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Novembre 2015 #8 En Bref Comparés à ceux de métropole, les jeunes des départements d’Outre-mer (Dom) disposent d’un plus faible niveau d’étude 1 . Ce retard relatif en termes de formation influe directement sur leur situation professionnelle : ils sont plus souvent touchés par le chômage et lorsqu’ils ont un emploi, c’est plus souvent à temps partiel et dans des métiers peu qualifiés. À l’intérieur des Dom eux-mêmes, des différences en termes de niveaux d’étude et d’activité apparaissent. Les capitales économiques regroupent emplois et population diplômée, tandis que la proportion de jeunes au chômage ou en inactivité est plus élevée dans les communes rurales. Les ministres de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et des Outre-mer ont présenté, le 4 septembre 2015, un plan jeunesse Outre-mer destiné à répondre à ces inégalités. Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est déterminé à y contribuer. UN NIVEAU D’ÉTUDE RELATIVEMENT FAIBLE Les jeunes des Dom ont un niveau d’étude moins élevé que ceux de métropole, qui réalisent des parcours académiques plus longs. Ainsi, dans les Dom, 32,4 % des 20-29 ans ayant fini leurs études n’ont aucun diplôme contre seulement 17,1 % en métropole. La proportion de personnes ayant un diplôme supérieur à Bac+2 est moitié moindre dans les Dom (8,1 %) qu’en métropole (16,4 %), et celle avec un diplôme de niveau Bac+2 est également nettement plus faible (11,2 % dans les Dom contre 18,8 % en métropole). Les différences concernant les diplômes profession- nalisant (CAP/BEP) sont moins marquées (23,2 % de titulaires dans les Dom contre 25,1% en métropole), tout comme pour le niveau Bac (24,8 % de titulaires dans les Dom contre 25,1 % en métropole). Pour autant, les situations sont très différentes d’un Dom à l’autre. La part des 20-29 ans sans aucun diplôme est plus de deux fois plus élevée en Guyane L’ACCÈS DES JEUNES À LA FORMATION ET À L’EMPLOI DANS LES DÉPARTEMENTS D’OUTRE-MER 1 L’étude porte sur les jeunes de 20-29 ans résidant dans les Dom, à l’exception de Mayotte qui n’a pu être intégrée du fait du manque de données. Les données sont issues du recensement de 2011.

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Novembre 2015

#8

En Bref

Comparés à ceux de métropole, les jeunes des départements d’Outre-mer (Dom) disposent d’un plus faible niveau d’étude1. Ce retard relatif en termes de formation influe directement sur leur situation professionnelle : ils sont plus souvent touchés par le chômage et lorsqu’ils ont un emploi, c’est plus souvent à temps partiel et dans des métiers peu qualifiés. À l’intérieur des Dom eux-mêmes, des différences en termes de niveaux d’étude et d’activité apparaissent. Les capitales économiques regroupent emplois et population diplômée, tandis que la proportion de jeunes au chômage ou en inactivité est plus élevée dans les communes rurales. Les ministres de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et des Outre-mer ont présenté, le 4 septembre 2015, un plan jeunesse Outre-mer destiné à répondre à ces inégalités. Le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) est déterminé à y contribuer.

UN NIVEAU D’ÉTUDE RELATIVEMENT FAIBLELes jeunes des Dom ont un niveau d’étude moins élevé que ceux de métropole, qui réalisent des parcours académiques plus longs. Ainsi, dans les Dom, 32,4 % des 20-29 ans ayant fini leurs études n’ont aucun diplôme contre seulement 17,1 % en métropole. La proportion de personnes ayant un diplôme supérieur à Bac+2 est moitié moindre dans les Dom (8,1 %) qu’en métropole (16,4 %), et celle avec un diplôme de niveau Bac+2 est également nettement plus faible (11,2 % dans les Dom contre 18,8 % en métropole). Les différences concernant les diplômes profession-nalisant (CAP/BEP) sont moins marquées (23,2 % de titulaires dans les Dom contre 25,1% en métropole), tout comme pour le niveau Bac (24,8 % de titulaires dans les Dom contre 25,1 % en métropole).

Pour autant, les situations sont très différentes d’un Dom à l’autre. La part des 20-29 ans sans aucun diplôme est plus de deux fois plus élevée en Guyane

L’ACCÈS DES JEUNESÀ LA FORMATION ET À L’EMPLOI DANSLES DÉPARTEMENTS D’OUTRE-MER

1 L’étude porte sur les jeunes de 20-29 ans résidant dans les Dom,

à l’exception de Mayotte qui n’a pu être intégrée du fait du manque de données. Les données sont issues

du recensement de 2011.

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que dans les autres Dom, cette différence étant aussi bien constatée pour les 20-24 ans que pour les 25-29 ans. Cette situation révèle un réel retard en termes de formation dans ce territoire. La proportion d’individus sans diplôme, en Guyane, est par ailleurs plus élevée chez les femmes que chez les hommes, contrai-rement aux autres Dom où les non diplômés sont plus souvent des hommes. En ce qui concerne les diplômes professionnalisant (CAP/BEP), les titulaires sont proportionnellement plus nombreux à la Réunion et en Martinique. Ce dernier territoire possède par ailleurs la plus grande proportion, au sein des Dom, de jeunes diplômés du supérieur (23,1 % des 20-29 ans ayant fini leurs études).

Dans tous les Dom (y compris en Guyane), comme en métropole, le pourcentage de jeunes femmes diplômées du supérieur est plus élevé que chez les hommes, avec cependant un écart entre les deux sexes plus faible dans les Dom qu’en métropole.

UN ACCÈS À L’EMPLOI PLUS DIFFICILE ET DES EMPLOIS PLUS PRÉCAIRES

MOINS D’UN JEUNE SUR DEUX EN EMPLOILe taux de chômage des 20-29 ans2 est beaucoup plus élevé dans les Dom qu’en métropole. Ainsi, près d’un jeune actif domien sur deux est en recherche d’emploi (46,1 %) contre un jeune actif métropolitain sur cinq (20 %), avec de faibles écarts d’un Dom à l’autre. Si les taux de chômage des jeunes sont très élevés dans les Dom, les parts des personnes au foyer (jeunes sans activité mais résidant dans leur propre logement) et des autres inactifs (jeunes non

étudiants et non actifs, résidant chez leurs parents) le sont également. 9,5 % des 20-29 ans domiens contre 3,7 % de ceux vivant en métropole se déclarent « autres inactifs », cette proportion étant particu-lièrement élevée en Guyane (15,8 %). La part des personnes au foyer (8,7 %) est également très impor-tante, parmi les jeunes, dans ce territoire.

Du fait de ces fortes proportions de jeunes chômeurs et d’inactifs, le taux d’emploi des jeunes domiens est particulièrement bas : quatre jeunes sur dix exercent une activité professionnelle dans les Dom, contre plus de six sur dix en métropole. Cette moindre chance d’être en emploi, pour les jeunes domiens, perdure « toutes choses égales par ailleurs », une fois prises en compte leurs caractéristiques socio-démogra-phiques.

Globalement le niveau de diplôme réduit le risque d’être au chômage, tant dans les Dom qu’en métro-pole. En Guyane, cependant, malgré la faible propor-tion de diplômés, le risque d’être en recherche d’em-ploi pour les jeunes actifs y est moins élevé. Cette situation pourrait s’expliquer par la forte dominance du secteur artisanal et de celui des petits commerces, mais aussi par une proportion d’inactifs plus impor-tante que dans les autres Dom, venant ainsi nuancer la meilleure situation des jeunes Guyanais face au chômage.

2 Le taux de chômage est la part des chômeurs dans la population active de la classe d’âge. À distinguer de la part de chômage qui est la part des chômeurs dans l’ensemble de la population de la classe d’âge (voir Figure 2).

Figure 1. Niveau de diplôme des jeunes de 20-29 ans

Guadeloupe

Martinique

Guyane

Réunion

Métropole

SOURCE : INSEE, RECENSEMENT DE LA POPULATION DE 2011

Diplômesupérieur auBaccalauréat

CAP/BEPSans diplôme

Champ : population âgée de 20 à 29 ans ayant fini ses études

Baccalauréat

46,5 %

31,5 %22,1 %

48,6 %

28,3 %

23,1 %

71,5 %

14,5 %14 %

56,4 %

24,5 %

19,2 %

39,7 %

25,1 %

35,2 %

Figure 2. Type d’activité des jeunes de 20-29 ans

SOURCE : INSEE, RECENSEMENT DE LA POPULATION DE 2011

Inactifs

Au foyer

Étudiants et stagiaires

Chômeurs

En emploi

0

20

40

60

80

100

Guade

loupe

Martiniq

ue

Guyane

Réun

ion

Métrop

ole

39,5 39,8 38,8 40,5

63,4

15,9

14,3

2,63,7

37,2

10,7

4,47,3

27,5

9,2

8,7

15,8

32,4

17,5

1,49

33,4

14,5

1,5

11,2

en %

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Commissariat général à l’égalité des territoires

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Les jeunes résidant en Guyane et à la Réunion sont relativement peu nombreux à être étudiants (autour de 10 %) comparativement aux jeunes de métro-pole (14 %). En Guadeloupe, cette proportion est semblable à celle de la métropole alors qu’elle est plus élevée en Martinique, où 17,5 % des 20-29 ans sont étudiants.

Dans les Dom comme en métropole, les femmes sont plus touchées par le chômage et l’inactivité que leurs homologues masculins. Elles sont plus nombreuses à être au foyer également, cette différence femmes-hommes étant plus marquée dans les Dom qu’en métropole. Les femmes sont en revanche proportion-nellement plus nombreuses que les hommes à suivre des études, l’écart entre les sexes étant semblable (de l’ordre de 2 points) en métropole et dans les Dom.

UN TEMPS PARTIEL PLUS FRÉQUENTParmi les jeunes actifs occupés, les emplois à temps partiel sont beaucoup plus présents dans les Dom qu’en métropole, à l’exception de la Guyane. En Guyane et en métropole, ils représentent 18% des emplois contre près de 24 % dans les autres Dom.Le travail à temps partiel est particulièrement fréquent chez les plus jeunes : 29,8 % des 20-24 ans dans les Dom contre 18,7 % en métropole. Ce taux est moindre pour les 25-29 ans, dans les Dom (25,6 %) comme en métropole (13 %).Dans les Dom, le temps partiel est nettement plus fréquent chez les jeunes femmes (27,6 %) que chez les jeunes hommes (18,9 %). Si le taux pour les femmes est assez proche de celui constaté en métro-pole (25,6 %), le taux pour les hommes est largement supérieur à celui de la métropole où seuls 11 % des jeunes hommes sont à temps partiel.

MOINS DE PROFESSIONS QUALIFIÉESParmi les actifs de 20-29 ans, la proportion d’em-ployés est sensiblement plus élevée dans les Dom (40 %) qu’en métropole (33,9 %), alors que la situa-tion est inverse pour les cadres (4,7 % dans les Dom contre 10,8% en métropole) et les professions inter-médiaires (23,1 % dans les Dom contre 25,6 % en métropole).

En Guyane, la proportion de jeunes entrepreneurs est nettement plus importante que dans les autres terri-toires. Cette spécificité peut s’expliquer par une forte présence des petites entreprises notamment des commerçants, et une présence plus faible d’entre-prises de plus de dix salariés3. Ces entreprises sont dans l’ensemble tournées vers le marché local. La proportion de cadres est, assez naturellement, plus élevée parmi les jeunes âgés de 24-29 ans que parmi les 20-24 ans, ces métiers exigeant le plus souvent d’avoir suivi des études supérieures, entraî-nant ainsi une entrée plus tardive sur le marché du travail. Cette différence entre les deux groupes d’âge est plus marquée dans les Dom qu’en métropole.

DES MESURES EN FAVEUR DE L’EMPLOI DES JEUNES DOMIENS

Afin de donner des perspectives d’avenir positives aux jeunes domiens, un plan jeunesse Outre-mer a été présenté, le 4 septembre dernier, par Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et par George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer. Ce plan vise à apporter, à travers 90 mesures, des réponses concrètes pour : • assurer les conditions de réussite éducative, • sécuriser les transitions entre la formation et

l’emploi, • encourager l’autonomie et la prise d’initiative des

jeunes, • garantir la sécurité des jeunes aux abords des

établissements scolaires. Dans les quartiers de la politique de la ville, le plan jeunesse pourra s’articuler avec les contrats de ville. Les jeunes domiens font également partie des publics prioritaires pouvant bénéficier des emplois d’avenir, lancés en 2012 à l’intention des jeunes de 16 à 25 ans. Par ailleurs, afin d’aider les jeunes domiens à créer leur propre activité, le Gouvernement a mis en place en 2013 le dispositif « projet initiative-jeune », qui consiste en une aide financière à la création ou à la reprise d’entreprise, accordée aux jeunes de 18 à 30 ans qui s’implantent dans un département d’Outre-mer, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, ou à Saint-Pierre-et-Miquelon.Enfin, sous l’autorité de la ministre des Outre-mer, les unités du service militaire adapté (SMA) accueillent des jeunes volontaires de 18 à 25 ans éloignés de la formation et de l’emploi afin de leur faire acquérir les outils indispensables et de les aider à s’insérer dans la vie active ou à poursuivre une formation profes-sionnelle.

3 Source Insee, Genix D., 2002, « Un tissu économique en

renouvellement ».

SOURCE : INSEE, RECENSEMENT DE LA POPULATION DE 2011

AgriculteursArtisansCommerçants

OuvriersEmployés

ProfessionsintermédiairesCadres

Guyane

11,2 %

58,9 %

29,9 %

Guadeloupe

Réunion

4,6 %

65,2 %

30,2 %

3,5 %

70,6 %

25,9 %

Martinique

Métropole

3 %

67,9 %

29 %

3 %

60,6 %

36,4 %

Figure 3. Les catégories socio-professionnelles des actifs de 20-29 ans

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Une publication du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET)

Directrice de publication : Marie-Caroline Bonnet-Galzy

Abonnez-vous à la collection En Bref : [email protected]

5, rue Pleyel 93283 Saint-Denis Cedex Tél. : 01 85 58 60 00

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Auteur : Murphy Pierrat (Ensai), travail réalisé dans le cadre de la convention de partenariat entre le CGET et l’École nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (Ensai).

En couverture : Service militaire adapté : une formation professionnelle dans un cadre militaire - G.GESQUIERE© SIRPA Terre

UNE SITUATION PLUS FAVORABLE DANS LES GRANDES VILLESDans chaque Dom, les capitales économiques et leurs proches banlieues regroupent opportunités d’emploi et population diplômée. Les 20-29 ans y occupent ainsi plus souvent qu’ailleurs des emplois de responsabilités (cadres ou professions intermédiaires) ou y sont plus souvent en poursuite d’études. La part du temps partiel pour les actifs occupés y est relativement faible, l’emploi à temps plein étant majoritaire.

Les communes plus rurales sont classées en deux catégo-ries. La première regroupe des communes où l’emploi est concentré dans le secteur agricole et dans le commerce de proximité. La proportion d’étudiants y est relativement faible étant donnée l’absence d’infrastructures d’enseignement universitaire, qui se concentrent dans les grandes villes. En Martinique et en Guadeloupe, il s’agit de communes de taille moyenne (autour de 5 000 à 10 000 habitants) ; en Guyane, il s’agit de villages situés en pleine Amazonie. Dans ces territoires, le nombre de chômeurs et d’inactifs apparaît modérément élevé comparativement à la situation dans les communes appartenant à la seconde catégorie. Dans ces dernières la proportion de jeunes chômeurs et d’inactifs parmi la population jeune est en effet très élevée. Les jeunes de ces communes disposent d’un très faible niveau de diplôme (CAP/ BEP ou sans diplôme), tandis que la part des emplois à temps partiels est élevée.

Les disparités spatiales, en termes de part de chômeurs dans l’ensemble de la population jeune, sont très marquées en Guadeloupe et en Martinique. La proportion d’individus recherchant un emploi parmi les 20-29 ans varie ainsi de moins de 27 % dans les capitales économiques à plus de 46% dans les zones les plus touchées. Ces disparités sont encore plus nettes en Guyane, avec une proportion de jeunes au chômage inférieure à 20 % à Cayenne contre plus de 46 % dans d’autres communes. La situation à la Réunion semble un peu plus homogène d’une commune à l’autre, même si dans la capitale Saint-Denis et sa périphérie, la propor-tion de jeunes recherchant un emploi est moindre (32 % contre 45 % dans les communes les plus touchées).Ce contexte assez difficile en matière d’emploi et d’éduca-tion et cette fracture entre les grandes agglomérations et les communes plus rurales expliquent sans doute très large-ment l’importance des flux migratoires de jeunes domiens vers la métropole, pour aller y étudier ou y travailler. Face à la difficulté pour trouver un travail ou une offre de formation adaptée, de nombreux jeunes choisissent de quitter leur département ultramarin. Mais, réciproquement, le départ des plus qualifiés et de ceux qui disposent du bagage culturel et financier nécessaire au départ, a un effet direct sur le niveau de diplôme et le type d’activité constatés dans les Dom. On assiste ainsi à une fuite des cerveaux, dommageable pour le développement de ces territoires.

LA CONTIBUTION DU CGETÀ LA MISSION DE VICTORIN LUREL

SUR L’ÉGALITÉ RÉELLE ENTRELES OUTRE-MER ET L’HEXAGONE

Le CGET a contribué à la mission parlementaire actuel-lement conduite par le député de Guadeloupe et ancien ministre des Outre-mer, Victorin Lurel. Le Premier ministre, Manuel Valls, lui a confié la tâche de « définir les voies et les moyens pour aboutir à l’égalité réelle au niveau économique et social entre les Outre-mer et l’Hexagone ». Dans cette optique, le CGET a proposé une sélection d’indicateurs territorialisés qui permettent de mesurer de manière objective les inégalités entre les Outre-mer et l’Hexagone. Parmi ces indicateurs, figuraient notamment ceux relatifs à l’accès des jeunes à la formation et à l’em-ploi. Le CGET a également présenté les interventions et outils différenciés, sous sa coordination, dont bénéficient les territoires ultramarins (contrats de plan État-Régions, contrats de ville, rénovation urbaine, etc.). Le rapport de Victorin Lurel doit aider à préparer une loi visant à accé-lérer la marche des Outre-mer vers « l’égalité réelle », annonce faite par le président de la République, Fran-çois Hollande, fin 2014 et réitérée en mai 2015.

Figure 4. Typologie des communes selon la situation des jeunes en termes de formation et d’activité

Basse-Terre

Capesterre-Belle-Eau

Pointe-à-Pitre

St-François

Guadeloupe

Martinique

Fort-de-France

La Trinité

Le Marin

St-Pierre

CayenneKourou

St-Laurent-du-Maroni

Maripasoula

Guyane

St-DenisLe Port

St-Paul

St-Louis

Le Tampon

St-André

St-Benoit

Réunion

Communes avec des proportions de chômeurs et d’inactifs élevées

Communes avec une situation d’emploi et d’éducation privilégiée

Communes rurales avec une forte proportion d’agriculteurs, artisans et commerçants