La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des...

19
La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des entreprises au Liban? Hassan AYOUB Université Lille II Boutheina HACHEM Université Saint-Esprit de Kaslik Introduction Le tissu des entreprises libanaises est caractérisé par la prédominance des petites et moyennes entreprises à caractère familial et à fonds propres modestes. Ces entreprises confrontent un manque de financement qui compromet, la plupart du temps, le développement de leurs activités. L’évidence empirique du développement du système financier libanais montre que le Liban possède un potentiel non négligeable, eu égard aux besoins des entreprises libanaises. En effet, les circonstances politiques et économiques régionales ont engendré un développement financier reposant sur des capitaux flottants. La nature de ces derniers a conditionné non seulement la structure du système financier mais aussi sa contribution au financement des entreprises libanaises. Notre travail s’interroge sur l’adaptation du système financier par rapport aux besoins des entreprises libanaises. Dans un premier temps, nous présenterons la structure du système financier libanais et nous rappellerons les principaux axes des réformes bancaires et financières. Nous évoquerons les raisons qui sont à l’origine de la configuration actuelle du système financier libanais. Ensuite, nous mènerons une étude économétrique qui nous permettra d’apprécier l’efficacité de la contribution du système financier au financement des entreprises libanaises. I. Présentation de la structure du système financier libanais Les typologies proposées dans la littérature sont nombreuses 1 . Nous ne reviendrons ni sur la typologie fondée sur l’opposition entre économie d’endettement et économie de marchés financiers, ni sur celle qui distingue 1. Pour plus de détails sur ce point, cf. J-F GOUX (1994) «La taxinomie des systèmes financiers», Revue d'économie financière, n°29. 185

Transcript of La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des...

Page 1: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

La structure du système financier est-elleadaptée aux besoins des entreprises au Liban?

Hassan AYOUBUniversité Lille II

Boutheina HACHEMUniversité Saint-Esprit de Kaslik

IntroductionLe tissu des entreprises libanaises est caractérisé par la prédominance

des petites et moyennes entreprises à caractère familial et à fonds propresmodestes. Ces entreprises confrontent un manque de financement quicompromet, la plupart du temps, le développement de leurs activités.L’évidence empirique du développement du système financier libanaismontre que le Liban possède un potentiel non négligeable, eu égard auxbesoins des entreprises libanaises. En effet, les circonstances politiques etéconomiques régionales ont engendré un développement financier reposantsur des capitaux flottants. La nature de ces derniers a conditionné nonseulement la structure du système financier mais aussi sa contribution aufinancement des entreprises libanaises. Notre travail s’interroge surl’adaptation du système financier par rapport aux besoins des entrepriseslibanaises.

Dans un premier temps, nous présenterons la structure du systèmefinancier libanais et nous rappellerons les principaux axes des réformesbancaires et financières. Nous évoquerons les raisons qui sont à l’origine de laconfiguration actuelle du système financier libanais. Ensuite, nous mèneronsune étude économétrique qui nous permettra d’apprécier l’efficacité de lacontribution du système financier au financement des entreprises libanaises.

I. Présentation de la structure du système financier libanaisLes typologies proposées dans la littérature sont nombreuses1. Nous ne

reviendrons ni sur la typologie fondée sur l’opposition entre économied’endettement et économie de marchés financiers, ni sur celle qui distingue

1. Pour plus de détails sur ce point, cf. J-F GOUX (1994) «La taxinomie des systèmes financiers»,Revue d'économie financière, n°29.

185

Page 2: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

186

entre répression et libéralisation financières. Dans notre travail, nous utiliseronsla distinction entre systèmes financiers basés sur la banque et systèmesfinanciers basés sur le marché, distinction qui remonte aux contributions deGerschenkron (1962), Cameron (1967) et Chandler (1977). En ce qui concernele système financier basé sur les banques, on opère la distinction entre lesbanques spécialisées (principalement les banques commerciales,d’investissement et de crédit) d’une part, et les banques universelles d’autrepart. L’origine de cette diversité de structure provient de plusieurs facteurs quipeuvent être résumés de la manière suivante: (i) l’importance de la traditionidéologique [cf. Huveneers et Steinherr (1993 p.18)]; (ii) le niveau dedéveloppement économique [cf. Amable et Chatelain (1995, p.124)]. Ayoub(2002), quant à lui, soutient l’idée selon laquelle l’histoire, les caractéristiqueséconomiques du pays, les pesanteurs socio-culturelles et religieuses et lamaturité financière constituent des facteurs déterminants de portée nonnégligeable sur l’évolution de la structure du système financier. Il conclut queces facteurs peuvent conjointement ou séparément exercer une influencenotable sur la contribution du système financier au financement des projetsd’investissements des entreprises. Au Liban, les autorités monétaires ontentamé, depuis le début des années quatre vingt dix, de nouvelles réformesbancaires et financières en vue de réduire l’intervention de l’Etat,d’encourager les institutions financières à mobiliser l’épargne intérieure enfavorisant l’innovation financière et la multiplication des instruments financiers,en stimulant la concurrence entre les banques et en renforçant le rôle dumarché dans l’allocation des ressources financières. Force est de constaterque ces réformes2 visent à faire évoluer la structure du système financierlibanais de façon à la rendre conforme aux besoins de l’économie libanaise.Le système financier formel libanais se compose principalement d’unebanque centrale, d’une multitude de banques de second rang et d’unebourse peu développée. Cependant, Ayoub (2002) souligne l’existence depratiques financières informelles dans certaines régions libanaises. Malgrél’absence des études sur ce phénomène, il suppose que le poids du secteurfinancier informel est assez important au Liban.

1. Les Institutions financières bancaires L’analyse du tableau ci-dessous, qui montre la nature et le poids des

différentes banques dans le système financier formel libanais, nous permet deconstater les points suivants: - le nombre des banques commercialesreprésente en moyenne 93% du total du nombre des institutions financièresbancaires au Liban, soit 47% du total des institutions financières bancaires etnon bancaires. En outre, celui des banques commerciales libanaisesreprésente 81% du total des banques commerciales, soit 44% du total desinstitutions financières. En effet, avec deux banques pour dix mille habitants, lepays se situe très nettement au dessus de la moyenne mondiale qui est de0.73. En fait, cette période marque une augmentation du nombre de banques

2. Les principaux axes de ces réformes ont été présentés par H. AYOUB (2002) «Efficacité du systèmefinancier et rôle des banques dans le cadre d'une économie en cours de reconstruction et dedéveloppement: Cas du Liban», Thèse de doctorat.

3. Economist Intelligence Unit (1993), Country Report - Lebanon, 2nd Quarter, p.28.

Page 3: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

187

commerciales due à la réouverture du marché bancaire en 1977 après dixans de suspension. Ainsi, le nombre des banques commerciales a augmentépassant de 74 en 1974 à 92 en 1983. Saïdi (1997) souligne qu’il «n’existe pas unsurplus de banques au Liban. Nous pouvons nous permettre d’avoir unnombre important de banques dans ce pays, et c’est même utile pour laconcurrence». Cependant, il manifeste une tendance progressive à la baissedepuis 1994. Cette baisse s’explique non seulement par les fusions entre lesbanques commerciales, mais aussi par la création de nouvelles institutionsfinancières non bancaires;

Tableau 1. - Structure du système financier libanais (unités et pourcentages)

- le nombre des banques commerciales étrangères représente enmoyenne 8% du total, soit 19% des banques commerciales.Cependant, de 16% en 1990, il augmente progressivement pouratteindre 26% en 1999. Cette augmentation montre leur attrait pourles opportunités d’investissement pendant la période lareconstruction du pays.

Au total, et à l’instar de la majorité des pays en développement,l’organisation du système financier formel est caractérisée par uneprédominance du secteur bancaire. En ce sens, il est essentiellement dominépar les banques commerciales libanaises et par la Banque du Liban. Cettestructure soulève la question de l’efficacité du rôle du système financier dansle financement du développement et de la reconstruction de l’économielibanaise.

a. La Banque du LibanEn général, on associe aux banques centrales le rôle d’institut

d’émission, de banquier d’Etat, de banque des banques, de régulateur ducrédit et de prêteur en dernier ressort. Dans ce paragraphe, il s’agirad’analyser les fonctions de la Banque du Liban ainsi que son indépendance àl’égard des pouvoirs publics. D’une manière générale, la Banque du Liban apour mission générale la sauvegarde de la monnaie, afin d’assurer la based’un développement économique et social continu. Ses fonctions peuventêtre résumées de la manière suivante: - (i) la sauvegarde de la solidité de lamonnaie libanaise; - (ii) la sauvegarde de la stabilité économique; - (iii) lasauvegarde du caractère sain du système bancaire; - (iv) le développementdes marchés financier et monétaire (…). Ainsi, la première fonction de laBanque du Liban est de sauvegarder la monnaie nationale qu’elle est

Source: Ayoub (2002)

Page 4: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

188

chargée, par ailleurs, d’émettre. Cette mission sera accomplie dans un butprécis, celui d’assurer la base d’un développement économique et social.Force est de constater que la spécification étroite de la mission de la Banquedu Liban contribue à assurer la crédibilité de ces décisions et l’efficacité deces choix en termes de politique monétaire. A cet égard, Petit (1992) souligneque «donner des objectifs aussi contradictoires est peu crédible et c’est sansdoute ce qui fait la supériorité de la Bundesbank par rapport à la Banquecentrale américaine». En d’autres termes, la Banque centrale ne semble pasêtre chargée d’une quelconque responsabilité directe dans la gestion de lapolitique économique et sociale du pays. En effet, les articles 71 et 72 duCode de la Monnaie et du Crédit sont plus explicites puisqu’ils attribuent unrôle de conseil à la Banque en matière de politique économique et sociale.

Force est de constater que le Liban a opté pour une forme particulièrede l’indépendance de sa Banque centrale. En ce sens, elle repose sur uneconception particulière de l’Etat libanais. Ainsi, les critères de l’indépendancetels que la nomination des dirigeants, les conditions d’exercice de leursfonctions, sans parler du mode de fonctionnement du conseil, sont influencéspar la constitution libanaise qui prescrit de respecter une répartitioncommunautaire des postes. Ayoub (2002) soutient l’idée selon laquellel’indépendance de la Banque du Liban présente une forme conditionnéepar des considérations politiques et confessionnelles.

b. Les banques de second rang: les banques commerciales etles banques spécialisées

Cette catégorie concerne les banques commerciales et les banquesspécialisées. En fait, le principe de spécialisation bancaire résulte des réformesbancaires et financières de 1967. Depuis cette date, le Liban optait pour laspécialisation en vue d’assurer le financement des secteurs productifs(agricole, industriel, touristique,…) dont les besoins en capitaux sont à moyenet long termes. Maintenant, nous analyserons dans un premier temps, lesbanques commerciales ainsi que leur importance dans le système financierlibanais. Dans un second temps, nous nous attacherons à montrer le faiblepoids des banques spécialisées dans le système financier libanais.

b.1. Les banques commerciales

La mission traditionnelle des banques commerciales consiste àcollecter des dépôts et ensuite à les distribuer sous forme de crédits à courtterme. Au Liban, cette fonction est remplie par les banques commercialeslibanaises et étrangères. En fait, le secteur bancaire libanais se caractérise parla présence de banques étrangères qui possèdent des participations, parfoisimportantes, dans les banques spécialisées et commerciales libanaises. Il est ànoter que leur présence confère au système financier libanais une dimensioninternationale qui devrait contribuer à renforcer son développement et sonefficacité dans le financement de l’économie libanaise. L’importance desbanques commerciales peut être appréciée au vu de leurs actifs, de leursdépôts et de leurs crédits.

Ainsi, le ratio du crédit bancaire accordé par les banquescommerciales représente en moyenne, entre 1974 et 1998, 90% de l’ensemble

Page 5: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

189

du crédit bancaire. De plus, l’observation du graphique ci-dessous montreque les actifs des banques commerciales ont augmenté continuellementpendant la période de la guerre, pour passer de 128% du produit intérieur bruten 1974 à plus de 426% en 1986.

Graphique 1. – Evolution de la part de l’actif des banques commerciales dans le PIB

Source: Ayoub (2002)

Cette tendance s’explique non seulement par la chute du produitintérieur brut mais aussi par l’afflux des capitaux politiques vers le pays. Enrevanche, à partir de 1987, malgré la crise économique, ils ont baisséprogressivement pour atteindre 313% du produit intérieur brut en 1990. Cettebaisse reflète la fuite des capitaux vers l’étranger. Enfin, pendant la périodede la reconstruction, entre 1990 et 1995, la part des actifs des banquescommerciales a connu une tendance à la baisse qui s’explique par le taux decroissance du produit intérieur brut. En revanche, à partir de 1995, ilsaugmentent continuellement à cause de la baisse du taux de croissanceéconomique.

b.2. Les banques spécialiséesLa mission traditionnelle des banques spécialisées consiste à utiliser leurs

ressources dans des opérations de financement et de participation orientéesvers les secteurs productifs de l’économie. Ces banques ont buté sur degraves difficultés dans la constitution de leurs ressources financières et n’ont,par conséquent, joué qu’un rôle minime dans le financement de l’économielibanaise. SALAME (1998) souligne que «les banques spécialisées jouent un rôlelimité dans l’activité financière. Elles restent cependant prisonnières de leursressources qui sont très modestes et n’arrivent pas à développer réellementdes marchés propres à elles». D’ailleurs, les statistiques disponibles sur lasituation des banques spécialisées nous montrent que leurs actifs représententen moyenne 14% du produit intérieur brut entre 1998 et 2000. En revanche,leurs dépôts ne dépassent pas 12% du produit intérieur brut pendant la mêmepériode. En fait, la rareté de leurs ressources s’explique par la préférence desagents économiques pour la liquidité afin de faire face aux dépensesimprévues qui résultent de la situation d’instabilité politique. Au total, on peut

Page 6: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

190

remarquer que les banques spécialisées ne peuvent jouer qu’un rôle limitédans le financement des activités des entreprises libanaises.

2. Les institutions financières non bancairesLes institutions financières non bancaires n’ont pas le pouvoir de

création monétaire. Le rôle principal de ces institutions est l’intermédiationentre les banques et les clients, elles font circuler les fonds en changeant leurnature ainsi que leurs caractéristiques, elles reçoivent des fonds des agentséconomiques qu’elles prêtent sous un autre forme au secteur bancaire. Lesinstitutions financières non bancaires sont les compagnies d’assurances, lessociétés financières d’investissement et les sociétés de crédit-bail (leasing).Leur création vise le développement des marchés monétaire et financier. Il està noter que leur activité est très limitée dans le financement de l’économielibanaise.

3. Les marchés des capitauxLa modernisation des marchés des capitaux vise à canaliser vers le

pays des ressources financières nécessaires au financement de lareconstruction du pays. Saïdi (1994) souligne que les marchés des capitauxlibanais possèdent deux dimensions: «une dimension interne, liée àl’intermédiation financière et à l’investissement de l’épargne dans le but definancer la reconstruction; une autre régionale qui est liée aux besoins definancement des projets d’infrastructure du Moyen-Orient et d’Afrique duNord». En ce sens, ils devront contribuer au financement des entrepriseslibanaises.

a. Le marché monétaire de Beyrouth (MMB)Le marché monétaire de Beyrouth est divisé en deux : le marché

monétaire et le marché obligataire. D’une manière générale, il traite lesopérations qui portent sur les bons du Trésor, les obligations, les certificats dedépôts et les instruments dérivés. Le marché monétaire a connu un succèsrelatif qui s’explique par l’émission des certificats de dépôts en devises et enlivres libanaises par les banques commerciales et la Banque du Liban. Ainsi, lemontant des émissions des certificats de dépôts par les banquescommerciales, qui avoisine 675 millions de dollars en 1997, enregistre uneaugmentation pour atteindre un montant de 868,88 millions de dollars en1999. Il est à noter que les certificats de dépôts émis sur les marchés local etétranger représentent 13% du total des dépôts en devises des banquescommerciales. Enfin, les instruments financiers (Récépissés de Dépôt Global)représentent une valeur de 310 millions de dollars. Au total, le recours desbanques commerciales au marché (local et étranger) leur a permis de seprocurer des ressources à moyen et long termes afin de pouvoir développerl’octroi de crédits à long terme aux petites et moyennes entreprises et àl’habitat. Quant à la Banque du Liban, elle a émis des certificats de dépôts envue d’absorber l’excédent de liquidité sur le marché libanais. Ils représententune valeur de 1398000 millions de Livres libanaises, contre 710000 millions en1998, soit une augmentation de l’ordre de 97%. Le marché obligataire doitcomprendre les bons du Trésor, les obligations de l’Etat, ainsi que les euro-

Page 7: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

191

bonds. Par ailleurs, un marché de swaps s’est développé entre la Banque duLiban et les banques commerciales opérant sur les bons du Trésor. Toutd’abord, les emprunts obligataires représentent une nouvelle technique derefinancement pour les banques opérant au Liban qui, moyennant l’émissiond’obligations offertes à la souscription des épargnants et des investisseurslocaux et étrangers, se procurent des ressources à long terme, généralementen devises étrangères. Ils s’ajoutent aux ressources à moyen et long termesrecueillies contre l’émission des certificats des dépôts. Ainsi, la valeur de cesemprunts obligataires a évolué de la manière suivante: de 326 milliards de L.L.,soit 1% du produit intérieur brut en 1996, elle est passée à 371 milliards de L.L.,en 1998, soit 2% du produit intérieur brut. Par la suite, elle a baissé pouratteindre 167 milliards de L.L. en 1999, soit 1% du produit intérieur brut. En fait,le compartiment obligataire des banques commerciales connaît un succèsrelatif qui reflète la confiance des investisseurs aussi bien libanais qu’étrangersdans la solidité des banques commerciales. Ensuite, le marché des obligationsest devenu très actif au Liban, en raison: - d’un nouveau mode de gestion dela dette publique, par l’intermédiaire des procédures d’adjudication des bonsdu Trésor; - de l’accroissement des besoins de l’Etat libanais pendant lapériode de la reconstruction. Le marché obligataire est le lieu privilégiéd’intervention du Trésor pour financer ses besoins. Les bons du Trésor émis surle marché libanais se composent de plusieurs catégories: les bons à 3 mois, à6 mois, à 12 mois, à 24 mois et les bons spéciaux. La part du montant total desbons du Trésor a représenté, en moyenne, 63% du PIB entre 1990 et 1998. Enoutre, depuis 1995, les bons du Trésor (à 24 mois) représentent en moyenne56% du montant total des bons du Trésor. Force est de constater que lemarché des bons du Trésor en L.L. est très actif au Liban. En ce sens, il pourraitexercer un effet d’éviction du fait de ses taux attractifs sur les autrescompartiments obligataires. En outre, les autorités monétaires ont procédé àl’émission de bons du Trésor en devises étrangères en vue de minimiser leservice de la dette publique et de convertir les échéances de la dettepublique du court terme au long terme. Ces émissions ont connu un succèsinattendu sur les marchés financiers internationaux qui reflète la confiancedes investisseurs étrangers envers l’économie libanaise. La Banque du Liban aencouragé les opérations de swaps portant sur les bons du Trésor. Elles visentla conversion des échéances des bons du Trésor. Ainsi, les opérations sur lemarché secondaire, qui représentait en 1996, 1415 milliards de L.L., ontaugmenté progressivement pour atteindre 12323 milliards de L.L. en 1998.

b. Les marchés financiers Les marchés financiers, lieu de rencontre entre offreurs et demandeurs

de capitaux à long terme, sont destinés à l’origine à fournir aux entreprises lesressources dont elles ont besoin pour financer leurs investissements et assurerpar conséquent leur développement. Force est de constater que les marchésfinanciers libanais n’ont qu’un très faible intérêt dans le développement desactivités des entreprises libanaises. En effet, si on considère la taille du marchéet la taille des échanges, il apparaît évident qu’ils ne peuvent pas permettreune croissance économique plus importante.

Page 8: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

192

Tableau 2. - Indicateurs des marchés financiers (1996-2001, millions de dollars)

Source : Ayoub (2002)

b.1. La taille du marché

La taille du marché est généralement estimée par le ratio de lacapitalisation du marché, c’est-à-dire la valeur totale des titres cotés, soit enmillions de dollars, soit divisée par le PIB. Tout d’abord, il faut se méfier de latraduction en dollars du volume de la capitalisation boursière, car elle estinfluencée par le jeu des taux de change. En pourcentage du PIB, entre 1996et 2000, la capitalisation boursière représentait en moyenne 19% du produitintérieur brut, soit 2,938 milliards de dollars. Ce sont donc des marchésfinanciers de petite taille d’après la capitalisation boursière.

En outre, la répartition des valeurs des actions échangées reflète uneconcentration des actions qui serait préjudiciable pour la contribution desmarchés financiers au financement de la croissance économique. Ainsi, onconstate que quelques sociétés dominent le marché libanais4. Par exemple,en novembre 1997, la valeur des actions du secteur industriel représente 3%de la valeur totale des actions, soit 20% du nombre total des actionséchangées. Quant à la valeur du secteur bancaire, elle occupe 32% de lavaleur totale des actions, soit 22% du nombre total d’actions. S’agissant ausside la société SOLIDRERE, ses actions représentent 65% du nombre totald’actions, soit une valeur de l’ordre de 58% de la valeur totale des actions. Ilest à noter que leur répartition en novembre 1998 était en faveur du secteurbancaire. En fait, la valeur des actions des banques représente 55% du totaldes valeurs des actions; alors que celle de SOLIDRERE occupait 32%. Cettebaisse s’explique par les circonstances politiques de 1997 qui ont impliqué desrépercussions sur les activités de cette société.

Force est de constater que la forte concentration possède un effetnégatif sur la liquidité; par voie de conséquence, elle peut mettre en cause lacontribution des marchés financiers au financement de l’économie libanaise.

b.2. La taille des échanges: la liquidité

Les analystes utilisent généralement ce terme pour se référer à lacapacité et à la facilité de vente et d’achat de titres. La liquidité permet auxinvestisseurs de modifier leur portefeuille rapidement et à moindre coût. La

4. Il s'agit des sociétés suivantes: SOLIDERE A et SOLIDERE B (secteur Reconstruction & Développement);Banque Libanaise pour le Commerce C, Banque Audi C, Bank of Beirut, Byblos Bank (secteurbancaire); Rasamny Younis (secteur commercial); Ciments Blancs Bearer, Ciments BlancsNominal, Uniceramic Bearer C, Uniceramic Nominal B, Ciments Libanais et Eternit Bearer (secteurindustriel).

Page 9: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

193

première mesure de la liquidité est la valeur totale des actions échangées surle marché boursier en pourcentage du PIB du pays. Elle mesure donc leséchanges par rapport à la taille de l’économie. Ce ratio complète celui de lacapitalisation du marché, car la capitalisation peut être importante mais leséchanges peu nombreux. En effet, les valeurs des actions échangées sur lesmarchés ne représentent, en moyenne, entre 1996 et 2000, que 2% du PIB. Onconstate que les échanges ne sont pas importants au regard de la taille del’économie. La seconde mesure est la valeur des actions échangées enpourcentage de la capitalisation du marché (le ratio de turnover). Unturnover important indique généralement de faibles coûts de transaction, ilmesure les échanges par rapport à la taille du marché. Ce ratio complètecelui de la capitalisation, car un marché peut être petit mais très actif. Eneffet, les valeurs des actions n’ont pas dépassé en moyenne 8% de lacapitalisation du marché entre 1996 et 2000, depuis l’ouverture de la boursede Beyrouth. Ceci indique que les échanges sont peu nombreux et lesmarchés très peu liquides. Cependant, force est de constater qu’ils ont atteint20% de la capitalisation du marché en 1997, année pendant laquelle lesmarchés financiers ont connu un essor important. Finalement, la baisse desindicateurs des marchés financiers explique leur extrême sensibilité auxcirconstances politiques.

Ayoub (2002) souligne l’idée selon laquelle les obstacles audéveloppement des marchés financiers au Liban se situent non seulement ducôté de l’offre des instruments financiers, mais aussi du côté de leur demande.Du côté de l’offre, il met l’accent sur la nécessité de propager le patriotismeéconomique au sein de la diaspora libanaise et de diffuser la culture boursièredans la société d’autant plus que la mauvaise compréhension des techniquesfinancières par certaines petites et moyennes entreprises font que le rôle dumarché est très faible au niveau du financement local. Du côté de lademande, il souligne l’impact néfaste des facteurs relevant des domainesjuridique et institutionnel: le manque d’information et de transparence, lafaiblesse du système juridique sur les contrats, la mauvaise protection desinvestisseurs. Contrairement à l’idée soutenue par Corm (1997) selon laquellele retard du développement de la bourse ne s’explique pas par le poids dusecteur public, Ayoub (2002) considère que l’omniprésence du gouverne-ment qui émet des bons du Trésor, constitue un facteur de blocage depremière importance. En effet, l’Etat libanais ponctionne l’épargne publiquepour faire face aux déficits budgétaires, en proposant au public des bons duTrésor à un taux élevé. De plus, les emprunts obligataires pour le secteur privésont difficiles dans la mesure où le haut niveau des taux d’intérêt pratiqués parl’Etat pour ses bons du Trésor ne permettrait pas aux entreprises de lever desfonds à des taux plus intéressants que ceux pratiqués par les banques. Ainsi,Ayoub (2002) considère que les réformes financières n’ont profité qu’aufinancement du déficit budgétaire de l’Etat.

L’analyse de l’organisation du système financier nous permet deconstater que sa structure a un caractère uniforme qui se manifeste dans laprédominance des banques commerciales sur les marchés des capitaux. Enfait, la capitalisation boursière représente en moyenne, entre 1996 et 2000,13% de leurs dépôts bancaires. En outre, selon Ayoub (2002), l’analyse de la

Page 10: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

194

répartition des crédits bancaires au Liban montre que le comportement desbanques commerciales, en matière d’affectation des ressources, présenteune triple distorsion. Elles privilégient: (i) le secteur public au détriment dusecteur privé; (ii) les grandes entreprises par rapport aux petites; (iii) lesactivités commerciales par rapport aux activités agricoles et industrielles. Cetétat de fait légitime notre interrogation sur la contribution du système financierau financement des entreprises libanaises. Nous allons, par la suite, analyserl’interaction du développement du système financier avec la croissanceéconomique pour mieux évaluer sa contribution au financement des activitésréelles et pour répondre à la question de savoir si sa structure est adaptée auxbesoins des entreprises au Liban.

II. Interaction entre développement du système financier etcroissance économique au Liban5

L’effet du développement du système financier sur la croissanceéconomique a fait l’objet de plusieurs travaux théoriques et investigationsempiriques. Si les contributions théoriques admettent que la libéralisationaccroîtra le poids de l’activité financière dans la production des biens et desservices, les avis concernant les effets de cette financiarisation sur la sphèreréelle (activités des entreprises) sont plus nuancés et partagés. Le dévelop-pement du système financier constitue sans doute un élément moteur de lacroissance économique, mais en même temps, il peut être analysé commeétant le résultat du développement économique. De plus, la croissanceinfluence, comme le souligne Levine (1992b), même le type du systèmefinancier que l’économie pourra supporter. Pour analyser la relation entre ledéveloppement du système financier et la croissance économique au Liban,nous allons tester le sens de causalité entre ces deux variables.

1. Choix et définition des variables6

L’indicateur souvent retenu pour mesurer la croissance économique estle PIB réel par tête: PIBrt. Nous avons choisi le PIB réel par habitant (dollarsconstants 1987). Concernant le développement financier, nous avons choisideux indicateurs parmi les quatre souvent retenus par LEVINE dans ses travauxles plus récents [Levine, Loayza &Beck (2000)]:

- «Liquid liabilities»: c’est le rapport entre l’ensemble des engagementsliquides (monnaie+quasi-monnaie) du système financier (institutionsfinancières bancaires et non bancaires) et le PIB. C’est une mesuretypique de l’approfondissement financier et plus précisément unebonne mesure de la taille des intermédiaires financiers [Levine, Loayza& Beck (2000)]. Toutefois, les données relatives à cette variable ne sontpas disponibles sur une longue période. Pour cela, nous avons retenucomme proxy la variable: Depth: M2/PIB, c’est-à-dire le ratio desengagements liquides de la BDL et des banques de dépôts sur le PIB.

5. Dans notre travail, en raison du manque de données statistiques sur les entreprises libanaises,nous considérons que la croissance économique pourrait remplacer «les activités desentreprises».

6. Nous avons retenu trois variables qui reflètent le développement financier bancaire et lacroissance économique et pour lesquels nous avons trouvé des statistiques sur plusieurs années.

Page 11: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

195

- «Credit»: c’est l’indicateur privilégié par Levine, Loayza & Beck pourmesurer le développement financier. Il est égal à la valeur des créditsbancaires accordés par les institutions financières au secteur privédivisée par le PIB. Cet indicateur exclut les crédits accordés augouvernement et aux entreprises publiques. En outre, il exclut lescrédits accordés par la Banque centrale au secteur privé. Il estimplicite à l’utilisation de cet indicateur que l’on pense qu’uneéconomie dans laquelle les prêts se font davantage par les banquesdu secteur privé et dans laquelle on prête davantage aux entreprisesprivées, bénéficiera d’une allocation plus efficace au financementexterne. En ce qui nous concerne, nous retenons le rapport entre lescrédits accordés par les banques de dépôt au secteur privé et le PIB.Les statistiques concernent les crédits accordés au secteur privé parles institutions financières non bancaires ne sont pas disponibles surune longue période. Cette approximation est d’autant plus justifiéequ’on a établit précédemment que les banques dominent le systèmefinancier au Liban.

2. Causalité entre développement financier et croissance économique

L’objectif est d’étudier le sens de causalité d’une part, entre le PIBrt etM2/PIB et d’autre part, entre PIBrt et Credit. Avant de tester la causalité entreces variables, nous avons déterminé leur ordre d’intégration et étudié lapossibilité de dégager des relations de cointégration entre elles.

a. Tests de Racine Unitaire (Annexe A)

Une série stationnaire est stationnaire si elle possède une variance etune moyenne constantes et si ses propriétés statistiques sont indépendantesdu temps durant la période observée. Si les séries sont non-stationnaires, ellesinvalident les résultats de la régression et nécessitent donc un traitementparticulier. Elles doivent être remplacées par leurs différentielles durant leprocessus d’estimation. Nous utilisons la technique de racine unitaire (U.R.)pour examiner cette stationnarité puisque son absence permet d’accepterl’hypothèse d’une variable stationnaire. Elle consiste à effectuer unerégression de la différentielle d’ordre 1 de la variable et à vérifier que lecoefficient de la variable explicative de cette régression est proche de «1». Sile coefficient est sensiblement différent de zéro, nous considérons que lavariable ne contient pas d’Unit Root et l’hypothèse d’une stationnarité estacceptée. Le test Dickey et Fuller augmenté (ADF) permet de déterminer le«t» statistique de la variable explicative, la différentielle d’ordre 1 passée de lavariable, et accessoirement, une constante et une tendance temporelle, etde la comparer à sa valeur critique (McKinnon Value) qui est choisie enfonction du nombre d’observation et des options de l’estimation. Si le «t» estsensiblement plus petit, nous ne pouvons pas rejeter l’hypothèse de non-stationnarité et de l’existence d’une racine unitaire. Un tel résultat nousconduit à remplacer la variable par sa différentielle, à condition que cettedernière soit stationnaire. L’application de ce test conduit au résultat selonlequel toutes les variables ne sont pas stationnaires en niveau alors qu’ellessont stationnaires en première différence (Annexe A).

Page 12: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

196

b. Tests de cointégration (Annexe B)

Du moment où toutes les variables sont intégrées d’ordre 1, nous avonsutilisé la méthode de Johansen (1998) pour tester l’existence d’une relationstable à long terme entre le PIB réel et le développement financier tel qu’il estmesuré indépendamment par les deux indicateurs M2/PIB et Credit. Les testsont dégagé les deux relations de cointégration suivantes:

PIBrt=53.91Depth-8771.30

PIBrt=-24.497Credit+2311.65

Chaque relation de cointégration peut être interprétée comme unesituation d’équilibre de long terme du PIB réel par tête. Les mouvementsdynamiques de court terme des variables peuvent être considérés commedes fluctuations autour de cet équilibre. Ainsi, à court terme le PIB réel par têteet chaque indicateur de développement financier s’ajustent pour atteindreleur relation d’équilibre de long terme. Or, selon Granger (1988), l’existencede ces deux relations de long terme indique l’existence d’au moins unerelation de causalité, d’une part, entre le PIBrt et Depth, et d’autre part, entrele PIBrt et le Credit.

c. Tests de causalité (Annexe C)

L’approche de la causalité au sens de Granger est de voir commentune variable courante peut être expliquée à partir de ses valeurs passées etcomment l’introduction des valeurs passées d’une nouvelle variable aide à saprédiction. En d’autres termes, la variable Y est dite causée au sens deGranger par la variable X, si X aide à la prédiction de Y ou bien si lescoefficients des valeurs passées de X sont statistiquement significatifs. En effet,il s’agit de tester l’hypothèse selon laquelle la variable X ne cause pas lavariable Y et vice versa. Nous faisons ainsi appel au test F-statistics. Un niveauélevé de F signifie que l’hypothèse de non causalité a été rejetée et donc laprésence d’un effet de causalité est confirmée. Le test F est associé à uneprobabilité qui permet de mesurer le seuil de tolérance d’erreur dansl’interprétation du test. Cette probabilité doit être inférieure à 5%. Dans notretravail, l’objectif est d’étudier le sens de causalité, d’une part, entre le PIBrt etM2/PIB, et d’autre part, entre le PIBrt et Credit. Avant de tester la causalitéentre ces variables, nous avons déterminé leur ordre d’intégration et étudié lapossibilité de dégager des relations de cointégration entre elles. Nous avonseffectué des tests de causalité de long terme, d’une part, entre le PIB réel partêt et Depht, et d’autre part, entre le PIB réel par tête et Credit. L’applicationdu test Granger de causalité aux variables retenues dans le contexte libanaisnous conduit au résultat suivant: Il n’existe aucune causalité (réciproquecomme circulaire) entre les variables. Cette absence de causalité pose laquestion de l’adaptation de la structure du système financier aux besoins del’économie nationale. Elle montre également que le développementfinancier libanais, reposant sur des capitaux flottants, ne contribue pas aufinancement de l’économie libanaise. De plus, il conditionne la structure dusystème financier libanais et compromet sa contribution au financement desactivités réelles. Les effets positifs du développement du système financier surla croissance semblent être mitigés par les imperfections qui interfèrent leur

Page 13: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

197

fonctionnement (asymétries d’information, hasard moral, risques, situationsocio-politique et économique,...). Ces problèmes conduisent à unemauvaise utilisation du capital financier disponible.

Conclusion généraleUn système financier dont la structure est adaptée aux besoins des

activités réelles constitue incontestablement un moteur pour la croissanceéconomique. L’étude de la relation entre le développement du systèmefinancier et la croissance économique montre qu’il pourrait exister uneinteraction réciproque entre les deux phénomènes. En effet, un systèmefinancier efficace peut contribuer à la croissance économique, laquelleinfluence même le type du système financier que l’économie pourrasupporter. Ainsi, l’interaction et l’efficacité deviennent intimement liées. LeLiban possède un potentiel financier non négligeable, eu égard aux besoinsde l’économie libanaise. En effet, les circonstances économiques et politiquesrégionales ont engendré un développement financier fragile et reposant surces capitaux flottants qui ne peuvent pas contribuer au financement del’économie libanaise. La nature des capitaux conditionne non seulement lastructure du système financier mais aussi son efficacité dans la contribution aufinancement de la reconstruction et du développement économique. Lesautorités monétaires ont appliqué des réformes en vue d’améliorer lacontribution du système financier au financement de l’économie libanaise.Ces dernières n’ont pas eu les effets escomptés en raison du contextepolitique et économique. De plus, elles n’ont pas engendré une transforma-tion du système financier correspondant aux besoins des entreprises libanaiseset de l’économie nationale dans son ensemble.

Page 14: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

198

Bibliographie

- AKYÜZ. Yilmaz (1994) «Libéralisation financière: mythes et réalités». Tiersmonde, tome XXXV, n°139, juillet-septembre 1994, p 521-555.

- AMABLE B. CHATELAIN J.B. (1995) «Systèmes financiers et croissance: Les effetsdu court-termisme». Revue Economique, n°3, 1995, pp 827-836.

- AYOUB (2002) «Efficacité du système financier et rôle des banques dans lecadre d’une économie en cours de reconstruction et de développement:Cas du Liban. Thèse de doctorat.

- BANQUE DU LIBAN (1990-1999) Rapports annuels n°5335, 1994, 16 juin, p 49-51. - BANQUE MONDIALE (1989) Rapport sur le développement dans le monde.- BAZ. F. (1995) «Midclear: Fonctions et rôle» Conférence organisée par

R.D.C.L., 11 mars, Beyrouth.- GOUX. J-F. (1994) «La Taxinomie des systèmes financiers». Revue

d’économie financière, n°29, pp. 201-208.- HUVENEERS CH. et STEINHERR A. (1993) «Economie industrielle, des institutions

bancaires, réglementation, structure, performance». Revue d’économiefinancière, n°27, Hiver 1993.

- LEVINE R. (1992b) «Financial Structures and Economic Development», WorldBank Working, Paper n°849, Washington D.C., février.

- LEVINE R. (2000) «Bank-based or Market-based Financial Systems: Wich isBetter?». Conference papers, February 10-11, World Bank, MC13-121,Washington, D.C.

- LEVINE R., LOAYZA N. et BECK. TH. (2000) «Financial Intermediation and Growth:Causality and Causes»., Journal of Monetary Economics, 46, p.p. 31-77.

- RAJAN R.G. et ZINGALES L. (1998a) «Financial dependence and Growth».American Economic Review, 88 (3), pp. 559-586.

- SAïDI N. (1994) «La renaissance des marchés financiers au Liban». Lecommerce du Levant, n°5347, 1er décembre, pp.12-20.

- SAïDI N. (1995) «Lebanon financial markets and opening the capital ofLebanon companies». R.D.C.L., 11 March, Beirut, Lebanon.

- SAïDI N. (1997) «International Capital Markets and Economic Developmentin the Arab Countries: A Quiet Revolution is required». Arab Banking Summitorganized by the Euromoney Conferences, July 23-24, London.

- SAWAYA A. (1995) «Midclear: fonctions et rôle». Conférence organisée parRDCL, 11 mars 1995, Beyrouth.

- YACHOUI E. (1998) «L’économie libanaise: chiffres et avis».. Librairie du Liban,269p. (en arabe).

Page 15: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

199

ANNEXE A: TESTS DE STATIONNARITÉ (PIBrt, Credit, M2/PIB)

DIFFÉRENCE PREMIÈRE

Page 16: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

200

NIVEAU

DIFFÉRENCE PREMIÈRE

Page 17: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

201

NIVEAU

DIFFÉRENCE PREMIÈRE

Page 18: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

202

ANNEXE B: TESTS DE COINTEGRATION: Les variables sont cointégrées (PIBrt, Depth et PIBrt et Credit)

Page 19: La structure du système financier est-elle adaptée aux besoins des ...arabeps.org/publications/pdf/2/sr-6.pdf · le système financier basé sur les banques, on opère la distinction

203

TESTS DE CAUSALITE: Absence de causalité entre les variables