La vie selon Viviane

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Viviane Brunet est soignée par le D r Bernard Lemieux et l’équipe d’hémato-oncologie. Photo Stéphane Gosselin Volume 1 numéro 3, juin 2010 « C’est grâce au CHUM si je suis en vie », tels ont été les premiers mots de Viviane Brunet lorsque chumagazine a communiqué avec elle. Atteinte de leucémie lymphoïde chronique, Viviane est bien connue du Service d’hémato-oncologie du pavillon Deschamps de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM où sa présence joviale ne laisse rien deviner de son état. Miraculée, au dire de son médecin, le D r Bernard Lemieux, Viviane vit grâce aux transfusions sanguines qu’elle reçoit. La vie selon Viviane Dossier sécurité transfusionnelle 18 vox pop Le transport actif, ça vous tente? 10 Colloque collaboration interprofessionnelle 4 Agrément 7 Allégo 8 Dossier numérisé du patient 12 Trois employés hors norme 15 Le CHUM vert 16 Encore les cellules souches 30 Avec Lance Armstrong 32 r sécurité t sécurité t éc

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Viviane Brunet est soignée par le Dr Bernard Lemieux et l’équipe d’hémato-oncologie. Photo Stéphane Gosselin

Volume 1 numéro 3, juin 2010

« C’est grâce au CHUM si je suis en vie », tels ont été les premiers mots de Viviane Brunet lorsque chumagazine a communiqué avec elle. Atteinte de leucémie lymphoïde chronique, Viviane est bien connue du Service d’hémato-oncologie du pavillon Deschamps de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM où sa présence joviale ne laisse rien deviner de son état. Miraculée, au dire de son médecin, le Dr Bernard Lemieux, Viviane vit grâce aux transfusions sanguines qu’elle reçoit.

La vie selon Viviane Dossier sécurité transfusionnelle 18

vox popLe transport actif, ça vous tente? 10

Colloque collaboration interprofessionnelle 4 Agrément 7 Allégo 8

Dossier numérisé du patient 12 Trois employés hors norme 15

Le CHUM vert 16 Encore les cellules souches 30 Avec Lance Armstrong 32

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Formé de l’Hôtel-Dieu, de l’Hôpital Notre-Dame et de l’HôpitalSaint-Luc, au cœur de Montréal, le CHUM est le plus grandcentre hospitalier universitaire francophone en Amériquedu Nord. À ce titre, il occupe une place prépondérante dansl’application d’approches de soins novatrices, dans la recherchede nouvelles connaissances, de même que dans la transmis-sion du savoir auprès des professionnels et futurs professionnels de la santé.

En plus d’accueillir la clientèle adulte des secteurs géogra-phiques de son territoire désigné, le CHUM reçoit des patientsde partout au Québec dans les spécialités où il possède uneexpertise reconnue, notamment en oncologie, maladies cardiovasculaires et métaboliques, neurosciences, médecinedes toxicomanies, hépatologie (spécialité des maladies dufoie), transplantation d’organes, plastie de reconstructiony compris les soins aux grands brûlés et, plus récemment, gestion de la douleur chronique.

Structuré en grandes unités cliniques regroupant plusieursspécialités, le CHUM place le patient au cœur de toutes ses actions, de sorte que ce sont les spécialistes qui se relaient auprès du patient et non l’inverse. Une réalité qui sera de plus en plus tangible grâce à la construction du futurCHUM, au 1000 rue Saint-Denis, et de son centre de rechercheavoisinant, où médecins, chercheurs et autres professionnelsde la santé travailleront coude à coude sous un même toit.

Le patient est au cœur de toutes nos actions(et en page couverture de chumagazine).

Hôtel-Dieu du CHUM3840, rue Saint-UrbainMontréal (Québec) H2W 1T8

Hôpital Notre-Dame du CHUM1560, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) H2L 4M1

Hôpital Saint-Luc du CHUM1058, rue Saint-DenisMontréal (Québec) H2X 3J4

Un seul numéro de téléphone514 890-8000

chumagazine est publié par la Direction des communications du CHUM3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8

ÉditriceÈve Blais

Rédactrice en chefCamille Larose

Journalistes-reporters Sandra Aubé, Lucie Poirier, Anne Whiteside

CollaborationPatrick Bertrand, Lise Boisvert, Mariane Bouvette, Lucie Brodeur, Dicki Chhoyang, Richard Côté, Éloi Courchesne, Julie Desbiens, Nathalie Forgue, Olivier Gagnon, Fabienne Landry, Jozée Lapierre, Pascal Le Hir, André Lemieux, Anne Reboux

Conception graphiqueChantal Claude

PhotographesStéphane Gosselin (photo de page couverture et de l’article correspondant),Dominique Lalonde. Luc Lauzière, Stéphane Lord, Mikaël Ohana, Martin Viau

Comité de lectureChristian Beaulieu, Sophie Cadorette, Pierre Duchesneau, Nathalie Forgue, Annie Kobril,Annick Madiot, Pascale le Hir, Soeur Jeanne-Éva Trottier, Anne Whiteside

Conseiller publicitaireXuân-Huy Nguyen, [email protected], 450 882-3702

Conseiller graphique à la publicitéAndré Dubois

ImpressionImprimerie R.M. Hébert

chumagazine est publié dix fois l’an, tous les mois sauf juillet et août.

Les textes et photos doivent parvenir à la rédaction six semaines avant la parutiondu numéro mensuel.

Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter la lecture et désigne aussi bien les hommes que les femmes.

Les articles de chumagazine peuvent être reproduits sans autorisation, avec mentionde la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées sans autorisation.

Disponible sur l’intranetaccueil/dc/publications/chumagazine/volume1numero3

Disponible sur le webchumagazine.qc.ca

ISSN 1923-1822 chumagazine (imprimé)ISSN 1923-1830 chumagazine (en ligne)

Pour joindre la rédaction, commentaires, [email protected]@ssss.gouv.qc.ca, 514 890-8000, poste 35868

Prochain numéro : septembre 2010

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Renaud Vigneault, directeur des ressources humaines Photo Luc Lauzière

Matière à réflexion

Puis-je vous faire une confidence, qui n’est pas dans l’air du temps? Je suis fier et honoréde travailler au CHUM. Fier parce que nos gestes et nos efforts cherchent d’abord à assurerun service de qualité, parce que nous soignons avec empathie et considération plusieurscentaines de milliers de malades par année et parce que nous formons des médecins, desinfirmières, des préposés, des professionnels de qualité pour l’ensemble du réseau de lasanté. Honoré parce que je partage mon quotidien avec vous, des gens passionnés et engagés qui font tout en leur pouvoir pour transformer la maladie et la souffrance denos patients en guérison et en espoir.

Je suis bien conscient que notre milieu est loin d’être parfait. Nous n’avons pas toujoursles ressources souhaitées. Il y a souvent des contraintes qui complexifient notre volonté de

soigner avec compassion les malades qui se pré-sentent dans notre milieu. Toutefois, le cynisme n’ajamais mené à de grandes choses. Nous sommesaujourd’hui les artisans d’un renouveau important.Notre futur hôpital nous donnera les moyens denos ambitions et nous permettra d’améliorer la recherche, les soins, l’enseignement, la promotionde la santé et l’évaluation des technologies etdes modes d’intervention en santé. Il ne tient qu’à nous de capitaliser sur cette perspective.

J’ai le sentiment que la volonté de travaillerà construire le futur est très présente dans noséquipes. Comme directeur des ressources humaines, je sens d’ailleurs que notre milieu a

maintenant la conviction que la clé pour offrir un service de qualité est de créer un milieude travail propice pour vous tous. Cette conviction, je l’ai vue se concrétiser dans la récenteplanification stratégique des ressources humaines, dans la création du programme de reconnaissance, dans la mise sur pied du Fonds de qualité de vie des employés, dansle déploiement de l’aménagement des horaires de travail (saviez-vous que plus de120 personnes travaillent sur des horaires de 12 heures au CHUM?), dans la réflexionsur l’organisation du travail, dans la création du programme corporatif de formation, dansla mise sur pied de programmes d’études adaptés permettant aux infirmières auxiliairesde devenir infirmières, etc. Je sens que notre milieu est en action, je suis en action et j’aila conviction que vous l’êtes également.

Le CHUM, comme tout milieu, est le produit des gens qui y travaillent. Le dynamismeretrouvé est le résultat de vos attitudes et de vos comportements. J’ai la conviction que ce que vous êtes contribue à ce que nous sommes.

Édito

J’ai le sentiment que la volonté de travailler à construire le futur est très présente dans nos équipes. (…) Je sens que notre milieu amaintenant la conviction que la clé pour offrirun service de qualité est de créer un milieu detravail propice pour vous tous. Je sens que notremilieu est en action, je suis en action et j’aila conviction que vous l’êtes également.

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Colloque

Comment intégrer la collaborationinterprofessionnelle au quotidien

L es organisateurs de la 2e éditionde ce colloque sur la collabora-tion interprofessionnelle ont

choisi d’y consacrer une journée entière,le 15 avril dernier. Une journée dense oùune quinzaine de présentations étaientprévues, dont deux par des patients, unediscussion en table ronde et des ateliersoù les participants étaient invités à dis-cuter en petits groupes de la participa-tion du patient à ses soins. Le tout s’estterminé sur un bilan du Comité partena-riat interdirections – dossier CIP CHUMet par quelques mots de M. ChristianPaire, directeur général.

C’est à la Dre Marie-Josée Dupuis,directrice de l’enseignement et pré -sidente du comité scientifique du colloque, que revenait l’honneur de démarrer la journée. Elle en a rappeléles objectifs, notamment faire connaîtrequelques concepts-clés à la base du tra-vail d’équipe et apprendre à considérerle patient et ses proches comme des

partenaires actifs. Mme Louisa Defoy,présidente du Comité des usagers, invi-tée à témoigner, a dit tout le bien qu’ellepensait du colloque et de ces objectifs.Elle en a parlé comme d’un vent dechangement qui ne pouvait qu’être bénéfique aux patients.

La position du Collègedes médecinsLe Dr Claude Ménard a fait part de laposition du Collège des médecins surl’interdisciplinarité, un concept qu’il adistingué de la multidisciplinarité, de lapluridisciplinarité et de la transdiscipli-narité, et qui désigne fondamentale-ment selon lui la collaboration entredivers professionnels, quels qu’ils soient.Il a rappelé que le Collège a statuésur les activités qu’il autorise à divers intervenants autres que les médecins (infirmières praticiennes spécialisées,physiothérapeutes, ergothérapeutes,

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technologistes médicaux, inhalothéra-peutes notamment). Le Collège favorisela communication horizontale, basée surle respect mutuel, et croit au principepremier que la personne qui consultesoit au centre de cette cogestion.

L’université,déjà engagéedans le processusLongue présentation de la vice-doyenneà la Faculté de médecine, Mme ChristineColin, accompagnée de Mme Élaine Garand, chargée du projet interdiscipli-naire pour le compte du RUIS de l’UdeM.Mme Colin a fait un premier bilan du Comité sur les pratiques collaborativeset la formation interprofessionnelle, crééil y a un an, et notamment sur trois pro-jets-pilotes de pratiques collaboratives,au CHUM, au CSSS Lanaudière et à l’Hô-pital du Sacré-Cœur de Montréal. Endépit de leurs difficultés et limites liéesau temps d’adaptation et d’investisse-

ment nécessaires à leur implantation,ces projets ont permis de développerdes outils, des indicateurs et des pra-tiques professionnelles uniformisées,tout en favorisant des apprentissages,en améliorant la connaissance des rôlesprofessionnels et la satisfaction au tra-vail de chacun. Les besoins en formationsont nombreux, tant du côté des pa-tients que des professionnels. Considé-rée comme une priorité du RUIS,l’interdisciplinarité fait déjà l’objet de réflexion interfacultaire pour favoriserles apprentissages interprofessionnelsdès le début des études, notamment en médecine, sciences infirmières, ergothérapie et nutrition auxquelss’ajouteront bientôt des étudiants enphysiothérapie, audiologie, orthopho-nie, psychologie et service social.

La Dre Andrée Boucher, vice-doyenne et directrice du Centre de pédagogie appliquée aux sciencesde la santé de la Faculté de médecine

de l’UdeM, a précisé ce qui a été accompli concrètement auprès de cesétudiants. Huit cents étudiants ont ainsiplanifié des soins en équipe, en situation simulée et en ligne, d’autresont pu s’informer sur dix programmesinterprofessionnels sous forme de rallye,formule qui sera reprise et qui rejoindraquelque 1500 étudiants. Les deux pro-jets ont connu un grand succès et ontpermis notamment de réfléchir aux défislogistiques (nombre d’étudiants, salles, tuteurs, etc.) et administratifs néces-saires, et au moment le plus propicedans le cursus pour de telles formations.

La Direction del’enseignement y croitLe Dr Raymond Lalande, conseiller àla Direction de l’enseignement (DE) du CHUM et vice-recteur adjoint auxétudes, à l’UdeM, ainsi que Mme ChristineRoberge, audiologiste et adjointe interdisciplinaire à la DE, présidente

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du comité organisateur, ont ensuite expli-qué les raisons qui motivent l’adoption del’approche collaborative et pourquoi elledoit être centrée sur le patient et sesproches. La pratique collaborative centréesur le patient peut probablement seloneux pallier, par ses effets synergiques, leseffets combinés de l’augmentation de laclientèle due au vieillissement de la po-pulation, la pénurie des ressources et lacapacité de formation des universités. Ilsont aussi observé cinq équipes du CHUMlors de leurs réunions interprofession-nelles, dégagé les points forts et les niveaux d’amélioration à atteindre.

Les expériences CIPau CHUMNous n’élaborerons pas sur les présenta-tions des projets modèles du genreau CHUM, qui ont déjà fait ou ferontl’objet d’articles spécifiques, sinon pourles nommer: le projet SAGe, sur l’amélio-ration des soins aux personnes âgées, présenté par la Dre Lucie Boucher et laconseillère en soins infirmiers ManonLussier, le projet Main dans la main duCentre des naissances, présenté par latravailleuse sociale Marielle Venne et sonéquipe, l’approche au Centre d’évaluationRenata-Hornstein pour les patients avecParkinson et autres troubles du mouve-ment, expliquée par la Dre Christiane Lepage, le projet OPTIMAH pour lesaînés, présenté par l’infirmière Sylvie Lafrenière et la gériatre Annick Dupras,ainsi que le partage réussi des compé-tences et connaissances du groupe clinique Défi Santé, formé de nu tr i tion -nistes, de kinésiologues et d’ergo -thérapeutes, au bénéfice des patientsambulatoires en santé mentale.

Moment d’émotion :deux patientstémoignentDeux patients étaient invités à témoi-gner : Mme Marie-Josée Fournier, mèrede quatre enfants de 7 à 19 ans, auxhabitudes de vie saine, soignée auCHUM depuis quatre ans avec un défi-brillateur pour des problèmes gravesd’arythmie cardiaque. Elle a raconté leshauts et les bas de sa vie de maladecardiaque et expliqué ses réations, parfois positives, parfois négatives, aux paroles et aux comportements desprofessionnels comme des aidants.

M. Vincent Dumez, 39 ans, consul-tant en management, est soigné pourhémophilie depuis sa tendre enfance eta contracté le VIH et l’hépatite dans lesannées 1980 par du sang contaminé. Ilse définit comme un patient-expert, àdistinguer du patient qui connaît tem-porairement une phase aiguë de mala-die. Il croit qu’un patient chronique esttout à fait apte à prendre des décisionssur sa santé s’il est bien informé, ce quin’est pas toujours le cas, et que l’inter-disciplinarité n’existera vraiment qu’àpartir du moment où l’on discutera dumalade, et non de la maladie.

Le Comité partenariatinterdirections – dossierCIP CHUM : un bilanEn conclusion, Mme Christine Roberge,adjointe interdisciplinaire à la DE et prési-dente du comité, assistée de M. SylvioRioux, coordonnateur aux services inter-disciplinaires à la Direction des regroupe-ments clientèles, ont fait un bilan del’avancement des travaux de ce comitéqui se définit comme un comité consulta-tif multipartite et de réflexion sur la colla-boration interprofessionnelle. Ce comité,piloté par la Direction de l’enseignementà qui le mandat a été confié, s’est rencon-tré huit fois depuis juin 2009, a recenséles équipes interdisciplinaires existantes,établi un glossaire, mis en œuvre un pland’action afin de structurer, organiser etdévelopper au CHUM le déploiementstratégique de l’approche collaborativecentrée sur le patient et ses proches.

M. Paire a conclu la journée en assu-rant tout son soutien au dialogue inter-professionnel où le patient a de plus enplus sa place, une approche à laquelleil est profondément attaché.

Les présentations des conférencierssont disponibles dans l’intranet duCHUM. CL Photos Luc Lauzière

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Visite d’Agrément Canada : mission accomplie !

Agrément

D epuis plus d’un an que vous en entendez parler et qu’on vous sollicite pour lapréparer, la visite d’Agrément Canada au CHUM est maintenant derrière nous !Du 25 au 30 avril dernier, les visiteurs de l’Agrément se sont promenés dans

les trois hôpitaux du CHUM, scrutant, questionnant et observant afin d’évaluer la qualitédes services offerts aux patients. Après avoir reçu les premières impressions des visiteursde l’Agrément, nous pouvons maintenant dire : mission accomplie !

Dans la synthèse de leurs observations, présentées devant un auditoire des plus atten-tifs, les visiteurs ont d’abord tenu à souligner l’accueil chaleureux que les inter venants du

CHUM leur ont réservé, fournissant toute l’informationnécessaire et même plus. Évidemment, ont-ils ajouté, ilétait impossible en cinq jours de cerner avec précisionchaque processus, mais leur visite a permis de prendrele pouls du CHUM.

Ce qui ressort de l’exercice? De nombreux points posi-tifs. Les visiteurs ont notamment souligné l’importanceaccordée à la promotion de la santé, qui a sa propre direction. La place de l’éthique en milieu hospitalier, l’intégration de la recherche aux soins et la cogestion

médicale ont également retenu leur attention. Les visiteurs ont aussi remarqué qu’un énormetravail a été accompli par les ressources humaines en ce qui a trait à la reconnaissance.

En ce qui concerne les défis, les visiteurs ont évidemment repéré la pénurie de main-d’œuvre touchant la santé, pénurie qui affecte nécessairement l’accès aux services des patients. Si un travail important a déjà été fait côté recrutement, il importe plus quejamais de le poursuivre.

Un autre défi sera la réalisation de tout le processus de planification stratégique. Voilàun aspect soulevé par les visiteurs de l’agrément, qui ont insisté sur l’importance, pour uneinstitution comme le CHUM, de se doter d’une véritable vision pour les années à venir.

Les visiteurs croient également qu’une attention particulière devrait être portée à l’intégration des processus de gestion, notamment la reddition de compte auprès de la Direction générale du centre hospitalier et de son conseil d’administration.

Un travail colossal a été accompli en peu de temps dans tout le CHUM: le comité de pilotage, les gestionnaires, les employés, les équipes, tous ont contribué à faire de l’agré-ment un projet mobilisateur. Cet engagement de plusieurs mois mérite d’être largementsouligné. Le CHUM s’attaquera bientôt au travail nécessaire issu des recommandationsde l’agrément, actualisant la démarche continue d’amélioration. SA

Les visiteurs croient qu’une attentionparticulière devrait être portée à l’intégrationdes processus de gestion, notamment lareddition de compte auprès de la Directiongénérale et de son conseil d’administration.

Le prof Qmentum en compagnie des visiteurs de l’Agrément (de gauche à droite) : Dr Édouard Hendriks, Mmes Anne Jutras, Monique Nadeau, Dolorès Lepage-Savary, Mélanie Drouin et M. Raymond April. Photo Dominique Lalonde

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Ç a y est, le CHUM fait désormaispartie des 75 entreprises et institutions de la région de

Montréal qui ont adhéré au programmeallégo ! En effet, la Direction généraleannonçait récemment le lancementde ce programme au CHUM, créé parl’Agence métropolitaine de transport(AMT). L’initiative vise à promouvoir dessolutions de remplacement à l’automo-bile en solo vers les lieux de travailet d’études.

Pourquoi encourager l’utilisation dutransport en commun, du covoiturage,de la marche et du vélo? Parce queces modes de déplacement limitentles émissions de gaz à effet de serreet que le transport actif facilite le main-tien d’une meilleure santé mentaleet physique.

Fait intéressant : plus de 72% des employés sont déjà utilisateurs de modes detransport autres que l’auto-solo pour se rendre au travail. Le programme allégo vise,d’une part, à reconnaître ces bonnes habitudes de déplacement et, d’autre part, à encourager les auto-solistes à opter pour de nouveaux modes de transport. Voici unaperçu des mesures incitatives qui seront mises en place au cours des prochains mois.

Rabais sur la CAM et autres cartes régionalesDès septembre 2010, tout employé, médecin, chercheur ou bénévole bénéficierad’une réduction équivalente à un titre mensuel gratuit sur douze lors d’un abonne-ment annuel au transport collectif de l’AMT. Ce rabais a pour but de fidéliser les nombreux utilisateurs du transport en commun, qui représentent près de la moitiéde la communauté du CHUM. Facile et pratique, l’abonnement annuel se fera par prélèvement automatique. L’utilisateur n’aura donc pas à se déplacer pour rechargerla carte tous les mois. Quoi de mieux?

Programme allégo au CHUM

Encourager à se déplacerautrement qu’en voiture

Silvano Petraccone, technicien en informatique au CHUM, fait le trajet Rive-Sud/Montréal à vélo tous les jours pour venir au CHUM et en revenir. Beau temps,mauvais temps, du printemps à l’automne, il fait cet exercice quotidien. Il prévoitimperméable, vêtements chauds et de rechange ainsi qu’une heure et demiepour ses déplacements. On admire. Photo Luc Lauzière

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Détenteurs de permis destationnement : essayezle métro ou l’autobus !Une campagne destinée aux automobi-listes détenteurs de permis sera lancéeen octobre 2010: «Le transport collectif,JE L’ESSAIE». Pendant trois mois, ils pourront faire l’essai du transport encommun. Trois titres mensuels de trans-port leur seront offerts gratuitementcontre une remise temporaire de leurpermis de stationnement.

Le covoiturage en ligneAu printemps 2011, un autre mode detransport sera à l’honneur : le covoitu-rage. Un service appelé Covoiturage allégo sera mis en ligne sur le site del’AMT accessible aux employés. Unefois inscrits, ils pourront rechercherun covoitureur potentiel par région et communiquer avec lui par courriel.Il est à noter que pour stationner sur lesterrains du CHUM, un des covoitureursdoit être détenteur d’un permis. Voilàune solution de remplacement qui limitela pollution atmosphérique et les coûtsde transport !

Marche et véloFidèle à sa mission de promotion de lasanté, le CHUM préconisera, de manièreimportante, tout au long du programme,la marche et le vélo pour se rendre autravail. Des enclos sécurisés pour vélos(avec caméra et cadenas) seront, par ailleurs, installés sur le terrain des troishôpitaux au courant de l’été. Le sondageeffectué auprès des employés a démon-tré clairement que les cyclistes et lesmarcheurs sont les plus satisfaits de leurmode de déplacement. Il faut dire que levélo et la marche ont de nombreuxatouts de séduction: verts et peu coû-teux, ils permettent également de prati-quer une activité physique quotidienne.

Voilà, en somme, un beau programmequi sera accessible aux employés. Quitroquera sa voiture pour une boufféed’air frais, le bienfait de l’exercice, un partenaire de route ou la quiétude dansla circulation dense? D’autres détails surle programme allégo du CHUM serontcommuniqués sous peu. AR

Le conseil d’administration a nomméà titre d’officiers du C. A., pour la période allant jusqu’au 31 mars 2011,les personnes suivantes:– Me Patrick A. Molinari, président;– Mme Francine Girard,

vice-présidente;– M. Christian Paire, secrétaire.Le conseil d’administration a entérinéles nominations suivantes:M. Pierre Bohémier, à titre de com-missaire local adjoint aux plainteset à la qualité, assigné principalementà l’Hôpital Notre-Dame du CHUM;M. Martin Demers, à titre de direc-teur adjoint des services hospitaliers ;Mme Irène Marcheterre, au postede directrice des communications; La Dre Marie-France Raynaultcomme chef du Département de médecine préventive et de santé publique, pour un premier mandatde quatre ans.Sur recommandation du CECMDP, leconseil a procédé à la nomination desmédecins et pharmacien suivants : Dre Élisabeth Boileau, membre actif,Département de médecine d’urgence;Dr Jean Bourgouin, membre actif,Département de médecine générale(omnipratique) ;Dr David-Olivier Chagnon, membreactif, Département de radiologie;Dre Sarah-Émilie Giraldeau- Bélanger, membre actif, Départe-ment de médecine d’urgence;Dre Marie-Claude Goulet, membreactif, Département de médecine d’urgence;Dre Michelle Houde, membre actif,Département d’anatomo-pathologie;Dre Martine Labelle, membre actif,Département de médecine d’urgence;Dre Sandrine Larue, membre associé, Département de médecine(neurologie) ;

Dr Fadi Mansour, membre actif, Département de médecine (cardiologie) ;Dr Luc Laurier Oligny, membre associé, Département d’anatomo- pathologie;Dr Marc-André Rhéaume, membreactif, Département d’ophtalmologie;Dre Faisca Richer, membre actif, Département de médecine préventiveet de santé publique;Dr Philippe Romeo, membre associé,Département d’anatomo-pathologie;Dr Denis A. Roy, membre actif, Département de médecine préventiveet de santé publique;Dr Georges Shenouda, membre associé, Département de radio- oncologie;Dre Nathalie Skinner, membre actif,Département de médecine d’urgence;Dre Yu Ju Yao, membre associé, Département de médecine générale(médecine familiale) ;M. Mathieu Laroche, membre actif,Département de pharmacie.

Le C. A. a confirmé l’engagement du CHUM envers le Centre d’exper-tise pour personnes victimes de brûlures graves de l’Ouest du Québec auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux: le CHUM s’engage ainsi à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour poursuivre la priseen charge de ce type de clientèle et l’excellence de ses activités cliniques,d’enseignement et de recherche au sein du réseau québécois.Sauf avis contraire, la prochaine assemblée publique du conseil d’administration se tiendra le mardi 8 juin prochain, à 17h30, dans la salle Marie-Morin de l’Hôtel-Dieu. LB

C. A.Voici les faits saillants des assembléesrégulières du conseil d’administrationdu 23 mars et du 27 avril, ainsi quedes réunions du comité exécutif du13 avril et du 11 mai 2010.

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Le transport actif,

Michel Nadeau, infirmier à l’urgencede l’Hôpital Saint-Luc. Par souci écologique,je me rends au travail en métro jusqu’à lastation Berri-UQAM. Bien que je n’aie pasune longue distance à faire, je suis contentde marcher le reste du trajet. Ça me faitfaire un peu d’exercice, matin et soir, hivercomme été. À l’occasion, je rencontre despersonnes avec qui j’aime faire un boutde chemin. J’apprécie ces moments grâceauxquels on crée des liens. C’est bon pourle coeur dans tous les sens du terme.

Denis Chrétien, infirmier, 6e

de Bullion, Hôtel-Dieu. Quatre choixde trajets d’autobus me mènent tousà la station de métro Sherbrooke où, durant la saison estivale, je poursuis àpied jusqu’à l’Hôtel-Dieu en traversantlentement le parc du Carré Saint-Louispour emmagasiner toute cette belleénergie. Passionné de mon travail, jem’offre ce beau moment de relaxationavant de commencer ma journée !Les effets bénéfiques sont immédiats.J’ai même réussi à convaincre une collègue de marcher avec moi !

Pierre Gagnon, technicien en informatique, Hôpital Notre-Dame.Habitant Montréal, j’utilise le transport en commun en hiver, un trajetde 40 minutes. Dès l’arrivée du printemps, depuis les trois ans queje travaille au CHUM, je prends mon vélo et me rends au travail en25 minutes. Avec deux choix de pistes cyclables, le trajet est trèsagréable et sécuritaire et je profite au maximum de l’été pour me mettre en forme, matin et soir. Sauf sous la grosse pluie battante, je suis toujours au rendez-vous !

VOX POP

Reporter : Anne Whiteside Photographe : Mikaël Ohana

Marc Audet, cuisinier, Hôpital Saint-Luc. Pour accéder à la propriété, j’aidû déménager à Vaudreuil- Dorion: 45 minutes en voi-ture. Je commence à travaillerà 6h et le premier départde train, à cinq minutes demarche de chez moi, est à6h30. Si l’horaire était élargi,je le prendrais, plus de passa-gers l’utiliseraient et il y aurait moins d’autos surles routes. Un gros avantagedu point de vue écologique!

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ça vous tente ?

Tania Senécal, technicienne adminis-trative, Hôtel-Dieu. J’habite à Saint-Basileet le trajet en voiture est d’environ uneheure, car je dois en plus déposer mesjeunes enfants à l’école. La voiture medonne plus d’autonomie, plus de contrôlesur mon horaire et le niveau de stress pourarriver à l’heure au travail est de beaucoupdiminué. Avec des enfants en bas âge et unhoraire chargé, c’est la meilleure optionpour le moment !

Sylvie Vallée, adjointe à la Directionde la gestion de l’infor-mation et de la qualité-performance. En hiver,je prends la voiture, maisj’ai toujours très hâte àl’été pour voyager, le plussouvent, à vélo, petit tra-jet de 25 minutes. Depuisl’arrivée des Bixi, c’est deloin le mode de transportque je préfère, car il y ades stations Bixi à proxi-mité des trois hôpitauxet je peux les laisser sansme préoccuper du sta-tionnement. Je ressensun grand bien-être enconciliant exercice phy-sique et temps de dépla-cement agréable. En plus,j’y prends plaisir !

Yvan Plamondon, journalier,Hôpital Saint-Luc. Je fais du covoitu-rage depuis 10 ans pour me rendreau travail afin de réduire les dépensesde transport, car j’habite Saint-Linà une heure et demie de Montréal.Nous alternons de voiture chaque semaine. C’est aussi une excellentefaçon de contribuer à diminuer la pollution!

Benoît Proulx, technicien eninformatique, Hôpital Notre-Dame.J’ai déjà pris le transport en commun pour venir travailler,mais depuis que j’habite près deRepentigny, je trouve que ce modede transport n’est pas assez fiable,surtout en hiver. Par contre, j’envi-sage de prendre mon vélo cet été,car ce serait une belle occasiond’être physiquement actif quoti-diennement. Et qui sait ? C’estpeut-être moins long que je crois !

Pour en connaître plus sur le transport alternatif ou actif,consultez le site internet de

www.voyagezfute.ca

Cet été, plusieurs troqueront voiture ou métro pour marche ouvélo. chumagazine a rencontré au hasard quelques employés afinde connaître leur mode de transport pour se rendre au travail.

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E n janvier dernier, le CHUM a offi-ciellement commencé à numéri-ser des notes cliniques dans le

secteur ambulatoire de l’Hôpital Saint-Luc… discrètement, tranquillement, letemps de roder la machine et les proces-sus. Le 1er juin, le projet était fin prêt àfranchir une étape décisive. Depuis cettedate, tous les documents du dossier médical qui sont numérisés au CHUM nesont plus classés dans les dossiers papieret sont disponibles uniquement dans lesystème d’information clinique Oacis.

Autre changement majeur en vigueurà compter du 1er juin à l’Hôpital Saint-Luc,du 7 juin à l’Hôtel-Dieu et du 9 août àl’Hôpital Notre-Dame: le Service des archives n’ouvrira plus de nouvelles chemises pour les nouveaux patients.Grâce aux nombreux cliniciens, gestion-naires et employés qui ont travaillé d’arrache-pied pour résoudre les diffi -cultés d’accès aux dossiers médicaux

inhérentes à la réalité complexe duCHUM, les nouveaux patients du CHUMauront bientôt un dossier médical entiè-rement électronique… un dossier unique!

Vers un dossiermédical unique…Le CHUM étant composé de trois hôpi-taux, 40% des patients y ont plus d’undossier médical. À chaque visite d’un patient, le médecin doit faire venir du Service des archives le ou les dossiers existants au nom du patient. Puis, lesnotes cliniques qu’il produit à la suite dela visite doivent à leur tour être classéesdans le dossier. Cela prend un certaintemps, durant lequel le dossier (toujoursincomplet) peut devoir être consulté parun autre professionnel de la santé. Avec lenombre grandissant de patients suivis pardifférents cliniciens dans plus d’un hôpitaldu CHUM, c’est en fait la nature même dudossier médical papier, qui ne peut être

consulté que par un seul clinicien à la fois,qui était devenue inadéquate.

Bref, les cliniciens rêvaient depuis long-temps d’un dossier médical unique com-mun aux trois hôpitaux. Ils souhaitaientavoir rapidement accès aux principauxdocuments cliniques produits lors de lavisite d’un patient au CHUM. Eh bien, ça yest! Avec le déploiement progressif de lanumérisation, leur vœu est en voie d’êtreexaucé. En effet, dès qu’ils sont numéri-sés, les documents produits par les clini-ciens deviennent immédiatementaccessibles en version électronique, departout et en tout temps, par plusieurspersonnes à la fois. Déjà, tous les docu-ments produits lors d’une visite d’un patient dans une clinique externe de l’Hôpital Saint-Luc sont numérisés et disponibles dans Oacis, en seulementquelques clics. Et d’ici la fin de 2010, lestrois hôpitaux et leurs secteurs cliniquesfonctionneront en mode numérisation!

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Le papier demeure encirculation jusqu’à la finde la visite ou de lapériode de traitement.Aucun changementpour les cliniciens !Les documents sontnumérisés au coursdes 24 heures suivantleur arrivée auxarchives. Bingo!Tout est dans Oacis !

Numérisation des dossiers médicaux

Le 1er juin, le dossier papierdevient électronique !

Page 13: La vie selon Viviane

Si Oacis a été choisi comme outil deconsultation des documents numérisés,c’est qu’il est en voie de devenir la ported’accès unique aux données cliniques.Ce système, que le CHUM et le CUSM travaillent à développer conjointement,réunit déjà de nombreuses données cliniques sur le patient: résultats de labo-ratoire, de radiologie, de pathologie et demicrobiologie. En outre, avec le logicielde gestion électronique des documents(ou logiciel de numérisation) qui vient d’yêtre intégré (au CHUM), Oacis ressemblede plus en plus à un véritable dossier clinique informatisé!

À une étape ultérieure apparaîtra, également dans Oacis, le module decomplétion des dossiers médicaux. Lesarchivistes effectueront alors par ordina-teur la gestion des dossiers incomplets etles cliniciens pourront enfin les compléteret les signer de façon électronique. Les médecins n’auront donc plus à se déplacer au Service des archives pour signer, par exemple, la feuille sommaired’hospitalisation. Un gain de tempsnon négligeable!

Un travailpréparatoire colossalLe projet de numérisation des dossiersmédicaux a commencé au CHUM en2006. Voici un survol des principales activités accomplies dans le cadre dece grand projet clinique:• Puisque l’information incluse dans les

codes à barres constitue la véritable cléde voûte du système d’indexation desdocuments, il a fallu créer des codes àbarres maison et remplacer des cen-taines d’imprimantes par des modèles

pouvant imprimer les codes à barres.Cela a exigé que l’utilisation des systèmes de rendez-vous des cliniqueset des trois hôpitaux du CHUM soit harmonisée et que les 5000 formulairesrecensés allant dans le dossier médicalsoient étudiés et répertoriés. Au-jourd’hui, trois codes à barres figurentsur chaque formulaire destiné à la numérisation: un pour identifier le typede formulaire, un pour iden tifier le patient et un se rapportant à la visite.

• La classification des documents a occupé une place centrale dans le projet de numérisation. À ce jour,1200 formulaires se sont vu assignerune catégorie. Un travail de moine,grâce auquel les cliniciens du CHUMpeuvent aujourd’hui rechercher desdocuments dans Oacis selon la naturedu formulaire, le nom de la clinique,la date de la visite, etc.

• À l’hiver 2009, la campagne Une visite,une feuille! a amené les cliniciens à utiliser un formulaire différent lorsde chaque consultation. Une pratiquenécessaire à la bonne indexationdes documents.

• La Direction des ressources technolo-giques a adapté le logiciel de numéri-sation aux besoins du CHUM et à saréalité francophone, elle l’a intégrédans l’interface d’Oacis et, pour en assurer le bon fonctionnement, a mis à jour des milliers d’ordinateurs.

• L’équipe Oacis a élaboré des forma-tions répondant aux besoins variés desutilisateurs et a fait en sorte que lesstagiaires, les externes et les résidentspuissent avoir accès à Oacis dès le jour1 de leur arrivée au CHUM. À ce jour,

près de 5000 cliniciens ont suiviune formation Oacis au CHUM.

• Le Service des archives a ouvert un centre de numérisation à l’HôpitalNotre-Dame. Le centre a ouvertses portes début juin et emploie42 employés.

Un déploiementprogressifLe 18 janvier 2010, les numériseurs d’uncentre temporaire ouvert à l’HôpitalSaint-Luc (HSL) se sont finalement misen marche! Le déploiement s’est d’abordlimité aux cliniques externes du pavillonÉdouard-Asselin, puis s’est étendu, entremars et mai, au secteur ambulatoire del’HSL. Tous les documents numérisésétaient alors joints au dossier papier ; cen’est plus le cas aujourd’hui. Les dossierspapier antérieurs demeurent néanmoinsdisponibles pour consultation selon lesprocédures habituelles.

Cet été, le déploiement se poursuivradans le secteur ambulatoire de l’Hôtel-Dieu, puis de l’Hôpital Notre-Dame.Les urgences du CHUM suivront en sep-tembre, la chirurgie d’un jour en octobre,puis les hospitalisations en novembre.L’idée derrière ce déploiement pro -gressif? Assurer la sécurité des patientset la continuité des soins.

La numérisation des dossiers médi-caux est essentielle à l’évolution duCHUM et à son passage vers un bâtimentunique. Comme les autres projets de latransition technologique, celui de la nu-mérisation contribue au regroupementde l’information clinique, au plus grandbénéfice des patients et de tous ceux qui les soignent. FL

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Que numérise-t-on? Sont numérisés : les notes et les documents produits par les cliniciens lors de la visite d’un patient (là où le déploiement estcommencé), ainsi que la documentation apportée par le patient et jugée perti-nente par le clinicien (résultats extérieurs, résumés d’autres hôpitaux, etc.) Des mesures de sécurité et de contrôle assurent que l’information soit toujours dispo-nible et que seules les personnes autorisées puissent consulter les documents.

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Elle a arrêté de fumer : son histoirePour ceux qui n’auraient pas suivi mes Chroniques d’uneex-fumeuse sur Facebook, voici un résumé de mon histoire.

Je fumais depuis 12 ans quand j’ai décidé d’arrêtergrâce aux conseils du Centre d’abandon du tabagisme(CAT). Comment ai-je franchi le pas et pris cette déci-sion? Je me suis dit tout simplement : pourquoi pasmaintenant? Je ne peux pas fumer toute ma vie, alorspourquoi continuer?

Après avoir pris ma décision, j’ai choisi d’utiliserle Champix, un médicament qui convainc le cerveauqu’il n’a plus besoin de fumer. Cette méthode et ma volonté de fer m’ont permis d’arrêter graduellementen deux semaines. Cet arrêt ne s’est pas effectué sans difficulté : fébrilité et remaniement des habitudes de viem’attendaient au tournant. Les effets secondaires du médicament m’ont toutefois forcée à abandonner ce traitement au bout de trois semaines, mais pas mon butde cesser de fumer : n’écoutant que ma détermination,et les conseils de ma coach Caroline Robichaud du CAT,

je me suis rabattue sur les pastilles de nicotine, la gymnastique, les sudokus et les crudités !

Heureusement, certains avantages ont contrebalancéles aspects négatifs de l’arrêt tabagique: je me suis renducompte que je détestais l’odeur de la cigarette chez les autres; ne pas être obligée d’aller se poster chaquedeux heures sur un coin de rue venteux était aussi bien agréable; sentir peu à peu mes capacités respiratoires augmenter en faisant du sport et me débarrasser dema toux de fumeuse, ça a beaucoup aidé.

La question qui vous brûle sans doute les lèvres: a-t-ellerechuté à un moment ou à un autre? Une fin de semaine,me trouvant en compagnie d’une fumeuse, j’ai failli flan-cher. Heureusement, je me suis rappelé ma participationau Défi J’arrête j’y gagne et j’ai tenu bon.

Cette histoire, je l’ai écrite pour démontrer qu’arrêterde fumer, c’est possible, et qu’avec du soutien et de la volonté, chacun peut y arriver. Si je n’ai convaincu qu’uneseule personne, cela aura valu la peine. PL Photo Mikaël Ohana

On la suivaitsur Facebook

FicheNom: Pascale Le HirÂge: 28 ansDurée du tabagisme: 12 ansNombre de cigarettes fuméespar jour : 17Moment de la première cigarette : 5 minutes après le leverProfil de fumeuse :dépendance physique, psychologique, sociale, émotive,reliée aux habitudes de vieTemps pris pour arrêter de fumer : 14 jours

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Une marathonienneMme Josée Beauregard est une kinésiologue- kinésithérapeute-électrophysiologiste, travaillantjusqu’à tout récemment au Centre ambulatoirede cardiologie, depuis peu à la clinique d’évalua-tion de santé de la Fondation du CHUM, où elleest chargée de projets pour la remise en formeet la promotion de la santé. Pendant ses der-nières vacances, elle a couru le 25e Marathondes sables, dans le désert marocain du Sahara:250 km de plaines infinies, coupées de dunes etde montagnes, en autosuffisance donc en trans-portant nourriture pesée au gramme près et autres nécessités, sous un soleil torride ( jusqu’à51o C !), pendant sept jours, du 4 au 10 avril der-nier. Pour le plaisir, pour le défi, pour connaîtreses limites, par masochisme un peu sûrement,

dit-elle en rigolant. Elle est arrivée 207e sur les 1132 participants, 15e sur les 130 femmes,10e parmi les vétérans, entendons les plus âgés: elle a 40 ans. Son objectif (atteint) : le réussir,car il y a beaucoup d’abandons à cet ultramarathon considéré parmi les plus exigeants aumonde. Mme Beauregard tient à remercier la cardiologie de son soutien. Son prochain défi :elle aimerait participer à la fin août, à la course Transrockies au Colorado, un 200 km traversantles Rocheuses, pour lequel elle cherche un (ou une) partenaire, cette course devant se faireen équipe. Le message est lancé!

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Un humoristeM. Paul Laroche, agent administratif au 6e AB del’Hôpital Notre-Dame, prépare un spectacle quisera présenté à la salle du Lion d’Or, rue Ontario àMontréal, le 23 août prochain. Lors de cette soiréemusicale et humoristique, il aborde différentsthèmes, dont celui du milieu hospitalier dans lequel il évolue depuis une décennie. M. Laroche aparticipé, dans une ancienne vie dit-il, à la TournéeJuste pour rire, au Festival du même nom et à plu-sieurs émissions télé et radio. C’est une invitationaux collègues et autres curieux à voir de quel boisson humour se chauffe… Le mot de Cambronne !Pour réserver : 514 525-9112.

Une romancièreAprès cinq recueilsde nouvelles etquelques prix quiont assis sa réputa-tion, voici le toutpremier roman dela collègue SuzanneMyre, commis à lacentrale des messa-gers de l’HôpitalNotre-Dame. Lepersonnage princi-

pal est une préposée aux bénéficiaires dansune unité de soins prolongés : intrigue surfond hospitalier, voilà qui risque d’en inté-resser plus d’un! Notre auteure préférée aperdu en méchanceté ce qu’elle gagne enémotion, mais la drôlerie et l’attitude y sonttoujours. Un presque thriller qui se lit d’unetraite. Bonne lecture de vacances.

Des collègues hors de l’ordinaire

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L a Direction des services techniques (DST) nous fait part des toutes dernières

initiatives visant le développement durable au CHUM.

Certification Visez vert La DST prépare un dossier afin de rece-voir l’accréditation Visez Vert de BomaQuébec (boma-quebec.org). La métho-dologie nécessaire à l’obtention de cetteaccréditation permettra au CHUM decontribuer à la conservation des res-sources naturelles et de minimiser l’empreinte environnementale de ses activités quotidiennes par la mise enplace de procédures et de meilleurespratiques. Pour recevoir l’accréditation,le CHUM doit répondre aux dix critèresenvironnementaux suivants :

1. Réduction de la consommationd’énergie

2. Réduction de la consommationd’eau potable

3. Gestion des déchets de construction4. Recyclage5. Produits dangereux6. Utilisation de matériaux sains

et recyclés7. Substances appauvrissant

la couche d’ozone8. Qualité de l’air intérieur9. Entretien des systèmes de chauf-

fage, ventilation et climatisation10. Programme de communication

Depuis déjà quelques mois, la DSTcollige les données pour répondre àchacun de ces critères. Il est prévu derenouveler cette démarche tous les

trois ans. Elle est en lien direct avecle programme de développement durable du CHUM dont le but est depoursuivre les efforts de protectionde l’environnement.

CRCHUM :Certification DoubleArgent LEED La construction et l’exploitation d’un bâtiment de l’importance du Centrede recherche du CHUM (CRCHUM) ontdes répercussions sur le milieu naturel,l’économie, la santé et la productivité.Le CHUM et ses partenaires (concep-teurs, constructeurs et exploitants) intègreront les progrès réalisés enscience et en technologie du bâtimentpour construire un bâtiment écologiqueet performant. Le CRCHUM vise deuxcertifications LEED Canada Argent : NCpour la nouvelle construction et BE pourl’opération et l’exploitation du bâtiment.

Pour obtenir la double certificationLEED Argent, le CRCHUM devra implan-ter des mesures touchant l’aménage-ment écologique du site, la gestionde l’eau, l’énergie et l’atmosphère, lesmatériaux et les ressources ainsi quela qualité de l’environnement intérieur.

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Du nouveau en développementdurable au CHUM

L’équipe de la Direction des servicestechniques : (2e rangée) Lucie Brodeur,agente administrative ; Patrick Bertrand,ingénieur, conseiller en bâtiment ; (debout) André G. Lemieux, ingénieur,conseiller en énergie, Richard Côté,coordonnateur administratif destechnologies du bâtiment, (devant)Nathalie Léveillé, conseillère de laDirection des communication. photo Luc Lauzière

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À titre d’exemples: l’implantation du CRCHUM au-dessus d’unebouche de métro donnant un accès direct au transport en communet l’installation de stationnement pour bicyclettes contribueront àréduire l’utilisation de l’automobile pour le transport quotidien; l’uti-lisation d’appareils de plomberie à faible débit réduira la consom-mation d’eau potable; l’optimisation de la conception des systèmesde chauffage, de ventilation, de climatisation et d’éclairage réduirala consommation d’énergie et les émissions atmosphériques.

Plusieurs mesures visent spécifiquement la qualité de l’environ-nement intérieur : l’utilisation de matériaux et produits à faiblesémissions chimiques et de polluants, le contrôle du gaz carbo-nique (CO2), de la température et de l’humidité ainsi qu’uneconception favorisant une lumière naturelle assureront le confortet le bien-être des occupants.

Avec une double certification LEED Canada - Argent pourla construction et l’exploitation, le CRCHUM assure de réduireson empreinte environnementale pendant tout le cycle de vie fonctionnelle du bâtiment et assume ainsi son leadership pourla santé humaine et environnementale.www.cagbc.org/leed/la_certification_leed/index.php

À découvrir, la géothermieDepuis plusieurs années, le citoyen est sensibilisé aux avantagesreliés à l’utilisation de sources d’énergie verte, que ce soit les panneaux solaires, les éoliennes ou la géothermie. La DST étudie actuellement la possibilité d’intégrer la géothermie commesource d’énergie à l’Hôpital Notre-Dame.

L’énergie géothermique est l’énergie extraite de la chaleur dela terre. Afin de puiser cette énergie, il faut déployer un systèmeconstitué de trois composantes principales, soit le circuit souter-rain qui sert de source ou de puits de chaleur, un réseau de distri-bution de chaleur basse température et une thermopompe pourtransférer la chaleur entre la source et le réseau de distribution.

En période hivernale, la thermopompe extrait la chaleur dusol et la transfère au réseau de chauffage. En période estivale,le processus est inversé et la thermopompe extrait la chaleurdu bâtiment pour la rejeter dans le sol.

Le CHUM fait des efforts constants pour réduire sa consom -mation énergétique. Avec l’utilisation de la géothermie, sourced’énergie renouvelable, il démontre sa volonté de rendre l’environnement plus vert et plus sain.

À vos agendas Du 1er au 5 novembre : activités de la semaine de l’efficacité énergétique. LB/PB/RC/AGL

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brève

UN CENTRE D’EXPERTISE POUR LA DOULEUR CHRONIQUE

Un centre d’exper-tise en gestionde la douleurchronique, formédu CHUM et duCentre de réadap-tation Lucie- Bruneau (CRLB)(www.luciebruneau.qc.ca),

a récemment été créé. Ce centre contri-buera à réduire les listes d’attente pourle traitement de douleurs chroniques etencouragera l’adoption de meilleures pratiques partout sur le territoire duRUIS de l’UdeM.

Le mandat du consortium comprendla prestation de services cliniques de troisième ligne (surspécialisés) et la contribution à la production et à la diffusion de connaissances propresà la douleur chronique en lien avec la recherche et l’enseignement.

La douleur chronique se caractérise parune douleur localisée ou diffuse persistantau-delà d’une période normale de recou-vrement d’un accident ou d’une maladie(normalement plus de trois mois). Environ20% des personnes sur le territoire souf-frent de douleur chronique, un mal qui réduit considérablement leur potentield’intégration sociale et qui peut affecterla réalisation de leurs habitudes de vie.Ce nouveau centre contribuera à leuroffrir une meilleure qualité de vie.

Le consortium compte sur la participa-tion des hôpitaux Maisonneuve-Rosemontet Sacré-Coeur, de l’Institut universitairede gériatrie et de l’Institut de réadaptationGingras-Lindsay. Les coprésidentesdu Centre d’expertise sont la Dre AlineBoulanger (photo), chef du Service d’algo-logie (traitement de la douleur) du CHUM,et Mme Hélène Bergeron, directrice des services professionnels, de la qualité etdes activités universitaires du CRLB. NF

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Dossier sécurité transfusionnelle

Journalistes : Sandra Aubé, Olivier Gagnon et Lucie Poirier

I l y a dix ans, Viviane Brunet rece-vait un diagnostic de leucémielymphoïde chronique. La fatigue

n’étant pas suffisante pour arrêter cettedynamique commerçante, propriétaired’un nettoyeur, ce sont les ecchymosesaux bras et aux jambes qui ont alertéson médecin. Traitée depuis quatre ansau CHUM, Viviane est devenue une habituée du Département d’hémato- oncologie de l’Hôpital Notre-Damequ’elle fréquente assidûment, que cesoit pour ses prises de sang (deux foispar semaine), les transfusions sanguinessouvent nécessaires, les hospitalisationsmalheureusement trop nombreuses (six en quatre ans !) et les traitements de chimiothérapie parfois inévitables.

À son arrivée au CHUM, le Dr BernardLemieux ne croyait pas qu’elle allait s’entirer. Au dire de Viviane, il est très fierde sa patiente. Il faut d’ailleurs lui voir lesourire lorsqu’elle parle de son médecin,de son infirmière pivot, Isabelle Fortin,des infirmières chargées des prises desang et des transfusions sanguines etde toute l’équipe d’hémato-oncologie.«En oncologie, ce sont de véritablesamours. Tout le monde a été formidableavec moi ! Quand on vient à l’hôpital,on voit tout de suite celles qui aimentleur travail. » À un certain moment,

le Dr Lemieux a cru perdre sa patienteet a dû avoir un entretien avec ellepour connaître ses désirs advenant lanécessité de lui prodiguer des soinsde prolongement de vie. Farouchement opposée à toute forme d’acharnementthérapeutique, Viviane retient de cet entretien le respect, la délicatesse et latrès grande humanité de son médecin.

D’Héma-Québecau CHUM jusqu’àVivianeViviane n’est pas une candidate àla greffe de la moelle osseuse dont peuvent profiter certains patients atteints de cette maladie. Sa vie dépenddonc des transfusions de sang et d’autres produits sanguins qu’elle reçoit lorsque ses globules rouges,ses plaquettes ou ses immunoglobulines

sont à un niveau critique. « Je remercieles gens qui donnent du sang, lance-t-elle spontanément ! Quand je passela journée à l’hôpital en attente de mesplaquettes d’Héma-Québec et que jedeviens un peu impatiente, je pense àceux et celles qui ont pris la peine dedonner du sang et je me dis qu’ils m’ontfait grâce de journées de plus !» Le rituel du sang, Viviane ne le connaît que trop bien : prises de sang, attentedu diagnostic à l’hôpital ou à la maison,appel de son infirmière pivot qui luitransmet le diagnostic du moment, réception de la formule nécessaire aubesoin et transfusions le jour même ou le lendemain.

Outre le personnel de l’hôpital etles donneurs qu’elle remercie, Vivianea aussi tenu à souligner le soutiende son mari Michel qui a toujourssu l’épauler. Photo Stéphane Gosselin

Don de sang,«Je remercie les gens qui donnent du sang! Quand je passela journée à l’hôpital en attente de mes plaquettes et que jedeviens un peu impatiente, je pense à ceux et celles qui ontpris la peine de donner du sang et je me dis qu’ils m’ont faitgrâce de journées de plus !»

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don de vie

Petit lexique sanguin : ce qu’il faut savoirCryoprécipité : fraction coagulante des protéines plasmatiques du sang,source de fibrinogène.

Culot globulaire : le culot globulaires’obtient en séparant les globules rougesdu sang total à l’aide d’une centrifu-geuse. Il contient des globules rouges,auxquels une solution nutritive est ajou-tée. Le culot globulaire sert à augmenterla capacité du transport en oxygène, àaméliorer la masse globulaire après unchoc ou une intervention chirurgicale et à traiter l’anémie.

Plaquettes : aussi appelées thrombo-cytes, les plaquettes jouent un rôle ma-jeur dans la coagulation sanguine, lesréactions inflammatoires et la guérisondes plaies.

Plasma: ce liquide jaunâtre est le compo-sant liquide du sang: il constitue à lui seul55% de son volume. On l’obtient éga le -ment par centrifugation du sang total.

Produits labiles : ils sont généralementfabriqués à partir de sang total qui pro-vient d’un seul donneur. En général, lesproduits labiles ont une durée deconservation relativement brève (moinsd’un an) et doivent être maintenus à destempératures contrôlées. Parmi les pro-duits labiles se trouvent le culot globu-laire, le plasma, les plaquettes, et lecryoprécipité. Ces produits sont dits« frais».

Produits stables : ils sont généralementfabriqués à partir d’un nombre impor-tant de dons individuels rassemblésavant de subir un procédé de purifica-tion. Leur durée de conservation estassez longue (un an ou plus). Parmi lesproduits stables se trouvent les produitsde coagulation humains, les produits an-ticoagulants, les immunoglobulines etl’albumine. Ils sont tous conservés à température contrôlée.

Sang total: c’est le liquide qui circuledans nos veines. Il distribue aux cellulesdu corps oxygène, nutriments, régulateurschimiques, substances nécessaires à laprotection contre les maladies, etc. Héma-Québec divise le sang total en dif-férents produits, dont les culots globu-laires, qui sont ensuite acheminés auxcentres hospitaliers.

Les produits labiles et les produits stables sont les deux types de produitssanguins.

Surcharge volémique: en ce qui a traità la sécurité transfusionnelle, se produitlorsqu’un patient reçoit un trop grandvolume sanguin, provoquant un œdèmepulmonaire.

Sources: Système du sang, Santé et Services sociauxdu Québec ainsi qu’Héma-Québec

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Dossier sécurité transfusionnelle

E t pourtant, ici aussi se trouventdes stars, de véritables gar-diens du sang, des profes -

sionnels qui s’assurent jour après jourde la qualité des produits sanguinstransfusés… et de la santé des patientsqui les reçoivent. Lumière sur la sécu-rité transfusionnelle.

La sécuritétransfusionnelle,qu’est-ce quec’est ?«La sécurité transfusionnelle consisteà s’assurer que tout le processus trans-fusionnel, allant du bras du donneurjusqu’au bras du receveur, soit fait avecl’expertise nécessaire, en assurant la sécurité de chacun et du produit. »Voilà la définition qu’offre le chef duService de médecine transfusionnelledu CHUM, le Dr Yves Lapointe, pourqui la sécurité transfusionnelle estavant tout une affaire d’équipe : sansla collaboration de chacun des membresde la chaîne transfusionnelle, la sécuritéde l’acte risque d’être compromise.

Mais à quoi rime la sécurité transfu-sionnelle dans un centre hospitalier universitaire? Il faut d’abord savoir quedepuis 1998 au Québec, Héma-Québecest en charge de l’approvisionnementsanguin des hôpitaux. L’organisme

est donc responsable du recrutementdes donneurs, des collectes de sangainsi que de la qualité des produits sanguins et de leur distribution aux centres hospitaliers.

De leur côté, les centres hospitaliersassurent la qualité et la sécurité de latransfusion sanguine. La responsabilitédes professionnels de la santé du CHUMdébute donc à la réception des culotsglobulaires et autres produits sanguinslabiles, comme les plaquettes ou encorele plasma (voir lexique), et se prolongejusqu’à la transfusion au patient.

Les hôpitaux sont donc responsablesde la conservation et de la gestion desstocks de produits sanguins, en plusd’assurer la qualité de l’acte transfusion-nel aux patients. Au CHUM, c’est le

Service de médecine transfusionnellequi encadre les pratiques médicalesen matière de transfusion, en plus de s’assurer qu’elles respectent les normesde la Société canadienne de médecinetransfusionnelle et de Santé Canada.

«Les décisions que nous prenons àla banque de sang sont régies par le principe de précaution. Le sang arriveici entouré d’une sécurité extraordinaire,mais les risques transfusionnels persis-tent à l’hôpital : mauvaise identificationdu patient, sang contaminé par le maté-riel, surcharge volémique (voir lexique).En encadrant les procédures, tantdans les laboratoires que sur les unitésde soins, nous réussissons à réduireces risques au minimum», expliquele Dr Lapointe.

De tout temps, le sang a fasciné et pour cause: sans le précieux liquide, point de vie. Dracula, la saga des romans Twilightportée au grand écran ou encore la série télévisée américaine True Blood ont ramené les vampires et l’hémoglobine sous lesfeux des projecteurs. Des histoires glamour, qui sont à mille lieues du quotidien d’un centre hospitalier comme le CHUM.

Les gardiens du sang

Avec son équipe, le Dr Yves Lapointe, chef du Service de médecine transfusionnelle du CHUM, veille à la sécurité des transfusions des patients. Photo Stéphane Lord

Marie-Claude Bouchard est assistante-cheftechnologiste à la banque de sang de l’HôpitalNotre-Dame. Photo Stéphane Lord

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Entrebonnes mainsDe nombreux problèmes de santé peuvent nécessiter une transfusion,qu’il s’agisse de perte de sang pendantune opération ou encore d’une maladie,comme certains types d’hémoglobino-pathies ou encore de cancer. Chaqueannée, 18000 culots globulaires sonttransfusés aux patients du CHUM, sanscompter les autres produits dérivés dusang (voir lexique). Les transfusions sontdonc des procédures quotidiennes qui,comme tout geste médical, comptentleur part de risque. Afin de les limiter,les patients du CHUM peuvent comptersur une équipe consacrée à la sécuritétransfusionnelle, celle du Dr Yves Lapointe, hématologue et passionnéde sécurité transfusionnelle, qui est entouré de collaboratrices ayant à cœurle bien-être des patients. C’est le cas deMme Marie-Claude Bouchard, assistante-chef technologiste à la banque de sangde l’Hôpital Notre-Dame. Travailleuse del’ombre, elle s’assure pourtant, avec sescollègues technologistes de la banquede sang, que les produits qui seronttransfusés aux patients sont fidèles àl’ordonnance et conformes aux normesde sécurité les plus strictes. Identifica-tion du produit, compilation, entrepo-sage à la température adéquate (lesculots globulaires sont réfrigérés, leplasma est congelé, les plaquettes sontconservées à température ambiante, en agitation constante, etc.), toutes les

procédures du laboratoire sont standar-disées. Les technologistes de la banquede sang procèdent en outre à la recherche d’anticorps et s’assurent queles produits sanguins transfusés sontcompatibles avec le patient receveur.«Les technologistes ont de grandesconnaissances techniques, mais surtout,elles ont à cœur la sécurité des patientsqui se retrouvent au bout de la chaîne.Une erreur commise à la banque desang peut être fatale pour la personnetransfusée. Nous ne laissons pas deplace au hasard : toutes les recettes sontécrites. » Et si une erreur se produit, il ya enquête, afin de comprendre ce qui aprovoqué l’incident et d’éviter qu’il nese reproduise. C’est alors toute l’équipede la banque de sang qui se mobilise ;chaque labo compte une coordonna-trice (ou une assistante-chef technolo-giste), une chef technologiste etplusieurs techniciennes de laboratoire.Les chargées de sécurité transfusion-nelle (CST), tant clinique (2 postes) quetechnique (2 postes), sont égalementmises à contribution.

Chargéesde sécuritétransfusionnelleLes postes de CST ont été créés en1999, à la suite du scandale du sangcontaminé, pour améliorer la sécurité etla qualité des transfusions à la grandeurdu Québec. Les chargées techniques

de sécurité transfusionnelle sont res-ponsables de la sécurité des produitssanguins et des dérivés depuis leur arrivée à l’hôpital jusqu’à leur sortie dela banque de sang, alors que les char-gées cliniques s’assurent de la sécuritédes produits depuis la sortie des labora-toires jusqu’à l’arrivée sur les unités desoins. Les premières collaborent étroite-ment avec les technologistes de labanque de sang, alors que les secondessont davantage liées à la Direction dessoins infirmiers, les infirmières étantles premiers transfuseurs. Ensemble,l’équipe travaille à établir des normesde qualité et à s’assurer que les tech-niques et procédures soient claires,bien comprises et appliquées par tous.Les CST travaillent notamment à la rédaction et à l’application de poli-tiques, comme la nouvelle Ligne deconduite lors d’une réaction transfusion-nelle, disponible sur l’intranet. Le document explique dans le détail lessymptômes que peuvent présenterles patients, de même que la procédureà suivre lorsqu’une infirmière constateune réaction transfusionnelle, un pré-cieux outil qui permet d’uniformiserles pratiques et de minimiser les conséquences de la réaction.

Notons que le CHUM a été nommécentre désigné en 1999 pour assurer laqualité de la pratique transfusionnelledans ses murs. Le CHUM est égalementresponsable de cliniques et de centresaffiliés : c’est le cas des centres hospita-liers de Verdun et de LaSalle.

Les deux chargées techniques de sécuritétransfusionnelle du CHUM, Anik Gutierrezet Karen Desrochers. Photo Luc Lauzière

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Un protocole régléau quart de tour

Dossier sécurité transfusionnelle

Mme Lysane Rony, au CHUMdepuis 36 ans, a la rigueurqu’exige son rôle d’infir-

mière aux transfusions et le sourirecontagieux des aidantes de vocation.Des milliers de transfusions étant pra -tiquées au CHUM chaque année en ambulatoire, un protocole réglé auquart de tour empêche le geste de devenir machinal. Elle nous expliquechaque étape avec patience et minutie.

À l’arrivée du patient au centre ambu-latoire d’hémato-oncologie, on passed’abord en revue son historique cli-nique. Même s’il s’agit d’une personnehabituée du service, on s’assure qu’iln’y a rien de nouveau à signaler depuisla dernière visite. Avant d’installer leproduit à transfuser, deux infirmières vérifient systématiquement la prescrip-tion médicale en s’assurant que les données indiquées sur le bordereau dela banque de sang, soit les huit critères,correspondent à celles figurant sur l’étiquette du culot globulaire : 1) nom,prénom, numéro de dossier ; 2) nomdu produit ; 3) groupe sanguin et autresgroupes autorisés s’il y a lieu ; 4) numérode don/lot ; 5) date et heure de péremp-tion ; 6) qualificatifs du produit associésaux directives ; 7) aspect du produit etde son contenu ; 8) bracelet ou carted’identité. Le nom du patient et le numéro de dossier sont vérifiés à nouveau par l’infirmière chargée de la transfusion lorsqu’elle arrive au chevetdu patient et c’est à ce moment égale-ment qu’elle compare l’information figurant sur le bracelet ou la carte

d’identité. Cette double vérification estun processus important pour s’assurerqu’il n’y ait aucune erreur. L’infirmièrecontrôle ensuite les signes vitaux du patient (pouls, tension, température)avant de procéder à la transfusion, et ànouveau 15 minutes après avoir installéle produit. Le patient passera ainsi plu-sieurs heures à la salle de transfusionoù se concrétise ce lien si crucial entredonneur et receveur. En cas de réaction,le produit peut être retourné à labanque de sang où un autre protocolede vérification a été mis en place. Un

numéro de don indiqué sur chaque formulaire permet d’en retracer l’origine.

Afin de favoriser la communicationentre les différents intervenants, une infirmière pivot en oncologie commu-nique avec le patient pour lui trans -mettre les résultats de ses prises desang, étape essentielle à la prise de décision, le convoquer aux séancesde transfusion, le rassurer et répondreà ses questions. C’est en quelque sortele point de référence du patient et lelien qui assure la continuité des soinset qui humanise le processus.

Lysane Rony, infirmière aux transfusions, compare les données qui se trouvent sur le formulairede la banque de sang avec celles indiquées sur le bracelet de la patiente. Photo Stéphane Gosselin

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Un scandale qui a fait bouger les choses Quand on parle sécurité transfusion-nelle, bien du chemin a été parcouru de-puis le scandale du sang contaminé, quia fait trembler le Canada et le mondeentier dans les années 1980 et 1990. LaCroix-Rouge canadienne, qui était àcette époque responsable des collectesde sang à la grandeur du pays, et lesgouvernements ont été blâmés parceque des milliers de transfusés, dont denombreux hémophiles, ont été infectéspar le VIH ou encore l’hépatite C aprèsavoir reçu des produits sanguins conta-minés. Rappelons que le premier cas deVIH (virus d’immunodéficience humaine)a été identifié en 1981 ; ce n’est qu’en1985, avec l’avènement des tests de dé-pistage de ce même virus, que les auto-rités découvrent l’ampleur du drameauprès des populations de transfusés.

La Commission d’enquête sur l’appro-visionnement en sang au Canada fera lalumière sur ce scandale qui a non seule-ment fait couler beaucoup d’encre, maisqui a aussi fait changer les pratiques enmatière de don de sang et de sécuritétransfusionnelle. C’est tout le systèmede gestion du sang canadien qui a étérevu depuis, afin d’assurer la sécuritédes donneurs comme des receveurs.

De son côté, le Québec aura égale-

ment son groupe de travail sur le sangcontaminé, le comité Gélineau, formé en1996 de médecins, de fournisseurs decomposants sanguins, de représentantsdes hôpitaux et de la santé publique.

Dans son rapport final, déposé à l’au-tomne 1996, le comité recommande lamise sur pied de trois niveaux d’imputa-bilité à l’intérieur du système de gestiondu sang pour éviter une autre crise du

sang contaminé : unfournisseur responsableet imputable de la qua-lité du produit, l’hôpitalet ses médecins respon-sables de l’acte transfu-sionnel, de même que lacréation d’un comitéd’hémovigilance respon-sable de la surveillancede la santé publique enmatière d’approvisionne-

ment et de gestion du système de sang. C’est ainsi qu’Héma-Québec est créée

en mars 1998. La société à but non lu-cratif est le fournisseur unique de pro-duits sanguins labiles au Québec. Sesservices sont encadrés par la Loi 438. Lesang étant par ailleurs considéré commeun médicament, Héma-Québec est éga-lement soumise aux règles de Santé Ca-nada. Photo Luc Lauzière

Le scandale du sang contaminé a non seulement fait couler beaucoup d’encre, mais il a aussi forcé le changement des pratiques en matière de don de sang et de sécurité transfusionnelle.

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Dossier sécurité transfusionnelle

Don de sang et sécurité transfusionnelle : une histoire richeL’histoire du don de sang ne date pasd’hier; on parle de transfusion sanguinedepuis la Première Guerre mondiale. Déjàles anciens Égyptiens en faisaient mentiondans leurs écrits, tout comme Hérophiledans son Traité d’anatomie quelques sièclesavant notre ère. On raconte même que lepape Innocent VIII aurait subi le premiertraitement de cellules vivantes en buvant lesang de trois garçons de dix ans. Mal lui enprit: les trois garçons et le souverain pon-tife seraient morts peu de temps après.

Entre le XVIIe et le XIXe siècle, de nom-breuses expérimentations sont menées

avec du sang animal. On tente, parfoisavec succès, de soigner des malades enleur en injectant.

Le XXe siècle constitue un véritabletournant dans l’histoire de la transfusionsanguine telle qu’on la connait au-jourd’hui. En 1900, un chercheur autri-chien, Karl Landsteiner, fait ladécouverte d’une notion fondamentaleen sécurité transfusionnelle : l’existencedes différents groupes sanguins. Il reçoitmême le Prix Nobel de médecine pourses travaux en 1930. À la suite de cettedécouverte, une première transfusion

sanguine réussit en 1914 sur un blesséde guerre. Il est à noter que plusieurspercées en médecine se produisirent aucours de la Première Guerre mondiale(1914-1918), les découvertes sur lesang étant les premières bénéficiairesde ces avancées médicales.

Il faudra finalement attendre jusqu’en1940 avant que le facteur Rhésus(le nom vient de la race de singe macaque ayant servi à l’expérience)ne soit découvert, assurant une sécuritéaccrue pour les receveurs de produitssanguins.

I mpossible d’aborder la sécuritétransfusionnelle sans parler de laplace des infirmières dans le proces-

sus. Elles ont un rôle de premier plan, in-dique le Dr Yves Lapointe, alors que cesont elles qui côtoient les patients etqui effectuent les transfusions. De là l’im-portance de bien encadrer leur pratiqueet de maintenir la formation continue. Unrôle qui revient notamment à Mme LouiseDubé, conseillère en soins infirmiers auCHUM et membre du Comité consultatifnational de médecine transfusionnelle.

«C’est par hasard que j’ai commencéà travailler en sécurité transfusionnelle,mais j’ai rapidement eu la piqûre ! Il y aquelques années, la directrice des soinsinfirmiers m’avait demandé de révisertoutes les méthodes de soins touchantau sang en prévision de l’agrément.» Illui aura fallu trois ans pour venir à boutde cette tâche, qu’elle a accomplie avecla collaboration des chargées clinique ettechnique de sécurité transfusionnelle.

«Mon rôle est d’amener la vision de lasécurité transfusionnelle du laboratoireaux unités de soins où travaillent les in-firmières, afin d’assurer la sécurité de lachaîne de transfusion.» C’est ainsi queLouise Dubé établit des méthodes desoins, vulgarise, normalise, s’assure queles infirmières comprennent bienchaque geste qui doit être posé lors del’acte transfusionnel, afin d’assurer la sécurité des patients. Transfusion descellules souches, méthodes de soins aubloc opératoire, tout y passe.

Les projets en sécurité transfusion-nelle sont par ailleurs nombreux pourcette conseillère en soins infirmiers pas-sionnée : «On aimerait créer une certifi-cation en médecine transfusionnellepour les infirmières, ce serait une pre-mière dans un centre hospitalier. Avec lecomité de la pratique infirmière, noussongeons également à aller de l’avantavec un programme de “championnesde la transfusion”, dont le rôle seraitd’appuyer les CSI en formant leursconsoeurs. »

Louise Dubé estconseillère en soinsinfirmiers et membre du Comité consultatifnational de médecinetransfusionnelle.Elle s’assure que lesinfirmières comprennentbien chaque geste quidoit être posé lors del’acte transfusionnel.Photo Dominique Lalonde

L’enseignement dans le sang

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La greffe de cornéeLe Dr Louis Racine a abordé la questiondes greffes de cornée. Les 1000 per-sonnes en attente de cornée devrontpatienter de 3 à 4 ans au Québec, plusque partout ailleurs au pays. Fait à noter,il existe très peu de critères restrictifspour la cornée et presque tout le mondepeut être donneur. Comme l’expliquaitle Dr Racine, si on arrivait à convertirtous les donneurs admissibles, le CHUMpourrait à lui seul régler la pénurie provinciale ! Pour augmenter le nombrede dons, des outils ont été créés auCHUM, dont un aide-mémoire et un formulaire à remplir à chaque décès.Cette approche systématique com-mence à porter ses fruits. Le CHUM areçu 34 dons oculaires pour greffes de cornée en 2009.

Le décèscardiocirculatoireMême si le Québec n’a toujours pas dedéfinition juridique de la mort, saviez-vous qu’il existe deux types de décèsmédicalement parlant? C’est ce qu’a expliqué le Dr Jean-François Lizé. Ledon d’organes après décès cardiocircu-latoire (DDC), a fait l’objet d’un projet-pilote dans quatre hôpitaux du Québecentre 2007 et 2009. Le décès cardio -circulatoire de type contrôlé survientlorsque la famille, conjointement avec lespécialiste, prend la décision de débran-cher le respirateur ou tout autre appareilde maintien en vie du patient. On attendque le cœur ait arrêté de battre pendantcinq minutes, puis avec le consentementde la famille, le patient est transportéau bloc opératoire où l’on procède au

prélèvement des organes et des tissus.Pour l’instant, le don d’organes n’estpratiqué qu’en cas de décès neurolo-gique (DDN), ou mort cérébrale, et àpartir de donneurs vivants. Le DDC seraeffectué au CHUM dès l’automne 2010.Cette pratique peut heurter certainescroyances et nécessite un changementdes us et coutumes au sein des équipes.«Tous se montrent toutefois très récep-tifs et, grâce à la collaboration de chacun, explique le Dr Lizé, le CHUMpourra véritablement réaliser sa missiond’excellence en transplantation.»

Cette conférence-midi, comme lesprécédentes, a été suivie du témoignageinspirant d’une patiente greffée quinous rappelle l’importance vitale dudon d’organes. LP

Don d’organes et de tissus

Le chemin parcouruDans le cadre de la Semaine nationale du don d’organes et de tissus, des conférences-midi se sont tenues dansles trois hôpitaux. chumagazine était présent à la conférence donnée par les Drs Louis Racine, ophtalmologiste, et Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste.

Dr Jean-François Lizé, pneumologue-intensiviste et Dr Louis Racine, ophtalmologiste Photos Stéphane Lord et Martin Viau

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Le DG à la rencontrede la communauté

L e directeur général du CHUM,M. Christian Paire, a profité dudernier forum d’échanges

CHUM/communauté pour rencontrerdes représentants de la communauté,qui appuient le projet du nouveauCHUM au centre-ville depuis plusde deux ans (cet article tient lieu desommaire du forum du 15 avril).

Le 15 avril dernier, M. Paire, accom -pagné de M. Sylvain Villiard, directeurgénéral adjoint – CHUM centre-ville,a donc pris la parole devant une pleine tablée, représentant pas moins de 14 organisations qui interagissent avecle CHUM. En plus des organismes com-munautaires étaient également présentsdes représentants de l’arrondissementVille-Marie et du Service de police deMontréal (SPVM).

C’est une rencontre qui était fort attendue : au cours des deux dernièresannées, le dialogue amorcé avec la com-munauté s’est avéré positif et a permisà la direction d’établir un véritable canalde discussion avec ses voisins et le milieu communautaire.

Alors que les travaux de constructiondu Centre de recherche du CHUM(CRCHUM) sont lancés, les liens tissés aufil du temps, grâce entre autres à l’agentde liaison avec la communauté Mme DickiChhoyang, prennent tout leur sens.

Au cours de sa présentation, M. Pairea ainsi annoncé la création d’un pland’intervention dans la communauté,afin de guider les efforts du CHUM.

Trois axes d’intervention ont été établis :le premier touche la cohabitation durantle chantier. Le CHUM s’assurera que leconsortium Accès Recherche Montréal,responsable de la construction duCRCHUM, ainsi que le consortium choisipour le nouvel hôpital, prendront toutesles mesures nécessaires afin d’atténuer lesnuisances de chantier et de communi-quer adéquatement avec tous les acteursdu milieu touchés par les travaux.

Les retombées économiques, socialeset culturelles constituent le deuxièmeaxe d’intervention auprès de la commu-

nauté, axe qui est déjà en branle avecle Projet 109, qui touche l’embauche locale, et la prise de contact avec les entreprises d’économie sociale. Au plandes retombées culturelles, M. Paire aparlé de l’importance d’intégrer les artset la culture au milieu hospitalier. Desassociations avec le milieu, afin de mettre la culture en valeur à l’hôpitalet de changer le rapport au lieu, verrontpeu à peu le jour. La sauvegarde dela mémoire institutionnelle, alors quele CHUM est en pleine mutation verssa nouvelle identité, celle d’un hôpital

Le futur CHUM

Une vingtaine de personnes ont participé au dernier Forum d’échanges CHUM/communauté.Au premier rang, Sylvain Villiard, directeur général adjoint , Christian Paire, directeur général,Dicki Chhoyang, agente de liaison avec la communauté, et Agnès Connat, coordonnatricede la Table de concertation du Faubourg Saint-Laurent. Photos Luc Lauzière

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ultramoderne, est aussi un thème cherau directeur général.

La revalorisation urbaine constitue finalement le troisième axe d’interven-tion du CHUM, qui désire s’investir dansl’amélioration du cadre de vie autour del’hôpital. La Direction générale entendnotamment collaborer avec les instancesmunicipales et les autres acteurs du milieu pour l’aménagement des espacespublics aux abords du centre hospitalier.

De son côté, M. Villiard a présenté leconsortium choisi pour la construction duCRCHUM, Accès Recherche Montréal, enplus de révéler les esquisses du bâtiment.

Le CRCHUM est un parfait exempled’interaction avec la communauté,qui a pu se prononcer sur ses attentesface au projet. Plusieurs ont ainsi exprimé une préoccupation concernantla hauteur du Centre de rechercheen bordure du quartier historiquedu Vieux-Montréal, c’est pourquoi leprojet final concentre le plus fort deson volume dans le pavillon situé surla rue Viger. SA/DC Photos Stéphane Gosselin

Intégration urbaine et architecturale du futur CHUM

La communauté fait ses recommandations aux proposants

A lors que l’image du futurCRCHUM est connue depuisla pelletée de terre symbolique

du 25 mars, celle du nouveau CHUM demeure entre les mains des proposants.

Puisque l’intégration urbaine et archi-tecturale du futur hôpital universitaire intéresse la communauté avoisinanteau plus haut point, des intervenants dumilieu ont été consultés à l’hiver, commechumagazine l’annonçait dans son numéro de mars.

Développement intéressant : les résultats de cette consultation sont main-tenant disponibles, après avoir été com-muniqués aux deux proposants. C’estl’agente de liaison avec la communauté,Mme Dicki Chhoyang, qui leur a expliquéles résultats de l’enquête réalisée auprèsd’une douzaine de personnes et degroupes d’intérêt.

Voici quelques suggestions que les intervenants du milieu ont faites sur l’intégration urbaine et architecturaledu futur CHUM, dans l’axe de la rueSaint-Denis.

Le respect de la cohérence du paysageest le premier thème qui ressort del’exercice. Les intervenants du milieu sou-haitent que la trame et l’échelle de la rueSaint-Denis soient respectées. Ces élé-ments sont caractérisés, entre autres, parla continuité, le gabarit de ses édifices, le

rythme régulier des ouvertures. Ils sug-gèrent notamment que les plus forts volumes de l’édifice soient en retrait, defaçon à ce que l’on puisse percevoir, àl’échelle de la rue, un gabarit comparableà celui des édifices voisins.

Le choix des matériaux de revêtements’harmonisant avec ceux des façades typiques de la rue, comme la pierre etautres matériaux nobles, est le sujetd’une autre recommandation. Les genssondés croient que la pierre et autresmatériaux nobles sont à privilégier, touten respectant la facture contemporainede la nouvelle construction.

L’ambiance de la rue retient par ailleurs l’attention: les intervenants dumilieu souhaitent que l’animation de larue soit favorisée par la création d’unemultitude de points d’entrée et de sortieà l’édifice, de façon à générer de l’acha-landage sur la rue Saint-Denis.

L’intégration des œuvres d’art auxlieux publics, intérieurs comme exté-rieurs, le maintien d’un lien piétonniersur la rue de La Gauchetière, entre lesrues Saint-Denis et Sanguinet, et la sé-curité des piétons sont autant d’autrespoints qui ont été soulevés et communi-qués aux soumissionnaires, qui ontmaintenant la possibilité d’utiliser cesrecommandations dans leurs proposi-tions respectives. SA

L’agente de liaison avec la communauté Dicki Chhoyang a expliqué aux proposants lesrésultats de l’enquête sur l’intégration urbaine et architecturale du futur CHUM. Photo Luc Lauzière

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Diane Robitaille est commis à l’unité coronarienne de l’Hôtel-Dieu Photo Dominique Lalonde

chumagazine : Quels gestes dereconnaissance posez-vousau quotidien ?Diane Robitaille : En tant que commis, je suis au centrede l’action, celle qui fait le pont à l’intérieur de l’équipe.Cette position m’a toujours amenée à recevoir les confi-dences et aussi la confiance des gens ; je les écoute,je les soutiens, je les épaule dans ce qu’ils font de bon,que ce soit une infirmière avec une bonne approche,un préposé avec une méthode efficace ou un médecinqui démontre une belle empathie. C’est tellement bonpour l’estime de soi ! Je suis une personne très sensible :je vis avec eux leurs peines, mais aussi leurs joies.Je suis la bonne mère de l’équipe, celle qui n’hésite jamais à prendre un collègue dans ses bras !

De quelle manière cettereconnaissance vous revient-elle ?J’ai encore la certitude que d’être reconnaissant envers les autres est quelque chose qui se fait dansles deux sens. Le simple fait de donner aux autrestout ce que je peux m’apporte une grande joie,

me permet de performer et d’offrir toujours le meilleurde moi-même, et je sais que cela est apprécié, je lesens. Un merci, c’est tellement simple, mais c’est cequi me rend le plus heureuse. Il y a quelques années,je vivais des moments plus difficiles au travail et monpatron m’avait fait réaliser que mon attitude se reflétaitdans l’équipe ; et cela est encore plus vrai lorsque jepartage ma bonne humeur et que je peux participerau bien-être de l’équipe !

Quels conseils pourriez-vousdonner à quelqu’un qui veutaméliorer la façon dont il vitla reconnaissance ?Sortir de soi-même, s’ouvrir aux autres, à leurs malheurs autant qu’à leurs bonheurs, savoir bien observer, être réceptif et surtout, éviter d’effacer tousles bons coups d’une personne lorsque survient uneerreur… Il faut savoir souligner les bons coups, pas seulement les mauvais ! Et finalement, le sourire… J’ai vraiment l’impression d’avoir une incidence positivelorsque je me promène dans l’hôpital et que je sourisaux gens, je sais au fond de moi que ça leur faitdu bien !

Une commis et la reconnaissance à double sensAprès avoir passé près de 30 ans à la réception des soins intensifs au 5e étage de l’Hôtel-Dieu, Mme Diane Robitaille a récemment joint l’équipe voisine, celle de l’unité coronarienne. Déjà bienintégrée au sein de son nouveau milieu, Mme Robitaille se fait un devoir de partager sa vision positive de la vie, pour le plus grand bonheur d’une équipe qui vit, avec elle, de grandes émotions chaque jour.Rencontre poignante avec une dame qui a toujours fait de la reconnaissance son mode de vie.

Propos recueillis par Olivier Gagnon

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La domotique et la schizophrénieLe Dr Emmanuel Stip, directeur du Département de psychiatrie de l’UdeM et chercheur clinicien à l’HôpitalLouis-H. Lafontaine, explore les possibilités offertes parla domotique et les nouvelles technologies de la commu-nication en adaptant certains de leurs produits aux besoinsde patients schizophrènes.www.nouvelles.umontreal.ca/recherche

Le réseau de l’UdeM: leader en génétiqueCette position est confirmée tant par la qualité et le nombre des chercheurs que par les subventions accordéesaux recherches effectuées à la Faculté de médecine, à l’Ins-titut de cardiologie de Montréal, au CHU Sainte-Justine, etau CHUM. Le journal Forum y consacre un dossier spécial.www.nouvelles.umontreal.ca/journal-forum/dossiers-speciaux

TélésantéQuelque 100 stations de visioconférence pour des activitésde téléconsultation et de téléformation ainsi que 200 appareils de télésoins seront installés à compter du prin-temps. Les deux projets de télésanté du RUIS de l’UdeMmobilisent six agences de la santé, une cinquantaine d’établissements et plus de 100 collaborateurs individuels.www.ruis.umontreal.ca

L’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal inauguresa nouvelle unité coronarienneEn présence du Dr Yves Bolduc, ministre de la Santé etdes Services sociaux du Québec, et de plusieurs autres dignitaires, l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal a inaugurésa nouvelle unité coronarienne le lundi 29 mars dernier.www.hscm.ca/nouvelles-et-communiques

Le seul centre de promotion de la santé au Canadaconsacré aux enfants, aux adolescents et aux mèresLe CHU Sainte-Justine inaugurait récemment ce centre quioffrira des programmes et des services de prévention et depromotion de la santé aux femmes enceintes, aux enfants,aux adolescents et à leur famille. Le Centre de promotionde la santé du CHU Sainte-Justine a désormais pignonsur rue au 5757, avenue Decelles.www.chu-sainte-justine.org

Le RUIS de l’UdeMDes nouvelles du réseau

Le CHUM fait partie duRéseau universitaire intégréde santé de l’Université deMontréal. Ces nouvellesparviennent des autrespartenaires du réseau.

Les cartes coupde coeur sontdisponibles dansles agendas duCHUM ou dansl’intranet.

La chaîne de lareconnaissanceDans l’édition de chumagazine de mai, M. René Adam,préposé aux bénéficiaires au 6e CD de l’Hôpital Notre-Dame, recevait avec plaisir une carte coup de cœur deMme Fabienne Laplante. Afin de poursuivre la chaînede la reconnaissance, M. Adam a tenu à reconnaître unede ses collègues, Mme Blanca Mazo, elle aussi préposéeaux bénéficiaires. Selon René, Blanca est plus que travaillante, et sa présence permet d’alléger l’ambianceparfois lourde qui règne au 6e CD, tout en lui enlevantun énorme poids sur les épaules. De plus, Blanca est aujourd’hui mentore, après avoir été elle-même mento-rée à ses débuts par René. C’est donc pour la remercierde tout le soutien qu’elle lui apporte au quotidien qu’ila tenu à souligner son travail au sein de l’équipe. Surla carte coup de cœur que René a remise à Blanca,on pouvait lire ces quelques lignes :

« Pour toi, Blanca, pour ton énergie, pour ton aide,ta bonne humeur. J’aime travailler avec toi. Tu es une excellente préposée !»

C’est maintenant à Blanca Mazo, préposée aux bénéficiaires depuis quatre ans au CHUM, que revientle privilège de reconnaître une personne dont elle apprécie particulièrement la présence et le travail. Revenez-nous en septembre pour savoir si la chaînede reconnaissance est maintenant dans votre équipe !

Vous donnez régulièrementdu sang, je crois… Quel lienvoyez-vous entre le don desang et la reconnaissance ?Pour moi, c’est directement en lien. Le don de sangest un geste d’entraide qui peut sauver une vie, ungeste qui reconnaît que l’autre existe et a besoinde moi. Ça m’a permis de me sentir plus généreuse,en plus que je suis rhésus négatif, un type plus raremais pas moins nécessaire pour autant!

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C ertains patients chez qui le muscle cardiaqueest gravement atteint par la maladie corona-rienne pourraient bénéficier bientôt d’un trai-

tement novateur. En effet, une équipe de chercheursmultidisciplinaire, dirigée par les Drs Nicolas Noiseuxet Samer Mansour, regroupant des chirurgiens cardiaques et cardiologues du Centre de recherchedu CHUM (CRCHUM), en collaboration avec des collègues de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR),évaluent depuis peu la sécurité, la faisabilité et lafonctionnalité de l’injection de cellules souchesdans le cœur de patients au moment où ils ont despontages coronariens. Ces cellules permettraientd’améliorer la guérison et la fonction du cœur.

Cette procédure expérimentale s’applique aux patients souffrant de maladie cardiaque ischémiqueoù l’apport sanguin au cœur est diminué, et associéeà une dysfonction du ventricule gauche. Ces patientssont opérés à cœur ouvert par l’équipe de chirurgienscardiaques du CHUM. Un premier patient a reçu il y a

quelques semaines des cellules souches et se portetrès bien depuis. Déjà, onnote une amélioration signi-ficative dans la capacité decontraction de son ventriculegauche, ce qui a pour effetd’améliorer la fonction depompe du cœur pour éjecterle sang.

Rappelons qu’en 2007,le CRCHUM en collaborationavec l’HMR démarrait unessai clinique visant à évaluerl’injection de cellules soucheschez des patients qui avaientsubi un premier infarctus.Les résultats préliminaires de

ce premier essai clinique toujours en cours ont permisde valider la sécurité et la faisabilité de cette thérapiecellulaire pour ce genre de clientèle. La présente étudevise un différent groupe de patients avec défaillancechronique du muscle cardiaque due à la maladie coro-narienne. Cette nouvelle procédure est moins invasiveet peu coûteuse si on la compare à la transplantationcardiaque, seul traitement actuellement disponiblepour aider les patients défaillants cardiaques. Leschercheurs prévoient recruter 20 patients au total auQuébec dans la première phase. Un deuxième centrecanadien à l’Hôpital général de l’Université de Torontoparticipera également à cette étude.

L’équipe de recherche compte les investigateurssuivants du CRCHUM et professeurs à la Faculté demédecine de l’Université de Montréal : les Drs NicolasNoiseux, Samer Mansour et Louis-Mathieu Stevens,et de l’HMR, le Dr Denis-Claude Roy.

Une vidéo de l’intervention est disponible àwww.youtube.com/user/chumontreal NF

Les Drs Denis Claude Roy (HMR), Nicolas Noiseux et Samer Mansour (CHUM), avec le premier patientdéfaillant cardiaque participant au protocole,M. Jean-Paul Tremblay Photo Dominique Lalonde

Guérir le cœur avecdes cellules souches

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La propriété intellectuelle,dites-vous ?

Parmi les conférenciers, les Drs Jacques Turgeon, directeur de la recherche, Manon Choinière, chercheuse en douleur chronique,Fred Saad, chercheur clinicien, spécialiste du cancer de la prostate, et Charles Goyer, agent de brevet.

U ne notion plutôt mal comprise que celle de propriétéintellectuelle, qui valait très certainement la peine qu’ony consacre une demi-journée, organisée par le Centre

de recherche du CHUM (CRCHUM) le 26 avril. Ce premier séminaire fut introduit par le directeur de la re-

cherche M. Jacques Turgeon qui a d’abord expliqué l’importancede la valorisation, premier terme à retenir sur le sujet. Rappelonsque la valorisation de la recherche, c’est l’ensemble des activitésfacilitant la mise en valeur, commerciale ou non, de l’expertiseet des résultats issus de la recherche vers la société. Valoriser larecherche, ce peut être la publication des résultats, des contratsavec des entités publiques et privées, le transfert technologiqueou la commercialisation des résultats de la recherche par des entreprises existantes ou nouvellement créées.

Valoriser, explique le Dr Turgeon, permet de maintenir la compétitivité technologique, contribue au développement économique, assure des nouveaux modes de financement, créedes emplois. Cela permet au chercheur de faire bénéficier à tousde l’avancement de ses recherches, de financer son équipe, lui assure des revenus personnels, peut lui donner le goût de l’aventure. C’est pourquoi le CRCHUM a créé un partenariat avecGestion Univalor, s.e.c., dont le mandat est d’accélérer le transfertvers l’industrie des résultats de la recherche. Cette année, leCRCHUM a reçu 14 déclarations d’invention. Univalor gère avecle CRCHUM 33 brevets, 103 demandes de brevets et 61 dossiersde valorisation actifs.

La chercheuse Manon Choinière a ensuite expliqué la mise surpied du Registre Québec Douleur, le seul au Québec, au Canadaet même au monde à accumuler des données sur tous les patients des cliniques de la douleur des quatre grands centresd’expertise de la douleur des RUIS, une extraordinaire base dedonnées accessibles à tous les chercheurs intéressés. À qui ap-partiennent les résultats de recherche de ce registre qui compte55 membres réguliers, 30 associés et qui est subventionné pardes compagnies pharmaceutiques comme par le FRSQ? Un beaucas de propriété intellectuelle en effet. Me Cindy Bélanger, avo-cate chez Heenan Blaikie, a ensuite fourni quelques données debase pour bien comprendre le droit d’auteur, qui s’applique tout

au long de la vie de l’auteur et pendant 50 ans après sa mort.La protection offerte par le droit d’auteur naît automatiquementlorsque certaines conditions sont remplies et aucun enregistre-ment n’est nécessaire. Toutefois, il est possible d’enregistrer undroit d’auteur auprès de l’Office de la propriété intellectuelledu Canada (OIPC) pour un coût minime (50$). Le droit d’auteurconcerne notamment les œuvres littéraires, dramatiques, musi-cales, artistiques ainsi que les programmes d’ordinateurs.

À ne pas confondre avec une déclaration d’invention (DI) quiest un document officiel essentiel au processus de valorisation.Une fois la DI complétée, le processus d’accompagnement et devalorisation est enclenché, comme l’ont expliqué l’ingénieur etconseiller à la DSH, M. Saâd Hamidi, et le Dr Fred Saad, chercheurclinicien. Les deux ont eu recours à l’aide du Bureau de la valori-sation et des affaires juridiques (BVAJ) du CRCHUM et à Univalor,l’un pour mettre en valeur un projet portant sur la traçabilitédes scopes, l’autre pour établir une relation d’affaires avec unecompagnie pour la commercialisation d’un test pronostic associéau cancer de la prostate. La validation clinique de ce test a été effectuée grâce au soutien financier du programme de matu -ration technologique du MDEIE.

M. Charles Goyer, agent de brevet chez Goudreau GageDubuc, conseiller Ph. D. en biotechnologies, a finalement expliqué ce qu’est un brevet: un droit d’exclusion qui empêched’autres de fabriquer, utiliser, vendre ou importer des produitsou des procédés pendant des périodes déterminées, soit 20 ans.Ce droit d’exclusion est donné à un inventeur pour des produitset des procédés, ou des compositions de matières, des appareils,des nouveaux usages de composés déjà connus et des améliora-tions de produits et des procédés, etc., en retour d’une divulga-tion complète de l’invention. Il a répondu aux nombreusesquestions de l’auditoire sur le sujet.

Une demi-journée fort instructive! CL

À surveiller :Prix Esculape : 2-3 juinRetraite des chercheurs : du 16 au 18 juin

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De gauche à droite : Parmi les participants au Défi CRCHUM, Vincent Poitout, An Tang,Gilles Soulez, Claude Kaufman, Émilie Pépin, Thiery Alquier et Julie Amyot.

Défi CRCHUM : on dépasse l’objectifCent cinquante-cinq marcheurs et coureurs du Centre de re-cherche du CHUM (CRCHUM) ont participé au Défi CRCHUM ledimanche 18 avril dernier, au Parc Jean-Drapeau. Cette activitéde collecte de fonds, organisée par le CRCHUM avec l’appui dela Fondation du CHUM dans le cadre du Défi Caritatif BanqueScotia, a permis d’amasser la remarquable somme de 75585$au profit de la recherche. Le CRCHUM a ainsi dépassé de plusde 25000 $ l’objectif qu’il s’était fixé.

Encouragés par les bénévoles et les passants, les participantsont marché ou couru 5 km, ou encore fait le demi-marathonde 21 km. Au total, près de 280000$ ont été amassés au profitde 25 organismes de bienfaisance locaux. Parmi le lot, leCRCHUM, qui en est à sa première participation au Défi, a obtenu le meilleur taux de participation et a recueilli la plus importante somme d’argent.

La 10e Classique de golfLes amateurs de golf pourront participer, le 13 septembre pro-chain, à la 10e édition de la Classique de golf de la Fondationdu CHUM. Cette année encore, l’événement se déroulera surle site enchanteur du Club Laval-sur-le-Lac où sont attendus300 décideurs des milieux des affaires et de la santé.

Depuis ses débuts, la Classique de golf a recueilli prèsde 11 M$ grâce au soutien d’entreprises et d’individus. Lessommes recueillies dans le cadre de cette activité-bénéfice permettront au CHUM d’acquérir de l’équipement afin de toujours améliorer les soins aux patients.

Pédalezavec LanceArmstrong Une cinquantaine de cyclistes philanthropes rouleront à Mont-Tremblant le 11 septembreprochain pour le Tour de Lance des Cèdres.Ces athlètes québécois parcourront 100 km auxcôtés de Lance Armstrong, sept fois championdu Tour de France et survivant du cancer, et feront ainsi la promotion de saines habitudesde vie. L’activité, dont le thème est « Avoir ducœur pour vaincre le cancer », a pour objectifd’amasser des fonds pour appuyer les progrèsde la médecine reliés au cancer et à la santé du cœur.

Le Tour de Lance est une activité organiséepar l’Institut des Cèdres contre le cancer au profitdes deux plus grands centre hospitaliers du Québec, le CHUM et le CUSM.

Afin de prendre part à cette journée unique,chaque participant à la randonnée (des particu-liers, des chefs d’entreprises, des membres d’organisations communautaires et autres) s’engagent à verser une somme minimalede 25000$, soit par un don personnel, soiten faisant une collecte de fonds.

Pour en savoir plus, visitez tourdelance.caou contactez Mme Marie Goubran de la Fonda-tion du CHUM, au 514 890-8347.

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Merci Enertrak Le 12 mars dernier, la Fondation du CHUM a honoré l’entreprise Enertrak qui, depuis cinq ans, appuie le projetdu CHUM au centre-ville. Cette entreprise familiale a remisdes dons totalisant 125000$. Cette somme contribueraà doter le futur CHUM d’équipements à la fine pointe dela technologie qui permettront aux spécialistes de la santéd’offrir la meilleure qualité de soins.

La construction du Centre de recherche du CHUM débutera incessamment, suivie de près par celle du centrehospitalier. Le CHUM de demain accueillera un parc technologique à l’avant-garde de la médecine intégrantnombre de technologies émergentes.

Fondée en 1982 par M. Samir Trak et Mme Ada Trak, Enertrak est un distributeur spécialisé en génie climatique.Soucieuse de l’environnement, l’entreprise distribue deséquipements de climatisation, de chauffage et d’économied’énergie au Québec et dans les Maritimes. L’équipecompte une trentaine d’employés.

M. Christian Paire, directeur général du CHUM, a tenuà souligner l’engagement du couple d’entrepreneurs quiappuie fidèlement ce projet depuis plusieurs années :«Nous sommes heureux de constater, par cet appui finan-cier d’Enertrak, l’engagement de la communauté au projetdu CHUM au centre-ville. Pour ce geste, permettez-moide vous témoigner la reconnaissance de notre équipe quitravaille jour après jour à la concrétisation de ce projet. »

La Fondation du CHUM multiplie actuellement ses efforts pour rallier le maximum de membres de la commu-nauté des affaires à ce projet qui révolutionnera l’offrede soins de santé au Québec. «Votre don constitue unesomme des plus généreuses. Il nous faut d’autres entre -preneurs engagés comme vous pour atteindre notre objectif de campagne de 300 millions de dollars !», a déclaré M. Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondation du CHUM.

Ékram Antoine Rabbat, président-directeur général de la Fondationdu CHUM; Karine Trak, Ada Trak et Samir Trak de l’entreprise Enertrak ;Christian Paire, directeur général du CHUM. Photo Hernan Vietri

L’UdeM honore la FondationLe 7 avril dernier, l’Université de Montréal a honoré la Fondation du CHUM pour son don de cinq cent mille dollarsdestiné à soutenir des chaires de recherche et d’enseigne-ment. Ce don fait partie d’un engagement de plusieurs années, qui a débuté en 2001, s’étendra jusqu’en 2020, ettotalisera en bout de ligne plus de 7,6 millions de dollars.

Ces chaires, dirigées par des chercheurs chevronnéset de réputation internationale, s’intéressent à des spécia -lités médicales aussi variées que la médecine familiale, l’arthrose ou la chirurgie thoracique, ou encore les sciencesinfirmières. En plus de contribuer au rayonnement del’UdeM aussi bien qu’à celui du CHUM, leurs travaux permettent de faire avancer les connaissances médicales,et d’appliquer directement au chevet des patients les dernières percées scientifiques.

Soulignons que la Fondation appuie la recherche et l’enseignement au CHUM de diverses autres façons. Cettecontribution s’ajoute en effet au 1,25 million de dollarsremis au Centre de recherche du CHUM il y a quelquetemps. De plus, la Fondation octroie chaque année desbourses afin d’encourager l’excellence et de permettre àde jeunes chercheurs, médecins et professionnels de lasanté de se perfectionner à l’étranger. En fait, plus dela moitié des quelque sept millions de dollars que la Fondation remet chaque année au CHUM est consacréeà la recherche et à l’enseignement, ce qui constitue sonplus grand engagement envers le centre hospitalier.

De gauche à droite : Gilles Dulude, président du C. A. de la Fondation,le Dr Jean Lucien Rouleau, doyen de la Faculté de médecine de l’UdeM,Me Patrick Molinari, président du C. A. du CHUM, Christian Paire, directeurgénéral du CHUM, la Dre Marie-Dominique Beaulieu, titulaire de la ChaireSadok Besrour en médecine familiale, Josée Côté, titulaire de la Chairesur les nouvelles pratiques en soins infirmiers, Ékram Antoine Rabbat,président-directeur général de la Fondation, Donat J. Taddeo, vice-recteur,développement et relations avec les diplômés, et Chantal Cara, vice-doyenne aux études supérieures et à la recherche en sciences infirmières.

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brèves

L’AGA DU COMITÉ DES USAGERSLe comité des usagers tient son assemblée générale annuelle (AGA) le 21 juin 2010 auMusée des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu, de17h à 19h, sous le thème Quelle place pour les usagers? M. Vincent Dumez, un patient,présentera une conférence. L’AGA est suivied’un cocktail.

AU REVOIR,DENISE GARCEAUBIENVENUE CAROLEBOURDON

À l’occasion de la Semaine nationale de l’actionbénévole, des membres du conseil d’adminis-tration et les bénévoles se sont réunis pour célébrer le travail auprès des personnes atteintes du cancer et leurs proches. Cette cordiale rencontre a également permis de remercier chaleureusement Mme Denise Garceaupour le travail accompli comme coordonnatricedes bénévoles et directrice de VIRAGE (ungroupe d’entraide pour personnes atteintes decancer, viragecancer.org) de 2007 à 2010. Sondépart laisse de multiples héritages… deconnaissances, d’organisation, d’écoute, de dis-ponibilité, d’amitié, de sincérité et de rigueur.Son expérience de gestionnaire aguerrie aénormément contribué à l’essor de l’offre et dela qualité des services proposés à VIRAGE.Mme Garceau est remplacée à son poste parMme Carole Bourdon.

DES MERCIS À PARTAGERÀ l’équipe du Centre de cardiologie préventive,

Je voulais vous témoigner toute mon appréciationpour le travail que vous faites si bien. Après un an, avecvotre aide, je marche mieux, je bouge plus, et je me sensen forme comme jamais. Merci à toute votre équipe,et plus particulièrement à Mme Caroline Robichaud, kinésiologue, pour les programmes d’exercices qu’ellem’a proposés, qui m’ont tant fait de bien, et que jecontinue d’inclure dans ma routine quotidienne.

À bientôt et en santé, A. M.

Vous ou votre équipe avez reçu un message sem -blable de la part d’un patient et aimeriez le partager?Faites-le grâce à la nouvelle rubrique «Témoignages»du site Internet du CHUM qui se trouve sous À proposdu CHUM / Nos patients / Témoignages.

Pour publier un mot de remerciement, faites-le parvenir par courriel à :[email protected]

LA CARICATURE DE BÉHA

Denise Garceau Carole Bourdon

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