LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils...

24
LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS TRIMESTRIELD’INFORMATIONSAGRICOLES,DUMONDERURAL ETDEL’ENVIRONNEMENT-Prix:1500FCKIN-2000FCProvinces CINQUIEME ANNEE-N°24- AOUT 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com Protocole de Maputo sur l’ agriculture : du vent? La structuration du mouvement paysan congolais en marche ! L’élevage de loutre, c’est possible ! 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com Fiche technique iche technique iche technique iche technique iche technique Le Bas-Congo doté d’un document de référence du secteur agricole Clôture de la conférence agricole du Bas-Congo: Le Vice Gouverneur de la province Atou Matubuana, entouré de ministres provinciaux Raymond Nsumbu Badika et Odette GEMA, en charge respectivement de l’Agriculture et du Budget. La conférence provin- ciale sur l’agriculture et le développement rural du Bas Congo s’est tenue du 26 au 28 août 2018, à Kimpese. Placée sous le thème : « La sécurité alimentaire et le déve- loppement rural », cette conférence a offert à plus de 130 partici- pants, acteurs du sec- teur agricole, venus de toutes les coins de la province, l’occasion de réfléchir sur la politique agricole et le dévelop- pement rural de leur province, et de fixer les axes clairs pour une agriculture de dévelop- pement. « Consom- mons ce que nous pro- duisions et produisons ce que nous consom- mons », tel est l’état d’esprit qui inspire dé- sormais les produc- teurs agricoles du Bas Congo à l’issue de cette conférence. Lire en page .16

Transcript of LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils...

Page 1: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSANCONGOLAIS

TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC ProvincesCINQUIEME ANNEE-N°24- AOUT 2013- EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

www.lavoixdupaysancongolais.wordpress.com

Protocole deMaputo sur l’

agriculture : duvent?

La structurationdu mouvement

paysan congolaisen marche !

L’élevage deloutre, c’est

possible !

1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.lavoixdup aysancongolais.word press.com

FFFFFiche techniqueiche techniqueiche techniqueiche techniqueiche technique

Le Bas-Congo doté d’undocument de référence

du secteur agricole

Clôture de la conférence agricole du Bas-Congo: Le Vice Gouverneur de la province Atou Matubuana, entouré de ministresprovinciaux Raymond Nsumbu Badika et Odette GEMA, en charge respectivement de l’Agriculture et du Budget.

La conférence provin-ciale sur l’agricultureet le développementrural du Bas Congos’est tenue du 26 au 28août 2018, à Kimpese.Placée sous lethème : « La sécuritéalimentaire et le déve-loppement rural », cetteconférence a offert àplus de 130 partici-pants, acteurs du sec-teur agricole, venus detoutes les coins de laprovince, l’occasion deréfléchir sur la politiqueagricole et le dévelop-pement rural de leurprovince, et de fixer lesaxes clairs pour uneagriculture de dévelop-pement. « Consom-mons ce que nous pro-duisions et produisonsce que nous consom-mons », tel est l’étatd’esprit qui inspire dé-sormais les produc-teurs agricoles du BasCongo à l’issue decette conférence.Lire en page .16

Page 2: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

Réunion d’affaires pour lefinancement du Plan national

d’investissement agricole

D

e ministère congolais de l' Agri-culture a programmé d’organi-ser en septembre 2013 unegrande réunion d'affaires pour le

financement de son Plan national d' inves-tissement Agricole (PNIA)."Le PNIA s'étale sur un horizon temporelde huit ans, c'est-à- dire de 2013 à 2020, etle coût global de sa mise en oeuvre estestimé à 5,73 milliards de dollars améri-cains", a déclaré le ministre de l'Agricul-ture et du Développement, Jean Chrysos-tome Vaha-Mwiti, vendredi à Kinshasa.

"Il est articulé autour des 5 programmesnotamment, la promotion des filières agri-coles et de l'agri business, la gestion de lasécurité alimentaire et nutritionnelle et desréserves stratégique, la recherche, la vul-garisation et enseignement agricoles, lagouvernance agricole, genre et renforce-ment des capacités humaines et institu-tionnelles et l'adaptation aux changementclimatiques", a-t-il poursuivi.D'après lui, le PNIA vise essentiellementà induire une croissance agricole annuelled'au moins 6%, nécessaire pour réduire de

50% le nombre de personnes souffrant dela faire d'ici les années 2017-2018.En juillet 2003, les chefs d'Etats et degouvernements africaines, réunis à Ma-puto, ont décidé de mettre en oeuvre uncadre stratégique de développement agri-cole, commun à tous les pays africains,appelé Programme détaillé pour le déve-loppement économique en Afrique, quidevait servir le socle pour impulser undéveloppement économique en Afriquebasé sur l'agriculturen

es experts estiment à plus dedeux millions de tonnes devivres que la Rd Congo importechaque année via ses ports

respectivement de Matadi et de Boma auBas Congo, et ses voies frontalières deKasumbalesa (au Katanga) : le poisson, laviande de bœuf ou celle de porc, les pouletset autres volailles, le sucre, le riz, les œufs,les épices, la farine de blé, et tant d’autresaliments.et autres. Notamment, Et celacoûte annuellement à l’Etat congolais prèsde deux milliards de dollars américains.

En dépit du volume de ces importations,les spécialistes indiquent que plus de 70 %de la population congolaise vit encore dansl’insécurité alimentaire. Actuellement, laRdc figure parmi les pays où la sécuritéalimentaire n’est pas encore garantie.Aussi, présente-t-elle à ce jour le taux demalnutrition le plus élevé au monde.

ACTU

ALITE

SOn peut tout permettre à la République Démocratique du Congo, mais pas d’importer des aliments pour nourrir sa population. C’est une honte pour ce grand pays auxmultiples et énormes potentialités agricoles. Il suffit seulement d’une volonté politique bien exprimée, le pays a des atouts pour assurer l’autonomie alimentaire de sespopulations, sans recourir aux importations. Cette volonté devra se manifester par l’implication totale des décideurs dans la production agricole et une augmentationsensible du budget alloué à l’agriculture.

Toutefois, il n’y a aucune raison pour quela Rd Congo puisse engager des sommesénormes à importer des vivres. D’autantplus qu’à partir de ses potentialitésnaturelles, le pays est à même de produiresuffisamment de la nourriture pour seshabitants et ainsi, assurer véritablementsa sécurité alimentaire.

Cependant, une politique adéquate dedéveloppement agricole dans le payss’avère indispensable, pour promouvoir lesecteur agricole en Rdc, et mettre en valeurtoutes ses potentialités nécessaires. Ce, envue de garantir une production agricolepour une suffisance alimentaire dans lepays.

Puisque, la Rdc dispose d’environ 80millions d’hectares de terres agricolesdont seulement 10% sont encore utiliséesà ce jour. C’est le deuxième pays à traversla planète après le Brésil (actuellementpremier pays agricole du monde)possédant le plus d’espace agricole nonencore utilisé. Mais, le pays connaît une

dépendance alimentaire excessive mêmepour des produits agricoles. C’estabsurde !

UN POTENTIELHALIEUTIQUE

REMARQUABLE

Il faudrait aussi savoir que la Rdc possèdeun potentiel halieutique vraimentexceptionnel. D’abord, elle s’ouvre àl’océan pacifique à partir de la ville deMoanda au Bas-Congo. Rien qu’unecompagnie de pêche à la côte, et Kinshasane va plus consommer des congelés dupoisson importé.

Par exemple le chinchard qui nousprovient de la Namibie et qui coûteénormément cher aux Kinois, le cartonrevient actuellement à 70 dollarsaméricains. Cela profite énormément auxopérateurs économiques du secteur endépit de la population congolaise.Egalement, la Rdc est parsemée par lemajestueux et grand fleuve Congo, l’un

des plus longs et plus puissants du monde.Plusieurs rivières et cours d’eau s’y jettent,tous contiennent d’innombrables etdiverses espèces aquatiques. Donc, leGouvernement à travers le Ministère detutelle peut organiser de la pêche, del’aquaculture et même de la pisciculturepour fournir suffisamment du poissonfrais d’eau douce du fleuve à la population.Puisque, la pêche artisanale pratiquéeactuellement dans le pays est très loin desatisfaire le besoin des Congolais.

Il faudrait surtout noter que la Rdc compteprès d’une centaine de lacs dont unedizaine sont parmi les plus vastes voireles plus poissonneux d’Afrique pourquoipas du monde, tels que Tanganyika, Kivu,Edouard, Albert, Tumba, Mwero, Maï-Ndombe, Munkamba, etc. LeGouvernement y pourra égalementorganiser et développer une pêcheresponsable à l’échelle industrielle.Pource qui est de l’élevage, l’on n’en dira pasplus, parce que la Rdc a, non seulement de

RDC : Produire au lieu d’importerdes vivres !

(suite en page 3)

Il n’y a aucune raison pour que la RDC continue d’engager des sommes énormes pour importer des vivres

EditorialPar BAUDOUIIN HAMULI

La bataille pour la terre

L

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .02

L

e combat des paysans producteurs pour obtenir un peud’espaces dans la nouvelle configuration foncière secorse malgré les jubilations notées après le choix d’unepaysanne, une figure de proue du mouvement paysan

congolais ; comme déléguée des organisations féminines au seinde la Commission nationale de la réforme foncière (CONAREF).

En tout cas, les paysans producteurs n’ont pas fini d’élever lavoix. Ils veulent être comptés réellement comme une des partiesprenantes du processus de la réforme foncière en cours en RDC.Pour les paysans producteurs de la RDC, souvent victimesd’expropriation et de l’accaparement des terres par l’agro-business, la bataille pour la terre est une question de vie ou demort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont encontact intime avec cette denrée nourricière.C’est ainsi qu’ils demandent que le gouvernement réajuste lacomposition de la CONAREF en intégrant les paysans par leurconfédération et leurs alliés dans le comité. « Si non, ils ne sesentiront ni de près ni de loin concernés par ce processus deréforme qui se fera alors sans eux et donc contre eux ». En effet,sur 17 membres composant cette structure, une seulereprésentation réservée aux organisations des producteursfamiliaux à côté de treize membres venant de l’administration, etde deux autres issus de l’autorité coutumière.Les paysans producteurs font également un clin d’œil auxpartenaires financiers et techniques pour qu’ils leur facilitent laparticipation aux travaux du comité de pilotage. Car , très souvent,les paysans producteurs ne sont pas associés aux discussionsau motif que les paysans manquent des moyens. Ce qui reste unfaux alibi en même temps une erreur qui frise le manque deconsidération.

D’ailleurs lors des ateliers sur la structuration du mouvementpaysan congolais, les paysans producteurs ont reconnu enpremier que pour avoir un mouvement paysan fort et efficace, ilfaut non seulement être ensemble mais aussi avoir une grandeproduction agricole riche et variée qui fera de leurs unions etassociations des structures économiquement fortes, considéréeset écoutées.

Page 3: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .3

ACTUALITES

C

l’espace suffisant, mais aussi desconditions favorables. Voire même leclimat est favorable pour toutes lesactivités tant agricoles, de la pêche que del’élevage.

LA SOLUTION AUPARADOXE

Quant à la solution à ce paradoxe d’un paysaffamé mais potentiellement riche, cen’est pas trop tard, seulement une questiond’organisation et de volonté. Legouvernement congolais devrait mettre lesecteur de l’agriculture en priorité. Parceque c’est un secteur vital et le premier desbesoins sociaux de base à côté de la santéet de l’éducation. Et le développement del’agriculture c’est automatiquement ledéveloppement du monde rural pourquoipas de l’ensemble du pays. A vrai dire, enRdc, le secteur de l’agriculture c’est lepremier secteur générateur des revenus siet seulement si, il sera exploitéconvenablement.

Toutefois, il est regrettable de remarqueraujourd’hui que la part allouée àl’agriculture ne représente seulement unpourcent dans le budget national (pour

l’année 2013). Alors que la Rdc est appeléeà accorder progressivement au secteuragricole jusqu’à 10 pourcent du budgetnational comme l’exige un accord ratifiéeà Maputo (dont elle est signataire), pourque la population congolaise accède à lasécurité alimentaire. Car la Rdc à ce jourest encore très loin d’atteindre les OMDd’ici 2015 (dans deux ans). LeGouvernement de la République feraitœuvre utile de s’investir solidement dansla protection de la forêt du bassin du Congoet de développer une agriculture intensiveet productrice à travers tout le territoirenational. Ce qui va surement provoquer ledéveloppement même du pays.

A la place d’accepter de l’aide structurelle,il faudrait plutôt que l’Etat congolaispuisse exiger de l’investissement dans lesecteur agricole. L’Etat congolais doitréellement faire du développement del’agriculture sa priorité. Multiplier par dix,l’effort que vient de faire le Premierministre Matata Ponyo pour la relance dela Ferme de la N’Sele (ex DAIPN) en yinvestissant 55 millions de dollarsaméricains. Une action louable qui vaut lapeine d’être suivie.

LEPETIT BAENDE

RDC: Produire au lieud’importer des vivres !

oncernant les droits acquisconformément à la coutume, lesparticipants ont recommandéde préciser par voie

réglementaire le statut juridique des terrescoutumières. Il faudra donc consacrer leprincipe de consultation préalable descommunautés locales dans tous lesprocessus d’affectation des espaces etd’acquisition des droits fonciers et desdroits d’exploitation des ressourcesnaturelles (foncière, minière, forestièreetc…) ainsi que les principesd’indemnisation compensatoire équitabledans les cas où les droits foncierscoutumiers des communautés localessont affectées ou lorsque l’Etat recourt à laprocédure d’expropriation pour caused’utilité publique…..En rapport avec la problématique despopulations sans terres, les participantsont recommandé que soient reconnus lesdroits fonciers des peuples autochtonesdans les différents textes légaux etrèglementaires relatifs au foncier et auxressources naturelles et d’inclurel’approche clip (consentement libre,informé et préalable) dans les textesrégissant le foncier et les ressourcesnaturelles ; de reconnaitre et sécuriser lesterroirs fonciers de peuple autochtone etde délimiter les terroirs occupés en vertu

Des organisations paysannes présentées àl’atelier sur l’optimisation de la gouvernance

foncière et des ressources naturelles

par des exploitants. L’applicabilité desdispositions de l’article 14 de laconstitution de la RépubliqueDémocratique du Congo a été la sarecommandation en rapport avec l’accèset la sécurisation de la femme.Ils ont aussi préconisé la mise en placedes mécanismes normatifs etinstitutionnels de consultation, deconcertation et de conciliation entreministères ayant des compétences sur lefoncier et demandé l’harmonisation destextes juridiques ayant incidence sur lefoncier ainsi que les cadastres, et lesredéfinir au regard des standardsinternationaux et des spécificités

(suite de la page 2)

Un groupe des paysannes de la province du Bandundu

Les délégués des organisations paysannes de la RDC ont pris une part active du 18 au 20 juillet 2013, à l’Hôtel du Fleuve Congo de Kinshasa à l’atelier national surl’optimisation de la gouvernance foncière et des ressources naturelles, dans le cadre de la relance des travaux de la réforme foncière amorcée par le gouvernement.A l’issue de cet atelier plusieurs recommandations ont été formulées en rapport avec les droits acquis conformément à la coutume, la problématique des populations sans terres,l’accaparement des terres des communautés locales, l’accès et la sécurisation de la femme, le conflit entre le pouvoir traditionnel et l’administration foncière, le conflit entrele pouvoir traditionnel et l’administration foncière, la résolution des conflits.

sectoriels. Aussi, doter le pays d’un pland’aménagement du territoire en rapportavec les aspects transectoriels.Concernant le Conflit entre le pouvoirtraditionnel et l’administration foncière,il est important de modifier l’article 194en associant le pouvoir traditionnel et lacommunauté dans la procédured’attribution des terres (enquête préalablede vacance des terres) et de définir laprocédure d’attribution des terresconformément à l’article 190. Ils ontpréconisé la signature d’ un cahier descharges entre l’investisseur et lescommunautés qui détermine sesobligations et les droits des communautéslocales …

de la coutume, en vue d’accroitre leursécurité.Concernant l’accaparement des terres descommunautés locales, les participants ontpréconisé une réforme agraire au regard desdifférents textes légaux et règlementairesrégissant les domaines fonciers etconnexe .Il faudra aussi rétrocéder auxcommunautés locales le droit dejouissance des espaces non mis en valeur

Enfin, la résolution des conflits passe parl’institution d’ une procédure préalable àla saine des cours et tribunaux, à l’instarde celle prescrite en matière du travail etagricole, notamment pour assurer lamédiation, la conciliation et/oul’arbitrage des conflits fonciers ;l’interdiction de la procédure par défauten matière immobilière et ce, par unedisposition spéciale à insérer dans la loifoncière sans modifier le code de procédurecivile.Pour rappel, cet atelier a connu laparticipation des représentants dedifférents ministères sectoriels dont lesattributions ont une incidence sur lefoncier, des autorités traditionnelles, desreprésentants des organisations de lasociété civile, du secteur privé, desUniversités ainsi que des experts etpersonnes ressources et les partenairesfinanciers et techniquesnJB LUBAMBA

e Ministre de l’AgricultureJean-Chrysostome a participé àla 2ème rencontre conjointe desministres de l’Agriculture du

Sud du Sahara, tenue du 19 au 23 Août2013.à Buenos Aires en Argentine. Jean-Chrysostome Wahamwiti a signé unimportant accord de coopération agricoleavec l’Argentine. Ce nouvel accord departenariat touche cinq principaux axes dudéveloppement de l’agriculture de laRDC. Il s’agit notamment de l’échange etformation des experts, de la rechercheagricole, de l’amélioration génétique desraces animales, du transfert destechnologies de transformation desproduits agricoles, ainsi que du transfertdes techniques de pêche. Ce contrat dontla durée est de cinq ans renouvelables a étésigné entre le ministre national argentinNorberto Jauhar et le ministre congolais.« A côté de ses 25 homologues ministresdu Sud du Sahara, le ministre Jean-Chrysostome Vahamwiti Mukesyayira,

accompagné du secrétaire général àl’Agriculture, Pêche et Elevage, Dr AliRamazani et de quelques experts, a visitél’expérience agricole argentine dans laprovince de Santiago Del Estero à 1000km au Nord du Buenos Aires : visite de lacolonie agricole JAIME, des fermesd’amélioration des races animales, desboucheries modernes qui conditionnentde la viande exportée vers le monde entier,l’Institut national de technologie agricoleéquivalant de l’INERA, de la firmeSudecor Litoral, exploitant 10 000 ha deSoja dont l’huile est vendue auxproducteurs du biodiésel ».

Le ministre Jean-ChrysostomeVahamwiti a eu des contacts de haut niveauavec le Directeur général de la FAO venude Rome, le Brésilien José Grasiano DaSylva. Celui-ci a confirmé la volonté dela FAO de renforcer ses actions enRépublique Démocratique du Congo.

Invité à participer personnellement auBusiness meeting sur le financement duProgramme national d’investissementagricole, le directeur général de la FAO aconfirmé la participation active de soninstitution qui sera représentée soit par lui-même ou par le représentant de la FAOrégion Afrique. Egalement dans la visitede Santiago Del Estero, la délégationcongolaise a eu une séance de travail avecle ministre national argentin de la Science,de la Technologie et de l’Innovation, LinoBaranao.

Un accord de principe a été dégagé pourqu’une délégation de ce ministère avec desexperts argentins de l’Institut national destechnologies agricoles vienne en RDCpour soutenir l’INERA dans la définitiond’un plan stratégique de rechercheagricole. Plusieurs hommes d’affaires ontété informés sur le Business meeting, aucours de multiples dinersn

LE POTENTIEL

L

Le secteur agricole de la RDC ouvert auxpays émergents

Page 4: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

ACTU

ALIT

ES

P

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .04

our amener les autoritéspolitiques à promulguer la loiagricole avant les élections de2011, les paysans ont exercés

toutes les pressions possibles sur lesdéputés pour qu’ils approuvent la loi. Lespremiers pas vers la traduction de la loidans des mesures d’application ont étéfacilités par la CONAPAC et ses bailleursde fonds. La CONAPAC est toujoursreprésentée maintenant que le ministèrede l’agriculture a repris le devant.

Par contre, les organisations paysannesconstatent aujourd’hui qu’unereprésentation dans la CONAREF n’estpas sûre. Comme le décret suggère unereprésentante féminine des coopératives,La CONAPAC avait proposée laprésidente de la Fédération desOrganisation Paysannes du Bas-CongoMme Nzuzi comme sa représentante maisce choix n’a pas encore été validé.

Dans l’atelier sur la réforme foncièreorganisée par UN-Habitat en 2012, lesorganisations paysannes ont constatéesdes incompréhensions avec la grandemajorité des participants dans la réunion :les représentants de l’administration. Ilsemblait que les deux parties vivaient surune autre planète et il y avait donc peud’échanges fructueux. Une représentationéquilibrée y compris les détenteurs deterres comme les producteurs agricoles estnécessaire pour produire des vraisrésultats.

La réforme de lois foncières est certesnécessaire mais c’est surtout lesirrégularités commises par des autoritésadministratives et les chefs de terretraditionnelles qui inquiètent lesorganisations paysannes. Ils constatentles faits suivants :

• Les enquêtes de vacances de terres sontrarement effectués et si jamais elles lesoient, elles sont superficielles sansimplication de toutes les parties

Plaidoyer de la CONAPAC sur leprocessus de la reforme foncière

et la CONAREFLa présente note est composée de deux parties : la première clarifie la position de la CONAPAC sur la réforme foncière et sur lespropositions de l’étude sur la réforme réalisée par UN-Habitat. La deuxième partie retrace le contexte et l’historique des initiativesqui ont menés à la création de la CONAREF et les appréciations des résultats de ce processus.Les organisations paysannesregroupées dans les fédérations provinciales et dans la confédération nationale sont content es que le grand travail de la reformefoncière sera entamé. La récente loi sur l’agriculture a aussi dédié des articles sur le foncier agricole. Sans accès à la terre, lespaysans ne peuvent pas produire.

concernées ou biaisés vers les autoritéscoutumières ;

•La pratique de multiples ventes de lamême parcelle persiste ;

•La fixation des prix des terres et des fraisd’enregistrement se fait selon l’humeurdes autorités ;

•Les litiges ont tendance à être trèscouteuses et à tirer en longueur sansaboutir ;

•Si jamais les litiges trouvent une fin, leplus souvent ce sera en faveur de la partiequi dispose de plus de moyens ou qui estproche des chefs de terres coutumières.

A part les lois qui rédigent le foncier, laCONAPAC plaide donc pour unemeilleure gestion des transactionsfoncières, pour un contrôle par un organemixte état / société civile et pour une vraietransparence du cadastre et des procéduresd’enregistrement. La CONAPAC a desdoutes que la CONAREF avec unecomposition presque exclusive dereprésentants du gouvernement pourraitmener vers des tels reformes.

Dans la formulation de la loi agricole, ilest prévu d’établir des ConseilsConsultatifs à plusieurs niveaux :national, provincial et local. LesConseils Consultatifs peuvent déléguerdes Commissions Foncières (Locales) quiauront comme attribution d’assurer la

bonne gestion des terres des communautés,la conciliation des conflits fonciers avantque ceux-ci soient portés auprès des courset tribunaux. La composition des CCL estmodelée selon les CC-Provinciaux qui ontune composition de 1/3 d’autoritésétatiques et 2/3 de la société civile, ycompris les organisations paysannes. A ceteffet, la CONAPAC croit qu’une gestiondécentralisée au niveau le plus localpossible est la meilleure garantie pouraméliorer la situation actuelle.

La proposition d’UN-Habitat d’installerdes comités locaux de médiation estappropriée dans des zones ou les conflitssont fréquents. Le but et la composition deces comités n’est pas assez précis. Les zonesplus apaisées ont également besoin d’unemeilleure gestion des terroirs avec desinstitutions décentralisés.

L’exclusion des provinces de l’étude et lefocus sur la situation foncière de Kinshasaa des effets préjudiciables sur l’ensembledu rapport. Certaines réalités peuvent êtrereconnus ailleurs dans le pays mais ladiversité dans les interprétations des loisfonciers qui sont présents dans lesdifférents provinces ni la nature desproblèmes fonciers qui sont typiques pourchaque milieu sont représentés dans lerapport.

La CONAPAC n’est pas en faveur d’unetransition de l’actuel régime foncier dedroit de jouissance vers une propriété

privée. Elle a peur que la monétarisationde la terre mènera à d’avantage d’abus pardes personnes qui ont le pouvoiréconomique et à la déperdition de terreshypothéquées par les producteursfamiliaux. La CONAPAC est plutôt enfaveur d’une meilleure protection desdroits coutumiers qui rédigent la grandemajorité du foncier des producteursfamiliaux.

La CONAPAC s’inquiète du fait que lesinitiateurs de l’étude sur la réformefoncière le proposent de coupler la réformefoncière à la gestion de l’environnementet du code forestier. Il y a de nouveauaucune représentation de la société civiledans le processus actuel pour suggérer despropositions de reformes et pouraccompagner les consultations avec lescommunautés concernés. Les ressourcesde REDD+ qui sont actuellementexclusivement gérés par le Ministère del’Environnement sans aucunetransparence risqueront de devenird’avantage un handicap dans la gestiondes ressources naturelles de la RDC.

La suggestion de l’étude que lesexpropriations soient bien encadrés n’estpas partagée par toutes les partiesprenantes. Les droits des utilisateurs desterres sont rarement respectés et il y a tropd’expropriations sans que la moindrecompensation soit effectuée.

CONTEXTE ETHISTORIQUE

La nécessité de réformer la loi foncièrepour un développement durable resteparmi les préalables pour que cedéveloppement soit réellement au rendez-vous. C’est dans ce cadre qu’il fautcirconscrire les multiples initiatives desdivers acteurs afin de contribuer à la miseen œuvre de ce processus.Le gouvernement Congolais, les acteursde la société civile, les partenairestechniques et financiers, les syndicatspaysans, les experts et scientifiques, tous,s’emploient pour que ce processus sefasse dans la sauvegarde des intérêts desacteurs divers.Le décret signé par le premier ministresous l’impulsion du ministère nationaldes affaires foncières et d’un appui departenaires rentre dans la volonté deprocéder à la réforme de la loi foncière.Cette note présente les observations desorganisations paysannes et desorganisations alliées par rapport à ce décrettout en donnant des pistes d’améliorationde ce dernier afin d’aboutir à on processusapaisée, inclusif et participatif.

Avril 2012 : le gouvernement lance unatelier d’analyse de la gouvernancefoncière en RDC à Kinshasa. Le vicepremier ministre, Prof MUKOKOSAMBA en procédant à l’ouvertureofficielle annonce l’intention dugouvernement que le processus soitinclusif, participatif, transparent etdémocratique. Le ministre national desaffaires foncières, lors de la clôtureconfirme cet démarche et prometsl’engagement du gouvernement à menerun processus le plus participatif etd’associer toutes les parties prenantes ycompris les organisations des producteursfamiliaux, qui étaient les plus vulnérableset les plus grands victimes de la loiactuelle.Une feuille de route a été produite et lesparties se sont engagés à mettre en placeun comité de pilotage pour mener à bienle processus.Février 2013. Après plusieursrencontres - disons fermées à huis clos -au niveau du ministère des affairesfoncières, un projet de décret est produitet au cours de la rencontre national derestitution de l’étude sur la gouvernancefoncière en RDC, organisée par CODELTavec l’appui de plusieurs partenaires, ledélégué du ministère du DIRCABA,annonce l’architecture du dit comité. Lesorganisations paysannes, au cours de cetatelier avaient manifesté leurs craintesquant à la composition que le ministèreentendait donner à ce comité.2012-2013 : fonctionnement d’unecommission d’élaboration des mesuresd’application de la loi portant principesfondamentaux relatifs à l’agriculture avecune sous-commission foncière qui traitedes questions de gouvernance foncière auniveau du ministère national del’agriculture, pêche et élevage etdéveloppement rural.2010-2013 : Plusieurs initiativeslocales en provinces pour réfléchir sur unegestion alternative du foncier etd’alimenter la réflexion au niveaunational par des expériences de terrain. Casdu Kivu (Nord et Sud), de l’ITURI, duKATANGA….Mai 2013 : au cours de la rencontre deRetraite foncière organisée à MBUDI sousla houlette de REDD+, le même ministrede DIRCABA, réitère la volonté dugouvernement de mener un processusinclusif, participatif et transparent.Paradoxalement, il hésitera devantplusieurs partenaires, à donnerpubliquement la mouture qui seraitentretemps déposée auprès du premierministre pour signature. Quelques heuresplus tard, il annonce la signature par lepremier ministre du décret à la grandesurprise des délégués des organisationsdes paysans qui s’estimaient être exclusdu processus.

M.PALUKU MIVIMBA, Président de la CONAPAC

(Suite en page 5)

Page 5: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P . 05

ACTUALITESLe décret de création de laCONAREF :Sur 17 membres, 13 sont del’administration, deux sont issus des chefscoutumiers (plus proches del’administration que des paysans) et uneseule représentation réservée auxorganisations des producteurs familiaux.Si les paysans se félicitent que le ministreait songé aux organisations fémininespaysannes - compte tenu de l’importancedes femmes dans la gouvernance foncièresurtout comme exclues du processusd’accès - il y a cependant lieu de sedemander ce qui suit :1.Une sous-représentation desorganisations paysannes des producteursfamiliaux qui représentent plus de 70%des utilisateurs des terres qui subissent leplus de problèmes dans la gestion dufoncier.2.Une tendance et une volonté manifestedu gouvernement de piloter seul leprocessus de réforme de la loi foncièredepuis le début (atelier de CARITASouvert au grand hôtel avec une majoritéécrasante des administratifs au détrimentdes autres acteurs non étatiques).Rencontre à l’hôtel VENUS organisée parCODELT, avec une volonté expriméed’étendre les résultats et les conclusionsd’une étude menée sur la seule ville deKINSHASA à toute l’étendue de la RDC.La quasi-totalité des participants avaitdemandé à CODELT de réadapter le titredu rapport et d’éventuellement compléterson étude au niveau de toutes les provincespuisqu’il est difficile de transposer lesrésultats de Kinshasa à tout le pays.3.La prise en otage des résultats de l’ateliernational sur la gouvernance foncière, parun travail à vase clos qui a abouti dans lamise en place du comité de pilotage de laréforme foncière par un petit grouped’experts et de partenaires. Tout s’est passécomme si le gouvernement avait atteintson objectif, celui d’avoir un quitus pourmener seul le processus à l’issu de cesconsultations réalisées de façon maligneà travers les ateliers susmentionnés.4.L’obstination du cabinet du ministre àne pas intégrer les délégués desorganisations paysannes malgré samanifestation réitérée à plusieurs reprisesqu’ils devraient participer et être membrede ce comité de pilotage.5.Une certaine allégeance dugouvernement et des partenaires quipourtant mobilisent des moyensimportants pour soutenir le processus.

LA POSITION DESORGANISATIONS

PAYSANNES ET DE LEURSALLIES.

1.L’expérience a prouvé que toutes lesinitiatives menées en dehors des concernéspour une réforme foncière ont échoué etque par contre celles qui ont associé toutesles parties impliquées ont eu plus dechance pour un aboutissement heureux.

2.L’une des faiblesses de la loi de juillet1973 reste le fait qu’elle a été élaboré dansles bureaux, par des experts, sans tenircompte, ni associé les différentes parties.Il faut donc éviter de refaire la même erreurplus de quarante ans après.3.Le fait d’avoir expressément écarté lespaysans du processus, est un signal fort dela volonté du gouvernement de travaillercontre les intérêts de ces derniers (lespaysans) qui sont pourtant la grandemajorité des utilisateurs du fonciercongolais.4.Quel que soit la méthodologie qui pourraêtre utilisée par les membres de ce comité,il est déjà prévisible que les paysans netrouveront pas leur compte dans lesdifférentes dispositions et orientationsque prendra ce comité.5.Visiblement, les autorités congolaisesdoivent avoir été induites en erreur par desforces centrifuges car en suivre lesdéclarations faites tout au long desdifférentes rencontres, on était en droit des’imaginer que les paysans seraientreprésentés proportionnellement par

Plaidoyer de la CONAPAC sur le processusde la reforme foncière et la CONAREF

rapport à leur importance et effectif dansce comité. Le décret traduit et trahit lesintentions des autorités et leursdéclarations.

DES PROPOSITIONS.1.Que le gouvernement laisse le choix dela déléguée des organisations féminines àla seule volonté des organisationspaysannes à travers leur confédération.2.Que le gouvernement réajuste lacomposition en intégrant les paysans parleur confédération et leurs alliés dans lecomité.3. Que les partenaires financiers ettechniques qui appui le processuspuissent reconsidérer leur position si lespaysans ne sont pas bien représentées dansce comité. Continuer à appuyer cettedémarche serait aussi jouer contre lesexploitants familiaux pour lesquelsplusieurs PTF se battent.4.Qu’une rencontre expresse du GroupeThématique Foncier soit organiser afin

d’analyser la situation et dégager les voieset moyens d’améliorer le décret.5.Que les PTF disponibilisent des moyensauprès des organisations paysannes etleurs alliés afin de faciliter leursparticipations aux travaux du comité depilotage. Ceci éviterait un alibi dugouvernement qui a tendance à avancerl’argument de manque de moyens quandil faut seulement associer les paysans auxtravaux de ce genre.6.Qu’une rencontre entre la commissionde rédaction des mesures d’application dela loi portant principes fondamentauxrelatifs à l’agriculture et le ministère desaffaires soit urgemment organisée afind’échanger les expériences et les acquis decette commission au profit du CONAREF.En définitive, les paysans ne sereconnaitront dans ce processus quelorsque ces propositions serontexaminées et prises en compte à leur justevaleur. Si non, ils ne se sentiront ni de prèsni de loin concernés par ce processus deréforme qui se fera alors sans eux et donccontre euxn

es paysans de la RDC serontreprésentés au sein de laCommission nationale de laréforme foncière, CONAREF,

par Mme Espérance Nzuzi Mwaka . Eneffet, la présidente des Forces Paysannesdu Kongo Central, FOPAKO etadministrateur de la ConfédérationNationale des producteurs agricoles duCongo, CONAPAC, a été désignée pararrêté ministériel numéro 0145 du 20juillet 2013.

La CONAPAC profite de cette occasionpour remercier tous ceux qui se sontimpliqués dans le plaidoyer pour cettenomination. Le gros reste à faire pour laparticipation efficiente de la représentantede la CONAPAC au sein de cettecommission.

Avant cet arrêté, les organisationspaysannes nationales de la RDC, réuniesautour de la Confédération des Paysans duCongo, COPACO et de la Confédérationnationale des paysans producteursagricoles, CONAPAC ont dénoncé leursous représentation au sein de laCONAREF, instituée par le décret dupremier Ministre numéro 13/016 du 31Mai 2013.

Au cours d’une conférence de presse, tenueà Kinshasa au mois de juillet 2013, ellesont réclamé une représentation effective au sein de cette commission. Unereprésentation qui tient compte de toutesles catégories paysannes, à savoir : des

femmes et jeunes paysans ainsi que lapopulation dans les différents organesde la CONAREF.Malheureusement leur revendicationn’a pas été prise en compte dans lenouvel arrêté du Ministre des affairesfoncières portant nomination desmembres de la CONAREF lequeln’accorde qu’une seule place auxorganisations paysannes.

Ces dernières estiment que la prise encompte de leurs revendications vafavoriser la participation effective dela population dans la réforme foncièreen cours et son appropriation par plusde 70 % de la population vivant enmilieu rural ; l’accroissement de lasécurité et de la paix sociale dans lemilieu rural déjà affecté par denombreux conflits fonciers ; l’atteintede l’objectif du millénaire pour ledéveloppement, peut on lire dans lecommuniqué de presse.

Pour rappel, le décret du premierMinistre n’a accordé qu’une seule placeaux organisations paysannes au sein dela commission venant des coopérativesagricoles émanant de l’organisation desfemmes paysannes. Notez que cettecommission va réfléchir sur lanouvelle loi foncière en RDC dontl’ancienne loi qui régit encore lesecteur est vieille de 40 ansn

Grâce Shabani Okelo

L

Mme Espérance Nzuzi, nommée membre de lacommission nationale de la réforme foncière

La grande paysanne Expérance NZUZI

Présidente des Forces paysannes du Kongo Central (FOPAKO)

(Suite de la page 4)

Page 6: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

ACTU

ALITE

S

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .06

L

L

Deux millions de chèvres et vachesseront vaccinnées en RDC

e Ministre congolais del’Agriculture, JeanChrisostome Vahamwiti, aannoncé la vaccination deschèvres, moutons et vaches

dans tout le pays à partir du 15 août 2013.Depuis plus d’une année, la peste caprinedécime le cheptel de plusieurs provincesdu pays. Le ministre a affirmé que cettevaccination se fera à titre préventif.

« Nous lançons une campagne nationalede vaccination du bétail qui va toucher unmillion de caprins et d’ovins (chèvres etmoutons) et un million de bovins(vaches). Cette campagne va nouspermettre de sauvegarder un capital debétail d’un demi-milliard de dollars », aindiqué Jean Chrisostome Vahamwiti.

« Si à cause de la peste animale nousperdons ce que nous avons commerichesse, a prévenu le ministre, nous allonsnous appauvrir l’année prochaine. Nousdevons donc sauver en immunisant lebétail qui existe ». Il a également affirméque le gouvernement n’avait plus financéune campagne de vaccination animale surfonds propres depuis 35 ans. Le ministre afait cette annonce lors de sa visite aulaboratoire vétérinaire national àKinshasa. L’administrateur de celaboratoire, Leopold Mulamba, a assuréque les humains ne pouvaient pas êtrecontaminés par la peste animale en

consommant la viande des animauxmalades. Des dizaines des milliers dechèvres ont été tuées par la peste animaledepuis près d’une année. En juillet 2012,l’Organisation des Nations unies pourl’alimentation et l’agriculture a révélé quedepuis le mois de février de la même année,cette maladie avait tué quatre-vingt millechèvres dans la seule province duBandundu.Interrogé par Radio Okapi enmai 2012, le médecin chef de divisionsanté animale au ministère del’Agriculture, Pêche et Elevage, docteurProspère Kabambi, avait demandé augouvernement de s’impliquer pour

contenir la maladie.

«Les premières dispositions à prendre,c’est d’empêcher le mouvement desanimaux malades ou pas. La secondemesure importante et la plus efficace, c’estde procéder à la vaccination tout autourdes zones qui sont touchées pour empêcherla maladie de s’étendre», avait-ilrecommandé.Les bêtes atteintes par lapeste présentent des symptômes tels quela diarrhée, la coulée nasale et leurs poilssont hérissés. L’animal meurt au bout dedeux ou trois joursn.(radiookapi.net)

es représentants desorganisations nongouvernementales belges sontpréoccupés par la promotiondes investissements agricoles

en République Démocratique du Congo.Pour ce fait, des groupes des paysanscongolais et les représentants desorganisations belges ont tenu un atelierd’échange durant la deuxième quinzaineen mai 2013. Cet atelier s’est tenu dans lasalle de réunion des Oblats, dans lacommune de Barumbu (Kinshasa).Ces travaux s’inscrivent dans le cadre dela mise en œuvre du projet d’appui auplaidoyer agricole et à la structurationpaysanne provinciale et nationale en RDC(Agri Congo) précisément dans cinqprovinces : Nord-Kivu, Sud-Kivu, Bas-Congo, Bandundu et Equateur.

Le projet d’appui au plaidoyer et à lastructuration paysanne provincial etnational en RDC a vu le jour en avril 2012lors du premier carrefour paysan organiséà Kinshasa en décembre 2010. Ce carrefour

visait la formation et la sensibilisation despaysans congolais à pouvoir élaborer desnotes de plaidoyer importantes etconséquentes à l’attention des autoritésprovinciales et nationales. Cette formationsubdivisée en plusieurs axes s’étaitfocalisée sur la loi portant principesfondamentaux relatifs à l’agriculture, à lasécurité foncière et au financement del’agriculture.

Durant deux jours , les partenaires ontéchangé sur les modalités pouvantpermettre l’émergence et la structurationdes mouvements paysans de ces provincesde la République démocratique du Congo.L’analyse et l’appréciation des résultats dutroisième cycle des ateliers thématiquesont été des points particuliers de l’échangepour les participants des ces ateliersorganisés dans les provinces citées ci-haut.Ils ont discuté sur l’élaboration duplaidoyer sur le financement agricole etles infrastructures routières.Des avancées réalisées dans le cadre de ceprojet ont amené les participants à réflechir

sur le développement du secteur. Aprèsl’échange sur les expériences vécues dansla mise en œuvre du plan de plaidoyer pourchacune des provinces concernées, ils sesont attardés sur les faiblesses enregistréeset ont analysé les opportunités qui peuventse présenter, les menaces et les possibilitésde mise en œuvre des plans de plaidoyerdéfinis lors du troisième cycle d’ateliers .Le comité de pilotage devait, pour ce faire,formuler des recommandations et dégagerles pistes de solutions pour la mise enœuvre des résultats du quatrième cycled’étaliers qui porte sur la structurationpaysanne.

Agri Congo veut participer à la lutte contrela faim et la pauvreté en milieu rural, ensoutenant l’agriculture paysanne et sesacteurs en RDC. Car les mouvementspaysans structurés et renforcés participentactivement à l’élaboration de la politiqueagricole adaptée et effective au niveaulocaln

SHABANI OKELO Grâce

Des organisations belgesappuient les paysans congolais

Des vendeurs de chèvres au marché Mariano à Kinshasa. Radio Okapi

a RDC a mis sur pied le plannational d’investissementagricole pour la relance del’agriculture en vued’augmenter la production

ainsi qu’une croissance agricole à deuxchiffres. Le ministre de l’Agriculturale etdu développement rural, JeanChrysostome Vahamwiti a fait sesdéclarations à la FIKIN àl’occasion de lajournée consacrée au secteur agricole etplacée sous le thème : « Augmenter laproduction agricole en RDC pour lasécurité alimentaire et une croissanceéconomique à deux chiffres ».Dans sa communication, il a expliqué quele plan national d’investissement agricoleest un cadre national de planification des fonds nationaux et extérieurs pour lesecteur de l’agriculture et dudéveloppement rural. Il prend en compteles besoins, les acquis, les gaps à rechercher pour l’investissement et lefonctionnement du secteur sur un horizonde huit ans (2013 - 2020). L’objectif globalde ce plan est de stimuler une croissanceannuelle soutenue du secteur agricole deplus de 6%, indispensable pour réduire lapauvreté, pour assurer la sécuritéalimentaire et nutritionnelle despopulations congolaises et pour générerdurablement des emplois et des revenus.Cinq grands axes prioritaires ont étéidentifiés à savoir : Promouvoirdurablement les filières agricoles, aupremier rang desquelles les filièresvivrières, et développer l’agri - business afin d’améliorer les revenus des paysanset des autres opérateurs du secteur ;améliorer la gestion de la sécuritéalimentaire et nutritionnelle despopulations et constituer des réservesstratégiques ;développer et diffuser lesproduits de la recherche auprès desutilisateurs ;améliorer la gouvernanceagricole, promouvoir l’intégration del’approche genre et renforcer les capacitéshumaines et institutionnelles ; réduire lavulnérabilité du secteur agricole auxchangements climatiques. Pour répondre

Le PNIA est la vision de la RDCpour la relance de l’agriculture

directement à ces grandes orientations, lePlan national d’investissement agricoleest structuré en cinq programmes,répondant aux cinq axes prioritaires dusecteur. Ces axes sont développés à travers18 sous-programmes et 66 composantes.Le ministre Vahamuiti a reconnu que lepays est déficitaire parce qu’il ne parvientpas à nourrir correctement sa populationet qu’il importe presque tout del’extérieur.Ainsi doit-elle beaucoupinvestir dans l’agriculture et faireégalement appel aux investisseurs privés.C’est d’ailleurs dans ce cadre que la RDCa procédé au lancement de deuxcampagnes agricoles : la premièrecampagne pour un montant de 23.000.000de dollars pour la période de 2012 - 2013et la deuxième pour un montant de 74.000.000 de dollars pour la période de2013 - 2014. Dans le cadre de la campagneagricole 2013-2014, a-t-il souligné, legouvernement a signé les contrats-programme avec les gouverneurs deprovince pour la réussite effective de ceprogramme. La première tranche de cesfonds est déjà versée. Pour ce qui est de lacampagne agricole 2012 - 2013, plusieursprojets ont été réalisés, notamment lacréation des provinces agricoles en RDC.Vahamwiti a relevé les priorités assignéesà son ministère par le gouvernement de laRépublique pour augmenter la productionagricole notamment, la relance de l’agro-industriel, la relance de la productionanimale, l’approvisionnement en eau en milieu rural, l’électrification en milieurural, la promotion des cultures parraines,l’organisation de réunions de bailleurs etinvestisseurs (le business meeting), lesuivi et l’évaluation. Notez que la RDC aprocédé au lancement officiel duprogramme détaillé pour ledéveloppement de l’agriculture en Afrique(PDDAA) les 07 et 08 Juin 2010 àKinshasa avec l’appui du COMESA(Marché Commun des Etats d’Afrique del’Est et Australe)n

L

nGRACE SHABANI OKELO

Page 7: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P . 07

ACTUALITESIbi au plateau de Bateke : La 4ème

édition « portes vertes » a vécuLe Plateau des Bateke ont vibré, pendant trois jours durant, au rythme d’une grande foire agricole. C’était des journées « portes vertes » organisées à Ibi Village, un vastedomaine où est développé un grand projet étatique d’agroforesterie. Du vendredi 5 au dimanche 7 juillet dernier, le domaine d’agroforesterie d’Ibi Village, situé auPlateau des Bateke à près de 150 km du centre-ville de Kinshasa, a vécu sous la fièvre de la quatrième édition de ses jo urnées « portes vertes ».

elle-ci a bénéficié de labénédiction du ministre del’Environnement, de laConservation de la nature et duTourisme, M. Bavon Samputu

Elima, qui avait procédé au lancement dece premier grand événement agro-forestierde la Rdc aux côtés des chefs coutumiersdu terroir. Il y avait un engouementparticulier. Des expositions des produitsagricoles du terroir, ainsi que ceux de laNouvelle société d’électricité et élevage(Novacel) du projet Ibi Village. Lesgrandes entreprises de la place qui appuientle développement du secteur agricole dela Rdc ont été également présentes à cettefoire agricole. Notamment des sociétés deconstruction mécanique, des banques dedéveloppement, des sociétés brassicolesvoire des télécoms, etc.

L’on pouvait facilement remarquer parexemple des grands stands des sociétéstelles que Midema, Kitoko Food de lafondation Gertler, Congo Poultry(spécialisée dans la production des œufs),SDIAG et John Deere, GI-Agro, CFAOEquipement, et tant d’autres… LePartenariat Public Privé n’a pas manquéd’ériger aussi son stand.

Pendant ces trois jours, Ibi Village a étéenvahi par un monde remarquable, desétudiants plus précisément del’Université de Kinshasa, des chercheurstant nationaux qu’étrangers, desactionnaires du monde rural et agricole,etc. A en croire Olivier Mushiete,l’administrateur général de Novacel à IbiVillage, cette quatrième édition des« portes vertes » d’Ibi Village s’est

démarquée de ses précédentes d’abord parle grand nombre de participants,d’exposants ainsi que de l’implication duGouvernement de la République.

Pour lui, cet événement annuel qu’il croitétendre voire pour une vingtaine d’années,se veut être une foire agricole, un festivaléconomique aidant à encouragerdavantage les villageois à recréer la viedans cette partie de la République. « C’est

une démarche humaine pour assurerl’avenir des populations humaines », a-t-il déclaré.Au niveau de l’installation, il ya eu énormément de progrès, plus de vie àl’espace, plus de participants, a indiquéMme Pascale Mushiete, la directricecommerciale de Novacel à Ibi Village etresponsable du développementécotourisme.« L’édition de l’annéedernière était très difficile. Mais cette fois-ci, c’est très émouvant, puisqu’au niveau

de l’organisation, on a responsabilisé unepersonne qui est liée à l’environnement »,nous a-t-elle confié en assurant que cefestival contribue aux valeurs positivespour le développement du pays.

Pour sa part, le ministre Bavon Samputu,après la cérémonie du lancement de lafoire, a eu à expliquer aux chefs coutumiersla mobilisation des partenaires audéveloppement de la Rdc pour la province

du Bandundu. Il leur a ainsi exhorté des’approprier ces initiatives et diversprojets lancés chez eux et qui n’existentpas encore dans d’autres provinces de laRépublique. « Ce sont des projets qui vontcertainement provoquer le développementde votre territoire », a indiqué le ministren

LEPETIT BAENDE

ne décennie plus tard le bilanest plutôt négatif selon desresponsables d’ONG quitiraient à Dakar le bilan de ce

protocole.« Je pense qu’il y a une mauvaise volontépolitique », a déclaré à OuestafnewsMamadou Alassane Ba, coordinateur pourl’Afrique de l’ouest de l’Association pourla promotion de l’élevage au Sahel et ensavane (Apess).« Un grand pays comme le Nigeria quipeut être le moteur économique de toutel’Afrique, n’est même pas à 5 %, on le situeau niveau de 2 %, ce n’est pas une questionde moyens, mais de volonté », a-t-il ajouté.Pour Eric Hazard, directeur de campagneau bureau Afrique de l’ouest de l’ONGOxfam le constat est aujourd’hui « amer». « Si dans des pays où 60 % de lapopulation dépend de l’agriculture on

Protocole de Maputo sur l’agriculture : du vent ?

OUESTAFNEWS

Des responsables de la société civile ont rappelé à l’ordre les dirigeants du continentafricain qui ont pour l’essentiel failli à leur engagement consistant à allouer 10 % deleur budget national à l’agriculture, conformément au protocole de Maputo, signé ily a 10 ans dans la capitale mozambicaine.

n’arrive pas mobiliser au minimum 10 %du budget national pour ce secteur on peutdire que cela pose problème en termesd’équité et de justice », a-t-il soutenu.Sur les 53 pays qui ont signé ce protocole,seuls sept ont tenu leur engagement dontcinq pays ouest africains, le Burkina Faso,la Guinée, le Mali, le Niger, et le Sénégalqui ont dépassé la barre symbolique des10%, en plus du Malawi et de l’Ethiopie.

Face à l’insécurité alimentaire qui menaceplusieurs pays africains, l’engagementvolontaire des chefs d’Etats à Maputoavait été salué par les observateurs et lesorganisations paysannes qui y voyaientenfin l’inscription de la question agricoleau cœur des préoccupations et de l’agendades pays africains.Entre temps le continent a connu lesémeutes de la faim qui ont causé la mort

de plusieurs personnes en 2008, sanscompter les crises alimentaires récurrentesnotées dans des pays sahéliens comme leNiger.Bien que saluant les efforts entrepris parles pays ouest africains qui ont respectéleur engagement, ces experts de la sociétécivile déplorent cependant un manque derationalisation voire de ciblage desinvestissements financiers dédiés àl’agriculture.« Même si le taux de 10% a été atteint iln’a pas permis de booster l’agriculturedans ces pays, ni de donner satisfactionaux acteurs de l’agriculture eux-mêmes,aujourd’hui on est en deçà des espérances,quant à la production, à l’équipement etaux infrastructures », souligne MoustaphaDia, représentant au Sénégal du réseau «Bilital Maroobe », qui regroupe deséleveurs et pasteurs d’Afrique.

Pour M. Dia, la répartition des ressourcesn’est pas adéquate, donnant le cas duSénégal, il précise que « l’élevage constituele parent pauvre, la part du budget de

l’agriculture qui lui est alloué n’atteint pas1% ».« Si on prend l’exemple du Niger, qui aatteint les 10 % on se rend compte que70% du budget de l’agriculture de ce paysprovient de l’extérieur, ce n’est pas unmodèle durable », a déploré Cheikh OmarBa, Directeur exécutif Initiative etProspective Agricole (Ipar, un think-tankbasé à Dakar).

Evoquant lui aussi, le cas emblématiquedu Niger, Mamadou Alassane Ba estimeque « l’agriculture ne doit pas dépendrede l’aide extérieure, c’est le budgetnational qui doit supporter les questionsd’importance nationale ».

« Au Burkina Faso, la part du budgetconsacrée à l’agriculture baisserégulièrement depuis cinq ans maissurtout, plus de la moitié des dépenses duministère de l’agriculture est dédiée à sonfonctionnement », indique un documentd’Oxfam, remis à la presse.

En Afrique de l’Ouest, on constatecependant une volonté de remettrel’agriculture au centre des prioritésnationales. La Communauté économiquedes Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao)constitue la seule région du continent àmettre en application le programmedétaillé de développement de l’agricultureafricaine (PDDAA) issu du Nouveaupartenariat pour le développement del’Afrique (Nepad).

A cet effet, chacun des quinze pays ouestafricains dispose désormais de plansnationaux d’investissements agricoles(PNIA).Ce qui fait dire à Eric Hazard que « tousles mécanismes sont là, maintenant il fauts’assurer que les politiques soientsoutenues par des moyens forts etambitieux, qui ne doivent être autre choseque les ressources qui sont disponiblesdans les états ». n

C

U

Réunion des chefs coutumiers avec le responsable des Puits d’IBI ,Olivier MUSHIETE

Page 8: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .08

ACTU

ALITE

S

Les paysans producteurs de Bandundu posent avec le ministre provincal du Budget à l’ouverture de l’atelier

Dans le cadre du projet « Appui au plaidoyer agricole et à la structuration provincialeet nationale du mouvement paysan en République Démocratique du Congo », quatreséries d’ateliers sont programmés dans 5 provinces de la RDC (Bas-Congo, Bandundu,Equateur, Nord et Sud Kivu).Ces ateliers portent sur les quatre thèmes identifiés parles organisations paysannes lors du premier carrefour paysan tenu en 2010 à savoir:- La loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture en RDC; La sécuritéfoncière Le financement de l’agriculture agricole et Infrastructures rurales; Lastructuration paysanne. Tous les trois premiers ateliers ci-haut cités ont été abordéchacun dans les sept sites du projet. Au mois d’Aout 2013, les producteurs agricolesont abordé la quatrième thématique qui porte sur la structuration paysanne dansl’objectif de contribuer à la structuration d’un mouvement paysan congolais en partantdes dynamiques paysannes vivantes du village à la province en RDC.Au cours de ce quatrième cycle d’ateliers, les paysans producteurs ont évalué lesavancées par rapport aux acquis des ateliers précédentes y compris l’atelier sur lesinfrastructures rurales et le financement agricole au niveau des OP des diverses entitésen faisant participer d’une manière inclusive les délégués des OP à l’évaluation du

projet Alliance « Synergie et Complémentarité ».. Ils ont également échangé sur leniveau d’organisation et de structuration du mouvement paysan partant de la base auniveau provincial et essentiellement à partir du deuxième degré et se sont ’appropriédes concepts d’organisation et de structuration des OP. Cela après avoir dégagé lesmotivations sociales, économiques et politiques ainsi que les capacités, les effets liésaux principes de « s’organiser et se structurer » en tant que OP. Ils ont également euà apprécierla forme, le niveau d’organisation, les avantages et les limites quant à aumodèle de structuration choisie par les producteurs agricoles, modification apportéesdans le temps aux textes juridiques. Dans un véritable élan de solidarité, les paysansproducteurs ont partagé l’expérience et les informations légales apportées par unepersonne ressource et en tirer des recommandations par rapport à la réglementationdans le pays (procédures de reconnaissance et avantages de fonctionnement pour lesOP) en s’appropriant enfin la vision et la mission de la CONAPAC en tant qu’espacedu mouvement paysan en RDC. Ce dossier retrace les péripéties des ateliers organiséssur cette même thématique à Bandunduville, à Kimpese dans la Bas Congo, à Iyondaet Gemena dans la province de l’Equateur, à Goma (Nord Kivu) et Bukavu (Sud Kivu).

a ville de Bandundu a eul’honneur d’abriter l’atelier delancement de la quatrième sériedes ateliers AgriCongo quiporte sur la structuration

paysanne en RDC. Cet atelier s’est tenudu mardi 31 Juillet 2013 au vendredi 02Aout 2013 dans le superbe cadre deLENKO HOTEL qui a accueilli 57 paysansvenus de tous les territoires de la provincede Bandundu.

Cet atelier a été officiellement ouvert parle ministre provincial de l’économie, SonExcellence M. Bienvenue ILANGA, qui aindiqué que les paysans occupent uneplace de choix dans la mise en œuvre du « programme agricole de la province deBandundu » lequel va bénéficier d’unsecond financement de la part duGouvernement central avec un montant de2 .500. 000 dollars américains.

Le ministre a annoncé que pour la gestionde cette cagnotte gouvernementale, leGouvernement provincial a décidé detravailler avec les paysans. Et pour cela, leministère ILANGA a fait une demandeexpresse auprès de la FOPABAND depouvoir adresser au Gouvernementprovincial un rapport circonstanciéreprenant toutes les conclusions de cetatelier.

L’atelier de Bandundu ville a donnél’opportunité aux paysans d’évaluer lesavancées, les acquis de différentesthématiques de plaidoyer traitées lors desprécédents ateliers organisés dans le cadredu projet Agri Congo.

L’avis général est que ces ateliers ontapporté beaucoup de changements dans lapensée, la vision et le comportement dupaysan jadis oublié et désemparé. Aprèsces ateliers, le paysan se rassure et est prêtà amorcer un dialogue franc avec lesgouvernants à tous les niveaux. Mais Ilfaudra encore renforcer les capacités dupaysan pour qu’il soit impliqué davantagedans le processus décisionnel du pays.

Concernant la structuration paysanne enRDC, les participants ont réfléchi sur descas de collaboration et de structurationdes organisations paysannes et ont donnédes avis divers et intéressants sur leprincipe de « s’organiser » dans lastructuration du mouvement paysan et auniveau de l’Union.

Ils ont défini les étapes importantes pourla structuration de leurs OP; la formejuridique qui sied le mieux à leursorganisations ainsi que les avantages, leseffets que les membres pourront tirés dela structuration provinciale.

Ils ont tracé les limites de la structurationde leurs OP ainsi les défis de renforcementorganisationnel qu’ils devront surmonterpour se consolider. Aussi, les participants

paysannes type asbl. Cette dépendanceapparait moins dans les coopératives quimettent une partie de leur profit à leurcommunauté. Il y a aussi un besoin derenforcement des capacités.Somme toute, à l’issue de l’atelier deBandundu ville, les organisationspaysannes de Bandundu, réunis autour de

la faitière provinciale, la FOPABAND-,et dans un même élan d’esprit, ont pris laferme résolution de se doter toutes destextes juridiques de base en vue departiciper réellement à la structurationpaysanne en RDCn

EMMANUEL KOKOLO

Les paysans de la province du Bandundu décidés àdoter leurs organisations des textes juridiques

« La valeur d’un homme se mesure parla taille du grenier qu’il a fait dans unesaison culturelle »CHINUA ACHEBE, Auteur nigérian)

ont noté les principaux freins à lastructuration parmi lesquels la carence decotisation des membres ainsi que le déficitcommunicationnel criant entre la base –les OP- et le sommet -la FOPABAND-etvice versa. A la fin, une plus value s’estdégagé de toutes ces réflexions sur lastructuration paysanne. Il faut retenir queles Organisations paysannes de laprovince du Bandundu sont nées à traversdiverses motivations économique etsociale mais toujours est-il qu’au niveaude la base, il y a un effort de solidarité quidiminue au fur et à mesure que la structureest de niveau supérieur. Il y a égalementles défis de représentation réelle desopinions des acteurs à la base par lastructure provinciale et évidement par lastructure nationale et une dépendance del’extérieur encore forte dans les structures

L

La structuration du mouvementpaysan congolais en marche !

Page 9: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .9

ACTUALITES

Une page (A3)

1/2page (A4)

1/4 page

1/8 page

1/16 page

FORMAT PRIX ($ US)

30

50

80

150

350

PUBLICITEPUBLICITE

ANNUEL

SEMESTRIEL

D’HONNEUR

DE SOUTIEN

DUREE PRIX INTERIEUR($ US)

500

200

10

20

PRIX EXTERIEUR($ US)

500

200

10

50

ABONNEMENTABONNEMENT

et partager équitablement le revenu pourfaciliter les cotisations régulières desmembres et promouvoir les champscommunautaires dont le produit servira àsubventionner la prise en charge des fraisde fonctionnement des structures.Promouvoir également des culturesprometteuses à valeur commerciales

élevée, Encourager la vente groupée , etpromouvoir la culture de l’épargne et ducrédit.

C’est de cette seule manière qu’ils veulentcontribuer à la structuration d’unmouvement paysan congolais en partantdes dynamiques paysannes vivantes duvillage à la province en RDC.Ainsi se félicitent-ils de l’honneur que leMinistre Provincial de l’Agriculture,Pêche, Elevage et développement ruralleur a fait en assistant à la cérémonied’ouverture et remercient les partenaires,notamment CENADEP et TRIAS pourl’accompagnement soutenu en vue del’éclosion d’un mouvement paysanprofessionnel, solidaire, prospère au BasCongon EMMANUEL KOKOLO

L

provenant des instances supérieures versla base

Pour construire un vrai mouvementpaysan du niveau de la base jusqu’auniveau national, ils ont choisi des’organiser en filière agro-économiquesau niveau provincial et géographiquementau niveau national. Sous le modèle deSyndicat en vue de défendre les intérêtsdes paysansPour une représentation des intérêts despetits agriculteurs au niveau provincial etnational, les paysans producteurs du BasCongo ont convenu que les petitsagriculteurs doivent d’abord se constituere mouvements syndicaliste forts et êtrereprésentés à tous les niveaux où il y a prisede décision.Aussi, ils n’ont accepté que lemouvement paysan en province ne soitreprésenté par une seule fédération qui soitcapable de promouvoir la production et lacommercialisation à la base (OP), et derenforcer la collaboration et lacommunication entre OP, entre OP etunions, Fédérations Provinciales etFédérations nationales.

Pour cela, le mouvement provincial doitcollaborer beaucoup plus avec lesgouvernements (provincial et national),les partenaires privés et extérieures (ONG,Sociétés, PME), multinationaux), etc.

Pour prendre en charge les frais defonctionnement des structures dumouvement paysan, de la base au sommet,sans que ceux-ci ne pèsent lourdement surles paysans membres, les paysansproducteurs du Bas Congo se sontdécidés de beaucoup produire, bien vendre

A la tribune d’honneur à l’ouverture de l’atelier de Kimpese, le ministre provincial de l’Agriculture du Bas Congo

Les paysans du Bas Congo ont choisi des’organiser en filière agro-économiques pour

mieux défendre leurs intérêts.

Cri de détresse et ferme espoir dulendemain

Aide-moi à ma relever,Avec les béquilles que tu me donneras, moi paysan,J’en ferai des échelles pour la jeunesse montante, le Congo de demain,Et, l’humanité reposera sur ma tête.Car, je veux sortir de la distraction meurtrière.Me voici dans la soutenance de l’attention de l’attention, la sécurité,L’observation et l’étude de mon milieu,Tout mon nouveau savoir-être.En moi la peur du lendemain est en remplacement par l’espoir actif.Demain il fera beau vivre au village, demain l’exode rural sera enragé,Le village donnera l’asile économique souhaité et tant rêvé.Demain les grands jours de joie :Joie de ma connaitre dans mes capacités inouïes,Capable d’un heureux miracle par le travail de la terre.Joie de vivre en milieu paysan et savourer la paix,Joie d’avoir résilié mon contrat avec la grande Ferme SOPEKA,Joie de vivre dos à dos avec le PDG NZALA que j’aurais démystifié,Joie d’être PAYSAN affranchi et de vivre avec les autres dansl’interdépendance et non dans la dépendance et non dans la.Vivre en République Démocratique du Congo sans ventre affamé et nourrirle monde,Voila mon noble idéal.

Faustin LUKANGA/C.F .FOPAKOKimpese, le 21/08/2013

Plumes paysannes

es paysans producteurs de laprovince du Bas Congo,regroupés en unions au sein deForces Paysannes du Kongo

Central (FOPAKO), se sont retrouvés,du 19 au 21 Aout 2013 à Kimpese, dansles installations de CRAFOD, pours’accorder sur les bases de la structurationde leurs organisations.Durant trois jours, les participants ontéchangé sur le niveau d’organisation et destructuration du mouvement paysanpartant de la base au niveau provincial etessentiellement à partir du deuxièmedegré. Ils se sont approprié des conceptsd’organisation et de structuration des OPet ont dégagé les motivations sociales,économiques et politiques ainsi que lescapacités, les effets liés aux principes de« s’organiser et se structurer » en tant queOP. Ils ont également apprécié la forme, leniveau d’organisation, les avantages et leslimites quant à au modèle de structurationchoisie par les producteurs agricoles,modification apportées dans le temps auxtextes juridiques.Les paysans producteurs du Bas Congosont donc résolu de construire unmouvement paysan fort pour faciliter lelobbying de la province en vue de seconstituer une force ou syndicat despaysans dans la province et d’avoir uncadre de concertation pour mieux défendreles intérêts des paysans et faire leplaidoyer, pour aider les paysans

(encadrement) et créer une banque desdonnées statistiques sur la production, surdes producteurs et de leurs problèmes etfaciliter la vulgarisation et lasensibilisation sur les informations utiles

Page 10: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .10

ACTU

ALITE

S

e quatrième atelier organisé enProvince du Nord Kivu dansle cadre du projet AgriCongo,en collaboration avec

VECO RD Congo et FOPAC Nord Kivu,a porté sur l’analyse et le renforcement dela structuration des organisations dumouvement paysan en RDC. Cetteactivité de grande envergure s’est dérouléeà l’hôtel CAP KIVU, dans la ville deGoma, chef lieu de la province, du 08 au10 août 2013.Au cours de ces assises, des questionscomme «Comment se structurer?»pendaient sur les esprits des participantsqui ont traité cette problématique de lastructuration des organisations paysannes

dans les travaux de carrefour et les résultatsont été accueillies avec succès.Les participants ont compris que lemonde associatif est un terrain oùl’organisation, au besoin la structurationest très capitale.Aussi, la meilleure façon de susciter del’intérêt parmi les membres c’est d’amenerles organisationspaysannes à fournir untravail de qualité procurant un bénéfice àchacun d’eux. Dans ce cas, le gain visé n’est

pas nécessairement l’argent. Il peut aussiêtre social, scientifique (renforcement decapacité), financier, etc.De discussions, les participants ont biencerné les notions de coopérative et d’Asbl,au point que chaque participant a eu àmieux approcher les objectifs de chacunede ces deux formes juridiques. Aussi, ladifférence entre ONG et OP a constituéeun élément de plus aux connaissances desparticipants qui ont également partagé

quelques expériences vécues parLOFEPACO, DPF, COOCENKI, SYDIPet FOPAC . Ceci a permis aux participantsd’avoir une compréhension commune desnotions sur l’organisation et lastructuration du mouvement paysan auniveau de la province.La présentation par le délégué de laCONAPAC a inspiré la vision et lamission de cette confédération Nationaleaux délégués des OPA et fédérations

Nord Kivu : Les expériences de la LOFEPACO, DPF,COOCENKI, SYDIP et FOPAC dégagent une vue commune

de la structuration du mouvement paysan provincial

LPhoto de famille des participants à l’atelier de Goma

provinciales. Pour prélever lestempératures de la compréhension de lastructuration par les participants, une sériede questions leur a été soumise.En fin, l’évaluation du programme‘’Synergie et complémentarité’’ a permisde savoir si les paysans se sont réellementapproprié ce projet mais aussi énumérerles thèmes que devraient contenir leprogramme avenir.n

Sud- Kivu: Mieux se structurer pour créer un consortiumdes producteurs agricoles

our le sud-Kivu, l’atelier sur lastructuration du mouvementdu paysan en RDC a été tenu àBukavu à la procure del’Economat Général, du 13 au

15 août 2013. A partir de travaux en groupe,les participants ont fait le choix de la formejuridique qui convient le mieux pour leursorganisations. Il a retenu que la formeAsbl permet de mieux répondre au besoinsocial, où les membres se sont regroupéspour la promotion du bien-être etamélioration des conditions de vie de lacommunauté. Ces associations vivent dessubventions, des cotisations des membreset ne sont pas soumises à certaines taxes.En ce qui concerne la forme coopérative ,les participants ont retenu qu’elle vise lebien-être des membres qui sont soumisaux contributions équitables. Elle évolue

dans une indépendance et autonomie degestion.Les membres ont droit àl’information, la formation et l’éducation.Elle est ouverte à la communauté.Toutefois, la loi sur les asbl (loi 004/2001)lèse certains groupes d’autant plus que lesgrandes organisations internationales, lesONG nationales, les confessionsreligieuses, les associations,……, sonttoutes régies par cette loi et sont soumisesaux mêmes exigences. Après analyse decette forme, il est ressorti qu’un plaidoyerdevrait être mené par la CONAPAC pourla révision de cette loi.Un engagement fut pris par les paysansparticipants en rapport avec l’améliorationde leur habitat et se sont dit que d’icidécembre 2014, aucun paysan ne dormiraplus dans une maison en paille. Travailler

pour changer son habitat, de la paille à unemaison en tôles.Un autre engagement, c’est la part descotisations des membres pour lefonctionnement de cette confédérationnationale. Sur les 100 % des cotisationsde chaque membre, celle-ci sera affectéecomme suit : 40 % pour l’OP ; 35 % pourl’union ; 15 % pour la fédération, 10 %pour CONAPACTout paysan ayant suivi ces formations,doit faire preuve de changement sur le plancomportemental et économique. Le débattourne autour de la représentationprovinciale du mouvement paysan. Selonun participant, ils poursuivent tous lesintérêts communs (plaidoyer pourl’amélioration des conditions de vie et detravail du paysan) mais dans la diversité.D’autres pensent qu’ils doivent se

Pregrouper et se faire une dénomination dansun espace rassemblant toutes lesdynamiques ou fédérations provinciales.

La FOPAC devra inviter FOP pourdialoguer et trouver un terrain d’attentepour la représentation du mouvementpaysan en province du Sud-Kivu. Evitonsles émotions et militons pour la défensedes intérêts des paysans. Après un longdébat, les facilitateurs ont demandé auxparticipants de formuler desrecommandations et leurs avis par rapportà la structuration et la représentation dumouvement paysan en province.Les participants ont formulées lesrecommandations suivantes :

A la FOPAC et FOP, de :

a)Organiser une rencontre bilatérale entreFOP et FOPAC pour relever les défis oùla structuration du mouvement paysan,harmoniser les points de vue et mettre enplace ou créer un consortium desproducteurs agricoles du Sud-Kivu,b) Répondre aux objectifs des OPA(FOPAC)c)Mieux se structurer (FOP)d) Rendre disponible les textes lesrégissant aux autres OP (CONAPAC etFOPAC)e)Tenir compte des autres catégories despaysans A la CONAPAC, de :a)Réviser le texte et l’adapter au contexteactuel,b) Mener le plaidoyer : loi coopérative, loisur les ASBL,

(Suite en page 11)

Page 11: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .11

ACTUALITES

(suite de la page 10)

Sud- Kivu: Mieux se structurer pour créer un consortiumdes producteurs agricoles

Photo des participants à l’atelier de Bukavu

c)Rendre disponible la loi les régissant,d) Renforcer les capacités des fédérationsen place,e)Descendre sur terrain et visiter lesfédérations (FOP et FOPAC), contribuerà l’unification des fédérationsf) Plaidoyer pour la continuité etl’organisation de ce type d’atelier,

Aux organisations d’appui, de :-Capaciter les leaders/Membres des OPAdu mouvement paysan pour sonrenforcement,-Sensibiliser les OP sur leuraccompagnement à pouvoir adhérer aumouvement paysan provincial,-Continuer à identifier les besoins réelsdes OP et leur faire participer à laplanification,-Faciliter les visites d’échanges ou lesaider à les organiser,-Appuyer la CONAPAC et les fédérations,-Continuer à appuyer la structuration desOP pour l’intérêt effectif des paysansn

Structuration du mouvement paysan : LeNord de l’Equateur veut sa fédération

Photo de famille des leaders paysans du Nord-Equateur à la clôture de l’atelier sur la structuration paysanne à Bwamanda

u dimanche 25 au mardi 27 août2013, des délégués desorganisations paysannes desdistricts de la Mongala, du

S u d - Ubangi et du Nord-Ubangi(dans la partie nord de la province del’Equateur) s’étaient retrouvés en atelier àBwamanda, localité située à près de 78 kmde la ville de Gemena. A l’issue des travauxde ces assises, tous à l’unanimité, ont émisle vœu d’avoir deux fédérations dans leurprovince. C’est-à-dire, une fédération pourle nord- Equateur et une autre pour le sud.Puisqu’ils ont le sentiment d’êtreabandonnés à leur triste sort par laCOPADE (l’actuelle fédérationprovinciale des organisations paysannesde l’Equateur) et la CONAPAC (laConfédération nationale des producteursagricoles du Congo). D’autant plus que lesactions de ces dernières ne leur arrivent pasau nord de la province. Mais, c’estseulement la partie sud de la province quien bénéficie.C’est pourquoi, ces leaders paysans duNord-Equateur, soucieux à s’unir pour êtreforts et influents, ont indiqué aux focusgroupes de leur atelier qu’ils souhaitentavoir leur fédération surtout à cause desdivers problèmes d’accessibilité dus à desnombreuses frontières naturelles (coursd’eau, vastes étendues de forêt, etc.) danscette partie du pays, vu l’immensité de laprovince. Ils espèrent que leur voix seravivement attendue auprès des partenairesau développement mais beaucoup plus parl’Alliance Agri Congo, réseau des Ongbelges œuvrant en Rdc, initiatrice mêmedu projet « Synergie et complémentarité »

auquel s’inscrit cet atelier dans saquatrième série.

LES OBJECTIFS ONT ÉTÉATTEINTS

Dans son allocution à la clôture de l’atelier,le coordinateur du service dedéveloppement rural de CDI-Bwamanda(Ong belge organisatrice de l’atelier), M.Robert Maindo, a indiqué qu’« En seréférant aux objectifs global etspécifiques assignés de cet atelier, nousespérons que tous ont été atteints. Mais,nous devons savoir qu’il y a encore desdifficultés diverses auxquelles nos

A cause des problèmes d’accessibilité dus à de nombreuses frontières naturelles (eaux, forêts…) par rapport à l’immensité de la province de l’Equateur, les leaders desorganisations paysannes du Nord-Equateur jugent nécessaire qu’ils aient leur fédération et une autre au sud. D’autant plus que, estiment-ils, la COPADE (leur actuellefédération provinciale) et la CONAPAC (la confédération nationale) se sont avérés, jusque-là, inefficaces pour couvrir le nord de l’Equateur. C’est ce qu’ils ont proposé à l’issued’un atelier de trois jours tenu à Bwamanda (organisé par CDI-Bwamanda) dans le cadre du projet « Synergie et complémentarité » de l’Alliance Agri Congo.

D

agriculteurs se butent au coursd’exécution de leurs activités. Entreautres, dans la production,transformation et commercialisation.Ces difficultés sont les mobiles pourqu’ils se regroupent à des structuresefficaces pour analyser leurs problèmeset ainsi chercher à trouver certainessolutions à leur niveau ».« Comment faire, s’il n’y a pas un guide ?,s’est demandé M. Maindo en s’adressantaux participants. Voilà la raison d’être dechacun d’entre nous dans cet atelier detrois jours. C’est une opportunité quevous devez saisir pour que nos

agriculteurs se réveillent et qu’ils puissentse retrouver dans la place dans laprovince de l’Equateur et pourquoi pasdans toute la Rdc. Ce quatrième atelierd’analyse et de renforcement de lastructuration des organisations dumouvement paysan en Rdc constitue pourvous un outil de travail très efficace. Nousespérons qu’à votre retour dans vos lieuxrespectifs, un feed-back sera donné auxagriculteurs ».Signalons que l’objectif de ces assisesorganisées par CDI-Bwamanda etl’Alliance Agri Congo, en collaborationavec la Confédération nationale des

producteurs agricoles du Congo(CONAPAC), était de contribuer à lastructuration d’un mouvement paysancongolais, en partant des dynamiquespaysannes vivantes du village à laprovince en RD Congo. Ainsi, lesparticipants ont-ils échangé sur le niveaud’organisation et de structuration dumouvement paysan en Rdc.Ils ont procédé également à l’eévaluationdes avancées par rapport aux acquis desateliers précédentes et ont participé d’unemanière inclusive à l’évaluation du projetAgri Congo. Des informations légalesapportées par rapport à la réglementationdans le pays y ont été partagées. Et, cesdélégués des paysans du Nord-Equateuront partagé et se sont approprié la vision

(suite en page 12)

Page 12: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .12

ACTU

ALITE

S

(suite de la page 11)et la mission de la CONAPAC en tantqu’espace du mouvement paysan en Rdc.Le contexte de l’atelierLa rencontre de Bwamanda s’inscrit dansle cadre du projet « Appui au plaidoyeragricole et à la structuration provincialeet nationale du mouvement paysan en RDCongo » qui a été lancé en 2012 parl’Alliance Agri Congo (un réseau de plusd’une dizaine d’Ong belges dont CDI-Bwamanda). Ce programme est cofinancépar la coopération belge. Cela permet auxpaysans congolais d’avoir un cadre dediscussions et d’échanges autour descentres d’intérêt qui les concernent, lesporter au niveau local, provincial etnational, afin qu’ils soient pris en compte.Ainsi, était-il question qu’au cours de lapériode 2012 – 2013, des organisationspaysannes d’au moins cinq provinces dela RD Congo dont le Bas-Congo, leBandundu, l’Equateur, le Nord et le Sud-Kivu, participent à quatre cyclesthématiques d’ateliers, en vue d’élaborerun plan de plaidoyer focalisé, et derenforcer la structure paysanne provincialeet nationale.Les ateliers ont été programmés dans 7endroits et de la manière suivante : 4séances au Bas-Congo, 4 au Bandundu, 2au Kwango, 4 dans le nord de l’Equateur,4 au sud de l’Equateur, 4 au Sud-Kivu et 4au Nord-Kivu. Au total, 26 ateliers devrontêtre organisés en l’espace de 24 mois, aurythme de 6 (ou 7) assises par semestre.

L’objectif visé du projet est la structurationet le renforcement des organisationspaysannes en vue de leur reconnaissancepar les autorités nationales, décentraliséeset les agences de développement commedes partenaires incontournables dansl’élaboration et la mise en œuvre d’unepolitique agricole en RD Congo auxniveaux local, provincial et national. Ce,en faveur d’une agriculture familiale(paysanne) comme choix d’undéveloppement inclusif et durable.Signalons que les quatre séries d’ateliersque comporte ce projet et qui sontprogrammés dans ces cinq provinces de laRdc, portent sur les quatre thèmesidentifiés par les organisations paysanneslors du premier carrefour paysan tenu en2010. Notamment : la Loi portantprincipes fondamentaux relatifs àl’agriculture en Rdc ; la sécurité foncière ;le financement de l’agriculture et lesinfrastructures rurales ainsi que lastructuration paysanne.Au mois de juillet 2013, le projet avaitabordé sa quatrième thématique, celle quiporte sur la structuration paysanne. Voilàpourquoi CDI-Bwamanda a tenu àl’organisation de cet atelier d’analyse etde renforcement de la structuration desorganisations du mouvement paysan enRépublique démocratique du Congo.Lequel a été lancé et clôturé par M. LimoDeletinu, chef de Poste d’encadrementadministratif et technique du secteur deMbari.

LEPETIT BAENDE/ AJAC

Structurationdu mouvement paysan enRDC: Le Nord-Equateur

veut sa fédération

rès de 55 délégués desorganisations paysannes,venus des territoires de lapartie Sud de la province del’Equateur Sud et quelques

membres des organisationsd’accompagnement, ont réfléchi sur lerenforcement du mouvement paysan danscette province à travers l’atelier d’Analyseet de Renforcement de la structuration dumouvement paysan, qui s’est tenu aucentre Motema Moko à Iyonda, localitésituée à 15 Km de la ville de Mbandaka,Chef lieu de la province de l’Equateur du21 au 23 Août 2013.Placé sous le sous thème : « Le niveauactuel de la structuration des organisationsdu mouvement paysan au regard desapproches développées par les structuresd’accompagnement dans la province del’Equateur», cette quatrième série d’ateliera visé comme objectif principal de faireun état de lieux sur le niveau destructuration du mouvement paysancongolais, au niveau local, provincial etnational en vue de proposer, sur base des

Equateur Sud : Impliquer la COPADE dansle programme agricole de la province

acquis des ateliers précédents, des pistesde solution capables de renforcer lastructuration pour la valorisation dumétier paysan et la défense effective deleurs intérêts.Le coup d’envoi des travaux de cet ateliera été donné par le Ministre provincial del’Agriculture, Pêche, Elevage etDéveloppement rural, Monsieur DavidDiaz Yambo qui a souligné qu’en tant quepolitique et ministre de tutelle, le thèmede cet atelier et surtout son sous-thème esttrès important puisqu’il aborde desquestions pertinentes du planquinquennal de développementprovincial dans son axe 5 consacré à ladynamique communautaire.Le coordonateur du projet « Synergie etcomplémentarité » et représentant del’ONG Trias, Monsieur Freddy Muyala asouligné que durant trois jours, leséchanges devraient aboutir à une réflexioncommune sur d’éventuels mécanismesefficients pouvant amener à promouvoirun mouvement paysan fort et représentatifau niveau provincial.

Pour le représentant de CRAFOP et deSOLSOC, Monsieur Didier Bokwala, adécrié la montée en puissance duphénomène « unions parallèles »entretenu par les accompagnateurs et lesunions. Il a interpellé les uns et les autressur cette situation qui fragilise les paysanset le mouvement paysan.

Enfin, Mme Rosalie Biuma Kadima,représentante de CONAPAC a indiquéque cet atelier a été une occasion pourpasser en revue tous ces écueils dressés etproposer des pistes de solutions concrètesréalistes et réalisables capables decontribuer au décollage effectif dumouvement paysan Congolais en généralet celui de l’Equateur en particulier.A propos des travaux proprement dit,pendant trois jours, les participants ontd’abord identifiés les acquis des ateliersprécédant dans le cadre de ce projet. Ils onteu aussi des échanges fructueux entre les

unions et les accompagnateurs pour unecompréhension réciproque de leursapproches, vision, rayon d’actions etstratégies de travail. Pour éviter laduplicité d’action au travers les unionsparallèles, il a été recommandé de mettreen place un cadre de concertation desaccompagnateurs pour harmoniser leursactions sur le terrain. La CONAPAC a étéprésentée aux participants à travers savision, sa mission, ses stratégies d’action,ses objectifs et les principaux défis dumouvement paysan. La vision de laCONAPAC est de contribuer àl’avènement d’un monde paysan solidaire,professionnel et prospère. Sa mission estde représenter et défendre les paysans lesintérêts de paysans à tous les niveaux.

Ces assises ont été un moment d’échangeautour des expériences de la province del’Equateur et de celles des autres provincessur le renforcement des mouvementspaysans en mettant en relief lesinsuffisances et les acquis.

Les paysans ont enfin évalué l’atelier et leprojet alliance Agri congo qui se clôtureavec cette dernière série d’ateliersthématiques de la première phase.

RECOMMANDA TIONS

A l’issue des travaux, des propositionsconcrètes pour renforcer la structurationpaysanne dans la province de l’Equateuront été formulées de la manière suivante:

Au gouvernement provincial :

-Faciliter la COPADE à l’obtention de lapersonnalité juridique et la reconnaissanceofficielle-Mettre en place le CCP-Impliquer la COPADE dans leprogramme agricole de la province

-Doter la COPADE des moyenslogistiques.

Aux partenaires d’appui audéveloppement :

-Mettre en place un cadre de concertationpermanent entre les partenaires et avec laCOPADE

-Accompagner la COPADE dans lerenforcement de capacité-Appuyer la COPADE avec les projets quisont adaptés aux besoins réels de lapopulation

-Eviter de créer des OP, UOP et fédérationsparallèles

A LA CONAPAC

-S’impliquer davantage dans la prise dedécision auprès du gouvernement centralpour les questions qui touchent à la vie dupaysan Congolais ;

-Poursuivre les stratégies de renforcementde capacités des structures provinciales surles coopératives et les filières agroéconomiques..

A LA COPADE

-Représenter valablement les structuresexistantes de la province-Effectuer des tournées d’identificationet de consolidation à travers la province-Créer des réseaux de femmes et de jeunespaysans de l’Equateur-Faciliter une bonne communication avecla base-Organiser les échanges d’expériencesentre les membres

Aux organisations paysannes :

-Rendre visible leurs actions-Structurer les OP, UOP et fédérations-Développer l’esprit d’auto-prise encharge et éviter les OP et UOP parallèlesainsi que l’opportunisme-Libérer facilement les cotisations-Travailler en synergie entre les OP, UOPet fédérations-Créer des activités génératrices derevenus.n

P

Photo de famille des leaders paysans du Sud -Equateur à la clôture de l’atelier sur la structuration paysanne à Bwamanda

JB LUBAMBA

Page 13: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .13

REPORTAGELa troisième édition de la Foire agricole du

Bas-Congo pour renforcer l’Agriculturecommerciale, source de revenu quotidien 

La troisième édition de la foire agricole du Bas Congo et le marché des horticulteurs de Kimpese se sont tenus du 26 au 31 Août 2013 à Kimpese dans la province du Bas CongoDes producteurs agricoles du Bas Congo ont commercialisé leurs produits maraichers, vivriers, pastoraux, halieutiques et artisanaux. Placé sous le thème « l’Agriculturecommerciale, source de revenu quotidien ». Cette foire agricole et artisanale du Bas-Congo (FABACO) ainsi que le mini marché horticole de Kimpese(MAHOKI)ont étépatronnés par le Ministre provincial de l’agriculture, pêche, élevage et du développement rural, Monsieur Raymond Badika Nsumbu.

our le directeur du CRAFODWILLY Bongolo Diangana, cedéfi de valoriser les initiativesde très petits exploitantsagricoles du Bas-Congo en

général et ceux de SONGOLOLO datedepuis la création de CEDECO en 1962par les anciens missionnaires blancs,notamment Dr NIGHT, qui a eu à formerplusieurs dizaines des noyaux de maître-exploitants agricoles qui contribuent àfaire du territoire de SONGOLOLO parmile plus grand bassin de productionagricole du Bas-Congo.Depuis 2009, l’évacuation des produitsmaraichers en provenance de la vallée dela LUKUNGA ne pose plus des problèmesmajeurs. Mais, les plus grands problèmesauxquels sont butés nombreux maraîchersdu secteur de Kimpese sont l’accès aumarché pour bien commercialiser leursproduits maraichers.Au centre commercial de Kimpese dansquelles conditions les revendeurs etrevendeuses des produits maraichers deKimpese font leurs marchés avec lesgrands exploitants de la Route de lanationale Numéro 1 Kinshasa-Matadi quisont des automobilistes. A cause de lacessation du trafic de train voyageur etl’ouverture des poste frontalier de Lufuentre Angola et la RDC, il y a plus devoitures (moyenne de 1032 par jour),suivies des jeeps 4x4 (moyenne de 540 parjour) et afin des remorques (moyenne de443 par jour) qui font le trafic sur la routeasphaltée Kinshasa-Matadi, a expliqué ledirecteur du CRAFOD

C’est donc pour désengorger le parking deKimpese entraînant la réduction de casd’accidents dus à la promiscuité despersonnes et l’embouteillage desautomobilistes d’une part et ; pourcontribuer à la baisse du taux de criminalitésouvent commis à cet endroit où noussommes rassemblés en ce moment et pourrenforcer les mécanismes de conservationde l’arboretum en cours d’implantationpar les membres du CRAFOD d’autre part;que le Comité de gestion du CRAFOD acherché des voies et moyens pour créer cemini marché que nous baptisons :

« Marché Horticole de Kimpese,MAHOKI ».Willy Bongolo a souligné que les deuxmarchés, « MAHOKI » pour le premier quiest désormais permanent et le second« FABACO», qui est saisonnier et ouvertaux grands et petits producteurspoursuivent un seulobjectif : « contribuer au renforcementde l’agriculture marchande par lacréation d’un point de vente des produitsvivriers, fruitiers, pastoraux,halieutiques et maraichers et ceuxtransformés »

Le CRAFOD a délégué la gestionquotidienne de ce mini Marché« MAHOKI » à une association mixte(composée des hommes et des femmesentreprenantes) dénommée « MINTEKINDUNDA VA KIMPESE, MNK en sigle »qui va travailler en partenariat avec lecomité de gestion de l’UCRR dans lagestion collégiale de cet entrepôt que nousavons commencé à construire avec nospropres ressources financières mais noussommes présentement bloqués parmanque des ressources financières.Il a rappelé que cette troisième éditionpoursuit les mêmes objectifs que celle de

l’année dernière qui n’a duré que 3journées. Elle est planifiée pour une duréed’une semaine (26 au 31 août 2013) et ellepoursuit ces objectifs, savoir :Promouvoir les produits vivriers,maraîchers, halieutiques et transformés dela province du Bas-Congo ; Promouvoirles technologies appropriées et les œuvresd’art du Bas-Congo ; Favoriser lescontacts entre agri-entrepreneurs etproducteurs des technologies appropriéesd’une part ; et ces derniers et les opérateursde la micro-finance ; Favoriser ladécouverte des potentialités du Bas-Congo ; Permettre à tous les producteursvenant de tous les 10 territoires du Bas-Congo à s’échanger des expériences et àchercher des voies et moyens pour

(suite en page 14)

P

Exposition des produits transformés

Vente et exposition des produits agricoles

Page 14: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .14

REPO

RTAG

ER

La 3ème édition de la FoireAgricole de Kimpese :

l’Agriculture commerciale,source de revenu quotidien 

Quelles sont les innovations que vousavez apportées à cette troisième éditionde la foire agricole du Bas Congo?Merci beaucoup pour m’avoir donné ceprivilège de m’entretenir avec le journalLa Voix du paysan congolais pour pouvoirparler de la troisième foire agricole. Lesinnovations, c’est d’abord la forteparticipation des organisations locales. Ladeuxième foire agricole qui s’est tenuel’année dernière, a été l’affaire desorganisations internationales comme Agrisud qui était bien impliquée et le raid quenous avons organisé par ce que notre souciétait de faire voir aux étrangers nosproductions.Cette fois, nous avons beaucoup plusimpliqué les organisations locales depouvoir prendre en charge l’organisationde la foire. Il y a eu un peu de réserve parrapport à l’implication totale desorganisations locales. Mais, je pourrai dire

résoudre leurs problèmes communs endéveloppant l’approche « filière » ;Faciliter les contacts directs, sansintermédiaires, entre producteurs et lesacheteurs/consommateurs ; Promouvoirla culture de la paix par les dansesfolkloriques, les arts martiaux etculinaires, les théâtres, les humours, etc ;Revaloriser nos aliments locaux et notrelangue locale « Kikongo ».Mr Willy Bongolo a fait un plaidoyer auxinstances de cette conférence agricole pourqu’une ligne budgétaire soit réservée pourcette institution de « la Foire agricole duBas-Congo, FABACO » pour que saprochaine édition soit une affaire de tousles acteurs en développement et; pouratteindre effectivement la souveraineté etla sécurité alimentaire au Bas-Congo, queles mêmes instances allouent un budgetconséquent pour la productionhalieutique, fruitière et maraîchère.

Le directeur du CRAFOD a remerciél’Organisation Néerlandaise deDéveloppement (SNV), le BCPAD, leCIVAK/ISTACHA, les radioscommunautaires de la place qui assurentune large diffusion des activités de cettetroisième édition et qui ont participé à lasensibilisation des producteurs; laFOPAKO/Antenne de Songololo,

l’UCRR; la BRALIMA, la BIC/Agencede Kimpese et les autorités politico-administratives et policières deSongololo, la délégation de l’UnionEuropéenne et de Bröt fur die Weltd’Allemagne qui ont contribué à laréussite de cette troisième édition de lafoire agricole.Quant à la production maraîchère, sans lavallée de Madiadia, la cité de Kimpeseserait un désert. C’est à partir de la valléede Madiadia que la culture d’oignons s’estrépandue dans le territoire de Songololo.Cette vallée est pour les maraîchers deSongololo (anciens et nouveaux) unchamp-école où, les encadreurs duCRAFOD forment les maîtres-exploitants qui, à leur tour, les appliquentdans d’autres sites maraichers deSongololo notamment la vallée deNDIMBA LUWAWANU pour laquelle lesautorités locales de Kimpese et duCRAFOD ont fait un grand plaidoyerauprès de la JICA pour réhabiliter letronçon Kimpese – Kilueka afin de faciliterl’évacuation des produits maraîchers versla route nationale Kinshasa-Matadi danslaquelle est longée la cité de Kimpese.Depuis plusieurs décennies passées, leterritoire de SONGOLOLO est parmi lesentités déconcentrées du Bas-Congo quiravitaillent les marchés de Kinshasa.

JB LUBAMBA

Willy Bongolo Diangana, Directeur du CRAFOD:

En marge de ce grand rendez-vous agricole, nous avons rencontré l’organisateur decet évenement MonsieurWilly Bongolo Diangana , Directeur du CRAFOD avec quinous avons eu un entretien vraiment à coeur ouvert.

que cela a été à 100 % pour les radioslocales communautaires qui ont participéà la mobilisation des petits producteursagricoles.

Comment se fait que la foire a changé desite ?C’est la deuxième innovation qui est lechangement du site. La fois passée, nousétions tous dans le siège même duCRAFOD. Nous avons pensé qu’il fallaitdéplacer cette foire pour un cadre beaucoupplus visible. Nous l’avons mis tout aulong de la route la nationale numéro un àl’entrée de la bifurcation de la cimenterienationale de Kimpese. C’est là où lescamionneurs et toute la population quisont en train de passer, voient facilementnotre marché que nous avons organisé.Une autre innovation c’est la participationde la SNV qui a donné une grandecontribution dans l’organisation de lafoire et dans la mobilisation de toute lapresse.

Quels sont les changements constatéssur le revenu des populations localesaprès deux éditions de la foire agricole ?R. C’est difficile parce qu’on n’a pasréalisé une enquête socio-démographique.Mais, je dois vous assurer qu’en cettepériode, sans le maraichage, c’estvraiment difficile pour les ménagesagricoles de contribuer à la rentrée scolairede leurs enfants. C’est pour dire quel’activité maraichère ici à kimpeseconstitue une source de revenu qui permetaux parents de supporter les études deleurs enfants et de contribuer à leur survie.Pour s’en rendre compte, il suffit d’allerau centre commercial ou il y a des camionsplein d’oignons, des légumes qui vontvers Mbanza Ngungu, Kinshasa. Je peuxdire qu’il y a un impact de l’action de l’exCRAFOD qui nous rappelle le CEDECO(Centre de développementcommunautaire) qui avait entamé à partir

de la vallée de Madiadia. Si aujourd’huile territoire de Songololo a un bassin deproduits maraichers, c’est à partir de lavallée de Madiadia où les maitresexploitants apprenaient cette culturemaraichère. Aujourd’hui, tout le mondeest en train de le faire dans ce territoire.

Est-ce que la population, les autoritéss’approprient cette foire agricole ?R C’est le souhait du conseild’administration du CRAFOD de faire decette foire une institution régionale quidoit être prise en charge par la province.C’est pour cela que nous avons impliquéles acteurs étatiques comme l’autoritélocale et les acteurs non étatiques afin quecette foire ne soit plus l’affaire duCRAFOD, mais plutôt l’affaire de laprovince. Je crois bien que l’autoritéprovinciale qui a ouvert solennellement

cette foire est consciente et a promis departiciper même au développement desinfrastructures de cette foire de façon quela place soit mieux exploitée au profit dela population paysanne qui cherche àaugmenter leurs revenus.

Votre mot de la fin ? A l’intention de petits producteursagricoles, l’espace que le CRAFOD vientde créer n’est pas son espace, mais c’estleur l’espace et nous c’est par le principede solidarité de participer à l’envol de laprovince du Bas Congo que nous sommesen train de faire. Les exploitants doiventsaisir cette privilège pour vendre leursproduits vivriers, halieutiques,transformés et artisanaux de façon que celaaugmente leur revenus.

Propos recueillis par Jean BaptisteLubamba

« La foire agricole du Bas Congo comme une institutionrégionale, doit être prise en charge par la province »

(suite de la page 13)

M.Willy BONGOLO, Directeur de CRAFOD

Page 15: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24 .P .15

Conférence agricole du Bas- Congo :La province est dotée d’un document de référence

qui va compléter et orienter le secteur agricole

u cours des travaux en plénière,les objectifs suivants ont étéatteints : la définition de lavision du développement

agricole et rural du Bas–Congo ;’élaboration d’un document cohérent demise en œuvre de différents projets en vuede faciliter la coordination des intervenantset leur répartition géographique et ;l’implication des partenaires techniqueset financiers à l’élaboration et à la mise enœuvre du programme du développementagricole et rural.Les participants ont travaillé en cinqpanels, à savoir : La planification dudéveloppement local ; Les intrants pourla production agricole et ledéveloppement rural ; Les infrastructuresrurales ; Les unités agro – alimentaires etl’adéquation de la formation des cadrestechniques ; La dynamiquecommunautaire pour le développementagricole et rural.Les recommandations du panel 1 ontpermis de mettre en place une planificationpar objectif en vue de mieux orienter lesressources, de capitaliser les opportunitéset de transformer les faibles en forces ,tandis que celles du panel 2 ont contribuéà lever les options sur la problématique dela production végétale, animale ethalieutique en valorisant et gérant en touteresponsabilité les ressources naturelleslocales dans le respect de normesenvironnementales.

L’ETAT APPELÉ À PRENDRETOUTES SES

RESPONSABILITÉS ENMAIN POUR DÉSORMAISCONSTRUIRE TOUS SES

PLANS À PARTIR DESDONNÉES DE LA BASE

Les recommandations du panel 3 ontpermis à la lumière des expériences desinfrastructures existantes à lever lesoptions sur les futures infrastructures àériger à l’occasion de la mise en œuvre dela campagne agricole 2013 – 2014 ainsique sur celles qui seront construites dansle cadre de différents projets à mettre enœuvre par nos différents partenaires. Parcontre les recommandations du panel 4 ontcontribué de saisir la problématique de lacréation des entreprises agro-alimentaireset de la formation de cadres techniques envue de promouvoir et/ou de créer desunités agro-alimentaires en milieu ruralpour générer une valeur ajoutée auxproduits locaux et augmenter les revenusdes paysans.Enfin, les recommandations du panel 5 ontdonné des opportunités de cerner la

problématique de la structurationpaysanne et de lever les options sur lemodèle d’une structuration efficace etefficiente afin de créer les conditionsfavorables à une production agricoleoptimale et à un développement ruralintégré et intégral. A titre illustratif, concernant lesinfrastructures rurales, après analyse desdifférentes infrastructures, le panel a relevéles observations globales suivantes : le

manque d’un système durable d’entretiendes routes de desserte agricole; le manqued’appropriation des infrastructures ruralespar les paysans bénéficiaires ; L’absencede la modernisation des infrastructures etl’inexistence des mécanismes de gestiondes marchés.Des recommandations générales ont étéfaites par ce panel, à savoir : Chercher desconsultants locaux pour mener une étudeexhaustive sur la problématique et lagestion des infrastructures des stockageset de commercialisation et faire un état desinfrastructures existantes ; Que l’Etatprenne toutes ses responsabilités en mainpour désormais construire tous ses plansà partir des données de la base ; Tenircompte des documents précieux quiexistent déjà : le plan provinciald’investissement (DVDA), le schémarégional d’aménagement, les rapports desanciennes conférences agricolesprovinciales qui moisissent dans lestiroirs… ; Actualiser le plan provincial enfonction des plans de développementélaborés au niveau des territoires par lespaysans bénéficiaires ; Tenir compte de

vrais besoins de la base et des aspectsculturels des milieux bénéficiaires. Enrapport avec les pistes rurales, ils ont faitdes recommandations suivantes : Doterles CLER d’un cadre juridique pour sonfonctionnement ; Instaurer le système depéage dans les pistes rurales et organiserla gestion des fonds issus de ce péage (casJICA) ; Que la DVDA renforce le systèmede la maintenance des pistes rurales ; Tenircompte des programmes de

développement local des territoires dansla planification provinciale des pistesrurales ; Harmoniser les différentesdémarches (CLER, FONER…) ; Prioriserla formation des CLER pour le cantonagemanuel ; Réhabiliter les routes rurales envalorisant les matériaux locaux (caillasse,sable, moellons, latérite).

DOTER LA PROVINCE UNPLAN DIRECTEUR DE

L’EAU EN MILIEU RURALET PÉRI URBAIN

A propos de l’Hydraulique rurale , desrecommandations suivantes ont étéreformulées, à savoir : Doter à la provinceun plan directeur de l’eau en milieu ruralet péri urbain ; Réduire en moitié laproportion de la population sans accèsdurable à un approvisionnement en eaupotable d’ici 2017 ; Développer lesystème en hydraulique agro-pastoral ;Réhabiliter toutes les pompes manuellesexistantes ; Utiliser les pompesmanuelles marque VERGNET qui résistecontre l’oxydation ; Implanter les

magasins des pièces de rechange despompes manuelles (forage) là où sontimplantées les pompes ; Procéder aucaptage des eaux pluviales par laconstruction des citernes ferrociment(12m3 , 32m3 ).Concernant les entrepôts et marchés, ilsont recommandé de : Impliquer la « vraiebase » dans l’identification des besoins etle choix des sites pour éviter la nonutilisation des infrastructures construites;cas de Kinzau et Kikonka.

A propos de l’électrification rurale, ils ontdemandé que la SNEL puisse élaborer unprogramme claire de l’électrification descampagnes ; Elaborer une politiqueprovinciale d’électrification rurale visant àS’intégrer dans la vision des Nations-Unies, à savoir : « Energie pour tous »présidée par PNUD, au moyen des

En vue de la transformation sociale dansla province dans le secteur agricole et dudéveloppement rural , le panel 1 qui atravaillé sur la gestion de la territoriale etle changement social dans la province duBas Congo, a fait des orientationssuivantes : Instaurer partout à travers laprovince la culture de planification et demise en œuvre participative dudéveloppement local ; encourager etaccompagner chaque ETD à se doter d’unplan de développement local ; encourageret soutenir la maximisation des recettesau niveau des ETD (impôts et taxeslocales, rétrocession et apport des bailleursdes fonds) ; assurer la coordination desinterventions des divers partenairesfinanciers et techniques ; structurer etcoordonner la synergie des multiplesstructures de participation citoyenne miseen place au niveau de la base (CARG, CLDet autres) ;

INSTALLER DESSYSTÈMES

D’INFORMA TION DES PRIX(COLLECTE DES DONNÉES,TRAITEMENT ET ANALYSE

ET DIFFUSION)

En vue du développement agricole et ruraldans la province, le panel a fait desrecommandations suivantes : en ce quiconcerne le développement des filières :Installer des systèmes d’information desprix (collecte des données, traitement etanalyse et diffusion) ; assurer la maîtriseet l’organisation du marché, garantirl’accès au service financier (fonds depromotion agricole accessible à tous,vulgarisation et renforcement de la culturedes crédits) ; accorder un appui consistantà la production des semences de base ;redynamiser la vulgarisation au niveaudes groupements et Secteurs ; promouvoirles pratiques adéquates de conservation etde transformation des produits d’originesanimales et végétales pour des produits de

prélèvements sur les puissances produitesen faveur des populations rurales pauvresavec les tarifs préférentiels ; Recourir auxEnergies renouvelables non polluantespour électrifier les villages en vue deréduire la pression démographique sur lesforêts et les ressources naturelles ;

Libéraliser l’exploitation locale dessources énergétiques de faible puissanceen vue de favoriser les populations ruralesisolées ou enclavées et l’éclairage desinfrastructures sociocommunautaires ;Intégrer les entreprises en milieu ruraldans le processus d’électrification ruraledes villages environnants moyennant desmécanismes de compensation fiscaleautant pour les routes et les pistes rurales ;Favoriser l’émergence des coopérativesd’électricité et des institutions de microfinance afin d’accélérer le processusd’électrification rurale à des taux d’intérêtsupportables et des dispositifs de garantieà travers un fond provinciald’électrification rurale F.P.E.R. (à créer).

ECHOS DES PROVINCES

(suite en page 16)

Cérémonie de cloture, le Vice-Gouverneur A tou Matubuana entouré par les ministres de l’Agriculture (gr) et du Budget (dr)

A

La conférence provinciale sur l’agriculture et le développement rural du Bas Congo s’est tenue du 26 au 28 août 2018, àKimpese. Placée sous le thème : « La sécurité alimentaire et le développement rural », cette conférence a offert à plus de 130participants, acteurs du secteur agricole, venus de toutes les coins de la province, l’occasion de réfléchir sur la politiqueagricole et le développement rural de leur province, et de fixer les axes clairs pour une agriculture de développement. « Con-sommons ce que nous produisions et produisons ce que nous consommons », tel est l’état d’esprit qui inspire désormais lesproducteurs agricoles du Bas Congo à l’issue de cette conférence.

Page 16: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .16

ECHOS

DES P

ROVIN

CESqualité; Contrôler et sanctionner le nonrespect des normes de conditionnement ettransport des produits agricoles ;appliquer la politique de protection de laproduction locale face défi des produitsimportés/ vote des édits au niveauprovincial et plaidoyers au niveaunational ; assurer l’amélioration despâturages et des techniques d’élevages ;intensifier le reboisement communautaireet l’utilisation des techniquesd’agroforesterie ; réglementerl’utilisation des pesticides autour des sitesapicoles ; privilégier l’exploitationagricole de type micro, petites etmoyennes entreprises tout en collaborantavec les exploitations familiales bienorganisées et bien encadrées .Le panel II a eu la charge de réfléchir sur laproblématique d’accès aux intrants pourla production agricole et le développement

(suite de la page 15)

Monsieur le Ministre quels sont lesprincipaux résultats atteints par laconférence agricole qui vient de seterminer ici à Kimpese ?Dans le cadre de la conférence provincialede l’agriculture et du développement rural,il y a eu cinq panels. Le premier panel surla territoriale du développement a faitressortir les grandes lignes desorientations fondées sur une nouvellevision de la citoyenneté. Il faut quel’agronome du territoire sache qu’il est làpour faire tourner l’agriculture dans lesvillages. Il n’est pas un agent de l’état assisdans son bureau. Il doit organiser,coordonner toutes les activités depromotion de l’agriculture et dudéveloppement rural.Le deuxième panel a porté sur les intrantsagricoles. Généralement dès qu’on ditintrants agricoles, on a les yeux tournésvers l’extérieur alors que dans le pays nousavons pas mal des ressources qui peuventnous permettre de produire les intrants surplace. Nous avons les centres commeINERA qui met en place plusieursméthodes de fertilisation, mais cesconnaissances généralement restent dansles tiroirs, elles ne sont pas vulgarisées.Actuellement, nous sommes en train desavoir qui fait quoi pour que l’informationagricole soit diffusée dans toute laprovince pour que les expériences soientpartagées par tout le monde.

rural. Après avoir dégagés des faiblesses,qui sont entre autres : Manqued’informations sur l’utilisation desengrains en province ; Achat des semencesnon améliorées ou dégénérées ; Nonfonctionnement de service national devulgarisation en province ; Manqued’information sur le perfectionnementdans le domaine d’arboriculture fruitière ;Manque d’équipement dans les écolesagricoles et institutions supérieures ;Insuffisance des techniciens qualifiés ;Manque des variétés améliorer enprovince ; ils ont fait desrecommandations suivantes concernant laproduction végétale : Développer etvulgariser la gestion de la fertilité du sol ;Renforcer la capacité des agrimultiplicateurs ; Développer lesmécanismes de communicationd’information et d’échange d’expériencesentre l’INERA, le SENASEM, les agrimultiplicateurs et les producteurs.Concernant les fertilisants locaux, ils ontrecommandé de créer de centre de

perfection dans le domaine d’arboriculturefruitière ; Réaliser les vergers pilote dansles villages ; Créer les centres horticolespour le maintien des espèces endisparition. (plantes à chenilles, bois d’œuvres d’art, plantes médicinales) ;Diffuser les semences de de caféier,cacaoyer, théier, cotonnier Renouveler lesystème de paysannat avec les culturesindustrielles : cas … ; Développer laculture de palmier à huile et autres… ;Concernant la mécanisation agricole, ilsont fait de recommandations suivantes :Approvisionner les centres existants ;Disponibiliser la traction animale à uncoût abordable ; Construire etdisponibiliser les infrastructuresd’irrigation ; Former la population surl’utilisation et l’entretien de lamotorisation legère ; Plaidoyer pour lerabattement des prix des tracteurs ;Plaidoyer pour l’obtention des terres ;Formation des utilisateurs ; Plaidoyerpour l’acquisition des engins adaptés (125CV) ; Plaidoyer pour la bonne application

des textes légaux ; Plaidoyer pour lerabattement des prix des matériels depêche….Pour rappel, cet atelier a été organisé par leministère provincial de l’agriculture et dudéveloppement rural de cette province encette période préparatoire de la saisonagricole A 2012-2013 avait pour objectifdoter la province d’un schéma directeurreprenant d’une part les différents modèlesagricoles à promouvoir en fonction de lagestion des terroirs et d’autre part desbesoins de la province et ces atouts. Ils’agissait de définir les orientations d’uneprogrammation échelonnée articulant lesdifférents programmes à mettre en œuvredans le temps et dans l’espace de manièrecohérente, réaliste et efficiente pour lestrois ans.Lee coup d’envoi des travaux ainsi que laclôture a été assuré par le vice gouverneurde la province du Bas Congo.

Un reportage deJBLUBAMBA

Conférence agricole du Bas- Congo :La province est dotée d’un document de référence

qui va compléter et orienter le secteur agricole

A l’issue des travaux de la conférence provinciale sur l’agriculture et de développementrural du Bas Congo, le Ministre provincial de l’agriculture et du développement ruralde la province du Bas Congo, Monsieur Raymond Nsumbu Badika s’est prêté auxquestions de La Voix du Paysan Congolais pour expliquer davantage les principauxacquis de cette conférence et surtout les perspectives.

« Nous ne pouvons pas accepter que dans ce pays nous puissions continuer à boire du jus enprovenance de l’extérieur, alors qu’ici des oranges, des ananas, des mangues pourrissent ! »

Raymond Nsumbu Badika, Ministre provincial de l’agriculture et de développement rural du Bas Congo :

Le troisième panel et le quatrième ontporté sur quoi ?Le troisième panel a porté sur les unitésagro alimentaires et la formation. Nous nepouvons pas accepter que dans ce paysnous puissions continuer à boire du jus enprovenance de l’extérieur, alors qu’on acôté des oranges, des ananas, des manguesqui pourrissent. Pour faire cettetransformation, il faut que les institutionsde formation, les universités, les ITApuissent former des cadres qui n’ont pasla vision du diplôme comme un cartonpour chercher de l’emploi. C’est pourquoiles universités ne doivent pas être desmachines à produire les chômeurs, maiselles doivent être des machines à créer desemplois, à transformer les milieux. Ellesdoivent être des machines à produire despersonnes opérationnelles sur le terrain.Le quatrième panel a porté sur lesinfrastructures rurales. Dans le passé, il ya eu la construction des entrepôts, desmarchés qui ne sont pas utilisés parcequ’ils sont à des places qu’il ne faut pas.Il y a des routes à réhabiliter, mais on nepeut pas continuer avec le clientélismecomme je suis Ministre, je tire tout verschez moi. Il faudrait une planificationrationnelle qui permet aux bassinsagricoles de faire en sorte que les produitssoient évacués. Les villages deviennent lemoteur de développement qui donne del’énergie à la dynamique de tous lesvillages environnants. On a parlé de

l’électrification rurale. J’ai du mal à voirdes petits éoliennes fabriquées en Europe.Or, ici au pays, il ya des personnes commeJames Luyindula qui produisent deséoliennes et de la biomasse. Ces élémentsdoivent être capitalisés. On ne s’est jamaissoucié de voir à l’ISTA s’il n’y a pas desgens qui peuvent produire ces genresd’outil. Il y a une dynamique et qui peutmettre en place des matériels qui répondentà des conditions écologiques, géologiqueset mentales.

Les résultats du dernier panel ?Le dernier panel a porté sur le mouvementpaysan. Il y a plusieurs organisationspaysannes, plusieurs syndicats etplusieurs coopératives communautaires.Il y a une dynamique et des changementsocial qui se manifeste dans la province.Comment utiliser ce capital humain pourplacer les projets. Ces dynamiquesdonnent des pistes de la création d’unfonds de crédit agricole. A la campagneagricole qui va être lancée, ça ne sera pasdes semences cadeaux. Il faut au moins que20 % de la valeur reviennent dans lescaisses de paysans à travers les banques deproximité pour que nous puissions avoirun fond de solidarité pour les crédits parcequ’il ne faut pas toujours tendre la mainvers l’extérieur. Car, on dit la main quidonne est toujours au dessus de celle quireçoit. Si nous avons par notre effortquelques fonds, nous pouvons aller loin.Voilà les acquis de cette conférenceprovinciale sur l’agriculture et ledéveloppement rural.

Il y a des recommandations sorties decette conférence, qu’est-ce qui va se passeraprès ?On a l’habitude de faire des bonnesrecommandations et puis on met dans letiroir. Dans une semaine tous lesinspecteurs vont se retrouver pour faire unplan opérationnel. C’est-à-dire rendreopérationnel toutes les décisions prisespar cette grandes assemblée. Dans le planopérationnel, il faut répondre auxquestions : qui fait quoi , quand, où. ? Quelest le rôle des universitaires face à laproblématique de fertilisation. Nousavons un cadre à Luka, demain on faitquoi ? Nous avons à Moanda un bateau depêche fabriqué par un couple francochinois. Ce bateau est fabriqué avec dubois du Mayombe. Comment collaboreravec eux pour que dans 6 mois, une annéedes congolais maitrisent cette technologie

pour arriver à fabriquer des bateaux quipeuvent affronter la haute mer. Ils ont unetechnologie avancée, nous devons voircomment embarquer dans ce bateau desjeunes congolais qu vont demain créer desemplois. C’est la synergie de différentsfacteurs.

Est-ce que vous êtes satisfait du travailabattu lors de cette conférenceprovinciale sur l’agriculture et ledéveloppement rural ?Oui, mais en bon scientifiques chaque foisqu’on atteint les résultats, les idées sontallées un plus loin. Je dirai pas satisfait,mais une première étape a été franchie,accomplie, maintenant nous attendons ladeuxième étape.

Propos recueillis par JB Lubamba

Ministre provincial de l’agriculture BADIKA NSUMBU

Page 17: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .17

ECHOS DES PROVINCESe journal La Voix Du PaysanCongolais a tendu le micro àMme Chantal KABANGUTSHIBOLA, Présidente de la

Fédération des organisationspaysannes du Kasaï-Oriental(FOPAKOR), venue à Kimpesé dans lecadre de l’atelier sur la structurationpaysanne. «Dans notre province nouscommençons à peine avec lastructuration du mouvement paysan.Cet atelier m’intéresse parce que je saisque je vais ajouter en sortant d’ici unplus sur ce que je suis entrain de fairedans ma province», a t-elle déclaréd’entrée de jeu .

Est-ce-que vous découvrez des nouvelleschoses au court des premiers jours de cestravaux ?Oui, j’ai découvert beaucoup des chosessurtout en carrefour. Le groupe avec lequelj’ai travaillé toute la journée, m’a donnébeaucoup plus d’expériences par rapport àleur façon de se structuré et même rapportà leur témoignages comme union.Expériences qui complètent ce que je suisentrain de faire.

Comment était organisée l’agricultureau Kasaï-Oriental avant votre arrivé etidée de structuration ?J’ai trouvé a mon arrivé au Kasaï-Orientalqu’il y avait plusieurs Organisations NonGouvernementales qui disaient « noussommes les portes paroles des

Chantal KABANGU : «le mouvement paysanau Kasaï-Oriental est en plein structuration»

jusqu’à voir le président des toutes lesEglises protestantes du Kasaï-Oriental etm’a mis en contacte avec tous les pasteursde la province et même du Katanga. Avecmon équipe et ces pasteurs, nous avonstravaillés pendant huit jours, nous avonsrenforcé le fonctionnement agricole etnettoyer les étangs abandonner par lesblancs et je peu vous rassurer que ca vamieux. Actuellement dans toutes lesEglises protestantes on a commencé unchamp.Le 31 juin nous avons organisé une journéepaysanne. Les paysans sont venus desquatre coins de la province, on en attendque 250 paysans mais ils sont venu aunombre de 1350, se sont pris en chargemais malheureusement pour eux et leurscadeaux, le ministre ne s’était pas présent.

Quels sont les perceptives par rapport àl’organisation que vous êtes entrain defaire au niveau du Kasaï-Occidental etqu’est ce que vous pouvez demander auxdécideurs?Ce que j’attends comme résultats c’estavoir un bon paysan bien organisé pourl’amélioration de nos produits et leurstransformation à l’exemple d’un blanc quiproduit les maïs et va jusqu’à en faire desbiscuits. Nous voulons aussi bien nousstructuré pour être un mouvement fort,dynamique et amélioré notre produit pourredevenir le Kasaï-Oriental qui était auparavent une de grandes provinces duCongo. Ce que nous demandons auxpoliticiens, aux encadreurs ou à ceux qui

agriculteurs ». A ma grande surprise, qanje suis descendu dans les villages, j’avaistrouvé les paysans ignorant tous sur ce quise passé dans la province a ce sujet dans lesens organisation, financement... qui

constitué l’argent de poche des ONG et lamajorité de ces paysans n’étaient membred’aucune ONG. Bien que pas accepter etprise pour une étrangère, a mon arrivé, jeme suis mise sur terrain dans des villages

peuvent nous venir en aide c’est derenforcer notre capacité, nous aider à biennous structuré, à améliorer nosproductions, à transformer et à biencommercialiser tous cela.

Propos recueillis par SHABANIOKELO Grâce

Présidente de la fédération des organisations paysannes du Kasaï-Oriental (FOPAKOR)

Mme Chantal KABANGU de la FOPAKOR

Nord-Kivu: Le Cacao source de la richesse à Mutwanga

n sa qualité de paysan producteur,Monsieur Kambale Kyota nousa rendu des témoignagesrévélateurs autour de la

plantation de cette culture dans son secteuroù maintenant des paysans producteursmembres des organisations paysannes dela FOPAC Nord-Kivu s’adonnentinlassablement à cette culture par rapportà l’intérêt général socio-économiquequ’ils en tirent pour la stabilité de leursménages.En effet, notre interlocuteur prénomménous a révélé qu’il dispose à lui seul decinq hectares de champs de cacao dont larécolte moyenne est de 100kg tous lesquinze jours en temps de petite saison etde 200kg en période de grande saison surtoute l’étendue de cinq hectares dont ildispose. L’intéressé est en même tempsmembre de l’OPA COOAERU et présidentde l’union des OPA de la FOPAC NKdans le secteur de Ruwenzori. Il est branchéau numéro 0970022407 pour ceux quisouhaitent échanger avec lui pour des plusamples détails.Cet interlocuteur témoin de l’histoireagricole du territoire de Beni dans le secteurde Ruwenzori à Mutwanga en particulieret de la province du Nord-Kivu en général

nous a décrit son activité agricole en quatreétapes.En fait, au dépôt central de la FOPAC NKsurplace dont il est responsable, il achètele cacao cerise au prix de 350 FC parkilogramme quand on connait que 3kg decacao cerise donnent nettement 1kg decacao sec. Et pendant la petite saison, ilrassemble plus ou moins 3tonnes decerise, soit environ une tonne de cacao secpar semaine, soit quatre tonnes le mois ou42 tonnes chaque année.

L’autre étape concerne la fermentation quise déroule dans une boîte fabriquée enplanches. Elle dure sept jours, soit unesemaine pleine. Vint alors le moment deséchage sous les rayons du soleil sur lesbâches plastiques. Enfin, la vente du cacaosec dont les principaux acheteurs sontESCO-Kivu et SCAK-Kivu au prixvariable de 1,3$US à 1,4$ US le Kg. Desdifficultés ne manquent pas cependant.Entre autres, il y a la faible capacité de lacollecte des fonds d’achat.Puis, les paysans planteurs et producteursde cacao sont dans le besoin permanentd’obtenir des crédits agricoles pour mieuxtourner ou mieux exercer leur métier depaysans producteurs ou agriculteurs afin

de mieux subvenir à leurs besoins socio-économiques de première nécessité.Citons entre autres la scolarisation desenfants et la couverture des soinsmédicaux. Faisons observer ici que si lespaysans producteurs du cacao à Mutwanga

Au cours de nos infatigables randonnées professionnelles, nous avons été sur terrain dans l’extrême Nord de la province du Nord-Kivu et plus précisément à Mutwanga en territoire de Beni frontalier à la Républiquede l’Ouganda où nous avons rencontré Monsieur Kambale Kyota Zachée qui est paysan producteur de cacao sur place.Le planteur Kambale Kyota nous en a rendu témoignage.

ont un financement solide, ils peuventfacilement produire 4 à 5 tonnes par semaineet en obtenir un bon marché. Il conviendraitdonc de mieux encadrer et mieux soutenirles paysans producteurs du cacao àMutwanga dans le territoire de Beni.

Jean Baptiste MUSABIMANABulletin inter-OP de la Région des

Grands-Lacs Le bimensuel d’inter OPde la RGL 61 ème parution,

du 15 juillet 2013

Kambale Kyota fait le séchage du cacao sous les rayons du soleil

E

L

Page 18: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .18

ECHOS

DES P

ROVIN

CES

Quelques leaders paysans de Mai-ndombe lors d’un atelier à bandunduville

lus de 300 ex-combattants dela province du Bandundu, ,s’impliquent dansl’agriculture et l’élevage pourassurer leur réinsertion socialeet contribuer à la

sécuritéalimentaire.«Grâce à une formation et auxéquipements reçus, j’ai produit 36 sacsde millet en 2012 dans un champ de deuxhectares», témoigne Claude Nkaka, 43ans, ancien militaire des Forces armées dela RDC (FARDC). Il a été démobilisé en2006 et s’est engagé dans l’agriculturedepuis 2009.Nkaka affirme que cesrécoltes lui ont permis de gagner, après lavente, 1,080 million de francs congolais(environ 1.173 dollars). «Je me suisfacilement adapté avec la vie civile et jecontribue, d’une façon ou d’une autre, àla sécurité alimentaire», ajoute-t-il à IPS.Il produit à Lubungu, à 10 kilomètres deKikwit, la principale ville de la province.Il déclare également être membre del’Association de Ndeke-Zulu (un quartierde Kikwit) pour le développementagricole, une organisation paysanne de 22

démobilisés et de trois membres de lacommunauté d’accueil composéed’ingénieurs agronomes et d’agents dedéveloppement. Un autre démobilisé,Paulin Malewa, 38 ans, avait produit, en2012, 78 tonnes de maniocs dans unchamp de deux hectares à Lukamba, à 60km de Kikwit. «Je suis fier de cette activitépar rapport aux armes de l’époque», dit-il à IPS. Malewa appartenait auMouvement de libération du Congo deJean-Pierre Bemba qui, à l’époque, étaitun groupe rebelle et sévissait dans laprovince de l’Equateur dans le nord-ouestde la RDC, avant de devenir un partipolitique. Démobilisé en 2008 àMbandaka, dans l’Equateur, Malewa estrevenu au Bandundu, sa provinced’origine, pour sa réinsertion sociale.De son côté, Donat Mubiala, 40 ans,démobilisé en 2006 des FARDC, pratiquel’élevage des porcs. «Le peu d’argent (300dollars) que le gouvernement m’avaitdonné grâce à la Banque mondiale et lesdeux porcs offerts par la FAO(Organisation des Nations Unies pourl’alimentation et l’agriculture) m’ont

permis d’avancer dans cette activité.Actuellement, j’ai 12 bêtes», déclare-t-ilà IPS.Nkaka, Malewa et Mubiala font partie desquelque 300 démobilisés réinsérés dansl’agriculture et l’élevage. Tous font doncpartie des 2.486 démobilisés dont 11femmes que compte toute la province. Lesvieux, les enfants de moins de 18 ans, lesmalades, les blessés de guerre et d’autresvolontaires, qui appartenaient auxgroupes rebelles et ceux de la FARDC,étaient concernés par la démobilisation,explique Charlotte Lila, une desresponsables de l’Unité d’exécution duprogramme national de Désarmement,démobilisation et réinsertion en RDC.Le pays a connu une guerre civile (1998-2002), après le renversement de l’ancienprésident Mobutu Sese Seko en 1997. Elleavait fait plus de trois millions de morts,selon plusieurs organisations de défensedes droits humains. Le document sur laStratégie nationale de la réinsertion notequ’il fallait «contribuer à lastandardisation des approches et pratiquesde réinsertion jugées pertinentes par

l’ensemble des partenaires clés...», selonLila.Lila confirme que chaque démobilisérecevait d’abord un pécule de 300 dollarsappelé ‘filet de sécurité’ pour se prendreen charge avant la formation et un kitcomposé de couvertures, sandales,pantalons, polos... «Tout cela était venudu gouvernement congolais grâce auprojet» PARSAC II – IDA (Programmed’appui à la réinsertionsocioéconomique dans le secteur agricoledes ex-combattants) «avec l’appuifinancier de la Banque mondiale», dit-elleà IPS.«La FAO avait facilité la formationde ceux qui avaient choisi l’agriculture,la pêche et l’élevage après avoir été auCentre d’orientation pendant troissemaines», déclare Jean-BaptisteMbwengele, président de la Coopérativede production, de vente...Cette ONG avaitsigné un contrat avec la FAO pour exécuterles activités de formation et dedistribution des intrants dans la provincedu Bandundu. Mbwengele ajoute que lesintrants offerts comprenaient 20kilogrammes de semences de maïs, 60 kg

de semences d’arachides, 60 kg de millet,huit houes, 40 sacs vides, des boutures demanioc, un vélo... pour l’agriculture. Etpour l’élevage, il y avait deux truies derace locale, 442 kg d’aliments pour lesporcs, quatre agneaux, un lot de produitsvétérinaires... Les démobilisés de la pêcheavaient aussi reçu un kit de réinsertion.«Devenus acteurs du développement, cesdémobilisés suivent la philosophie desgouvernements provincial et national quivalorisent l’agriculture déclarée prioritédes priorités», souligne Léonie Ndundu,la ministre provinciale de l’Agriculture.Toutefois, Emilienne Mudingi, unepaysanne de Kikwit, exprime une crainte:«Après tout, ce sont des militaires bienformés; tout peut arriver pendant qu’ilsvivent avec le reste de la population».«Ces démobilisés sont bien disciplinés.Ils ne doivent pas poser des actesignobles, sinon ils subiront la rigueur dela loi», ajoute le major BernardNgyombo, responsable de lacommunication à la première régionmilitaire basée à Kikwitn BADYLON KAWANDA

P

Bandundu: Des ex-combattants deviennent des producteurs agricoles

Bandundu: Émergence des coopérativesdans le Mai-ndombe 

Le ministre provincial en charge de l’Agriculture de la province duBandundu est décédé à la suite d’un accident de circulation survenusamedi 31 Aout 2013 sur la route du Bandundu. Ancienne activiste ausein du mouvement associatif congolais, feue Léonie NDUNDU a étédéputée provinciale du Bandundu avant d’être nommée dans l’actuelgouvernement provincial du Bandundu.Le journal La Voix Du Paysan Congolais se joint au x producteursagricoltes de la province du Bandundu pour présenter sescondoléances à la famille éplorée. Que son âme repose en paix !

Décès du Ministre provincial del’Agriculture de Bandundu

LEONIE NDUNDU

Avec ses potentialités telles quedes ressources halieutiques, desforêts et savanes à terresarables, des rivières navigables,sa population vigoureuse etactive qui exerce à 80%l’agriculture et la pêche etl’élevage à faible taux, leterritoire de Mai- ndombe estune puissance agricole qui aun mot à dire dans la relancede l’agriculture dans laprovince du Bandundu.

AUTRE FOIS, LACULTURE DE CAFÉ Jadis, des sociétés implantéesavec comme culture

principale le café avaient allégé lesconditions de vie des paysans. Après lachute du café, la vie est devenue difficiledans le milieu. Ainsi la population s’estadonnée aux cultures vivrières : manioc,maïs, arachides. Malheureusement, il estvite survenu les difficultés d’évacuationde la production, de la commercialisationet du financement agricole.Ainsi, face à ces difficultés sont nées, iciet là, des associations avec des objectifs

différents. Et de ces associations sont néesdes unions pour la défense des intérêts despaysans et aussi des coopératives pour lacommercialisation de la production. Cesunions et coopératives travaillent dans lacomplémentarité, avec bien sûr desobjectifs spécifiques, et visent toutes deuxl’amélioration des conditions de vie desmembres. Les textes de base de ces unionset coopératives ont été légalisés grâce àl’accompagnement de l’Ong TRIAS et desONG internationales à travers PREFEDet CADEM. Cela leur assure un bonfonctionnement de leurs structures. A cejour, dix coopératives émergent dans leMai-Ndombe à TOLO, KUTU, MBALI,SEMENDUA, SELENGE, INONGO,OSHWE, LOKOLAMA,TANDEMBELO, ISONGO ».Le Mai ndombe compte également desassociations de services financiers(ASF)

pour l’octroi des microcrédits agricolesaux membres afin d’augmenter laproduction avec des remise à faible taux.Il y a également des mutuelles desolidarité. Après leur participation auxateliers AgriCongo sur la structurationpaysanne, les paysans producteurs deMain-ndombe sont décidés à donner unevaleur ajoutée à leur production afin queles paysans producteurs de Mai-Ndombese retrouvent. Ainsi invitent –ils les ONGinternationales et le gouvernementprovincial à doter leur contrée desinfrastructures et équipements detransformation.

DE LA VULGARISA TION DELA LOI AGRICOLE

Au Mai-ndombe, la vulgarisation de cetteloi se fait progressivement grâce àl’engagement des leaders paysans qui se

retrouvent buttés à des résistances de lapart des autorités étatiques. A ce jour, lesleaders paysans du Mai-ndombeprojettent de mettre sur pied la Fédérationdes coopératives de Mai-ndombe pourconsolider leurs affaires. Les leadersinitiateurs de cette fédération sont JoséMPUTU, AVURI-NDJENDJE BOSCOde Kutu, BOLAMBULI-SISINSOKOLE José Derci de Tolo.Accompagnés de Juliette ALEKE,Emmanuel LOBOTA, Dédé KABASO(Territoire de kutu) Gratien MPETI,IYEMAVULA, Marie Claire MPENZA,Osiris BOSEMBIAKA (Territoired’inongo), BOLILANGA BONDOWE,MOSENGO IMPRESS (Territoire deMushie), Jimmy PANSA, ANTONIO(Territoire d’OSHWE)n

J

Page 19: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .19

ECHOS DES PROVINCES

a FOPAC Nord-Kivu essaied’organiser des rencontresentre les acteurs afin de sauverle maïs, jadis nutrimentimportant pour la population

de Goma et de Bukavu aussi que chez lespays voisin, l’Ouganda et le Rwanda.La Fédération des Organisations desProducteurs Agricoles du Congo au Nord-Kivu, FOPAC NK en sigle, a organisé du15 au 17 juin 2013, un atelier multi-acteurssur la restitution de l’analyse diagnosticde la filière maïs en territoire de Rutshuruau Nord-Kivu. Cette rencontretypiquement agricole a eu lieu à Goma,chef -lieu de la province du Nord- Kivu etplus précisément à l’hôtel Bravoure sousla participation des 32 paysansproducteurs de maïs en territoire deRutshuru plus les représentants deservices étatiques en charge del’agriculture et les commerçants issus del’Association des Dépôsiteurs etVendeurs des Vivres, ADVEVI en siglesueur. Il s’agit également de réfléchirensemble comment améliorer lesconditions socio-économiques despaysans producteurs impliqués. Cestravaux avaient comme objectif spécifiquede compléter et de valider les résultatspartiels de l’analyse par groupe d’acteurssur les principaux acquis, les contrainteset les rôles de différents acteurs de chaquemaillon dans la filière maïs en vue d’enélaborer un plan d’action d’amélioration.En prenant la parole à cette occasion, MrMbusa Lumalisa, Président du Conseild’Administration de la FOPAC Nord-Kivu a donné des plus amplesexplications sur son organisation. Il adécrit les axes d’intervention de la FOPACNord-Kivu tout en insistant surl’accompagnement des agriculteurs enmatière d’amélioration des conditions deproduction. L’intéressé a longuement parléde la FOPAC NK et surtout en ce quiconcerne les différents domaines et axesd’intervention avant d’en finir parl’accompagnement des paysansproducteurs et l’accès au marchérémunérateur. Monsieur Mbusa Lumalisan’a pas oublié de féliciter et remercier lesorganisations qui ont contribué à la miseen place d’une loi agricole en RDCongo.«La FOPAC NK est tout à fait active dansla mise en pratique de la loi agricole àtravers laquelle les désidératas desagriculteurs ont été pris en compte. Etactuellement, des mesures d’applicationsont en cours d’exécution» a-t-il confirmé.Cet atelier s’inscrivait en fait dans le cadreparticulier de la recherche des solutionsaux problèmes qui rendent souvent lespaysans producteurs pauvres pourtantactifs et compétents en la matière. Lespaysans devraient ainsi savoir commentréduire les dépenses pour accroître la

L’organisation de la filière maïspréoccupée par la FOPAC Nord-Kivu

L’atelier de Goma regroupant 32 paysans, commerçants et services étatiques l’a prouvé

Quelques leaders paysans

production et ensuite trouver un marchérémunérateur. A noter que 50% de paysansproducteurs de Rutshuru disposent de laterre arable ou des champs, alors que lesautres ont accès difficile à la terre.Ils en sont ainsi soumis à la location dansdes grandes plantations. Un champ de 50m sur 50 m est pris en location moyennantun sac de tribut à la récolte. Or, la récolten’est pas du tout satisfaisante car, sur cettevaste étendue les paysans peuvent récolter5 à 6 sacs.En dépit de ce que nous décrivons ci-dessus, vous comprendrez directementque l’accès à la terre est très difficile enterritoire de Rutshuru. Les champs sontcependant favorables à la culture du soja,maïs, sorgho, haricot, éleusine, manioc,patate douce, courges... Ce- pendant, lespaysans producteurs ne maîtrisent pasencore l’usage des engrais chimiques etorganiques et ils n’ont pas accès auxintrants indispensables. La culture dumaïs à Rutshuru est soumise auxconditions climatiques du milieu. C’estainsi que pendant la saison B qui s’étendde février à juin de chaque année, onobserve la sècheresse. L’agriculture n’étantpas prise en compte par l’Etat congolaisqui s’est solidement engagé dans le cadreprécis, les paysans producteurs et certainscadres pensent qu’il convient des’organiser en mutuelles de solidarités.MonsieurAdrien Malemo, paysan producteur dumaïs témoin du milieu en recommande àla FOPAC Nord-Kivu de multiplier lasensibilisation auprès des membres desorganisations paysannes en vue dedisponibiliser des produits agricoles pluscompétitifs. Il en est de même auxmultiplicateurs qu’aux transformateurs

autour de la formule pratique. «Morale,quantité, période, prix rémunérateur,durée». Enfin, selon l’Ir. Oscar Hangi deCEDERU Kibututu, le comité techniquemulti-acteur devra jouer un rôle importantdans la conciliation des acteurs de la filièrecar on n’est pas sans ignorer que laconcurrence entre les marchés frontalierscontinue à frapper les paysans congolais.

Nous citons ici à titre exemplatif le cas dela farine de maïs dit «Gasabo» en jargonlocal dont les 25kg coûtent 19$ US alorsque la même quantité chez Maïseking,uneagro-industrie locale de Goma, vautcarrément 20$ US. Il faut donc appliquerles stratégies de la formule pratique citéeci-haut pour mettre en place une

l s’est tenu à Sake, en territoirede Masisi, un atelier tripartiteOP, comités marchés etAdministrations locales de

Masisi, Walikale et Nyiragongo surl’évolution du système d’information surle marché des produits agricoles et lataxation sur ces mêmes produits. Cetatelier qui a été organisé par la Fédérationdes Organisations des ProducteursAgricoles au Nord-Kivu, FOPAC NK ensigle, a connu deux grands momentsnotamment la réflexion sur laredynamisation du système d’informationsur le marché en collaboration avec tousles acteurs et les échanges autour des taxeslégales et illégales. Après débats etéchanges, des résolutions etrecommandations suivantes ont étéadoptées :1. Les tableaux d’affichage de prix desproduits agricoles sont autorisés dans tousles marchés avec la franche collaborationdu service de l’économie, del’administration du marché et du relais decommunication de la FOPAC Nord-Kivu;

Nord-Kivu: Réglementation du système d’informationau marché et à la taxation des produits agricoles en

territoires de Masisi, Walikale et Nyiragongo2. Avant qu’il y ait révision de l’articlequi donne statut du vrai membre ducomité, il est adopté par consensus danscet atelier que les paysans doiventdésormais être représentés dans tous lescomités des marchés;3. La fixation du prix est de laresponsabilité de l’Etat. Néanmoins, lesrelais de communication sont autorisésd’afficher les prix en cours sur le marché ;4. Que les paysans s’organisent afind’avoir quelqu’un qui peut le représenterdans le comité marché lors des échéancesélectorales du comité;5. Que les mesures pour la suppression desprélèvements sur les produits agricoles enfaveur de la propreté du marché et dufonctionnement du comité fassent l’objetd’un débat lors de l’élaboration du budgetannuel de l’entité;6. Que la FOPAC Nord-Kivu organise desémissions au niveau des radios deproximité pour faciliter l’accès facile àl’information aux producteurs agricoles ;7. Que les nomenclatures soientvulgarisées par les entités administratives

à travers leurs services et par la FOPACNord-Kivu à travers ses relais et sesdifférents canaux de communicationdisponibles ;8. L’union territoire des OP ci-présenteset celles des chefferies s’engagent àrestituer les acquis de cet atelier et à fairele suivi de la mise en application desrecommandations ;9. Que les prochaines assises tiennentcompte des invitations des autresadministrations de territoires (Walikale etNyiragongo),10. Qu’il y ait un cadre de concertationtripartite dans les jours qui viennent etque la FOPAC Nord-Kivu étende cesystème sur tous les marchés de laprovince du Nord-Kivu;11. Que la FOPAC renforce lastructuration des producteurs agricolesau sein des coopératives;12. Instauration du système de vente à lapesé dans le marché public et suppressiondes marchés pirates.n

L

Le développement de la filière maïs est parmi les quatre qui ont été ciblées cette année 2013 par la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo. Il s’agitd’abord de celle de la pomme de terre, de l’huile de palme et enfin du riz. Pour le développement de ces quatre filières, la FOPAC Nord-Kivu vient d’organiser successivementdes ateliers tripartites, c’est -à-dire entre les OP, les services étatiques du secteur agricole et les commerçants avec le slogan :»Tous pour la promotion de la filière, chacun ence qui lui concerne». Pour le maïs, cette filière connait des problèmes depuis que les conflits se passent en territoire de Rutshuru.

production compétitive. Et finalement, lesséminaristes se sont regroupés en quatregroupes pour des travaux en carrefours enrelevant les contraintes et les pistes desolutions aux 13 maillons de la filièremaïs. Avant que ne se clôturent les travaux,l’assemblée s’est penchée sur les activitésprioritaires et le rôle à jouer par chaqueacteur, l’engagement des participants oudes OP par rapport aux rôles à jouer pourle développement de cette filière, le pland’action, les recommandations et le comitéde suivinJean Baptiste MUSABYMANA

I

Page 20: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .20

ECHOS

DES P

ROVIN

CES

U

Maniema: 5millions

USD pourrelancer

l’agriculturee Gouvernement congolais adébloqué cinq milliards deFranc congolais (soit plus decinq millions USD) pour

relancer l’agriculture au Maniema au coursde la campagne agricole 2013-2014. LeGouverneur du Maniema, Pascal TutuSalumu qui a procédé à la signature de cecontrat programme avec le gouvernementcentral a précisé que 1.500 000 000 FC (soit plus 1 600 000 USD) sont déjàdisponibles pour la réussite de la saisonculturale A au Maniema. Cela sera remisaux structures agricoles de la province quiseront sélectionnées pour la culture du riz,du mais et du manioc.

Cette somme sera également affectée àl’élevage, la pêche et la pisciculture. LeGouverneur a aussi évoqué l’implantationdes unités de production etl’aménagement des routes de desserteagricole grâce à ce financement de laBanque Mondiale.

De plus, le gouvernement provincial adécidé de récupérer tous les tracteursagricoles destinés à la relance del’agriculture au Maniema. Ces enginsavaient été remis aux particuliers qui, pourcertains cas, les ont garés dans des parcellesau lieu d’être utilisés pour l’agriculturen

(radiookapi.net)

eci ressort du bulletin publiépar le Bureau de coordinationdes affaires humanitaires (Ocha)en juillet 2013 à

Lubumbashi.. Cette agence du systèmedes Nations unies attribue cette situationnotamment à la résurgence de la violencearmée qui a perturbé les activités agricolesdans cette province. Il déplore égalementles mauvaises pratiques alimentaires, le

manque d’accès aux soins de santé dequalité, le manque d’hygiène et lemauvais assainissement des milieux auKatanga. «L’Ong Oxfam vient de lancerun projet d’eau, d’hygiène etd’assainissement dans le territoire dePweto pour une réponse rapide d’urgenceen faveur des personnes déplacéesinternes et des personnes vulnérables»,rapporte Ocha. Plusieurs autresinterventions humanitaires sont en cours

dans les territoires les plus touchésnotamment à Bukama, Kambove,Kasenga, Malemba Nkulu, Kabalo etKinda. Environ six millions d’enfantscongolais âgés de moins de cinq anssouffrent de la malnutrition aiguë. Le plannational d’investissement agricole l’arévélé dans son rapport publié en marsdernier à Kinshasan

(radiookapi.net)

L

C

Katanga: La malnutrition touche plus de 15 000enfants et plus de 7 500 adultes

.e pain, composé de 85% defarine de blé et 15 % de manioc,a été présenté par le père CharlesKusika qui dirige l’usine de

transformation du manioc, qui fabrique cepain.D’après ce «padre», ce projet vaminimiser le coût d’importation du blé et

permettra à l’économie congolaise degagner cinq cents millions de dollarsaméricains.« Les ventes actuelles de MinoCongo (la Minoterie du Congo qui vendla farine de blé) et de la Midema(Minoterie de Matadi) sont de 4 milliardsde dollars américains par année. Nous si

nous retirons 15%, nous récupérons déjà500 millions de dollars l’an », a-t-ilexpliqué. Le père Charles Kusika aindiqué que son objectif est d’arriver àfabriquer son pain avec 50% de manioc,voire 100% dans l’avenirn

(radiookapi.net)

C

Bas-Congo: Le père charles Kusika a incorporé de la farinede manioc dans la fabrication du pain à Kimpese

Sud Kivu: conflit entre éleveurs et cultivateurs,plus de 30 vaches tuées en un mois à Fizi

L e conflit entre les éleveurs et lesagriculteurs vivant dans lesvillages de Lukofu et Mushwadans le territoire de Masisi

(Nord-Kivu) a dégénéré avec des tirséchangés entre un groupe de combattantsqui protégent les agriculteurs et lesFARDC lesquels ont fait trois morts ettrois blessés à Mushwa.

Selon des responsables administratifs deMasisi, les agriculteurs de ce villageaccusent les éleveurs de laisser leursvaches dévaster les champs et exigentd’être indemnisés.A Lukofu, lesagriculteurs, veulent retourner dans desfermes qu’ils ont occupées illégalementdepuis le départ de leurs propriétaires, deséleveurs, partis se réfugier au Rwandaaprès les violences interethniques qui ontsecoué le Nord-Kivu en 1994.

Les éleveurs revenus dans leurs fermesdepuis trois ans environ ont chassé lesagriculteurs. Les responsablesadministratifs de Masisi indiquent queles agriculteurs armés soutenus pard’anciens miliciens du Pareco (Patriotesrésistants congolais) tentent de récupérerleurs anciennes terres attaquant les fermeset tuant des vaches.

Plus d’une vingtaine de vaches auraientété abattues depuis le début du conflit le21 décembre 2011. Les mêmes sourcesfont état de nombreux habitants deLukofu et Mushwa qui se sont déplacés àl’issue de ces affrontements vers d’autreslocalités dont Ngungu, Rubaya etKatoyin

(radiookapi.net)

Nord Kivu : leNord Kivu : leNord Kivu : leNord Kivu : leNord Kivu : leconflit entreconflit entreconflit entreconflit entreconflit entre

éleéleéleéleélevvvvveureureureureurs es es es es etttttagriculteursagriculteursagriculteursagriculteursagriculteurs

fait 3 morts àfait 3 morts àfait 3 morts àfait 3 morts àfait 3 morts àMushwa àMushwa àMushwa àMushwa àMushwa à

MasisiMasisiMasisiMasisiMasisi

ne trentaine de vaches sonttuées depuis le mois de juinsuite aux accrochages entreéleveurs et cultivateurs, à Fizi à

300 km de Bukavu (Sud-Kivu). PlusieursONG s’impliquent déjà dans la résolutionpacifique des conflits entre ces hommes.L’inspecteur de l’Agriculture, Pêche etElevage du territoire de Fizi, DaltonKasukulu, évoque plusieurs causes quisont à la base de ces conflits.«Le nonrespect des itinéraires de ces bêtes etl’emplacement des champs sont souventà la base des accrochages entre ceshommes. Le comportement de ceux quiconduisent ces troupes occasionne aussides conflits sur terrain. Surtout quand ilssont ivres», a indiqué Dalton Kasukulu.Ila également déploré le climat d’insécuritéqui empêche les éleveurs à accéder, avec

leurs bêtes, dans certains coins duterritoire.En janvier dernier, la populationde Baraka, dans le territoire de Fizi, avaientobservé une journée ville morte pourdénoncer la recrudescence des cas de volscommis par des bandits armés.

La population en colère avait ainsirépondu à l’appel de la société civile localequi, dans un rapport, avait fait état de plusde vingt cas de vols commis par leshommes armés dans différents quartiersde Baraka.

Projet TROCAIRE- UNAGRICO : pour résoudre desproblèmes fonciers des paysans de Kinshasa

Pour la défense, la protection des intérêtsde ses affiliés et développement durablede la RDC, l’Union des Agriculteurs,Pécheurs et Eleveurs du Congo(UNAGRICO), a lancé le recensement duprojet TROCAIRE-UNAGRICO aveccomme objectifs principaux de connaitreles superficies des sites sur lesquels nosagriculteurs travaillent, leurs ménages etla nature des documents qu’ils possèdentet qui les attestent comme propriétairesen identifier les problèmes dans le but demettre à la disposition de chaqueagriculteur un document officiel depropriétaire.Pour la ville province de Kinshasa, dixsites maraichers sont retenus parmi tantd’autres comme pilotes au projet sur lerecensement des agriculteurs, pécheurs et

éleveurs dont « Kimbanseke »,« Kisenso », « Mango », « N’Djiliquartier 8 ». « En impliquant desautorités, nous pensons que nous allonsaboutir à un résultat satisfaisant » car« Qu’on le veuille ou non, cela constitueun problème crucial. Partout à travers lemonde, si on envisage un développementdurable, il faut à tout prix commencer parorganiser d’abord le secteur agricole.Nous ne pouvons pas ne pas connaitre quiest agriculteur et qui ne l’est pas étantdonné que beaucoup se font passer pourdes agriculteurs alors qu’ils ne les sontpas. Nous avons commencé cette luttedepuis 2001. Ce n’est que maintenant queles gens commencent à comprendre notretravail», déclare le président del’UNAGRICO, Pierre Bukasa. Pour sa

part, le président provincial del’UNAGRICO/Kinshasa, F. Yengo,présente les objectifs de son Asbl qui sont« La défense des intérêts des agriculteurs,pécheurs et éleveurs ainsi que la luttecontre les problèmes fonciers et lanormalisation de différents taxes à leurscharges » . F.Yengo affirme que le bienfondé de ce projet est de favoriser l’atteintede ses objectifs. Et pour clore, lereprésentant du ministre de l’agriculturea rassuré sur l’implication de sonministère dans la résolution desproblèmes qui ravagent les agriculteurs,pécheurs et éleveurs réunis dansl’UNAGRICO. Après identification desproblèmes, l’envoyé spécial du ministreJean-Chrysostome Vahamwiti a prodiguéquelques conseils : « Ce que je vous

demande de faire, c’est de prêter mainforte aux autorités en assurant unesurveillance tous azmuts pour dénoncertoute tentative d’expropriation de la partde qui que ce soit ». Le représentant duministre a prié l’AssociationTROCAIRE/RDC de poursuivre enfaveur de l’UNAGRICO l’appui financieret matériel pour lutter contre l’insécuritéalimentaire en RDC.A son tour, le représentant deTROCAIRE/RDC, Nyambe LobretonSach, a consenti à la recommandation endonnant quelques conditions entre autresprocéder par dresser un inventaired’agriculteurs, pécheurs et éleveurscongolais ; identifier tous les problèmesde terrain, etc.n

SHABANI OKELO Grâce

Page 21: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .21

BONA SAVOIRPatate «LANGA» sous forme des

chips, Comment faire?

ous aurons besoin d’uncouteau, d’un plateau, d’unbassin, d’une friteuse, d’unerâpeuse, d’une louche comme

matériels et des patates de langa, d’huile,d’oignon, des céleris, du sel et despoireaux. Quelques épices en poussièrepeuvent être ajouté » . Ce sont desingrédients qu’ énumère Mama DeniseMulenga pour faire ses chips.Epluchez la patate et nettoyez la à l’eausoigneusement. Concassez vos épices etfaites en un mélange avec d’autres enpoussière. Dans votre friteuse, chauffezvotre huile pour ensuite y déposer au fondtous vos épices. « Ces épices au fond devotre friteuse donneront à vos chips unbon parfum et une bonne saveur »,explique t-elle.Découpez en rondelle la patate à l’aided’une râpeuse et déposez les tranches un àun dans la friteuse pour les empêcher de secoller les uns aux autres. Ne découpez pasles tranches sur un plateau non plus salé lapatate avant le découpage. Ainsi, après lacuisson, elles seront présentables (un à unbien separé) et croustillantes.Pour éviter une température élevéed’huile, réglez la friteuse à une températuremoyenne soit utilisez un feu de charbondoux. Ne pas trop chauffer l’huile pouréviter qu’elle se détériore vite.

Tout ceci se fait dans peu de temps, dixminutes maximum de frisson. Enlevez voschips dans la friteuse et secouez les dansl’huile. Laissez les chips se refroidirpendant quelques minutes sur un plateau

Mme Denise MULENGA, préparatrice et vendeuse des chips de patates appelées « LANGA » a accepté de partageravec nous sa recette. Elle nous explique la procédure à suivre pour faire des chips croustillantes et savoureuses .

N

la Foire internnationale deKinshasa (Fikin) , au villageBandundu, étaient exposésdivers aliments fraichement

venus de la province de Bandundu en ventedont quelques traitants comme leBANKULU aux multiples vertus et quirégulant la tension et le taux de sucre.

Mlle Burga MUKOBO, originaire duBandundu et vendeuse nous a faitprésenté une des merveilles de sa province,

le BANKULU . De couleur orange, ce sontdes écorces d’un arbre qu’on trouve auBandundu. Elles sont coupées en petitsmorceaux, séchées au soleil et ensuitevendues en différentes quantités.« Le Bankulu se consomme cru ou dans lerepas il peut être utilisé comme épice. Ildonne un bon goût un peu amer à lanourriture. Il régule le taux de sucre et latension », nous a enseigne Mlle Burgan

SHABANI OKELO Grâce

Réguler le taux du sucre et la tension untraitement naturel par le BANKULU

A

Se traiter par lesjus naturels, C’est

possible!

Le Centre de transformation des produits agro-alimentaires locaux propose toutesorte de jus naturels: Le jus Moringa, Kumbusha, Mbamfu, Levain des masses etGingegrat sucré ...Le jus de MORINGA est 100% naturel. C'est un produit artisanal du terri-toire de Kinsantu. Il stabilise le taux de sucre dans le cas du diabète et stabilise latension artérielle, traite la diarrhée, la dysenterie, la colite, les maux de tête etc.Le jus de KUMBUSHa est fait par contre à base des champignons thérapeu-tique. Il contient les champignons, le miel, un peu de moringa et de l'eau.Tandisque, le jus de gingembre est aussi à 100% naturel et il est fait pour luttercontre l'inappétence, l'indigestion, la toux, l'angine, l'hémorroïde, les douleurs dedos, les gaz intestinaux et le rhume.Mais le MBAFU est une boisson alcoolisée à base de maïs très énergétique,appétitive, nutritive et riche en vitamine B1, B2, B3, B5 et B9. Le miel naturel "LEVAIN DES MASSES " est un produit biologique multi florale produitdans la zone savane naturelle de KISANTU et ses périphéries. Des forêts restauréesgrâce à l'appui et domestique des arbres (ICRAF). Le miel naturel est composé enmajeur partie (80%) des sucres simples facilement assimilables par l'organismehumain. C'est un aliment conseillé surtout pour les enfants et les personnes effec-tuant des travaux physiques laborieux. Il facilite la digestion et son goût est agréa-ble. Utiliser au déjeuner ? il peut être mélangé aux céréales dans des préparationsdiverses ou pour sucrer des boissons. Il remplace avantageusement le sucre encristal. " Exigez cette qualité, ayez une vie pleine de vitalité ".

SHABANI OKELO Grâce

et salez les pour finir votre recette.VoilàC’est prêt pour la consommation. Bonnedégustation.!Emballez-les dans un sachethermétiquement fermés si ils sont faitspour la vente ou si vous allez en conserver

une parti à manger après parce quel’oxygène peut influencer négativement legout. Après friture, laissez refroidir l’huileet enlever les déchets des épices au fond dela friteuse.

N’utilisez pas l’huile du fond de la friteusepour une autre cuisson. Après quelquesminutes de repos d’huile, récupérez celledu dessus et jetez celle du fond. « Vouspouvez utiliser l’huile récupérer jusqu’àremarquer une vapeur bleu pendant quevous friez encore » a-t- elle conseillé parexpérience.

SHABANI OKELO Grâce

Des chips à base de langa

Mme Denise MULENGA

Découvrirc’est bienS’abonner

c’est mieux!

Page 22: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .22

FICHE

TECH

NIQUE

MÉTHODE D’EXTRACTIONARTISANALE

Récupérer les amandes et les presser àchaud est la méthode la plus courante.- Sécher les noix de palmiste au soleil;- Les concasser manuellement une sur lapierre, pour extraire les amandes;- Griller les amandes dans une marmitesur feu vif;- Remuer les amandes à l’aide d’unespatule (de préférence en bois).

L’opération de grillage peut durer uneheure. On remue les amandes jusqu’à ceque les cellules éclatent, dégagent unefumée noire et se couvrent d’une huilebrun foncée.- Verser les amandes dans le pressoirréquisitionné à cet effet et actionner lapresse.L’huile de couleur noire s’écoule enabondance. Il ne restera dans la pressequ’un mince tourteau qui peut êtrerécupéré à part pour un autre usage, enl’occurrence celui de l’élevage. Puisque

La transformation de l’Huilepalmiste

l’huile est sale et foncée, il faut l’épurer.Par exemple en la laissant reposer (de

préférence au soleil) pendant 3 à 4 jours.Les saletés se déposent au fond du

récipient. Récupérer la bonne huile entransvasant délicatement le contenu dansun autre récipient et en laissant la pâtevisqueuse et sale qui se trouve fond.L’huile obtenue après épuration estbrunâtre, transparente et très propre. C’estun excellent produit pour fabriquer unsavon de qualité.

Source : Utilisation des sous-produitsagricoles tropicaux dans l’artisanat etcomme source d’énergie, Agridoc

MÉTHODE D’EXTRACTIONMODERNE

Cette méthode respecte les étapesd’extraction améliorée.Celle-ci comprend4 étapes:

1- Séparation de la fibre de la noix 2- Concassage de la noix3- Séparation de la noix de la coque4- Extraction de l’huile.

La séparation de la fibre des noix se fait àl’aide d’un défibreur. C’est le défibrage.Les défibreurs les plus communémentutilisés comportent un cylindre danslequel sont chargées les noix encoreencombrées de fibres.

Ce cylindre est équipé de déflecteurs quisoulèvent les fruits et les font retomber.Les fibres partiellement séchées sont alorssoufflées sous l’impulsion de l’air. Ledéfibreur mécanique est équipé d’uncylindre perforé rotatif qui laisse passerles noix défibrées.

Les concasseurs à cylindres ou centrifugessont utilisés dans les huileries modernes.Les noix sont introduites dans leconcasseur par des trous aménagés à ceteffet. Elles sont projetées à grande vitessecontre une bague de concassage. Lesconcasseurs à arbres horizontaux sontconseillés pour les noix des variétés depalmier «Dura» ou «Deli», tandis que lesconcasseurs à arbres verticauxconviennent parfaitement aux variétés«Tenera».

Les amandes peuvent être séparées deleurs coques au sortir du concasseur parvoie sèche. Ici, les coques sont souffléespar un courant d’air. Les séparateursordinaires ont des capacités variant de 2 à4 tonnes de noix par heure.

Les amandes sont ensuite séchées àenviron 5 à 7 % de teneur en humidité surdès claies placées au-dessus d’un courantd’air chaud. Dans un premier temps, ellessont passées dans un broyeur à cylindresavant d’être transférées dans des presseshydrauliques où l’huile est extraite.

Source : La transformation des produitsagricoles en zone tropicale, Approchetechnologique, JJ. Assiedu, CTA-Karthala

Le palmier à huile est une plante à multiples usages.Rien, ou presque, ne se perd sur cet arbre. En dehors de l’huilede palme couramment consommée dans les ménages, des produits tout aussi utiles sortent des restes quand on aextrait l’huile de la pulpe.Nous avons fait le tour de ces autres produits du palmier à huile. Ce dossier aborde leproduit connu sous l’appellation huile de palmiste. Il existe plusieurs variétés sur le marché pour plusieursusages.

Griller les amandes extraites des noix séchées et concassées est la méthodecourante utilisée dans les villages pour obtenir l’huile de palmiste.

l’approche des arbresimmenses de la rive gauche dela rivière Wamba aux eauxlumineuses en amont de

Fatundu chef lieu de secteur de laWamba, un petit lieu d’accostage sedessine. C’est le port de la missionprotestante Kikongo. Tout voyageur quiy débarque est accueilli par un énormeenseigne placé sur le rivage sur lequelon peut lire «Tobokolaka Bibaku,koboma yango té». «Nous élevons lesloutres ne les tuer pas». Ce messageécrit en lingala et en kikongo, languesparlées dans le milieu est répercutépartout dans la mission et villagesenvironnants pour une largeappropriation. « Les chasseurs saventque la loutre est protégée chez nous. Ilsne peuvent pas l’abattre», explique ungroupe des chasseurs arpentant le sentierqui mène à la mission. Appel adoptéeRamenée en janvier 2013 de la provincedu Bas-Congo à l’âge de deux semaines,la jeune loutre a survécu grâce àl’allaitement au biberon, dans unecouveuse montée à cette fin. Raconte leMissionnaire Tata Glain Chairman sonéleveur. « Ici nous avons une race rarequi n’existe qu’en RépubliqueDémocratique du Congo.Malheureusement elle est en voie dedisparition. Nous avons convaincusans trop de peine la population à leprotéger puisque c’est le patrimoine duCongo », renseigne-t-il aux visiteurs.« Le mythe selon lequel la loutre mange

Elevage de loutre, c’est possible

les poissons a disparu de la pensée desgens», confirme un étudiant pasteur quin’a que la pisciculture pour la survie de safamille. Bien que Kikongo fondée en1920 soit toujours enclavée, sans bonneroute ni téléphone et la rivière pasentièrement navigable, elle est devenuerenommée grâce à l’implantation de sonInstitut Pastoral en 1949. Tata Glain reçoitcinq à dix visites gratuites par semaine.«Beaucoup de personnes, originaires oude passage, avouent n’avoir jamais vu cetanimal auparavant », révèle-t-il. Surwww.snapfish.com, il fait appel auxpersonnes voulant la promotion de cetélevage à le contacter pour échange etsurtout d’orienter un donateur de loutremâle chez lui afin de garantir sareproduction. Voir la loutre et mourirLors de leur bref séjour dans cette mission,Liliane Mupanza et Mbo Kitiri se sontsenties soulagées d’avoir vu cemammifère à longues moustaches, pelagecourt, patte sans griffe ni ongle, au dos noirluisant et ventre blanchâtre étincelant,appelé en langue local Kibaku, vivre à cotédes hommes et aussi côtoyer les antilopesnaines et oiseaux dans le même enclos. «A50 ans d’âge, nous avons eu l’occasionde découvrir cet être aquatique devenuami de l’homme. Ca n’arrive pas tous lesjours dans la vie des hommes », seréjouissent ces dames. Chaque après midi,Kibaku descend à la rivière seule ou suivide son maître pour nager. Aux étangs songardien l’accompagne. Les pisciculteursl’ont apprivoisée. Elle n’est pas un danger

pour la pisciculture. Elle ne mange queles insectes, mollusques et vers de terre.« Elle n’a pas de griffes pour attraper lespoisons», dit son accompagnateur, l’und’eux, l’accompagnant, bêche en main, aucrépuscule, au parc du missionnaireprotestante visible même à vol d’oiseaugrâce à la mention blanche KIKONGOlibellée sur sa toiture verte. Madame Glain, au Congo depuis 20 ans,qui parfois conduit les visiteurs pour desexplications, rejette comme son maritoute idée de vendre l’animal au zoo ou auparc national. «Nous ne sommes nilibanais ni chinois. Le commerce n’estpas notre lot. L’important pour nousc’est que ce patrimoine soit sauvegardépour la postérité», explique-t-elle à seshôtes, tournant les pages de l’album faisantscruter les photos de l’animal, déjà postéessur le net.

Pas de partenaire, retour à lavie sauvageEn 2012, élevée de la même manière, uneloutre était relâchée dans la nature aprèsavoir atteint l’âge de reproduction. « A8 mois, l’animal accusait des signes dechaleur. Je lui ai donné la chanced’aller chercher son partenairesauvage éventuel et se reproduire, fautede mâle disponible dans mon parc», sefélicite Tata Glain le Missionnaire pouravoir accompli sa tâche. Les gensrapportent qu’on la voit de temps entemps errer dans la forêt. Une chansonpopulaire dit, «Nous nous interdisonsde faire du mal à Kibaku, ca serait uneperte énorme pour la contrée. Elle n’estpas un gibier. Plutôt une amie. Nous laprotégerons toujours», entonne ungroupe d’enfants du camp des futurspasteursn

DÉSIRÉ TANKUY(Syfia Grands Lacs /RDC) Bandundu

A

Mammifère en voie d’extinction dans la contrée, la loutre est élevée à la missionprotestante Kikongo, 500km à l’est de Kinshasa dans la province du Bandundu.Grâce à une sensibilisation massive, les populations la visitent et la protègent.Mais, sans partenaire, sa reproduction pose problème.

Page 23: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°24.P .23

Prix moyens des produits agricoles au détail (FC/Kg) et gros(FC/unité de vente) - Période du 01 au 15 juillet 2013

Page 24: LA VOIX DU PAYSAN n°24 FINAL · mort.. Car , la terre, c’est leur élément. Chaque jour , ils sont en contact intime avec cette denrée nourricière. C’est ainsi qu’ils demandent

La La La La La VVVVVoix duoix duoix duoix duoix duPaysanPaysanPaysanPaysanPaysan

CongolaisCongolaisCongolaisCongolaisCongolaisMENSUEL D’INFORMATIONS

DU MONDE RURAL ETDE L’ENVIRONNEMENT

EditeurBaudouin Hamuli

Directeur de PublicationJean Baptiste Lubamba

Rédacteur en ChefEmmanuel Kokolo

Comité EditorialBaudouin Hamuli, Jean-BaptisteLubamba, François Cajot, Jeanine

Mukanyirwa, Albert Kabuya, FreddyMumba, Emmanuel Kokolo, Danny

Singoma

Collaboration

Thomas Mukoko, Petra Iyeli, AlainHuart, Hygin Mandiangu, Dina Buhake,Jean Baptiste Musabyimana, Baende

Lepetit, Raymonde Senga, GrâceShabani Okelo,

Administration et FinancesJustin Kangwenyenye

DistributionThomas Mukoko

ImpressionIPC Services

Kinshasa/Kalamu

CINQUIEME ANNEE-N°24 AOUT 2013 EDITEUR : BAUDOUIN HAMULI - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : JEAN-BAPTISTE LUBAMBA

Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél 0999982097- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.cenadep.net

TRIMESTRIEL D’INFORMA TIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - Prix: 1000 FC KIN- 1500 FC Provinces

Au sortir d’un atelier deconcertation sur la réformefoncière tenu du 4 au juillet 2013au centre Caritas, les délégués desorganisations paysannes,

faîtières nationales de la RDC, ont misproduit une déclaration par rapport audécret portant création, organisation etfonctionnement de la Commissionnationale de la réforme foncière(CONAREF) signé conjointement le 31mai 2013 par le Premier ministre AugustinMatata Ponyo et par le Ministre RobertMbuinga Bila des Affaires foncières. Ilsont rendu public leur déclaration mercredi17 juillet 2013 et a été lue devant la pressepar Mme Rosalie Biuma, vice-présidentede la Confédération nationales despaysans producteurs du Congo(CONAPAC), plateforme qui a initié lecommuniqué de presse, de concert, avec laConfédération paysanne du Congo(COPACO) avec l’aide des partenaires audéveloppement de l’Alliance AgriCongo

Dans leur communiqué de presse, lesdélégués des organisations paysannesattestent qu’ils n’avaient pas été consultés

CONAREF : Les paysans oubliés !Les délégués des organisations paysannes nationales ont réagi hier par rapport audécret portant création, organisation et fonctionnement de la Commission nationalede la réforme foncière, CONAREF en sigle. Ainsi, réclament-ils une représentationforte et effective des organisations paysannes au sein de cet organe technique chargéde la gestion du processus de la réforme foncière en Rd Congo afin de favoriser lasécurité et la paix sociale dans le milieu rural déjà affecté par de nombreux conflitsfonciers.

Une banqueagricolepour despaysans !

cette structure nationale.La CONAREF estcomposée de trois structures : le comitéde pilotage, le secrétariat technique et lescoordinations provinciales et le comité depilotage qui est l’organe d’administration,de conception, d’orientation et de suivi duprocessus de la réforme foncière, estcomposé des délégués notamment duCabinet du Président de la République etdu Premier ministre et des Ministères del’Intérieur, de la Justice, de

agricoles émanant de l’organisation desfemmes paysannes. L’organe se composeaussi d’un chercheur, professeurd’Université.Par conséquent, les leaderspaysans réclament la considération despaysans et la représentation effective desorganisations paysannes, des femmes etdes jeunes paysans ainsi que celle de lapopulation autochtone dans les différentsorganes de la CONAREF et à tous lesniveaux. Ce qui va favoriser, de leur point

pour le développement, à savoir, réduirel’extrême pauvreté et la faim. Dans l’espritdu décret, cette commission nationale apour but de coordonner, d’orienter et desuivre le processus de la réforme foncièreen RDC.

A cet effet, elle a pour missions spécifiquesde mettre en œuvre et assurer le suivi de lafeuille de route pour la réforme du secteurfoncier de la République ; de proposer ladéfinition et la formulation des grandesorientations du processus de la réformefoncière ; d’initier et faire réaliser desétudes ou travaux dans le cadre de l’analyseet de l’évaluation du cadre juridique etinstitutionnel du secteur foncier envigueur ; de promouvoir lacommunication, par la diffusion et lavulgarisation des mesures, accords ainsique des programmes économiques etfinanciers, liés au processus de la réformefoncière ....n LEPETIT BAENDE

préalablement sur les modalités decréation, d’organisation ni defonctionnement de la CONAREF,l’organe technique chargé de la gestion duprocessus de la réforme foncière en RdCongo. Ils disent constater, « avec regret »,non seulement la faible représentativitédes Organisations paysannes, ainsi quedes femmes et jeunes paysans, maiségalement l’absence de la populationautochtone dans le comité de pilotage de

l’Aménagement du Territoire, del’Environnement, des Mines, desHydrocarbures, de l’Agriculture, desAffaires foncières (2 personnes). Lesautorités traditionnelles ont également undélégué dans le comité de pilotage de laCONAREF, d’autres délégués y sont de laCommission permanente de réforme dudroit congolais, du patronat, despartenaires au développement soutenantla réforme ainsi que des coopératives

de vue, la participation effective de lapopulation congolaise dans la réformefoncière et son appropriation par plus de70 % de cette population qui vit en milieurural.Les délégués paysans croient tout demême que la prise en compte de leurrevendication va également favoriserl’accroissement de la sécurité et de la paixsociale dans le milieu rural (déjà affectépar de nombreux conflits fonciers) ainsique l’atteinte de l’Objectif 1 du millénaire

e Gouvernement congolais adécidé de mener une étude sur lacréation d’une banque agricole. Ila confié cette mission à la

Rabobank, des Pays-Bas. Cetteinstitution bancaire a dépêché des expertspour contacter les acteurs du secteurconcerné. Parmi lequel, le Ministère del’Agriculture et du Développementruralqui a reçu dernièrement unedélégation de la Rabobank, conduite parGerard Van Kempel. La RDC a besoind’une banque réellement rurale, mais pascelle pour la ville. Elle n’a pas besoin d’unebanque des politiciens et que le secteurprivé soit impliqué. Que cette banqueimplique également les organisationspaysannes. Qu’elle tienne compte desréseaux existants, de micro-finances et decoopératives d’épargnes et de crédits.Deleur côté les experts de la Rabobank ontinsisté pour que le Gouvernement de laRDC ne conçoive pas une banqueuniquement pour la production agricole.A ce titre, le ministre Jean-Chrysostome a informé ses hôtes sur la loi del’organisation du fonds national dedéveloppement agricole. FORUM DES AS

Les mamans paysannes de la FOPAKO

Vers la création d’un répertoire des OP deKinshasa, Bas Congo, Bandundu et du

Kasaï-Occidentalans le cadre du projet intitulé« Projet d’appui auxorganisations paysannes pour undéveloppement durable de

l’agriculture », financé par l’Unioneuropéenne, RCN Justice & Démocratievise le renforcement du rôle des OP dansla formulation, la mise en œuvre et le suivides stratégies de développement agricoleet de sécurisation foncière des paysans surleurs terres.C’est ainsi qu’il organise ce 3 Octobre2013 aux Bureaux de la ConfédérationPaysanne du Congo (COPACO), unejournée de concertation sur la création d’unregistre des organisations paysannes. Prèsde 16 participants venus de grandesorganisations paysannes comme laCONAPAC, la COPACO et d’autres

organisations d’appui aux OP :CENADEP, INADES formation et lesmédias vont prendre part à cette réflexion.

Les objectifs visés par cette journée sont àsavoir : analyser et valider la fiched’indentification et le questionnaired’enquête ; définir le profil de l’expert enbase de données et présenter le projet.

A cet effet, RCN entend procéder avec leconcours des acteurs œuvrant dans ledomaine agricole et foncier, à la créationd’un répertoire des OP dans les zonesd’intervention du projet qui sont Bas-Congo, Bandundu, Kasaï Occidental etKinshasa.Pour la mise en œuvre de cette activité, quidu reste constitue le prolongement du

projet d’appui aux Acteurs Non Etatiquesen RDC, un certain nombre d’outils ontété utilisés parmi lesquels la fiched’identification des OP et le questionnaired’enquête.Ces outils de travail serviront à recueillirun maximum d’informations quipermettront de détecter les forces et lesfaiblesses des organisations paysannes, envue d’une amélioration future, et à collecterles données qui seront traitées par un expert.

La pertinence de leur utilisation seradiscutée par les participants, en vuenotamment d’améliorer la qualité dutravail sur terrain et fournir des indicateursqualitatifs pour la création d’un répertoiredes OPn

L

SHABANI OKELO Grâce

D