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LA STATISTIQUE AGRICOLE ILE - DE - FRANCE ETUDES SITUATION ET EVOLUTION DES EXPLOITATION LEGUMIERES EN ILE-DE-FRANCE JUIN 1999

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LA STATISTIQUE AGRICOLE

ILE

- DE

- FR

AN

CE

ETUDESSITUATION ET EVOLUTION

DES EXPLOITATION LEGUMIERES

EN ILE-DE-FRANCE

JUIN 1999

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SOM M AIRE

Ipage

I N T R O D U C T I O N __________________ 1

1) DONNEES GENERALES SUR LES EXPLOITATIONS LEGUMIERES 2EN ILE DE FRANCE

1.1 Répartition des différents modes de production légumière 21.2 La surface agricole utilisée 31.3 Répartition par OTEX 51.4 Données comptables 51.5 Le statut 71.6 La succession 8

2) IMPORTANCE DE CHAQUE DEPARTEMENT AU SEIN DE LA REGION 9ILE DE FRANCE

3) CARACTERISATION DE CHAQUE DEPARTEMENT DE LA REGION 10ILE DE FRANCE

3.1 La Seine et Marne3.1.1 Généralités3.1.2 Les modes de production légumière3.1.3 La surface agricole utilisée3.1.4 Répartition par OTEX3.1.5 La main d’oeuvre3.1.6 Les statuts3.1.7 La succession3.1.8 Les systèmes de production3.1.9 Les productions du département3.1.10 La commercialisation3.1.11 L’organisation en groupement RESUME

10101010101111111112121313

3.2 Les Yvelines 143.2.1 Généralités 143.2.2 Les modes de production légumière 143.2.3 La surface agricole utilisée 143.2.4 Répartition par OTEX 143.2.5 La main d’oeuvre 153.2.6 Les statuts 153.2.7 La succession 153.2.8 Les systèmes de production 153.2.9 Les productions du département 153.2.10 La commercialisation 163.2.11 L’organisation en groupement 16RESUME 17

3.3 L’Essonne 183.3.1 Généralités 183.3.2 Les modes de production légumière 18

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3.3.3 La surface agricole utilisée 183.3.4 Répartition par OTEX 183.3.5 La main d’oeuvre 193.3.6 Les statuts 193.3.7 La succession 193.3.8 Les systèmes de production 193.3.9 Les productions àu département 193.3.10 La commercialisation 203.3.11 L’organisation en groupement 21RESUME 21

3.4 Le Val d’oise 223.4.1 Généralités 223.4.2 Les modes de production légumière 223.4.3 La surface agricole utilisée 223.4.4 Répartition par OTEX 223.4.5 La main d’oeuvre 233.4.6 Les statuts 233.4.7 La succession 233.4.8 Les systèmes de production 233.4.9 Les productions du département 233.4.10 La commercialisation 243.4.11 L’organisation en groupement 25RESUME 25

3.5 Les départements de La Petite Couronne 263.5.1 Généralités 263.5.2 Les modes de production légumière 263.5.3 La surface agricole utilisée 263.5.4 Répartition par OTEX 263.5.5 La main d ’oeuvre 273.5.6 Les statuts 273.5.7 La succession 273.5.8 Les productions du département 27RESUME 28

4)EVOLUTION DES STRUCTURES LEGUMIERES EN ILE DE FRANCE 29DEPUIS 1979

4.1 Evolution du nombre d’exploitations 294.2 Evolution des surfaces en légumes 304.3 Evolution de la surface agncole utilisée 31

5) CAUSES DE LA DISPARITION DES EXPLOITATIONS LEGUMIERES 33EN ILE DE FRANCE

5.1 La pression de l ’urbanisation 335.2 les problèmes économiques 335.3 une certaine conception de l ’agriculture 33

CONCLUSION 34

LEXIQUE

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SITUATION ET EVOLUTION DES EXPLOITATIONS LEGUMIERES EN ILE DE FRANCE

Le secteur légumier constitue une branche importante de l’agriculture en Ile de France, en effet 11% des exploitations se consacrent à cette production contre seulement 7% pour la France entière. Les Unités de Travail Annuelles (UTA) employées par ce secteur représentent 19% du total régional. De plus, les livraisons en légumes sont égales à 13,5% des livraisons agricoles totales, ce qui est bien supérieur au chiffre de la France (5,9%). La contribution de File de France aax livraisons françaises de légumes s’élève à 4,5%.

L’importance de ce secteur en Ile de France et les difficultés qu’il rencontre, nécessitent donc de faire une étude détaillée, afin de mettre en évidence ses caractéristiques générales, ses particularités départementales et l’évolution du secteur voire son devenir.

Dans cette étude, tous les producteurs de légumes sont pris en compte quelle que soit l’orientation principale de leur exploitation. Il faut également préciser qu’on parle d’exploitations légumières telles qu’il y a une production de légumes. Aucune notion de superficie minimale ou de marge brute n’est prise en compte.

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1) DONNEES GENERALES SUR LES EXPLOITATIONS LEGUMIERES EN ILE DE FRANCE

L’enquête « structure 1997 » a permis d’estimer le nombre d’exploitations légumières à 693 et la surface au sol consacrée à cette production à 5427 hectares.

Il y a peu de jeunes chefs d’exploitation, 10% seulement ont moins de 35 ans. 30% des chefs d’exploitations se situent dans des classes d’âge où le problème de la succession doit être abordé, surtout pour les 9% âgés de plus de 65 ans. Le reste de la population se répartit de façon équilibrée entre les classes 35-44 ans et 45-54 ans.

Cette distribution montre un léger vieillissement du secteur en Ile de France, avec 59% de plus de 45 ans contre 57% pour les producteurs légumiers dans toute la France, ce qui est inquiétant pour l’avenh de cette production en Ile de France.

1.1 Répartition des différents modes de production légumière

La culture des légumes peut se faire de différentes façons. Or distingue 3 grands types de production de légumes :

- le maraîchage : mode de culture intensif, qui permet au moins 2 récoltes de légumes par an. Les cultures sont échelonnées pour permettre une récolte étalée.

- la production de légumes de plein champ : ce mode de culture est moins intensif que le précèdent, puisque généralement il ne permet que 3 récoltes sur 2 ans. Les légumes sont inclus dans une rotation avec d’autres cultures.

- la production de légumes sous serre : ce mode de culture permet une production à contre saison. Grâce à l’utilisation de serres qu’ permet de se libérer des contraintes climatiques, la production est assurée et se fait de marière continue.

Chacun de ces modes de production n’est pas exclusif et donc, sur une exploitation, on peut trouver une combinaison de ces types.

On observa une forte dominance de la production de légumes en maraîchage dans la région Ile de France. En effet 81% des exploitations produisant des légumes s’y consacrent; respectivement 23 et 26% des exploitations ont une production de plein champ et de sous serre.

Le graphique ci-dessous montre que beaucoup d’exploitants choisissent un unique seul mode de production de légumes : 52% en maraîchage et 18% en plein champ. Ceci n’est pas vrai pour les producteurs sous serre où les spécialistes sont rares (2%). Le mode d’association le plus courant, concerne le maraîchage et la production sous serre dont les techniques culturales restent relativement proches.

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Type de production des exploitationslégumières en Ile de France

Autres

Maraîchage + sous seue 23%

Maraîchage + plein champ

3%

Plein champ 18%

combinaisons2% Maraîchage

52%

Sous seue 2%

Source : Enquête Structures 1997

En terme de surface, le maraîchage reste majoritaire (59%) mais la différence avec le plein champ est nettement moins accentuée (40%). La surface de légume sous serre est très faible (1%). Cette répartition s’explique par le mode de production : la production de légumes de plein champ se fait sur des parcelles de grandes tailles, qui permettent la mécanisation alors que le maraîchage et a fortiori la production sous serre s’effectuent sur des parcelles de taille plus restreinte.

Afin de voir si cette répartition est une spécificité régionale, une étude des autres régions françaises s’impose : file de France se situe au cinquième rang national par sa part de surface légumière en maraîchage, devancée par 2 régions sans vocation légumière (Corse et Lorraine) et par la Basse- Normandie et les Pays de la Loire. Les grandes régions productrices de légumes (Bretagne, Nord-Pas de Calais, Aquitaine...) possèdent une surface de légumes de plein champ très majoritaire avec des pourcentages qui excédent 80% de la surface totale en légumes.

La prédominance des cultures maraîchères est donc bien une particularité de l ’Ile de France. Cette tendance s’explique par la forte urbanisation de la région surtout aux abords de Paris, qui rend difficile l’acquisition de parcelles suffisamment étendues pour permettre une production de légumes de plein champ dans de bonnes conditions. La proximité des marchés de consommation est également une raison historique de l’importance du maraîchage pour répondre à la demande en divers légumes.

En Ile de France, les légumes les plus importants en terme de production commercialisée sont : la laitue batavia, la laitue pommée, les oignons de couleur, le persil, les petits pois, les choux (autres que choux fleurs, choux à choucroute et choux de Bruxelles) et les haricots verts.

1.2 La surface agricole utilisée des exploitations légumières

Le mode de faire valoir le plus répandu est la location permanente pour 80% des surfaces, contre seulement 19% pour le faire valoir direct; la location provisoire est tout à fait anecdotique. Ces chiffres sont quasiment les mêmes lorsque l’on prend en compte toutes les exploitations de la région.

La taille moyenne des exploitations légumières est de 62 hectares pour la région Ile de France, alors qu’elle n’est que de 42 hectares dans le reste du pays. La majorité des exploitations se trouvent dans les classes 10 à 50 hectares et plus de 100 hectares (24% pour chaque tranche). Avec 10%, les petites exploitations (moins de 1 hectare) et les exploitations de 50 à 100 hectares sont minoritaires. Les exploitations légumières franciliennes sont plutôt de grande taille : 33% de plus de 50 hectares.

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Répartition des exploitations par tranche de SAU (en hectare)

La SAU (surface agricole utilisée) se partage entre plusieurs cultures, dont les légumes représentent une part assez faible, 12,5%, contre plus de 55% pour les céréales et 16% pour les cultures industrielles. La rubrique « autres » rassemble les cultures permanentes (pépinières et arbre fruitiers), les fleurs...

Les surfaces moyennes par exploitation sont supérieures à ce que l’on trouve sur l’ensemble du territoire français. La différence est très conséquente pour les céréales : en Ile de France, les producteurs de légumes ont 2 fois plus de céréales qu’ailleurs.

Surfaces moyennes par exploitationsen France (ha/exploitation)

Source : Enquête structure 1997

Céréales 17,75Cultures industrielles 7,96Pomme de terre 1,53Légumes 5,33Autres 12,04

Surfaces moyenne par exploitation en Ile de France (ha/exploitation)

Pommes de terre 1,91

Cultures industrielles 9,65

Autres 7,

Légumes 7,83 Céréales35,25

.• Enquête Structures 1997

Non seulement la part des cultures autres que les légumes est importante, mais leur présence est répandue dans beaucoup d’exploitations : 56% des exploitations légumières ont une production en céréales, 31% en cultures industrielles, 36% en pommes de terre et 16% en cultures permanentes.

Il faut noter que 63% des exploitations légumières irriguent leurs légumes, soit 65% des surfaces. Ce pourcentage est supérieur au chiffre national (58%). En règle générale, les exploitations du sud du pays utilisent plus l’irrigation, 76% des surfaces sont irriguées. Le recours à l’irrigation, compte tenu des conditions climatiques, est une spécificité francilienne.

1,4% des exploitations de la Grande Couronne produisent des légumes issus de l’agriculture biologique, ce qui représente 0,31% des surfaces légumières. Au niveau national, les surfaces de légumes cultivées en biologique atteint presque 0,6%.

L’exploitation légumière d’Ile de France a un profil polyvalent en terme de cultures présentes, il est donc intéressant de regarder dans quelles OTEX (Orientation Techni co-économique des Exploitations) se situent ces exploitations.

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1.3 Répartition par OTEX

Bien que les légumes ne soient pas majoritaires dans les exploitations produisant des légumes, la plupart de celles-ci appartiennent à l’OTEX maraîchage, c’est à dire que les 2/3 de la marge brute provient des légumes. Dans cette OTEX, seuls les exploitants qui produisent en maraîchage sont pris en compte. Les légumes en maraîchage sont produits sur des surfaces au sol modestes, mais les surfaces développées sont bien plus importantes du fait des nombreuses rotations qui s’y succèdent pendant un an. Ceci conduit donc un grand nombre de producteurs de légumes à faire plus des 2/3 de la marge brute grâce aux légumes (et ainsi d’appartenir à l’OTEX maraîchage) même si les légumes ne sont pas dominants dans la SAU. Les légumes en maraîchage sont mieux valorisés que les légumes de plein champ, la valeur ajoutée par hectare est supérieure.

Les producteurs de légumes de plein champ, (si la marge brute dégagée est supérieure à 2/3 de la marge brute globale) sont pris en compte dans l’OTEX cultures générales. On peut raisonnablement penser qu’en Ile de France les producteurs de légumes qui sont dans cette OTEX le sont grâce aux betteraves sucrières et non pas grâce aux légumes de plein champ.

Une grande partie des producteurs de légumes se trouve dans l’OTEX polyculture : ce sont des exploitations qui pratiquent plusieurs types de cultures végétales, dont aucune ne prédomine.

La orésence de nombreux producteurs dans les OTEX polycultures, céréales et cultures générales explique les surfaces importantes en céréales et en cultures industrielles : les surfaces moyennes en céréales sont respectivement de 49, 64 et 89 hectares.

Le classement des producteurs par OTEX permet d’avoir des indications sur la marge brute de l’atelier légume d’une exploitation, il est donc intéressant de regarder ce qu’il en est pour les autres données comptables.

1.4 Données comptables

Avertissement : les données suivantes sont à prendre avec précaution, elles sont issues du Réseau d ’information Comptable Agricole dans lequel il n ’y a que 6 exploitations en Ile de France appartenant à l ’OTEX maraîchage. Le petit nombre d ’exploitations remet en cause la représentativité de l ’échantillon et donc les valeurs obtenues. De plus, 5 des 6 exploitations sont, localisées en Seine et Marne. Les comparaisons avec les autres régions françaises sont délicates pour les mêmes raisons, d ’autant que toutes les régions n ’ont pas été enquêtées.

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A titre indicatif on peut mentionner que le résultat de l’exercice s’élève à 24 136 F/hectare, ce qui situe l’Ile de France au 2 rang national avec cependant un produit brut légumes frais, moyen (114 962 F/ha). L’analyse de ces chiffres est difficile pour les raisons évoquées plus haut, mais aussi car il est probable que lea systèmes de production soient différents selon les régions et il n’est pas sûr que l’on compare les mêmes choses.

v ...... .............. ....................... ... ' irDécomposition des charges d'approvisionnement

En ce qui concerne les charges d’approvisionnement, elles sont peu élevées. Pour File de France, le poste le plus important est l’acquisition de plants et de semences. Cette tendance se retrouve dans les autres régions. Le deuxième poste concerne les engrais et les amendements, ce qui est aussi la règle au niveau national. La prédominance de ces 2 postes est en adéquation avec le mode de production maraîcher, qui est intensif et qui donne de nombreuses récoltes par an.

Décomposition des charges d'exploitation

Les charges d’exploitation sont d’un niveau moins bon que les charges d’approvisionnement, notamment à cause de certains postes très élevés : loyer et fermage, assurance, impôts et taxe et charges de personnel. Ces dernières sont de 138 679F/UTA, ce sont de loin les plus élevées en comparaison avec les autres régions. Si on considère le loyer et fermage ramené à l’hectare de SAU en fermage, le montant est considérablement élevé avec 5 890F/ha.

Les charges de personnel constituent le poste le plus important avec près de 30% des charges d’exploitation.

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L’importance des charges de personnel, des impôts et taxes, et des loyers et fermages est une spécificité de la région Ile de France. Les données du RICA, sur ce point, viennent conforter ce qui est couramment évolué par la profession.

1.5 La main d’oeuvre dans les exploitations légumières

Les exploitations légumières en Ile de France, comme partout en France, utilisent plus de main d’oeuvre que les autres types d’exploitations.

Si l’on considère le nombre d’UTA par hectare de SAU, File de France (0,053 UTA/ha) se situe un peu en dessous de l’échelon national (0,057 UTA/ha). Ceci se confirme lorsque l’on étudie le nombre d’UTA par hectare de légumes : 0,42 UTA/ha pour File de France et 0,45 pour la France.

La situation francilienne se distingue des autres régions par la réparFfion des UTA. L’Ile de France est, en effet, la région qui a le moins recours à la main d’oeuvre familiale avec seulement 48%. Ce pourcentage est de 65% sur l’ensemble du territoire avec un maximum de 92% pour la Franche-Comté. Cette sous utilisation des UTA familiales est compensée en totalité par la main d’oeuvre salariée permanente : 30% des UTA sont de ce type. Les UTA saisonnières représentent 21% des UTA totales, chiffre très proche du chiffre national.

T Familiales □ Permanentes H SaisonnièresSource : Enquête Structures 1 9 9 ?

1.6 Le statut

La répartition générale des statuts pour les producteurs de légumes d’Ile de France est semblable à celles des producteurs de légumes de la France entière. En effet, on trouve une nette dominance des exploitants individuels (76%), puis viennent les EARL (10%). On observe une divergence en ce qui concerne les SCEA, qui sont plus nombreuses en Ile de France 7% confie 2% dans le reste du pays. Ce type de société semble s’être développé au détriment des GAEC quel qu’en soit le type. Comme le démontre le graphique ci-dessous, cette tendance à choisir le statut SCEA est une particularité régionale.

Même si la forte dominance des exploitations individuelles reflète la situation générale française, le peu de sociétés chez les légunrers franciliens ainsi que leur âge élevé rend incertain l’avenir d’un grand nombre d’exploitations. De plus, le nombre de GAEC père fils est fæble près de 3 fois inféreur au reste de la France. Souvent la formation d’un GAEC père fils est une étape vers la succession familiale ce qui conduit à penser que ce type de succession n’est pas envisagé ou qu’elle ne se fait pas de cette façon.

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Répartition des statuts des exploitations agricoles en France et

L’analyse du graphique est rendue difficile par l’existence de spécificité due au type de production (exploitation individuelle, EARL) et due à la région (GAEC père fils, SCEA).

1.7 La succession

En Ile de France, 33% des exploitations légumières sont concernées par la succession (le chef d’exploitation ayant plus de 50 ans), ce qui est assez faible, le chiffre régional tous producteurs confondus étant de 46%.

Succession des exploitations concernées en Ile de France

Source : Enquête Structures J997

Dans la plupart des cas la succession envisagée reste de type familial soit 37% des exploitations concernées. La forte proportion d’exploitations sans successeur (28%) est plus inquiétante pour l’avenir du secteur en Ile de France, ce qui mènera à une perte d’au moins 3,5% d’exploitations dans l’avenir. De plus à l’aube de la retraite, 28% des chefs d’exploitation ignorent les modalités de leur succession. Parmi ces 56% (sans successeur et ne savent pas), 16 % des exploitants ont déclaré que leurs exploitations ne seraient plus exploitées après leur cessation d’activité.

L’avenir du secteur légumier en Ile de France est incertain, même si les chiffres énoncés plus haut s’inscrivent dans une tendance nationale.

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2) IMPORTANCE DE CHAQUE DEPARTEMENT AU SEIN DE LA REGION ILE DE FRANCE

Val d'Oise 16%

■ Part des départements dans les livraisons régionales de légumes

PetiteCouronne

9%

Essonne22%

Seine et Marne

25%

Yvelines29%

Source : Comptes Nationaux 1997

Répartition des surfaces en légumes au niveau régional

Val d'Oise 13%

: Source : Enquête Structure 1997

i Val de Marne 2%

- Essonne 11%

Yvelines 33%

Seine et Marne 40%

Seine Saint Denis 1%

Le département des Yvelines est celui qui contribue le plus aux livraisons de légumes d’Ile de France alors qu’au niveau des surfaces cultivées, les Yvelines n’arrivent qu’au second rang. Les livraisons en légumes de la Seine et Marne ne représentent que 25% alors qu’elle possède 40% de la surface légumière régionale. Ceci s’explique par la plus grande proportion de légumes de plein champ en Seine et Marne. Les départements de la petite couronne présentent de petites surfaces légumières du fait de la faible superficie de ces départements et de leur SAU.

Répartition des exploitations légumières au niveau régional

Val d'Oise 19%

Val de Marne 2%

Essonne 24%

Hauts de Seine 0,4%

Seine et Marne 27%

Seine Saint Denis 1%

Yvelines 24%

Source : Enquête Structure 1997

La Seine et Marne, les Yvelines et l’Essonne possèdent à peu près le même nombre d’exploitations légumières, viennent ensuite le Val d’Oise, puis les départements de la petite couronne. Cet ordre est identique lorsqu’on considère toutes les exploitations agricoles de la région.

L’analyse de la part de chaque département est difficile car elle ne tient pas compte de leurs caractères propres : superficie, surface agricole utilisée, nombre total d’exploitations agricoles, niveau d’urbanisation...

Il est donc intéressant de traiter chaque département individuellement pour connaître les spécificités des producteurs de légumes, la place réelle qu’ils occupent dans la filière régionale, les particularités départementales.

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3) CARACTERISATION DE CHA 3UE DEPARTEMENT DE LA REGION ILE DE FRANCE

3.1 La Seine et Marne

3.1.1 Généra'itésLa Seine et Marne compte 189 exploitations produisant des légumes sur une surface de 2110 hectares. Ces exploitations représentent 6% du total des exploitations. En nombre d’exploitations, la Seine et Marne est le département francilien dont la vocation légumière est la moins marquée.

La pyramide des âges des producteurs légumiers est différente de ce que l’on trouve dans le reste de la région : 20% des exploitants ont moins de 35 ans et seulement 17% ont plus de 55 ans. En ce qui concerne les classes 35 à 44 ans et 45 à 54 ans, on retrouve les mêmes pourcentages que pour l’Ile de France.

3.1.2 Les modes de production légumièreLa présence du maraîchage est moins marquée qu’à l’échelle régionale : 67% des exploitations font du maraîchage (80% en Ile de France), 36% du plein champ et 33% du légume sous serre. Trois types de production sont majoritaires à part égale : le maraîchage, le plein champ et l’association maraîchage + sous serre avec 30%. Les spécialistes de la production sous serre et les producteurs ayant à la fois du maraîchage et du plein champ sont plus nombreux que dans le reste de la région.

3.1.3 La surface agricole utiliséeLa SAU moyenne est de 134 hectares, soit plus du double du chiffre régional. 59% des exploitations ont plus de 100 hectares puis viennent les exploitations de 1 à 5 hectares (14%), qui sont sans doute plus spécialisées vers la production de légumes.

Quelle que soit la culture considérée, la surface moyenne par exploitation est très supérieure aux surfaces moyennes régionales : une exploitation légumière seine et marnaise possède 77 hectares de céréales, 26 hectares de cultures industrielles, 4 hectares de pommes de terre, 11 hectares de légumes et 16 hectares d’autres cultures. La présence des cultures autres que les légumes était déjà très conséquente au niveau régional, cette tendance est très accentuée en Seine et Marne puisque 78% des exploitations ont des céréales, 61% des cultures industrielles et 29% des pommes de terre. La part des légumes ne représente par conséquent que 8% de la SAU.

Gn peut se demander, au regard de ces chiffres, si la production de légumes est la production de base des exploitations, autour de laquelle se sont développées d’autres cultures ou si les légumes représentent une diversification de l’exploitation céréa’ière. Pour répondre à cette question, il faut analyser la répartition des exploitations par OTEX.

3.1.4 Répartition par OTEX

Répartition des exploitations par OTEX

Polyculture 14%

Fleurs 3%

Maraîchage 30%

Grandes cultures 53% (Céréales + Cultures

générales)

Source : Enquête Structure 1997

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La majorité des exploitations légumières de Seine et Marne sont dans l’OTEX grandes cultures (53%), seulement 30% des producteurs appartiennent à l’OTEX maraîchage et 14% à l’OTEX polyculture. La forte présence des céréales dans l’assolement des producteurs de légumes s’explique par l’appartenance d’un certain nombre d’entre eux à l’OTEX grandes cultures. Si on observe la SAU des producteurs appartenant à l’OTEX maraîchage, on s’aperçoit que les surfaces moyennes sont bien inférieures à celles vues plus haut : 3 hectares de céréales, 0,1 hectare de pommes de terre et 6 hectares de légumes. Aucun de ces producteurs ne fait de légumes de plein champ. Leur SAU moyenne est de 10 hectares.

3.1.5 La main d’oeuvreLa Seine et Marne emploie 0,024 UTA par hectare, ce qui est plutôt faible sachant que sur l’ensemble de la région ce chiffre est de 0,053 UTA par hectare. Parmi ces 0,024 UTA, 74% sont consacrés à la production de légumes. Les producteurs de l’OTEX maraîchage utilisent beaucoup d’UTA, 0,336 par hectare, contre 0,015 pour les producteurs de l’OTEX grandes cultures, où se trouvent tous les producteurs de légumes de plein champ.

La main d’oeuvre est à 53% d’origine familiale, le recours aux salariés permanents est supérieur à ce que l’on rencontre dans l’ensemble de la région. L’utilisation d’emplois saisonniers est modérée (12%).

3.1.6 Les statutsLes exploitations individuelles sont relativement peu nombreuses (56%) puis viennent à part égale les EARL et les SCEA (20%) et enfin les GAEC autres que père fils. L’importance de la SAU par exploitation (134 hectares) s’explique par l’existence de nombreuses sociétés (SCEA surtout).

3.1.7 La successionSeulement 16% des exploitations sont concernées par la succession, ce qui rend bien compte d’un secteur légumier assez jeune en Seine et Marne. Pour les exploitants concernés, 68% de la succession se fait dans un cadre familial, 16% n’ont pas de successeur et 16% ne savent pas. Ces chiffres sont très différents de ce qui a été vu au niveau de l’Ile de France, surtout pour les successions vers un membre de la famille. Les exploitations légumières de Seine et Marne sont moins touchées par le problème de l’absence de successeur que dans les autres départements. La Seine et Marne possède des atouts qui rendent les installations dans ce département attractives : moins de problèmes liés à l’urbanisation, SAU importante, cultures betteravières.

3.1.8 Les systèmes de productionLa majorité des exploitations ne produisent qu’un seul légume, soit 44% sur 24% de la surface en légumes. 25% des exploitations produisent plus de 10 légumes, ce qui représente 8% de la surface. Ces 2 groupes sont les plus importants en nombre mais leurs surfaces développées en légumes sont les plus faibles, respectivement 8 et 4 hectares par exploitation. Les exploitations dont la surface développée est la plus grande sont celles qui produisent 3 légumes (50 hectares), puis celles qui produisent 4 ou 5 légumes (38 hectares).

Répartition des exploitations et des surfaces selon le

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3.1.9 Les productions du départementLes 10 principaux légumes produits dans le département sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

I Production commercialisée(1)

Surface développée(2)

Partdépartementale(3)

laitue batavia 12% 10% 47%oignon de couleur 12% 5% 76%persil 11% 5% 75%haricot vert 10% 21% 82%laitue pommée 10% 7% 46%oetit pois 9% 19% 70%oignon blanc 4% 2% 53%endive 3% 3% 89%épinard 3% 2% 45%navet potager 2% 2% 71%

S .z i / iv e . Enquête légumière 1996

(1) Part de la production commercialisée du légume considéré par rapport à la production totale commercialisée dans le département.

Part de la surface développée du légume considéré par rapport à la surface développée départementale totale.(3) Part de la production commercialisée pour le légume considéré par rapport à la production commercialisée régionale.

La laitue batavia est le premier légume par sa nroduction commercialisée, mais sa part dans la production régionale n’est que de 43%. Les spécialités légumières de la Seine et Marne sont dans l’ordre : les endives, les haricots verts, les oignons de couleurs et le persil.

3.1.10 La commercialisation

Le mode de commercialisation le plus répandu est la vente pour la transformation, 35%, dont 27% sous contrat. Les haricots à écosser et denf-sec, le persil et les petits pois sont les légumes les plus concernés par ce mode de commercialisation. La transformation hors contrat est plus rare et touche essentiellement les navets.

1?

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L’apport sur le marché de gros, c’est à dire sur le carreau, représente 18% de la commercialisation. La relative proximité du MIN de Rungis explique l’importance de ce mode de commercialisation pour le département. Les laitues, les épinards et surtout les fraises suivent cette filière.

La vente directe au consommateur et à la distribution est tout à fait modeste avec respectivement 1 et 3%. Les légumes dont la production est faible (ail, artichaut, chou fleur, melon...) sont écoulés essentiellement en vente directe au particulier, ainsi que les asperges. Quel que soit le légume, une partie de la production suit ce circuit. La distribution achète directement aux producteurs les pommes de terre primeurs.

Les coopératives et les SICA (Société d’intérêt Collectif Agricole) ont une place plus importante en Seine et Marne qu’ailleurs en Ile de France. En effet, elles participent pour 13% à la commercialisation, alors que dans l’ensemble des départements de la grand couronne, leur part est seulement de 6%. Elles recueillent la quasi-totalité de la production de cornichons, d’oignons et des pommes de terres demi- saison. Six sortes de légumes transitent par les coopératives, SICA ou GIE au cours de leur commercialisation.

La comparaison avec les autres départements de la grande couronne montre que la commercialisation des légumes par l’intermédiaire des coopératives et la vente hors contrat pour la transformation rencontrent un succès plus important en Seine et Marne. La vente aux consommateurs est délaissée par les légumiers; compte tenu des SAU importantes, les producteurs n’ont peut être pas assez de temps pour développer ce type de vente. Cependant, 2,6% des exploitations proposent la cueillette à la ferme, ce qui est élevé pour la région.

3.1.11 L’organisation en groupementPrès de 23% des producteurs adhèrent à un groupement agréé par le Ministère de l’Agriculture et 18% à un groupement non agrée. Ces chiffres sont supérieurs aux chiffres de la grande couronne (respectivement 12% et 7%), mais restent plus faibles que les proportions nationales (43% et 4%). Deux problèmes se posent alors : le manque d’organisation de la profession et le grand nombre de groupements non agréés, ce qui limite la distribution d’aides.

Le nombre important de groupements à l’échelle de la grande couronne explique l’importance de la commercialisation des légumes par leur intermédiaire.

RESUME : en Seine et Marne se côtoient 2 types de producteurs de légumes : des spécialistes travaillant sur de petites surfaces avec une main d’oeuvre conséquente et produisant un grand nombre de légumes en maraîchage et, des céréaliers aux SAU importantes exploitant des surfaces en légumes d’une dizaine d’hectares avec une main d’oeuvre plus réduite, produisant surtout en plein champ un nombre limité de légumes. Les chefs d’exploitation sont relativement jeunes.Les sociétés agricoles connaissent un développement important. La succession est moins problématique que dans d’autres départements.Les salades et les légumes voués à la transformation représentent les productions phare du département. La livraison pour la transformation est le mode de commercialisation le plus courant. La vente directe aux consommateurs est pour sa part quasiment inexistante. L ’amorce d’organisation des producteurs en groupement permet l’émergence de la commercialisation des produits par leur intermédiaire.La Seine et Marne contribue pour une part importante à la production légumière francilienne.

n

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3.2 Les Yvelines

3.2.1 GénéralitésLes Yvelines comptent 169 exploitations légumières pour une surface en légumes de 1794 hectares, soit 12% des exploitations du département

La répartition par âge des producteurs légumiers suit la même distribution que celle de File de France (voir 1) avec cependant une importance moindre de la classe 55-64 ans (21%).

3.2.2 Les modes de production légumièreLe maraîchage est bien répandu dans les Yvelines puisque 93% des exploitations en font (70% de la surface légumière), le plein champ représente 15% et le sous serre 28%. A l’image de ce que l’on observe en Ile de France, dans les Yvelines, les spécialistes du maraîchage sont majoritaires (64%), suivi de ceux qui pratiquent l’association maraîchage + sous serre (21%) et des spécialistes du plein champ (7%), qui sont pourtant peu nombreux.

3.2.3 La surface agricole utiliséeLa SAU moyenne par exploitation est de 47 hectares. La plupart des exploitations (33%) font entre 10 et 50 hectares. Les exploitations de moins d’1 hectare sont les plus rares (7%).

La part des légumes dans la SAU, avec 23%, est la plus élevée de la grande couronne. La surface moyenne en légumes est de 11 hectares, ce développement des légumes s’est fait au détriment des autres cultures (céréales : 27 ha, cultures industrielles : 3 hectares et pommes de terre : 0,3 hectare). La surface moyenne en maraîchage est de 7 hectares. La surface en céréales approche celle de File de France, tandis que les surfaces en cultures industrielles et en pomme de terres sont plus faibles.

Dans les Yvelines, les explorations qui possèdent des cultures permanentes (arboriculture) sont plus nombreuses qu’ailleurs dans la région.

3.2.4 Répartition pa*' OTEXLes producteurs de légumes sont majoritairement positionnés dans l’OTEX maraîchage. Ils ont des surfaces de lég unes en maraîchage qui représentent 63% de leur SAU, qui est de 16 hectares. Les autres producteurs se trouvent dans l’OTEX polyculture. Les céréaliers sont peu importants d’où des surfaces en céréales en rien comparables à celles de la Seine et Marne. Ce sont les exploitants de l’OTEX polyculture qui détiennent les plus grandes surfaces de légumes de plein champ

Répartition des exploitations par OTEX

Source : Enquête Structure 1997 !

Il semble que spécialistes et non spécialistes ont des surfaces en maraîchage assez proches (à l’exception des producteurs de l’OTEX fleurs) mais ce sont les autres cultures et leur importance qui déterminent leur appartenance à telle ou telle OTEX.

14

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3.2.5 La main d’oeuvreLes exploitations légumières des Yvelines emploient 0,097 UTA par hectare, dont 87% sont affectés à la production de légumes. Elles font partie de celles qui ont le moins recours au travail familial (31%), ce qui est compensé par des travailleurs savonniers (39%). Ce sont les producteurs de l’OTEX maraîchage, qui utilisent le plus de main d’oeuvre.

3.2.6 Les statutsLes exploitations individuelles sont plus nombreuses que dans l’ensemble de la région (85%) ce qui se fait au détriment des EARL et surtout des SCEA.

3.2.7 La successionLe nombre d’exploitations concernées par la succession est important : 45%, soit à peu près le même niveau que dans la Petite Couronne. Parmi les exploitants concernés 31% n’ont pas envisagé de succession et 30% n’ont pas de successeur, ce qui aboutira dans les années à venir à une perte de 7% d'exploitations légumières. Les Yvelines sont le département où les successions hors cadre Vmilial sont les plus nombreuses.

3.2.8 Les systèmes de productionLes exploitations légumières produisent un grand nombre de légumes : 62% nroduisent plus de 5 légumes (soit 67% de la surface). Quel que soit le nombre de légumes produits, la surface développée moyenne en légumes est du même ordre, avec un minimum pour les producteurs de 4 ou 5 légumes (6,4 hectares) et un maximum pour les producteurs de 3 légumes (10,4 hectares).

3.2.9 Les productions du départementLes 10 principaux légumes produits dans le département sont ceux indiqués dans le tableau ci-dessous :

Production commercia’isée '

Surface développée (2)

Partdépartementale*^

laitue batavia 17% 13% 31%choux autres 14% 8% 50%laitue pommée 10% 8% 22%radis ~9% 11% 63%oignon de couleur 5% 4% 13%pomme de terre demi saison 4% 4% 34%laitue feuille de chêne 4% 3% 37%haricot vert 3% 5% 12%oignon blanc 3% 4% 20%épinard 2% 3% 18%

Source : Enouête légumière 1996

15

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(1) Part de la production commercialisée du légume considéré par rapport à la production totale commercialisée dans le département.(2> Part de la surface développée du légume considéré par rapport à la surface développée départementale totale.

J’3> Part de la production commercialisée pour le légume considéré par rapport à la production commercialisée régionale.

Les productions phares des Yvelines sont essentiellement les radis et les choux (autres que les choux- fleurs, les choux à choucroute et les choux de Bruxelles). Les spécificités de production n’apparaissent pas de façon aussi évidente que pour la Seine et Marne. On peut donc conclure à une certaine diversité des Yvelines dans la production de légumes.

3.2.10 La commercialisationLa majorité des légumes (43%) produits dans les Yvelines sont vendus pour la transformation, toujours dans le cadre de contrat. 95% de la production de haricots à écosser et demi-sec vont à la transformation. On retrouve également les légumes traditionnels de transformation : haricots verts, petits pois, ainsi que les épinards.

La vente directe aux expéditeurs grossistes est ensuite le mode le plus répandu (19%). Les Yvelines est le département francilien qui utilise le plus ce moyen de commercialisation. II apparaît que les producteurs préfèrent vendre leurs légumes aux grossistes plutôt que de les apporter sur le marché de gros, seulement 11% le font. Les productions concernées par la vente aux grossistes sont : les oignons de couleurs, les pommes de terre demi-saison, la laitue batavia et les choux, dont plus de 50% de la production est vendue par ce biais.

La vente directe aux consommateurs représente 13% de la commercialisation. Près de 3% des exploitations proposent la cueillette à la ferme. Les productions peu développées dans la région se vendent en totalité par ce moyen (maïs doux par exemple).

Aucun légume n’est vendu par l’intermédiaire des coopératives, SICA et autres.

Mode de commercialisation des légumes

•Source : Enquête légumière 1996

3.1.11 L’organisation en groupement de producteurs5,7% des producteurs adhèrent à un groupement, seulement 1,7% sont adhérents à un groupement agréé, ce qui est très faible au niveau régional et a fortiori au niveau national.

i f i

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RESUME : dans les Yvelines, les spécialistes du maraîchage sont majoritaires. Les exploitations sont de taille relativement modeste même si la part en céréales reste importante. Les surfaces en légumes sont élevées et la main d’oeuvre abondante. La main d’oeuvre familiale est peu utilisée au profit de la main d’oeuvre saisonnière. Les exploitations produisent un nombre important de légumes.Les exploitations individuelles sont très nombreuses. La succession est très problématique, dans beaucoup de cas le problème n’est pas réglé. La succession hors cadre familial est assez courante. Laitue et choux sont les légumes privilégiés du département mais il ne ressort pas une spécialisation pour un ou plusieurs types de légumes (hormis pour le radis). L’essentiel de la commercialisation se fait par la vente pour la transformation. L ’organisation des producteurs en groupement est inexistante.La contribution des Yvelines dans la production francilienne de légumes en maraîchage est importante.

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3.3 L’Essonne

3.3.1 Généralités168 exploitations sont présentes dans l’Essonne soit une surface en légumes de 611 hectares. 15% des exploitations du département produisent des légumes.

Les exploitants ayant entre 35 et 44 ans sont les plus nombreux (36%). Les moins présents sont les moins de 35 ans avec 6%. Les plus de 65 ans atteignent 12% et les 55-64 ans, 21%. La distribution des âges montre un profil vieillissant du secteur iégumier de l’Essonne.

3.3.2 Les modes de production légumièreLes modes de production de l’Essonne sont très proches de ceux des Yvelines, c’est à dire une forte présence des exploitations pratiquant le maraîchage, 92% sert 87% de la surface. La surface de légumes de plein champ est seulement de 10%. Les exploitations légumières sont spécialisées dans le maraîchage puisque 67% ne font que ça. L’association maraîchage + plein champs est moins importante que dans les autres départements de la Grande Couronne (2,4%) ce qui se fait au profit d’une triple combinaison : maraîchage, plein champs, sous serre.

3.3.3 La surface agricole utiliséeLa SAU moyenne est de 27 hectares. Les exploitations légumières de moins de 1 hectare sont les plus abondantes. Les exploitations de moins de 10 hectares représentent 61%. On a donc à faire ici à des exploitations de taille tout à fait modeste.

En corrélation avec cette SAU peu importante, les surfaces moyennes des cultures sont en général plus faible que dans les autres départements de la grande couronne sauf pour les pommes de terre (1,5 hectares) : on a 15 hectares de céréales, 2 de cultures industrielles, et 4 de légumes.

Les exploitations légumières produisant des céréales et des cultures industrielles sont peu nombreuses comparées à l’ensemble de la région : 46% font des céréales et 16% des cultures industrielles. Cependant, 53% des exploitations cultivent des pommes de terre, ce qui est nettement supérieur aux autres départements franciliens.

3.3.4 Répartition par OTEXLes exploitations de l’OTEX autres cultures-élevage sont particulières, elles ont des SAU et des surfaces moyennes incomparables avec celles des autres OTEX. Il vaut mieux les traiter à part pour qu’elles ne viennent pas biaiser les résultats globaux.

58% des exploitations appartiennent à l’OTEX maraîchage. Les OTEX polycultures et grandes cultures contiennent à peu près le même nombre d’exploitations : 18% et 22%. Les producteurs de l’OTEX polyculture ont la plus grande surface moyenne de légumes (6 hectares), soit le double de la surface détenue par les producteurs de l’OTEX maraîchage. Ces derniers sont les seuls à faire des légumes sousserre.

Répartition des exploitations par OTEX

Polyculture 18%

Autres cultures-élevage 2%

Maraîchage58%

Grandes cultures i 22%

Source : Enquête Structure 1997

18

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Quelle que soit l’OTEX considérée, la surface en légume n’excède pas 6 hectares. Les producteurs de l’OTEX maraîchage sont hautement spécialisés : 75% de leur SAU est en légumes (dont 93% en maraîchage); c’est cette spécialisation des surfaces qui les distinguent des autres producteurs.

3.3.5 La main d’oeuvreLe nombre d’UTA par hectare est de 0,095. L’Essonne est le département qui emploie le plus de main d’oeuvre d’origine familiale (65%) au détriment de la main d’oeuvre permanente (27%) et surtout de la main d’oeuvre saisonnière. 79% de la main d’oeuvre est employée pour la culture des légumes.

3.3.6 Les statuts85% des exploitations sont des exploitations individuelles. Les EARL et les SCEA sont peu nombreuses, respectivement, 5 et 3%. Il faut noter le nombre conséquent de GAEC autre que père fils qui représente 7%.

3.3.7 La succession37% des exploitants sont concernés par la succession, parmi ceux-ci 16% n’ont pas de successeur et 29% ne savent pas comment se fera leur succession. 48% des exploitations seront reprises par un membre de la famille. La distribution par âge des exploitants ne laisse présager rien de bon quant à l’avenir des exploitations, mais le nombre important des exploitants ayant un successeur (55%) rend la situation plus optimiste.

3.3.8 Les systèmes de production

Répartition des exploitations et des surfaces selon le nombre de légumes produits

□ Exploitaions ;I□ Surfaces

La majorité des exploitations produisent plus de 10 légumes 44% soit 43% de la surface développée en légumes. Les producteurs de 6 à 10 légumes sont eux aussi nombreux : 22%. Les spécialistes d’un seul légume représentent 24% des producteurs. Hormis ces 3 catégories les autres sont peu importantes tant en nombre d’exploitations qu’en surface de légumes.

3.3.9 Les productions du départementLes 10 principaux légumes produits en Essonne sont présentés dans le tableau ci-après :

19

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Production commercialisée (1)

Surface développée(2)

Partdépartementale(3)

laitue batavia 18% 11% 18%laitue pommée 12% 7% 15%cresson 7% 18% 100%pomme de terre demi-saison 6% 5% 30%épinard 6% 8% 25%choux autres 4% 4% 9%oignon blanc 4% 3% 15%potiron, courge, citrouille 4% 3% 57%laitue feuille de chêne 3% 2% 17%courgette 3% 2% 41%

Source : Enquête légumière 1996

(» Fart de la production commercialisée du légume considéré par rapport à la production totale commercialisée dans le département.(2> Part de la surface développée du légume considéré par rapport à la surface développée départementale totale.(3> Part de la production commercialisée pour le légume considéré par rapport à la production commercialisée régionale.

Les légumes les plus produits sont les salades (batavia, pommée et cresson). Sans conteste la production phare de l’Essonne est le cresson, puisque le département assure près de 100% de la production régionale et 20% de la production nationale. Courgette, potiron et pommes de terre demi-saison sont également des spécialités du département.

3.3.10 La commercialisation

Mode de commercialisation des légumes

TransformationHors contrat | 0,3%

Sous contrat f"| 1%

GrosApport sur le marché

2i38%

Producteurs ' I 2%

Expéditeur grossiste

Plate forme

Distribution

Consommateur

Vente directe

Source : Enquête légumière 1996

5%

7%

SICA 0,1%

0% 10% 20%

30%

30% 40%

: ’ S

. 16%

Deux grands modes de commercialisation sont utilisés par les producteurs du département : l’apport sur le marché de gros (38%), sans doute grâce à la proximité du MIN de Rungis, et la vente directe aux consommateurs (30%). La vente directe à la distribution est un débouché important. Tous les autres types de commercialisation sont peu répandus.

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Les principaux légumes vendus sur le marché de gros sont les épinards, les choux de Bruxelles et les courgettes. L’Essonne est le département, qui a le plus recours à ce type de vente dans la région Ile de France.

La production totale de 15 légumes, dont la culture est atypique dans la région est vendue directement aux consommateurs. La vente directe à la distribution concerne surtout les oignons blancs, le céleri branche et la laitue feuille de chêne.Le cresson suit des modes de commercialisation peu usités pour les autres légumes : c’est le seul légume dont une partie de la production est écoulée par l’intermédiaire des coopératives et de la vente pour la transformation hors contrat. La plus grande partie de la production est vendue sur les marchés de producteurs (31%) et de gros (45%).

Mis à part le persil, aucun légume n’est destiné à la transformation sous contrat.

3.3.11 L’organisation en groupement de producteursSeulement 3% des exploitants adhèrent à des groupements de producteurs agréés. A la vue des données précédentes, il semble que les producteurs de cresson sont relativement organisés.

RESUME : les exploitations légumières de l’Essonne sont de petite dimension avec des surfaces en légumes modestes, dirigées par des exploitants plutôt âgés. Elles produisent un grand nombre de légumes, en maraîchage, avec une main d’oeuvre importante. Les producteurs faisant de la polyculture détiennent les plus grandes surfaces de légumes de plein champ. L’orientation technico- économique est surtout déterminée par l’importance des autres cultures : les producteurs de l’OTEX maraîchage en ont très peu.Les exploitations sont souvent de type individuel et les GAEC autres que père fils sont bien représentés. Dans bien des cas, la succession se fait dans de bonnes conditions même si beaucoup d’exploitations sont concernées par ce problème.Les spécialités départementales sont le cresson, les courgettes, le potiron et les pommes de terre demi-saison. La plupart de la production légumière est vendue sur le marché de gros ou directement aux consommateurs.

21

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3.4 Le Val d’Oise

3.4.1 GénéralitésIl y dans le Val d’Oise 132 exploitations qui produisent des légumes sur une surface de 729 hectares. Ce département montre une forte vocation légumière avec 20% des exploitations qui travaillent pour ce secteur.

La répartition par âge montre l’importance des exploitants âgés de 45 à 54 ans (37%), les jeunes producteurs sont peu présents (4%) et les plus de 55 ans atteignent 30%. L’avenir du secteur légumier du fait du manque de relève n’apparaît pas sous les meilleurs hospices.

3.4.2 Les modes de production légumièreMême si 65% des exploitations pratiquent le maraîchage, ce chiffre est faible comparé aux autres départements de l’Ile de France. Bon nombre d’exploitants se sont tournés vers la production de plein champ (32%), 29% d’entre eux sont même des spécialistes de ce mode production. On observe également près de 4% de spécialistes du légume sous serre et 3% de producteurs qui font à la fois des légumes de plein champ et sous serre.

3.4.3 La surface agricole utiliséeLa SAU moyenne est de 39 hectares. Une grande partie des exploitations font de 5 à 10 hectares (31%) puis viennent celles de 10 à 50 hectares (27%). Les petites exploitations ainsi que les plus grandes sont les moins représentées avec 8% pour chacune.

La SAU se divise en 21 hectares de céréales, 6 hectares de cultures industrielles, 2 hectares de pommes de terre et 6 hectares de légumes. Les surfaces moyennes de légumes en maraîchage et de légumes de plein champ sont à peu près égales, respectivement 2,8 et 2,6 hectares. Les légumes représentent 14% de la SAU. 51% des exploitations possèdent des céréales, 18% des cultures industrielles, 37% des pommes de terre et 24% des cultures permanentes.

L’étude des surfaces montre l’importance des grandes cultures chez les producteurs de légumes du Val d’Oise.

3.4.4 Répartition par OTEXL’essentiel des producteurs de légumes (39%) se situent dans l’OTEX grandes cultures (céréales + cultures générales), d’où l’importance des surfaces en céréales et en cultures industrielles constatées plus haut. Ces producteurs sont les seuls à faire du légume de plein champ. L’OTEX maraîchage comprend 36% des exploitations. Celles-ci possèdent une SAU de 13 hectares dont 45% cultivé en légumes. Pour les 2 OTEX précédemment citées et pour l’OTEX polyculture, la surface en légumes est identique mais ce sont les surfaces des autres cultures qui varient sensiblement.

Les OTEX fleurs et fruits ont des SAU et des surfaces en légumes inférieures.

Répartition des exploitations par OTEX

Fruits 4%

9?

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3.4.5 La main d’oeuvreDans les exploitations du Val d’Oise, 0,066 UTA par hectare sont nécessaires, ce qui est plutôt assez faible, ceci provient de la dominance des producteurs de l’OTEX grandes cultures, peu utilisateurs de main d’oeuvre. La répartition de cette main d’oeuvre est du même type que celle de l’Essonne, c’est à dire un fort recours aux UTA familiales. 81% des UTA se consacrent aux légumes.

3.4.6 Le statutLes exploitations individuelles sont nombreuses (88%), c’est dans ce département qu’il y en a le plus. Les EARL ont une place peu importante (1,5%) et les SCEA sont absentes. Ceci est compensé par les GAEC père fils (7%), qui n’existent que dans le Val d’Oise, au niveau de l'Île de France.

3.4.7 La succession34% des exploitations sont concernées par la succession, ce qui est d’un niveau assez faible compte tenu du contexte régional.

Le problème vient du fait que 48% des exploitants n’ont pas de successeur et 32% ne savent pas quelle succession sera envisagée. A terme c’est près de 8% des exploitations produisant des légumes qui vont disparaître. Toutes les successions connues se font dans le cadre familial.

Comme le laissait présager l’analyse de la distribution par âge des exploitants, la pérennité des exploitations légumières dans le Val d’Oise est particulièrement problématique.

3.4.8 Les systèmes de production

61% des exploitations produisent plus des 10 légumes sur 50% de la surface. Leur surface développée moyenne est la plus faible : 5,5 hectares quand les producteurs de 3 légumes ont une surface développée de 17 hectares. Les producteurs ensuite les plus représentés sont ceux qui cultivent 1 légume : 22% soit 29% de la surface en légumes.

3.4.9 Les productions du département Les principaux légumes du département sont :

• n

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Production commercialisée(1)

Surface développée(2)

Partdépartementale(3)

petit pois 14% 30% 26%choux autres 12% 6% 25%persil 8% 6% 14%poireau de conservation 6% 5% 46%pomme de terre primeur 5% 5% 48%laitue batavia 5% 3% 4%céleri rave 4% 3% 49%carotte de conservation 4% 3% 33%laitue pommée 4% 2% 5%tomate en frais 3% 1% 32%

Source : Enquête légumière 1996

' > Part de la production commercialisée du légume considéré par rapport à la production totale commercialisée dans le département.(2) Part de la surface développée du légume considéré par rapport à la surface développée départementale totale.(3> Part de la production commercialisée pour le légume considéré par rapport à la production commercialisée régionale.

Les exploitations légumières du Val d’Oise produisent essentiellement des petits pois et des choux. Au niveau régional, le Val d’Oise est le plus gros producteur de céleri rave, de pommes de terre primeurs et de poireaux de conservation.

Les salades ont dans le Val d’Oise un poids moindre que dans les autres départements franciliens. De plus, on voit apparaître parmi les 10 légumes les plus produits, les carottes de conservation et les tomates en frais.

3.4.10 La commercialisation—

Mode de commercialisation des légumes

Les modes de commercialisation présents dans le Val d’Oise sont moins nombreux que dans les autres départements de la région : seuls 5 modes sont utilisés avec une forte dominance de la vente directe aux consommateurs; conformément à ce qui a été vu plus haut, ce sont les légumes non traditionnels qui sont

7.4

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écoulés par ce biais. On peut également noter la faible proportion d’exploitations pratiquant la cueillette à la ferme, 0,7%.

L’apport sur le marché de gros se fait pour 15% de la production et surtout pour les oignons blancs, les bettes et les cardes, les choux et le céleri rave.

14% de la production de légume est vendue, dans le cadre de contrat pour la transformation, ce qui correspond à la quasi-totalité de la production de petit pois (98%).

Aucun légume n’est livré aux coopératives.

3.4.11 L’organisation en groupement de producteursLe nombre d’adhérents à un groupement de producteurs agréé, bien que faible, est l’un des plus importants au niveau régional avec 17%. Il faut souligner que tous les producteurs adhèrent à des groupements agréés.

RESUME : le Val d’Oise est un département à vocation légumière prononcée où coexistent 2 grands types, qui différent par la proportion de grandes cultures dans la SAU, avec d’un côté les producteurs de l’OTEX maraîchage et de l’autre les producteurs des OTEX grandes cultures et polyculture. Les légumes de plein champ sont exclusivement détenus par ceux de l’OTEX grandes cultures. La main d’oeuvre surtout familiale, peu importante, concourt à la production d’un grand nombre de légumes par exploitation.Les exploitations individuelles sont très nombreuses. De plus, les GAEC père fils sont très présents. La pérennité des exploitations est préoccupante compte tenu du nombre d’exploitations sans successeur.Les spécificités légumières du département sont le céleri rave, les pommes de terre primeurs et les poireaux de conservation. Les modes de commercialisation sont peu diversifiés. La vente directe est le débouché majeur de la production légumière du département.

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3.5 Les départements de la Petite Couronne

Les exploitations des Hauts de Seine, Seine Saint Denis et Val de Marne seront étudiés ensemble du fait de leur faible nombre et de leurs similitudes.

3.5.1 GénéralitésOn compte dans la Petite Couronne 35 exploitations produisant des légumes sur une surface de 174 hectares. 66% de ces exploitations sont dans le Val de Marne, 26% en Seine Saint Denis et 8% dans les Hauts de Seine. La Petite couronne est de vocation légumière puisque 27% des exploitations présentes sont de type légumier.

51% des exploitants ont plus de 55 ans dont 43% pour la classe 55 à 64 ans. Les moins de 45 ans représentent 12% dont 3% pour les moins de 35 ans. Le vieillissement du secteur légumier est déjà effectif et la situation ne risque pas de s’améliorer, les jeunes dans ce secteur étant très rares.

3.5.2 Les modes de production légumièreToutes les exploitations font du maraîchage, une seule sur les 35, produit des légumes de plein champ. De ce fait, les spécialistes de la culture maraîchère sont les plus nombreux (68%), suivi par ceux qui font à la fois des légumes en maraîchage et sous serre (29%). Cette association est d’ailleurs très présente dans le Val de Marne (près de 35%).

3.5.3 La surface agricole utiliséeLa Petite Couronne présente une spécificité quant au mode de faire valoir des exploitations. En effet, la moitié de la SAU est en faire valoir direct (19% en Ile de France) et 7% est en location provisoire. L’importance du faire valoir direct est vraisemblablement due à l’âge des exploitants. De plus, avec la pression de l’urbanisation en Petite couronne, certains producteurs ont sans doute cherché à sécuriser leur foncier et donc à acheter leur terre.

La SAU moyenne est de 7,5 hectares. La plus grande partie des exploitations fait entre 10 et 50 hectares, l’autre classe importante est celle qui regroupe les exploitations de 1 à 5 hectares (37%). Aucune exploitation n’a une taille supérieure à 50 hectares.

70% de la SAU porte des légumes, 16% des céréales, 4% des cultures permanentes, 3% des cultures industrielles, la surface restante se répartissant entre les pommes de terre, la jachère, la STH et les fleurs. La totalité des cultures industrielles présentes dans la petite couronne sont des plantes médicinales ou aromatiques. La surface moyenne en légumes est de 5 hectares, les autres cultures ne sont produites que sur quelques ares.

Les surfaces des cultures autres que les légumes ne sont pas très développées et peu d’exploitation en possèdent : 14% des exploitations ont des céréales, 6% des cultures industrielles, 9% des pommes de terre et 14% des cultures permanentes.

Au regard des surfaces, il semble que les producteurs de légumes de la Petite Couronne soient spécialisés dans les légumes de maraîchage. Il faut donc regarder maintenant ce qu’il en est au niveau de leur répartition en OTEX.

3.5.4 Répartition en OTEXUne grande partie des producteurs de légumes de la petite couronne appartient à l' OTEX maraîchage. L’autre OTEX prépondérante est l’OTEX fleurs (et horticulture diverse) avec 17%. La surface en légumes des producteurs de l’OTEX fleurs représente plus de 80% de leur SAU; les fleurs, bien que cultivées sur des surfaces faibles ont un poids économique important d’où l’appartenance de ces producteurs à cette OTEX.Seules les exploitations des OTEX polyculture et bovins lait viande ont des surfaces en céréales importantes (11 hectares par exploitation).

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Répartition des exploitations par OTEX

Comme le laissait penser l’importance des surfaces en légumes par rapport à la SAU, les producteurs de légumes de la Petite Couronne sont bien des spécialistes des légumes en maraîchage.

3.5.5 La main d’oeuvreLa Petite Couronne est la plus grosse consommatrice de main d’oeuvre au niveau régional, soit 0,594 UTA par hectare. Il faut rapprocher ce chiffre du nombre important de producteurs appartenant à l’OTEX maraîchage (68%) où le nombre d’UTA est toujours plus grand que dans d’autres OTEX.

La main d’oeuvre familiale (40%) est assez peu employée au profit des UTA permanentes (35%) et saisonnières (25%).

3.5.6 Les statutsLe nombre d’exploitations individuelles est de 71%, ce qui est le pourcentage le plus faible en Ile de France. 6% des chefs d’exploitation dirigent l’exploitation pour le compte d’une autre personne morale : ce pourcentage est élevé, au niveau régional il n’atteint pas 1%. Sinon, la répartition des exploitations par statut est proche de la répartition qui existe en Ile de France.

3.5.7 La succession49% des exploitations sont concernées par la succession. Parmi ces exploitations 47% n’ont pas de successeur et dans 35% des cas la succession n’est pas réglée; à terme, c’est au moins 14% des exploitations qui vont disparaître. Le problème de succession est très marqué dans la Petite Couronne du fait de sa proximité de la capitale et des problèmes qui y sont liés. Le maintien d’un tissu agricole dans cette partie de l'Île de France sera sans doute de plus en plus difficile.

3.5.8 Les productions du départementLes principales productions légumières de la Petite Couronne sont :

Production commercialisée*n

Partdépartementale*2’

laitue pommée 27% 12%radis 16% 24%autres salades 11% 33%oignon de couleur 5% 3%autres choux 5% 4%poireaux 3% 8%carotte 3% 9%concombre 3% 27%laitue romaine 3% 7%épinard 2% 4%

Source : SA A 1996

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(1) Part de la production commercialisée du légume considéré par rapport à la production totale commercialisée dans le département.(2> Part de la production commercialisée pour le légume considéré par rapport à la production commercialisée régionale.

Les maraîchers de la Petite Couronne produisent essentiellement de la laitue pommée, des radis et des salades (autres que mâche, cresson, laitue, frisée...). Certaines productions de légumes ont un poids au niveau régional comme les salades (33%), les concombres (27%) et les radis (24%). Ces 3 légumes représentent une spécificité départementale.

RESUME : les producteurs de légumes de la Petite Couronne sont des spécialistes de la culture de légumes en maraîchage. Les exploitations sont de petite taille et possèdent une surface en légumes importante par rapport à la SAU, dans lesquelles la main d’oeuvre le plus souvent salariée (permanente ou saisonnière) est importante. Elles produisent surtout des salades et des radis.Les exploitations individuelles sont moins importantes qu’en Ile de France et il y a une certaine émergence des exploitants qui dirigent l’exploitation pour une autre personne morale. Le devenir des exploitations de la Petite Couronne est très incertain et au vu des chiffres leur disparition devient inéluctable.La participation des exploitations de la Petite Couronne dans la production légumière régionale est modeste (4,5%), mais elles permettent de maintenir un tissu agricole en zone urbaine; les producteurs spécialisés et notamment les légumiers concourent essentiellement à la présence de l’agriculture aux portes de Paris.

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4) EVOLUTION DES STRUCTURES LEGUMIERES EN ILE DE FRANCE DEPUIS 1979

4.1 Evolution du nombre d’exploitations

Le nombre d’exploitations légumières connaît depuis 20 ans un déclin constant. Les exploitations produisant des légumes en Ile de France sont passées de 2407 en 1979 à 683 en 1997, soit un taux de disparition globale de 72% annuel de 6,8%. En tenant compte de toutes les exploitations franciliennes, ce taux est nettement moins faible avec 3,2%. La disparition des exploitations légumières est très accentuée mais il est difficile de savoir si ces disparitions sont dues à un arrêt de toutes activités agricoles ou à un arrêt de la production de légumes.

Le taux annuel de disparition des exploitations légumières a été le plus important entre les années 1995 et 1997 : 12% par an., alors que depuis 1979 il n’avait pas excédé 9%.

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Quel que soit le département, les exploitations faisant des légumes disparaissent plus vite que l’ensemble des exploitations. Il existe donc un réel problème de pérennité de ces exploitations, notamment dans les Yvelines.

Evolution du nombre d'exploitations légumières entre

1979 et 1997 (% annuels)

Evolution du nombre total d’exploitations entre 1979 et 1997 (% annuels)

Petite couronne -7,5%

Val d ’Oise -4,1%

Essonne -3,4%

Yvelines -3,2%

Seine et Marne -2,8%

Source : RGA 1979 Enquêtes Structure 1997

Le taux de disparition des exploitations légumières est très élevé dans la Petite Couronne avec près de 10% annuels. Les cartes présentées à la page suivante montrent bien le recul de ces exploitations. En 1979, 35 communes possédaient des exploitations légumières, elles ne sont plus que 17 aujourd’hui. Le grand pôle à l’est de Paris aux abords de la Marne, a totalement disparu. Il ne reste aujourd’hui que 2

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pôles : un en Seine Saint Denis (vers Stains) regroupant 6 exploitations et un dans le sud du Val de Marne (Périgny, Mandres les Roses) avec 16 exploitatio n s . Les exploitations légumières, qui faisaient jusqu’alors la particularité de la Petite Couronne, subissent un déclin qui semble inexorable.

La Seine et Marne, dans le même temps, n’a connu une perte que de 4,7% par an : c’est le taux le plus faible en Ile de France. La situation de ce département est très différente de celle de la Petite Couronne : la vocation agricole y est plus marquée et, urbanisation et agriculture coexistent encore sans trop de problèmes.

Selon le type de production des légumes, le taux d’érosion est très distinct. En effet, ce sont surtout les exploitations produisant des légumes de plein champ qui ont disparu avec 11,7% d’exploitations en moins depuis 1979 contre seulement 4,2% d’exploitations maraîchères. On peut penser que cette disparition des exploitations faisant du plein champ est imputable à un cnangement de production, vers un système plus intensif : le maraîchage.

—■— Exploitations avec du plein champ —A— Exploitations avec du maraîchage

Source : RGA 1979, 1988 Enquêtes Structure 1990, 1993, 1995, 1997

La disparition des exploitations légumière est sans équivoque, mais il faut désormais regarder ce qu’il en est pour les surfaces en légumes.

4.2 Evolution des surfaces en légumes

La surface en légumes présente en Ile de France connaît une diminution de 3% annuels depuis 1979. Le Val de Marne n’a pas été touché par cette perte de surface puisqu’on observe une augmentation annuelle de 1%. Les Hauts de Seine, le Val d’Oise et l’Essonne ont vu beaucoup de leur surface disparaître.

En Ile de France, la surface de légumes en maraîchage est en augmentation (1%), ce qui s’est fait au détriment des surfaces en légumes de plein champ (-6%). Les surfaces en maraîchage ont évolué positivement en Seine et Marne et dans les Yvelines, avec respectivement +3,6% et +5,5% annuels depuis 1979.L’étude de l’évolution des surfaces montre 2 phénomènes : tout d’abord, une réduction de la superficie en légumes au niveau régional, et un transfert des surfaces de plein champ vers les surfaces en maraîchage. Cette dernière observation conforte la conclusion, vue plus haut, quant à une mutation des exploitations du plein champ vers le maraîchage.

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1979

i Source : RGA 1979, 198S Enquêtes Structure 1990, 1993, 1995, 1997

1988 1990 1993 1995 1997

4.3 Evolution de la surface agricole utilisée

Les exploitations et les surfaces ont diminué mais à un rythme différent, plus faible pour les surfaces ce qui provoque une augmentation des surfaces moyennes.

Evolution des surfaces moyennes de légumes

La surface moyenne en légumes est passée, en près de 20 ans, de 4 à 8 hectares par exploitation. Cette augmentation est due au maraîchage, car la surface moyenne en légumes de plein champ en 1997 est égale à celle de 1979. La surface moyenne en maraîchage est en 1997 de 5 hectares alors qu’elle n’était que de 1 hectare 18 ans plutôt.

Cette augmentation des surfaces de légumes s’inscrit dans une tendance générale : les producteurs de légumes ont également augmenté leur SAU de 30 à 60 hectares et ils ont doublé leur surface en céréales passant de 18 à 36 hectares. La disparition des exploitations légumières s’est accompagnée, comme souvent, d’une concentration et donc d’un agrandissement de ces exploitations.

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Evolution des surfaces moyennes

Au regard de l’accroissement important des surfaces en céréales, on peut penser que ce sont surtout les producteurs de légumes de l’OTEX grandes cultures qui bénéficient des augmentations de surfaces, or ce phénomène d’agrandissement s’observe aussi chez les exploitants appartenant à l’OTEX maraîchage :

hectare/exploitation 1979 1997surface moyenne en céréales 0,4 3surface moyenne en légumes 3 6SAU moyenne 4 10

Source : RGA 1979 Enquêtes Structure 1997

Les exploitations disparaissent en Ile de France à une vitesse inquiétante même si les surfaces déclinent de façon moins importante. Les exploitations légumières payent un lourd tribut à la régression de l’agriculture en Ile de France.

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5) CAUSES DE LA DISPARITION DES EXPLOITATIONS LEGUMIERES EN IT H DE FRANCE

5.1 La pression de l’urbanisation

Par le passé, les producteurs de légumes ont choisi de s’installer aux abords de Paris, dans ce qu’on appelle la ceinture verte, afin de bénéficier des avantages de la proximité des consommateurs. Aujourd’hui, ces avantages ne compensent plus les contraintes de l’urbanisation. Souvent les exploitants doivent reculer face à l’extension des zones urbaines et subir les expropriations. On voit que seule dans des zones protégées, comme celle de Mandres les Roses, l’activité légumière parvient à se maintenir.

De plus, les exploitations sont de plus en plus enclavées dans le tissu urbain, surtout dans la Petite Couronne, ce qui provoque des problèmes de circulation, de voisinage et de vandalisme.

5.2 Les problèmes économiques

Historiquement, les producteurs d’Ile de France étaient les seuls fournisseurs du marché francilien. Aujourd’hui, avec le développement des moyens de communication, les produits de toutes les régions françaises et du monde arrivent rapidement dans l’assiette du consommateur parisien. Les producteurs doivent donc faire face à une concurrence acharnée malgré l’avantage de la fraîcheur des produits et, la rentabilité des cultures est de plus en plus remise en cause.

De plus, le voisinage des villes entraîne un surcoût pour la production de légumes, notamment à cause du montant élevé des impôts fonciers, du prix des loyers et du coût du personnel. Ces 3 postes sont particulièrement élevés en Ile de France, ce qui n’est pas fait pour arranger la situation de ce secteur, par ailleurs, non aidé par l’Union Européenne. Cette absence d’aides pousse sans doute certains producteurs à se tourner vers la production de céréales, quand leur surface le leur permet, notamment dans les départements de la Grande Couronne.

Les producteurs de légumes d’Ile de France adhèrent assez peu à des groupements de producteurs. Cette situation les empêche de bénéficier des crédits européens, dont le versement est subordonné à l’adhésion à un groupement de producteurs. L’absence de ces aides constitue un manque à gagner, qui aggrave une situation déjà compliquée. On peut aussi supposer que l’absence d’organisation de la filière en Ile de France aboutit à une moins bonne valorisation des produits, en dehors des ventes directes.

Les difficultés économiques de la filière légume en Ile de France, ajoutées aux difficultés de travail liées à l’urbanisation expliquent en grande partie la disparition des exploitations légumières en Ile de France.

5.3 Une certaine conception de l’agriculture

L’activité agricole est souvent liée à l’idée de campagne et de qualité de vie. En Ile de France et surtout dans la Petite Couronne, les exploitants doivent s’adapter à une agriculture urbaine. C’est la conception même de l’agriculture qui est alors remise en cause et qui explique sans doute un peu la disparition des exploitations. Il est aisément compréhensible qu’un jeune préférera s’installer à la campagne plutôt que dans un milieu hostile à l’activité agricole, d’où le manque de successeurs pour les exploitations légumières franciliennes.

Aujourd’hui, les avantages que représentait la production de légumes en Ile de France ne compensent plus ses inconvénients. Economiquement, la situation des exploitations est devenue difficile notamment par la perte du monopole de l’approvisionnement de Paris et l’accroissement des charges. Pour pallier ces difficultés, les légumiers s’éloignent de Paris ou choisissent des cultures plus rentables.

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CONCLUSION : la production de légumes est une particularité ancienne de l’Ile de France. L’étude par département a permis de mettre en évidence un certain nombre de types d’exploitations légumières dont le point commun est un devenir incertain.

Les causes en sont multiples : un contexte économique défavorable couplé avec des conditions de travail difficiles, dues à une implantation en milieu urbain. Leur maintien semble ne pouvoir se faire que, grâce à des actions telles que la protection de zones agricoles, la mise en place d’aides spécifiques à l’agriculture péri urbaine et l’organisation des producteurs.

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LEXIQUEi

Exploitation : au sens statistique, il s’agit d’une unité économique, qui produit des produits agricoles, qui dépasse une certaine dimension, qui est soumise à une gestion courante indépendante et qui est localisée en un certain lieu

Exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) : société civile particulière , adaptée à l’activité agricole, instituée par une ou plusieurs personnes physiques

Exploitation légumière : toute exploitation ayant une production de légumes

Exploitations concernées par la succession : exploitations dont le chef d’exploitation a au moins 50 ans

Faire-valoir direct : mode de faire valoir dont les superficies sont la propriété du responsable économique et financier de l’exploitation

Groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) : forme de société, constituée uniquement d’associés exploitants

Légumes de plein champ : légumes frais, cultivés sur des parcelles inclus dans une rotation avec d’autres cultures

Location permanente : superficie dont l’exploitation dispose, moyennant une redevance, pour une durée supérieure à la campagne agricole

Location provisoire : mode de faire-valoir d’une superficie dont l’exploitation a disposé pendant la campagne agricole

Maraîchage : culture intensive où les productions de légumes se succèdent. Une surface de légume est considérée comme maraîchère, si elle porte des cultures horticoles (légumes ou fleurs) pendant au moins 5 ans

Mode de faire-valoir : type de relation existant entre le propriétaire des biens et le responsable économique et financier de T exploration

Orientation technique des exploitations (OTEX) : classement des exploitations selon leurs productions principales fondé sur les marges brutes standards relatives

Société civile d’exploitation agricole (SCEA) : société qui a pour objet une activité de production agricole généralement exercée dans le cadre d’une exploitation collective

Société d’intérêt collectif agricole (SICA) : forme sociétaire qui regroupe des producteurs ayant une activité agricole, agriculteurs ou coopératives, et des associés appartenant à d’autres secteurs d’activité, négociants ou industriels

Surface agricole utilisée (SAU) : ensemble des terres labourables, terres en maraîchage ou sous verre, terres florales, cultures permanentes, prairies et pâturages

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Surface développé en légumes : surface comptabilisée autant de fois qu’elle a produit de récoltes de légumes durant la campagne

Transformation hors contrat : vente à l’industrie, qui se fait au coup par coup, en fonction des apports sur le marché du frais

Transformation sous contrat : vente à l’industrie dans laquelle l’entreprise négocie avec le producteur, avant le début de la production, la quantité et le calendrier des apports

Unité de travail annuelle (UTA) : travail agricole effectué par une personne employée à plein temps pendant une année 1 UTA = 2200 heures