du cheval de concours hippique, d’endurance, ou encore du trotteur, fut et

demeure encore beaucoup étudiée, il n’existe que peu de travaux relatifs au rationnement du

cheval de CCE. Les techniques utilisées sont donc essentiellement fondées sur des principes

archaïques et l’expérience des entraîneurs ou cavaliers.

C’est pourtant une discipline très atypique, que l’on peut difficilement rapprocher des autres

sports équestres, par la particularité de son épreuve de cross-country. Ce dernier impose des

efforts spécifiques à préciser et à corréler aux besoins des athlètes. Et s’il est vrai que le concours

complet est moins pratiqué que le concours de saut d’obstacles, il représente une partie non

négligeable de l’équitation en France et dans le monde entier…

Ainsi, cette étude a pour but d’éclaircir un peu le « flou » qui entoure l’alimentation du cheval

de CCE, en s’appuyant essentiellement sur une enquête épidémiologique menée auprès de

cavaliers professionnels de la discipline en France, et dédiée exclusivement aux pratiques de

rationnement utilisées sur le terrain.

Avant d’analyser les habitudes d’alimentation et la composition analytique des rations

collectées, une partie bibliographique détaillera dans un premier temps le déroulement des

compétitions de concours complet, puis les caractéristiques de l’effort bien particulier qu’impose

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le cross-country, pour en déduire les bases de l’entraînement qui en découlent. Nous terminerons

alors par un rappel sur besoins nutritionnels du cheval de sport (recommandations de l’Institut

National de la Recherche Agronomique INRA), non spécifiques à la discipline envisagée.

La deuxième partie sera exclusivement consacrée à l’enquête épidémiologique, dont on décrira

les matériels et méthodes, puis les résultats, tant pour les caractéristiques des chevaux étudiés que

pour les rations et leurs facteurs de variation.

Enfin, nous discuterons sur les écarts entre les apports alimentaires effectifs et les

recommandations de l’INRA et du NATIONAL RESEARCH COUNCIL (NRC), puis sur

l’influence de la saison et des caractéristiques des chevaux sur la conduite de l’alimentation.

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23

11EERREE PPAARRTTIIEE :: EETTUUDDEE BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIQQUUEE

I. PRESENTATION DU CONCOURS COMPLET ET PARTICULARITES DE

L’EFFORT DE CROSS-COUNTRY

A. Description générale des épreuves

Quel que soit le niveau, un concours complet d’équitation (CCE) comprend trois épreuves :

une reprise de dressage de niveau variable en fonction des séries, inférieur à celui d’un concours

de dressage pur, une épreuve de fond, et une épreuve de saut d’obstacles (CSO) sans difficulté

particulière, elle aussi de niveau inférieur à celui d’un concours hippique pur, ayant pour principal

but d’évaluer la capacité de récupération du cheval. L’épreuve de fond peut être un simple

parcours de cross, comprenant de nombreux obstacles fixes naturels, des combinaisons

d’obstacles plus ou moins délicates et éprouvantes selon le niveau, ou bien une épreuve

constituée de deux routiers, d’un steeple et d’un parcours de cross (phases que nous définirons et

détaillerons dans les paragraphes suivants).

Cette discipline est donc la plus complète des sports équestres, évaluant autant le niveau de

dressage du cheval, que son endurance (routiers, cross), sa puissance et son habileté (saut

d’obstacles) ou sa vitesse (steeple-chase et cross), tout en mesurant bien sûr, dans une autre

mesure, le niveau de son cavalier. Cela nécessite donc une préparation et un entraînement

spécifiques, et, a fortiori, un programme alimentaire spécifique. Pour leur élaboration, il convient

avant tout de bien définir le type d’épreuve auquel le cheval participe.

B. Description des compétitions en fonction des niveaux étudiés

Les cavaliers interrogés dans cette étude sont tous des professionnels, prenant part à des

épreuves nationales importantes, voire internationales. Il est indispensable de décrire les concours

à ces deux niveaux, dont les règlements diffèrent.

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24

1. Le concours complet au niveau national

Toutes les données sont issues du « Règlement des concours complets d’équitation », Edition

2005, de la Fédération Française d’Equitation [1].

a) Les catégories « Amateur »

Il existe cinq catégories en France, numérotées de 1 à 5, Amateur 5 étant la plus petite

catégorie, regroupant les cavaliers jusqu’à l’obtention de leur galop 7. La catégorie Amateur 4,

comme son nom l’indique, regroupe les cavaliers amateurs obligatoirement titulaires de leur galop

7, et qui débutent donc en compétition dite « officielle ». Aucun des chevaux de notre étude ne

concourt dans ce type d’épreuves. Il existe ensuite une catégorie Amateur 3, de niveau plus élevé.

Au sein de ces deux dernières, le déroulement et le niveau varient en fonction du type de

compétition. En effet, il existe des concours départementaux, régionaux, où l’ordre des épreuves

est le suivant : dressage et CSO le premier jour, cross simple le deuxième jour. Il arrive aussi

parfois que les trois épreuves se déroulent en une unique journée.

Au niveau national, lors des championnats de France de chaque catégorie, le cross est en

général placé avant le saut d’obstacles, avec ou sans routiers et steeple-chase (ceux-ci seront

décrits dans le paragraphe consacré aux concours internationaux).

Au sein des catégories, il existe des séries : 3B, 3A (B étant la plus petite série en complet, A la

plus difficile), classées par niveau croissant. Ainsi, la reprise de dressage, le cross et le CSO

présentent des difficultés de plus en plus importantes.

Le temps accordé pour la reprise de dressage est d’environ 4 minutes ¼ en 3B, 5 minutes et ¼

en 3A (sur un rectangle de 60 m x 20 m).

Nous nous pencherons plus précisément sur les cotes (caractéristiques des obstacles et du

parcours : hauteur, largeur…) du cross Amateur 3, ce qui donnera une idée de l’effort demandé

durant cette épreuve (Tableau 2).

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25

b) Les catégories Pro 2 et Pro 1

Le principe reste le même que pour les catégories inférieures, à part que le cross se déroule le

plus souvent avant le CSO.

Les reprises de dressage de Pro 2 et Pro 1 doivent durer environ 8 minutes (sur un rectangle

de 60 m x 20 m).

Ci-après sont détaillées les normes des épreuves de CSO pour les catégories AM 3, PRO 1,

PRO 2.

Série 3B 3A, 2B 2A, 1B* 1A*

Distance (m) 350-450 450-550 450-550 450-550

Vitesse (m/min) 350 350 375 375

Durée optimale** 1’00’’-1’17’’ 1’17’’-1’34’’ 1’28’’-1’44’’ 1’23-1’38’’

Nombre d’obstacles 10 simples

10 dont 1

double à 2

foulées

12 dont 1

double

12 dont 1

double et 1

triple

Hauteur max. (m) 1,05 1,10 1,20 1,25

Hauteur max. Oxers (m) 1,05 1,10 1,15 1,20

Rivière 2 m barrée 2,50 m barrée 2,50 m barrée 3 m barrée Largeur

max. (m) Oxers 1,30 1,40 1,50 1,60

* Quand le CSO a lieu avant le cross, les cotes en hauteur sont majorées de 5 cm. ** 1’00’’ = 1 minute et 00 seconde

Tableau 1 : Normes pour le saut d'obstacles des catégories AM 3, PRO 2, PRO 1

Le tableau 2 (page suivante) regroupe les caractéristiques de l’épreuve de cross-country pour

les trois catégories nationales concernant les chevaux de notre étude.

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26

Catégorie Am. 3 Pro 2 Pro 1

Série 3B 3A 2B 2A 1B 1A

Vitesse (m/min) 520 550 520 550 550 550-570

Distance (m) 2400-2600 3000-3400 3200-3400 3200-4200

Durée optimale (min) 4’35’’-

5’’

4’22-

4’44’’

5’46’’-

6’32’’

5’27’’-

6’11’’ 5’50’’-6’11’’

5’50’’/5’38’’-

7’39’’/7’23’’

Nombre d’obstacles 12-16 14-18 16-20 18-24

Nombre maximum d’efforts de saut 24 22-28 24-30 28-34

Hauteur max. fixes (m) 1,05 1,10-1,15 1,15-1,20 1,20

Hauteur haie (m) 1,20-1,30 1,30-1,40 1,40

Base 2 2,40 2,60 3

Point le plus haut 1,30 1,70 2 2,20

Largeur

obstacles

(m) Fossé 3 3,20 3,40 3,60

Hauteur max. contre-bas (m) 1,40 1,60 1,80 2

Tableau 2 : Caractéristiques du cross-country des catégories FFE Am. 3, Pro 1 et 2

La difficulté avec les compétitions d’équitation, autant en saut d’obstacles qu’en concours

complet, réside dans les chevauchements existant entre les catégories que nous évoquions

précédemment. Prenons l’exemple d’une épreuve 2A : la reprise de dressage sera la même que

pour une 1B ; le cross, quant à lui, peut être, comme on peut le constater dans le tableau ci-

dessus, de distance inférieure, égale voire même un peu supérieure à celui d’une 1B. Pour le CSO

enfin, tout comme pour le dressage, les cotes sont identiques en 2A et en 1B. Cela permet certes

un passage progressif d’une catégorie à l’autre, mais peut rendre difficile le classement des efforts

fournis par les chevaux en fonction des catégories de compétitions…

c) Le cas particulier des jeunes chevaux

Données issues du « Règlement général des épreuves d’élevage 2005 », par la Société Hippique

Française (SHF), aux éditions Lavauzelle [2].

Il existe des épreuves d’aptitude au concours complet, groupées en deux cycles différents, qui

ont pour objectif de distinguer les jeunes chevaux les plus aptes à cette discipline :

� Un Cycle Classique pour les chevaux de 4, 5, et 6 ans,

� Un Cycle Libre pour chevaux de 5 et 6 ans.

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27

(i) Le cycle classique

Il comporte des épreuves régionales organisées par les sociétés agréées avec des épreuves pour

5 et 6 ans, des concours régionaux labellisés (organisés par des sociétés agrées pour le compte de

la S.H.F) avec des épreuves pour 4, 5, et 6 ans, et une Finale Nationale comportant pour chaque

génération un Critérium et un Championnat où les jeunes chevaux sont classés en trois

catégories : ELITE, EXCELLENT, TRES BON.

Conditions de participation des cavaliers :

� En Cycle Classique 4 ans peuvent concourir les cavaliers de catégories PRO 1, PRO 2,

AM 3, AM 4.

� En Cycle Classique 5 ans et 6 ans B, les cavaliers de PRO 1, PRO 2, AM 3.

� En Cycle classique 6 ans A 1ère partie de saison, les cavaliers de PRO 1, PRO 2, AM 3.

� En Cycle Classique 6 ans A 2ème partie de saison, les cavaliers de PRO 1, PRO 2.

� Jeunes chevaux de 4 ans

Chaque concours comportant une épreuve de cycle classique pour chevaux de 4 ans propose

également une « épreuve d’extérieur » constituée uniquement du cross. La suite de ce paragraphe

ne concerne donc que la compétition complète.

Les épreuves régionales comprennent une phase sur carrière (terrain de 50 m x 70 m environ,

5-6 minutes par cheval), avec des mouvements sur le plat puis un parcours de six obstacles (ou

l’inverse) et un parcours de fond de 1000 à 1200 m avec 10 à 12 obstacles, parmi lesquels figurent

au moins un obstacle sur fossé, un obstacle de terre, une combinaison simple à 2 foulées, et si

possible un passage dans l’eau.

Cote des obstacles (m) N° de l’obstacle

Nature de

l’obstacle Plan 1 Plan 2 Plan 3

1 Oxer montant 0,80 0,90 0,90

2 Oxer montant 1 1,05 1,10

3 Droit appelé 1,10 - -

4 Oxer montant 1,05 1,10 1,05

5 Oxer montant 1 1,10 1,15

6 Droit appelé 1,10 - -

Tableau 3 : Caractéristiques de l’épreuve de saut d'obstacles du Cycle Classique 4 ans

Les normes pour l’épreuve de Fond sont regroupées dans le tableau 5.

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28

Sont ensuite admis à la Finale Nationale les jeunes chevaux de 4 ans répondant aux conditions

de participation (ayant concouru dans un maximum de 17 épreuves officielles, dont au maximum

6 en concours complet, cycle classique exclusivement), et ayant terminé au moins deux épreuves

régionales du Cycle Classique dans l’année avec au minimum une 1ère prime ou deux 2èmes primes.

Le déroulement de cette finale est sensiblement le même (phase sur carrière et fond, constituant

le Critérium), avec deux inspections des chevaux avant et après l’épreuve de fond, une évaluation

du modèle et du style sur le cross. Ce dernier s’achève sur une phase de récupération

supplémentaire de 1000 m au trot à la vitesse de 150 m/min. Les 100 derniers mètres sont

effectués rênes longues. Le verdict de l’inspection qui suit cette phase est souverain : l’élimination

du jeune cheval l’exclut du Critérium et du Championnat.

� Jeunes chevaux de 5 ans

Les chevaux ne doivent avoir participé à aucune épreuve hors cycles d’élevage (Cycle

Classique et Cycle Libre), ni à aucune épreuve de concours complet hors cycle classique depuis le

début de leur année de 5 ans.

Les épreuves régionales doivent respecter les normes techniques définies en fonction de

l’avancement de la saison. Elles se composent d’une reprise de Dressage, d’un parcours de Saut

d’Obstacles, et d’un parcours de Fond.

La reprise s’exécute sur un rectangle de 60 m x 20 m et dure environ 5 minutes.

Les normes pour le saut d’obstacles figurent dans le tableau 4, et celles pour le fond dans le

tableau 5.

De même que pour les 4 ans, il existe une Finale Nationale, qui présente les mêmes

caractéristiques (Critérium : dressage, CSO et fond, récupération et deux inspections).

� Jeunes chevaux de 6 ans

Les épreuves du Cycle Classique réservées aux chevaux de 6 ans sont :

� des épreuves de 6 ans A (dits normaux) dont les normes techniques doivent évoluer en

fonction de l’avancement de la saison à partir de la semaine 25 de l’année en cours.

� des épreuves de 6 ans B, niveau intermédiaire entre les 5 ans et les 6 ans : jusqu’à la

semaine 24, la reprise est celle des 5 ans, puis, lors de la 2ème partie de saison, celle des 6

ans est exécutée. Le cross et le CSO sont identiques aux 5 ans tout au long de la saison.

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29

Au cours de l’année, le jeune cheval de 6 ans peut alterner de 6 ans B à 6 ans A et

inversement.

Le déroulement des phases est le même que pour les 5 ans. La reprise des 6 ans A (et donc B

2ème partie de saison…) se déroule sur un rectangle de 60 m x 20 m et dure environ 7 minutes.

De même que pour les 4 et 5 ans, la Finale Nationale comprend une phase de récupération et

deux inspections (caractère potentiellement éliminatoire) avant et après le parcours de fond. La

reprise de dressage du Critérium est celle programmée pour le championnat du monde des jeunes

chevaux de 6 ans, les normes du parcours de fond et de saut d’obstacles sont celles des concours

labellisés de 2ème partie de saison.

Les caractéristiques des épreuves de saut d’obstacles se trouvent dans le tableau 4.

Série

5 ans, 6 ans B,

CL 2ème année

(jusqu’à sem. 24).

CL 1ère année

6 ans A

(jusqu’à sem. 24).

5 ans, 6 ans B,

CL 2ème année

(à partir sem. 25).

6 ans A

(à partir sem. 25)

Distance (m) � 400 � 500 � 600

Vitesse (m/min) 350 350 350

Temps limite Double du temps accordé*

Nombre d’obstacles 10 simples 10 dont 1 double à 2

foulées

12 dont 1 double

Ou 11 dont 1 triple

Verticaux

1,10

(CL 1ère : 1 jusqu’à

sem. 24 puis 1,05)

1,15 1,20 Hauteur

max. (m)

Oxers 1,05 (1 pour CL 1ère) 1,10 1,15

Rivière

(barrée) 2 2,50 2,50 Largeur

max. (m) Oxers 1,40 1,50 1,60

Les cotes des obstacles à efforts multiples devront être inférieures de 5 cm aux cotes max. * Si le cheval dépasse le temps accordé, il est pénalisé.

Tableau 4 : Normes du CSO pour le Cycle Classique (hors 4 ans) et le Cycle Libre

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30

On retrouve ci-dessous les caractéristiques du cross-country pour le Cycle Classique (CC)

jeunes chevaux 4, 5, et 6 ans.

Série 4 ans

5 ans, 6 ans B,

C.L. 2ème année

(jusqu’à sem.24).

C.L. 1ère année

6 ans A

(jusqu’à sem. 24).

5 ans, 6 ans B,

C.L. 2ème année

(à partir sem. 25).

6 ans A

A partir sem. 25

Vitesse (m/min) 450 500 520 520

Distance (m) 1000-

1200 2000-2200 2400-2600 2800-3200

(3000-3400 en labellisé)

Temps limite Double du temps accordé

Nombre d’obstacles 10-12 12-14 12-16 14-18

Nombre maximum d’efforts de saut 11-14 20 24 28

Nombre max. combinaisons 2 2 3 5

Nombre max.

d’éléments/combinaison 2 3 3 4

Hauteur max. partie fixe (m) 1 1 1,05 1,10-1,15

Base 1,80 1,80 2 2,40 Largeur max.

oxers, obstacles

de volée (m) Point le plus haut 1,20 1,20 1,30 1,70

Largeur max. Fossé 2 2,50 3 3,20

Hauteur max. contre-bas (m)

Limite de 2 par parcours 1,20 1,20 1,40 1,60

Tableau 5 : Caractéristiques du cross-country du Cycle Classique Jeunes Chevaux et du Cycle Libre

(ii) Le Cycle Libre

Le Cycle Libre (CL), fermé aux cavaliers PRO 1 ET PRO 2, se déroule sur deux années. Il est

divisé en deux sections, les jeunes chevaux étant répartis selon leur « expérience » dans la

discipline du concours complet.

Les normes des épreuves de saut d’obstacles et de cross-country pour le Cycle Libre se situent

respectivement dans les tableaux 4 et 5.

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31

2. Le concours complet au niveau international

Les données sont tirées du « Règlement des concours complets de la Fédération Equestre

Internationale », 21ème édition effective au 1er janvier 2003, et toute modification ultérieure faite à

ce jour [3].

Il existe deux types de compétitions : les concours complets internationaux (CCI), et les

concours internationaux combinés (CIC). Est considéré comme international tout concours où le

nombre de concurrents étrangers est supérieur à six, et où les prix en espèces répondent à des

conditions précises, non développées ici.

a) Les concours complets internationaux (CCI)

Les concours complets internationaux se distinguent par leur catégorie et leur niveau : par

exemple, un CCI*** est un concours complet international de niveau trois étoiles. Le nombre

d’étoiles va de un à quatre, le concours quatre étoiles exigeant le plus haut niveau d’entraînement

et d’expérience des cavaliers et des chevaux.

L’épreuve de dressage est répartie sur une ou plusieurs journées consécutives selon le nombre

de concurrents. La reprise dure environ 5 minutes, quel que soit le nombre d’étoiles (hormis en

CCI*B, CCI**A et B, où elle dure plutôt 5 minutes ½), et se déroule toujours sur un rectangle de

60 m x 20 m.

Cette reprise de dressage est directement suivie, le jour d’après, par l’épreuve de fond, qui

comprend quatre phases :

Phases A et C : parcours sur routes et sentiers, appelés routiers, à effectuer en principe au

trot ou au petit galop, sans franchissement d’obstacles.

Phase B : parcours de steeple-chase avec quelques obstacles simples, à effectuer au galop de

course (rapide). C’est en fait une phase de courte durée, sur terrain plat (piste de galop), de type

course de haies.

Phase D : parcours de cross-country avec obstacles fixes, à effectuer en principe au galop.

Entre les phases C et D est ménagée une pause de dix minutes permettant aux chevaux et

cavaliers de récupérer, ainsi que d’effectuer un contrôle vétérinaire.

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Ce type de compétition se raréfie, et tend même à disparaître au profit des CIC. Pour illustrer

cette évolution de la discipline, citons les jeux olympiques, où, jusqu’à Sydney en 2000, le

concours complet était représenté par un CCI, alors qu’à Athènes en 2004, c’était un CIC. En

outre, un des plus grands concours internationaux annuels, le « Mitsubishi Motors Badminton

Horse Trials », était jusqu’à l’édition 2005 un CCI mais dès 2006, la compétition sera allégée des

routiers et du steeple-chase.

Dans les deux tableaux suivants (Tableaux 6 et 7), les caractéristiques de l’épreuve de fond

pour les CCI sont récapitulées.

Phase CCI* CCI** CCI*** CCI****

Vitesse (m/min) 220 220 220 220

Durée (min) 16-20 16-20 16-20 16-20

A

= routier 1

Distance (m) 3520-4400 3520-4400 3520-4400 3520-4400

Vitesse (m/min) 640 660 690 690

Durée (min) 3-31/2 3-31/2 31/2-4 4-41/2

Distance (m) 1920-2240 1980-2310 2415-2760 2760-3105

B

= steeple-

chase

Efforts de saut 5-7 6-8 6-8 8-10

Vitesse (m/min) 160 160 160 160

Durée (min) 25-40 25-40 35-45 35-45

C

= routier 2

Distance (m) 4000-6400 4000-6400 5600-7200 5600-7200

Vitesse (m/min) 520 550 570 570

Durée (min) 7-9 8-10 9-11 11-13

Distance (m) 3640-4680 4400-5500 5130-6270 6270-7410

D

= cross-

country

Efforts de saut 30 35 40 45

Tableau 6 : Caractéristiques de l'épreuve de fond des CCI

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33

Cote des obstacles CCI* CCI** CCI*** CCI****

Fixe 1 1 1 1 Hauteur

steeple (m) Haie 1.40 1.40 1.40 1.40

Fixe 1.10 1.15 1.20 1.20 Hauteur

cross (m) Haie 1.30 1.35 1.40 1.40

Point le plus haut 1.40 1.60 1.80 2

Base 2.10 2.40 2.70 3

Largeur

steeple &

cross (m) Sans la hauteur 2.80 3.20 3.60 4

Contre-bas Cross (m) 1.60 1.80 2 2

Tableau 7 : Caractéristiques des obstacles de l'épreuve de fond des CCI

A l’épreuve de fond succède directement, le jour suivant, l’épreuve de saut d’obstacles, dont

les caractéristiques apparaissent dans le tableau 8 :

Série CCI* CCI** CCI*** CCI****

Distance (m) 350-450 400-500 450-550 500-600

Vitesse (m/min) 350 350 375 375

Durée optimale 1’00’’-1’18’’ 1’09’’-1’26’’ 1’12’’-1’28’’ 1’20-1’36’’

Nombre d’obstacles 10-11 10-11 11-12 11-13

Nombre max. d’efforts 13 14 15 16

Hauteur max. (m) 1,10 1,15 1,20 1,20

Point le plus haut 1,40 1,50 1,60 1,60 Largeur

max. (m) Base (ou triple barre) 1,90 2,10 2,30 2,30

Tableau 8 : Caractéristiques du CSO pour les CCI

b) Les Concours Internationaux Combinés (CIC)

Un Concours International Combiné comprend les trois mêmes épreuves, mais le fond ne

comprend pas les phases B (le steeple-chase) et C ; la phase A (un routier) est facultative. Ce

genre de concours peut également se dérouler sur un, deux, ou trois jours. Le dressage a toujours

lieu en premier, mais l’ordre des deux autres épreuves peut varier.

Le nombre d’étoiles d’un CIC va de un à trois seulement, et non quatre.

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34

Les reprises de dressage des CIC* et CIC** durent environ 4 minutes ¾, et celle d’un CIC***

5 minutes.

Ainsi que nous l’avons déjà précisé, il n’existera bientôt plus que des concours de ce type.

Les caractéristiques de l’épreuve de cross-country et de CSO des CIC sont très proches de

celles des CCI (Tableaux 9 et 10).

Caractéristique CIC* CIC** CIC***

Vitesse (m/min) 520 550 570

Durée (min) 5-61/2 51/2-8 61/2-9

Distance (m) 2500-3500 3000-4500 3600-5000

Efforts de saut 25-30 30-35 35-40

Fixes 1.10 1.15 1.20 Hauteur cross (m)

Haies 1.30 1.35 1.40

Point le plus haut 1.40 1.60 1.80

Base 2.10 2.40 2.70

Largeur cross (m)

Sans la hauteur 2.80 3.20 3.60

Contre-bas (m) 1.60 1.80 2

Tableau 9 : Caractéristiques de l'épreuve de cross-country des CIC

Série CIC* CIC** CIC***

Distance (m) 350-450 400-500 450-550

Vitesse (m/min) 350 350 375

Durée optimale 1’00’’-1’18’’ 1’09’’-1’26’’ 1’12’’-1’28’’

Nombre d’obstacles 10-11 10-11 11-12

Nombre max. d’efforts 13 14 15

Hauteur max. (m) 1,15 1,20 1,25

Point le plus haut 1,40 1,50 1,60 Largeur

max. (m) Base (ou triple barre) 1,90 2,10 2,30

Tableau 10 : Normes du saut d'obstacles pour les CIC

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C. Particularités de l’effort de cross-country

La dépense énergétique d’un athlète en situation de compétition est quasi impossible à

connaître, sauf en mettant en œuvre des expériences à méthodologie très lourde. Il est en

revanche possible de mesurer la fréquence cardiaque et la lactatémie (concentration plasmatique

de lactates), deux paramètres témoins de la dépense énergétique lors de l’effort. Ceux-ci, très

couramment utilisés en médecine sportive humaine, demeurent encore du domaine exceptionnel

en médecine sportive équine [4]. Or, la compréhension du coût énergétique de l’effort fourni lors

d’une épreuve spécifique est indispensable à l’établissement d’un programme d’entraînement et

d’alimentation. Dans l’espèce équine, des études ont été réalisées pour de nombreuses disciplines,

incluant le concours hippique, l’endurance, le polo, les courses de trot et de galop, mais peu de

données existent pour le concours complet, reconnu pourtant comme étant le plus éprouvant des

sports équestres [5]. Il semble nécessaire de se focaliser sur l’épreuve de fond, la plus exigeante en

énergie. Il est en outre important de préciser la difficulté de l’évaluation des besoins dans cette

discipline, en raison du nombre et de la diversité des épreuves.

Avant de déterminer le type d’effort mis en jeu, il convient dan un premier temps de rappeler

les caractéristiques les fibres musculaires intervenant dans l’exercice physique, et le métabolisme

énergétique qu’elles utilisent.

1. Typologie musculaire du cheval

a) Les différentes fibres musculaires

Plusieurs nomenclatures de typologie musculaire ont été proposées selon les espèces et les

méthodes d’analyses mises en œuvre (typage histoenzymologique, par électrophorèse ou

immunologique). La notion de muscle à fibres rouges ou blanches n’est pas applicable chez le

cheval, car de la myoglobine est présente dans toutes les fibres, les colorant ainsi en rouge.

En revanche, la classification fondée sur la révélation de l’activité enzymatique de la myosine

ATPase a été largement adoptée en physiologie de l’exercice. On distingue donc quatre types de

myosine, une lente (I) et trois rapides (IIA, IIB, IIC), étroitement liés au type métabolique de la

fibre : aérobie (I), anaérobie (IIB), ou mixte (IIA, IIC). Chaque type se distingue donc des autres

par ses propriétés contractiles et métaboliques. Tout muscle comporte un mélange de ces

différents types dans des proportions variables selon sa fonction.

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36

Les fibres I ont une vitesse de contraction trois fois plus lente que les fibres rapides, et un

temps de relaxation cinq fois plus long. Elles développent une force maximale inférieure, mais la

répétition des contractions peut durer plus longtemps sans apparition du phénomène de fatigue

(baisse de la force de contraction). Le métabolisme est exclusivement aérobie et consomme plus

particulièrement les acides gras. En outres, elles possèdent une forte concentration en

myoglobine, une densité élevée en mitochondries, et bénéficient de la présence de nombreux

capillaires en leur périphérie.

Il existe des muscles très riches en fibres lentes, comme le muscle Masséter de la joue (100%

de fibres lentes), qui doit se contracter pendant de longues heures pour permettre au cheval de

mâcher le fourrage, ou encore le diaphragme (environ 80% de fibres lentes). Ce type de fibres

assure le travail d’endurance, qui nécessite des contractions répétées de faible puissance sur une

longue durée [6].

Les fibres rapides, quant à elles, sont capables de délivrer des contractions puissantes pendant

une durée plus limitée. Les muscles locomoteurs du cheval en sont très riches, avec environ 80%

de fibres IIA + IIB, contre seulement 40% chez l’homme, pour le muscle fessier moyen.

Les fibres IIA sont à la fois rapides et dotées d’un métabolisme énergétique aérobie utilisant

principalement le glycogène. Elles possèdent presque autant de mitochondries, de myoglobine et

de capillaires que les fibres lentes. Ce sont donc des fibres rapides capables de soutenir un

exercice musculaire de résistance, avec des contractions de forte puissance pendant quelques

minutes.

La puissance de contraction des fibres IIB, plus importante encore, est associée à une

production rapide d’ATP par des voies métaboliques anaérobies. Ces fibres apparaissent claires

car elles sont bien moins riches en myoglobine. Leur surface (en coupe transversale) est plus

grande, et elles consomment essentiellement du glycogène par la voie de la glycolyse anaérobie

aboutissant à la production d’acide lactique. Ces caractéristiques leur permettent de fournir des

contractions très puissantes, mais durant quelques dizaines de secondes seulement [6].

Les fibres IIC ont des propriétés intermédiaires entre les fibres lentes I et rapides IIA. Elles

n’existent qu’en très faible proportion chez le poulain comme chez l’adulte [7, 8], et ne

représenteraient en fait qu’une forme transitoire de fibre possédant à la fois des chaînes de

myosine rapide et lente. En effet, dans le cas de nécrose musculaire succédant à une myosite, leur

nombre augmente comme si elles étaient un stade de maturation obligatoire entre la cellule

indifférenciée et la fibre musculaire spécialisée [6].

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37

Le muscle peaucier du grasset (Cutaneo troncis) est constitué à 98,5% de fibres rapides. Il permet

d’agiter vivement le pli du grasset pour chasser les insectes.

Les muscles locomoteurs, quant à eux, ont des compositions intermédiaires entre les deux

extrêmes que représentent le muscle peaucier du grasset et le Masséter. Parmi eux, le semi-

tendineux, le vaste latéral de la cuisse et le fessier moyen (Gluteus medius) sont les plus riches en

fibres rapides, alors que le muscle tenseur du fascia lata contient environ 70% de fibres lentes [6,

9].

Plusieurs études ont montré que la répartition des types de fibres n’était pas homogène à

l’intérieur d’un muscle. Par exemple, le fessier moyen comporte davantage de fibres lentes à

l’intérieur qu’en périphérie, alors que les fibres rapides IIB sont présentes en plus grande

proportion à la périphérie, et les fibres IIA sont réparties de façon plus homogène en profondeur

[10, 11].

Le tableau 11 résume les propriétés de chaque type de fibres existant chez le cheval.

Contraction Lente Rapide

Myosine I IIA IIB IIC

Vitesse de

contraction 99 à 110 ms 40 à 88 ms

Surface des

fibres*

Endurance +++ ++ + ++

Métabolisme

oxydatif +++ acides gras ++ + ++

Glycolyse ++ +++ +++ glycogène ++

Capillaires,

myoglobine,

Mitochondries*.

* Les surfaces des fibres et la quantité de capillaires périphériques sont schématisées. L’intensité du gris est proportionnelle à la quantité de myoglobine et de mitochondries.

Tableau 11 : Caractéristiques des différents types de fibres musculaires (D’après BARREY, 1993 [6])

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38

b) Principaux facteurs de variation de la typologie musculaire

� La génétique

Chez le cheval, aucune étude sur l’influence du génotype n’est encore disponible, à cause des

analyses histologiques très lourdes à mettre en œuvre. L’influence de la race sur la typologie

moyenne de certains muscles locomoteurs a en revanche été démontrée à plusieurs reprises.

Ainsi, le fessier moyen (muscle de référence le plus étudié) des races de courses telles que le Pur-

sang est mieux pourvu en fibres rapides que celui des races endurantes (trotteurs, chevaux de

chasse, par exemple [12]), plus riche en fibres lentes [6].

� Le sexe et l’âge

Seules les proportions en fibres rapides sont dépendantes du sexe. En effet, les juments ont un

rapport en fibres IIA/IIB plus faible, des surfaces de fibres IIA moins importantes, et des

surfaces de fibres IIB plus étendues que les étalons (toujours pour le fessier moyen) [7, 8].

Plusieurs travaux ont été réalisés afin de mettre en évidence l’influence de l’âge sur les fibres

musculaires, en particulier pour le cheval en croissance après 1 an. Si des modifications ont bien

été observées (diminution du nombre de fibres IIB, augmentation de la quantité de fibres IIA, et

légère augmentation de la proportion de fibres I), il a néanmoins été impossible de les attribuer à

l’âge plutôt qu’à l’entraînement [6-8].

� L’entraînement

Plusieurs études ont rapporté des effets significatifs du travail d’entraînement sur la

composition en fibres musculaires de certains muscles, comme le fessier moyen. Généralement,

les modifications dépendent de la nature, de l’intensité et de la durée cumulée du travail, ainsi que

de l’âge du sujet entraîné [6].

Tous les travaux, menés sur le galopeur [13], sur des chevaux Arabes et Andalous, ou encore

sur le poney [14], ont montré que l’entraînement, s’il est suffisamment intense, accroît la

proportion de fibres rapides aéro-anaérobies IIA au détriment des fibres anaérobies IIB.

Parallèlement, la surface relative des fibres IIA augmente. La transformation du type de myosine

semble être le processus majeur du changement de typologie, et se dérouler toujours dans le

même sens : IIB � IIA � IIC � I. Le muscle devient donc plus adapté à fournir un travail de

puissance moyenne tout en étant moins fatigable. Au contraire, il paraît impossible, dans les

conditions physiologiques normales, de gagner de la puissance au détriment de la fatigabilité en

provoquant des transformations des fibres lentes en fibres rapides. La proportion de fibres

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rapides (IIA+IIB) n’est donc pas ou peu influençable par l’entraînement, ce qui suggère que

l’aptitude musculaire à fournir un effort de grande puissance a davantage une origine génétique

que la capacité à effectuer un effort d’endurance [6].

Nous allons maintenant étudier la nature des efforts fournis lors d’une épreuve de fond, et

donc préciser les types de fibres musculaires mises en jeu.

2. Nature des efforts lors de l’épreuve de fond

D’après une étude d’AUVINET et al. (1989) [4] menée sur plusieurs concours de haut niveau,

lors du cross, les fréquences cardiaques maximales sont très élevées, variant de 190 à 220

battements par minute (bpm), avec une moyenne de 199 bpm. Lors du steeple, les valeurs sont

très légèrement supérieures, allant de 206 à 228 bpm. Les parcours routiers, quant à eux, se

caractérisent par des fréquences cardiaques relativement stables comprises entre 114 et 160 bpm,

avec une moyenne autour de 130 bpm pour les deux routiers. Ces résultats varient en fonction de

la difficulté et de la longueur des parcours, mais ils sont malgré tout assez homogènes lorsqu’on

compare plusieurs études entre elles [4, 5].

L’analyse de l’évolution des valeurs de la lactatémie a permis de démontrer que le seuil

anaérobie (lactatémie > 4 mmol/L [15]) est atteint au cours d’une épreuve de cross-country. Au

repos, elles sont toujours basses (0,23 mmol/L en moyenne), et trois minutes après la fin du

cross, elles sont très élevées et variables, avec en outre des différences marquées selon la

compétition suivie. AUVINET et al. rapportent des valeurs moyennes autour de 10 mmol/L [4],

ce qui ce rapproche des résultats de ROSE et al. (1980), se situant vers 8 mmol/L [16], et

concorde aussi avec les données d’AMORY et al. (1993) (entre 10 et 15 mmol/L) [5]. La grande

variabilité observée pour ce paramètre s’explique aussi par la configuration géographique du

parcours, les conditions climatiques, les caractères génétiques du cheval, son état d’entraînement

et les sollicitations du cavalier (qui s’expriment globalement par les vitesses moyennes du

parcours). Les valeurs de la lactatémie à la fin du second routier sont généralement basses, autour

de 1,5-2 mmol/L, et confirment son intérêt en tant que phase de récupération active après le

steeple [4, 16].

Les figures 1 et 2 présentent deux exemples de tracés des fréquences cardiaques et quelques

mesures de lactatémie lors d’une épreuve de cross simple et d’une épreuve combinée (avec

routiers et steeple) [4].

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40

Ainsi, au cours de l’épreuve de fond de concours complet d’équitation, le cheval de sport est

amené à solliciter ses trois filières énergétiques : aérobie (lactatémie < 2 mmol/L), aéro-anaérobie

(zone transitionnelle : 2 < lactatémie < 4 mmol/L) et anaérobie (lactatémie > 4 mmol/L) [15,

17]. A chaque saut d’obstacle, la rapidité de l’action et l’intensité du geste sportif mettent à

contribution la filière anaérobie alactique (mise en jeu des fibres musculaires de type IIB à

contractions rapides développant des forces élevées pendant une courte durée [6]). L’existence

d’un taux de lactatémie en fin de cross supérieur à 8-10 mmol/L confirme la participation

importante des sources d’énergie anaérobie lactique (mise en jeu des fibres musculaires de type

IIA à contractions rapides mais aéro-anaérobies [6]). Enfin, la durée même du cross, de 7 à 14

minutes, avec une fréquence cardiaque moyenne de 200 bpm, nécessite l’implication majeure de

la filière aérobie [4] (mise en jeu des fibres musculaires de type I, à contractions lentes mais

capables de se contracter un grand nombre de fois avec une force modérée [6]).

L’évolution actuelle du concours complet tend à réduire la phase aérobie de l’épreuve de fond,

dont les routiers faisaient partie intégrante, mais aussi la phase anaérobie alactique, avec la

suppression du steeple. Malgré ces modifications, l’effort du cross en lui-même demeure mixte,

d’après les résultats évoqués ci-dessus.

[La] = Valeur de la lactatémie (mmol/L) lors de la prise de sang effectuée au temps t (flèche)

Figure 1 : Tracé des fréquences cardiaques et lactatémies lors d’une épreuve de cross simple (CCE Le Chambon) (D’après AUVINET et al., 1989 [4])

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41

[La] = Valeur de la lactatémie (mmol/L) lors de la prise de sang effectuée au temps t (flèche)

Figure 2 : Tracé des fréquences cardiaques et lactatémies lors d’une épreuve de fond combinée (CCI Saumur 1988) (D’après AUVINET et al., 1989 [4])

3. Intérêt de la récupération active

Nous avons étudié l’évolution de la lactatémie durant le cross lui-même, à travers plusieurs

études sur l’évaluation de l’effort. Nous n’avons néanmoins pas abordé le devenir de ces lactates

après l’épreuve. Comme il existe très peu de données, AUVINET et al. (1991) [18] ont effectué le

suivi sanguin de ce paramètre lors du championnat de France de Fontainebleau (catégorie Pro 2,

octobre 1990). Les prélèvements ont été effectués 5, 20, 30, 60 et 120 minutes après la fin du

cross. Au bout de 5 minutes, la lactatémie moyenne était de 11,6 mmol/L. Les résultats à 20, 30,

60 et 120 minutes ont mis en évidence le caractère prolongé de cette élévation, et ce pendant une

durée nettement supérieure à 30 minutes après une épreuve combinée (moyenne supérieure à 4

mmol/L à 30 minutes, de 2 mmol/L à 60 minutes et d’environ 1 mmol/L encore à 120 minutes).

Lors d’une première épreuve de cross interne à l’Ecole Nationale d’Equitation (de 2500 m à

une vitesse théorique de 450 m/min), la lactatémie a été mesurée 2 et 20 minutes après la fin du

cross, la moitié des chevaux effectuant une récupération active immédiate au trot (RAi), et l’autre

moitié réalisant une récupération traditionnelle au pas dite passive (RP). A l’issue du cross, les

lactatémies moyennes étaient de 10,2 mmol/L en RAi et de 11,3 mmol/L en RP (les deux

groupes étaient statistiquement comparables, leurs variances étant semblables). Les chevaux

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42

effectuant une RAi présentaient, au bout de 20 minutes, une lactatémie moyenne de 2,7 ± 1,6

mmol/L, alors que ceux réalisant une RP se retrouvaient avec une lactatémie moyenne de 6,1 ±

4,5 mmol/L. La différence est hautement significative (t de Student = 2,4).

Néanmoins, si proposer une récupération active immédiate après l’épreuve ne présente pas de

réel risque ostéo-articulaire suite à un cross simple, la sollicitation de l’appareil locomoteur lors

d’une épreuve combinée est telle qu’elle entraîne des réticences de la part des cavaliers pour

accepter une telle pratique. C’est pour cette raison qu’AUVINET et al. (1991) [18] ont étudié

l’intérêt d’une récupération active différée de 10 minutes après une seconde épreuve de cross

interne à l’Ecole Nationale d’Equitation. Les résultats n’ont malheureusement pas permis de

conclure car la lactatémie post-exercice était insuffisamment élevée (entre 4 et 5 mmol/L), ne

justifiant pas une récupération active.

L’importante production de lactate musculaire pendant l’effort de cross chez le cheval de CCE

est à l’origine d’une lactatémie élevée et prolongée, incompatible avec une bonne récupération

musculaire nécessaire pour aborder dans de bonnes conditions la dernière épreuve de saut

d’obstacles. Ce problème peut donc être résolu par la récupération active de 10 à 20 minutes

immédiatement après la fin du cross pour une épreuve simple, ou après quelques minutes de pas

pour une épreuve combinée [18].

4. Comparaison avec l’effort de concours hippique

A la différence de l’effort de cross-country, celui de concours hippique ne dure que deux

minutes environ, à une vitesse bien inférieure. BARREY et al. (1992) [19] ont mesuré, à un niveau

international, une fréquence cardiaque moyenne de 206 bpm en fin de parcours, pour une

lactatémie moyenne de 3,25 mmol/L. Toutes catégories confondues (internationales,

professionnelles et amateurs), les résultats sont pour la fréquence cardiaque de 190 bpm en

moyenne et 4,14 mmol/L pour la lactatémie. Cette valeur est étonnamment faible, sachant que la

filière anaérobie est fortement impliquée dans l’effort de saut. Le déplacement entre les obstacles

est néanmoins assuré par le métabolisme aérobie ; il n’y a que très peu de lactate musculaire

produit pour effectuer cet effort tant que la vitesse du galop ne dépasse pas 500 m/min. A

chaque prise d’appel, le recrutement des fibres musculaires rapides (de type IIA et IIB [6]) dotées

d’un métabolisme anaérobie prédominant produit du lactate musculaire en petite quantité car

l’effort de puissance est bref. Ce lactate diffuse alors dans le muscle où il est en partie réutilisé

(métabolisé) par des fibres musculaires très sollicitées. Une autre partie (celle dosée) atteint les

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43

capillaires sanguins et passe dans le sang veineux. On peut modéliser ce mécanisme en disant que

le cheval est en récupération active entre chaque obstacle, puisqu’il reconsomme son lactate

musculaire en galopant à vitesse modérée. Ce schéma est à nuancer selon le type de parcours,

puisque un barème au chronomètre va inciter le cavalier à la vitesse [19]. ART et al. (1990) [20]

ont rapporté des résultats tout à fait différents des précédents : à la fin d’une épreuve du

championnat belge junior, sur 9 chevaux prélevés, la lactatémie atteignait en moyenne 9,04

mmol/L pour une fréquence cardiaque maximale moyenne de 191,4 bpm. La mise en jeu de la

voie anaérobie ne fait ici aucun doute, soulignant ainsi l’intérêt de privilégier l’amélioration de la

capacité anaérobie à l’entraînement, alors que le cross-country nécessite le travail de toutes les

filières énergétiques.

En conclusion, l’effort fourni lors d’une épreuve de fond de concours complet est hautement

éprouvant, mettant en œuvre toutes les filières énergétiques existantes (anaérobies lactique et

alactique, anaérobie), et nécessitant à ce titre une conduite très spécifique de l’entraînement et de

l’alimentation.

D. Description de l’entraînement d’un cheval de CCE de niveau Pro

L’épreuve de fond du concours complet exige une excellente condition physique, une

préparation insuffisante ou inadaptée des chevaux se sanctionnant souvent par de mauvaises

performances ou l’apparition de problèmes tendineux. Tout comme durant le cross, GALLOUX

et al. (1990) [21] conseillent un programme reposant sur les deux mêmes témoins de l’intensité du

travail, la fréquence cardiaque et la lactatémie, afin de suivre précisément la condition physique et

d’ajuster l’intensité de l’entraînement. Pour répondre aux besoins de ce type de compétition, le

cheval doit disposer d’une bonne puissance maximale anaérobie et d’une forte capacité aérobie

pour maintenir une vitesse élevée pendant plus de 10 minutes sans élévation brutale de la

lactatémie.

La planification de l’entraînement utilisée, indiquée dans le tableau 12, est comparable aux

programmes employés chez l’athlète humain. Un cheval qui n’a pas de problème de santé suit

deux macrocycles par an. Le second ne dure que trois ou quatre mois, mais il est néanmoins

déconseillé de réduire exagérément la phase d’endurance générale.

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44

Phases du programme Durée

1 Remise au travail

2 Endurance générale

3 Endurance spécifique

4 Entretien

5 Préparation terminale

6 Désaturation

7 Compétition = Objectif

8 Récupération

9 Restauration

15 jours à 1 mois

6 à 8 semaines

4 à 6 semaines

Jusqu’à 3 à 4 mois

3 à 4 semaines

15 jours

8 à 15 jours

1 mois

Tableau 12 : Différentes phases du programme d’entraînement qui constituent un macrocycle (D’après GALLOUX et al., 1990 [21])

La figure 3 présente l’évolution de la fréquence cardiaque et de la lactatémie tout au long d’un

macrocycle, montrant indirectement les dépenses énergétiques à l’entraînement. Pour réaliser ce

suivi, l’entraîneur dispose d’un cardiofréquencemètre et d’un analyseur de lactate portable.

Figure 3 : Suivi de la fréquence cardiaque et de la lactatémie tout au long d’un

macrocycle (D’après GALLOUX et al., 1990 [21])1

1 La qualité d’impression de certains éléments de l’article rend leur lecture difficile, mais n’empêche pas la

compréhension globale de la figure.

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1. La phase d’endurance générale

La phase d’endurance générale est commencée durant l’hiver. Le cheval réalise un travail dont

l’intensité est assez élevée pour préparer convenablement les cycles suivants de travail intense.

GALLOUX et al. [21] recommandent la pratique du trot en terrain varié et du galop lent à 400

m/min pendant 30 minutes. La fréquence cardiaque atteint généralement 130 à 140 bpm. Le

trotting (30 à 60 minutes au trot lent sur terrain plat), souvent utilisé par les cavaliers, est de trop

faible intensité (FC = 100 bpm) pour être utile, et nuisible si pratiqué sur le macadam. Puisant

dans les réserves lipidiques, ce type d’exercice assèche les chevaux, ce qui est parfois confondu

avec de la condition physique.

2. Les épreuves d’effort

Une épreuve d’effort sépare la phase d’endurance générale de la suivante, afin d’évaluer la

condition de départ du cheval et préciser l’intensité optimale de travail pour l’objectif de la

compétition. La fréquence cardiaque FC4 correspond à la lactatémie seuil de 4 mmol/L. Cette

valeur individuelle personnalise l’entraînement de chaque cheval.

3. La phase de capacité aérobie (endurance spécifique)

Le cheval réalise en alternance, tous les trois à quatre jours, un travail au « galop en distance »,

qui apporte stabilité et harmonie des résultats, ou par intervalle, qui permet efficacité et souplesse.

Ces deux procédés autorisent le choix de l’effet recherché, un grand volume de travail, et

privilégient les phases de mise en route et de récupération immédiate.

Une bonne préparation doit de préférence comprendre un peu de travail en distance pour

préparer la compétition. En effet, on observe souvent une élévation de la lactatémie finale

lorsque le cheval réalise pour la première fois cet enchaînement. Il semble néanmoins que le

cheval accepte plus facilement le travail par intervalles, moins lassant. Il reprend le trot sans effort

entre les séries, et se donne sur les galops. La durée optimale de récupération entre les séries est

estimée à la moitié de la durée du galop, pour être suffisante sans être complète.

Cette phase dure 6 semaines pendant le premier macrocycle et peut être réduite à quatre pour

le second. Elle s’achève par une épreuve de sélection de début d’année. Un cheval ainsi préparé

montre une lactatémie qui augmente peu après une compétition simple.

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4. Poursuite du développement (entretien)

La phase d’entretien a pour objectif une épreuve combinée, plus exigeante. On recherche une

adaptation à la durée et à la vitesse, en vue du steeple et d’un cross une fois et demi à deux fois

plus long qu’auparavant. C’est donc un nouveau cycle de développement de la capacité aérobie,

séparé du précédent par une période obligatoire de travail modéré, pendant laquelle le cheval

réduit son niveau de fatigue et reconstitue les ressources énergétiques entamées. L’adaptation à la

distance est obtenue par une augmentation du volume de travail qui peut atteindre jusqu’à une

fois et demi la distance de course, répartie sur trois ou quatre séries.

Un entraînement bien conduit permet au cheval de réaliser un exercice de longue durée à

vitesse élevée sans excès de fatigue.

5. La préparation terminale

Les chevaux entraînés de cette manière se révèlent très brillants à l’entraînement ou dans les

compétitions où ils n’ont pas à se dépasser. Par rapport à leurs congénères moins entraînés, ils se

sont confrontés à moins de difficultés dans les épreuves de sélection.

Comme précédemment, cette phase se situe à la suite d’un cycle d’intensité modérée, pendant

lequel on réalise une épreuve d’effort ainsi qu’un bilan sanguin, afin de vérifier que le cheval a

parfaitement supporté le travail précédent, et qu’il est apte à le poursuivre sans désaturation (Cf.

paragraphe suivant). Bien que l’expérience des auteurs soit limitée, il semble qu’une vitesse de 700

m/min (FC comprise entre 180 et 200 bpm) soit la mieux adaptée. La durée des séries est de 1 à

2 minutes, et la récupération de même durée que la série précédente. Ce type de séance peut être

renouvelé une ou deux fois à la suite lors d’une journée, ou mieux, en y intercalant une séance

d’intensité modérée (10 à 15 minutes à FC2 = fréquence cardiaque correspondant au seuil de 2

mmol/L de lactatémie, mesurée pour chaque cheval).

6. La désaturation

Les méthodes d’entraînement proposées jusqu’à celle décrite ici tendaient à espacer les séances

de travail énergétiques pour éviter l’accumulation de la fatigue, avec l’inconvénient de limiter le

cumul des progrès. L’optique de GALLOUX et al. [21] est différente, car elle recherche le

rapprochement des séances tout en tenant également compte du travail spécifique des autres

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disciplines (dressage et saut d’obstacles). Il est néanmoins nécessaire d’arrêter les microcycles

intenses 15 jours à 3 semaines avant l’épreuve de fond.

L’objectif d’un cycle de désaturation est d’abaisser le niveau de fatigue tout en maintenant le

niveau d’aptitude. Si le cheval ne donne pas de signe de saturation (surélévation de lactatémie, de

fréquence cardiaque, ou encore fatigue physique visible), l’intensité est maintenue à FC4, mais la

durée totale des séances par intervalles est réduite à un maximum d’une fois la distance de

course ; dans le cas contraire, le cheval réalise tous les trois jours une séance de galop de 10 à 15

minutes à FC2, jusqu’à 48 heures avant l’épreuve. Cette intensité est indispensable pour le

favoriser la récupération tout en maintenant une sollicitation utile du métabolisme anaérobie et de

la glycogenèse.

7. Le suivi de l’entraînement

Chaque séance est conduite par la lecture de la fréquence cardiaque (à l’aide d’un

cardiofréquencemètre), et le dosage de la lactatémie permet de suivre l’entraînement et de

déterminer les paramètres de la séance à venir (figure 4). Le tableau 13 résume quant à lui les

valeurs des différents paramètres intervenant dans chaque phase de l’entraînement.

Figure 4 : Exemple d’enregistrement de la fréquence cardiaque au cours d’une séance

d’entraînement en capacité aérobie (D’après GALLOUX et al., 1990 [21])

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Caractéristiques Par intervalles En distance

Type

Intensité

Durée des séries

Récupération

Nb de séries

Charge max.

Récupération finale

Fréquence

Capacité aérobie

FC4

3 à 5 minutes

1 à 2 minutes trot

3 à 4

1,5 durée cross

10 à 15 min. trot

Tous les 3-4 jours

P max. aérobie

V200*

1 à 2 minutes

1 à 2 minutes trot

3 à 6

1,5 durée steeple

15 minutes trot

Endurance générale

FC2

10 à 15 minutes

10 à 15 min. trot

Tous les 3 jours

Distance

FC4

7 à 8 minutes

¾ durée cross

Tous les 3-4 jours

*V200 = Vitesse correspondant à une fréquence cardiaque comprise entre 180 et 200 bpm.

Tableau 13 : Caractéristiques des quatre sortes de séances de travail (D’après GALLOUX et al., 1990 [21])

8. Conclusion

Grâce à ces techniques, il est désormais possible de réaliser un véritable suivi de l’entraînement

[21]. Ce modèle est néanmoins très strict et contraignant, donc loin d’être largement utilisé. En

effet, une autre étude menée par SERRANO et al. (2002) [22], qui a mesuré les fréquences

cardiaques et lactatémies durant l’entraînement et la compétition, a permis de montrer que sur les

treize chevaux d’élite de CCE considérés, un seul atteignait les mêmes niveaux à l’entraînement

que durant l’épreuve. L’intensité des efforts fournis lors de la préparation était donc en majorité

bien inférieure à celle de la compétition, suggérant que de nombreux chevaux de CCE ne seraient

ni correctement ni suffisamment entraînés.

Cet exemple de gestion de l’entraînement donne malgré tout une idée de ce que peut être la

préparation physique d’un cheval de concours complet à haut niveau, et montre ainsi qu’il est

indispensable d’optimiser l’alimentation de ce grand sportif, au vu des fortes dépenses

énergétiques mises en œuvre. Nous allons donc rappeler les besoins nutritionnels du cheval de

sport, pour pouvoir ensuite les comparer avec les apports réellement pratiqués par les entraîneurs.

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II. BASES THEORIQUES DE L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE SPORT

Le cheval n’a pu survivre à l’état sauvage, face aux carnivores qui l’entouraient, que par sa

résistance, sa vigilance, sa réactivité, et sa vitesse de fuite. Ainsi, c’est un animal inquiet, très

nerveux, sans cesse sur le qui-vive, et d’une grande sensibilité aux stress.

En outre, son régime herbivore est associé à un comportement alimentaire et des particularités

digestives (de monogastrique) qui le distinguent des ruminants, par une régulation de sa

consommation de fourrage, sa vitesse de consommation et ses préférences alimentaires [23].

Il convient donc d’adapter avec beaucoup d’attention les techniques alimentaires en fonction

de ces particularités. En effet, l’alimentation influence l’hygiène mentale, digestive et métabolique

du cheval [23, 24].

De plus, le concours complet est une discipline particulièrement exigeante d’un point de vue

énergétique, et le rationnement doit a fortiori être élaboré avec soin, en fonction des

caractéristiques des efforts demandés.

A. Comportement alimentaire du cheval

1. Régulation de la consommation volontaire

Contrairement aux ruminants, qui régulent leur ingestion en fonction du volume de la ration,

le cheval possède une capacité à adapter sa consommation volontaire de fourrage. Ainsi, il est

capable de pallier une baisse de digestibilité des aliments par une augmentation de la

consommation afin de couvrir ses besoins énergétiques, et peut, de cette façon, produire

davantage de crottins, tandis que les ruminants possèdent un quota fécal. Ces différences

s’expliqueraient par l’évolution, au cours de laquelle l’espèce équine aurait rencontré des périodes

d’opulence fourragère lui permettant le gaspillage, ce qui l’aurait habituée à une abondante

consommation tout en supportant une digestion médiocre. A l’opposé, les ruminants se seraient

développés lors d’ères de pénurie de fourrages de qualité. Ils devinrent donc économes en

conservant une bonne digestibilité, quitte à abaisser le niveau de consommation volontaire. Le

cheval présente ainsi, malgré des facultés digestives inférieures, une meilleure aptitude à valoriser

les pâturages maigres [23].

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50

Il ne faut néanmoins pas abuser des cette capacité d’adaptation. Le cheval nécessite, outre de

grandes surfaces de pâturage, l’apport de compléments, de fourrages et/ou de concentrés, et de

l’eau de qualité. Il présente enfin moindre résistance aux intempéries.

La régulation de la consommation volontaire se traduit, dans les chiffres, par 2 Kg de matière

sèche (MS) par 100 Kg de poids vif (PV) à l’entretien, jusqu’à 3 Kg MS par 100 Kg PV en phase

de forte production, telle que le travail intense qui nous intéresse tout particulièrement dans cette

étude [23].

2. Vitesse de consommation

Le cheval ingère de l’herbe pendant en moyenne 10-12 heures par jour, voire jusqu’à 14-16

heures. C’est donc un « consommateur lent ». Ainsi, au pâturage, les 2/3 de son temps sont

consacrés à la prise alimentaire [23].

Au box, lorsque des fourrages, tels que le foin, constituent encore la majorité de la ration, la

consommation dure encore environ 10 heures par jour. Naturellement, s’il en a la possibilité, le

cheval préfère répartir sa prise alimentaire journalière sur une dizaine de petits repas (jusqu’à 12),

espacés de 3 à 5 heures, avec au minimum 1/3 de l’ingestion durant la nuit. L’ingestion d’un Kg

de foin de qualité moyenne nécessite 3000 à 3500 coups de mâchoire et 40 minutes, car le cheval

effectue une mastication très complète. Ainsi, les besoins d’entretien sont couverts en un

minimum de 6 à 7 heures de prise alimentaire. Rappelons que les fibres, présentes dans les

fourrages, demeurent le diluant majeur de la ration, et ont une influence fondamentale sur la

durée de l’ingestion, car les chevaux peuvent en consommer beaucoup, et les mastiquent

longtemps. Elles sont donc essentielles pour maintenir l’équilibre psychologique des chevaux, qui

sont des animaux nerveux, ayant besoin d’occuper leur temps libre [23, 24].

Le comportement alimentaire, face à des aliments concentrés, tels les granulés industriels, est

totalement différent. En effet, autant le cheval prend beaucoup de temps pour ingérer du foin,

autant il peut se montrer très (voire trop) glouton face à des granulés. Ainsi, la consommation de

6 à 7 Kg de granulés ne prend qu’environ 1 heure par jour (6 à 9 minutes par Kg). On comprend

alors aisément que si l’on nourrit exclusivement un cheval au box avec des concentrés du

commerce, ce dernier sera livré au désœuvrement et à l’ennui, et plus facilement sujet à des

troubles digestifs (transit irrégulier, coliques, obstructions œsophagiennes, maldigestion…) ou du

comportement (pica, mélancolie, tics…). Les nouveaux aliments industriels dits « floconnés »,

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très à la mode depuis quelques années, augmentent le volume de la ration et donc le temps

d’ingestion. Le traitement hydrothermique qu’ils ont subi favorise en outre la digestion de

l’amidon. Il n’existe qu’un seul inconvénient au floconnage des céréales : le risque accru de

gonflement du contenu gastrique lorsque l’abreuvement n’a lieu, par erreur, qu’après le repas.

Le poney est un consommateur encore plus lent que le cheval (80 min par Kg de foin, et 40-

50 minutes par Kg de concentré). Cette prudence le rend moins sujet aux intoxications et aux

indigestions [23].

Pour limiter la gloutonnerie des chevaux, et afin de d’assurer l’équilibre digestif du cheval, il

convient de fractionner les repas de concentrés en de nombreux petits repas quotidiens [23, 25].

Il existe aussi des ruses permettant de réduire la vitesse de consommation, et ainsi d’éviter

l’apparition, entre autres, de « bouchons », comme l’ajout de gros cailloux dans la mangeoire, ou

encore le mélange du fourrage haché aux granulés, par exemple [23].

On considère que l’apport de fourrage ad libitum reste la solution idéale, même en présence de

concentrés contenant le taux optimal de cellulose. WOLTER propose, s’il est impossible de

fournir à un cheval du foin ou de la paille à volonté, d’assurer une durée de mastication d’au

minimum 4 à 5 heures par jour. Cela se traduit souvent par plusieurs repas de concentrés (au

maximum 5 Kg par jour en moyenne) prenant au total 1 heure par jour, et un ou deux repas de

foin (ou de bonne paille), correspondant à environ 5 Kg par jour et par cheval. Ces chiffres sont

néanmoins approximatifs, et servent uniquement à donner un ordre d’idée. Il est nécessaire de les

adapter à chaque cas, en fonction du temps passé au pré ou au paddock, du type de litière, du

tempérament du cheval, de son activité… [23, 24, 26].

B. Particularités de la digestion des équidés

1. Particularités anatomiques du tube digestif

L’estomac du cheval est de petit volume (15 à 18 L), ne représentant que 4 à 10% du volume

total du tube digestif. Il ne se remplit en moyenne qu’aux 2/3, et possède donc une contenance

fonctionnelle proche de 10-12 L [23, 25].

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L’intestin grêle constitue 20 à 30% du volume total, répartis entre le duodénum (1 m) et le

jéjuno-iléon (20 m). Il est le siège d’une activité enzymatique intense, et c’est le site de

l’absorption du glucose, des acides aminés, des acides gras et des vitamines liposolubles [25].

Le gros intestin est divisé en quatre parties, le caecum, le colon replié, le colon flottant et le

rectum. Son volume total est évalué en moyenne à 140 L chez les chevaux, et représente près de

60% du volume total du tube digestif. Son organisation anatomique permet un ralentissement

important du transit, et facilite ainsi la dégradation microbienne et l’absorption des produits

terminaux résultant de ces fermentations [25]. La flore caeco-colique est représentée par une

population de 5 à 7.109 germes par gramme de contenu digestif, constituée de bactéries

cellulolytiques et protéolytiques [23].

2. Digestion gastrique

Compte tenu de sa faible contenance, l’estomac des équidés se vidange 2 à 3 fois au cours du

repas, (et environ 8 fois par jour car la masse déglutie représente 50 à 70 L quotidiennement [23]),

grâce à de puissantes contractions péristaltiques ; seul le dernier tiers des bols alimentaires

bénéficie donc d’un séjour gastrique suffisamment long (6 à 8 heures) pour subir une attaque

enzymatique efficace (de la pepsine essentiellement) à ce niveau [23, 25, 27]. L’estomac ne joue de

ce fait qu’un rôle mineur dans la régulation du transit intestinal [25].

Il est important de rappeler l’inaptitude du cheval à l’éructation et au vomissement, en raison

de la fermeture automatique du cardia lors de dilatation gastrique, due à la disposition croisée des

fibres musculaires cardiales. Il est donc nécessaire de respecter un ordre précis de distribution,

pour éviter les indigestions et les coliques consécutives à la prise alimentaire. Idéalement, l’eau

devrait être consommée en premier lieu, afin d’éviter le gonflement des aliments et les troubles

pouvant en résulter (elle est cependant en libre service…). Puis viennent les fourrages, qui, s’ils

étaient distribués en dernier, empêcheraient (par leur effet de balayage) la rétention gastrique des

concentrés, et donc l’action de l’acide chlorhydrique et de la pepsine. Enfin, les concentrés sont

distribués en dernier, pour leur permettre un temps de séjour important dans l’estomac [23, 28].

L’action digestive stomacale apparaît clairement comme modérée, et concerne surtout les

céréales ou les aliments industriels, pauvres en cellulose [23, 25-27].

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3. Digestion dans l’intestin grêle

Des contractions puissantes ont lieu en permanence dans l’intestin grêle, assurant la

progression des digesta. La motricité dépend de la durée du repas, donc de la quantité et de la

qualité des aliments distribués. L’ingestion étant en général brève, surtout lorsque l’aliment n’est

pas grossier, le transit ante-caecal d’un repas est extrêmement rapide : de 2 à 6 heures [25, 27].

Néanmoins, l’intestin grêle est le site principal de la digestion, grâce à ses sécrétions

enzymatiques.

Nous allons ainsi présenter les modalités et l’efficacité de la digestion dans l’intestin grêle.

a) Activités enzymatiques

L’intestin grêle reçoit environ 40 litres de salive et 10 à 30 L de suc gastrique par animal et par

jour. Il accueille aussi près de 5 L de sécrétion biliaire (sans stockage via une vésicule, absente

dans l’espèce équine) et 7 L de sécrétion pancréatique, qui sont toutes deux continues, avec une

nette stimulation lors des repas. Il est important de noter la faible activité de l’�-amylase

pancréatique du cheval, par rapport au lapin, au porc, ou même au chien [23]. Ainsi, chez le

cheval athlète, la capacité de digestion de l’amidon peut être saturée lors d’une diminution du

rapport « fourrages/concentrés » nécessitée par l’augmentation des besoins [29], ou lors d’un

moindre fractionnement des repas. En effet, les fourrages stimulent la sécrétion salivaire qui

assure l’hydratation du bol alimentaire et favorise donc le transit [24, 26, 29].

Dans l’intestin grêle, 5 à 7 litres de sucs intestinaux sont sécrétés. Ils sont riches en maltase, en

saccharase, et en glucoamylases qui assurent l’hydrolyse des dextrines [23]. On comprend alors

aisément les facteurs influençant la digestibilité de l’amidon. Ce dernier est composé de deux

types d’homopolymères du glucose, l’amylose, qui peut être hydrolysée à hauteur de 70-100% par

l’amylase, et l’amylopectine, dont 55% seulement peuvent être hydrolysés en glucose. Ainsi, les

proportions de ces deux polymères dans les grains constituent une part variable d’amidon soluble,

qui si elle est importante, facilite l’attaque par les enzymes digestives. Le traitement technologique

des céréales peut aussi sensiblement augmenter leur digestibilité. Ainsi, la digestibilité pré-caecale

du maïs, qui n’excède pas 29,7% avec du grain entier, peut atteindre 80% s’il est expansé [29].

Les productions de trypsine et de lipase sont a priori suffisantes pour assurer la digestion des

protéines et des lipides [23].

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b) Efficacité de la digestion dans l’intestin grêle

L’intestin grêle est le site majeur de la digestion des protéines, de l’extractif non azoté, des

matières grasses, des minéraux et des vitamines (figure 5) [23].

(i) Les protéines

Les protéines sont digérées pour 2/3 d’entre elles en moyenne dans l’intestin grêle (coefficient

d’utilisation digestive de 60-70%). On comprend donc la dépendance des équidés à l’égard de la

qualité des protéines alimentaires, surtout en phase de protéosynthèse intense, comme en

lactation ou encore en croissance. Chez le cheval, le premier acide aminé limitant est la lysine, qui

peut être apporté par le tourteau de soja ou la farine de luzerne, par exemple [30].

L’azote non protéique (l’urée entre autres) est mal valorisé par les équidés, en comparaison

avec les ruminants. En contrepartie, ils se révèlent moins sensibles à l’intoxication par ces

composés, vu qu’ils tolèrent jusqu’à 5% d’urée dans leurs aliments.

(ii) L’extractif non azoté (ENA)

L’ENA représente surtout les glucides hydrolysables par voie enzymatique, comme l’amidon

et les sucres simples. Fractionner les apports de concentrés permet de régulariser le flux duodénal

et le transit intestinal (palliant le piètre rôle accumulateur de l’estomac) au profit d’une meilleure

digestion enzymatique. L’amidon digéré dans l’intestin grêle permet l’absorption de glucose, qui

sera utilisé par l’organisme pour fournir de l’énergie avec un excellent rendement.

Cependant, la part d’ENA qui parvient jusqu’au gros intestin y subit une dégradation

microbienne et de fortes pertes énergétiques sous forme de gaz et de chaleur de fermentation. Si

cette part se révèle excessive, elle expose à des perturbations néfastes de l’activité de la flore

caeco-colique [23].

(iii) Les matières grasses

Au contraire des ruminants, le cheval tolère très bien les matières grasses, jusqu’à 15-20% de la

ration. Leur digestibilité est voisine de 90%, sans altérer celle des autres constituants, mis à part

les constituants pariétaux et la cellulose. Ainsi, les huiles végétales (maïs, tournesol…) sont très

bien assimilées, appétentes, et constituent d’excellentes sources d’énergie. Les lipides étant

résorbés dans l’intestin grêle, donc avant les grandes cuves à fermentations, ils ne perturbent en

rien l’activité de la microflore. Le cheval a en effet une activité lipasique suffisante.

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(iv) Les minéraux

La majorité des minéraux sont en général absorbés dans l’intestin grêle, mis à part le sodium,

le potassium et les ions chlorures. Ceux-ci commandent et accompagnent les mouvements de

l’eau sécrétée avec les sucs digestifs dans l’intestin grêle, et sont donc absorbés avec elle dans le

côlon.

� Le calcium est résorbé à hauteur de 50-70% [31], et quasi exclusivement dans les segments

antérieurs de l’intestin grêle [23]. Sa digestibilité diminue lorsqu’il est sous forme d’oxalate

insoluble, comme dans la luzerne, ou qu’il existe des oxalates solubles (betterave, rhubarbe…),

mais surtout lors d’excès de phosphore, notamment phytique. En revanche, l’inverse ne semble

pas vrai, tant que les apports en phosphore sont suffisants [31]. Les surcharges calciques

diminuent la digestibilité du magnésium et des oligo-éléments, comme le fer, le zinc, le

manganèse, le cuivre et l’iode.

� Le phosphore a une digestibilité réelle proche de 58%, quand il est sous forme de phosphates

bicalciques ou sodique, mais seulement de 29% lorsqu’il est phytique (forme organique complexe

représentant 2/3 du phosphore total contenu dans les grains, les issues de céréales, les graines et

les tourteaux). Il est sécrété sous la forme d’ions phosphates dans la lumière intestinale pour y

tamponner le pH, notamment dans le gros intestin. Son absorption définitive intervient donc

pour une partie dans le côlon. Le phosphate phytique complexe le calcium dans les segments

antérieurs de l’intestin, puis une partie est rendue disponible par la microflore caeco-colique, alors

que le calcium fixé n’a pu l’être. Ainsi les sons, les céréales, et les tourteaux sont à utiliser avec

précaution. Un excès de phosphore réduit également l’assimilation du magnésium et de divers

oligoéléments (zinc entre autres).

� Le magnésium a une digestibilité de 61% dans les fourrages, et 52% dans les concentrés, ce

qui est beaucoup mieux que chez les ruminants.

� Les oligoéléments sont globalement bien absorbés dans l’intestin grêle, sauf en cas d’excès

de calcium. Il faut donc surveiller les rapports Ca/Zn, Ca/Cu, etc. Les phytates ont aussi un effet

délétère sur la digestibilité des oligoéléments, et notamment du zinc.

(v) Les vitamines

Les vitamines liposolubles (A, D, E, K) et hydrosolubles (vitamines B et vitamine C) sont elles

aussi généralement très bien absorbées dans l’intestin grêle [23].

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La figure 5 présente une synthèse de la digestion des différents substrats dans l’intestin grêle.

Figure 5 : Digestion et digestibilité dans l'intestin grêle (en %) (D’après WOLTER, 1999

[23])

4. Digestion dans le gros intestin

Le caecum participe peu à la régulation du transit digestif. En effet, comme sa motricité est

directement liée à son état de réplétion, sa dilatation est consécutive à l’ingestion, et provoque sa

vidange. Le temps de séjour des digesta dans le caecum est très bref (pas plus de 10% du temps

de séjour global dans le tube digestif), surtout si la ration est finement broyée. Son rôle dans la

rétention des produits de la digestion est donc négligeable [25].

L’activité du colon ventral est régulée par la valvule iléo-caecale et la courbure pelvienne du

colon replié. Le colon flottant est le siège d’une forte activité motrice localisée, qui ralentit la

progression des digesta et favorise ainsi la réabsorption d’eau. Les digesta sont retenus sur

l’ensemble du colon entre 12 et 48 heures, en fonction du régime et de la phase (liquide ou

solide). Les particules alimentaires sont en effet triées au niveau colique : les particules grossières

sont ralenties par les replis de la paroi du colon ventral et par ses contractions rétrogrades. La

phase liquide (et les particules fines), est retenue dans le colon dorsal par le péristaltisme

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rétrograde du colon flottant [25]. C’est donc dans cette dernière partie de l’intestin que les digesta

sont retenus le plus longtemps.

Les potentiels fibrinolytiques du caecum et du colon étant comparables, le caecum aurait donc

pour rôle d’inoculer le contenu digestif par la microflore, afin de faciliter la dégradation des parois

dans le colon. Ceci tend à expliquer la fréquence des torsions, occlusions ou obstructions du

colon chez le cheval [23, 25, 29].

Les principaux facteurs de variation du temps de séjour global des particules de fourrage chez

les équidés sont l’animal (espèce, état physiologique et activité physique) et les pratiques

alimentaires (quantités ingérées, nature et composition de la ration). En effet, les particules de

fourrage sont retenues plus longtemps chez l’âne que chez le poney, et encore plus que chez le

cheval. En outre, la gestation, la lactation, et l’exercice accélèrent le transit. Au niveau de

l’aliment, plus la quantité de matière sèche ingérée augmente, plus le transit est rapide, quelle que

soit le type de ration distribuée. De même, plus cette dernière est riche en glucides pariétaux, plus

elle transite rapidement dans le tube digestif. Au contraire, à niveau d’ingestion égal, la diminution

de taille des particules (par hachage, broyage et granulation) augmente le temps de séjour moyen

des digesta [25].

a) Dégradation glucidique

Les amidons non digérés dans l’intestin grêle et les glucides pariétaux sont fermentés en

acides gras volatils (AGV) bien résorbés dans le caecum et le colon. Ces AGV peuvent couvrir

jusqu’à 25-30% des besoins énergétiques chez le cheval (contre 70% chez la vache). Les

principaux AGV sont les acides acétique (70-75% des AGV), propionique (18-23%) et butyrique

(5-7%). L’acide propionique (C3) est le seul capable de fournir du glucose, et semble être

préférentiellement utilisé par les tissus. Il y a donc intérêt à en privilégier la production par

rapport aux autres AGV, par la récolte de fourrages jeunes, le broyage des fourrages, et

l’augmentation de la teneur en amidon de la ration [23, 30]. Cependant, l’excès de C3 qui peut

s’ensuivre augmente les risques d’acidose, et donc de coliques et fourbure. En effet, les particules

fines des concentrés, meilleures sources en amidon, « court-circuitent » le caecum et terminent

donc dans le colon [23, 25, 29]. En outre, l’excès d’acide propionique pousse les chevaux à

rechercher des sources cellulosiques (bois du box) ou à pratiquer la coprophagie.

La digestibilité de la cellulose brute chez le cheval est du même ordre que celle des

ruminants, tant que son taux ne dépasse pas 15% de la ration (pratiquement, le taux doit se situer

entre 15 et 18%) [23, 30].

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b) Reconversion des matières azotées

L’intestin grêle est le site majeur de la digestion azotée, mais environ 30% de l’azote ingéré

parviennent dans le gros intestin. La microflore digestive dégrade cet azote résiduel en acides

aminés puis en ammoniac. Il est indispensable à la croissance microbienne et à l’ensemble de

l’activité de la microflore, en particulier la cellulolyse, et permet la synthèse de protéines

microbiennes de bonne qualité. Néanmoins, l’absorption des acides aminés est infime à ce niveau

du tube digestif, et seul l’ammoniac est absorbé puis transformé en urée dans le foie. Il n’y a donc

pratiquement pas de supplémentation azotée d’origine microbienne chez le cheval.

c) Synthèse des vitamines du complexe B

La microflore du gros intestin réalise une abondante synthèse de l’ensemble des vitamines du

groupe B. Néanmoins, des carences en vitamine B1 ont parfois été soupçonnées dans des

accidents de myoglobinurie paroxystique, et le taux sanguin de vitamine B6 apparaît très faible,

chez le cheval. Les synthèses microbiennes des vitamines B profitent moins aux équidés qu’aux

ruminants, car elles sont faiblement absorbées. Ainsi, une supplémentation peut parfois se

justifier, notamment chez des chevaux de haut niveau [23].

5. Conséquences pratiques

Les pratiques alimentaires jusqu’alors empiriques, telles que la distribution dissociée d’une

quantité minimale de fourrage avant les concentrés, le fractionnement des repas, ou encore la

condensation des fourrages ont clairement prouvé leur intérêt chez le cheval [25].

D’après les caractéristiques de sa digestion, les besoins alimentaires du cheval peuvent

s’apparenter à ceux d’un monogastrique typique [23]. En effet, l’absence de valorisation de l’azote

nom protéique et des synthèses microbiennes oppose les équidés aux ruminants. Ainsi, les

chevaux nécessitent des apports conséquents en énergie et en protéines essentiellement, mais

aussi en minéraux et en vitamines. Nous allons donc maintenant préciser ces besoins, à partir des

données de l’INRA et du NRC.

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C. Evaluation des besoins nutritionnels et apports alimentaires

recommandés du cheval de sport

Il existe beaucoup de systèmes différents pour calculer les besoins nutritionnels des différentes

catégories de chevaux. En effet, outre les races de chevaux et les conditions climatiques qui sont

très variées d’un pays à l’autre, les nutritionnistes expriment les besoins de diverses manières.

Dans tous les cas néanmoins, les équations servant au calcul des besoins énergétiques dérivent de

données issues d’un grand nombre de mesures de digestibilité conduites in vivo chez le cheval ou

les ruminants.

Pour les propriétaires de chevaux désireux de calculer les besoins énergétiques, azotés ou

minéraux de leurs chevaux, ceci peut sembler très complexe, particulièrement pour ceux qui

souhaitent comparer les résultats de leurs calculs avec ceux obtenus dans un pays différent du

leur. Communiquer de telles informations devient encore plus compliqué lorsque les bases

théoriques ayant permis de calculer ces besoins sont différentes. Ainsi, par exemple, les besoins

énergétiques peuvent être exprimés en énergie digestible, en énergie métabolisable ou en énergie

nette selon les systèmes. En outre, ils peuvent être donnés en Mégacalories, en Mégajoules ou en

Unité Fourragère Cheval (UFC).

Il est heureusement toujours possible de convertir des besoins énergétiques exprimés en

énergie digestible en énergie métabolisable, ou en énergie nette, et réciproquement. De même,

des Mégacalories peuvent facilement être converties en Mégajoules ou en UFC.

1. Le « Système standard Européen » (SE)

Ce système est basé sur le système d’expression des besoins énergétiques et azotés développé

en France depuis 1984 pour les chevaux, et réactualisés en 1990. Ce sont donc les besoins

alimentaires évalués et publiés par l’INRA [28] qui représenteront la référence de cette étude, car

ils ont l’avantage d’être assez complets et d’utilisation aisée.

2. Les recommandations du « National Research Council » (NRC 1989)

Le système NRC est utilisé aux USA et dans de nombreux autres pays à travers le monde. Ce

système exprime les besoins énergétiques en énergie digestible et les besoins azotés en protéines

brutes, alors que le SE utilise l’énergie nette et les protéines digestibles [32].

Dans ce chapitre, nous traiterons des besoins du cheval de sport, et plus précisément des

apports recommandés. En effet, si en règle générale, les apports alimentaires doivent couvrir

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exactement les besoins nutritionnels, il n’est pas toujours possible (physiologiquement), ni

souhaitable de les satisfaire intégralement. En pratique, les apports alimentaires sont dans la

plupart des cas supérieurs aux besoins nutritionnels, afin de faire face à la variabilité individuelle,

aux différentes conditions de vie, etc. Ils peuvent néanmoins être inférieurs, pour le cheval

effectuant un travail intense, ne pouvant consommer ponctuellement une quantité suffisante

d’aliments sans risque sanitaire, d’ordre digestif (colique) ou métabolique (myoglobinurie). C’est

pourquoi nous parlerons d’apports alimentaires recommandés, afin de prendre en compte ces

contraintes physiologiques [33].

1. Les besoins en eau

Une source d’eau propre est indispensable aux chevaux. L’eau constitue en effet 68 à 72% du

poids vif, proportion relativement constante ne pouvant souffrir de variations notoires sans

conséquence pour l’organisme. Les besoins minimaux pour tout cheval est la somme des pertes

hydriques corporelles (urine, fèces, transpiration, évaporation pulmonaire et cutanée, sécrétions

de production comme le lait), et d’une composante de croissance pour les jeunes animaux [31].

La quantité d’eau bue peut varier de 20 à 75 L/cheval/jour, en particulier en fonction du

climat, de l’intensité du travail, et surtout de la nature de la ration [28, 31, 34]. En effet, plus cette

dernière est hydratée, moins les chevaux boivent. De façon générale, la quantité totale d’eau

consommée augmente avec la quantité d’aliments ingérée (exprimée en Kg de Matière Sèche).

Notons que lorsque la température ambiante passe de 15 à 20 et 25°C, la quantité d’eau bue

augmente respectivement de 0,3 et 1 L par Kg de matière sèche ingérée.

Il est important de signaler que l’accroissement des besoins hydriques pour les chevaux au

travail est plus important que l’augmentation des besoins énergétiques et azotés [28].

Considérant ainsi qu’un cheval de sport, au travail, est soumis à un régime mixte fourrage -

concentrés (au moins 15% d’aliment concentré), ses besoins en eau sont détaillés dans le tableau

14, en fonction de l’intensité de l’effort.

Etat physiologique Kg d’eau/Kg MS ingérée Kg d’eau/100 Kg PV/jour

Travail léger 3-4 6-7

Travail moyen 4 8-9

Travail intense 4,5-5 9,5-10,5

Tableau 14 : Consommation d'eau de boisson par le cheval de sport à une température ambiante de 15°C (D’après MARTIN-ROSSET, 1990 [33])

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Les niveaux d’intensité de travail seront définis ultérieurement (Cf. paragraphe sur les besoins

énergétiques).

Il est essentiel de souligner le caractère hyperionique de la sueur du cheval, produite en

abondance au cours d’un travail intense (jusqu’à 10 litres à l’heure). En effet, cela provoque un

état de déshydratation hypoionique, suscitant peu la soif. Il est alors recommandé d’apporter des

solutions électrolytiques réhydratantes enrichies en sodium, potassium, glucose, etc. auxquelles il

faut habituer les athlètes, car le cheval présente généralement une soif modérée et une tendance

au refus de boissons inhabituelles [34].

2. Les besoins en matière sèche et « capacité d’ingestion »

La capacité d’ingestion correspond à la quantité d’aliments volontairement ingérée.

Expérimentalement, elle est mesurée en laissant un aliment (un foin de qualité standard) en

libre service : on calcule la matière sèche ingérée (MSI) rapportée au poids vif PV (ou au poids

métabolique PV0,75). On évalue la MSI à 1-3% du poids vif en général. Ainsi, à l’entretien, la

fourchette est de 1,4-1,7% ; au travail, de 1,9-2,7% en fonction de l’intensité, selon les données de

l’INRA.

Intensité du travail NRC (1989) I.N.R.A (1990)

Entretien 1,5-2 1,4-1,7

Léger 1,5-2,5 1,9

Moyen 1,75-2,5 2,1-2,7

Intense 2-3 2-2,4

Tableau 15 : Niveau de consommation en Kg MS/100 Kg PV/jour (D’après MARTIN-ROSSET, 1990 [35], et NATIONAL RESEARCH COUNCIL, 1989 [36])

Cette expression de la « capacité d’ingestion » ne tient pas compte des variations liées à

l’aliment. En effet, un cheval de selle de 500 Kg à l’entretien peut ingérer 60 à 80 Kg d’herbe

jeune (soit 9 à 12 Kg MS), et seulement 12 Kg de foin de pré (soit 10,2 Kg MS).

De plus, la matière sèche ingérée est bien sûr influencée par le poids et la production

(lactation, travail, croissance). Notons qu’elle augmente avec le travail, mais, selon les données de

l’INRA, lorsque l’intensité devient très élevée, elle croît moins rapidement [33].

Il est essentiel d’insister sur le fait que chez le cheval, contrairement aux ruminants, la capacité

d’ingestion précise est inconnue. Il est en effet à ce jour impossible de prévoir la quantité de

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fourrages ingérée à partir de leurs caractéristiques, et donc, de calculer l’ingestion de matière

organique digestible. Des progrès sur la connaissance des mécanismes du contrôle de l’appétit

chez le cheval sont nécessaires. Le travail a d’ores et déjà été réalisé chez les ruminants, mais

apparemment pas encore chez les équidés. Néanmoins, d’après DULPHY et al. (1997) [37], il

semble que pour des chevaux à l’entretien, l’ingestion de fourrages soit relativement constante, et

qu’une moyenne de 2% du poids vif soit assez réaliste pour tous les types de fourrages, exceptées

les pailles (1,1-1,4%).

3. Les besoins énergétiques

La valeur énergétique des aliments est exprimée en UFC. Une UFC correspond à l’énergie

nette (Energie brute moins les pertes fécales, urinaires, sous forme de gaz et extrachaleur) de 0,99

Kg d’orge. Cette valeur a été récemment réévaluée. En effet, jusqu’à présent, elle correspondait à

l’énergie nette d’1 Kg d’orge [28]. Une UFC est aussi dorénavant équivalente à 2250 Kcal

d’énergie nette (EN), pour 2200 Kcal jusqu’en 2004 [38]. Le système français en EN pour le

cheval s’est révélé, selon les études de VERMOREL et al. (1997) [39], plus fidèle à la réalité des

besoins que le système en énergie digestible (ED) utilisé par le NRC. Ce système a permis de

prévoir les valeurs énergétiques des aliments, et donc de calculer les apports alimentaires des

chevaux en additionnant les valeurs UFC de chaque constituant de la ration (en fonction de sa

quantité). Les teneurs en UFC des aliments pour chevaux se trouvent dans les tables de l’INRA

[38, 40].

a) Les besoins énergétiques d’entretien

Les besoins énergétiques d’entretien (BEE) sont donc exprimés en énergie nette, donc en

UFC, à partir de mesures de calorimétrie indirecte [39].

Ils représentent les besoins liés au métabolisme de base et les dépenses d’entretien.

Le métabolisme de base correspond au maintien des grandes fonctions et de l’activité cellulaire

de fond. Il varie linéairement en fonction du poids métabolique (PV0,75), qui traduit mieux la

masse corporelle métaboliquement active.

Les dépenses d’entretien correspondent au coût de la thermorégulation, difficilement

prévisible et dépendant du mode d’entretien, aux dépenses physiques minimales (station debout,

déplacements indispensables), et aux frais d’exploitation des aliments [34].

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Ainsi, les besoins énergétiques d’entretien ont été estimés à 0,084 Mcal EN/Kg de PV0,75

chez le cheval, soit avec 1 UFC = 2,2 Mcal EN, à 0,038 UFC/Kg de PV0,75. Il a été considéré

que les chevaux étaient alimentés avec 75% de fourrages et 25% de céréales [41].

Si l’on considère la nouvelle valeur d’une UFC, cela donne 0,0373 UFC/Kg de PV0,75.

Pour les calculs des besoins d’entretien dans notre étude, nous avons utilisé la formule

suivante, donnée par l’INRA en 1984, sans tenir compte de la nouvelle valeur d’une UFC :

.PV(Kg),,ien)UFC(entret 006021 ��

Cette formule est valable pour les hongres et les juments. En effet, il existe de nombreux

facteurs de variation des besoins d’entretien. Ils varient avec le format, la race (+10 à 30 % pour

les chevaux de sang par rapport à des chevaux lourds) – Cf. figure 6 –, ainsi que le tempérament

(il faut majorer les apports recommandés de 10% pour les chevaux dits « chauds »). La variabilité

individuelle est en outre très importante chez le cheval, qui, contrairement aux espèces de rente,

n’a pas été sélectionné sur son efficacité alimentaire [34]. Le sexe joue lui aussi un rôle : L’INRA

préconise d’ajouter au résultat de la formule ci-dessus 0,4 UFC pour les étalons (hors saison de

monte) de moins de 550 Kg, et 0,5 UFC pour ceux de plus de 550 Kg [35]. Cette donnée a été

prise en compte dans nos calculs.

Les apports énergétiques recommandés par l’INRA à l’entretien s’élèvent donc à 0,84

UFC/100 Kg PV, soit, plus clairement, de 3,9 à 4,8 UFC pour des chevaux de 450 à 600 Kg

PV.

Le NRC utilise les formules en énergie digestible, par rapport au poids vif et non métabolique,

issues des travaux de PAGAN et al. (1986) [42] pour le calcul du métabolisme de base et des

besoins énergétiques d’entretien, soit :

Métabolisme de base : .PV(Kg),,ED(Mcal/j) 02109750 ��

BEE (< 600 Kg) : .PV(Kg),,ED(Mcal/j) 0303751 ��

Cette dernière formule n’étant valable que pour les chevaux de moins de 600 Kg, le NRC

calcule les besoins énergétiques des chevaux de plus de 600 Kg selon :

BEE (> 600 Kg) : .PV²,.PV(Kg),,ED(Mcal/j) 000015003830821 ���

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Figure 6 : Besoins énergétiques d'entretien en fonction du poids vif et du tempérament

racial (D’après WOLTER, 1999 [34])

b) Les besoins et dépenses énergétiques pour le travail

musculaire

La locomotion du cheval entraîne une augmentation des dépenses énergétiques due au travail

des muscles squelettiques et, dans une moindre mesure, à la sollicitation de l’appareil cardio-

respiratoire. Les mécanismes physiologiques impliqués diffèrent en fonction de l’intensité et de la

durée des efforts [17, 35]. En effet, un exercice d’intensité modérée et de courte durée (vitesse

inférieure à 200 m/min, pendant moins de 30 minutes) met essentiellement en jeu les fibres

musculaires de type I [6, 12], utilisant comme source d’énergie les acides gras longs des graisses

corporelles et, dans une moindre mesure, le glucose. Au contraire, les exercices intenses comme

le trot rapide (plus de 400 m/min), ou le galop rapide (plus de 500 m/min : cross-country,

courses de galop) impliquent une consommation d’oxygène supérieure aux apports sanguins [35],

qui met en jeu des fibres musculaires différentes, dites de type II (A – vitesse – et B – sprint – )

utilisant le glycogène musculaire [12, 17]. La dégradation du glucose est alors incomplète, avec

formation de lactate, d’où l’apparition de fatigue musculaire [12, 35].

Les modèles de l’INRA définissent la nature du travail par les allures et le franchissement

d’obstacles. La quantité de travail effectuée est déterminée par son intensité et sa durée. En ce qui

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concerne le cheval de sport, cette quantité est en général appréciée à l’échelle journalière, puis

hebdomadaire. En effet, pour une discipline donnée, à une période déterminée de la préparation

ou de l’utilisation, le travail est assez standardisé, ce qui facilite le rationnement. Ainsi, l’INRA a

distingué quatre intensités de travail, très léger, léger, moyen et intense, pour lesquelles les valeurs

varient en manège et en extérieur (Cf. figure 7). Précisons que cette appréciation ne peut être

qu’approximative, tant à cause de la variation du travail que de l’âge, l’expérience, le tempérament

du cheval, ou encore du cavalier et du type de terrain [35].

Il ne faut effectivement surtout pas négliger l’influence du cavalier sur les dépenses

énergétiques du cheval de sport. Son poids, sa compétence et son niveau de stress, entre autres,

font varier de façon non négligeable, mais difficilement quantifiable, les besoins en énergie [34].

Figure 7 : Coût approximatif de l'heure de travail des chevaux de sport selon ses nature et durée (D’après MARTIN-ROSSET, 1990 [35])

La mesure du coût énergétique de l’heure de travail, qui repose sur la consommation

d’oxygène, prend en compte la dépense correspondant au déficit d’oxygène, ainsi que la

prolongation de la dépense par l’effet rémanent lors du retour au calme après l’effort. Cette

évaluation a été vérifiée expérimentalement, en mesurant la quantité d’énergie nécessaire aux

chevaux adultes dans un travail et une utilisation donnés, pour maintenir leur état corporel. Les

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apports recommandés prennent ainsi en compte les effets de l’âge, du tempérament et du degré

d’entraînement du cheval, de l’expérience du cavalier et de l’environnement, et varient en

fonction de l’intensité du travail, pour une utilisation donnée [35].

Il est important de souligner que chez le cheval de sport, la détermination du besoin

énergétique est particulièrement complexe. Il convient donc de considérer les chiffres proposés

avec de grandes précautions, le meilleur moyen de vérifier la cohérence du rationnement

énergétique étant d’apprécier l’état corporel du cheval et ses performances.

Les tables d’apports alimentaires recommandés des tableaux 17 et 18 résument les indications

de l’INRA pour les UFC, par catégorie de poids, et pour 100 Kg de poids vif.

D’autres études menées par PAGAN et al. (1986) [43] définissent l’énergie digestible nécessaire

pour le travail (au-delà de l’entretien) selon la formule :

5709213060

00650023

. ,e.,/h)ED(Kcal/Kg

.v,, ��

où v représente la vitesse en m/min.

Cette formule n’est cependant pas utilisable pour des vitesses supérieures à 350 m/min. Elle

est donc plutôt adaptée à des efforts d’endurance.

En revanche, la formule issue des travaux d’ANDERSON et al. (1983) [44] s’applique à des

exercices intenses, et regroupe les besoins d’entretien et de travail :

.X²,.X,.PV(Kg),,ED(Mcal/j) 4800350210975 ���� où X = Z.km.10-3 (Z = poids en Kg du

cheval, du cavalier et du harnachement, et km = la distance parcourue)

Les recommandations du NRC, qui s’appuient sur ces résultats entre autres, sont encore

différentes, et supérieures à celles de l’INRA. En effet, pour un cheval de 500 Kg à l’entretien,

l’apport énergétique doit être de 16,4 Mcal ED par jour, correspondant à 5,1 UFC (selon la

formule réactualisée 252

700,

.ED(Mcal),EN(UFC) � [36]), à la différence de l’INRA qui ne propose

que 4,2 UFC. Au travail, les apports sont donc encore supérieurs selon le NRC : pour un travail

intense, il est nécessaire d’ajouter 16,4 Mcal aux besoins d’entretien pour un cheval de 500 Kg,

soit 5,1 UFC environ selon le NRC, alors que l’INRA ne conseille que 3 à 3,5 UFC de plus.

Une autre illustration de ces différences est la relation entre les apports recommandés pour

l’entretien, et les apports recommandés totaux (entretien et travail), très utilisée dans le système

NRC. L’intérêt est de pouvoir comparer les besoins en ED et UFC sans aucune conversion. Par

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exemple, pour un travail de modéré à intensif, le NRC et l’INRA recommandent les niveaux

alimentaires suivants [35, 36] :

NRC : ED = 1,5 à 2 EDentretien

INRA : UFC = 1,4 à 1,8 UFCentretien

4. Les besoins en fibres

Un minimum de fibres est nécessaire à l’équilibre alimentaire et psychologique du cheval. Les

fibres sont définies comme l’ensemble des glucides indigestibles par voie enzymatique, et sont

essentiellement représentées par les glucides membranaires des végétaux : substances pectiques,

hémicelluloses, cellulose vraie et lignine. Différentes méthodes de dosage existent, identifiant ces

fibres de différentes manières.

La technique de WEENDE distingue deux catégories de glucides : la fraction résistante à

l’hydrolyse, appelée « cellulose de Weende » ou Cellulose Brute (CB), et l’extractif non azoté

(ENA), fraction solubilisée calculée par différence ENA = MS – (MAT + MG + Mx + CB) ;

MAT représente les matières azotées totales ou protéines brutes, MG les matières grasses et Mx

les minéraux (cendres brutes). Cette méthode est ancienne et insatisfaisante pour évaluer

l’utilisation des glucides alimentaires chez le cheval. En outre, toute erreur de dosage d’un autre

constituant retentit systématiquement sur l’ENA. Enfin, tous les types de glucides pariétaux sont

confondus et sous-évalués (dissolution d’une partie des glucides pariétaux – pectines, gommes,

mucilages, environ la moitié des hémicelluloses… – lors de la double hydrolyse chimique acide

puis basique, trop puissante). Ainsi, cette technique traduit essentiellement la notion de fibres

insolubles et néglige beaucoup les fibres solubles. C’est malgré tout la méthode retenue dans cette

étude, car la seule légale actuellement.

La méthode de VAN SOEST permet, grâce à des solutions d’ammoniums quaternaires à pH

neutre puis acide, de mesurer le « Neutral Detergent Fiber » (NDF), qui correspond à l’ensemble

des glucides pariétaux hormis les pectines, les gommes et les mucilages. Il néglige donc aussi une

grande part de fibres solubles. L’« Acid Detergent Fiber » (ADF), correspond à la lignocellulose.

NDF – ADF donne la proportion d’hémicellulose, et un traitement chimique de l’ADF permet

de déduire les taux respectifs de cellulose vraie et de lignine. Cette méthode n’est pas parfaite, car

elle distingue par voie physique des composés mal définis chimiquement, mais elle marque un

progrès pour la prévision de la valeur alimentaire et des effets physiologiques des sources de lest.

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Pour finir, les fibres alimentaires totales (TDF, total dietary fibers), sont la référence en

nutrition humaine. Différentes méthodes de dosage existent pour les quantifier, dont la technique

AOAC reconnue en Europe, recourant à des dissolutions enzymatiques sélectives pour éliminer

les autres constituants alimentaires, puis différenciant les fibres solubles des insolubles après

précipitation à l’alcool et filtration [34].

Ainsi, habituellement, on considère qu’il faut entre 10 et 30% de cellulose brute dans la ration

[33], mais WOLTER [34] a aussi proposé des normes selon la méthode de VAN SOEST

(Tableau 16).

Type de fibres Minimum Optimum Maximum

CB de Weende 15% 17% 25-30%

Fibres totales NDF de Van Soest 18% 20% 30-35%

Lignocellulose ADF de Van Soest 10-11% 12-13% 20-25%

Tableau 16 : Apports recommandés en fibres dans la ration totale du cheval (D’après WOLTER, 1999 [34])

5. Les besoins azotés

La valeur azotée des aliments, ainsi que les besoins azotés des chevaux, sont exprimés depuis

1984 en grammes de matières azotées digestibles cheval MADc [28].

Les matières azotées digestibles, qui représentent la matière azotée apparemment digérée dans

le tube digestif, sont évaluées de la manière suivante :

MAD (g) = 6,25 x N x digestibilité apparente.

Ce critère ne varie pas en fonction du site de digestion, et sous-évalue la difficulté des

protéines fourragères à être métabolisées [45].

Ainsi, le système MADc considère que 100 g de MAD dans le tube digestif fournissent 100 g

de MADc à partir d’aliments concentrés (digestion surtout dans l’intestin grêle), et 70-90 g à

partir des fourrages (importance de la digestion microbienne n’apportant que peu d’acides

aminés) [28].

a) Les besoins azotés d’entretien

Plusieurs méthodes expérimentales ont été utilisées pour évaluer les dépenses et besoins

azotés des chevaux, et les résultats se sont révélés très homogènes d’un système à l’autre.

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Ce sont les résultats du NRC qui ont servi de base à l’INRA pour obtenir les valeurs en

MADc.

Dans le cas particulier de l’étalon de sport, l’INRA préconise de majorer les besoins obtenus

de 30 g MADc /cheval /jour.

Les besoins azotés peuvent s’exprimer en fonction du poids vif, ou encore par rapport aux

apports énergétiques, soit en g MADc/UFC.

Ainsi, les besoins azotés d’entretien sont d’environ 65-70 g MADc/UFC/j [35].

Tout comme pour les UFC, les apports azotés (en g de MADc) des différents aliments d’une

ration s’additionnent.

Les besoins en MADc sont parfois complétés par des besoins en acides aminés spécifiques,

lorsque ces derniers sont connus. C’est le cas en particulier de la lysine pour la croissance [28]. Le

NRC préconise un apport minimal en Lysine (g/j) = 3+0,04.PV (Kg), jusqu’à un poids de

700 Kg [36].

b) Les besoins azotés pour le cheval au travail

Les protéines constituant des molécules de structures, leur synthèse est maximale lorsque les

masses musculaires sont en développement, c’est-à-dire en croissance et en début d’entraînement.

L’entretien de la musculature nécessite uniquement le remplacement des protéines dégradées. Les

besoins azotés du cheval de sport sont ainsi très voisins des valeurs d’entretien. On conseille

néanmoins d’accroître les apports de 10% en début d’entraînement, chez le cheval adulte, et de

20% à la mise à l’entraînement des jeunes chevaux [35].

En pratique, on admet une assez large tolérance concernant les excès protéiques, généralement

de l’ordre de 50%, mais pouvant aller jusqu’à 100%, apparemment sans conséquence délétère. Un

excès azoté ne semble néanmoins pas d’un grand profit, et peut même entraîner une fatigue

précoce chez le cheval de course qui reçoit 2 à 3 fois ses besoins azotés [34].

Les apports recommandés en MADc sont regroupés dans les tableaux 17 et 18 pour les

différentes catégories de poids, et pour 100 Kg de poids vif.

6. Les besoins en minéraux

a) Calcium et phosphore

� Le calcium représente environ 35% de la structure osseuse, et intervient dans de nombreuses

fonctions métaboliques, comme la contraction musculaire ou la coagulation sanguine. Le NRC

considère une absorption moyenne de 50% du calcium (elle décroît de 70% à 50% du jeune

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cheval à l’adulte) chez le cheval adulte pour calculer les apports recommandés. Les pertes

endogènes (fécales, urinaires) sont estimées à 20 mg/Kg PV/jour. Ainsi, à l’entretien, les apports

en calcium préconisés sont de 40 mg/Kg PV.

� Le phosphore, quant à lui, participe à hauteur de 14-17% au squelette, et participe à de

nombreuses réactions énergétiques associées à ADP-ATP, à la synthèse des phospholipides, des

acides nucléiques et des protéines phosphorées. Ses pertes endogènes s’élèvent à 10 mg/Kg

PV/jour. Son absorption étant variable en fonction de l’âge et des sources alimentaires, le NRC

l’approxime à 35% pour le cheval à l’entretien et au travail (sources de phosphore végétales

consommées). A l’entretien, les apports recommandés sont donc de 28,6 mg/Kg PV/jour [31].

Au travail, les besoins sont en premier lieu accrus par la production de sueur. Néanmoins,

plusieurs études ont été réalisées, dont une par SNOW (1990) [46] sur des chevaux de concours

complet, avant et après l’épreuve de cross-country de compétitions internationales, et ont

rapporté des diminutions relativement faibles des calcémie et phosphatémie : baisse non

significative de 0,1 à 0,3 mmol/L pour le calcium (pour une calcémie initiale de 3 et 3,1 ± 0,1

mmol/L), et baisse significative d’environ 5 mmol/L pour le phosphore (pour une phosphatémie

initiale de 100 ± 2 mmol/L). Aucune étude n’a réellement démontré un accroissement des

besoins phosphocalciques lié au travail, mais on constate que les sollicitations du système

ostéotendineux engendrent des lésions telles que l’ostéofibrose, des remaniements osseux, chez

des chevaux carencés qui n’avaient jamais montré des signes de déficit tant qu’ils étaient au repos

[41].

Les apports recommandés par l’INRA en calcium et phosphore sont respectivement d’environ

50 mg/Kg PV et 30 mg/Kg PV à l’entretien, et, pour un travail intense, ils sont majorés en

moyenne de 20 mg/Kg PV et 8 mg/Kg PV (Cf. Tableaux 17 et 18) [35]. En % de la MS, à

l’entretien, WOLTER évalue les apports à 0,30-0,35% MS (calcium) et 0,20% MS (phosphore),

et, au travail, à 0,30-0,35% MS (calcium) et 0,15-0,20% (phosphore) [34]. De même, selon

l’INRA, la concentration optimale de la ration des chevaux à l’entretien pour le calcium et le

phosphore est respectivement de 3,1 g/Kg MS et 1,9 g/Kg MS, et de 2,9 et 1,6 g/Kg MS pour

un travail moyen [33].

� Le rapport phosphocalcique (Ca/P) est un critère important en diététique équine. En effet,

un ratio de moins de 1/1 peut être défavorable à l’absorption du calcium, même si les besoins

sont couverts. Comme nous l’avons précédemment évoqué, les excès de phosphore sont

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délétères, et provoquent des troubles osseux. Au contraire, le cheval tolère de larges excès de

calcium lorsque les apports en phosphore sont suffisants, et un ratio de 6/1 ne provoque pas de

trouble [31]. Nous retiendrons que le rapport Ca/P doit être compris en 1,1 et 2 avec un ratio

optimal de 1,5 [33].

Un apport inadapté de phosphore, tout comme de calcium ou de vitamine D, provoque des

problèmes de rachitisme chez le jeune, et d’ostéomalacie chez l’adulte. En outre, un excès de

phosphore réduisant l’absorption du calcium, cette déficience peut engendrer un

hyperparathyroïdisme secondaire, caractérisé par une boiterie intermittente, voire, dans les cas

avancés, un épaississement des mâchoires et de la crête faciale. Le NRC tolère jusqu’à 1% de

phosphore dans l’aliment pour les chevaux correctement supplémentés en calcium [31].

b) Potassium

Le potassium (K) est le principal cation intracellulaire qui intervient dans le maintien de

l’équilibre acido-basique et de la pression osmotique. Les fourrages en sont riches, et, comme ils

constituent en général une large proportion de la ration, les besoins en potassium sont la plupart

du temps facilement couverts. Les apports recommandés par le NRC sont de 0,05 g/Kg PV à

l’entretien, et ils deviennent 1,1 fois, 1,4 fois et 1,8 fois supérieurs pour un travail respectivement

léger, moyen et intense [31]. Dans la ration, l’INRA recommande 4,0 g de potassium /Kg MS au

repos ou pour un travail léger, et 5,0 g/Kg MS pour un travail moyen [33].

Selon STOWE (1971) [47], des poulains alimentés avec une carence provoquée en potassium

ont tout d’abord commencé par refuser de manger, d’où une perte de poids, et présentaient une

hypokaliémie modérée. Dès l’ajout de carbonate de potassium dans la ration, la prise de

nourriture redevint immédiatement normale. Un excès alimentaire de potassium, quant à lui, est a

priori directement excrété dans les urines lorsque l’ingestion d’eau est adéquate. Les effets d’un tel

excès n’ont pas été étudiés chez le cheval [31], mais une hyperkaliémie induite par une

administration parentérale de potassium provoque un arrêt cardiaque (TASKER, 1980 [48]).

c) Sodium

Le sodium (Na) est le cation extracellulaire principal, et l’électrolyte le plus important dans le

maintien de l’équilibre acido-basique et dans la régulation osmotique des fluides corporels. Les

aliments naturels sont en général pauvres en sodium (moins de 0,1%), mais la plupart des

concentrés sont supplémentés avec du chlorure de sodium (sel NaCl) à hauteur de 0,5-1%. Les

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pertes endogènes sont estimées à 15-20 mg/Kg PV/jour à l’entretien. A cause du manque de

données sur les besoins spécifiques en sodium, le NRC ne donne pas de recommandations

précises pour le sodium [31]. Dans la ration, l’INRA propose pourtant 2,7 g de sodium /Kg MS

au repos ou pour un travail léger, et 3,2 g/Kg MS pour un travail moyen [33].

Une diminution chronique de sodium se traduit par une déshydratation, une tendance au

léchage d’objets (tout particulièrement contaminés par la sueur), une baisse de l’ingestion

alimentaire (voire une anorexie) et de l’abreuvement. Dans la déficience aiguë spontanée, les

contractions musculaires et la mastication ne sont plus coordonnées, et les chevaux présentent

une démarche mal assurée. Enfin, natrémie et chlorémie baissent de façon caractéristique, alors

que la kaliémie augmente [31].

d) Chlorure

Le chlorure, apporté dans l’aliment avec le sodium, est un important anion extracellulaire

impliqué dans la régulation de l’équilibre acido-basique et osmotique. C’est aussi un composant

essentiel de la bile et de l’acide chlorhydrique indispensable à la digestion gastrique. Les besoins

en chlorure des chevaux n’ont pas été évalués spécifiquement, mais ils sont supposés être corrects

lorsque ceux en sodium sont couverts avec du sel.

La carence en chlorure n’a pas été décrite chez le cheval, mais si elle apparaissait, cela devrait

se traduire par une alcalose sanguine due à l’augmentation compensatrice des bicarbonates. Les

signes cliniques seraient alors certainement comparables à ceux des ruminants [31], incluant une

diminution de la prise alimentaire, une perte de poids, une faiblesse musculaire, une

déshydratation, une constipation ou encore une dépression cardio-respiratoire [49].

Les chevaux sont considérés comme tolérants à de hauts niveaux en sel dans leur alimentation,

à condition d’avoir un accès suffisant à l’eau fraîche. L’élévation de la concentration saline de la

ration est en outre parfois utilisée pour réduire la prise alimentaire, et cela se traduit par une

augmentation marquée de l’absorption d’eau de boisson. Dans quelques espèces (dont le chien)

autres que le cheval, des troubles du système nerveux central ont été provoqués par un excès de

sel [31].

e) Magnésium

Le magnésium constitue environ 0,05% de la masse corporelle, dont 60% sont associés au

squelette. C’est un cofacteur de nombreuses enzymes. Son absorption varie de 40 à 60%, voire

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70% pour les sources spécifiques. Son excrétion endogène est estimée à 6 mg/Kg PV/ jour chez

le cheval adulte. Le NRC utilise une efficacité d’absorption de 40% et estime ainsi les apports

recommandés à environ 15 mg/Kg PV [31]. Les apports recommandés par l’INRA pour le

cheval de sport sont rassemblés dans le tableau 17. Dans la ration, à l’entretien comme au travail,

0,9 g de magnésium /Kg MS sont recommandés [33].

MEYER et al. (1977) [50] ont décrit qu’un apport de 5 à 6 mg/Kg PV/jour provoquait une

hypomagnésémie (moins de 1,6 mg/dL) et une diminution marquée de l’excrétion rénale du

magnésium, tandis qu’avec 20 mg/Kg PV /jour on observait une magnésémie correcte (entre 1,6

et 2,0 mg/dL). L’hypomagnésémie expérimentale (de 7 à 8 ppm pendant 15 à 180 jours) induit

une nervosité, des trémulations musculaires, de l’ataxie, suivies d’un collapsus, d’hyperpnée, de

transpiration, et de convulsions, pouvant conduire à la mort. Des signes histologiques de

minéralisation de l’aorte apparaissent en outre après 30 jours de restriction en magnésium

(HARRINGTON, 1974 [51]).

Il n’y a pas d’études contrôlées sur les effets d’un excès de magnésium chez les chevaux, mais

même si le NRC a estimé à 0,3% la limite maximale tolérable de magnésium dans la ration (à

partir des données sur les autres espèces) [31], certains foins à 0,5% de magnésium ont déclenché

la formation d’entérolithes chez certains chevaux [52].

f) Soufre

Les besoins en soufre n’ont pas été établis chez le cheval. Néanmoins, à la différence des

ruminants, ce dernier doit recevoir en nature des acides aminés soufrés (méthionine, cystéine).

Les sources de protéines de bonne qualité apportent tout au moins 0,15% de sulfure organique,

ce qui paraît suffisant pour couvrir les besoins en soufre [31]. L’INRA propose une concentration

de 1,5 g/Kg MS dans la ration [33].

La carence en soufre n’a pas été décrite chez le cheval, de même que la teneur maximale en

soufre de la ration. Des effets d’un excès accidentel (ingestion de 200 à 400 g de fleur de soufre)

ont néanmoins été rapportés chez des individus de 5 à 12 ans, avec apparition d’une léthargie 12h

après l’ingestion, puis de coliques. 2 des 12 chevaux moururent après de graves troubles

respiratoires, une cyanose et des convulsions, malgré le traitement à base de corticoïdes

(CORKE, 1981 [53]). Chez les ruminants, une consommation chronique de soufre en excès

induit une carence en cuivre [31], mais il n’existe aucune preuve de cet effet sur l’espèce équine

[54].

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7. Les besoins en oligoéléments

a) Cuivre et zinc

� Le cuivre est un élément essentiel pour certaines enzymes cuivre-dépendantes impliquées

dans la synthèse et l’entretien du tissu conjonctif élastique, la mobilisation des réserves en fer, la

préservation de l’intégrité des mitochondries, la synthèse de la mélanine et la détoxification des

superoxydes. L’efficacité de son absorption est inversement proportionnelle à sa concentration

dans la ration [31]. Les recommandations du NRC sont celles de l’INRA, à savoir 10 mg de

cuivre/Kg MS pour toutes les catégories de chevaux, quel que soit l’âge [31, 33]. Néanmoins, ces

besoins (datant de 1981) sont en cours de réévaluation.

Certains minéraux peuvent influencer le métabolisme du cuivre, comme le zinc, le molybdène,

le sulfate, le cadmium, le fer ou le plomb. En effet, des apports de molybdène de 1 à 3 mg/Kg

MS interfèrent avec l’absorption du cuivre chez les ruminants, mais des niveaux plus élevés (en

molybdène) sont tolérés chez les chevaux. En outre, la probabilité d’un problème de molybdène

chez le cheval est minime [54]. Des études ont montré la relation entre une hypocuprémie et

l’ostéochondrose ou des troubles de l’ostéogenèse [55, 56]. En revanche, l’espèce équine est

relativement tolérante à un excès de cuivre dans la ration : le NRC estime la limite maximale

tolérable à environ 800 mg de cuivre /Kg MS [31].

� Le zinc est un composant de nombreuses métalloenzymes comme l’anhydrase carbonique, les

phosphatases alcalines, ou la carboxypeptidase. Les plus fortes concentrations en zinc de

l’organisme se trouvent dans la choroïde et l’iris de l’œil ainsi que dans la glande prostatique.

Celles de la peau, du foie, des os et des muscles sont intermédiaires, et celles du sang, du lait, des

poumons et du cerveau sont les plus faibles. Les aliments communs des chevaux contiennent de

15 à 40 mg de zinc /Kg [31]. De même que pour le cuivre, les besoins en zinc sont en cours de

réévaluation, et les données utilisées ici sont celles de l’INRA et du NRC, soit 50 mg de

zinc/Kg MS pour toutes les classes de chevaux [31, 33]. L’espèce équine se révèle assez tolérante

à un excès alimentaire de zinc, mais des troubles osseux et des boiteries secondaires à une

intoxication en zinc ont été rapportées par MESSER (1981) [57] chez 3 chevaux, nourris

quotidiennement avec 6 Kg de foin à 102 ppm de zinc, 3,65-4,5 Kg de granulés à 46,5 ppm, et

1,8 Kg de grains à 24 ppm. Ainsi, l’excès de zinc aurait un effet délétère sur l’absorption du cuivre

[31].

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� Pour prévenir ce genre de troubles, il est conseillé de respecter un ratio entre zinc et cuivre

(Zn/Cu) de 5/1 environ [33].

b) Fer

Un cheval de 500 Kg contient environ 33 g de fer, répartis entre l’hémoglobine (60%), la

myoglobine (20%), les formes de stockage et de transport (20%), et des enzymes cytochromes ou

autres (0,2%). Les pertes endogènes et les besoins spécifiques du cheval n’ont pas été rapportés,

mais le NRC a estimé que pour un cheval adulte, 40 mg de fer/Kg MS suffisent [31]. L’INRA

suggère 80 à 100 mg/Kg MS [33]. Ces besoins sont cependant habituellement couverts par les

aliments de la ration [31].

Les signes primaires d’une carence en fer sont une anémie microcytaire et hypochrome. De

faibles doses sont particulièrement toxiques pour les poulains. En effet, des décès de nouveau-nés

Shetland ont été rapportés avec une supplémentation d’environ 16 mg/Kg PV de fumarate

ferreux à la naissance et à trois jours d’âge, après une diarrhée, un ictère, une déshydratation et un

coma [58]. Une supplémentation abusive en fer chez des poneys adultes (de 500 à 1000 mg/Kg)

n’a pas eu d’effet sur la prise alimentaire, la prise de poids quotidienne, les paramètres sanguins,

ou la concentration sérique en fer, calcium, cuivre, et manganèse, mais a provoqué une

diminution de la concentration hépatique et sérique en zinc [31].

c) Manganèse

Le manganèse est indispensable au métabolisme lipidique ainsi qu’à la synthèse de la

chondroïtine sulfate nécessaire à la formation du cartilage. Les besoins n’ont pas été établis, mais

à partir des données sur les autres espèces, 40 mg/Kg MS sont considérés comme suffisants chez

le cheval [31, 33]. Les fourrages contiennent 40 à 140 mg de manganèse /Kg de matière brute

(MB) et les aliments concentrés (excepté le maïs) de 15 à 45 mg/Kg MB.

Il a été suggéré qu’une carence en manganèse serait associée à des malformations des

membres et des contractures musculaires congénitales chez les poulains nouveau-nés. Aucune

preuve directe n’existe néanmoins pour confirmer cette théorie [31].

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d) Sélénium

Le sélénium est un composant essentiel de la glutathion peroxydase, indispensable à la

protection des membranes cellulaires. La plupart des aliments contiennent de 0,05 à 0,3 ppm de

sélénium, qui est très bien absorbé (77%) chez les non ruminants. Les besoins ont été estimés à

0,1 mg/Kg MS.

Une carence en sélénium est corrélée au statut en vitamine E, et se traduit par des myopathies

impliquant les muscles squelettiques et cardiaque. Selon une étude menée sur 42 chevaux en

Grande Bretagne par ANDERSON et al. (1978) [59], des concentrations sériques en sélénium

inférieures à 0,065 μg/mL signent une déficience. Le NRC estime que la limite maximale

tolérable en sélénium est de 2 mg/Kg MB dans la ration [31]. L’intoxication apparaît pour des

taux de 3 à 5 ppm, et se traduit principalement, dans sa forme aiguë, par une hypersudation, de la

diarrhée, une tachycardie, une polypnée, de la léthargie et des coliques. La forme chronique

naturelle (« maladie alcaline » décrite aux Etats-Unis) se caractérise par de l’alopécie au niveau des

crins et de la queue, ainsi que par des craquèlements de la paroi des sabots autour de la couronne.

Ce phénomène peut même aller jusqu’à la perte des sabots [31, 34]

8. Les besoins en vitamines

a) Vitamines liposolubles

Les vitamines liposolubles incluent la vitamine A et les carotènes, la vitamine D, la vitamine E

et la vitamine K. Les bactéries anaérobies du tractus intestinal peuvent synthétiser la vitamine K,

mais les autres vitamines doivent être présentes dans l’alimentation ou, pour la vitamine D,

synthétisées avec l’aide des UV.

(i) Vitamine A

Le terme de vitamine A est générique pour tous les dérivés de la �-ionone qui possèdent

l’activité biologique du trans-rétinol. 1 UI de vitamine A est obtenue avec 0,3 μg de trans-rétinol.

Elle joue un rôle important dans la vision, et des métabolites photoréactifs spécifiques se

retrouvent dans les pigments visuels de la rétine. Cette vitamine joue aussi un rôle dans la

différenciation cellulaire, et en cas de carence, des cellules qui seraient normalement de type

spécifique se développent comme des cellules squameuses kératinisées. Le remodelage osseux de

l’animal en croissance est aussi modulé par la vitamine A.

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Le terme de provitamine A est lui aussi générique pour tous les caroténoïdes montrant une

activité biologique de vitamine A. Jusqu’à 400 types ont été isolés dans la nature, dont seulement

une cinquantaine à activité vitaminique. Le plus actif et quantitativement significatif est le trans-�-

carotène. Chez le rat, 0,6 μg de trans-�-carotène peut donner 1 UI d’activité provitaminique. Le

cheval obtient cependant moins de vitamine A à partir du clivage du carotène alimentaire, qui

s’effectue dans la paroi du petit intestin par l’action de la �-carotène 15,15’-dioxygénase, peu

efficace dans l’espèce équine. Les fourrages verts sont les meilleures sources de carotènes (jusqu’à

600 mg/Kg MS). Ces composés étant détruits graduellement par le soleil et la chaleur, les foins

en sont toujours moins riches, surtout s’ils ont été lessivés.

De nombreuses études, dont une de MAENPAA et al. (1988) [60], ont mis en évidence des

variations saisonnières de concentration plasmatique en vitamine A, avec une baisse en été et en

hiver, certainement associée aux différences de teneur en carotène des fourrages en fonction de la

saison.

En raison du peu de données sur les besoins en carotène ou en vitamine A, et de leur

variabilité, seules des estimations imprécises peuvent être proposées. Ainsi, selon le NRC, les

aliments pour les chevaux doivent en général fournir de 30 à 60 UI (9 à 18 μg) /Kg PV /jour

d’activité vitaminique A comme le rétinol, ou équivalent. Si la supplémentation se présente sous

forme de �-carotène, 120 à 240 UI /Kg PV /jour d’activité provitaminique A sont requises. En

outre, 1 mg de �-carotène doit être considéré comme équivalent au maximum à 400 UI d’activité

vitaminique A [31]. L’INRA propose un apport de vitamine A dans les aliments de 3250 UI/Kg

MS in toto pour les chevaux au repos ou travail léger, et 3750 UI/Kg MS pour les chevaux au

travail moyen [33].

Une déficience en vitamine A est caractérisée par une cécité nocturne, une production

lacrymale excessive, une hyperkératinisation de la cornée et de la peau, de l’anorexie, une

croissance médiocre, des infections respiratoires, des abcès des glandes salivaires sublinguales. A

l’opposé, une supplémentation excessive (au-delà de 100 fois les besoins, par ajout d’huile de foie

de morue par exemple) peut conduire à de la fragilité osseuse, de l’hyperostose, une exfoliation

épithéliale et peut avoir des effets tératogènes. Le NRC a proposé une quantité maximale de

16000 UI de vitamine A /Kg MS dans l’aliment. Pour un cheval de 500 Kg consommant 2% de

son poids vif en matière sèche, cela équivaut à 320 μg (1067 UI) de trans-rétinol /Kg PV /jour

[31].

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(ii) Vitamine D

Deux composés actifs primaires de la vitamine D sont trouvés dans la nature. La vitamine D2

(ergocalciférol) résulte de l’action des rayons ultraviolets sur l’ergostérol synthétisé par les

végétaux. D’après les études menées chez les autres espèces, le métabolisme de la vitamine est

supposé être le suivant pour les équidés. La vitamine D3 (cholécalciférol) résulte initialement de

l’action des UV sur le 7-déhydrocholestérol synthétisé par les tissus du cheval et présent dans la

peau. Absorbées dans le tractus intestinal ou transloquées au niveau de la peau, les deux vitamines

(D2 et D3) sont hydroxylées sur leur carbone 25 (C-25) dans le foie, et sur le C-1 dans le rein. Il

n’existe aucune preuve réelle de la synthèse de vitamine D3 au niveau de la peau chez le cheval,

donc cet apport potentiel est à considérer avec beaucoup de précautions. Les hormones

métaboliquement actives, 1,25-dihydroxyergocalciférol et 1,25-dihydroxycholécalciférol, agissent

sur le tractus intestinal, les os, le rein pour maintenir l’équilibre phosphocalcique [31]. Ainsi, la

vitamine D participe principalement à la minéralisation osseuse, en augmentant l’absorption

intestinale du calcium, et en favorisant sont dépôt osseux [34]. A l’inverse de la vitamine A, la

quantité de vitamine D2 augmente dans les foins séchés au soleil par rapport à l’herbe [34].

Les besoins en vitamine D dans l’espèce équine n’ont pas été évalués selon le NRC. Les

carences sont cependant peu probables, sauf en cas d’absence complète d’exposition solaire et

d’apport alimentaire. Quelques études menées sur des poneys, quoique limitées, ont suggéré que

des individus privés de soleil devaient recevoir 800 à 1000 UI de vitamine D /Kg MS

(correspondant à 1600-2000 UI/100 Kg PV pour un niveau d’ingestion de 2% du PV). En fin de

croissance, 500 UI/Kg MS semblent suffisantes [31]. L’INRA propose l’apport de 400 et 600 UI

de vitamine D /Kg MS au repos ou travail léger et pour un travail moyen, respectivement [33].

WOLTER, quant à lui, propose de 1000 à 2000 UI/100 Kg PV, ce qui est tout à fait comparable

aux chiffres précédents. Précisons qu’1 mg de vitamine D (D2 ou D3) correspond à 40000 UI

[34].

Même s’il a été démontré que l’apport de vitamine D favorisait l’absorption du calcium et du

phosphore chez les chevaux, le rachitisme du jeune provoqué par sa carence est extrêmement

rare chez les équidés. En revanche, une supplémentation excessive peut se révéler très

dangereuse : en effet, cela se traduit en général par une calcification (dite métastatique) des

vaisseaux, du cœur ou d’autres tissus mous, et par une fixation définitive ou même une

aggravation de toutes les lésions osseuses, le plus souvent d’ostéofibrose (déminéralisation et

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fragilisation osseuses, suros). L’excès alimentaire en vitamine D aggrave donc les conséquences

de l’excès de phosphore [31, 34].

La quantité maximale de vitamine D3 dans la ration établie par le NRC est de 2200 UI/Kg

MS, ce qui correspond à 44 UI /Kg PV /jour pour un cheval de 500 Kg consommant 2% de son

poids vif en matière sèche [31].

(iii) Vitamine E

Le terme de vitamine E est générique pour tous les composés ayant l’activité biologique de

l’�-tocophérol. Au moins 8 ont été mis en évidence dans la nature. Néanmoins, l’�-tocophérol

semble être le plus actif. 1 mg de mélange de toutes les formes racémiques de l’acétate

d’�-tocophérol équivaut à 1 UI d’activité vitaminique E. Les observations sur les myopathies

répondant à vitamine E ou sélénium suggèrent une interaction entre ces deux nutriments. En

effet, ils participent au plus important système antioxydant de l’organisme. La vitamine E assure à

ce titre la protection de la structure et des propriétés fonctionnelles de toutes les membranes

cellulaires et subcellulaires, dont on connaît la richesse en acides gras polyinsaturés. Ainsi, avec le

sélénium, elle contribue au maintien de l’intégrité musculaire et participe donc à la prévention de

certaines myopathies, dont, entre autres la « maladie du muscle blanc » chez le poulain, ou encore

de myopathies d’effort chez l’adulte. Il est intéressant de préciser que, pour assurer leur fonction

antioxydante, les composés de vitamine E doivent être facilement oxydables et sont donc

instables. Ils sont donc ajoutés sous forme estérifiée, ce qui leur permet d’être inactifs jusqu’à leur

arrivée dans le tractus digestif. Par conséquent, l’activité vitaminique E des aliments dépend de la

forme chimique des composés présents [31, 34].

Malgré le caractère indispensable de la vitamine E dans l’alimentation équine, trop peu

d’informations sont disponibles pour estimer quantitativement les besoins. Le coût de l’exercice

n’a pas non plus été établi, mais des études menées chez le rat suggèrent une augmentation des

besoins avec le travail. Ainsi, le NRC suppose qu’à l’entretien, comme au travail, ils dépasseraient

les 50 UI/Kg MS ou 1 UI/Kg PV, en précisant que plus de recherches sont nécessaires. En

attendant, il est prudent de prévoir de 80 à 100 UI de vitamine E /Kg MS dans les aliments pour

les poulains, juments gestantes ou en lactation et les chevaux au travail [31]. WOLTER a estimé

les besoins à 10 UI/100 Kg PV à l’entretien, ces besoins étant doublés en période de croissance

ou de monte. Il suggère en outre une augmentation encore plus importante lors de travail intense,

mais les tentatives de surcharge en vue d’améliorer les performances semblent peu concluantes

[34]. En effet, les résultats de SICILIANO et al. (1997) [61] indiquent que pour conserver leur

statut sanguin et musculaire en vitamine E, les chevaux de sport au travail intense ont besoin d’un

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80

apport total supérieur à 80 UI et approchant les 300 UI/Kg MS. Cependant, le statut en vitamine

E ne semble pas affecter l’intégrité des muscles squelettiques après plusieurs efforts intenses, car

il n’influence pas les concentrations en créatine kinase et aspartate aminotransférase, et ne

préserve donc pas complètement des myopathies induites par l’exercice.

Les signes d’une carence en vitamine E et en sélénium ont été décrits chez le poulain, lors de

déficit en ces deux nutriments. On observe la « maladie du muscle blanc », qui correspond à une

dégénérescence musculaire généralisée atteignant aussi la langue, ce qui handicape sérieusement

l’alimentation. Des œdèmes sous-cutanés et intramusculaires, une congestion pulmonaire et,

occasionnellement la « maladie de la graisse jaune » (oxydation des lipides de réserves caractérisée

par un brunissement du tissu adipeux) peuvent survenir, ainsi qu’une hémolyse, des hémorragies,

des dégénérescences organiques [31, 34]… La toxicité de la vitamine E n’a en revanche pas été

clairement définie. A partir de données sur les rats et les poulets, le NRC a proposé de limiter

l’apport à environ 75 UI /Kg PV /jour. Comme des apports excessifs interféreraient malgré tout

avec l’utilisation des autres vitamines liposolubles, un niveau plus modéré de 1000 UI /Kg MS ou

20 UI /Kg PV /jour a été conseillé [31].

(iv) Vitamine K

Le terme de vitamine K est générique pour les dérivés de la 2-méthyl-1,4-naphtoquinone

(ménadione, vitamine K3) à activité antihémorragique. Le composé trouvé dans les plantes

vertes, la 2-méthyl-3-phytyl-1,4-naphtoquinone, est généralement appelé vitamine K1 ou

phylloquinone. La vitamine K participe au processus de la coagulation sanguine et plus

secondairement à la calcification osseuse. Les synthèses digestives sont très abondantes et

permettent une récupération apparemment suffisante, d’autant plus que les aliments usuels sont

relativement bien pourvus [31]. Les besoins n’ont pas été déterminés chez le cheval, mais

WOLTER indique qu’ils ne sont pas supérieurs à 1 mg /cheval /jour [34].

Aucune carence n’est donc a priori à craindre dans les conditions normales. Toutefois, les

fourrages moisis (où la coumarine peut être convertie en dicoumarol ou antivitamine K) sont

capables de provoquer une carence aiguë avec graves hémorragies, par la chute de production de

thrombine [31, 34]. Si l’innocuité d’un excès de vitamine K semble avérée [31], une

supplémentation élevée n’a aucun effet préventif des saignements de nez [34]. Le NRC propose

de fixer la toxicité orale à 1000 fois les besoins [31]. Il est tout de même important de signaler que

de graves coliques liées à une néphrite aiguë peuvent être déclenchées par une administration

parentérale (intraveineuse ou intramusculaire) de ménadione bisulfite de sodium (à la posologie

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recommandée par le fabricant de 2,1 à 8,3 mg/Kg PV). Ainsi, en cas de nécessité d’administrer de

la vitamine K, il semble préférable d’utiliser de la phylloquinone injectable [62].

b) Vitamines hydrosolubles

(i) Complexe des vitamines B

Les vitamines du groupe B sont apportées en quantités suffisantes par les fourrages de bonne

qualité, excepté la vitamine B12 (synthétisée par une bactérie anaérobie présente dans la flore

cæco-colique du cheval). D’abondantes synthèses des autres vitamines B sont aussi réalisées par la

microflore intestinale. Ces deux sources d’apport suffisent à couvrir les besoins de la majorité des

adultes dans les conditions normales, mais les aliments industriels sont en général largement

supplémentés en vitamines B afin d’éviter toute carence. La situation des jeunes n’a encore que

peu été explorée, mais elle ne pose a priori problème qu’en cas de poulain orphelin. Le NRC

propose alors des apports recommandés /Kg MS pour vitamine H ou biotine (0,09 mg), choline

(0,7 g), acides foliques (0,3 mg), niacine (22 mg), acide pantothénique (13 mg), riboflavine ou

vitamine B2 (4 mg), thiamine ou vitamine B1 (2 mg), pyridoxine ou vitamine B6 (2 mg) et

cyanocobalamine ou vitamine B12 (22 μg) [31].

Selon les travaux de FRAPE (1988) [63] sur des Pur-sang à l’entraînement, la concentration

sanguine en vitamine B12 était plus faible dans le groupe de chevaux à l’entraînement que dans le

groupe resté à l’écurie. Néanmoins, trop peu de données existent pour conclure que l’exercice

augmente les besoins en cette vitamine. L’auteur a malgré tout proposé de 5 à 10 μg de vitamine

B12 /Kg MS dans la ration pour le cheval au travail.

Une hypervitaminose n’est par ailleurs pratiquement pas à craindre, et les limites proposées

par le NRC sont plus d’ordre économique.

WOLTER porte tout de même une attention plus particulière à certaines de ces vitamines,

importantes chez le sportif, comme :

� la thiamine, surtout en course de vitesse, cette vitamine facilitant la combustion complète des

glucides et tendant à atténuer l’hyperlactacidémie ;

� la riboflavine qui active le catabolisme de l’acide lactique et qui contribue à l’oxydation

cellulaire des glucides et des lipides, en association avec la niacine et l’acide pantothénique ;

� la pyridoxine, les acides foliques et la cyanocobalamine pour leur rôle antianémique ;

� la choline qui contribue, avec la thiamine, à la transmission de l’influx nerveux tout en

participant au métabolisme des graisses (comme la carnitine) ;

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� et enfin la biotine, qui améliore la vitesse de croissance et la dureté de la corne des sabots, à la

dose de 10 à 30 mg /jour sur une période de 6 à 10 mois [34].

(ii) Vitamine C

Le cheval ne semble pas avoir de besoins spécifiques en acide ascorbique [31, 34], mais cette

vitamine favoriserait la synthèse de carnitine et la lutte contre le stress [34].

Même si aucune toxicité n’a été rapportée chez les équidés, certains symptômes (uricosurie,

oxalurie, hypoglycémie, absorption excessive du fer, diarrhée, réactions allergiques…) ont été

signalés après un excès de vitamine C chez l’homme et les animaux de laboratoire. Ces résultats

sont néanmoins controversés. Un apport alimentaire de vitamine C ne semble poser aucun

problème aux poulets, cochons, chiens, chats et probablement aux chevaux jusqu’à 1 g/Kg PV

[31].

9. Bilan sur les apports recommandés

Le tableau 17 reprend uniquement les recommandations précisées dans les tables de l’INRA, à

savoir en matière sèche, UFC, MADc, calcium, phosphore, magnésium et en sodium pour des

catégories de poids classiques (450 Kg, 500 Kg, 550 Kg et 600 Kg) [35].

Afin de les comparer plus facilement à nos résultats, nous avons converti les apports

recommandés en les exprimant par rapport à 100 Kg PV pour la matière sèche ingérée, les UFC,

les MADc, le calcium et le phosphore. Nous avons en outre conservé les données sur le zinc et le

cuivre en Kg MS (Tableau 18).

Ce rappel sur les besoins nutritionnels du cheval, et plus précisément du cheval de sport,

révèle qu’il n’existe aucune donnée précise sur le cheval de concours complet. Or il est légitime

de se demander si ces besoins ne sont pas profondément modifiés, au vu de la spécificité de cette

discipline. C’est pour cette raison que l’étude suivante, ayant pour but de décrire les méthodes et

les rations distribuées en pratique aux chevaux de CCE, a été menée.

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Apports journaliers

Utilisation UFC

MADc

(g)

Ca

(g)

P

(g)

Mg

(g)

Na

(g)

Consommation

de matière sèche

* (Kg)

Cheval de selle de 450 Kg (1)

Entretien � Cheval au repos 3,9 275 23 14 6 11 6,5-8,0

Travail � Très léger (2) (4) 5,1 350 25 14 7 21 8,0-9,0 � Léger (2) (4) 6,6 450 27 15 8 36 9,0-11,0 � Moyen (2) (4) 7,6 515 32 17 9 46 10,0-13,0 � Intense (3) 6,9 470 32 17 9 39 9,5-11,5

Cheval de selle de 500 Kg (1)

Entretien � Cheval au repos 4,2 295 25 15 7 12 7,0-8,5

Travail � Très léger (2) (4) 5,4 370 28 16 8 22 8,5-9,5 � Léger (2) (4) 6,9 470 30 18 9 37 9,5-11,5 � Moyen (2) (4) 7,9 540 35 19 10 47 10,5-13,5 � Intense (3) 7,2 490 35 19 10 40 10,0-12,0

Cheval de selle de 550 Kg (1)

Entretien � Cheval au repos 4,5 320 28 16 7 14 7,5-9,0

Travail � Très léger (2) (4) 5,7 390 30 17 8 24 9,0-10,0 � Léger (2) (4) 7,2 490 33 19 9 39 10,0-12,0 � Moyen (2) (4) 8,2 555 39 21 10 48 11,0-14,0 � Intense (3) 7,5 510 39 21 10 42 10,5-12,5

Cheval de selle de 600 Kg (1)

Entretien � Cheval au repos 4,8 340 30 18 8 15 8,0-9,5

Travail � Très léger (2) (4) 6,0 415 33 19 9 25 9,5-10,5 � Léger (2) (4) 7,5 510 36 21 10 40 10,5-12,5 � Moyen (2) (4) 8,5 580 42 22 11 50 11,5-14,5 � Intense (3) 7,8 530 42 22 11 43 11,0-13,0

* Les valeurs les plus faibles seront choisies pour une alimentation riche en concentré, les plus fortes pour maximiser la consommation de fourrage. (1) Ces apports concernent le hongre et la jument. Dans le cas de l’étalon, ajouter 0,4 UFC (0,5 dans le cas d’étalon de 550 et 600 Kg) et 30 g MADc. (2) On a considéré que le cheval travaillait 2 heures par jour (moyenne observée dans les centres équestres). (3) On a considéré que le cheval travaillait 1 heure par jour. (4) Dans le cas de sortie de courte durée, on considérera un travail très léger pour 1 heure de sortie et un travail léger pour 2 heures de sortie. Dans le cas de randonnée on considérera un travail léger pour une durée comprise entre 2 et 4 heures et un travail moyen pour une durée supérieure à 4 heures.

Tableau 17 : Apports alimentaires recommandés pour le cheval de sport et de loisir (D’après MARTIN-ROSSET Ed., 1990 [35])

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Par jour : Entretien + 1 h de travail

moyen + 1 h de travail

intense

MS (Kg/100 Kg PV) 1,4-1,7 2,1-2,7 2-2,4

UFC (/100 Kg PV) 0,8 1,2 1,4

MADc (g/100 Kg PV) 60 80 95

Ca (g/100 Kg PV) 5,0 7,0 7,0

P (g/100 Kg PV) 3,0 3,8 3,8

Cu (mg/Kg MS) 10 10 10

Zn (mg/Kg MS) 50 50 50

UFC (/Kg MS) 0,45-0,70 0,50-0,75 ?

CB (% MB) De 10 à 30% ; optimal 17%

g MADc/UFC 65-70 ; tolérance > 50% d’excès

Ca/P 1,1-2 ; ratio optimal 1,5

Zn/Cu 5/1

Tableau 18 : Apports alimentaires recommandés moyens rapportés à 100 Kg PV pour le cheval de sport (D’après MARTIN-ROSSET Ed., 1990 [35])

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22EEMMEE PPAARRTTIIEE :: EENNQQUUEETTEE EEPPIIDDEEMMIIOOLLOOGGIIQQUUEE SSUURR

LL’’AALLIIMMEENNTTAATTIIOONN DDEESS CCHHEEVVAAUUXX DDEE CCCCEE EENN FFRRAANNCCEE

L’alimentation des chevaux de concours complet repose actuellement sur les données relatives

au cheval de sport en général, elles-mêmes relativement peu précises, et sur l’expérience

empirique des professionnels. Il nous a ainsi paru intéressant de décrire le panel des pratiques de

rationnement en France dans cette discipline et des rations distribuées, afin de les comparer aux

apports recommandés par l’INRA et le NRC. Nous avons donc réalisé une enquête

épidémiologique auprès des cavaliers de CCE en France, à partir d’un questionnaire envoyé à un

maximum de cavaliers pour recueillir le plus de données possible. Nous voulons de cette manière

vérifier que les chevaux reçoivent des quantités suffisantes de nutriments, plus particulièrement

d’énergie et de protéines, et interpréter les écarts avec la théorie. Il sera alors peut-être possible

d’établir de nouvelles tables d’apports recommandés spécifiques au cheval de concours complet.

I. MATERIELS ET METHODES

A. Choix de la cible

La population considérée dans cette étude est constituée des chevaux de concours complet

d’équitation appartenant à des écuries spécialisées dans cette discipline, où les responsables

participent au minimum à des compétitions de catégorie Pro 2. Il a été décidé de se limiter à cette

partie de la population des chevaux de CCE, car à petit niveau, nous avons postulé que

l’alimentation ne serait pas spécifique de la discipline. En effet, nombreux sont les chevaux de

catégorie Amateur 4 qui concourent aussi en CSO, et dont l’entraînement n’est pas spécifique du

cross. Néanmoins, il existe la plupart du temps des chevaux de catégorie Amateur 3 voire 4 dans

les écuries de professionnels, et, surtout, de nombreux jeunes chevaux de 4, 5 et 6 ans, qui sont

les futurs « champions ». Les chevaux concourant uniquement en Amateur 4 ont été exclus de

l’étude (un seul cheval).

L’enquête s’est déroulée sur l’année 2004. En effet, le questionnaire a été réalisé en septembre

2003, puis envoyé en octobre. Les retours se sont ensuite étalés de novembre 2003 à décembre

2004.

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B. Le questionnaire d’enquête

1. Réalisation et validation du questionnaire

Le questionnaire a été réalisé dans l’objectif de comporter un nombre minimal de pages, afin

d’augmenter les chances de réponse. Nous avons essayé de limiter les questions ouvertes, qui

mènent souvent à un nombre de réponses trop variées. Néanmoins, cela n’a pu être évité de

façon systématique : pour les compléments minéraux, vitaminés ou autres, par exemple, la

diversité est trop grande pour tous les citer.

Une fois le questionnaire finalisé, nous l’avons validé auprès d’une écurie gérée par un cavalier

professionnel de la région Midi-Pyrénées. Cette validation a été effectuée sur place, afin de

pouvoir librement discuter de la qualité du questionnaire, des points litigieux, des oublis ou autres

imprécisions.

2. Description du questionnaire

Il était constitué de trois parties distinctes (Annexe 1) :

La première portait sur les caractéristiques physiques et sportives des chevaux : race,

sexe, âge, poids, niveau, nombre de concours par an, intensité du travail (nombre d’heures par

semaine), et tempérament (lymphatique, stable, nerveux, très nerveux).

La seconde concernait la description qualitative des rations : type de fourrage utilisé,

concentrés utilisés (céréales, aliments industriels), et éventuels compléments employés.

Enfin, la troisième partie était consacrée à la description quantitative des rations : quantités

de fourrages, de concentrés et de compléments distribuées, exprimées en Kg. Afin de permettre

aux cavaliers de décrire précisément leurs rations tout au long de l’année, cette partie du

questionnaire comprenait plusieurs « fiches rations », pour chaque période de rationnement.

Nous avions postulé qu’il existerait en général au moins deux périodes : l’hiver, de novembre à

fin février, et la saison de concours. Ainsi, les cavaliers pouvaient détailler quatre périodes si

nécessaire, mais aussi une seule si l’alimentation restait la même toute l’année.

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3. Collecte des données

Les questionnaires ont été envoyés à environ 150 cavaliers de catégorie Pro 1&2,

accompagnés d’une enveloppe timbrée pour la réponse, et d’une lettre expliquant les buts de

l’étude et les consignes à respecter (Annexe 2). Les coordonnées des écuries ont été trouvées sur

le site de la Fédération Française d’Equitation, grâce à sa page consacrée aux licenciés. La plupart

des cavaliers ayant répondu ont ensuite été recontactés par téléphone afin de préciser quelques

points. Ainsi, nous avons obtenu un échantillon de 67 chevaux dans 14 écuries différentes

réparties dans toute la France, soit environ 10% de la population sollicitée.

C. Méthodes de calcul utilisées

1. Calcul du poids vif des chevaux

Une majorité des apports alimentaires recommandés étant reliée au poids vif de l’animal, le

rationnement pratique doit s’effectuer en fonction de cette variable. Or, il est souvent difficile,

lors de l’absence d’une bascule dans les écuries, de peser les chevaux. En outre, la précision de

l’évaluation du poids « à l’œil » est faible et aléatoire.

La formule proposée par l’INRA pour calculer le poids vif (PV) des chevaux des races de selle,

valable pour les hongres, juments et étalons après 4 ans a été utilisée :

785.3.3,4)26( ���� HGPTKgPV [33]

avec PT = Périmètre thoracique en cm (la mesure s'effectue en partant quelques centimètres

en aval du garrot et en passant au passage de sangle), et HG = Hauteur au garrot en cm.

Ainsi, les cavaliers connaissant le poids exact de leurs chevaux nous l’ont communiqué, et les

autres ont dû mesurer le périmètre thoracique et la hauteur au garrot de leurs athlètes.

Il existe une autre formule, pour le calcul du poids vif des chevaux en croissance, jusqu’à 4 ans

( 370.5,4 �� PTPV ). Parmi les six chevaux de notre étude âgés de 4 ans, le poids vif de quatre

d’entre eux était connu. Pour les deux derniers, nous avons effectué les mêmes calculs que pour

les chevaux adultes pour simplifier, car l’âge de quatre ans se situe à la limite d’utilisation entre les

deux formules.

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2. Composition des aliments

a) Les fourrages

La valeur alimentaire des fourrages a été estimée à partir des tables de l’INRA [40]. Les foins

de prairie ont été considérés de qualité moyenne, sauf lorsque les cavaliers précisaient qu’ils

étaient de première qualité. Dans ce cas-là, nous avons pris les valeurs d’un foin de bonne qualité.

Comme nous n’avions pas toujours les caractéristiques précises des foins, nous avons utilisé pour

ceux-ci les données issues du logiciel de rationnement PC-HORSE [32].

b) Les matières premières naturelles

Pour les matières premières comme l’orge, l’avoine, le maïs, le tourteau de soja, ou encore les

carottes, les teneurs en UFC et MADc, ainsi que leur composition chimique sont indiquées dans

les « Tables de composition et de valeur nutritive des matières destinées aux animaux d’élevage »,

2ème édition [38]. En effet, les données des concentrés ont récemment été réévaluées et

uniformisées, tandis que les études sur les fourrages sont en cours. Ainsi, les nouvelles tables

n’incluent pas les compositions et valeurs de ces derniers, nous obligeant à nous référer aux

anciennes tables. Pour les concentrés, voici la base des modifications au niveau énergétique :

1990 : 1 UFC = 2200 Kcal d’Energie Nette ; 1 UFC = Energie nette d’1 Kg brut d’orge.

2004 : 1 UFC = 2250 Kcal d’Energie Nette ; 0,99 UFC = Energie nette d’1 Kg brut d’orge.

Un aliment utilisé n’était présent dans aucune table pour chevaux : les pommes… La valeur en

UFC a donc été calculée avec la première formule pour les matières premières concentrées, et la

valeur en MADc avec la formule sur les céréales (cf. aliments industriels), afin d’avoir des valeurs

les plus proches de la réalité et de pouvoir quantifier les apports énergétiques et azotés de cet

aliment, lorsqu’il est donné en grande quantité (une écurie).

c) Les aliments composés industriels

Pour les aliments du commerce, les données ont en général été fournies par les fabricants. Les

formules et valeurs des matières premières utilisées par ces derniers sont celles données par les

nouvelles tables de l’INRA.

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� Matières premières concentrées :

100/.582,0100/.0345,0100/.947,0815,0 GCMATCBUFC ���� (r=0,96 ; ETR=0,06)

100/.340,1100/.282,0100/.628,0131,0 MODMATCBUFC ���� (r=0,98 ; ETR=0,04)

92,238/.0941,0100/.572,0100/.722,0730,0 EDMOMATUFC �����

(r=0,99 ; ETR=0,02)

92,238/.0755,0100/.316,0100/.362,0100/.274,0134,0 EDGCMATCBUFC ������

(r=0,99 ; ETR=0,01)

dNMATMAD .� (digestibilité)

kMADMADc .� (coefficient dépendant du groupe de matières premières)

Pour les céréales, MATMAD .533,894,4 ��� avec k=1.

� Fourrages :

100/.0619,0100/.562,0056,0 EDGCUFC ���� (r=0,99 ; ETR=0,01)

100/.330,1100/.254,0124,0 MODGCUFC ���� (r=0,99 ; ETR=0,01)

avec CB, MAT, GC, MO et MOD représentant respectivement cellulose brute, matières

azotées totales, glucides cytoplasmiques (amidons et sucres), matière organique, matière

organique digestible, exprimés en % de matière sèche.

Pour les fourrages, MATMAD .8441,057,27 ���

avec k=0,9 pour les fourrages verts, k=0,85 pour les foins et fourrages déshydratés, k=0,8

pour les pailles, et k=0,7 pour l’ensilage d’herbe.

Ces données, exprimées en g/Kg MS pour les MADc et en UFC/Kg MS pour l’énergie, ont

été ensuite rapportées au Kg de matière brute (MB) pour le calcul des apports de la ration.

Pour les aliments riches en matières grasses, il existe une rectification de 3 UFC par Kg de

lipide dans la MO, due à l’énergie brute, la digestibilité élevée de ces matières grasses et du

rendement de 80% de l’énergie des acides gras longs pour l’entretien (INRA, 1984).

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Les calculs des UFC et MADc se résument donc ainsi pour chaque cheval :

UFC (UFC/Kg de MB) = ��i UFCi

MADc (g/Kg de MB) = ��i MADci

Avec �i = % en MB de chaque matière première par rapport à l’ensemble du mélange

3. Composition des rations

La somme des teneurs en MS ont permis de calculer la matière sèche ingérée (MSI), qui a été

comparée à la « capacité d’ingestion » estimée (CI). En effet, la différence entre ces deux

paramètres permet d’évaluer de façon toujours approximative l’apport par l’ingestion de litière,

lorsque celle-ci est constituée de paille. Les valeurs de la « capacité d’ingestion » en Kg de MS ont

été choisies dans la fourchette fournie par l’INRA, pour chaque période de rationnement définie

par les écuries : 2,3% du poids vif pendant la saison de compétition, 2,1% en hiver, et enfin 2%

pour la période de repos. Deux types de rations ont ainsi été calculés, avant et après « saturation

de la capacité d’ingestion » par la litière ou la pâture selon les cas. Cette correction ne concerne

que les chevaux sur paille ou allant au pré plusieurs heures par jour, et qui ne « saturent » pas leur

CI avec les apports de concentrés et de fourrages.

Le rapport MADc/UFC a été calculé afin d’évaluer rapidement l’équilibre entre apport azoté

et énergétique des rations. Le rapport UFC/MSI a aussi été pris en compte pour mesurer la

densité énergétique de la ration. Nous avons en outre calculé les apports énergétiques et azotés en

UFC et g de MADc/100 Kg PV, et enfin le « niveau alimentaire » NA, ratio entre les UFC

apportés et les apports recommandés en UFC pour l’entretien.

Le pourcentage de cellulose brute CB par rapport à la matière brute a été calculé, et les teneurs

en principaux minéraux ont été exprimés par rapport à la MSI ou pour 100 Kg PV : Calcium (Ca)

et Phosphore (P) en g/Kg MS et en g/100 Kg PV, Zinc (Zn) et Cuivre (Cu) en mg/Kg MS et en

mg/100 Kg PV.

Le rapport phosphocalcique (Ca/P) a été systématiquement calculé, ainsi que le ratio Zn/Cu.

Les rations ont été calculées sur Microsoft Office Excel 2003, avec, dans un premier temps,

uniquement les quantités distribuées par les écuries, puis en « saturant la capacité d’ingestion » par

la litière ou la pâture.

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4. Les calculs statistiques

Les calculs statistiques ont été effectués avec Microsoft Office Excel 2003 pour la partie

descriptive de la population et le calcul des moyennes et écart-types des composantes des rations,

puis avec le logiciel spécifique S-plus [64].

Les quantités de nutriments ont été soumises à une analyse de variance (ANOVA) suivie d’un

test de comparaison de moyennes de Bonferroni. Nous avons ensuite utilisé le test de Tukey, qui

compare les moyennes deux à deux, afin de déterminer les différences significatives entre les

rations selon les saisons, et le mode de calcul utilisé (avant et après « saturation de la capacité

d’ingestion »). De plus, l’ensemble des données a subi une analyse en composantes principales

(ACP). Celle-ci a pour but de résumer l’information contenue dans les données en une

information plus accessible, en deux dimensions. Elle permet de représenter la dispersion de tous

les individus, sans notion posée a priori de groupes, en les projetant selon des axes factoriels

(composantes principales), et en cherchant à maximiser la distance entre les individus pris deux à

deux.

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92

II. RESULTATS QUALITATIFS

A. Profil de la population interrogée

1. Description de la cible

La carte de France ci-dessous représente les départements où des écuries ont répondu à

l’enquête, et la densité d’écuries interrogées par département (Figure 8).

Figure 8 : Répartition géographique des écuries interrogées

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93

Les 67 chevaux de notre étude se répartissent en 14 écuries, numérotées de 1 à 14, avec une

moyenne de 4,8 ± 2,3 chevaux de CCE (niveau minimum Amateur 3) par écurie. La répartition

précise par écurie est présentée dans la figure 9.

0123456789

1011

Nb de chevaux

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie n°

Figure 9 : Nombre de chevaux par écurie

2. Profil des chevaux

Dans cette étude, 43 chevaux sont des Selle Français (SF), 15 des Anglo-arabe (AA), 5 des

Pur-sang Anglais (PS), et enfin, seulement 3 des Chevaux de Selle (CS). Un seul cheval est un

Connemara (Autre sur la figure 10).

64.0%22.5%

7.5%

4.5%

1.5%

Selle FrançaisAnglo-arabePur-Sang AnglaisCheval de selleAutre

Figure 10 : Répartition des chevaux en fonction de la race

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94

Comme le montre la figure 11, 2/3 des chevaux considérés sont des hongres (46 chevaux),

tandis que moins d’1/3 étaient des juments (19) et les entiers (mâles) sont au nombre de 2.

68.7%3.0%

28.4% HongreMâleJument

Figure 11 : Répartition des chevaux en fonction du sexe

En moyenne, les chevaux ont 7,9 ans (écart-type = 3,1 ans). On a distingué deux catégories

d’âge au sein de la population : les jeunes chevaux de 4, 5 et 6 ans, et les adultes (7 ans et plus).

65% des chevaux adultes ont entre 7 et 10 ans, 35% entre 11 et 16 ans.

22%

18%60%

Chevaux de 4 et 5 ans

Chevaux de 6 ans

Chevaux adultes (7 ans etplus)

Figure 12 : Catégories d'âge des chevaux

Les formats des chevaux sont relativement conformes aux races de selle. En effet, plus de la

moitié pèse plus de 550 Kg, mais toujours moins de 640 Kg. La moyenne des poids est de 552

Kg, avec un écart-type de 44 Kg. Ainsi, la fourchette est assez réduite, et on constate une grande

homogénéité des formats. En outre, les chevaux faisant moins de 500 Kg pèsent toujours plus de

450 Kg.

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95

Les écuries 9 et 11 n’ont ni pesé leurs chevaux, ni fourni leurs périmètres thoraciques, mais

une estimation personnelle du poids de leurs chevaux.

19%

30%

51%

Poids < ou = 500 Kg

500 Kg < poids <ou=550 Kg

Poids > 550 Kg

Figure 13 : Poids des chevaux

0

5

10

15

20

25

30

<ou= 500 Kg >550 Kg 500<poids<ou=550Kg

Nombre de chevaux

SFAAPSCSAutre

Figure 14 : Race des chevaux en fonction du poids

La figure 14 montre que les chevaux Selle Français (SF) sont en général de format plus

important que les chevaux Anglo-arabe (AA). Pour obtenir des lots raciaux suffisants, nous avons

regroupé les SF avec les Chevaux de Selle (CS), et les AA avec les Pur-sang anglais (PS). Il y avait

un Connemara, qui a lui aussi rejoint les AA. La race CS pose un problème, car c’est un peu le

« mélange des races ». En effet, tout cheval ne pouvant pas être reconnu par l’un des autres stud-

books existant se retrouve toujours dans cette catégorie. Ainsi, un croisement de SF et AA donne

un CS. Nous avons donc regroupé ces chevaux avec les SF.

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96

La figure 15 détaille la répartition des chevaux en fonction des catégories de CCE. 6 catégories

réelles été présentes.

12

6

14

3

12

5

87

0

2

4

6

8

10

12

14

Nb d

e ch

evau

x

Chevaux de Pro 1 Exclusivement

Chevaux de Pro 1 faisant un peude Pro 2

Chevaux de Pro 2 Exclusivement

Chevaux de Pro 2 faisant un peude Am 3

Chevaux de Am 3 Exclusivement

Chevaux de Cycle Classique 4 ans

Chevaux de Cycle Classique 5 ans

Chevaux de Cycle Classique 6 ans

Figure 15 : Répartition des chevaux en fonction des catégories de CCE

Nous avons reclassé et regroupé les chevaux en catégories Pro 1, Pro 2, Am 3 et Cycles

Classiques dans les deux graphiques de la page suivante. Nous avons considéré les chevaux

concourant en Pro 1, mais parfois aussi en Pro 2, comme des chevaux de Pro 1 ; de même pour

les chevaux de Pro 2 faisant aussi quelques Am 3, qui ont été classés dans les chevaux de Pro 2

pour les calculs statistiques. Les figures 16 et 17 donnent ainsi une meilleure idée du niveau des

chevaux étudiés.

1817

12

5

87

0

2

4

6

810

12

14

16

18

Nb

de C

heva

ux

Chevaux de Pro 1

Chevaux de Pro 2

Chevaux de Am 3

Chevaux de CC 4 ans

Chevaux de CC 5 ans

Chevaux de CC 6 ans

Figure 16 : Nombre de chevaux dans chaque catégorie

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97

35

12

58 7

0

5

10

15

20

25

30

35

Nb

de c

heva

ux

Chevaux de Pro 1 et Pro 2

Chevaux de Am 3

Chevaux de CycleClassique 4 ans

Chevaux de CycleClassique 5 ans

Chevaux de CycleClassique 6 ans

Figure 17 : Répartition des chevaux en fonction du niveau

En moyenne, les chevaux font 8,1 +/- 2,8 CCE par an. Les chevaux de l’écurie n°6 font aussi

quelques CSO. Nous avons inclus ces concours dans les CCE, en prenant la valeur de 0,5 CCE

par CSO. Les variations entre écuries du nombre moyen de concours par an sont relativement

importantes (Figure 18).

0

2

4

6

8

10

12

14

Nom

bre

moy

en d

e co

ncou

rs

par C

V/a

n

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Figure 18 : Nombre moyen de concours par cheval par an en fonction de l'écurie

L’intensité du travail a été mesurée par le nombre d’heures de travail par semaine et le nombre

de concours par an. En moyenne, les chevaux travaillaient 6,32 heures +/- 2,02 heures par

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98

semaine (de 2,5 à 13 heures). La figure 19 détaille le nombre moyen d’heures de travail par

semaine en fonction de l’écurie.

0.0

2.0

4.0

6.0

8.0

10.0

12.0

14.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Nb

d'he

ures

de

W

Figure 19 : Nombre moyen d’heures par semaine par écurie

Le tempérament des chevaux a été classé différentes catégories dites lymphatique (5 chevaux),

stable (ou normal : 37 chevaux), nerveux (18 chevaux), et très nerveux (7 chevaux). La figure 20

montre les proportions de chacune d’elles dans l’échantillon considéré.

7%

56%

27%

10%

LymphatiqueStableNerveuxTrès nerveux

Figure 20 : Tempérament des chevaux

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99

Certains cavaliers ont estimé que leurs chevaux étaient intermédiaires entre lymphatique et

normal, ou encore entre normal et nerveux. Ils ont respectivement été considérés de

tempérament normal et nerveux pour l’analyse statistique. Ces remarques ne concernaient qu’une

partie négligeable de chevaux.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Nb de CV

AACon

nemar

a CS PS SF

Très nerveuxNerveuxNormalLymphatique

Figure 21 : Relation entre race et tempérament des chevaux

Il apparaît assez clairement que les SF ont en général un tempérament stable. Pour les autres

races, on peut difficilement conclure vu le faible nombre de chevaux ; cependant, une proportion

non négligeable d’AA sont nerveux à très nerveux (Figure 21).

B. Description qualitative des rations distribuées

Le mode de vie des chevaux, les changements d’alimentation tout au long de l’année, la valeur

nutritive et les conditions d’utilisation des aliments doivent être bien connus pour constituer des

rations équilibrées et bien consommées par les chevaux. La valeur nutritive des aliments dépend

de leur composition chimique, qui elle-même varie selon la nature des aliments, les conditions de

récolte et de conservation, et les éventuels traitements (broyage, trempage, cuisson…) [65].

L’annexe 3 reprend les valeurs nutritionnelles de tous les aliments utilisés dans cette étude.

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100

1. Mode de vie des chevaux

a) Litière

Dix écuries (n° 1, 3, 4, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12) utilisent comme litière pour leurs chevaux

exclusivement de la paille de blé, parfois mélangée à de la paille d’avoine (écuries n° 7, 8, 9, 12)

voire d’orge (écuries n° 7, 8, 12). Les qualités d’absorption, d’élasticité et d’isolation thermique de

la paille justifient sa large utilisation.

Deux autres écuries (n° 2 et 14) utilisent de la paille de blé, sauf pour un de leurs chevaux qui

est sur copeaux de bois. Les raisons de ce choix n’ont pas été évoquées avec les cavaliers, mais les

principales causes d’une privation de paille sont des allergies respiratoires, et un comportement

boulimique pouvant conduire à des coliques par obstruction.

Les chevaux de l’écurie n° 5 sont exclusivement sur sciure. Selon le cavalier, cela lui permet de

distribuer des rations plus précises, l’évaluation de l’ingestion de paille étant très approximative

lorsqu’elle est apportée ad libitum.

De même, l’écurie n° 13 utilise uniquement un mélange de lin et de copeaux de bois.

b) Sorties en dehors du travail

Tous les chevaux de notre étude vivent en box, mais certains passent une partie de leur temps

au pré ou au paddock, et font régulièrement des promenades au pas. Ainsi, les chevaux des

écuries n° 1 et 6 vont quotidiennement au pré pendant plusieurs heures. Il est important de

préciser que pour ces chevaux-là, l’apport alimentaire de pâture est impossible à évaluer (grande

variabilité des valeurs nutritionnelles de l’herbe et du temps de pâture).

Les chevaux des écuries n° 2, 5, 10 et 12 vont régulièrement au paddock, et ceux des écuries

n°2, 5, 7 font fréquemment des sorties au pas au cours de la semaine.

2. Conduite alimentaire

Nous avons laissé la possibilité aux cavaliers de définir autant de périodes de rationnement

qu’ils désiraient tout au long de l’année. Plusieurs modes de conduite alimentaires sont ainsi

ressortis.

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101

a) Même alimentation toute l’année

Trois écuries donnent les mêmes rations tout au long de l’année : les écuries n°1, 4, et 6.

Cependant, de légères modifications, non quantifiables, sont réalisées (n°1 et 6). En effet, l’écurie

n°1 diminue légèrement la quantité de céréales dans les 2-3 jours précédant les concours. Dans

l’écurie n°6, une diminution « à l’œil » durant la trêve (en hiver), et un ajout d’huile une semaine

avant les grosses épreuves ont lieu.

b) Deux saisons : hiver et compétition

La plupart des écuries ont deux périodes de rationnement (écuries n°5, 8, 9, 10, 11, 12, 13 et

14), avec, pour certaines, quelques modifications au sein de la saison de concours. C’est le cas de

la n°10, qui rajoute des réhydratants et des oligoéléments 10 jours avant les grosses épreuves.

L’écurie n°11 ajoute de 6 semaines à 10 jours avant les concours un autre aliment industriel, et de

nombreux compléments alimentaires. Enfin, la n°13 fait augmenter progressivement la quantité

de concentrés industriels tout au long de la saison de concours (en particulier pour un aliment

spécifique, riche en électrolytes). Dans ce cas précis, nous avons pris les valeurs moyennes entre

début et fin de saison.

c) Trois saisons : hiver, compétition et repos

Deux écuries, les n°2 et 3, ont défini une troisième saison en plus de l’hiver et de la

compétition : le repos, période où les chevaux travaillent moins, et ne préparent aucun concours.

Néanmoins, aucune n’a précisé de variation du nombre d’heures de travail par semaine en

fonction des saisons.

d) Quatre saisons

Pour finir, l’écurie n°7 est un cas à part. En effet, celle-ci a défini quatre périodes différentes,

correspondant à chaque saison de l’année. Sa particularité par rapport aux autres réside en sa

propre production d’aliments, essentiellement de fourrages. Ainsi, l’alimentation de ses chevaux

varie en fonction de la disponibilité de ces fourrages. Pour pouvoir intégrer les chevaux de cette

écurie dans nos calculs, nous avons fait une moyenne des rations de printemps, été et automne

afin d’obtenir une ration de compétition comparable aux autres.

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102

3. Les aliments grossiers : les fourrages

Les fourrages sont des aliments constitués par l’appareil aérien (tiges, feuilles, épis),

comportant ou non des graines et grains immatures ou à maturité selon le stade de

développement des plantes fourragères naturelles ou cultivées considérées. Pour être de bonne

qualité, ils doivent être récoltés tôt. On distingue les fourrages verts, contenant de 12 à 30% MS,

et les fourrages conservés, constitués essentiellement par les foins, contenant de 84 à 92% MS

[65].

Les chevaux de notre étude reçoivent en général 2 repas de fourrages par jour en hiver ou en

saison de concours (écuries n°1, 2, 3, 4, 5, 8, 11, 13, 14). Un cheval de l’écurie n°2 en a 3, ceux de

l’écurie n°9 n’en ont qu’une fois par jour, sauf en compétition, où ceux de haut niveau en ont 2

fois. Dans l’écurie n°10, 2 chevaux sur 3 en compétition, et 1 cheval sur 3 en hiver ont 2 repas.

Les autres n’en reçoivent qu’un. Dans l’écurie n°12, il y a 2 repas de foin en hiver, et un seul en

compétition. Enfin, l’écurie n°7 distribue un unique repas de fourrages par jour, et seule la n°6 ne

donne aucun fourrage en dehors de la litière en paille.

a) Les foins de prairie

Le foin de prairie naturelle, dont les valeurs nutritives sont toujours inférieures à celles du

fourrage vert sur pied correspondant, est le plus largement utilisé chez les chevaux. Récolté au

stade épiaison, fané par beau temps, il est distribué aux chevaux de 11 écuries sur 14 (foin de

qualité moyenne dans l’annexe 3). L’écurie n°1 donne du foin de prairie artificielle (foin de bonne

qualité dans l’annexe 3). Seule l’écurie n°6 n’utilise pas du tout de foin, et l’écurie n°7 donne de

l’enrubanné (la n°11 aussi, très occasionnellement, lors de certains déplacements en concours).

Aucun cavalier n’achète de foin de Crau.

Ce dernier, en général pourtant très prisé, est produit dans les Bouches-du-Rhône à partir de

prairies irriguées composées selon le numéro de coupe (1 à 3), de 30 à 50% de graminées, de 25 à

35% de légumineuses et de 25 à 35% d’espèces diverses. Ses valeurs énergétique et azotée sont

voisines de celles des bons foins de pré récoltés dans les mêmes conditions dans d’autres régions,

mais il présente une teneur élevée en minéraux, en calcium tout particulièrement, grâce à la

proportion importante de légumineuses et de plantes condimentaires. Sa qualité provient

essentiellement des conditions de culture et de récolte très favorables [65].

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103

b) La paille de blé

Les pailles de céréales ont une faible valeur énergétique, car elles sont presque exclusivement

constituées de tiges à maturité. Leur teneur en MADc est nulle, et elles sont quasiment totalement

dépourvues de minéraux majeurs, d’oligoéléments, et de vitamine A. Elles ne peuvent donc en

aucun cas constituer la ration de base des chevaux, dont les besoins doivent être couverts par un

aliment composé complémentaire [65].

Aucune écurie ne donne de paille lorsque la litière en est constituée. Seules les n°5 et 13, dont

les chevaux sont sur copeaux ou sciure, en fournissent en plus du foin. Ainsi, dans l’écurie n°5,

un repas de fourrage est constitué de paille, l’autre de foin, sauf pour un cheval qui reçoit

uniquement 2 repas de foin.

c) Autres fourrages

Occasionnellement, les chevaux de l’écurie n°1 reçoivent 1 Kg de foin de luzerne, quand le

« besoin » s’en fait sentir. C’est cependant très aléatoire, donc non quantifiable.

Le cas de l’écurie n°7 est tout à fait à part. Nous avons déjà précisé qu’elle donne du foin

enrubanné, en hiver et en automne. Au printemps, les chevaux reçoivent de l’herbe fraîchement

coupée (Ray-grass italien) au stade montaison, et en été, du sorgho fourrage en vert.

Pour finir, les chevaux de l’écurie n°6, à qui l’on ne donne aucun foin ni fourrage déshydraté,

passent de 4 à 8 heures par jour au pré, et y mangent donc de l’herbe en quantité très variable

selon la saison.

4. Les aliments concentrés : matières premières et aliments composés (industriels)

11 écuries sur 14 distribuent quotidiennement 3 repas de concentrés, soit des matières

premières, soit des aliments industriels. Une seulement (écurie n°1) n’en donne que 2 fois, sauf

pour un de ses chevaux qui a 3 repas, et 2 écuries (n°2 et 14) distribuent 4 repas de concentrés

par jour, sauf pour un cheval dans la n°14 (seulement 3 repas).

a) Les grains (céréales)

Les céréales sont d’excellentes sources d’énergie (stockée sous forme d’amidon, à hauteur de

40 à 75% MS) pour le cheval au travail, mais déséquilibrées en minéraux (calcium essentiellement,

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104

et phosphore en grande partie sous forme phytique peu assimilable). Leur valeur azotée est en

outre de seulement 80 à 100 g MADc/ Kg MS, avec un déficit primaire très accusé en lysine [65].

Parmi les 9 écuries donnant des grains, 3 d’entre elles (n°1, 4, 7) utilisent exclusivement des

céréales, et 6 les mélangent avec des concentrés industriels (n°2, 5, 6, 8, 12, et 14). Ainsi, une

proportion importante de chevaux dans notre étude recevait des céréales.

(i) L’avoine

L’avoine était la céréale la plus utilisée et reste un des aliments de référence chez le cheval, plus

par tradition que pour de bonnes raisons. Sa valeur énergétique est plus faible que celle des autres

grains, mais sa teneur en matières azotées est la plus élevée, et c’est la mieux équilibrée en acides

aminés. La distinction entre avoine noire, blanche ou grise n’a pas de signification sur le plan

nutritif, mais la blanche présente des enveloppes épaisses, d’où une préférence pour la noire.

Cette céréale doit être lourde pour être de bonne qualité, environ 50 Kg/hL pour l’avoine entière,

et 19-22 Kg/hL pour l’avoine aplatie ou concassée [65].

L’avoine est utilisée dans 7 écuries : les n°1, 12 et 14 sous forme aplatie, la n°4 sous forme

concassée, entière dans la n°8, et trempée dans les écuries n°5 et 6.

(ii) Le maïs

Le maïs est le grain à la plus forte valeur énergétique (environ 30% de plus que l’avoine à

poids égal), mais sa teneur en MADc est aussi la plus faible, et il est très déséquilibré en acides

aminés essentiels (déficit en lysine et tryptophane). Il peut être utilisé avec profit à condition de

rééquilibrer la ration en matières azotées et en minéraux, et de l’aplatir ou de le concasser, car il

est mal consommé entier [65].

Le maïs n’est employé que dans 4 écuries : sous forme aplatie dans l’écurie n°1, concassée

dans la n°7, incorporée dans un mash dans l’écurie n°5, et ponctuellement, entière mais trempée

dans l’écurie n°6.

(iii) L’orge

L’orge est la céréale du compromis, la plus largement utilisée dans notre étude. Elle présente

des valeurs énergétique et azotée intermédiaires entre celles de l’avoine et du maïs. De même que

ce dernier, elle doit être traitée pour une meilleure ingestion [65].

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105

Les chevaux de 9 des écuries interrogées reçoivent de l’orge : sous forme aplatie pour 6 d’entre

elles (n°1, 2, 7, 8, 12 et 14), concassée dans l’écurie n°4, et trempée dans les n°5 et 6 (voire

incorporée dans un mash pour l’écurie n°5).

(iv) Les tourteaux de graines

Les tourteaux sont des sous-produits de graines oléagineuses, et d’excellentes sources de

matières azotées (200 à 500 g MADc/Kg MS), bien équilibrés en acides aminés essentiels sauf

parfois en acides aminés soufrés. Ils ont une bonne valeur énergétique, et sont bien pourvus en

phosphore ainsi qu’en magnésium. Les conditions d’emploi s’avèrent en revanche délicates. Ils

sont obtenus par extraction de l’huile contenue dans la graine, soit par pression, soit à l’aide d’un

solvant. Le tourteau de lin est très souvent utilisé, en raison de ses propriétés hygiéniques pour le

tube digestif des chevaux surmenés, et pour la souplesse et le brillant qu’il donne au poil. Il doit

cependant être cuit ou trempé dans l’eau chaude afin de prévenir la libération d’acide

cyanhydrique, toxique pour le cheval. Sa consommation doit être limitée à 0,3 Kg /100 Kg PV et

par jour [65].

Seule l’écurie n°1 utilise du tourteau de soja 48, l’un des plus riches en matières azotées, dans

son aliment formulé à la « maison », c’est-à-dire mélangé avec de l’orge, de l’avoine et du maïs

aplatis.

b) Aliments composés industriels (AI)

Il existe dans l’industrie de l’alimentation animale deux types de composés pour chevaux : des

aliments complets pouvant se substituer intégralement aux rations traditionnelles, et des aliments

complémentaires, en général utilisés en substitution des céréales, pour complémenter les

fourrages.

Les matières premières majeures utilisées par les fabricants sont tout d’abord des aliments à

dominante énergétique (grains et leurs sous-produits), puis à dominante azotée (tourteaux de soja,

de lin, etc. et graines de légumineuses), et des aliments cellulosiques (farines de luzerne, de foin de

graminées, de paille). Pour finir, chaque formule est correctement complétée par un aliment

minéral vitaminé (AMV).

Les aliments complets renferment en général de 15 à 20% de cellulose brute, donc plus que les

complémentaires (aux alentours de 10%) [65].

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106

Dans notre étude, les chevaux consomment toujours des fourrages en plus des aliments

composés du commerce, sauf dans l’écurie n°6.

Ces composés se présentent en général sous la forme de granulés, mais dans les écuries de

compétition, on rencontre de plus en plus d’aliments « floconnés », plus appétents. 14 aliments

industriels sont utilisés dans les écuries interrogées ; nous les avons notés AI suivis d’un numéro,

choisi arbitrairement : AI1 (écuries n°2 et 8), AI2 (n°3, 8 et 10), AI3 (écurie n°3), AI4 (écurie

n°10), AI5 (écuries n°5 et 6), AI6 (écurie n°11), AI7 (écurie n°5), AI8 et AI9 (écurie n°9), AI10

(écurie n°12), AI11, AI12, AI13 (écurie n°13), et enfin AI14 (écurie n°14). Seuls AI1, AI4, AI7 et

AI8 sont des aliments complets. 50% de tous ces composés sont des floconnés, ou un mélange

de floconnés et de granulés.

11 écuries sur 14 utilisent des aliments industriels, et 5 d’entre elles (n°3, 9, 10, 11, et 13)

n’emploient pas d’autre concentré, tandis que les 6 autres (n°2, 5, 6, 8, 12, et 14) les combinent

avec des céréales. En outre, seulement 4 écuries (n°2, 6, 11, et 12) n’utilisent que des granulés, et

6 (n°3, 5, 8, 9, 10, et 13) un mélange de granulés et de floconnés. L’écurie n°14 ne donne que du

floconné.

MS (%)

CB (%) UFC

MADc (g)

MADc/UFC (g)

Ca (g)

P (g)

Cu (mg)

Zn (mg)

MG (%)

Moyenne 88,36 12,75 0,87 100,57 118,38 11,61 5,89 23,07 115,71 4,73

± 2,02 3,33 0,14 22,75 34,11 3,80 0,90 12,96 100,56 3,80

Coef. �x 0,02 0,26 0,16 0,23 0,29 0,33 0,15 0,56 0,87 0,80

Tableau 19 : Composition moyenne des aliments industriels utilisés /Kg MB

On constate que si la teneur en matière sèche est très homogène d’un aliment à l’autre

(coefficient de variation �x), les autres valeurs sont plutôt variables, en particulier pour le calcium,

les oligoéléments et la matière grasse (MG). Cela s’explique en général par les indications de ces

composés. En effet, si la plupart constituent la partie principale de la ration (% MG aux environs

de 3%), certains ne sont apportés qu’en petite quantité, pour fournir un apport énergétique

supplémentaire (aliments riches en MG). Il est intéressant de noter que la teneur en MADc est

globalement élevée, et que le ratio MADc/UFC est en moyenne bien supérieur aux

recommandations optimales.

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107

5. Les aliments utilisés de façon anecdotique

L’écurie n°4 distribue quotidiennement une quantité importante de pommes. Celles-ci font en

effet partie intégrante de la ration de ces chevaux, alors qu’elles ne constituent en général qu’une

friandise. Néanmoins, même si leur teneur en protéines est faible, leur valeur énergétique est

intéressante (richesse en sucre). Elles sont en outre très appréciées et bien tolérées sur le plan

digestif [65].

L’écurie n°9 donne à ses chevaux 2 Kg de pommes et de carottes par semaine, mais nous

avons négligé cet apport alimentaire hebdomadaire dans nos calculs.

Enfin, le repas du soir des chevaux de l’écurie n°5 était composé d’un mash maison constitué

d’orge, de maïs et d’avoine.

Un mash est une préparation traditionnelle de grains cuits dans l’eau bouillante (additionnés

ou non de son, de graines de lin, de sel, de bicarbonate de sodium), et qui trempe plusieurs heures

avant d’être distribué. Ces préparations sont laxatives et en général données à titre diététique

avant un jour de repos. Elles peuvent avoir un effet déminéralisant lorsqu’elles sont trop riches

en son et distribuées trop fréquemment [65]. Il existe aussi des préparations industrielles pour

mash, déjà prêtes, qu’il suffit de faire tremper dans l’eau chaude plusieurs heures.

L’écurie n°9 donne un mash du commerce par semaine à ses chevaux.

6. Les compléments (minéraux, vitamines, électrolytes…)

a) Les aliments minéraux vitaminés (AMV)

5 écuries (n°1, 3, 7, 12, et 14) utilisent un AMV pour complémenter rations de leurs chevaux

en minéraux. Parmi les quatre utilisés, trois sont des compléments destinés aux bovins (AMV2,

AMV3, AMV4). Leur composition se trouve dans l’Annexe 3. Il est intéressant de noter que les

écuries ayant une alimentation traditionnelle, sans aliments industriels, donnent presque toutes

(sauf l’écurie n°4) un AMV, ce qui est recommandé, au vu des déséquilibres minéraux des

céréales.

b) Electrolytes

Quelques écuries ont précisé donner très régulièrement des préparations électrolytiques après

l’effort, et en particulier après le cross. C’est le cas des écuries n°3 et 10. L’écurie n°1 donne du

gros sel de mer iodé lors de sudation intense, et les chevaux de la n°6 ont en permanence une

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108

pierre à sel. Enfin, l’écurie n°13 distribue un complément alimentaire spécifique (CA1),

spécialement conçu pour apporter des électrolytes, tout au long de la saison de concours, et en

quantité croissante. Ses chevaux en reçoivent en outre 1 Kg supplémentaire après chaque cross.

c) Compléments alimentaires divers

De nombreux compléments sont utilisés pendant la saison de concours, comme des mélanges

d’oligoéléments (écuries n°3, 5 et 6), des composés apportant surtout de la vitamine E et du

sélénium (écuries n°3 et 10), et des compléments médicamenteux favorisant la production de

globules rouges (CA4), ou le tonus musculaire (CA5) pendant la préparation des grosses épreuves

(écuries n°2 et 11).

Les écuries n°5 et 11 utilisent des compléments alimentaires industriels spécialement conçus

pour le cheval de sport, très énergétiques (CA2 et CA3), pendant la saison de concours (écurie

n°5), ou exclusivement pendant la préparation des CCI (écurie n°11).

7. Les huiles végétales

5 écuries (n°2, 3, 5, 6, 12) donnent à leur chevaux de l’huile végétale (de colza, ou de type

Isio4ND) durant toute la saison de concours, ou uniquement pendant 3 semaines avant les grosses

épreuves (n°6). L’écurie n°2 en donne toute l’année, mais augmente sensiblement les doses

durant la période de compétition.

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109

III. RESULTATS QUANTITATIFS

Après avoir donné une vue d’ensemble du rationnement, puis décrit plus précisément les

rations par écurie, par classe d’âge (jeunes chevaux et adultes) et par niveau, nous tenterons de

mettre en évidence les principaux facteurs de variation de l’alimentation.

A. Description globale des rations

Après une description rapide des quantités de matière brute ingérées, fourrages et concentrés

(rationnement pratique), nous décrirons la composition analytique des rations, avec :

� le pourcentage de cellulose brute par rapport à la matière brute ou CB (%),

� la quantité de matière sèche ingérée pour 100 Kg de poids vif ou MSI en Kg/100 Kg PV,

� le rapport entre la matière sèche apportée par les fourrages et celle apportée par les concentrés

ou MSF/MSC,

� la densité énergétique de la ration en UFC/Kg MS,

� l’apport énergétique pour 100 Kg de poids vif en UFC/100 Kg PV,

� le « niveau alimentaire » NA, correspondant au rapport entre l’apport énergétique réel de la

ration en UFC et l’apport énergétique recommandé pour l’entretien UFCe défini par l’INRA,

� l’apport protéique pour 100 Kg de poids vif en MADc (g) /100 Kg PV,

� le rapport MADc/UFC (g),

� les apports en calcium et phosphore pour 100 Kg de poids vif, Ca et P (g) /100 Kg PV, ainsi

que le ratio Ca/P,

� et enfin, les apports en zinc et cuivre par Kg de matière sèche, Zn et Cu (mg) /Kg MS, ainsi

que le ratio Zn/Cu.

1. Rationnement pratique

Afin d’avoir une vue générale du rationnement pratique des 67 chevaux, tous les aliments

concentrés (céréales, aliments industriels) ont été regroupés, ainsi que tous les fourrages.

La ration moyenne, toutes saisons confondues (hiver, compétition, et repos pour les écuries 2

et 3), correspond à 12,49 Kg MB, avec une plus forte proportion de fourrages que de

concentrés : 7,18 Kg MB de fourrages contre 5,28 Kg MB de concentrés en moyenne (Tableau

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110

20). Ne sont considérées ici que les quantités effectivement distribuées, et non la quantité de

paille, issue de la litière, éventuellement ingérée. Les dixièmes manquant pour atteindre 100% de

matière brute correspondent aux compléments utilisés (minéraux...).

Teneur en Kg MB Fourrage Concentré Ration globale

Moyenne 7,18 5,28 12,49

Ecart-type (±) 3,29 1,57 3,45

Coef. Variation (�x) 0,46 0,30 0,28

% dans la ration 57,51 42,27 99,81

Tableau 20 : Composition moyenne en matière brute des rations

2. Composition analytique des rations

Caractéristique Tempérament AgePoids vif

(Kg) Nombre d'heures de travail

/semaine Nombre de

CCE /an

Moyenne 1,40 7,94 551,85 6,32 8,09

± 0,78 3,12 44,20 2,02 2,81

�x 0,56 0,39 0,08 0,32 0,35

Tableau 21 : Caractéristiques moyennes des chevaux

Signalons que le coefficient de variation du poids est très faible, illustrant l’homogénéité des

formats des chevaux.

Les tableaux 22 et 23 présentent les rations moyennes obtenues à partir des 67 chevaux pour

chaque saison (en hiver, en compétition, et au repos pour les écuries n°2 et 3), et pour toutes les

saisons (moyenne des valeurs en hiver et compétition). La ration repos n’ayant été définie que par

deux écuries, nous l’avons exclue pour les calculs toutes saisons confondues, afin de ne pas

biaiser les tendances générales.

Le niveau de ces rations semble élevé, tant au niveau énergétique que protéique ou minéral.

Seuls les oligoéléments sont en proportions modérées, voire un peu faibles. Le coefficient de

variation de la densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) est faible, ce qui révèle une

homogénéité des aliments utilisés. De même, le ratio MADc/UFC est relativement stable, alors

que les valeurs de MADc et UFC /100 Kg PV prises séparément varient de manière non

négligeable. Le taux de CB et la MSI varient aussi, lorsqu’on s’en tient aux rations avant

« saturation de la capacité d’ingestion ». En effet, ces valeurs sont beaucoup plus homogènes une

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111

fois prise en compte l’ingestion de paille. On constate une très grande variation du rapport entre

fourrages et concentrés (MSF/MSC), ainsi que des teneurs en minéraux et oligoéléments.

Les graphiques suivants montrent les variations des principaux composants de la ration en

fonction de la saison (toutes saisons = hiver et compétition), avant et après « saturation de la

capacité d’ingestion (CI) ».

02468

1012141618202224262830

Avant saturation Après saturation

%

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 22 : %CB par saison avant et après « saturation de la CI »

0,00,20,40,60,81,01,21,41,61,82,02,22,42,62,8

Avant saturation Après saturation

Kg M

S

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 23 : MSI/100 Kg PV par saison avant et après « saturation de la CI »

Page 108: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

112

0,00,20,40,60,81,01,21,41,61,82,02,22,42,62,8

Avant saturation Après saturation

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 24 : Rapport MSF/MSC par saison avant et après « saturation de la CI »

On constate que le taux de cellulose brute dans la ration (en matière brute) varie peu d’une

saison à l’autre, avec une légère baisse en compétition, expliquée par une augmentation de la

proportion de concentrés distribués (Figure 22). Les valeurs sont en outre conformes aux

recommandations (entre 10 et 30%). Après « saturation de la CI », le pourcentage de CB

augmente modérément, mais de façon significative (p<0,001), révélant que les cavaliers apportent

une quantité importante de fibres, sans considérer l’apport de paille par la litière. Les variations

entre les saisons sont non significatives (p>0,05).

De même, la quantité de matière sèche ingérée après « saturation » est plus importante

qu’avant « saturation » (+ 20% en moyenne, ce qui est statistiquement significatif : p<0.001). De

plus, les apports en MSI sont compris dans les fourchettes proposées par l’INRA. Il est

intéressant de noter qu’avant « saturation de la CI », la MSI évolue de la même façon qu’après

« saturation » en fonction de la saison, avec une légère augmentation en période de compétition,

non significative (p>0,05) (Figure 23).

Enfin, le rapport MSF/MSC augmente de façon significative (p<0.001) après saturation, ce

qui s’explique par l’apport supplémentaire de paille par la litière (Figure 24). Les variations

saisonnières sont là aussi non significatives (p>0,05).

Page 109: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

113

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

Avant saturation Après saturation

UFC

/Kg

MS Toutes saisons

HiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 25 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par saison avant et après « saturation de la CI »

La densité énergétique, très homogène, est à la limite supérieure des recommandations de

l’INRA, voire même au-dessus avant « saturation de la CI ». En effet, elle diminue légèrement,

mais de façon significative (p<0,001) après « saturation de la CI », ce qui est simplement dû à

l’ajout de paille dans la ration, aliment peu énergétique (Figure 25). Les variations saisonnières

sont en revanche non significatives (p>0,05).

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

Avant saturation Après saturation

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 26 : UFC/100 Kg PV par saison avant et après « saturation de la CI »

Page 110: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

114

Les apports en UFC/100 Kg PV sont en moyenne supérieurs aux besoins énergétiques définis

par l’INRA. L’évolution de l’apport énergétique se fait dans sens inverse du ratio MSF/MSC,

avec le nombre d’UFC/100 Kg PV qui augmente en période de compétition (non significatif :

p>0,05). Il est en outre essentiel de signaler que les différences entre les valeurs avant et après

« saturation de la CI » sont vraiment peu importantes, et non significatives au niveau statistique

(p>0,05). Cela illustre bien que les UFC sont en majorité apportées par les concentrés, puis le

foin (Figure 26).

0102030405060708090

100110120130

Avant saturation Après saturation

g M

ADc

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 27 : MADc/UFC par saison avant et après « saturation de la CI »

L’apport protéique, très élevé et au-dessus des recommandations de l’INRA, varie quant à lui

très peu en fonction de la saison (différences non significatives : p>0,05), ce qui est tout à fait

normal si l’on se souvient des données théoriques sur les besoins. Après « saturation de la CI », le

rapport MADc/UFC diminue légèrement, car la paille n’apporte pas de protéines, mais un peu

d’énergie. Cette variation n’est pas significative (p>0,05), sauf pour la saison de concours

(p<0,001).

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115

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

Avant saturation Après saturation

Ca/

P

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 28 : Ca/P par saison avant et après « saturation de la CI »

Les tableaux 22 et 23 montrent des apports en calcium et phosphore supérieurs aux

recommandations de l’INRA, en toutes saisons. Les différences entre les valeurs avant et après

« saturation de la CI » sont très faibles, et non significatives (p>0,05). Il en est de même pour les

infimes variations saisonnières. La figure 28 montre en outre que le rapport Ca/P, compris entre

1,1 et 2, est lui aussi quasiment identique (variations non significatives : p>0,05) avant et après

« saturation de la CI », ainsi qu’entre les saisons.

Les apports en zinc sont inférieurs aux recommandations avant et après « saturation de la CI »

(tableaux 22 et 23), et les différences entre ces deux modes de calcul sont significatives (p<0,001),

car les valeurs sont exprimées par rapport à la matière sèche. Il en est de même pour les apports

en cuivre, qui sont eux aussi insuffisants, essentiellement après « saturation de la CI ». Les

variations saisonnières sont inexistantes (p>0,05). Le ratio Zn/Cu (Figure 29), lui aussi inférieur

aux recommandations, est exactement le même avant et après « saturation de la CI » (donc

aucune différence significative : p>0,05), car la paille n’apporte aucun de ces deux nutriments.

Ainsi, les apports ne varient que parce qu’ils sont exprimés par rapport à la matière sèche.

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116

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

4,0

4,5

5,0

5,5

Avant saturation Après saturation

Zn/C

u

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

* Ecurie n°2 et 3 uniquement

Figure 29 : Zn/Cu avant et après « saturation de la CI »

Ainsi, la description quantitative globale des rations montre apparemment des apports

largement suffisants en nutriments, hormis en zinc et en cuivre, avec une légère augmentation en

période de compétition (sauf pour la cellulose brute qui diminue), non significative. Il est

important de préciser que les variations lors de la saison de repos n’ont pu être interprétées au

niveau statistique, en raison du trop faible nombre d’individus (2 écuries seulement). Les

différences entre les données avant et après « saturation de la capacité d’ingestion » sont en outre

peu marquées, et ne sont significatives que pour le taux de cellulose brute, la matière sèche

ingérée et le ratio MSF/MSC.

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11

7

Sais

on

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

UFC

/K

g M

SU

FC

/100

Kg

PVN

A

MA

Dc

(g)

/100

Kg

PVM

AD

c/U

FC(g

) C

a (g

) /1

00K

g PV

P (g

) /1

00K

g PV

Ca/

PZn

(mg)

/Kg

MS

Cu

(mg)

/K

g M

S Zn

/Cu

Hiv

er

20,3

41,

82

1,41

0,

79

1,41

1,

7214

4,72

10

3,13

10

,56

6,77

1,

5242

,96

11,3

7 3,

79

± 4,

84

0,46

0,

76

0,11

0,

30

0,36

36

,84

15,3

4 4,

20

1,68

0,

32

17,0

6 3,

32

0,93

Com

pétit

ion

19,6

41,

89

1,29

0,

80

1,47

1,

7915

3,50

10

4,41

11

,32

7,21

1,

5347

,04

12,4

4 3,

82

± 6,

18

0,48

0,

64

0,12

0,

30

0,36

36

,96

12,1

0 4,

45

1,76

0,

31

20,0

9 4,

06

0,96

R

epos

* 22

,55

1,53

1,

42

0,73

1,

11

1,34

121,

54

109,

54

9,55

6,

16

1,55

26,5

1 9,

96

2,67

±

0,89

0,

08

0,29

0,

02

0,08

0,

11

7,35

3,

12

1,16

0,

55

0,09

0,

53

0,74

0,

16

Tout

es s

aiso

ns19

,99

1,86

1,

35

0,79

1,

44

1,75

149,

11

103,

77

10,9

4 6,

99

1,53

45,0

0 11

,91

3,81

±

5,54

0,

47

0,70

0,

12

0,30

0,

36

37,0

2 13

,78

4,33

1,

73

0,32

18

,68

3,73

0,

94

�x

0,28

0,

25

0,52

0,

15

0,21

0,

21

0,25

0,

13

0,40

0,

25

0,21

0,

42

0,31

0,

25

Tab

leau

22 :

Co

mp

osi

tio

n m

oyen

ne d

es

rati

on

s avan

t « s

atu

rati

on

de l

a C

I »

Sais

on

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

UFC

/K

g M

SU

FC

/100

Kg

PVN

A

MA

Dc

(g)

/100

Kg

PVM

AD

c/U

FC(g

) C

a (g

) /1

00K

g PV

P (g

) /1

00K

g PV

Ca/

PZn

(mg)

/Kg

MS

Cu

(mg)

/K

g M

S Zn

/Cu

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er

23,4

12,

16

1,87

0,

69

1,49

1,

8214

4,72

96

,62

11,2

4 7,

11

1,56

35,4

5 9,

40

3,79

±

3,50

0,

23

0,78

0,

09

0,25

0,

30

36,8

4 16

,47

3,84

1,

50

0,30

14

,97

3,27

0,

93

Com

pétit

ion

23,0

42,

32

1,84

0,

68

1,58

1,

9215

3,50

96

,72

12,1

8 7,

64

1,57

37,5

0 9,

98

3,82

±

4,52

0,

21

0,69

0,

08

0,23

0,

28

36,9

6 13

,93

4,01

1,

54

0,28

16

,45

3,77

0,

96

Rep

os*

25,7

11,

95

2,07

0,

63

1,22

1,

4712

1,54

10

0,17

10

,39

6,58

1,

5820

,93

7,85

2,

67

± 1,

24

0,19

0,

34

0,04

0,

10

0,12

7,

35

3,43

1,

34

0,64

0,

08

1,76

0,

62

0,16

To

utes

sai

sons

23,2

22,

24

1,86

0,

69

1,54

1,

8714

9,11

96

,67

11,7

1 7,

37

1,56

36,5

6 9,

71

3,81

±

4,03

0,

23

0,73

0,

08

0,24

0,

30

37,0

2 15

,20

3,94

1,

54

0,29

15

,66

3,51

0,

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117

Page 114: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

118

B. Description quantitative des rations par écurie

Ecurie n°

Nombre de chevaux Tempérament Age Poids vif

(Kg) Nb d'h de W

/sem Nb de CCE

/an 1 4 1,50 6,50 547,25 4,38 7,75 ± 0,58 1,00 64,72 1,44 3,30 2 7 1,57 6,57 550,43 4,50 6,57 ± 0,79 3,05 41,68 0,00 0,84 3 5 1,40 8,60 500,60 6,30 7,80 ± 0,55 4,04 8,68 0,27 3,03

4 4 1,00 8,50 524,75 7,50 7,75 ± 0,82 3,32 43,78 1,00 0,50 5 4 2,00 7,00 554,75 4,25 8,75 ± 0,82 3,37 43,54 1,19 0,96 6 3 0,33 10,00 574,00 6,33 12,33 ± 0,58 2,65 39,15 1,15 4,62

7 6 1,00 9,67 549,00 4,00 4,83 ± 0,00 3,27 35,11 0,00 0,75 8 6 1,33 9,83 521,83 7,00 9,17 ± 0,52 4,26 23,68 0,00 1,33 9 4 1,75 6,25 517,50 9,50 9,00 ± 0,96 2,87 47,17 3,00 2,45

10 3 1,67 7,00 600,33 7,00 9,33 ± 1,15 1,00 24,01 1,00 3,06

11 5 1,40 8,40 550,00 5,40 8,00 ± 1,14 3,44 50,00 0,89 2,74

12 2 1,00 12,00 535,50 6,00 8,00 ± 0,00 2,83 12,02 0,00 0,00

13 3 2,00 8,33 599,33 9,00 9,00 ± 1,00 3,21 48,26 1,32 1,00

14 11 1,45 6,45 588,55 7,82 8,36 ± 0,82 1,92 15,90 1,66 4,08

Tableau 24 : Caractéristiques des chevaux par écurie

Les jeunes chevaux (4 et 5 ans) et les adultes (6 ans et plus) seront présentés ensemble dans

cette partie. En effet, en concours complet, les jeunes chevaux participent déjà à des épreuves

d’un niveau conséquent, en particulier à 5 ans, où, en fin d’année, on s’approche de compétitions

amateur 3. En outre, dans les écuries interrogées, ces jeunes chevaux étaient alimentés de la

même façon que les adultes.

1. Avant « saturation de la capacité d’ingestion »

La composition moyenne des rations par écurie est présentée dans les tableaux 25 pour toutes

les saisons, 26 en hiver, 27 en compétition et 28 pour les deux écuries établissant un

rationnement différent au repos.

Page 115: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

11

9

Ecur

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28

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I »

119

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12

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± 1,

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69

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11

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13

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1,

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0,50

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04

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,16

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±

0,95

0,

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0,

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28

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1,

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leau

26 :

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rati

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I »

120

Page 117: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

12

1

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28

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0,

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0,

21

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55

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0,

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29

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1,

54

1,89

159,

11

103,

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9 7,

90

1,44

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,35

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±

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0,

24

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0,

03

0,21

0,

28

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90

1,29

0,

93

0,05

10

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1,

23

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08

109,

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0,

24

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0,

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0,

26

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36

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1,

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0,03

0,

83

2,48

0,

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4 15

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0,

97

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1,

68

2,02

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56

89,8

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58

5,91

0,

9424

,80

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3,

97

± 0,

29

0,09

0,

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0,01

0,

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5,

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0,

38

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0,

04

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0,

03

0,02

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,97

2,05

1,

54

0,68

1,

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1,69

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98,2

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± 2,

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0,

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0,

19

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1,

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0,

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1,

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0,

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0,

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0,06

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0,00

0,

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0,00

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0,

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1,10

1,

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1,

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0,

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1,

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2,

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1,

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2,25

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15,7

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±

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0,

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0,

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0,11

0,

17

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4 4,

66

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1,

34

0,16

0,

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0,

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0,

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1,

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,02

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,50

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±

0,35

0,

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0,

01

0,26

0,

32

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1,

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0,

03

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47

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0,

78

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1,

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13

,38

8,14

1,

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14,0

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18

± 2,

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0,42

0,

25

0,06

0,

26

0,30

29

,04

0,48

3,

03

1,63

0,

05

1,84

1,

65

0,12

11

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42,

11

1,87

0,

76

1,59

1,

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11

0,09

15

,52

7,93

1,

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13,5

9 4,

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± 1,

11

0,39

0,

43

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0,

27

0,32

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,26

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2,

57

1,32

0,

01

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1,

25

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12

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0,

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1,

07

1,29

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74

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55

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57

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± 0,

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0,

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0,

02

0,02

2,

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0,

21

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0,

00

0,00

0,

00

0,00

13

25,7

61,

99

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0,

65

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1,

6212

2,62

94

,79

14,1

9 7,

15

1,98

64,9

6 14

,80

4,39

±

0,83

0,

46

0,26

0,

02

0,29

0,

40

27,4

8 2,

03

3,00

1,

53

0,01

7,

34

1,53

0,

17

14

22,0

11,

96

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0,

78

1,53

1,

9115

4,71

10

1,24

9,

54

6,24

1,

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,16

13,8

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85

± 1,

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0,

50

0,05

0,

28

0,35

24

,84

2,36

1,

99

1,09

0,

12

13,6

1 3,

76

0,08

Tab

leau

27 :

Co

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n,

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rati

on

de l

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I »

121

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12

2

Ecur

ie

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

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/K

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1,

12

1,37

120,

47

107,

25

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5,

83

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±

1,15

0,

10

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0,

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0,

13

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1,

78

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0,

49

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0,

66

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0,

04

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1,

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0,72

1,

09

1,30

123,

05

112,

76

10,7

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63

1,63

26,7

6 10

,75

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±

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0,

03

0,00

0,

00

0,02

0,

02

2,10

0,

00

0,18

0,

11

0,00

0,

00

0,00

0,

00

Tab

leau

28 :

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et 3

.

122

Page 119: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

123

Les figures 30 à 38 représentent les mêmes valeurs que les tableaux 25 à 28, et permettent de

mieux visualiser les différences entre les écuries.

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

%

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 30 : %CB par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Il apparaît que le pourcentage de cellulose brute dans la ration brute est, dans 12 écuries sur 14

(n° 1, 2, 3, 4, 5, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14), supérieur à 15% pour toutes les saisons (Figure 30).

Seules les écuries n° 6 et 7 se démarquent des autres. L’écurie n°6 (11,8% de CB) ne donne pas

de foin, mais ses résultats sont biaisés, car ses chevaux passent de 4 à 8 heures par jour au

pâturage. Or, le taux de cellulose brute de l’herbe est important mais difficilement quantifiable, et

dans nos calculs, nous avons négligé l’apport de pâture (qui ne concerne que cette écurie). Le cas

de l’écurie n°7 est un peu particulier : outre des faibles valeurs en CB, il existe une grande

disparité entre les saisons, due à l’usage très différent des fourrages en fonction de la production.

L’herbe coupée et le foin enrubanné, très riches en eau, sont apportés en quantités insuffisantes

pour couvrir les besoins en cellulose brute.

Au niveau statistique, le test de Tukey distingue deux groupes d’écuries avant « saturation de la

CI » : le premier groupe comporte les écuries n°1, 10 et 12, et est significativement différent du

second : écuries n°3, 5, 8, 9, 11, 13 et 14. Les différences au sein d’un groupe ne sont pas

significatives (p>0,05). L’écurie n°2 se situe entre les deux groupes, et les écuries n°4, 6 et 7

Page 120: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

124

présentent des taux de CB significativement différents de toutes les autres (p<0,001). Après

« saturation de la CI », aucun changement ne s’opère au sein de ces groupes.

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Kg

MS

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 31 : MSI/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Les quantités de MSI (Figure 31) évoluent dans le même sens que le pourcentage de CB dans

la ration. Dans les écuries n° 1, 2, 3, 4, 5, 9, 11, 13 et 14, la distribution d’aliments correspond à

une quantité de MSI /100 Kg PV proche de 2 Kg MS, ce qui est en accord avec nos hypothèses

sur la « capacité d’ingestion » des chevaux et les recommandations théoriques. L’écurie n°8 se

démarque des autres par un haut niveau d’ingestion, dû à la grande quantité de foin distribuée.

On peut d’ailleurs se demander si l’intégralité du fourrage distribué est consommée, et/ou s’il n’y

a pas une erreur de pesée. Nous ne reviendrons pas sur les écuries n° 6 et 7, dont les raisons du

faible niveau d’ingestion ont été développées précédemment. Les écuries n°10 et 12 présentent

elles aussi des valeurs relativement faibles, expliquées par un apport modéré de foin.

Au niveau statistique, avec le test de Tukey, nous obtenons un grand groupe très homogène

composé des écuries n°2, 4, 5, 9, 11, 13 et 14, et qui est significativement différent du groupe des

écuries n°7, 10 et 12. Les écuries 1 et 3 forment un troisième groupe significativement différent

des deux autres, et les valeurs moyennes des écuries n°6 et 8 sont significativement différentes de

toutes les autres (p<0,001).

Page 121: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

125

-0.8

-0.6

-0.4

-0.2

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Kg M

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Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 32 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

3.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 33 : MSF/MSC par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Page 122: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

126

Les écarts entre la « capacité d’ingestion » théorique que nous avons postulée et la matière

sèche réellement apportée (Figure 32) confirment que pour la plupart des écuries, l’apport de

paille de litière est probablement minime, voire, comme pour la n°8, inexistant, le foin étant

disponible quasiment à volonté. Ainsi, l’examen des rations strictement distribuées donne pour la

majorité des écuries une idée plutôt juste et précise des apports.

Seules les écuries n°6, 7, 10 et 12 posent plus de problèmes, mais l’ingestion de paille calculée

d’après nos estimations de la « capacité d’ingestion » demeure, même pour celles-ci, dans les

normes proposées par DULPHY et al. en 1997 (1,1-1,4% du PV) [37].

La figure 33 montre qu’il existe une grande disparité entre les écuries en ce qui concerne la

proportion les fourrages et les concentrés (en matière sèche). En effet, 3 écuries donnent

beaucoup de concentrés (n°7, 9, 10) ; l’écurie n°6 ne donne pas de fourrage en plus des apports

de la prairie, que nous ne pouvons pas quantifier, et de la paille ; 2 écuries donnent 50% de

chaque (n°4 et 12) ; et 8 écuries (n°1, 2, 3, 5, 8, 11, 13, 14) donnent une plus grande proportion

de fourrages, reflétant ainsi la moyenne générale qui est de 2/3 fourrages, 1/3 concentrés.

La diminution du rapport MSF/MSC entre l’hiver et la saison de concours n’est importante

que pour les écuries n°2 et 11. En effet, si la quantité de fourrage distribuée ne change pas d’une

saison à l’autre dans ces deux écuries, les concentrés sont donnés en plus grande proportion en

compétition.

Au niveau statistique, aucun vrai groupe d’écuries ne se distingue réellement pour le ratio

MSF/MSC. Seule l’écurie n°6 présente des différences significatives avec toutes les autres, hormis

avec l’écurie n°10.

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127

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1.0

1.1

1.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 34 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie et par saison avant

« saturation de la CI »

L’homogénéité de la densité énergétique des rations est clairement mise en évidence dans la

figure 34. Quelles que soient les habitudes d’alimentation, tous les chevaux reçoivent globalement

une ration contenant entre 0,7 et 0,8 UFC/Kg MS. Seule l’écurie n°7 se démarque par une teneur

en UFC bien au-dessus de la moyenne (significativement différente de toutes les autres :

p<0,001). Notons aussi que l’écurie n°6, ne donnant aucun fourrage, présente apparemment elle

aussi des valeurs élevées, mais le résultat est incertain à cause de l’apport de pâture. La densité

énergétique des rations est supérieure à la teneur optimale en UFC de la ration (0,50-0,75

UFC/Kg MS selon l’INRA pour un travail moyen) dans 8 écuries (n°1, 2, 4, 6, 7, 10, 12 et 14), et

dans les limites supérieures dans les 6 autres.

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128

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 35 : UFC/100 Kg PV par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Les besoins énergétiques (environ 0,8 UFC/100 Kg PV à l’entretien et 1,2 UFC/100 Kg PV

pour un travail moyen d’après l’INRA) sont couverts pour toutes les écuries (Figure 35), sauf

dans l’écurie n°10, où l’apport en énergie est inférieur à 1 UFC/100 Kg PV en hiver. Les apports

sont supérieurs à 1,2 UFC/100 Kg PV pour les chevaux des écuries n°1, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 11, 13 et

14. Ils sont en revanche de 1,16 UFC/100 Kg PV dans l’écurie n°3, ce qui correspond aux

besoins, et de 1,08 UFC/100 Kg PV (toutes saisons confondues) dans l’écurie n°12, ce qui est

légèrement inférieur aux apports recommandés pour le travail moyen. Les valeurs de l’écurie n°6

sont apparemment basses (1,03 UFC/100 Kg PV en moyenne), mais sous-estimées.

Au niveau statistique, seule l’écurie n°8 se distingue clairement de toutes les autres par son

apport en UFC élevé.

Les différences saisonnières des apports énergétiques sont plus importantes que pour les

autres éléments de la ration : les chevaux des écuries n°2, 9, 10 et 11 (et dans une moindre mesure

les n°3 et 14) ont des apports énergétiques plus importants en saison de concours qu’en hiver.

On observe aussi une diminution de la quantité d’énergie distribuée en compétition pour l’écurie

n°7. Ces variations sont néanmoins non interprétables au niveau statistique (trop peu

d’individus).

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129

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

g

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 36 : MADc/UFC par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Le ratio MADc/UFC (Figure 36) est un des rares éléments de la ration à demeurer très

semblable d’une écurie à l’autre. Mise à part l’écurie n°7, où les valeurs sont relativement proches

des recommandations de l’INRA, toutes les autres ont un niveau très élevé en protéines

(� 90 g MADc/UFC).

Aucune variation saisonnière n’est remarquable (à part pour les écuries n°7 et 12), alors qu’en

théorie, ce rapport devrait diminuer à l’effort à cause de l’augmentation de l’apport énergétique. Il

est néanmoins normal que la quantité de matières azotées dans la ration augmente peu lors du

travail.

Au niveau statistique, l’écurie n°9 se distingue par son ratio MADc/UFC très élevé et

significativement différent des autres, et l’écurie n°7 par son ratio le plus faible et lui aussi

significativement différent de tous les autres (p<0,001).

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130

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 37 : Ca/P par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

On constate peu de variations entre les saisons pour les apports en minéraux, à part dans

l’écurie n°12. En effet, les tableaux 25, 26, 27 et 28 montrent une forte augmentation des apports

en calcium et phosphore en compétition, et donc du ratio Ca/P (Figure 37), due à l’ajout d’un

complément alimentaire dans cette écurie. Ainsi, en hiver, les besoins en calcium ne sont pas tout

à fait couverts (5 g/100 Kg PV), mais ceux en phosphore le sont (4,9 g/100 Kg PV), et le ratio

Ca/P est donc faible (à peine supérieur à 1). En revanche, en compétition, ils sont supérieurs aux

recommandations (9,4 et 5,6 g/100 Kg PV pour Ca et P respectivement), et le ratio Ca/P est

alors très bon (1,7).

Les besoins en calcium sont couverts pour tous les chevaux sauf dans les écuries n° 4 et 7 (5,6

et 5,7 g/100 Kg PV respectivement). Pour le phosphore, ils sont largement couverts dans toutes

les écuries. Le ratio Ca/P des écuries n° 3, 5, 8, 10, 11, 12 (en compétition), 13, et 14 est très bon

(compris entre 1,5 et 2) ; il est correct mais un peu faible pour les écuries n° 1, 2, 6, et 7 (compris

entre 1 et 1,5), faible pour l’écurie n°4 (inférieur à 1), et trop élevé pour la n°9 (excès de calcium).

Précisons qu’un excès de calcium est souvent présent, mais ne pose pas de problème, car les

apports en phosphore sont suffisants.

Pour le ratio Ca/P, au niveau statistique, les écuries n°2, 3, 5, 8, 10 et 14 forment un groupe

significativement différent du groupe des écuries n°9, 11 et 13 (valeurs élevées), et du groupe des

Page 127: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

131

écuries n°1, 6, 7 et 12 (valeurs plutôt faibles). Les valeurs de l’écurie n°4 sont les plus faibles et

significativement différentes de toutes les autres (p<0,001).

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

5.0

5.5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 38 : Zn/Cu par écurie et par saison avant « saturation de la CI »

Les apports en zinc sont en dessous des recommandations du NRC pour les écuries n°1, 2, 3,

4, 8 et 10, et ceux en cuivre le sont pour les écuries n°1 et 4. A part dans les écuries n°2, 3, 8, et

10, les ratios Zn/Cu sont tous autour de 4-5 (optimum : 5). On constate une augmentation des

apports en zinc en compétition dans l’écurie n°13. En outre les valeurs en zinc et en cuivre de

l’écurie n° 12 évoluent dans le même sens que celles en calcium et phosphore, mais de façon

moins marquée (Figure 38).

Pour le ratio Zn/Cu, au niveau statistique, 4 groupes significativement différents se

distinguent. Les écuries n°1, 5, 6, 7, 9, 11 et 12 forment le premier groupe (valeurs les plus

élevées), les écuries n°4, 13 et 14, le second. Le 3ème groupe est composé des écuries n°2 et 8, et le

dernier des écuries n°3 et 10, aux valeurs les plus faibles.

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132

Ainsi, l’analyse de ces rations avant « saturation de la capacité d’ingestion » montre que dans

l’ensemble, tous les besoins sont bien couverts, mis à part pour le zinc et le cuivre, dont les

apports sont vraiment à la limite inférieure des recommandations NRC, et pour le calcium dans

certaines écuries. En outre, aucune réelle différence d’alimentation entre hiver et compétition n’a

pu être mise en évidence, mis à part pour quelques écuries, au niveau énergétique essentiellement

(statistiques).

2. Après « saturation de la capacité d’ingestion »

Comme nous l’avons déjà précisé auparavant, nous avons complété les rations effectivement

distribuées avec l’apport potentiel par la paille du box, mises à part les écuries n°5 et 13, ainsi

qu’un cheval de l’écurie n°2 et n°14, dont la litière était composée de copeaux ou de sciure. Ainsi,

tous les autres ont vu leur quantité de matière sèche ingérée passer à 2,1% de leur poids vif en

hiver, 2,3% en compétition, et 2% au repos pour les écuries n°2 et 3. Certaines rations n’ont

néanmoins subi aucune modification, leur « capacité d’ingestion » théorique étant déjà saturée,

comme pour l’écurie n°8, tout particulièrement, dont la MSI est déjà bien supérieure.

L’écurie n°6 a posé des problèmes, à cause des séjours quotidiens au pré. Pour avoir une idée

précise des apports, il aurait fallu évaluer exactement le temps passé chaque jour à manger de

l’herbe, analyser cette dernière à chaque stade d’évolution, et ainsi ajouter la quantité ingérée (avec

calcul du nombre de bouchées…). Il aurait alors été possible de compléter réellement avec la

paille. Cela est difficile à réaliser en pratique. Nous avons donc uniquement utilisé la paille, tout

en sachant que c’était biaisé.

Les résultats sont présentés dans les tableaux 29, 30, 31 et 32.

Page 129: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

13

3

Ecur

ie

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

UFC

/K

g M

SU

FC

/100

Kg

PVN

A

MA

Dc

(g)

/100

Kg

PVM

AD

c/U

FC(g

) C

a (g

) /1

00K

g PV

P (g

) /1

00K

g PV

Ca/

PZn

(mg)

/Kg

MS

Cu

(mg)

/Kg

MS

Zn/C

u

1 23

,72

2,20

2,

26

0,68

1,

49

1,82

157,

03

105,

06

8,48

6,

33

1,34

20,1

9 4,

97

4,37

±

1,58

0,

11

0,47

0,

05

0,10

0,

15

15,6

7 4,

19

0,25

0,

37

0,06

5,

38

1,15

0,

04

2 24

,11

2,09

2,

04

0,68

1,

42

1,74

139,

62

98,4

0 10

,55

7,15

1,

4826

,50

9,46

2,

80

± 1,

61

0,22

0,

48

0,05

0,

21

0,26

20

,29

4,11

1,

33

1,00

0,

07

9,58

3,

40

0,05

3

26,3

32,

13

1,94

0,

61

1,30

1,

5512

9,20

99

,21

12,6

8 7,

74

1,64

20,1

9 9,

37

2,21

±

1,65

0,

13

0,53

0,

05

0,13

0,

15

15,7

9 4,

48

1,50

1,

05

0,03

2,

39

2,14

0,

33

4 17

,52

2,20

1,

21

0,79

1,

73

2,09

150,

56

86,8

0 6,

05

6,15

0,

9822

,17

5,59

3,

97

± 1,

00

0,11

0,

14

0,03

0,

05

0,05

5,

51

1,82

0,

30

0,17

0,

04

1,34

0,

35

0,02

5 24

,05

2,05

1,

53

0,67

1,

37

1,68

136,

62

99,5

5 11

,86

7,08

1,

6843

,32

9,11

4,

73

± 2,

11

0,09

0,

16

0,09

0,

17

0,22

20

,43

4,09

1,

06

0,49

0,

08

11,0

5 2,

15

0,20

6

24,6

82,

20

1,00

0,

59

1,30

1,

6011

3,56

87

,34

9,68

7,

26

1,33

26,9

4 5,

59

4,82

±

1,03

0,

11

0,16

0,

03

0,05

0,

05

6,89

2,

91

0,39

0,

33

0,02

2,

12

0,44

0,

00

7 13

,92

2,20

1,

68

0,77

1,

69

2,06

106,

39

63,0

3 7,

40

5,95

1,

2544

,12

8,97

4,

91

± 3,

25

0,10

0,

65

0,08

0,

13

0,18

12

,63

4,89

0,

52

0,44

0,

14

3,58

0,

49

0,19

8 24

,57

2,80

2,

27

0,68

1,

92

2,27

212,

17

110,

77

16,0

2 10

,00

1,59

24,8

5 8,

51

2,99

±

0,42

0,

14

0,25

0,

01

0,10

0,

17

13,1

4 4,

28

3,40

1,

39

0,15

0,

62

1,34

0,

47

9 23

,44

2,28

0,

86

0,72

1,

63

1,96

210,

37

128,

69

20,2

1 9,

65

2,10

49,8

3 10

,64

4,68

±

1,25

0,

21

0,20

0,

04

0,19

0,

23

27,0

6 3,

90

2,16

1,

14

0,03

5,

61

1,17

0,

04

10

27,5

62,

20

1,44

0,

56

1,23

1,

4911

4,10

91

,15

13,6

3 8,

09

1,69

17,7

1 8,

09

2,17

±

2,71

0,

11

0,57

0,

08

0,21

0,

27

35,1

7 13

,44

2,78

1,

67

0,02

5,

31

2,16

0,

10

11

24,8

02,

25

2,56

0,

69

1,55

1,

8916

4,98

10

5,82

14

,90

7,61

1,

9652

,27

11,4

7 4,

56

± 1,

40

0,15

0,

52

0,05

0,

19

0,23

27

,27

6,11

1,

96

1,00

0,

01

6,04

1,

29

0,09

12

25

,91

2,20

2,

41

0,60

1,

31

1,59

110,

15

83,7

9 9,

05

6,14

1,

4549

,54

11,1

7 4,

42

± 1,

13

0,12

0,

21

0,03

0,

02

0,01

9,

00

6,08

2,

77

0,53

0,

33

6,73

1,

00

0,21

13

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81,

97

1,90

0,

65

1,28

1,

6112

1,56

94

,67

14,0

4 7,

10

1,98

58,6

2 14

,98

3,92

±

0,81

0,

37

0,27

0,

02

0,23

0,

31

21,2

1 1,

56

2,35

1,

19

0,01

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97

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0,

53

14

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20

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0,

71

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1,

9415

1,09

96

,48

9,95

6,

37

1,56

47,2

1 12

,36

3,84

±

3,01

0,

13

1,04

0,

09

0,24

0,

30

25,5

0 2,

77

1,66

0,

93

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16

,75

4,56

0,

07

Tab

leau

29 :

Co

mp

osi

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rati

on

de l

a C

I »

133

Page 130: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

13

4

Ecur

ie

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

UFC

/K

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SU

FC

/100

Kg

PVN

A

MA

Dc

(g)

/100

Kg

PVM

AD

c/U

FC(g

) C

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) /1

00K

g PV

P (g

) /1

00K

g PV

Ca/

PZn

(mg)

/Kg

MS

Cu

(mg)

/Kg

MS

Zn/C

u

1 23

,10

2,10

2,

11

0,70

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47

1,79

157,

03

106,

82

8,28

6,

23

1,33

22,4

2 5,

46

4,37

±

1,61

0,

00

0,46

0,

05

0,10

0,

16

16,9

2 3,

99

0,13

0,

38

0,06

7,

12

1,49

0,

05

2 23

,88

2,08

2,

31

0,68

1,

43

1,74

139,

27

97,7

5 10

,25

7,06

1,

4522

,55

8,03

2,

81

± 1,

11

0,05

0,

41

0,03

0,

06

0,09

8,

75

4,99

0,

64

0,25

0,

08

1,75

0,

53

0,05

3

26,0

02,

10

1,85

0,

62

1,30

1,

5513

0,46

10

0,17

12

,70

7,76

1,

6420

,69

9,50

2,

21

± 1,

84

0,00

0,

56

0,05

0,

11

0,13

16

,45

4,42

1,

33

0,95

0,

03

2,64

1,

82

0,28

4 16

,76

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1,

11

0,81

1,

71

2,06

150,

56

88,0

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6,05

0,

9723

,18

5,84

3,

97

± 0,

65

0,00

0,

09

0,02

0,

04

0,04

5,

96

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0,

23

0,14

0,

03

0,91

0,

25

0,02

5 24

,14

2,05

1,

53

0,66

1,

36

1,67

137,

40

100,

82

11,8

8 7,

13

1,67

41,4

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97

4,62

±

2,24

0,

08

0,18

0,

09

0,18

0,

23

20,9

0 2,

36

0,84

0,

30

0,08

10

,78

2,31

0,

07

6 24

,08

2,10

0,

91

0,61

1,

27

1,57

113,

56

89,0

3 9,

48

7,16

1,

3228

,16

5,84

4,

82

± 0,

93

0,00

0,

13

0,02

0,

05

0,04

7,

70

2,50

0,

36

0,34

0,

01

1,91

0,

40

0,00

7 16

,74

2,10

1,

40

0,82

1,

71

2,09

101,

07

58,8

6 7,

11

5,65

1,

2747

,30

9,32

5,

08

± 1,

88

0,00

0,

46

0,06

0,

14

0,19

12

,54

2,78

0,

45

0,34

0,

15

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0,

38

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8 24

,46

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2,

21

0,69

1,

94

2,29

213,

94

110,

54

16,2

5 10

,15

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57

2,98

±

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0,

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0,10

0,

17

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31

3,72

1,

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0,

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0,

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,14

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75

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1,

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10

130,

14

19,3

6 9,

14

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,53

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±

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0,

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0,21

0,

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0,11

0,

14

19,0

6 3,

76

1,70

0,

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0,

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1,

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,79

86,7

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,23

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1,

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,16

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2,

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± 3,

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0,

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0,

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,31

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5 2,

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0,

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2,

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11

25,2

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14

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0,

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1,

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13

,76

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1,

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,32

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± 1,

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1,

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0,

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12

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,95

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1,

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5 6,

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1,

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,76

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± 0,

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0,

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0,

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2,

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0,

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0,

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0,

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13

26,0

11,

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0,

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1,27

1,

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0,50

94

,55

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1,97

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,16

3,45

±

0,95

0,

36

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0,

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0,20

0,

28

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4 1,

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2,17

1,

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1,34

0,

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0,

71

1,51

1,

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,24

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6,

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,47

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0,

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33

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32

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1,

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17

,10

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0,

07

Tab

leau

30 :

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rati

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I »

134

Page 131: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

13

5

Ecur

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1 24

,34

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2,

41

0,66

1,

52

1,85

157,

03

103,

30

8,68

6,

43

1,35

17,9

6 4,

49

4,37

±

1,49

0,

00

0,50

0,

05

0,10

0,

16

16,9

2 4,

10

0,13

0,

38

0,06

1,

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0,47

0,

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2 23

,22

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1,

64

0,71

1,

62

1,98

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11

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8 11

,98

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1,

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,60

12,7

2 2,

79

± 1,

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0,10

0,

36

0,06

0,

17

0,23

18

,20

3,43

0,

94

0,78

0,

04

12,3

4 4,

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0,06

3

26,5

92,

30

2,03

0,

60

1,39

1,

6613

4,08

95

,91

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1,64

19,5

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,44

1,94

±

2,41

0,

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0,81

0,

07

0,16

0,

19

22,7

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34

1,98

1,

43

0,04

3,

47

3,07

0,

33

4 18

,28

2,30

1,

31

0,77

1,

76

2,12

150,

56

85,5

5 6,

25

6,25

1,

0021

,16

5,33

3,

97

± 0,

61

0,00

0,

10

0,02

0,

04

0,04

5,

96

1,34

0,

23

0,14

0,

03

0,83

0,

22

0,02

5 23

,97

2,05

1,

54

0,68

1,

38

1,69

135,

85

98,2

9 11

,85

7,03

1,

6945

,20

9,26

4,

85

± 2,

31

0,11

0,

16

0,10

0,

19

0,24

23

,15

5,41

1,

38

0,67

0,

08

12,6

2 2,

33

0,22

6

25,2

82,

30

1,09

0,

58

1,32

1,

6411

3,56

85

,66

9,88

7,

36

1,34

25,7

1 5,

33

4,82

±

0,85

0,

00

0,14

0,

02

0,05

0,

03

7,70

2,

54

0,36

0,

34

0,01

1,

74

0,36

0,

00

7 11

,10

2,30

1,

96

0,72

1,

66

2,03

111,

72

67,1

9 7,

69

6,24

1,

2440

,93

8,62

4,

75

± 0,

79

0,00

0,

73

0,05

0,

13

0,18

11

,21

1,82

0,

44

0,30

0,

13

1,18

0,

29

0,07

8 24

,69

2,78

2,

32

0,68

1,

90

2,25

210,

40

111,

00

15,7

9 9,

85

1,59

24,7

9 8,

45

3,00

±

0,50

0,

14

0,23

0,

01

0,11

0,

17

12,8

4 4,

66

3,39

1,

34

0,16

0,

59

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0,

49

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,75

2,44

0,

97

0,71

1,

73

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220,

63

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23

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6 10

,16

2,07

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3 10

,76

4,67

±

1,12

0,

19

0,11

0,

04

0,21

0,

27

32,6

3 3,

97

2,47

1,

28

0,02

4,

78

1,07

0,

03

10

26,6

42,

30

1,18

0,

58

1,34

1,

6212

9,42

95

,52

15,0

4 8,

97

1,68

19,2

6 8,

79

2,18

±

2,07

0,

00

0,29

0,

07

0,15

0,

18

29,0

4 11

,28

2,19

1,

21

0,02

4,

63

1,73

0,

12

11

24,3

22,

36

2,25

0,

70

1,66

2,

0217

5,41

10

5,41

16

,03

8,18

1,

9655

,21

12,0

1 4,

60

± 1,

64

0,12

0,

46

0,06

0,

20

0,23

30

,26

6,53

2,

01

1,03

0,

01

6,75

1,

49

0,07

12

26

,87

2,30

2,

58

0,57

1,

32

1,60

117,

74

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,45

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,32

12,0

2 4,

60

± 0,

24

0,00

0,

08

0,01

0,

02

0,01

2,

61

0,86

0,

15

0,10

0,

00

1,23

0,

27

0,00

13

25,7

61,

99

1,94

0,

65

1,29

1,

6212

2,62

94

,79

14,1

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15

1,98

64,9

6 14

,80

4,39

±

0,83

0,

46

0,26

0,

02

0,29

0,

40

27,4

8 2,

03

3,00

1,

53

0,01

7,

34

1,53

0,

17

14

23,9

72,

27

2,03

0,

71

1,61

2,

0115

4,71

95

,73

10,1

7 6,

56

1,55

46,9

7 12

,25

3,85

±

3,08

0,

09

0,99

0,

10

0,22

0,

28

24,8

4 3,

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0,

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0,11

17

,23

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0,

08

Tab

leau

31

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I »

135

Page 132: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

13

6

Ecur

ie

CB

(%

) M

SI (K

g)

/100

Kg

PV

MSF

/MSC

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2,

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± 1,

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0,

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0,

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0,

61

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1,

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10

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11

,76

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1,

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,32

8,16

2,

49

± 0,

19

0,00

0,

05

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0,

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0,01

2,

10

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13

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0,

14

0,00

Tab

leau

32 :

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136

Page 133: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

137

Les graphiques suivants présentent les différentes composantes des rations par écurie après

« saturation de la CI ».

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

32

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

%

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 39 : %CB par écurie et par saison après « saturation de la CI »

De manière générale, après « saturation de la CI », le taux de cellulose brute augmente

logiquement, mais peu, mises à part les écuries n°6, 7 et 12, pour lesquelles l’élévation est

d’environ 8-10% (Figure 39). Rappelons que pour l’écurie n°6, ces calculs sont biaisés en raison

de l’ingestion d’herbe non évaluée, et donc peu interprétables.

Après cette correction, les autres écuries présentent un très bon pourcentage de CB dans la

ration, ce qui est a priori plus proche de la réalité.

Page 134: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

138

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

2.4

2.6

2.8

3.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

Kg M

S

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 40 : MSI/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI »

-0.8

-0.7

-0.6

-0.5

-0.4

-0.3

-0.2

-0.1

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

Kg M

S Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 41 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI »

Page 135: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

139

La quantité de MSI pour 100 Kg de poids vif devient très homogène d’une écurie à l’autre,

étant donné que la même formule est utilisée pour toutes. Il est intéressant de remarquer que les

écuries dont les chevaux ne sont pas sur paille (n°5 et 13) présentent des valeurs très proches des

autres, alors qu’aucune « saturation » n’a été effectuée (Figure 40).

Cette observation se retrouve d’ailleurs sur le graphique de la différence entre « capacité

d’ingestion » et MSI (figure 41) : toutes les écuries dont les chevaux ne saturaient pas se

retrouvent à zéro, et les autres n’en sont pas très loin.

0.00.20.40.6

0.81.01.21.41.61.8

2.02.22.42.62.83.0

3.23.43.6

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 42 : MSF/MSC par écurie et par saison après « saturation de la CI »

Les remarques sur le ratio MSF/MSC sont sensiblement les mêmes que pour les précédentes

composantes de la ration.

Page 136: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

140

0.0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 43 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie et par saison après

« saturation de la CI »

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 44 : UFC/100 Kg PV par écurie et par saison après « saturation de la CI »

Page 137: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

141

L’allure générale de la figure 43 sur la densité énergétique de la ration est exactement la même

qu’avant « saturation », mais les valeurs diminuent, en raison de l’apport de paille à faible teneur

en UFC.

De même, la quantité d’UFC/100 Kg PV ne varie quasiment pas après « saturation » (Figure

44). On note simplement une augmentation négligeable causée par la paille, et des différences

saisonnières plus marquées en raison de l’hypothèse de calcul utilisé au départ, à savoir

l’augmentation de la « capacité d’ingestion » en compétition.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

110

120

130

140

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

g

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 45 : MADc/UFC par écurie et par saison après « saturation de la CI »

Le rapport MADc/UFC diminue légèrement pour toutes les écuries « saturant » avec de la

paille, ce qui s’explique aisément par l’absence d’apport protéique par cette dernière (Figure 45).

Page 138: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

142

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 46 : Ca/P par écurie et par saison après « saturation de la CI »

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

3.5

4.0

4.5

5.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 47 : Zn/Cu par écurie et par saison après « saturation de la CI »

Page 139: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

143

Les apports et ratios des minéraux et oligoéléments ne varient quasiment pas après

« saturation » (Figures 46 et 47). En effet, la paille n’apporte pas du tout de zinc ni de cuivre, et

très peu de calcium et de phosphore.

3. Comparaison des rations avant et après « saturation de la capacité d’ingestion »

Afin de comparer plus précisément encore les éventuelles différences entre les rations avant et

après « saturation de la capacité d’ingestion », nous avons effectué des graphiques par écurie, mais

toutes saisons confondues.

0

3

6

9

12

15

18

21

24

27

30

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

%Avant saturationAprès saturation

Figure 48 : %CB par écurie avant et après « saturation de la CI »

Page 140: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

144

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Kg

MS Avant saturation

Après saturation

Figure 49 : MSI/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI »

-0.7

-0.5

-0.3

-0.1

0.1

0.3

0.5

0.7

0.9

1.1

1.3

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Kg M

S Avant saturationAprès saturation

Figure 50 : (CI-MSI)/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI »

Page 141: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

145

0.0

0.5

1.0

1.5

2.0

2.5

3.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

Avant saturationAprès saturation

Figure 51 : MSF/MSC par écurie avant et après « saturation de la CI »

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

UFC

Avant saturationAprès saturation

Figure 52 : Densité énergétique de la ration (UFC/Kg MS) par écurie avant et après

« saturation de la CI »

Page 142: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

146

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

UFC

Avant saturationAprès saturation

Figure 53 : UFC/100 Kg PV par écurie avant et après « saturation de la CI »

0

20

40

60

80

100

120

140

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

gAvant saturationAprès saturation

Figure 54 : MADc/UFC par écurie avant et après « saturation de la CI »

Page 143: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

147

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

2.2

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

Avant saturationAprès saturation

Figure 55 : Ca/P par écurie avant et après « saturation de la CI »

0

1

1

2

2

3

3

4

4

5

5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Avant saturationAprès saturation

Figure 56 : Zn/Cu par écurie avant et après « saturation de la CI »

Il est intéressant de constater que les différences entre les deux types de calcul de la ration sont

très faibles, en particulier pour les apports les plus importants sur le plan alimentaire : les UFC,

les MADc et les minéraux. Seules les valeurs concernant cellulose brute et matière sèche ingérée

varient de manière importante pour quelques écuries dont la « capacité d’ingestion » est loin d’être

saturée, tout en restant dans les possibilités d’ingestion de paille du cheval (écuries n°6, 7, 10 et

12).

Page 144: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

148

C. Description quantitative des rations pour les adultes et les jeunes

chevaux après « saturation de la capacité d’ingestion »

Age des chevaux

Nombre de chevaux

TempéramentPoids vif

(Kg) Nb d'h de W

/sem Nb de CCE

/an

� 5 ans 14 1,73 526,73 5,87 7,47 ± 0,70 43,44 1,62 1,68

� 6 ans 52 1,31 559,10 6,45 8,27 ± 0,78 42,09 2,11 3,05

Tableau 33 : Caractéristiques des chevaux par tranche d’âge

Afin de vérifier l’absence de différences majeures entre l’alimentation des jeunes et des adultes,

nous avons regroupé les chevaux de 4 et 5 ans d’un côté, et les chevaux de 6 ans et plus de

l’autre, afin de comparer leurs rations en fonction des saisons. Il faut préciser que pour ce

paragraphe, la saison de repos n’a pas été prise en compte. En outre, comme la cohérence entre

les rations avant et après « saturation de la capacité d’ingestion » a été mise en évidence

précédemment, nous n’avons conservé que les valeurs après « saturation » pour effectuer cette

comparaison.

Les tableaux 34, 35 et 36 décrivent précisément les rations pour chaque tranche d’âge, et les

graphiques suivants présentent uniquement les différences majeures entre jeunes chevaux et

adultes.

02468

10121416182022242628

� 5 ans � 6 ans

%Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 57 : %CB des jeunes chevaux et adultes par saison après « saturation de la CI »

Page 145: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

14

9

Age

des

ch

evau

x C

B

(%)

MSI

(Kg)

/1

00K

g PV

M

SF/M

SCU

FC

/Kg

MS

UFC

/1

00K

g PV

NA

M

AD

c (g

) /1

00K

g PV

MA

Dc/

UFC

(g)

Ca

(g)

/100

Kg

PVP

(g)

/100

Kg

PVC

a/P

Zn (m

g)/K

g M

SC

u (m

g)/K

g M

SZn

/Cu

� 5

ans

24,5

52,

23

2,05

0,

67

1,50

1,

8115

1,22

10

0,89

11

,81

7,16

1,

6335

,13

9,24

3,

76

± 3,

11

0,17

0,

94

0,09

0,

23

0,29

30

,00

11,1

8 3,

36

1,05

0,

29

16,5

5 3,

53

0,89

6 an

s 22

,84

2,24

1,

80

0,69

1,

55

1,89

148,

50

95,4

5 11

,68

7,43

1,

5436

,97

9,84

3,

82

± 4,

20

0,25

0,

65

0,08

0,

25

0,30

38

,92

16,0

1 4,

10

1,65

0,

29

15,4

5 3,

51

0,96

Tab

leau

34 :

Co

mp

osi

tio

n a

naly

tiq

ue m

oyen

ne d

es

rati

on

s p

ou

r le

s je

un

es

ch

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x e

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« s

atu

rati

on

d

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a C

I »

Age

des

ch

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x C

B

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/1

00K

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M

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/Kg

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00K

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M

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c (g

) /1

00K

g PV

MA

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(g)

Ca

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/100

Kg

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(g)

/100

Kg

PVC

a/P

Zn (m

g)/K

g M

SC

u (m

g)/K

g M

SZn

/Cu

� 5

ans

24,3

32,

16

2,06

0,

68

1,46

1,

7714

9,53

10

1,96

11

,55

7,02

1,

6335

,14

9,34

3,

75

± 3,

17

0,18

1,

00

0,09

0,

24

0,30

30

,05

11,2

9 3,

29

1,04

0,

30

16,3

2 3,

58

0,89

6 an

s 23

,14

2,16

1,

82

0,70

1,

50

1,83

143,

33

95,0

8 11

,15

7,13

1,

5335

,75

9,46

3,

80

± 3,

58

0,25

0,

70

0,09

0,

25

0,30

38

,73

17,4

7 4,

01

1,61

0,

30

14,6

1 3,

18

0,95

Tab

leau

35 :

Co

mp

osi

tio

n a

naly

tiq

ue m

oyen

ne d

es

rati

on

s p

ou

r le

s je

un

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« s

atu

rati

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de l

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Age

des

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B

(%)

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(Kg)

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g PV

M

SF/M

SCU

FC

/Kg

MS

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00K

g PV

NA

M

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c (g

) /1

00K

g PV

MA

Dc/

UFC

(g)

Ca

(g)

/100

Kg

PVP

(g)

/100

Kg

PVC

a/P

Zn (m

g)/K

g M

SC

u (m

g)/K

g M

SZn

/Cu

� 5

ans

24,7

72,

31

2,05

0,

66

1,53

1,

8415

2,91

99

,81

12,0

7 7,

31

1,63

35,1

2 9,

14

3,78

3,14

0,

14

0,91

0,

09

0,23

0,

29

30,9

2 11

,35

3,53

1,

07

0,29

17

,35

3,60

0,

93

� 6

ans

22,5

42,

32

1,79

0,

68

1,59

1,

9415

3,67

95

,83

12,2

2 7,

73

1,55

38,1

9 10

,22

3,83

4,76

0,

22

0,61

0,

07

0,23

0,

28

38,8

0 14

,57

4,17

1,

65

0,28

16

,29

3,82

0,

98

Tab

leau

36 :

Co

mp

osi

tio

n a

naly

tiq

ue m

oyen

ne d

es

rati

on

s p

ou

r le

s je

un

es

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x e

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s ad

ult

es

en

co

mp

éti

tio

n,

ap

rès

« s

atu

rati

on

de l

a C

I »

149

Page 146: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

150

On observe un taux de cellulose brute dans la ration un peu plus élevé pour les jeunes chevaux

que pour les adultes, certainement dû à un apport de fourrages un peu plus conséquent (Figure

57).

0.00.20.40.60.81.01.21.41.61.82.02.22.42.62.83.03.2

� 5 ans � 6 ans

Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 58 : MSF/MSC des jeunes chevaux et adultes par saison après « saturation de la

CI »

Le rapport MSF/MSC va dans le même sens que la cellulose brute. En effet, il est plus

important pour les jeunes chevaux, ce qui confirme la plus grande proportion de fourrages

distribuée à ces derniers (Figure 58).

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

2.0

� 5 ans � 6 ans

Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 59 : Ca/P des jeunes chevaux et adultes par saison après « saturation de la CI »

Page 147: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

151

Enfin, le rapport Ca/P est lui aussi légèrement supérieur pour les jeunes (Figure 59).

Comme on peut le constater sur les tableaux, le reste des composantes de la ration est très

comparable pour les jeunes et les adultes. Ainsi, ces données confirment que le mode

d’alimentation ne dépend a priori pas de la tranche d’âge. Même si les chevaux de 4 et 5 ans, qui

sont en fin de croissance, ont des besoins théoriquement un peu plus élevés, ils sont moins

sollicités que les adultes, qui participent à des compétitions plus éprouvantes. En outre, les jeunes

étant souvent plus « chauds » et imprévisibles, il est parfois préférable de ne pas les suralimenter

en énergie, d’où des valeurs UFC/100 Kg PV légèrement inférieures pour les jeunes…

D. Description quantitative des rations en fonction du niveau après

« saturation de la capacité d’ingestion »

Nous avons regroupé les catégories de la manière suivante afin d’étudier les différences entre

les apports alimentaires en fonction du niveau :

� Pro 1 et Pro 2 (et international),

� Am 3,

� Cycles classiques 4 ans et 5 ans (CC 4&5),

� Cycle classique 6 ans (CC 6).

Cela regroupe par la même occasion les chevaux par tranches d’âge. En effet, tous les chevaux

de Pro 1 et 2 ont plus de 6 ans (sauf un) et tous les chevaux de cycle classique ont forcément l’âge

de leur catégorie. Quelques rares chevaux de 5 et 6 ans participaient à des épreuves Am 3 (ils sont

classés dans la catégorie Am 3).

Les caractéristiques des chevaux de chaque niveau sont présentées dans le tableau 37, et les

valeurs des différentes composantes de la ration après « saturation de la CI » se trouvent dans les

tableaux 38, 39 et 40.

Page 148: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

15

2

Cat

égor

ie

Nom

bre

de

chev

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Tem

péra

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g)

Nom

bre

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bre

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E /a

n

Pro

1&2

35

1,40

9,

97

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37

6,84

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06

±

0,77

2,

83

44,3

4 2,

27

2,86

A

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51

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37 :

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±

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0,

22

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0,

07

0,19

0,

25

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78

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,13

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0,

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82

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15

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44

3,71

±

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0,

18

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0,

09

0,23

0,

29

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,58

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1,

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,06

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0,

90

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41

± 0,

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0,

16

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09

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3,

28

0,71

Tab

leau

38 :

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nfo

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ap

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« s

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rati

on

de l

a C

I »

152

Page 149: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

15

3

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0,

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±

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0,

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0,

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0,

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1,

22

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Tab

leau

39 :

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1,

08

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0,

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41

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3,

39

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82

0,93

0,

08

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41

0,76

Tab

leau

40 :

Co

mp

osi

tio

n a

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tiq

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oyen

ne d

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on

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ar

niv

eau

en

co

mp

éti

tio

n,

ap

rès

« s

atu

rati

on

de l

a C

I »

153

Page 150: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

154

0.00.20.40.60.81.01.21.41.61.82.02.22.42.6

Pro 1&2 Am 3 CC 4&5 ans CC 6 ans

Kg M

S Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 60 : MSI /100 Kg PV par niveau et par saison après « saturation de la CI »

Même si le niveau d’ingestion est sensiblement le même quel que soit le niveau, on constate

qu’il est légèrement supérieur pour les chevaux de haut niveau et ceux de 6 ans, en particulier en

saison de concours (Figure 60).

0.0

0.3

0.6

0.9

1.2

1.5

1.8

2.1

2.4

2.7

3.0

3.3

Pro 1&2 Am 3 CC 4&5 ans CC 6 ans

Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 61 : MSF/MSC par niveau et par saison après « saturation de la CI »

La tendance observée lors du regroupement des chevaux par catégorie d’âge se confirme avec

la figure 61. En effet, les jeunes chevaux, tout particulièrement de 4 et 5 ans, reçoivent davantage

Page 151: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

155

de fourrages que les adultes, et plus précisément que les chevaux de haut niveau et ceux de cycle

classique 6 ans en compétition.

0.0

0.2

0.4

0.6

0.8

1.0

1.2

1.4

1.6

1.8

Pro 1&2 Am 3 CC 4&5 ans CC 6 ans

UFC

Toutes saisonsHiverCompétition

Figure 62 : UFC /100 Kg PV par niveau et par saison après « saturation de la CI »

Il est intéressant de signaler que les chevaux de haut niveau et de cycle classique 6 ans

reçoivent les rations les plus énergétiques, tandis que ceux de catégorie Am3 présentent les

valeurs les plus faibles, et ceci, quelle que soit la saison. Ces résultats sont tout à fait cohérents et

vont dans le même sens que les valeurs du ratio fourrages-concentrés. Enfin, on peut constater

ici des différences légèrement plus marquées entre hiver et compétition pour les chevaux de Pro

1&2 et de CC 6 ans que pour ceux de Am3 et CC 4&5 ans, même si cela reste faible (Figure 62).

Ainsi, toutes catégories de chevaux et écuries confondues, les apports sont globalement suffisants, sauf pour les

oligoéléments (zinc et cuivre). Le niveau protéique des rations apparaît comme très élevé et même excessif pour

quasiment tous les chevaux. Une analyse plus précise des rations, comparée aux données théoriques de l’INRA et

du NRC, en particulier pour les apports énergétiques et protéiques, va permettre d’affiner ces résultats et d’évaluer

le coût énergétique du travail (en UFC) pour les chevaux de concours complet en saison de concours.

Page 152: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

156

IV. ANALYSE DES RATIONS

A. Comparaison avec les données bibliographiques

Les apports énergétiques vont être tout particulièrement approfondis dans ce paragraphe.

Nous avons précédemment constaté qu’ils étaient supérieurs aux besoins, et nous allons donc les

comparer quantitativement aux recommandations de l’INRA et du NRC décrites précédemment.

1. Apports énergétiques moyens pour 100 Kg PV

Toutes saisons confondues et avant « saturation de la CI », les apports en énergie sont

supérieurs d’environ 20% aux recommandations de l’INRA. En effet, ils sont de 1,44 UFC/100

Kg PV, alors que l’INRA préconise en moyenne 1,2 UFC/100 Kg PV pour un travail d’intensité

moyenne.

Après « saturation de la CI », la majoration est un peu plus importante, de 28% (1,54

UFC/100 Kg PV).

En saison de concours, les apports en énergie sont en moyenne de 1,47 UFC/100 Kg PV

avant « saturation de la CI », ce qui correspond à environ 23% de plus que les besoins, et de 1,58

UFC/100 Kg PV, soit à peu près 32% de plus que les recommandations.

2. Apports énergétiques par rapport aux besoins d’entretien

Les besoins énergétiques sont souvent exprimés par rapport aux besoins d’entretien. C’est

pour cela que nous nous intéressons au rapport entre l’apport en UFC de la ration (UFC) et le

besoin d’entretien (UFCe), appelé dans cette étude Niveau Alimentaire.

Page 153: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

157

0.00.20.40.60.81.01.21.41.61.82.02.22.4

Hiver Compétition Repos* Toutessaisons

Avant saturationAprès saturation

Figure 63 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par saison

Comme l’indique la figure 63, le niveau alimentaire moyen de l’effectif, toutes saisons

confondues, est de 1,75 avant « saturation de la capacité d’ingestion », et 1,87 après « saturation

de la capacité d’ingestion ». Selon le NRC, ce ratio va de 1,5 à 2 pour un travail respectivement de

modéré à intensif, et l’INRA préconise de 1,4 à 1,8 pour ce même type d’effort. Ainsi, même hors

saison de compétition, les apports des chevaux étudiés sont déjà à la limite supérieure, voire un

peu au-dessus des recommandations de l’INRA.

En saison de concours, le rapport UFC/UFCe (qui est le même que EN/ENe ou encore

ED/EDe) est de 1,92 en moyenne après « saturation de la CI ». Cela dépasse ici les

recommandations de l’INRA, et se rapproche des préconisations maximales du NRC.

Au niveau statistique, les différences entre avant et après « saturation de la CI » et entre les

saisons ne sont pas significatives (p>0,05), sauf entre les moyennes de la saison de concours

après « saturation », et celles de l’hiver ainsi que de toutes les saisons confondues avant

« saturation » (p<0,001).

Notons que les valeurs de repos sont très inférieures aux autres, mais ne concernent que les

écuries n°2 et 3, et ne sont donc pas interprétables d’un point de vue statistique. Elles demeurent

en outre largement dans les recommandations.

Page 154: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

158

0.00.20.40.60.81.01.21.41.61.82.02.22.4

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Avant saturationAprès saturation

Figure 64 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par écurie toutes saisons

confondues

Après « saturation de la CI », toutes les écuries se situent dans les normes INRA et NRC, sauf

l’écurie n°10 à la limite pour ce dernier. Avant « saturation », les écuries n°6, 10, et 12 sont un peu

en dessous. On constate par ailleurs une hétérogénéité importante entre les écuries pour ce

paramètre, mais le niveau alimentaire est globalement important (Figure 64).

0.00.20.40.60.81.01.21.41.61.82.02.22.42.6

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 65 : Niveau Alimentaire moyen (UFC/UFCe) par écurie et par saison après

« saturation de la CI »

Page 155: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

159

L’intérêt de la figure 65 est de souligner les différences saisonnières pour certaines écuries, en

particulier pour les n°2 et 3 qui ont 3 types de rationnement selon les saisons, mais aussi pour les

écuries n°9, 10 et 11, pour lesquelles le niveau alimentaire est nettement plus élevé en saison de

concours.

3. Coût énergétique de l’heure de travail

Afin de comparer avec les recommandations de l’INRA pour une heure de travail (cf. Figure

7), nous avons calculé le coût théorique d’une heure de travail pour les chevaux de notre étude.

Ainsi, après avoir calculé la différence entre les apports énergétiques réels et les besoins

d’entretien (UFC-UFCe), nous avons rapporté cette valeur à une semaine en la multipliant par 7.

Nous avons ainsi obtenu le coût total du travail effectué en une semaine. Puis nous avons divisé

par le nombre d’heures de travail par semaine réellement effectué par chaque cheval, ce qui

donne le coût énergétique théorique d’une heure (h) de travail (W).

W/semaine de h NbUFCeUFC

UFCW de d'1h théorique Coût7).(

)(�

Les figures 66, 67 et 68 décrivent en détail le coût de l’heure de travail, selon la saison et

l’écurie, avant et après « saturation de la CI ».

0.00.51.01.52.02.53.03.54.04.55.05.56.06.57.07.5

Avant saturation Après saturation

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos*

Figure 66 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par saison

Page 156: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

160

Rappelons qu’une heure du travail le plus intensif requiert, selon l’INRA, outre les besoins

d’entretien, au maximum 3,5 UFC. Or, comme on peut le constater sur la figure 66, toutes

saisons confondues, la valeur moyenne dans notre étude est de 4,7 ± 2,1 UFC (après

« saturation ») soit environ 1,3 fois plus que les recommandations de l’INRA. Si l’on considère

exclusivement la saison de concours, le coût énergétique d’une heure de travail dans notre étude

passe à 1,4 fois les valeurs de l’INRA (avec 5,0 ± 2,1 UFC). Avant « saturation », l’écart est moins

important, mais on reste aux alentours de 1,2 fois les recommandations de l’INRA.

Les résultats statistiques pour le coût énergétique du travail sont les mêmes que pour le niveau

alimentaire NA : il n’existe pas de différences significatives entre les moyennes avant et après

« saturation de la CI » (à part entre la saison de compétition après « saturation et l’hiver ainsi que

toutes saisons confondues), ni entre les saisons.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14Ecurie

UFC

Avant saturationAprès saturation

Figure 67 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par écurie toutes saisons

confondues

La figure 67 (ainsi que les écart-types des données commentées précédemment) permet de

relativiser les résultats précédents. En effet, une grande hétérogénéité règne entre nos différentes

écuries, avec 7 d’entre elles qui apportent une quantité d’énergie supérieure aux apports

recommandés par l’INRA (n°1, 2, 4, 5, 7, 8, 11), et les 7 autres qui sont dans ces normes.

Page 157: L’ALIMENTATION DU CHEVAL DE CONCOURS COMPLET … · RESUME : Les efforts aéro-anaérobies fournis pendant une épreuve de cross-country d’un concours complet et durant l’entraînement

161

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

Ecurie

UFC

Toutes saisonsHiverCompétitionRepos

Figure 68 : Coût énergétique moyen d’une heure de travail par écurie et par saison après

« saturation de la CI »

Nous retrouvons dans la figure 68 les mêmes variations saisonnières pour les écuries n°2, 3, 9,

10 et 11.

4. Apports azotés (MADc)

En moyenne, les chevaux de cette enquête reçoivent 149 g MADc /100 Kg PV, soit 104 g

MADc/UFC avant « saturation de la capacité d’ingestion », et 97 g MADc/UFC après

« saturation ». Or, d’après les recommandations de l’INRA (Tableaux 17 et 18), lors d’une journée

comportant 1 heure de travail intense, il faut environ 95 g MADc /100 Kg PV. Cela signifie que

les apports azotés des chevaux étudiés dépassent en moyenne les recommandations de 60% si

l’on considère les g de MADc /100 Kg PV. Si l’on s’en tient au ratio MADc/UFC, sachant qu’il

faut environ 70 g MADc/UFC selon l’INRA, ici notre ratio est supérieur d’environ 39%.

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162

B. Analyse statistique

1. ACP des facteurs

Nous avons voulu déterminer l’impact de certains facteurs (parmi sexe, race, catégorie de

concours, participation en CCI ou CIC, tempérament, activité autre que le travail – sortie au pré,

paddock…-, type de litière, saison et écurie), et donc réalisé des analyses en composantes

principales (ACP) factorielles à l’aide du logiciel S-plus 2000 [64].

Figure 69 : ACP en fonction du facteur « écurie »

-4 -2 0 2 4 6

-4-2

02

46

Axe 1

Axe

2

11

1 1

7

7

77

777

88

88

8

9999

10

10

10

101111 11

12

12

1212

1212

13

13

13 13

13 13

14

14

1414

2

2

233

3

33

44

55

5

6

6 6

6

666

6

6

6

6 11

1 1

7

777

7

77

8

8

8

88

9999

10

10

10

1011

11 11

12

12

12

121212

13

13

13 1313 13

14

14

1414

22

2

3

33

3

3

44

55

56

66

6 666

6

6

6

611

1 1

7

7

7

7

7 77

888

88

9999

10

10

10

101111 11

12

12

1212

1212

13

13

13 13

13 13

14

14

1414

2

2

233

3

33

44

55

5

6

6 6

6

666

6

6

6

6

Ecurie

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163

La figure 69 représente la projection de tous les individus sur les deux premiers axes. Chaque

individu porte ici son numéro d’écurie. Ce graphique montre qu’il existe un effet du facteur

« écurie ».

Pour les autres facteurs étudiés (sexe, race, catégorie de concours, participation en CCI ou

CIC, tempérament, activité autre que le travail, type de litière, saison et écurie), aucun

regroupement n’a pu être mis en évidence.

La représentation graphique pour le facteur « saison » correspond à la figure 70. Le chiffre 1

correspond à la saison hiver, et le 2 à la saison de concours. Nous n’avons pas pris en compte la

saison de repos, qui ne concernait que 2 écuries. Les autres facteurs ne sont pas représentés.

Figure 70 : ACP en fonction du facteur « saison »

-6 -4 -2 0 2 4 6

-6-4

-20

24

6

Axe 1

Axe

2

2

22

2

2

2

22

2

22

22

22 2

22

2

2

2

22

2

2

2

2

2 2

22

2

2

2

22

2

2

2

222

22

22

22

2

22

2 2

2

2

2

2

22

2

2

22

2

2

2

2

1

11

1

1

1

11 1

11

11

111

11

1

1

1

11

1

1

1

1

1

1

1

11

1

1

11

1

1

1

11

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1

1 1 1

1

1

1

1

1

1

1

11

1

1

1

1

Saison

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164

2. ACP des variables

Afin de mettre en évidence l’influence de certaines variables (parmi âge, poids, nombre de

concours par an, nombre d’heures de travail par semaine) sur les composantes de la ration, et les

relations entre celles-ci, nous avons effectué des analyses statistiques en composantes principales

(ACP) des variables.

Dans les figures qui suivent, les abréviations sont définies comme suit :

� poids = Poids Vif (Kg)

� age = Age (ans)

� ccean = Nombre de CCE par an

� hwsem = Nombre d’heures de travail par semaine

� Cbpour = % CB dans la ration totale brute

� msicent = MSI /100 Kg PV

� cims = Différence entre « capacité d’ingestion » et Matière Sèche Ingérée MSI en Kg MS

� MSFMSC = MSI (Kg) de fourrages / MSI (Kg) de concentrés

� UFCKgMS = UFC /Kg MS

� UFCcent = UFC /100 Kg PV

� NA = Niveau Alimentaire (UFC / UFC entretien)

� CoutW = Coût énergétique d’une heure de travail (UFC)

� gMADcUFC = g MADc/UFC

� MADccent = MADc (g/100 Kg PV)

� Cagkgms = Ca (g/Kg MS)

� Pgkgms = P (g/Kg MS)

� Pgcent = P (g/100 Kg PV)

� Cagcent = Ca (g/100 Kg PV)

� CaP = Ca/P

� Znmgkgms = Zn (mg/Kg MS)

� Cumgkgms = Cu (mg/Kg MS)

� Znmgcent = Zn (mg/100 Kg PV)

� Cumgcent = Cu (mg/100 Kg PV)

� ZnCu = Zn/Cu

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165

Figure 71 : ACP avant « saturation de la CI », toutes saisons confondues

� Les variables ayant des vecteurs proches du périmètre du cercle sont celles qui ont le plus de

poids dans cette représentation.

� Les variables corrélées entre elles sont orientées dans le même sens et très proches les unes

des autres. C’est le cas, par exemple, du phosphore et du calcium exprimés en g/100 Kg PV, ainsi

que de UFC/100 Kg PV et NA (c’est normal car le second est calculé en fonction du premier)

dans la figure 71.

-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

Axe 1

Axe

2

age

poids

hwsem

ccean

CbpourCaP

ZnCu

cims

msicent

MSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFC

Cagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NA

CoutW

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166

� A l’inverse, des variables à direction totalement opposées sont anticorrélées, comme par

exemple ici CI-MSI et MSI/100 Kg PV, ce qui semble intuitivement normal, vu que plus MSI

augmente, plus CI-MSI diminue… UFC/Kg MS et le pourcentage de CB sont aussi anticorrélées.

� Les variables perpendiculaires deux à deux ne présentent aucune relation entre elles.

Figure 72 : ACP avant « saturation de la CI » en hiver

-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

Axe 1

Axe

2

age

poids

hwsem

ccean

CbpourCaP

ZnCu

cims

msicent

MSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFC

Cagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NA

CoutW

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167

La représentation de l’ACP pour la saison hiver (Figure 72) ne révèle pas de différence avec la

précédente, ce qui signifie que les liens unissant les individus et les variables, ainsi que les

variables entre elles ne changent pas en hiver.

Figure 73 : ACP avant « saturation de la CI » en compétition

Si l’allure de la figure 73 semble au premier abord différer de la figure 71, il est assez aisé de

constater que les directions et les angles entre les vecteurs représentant les variables sont en fait

quasiment identiques, mais apparaissent en miroir. Les relations entre les individus et les

variables, ainsi qu’entre les variables ne changent donc pas d’une saison à l’autre.

-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

Axe 1

Axe

2

agepoids

hwsem

cceanCbpour

CaP

ZnCu

cims

msicentMSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFC

Cagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NA

CoutW

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168

Figure 74 : ACP après « saturation de la CI », toutes saisons confondues

Les allures des ACP représentant les variables sont très proches avant et après « saturation de

la CI ». Les seuls vecteurs dont les angles sont modifiés correspondent au pourcentage de CB, au

ratio MSF/MSC et aux variables exprimées par rapport à la matière sèche (UFC, Ca, P, Zn,

Cu/Kg MS). Le ratio MSF/MSC se révèle ici anticorrélé avec UFC/100 Kg PV, UFC/Kg MS,

NA et le coût énergétique d’une heure de travail. Fondamentalement, la position du reste des

vecteurs est similaire à la figure 71. En effet, les variables énergétiques indépendantes de la

matière sèche (UFC/100 Kg PV, NA et le coût énergétique d’une heure de travail), le ratio

MADc/UFC, etc. conservent la même orientation sur la figure 74.

-0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

Axe 1

Axe

2

age

poids

hwsem

ccean

Cbpour

CaP

ZnCu

cims

msicent

MSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFCCagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NA

Cout.W

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169

Figure 75 : ACP après « saturation de la CI » en hiver

Tout comme pour les ACP avant « saturation de la CI », les relations entre les variables et les

individus, ainsi qu’entre les variables ne changent pas en hiver après « saturation » (Figure 75).

-0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

1.0

Axe 1

Axe

2

age

poids

hwsem

ccean

Cbpour

CaP

ZnCu

cims

msicent

MSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFCCagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NACout.W

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170

Figure 76 : ACP « après saturation de la CI » en compétition

La figure 76 confirme que les liens unissant les variables entre elles, ainsi que les individus et

les variables, ne changent pas d’une saison à l’autre après « saturation de la CI ». Cela signifie que

si des variations d’alimentation existent entre l’hiver et la compétition, elles ne modifient pas les

différents équilibres.

-0.5 0.0 0.5 1.0

-1.0

-0.5

0.0

0.5

Axe 1

Axe

2

age

poids

hwsem

ccean

Cbpour

CaP

ZnCu

cims

msicent

MSFMSC

UFCKgMS

UFCcent

MADccent

gMADcUFCCagcent

Pgcent

Znmgcent

Cumgcent

Cagkgms

Pgkgms

Znmgkgms

Cumgkgms

NACout.W

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171

V. DISCUSSION

Cette enquête a permis de réaliser une étude détaillée des rations de 67 chevaux de CCE sur

l’ensemble de l’année. Elle montre que la conduite alimentaire de ces chevaux est de type hors-

sol. En effet, mise à part l’écurie n°6 où l’apport de fourrages est exclusivement représenté par le

pâturage, les chevaux sont essentiellement nourris à partir de foin et d’aliments concentrés. Les

chevaux des écuries n°1 et 12 passent eux aussi un temps non négligeable au pré, mais les rations

apportées en dehors de cela sont largement suffisantes pour couvrir les besoins. Le problème de

l’absence de données sur la capacité d’ingestion des chevaux pose un problème lorsque la litière

est composée de paille. Cette étude montre néanmoins que cette dernière sert essentiellement de

lest, car son apport nutritionnel est minime.

Les différences observées entre les rations calculées avant et après « saturation de la capacité

d’ingestion » sont en effet au premier abord relativement faibles, hormis peut-être pour les

valeurs en cellulose brute ou en matière sèche ingérée, et cette cohérence se confirme avec les

analyses statistiques multidimensionnelles effectuées.

En outre, quel que soit le mode de calcul utilisé, les besoins théoriques en énergie, protéines et

cellulose brute sont largement couverts. Les apports de calcium et de phosphore sont eux aussi

tout à fait conformes aux recommandations, voire bien supérieurs. Le ratio Ca/P est quant à lui

un peu en dessous de la valeur optimale, tout en restant acceptable. Seuls les apports en

oligoéléments majeurs, zinc et cuivre, sont faibles. De nouvelles études sur la réévaluation de

leurs besoins sont actuellement en cours, et vont a priori prouver qu’ils sont encore supérieurs aux

recommandations utilisées dans cette étude.

Un des résultats majeurs de cette enquête est l’excès de matières azotées dans les rations de ces

chevaux, de 60% en moyenne par rapport aux besoins en MADc, et de 40% environ par rapport

au ratio MADc/UFC optimal. Les travaux de HALLEBEEK et al. (2000) [66] menés sur 15

chevaux de concours complet pendant une semaine d’entraînement ont décrit des résultats assez

proches des nôtres. En effet, les apports en protéines digestibles étaient supérieurs aux besoins de

92% en moyenne. Dans notre étude, seules les écuries donnant uniquement des céréales comme

concentrés présentent des valeurs en MADc conformes aux besoins établis par l’INRA. Or,

aucun cavalier utilisant les aliments du commerce n’apporte à ses chevaux une source

supplémentaire de protéines (type tourteau). Ainsi, il semblerait que les composés industriels

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172

destinés aux chevaux de sport fournissent beaucoup de matières azotées. Peut-être est-ce un

point à étudier de façon plus approfondie, car un excès de protéines, s’il est toléré dans une

certaine mesure (50-100%), peut provoquer, chez les jeunes chevaux de course au travail, une

augmentation des fréquences cardiaque et respiratoire, une surproduction de sueur, et donc une

baisse de performances (d’après GLADE, 1983, [67]).

Le deuxième résultat fondamental concerne les apports en UFC/100 Kg PV et le coût

énergétique du travail, qui sont nettement supérieurs aux apports recommandés par l’INRA (de

20 à 30% de plus en moyenne). Il est donc peut-être nécessaire de réévaluer ces derniers pour le

cheval de concours complet, voire le cheval de sport en général. Il ne faut pas non plus exclure

l’hypothèse d’une surestimation des besoins par les cavaliers. Cependant, les apports énergétiques

des chevaux de notre enquête sont plus proches des recommandations du NRC. En outre, les

résultats de HALLEBECK et al. (2000) [66] montrent eux aussi des apports supérieurs aux

besoins de 30%.

L’analyse quantitative des rations et les analyses statistiques ont révélé une absence d’influence

de la saison sur la conduite de l’alimentation. Il est tout d’abord essentiel de rappeler que des

modifications ponctuelles, comme par exemple en période de préparation d’un CCI, ont lieu dans

la plupart des écuries interrogées. Or, ces variations n’ont pu être prises en compte ni dans l’étude

quantitative globale, ni dans l’étude statistique. Quelques cavaliers ont en outre parlé de

modifications faites « à l’œil », qu’ils étaient eux-mêmes incapables de préciser. Ces considérations

mises à part, deux hypothèses quant à l’absence de variation entre l’alimentation en hiver et en

période de compétition peuvent être émises, à savoir :

� Les chevaux travaillant apparemment toute l’année, les besoins varient en fait peu, sauf

pendant les grosses épreuves.

� Nous avons pris un poids vif constant toute l’année, alors qu’il existe obligatoirement des

variations saisonnières. En effet, hors saison de concours, les chevaux moins travaillés prennent

certainement un peu de poids, qu’ils perdent dès le retour des concours et donc de sollicitations

plus intenses.

L’effet écurie est en revanche très important, probablement à cause du mode de collecte des

données, mais aussi car chaque cavalier possède une conduite d’alimentation très personnelle.

Aucune corrélation entre les caractéristiques des chevaux, le niveau ou l’intensité du travail et les

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173

paramètres nutritionnels n’a pu être mise en évidence, même en supprimant l’effet écurie. En

effet, nous avons tenté de faire de nouvelles ACP sur les résidus de l’ANOVA à partir de l’effet

écurie, mais sans succès.

Enfin, si l’on voulait établir des liens entre les paramètres alimentaires et les résultats en

concours complet, il faudrait faire une enquête plus approfondie sur quelques chevaux, avec une

étude précise des succès lors des épreuves, et une évaluation exacte de l’état d’entretien des

chevaux (en suivi longitudinal, où chaque cheval est son propre témoin).

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174

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175

CCOONNCCLLUUSSIIOONN

L’alimentation des chevaux est une préoccupation importante de la vie des cavaliers de

concours complet. Ces derniers tentent d’optimiser les capacités de leurs chevaux tout en

préservant leurs appareils locomoteur et respiratoire entre autres, sur le long terme. Nous avons

effectué l’une des premières études sur le rationnement des chevaux de CCE en France. Ce

travail, certes incomplet, a néanmoins permis d’ouvrir une porte et de débroussailler un peu le

terrain…

Les rations distribuées sont, dans leur grande majorité, constituées d’aliments traditionnels

(foin, céréales telles que l’orge et l’avoine essentiellement) et de composés industriels. Plus de

50% des chevaux étudiés reçoivent systématiquement des aliments du commerce, qui sont les

seuls à être supplémentés en minéraux et vitamines. Cette étude ne montre cependant pas

d’influence nette de l’utilisation de ce type d’aliments sur la couverture des besoins minéraux.

Les rations sont en moyenne constituées de 12,5 Kg de matière brute ingérée pour un cheval

de poids moyen égal à 550 Kg, poids qui souligne l’évolution actuelle du format des chevaux de

concours complet. En effet, avec la disparition progressive des épreuves de steeple et de routiers

favorisant l’endurance à la puissance, les athlètes sont de plus en plus grands et lourds, et se

rapprochent du format des chevaux de CSO. La grande proportion de Selle Français, par rapport

aux races plus légères, confirme cette tendance.

Un des points très importants à souligner est le rapport protéines-énergie très élevé par

rapport aux besoins théoriques : 97 g MADc/UFC de moyenne, alors que le rapport doit en

général être autour de 65-70 g MADc/UFC à l’entretien et au travail. La source de cette anomalie

semble a priori être les aliments industriels destinés au cheval de sport, car les chevaux recevant

une alimentation traditionnelle présentent un excès de protéines bien moins important.

D’après nos résultats, les besoins énergétiques pour le travail pourraient en outre s’avérer plus

élevés que les recommandations de l’INRA.

Pour finir, l’évaluation des quantités distribuées par les professionnels est souvent très

empirique, et parfois approximative, surtout pour les fourrages. De plus, l’absence d’analyse

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176

chimique systématique de ces derniers est une limite supplémentaire à la précision de nos calculs.

L’ingestion de litière, difficile à évaluer, pose aussi problème, nous obligeant à utiliser des

« capacités d’ingestion » arbitraires pour évaluer son apport, mais les modifications nutritionnelles

se sont révélées négligeables à l’échelle de l’ensemble de la ration.

Ainsi, il serait très intéressant de mener une étude plus approfondie, avec moins d’écuries et

une analyse des fourrages et de l’herbe des prés en chaque saison, une pesée précise des aliments

et des chevaux tout au long de l’année, tout ceci en se déplaçant sur place. Il serait alors peut-être

possible d’élaborer des tables d’apports recommandés en fonction des niveaux de CCE,

utilisables plus facilement par les professionnels, et qui les inciteraient peut-être à plus de

précision dans leur rationnement. Il serait aussi utile de déterminer plus finement le programme

d’entraînement hebdomadaire des chevaux, et sa variation en fonction des saisons. Pour tout cela,

les moyens financiers à engager devraient être conséquents, et des méthodes nouvelles devraient

être développées pour suivre en temps réel le niveau d’entraînement des athlètes, et ses relations

avec les paramètres nutritionnels.

Une telle recherche serait probablement très bien reçue par les cavaliers, qui étaient déjà

particulièrement intéressés par les résultats de cette étude.

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179

AANNNNEEXXEESS

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181

AANNNNEEXXEE 11 :: LLEE QQUUEESSTTIIOONNNNAAIIRREE DD’’EENNQQUUEETTEE

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182

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183

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184

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185

AANNNNEEXXEE 22 :: LLEETTTTRREE AACCCCOOMMPPAAGGNNAANNTT LLEE QQUUEESSTTIIOONNNNAAIIRREE

Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Je suis étudiante à l’Ecole Vétérinaire de Toulouse, en dernière année, et je tente d’effectuer, pour ma thèse, une étude épidémiologique sur l’alimentation de cheval de Concours Complet. Celle-ci nécessite une enquête assez approfondie auprès des professionnels de cette discipline. C’est pour cette raison que je me permets de m’adresser à vous.

Vous trouverez dans cette enveloppe un questionnaire de plusieurs fiches, une consacrée à la description des

chevaux, une pour la description des aliments, et enfin quatre réservées aux rations, pour chaque période (entraînement, repos, compétition, concours…). Si vous acceptez de participer à cette étude, vous n’aurez à utiliser que le nombre de fiches ration qui vous sera nécessaire.

Il est important de préciser que, si le nombre de questionnaires récolté est suffisant pour réaliser ma thèse, les

résultats seront publiés de manière anonyme, et que chaque personne y ayant contribué se verra remettre gratuitement un exemplaire de l’ouvrage en remerciement.

Je suis consciente que certaines requêtes de ce questionnaire sont contraignantes, mais elles sont aussi des

conditions indispensables à la réussite de l’étude. C’est le cas par exemple des paramètres permettant l’estimation du poids des chevaux. En effet, si vous ne savez pas exactement le poids des ceux-ci, il est essentiel de m’indiquer leur périmètre thoracique (mesuré en partant quelques centimètres en aval du garrot et en passant au passage de sangle) ainsi que leur taille exacte… Il est aussi très important de pouvoir évaluer les rations en kilos… En effet, en fonction de la préparation des aliments (orge aplatie, trempée…), le poids d’un litre varie. L’idéal serait de peser un litre d’aliment, et de me préciser cette mesure dans le questionnaire…

J’insiste sur le fait que cette étude n’a nullement pour but de critiquer les méthodes alimentaires des

professionnels, mais au contraire d’en tirer un modèle de rationnement. Enfin, si vos coordonnées sont requises sur la « Fiche Ecurie », c’est simplement pour pouvoir vous

communiquer par la suite les résultats de la thèse. Si par hasard vous rencontriez le moindre problème lors de la réponse au questionnaire, n’hésitez surtout pas à

me contacter. En vous remerciant par avance sincèrement pour votre coopération,

Je vous prie d’agréer, Madame, Mademoiselle, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués

Emilie Le Coz

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AANNNNEEXXEE 33 :: CCOOMMPPOOSSIITTIIOONN DDEESS AALLIIMMEENNTTSS UUTTIILLIISSEESS PPAARR

LLEESS EECCUURRIIEESS IINNTTEERRRROOGGEEEESS

Aliment MS (%)

CB (%)

UFC /Kg MB

MADc g/Kg

g MADc/UFC

Ca g/Kg

P g/kg

Cu mg/Kg

Zn mg/Kg

MG (%)

Foin bonne qualité 84 26.5 0.56 64.68 115.50 4.5 2.3 5 18 Foin qualité moyenne 84 29.5 0.48 55.13 114.85 4 2.1 5 18

Foin enrubanné 50 15.6 0.4 24 60.00 2 0.85 2.6 15 Ray-Grass Italien montaison 16 3.04 0.141 15 106.38 0.71 0.49 1.14 4.54

Paille de blé 88 37.84 0.22 0 0.00 1.76 0.88 0 0 Sorgho Fourrage 15.4 7.2 0.13 20.24 155.69 1.001 0.462

Orge 86.7 4.6 0.99 82 82.83 0.7 3.4 9 30 Avoine 88.1 12.2 0.87 79 90.80 1.1 3.2 3 23 Maïs 86.4 2.2 1.12 65 58.04 0.4 2.6 2 19

Pommes 14.3 0.8 0.20 0.82 19.23 0.07 0.07 0.41 0.4 Tourteau de soja 48 87.8 6 0.8 407 508.75 3.4 6.2 18 47

AI1 90 14 0.81 90 111.11 9 6 15 30 3 AI2 90 15 0.82 95 115.85 9 6 15 30 5 AI3 90 14 0.91 75 82.42 10 7 45 30 8 AI4 90 17.5 0.73 82 112.33 10 6 15 30 2.4 AI5 88 15 0.7 100 142.86 11 6.5 13.5 67.5 3 AI6 88 7.5 0.8 105 131.25 11 5 18 90 3.5 AI7 82 10.5 0.9 95 105.56 10 5 22.5 112.5 3.5 AI8 88 18 0.75 105 140.00 11 5 12 60 3.5 AI9 88 10.5 0.9 120 133.33 12 6.5 27 135 3.5

AI10 88 11.5 0.8 170 212.50 24 7.5 45 225 2.5 AI11 89 14 0.88 90 102.27 12 6 35 105 3.2 AI12 89 9.5 1.25 90 72.00 12 6 10 150 17 AI13 89 7.5 1 100 100.00 13 6 10 400 3.6 AI14 88 14 0.95 91 95.79 8.5 4 40 155 4.5 CA1 88.5 5 1 75 75.00 14 7 52 160 1.5 CA2 91 3 1.35 54 40.00 17 8 15 380 18.5CA3 3.5 1.25 75 60.00 14 CA4 0 0 0 0 0 0 CA5 0 0 0 0 1330 3670

AMV1 0.3 3 1.4 950 3170 AMV2 150 50 570 2900 AMV3 160 80 1200 6000 AMV4 210 70 800 4000

Huiles végétales 2.96

Données issues des tables de l’INRA (Ray-Grass, paille, céréales, huiles végétales), du logiciel

PC-HORSE (foins), et des fabricants d’aliments (AI, CA, AMV).

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