La vraie fortune des Bongo, une bombe à retardement pour le Gabon

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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/5 La vraie fortune des Bongo, une bombe à retardement pour le Gabon PAR FABRICE ARFI ARTICLE PUBLIÉ LE VENDREDI 6 MARS 2015 Ali Bongo, en novembre 2009, à l'Elysée. © Reuters Mediapart révèle plusieurs documents confidentiels sur l’héritage de l’ancien président du Gabon, Omar Bongo. Ils lèvent un coin de voile sur un système de captation des richesses de tout un pays d’une rare ampleur. Au moins deux entreprises françaises présentes sur place, Veolia et la BNP, sont citées. C’est une bombe à retardement pour la présidence d’Ali Bongo. Pilier de la Françafrique, c’est aussi l’un des régimes les plus corrompus de la planète : le Gabon. Des documents secrets portant sur l’héritage de l’ancien président Omar Bongo, obtenus par Mediapart, lèvent un coin de voile sur un système de captation des richesses de tout un pays d’une rare ampleur. Au moins deux entreprises françaises présentes sur place, Veolia et la BNP, sont citées. Six ans après la mort du patriarche de la Françafrique, les dessous de la succession Bongo constituent une véritable bombe à retardement politique, morale et financière pour l'actuel président de la République gabonaise, Ali Bongo, fils d’Omar. Ce petit pays pétrolier de 1,5 million d’habitants, qui s’enferre dans la crise à cause de la chute des cours du baril, vit depuis plusieurs semaines sur un volcan social. Grèves et blocages se suivent et se ressemblent. Les manifestants réclament des hausses de salaire et de meilleures conditions de vie. Le SMIC local ne dépasse pas les 150 euros par mois, malgré les promesses d’augmentation d’Ali Bongo. À côté de cela, la famille au pouvoir, elle, ne connaît pas la crise. Un des principaux épisodes de la succession Bongo s’est noué le 17 février 2014, à 17h50. Ce jour-là, une bonne partie des héritiers – il y en a 53 au total – se sont retrouvés à l’hôtel L’Étoile d’or de Libreville pour parler dans le détail de l’héritage d’Omar, décédé à Barcelone en juin 2009. La réunion, présidée par Pascaline Bongo, fille aînée et mandataire exclusive de la succession, a duré deux heures. Elle a fait l’objet d’un procès-verbal ultraconfidentiel, rédigé par un huissier de justice. Sa lecture constitue une plongée inédite au coeur de la fortune cachée d’un clan tout- puissant. Même si les éléments contenus dans ce PV n’offrent qu’une vision très partielle de la fortune des Bongo, celle-ci est déjà vertigineuse. Pour cause : les sommes ici en jeu s’élèvent au bas mot à 300 milliards de francs CFA (460 millions d’euros). Pour saisir l’ampleur de l’affaire, cela représente plus de 10 % du budget du Gabon pour 2015. Et les calculs, qui sont fondés sur des actifs immobiliers, quelques comptes en banque et des participations dans certaines entreprises, sont loin d’être exhaustifs. Ils ne prennent, par exemple, pas en compte les revenus issus du pétrole (un gisement de cash) ou des actions dans plusieurs multinationales (la rente idéale). Le sujet de la succession Bongo est très sensible. Il doit à tout prix être protégé du regard extérieur. La notaire en charge du dossier, M e Lydie Relongue, le sait. C’est pourquoi elle a demandé dès l’entame de la réunion du 17 février 2014 la plus grande discrétion aux participants sur ce qui allait être révélé, « compte

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    La vraie fortune des Bongo, une bombe retardement pour le GabonPAR FABRICE ARFIARTICLE PUBLI LE VENDREDI 6 MARS 2015

    Ali Bongo, en novembre 2009, l'Elyse. Reuters

    Mediapart rvle plusieurs documents confidentielssur lhritage de lancien prsident du Gabon, OmarBongo. Ils lvent un coin de voile sur un systmede captation des richesses de tout un pays dunerare ampleur. Au moins deux entreprises franaisesprsentes sur place, Veolia et la BNP, sont cites. Cestune bombe retardement pour la prsidence dAliBongo.

    Pilier de la Franafrique, cest aussi lun des rgimesles plus corrompus de la plante : le Gabon. Desdocuments secrets portant sur lhritage de lancienprsident Omar Bongo, obtenus par Mediapart, lventun coin de voile sur un systme de captation desrichesses de tout un pays dune rare ampleur. Au moinsdeux entreprises franaises prsentes sur place, Veoliaet la BNP, sont cites.

    Six ans aprs la mort du patriarche de la Franafrique,les dessous de la succession Bongo constituent unevritable bombe retardement politique, morale etfinancire pour l'actuel prsident de la Rpubliquegabonaise, Ali Bongo, fils dOmar.

    Ce petit pays ptrolier de 1,5 million dhabitants,qui senferre dans la crise cause de la chute descours du baril, vit depuis plusieurs semaines sur unvolcan social. Grves et blocages se suivent et seressemblent. Les manifestants rclament des haussesde salaire et de meilleures conditions de vie. Le SMIClocal ne dpasse pas les 150 euros par mois, malgrles promesses daugmentation dAli Bongo. ct decela, la famille au pouvoir, elle, ne connat pas la crise.

    Un des principaux pisodes de la succession Bongosest nou le 17 fvrier 2014, 17h50. Ce jour-l, unebonne partie des hritiers il y en a 53 au total se sont retrouvs lhtel Ltoile dor de Librevillepour parler dans le dtail de lhritage dOmar, dcd Barcelone en juin 2009. La runion, prside parPascaline Bongo, fille ane et mandataire exclusivede la succession, a dur deux heures. Elle a fait lobjetdun procs-verbal ultraconfidentiel, rdig par unhuissier de justice. Sa lecture constitue une plongeindite au cur de la fortune cache dun clan tout-puissant.

    Mme si les lments contenus dans ce PV noffrentquune vision trs partielle de la fortune des Bongo,celle-ci est dj vertigineuse. Pour cause : les sommesici en jeu slvent au bas mot 300 milliards de francsCFA (460 millions deuros). Pour saisir lampleur delaffaire, cela reprsente plus de 10 % du budget duGabon pour 2015. Et les calculs, qui sont fonds surdes actifs immobiliers, quelques comptes en banque etdes participations dans certaines entreprises, sont loindtre exhaustifs. Ils ne prennent, par exemple, pas encompte les revenus issus du ptrole (un gisement decash) ou des actions dans plusieurs multinationales (larente idale).

    Le sujet de la succession Bongo est trs sensible. Ildoit tout prix tre protg du regard extrieur. La

    notaire en charge du dossier, Me Lydie Relongue, lesait. Cest pourquoi elle a demand ds lentame de larunion du 17 fvrier 2014 la plus grande discrtionaux participants sur ce qui allait tre rvl, compte

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    tenu de la nature particulire de ce dossier et surtoutpour viter une divulgation du patrimoine dans lesmdias , peut-on lire dans le PV.

    Ali Bongo et Franois Hollande, le 6 fvrier 2015 Paris. Reuters

    Durant la runion, Ali Bongo (absent mais reprsentpar un notaire) a commenc par revendiquer avecfracas sa part du gteau, aprs avoir pourtantlongtemps affirm quil se dsintressait de lasuccession de son pre. Le prsident gabonais na eude cesse en effet, depuis 2009, de se construire uneimage publique de fer de lance du changement ,en rupture complte avec les pratiques dOmar Bongo,dictateur corrompu et corrupteur.

    L'actuel prsident gabonais, seul lgataire universelde la succession avec sa sur Pascaline, a rdig unelettre lattention des hritiers pour faire part de sa dcision de faire reprsenter ses intrts dans lasuccession . Le chef de ltat ny va pas de mainmorte. Il veut que lui soient communiques copiesexhaustives de lintgralit des documents relatifs la succession, permettant dapprcier la situationactive et passive de cette succession, tant au Gabon,en France que dans lensemble des autres pays etce, quelles que soient les structures mises en placepralablement [par Omar Bongo] .

    La lecture de la lettre dAli Bongo a jet un froid,si lon en croit le procs-verbal de la runion. Ilest dsormais souponn de vouloir verrouiller la

    succession avec sa sur Pascaline. Lun des hritiers,Anicet Bongo, a qualifi la situation de dlicate ,voquant un problme de scurit . Il y a desBongo protgs et des Bongo non protgs , a-t-ilfait savoir, mystrieux. Il a aussi ajout quil avaitreu un avis dexpulsion de la rsidence quil occupe Franceville pour laisser la place Ali Bongo.

    Cest une avocate franaise, Me Claude Dumont-Behgi, qui a t dsigne pour mener bien le desseindAli Bongo. Contacte par Mediapart, elle se rfugiederrire le secret professionnel. Elle affirme seulementavoir pour mandat de faire un peu de mnage dansla succession.

    La fortune est considrable et les apptitsvoraces. Question gros sous, le procs-verbaldvoile notamment linventaire (partiel) des actifsimmobiliers de la succession. Les biens sont essentiellement rpartis sur les quatre provincesles plus dveloppes du Gabon (lEstuaire, le Haut-Ogou, lOgou-Maritime et le Woleu-Ntem). Ilsagit de villas, dhtels de luxe, dappartementsou dimmeubles. Un expert de la cour dappel deLibreville a chiffr jusqu 238 milliards de francsCFA (370 millions ) la valeur des biens, peut-on liredans le document.

    [[lire_aussi]]

    Selon les notaires qui grent la succession, il fautajouter cette premire liste tous les biens dtenus Libreville, Franceville et Port-Gentil par le biais dela Socoba, une socit dirige par un gendre dOmarBongo et principale bnficiaire des travaux publics duGabon. Les actifs immobiliers de la Socoba slventquant eux plus de 24 milliards de francs CFA (40millions ), daprs le procs-verbal.

    Et toutes ces estimations ne prennent pas en comptela valeur vnale dune dizaine dautres socits civilesimmobilires lies au clan Bongo, qui nont pas encoret intgres la succession.

    Pour le peu dinitis au Gabon, lapptit foncierdes Bongo rvolte. Pascaline Bongo a ainsi rapportdevant les autres hritiers une remarque loquente dela prsidente du tribunal administratif de Libreville,

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    saisie dun diffrend autour de 68 hectares de terresrevendiques par le clan Bongo : Le temps dOmarBongo est maintenant fini, vous nallez pas prendretous les terrains du pays , aurait vitupr lamagistrate, selon le compte-rendu de la runion.

    Le fils du parrain des parrains cit dans lasuccession

    Mais il ny a pas que limmobilier. La succession agalement hrit des actions plus ou moins cachesdOmar Bongo au sein de deux grandes socitsfranaises, trs actives au Gabon. La premire est laSocit deau et dlectricit du Gabon (SEEG), filialedu gant tricolore Veolia, qui dtient depuis 1997grce Omar Bongo le monopole de la distributionde leau et de llectricit dans tout le pays. Levieux despote avait donc su trouver un intrt toutpersonnel dans la privatisation en entrant au capital dela socit. la cl : 800000 euros de dividendes.

    Contact, Veolia a confirm la prsence des Bongoau sein de la SEEG mais na pas souhait sexprimersur lventuel pacte de corruption qui a pu prsider audeal.

    Le mme schma a t mis en place avec unefiliale de la BNP, la Banque internationale pourlindustrie et le commerce du Gabon (BICIG). Lepartenariat passe cette fois par lentremise duneholding familiale baptise Delta Synergie, actionnairede trs nombreuses autres multinationales en activitau Gabon le dtail nest pas donn dans le PVde fvrier 2014. Pour les Bongo, les retombes de

    ltreinte avec la BNP sont coquettes : 230000 eurosde dividendes, rvle le procs-verbal de fvrier 2014.La BNP na pas donn suite nos sollicitations.

    Ali Bongo avec le patron de Veolia, Antoine Frrot, le 6 fvrier 2015. Reuters

    Hasard du calendrier, srement : lors dundplacement officiel dAli Bongo Paris, le 6 fvrier,le chef de ltat gabonais a pris le temps de recevoiren audience les dirigeants de deux socits franaises.Il sagit dAntoine Frrot, de Veolia, et de JeanLemierre, de la BNP, comme en tmoignent desphotographies prises ce jour-l. Les patrons franaisavaient donc affaire non seulement un chef dtattranger, mais aussi lun de leurs actionnairesCommode.

    De manire gnrale, la France figure en bonne placedans le procs-verbal de la succession Bongo, mmesi linventaire prcis des biens qui y sont dtenus nestpas dcrit. On apprend toutefois que les seuls droitsde succession lis lhritage dOmar Bongo se sontlevs, en France, plus de 13 milliards de francsCFA, soit 20 millions deuros. Cela laisse facilemententrevoir limportance du patrimoine hexagonal dontil est question.

    Plusieurs comptes en banque, qui ne sont quune toutepetite partie du patrimoine bancaire dOmar Bongo,sont galement rpertoris. Il est question de plusieurscomptes au Gabon, dont un la BGFI, crditeur deplus de 2 milliards de francs CFA (3 millions ).

    Plus intressant encore, la succession Bongo a intgrdeux comptes offshore ouverts la banque MartinMaurel de Monaco, sur lesquels dormaient prs de 20milliards de francs CFA (30 millions ). Ces comptes,dont lexistence avait t rvle par Mediapart,sont aujourdhui dans le viseur de deux jugesanticorruption franais en charge de lenqute sur les

    http://www.mediapart.frhttp://www.mediapart.fr/journal/international/160215/la-justice-enquete-sur-l-heritage-secret-d-omar-bongo

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    Biens mal acquis. Les magistrats souponnent eneffet un possible blanchiment de dtournements defonds publics derrire ces comptes.

    loccasion de la parution de notre article sur les deuxcomptes de Monaco, la prsidence du Gabon avait faitsavoir quAli Bongo nen a jamais t inform . Leprocs-verbal de fvrier 2014 prouve le contraire.

    Omar Bongo, ancien prsident du Gabon dcd en 2009. Reuters

    Des terrains, de limmobilier, des socits, descomptes en banque Mais aussi un bateau, quidchane les passions. Le PV de fvrier 2014 raconteainsi une anecdote croustillante. Au cours de larunion, la notaire en charge du dossier a inform leshritiers quelle ne parvenait pas rintgrer un bateaudOmar Bongo dans la succession.

    Or, il se trouve que ce bateau avait t immatriculpour le compte de lancien dictateur par un certainJean-Baptiste Tomi, fils de Michel Tomi. Ce dernier,figure du Milieu corse qui a fait fortune dans les jeuxen Afrique, est surnomm le parrain des parrains .Il est aujourdhui dans les filets de la justice franaise,qui le souponne de malversations diverses. Son fils,Jean-Baptiste, na quant lui jamais voulu donnersuite au courriers et autres sommations faites parhuissier de justice concernant le bateau dOmarBongo, smeut la notaire.

    Mais au-del des questions dargent, la successionBongo contient galement un possible poisonpolitique pour lactuel chef de ltat gabonais. Depuisplusieurs annes, Ali Bongo est en effet attaqupar lopposition sur ses origines. Lhomme, nofficiellement le 9 fvrier 1959 Brazzaville, alorssous gouvernorat franais, serait en ralit n au Biafra

    avant davoir t adopt la fin des annes 1960 parOmar Bongo. Cest notamment la thse martele dansun livre rcent, Nouvelles Affaires africaines (Fayard),par le journaliste Pierre Pan.

    [[lire_aussi]]

    Cette polmique, non tranche ce jour, soulve auGabon des relents xnophobes trs gnants mais ausside vraies interrogations politiques, susceptibles deremettre en cause llection prsidentielle de 2009 etde compliquer celle de 2016. La Constitution du paysstipule en effet que toute personne ayant acquisla nationalit gabonaise ne peut se prsenter commecandidat la prsidence de la Rpublique .

    Pour se dfendre de sa gabonit, Ali Bongo a brandiun acte de naissance de la mairie de Brazzaville, surlequel psent aujourdhui de trs srieux soupons. Etcest l que la succession nest pas de nature, pourlheure, rassurer ceux qui doutent de la versionofficielle. Daprs un autre document obtenu parMediapart il sagit de lacte de notorit du 25 juin2010 tablissant la liste des hritiers , Ali Bongo est leseul des enfants reconnus par Omar Bongo incapablede fournir un acte de naissance en bonne et due forme.

    On y apprend quil est mari en revanche depuisfvrier 2000 sous le rgime lgal de la sparation debiens, option polygamie , mais rien de probant sur sanaissance. Mieux : il est prcis dans la notorit quele dcret et le jugement qui ont permis le changementde nom dAlain-Bernard en Ali Bongo, quand sonpre a dcid dislamiser la famille, seront prsentsultrieurement au notaire .

    Extrait de la notorit de la succession Bongo. DR

    Le notaire attend toujours. Contact, la prsidencegabonaise na pas donn suite nos demandesdentretien.

    http://www.mediapart.frhttp://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2014/12/02/polemique-sur-la-nationalite-du-president-gabonais-ali-bongo_4532573_3212.html

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