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LA THÉRAPIE PAR LE CHEVAL AU SERVICE DE LA DÉFICIENCE INTELLECTUELLE MAES Emeline, MATHEÏ Sandy, PHILIPS Margaux, SLUYSMANS Valérie, TERWAGNE Maëlle et VINCX Shauna

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LA THÉRAPIE PAR LE CHEVAL

AU SERVICE DE LA DÉFICIENCE

INTELLECTUELLE

MAES Emeline, MATHEÏ Sandy, PHILIPS Margaux,

SLUYSMANS Valérie, TERWAGNE Maëlle et VINCX Shauna

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Table des matières Introduction 2

Mise en situation 2

Théorie générale 3

1. Définition de l’orthopédagogue 3

2. La déficience intellectuelle 3

La zoothérapie (médiation animale) 4

1. Définition 4

2. Le rôle 5

L’hippothérapie 5

1. Théorie sur l’hippothérapie 5

2. Observations de séances d’hippothérapie 6

3. Les apports de l’hippothérapie 6

4. Les apports du cheval 7

5. Exemple d’un centre 7

6. Les besoins 8

6.1. Les besoins selon Nathalie Nader 8

Besoin lié à leur santé physique 8

Besoin lié à leur santé mentale et leur bien-être psychologique 8

Besoin d’occupation, d’activités liées au travail, à l’emploi et aux loisirs 8

Besoin d’une dynamique appropriée 8

Besoin de vie sociale, de relations interpersonnelles 9

6.2. Les autres besoins 9

Au niveau social 9

Au niveau affectif 10

Liens avec l’orthopédagogue 10

1. Les liens 10

2. Ce que nous pouvons faire sans formation d’hippothérapie 10

Conclusion 11

Bibliographie 12

1. Livres 12

2. Sites internet 12

3. Périodique 12

4. Syllabus de cours 12

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Introduction

Dans le cadre du cours de déficience intellectuelle, nous avons choisi de présenter une méthodologie

peu connue du grand public.

Cette méthodologie se nomme « hippothérapi ». Il s’agit d’une thérapie par l’intermédiaire du cheval.

Si nous avons choisi de vous parler de la thérapie par le cheval, c’est parce que nous estimons que

cette méthodologie peut être très bénéfique pour les personnes à besoins spécifiques, tout en restant

ludique et accessible. Curieuses d’en apprendre davantage et estimant qu’il est intéressant pour notre

pratique professionnelle d’être informées sur le sujet, nous avons réalisé ce travail.

Nous nous sommes, au cours de cette recherche, interrogées sur les bienfaits et les apports de cette

thérapie pour des personnes déficientes intellectuelles.

Nous vous parlerons, dans un premier temps, du métier, du rôle d’orthopédagogue et de la déficience

intellectuelle en général.

Nous aborderons, par la suite, la zoothérapie (thérapie par l’interaction avec l’animal) en

approfondissant l’hippothérapie.

Enfin, nous vous présenterons l’analyse d’une séance d’hippothérapie observée à l’ASBL Pony-City, les

besoins auxquels cette thérapie permet de répondre, et les liens avec le métier d’orthopédagogue.

Mise en situation

L’hippothérapie est, comme son nom l’indique, une thérapie étant adaptée à de nombreux types de handicaps avec ou sans déficience intellectuelle.

L’hippothérapie convient, par exemple, à des personnes autistes, asperger, trisomiques, polyhandicapées, etc.

C’est pour cette raison que nous avons fait le choix de ne pas cibler de pathologie particulière dans cette mise en situation.

Cependant, lors de notre visite au centre Pony-City, nous avons eu l’opportunité d’observer des situations concrètes, que vous trouverez dans la description de l’observation d’une séance.

Nous vous invitons donc à découvrir celles-ci afin de comprendre les apports de cette méthodologie aux personnes à besoins spécifiques présentant des difficultés d’apprentissage.

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Théorie générale

1. Définition de l’orthopédagogue

L’orthopédagogie est « un domaine d’études, de savoirs et d’activités dont le but est de permettre aux sujets, aux prises avec des difficultés ou des troubles d’apprentissage, de pallier ces entraves et de développer au mieux leurs potentialités »1.

L’orthopédagogie touche à plusieurs domaines : la psychologie, la psychopédagogie et la psychosociologie.

L’orthopédagogue peut travailler avec tout type de public : du nouveau-né à la personne vieillissante, d’une école à une maison de repos en passant par les centres d’accueil de jour et les hôpitaux. Les contextes varient donc énormément.

Afin de pouvoir travailler avec toutes ces personnes, l’orthopédagogue acquiert des connaissances sur les stades de développement en général, mais aussi en se centrant sur les développements de personnes à besoins spécifiques.

Le professionnel peut proposer des interventions en psychomotricité sensorielle, d’expression, des activités ludiques pour développer les apprentissages de la personne mais aussi le bien-être et la qualité de vie.

De plus, grâce à sa formation pédagogique, il peut aider des personnes ayant des dysfonctionnements des apprentissages pour donner des pistes d’intervention.

Il propose des pistes, des aménagements et des solutions permettant d’améliorer et de faciliter le quotidien de l’individu, en fonction de ses besoins spécifiques. Il participe également à l’élaboration d’un projet de vie adapté à la personne, à ses capacités et à ses limites.

L’orthopédagogie n’est pas un métier individuel. En effet, l’orthopédagogue travaille avec un ou plusieurs bénéficiaires. Il peut être le coordinateur des différentes actions, les planifier, participer à la création du projet éducatif d’un bénéficiaire. De plus, il est le lien entre les différents intervenants.

2. La déficience intellectuelle

Cette déficience se définit par une limitation du fonctionnement intellectuel et du comportement adapté face à l’environnement. Le fonctionnement intellectuel comprend les capacités cognitives telles que la planification, l’abstraction, etc. « Les aptitudes intellectuelles testées sont déficientes en comparaison avec celle de la majorité des individus du même âge et de la même culture. Par aptitudes intellectuelles, on entend la compréhension, l’analyse, l’intégration, l’interprétation et le stockage d’informations, qui permettent de généraliser, manier des concepts abstraits, synthétiser, transférer les apprentissages, mémoriser, etc. »2

Ces limites s’observent pendant toute la période développementale.

Auparavant, l’évaluation de la déficience se réalisait simplement sur base du test de quotient intellectuel. Néanmoins, suite à une remise en question importante, nous pensons que cela ne suffit

1 Legendre,1993 2 Coenene, J-P, Ligue des droits de l’enfant, Livre Blanc : Accueil de l’enfant malade ou handicapé à l’école… Editions Rencontres ASBL, Bruxelles, 2010

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plus. Le test du QI catégorise l’individu sans aller plus loin dans la réflexion. C’est inutile dans l’élaboration du plan d’intervention (PIA).

Ensuite, une personne n’est pas diminuée dans tous les domaines de l’intelligence (cfr Intelligences multiples, théorie d’Howard Gardner). Il est donc insensé d’utiliser le test QI comme unique outil de diagnostic. S’il est utilisé, celui-ci devrait obligatoirement être couplé à d’autres tests.

Enfin, l’important dans l’évaluation de la personne n’est pas le chiffre qui lui est attribué suite au test, mais ses capacités et ses limites.

Actuellement, l’essentiel est de décrire et d’évaluer correctement ses limites et ses aptitudes afin de bien identifier ses besoins. Suite à cette évaluation, les intervenants mettent en place un plan d’intervention individualisé (PIA). N. NADER a défini les besoins de la personne déficiente intellectuelle. Ces besoins sont également intéressants à prendre en compte pour établir le PIA (ils sont expliqués au point 6.1, ci-dessous).

Les causes de la déficience intellectuelle sont génétiques et biologiques. Dès la naissance, l’enfant est atteint de ce handicap. Par la suite, l’environnement influence le développement de l’intelligence. Il n’est donc pas une cause à l’origine mais joue un rôle dans l’évolution de la déficience. L’âge mental évolue comme pour les autres individus. Cependant, cela se fait plus lentement et s’arrête plus tôt. Le retard, même s’il est différent pour chaque individu, se remarque au niveau :

- Du développement social ; - Du développement moteur ; - Du développement émotionnel ; - Du développement communicatif et du langage.

Les intervenants, entre autres les orthopédagogues, interviennent sur ces différents points.

La zoothérapie (médiation animale)

1. Définition

La zoothérapie, aussi appelée médiation animale, consiste à faire intervenir un animal auprès d’une

personne ou d’un groupe de personnes afin de susciter des réactions favorisant leur développement

cognitif, psychologique, psychique ou social3. Elle permet de développer différents champs

d’interventions aussi bien thérapeutiques qu’éducatifs que psychologiques. Résilienfance et al. (2014)

définit la médiation animale comme une relation d’aide à but préventif ou thérapeutique dans laquelle

un professionnel, concerné par les humains et les animaux, introduit un animal auprès d’un

bénéficiaire. Cette relation apporte ses ressources l’un à l’autre, au bénéfice des deux.

L’un des fondateurs de la médiation animale, Boris Levinson, a défini la zoothérapie selon deux champs

d’intervention. Le premier regroupe des activités qui se font en associant les animaux avec les

humains. Dans ce genre de situation, l’animal est utilisé dans le but d’améliorer la qualité de vie de la

personne en augmentant sa motivation à participer à des activités. Le deuxième champ regroupe les

thérapies facilitées par l’animal. Dans ce cas, l’animal joue le rôle d’intermédiaire entre le praticien et

la personne ciblée. Il est donc l’agent de médiation pour une thérapie conventionnelle.

3 Beiger, 2008

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2. Le rôle

Le rôle thérapeutique de la zoothérapie est de proposer des situations et certains types d’animaux en

fonction des besoins ou pathologies préalablement ciblés. La médiation animale apporte le bien-être,

développe des compétences de dextérité, améliore l’autonomie et permet de créer des liens sociaux

et des relations (Umanima, s.d.).

La médiation animale répond à des besoins. En effet, cela permet de développer des compétences et

d’améliorer des troubles du comportement. Nous avons pu observer dans une ferme pédagogique

d’une école spécialisé de type 1, 2 et 7, que certains enfants ont gagné en confiance en soi, ce qui leur

a permis d’aller à la rencontre des autres, d’avoir des interactions sociales et d’oser s’exprimer. Cela

peut également améliorer des problèmes d’angoisse, de mémoire, de troubles d’apprentissage, de

construction du schéma corporel, de la motricité, du comportement, de la concentration, de

l’attention, de l’identité, de la communication et du langage (Maryse De Palma, 2006).

L’hippothérapie

1. Théorie sur l’hippothérapie

La thérapie par le cheval est une complémentarité aux traitements qui ne suffisent pas à la personne. L’animal est vu comme un médiateur pour interagir avec l’individu atteint d’une pathologie.

Comme l’explique la Fédération Nationale des Thérapies par le Cheval (FENTAC), la thérapie avec le cheval est « une thérapie psycho-corporelle dont le but est de réaménager les fonctions psychiques et physiologiques ».

Nous pouvons distinguer au moins deux types de thérapies différentes avec le cheval : l’équithérapie et l’hippothérapie.

« L’équithérapie est une thérapie à caractère plutôt psychique. Elle s’adresse à des adultes ou enfants souffrant d’une pathologie mentale ou psychomotrice (hyperactivité, sclérose en plaques, troubles de la communication, psychose infantile, …).

Le cheval est le médiateur thérapeutique.

Le développement psychomoteur de la personne est sollicité, les sensations également, le toucher étant largement utilisé pour établir le contact entre le patient et l’animal.

Les objectifs travaillés sont multiples et variés mais le « vivre mieux » et un sentiment de confort sont recherchés.

L’hippothérapie est une technique de réhabilitation qui utilise le mouvement du cheval comme moyen de thérapie. Le cheval, lorsqu’il est en mouvement, permet au cavalier d’améliorer l’équilibre, le tonus musculaire, le contrôle postural : la posture s’améliore, les muscles se détendent. L’hippothérapie a un caractère plus passif que l’équithérapie. »4

4 Auteur inconnu, « La thérapie par le cheval : équithérapie ou hippothérapie ?», dans Pasolo.com, [en ligne sur :

https://www.pasolo.com/jeminforme/la-therapie-par-le-cheval-equitherapie-ou-hippotherapie.html], consulté le 22/10/2017.

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2. Observations de séances d’hippothérapie

Nous avons été observer différents enfants suivant une thérapie par le cheval.

La première séance s’est déroulée avec cinq enfants atteints du trouble du spectre autistique avec, pour certains, une déficience intellectuelle accompagnée de pathologies associées.

Chaque enfant avait un moment individuel avec l’animal et l’hippothérapeute. Aucun objectif n’était prévu en ce début de séance. Aucun apprentissage n’est visé non plus.

Comme le moniteur nous l’explique, il essaye de créer un lien, une bulle entre les trois acteurs (l’enfant, l’animal et lui). Nous constatons donc bien ici le triangle thérapeutique formé, avec l’animal comme médiateur.

Ensuite, en fonction des besoins spécifiques de chacun et du moment présent, il propose des activités qui visent à faire évoluer l’enfant.

Nous avons observé que chaque enfant entrait, à sa manière, en communication avec l’animal. Il est dans sa bulle et y trouve un intérêt personnel très important.

N’ayant fixé aucun objectif, il observe sa séance, « il ressent » par l’intermédiaire du cheval, le besoin de l’enfant et agit en fonction.

Suite aux définitions précédentes, nous parlerons davantage d’équithérapie pour cette situation.

Une séance individuelle avec un enfant à traits autistiques a suivi. Il ne présentait pas de déficience intellectuelle. Contrairement à la séance précédente, l’adulte vise des apprentissages spécifiques tout en analysant les besoins de l’enfant. La monitrice propose des activités pour entrer en communication avec l’animal et, ensuite, l’apprentissage est travaillé.

L’enfant développe également sa responsabilité, en s’occupant par lui-même de l’animal, mais aussi sa confiance en lui, se rendant compte qu’il a le pouvoir de contrôler le cheval.

Ici, nous avons réellement observé une séance d’hippothérapie.

Enfin, nous avons observé une dernière séance individuelle avec une petite fille polyhandicapée (moteur, intellectuel, etc.) L’objectif, avec elle, est surtout de travailler sa motricité mais, derrière cela, se cache l’aspect affectif et relationnel avec le cheval. Les apprentissages visés étaient de se tenir droit et de contrôler son dos, sa position. Il y avait également une partie de motricité fine : ouvrir sa main et ses doigts pour caresser le cheval.

Cette séance individuelle se centrait davantage sur le travail des sens.

Nous avons retenu qu’un réel apprentissage est difficile à mettre en place. Chaque séance est différente en fonction du contexte et de l’enfant. Mettre l’enfant « dans sa bulle » et créer un lien entre les trois acteurs est très important ! La communication est également un aspect qui se développe, souvent naturellement, lors de ces séances.

3. Les apports de la thérapie par le cheval

Elle travaille essentiellement la relation qu’a la personne avec autrui et avec elle-même (confiance et estime de soi). La communication avec un être humain et un animal est différente. Communiquer avec un animal rappelle notre communication non-verbale. De plus, les individus ont, bien souvent, beaucoup plus de facilités à communiquer avec un animal, celui-ci ne présentant aucun jugement.

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Ce type de thérapie s’adresse aux personnes atteintes de : ● Pathologies neuromotrices (sclérose en plaques, hémiplégique, paraplégie par exemple) ● Pathologies cognitives (déficiences intellectuelles) ● Pathologies affectives et sociologiques, psychiques (autisme notamment) ● Pathologies sensitives

4. Les apports du cheval

Pourquoi choisir de travailler avec un animal si grand et si fort ?

Le cheval est considéré comme un substitut maternel car le bénéficiaire est en relation de corps à corps avec l’animal comme le bébé dans le ventre de sa maman.

De plus, avec ce corps à corps, l’expression des émotions est plus intense et le bénéficiaire pourra donc exprimer ces dernières au mieux. En effet, le cheval ne jugera pas les réactions et les émotions du bénéficiaire.

Avec le cheval, il faut établir une relation de dominance grâce aux contacts physiques. En effet, il faut que le bénéficiaire sache ce qu’il veut pour l’ordonner au cheval.

D’un point de vue physique, travailler avec un cheval permet de travailler 300 muscles. Et il permettra de prendre conscience de son corps.

5. Exemple d’un centre

L’ASBL Pony-City, située à Uccle et Beersel, propose différentes activités de nature et découvertes du cheval à des personnes porteuses d’un handicap mais pas spécifiquement.

Leur objectif principal est de travailler la confiance en soi de l’individu, son dépassement, ses relations avec lui-même et avec autrui, le responsabiliser, de développer sa motricité et, ce, tout en lui apportant du plaisir et de la bonne humeur.

Pour les adultes, l’ASBL propose des activités de jardinage, d’entretien d’espaces verts, de soins d’animaux ou encore des ateliers cuisine. Le but de ces ateliers est de détendre, d’apaiser les tensions et de développer l’autonomie.

Certains adultes ayant une déficience intellectuelle peuvent également travailler dans ce centre, suivant leurs capacités et leurs besoins spécifiques. De cette manière, ils développent davantage leur autonomie, leur confiance en eux, leurs responsabilités, etc.

Pour les enfants, une première activité de psychomotricité à poney est proposée à des petits groupes de très jeunes enfants. Le but de celle-ci est de développer la motricité, la confiance en soi, l’écoute et l’attention de l’autre (dans ce cas-ci, du cheval particulièrement) et l’imagination.

Le deuxième atelier propose une découverte différente du cheval, à des enfants un peu plus âgés, par un moyen différent que l’équitation, et permet de travailler la communication et la relation avec autrui (dans ce cas-ci, avec le cheval, l’estime de soi et la psychomotricité).

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6. Les besoins

6.1. Les besoins selon Nathalie Nader

Besoin lié à leur santé physique Comme expliqué ci-dessus, l’hippothérapie est une activité qui vise à favoriser l’évolution de l’enfant/

de l’adulte en fonction des besoins spécifiques de celui-ci. Il n’est pas toujours évident de trouver une

activité qui puisse convenir au handicap de l’enfant et qui respecte à la fois ses besoins et ses

difficultés. L’hippothérapie permet l’accès à une activité ludique qui implique indirectement un travail

de la personne en situation de handicap. Dans les situations citées, on retrouve le travail de la motricité

avec un enfant polyhandicapé, ceci visant à favoriser son bien-être physique. Pour une personne

atteinte d’une déficience intellectuelle, cette capacité physique est importante à travailler. Il en est

capable et peut se sentir valoriser d’y arriver. La motricité est un besoin essentiel !

Besoin lié à leur santé mentale et leur bien-être psychologique L’hippothérapie va permettre aux personnes la pratiquant de travailler principalement la confiance en

soi et l’estime de soi. A travers celle-ci, les personnes en situation de handicap vont pouvoir développer

leurs capacités. Il s’agit d’une thérapie qui est à la fois personnelle et à la fois spécifique. Personnelle,

dans le sens où la personne a des temps libres avec l’animal lui permettant de créer une relation avec

celui-ci comme il l’entend. Et spécifique car l’évolution et le bien-être de l’enfant sont mis en avant par

une thérapie qui leur est personnellement adaptée. L’enfant/l’adulte est au centre des préoccupations

et tout se construit autour de cette personne, au rythme de celle-ci et en fonction de ses capacités.

Besoin d’occupation, d’activités liées au travail, à l’emploi et aux loisirs La thérapie par le cheval proposée est, comme déjà précisé plusieurs fois, une activité qui est adaptée

en fonction des besoins spécifiques et des capacités de la personne qui la pratique. Ceci va permettre

à l’enfant/l’adulte d’être acteur à part entière de son évolution au sein de l’activité.

Besoin d’une dynamique appropriée

Suite à la description des diverses activités rencontrées lors de la visite effectuée au manège, nous

pouvons constater que les séances d’hippothérapie sont orientées par un but qui répond à un besoin

ou encore à une difficulté de l’enfant. L’enfant en situation de polyhandicap présente des difficultés

au niveau moteur, la séance va donc poursuivre l’objectif de travailler la motricité de l’enfant sur base

de ses capacités dans le but d’améliorer sa motricité. Un enfant autiste, qui ne présente pas de

difficultés motrices mais qui présente des difficultés à entrer en communication et une déficience

intellectuelle, ne va pas avoir pour but de travailler sa motricité mais va tenter de trouver des moyens

qui lui sont adaptés pour entrer en communication avec les autres à l’aide du cheval. De plus,

l’hippothérapie va favoriser leur estime d’eux-mêmes car le travail effectué vient principalement de la

volonté personnelle de la personne. Ils ne pourront alors que bénéficier des mérites de leur évolution.

Notons que les séances se construisent sur base de l’enfant et du contexte, c’est-à-dire que si celui-ci

n’est pas dans de bonnes dispositions pour travailler un objectif qui lui est fixé, la séance est adaptée.

Précisons également que l’hippothérapie permet de favoriser l’autonomie de l’enfant. C’est à l’enfant

que revient la responsabilité de préparer le cheval (le brosser avec les brosses adéquates, poser le

matériel dans le bon ordre, … etc). Il doit alors faire les choses par lui-même, en autonomie, après avoir

été accompagné d’explications dans ses débuts.

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Besoin de vie sociale, de relations interpersonnelles Dans notre vie de tous les jours, nous sommes amenés à entrer en contact avec les autres. Les relations

sociales font partie intégrante de nos vies au quotidien, elles représentent un besoin pour chacun. Les

personnes en situation de handicap peuvent, selon leur pathologie, avoir des difficultés à entrer en

communication avec d’autres personnes. L’hippothérapie est alors un bon moyen pour travailler

l’apprentissage de celle-ci. Comme énoncé dans le travail, le cheval, contrairement à l’être humain, ne

fait pas preuve de jugement. Le cheval est un médiateur permettant à l’intervenant d’entrer en contact

avec l’enfant et inversement sur base d’activités proposées. L’hippothérapie permet alors de travailler

la communication d’un point de vue sensoriel (toucher, voir, sentir, écouter), la communication non-

verbale (l’enfant va entretenir des échanges avec le cheval qui ne sont pas que verbaux et devra être

attentif aux signes que lui renvoie le cheval), la communication d’un point de vue personnel (l’enfant

est renvoyé à lui-même, à ses capacités à entrer en relation avec les autres) et la communication avec

autrui (le cheval représente un médiateur entre l’hippothérapeute et l’enfant).

6.2. Les autres besoins

L’animal apaise, protège, rassure, sécurise et diminue l’anxiété ainsi que l’angoisse. Pour ces enfants

dont certaines fonctions biologiques ou intellectuelles sont altérées, l’animal est une source de

sécurités, de soutien physique ou affectif et « d’éponge » pour ses émotions qui les aide à vivre et à

s’épanouir. L’animal aura un impact sur la personne qui a une déficience intellectuelle au niveau social

et au niveau cognitif.

Au niveau social La rencontre de la personne avec l’animal permet de créer un véritable échange, une relation directe

et naturelle sans préjugés et subterfuges verbaux. En effet, l’animal, utilisé comme médiateur, aura un

impact sur l’intégration dans la vie sociale. Il sera une source qui ne juge pas, qui ne compare pas les

personnes entre elles et qui ne prend pas en compte l’appartenance sociale. Pour entrer en relation

avec quelqu’un, l’élève va devoir apprendre a respecter certaines limites et certaines règles

indispensables pour créer une relation harmonieuse comme par exemple avec l’animal, qui demande

une empreinte de confiance mutuelle. Prenons l’exemple de P., un enfant atteint de trisomie 21 et

présentant un retard mental sévère. Il a beaucoup de difficultés a entrer en relation avec les autres et

a une manière très particulière pour créer une interaction. Il n’a pas conscience des normes sociales

et utilise donc des gestes brusques qui peuvent être compris comme étant violents et agressifs. Cela

pose donc des problèmes pour développer des liens sociaux. Lorsque l’enfant a été en contact avec un

animal, il présentait ce même comportement. En le voyant, l’enfant a commencé a approcher sa main

ou son pied vers l’animal et donnait un petit coup. L’animal n’essayait donc pas de créer un lien avec

lui, car P., avec son comportement, ne montrait pas une intention de relation et ne procurait pas un

sentiment de confiance. Ce n’était pas un geste provoque par de la peur, car c’était P. lui-même qui

s’approchait de l’animal et qui tentait d’intéragir entre eux. Cela montre que l’enfant veut créer une

relation, mais qu’il n’a pas encore les clés pour le faire en respectant des limites et des règles sociales.

Cette envie qu’a cet enfant de rentrer en relation avec l’animal va nous permettre de petit a petit lui

apprendre des codes et des règles qui lui permettent de créer une relation harmonieuse entre lui et

l’animal. Cela l’aidera par la suite au niveau social, car il pourra les transférer dans ses relations

humaines.

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Au niveau affectif

Maryse De Palma (2006) explique que l’enfant construit son image de lui-même très tôt par la

confrontation avec le jugement des autres. L’animal va aider, selon elle, au développement de l’enfant

qui pourra se retrouver en lui tel qu’il est, sans jugement. L’animal apporte donc une vision positive de

soi-même, une confiance en soi qui va aider la personne avec une déficience intellectuelle a manifester

de nombreuses attitudes et habilités comme la sécurité, la détente, un sentiment général de bien-être

et de confiance.

Liens avec l’orthopédagogue

1. Les liens

Tout d’abord, l’orthopédagogue travaille en partenariat avec le bénéficiaire. Il le connait, il connait ses

forces, ses faiblesses, ses limites et ses craintes. L’orthopédagogue peut, selon le cas, conseiller le

bénéficiaire de se diriger vers des activités de thérapie par le cheval. Toutefois, l’orthopédagogue ne

peut conseiller ce type de thérapie que s’il s’y connait un peu et qu’il peut mettre en lien les bienfaits

de cette thérapie avec les besoins du bénéficiaire.

Deuxièmement, comme cité dans la définition de l’orthopédagogue, ce dernier est au centre de tous

les intervenants, c’est lui qui peut faire des liens entre tous les intervenants et la famille. Ainsi,

l’orthopédagogue peut informer l’hippothérapeute des progrès du bénéficiaire suite au sein, de ses

comportements, etc.

2. Ce que nous pouvons faire sans formation

d’hippothérapie

L’intervenant en médiation par l’animal est une personne qui provient du domaine pédagogique, social

ou de la santé. Cependant, pour exercer, il doit être formé professionnellement aux pratiques et à

l’analyse par la médiation animale pour lui permettre d’intervenir de manière adéquate.

Le médiateur doit veiller à toujours être attentif aux attitudes et comportements de la personne à

l’égard de l’animal et à proposer un lieu et un espace qui sont adaptés. La médiation animale va donc

être un moyen d’alléger le quotidien des personnes, ou encore de leur faire aborder un travail de façon

ludique.

Comme dit précédemment, il faut avoir suivi une formation pour pratiquer des séances de médiation

animale. Toutefois, selon nous, sans cette formation, l’orthopédagogue peut créer des contacts avec

l’enfant et l’animal en insérant un petit animal lors de ses prises en charge ou en proposant des

journées dans des fermes pédagogiques. L’animal peut entraîner le rire et les comportements joyeux

des enfants. Il transmet de l’affection, de l’attachement et de l’amitié tout en jouant un rôle dans la

prise d’autonomie de l’enfant. Être en contact avec un animal permettra aussi à construire la capacité

d’empathie des enfants. Pour permettre à l’enfant de vivre une expérience positive en compagnie de

l’animal, il est très important de respecter quelques principes.

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Il ne faut surtout pas placer l’enfant dans une situation qui amènera l’échec probable, mais plutôt

l’encourager et valoriser toute initiative et réalisation de l’enfant avec l’animal pour développer la

confiance en lui. Dans chaque situation, il est primordial de donner un cadre sécurisant qui amènera

le bien-être et le plaisir aussi bien de l’enfant que de l’animal. (Beiger, 2008)

Les animaux médiateurs impliqués dans les séances doivent être préalablement éduqués pour

répondre aux critères de la zoothérapie. On ne peut donc pas proposer n’importe quel animal aux

enfants.

Conclusion

Après ce travail de recherche, nous avons découvert de nombreux bienfaits à la thérapie par le cheval comme travailler l’estime de soi, la confiance en soi, la responsabilité, etc.

De plus, en réalisant nos recherches sur la déficience intellectuelle, nous nous sommes rendu compte à quel point l’hippothérapie peut être utile tant au point de vue de la relation à l’autre, de son ouverture et de son développement intellectuel.

L’apport principal que nous avons retenu est le lien avec notre métier d’orthopédagogue. En effet, connaître cette thérapie, ses bienfaits et les personnes à qui elle est destinée peut nous permettre d’aider nos bénéficiaires à travers une méthodologie différente et donc répondre à leurs besoins.

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Bibliographie

1. Livres

● Beiger François. (2008). L’enfant et la médiation animale : une nouvelle approche par la

zoothérapie. Paris : édition Dunod.

• Coenene, J-P, Ligue des droits de l’enfant, Livre Blanc : Accueil de l’enfant malade ou handicapé

à l’école… Editions Rencontres ASBL, Bruxelles, 2010

● De Palma Maryse. (2006). Entre l’humain et l’animal : de la zoothérapie à la télépathie. (2e

éd.). Canada : éditions Quebecor.

● Nader-Grosbois, Psychologie du handicap, éd De Boeck Supérieur, 2015

2. Sites internet

● Auteur inconnu, « La thérapie par le cheval : équithérapie ou hippothérapie ?», dans

Pasolo.com, [en ligne sur : https://www.pasolo.com/jeminforme/la-therapie-par-le-cheval-

equitherapie-ou-hippotherapie.html], consulté le 22/10/2017.

● Auteur inconnu, « L’équithérapie : la thérapie par le cheval », dans le journal des femmes, [en

ligne sur : http://sante-medecine.journaldesfemmes.com/faq/4867-l-equitherapie-therapie-

par-le-cheval ] (consulté le 03/11/2017)

● La Clairière. (s.d.). « Qu’est-ce que la médiation animale ? », ( En ligne sur :

http://laclairiere.legtux.org/quest-ce-que-la-mediation-animale/), consulté le 27 mai 2017.

● “Orthopédagogie”, dans Defré, [en ligne sur:

http://www.defre.be/index.php/presentation-orthopegagogie/], consulté le 3/11/2017.

● Résilienfance et al. (2014). « Médiation animale : une nouvelle définition par Résilienfrance et

al. », (En ligne sur: http://www.mediation-animale.org/mediation-animale-une-nouvelle-

definition-par-resilienfance-et-al/), consulté le 27 mai.

● Umanima. (s.d.). « La médiation animale. », (En ligne sur :

http://zootherapie.asso.fr/zootherapie-mediation-animale/), consulté le 26 mai 2017.

● Wikipédia. (2015). « Zoothérapie. », ( En ligne sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Zoothérapie)

consulté le 28 mai 2017.

3. Périodique

● Montagner, H. (2007). Enfance & Psy : L’enfant et les animaux familiers. Un exemple de

rencontre et de partage des compétences spécifiques et individuelles, n° 35.

4. Syllabus de cours

● B. Parage, Cours de Psychologie de la personne porteuse d’une déficience intellectuelle (Section

orthopédagogie), Defré, 2016.