La situation humanitaire est un «désastre»€¦ · Côte d’Ivoire comme le début d’une ......

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TEMPS FORTS ACTUALITE PAR THEMES Santé __________________________________________________________p.15 L’OMS a besoin de 5 milliards de dollars pour lutter contre le palu L’OMS souligne les progrès effectués dans la lutte contre le paludisme, mais aussi une récente tendance à la baisse des crédits. Tourisme __________________________________________________p.41 L’ONU reconnaît le rôle du tourisme dans le développement durable Selon l’ONU, l’écotourisme peut avoir des impacts positifs sur la création de revenus et d’emplois, ainsi que sur l’éducation. Réconciliation/Côte d’Ivoire __________ p.23 La libération des opposants annonce-t-elle une décrispation? La liberté provisoire accordée à huit prisonniers politiques est perçue en Côte d’Ivoire comme le début d’une décrispation de l’atmosphère politique et sociale, même si le climat sécuritaire reste tendu. Justice/RDC _____________________________________________ p.21 L’acquitement de Ngudjolo par la CPI suscite un vif débat La décision de la CPI d’acquitter Mathieu Ngudjolo des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité suscite une controverse en RDC. Economie/Afrique ________________________________ p.39 La BOAD accorde des prêts à quatre pays La Banque ouest-africaine de déve- loppement a accordé des prêts d’un montant total de près de 90 milliards de francs CFA au Togo, au Bénin, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire pour des projets d’infrastructures routières et portuaires, de traitement des eaux, et de distribution d’électricité. BéninBurkina FasoBurundiCamerounCongo BrazzavilleCongo RDCCôte d’IvoireDjiboutiGabonGuinéeMadagascarMaliMauritanieNigerRépublique Centre-AfricaineRwandaSénégalTchadTogo La Revue Indépendante des Professionnels du Développement L’intervention armée au Mali pourrait faire 700.000 déplacés La situation humanitaire est un «désastre» La situation humanitaire en République centrafricaine s’est dégradée suite au contrôle de plusieurs villes du nord et du centre par les groupes armés du Seleka, ont déploré l’ONU, le CICR et le gouvernement de Bangui, qui parle de “désastre”. Qui se cache derrière les rebelles? Composée de mouvements rebelles venus d’horizons différents, la coalition anti-Bozi- zé pourrait se retrouver, en cas de victoire, face à ses propres divisions. La France va-t-elle «lâcher» Bozizé? La France a choisi de ne pas intervenir mili- tairement, tout en jouant de son influence afin d’ouvrir un dialogue entre les deux par- ties en conflit. DOSSIER SPECIAL CENTRAFRIQUE Les autorités de Bangui et les rebelles ont prévu de se rencontrer cette semaine. Mais ces derniers n’ont pas abandonné pour autant leur projet de prendre la capitale, si le dialogue ne porte pas ses fruits. Selon l’UNICEF, tant les groupes rebelles que les milices pro-gouvernementales utilisent des enfants dans le conflit armé. Les rebelles prêts au dialogue ... comme à la guerre Au total, plus de 300.000 enfants ont déjà été touchés par les violences, que ce soit par le recrutement dans des groupes armés, la séparation d'avec leur famille, la violence sexuelle, le déplacement forcé et le manque d'accès à l'éducation ou aux installations sanitaires. Le Journal du Développement vous présente ses meilleurs voeux pour 2013 #17 - Lundi 7 Janvier 2013 A l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé une intervention militaire internationale au Mali. Selon les premières estimations des agences d’aide humanitaire, plus de 700.000 personnes pourraient être déplacées. Des enfants envoyés au front

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TEMPS FORTSACTUALITE PAR THEMESSanté __________________________________________________________p.15

L’OMS a besoin de 5 milliards de dollars pour lutter contre le paluL’OMS souligne les progrès effectués dans la lutte contre le paludisme, mais aussi une récente tendance à la baisse des crédits.

Tourisme __________________________________________________p.41

L’ONU reconnaît le rôle du tourisme dans le développement durableSelon l’ONU, l’écotourisme peut avoir des impacts positifs sur la création de revenus et d’emplois, ainsi que sur l’éducation.

Réconciliation/Côte d’Ivoire __________ p.23

La libération des opposants annonce-t-elle une décrispation?La liberté provisoire accordée à huit prisonniers politiques est perçue en Côte d’Ivoire comme le début d’une décrispation de l’atmosphère politique et sociale, même si le climat sécuritaire reste tendu.

Justice/RDC _____________________________________________ p.21

L’acquitement de Ngudjolo par la CPI suscite un vif débatLa décision de la CPI d’acquitter Mathieu Ngudjolo des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité suscite une controverse en RDC.

Economie/Afrique ________________________________ p.39

La BOAD accorde des prêts à quatre paysLa Banque ouest-africaine de déve-loppement a accordé des prêts d’un montant total de près de 90 milliards de francs CFA au Togo, au Bénin, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire pour des projets d’infrastructures routières et portuaires, de traitement des eaux, et de distribution d’électricité.

Bénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centre-Africaine•Rwanda•Sénégal•Tchad•TogoBénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centre-Africaine

La Revue Indépendante des Professionnels du Développement

L’intervention armée au Mali pourrait faire 700.000 déplacés

La situation humanitaire est un «désastre»La situation humanitaire en République centrafricaine s’est dégradée suite au contrôle de plusieurs villes du nord et du centre par les groupes armés du Seleka, ont déploré l’ONU, le CICR et le gouvernement de Bangui, qui parle de “désastre”.

Qui se cache derrière les rebelles?Composée de mouvements rebelles venus d’horizons différents, la coalition anti-Bozi-zé pourrait se retrouver, en cas de victoire, face à ses propres divisions.

La France va-t-elle «lâcher» Bozizé?La France a choisi de ne pas intervenir mili-tairement, tout en jouant de son influence afin d’ouvrir un dialogue entre les deux par-ties en conflit.

DOSSIER SPECIAL CENTRAFRIQUE

Les autorités de Bangui et les rebelles ont prévu de se rencontrer cette semaine. Mais ces derniers n’ont pas abandonné pour autant leur projet de prendre la capitale, si le dialogue ne porte pas ses fruits.

Selon l’UNICEF, tant les groupes rebelles que les milices pro-gouvernementales utilisent des enfants dans le conflit armé.

Les rebelles prêts au dialogue ... comme à la guerre

Au total, plus de 300.000 enfants ont déjà été touchés par les violences, que ce soit par le recrutement dans des groupes armés, la séparation d'avec leur famille, la violence sexuelle, le déplacement forcé et le manque d'accès à l'éducation ou aux installations sanitaires.

Le Journal du Développement vous présente ses meilleurs voeux pour 2013

#17 - Lundi 7 Janvier 2013

A l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé une intervention militaire internationale au Mali. Selon les premières estimations des agences d’aide humanitaire, plus de 700.000 personnes pourraient être déplacées.

Des enfants envoyés au front

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2 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

36.000 personnes se trouveraient dans les zones sous contrôle rebelle, selon l’ONU

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La situation humanitaire est un "désastre"

T E M P S F O R T S

Le ministre centrafri-cain de la Communi-cation, Alfred Poloko, a qualifié mercredi 2

janvier de “désastre” la situa-tion humanitaire dans la zone des combats, au nord et à l’est du pays.

A en croire Alfred Poloko, la zone sous occupation rebelle est confrontée à un désastre humanitaire, “puisque les popu-lations civiles sont aujourd’hui dans la brousse. Leur vie est menacée. Ces populations sont exposées à tout type de maladie et à l’insécurité, du fait évidem-ment de la présence de ces groupes rebelles”.

“C’est une situation vraiment dramatique. Les humanitaires commencent à bouger par rap-port à ça. Mais, c’est difficile de venir en aide à ces populations en les regroupant, étant donné qu’elles vivent dans la peur et se cachent”, a déclaré le ministre dans une interview à l’agence Xinhua.

Des déclarations confirmées par le Bureau de la coordina-tion des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, qui a expri-mé le 2 janvier sa préoccupa-tion au sujet de la protection des civils.

“Selon nos estimations, 36.000 personnes se trou-veraient dans les zones passées sous le contrôle des rebelles et près de 700.000 autres à Ban-gui ne sont pas à l’abri d’une escalade”, s’inquiète l’OCHA dans un rapport.

“En quête de sécurité, des civils quitteraient leurs domi-ciles, y compris à Bangui, à Ndélé et aux alentours, où les combats ont éclaté. Certains franchissent la frontière avec le Cameroun et la République dé-mocratique du Congo”, précise l’agence onusienne.

La violence, a ajouté l’OCHA, a rendu nécessaire temporai-rement l’évacuation du per-sonnel humanitaire des zones touchées par les combats, ce

qui a “sérieusement perturbé” des opérations vitales pour les populations locales.

Selon le Comité international de la Croix rouge (CICR), tandis que certains Centrafricains qui avaient fui les attaques des groupes armés dans le nord du pays commencent tout juste à regagner leurs villages, la situation reste difficile pour des milliers de personnes toujours déplacées.

Se préparer à toute éventualité

“Dans le nord, à Ndélé, les personnes qui avaient fui les combats ces dernières semaines commencent tout juste à reve-nir de la brousse, et le marché a repris. Mais une incertitude générale plane sur le pays”, a déclaré vendredi 4 janvier Ar-naud de Baecque, chef adjoint de la délégation du CICR en République centrafricaine.

Si la plus grande partie des habitants de Ndélé ont regagné leur domicile ces derniers jours, il reste toutefois près de 1.000

déplacés à qui le CICR fournit quotidiennement de l’eau.

Certaines familles, dont les hommes sont partis et qui n’ont pas de champ à cultiver, ont également besoin d’une aide alimentaire. Les quelque mille déplacés à Kaga Bandoro re-cevront ces prochains jours une assistance sous forme d’articles d’hygiène de première nécessité et de couvertures, a annoncé le CICR.

“Avec la Croix-Rouge centra-fricaine, nous nous préparons à toute éventualité. Dans une optique préventive, un chirur-gien est venu évaluer le soutien dont ont besoin les hôpitaux de la capitale centrafricaine”, a expliqué M. de Baecque.

Le CICR poursuit son dia-logue avec les différents acteurs du conflit armé, afin de les en-courager à respecter le droit in-ternational humanitaire (DIH), notamment en vue de limiter les conséquences des hostilités pour la population civile.

Sans les rejeter, le ministre de la Communication a réagi aux informations et accusa-

tions faisant état d’arrestations et de détentions arbitraires d’habitants de Bangui par les services spéciaux gouverne-mentaux. Le ministre a indiqué que “dans la confusion générale, beaucoup de choses peuvent se passer. Il faut attendre que les responsables de la sécurité ter-minent leurs vérifications”.

Pénuries à Bangui

Pour les habitants de Bangui, la préoccupation immédiate est de se nourrir.

“A Bangui, on commence à ressentir aussi le contrecoup de cette situation”, explique le ministre de la Communication. Le coût de la vie a énormé-ment augmenté dans la capitale centrafricaine, confrontée à des pénuries de denrées ali-mentaires.

“Le sac de manioc, note-t-il, est passé à 21.000 francs CFA (42 dollars, ndlr), contre 12.000 ou 13.000 francs (24 ou 26 dollars) d’habitude”, a noté le ministre.

Agences

La situation humanitaire en République centrafricaine s’est dégradée suite au contrôle de plusieurs villes du nord et du centre par les groupes armés du Seleka, ont déploré l’ONU, le CICR et le gouvernement de Bangui, qui parle de “désastre”.

Centrafrique

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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

L'UNICEF a appelé vendredi 4 janvier les groupes armés impliqués aux conflits en République centrafricaine (RCA) à cesser le recrutement d'enfants.

Selon des rapports, tant les groupes rebelles que les milices pro-gouvernementales utilisent des enfants dans le conflit armé.

Avant que le conflit ne fasse son apparition en décembre 2012, plus de 2.500 enfants étaient impliqués dans différents groupes armés en RCA. Bien qu'il soit impossible de donner des chiffres exacts, ces rapports indiquent qu'avec la recrudescence du conflit le nombre d'enfants va certainement augmenter, a précisé la porte-parole de l’UNICEF, Marixie Mercado.

Selon l'UNICEF, plus de 300.000 enfants ont déjà été touchés par la violence en RCA que ce soit par le recrutement dans des groupes armés, la séparation d'avec leur famille, la violence sex-uelle, le déplacement forcé et le manque d'accès à l'éducation ou aux installations sanitaires.

La situation sécuritaire volatile empêche de livrer l'assistance humanitaire aux communautés touchées et a obligé l'UNICEF à re-localiser 14 membres de son personnel international fin décembre.

L'UNICEF a par ailleurs annoncé avoir installé un centre de crise pour la RCA à Yaoundé, au Cameroun.

L'UNICEF dénonce le recrutement d'enfants

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Un enfant soldat démobilisé, en Centrafique

T E M P S F O R T SCentrafrique

Le gouvernement provincial de l'Equateur (nord-ouest de la RDC), a lancé un SOS aux autorités nationales pour une aide humanitaire et une meil-

leure prise en charge des réfugiés centrafricains qui affluent vers les cités frontalières de la RDC, fuyant la rébellion du Seleka, a déclaré jeudi 3 janvier René-Sébastien Bofaya, ministre provincial de l'Intérieur.

Selon M. Bofaya, le gouvernement provincial a pris certaines dispositions pour assurer la sécurité des réfugiés centrafricains, mais il ne peut pas faire plus pour une prise en charge efficiente de ces réfugiés qui se comptent en milliers de personnes.

“Nous sommes conscients de la situation. Nous essayons de faire ce que nous pouvons. Nous essayons de nous débrouiller avec les moyens du bord, car la province a beaucoup de problèmes”, a-t- il indiqué, ajoutant que cer-tains partenaires traditionnels ont fait des déclarations d'intention, mais ne se sont pas encore concrètement impliqués.

Le commissaire du district du Nord-Ubangi, Willy Isekusu, a indiqué qu'il y aurait plus de 3.000 réfugiés centrafricains sur sa zone.

A la demande expresse du président Bozizé, le 26 décembre, des barrières de contrôle sont érigées

par des jeunes à Bangui.Trois jours plus tard, dans la nuit de samedi à

dimanche, dans les différents arrondissements de la ville de Bangui, on assistait à un contrôle systématique des pièces d'identité des passants.

A chaque barrière, toute personne à bord d'un taxi, d'un bus ou d'une voiture personnelle, était interpellée et devait décliner son identité avant de passer. Les personnes qui ne disposaient pas de pièce d'identité ou qui ne parlaient pas bien la langue nationale, le Sango, étaient considérées comme suspectes.

“Nous faisons cela pour la paix dans notre pays, ce n'est pas pour soutenir le président Bozizé. Les jeunes sont les principales victimes de la guerre dans ce pays. Nous n'avons pas de travail aujourd'hui parce que les quelques entreprises du pays ont été pillées et saccagées pendant les conflits. Nous ne voulons plus que cela arrive”, a lancé un élément d'autodéfense du quartier Miskine dans le 5ème arrondissement de Bangui.

A Bangui, les jeunes s'occupent de la sécurité

La RDC débordée par les réfugiés centrafricains

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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

T E M P S F O R T S

De plus en plus proche de Bangui, la coalition Seleka qui s'oppose

au régime de François Bozi-zé, déclare plus de 100 morts dans les deux camps en trois semaines de combats, dans une interview accordée le 30 décem-bre à l’agence Xinhua.

“Avant-hier [le 28 décem-bre], il [le président centrafri-cain] a envoyé les mercenaires tchadiens qui nous ont attaqués au niveau de Bambari. On a les repoussés. Pour le bilan, on a tué 41 personnes et récupéré un véhicule et douze armes lourdes. De notre côté, on a eu un mort et deux blessés”, a con-fié le colonel Michel Narkoyo, porte-parole de la rébellion.

Une centaine de morts

Depuis début décembre, les affrontements entre les com-battants de la rébellion et les Forces armées centrafricaines

(FACA), ont causé “93 morts du côté des FACA et 12 morts du côté des amis”, selon le colonel Narkoyo pour qui l'organisation dont il est l'un des responsables militaires mène son offensive vers Bangui à partir de deux lignes de front: Kanga Bandoro et Bambari.

4.600 combattants

La coalition Seleka est com-posée de quatre mouvements dont l’Union des forces dé-mocratiques pour le rassemble-ment (UFDR) de Michel Am Nondokro Djotodia, son chef de file, la Convention patri-otique pour la justice et la paix (CPJP) de Nourredine Adam, le Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine et le CPJP fondamental d’Abdoulaye Hissène.

Avec 4.600 combattants déclarés dans ses rangs, la

Les rebelles se disent ouverts au dialogue, ... mais aussi prêts à prendre Bangui

Centrafrique

coalition rebelle commandée par le général Aubain Issa Is-siaka, chef d'état-major, se dit suffisamment équipée pour l'emporter face aux troupes gouvernementales soutenues par des renforts de l'armée tcha-dienne et chasser du pouvoir François Bozizé qui, le 15 mars 2003, avait évincé Ange-Félix Patassé, élu démocratiquement quatre ans auparavant.

“Par rapport à ce qu'on a, ça va, ça suffit”, a affirmé sans donner davantage de préci-sions le colonel Narkoyo. “Nous sommes pour le peuple centraf-ricain. Ce que nous lui deman-dons, c'est d'accepter le départ du président de la République, pour faciliter la tâche. C'est depuis six ans que nous atten-dons. Il n'y a aucune volonté que l'Etat montre de faire sortir ce pays de cette situation”.

Pour les rebelles, François Bozizé, lui-même ancien gé-néral et ex-chef d'état-major

de l'armée nationale, doit “lais-ser le pouvoir sans conditions, pour éviter le bain de sang à Bangui. Sinon, on va marcher sur Bangui”, a menacé Michel Narkoyo.

“Pis encore, il est en train d'aggraver la situation. Il y a la présence des Sud-africains et des Bayamulenge [ex-rebelles rwandais] qui sont venus pour nous attaquer”, accuse-t-il. Selon lui, les mercenaires sud-africains “sont arrivés à Bangui ce matin [30 décembre]”, tandis que “les Bayamulenge sont là depuis 72 heures”.

“Nous allons descendre sur Bangui s'il n'y a pas un proces-sus normal pour le dialogue. Sinon, même à zéro mètre de Bangui, nous sommes prêts pour le dialogue”, a-t-il pour-suivi, au lendemain de la prise de Sibut, ville située à quelque 130 km de la capitale centraf-ricaine.

Raphaël Mvogo, Xinhua

Les autorités de Bangui et les rebelles de la coalition Seleka ont prévu de se rencontrer cette semaine pour en-tamer des discussions. Mais les rebelles tiennent leurs positions et n’ont pas abandonné pour autant leur projet de prendre la capitale si le dialogue ne porte pas ses fruits.

La coalition rebelle Seleka, apparue le 10 décembre à l'est et au nord du pays,

est venue brusquement rompre la fragile stabilité sociopolitique que la réélection contestée de Bozizé en janvier 2011 n'a pas permis de consolider.

“Depuis son arrivée au pou-voir, Bangui n'a pu survivre que parce qu'il y avait une force sous-régionale [la Force multinationale d'Afrique cen-trale, FOMAC, ndlr], qui est en train d'arriver à son terme. Deuxièmement, la Centrafrique a été plus ou moins stabilisée

Dos au mur, Bangui doit négocierPrès de dix ans après son coup d’Etat réussi du 15 mars 2003 et au lendemain de la célébration des 50 ans

d’indépendance de la République centrafricaine le 1er décembre, le régime du président François Bozizé apparaît comme vacillant face à une rébellion qui progresse vers la capitale Bangui.

parce qu'il y a une base fran-çaise”, analyse le politologue camerounais Joseph Vincent Ntuda Ebodé.

En dépit de l'attaque de l'ambassade française dans la capitale centrafricaine, les autorités de Paris ont annoncé leur intention de ne pas inter-venir pour voler au secours du pouvoir François Bozizé, cet ex-chef rebelle ayant évincé Ange-Félix Patassé, aujourd'hui décédé. Ce qui n'est pas le cas du Tchad, pays voisin ayant également contribué aux ef-forts de stabilisation en RCA et

qui a envoyé des troupes prêter main forte aux Forces armées centrafricaines (FACA).

“Ce régime en place actuelle-ment est arrivé au pouvoir par un coup d'Etat. Ce coup d'Etat a été soutenu par le Tchad, pour des raisons qui sont internes au Tchad”, rappelle Ntuda Ebodé.

“C'est le pouvoir en place qui doit négocier avec les dif-férentes composantes, dégager un certain minimum qui peut être accepté et acceptable par l'ensemble des forces politiques, militaires, sociales, administra-tives”, indique ce spécialiste des

questions de stratégie, de sécu-rité et de gestion des conflits.

L'avancée rapide des rebelles de la coalition Seleka laisse penser que, estime le Pr. Ntuda Ebodé, “leur vitesse de progres-sion ne rencontre pas de résis-tance majeure. Cela signifie que les militaires favorables au ré-gime soit rejoignent les rebelles, soit reculent. Et si les militaires reculent ou bien s'ils s'associent plutôt aux rebelles, cela signifie que le pouvoir risque de ne pas tenir longtemps”.

Xinhua

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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Qui, donc, se cache der-rière l’appellation générique Seleka (coalition en sango,

la langue usuelle) en Répu-blique centrafricaine?

Il s’agit d’une coalition de factions rebelles dissidentes is-sues de plusieurs mouvements politico-militaires connus et de groupes de création plus récente. Ils ont désormais pour objectif commun la chute du président centrafricain, Fran-çois Bozizé, à qui ils reprochent de n’avoir pas tenu les engage-ments découlant des accords de paix signés en 2007.

Au registre des mouvements coutumiers de la lutte armée, on peut mentionner la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC).

A ces trois-là sont venues s’ajouter, au sein de la Seleka (créée de fraîche date), deux organisations jusque-là incon-nues du grand public: la Con-vention patriotique du salut du kodro (CPSK, kodro signifiant pays en sango), et l’Alliance pour la renaissance et la refon-dation (A2R), une structure jusque-là discrète, pour ne pas dire clandestine, regroupant des officiers hostiles au régime et qui ont, semble-t-il, attendu “le bon moment” pour apparaî-tre au grand jour.

“Il y a encore quelques se-maines, on ignorait tout de la Seleka, voire de certains mou-vements qui la composent”, confirme un ancien Premier ministre joint au téléphone à Bangui.

L’héritage de Charles Massi

Créée à la fin de l’année

2008, la CPJP est présidée, dans sa déclinaison Seleka, par le général Noureddine Adam. Le mouvement opérait pour

l’essentiel dans le Nord-Est. Son aile politique était diri-gée par le médecin militaire Charles Massi, plusieurs fois ministre, mort probablement sous la torture en janvier 2010, quelques semaines après avoir été arrêté à la frontière avec le Tchad et livré aux autorités centrafricaines.

Son fils Eric Neris Massi fait office, depuis Paris où vit ce féru d’informatique et de ré-seaux sociaux, de porte-parole et coordonnateur international de la Seleka.

Aux côtés de la CPJP, on retrouve, toujours au sein de la Seleka, le FDPC, du très con-troversé chef de guerre Martin Koumtamadji, plus connu sous son nom d’emprunt, Abdou-laye Miskine. Ce proche de l’ancien président Ange-Félix Patassé qui s’était rapproché ces dernières années de Bozizé a, semble-t-il, hésité, à en croire Eric Neris Massi, avant de ral-lier la Seleka, le 21 décembre et de jeter ses hommes dans la bataille en direction de la

capitale, Bangui. Le FDPC s’est fait connaître

à la fin de l’année 2008 et début 2009 en lançant des attaques meurtrières contre les Forces armées centrafricaines (FACA), de concert avec un autre mou-vement armé.

Autre vétéran f igurant en bonne place au sein de la Seleka: Michel Am Non-droko Djotodia, le leader de l’UFDR, ancien fonctionnaire du ministère du Plan, puis des Affaires étrangères, et ex-consul à Nyala, capitale du Sud-

Darfour au Soudan. Créée en septembre

2006, l’UFDR opérait essentiellement, avant la dernière offensive vers Bangui, dans les préfectures arabo-phones de Vagata et Haute Kotto, dans le Nord-Est. Son com-mandement opéra-tionnel était assuré par le capitaine Yao, de son vrai nom Dramane Zacharia, aujourd’hui brouillé avec son pa-tron.

On retrouve dans l’UFDR certains des hommes qui ont aidé François Bozizé à ren-verser Ange-Félix Pa-tassé en 2003, mais que les promesses non tenues du pouvoir et le non-respect des ac-cords de paix de 2007 ont mécontentés.

Général en un jour

A l’intérieur de la Seleka,

deux mouvements de création récente viennent compléter le tableau. Le premier, dénommé la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK), a été officiellement lancé au terme d’une “Assemblée constituante” qui s’est tenue les 20 et 21 juin 2012 dans un lieu non pré-cisé. Son fondateur, Mohamed-Moussa Dhaffane, en est deve-

Qui se cache derrière les rebelles?

nu le président, avant d’être aussitôt bombardé, peut-on lire dans le communiqué final, “à titre exceptionnel et honori-fique au grade hors hiérarchie de général major assimilé des Forces armées”.

Dhaffane assura, en d’autres temps, les fonctions de prési-dent ad hoc de la Croix-Rouge centrafricaine, tout en étant membre de la CPJP, qu’il quitta pour créer son propre mouve-ment. Pour le coup, ce général autoproclamé se retrouve au sein de la Seleka avec de vrais officiers de la FACA regroupés, eux, dans l’A2R, une structure clandestine dont l’adhésion à la coalition date seulement de la fin décembre 2012.

Voilà pour le tableau de bord. Reste à piloter l’ensemble en ménageant la susceptibilité et la spécificité des uns et des autres. Comment instaurer un minimum d’harmonie dans une structure dont les composantes viennent d’horizons aussi dif-férents? Comment contenir les ambitions de leaders nour-rissant de longue date, pour certains, l’ambition de devenir calife à la place du calife? Et comment éviter que, demain, la victoire contre l’ennemi com-mun ne tourne au règlement de comptes?

Des événements

“prévisibles” La “Seleka est une coali-

tion hétéroclite de factions re-belles dissidentes qui écument l’arrière-pays depuis quelques années déjà, souligne un mem-bre de la diaspora centrafri-caine en France, Alain Lamessi, dans une tribune libre publiée sur Centrafrique-Presse. Il faut avoir lu la déclaration de sortie de crise […] pour se rendre compte à quel point leur plateforme revendicative reste pour le moins catégorielle. Pas de ligne politique con-ceptualisée, ni structurée, pas

T E M P S F O R T S

Composée de mouvements rebelles venus d’horizons différents, la coalition anti-Bozizé pourrait bien vite se retrouver, en cas de victoire, face à ses propres divisions et les ambitions personnelles de ses leaders.

Centrafrique

“Une coalition hétéroclite de fac-tions rebelles dissidentes qui écu-ment l’arrière-pays”.

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6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

La France, en rejetant toute intervention militaire, veut-elle "lâcher" Bozizé?

T E M P S F O R T SCentrafrique

La volonté de ne pas in-tervenir militairement en Centrafrique a été

clairement énoncée par le chef de l’Etat français fin décembre, et réaffirmée par son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

S’exprimant depuis Kaboul, en Afghanistan, lundi 31 décem-bre, M. Le Drian a indiqué que la France avait “deux missions” à remplir en Centrafrique, à savoir faciliter le dialogue entre le gouvernement en place et les rebelles, et assurer la sécurité des ressortissants français y résidant.

Sur le premier point, il s’agit de “faire en sorte que les pro-tagonistes puissent se ren-contrer, échanger, trouver les conciliations nécessaires”, selon

les propos du ministre français de la Défense.

Les 600 militaires français stationnés à l’aéroport de Ban-gui sont uniquement chargés de la protection de leurs compatri-otes et de leur éventuelle évacu-ation, conformément au souhait du président Hollande qui a opposé une fin de non-recevoir aux demandes d’intervention que lui avait adressées son ho-mologue centrafricain, selon le quotidien français Le Figaro, mercredi 2 janvier.

“Influencer, mais pas intervenir”

Le journal, qui titrait “Paris veut influencer, mais pas inter-venir militairement”, souligne que c'est la première fois depuis

l'indépendance de la Centra-frique en 1960 que les troupes françaises renoncent à partici-per directement à la résolution d'une crise politico-militaire dans le pays.

Cette évolution des relations franco-africaines, réaffirmées par le président Hollande, avait été amorcée, rappelle Le Figaro, par son prédécesseur de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui avait renégocié les accords de défense liant Paris à ses an-ciennes colonies sur le continent africain, en les débarrassant de certaines clauses secrètes auto-risant l'armée française à mener des opérations sur place.

“Paris espère que la présence militaire française aura un effet stabilisateur sur la situation et freinera les ardeurs des deux

La France a choisi de ne pas intervenir militairement en Centrafrique, tout en faisant jouer son influence afin d'ouvrir un dialogue entre les deux parties en conflit. Ce qui fait dire à certains journaux français que Paris serait sur le point de “lâcher” le président Bozizé.

parties”, estime le journal de droite, constatant l'ambition poursuivie par l'ancienne puis-sance coloniale de jouer un “rôle d'arbitre armé”.

Bozizé ne sera pas regretté à Paris

Un avis partagé par le jour-nal Libération, qui estime que François Hollande se retrouve ainsi confronté à sa première véritable épreuve sur le conti-nent africain.

Le quotidien de gauche souligne que les effectifs mili-taires français ont quasim-ent quadruplé, pour protéger (seulement) un millier de com-patriotes dont bon nombre de binationaux.

Mais, selon Libération, ce faisant, Paris a aussi envoyé un message de fermeté aux auto-rités centrafricaines après que des partisans eurent assiégé l’ambassade de France pour exprimer leur mécontentement face au manque de soutien de la France dans les combats contre la coalition rebelle de Seleka.

Ce qui fait dire au journal que si les négociations entre les autorités centrafricaines et les rebelles devaient déboucher sur un départ de M. Bozizé, il n’est pas sûr que ce dernier soit regretté à Paris...

Dans le journal Le Monde (centre-gauche), on pouvait lire samedi 29 décembre que la poli-tique française de non-interven-tion militaire directe en Afrique était ainsi “mise à l’épreuve” par la crise à Bangui.

A en croire l’Elysée, la France n’interviendra pas directement dans la crise centrafricaine. Ce qui revient à dire qu’elle ne sau-vera pas le régime de François Bozizé, a ajouté le quotidien de référence.

D’après agences

Le président centrafricain François Bozizé a annoncé dimanche 30 décembre qu'il ne serait

pas candidat aux élections de 2016.M. Bozizé, qui avait évincé Ange-Félix Patassé le

15 mars 2003, avait été élu au premier tour en jan-vier 2011 avec plus de 64% des voix. Des élections contestées par l’opposition et l’actuel Seleka.

Bozizé ne se représentera pas

Rebelles(Suite de la page précédente)

d’idéologie claire et cohérente, pas de revendications précises. Tout cela finit par convaincre que la Seleka, dans sa forme actuelle, n’est pas et ne peut pas être une alternance crédible au régime de Bozizé”.

L’ancien Premier ministre cité plus haut nuance: “Il est possible que la Seleka ne soit pas

à la hauteur des espoirs qu’elle suscite depuis quelques jours, mais la faute en revient à Bozizé. Ce qui arrive était prévisible. Il a fait mille promesses qu’il n’a jamais tenues. Au contraire, il s’est employé à introduire le venin de la division dans nos rangs en essayant systé-matiquement de débaucher les responsables et cadres de l’opposition répu-blicaine et des groupes armés. Il s’est fait

réélire dans les conditions que tout un chacun connaît, a rempli le Parlement avec ses amis et des membres de sa famille, alors même que les manifestations de l’opposition étaient interd-ites, sinon violemment prises à partie par des nervis du régime. Lorsqu’on interdit toute expres-sion démocratique, on ouvre la porte à l’aventure...”

Francis Kpatindé, MFI

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7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

T E M P S F O R T S

L'ONU dénonce de nouvelles exactionsRD Congo

Les résultats préliminaires des enquêteurs de l'ONU

ont confirmé des violations des droits de l'homme au cours des dernières violences et déplace-ments de civils en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué mardi 18 décembre le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky.

Selon les premiers résultats, la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisa-tion en République démocra-

P lus de 200.000 enfants sont directement affectés par le conflit dans l'est de la RDC, a déclaré Florence Marchal, chef

de la Communication du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), lors d’une conférence de presse de la MONUSCO mercredi 19 décembre à Kinshasa.

“Selon le Mécanisme de suivi et d'Evaluation des rapports (UNSC 1612) co-géré par les sections (Protection de l'enfant) de l'UNICEF et de la MONUSCO, au mois d'août 2012, avant les récents affrontements, 19 enfants avaient été tués ou mutilés”, a indiqué Mme Marchal.

Selon le mécanisme, 10 meurtres d'enfants avaient été documentés en 2011, la plupart perpétrés par les FARDC. (Photo ONU)

Le président américain Barack Obama a exhorté mardi 18 décembre son homologue rwandais Paul Kagame à cesser de

soutenir les rebelles du M23 de la République démocratique du Congo (RDC) voisine.

Lors d’une conversation téléphonique, M. Obama a souligné que “tout soutien au groupe rebelle M23 est contradictoire au désir rwandais de stabilité et de paix”, a indiqué la Maison Blanche.

M. Kagame et son homologue ougandais Yoweri Museveni ont tous deux rejeté les accusations de la RDC et de l'ONU, selon lesquelles ces deux pays soutiennent la rébellion du M23.

M. Obama a demandé à M. Kagame de cesser tout soutien à des groupes armés en RDC “de façon définitive”, de respecter les engagements qu'il ont pris avec les présidents Joseph Kabila (RDC), Yoweri Museveni (Ouganda), et de convenir d’un accord politique “transparent et crédible” permettant entre autres de mettre un terme à l'impunité des commandants du M23 et d'autres personnes qui ont commis de graves violations des droits humains.

200.000 enfants directement affectés

tique du Congo (MONUSCO) a recensé au moins 126 cas de vi-ols, et les équipes ont également été en mesure de confirmer la mort de deux civils, dont un mineur, a précisé M. Nesirky.

Les Forces armées congo-laises ont également commencé à enquêter parallèlement sur ces violations des droits de l'homme. À ce jour, neuf sol-dats des Forces armées ont été arrêtés, dont deux pour viols et sept pour pillages, a fait savoir

le porte-parole.“La MONUSCO est en train

d'enquêter sur les allégations de violations des droits de l'homme qui auraient eu lieu à Minova et dans les villages des environs entre le 20 et 30 novembre. Jusqu'à présent, deux équipes du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme se sont rendues dans la région et se sont entretenues avec plus de 200 personnes”, a rapporté M. Nesirky.

Ces enquêtes visent à faire la lumière sur des allégations de violations commises fin novem-bre à et autour de Minova, une ville proche de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l'est de la RDC.

Les combattants du Mouve-ment du 23 mars (M23) ont pris le contrôle de Goma le 19 novembre et ont occupé la ville pendant 11 jours avant de se retirer.

Xinhua

Obama appelle Kagame à cesser son soutien aux rebelles du M23

Roger Lumbala, député na-tional et président du Ras-

semblement congolais pour la Démocratie nationale (RCD/nationale, opposition), a intégré le M23, a-t-on appris le 2 janvier d'un responsable des rebelles.

“Le camarade Roger Lum-bala est bel et bien membre du M23, il est ici avec nous. M. Lumbala, comme révolution-naire, a compris que la révo-lution menée par le M23 est identique à sa révolution qui combat le pouvoir du Président Kabila issu des élections tri-chées du 28 novembre 2011”,

Un député d'opposition rejoint le M23a déclaré Amani Kabasha, chef adjoint du Département de la Communication, de la Presse et des Médias du M23, ajoutant que “M. Lumbala n'est pas venu ici pour chercher de poste, il a abandonné tous ses privilèges parlementaires et ses entre-prises de communication”.

M. Kabasha a annoncé l'inté-gration dans les prochains jours de cinq autres grands politiciens congolais, qui vivent en Europe et aux Etats-Unis.

“Si je suis ici, c'est d'abord parce que je suis persuadé [et] convaincu que ce sont mes

compatriotes qui se battent ici pour, entre autres choses, le rétablissement de la vérité des urnes, qui consacre M. Etienne Tshisekedi comme président élu de la RDC”, a déclaré M.

Lumbala.Le ministère congolais de

l'Intérieur accuse Roger Lum-bala d'avoir comploté pour renverser le pouvoir de Kin-shasa.

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L'intervention armée pourrait provoquer le déplacement de 700.000 personnes

Le chiffre inclut envi-ron 300.000 dépla-cés internes (ils sont 198.550 aujourd’hui)

et 407.000 réfugiés (ils sont 156.819 aujourd’hui), dont une majorité se dirige vers la Mauri-tanie, le Burkina Faso, le Niger, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal et l’Algérie.

Depuis quelques mois, les acteurs de l’aide humanitaire s’appuient sur des modèles de risques et de menaces, ainsi que des scénarios de catastro-phes probables pour planifier leur réponse - un exercice dif-ficile en raison des incertitudes existantes.

“Il est quasiment impos-sible de prédire ce qu’il va se passer, et où et quand cela va se passer - les possibilités sont nombreuses”, prévient Philippe Conraud, coordon-nateur régional des opérations humanitaires d’Oxfam en Af-rique de l’Ouest, qui opère au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso.

Les équipes humanitaires du pays - qui incluent des agences des Nations unies et des parte-naires, comme les ONG et l’Organisation internationale des migrations (OIM) - ont élaboré un document présen-tant quatre scénarios poten-tiels.

Les conséquences humani-taires d’une intervention mili-taire sont les déplacements de masse, les violences intercom-munales et/ou interethniques et la réactivation éventuelle de cellules terroristes dormantes dans le sud du Mali et dans la région. Une intervention mili-taire risque en outre de faire des morts et des blessés.

Les violences intercommu-nales ne sont pas nouvelles dans le nord du Mali, qui abrite des groupes touaregs profondément divisés par de multiples tenta-tives de rébellion. Aujourd’hui, les milices prolifèrent dans

le Nord et elles risquent de s’engager dans le conflit. Début 2012, trois groupes miliciens importants se sont unis pour former le Front de libération du Nord-Mali.

Les autres conséquences d’une intervention militaire sont la destruction des infra-

structures et la réduction des services de base dans le Sud et dans le Nord; l’instabilité des prix sur les marchés; l ’accroissement des taux d’insécurité alimentaire et de malnutrition. Dans certaines zones du nord du Mali, les taux de malnutrition ont doublé cette année pour atteindre 13,5%, selon Médecins du monde.

L’intervention militaire peut également entraîner une res-triction de l’accès humanitaire; des manifestations hostiles à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO); des attaques ter-roristes dans les pays de la CEDEAO qui enverraient des troupes au Mali; une montée de l’hostilité à l’égard des agences des Nations unies - en fonction du rôle joué par l’organisation dans l’intervention militaire; une prolifération des milices et des groupes de défense dans le Sud; et la quasi-cessation des activités de développement.

L’intervention militaire pourrait également entraîner une augmentation des viola-tions des droits de l’homme; les enfants seraient notamment particulièrement exposés au risque de recrutement et de séparation de leur famille.

Toutefois, “nous avons du

temps - beaucoup de temps pour nous préparer et au moins réduire au minimum les diffi-cultés de dernière minute, qui sont inhérentes à une réponse réactive”, souligne Allegra Bai-occhi, directrice du Bureau de la coordination des affaires hu-manitaires des Nations unies en Afrique de l’Ouest (ROWCA).

Du temps pour la planification ?

La planification permet aux agences d’informer les bail-leurs de fonds de la nécessité éventuelle d’une intervention de grande ampleur dans le Sahel cette année; l’attention des bailleurs de fonds pourrait se focaliser sur la crise au Mali, un pays régulièrement secoué par des crises d’insécurité ali-mentaire et de malnutrition.

Environ 18 millions de Sahéliens ont été touchés par l’insécurité alimentaire en 2012 et des millions de personnes

seront toujours vulnérables en 2013, indiquent des experts de l’aide humanitaire.

Les bailleurs de fonds préfèrent les certitudes

Un appel de fonds d’un mon-tant de 1,6 milliard de dollars a été lancé le 18 décembre afin de répondre aux besoins humani-taires dans le Sahel en 2013.

Une fois les différents scé-narios évoqués, les agences ont commencé à élaborer des réponses opérationnelles, qui doivent être alignées sur les programmes régionaux et na-tionaux.

Il est cependant difficile de planifier une réponse basée sur un scénario éventuel, car les bailleurs de fonds refusent généralement de la financer.

L’office d’aide humanitaire de l’Union européenne (UE), ECHO, est l’un des principaux organismes à avoir répondu à la crise de la malnutrition au Sahel cette année, mais il ne versera pas de fonds spécifiques pour préparer l’intervention mili-taire au Mali, a indiqué Cyprien Fabre, directeur d’ECHO en Af-rique de l’Ouest. “Nous n’avons pas de fonds spécifiques pour préparer l’intervention militaire (...) Nous essayons de renforcer la capacité pour répondre aux besoins qui ne sont pas satis-faits”. ECHO vient d’octroyer des fonds supplémentaires d’un montant de 26 millions de dol-lars au Sahel.

Certaines ONG bénéficient de fonds privés; le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) au Mali disposent de fonds pour pré-positionner des stocks pour l’année prochaine, “mais il est parfois difficile d’avoir la flexi-bilité nécessaire pour le faire”, regrette Mme Baiocchi.

“Il est très difficile de se pré-

T E M P S F O R T S

IRIN

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rchi

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Des réfugiés maliens au Burkina Faso

(Suite page suivante)

Selon les premières estimations des agences d’aide humanitaire, plus de 700.000 personnes pourraient être déplacées lors de l’intervention militaire dans le nord du Mali.

Mali

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T E M P S F O R T S

parer”, ajoute Germain Mwehu, responsable de la coordination de la réponse au sein du Comité international de la Croix-Rouge au Mali et au Niger, “mais nous avons l’habitude de nous adapter à des situations en évolution. Nous sommes aussi prêts que nous pouvons l’être en cas d’intervention”.

Une inquiétude subsiste: qui sont les acteurs qui se préparent à répondre aux con-séquences humanitaires de l’intervention? Adrienne Yande Diop, Commissaire en charge du développement humain et des questions de genre de la CEDEAO, explique: “Nous

avons un mandat pour aider les personnes touchées. Les priorités humanitaires seront la nourriture, la nutrition, l’eau, la santé et les abris. Nous voulons être efficaces et atteindre les personnes dans le besoin”.

Principes humanitaires

Mais cela inquiète bon nom-bre d’acteurs humanitaires: selon eux, il faut dissocier in-tervention humanitaire et in-tervention militaire afin de préserver les principes hu-manitaires de neutralité et d’impartialité, et de ne pas mettre le personnel humani-taire - et les populations dans le besoin - en danger.

“La capacité des acteurs hu-manitaires, et particulièrement

Déplacés(Suite de la page précédente)

des ONG, à rester sur place et à distribuer de l’aide, dépend de leur acceptation par les commu-nautés et les autorités locales. Il est essentiel qu’ils soient perçus comme des entités séparées et indépendantes de l’intervention militaire”, estime Mme Baioc-chi. “Comme nous l’avons con-staté dans d’autres contextes, la manière dont nous réagissons en cas d’intervention militaire soutenue par la communauté internationale peut poser de sérieux dilemmes aux acteurs humanitaires”.

Les interventions politiques vont en général du maintien de la paix à l’imposition de la paix, en passant par les combats - ces derniers mettent particulière-ment en danger les principes humanitaires dans le cas de

missions intégrées.Une majorité d’acteurs

s’accordent sur la nécessité d’un renforcement du dialogue. “Si la CEDEAO planifie des inter-ventions humanitaires, elle est dans son bon droit, mais c’est la modalité des interventions sur le terrain qui est en jeu et la nécessité de maintenir une séparation”, selon M. Fabre.

Pour David Gressly, coor-dinateur humanitaire dans la région du Sahel, c’est une occa-sion de “tester nos systèmes (...) Beaucoup de pays participent à la planification. Se retrouver autour d’hypothèses opéra-tionnelles représente un défi, mais avoir une vision claire de ce qui pourrait arriver en 2013 représente une opportunité”.

IRIN

Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le 20 décembre une interven-

tion militaire internationale sous conduite africaine chargée d'aider le Mali à combattre les groupes rebelles et terroristes dans le nord de son territoire.

Le Conseil de sécurité “dé-cide d'autoriser le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) pour une période initiale d'un an”, in-dique une résolution adoptée à l'unanimité par les 15 membres

Le général français Fran-çois Lecointre dirigera la

mission militaire européenne EUTM (European Union Train-ing Mission ou mission de for-mation de l'Union européenne) au Mali, a dévoilé mercredi 26 décembre le journal français Le Figaro.

Cet officier âgé de 50 ans et aux commandes depuis plus d'un an de la 9e brigade légère blindée de marine à Poitiers (centre-ouest de France), a notamment servi, en Afrique, à Djibouti, en République cen-

Le Conseil de sécurité autorise le déploiement d'une force internationale

du Conseil.La mission “sera chargée

de prendre toutes les mesures nécessaires (...) pour soutenir les autorités maliennes à re-prendre les zones du nord du pays contrôlées par des groupes armés terroristes et extrémistes et à réduire les menaces posées par des organisations terro-ristes”, indique la résolution présentée par la France.

Le Conseil de sécurité con-fie également à la MISMA la tâche d'aider à reconstituter la capacité des Forces de défense

et de sécurité maliennes, en étroite coordination avec les au-tres partenaires internationaux, y compris l'Union européenne.

L’ONU appelle à fournir des contingents

La MISMA devrait égale-ment prendre des mesures ap-propriées pour réduire les effets des opérations militaires sur la population civile.

Saluant les engagements des pays de la Communau-té économique des Etats de

l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) d'envoyer des troupes à la mis-sion internationale, le Conseil de sécurité appelle les pays membres de l'ONU à fournir des contingents à la MISMA pour lui donner les moyens de s'acquitter de son mandat.

Enfin, le Conseil appelle les autorités de transition du Mali “à finaliser une feuille de route de transition par un dialogue politique ouvert à tous”, en conformité avec l'accord cadre signé le 6 avril 2012 sous les auspices de la CEDEAO.

La mission européenne dirigée par un Françaistrafricaine, au Rwanda et au Gabon.

Selon Le Figaro, il s'est par ailleurs distingué en Bosnie-Herzégovine en 1995, en me-nant face aux Serbes une opéra-tion ayant permis la libération de onze Casques bleus.

La mission militaire euro-péenne qu'il dirigera au Mali vise à fournir une formation à l'armée malienne, dans un con-texte de reconquête du Nord.

Le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Vincent Floréani,

a confirmé lors d'un point de presse que la France avait soumis à l'Union européenne (UE) la candidature du général de brigade François Lecointre au poste de chef de mission.

Déploiement au premier semestre

Paris a en outre “marqué sa disponibilité pour assurer le rôle de nation-cadre” pour cette mission EUTM-Mali, dont le déploiement est prévu début 2013.

“Le président du comité militaire de l'Union européenne a pris acte de cette candidature et l'a transmise à la Haute représentante, Mme Catherine Ashton, qui doit confirmer ce choix”, a ajouté M. Floréani.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a récemment déclaré souhaiter une intervention militaire in-ternationale rapide au Mali, annonçant son lancement au premier semestre 2013, à la suite du vote à l'ONU d'une résolution en ce sens.

Mali

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10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

T E M P S F O R T SMali

Les bandes armées qui contrôlent Tombouctou ont recommencé à détru-

ire, le 23 décembre, des mau-solées de la fameuse Cité des “333 saints”, inscrite au patri-moine mondial de l'humanité de l'Unesco.

La population, impuissante, voit les richesses de son histoire disparaître ainsi peu à peu.

Ce qui inquiète ses habi-tants, c'est le fait que les voy-ous armés qui occupent leur ville cherchent désormais les derniers mausolées de la ville de Tombouctou à l’intérieur des maisons et donc des lieux privés. Ils procèdent quartier par quartier, ruelle par ruelle, maison par maison.

Le top-départ de cette vaste opération aurait été donné par

Nouvelles destructions de mausoléesle chef local d'al-Qaïda et par celui d’Ansar Dine, les deux groupes qui contrôlent les lieux. A la mi-journée, trois mauso-lées étaient déjà détruits.

Des témoins racontent que dans le quartier de Djingarey-ber, au centre-ville, une dizaine de ces bandits armés ont surgi. Moyenne d'âge: 15 ans. A coups de burin, de pioche, ils ont ac-compli au pas de course leur “divine” besogne aux cris de: “Dieu est grand!”. Non sans avoir tiré deux coups de feu en l'air, histoire de dissuader la population de riposter.

Fin de l'opération. L'équipée s’est ensuite dirigée vers un autre quartier de Tombouctou - avec la même rage de détru-ire ces mausolées qu’on leur a désigné comme symboles de

blasphème.La directrice générale de

l’Unesco Irina Bokova a déploré ces nouvelles destructions, dans un communiqué publié le 26 décembre.

Protestations de l’Unesco

“Je suis profondément cho-quée par l’acharnement avec lequel de nouvelles destructions de mausolées à Tombouctou ont été perpétrées”, a déclaré Mme Bokova.

La directrice générale de l’Unesco a rappelé l’engagement de l’organisation, aux côtés du peuple malien depuis les toutes premières destructions intervenues sur les mausolées maliens, en juillet dernier, qui

avaient conduit à l’envoi de deux missions d’urgence par évaluer les dommages, ainsi qu’à l’adoption par le Comité du patrimoine mondial d’une résolution visant la création d’un fonds d’urgence pour la réhabilitation et la sauvegarde de l’ensemble des biens cul-turels maliens, selon le com-muniqué.

“J’en appelle à l’ensemble de la communauté internationale pour que toutes les mesures nécessaires soient prises de toute urgence pour garantir la protection de ces biens qui con-stituent un important repère identitaire et culturel du peuple malien, et de l’humanité”, a ajouté Mme Bokova.

MFI, Xinhua

DANS L’URGENCE,DONNER LES PREMIERS SOINS

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11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Le Faso reçoit 63 milliards FCFA pour l'éducation et l'agriculture

Le président de la Banque de dével-oppement des Etats de l’Afrique

centrale (BDEAC), Michaël Adandé, a présenté le 20 décembre à Brazzaville sa vision stratégique à long terme.

Cette feuille de route porte sur sept orientations et vise à faire de la Banque un acteur majeur dans le financement des projets de développement dans les six pays membres que sont le Came-roun, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad.

Dans cette vision, le président de la BDEAC a indiqué que l’institution ambitionne de mobiliser les excédents budgétaires des pays membres pour les orienter vers des projets struc-turants dans plusieurs domaines tels que les infrastructures, la protection de l’environnement, la promotion

LA BDEAC fixe ses priorités jusqu'en 2025

du secteur privé, la lutte contre la pauvreté, l’énergie et la sécurité ali-mentaire.

“Les pays devraient être en mesure de transformer les matières pre-mières avant de les mettre sur le marché”, a souligné Michaël Adandé. Selon lui, cette stratégie est suscep-tible d’accompagner les pays vers leur émergence en 2025.

Selon l’institut d’émission moné-taire commune, la Banque des Etats de l’Afrique centrale, chaque année envi-ron cinq mille milliards de francs CFA, soit environ 10 milliards de dollars, restent sans emploi dans les banques par manque de projets valides. Cela occasionne une érosion monétaire qui préoccupe les dirigeants de l’Union monétaire d’Afrique centrale.

Le gouvernement burkinabé, l’Union européenne, la Banque

mondiale et le Danemark ont procédé à la signature de trois conventions de financement d’un montant total de plus de 63,5 milliards FCFA, selon un communiqué de presse du ministère de l’Economie et des finances jeudi 20 décembre.

D’un montant global de 26 mil-liards FCFA, la première convention paraphée entre le Burkina et la dé-légation de l’Union européenne est destinée à soutenir le Programme d’appui à la politique sectorielle de la santé (PAPS) pour 23,6 milliards FCFA, tandis que 2,7 milliards FCFA

sont affectés au Projet d’appui à la mise en oeuvre de la coopération Burkina-Union européenne.

Sous forme de don, la deuxième convention de financement d’un mon-tant de 5 milliards FCFA signée avec la Banque mondiale servira à construire 720 chambres d’étudiants au profit de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE).

D’un montant de 33,342 milliards FCFA, la troisième convention, conclue avec le Royaume du Danemark, vise à soutenir plusieurs secteurs dont le Programme de croissance économique dans le secteur agricole (PCESA).

F I N A N C E M E N T S

En bref...La Chine accorde 22,5 millions de dollars au Burundi

BUJUMBURA - La Chine a accordé 22,5 millions de dollars au Burundi, con-formément à deux accords de coopération économique et technique signés vendredi 28 décembre par le ministre burundais des Finances et de la Planification du Dével-oppement économique, Tabou Abdallah Manirakiza, et l’ambassadeur de Chine au Burundi, Yu Xuzhong.

Le 1er accord de 15 millions de dollars concerne un crédit sans intérêts pour une période de cinq ans allant du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2017.

Le deuxième accord de 7,5 millions de dollars financera des projets qui seront ultérieurement décidés par les deux gou-vernements.

En 34 ans, la BID a remis 600 millions de dollars au Cameroun

YAOUNDE - En 34 ans de coopération, le Cameroun a reçu de la Banque islamique de développement (BID) des finance-ments chiffrés à 610 millions de dollars (305 milliards de francs CFA) à travers 49 opérations, a indiqué jeudi 20 décembre le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Em-manuel Nganou Djoumessi.

Depuis sa première intervention en 1976 dans le cadre de la construction du barrage hydroélectrique de Song-Loulou sur le fleuve Sanaga, la BID a achevé 27 opérations pour un montant global de 350 millions de dollars, et poursuit actuelle-ment 22 projets totalisant 260 millions de dollars.

“Ces interventions touchent la quasi-to-talité des secteurs, notamment: le transport, l’agriculture, l’éducation, l’hydraulique, l’énergie, la santé et la micro-finance”, a précisé le ministre.

La Banque mondiale soutient la gouvernance au SénégalLa Banque mondiale (BM) a ap-

prouvé jeudi 20 décembre un appui budgétaire de 28 milliards de francs CFA (55 millions de dollars) en faveur d’une meilleure gouvernance au Sénégal.

Selon le directeur des opérations de la BM pour le Sénégal Vera Songwe, ce crédit va “appuyer le renforcement de la gouvernance, en particulier dans la reddition des comptes, la performance

du secteur public et la croissance économique par le développement du secteur privé”, indique un com-muniqué.

“Le Sénégal est confronté à d’énormes défis que sont l’accélération de la crois-sance, l’emploi et l’amélioration de la prestation des services, ainsi qu’une meilleure gouvernance et une meil-leure capacité de résistance aux chocs”, a souligné Mme Songwe.

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12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

L'UE reprend sa coopération avec la GuinéeL’Union européenne

(UE) et les autorités guinéennes ont signé

vendredi 21 décembre un pro-tocole d’accord pour la reprise de la coopération économique et sociale, suspendue depuis la violation des termes de l’accord de Cotonou par la Guinée en 2000.

Selon un communiqué de la délégation de l’UE en Guinée, cette signature était suspen-due jusqu’à l’adoption récente par les autorités guinéennes d’un calendrier précis en vue de l’organisation d’élections législatives, et marque ainsi une reprise officielle de la coopéra-tion au développement de l’UE en Guinée.

“Je me réjouis de cet en-gagement clair de la part des

autorités de vouloir avancer dans la transition démocratique et je suis confiant que toutes les forces politiques dans le pays travailleront pour des élections crédibles, transparentes et apai-sées”, a déclaré le commissaire au développement de l’Union européenne Andris Piebalgs, cité par le communiqué.

Des projets urgents

Cette signature permettra le financement de trois projets urgents (représentant 16% du programme indicatif national) dans les domaines de l’eau, de la santé et de l’appui à la société civile.

L’ensemble du programme porte sur un montant global de 174,3 millions d’euros, à

financer sur le 10ème Fonds européen de développement (10ème FED), et vise à appuyer les efforts du gouvernement en matière de promotion de la bonne gouvernance, de four-niture des services sociaux de base et d’amélioration de la mobilité et des infrastructures routières.

En outre, ce programme contribuera à la consolidation de la démocratie à travers la promotion d’une meilleure participation de la société civile dans l’espace public.

Ce montant s’ajoute aux 61,5 millions d’euros déjà mobilisés en faveur de la population guinéenne depuis 2008, pour accompagner la sortie de crise et couvrir des besoins imprévus tels que la sécurité nutrition-

nelle ou l’assainissement et l’entretien de la voirie urbaine au sein des quartiers défavori-sés des grandes villes.

Les premiers projets qui seront mis en œuvre sur le pro-gramme portent sur l’accès à l’eau et à l’assainissement en milieu rural et semi-urbain pour une valeur de 8,4 millions d’euros, un appui à la santé pour un montant de 20 mil-lions d’euros - qui permettra notamment de réactiver des services de santé et réduire la mortalité infantile dans les régions de Haute Guinée et de Guinée Forestière, ainsi que le soutien au renforcement des capacités de la société civile pour 6 millions d’euros, précise le communiqué.

Xinhua

F I N A N C E M E N T S

Le Niger a été élu, pour la deuxième année con-sécutive, au programme

compact du Millenium challenge corporation (MCC), a déclaré le 27 décembre l'ambassadeur des Etats-Unis au Niger, Mme Bisa Williams.

Le MCC (un programme américain d'aide), a pour ob-jectif de participer aux actions visant la réduction de la pau-vreté et la relance de la crois-sance économique dans les pays en voie de développement à travers l'élaboration et la mise

Le Niger élu au programme américain MCCen œuvre de projets.

“Un partenaire solide”

Expliquant les raisons de l'éligibilité du Niger pour la seconde fois consécutive, dans un point de presse, la diplomate américaine a indiqué que le MCC a été convaincu par “la réforme constitutionnelle, les élections transparentes et le transfert pacifique du pouvoir à un gouvernement civil”.

“Le Niger a engagé des ré-formes liées à la gouvernance

démocratique et à l'économie. Le Niger a été un partenaire solide du MCC dans son pro-gramme seuil, par la mise en place d'une structure chargée de l'analyse des politiques des gouvernements élus et même au cours de sa période de sus-pension”, a-t-elle fait savoir.

Pour le coordonnateur de l'Unité de Coordination du Millénium Challenge Account au Niger, Ari Malla, il s'agit de l'aboutissement d'un engage-ment politique au plus haut niveau de l'Etat, un travail

gouvernemental efficace et une diplomatie convaincante, “car il a fallu que soient élaborées et mises en œuvre des réformes courageuses pour asseoir du-rablement la bonne gouver-nance politique, économique et sociale au Niger”.

L'appui du programme com-pact se fait sur 5 ans et le mon-tant de l'assistance varie entre 100 et 600 millions de dollars.

Il appartiendra désormais au gouvernement du Niger de préparer son projet qui sera soumis au MCC.

Les Etats-Unis ont octroyé une subvention de 5 millions de dol-lars (environ 2,5 milliards FCFA) au gouvernement burkinabé

en vue de lutter contre le travail des enfants.Selon un communiqué de presse rendu public lundi 24 décem-

bre, les Etats-Unis ont accordé cette subvention par le biais de l'ONG américaine Counterpart International, qui travaillera en partenariat avec Terre des Hommes, basée en Suisse, avec pour ob-jectif de protéger les enfants contre les pires formes de travail.

Le projet vise le travail des enfants dans la production du co-ton et dans les mines d'or, en se concentrant sur la zone nord des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun ainsi que le nord et le centre-nord des Cascades (ouest de Ouagadougou).

Le projet aidera les enfants à fréquenter des écoles de qualité et

participer à des programmes de formation, et assistera des familles à développer des moyens de vie durables. Il permettra aussi de les relier aux programmes nationaux de protection sociale.

A terme, le projet renforcera les capacités des autorités locales à mettre en œuvre des politiques visant à éliminer le travail des enfants. Il permettra aussi de mener des études, y compris la col-lecte de données sur les enfants qui travaillent dans les secteurs du coton et de l'or au Burkina Faso.

Depuis 1995, les projets du Bureau des Affaires du Travail International du Département d'Etat américain pour le travail ont protégé environ 1,5 million d'enfants contre l'exploitation des enfants. Le bureau a financé 260 projets dans 91 pays et gère un budget de plus de 210 millions de dollars de programmes.

Burkina : Subvention américaine pour la lutte contre le trafic des enfants

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13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

S A N T E

L'opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a décidé d’assister les victimes de la bousculade meurtrière d'Abidjan à travers un important don de

matériels médicaux, vendredi 4 janvier.La mission onusienne a remis aux autorités sanitaires un

lot de médicaments, d'antiseptiques, de consommables et d'éléments nécessaires pour les urgences chirurgicales.

“Ce don nous soulage. Nous sommes tous choqués par le fait que des personnes allées fêter dans la joie aient trouvé en chemin le cauchemar”, a noté le directeur général du Centre hospitalier universitaire de Cocody (est d’Abidjan) Jean-Claude Kouassi.

Une bousculade géante intervenue à la fin d'un spectacle pyrotechnique marquant le Nouvel An a fait 63 morts et une cinquantaine de blessés.

L'ONUCI s'était déjà signalée après l'incident en dépêchant une équipe médicale d'urgence sur place.

La mission onusienne avait également fait part de sa dis-position à mettre tous ses moyens techniques et logistiques au service des autorités pour les secours, l'assistance aux victimes et les besoins de l'enquête.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait exprimé mercredi 2 janvier sa “profonde tristesse” suite à cet événement.

Texte et photos: Xinhua Le couple présidentiel ivoirien s’est rendu au chevet des victimes, le 1er janvier

Abidjan : L'ONU au secours des victimes

Burundi : Des vies sauvées grâce aux élèves donneurs de sang

Grâce à la création de quatre centres régionaux de transfusion sanguine et aux nombreuses associations de donneurs de sang bénévoles dans les écoles, les hôpitaux du Burundi sauvent désormais de très nombreuses vies humaines, autrefois condamnées.

“Nous trouvons fa-cilement le sang dont nous avons

besoin au cours des interven-tions chirurgicales de routine et d’urgence notamment pour sauver un nombre croissant de victimes d’accidents sur la voie publique”, se félicite le Dr Zacharie Nkeshimana, directeur de l’hôpital Fota au centre ouest du Burundi.

Ce n'était pas le cas jusqu'en 2010 où il n'existait qu'un seul centre de transfusion, le Centre national de transfusion san-guine (CNTS) de Bujumbura, à partir duquel tous les hôpitaux du pays s’approvisionnaient en sang et produits sanguins, indique le Dr Lydia Ndorere, directrice de ce centre.

Aujourd'hui, quatre nou-veaux centres ont été créés

par le Ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida (MSPLS) en province de Bururi (sud du pays), à Cibitoke (ouest), à Gitega (centre) et à Ngozi (nord).

Auparavant, dans les pro-vinces, les patients mouraient par manque de sang, d'autant que les donneurs n’étaient pas nombreux. C'étaient surtout les militaires, les policiers et les élèves de la capitale.

Clubs de donneurs

Aujourd’hui, les donneurs bénévoles sont nombreux et, depuis cinq ans, ils ont com-mencé à mettre en place des clubs, essentiellement dans les écoles secondaires.

Les jeunes sont très en-thousiastes: “Donner du sang

est un acte héroïque”, estime Jean-Claude Bukuru, donneur bénévole.

Face à cet engouement, le CNTS a suggéré aux membres des communautés scolaires de former des clubs et de choisir un point focal. Ces clubs sont constitués des élèves, filles et garçons confondus. Pour pou-voir donner son sang, il faut avoir un âge compris entre 17 et 65 ans, être en bonne santé et peser plus de 50 kg. Pour les filles, il faut aussi ne pas être enceinte ou allaitante.

Les prélèvements sont faits régulièrement dans les commu-nautés par un équipe d’agents du CNTS sauf pendant les va-cances dans les écoles (entre juillet et septembre). Le sang donné gratuitement est en retour acheté dans les centres

de transfusion sanguine par les hôpitaux à raison de 5.000 fbu (3,3 dollars) par poche de sang que le patient paye à son tour. Mais il n’est pas exclu de traiter les indigents, précise le respon-sable d’un hôpital.

Des progrès remarquables

“Le Burundi fait des progrès remarquables dans la collecte du sang et l’amélioration de la qualité des produits sanguins”, affirme Donatien Bigirimana, cadre de l’Organisation mondi-ale de la santé (OMS). “Cepen-dant, nuance-t-il, les besoins continuent à croître. Il faut donc augmenter la disponibilité et as-surer une distribution équitable sur tout le territoire”.

Emery Ntirumera, Syfia

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14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Congo : Léger recul du VIH chez les femmes enceintes

S A N T E

Le gouvernement djiboutien a approuvé mardi 18 décembre un projet de loi qui étend la couverture du régime soin aux travail-

leurs non salariés exerçant une activité professionnelle à caractère artisanal, commercial, industriel ou libéral.

Cette catégorie socio-professionnelle ne dispose aujourd'hui d'aucune couverture sociale, et l'absence de couverture santé constitue l’un des facteurs de basculement des ménages dans la pauvreté.

L'Association des Femmes Albinos Espoir (AFAE) prévoit d’ouvrir un centre de santé en faveur des albinos, en col-

laboration avec Handicap International. “Ce centre sera modeste et comprendra une pharmacie spé-

cialisée dans la vente des produits dermatologiques adaptés et des médicaments dits essentiels pour les albinos, un service ophtal-mologique pour le montage et la vente des verres et une clinique de consultation pour le suivi médical des femmes”, a affirmé jeudi 27 décembre à Kanda Nathalie Kathy Muco, représentante de l'AFAE.

Ce centre sera géré par les membres de l'AFAE en étroite col-laboration avec des ophtalmologistes et des dermatologues.

La séropositivité chez les femmes enceintes qui était de 3,4% en 2009 a

été reduite à 2,8% en septembre 2012, a annoncé le ministre congolais de la Santé et de la Population, François Ibovi, au cours de la 3ème session ordinaire de la coordination du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), tenue jeudi 27 décembre à Brazzaville.

“Cette baisse sensible de la séropositivité qui doit être poursuivie sans rélâche montre qu'en matière de prévention, de nombreux actions nova-trices mises en oeuvre ont été

Le directeur de cabinet du chef de l'Etat congolais,

Firmin Ayessa, a lancé samedi 29 décembre à Brazzaville, une campagne nationale de mobilisation de fonds en faveur des enfants souffrant de mal-formations congénitales ou acquises touchant l'appareil locomoteur.

“Dans vos lieux de vie et de travail, dans les quartiers, les marchés, les lieux de culte, les

éfficaces. On peut citer entre autres, la stratégie mobile de dépistage avec l'unité mobile; la ligne d'appel téléphonique gratuite d'aide à distance ou ‘ligne jaune’; les kermesses Sida vacances”, a-t-il déclaré.

Préserver les acquis

“En matière de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, sur 82.022 femmes enceintes dépistées entre 2009 et septembre 2012, il est indiqué que 2.952 femmes ont été déclarées séroposi-tives, 1.274 d'entre elles sont

sous traitement antirétroviral (ARV)”, a précisé le ministre de la Santé qui a par ailleurs appélé à une mobilisation des financements internes sus-ceptibles de mieux préparer la reponse à l'épidemie du VIH et de respecter les engagements pris au niveau international face la morosité de la conjonc-ture économique et financière internationale.

“Au plan national, a-t-il ajou-té, la clôture des projets finan-cés par la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le Sida peuvent anihiler, si l'on n'y prend garde, les acquis

de la réponse au VIH, ce qui entraînerait inéluctablement l'augmentation du nombre de nouvelles personnes infectées avec pour corrolaire, une inci-dence sur les budgets de la prise en charge des patients”.

Selon une étude récente, le nombre de personnes vivant avec le VIH est de 83.000 dont 11.500 attendent d'être pris en charge, tandis que 16.000 sont actuellement sous traitement antirétroviral.

Selon cette étude, avec une prévalence de 4,1%, les femmes sont plus touchées par le VIH que les hommes (2,1%). Xinhua

Congo : Campagne de mobilisation de fonds pour les enfants avec malformations

administrations, les hommes et les femmes, les jeunes regroupés en association, vous êtes invités à participer à cette mobilisation de fonds selon vos moyens, cet appel s'adresse aussi aux membres de nos institutions nationales, aux entreprises, aux partenaires, pour la prise en charge chirurgicale des enfants avec des malformations”, a-t-il déclaré.

Selon la ministre congolaise

des Affaires sociales, Emili-enne Raoul, à l'occasion de la campagne d'interventions chirurgicales orthopédiques de février prochain, une cinquan-taine d'enfants seront pris en charge, auxquels il faut ajouter ceux qui nécessitent un traite-ment autre que chirurgical ou d'un appareillage. “Pour cette mission, une somme de 75 mil-lions FCFA est nécessaire et c'est ce montant que nous sol-

licitons”, a-t- elle précisé.Le Congo compte 8.071 en-

fants handicapés âgés de 0 à 14 ans, soit 15,3% de la popula-tion handicapée, et 26,2% de nourrissons et d'enfants avec un handicap au niveau des membres inférieurs, selon le recensement de 2007.

A l'occasion du lancement de cette campagne, la somme de 8.399.500 FCFA a déjà été col-lectée. Xinhua

BurundiProjet de centre de santé pour les albinos

DjiboutiLa sécurité sociale pour les indépendants

Pour lire nos éditions précédentes:www.lejournaldudeveloppement.com

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15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Paludisme: L'OMS a besoin de 5 milliards

“Au cours des huit dernières années, le développement

de la lutte antipaludique nous a permis d’éviter plus d’un million de décès. Nous devons conserver cette dynamique et tout faire pour éviter une résur-gence de la maladie”, a déclaré Ellen Johnson Sirleaf, prési-dente du Libéria et présidente de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme, à l’occasion d’une présentation officielle du rapport à Monrovia au Libéria.

C’est dans les pays à transmis-sion élevée que l’intensification des interventions de prévention et de lutte a eu le plus d’impact: sur 1,1 million de vies sauvées durant cette période, 58% l’ont été dans les dix pays supportant la plus forte charge.

Néanmoins, après avoir rapidement progressé entre 2004 et 2009, le financement mondial de la prévention et de la lutte antipaludiques s’est stabilisé entre 2010 et 2012, et la distribution de certains remèdes a ralenti.

Ralentissement de l’aide

Selon le Rapport , ces développements indiquent un ralentissement qui risque d’annuler les progrès remar-quables récemment accomplis dans la lutte contre l’une des maladies infectieuses les plus meurtrières.

Il manque actuellement encore près de 5,1 milliards de dollars pour atteindre la couverture universelle des in-terventions de lutte contre la malaria, a annoncé l’OMS.

La dernière décennie a été témoin d’une grande augmen-tation des moyens financiers pour lutter contre la malaria et de la mise en application de programmes de contrôle. On est passé de moins de 100 millions en 2000 à 1.71 milliard de dol-lars en 2010, 1.66 milliard en

2011 et 1.84 milliard en 2012. Toutefois, des inquiétudes se manifestent au niveau du fi-nancement mondial à venir car il s’est stabilisé durant les deux dernières années.

Par exemple, le nombre de moustiquaires à imprégnation

durable (MID) distribuées aux pays d’endémie d’Afrique sub-saharienne est passé d’un pic de 145 millions en 2010 à quelque 66 millions en 2012. Cela signi-fie que de nombreux ménages ne seront pas en mesure de remplacer les moustiquaires existantes au moment voulu, exposant ainsi une fraction plus large de la population à une maladie potentiellement mortelle.

Le développement des pro-grammes de pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations a également marqué le pas, le niveau de couverture de la pop-ulation à risque dans la région africaine de l’OMS stagnant à 11% (77 millions de personnes) entre 2010 et 2011.

Selon le rapport, 50 pays sont en bonne voie de réduire de 75% d’ici à 2015 leurs taux d’incidence du paludisme et atteindre ainsi les cibles fixées par l’Assemblée mondiale de la Santé et le Programme Roll

S A N T E

Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria et de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié lundi 17 décembre un rapport qui souligne à la fois les progrès effectués dans la lutte contre le paludisme ces dix dernières années, mais aussi une récente tendance à la baisse des crédits, qui inquiète les spécialistes.

Back Malaria (RBM). Ces 50 pays ne représentent toutefois que 3% (ou 7 millions) des cas de paludisme estimés en 2000, année de référence à partir de laquelle les progrès sont évalués.

Besoin d’aide d’urgence

“À moins d’une accélération des progrès dans les pays les plus touchés, les cibles mon-diales de réduction de la charge du paludisme ne seront pas at-teintes”, a déclaré le directeur du Programme mondial de lutte antipaludique à Genève, Dr Robert Newman.

“Ces pays sont dans une situation précaire et la plupart d’entre eux ont besoin d’une aide financière d’urgence pour pouvoir acheter et distribuer des produits susceptibles de sauver des vies”, a poursuivi M. Newman.

La charge du paludisme se concentre dans 14 pays

d’endémie qui représentent quelque 80% des décès dus à cette maladie. Le Nigéria et la République démocratique du Congo sont les pays les plus tou-chés d’Afrique subsaharienne, tandis que l’Inde est la plus af-fectée en Asie du Sud-Est.

“La stratégie consistant à lutter sur plusieurs fronts con-tre le paludisme, définie dans le Plan d’action antipaludique, est efficace. Mais pour empêcher une résurgence du paludisme dans certains pays, il nous faut de toute urgence imaginer de nouveaux mécanismes de financement qui nous per-mettent de recueillir davantage de ressources”, a affirmé le di-recteur exécutif du Programme Roll Back Malaria (RBM), le Dr Fatoumata Nafo-Traoré.

“Nous étudions de nom-breuses options, notamment les taxes sur les transactions financières, les taxes sur les billets d’avion avec l’UNITAID”, a-t-elle afffirmé. Xinhua

ON

U

Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a salué jeudi 3 janvier la performance du gouvernement du Congo,

dont le taux de mortalité maternelle à chuté de 45% depuis 2005, passant ainsi à 426 décès pour 100.000 ces dernières années, contre 890 décès entre 1990 à 2002.

“Si la tendance baissière de la mortalité maternelle se poursuit à ce rythme, le pays pourrait atteindre le point 5 de l'objectif du millénaire pour le développement en 2015”, a indiqué le représen-tant de l’UNFPA au Congo, David Lawson.

Depuis 2009, l'UNFPA a investi plus de 3 milliards FCFA dans la lutte contre la mortalité maternelle, notamment dans le plaidoyer et l'appui technique et financier.

Pour atteindre ces résultats, le pays a adopté des mesures déci-sives, dont la gratuité de la césarienne, le renforcement de la for-mation des sages-femmes et des chirurgiens en soins obstétricaux et néonataux d'urgence et l'équipement de salles d'accouchement et de maternités à travers tout le pays.

De même, la mise en place d'un programme de traitement gratuit de la fistule obstétricale et l'appui à la mise en place de l'Observatoire sur les décès maternels ont offert des outils statistiques permettant l'analyse et la formulation de politiques répondant aux problèmes rencontrés.

Xinhua

Congo: Baisse de 45% de la mortalité maternelle

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16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Le Congo construit des latrines et sensibilise à leur utilisation

S A N T E

Le gouvernement congo-lais a lancé samedi 22 décembre un atelier de

formation en matière d’hygiène et d’assainissement destiné à plus de 40 enseignants et 72 écoliers venus des 24 écoles de la ville, en vue d’améliorer les techniques d’enseignement de ces notions en milieu sco-laire, pour un changement de comportements dans la vie courante.

Les enseignants ont été for-més sur “L’état des lieux de l’hygiène et l’assainissement en milieu scolaire; les normes des installations sanitaires en milieu scolaire; la planifica-tion des actions d’hygiène et assainissement (HA) en milieu scolaire; et la communication

sur les voies de transmission des maladies hydro-fécales”.

Quant aux enfants, ils ont notamment été sensibilisés aux thèmes suivants: “Les voies de transmission et barrière sanitaire des maladies hydro-fécales; l’organisation des acti-vités d’HA en milieu scolaire, le rôle de l’enfant pair-éducateur en milieu scolaire”.

Construction de 6.500 latrines

Des formations similaires seront organisées à l’endroit des vendeurs sur les marchés et des organisations féminines intéressées par les questions d’hygiène et d’assainissement qui, à leur tour, seront chargées

d’assurer la propreté des la-trines. Ce projet d’une durée de deux ans, pourra être prolongé en cas de nécessité.

A cette occasion, a été an-noncé la construction de 6.500 latrines modernes à Brazzaville et Pointe-Noire en raison de 3.250 latrines par ville, pour un coût de 70.000 FCFA par la-trine, dans le cadre de la mise en œuvre du projet Assainissement des deux villes et de l'exécution du volet Information, éducation et communication (IEC).

A ce jour, plus de 1.000 personnes ont déjà souscrit à ce projet dans la ville de Braz-zaville, a-t-on appris au cours de cette formation. Dans la ville de Pointe-Noire, le projet est exécuté par une société

tunisienne.Selon le coordonnateur du

volet IEC à Brazzaville, Thierry Cadance Mégan, une équipe de 20 animateurs sillonne depuis des mois déjà les quartiers de la ville pour sensibiliser les populations sur les bien-fondés de ce projet et sur les questions d'hygiène et d'assainissement, en vue de les amener à un changement de comportements pour une meilleure santé.

Cette formation est finan-cée par la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement congolais.

Le projet est piloté par l'Agence panafricaine intergou-vernementale eau et assainisse-ment (EAA).

Xinhua

Pourquoi des toilettes sont si importantes?Les toilettes sont les médicaments préventifs les moins chers

au monde. Une bonne hygiène, ainsi que le lavage des mains avec du savon, réduiront les maladies de 50 à 80%. De nombreuses maladies - la diarrhée, les vers et bien d’autres encore - sont es-sentiellement dues à la propagation d’agents pathogènes provenant des matières fécales, des voies de transmission comme les doigts, les pieds, les mouches et les fluides. Si vous pouvez rompre avec cela, les gens peuvent être en bonne santé.

Si vous n’avez pas de toilettes, vous êtes malheureux et vous n’êtes pas en bonne santé. En conséquence, vous avez une faible productivité, donc un faible revenu. Vous aurez à faire des dépenses liées à la santé et cela peut créer un cycle de pauvreté qui devient par la suite un problème politique.

Quels progrès ont été accomplis sur le continent afri-cain en termes d’assainissement?

Sur le continent africain, il y a eu quelques progrès en termes de l’approche d’assainissement total impulsé par la communauté, ce qui incite les gens à creuser leurs propres trous, les encourageant ainsi à avoir leurs propres toilettes rudimentaires.

Grâce à cette approche, les gens ont très vite réalisé la nécessité d’une toilette appropriée. Ils ont commencé par creuser des trous et se soulager à un endroit fixe et défini. C’est déjà un grand effort de changement de comportement - ils ressentent le besoin d’être en privé et de protéger leurs voisins.

Ainsi, la première phase consiste simplement à aller à un endroit fixe, et à couvrir le trou. C’est une méthode très rudimentaire, mais c’est mieux que d’être à l’extérieur, où les femmes peuvent se faire agresser.

La deuxième phase, les gens sont encouragés à acheter des toilettes, qui coûtent entre 50 et 100 dollars. Une fois qu’ils les acquièrent, la jalousie et des comparaisons s’installent - et personne n’aime être méprisé.

Quel est le niveau de la demande en Afrique?Ce que nous devons faire est de mettre les toilettes à un niveau

plus élevé sur la liste de nos priorités personnelles – à un niveau aussi élevé que le téléphone portable.

Pour la plupart des gens vivant sur le continent, la priorité est d’abord un poste téléviseur, après un téléphone portable, mais jamais les toilettes. Ce que nous devons faire est de mettre à la mode, l’idée de posséder une toilette – en transmettant le mes-sage selon lequel si vous n’avez pas de toilettes, vous vivez comme des animaux. Les gens ne veulent pas être considérés comme des animaux.

Qu’en est-il du côté de l’offre? Est-ce facile pour un individu d’acquérir des toilettes?

Nous devons rendre disponibles des toilettes soit par le gou-vernement, soit à des prix abordables pour que les gens puissent s’en procurer, avec un traitement sur place, une bonne hygiène, des agents d’entretien qui sont aussi formés professionnellement comme des techniciens.

Et nous devons également assurer l’éducation de la communauté afin de prendre soin de leurs toilettes pour continuer à en jouir. En d’autres termes, du côté de l’offre, l’effort requiert une association de la population, du gouvernement et du secteur privé.

Propos recueillis par Fatima Asmal-Motala, IPS

Jack Sim, fondateur de l'Organisation mondiale des toilettes:

"Mettre les toilettes à la mode"

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A L I M E N T A T I O N

Dans le souci de continuer d'assurer la sécurité alimentaire des plus pauvres, la détaxation de certaines denrées alimentaires,

qui devait s’achever fin décembre, sera prorogée de six mois à partir de janvier 2013, a déclaré vendredi 28 décembre le ministre des Finances et de la Planification du Développement Economique, Tabou Abdallah Manirakiza.

“En analysant le déficit alimentaire, nous constatons que la mesure de détaxation a joué un rôle important étant donné que bien que la production agricole nationale ait augmenté, elle reste insuffisante pour faire baisser les prix. D'où la nécessité de proroger

Madagascar tente de mobiliser après l'arrêt de l'aide du PAMLa plateforme de la Société

Civile pour l’Enfance (PFSCE), regroupant 23

associations oeuvrant auprès des orphelins et enfants vul-nérables, a lancé mercredi 19 décembre un appel à la mobili-sation face à l’arrêt de l’appui alimentaire pour ces enfants par le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

Les pouvoirs publics, la communauté internationale et les bailleurs institutionnels et privés sont les cibles de cette mobilisation, pour qu’ils mobilisent tous les moyens nécessaires pour permettre l’aide alimentaire aux enfants vulnérables.

Le PAM, qui soutient les

centres et associations via l’attribution de denrées ali-mentaires pour les cantines, est confronté à de graves problèmes de financement de l’aide alimentaire, a annoncé le PFSCE.

30.000 enfants privés d’alimentation

Cette situation “a pour conséquence directe la rup-ture d’approvisionnement en nourriture des 150 centres et associations qui accueillent et accompagnent les enfants les plus démunis et dont les activités de cantines dépen-dent directement de l’appui du PAM”, a-t-on précisé dans un

communiqué.En l’absence de ce soutien,

plus de 30.000 orphelins et enfants vulnérables dans tout Madagascar seront privés d’alimentation au cours des prochains mois, a alerté le PFSCE.

Dans le même temps, les centres et associations qui représentent les derniers filets de sécurité pour cette popula-tion, voient leurs ressources irrémédiablement diminuer.

Cette entité a avancé que la crise politique et économique à laquelle Madagascar est confrontée depuis 2009 en-gendre chaque jour davan-tage de précarité produisant l’augmentation du nombre

de familles et enfants vivant en situation d’extrême vul-nérabilité.

Selon les chiffres évoqués par le PAM, 35% des mé-nages malgaches souffrent d’insécurité alimentaire et 48% de la population est à risque à Madagascar.

Avant la saison cyclonique, qui débute généralement en no-vembre, le PAM prépositionne près de 1.000 tonnes de vivres dans les zones vulnérables du pays.

Cependant, cette année, en raison des déficits de finance-ment, ce programme n’a pu prépositionner que la moitié de la quantité nécessaire.

Xinhua

Le Burundi prolonge la détaxation des produits alimentaires

de six mois cette mesure de détaxation”, a déclaré le ministre au sénat.

Pour alléger le choc résultant des hausses répétitives des prix des denrées alimentaires, le gouvernement du Burundi avait décidé, le 14 mai 2012, de détaxer 12 produits vivriers importés pendant une période de six mois qui devait expirer le 31 décembre.

Il s'agit du manioc sec, de la farine de manioc, des graines de maïs, de la farine de maïs, du blé panifiable, de la farine de blé panifiable, du poisson frais ou séché, de l'arachide, de la pomme de terre, du haricot sec, de l'oignon, du riz et de l'huile de palme.

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Bénin : Les talibés retournent à l'école

E D U C A T I O N

S ur les 564 enfants talibés recensés dans les villes de Karimama et de Malan-

ville, dans la partie septentrio-nale du Bénin, 302 viennent de retrouver le chemin des écoles, s'est réjouie vendredi 21 décem-bre à Cotonou la représentante du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), le Dr Anne Vincent.

“Ces enfants généralement exclus du système éducatif formel ont retrouvé le chemin des écoles grâce aux plaidoyers menés par l'UNICEF auprès, non seulement des autorités lo-cales des villes concernées, mais aussi, auprès des chefs religieux et coutumiers sur les droits des enfants”, a-t-elle expliqué.

A cet effet, elle a précisé que le but du programme de coo-pération Bénin-UNICEF est de contribuer au développement d'un monde digne des enfants, à travers six axes majeurs que sont la survie, l'éducation, la protection, les politiques socia-les, le partenariat et le plaidoyer en faveur du droit des enfants.

Des enfants vulnérables

Les rues, les points de vente de nourritures sont les lieux de fréquentation de prédilection des talibés (mot arabe signifiant étudiant) dans les grandes villes du nord du Bénin, notamment Parakou, Djougou, Malanville et Karimama, où ils se remarquent

à travers leur habillement et leur comportement de mendi-ants itinérants.

La particularité de ces tali-bés, âgés de 6 à 12 ans, réside dans le fait qu'ils sont confiés à un maître coranique pendant 5 à 10 ans, dorment chez lui et travaillent pour lui, a expliqué l'Imam Issiaka Ligali, de la Mos-quée Centrale de Cadjèhoun à Cotonou.

“C'est dans ce cadre que les enfants sont confiés aux maîtres coraniques ou alfa, pour étudier le coran”, a-t-il indiqué, ajoutant que l'alfa est un savant musulman capable d'enseigner le coran et qui di-rige une école coranique. “Son travail d'enseignant est sans

rémunération d'autant plus qu'il est considéré comme une oeuvre divine. Il est donc obligé d'accepter tout enfant qui lui est confié et assure entièrement sa garde”, a-t-il ajouté.

Les talibés sont parfois en-tièrement à la charge des alfas, qui leur doivent l'hébergement, la nourriture, les soins et les habits. Aussi sont-ils obligés, la plupart du temps, de solliciter la charité.

Outre l'étude du coran qui les occupe le soir, les talibés se livrent pendant la journée aux travaux champêtres et à la mendicité, gagnant ainsi quelques sous, qu'ils consacrent généralement à la nourriture et autres besoins de base. Xinhua

Le ministère malgache de l’Agriculture et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ont lancé un programme

de Formation Professionnelle et d’Amélioration de la Productivité Agricole (FORMAPROD) destiné à 100.000 jeunes ruraux désco-larisés dans le but d’en faire des agriculteurs et entrepreneurs ruraux.

Ce programme, dont le budget est estimé à 100 millions de dol-lars, entre dans le cadre de la mise en oeuvre de la Stratégie Nation-ale de Formation Agricole, initiée par le ministère de tutelle.

Le programme s'étalera sur 10 ans à partir et couvrira 13 régions d'interventions du FIDA.

Plusieurs dizaines d'élèves policiers de la dernière promotion 2010-2011, ont été révoqués pour avoir présenté de faux

diplômes, a annoncé vendredi 21 décembre la direction générale de la police nationale.

Selon l'officier Adili Toro, dans son point de presse, il a été con-staté lors d'une évaluation après 9 mois de cours théoriques, que plusieurs de ces élèves gardiens de la paix, sensés être titulaires au minimum du BEPC (Brevet d'étude du premier cycle) ou d'un diplôme équivalent, “ne savent ni lire, ni écrire”.

Après des enquêtes de moralité qui ont conduit à la détection de plusieurs faux papiers, la direction générale a décidé de leur exclusion définitive.

MadagascarDes jeunes déscolarisés formés à l'agriculture

Niger

Des élèves policiers révoqués

Des centaines d'étudiants ont marché mercredi 2 janvier pour demander à leurs professeurs, en grève depuis plusieurs mois,

de reprendre les cours.“L'objectif de la marche consiste à réclamer nos droits légitimes,

droits à l'éducation. Depuis trois à 4 mois, nous ne faisons rien que prendre du thé à la maison”, a expliqué Ibrahim Traoré, secrétaire général par intérim de l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM).

Les professeurs des facultés et grandes écoles du Mali exigent des augmentations de salaires et l'amélioration de leurs conditions de travail.

MaliLes étudiants protestent contre la grève des profs

Dans l’urgence,donner lespremiers soins

www.msf.chCCP 12-100-2

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19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

En bref...Mali : Les partis veulent des élections

BAMAKO - Les représentants des par-tis politiques membres de la Fondation CMDID (Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie) ont appelé le jeudi 20 décembre les autorités maliennes à se préparer activement à l’organisation d’élections.

Ces partis ont recommandé que la “pré-paration des élections se tienne concomi-tamment avec la reconquête des zones oc-cupées”, et ont souhaité que les “structures d’administration actuelles des élections soient maintenues pour les prochaines élections”.

Le CMID a invité le gouvernement malien à proposer “dans les meilleurs délais un chronogramme des élections”.

Par ailleurs, le CMID a émis le souhait que le “fichier biométrique soit retenu pour servir les prochaines élections”, afin de “contribuer à l’émergence d’un envi-ronnement favorable garant de la tenue d’élections crédibles et apaisées’’.

Togo : L’UE soutient la société civile

LOME - L’Union européenne financera à hauteur de 6 millions d’euros un Projet d’appui à la société civile et à la récon-ciliation nationale (PASCRENA) destiné à renforcer l’implication de la société civile dans les processus de développement, de démocratisation et de réconciliation na-tionale au Togo.

Le projet, conjointement élaboré par le gouvernement, la société civile et la Déléga-tion de l’Union européenne, a été lancé lundi 17 décembre, pour une période de 4 ans.

Il est financé sur le 10e Fonds européen de développement (FED) en appui direct aux organisations de la société civile togo-laise dans ses efforts de promotion des droits humains et de la démocratie.

L’Union européenne espère au terme de ce projet le renforcement et la profession-nalisation des organisations de la société civile ainsi que l’existence de cadres de con-certation réguliers entre la société civile et l’Etat pour l’amélioration et la pérennisation du dialogue entre les deux parties.

Cameroun : Elections sénatoriales prévues en 2013Prévu par la Constitution, adopté en

janvier 1996 mais jamais mis en place, le Sénat, chambre haute du par-lement camerounais, sera finalement opérationnel après la tenue en 2013 des premières élections destinées à la désignation de ses 100 membres dont 30 désignés d’office par le président de la République, a annoncé lundi 31 décembre le président Paul Biya.

Ces élections auront lieu à une date non encore déterminée, tout comme les élections législatives et municipales

prévues la même année.Les futurs scrutins seront organisés

avec un fichier électoral biométrique en cours d’élaboration et un code élec-toral unique adopté par l’Assemblée nationale lors de sa session ordinaire de novembre, et promulgué par la suite par le président de la République.

Dans son traditionnel message de fin d’année, Paul Biya a appelé les élec-teurs camerounais à s’inscrire mas-sivement sur les listes électorales.

Neuf partis seulement, parmi les 343 existants, sont légale-

ment inscrits sur le registre national des partis politiques qui doit être finalisé mercredi 9 janvier en vue des prochaines élections de 2013, a indi-qué le ministère de l’Intérieur, jeudi 3 janvier.

Selon la loi relative aux partis politiques, un registre national est tenu au ministère de l’Intérieur pour l’enregistrement des partis légalement constitués.

Jusqu’à maintenant, le ministère de tutelle n’en a enregistré que neuf. Après le 9 janvier, les autres organi-sations politiques seront considérées comme illégales et ne pourront pas participer aux prochaines élections, a-t-on indiqué.

Le premier tour de l’élection prési-dentielle est prévue le 8 mai, tandis que le second tour de la présidentielle aura lieu avec les élections législatives le 3 juillet, et les municipales se tien-dront le 23 octobre.

Madagascar : 9 partis reconnus

D E M O C R A T I S A T I O N

Le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé a exhorté le 3 janvier les administra-teurs territoriaux à se mettre au service du développement en faveur de

leurs populations, au lieu de passer leur temps à parrainer des mouvements de soutien pour le compte du parti au pouvoir.

Le président a cité le cas des préfets qu'on aperçoit arborant des “foulards frappés aux couleurs du parti au pouvoir”, au cours de festivités organisées fréquemment par des mouvements de soutien.

Les autorités électorales malgaches se heurtent à des problèmes liés à

l’absence ou à la mauvaise distribution des cartes d’identité nationales (CIN), a noté jeudi 3 janvier la Commission électorale nationale indépendante de la transition (CENIT), à l’issue du re-censement électoral débuté en octobre dernier.

Parmi les 10.262.258 électeurs à Madagascar, près de 710.398 électeurs (7%) n’ont pas de CIN pour prouver leur âge et leur citoyenneté.

Par ailleurs, la CENIT a noté 165.000 cas où les numéros de CIN sont identiques pour deux personnes différentes.

La CENIT a affirmé qu’il s’agit d’“un problème que le ministère de l’Intérieur malgache devrait régler le plus tôt possible.”

Du côté du ministère de l’Intérieur, l’on déplore le manque de moyens des autorités locales pour accéder aux sites les plus reculés du pays pour distribuer les cartes d’identité.

Madagascar : Les cartes d'identité font défaut

Guinée: Les préfets rappelés à l'ordre

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20 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

D E M O C R A T I S A T I O N

Trois grands partis d'opposition, l'Alliance Républicaine pour le Développement (ARD), le Parti Djiboutien pour le Développe-

ment (PDD) et le Parti National Démocrate (PND), ont annoncé qu'ils participeront aux prochaines élections législatives de février 2013 sous la bannière d'un nouveau bloc politique.

“Après plusieurs semaines d'intenses discussions, ce bloc de l'opposition, rejoint par des mouvements et des personnalités indépendantes, s'est constitué en coalition dénommée Union Sacrée pour le Changement (USC). Et ce, pour mettre fin à dix années de boycott électoral. La coalition USC se donne pour mis-sion d'installer une nouvelle majorité à l'Assemblée Nationale en février prochain”, indique un communiqué de la nouvelle coalition, reçu le 25 décembre.

Le 21 novembre 2012, le gouvernement djiboutien a approuvé le remplacement du scrutin de liste majoritaire par un scrutin de

“On n’a pas de choix, qu’on aime le parti CNDD/FDD

ou pas, on doit y adhérer”, con-state un habitant de Bujumbura qui vient de prêter son serment d’adhésion au parti au pouvoir au Burundi. Ces derniers mois, un peu partout dans le pays, des partisans des partis politiques de l’opposition adhèrent par centaines au CNDD/FDD (Con-seil national pour la défense de la démocratie).

Dès la fin des élections de 2010, de nombreux respon-sables des partis politiques burundais d’opposition ont quitté le pays et ne sont tou-jours pas revenus, bien que le président Pierre Nkurunziza les ait maintes fois incités à rentrer pour bâtir la nation. Car dans les faits, le gouverne-ment ne laisse aucune marge de manœuvre aux opposants. Selon Léonce Ngendakumana, président de la ligue des camps de l’opposition (ADC), la ré-pression contre eux continue. Aujourd’hui les membres de ces partis d’opposition sont ré-cupérés, au moins sur le papier, par le camp au pouvoir.

Burundi : Des adhésions "obligatoires" au parti au pouvoir

Car entrer dans ce parti à la tête du pays est devenu incon-tournable pour les Burundais. Depuis son arrivée à la direction du pays, les emplois ne sont donnés qu’aux membres de ce camp. “Pour être engagé pour un simple travail d’enseignement, on m’avait exigé d’être de ce parti. Heureusement, j’ai eu du boulot ailleurs sans devoir être remorqué dans un système que je ne veux pas”, témoigne un homme originaire de Ngozi, aujourd’hui à Bujumbura.

Adhérer pour vivre tranquille

Un commerçant de Ngozi s’est vu refuser la place pour son commerce, parce que selon le chef de ce marché, ce com-merçant n’est pas du parti… Dans les collines, les gens qui n’en sont pas membres ne se sentent pas à l’aise, car ils sont toujours surveillés et quelques fois dénoncés de ne pas l’être, comme si c’était un péché. Certains s’y inscrivent par peur de se faire persécuter s’ils ne le font pas.

“Regardez, ces derniers temps des mouvements rebelles

sont en train de se déclarer. Il ne faut pas que les services secrets viennent me traquer me soupçonnant de les soutenir”, déclare un membre d’un ancien parti au pouvoir à qui les voi-sins demandaient si réellement ces membres qui intègrent le CNDD/FDD actuellement sont des membres réels.

D’autres y vont pour se voir dédouanés de leurs fautes ou pour protéger des intérêts ac-quis illégalement, comme en témoigne un ancien partisan du parti FNL (Front pour la libération nationale) dont la maison construite sans respect des normes allait être démolie. Mais elle a été préservée car il s’est inscrit au parti. De même, les anciens criminels de guerre y vont pour être graciés, ajoute ce nouvel adhérent. Pour certaines catégories de Burundais, surtout instruits, c’est une institution où la corruption est favorisée, c’est donc une “mangeoire” dans laquelle il faut être à tout prix.

Vers un parti unique?

Selon le rapport de l’ICG (International crisis group), sorti le 25 octobre, le Burundi

tend actuellement vers un sys-tème de parti unique. C’est une nouvelle dictature qui s’installe puisque tous les opposants sont pourchassés.

Un sociologue, qui n’a pas voulu que son nom soit men-tionné, reconnaît que la dé-mocratie naissante après la guerre est bloquée: “Franche-ment, on dirait que les Bu-rundais, même les politiciens, semblent ne pas comprendre la vraie démocratie! C’est dom-mage que les gens veuillent rassembler tout le peuple au sein d’un seul parti et comble de malheur, des fois, on le voudrait par force. Pourtant, on ne parle pas de démocratie quand on n’a qu’un seul parti, puisque quand on a un parti unique, on peut se permettre de faire même l’infaisable.”

Selon lui, l’opposition est le seul cadre d’expression des gens qui pensent différemment du pouvoir en place. Et quand celle-ci est matée, poursuit-il, la situation dégénère souvent en guerre pour se faire entendre, ce qui expliquerait les tentatives de création de nouveaux groupes armés dans le pays.

Eric Nshemezimana, Syfia

Ces derniers mois, le CNDD/FDD, parti au pouvoir au Burundi, enregistre l’adhésion, généralement contrainte, de nombreux nouveaux membres. C’est presque devenu une obligation pour avoir un travail, exercer une activité, éviter les tracasseries.

Djibouti : Nouvelle coalition d'oppositionliste mixte à un tour avec une représentation proportionnelle à hauteur de 20% pour les prochaines élections législatives prévues le 22 février 2013.

Le scrutin de liste majoritaire est en vigueur à Djibouti depuis 35 ans, et a été toujours dénoncé par l'opposition.

Nos éditions précédentes sont disponibles sur notre site Internet:

www.lejournaldudeveloppement.com

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21 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

RDC : L'acquitement de Ngudjolo par la CPI suscite un vif débat en Ituri

J U S T I C E

La décision d’acquitte-ment et de libération de Ngudjolo Chui sus-cite une vive critique

dans la population partagée en deux grands principaux groupes ethniques, les Lendu et les Hema, souvent opposés.

Selon George Mongo, mem-bre de la société civile et défen-seur des droits humains en Ituri, “la crainte de toutes les personnes qui ont accepté de témoigner dans cette affaire est perceptible. Ici en Ituri, tout le monde connaît ceux de leurs voisins qui ont accepté de faire le déplacement vers la CPI ou qui ont collaboré avec les ONG qui ont mené des enquêtes sur Ngudjolo. On peut bien crain-dre les représailles à ce sujet”.

Dans un rapport publié le 18 décembre, Human Rights Watch (HRW) affirme que cet acquittement “laisse les vic-times sans justice pour leurs souffrances”, ajoutant que “la procureure de la CPI doit ren-forcer ses enquêtes portant sur les individus responsables de crimes graves en Ituri, et notamment sur les officiels de haut niveau en RDC, au Rwanda et en Ouganda, qui ont soutenu les groupes armés combattant dans cette région”.

Sous couvert de l’anonymat, une jeune femme de 25 ans se rappelle encore: “En 2003, j’ai été violée par plusieurs militaires. Je sais qu’ils ap-partenaient au groupe de Bosco Ntaganda qui était le chef de Ngudjolo. Je reste seulement étonnée que Ntaganda continue à être libre. Et d’ailleurs, on pouvait aussi condamner Ngud-jolo comme complice pour des centaines d’autres cas de viols commis par la même milice au cours de la même période”.

Ngudjolo était l’ancien chef d’état-major du Front nationa-liste et intégrationniste (FNI).

Pour cette femme, “c’est inutile et même dangereux de s’exprimer pour ou contre cette décision parce qu’ici en Ituri, cela risque de constituer un débat d’ethnie et non de jus-tice. Par exemple, les membres de l’ethnie Hema risquent de croire que je conteste la véracité de tous les crimes qu’ils ont mis à charge contre Ntaganda et Ngudjolo”.

Pour sa part, Franck Mulen-

da, avocat à la CPI, déclare: “Il faut considérer que la décision intervenue est une vérité de justice et non pas nécessaire-ment une vérité ontologique ni sociologique.”

Alphonse Koyakosi, un autre avocat qui encadre les vic-times des graves violations des droits humains en RDC dont l’Ituri, “déplore la rapidité et le manque d’analyse profonde avec lesquels les demandes des

victimes ont été traitées par la cour”, et propose que “leurs défenses formulent rapidement un appel contre la décision avant même que Ngudjolo soit remis en liberté”.

Penza Ishai, magistrat mili-taire à Bunia, garde espoir et veut rassurer les victimes: “Dans sa décision, la CPI af-firme que de toute façon, le fait qu’elle ait prononcé cette décision ne signifie pas que des crimes n’auraient pas été commis ni que la population de Bogoro n’a pas été victime”.

“Il s’agit d’une décision juste et non contestable”, affirme pour sa part Jacques Maki, habitant de Bunia, en Ituri, et ancien membre de l’Union des patriotes congolais (UPC) dont Thomas Lubanga, l’autre chef de milice – déjà condamné à 14 ans de prison par la CPI - ap-partenant à l’ethnie Hema, était chef en même temps qu’il était responsable des milices dénom-mées Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC).

Gino Poka, habitant à Iru-mu, un des quatre territoires d’Ituri, estime cependant que “le prononcé de la libération de Ngudjolo est une contradiction regrettable avec la décision de la CPI qui affirme elle-même que le fait de déclarer qu’un accusé n’est pas coupable ne veut pas nécessairement dire que la Chambre constate son innocence”.

Pour Géraldine Mattioli-Zeltner de HRW, “la procureure nouvellement élue, Fatou Ben-souda, et l’unité de sensibilisa-tion de la CPI devraient expli-quer la signification de cette dé-cision, ainsi que les prochaines étapes, aux communautés af-fectées dans l’est de la RDC, en particulier celles qui ont eu à subir des souffrances”.

Emmanuel Chaco, IPS

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L a Cour pénale internationale (CPI) a acquitté le 18 décem-bre le leader de la milice congolaise Mathieu Ngudjolo Chui, accusé de crimes de guerre et de crimes contre

l'humanité.M. Ngudjolo, 42 ans, était accusé de trois chefs de crimes con-

tre l'humanité et de sept chefs de crimes de guerre qui auraient été commis pendant une attaque contre le village de Bogoro dans la région d'Ituri le 24 février 2003.

D'après les juges, il n'a pas été prouvé que M. Ngudjolo oc-cupait la fonction de commandant pendant l'attaque. Aussi, l'accusation n'a pas réussi à complètement prouver qu'il était responsable des crimes qu'il était accusé d'avoir commis.

La Cour a toutefois souligné que le verdict ne signifiait pas qu'aucun crime n'ait été commis à Bogoro. “Le fait de décider qu'un accusé n'est pas coupable ne signifie pas nécessairement que la Chambre le reconnaît innocent”, a indiqué la cour. “Une telle décision ne fait que démontrer que les preuves présentées pour appuyer sa culpabilité n'ont pas permis à la Chambre de prononcer une condamnation au-delà du doute raisonnable”.

L’Accusation et le bureau du procureur de la CPI ont décidé de faire appel de cette décision. Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, procédait dès le lendemain à l’examen du jugement.

Mathieu Ngudjolo Chui (à droite), reçoit le 28 décembre 2006 un uniforme de l’armée gouvernementale.

La décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’acquitter Mathieu Ngudjolo Chui des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité portées contre lui en 2003, en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), suscite une controverse dans son pays.

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22 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Burundi : La Commission Vérité et Réconciliation attendue en février

J U S T I C E

Les députés sénégalais ont adopté mercredi 19 décembre une loi autorisant la création de chambres africaines extraordinaires

au sein des juridictions sénégalaises pour permettre le jugement de l'ancien président tchadien Hissène Habré.

Le Sénégal avait donné son accord en août au projet de l'Union africaine (UA) pour juger Hissène Habré devant un tribunal spé-cial au sein du système judiciaire sénégalais présidé par des juges africains nommés par l'UA.

S'exprimant devant les députés, la ministre sénégalaise de la Justice, Aminata Touré, a réitéré la décision de Dakar de faire juger Hissène Habré au Sénégal pour respecter ses engagements.

Un budget de 4 milliards de francs CFA

Elle a indiqué que 4 milliards de francs CFA sont nécessaires à la tenue du procès de l'ancien homme fort de N'Djamena. Les autorités sénégalaises attendent les contributions de l'Union eu-ropéenne (UE), du Luxembourg, du Tchad et de l'UA.

Le mandat des chambres sera de poursuivre la ou les personnes les plus responsables pour les crimes internationaux commis au Tchad entre 1982 et 1990.

Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime en 1990, après huit ans au pouvoir. Il avait été renversé par l'actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d'entrer en rébellion.

En 2005, Bruxelles avait émis un mandat d'arrêt contre Hissène Habré à la suite d'une plainte déposée en 2000 par un Belge d'origine tchadienne en vertu d'une loi belge dite de “compétence

Le chef d'Etat burun-dais Pierre Nkurunziza a annoncé samedi 22

décembre que la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) sera mise en place au plus tard au mois de février.

“Cette Commission émane de l'Accord d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation du Burundi et devait être mise en place au départ en 2000, mais cela n'a pas été possible. Nous avions nous-mêmes promis après qu'elle serait mise en place au plus tard avant la fin

Le Programme des Nations unies pour le développe-

ment (PNUD) a remis mercredi 26 décembre à Abidjan six véhi-cules 4x4 et du matériel infor-matique d'une valeur globale de 121 millions de francs CFA

de l'année 2012; cela n'a pas été possible encore une fois à cause des difficultés. Mais nous vou-drions tranquilliser l'opinion nationale et internationale que cette fois-ci, elle sera mise en place au plus tard au mois de février 2013 puisque nous at-teignons un pas satisfaisant”, a-t-il annoncé.

Ne pas se précipiter

Pierre Nkurunziza a indiqué que la lancement de cette com-mission nécessite de larges

concertations et consultations des différentes couches de la population pour se soumettre aux desiderata des uns et des autres.

“Même les Nations unies nous ont conseillé de ne pas trop nous précipiter, et depuis nous avons consulté la popula-tion jusqu'au fin fond du pays, les confessions religieuses, la société civile et d'autres couches de la population”, a expliqué M. Nkurunziza, au cours d' une conférence publique.

Le Sénat et l’Assemblé na-

tionale “nous ont confirmé que le pas franchi est satisfaisant et qu'on n'ira pas au-delà de février 2013”, a réaffirmé le président Nkurunziza.

L’Union pour le progrès national (UPRONA), parti poli-tique nationaliste et partenaire du gouvernement, a demandé que la CVR comprenne des experts étrangers ainsi que des membres des confessions religieuses et des organisations de la société civile.

Xinhua

Côte d'Ivoire: La CDVR reçoit des équipements(environ 240.000 dollars) à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR).

Selon le président de la CDVR, Charles Konan Banny, ces véhicules serviront aux commissions locales qui sont

en voie de constitution.La CDVR a été créée en juillet

2011 par le président Alassane Ouattara pour “conduire les Ivoiriens vers la réconciliation, créer les conditions d'une paix permanente en proposant des

outils de veille et de prévention” qui mettent la Côte d'Ivoire à l'abri de nouveaux conflits après la crise post-électorale qui a fait au moins 3.000 morts dans le pays.

Des chambres africaines pour juger Habréuniverselle” pour les crimes de droit international.

Plusieurs demandes d'extradition avaient été déposées en vain par Bruxelles pour faire extrader vers la Belgique M. Habré, accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture notam-ment. Dakar avait accepté en 2006 de juger M. Habré à la demande de l'UA, mais n'a jamais organisé de procès. Xinhua

La Cour de cassation de Nouakchott a accordé mercredi 26 décembre la liberté provisoire à Mohamed Lemine Ould

Dadda, l'ancien commissaire mauritanien aux droits de l'homme, condamné en première instance à trois de prison pour détourne-ment de biens publics.

Oud Dadda avait été arrêté en septembre 2010 par la police pour des crimes économiques après un contrôle d'Etat, et avait été sommé de rembourser un trou de 907.000 dollars constaté par les contrôleurs.

Il avait été reconnu coupable en juin 2012 de “détournement de biens publics” dans la gestion d'un programme d'urgence et condamné par la cour criminelle à trois ans de prison et au rem-boursement de 270.000 dollars.

Des organisations humanitaires et des élus mauritaniens et eu-ropéens avaient mené une vaste campagne pour obtenir un procès équitable à Ould Dadda à défaut de sa remise en liberté.

Mauritanie : Liberté provisoire pour Ould Dadda

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23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Christine Adjobi, ancienne ministre de la lutte contre le Sida, à l’Assemblée générale des Nations unies, le 22 septembre 2003

Les personnes mises en liberté le 20 décembre, proches de l’ancien ré-gime, étaient détenues

dans le nord du pays depuis la chute de l’ancien président Lau-rent Gbagbo, le 11 avril 2011.

Ce sont l’ex-Premier min-istre Gilbert Aké N’Gbo, les anciens ministres Désiré Dallo (Finances) et Christine Adjobi (Lutte contre le Sida), ainsi que le journaliste Norbert Gnahoua, le syndicaliste Basile Mahan, l’ex-chef de milice Maho Glo-féï, l’homme politique Jean-Jacques Béchio et l’ancien aide de camp de Gbagbo, le com-mandant Norbert Kouassi.

Selon Félix Bobré, un des avocats des détenus pro-Gbag-bo, aucune caution n’a été payée par leurs clients. “Nous avons un sentiment mitigé. Certains de nos clients sont encore dé-tenus alors que notre souhait, c’était de les voir tous en liberté. Nous allons donc déposer de nouvelles demandes de mise en liberté”, a-t-il déclaré aux médias.

“C’est une avancée notable pour la réconciliation”, af-firme Eric Semian, président d’Action pour la défense des droits humains, une ONG basée à Abidjan. “Cet acte va décrisper l’atmosphère. Pour nous, c’est un signal fort parce qu’on ne peut pas justifier une détention illimitée”, dit-il.

“Nous demandons au gou-vernement de faire un effort pour libérer tous les prisonniers politiques. Le problème en Côte d’Ivoire est politique. Il faut aller plus loin en permettant le retour apaisé des exilés”, déclare Richard Kodjo, porte-parole du Front populaire ivoi-rien (FPI), le parti de Gbagbo aujourd’hui dans l’opposition.

Kodjo estime que ce sont des conditions minimales pour aborder de façon sereine la

réconciliation nationale.Pour le Rassemblement des

républicains (RDR), le parti au pouvoir, cette libération fa-vorisera notamment un climat d’apaisement. “Mais nous sou-haitons qu’il puisse y avoir un procès afin qu’ils soient écroués pour leurs actes s’ils sont cou-pables, et libérés définitivement s’ils sont innocentés”, indique Joël N’Guessan, porte-parole du RDR.

Lamine Kourouma, un poli-tologue basé à Abidjan, soutient que la mise en liberté des huit

personnes verra les choses s’améliorer, à la différence de la libération des premiers prison-niers pro-Gbagbo, survenue en septembre 2011 dans un con-texte très tendu, qui n’avait rien changé au climat politique. Il dit croire à une participation du FPI aux élections municipales et régionales de février 2013, après leur boycott des législa-tives de 2011.

“Avec la médiation de cer-tains chefs d’Etat, on devrait

aboutir à des gestes de conci-liation de part et d’autre, entre les partis impliqués dans la crise ivoirienne”, affirme Kou-rouma.

Lors d’une visite en France début décembre, Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI, avait plaidé la cause des détenus proches de Gbag-bo auprès des conseillers du président François Hollande. Il a été reçu plus tard à Dakar par Macky Sall, le président sénégalais, à qui il avait soumis également la question de la

libération de leurs camarades, selon le parti.

“Cette libération ne doit pas être perçue comme l’émanation d’une volonté politique, mais il s’agit plutôt d’une action judi-ciaire en bonne et due forme”, déclare le ministre ivoirien de la Justice et des Droits de l’Homme, Mamadou Coulibaly, dans une interview parue le 22 décembre dans quotidien d’Etat Fraternité Matin.

“Nous avons souhaité que

ces procédures-là connaissent des avancées notables afin (...) que l’exception qui est la déten-tion, demeure effectivement une exception”, ajoute-t-il.

Pour sa part, Timothée N’dabian, juriste à Abidjan, souligne qu’il ne faudrait pas que l’aspect politique prenne le pas sur la justice, afin d’éviter une frustration des victimes de la crise postélectorale de 2010. “Ils sont en liberté, mais la procédure suit son cours parce que le juge d’instruction n’a pas encore fini son travail d’instruction”, dit-il.

“N’empêche, la coïnci-dence est heureuse et porteuse d’espoir. Maintenant, il reste à dénouer l’énigme des attaques contre l’armée, qui semblent ne rien à voir avec le contexte poli-tique actuel”, souligne Damien Kouadio, politologue à Abidjan. “Qui sont ceux qui attaquent et que veulent-ils? Il faut que l’Etat apporte enfin une réponse pour la quiétude”, suggère-t-il.

En effet, sept individus ont été arrêtés le 23 décembre au camp de gendarmerie d’Agban (centre d’Abidjan), le plus grand de Côte d’Ivoire. Selon les auto-rités militaires, ils voulaient attaquer ce site.

Cet événement survient 48 heures après deux attaques contre un camp de gendarmerie à Yopougon (ouest d’Abidjan) et un corridor dans l’est du pays. Le bilan officiel indique un mort et un blessé dans les rangs de l’armée.

Ces attaques surviennent après plusieurs semaines d’accalmie et la nuit même de la récente libération des prisonniers pro-Gbagbo. Elles sont généralement attribuées, par le pouvoir, aux proches de l’ancien régime, mais ces accusations sont rejetées par le FPI.

Fulgence Zamblé, IPS

Côte d'Ivoire: La libération de personnalités pro-Gbagbo conduira-t-elle à la décrispation?

J U S T I C E

La liberté provisoire accordée par la justice ivoirienne à huit prisonniers politiques est perçue en Côte d’Ivoire comme le début d’une décrispation de l’atmosphère politique et sociale, même si le climat sécuritaire reste tendu par des attaques répétées contre des cibles militaires.

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24 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Des déplacés burundais

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La société civile burun-daise et le courant de réhabilitation du Parti

Union pour le Progrès National (UPRONA) se sont déclarés mercredi 2 janvier contre le retour forcé des déplacés in-ternes de 1993 sur leurs collines d’origine.

“Si les déplacés se sentent en sécurité en rentrant sur leurs collines d’origine et qu’ils vi-vent en parfaite harmonie avec leurs voisins d’avant 1993, ça sera une très bonne chose”, a déclaré le Délégué Général du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC), Pacific Nininahazwe.

“Mais il est exclu de les faire rentrer de force sur leurs col-lines d’origine, selon le Proto-cole de Kampala sur les dépla-cés intérieurs auquel le Burundi est partie, qui stipule que nul ne peut imposer à ces déplacés de

Des voix s'opposent au retour forcé des déplacés du Burundi

rentrer de force sur leurs col-lines”, a-t-il souligné.

Il a invité le gouvernement à respecter l’engagement qu’il a pris à travers ce Protocole et à envisager des projets pour le développement de ceux qui veu-lent rester dans les sites où ils se sentent plus en sécurité.

Même son de cloche chez le porte-parole du courant de réhabilitation du parti UPRO-NA, Thacien Sibomana.

“L’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation pour le Burundi et le principe directeur du Haut Commissariat pour les Réfugiés stipulent qu’il est

interdit que les déplacés dans leurs propres pays ne peuvent rentrer que de leurs grés que quand ils se sentent en sécu-rité. Maintenant que ce n’est pas le cas, le gouvernement a l’obligation de les protéger là où ils sont aussi longtemps que ces gens demandent la vérité et la justice”, a-t-il dit.

Un rapport de profilage fait par le gouvernement en col-laboration avec la société civile et certains de ses partenaires montre que plus de 70% des déplacés intérieurs ont peur de retourner sur leurs collines d’origine.

En 1993, une guerre fratri-cide qui a suivi l’assassinat du président de l’époque Melchior Ndadaye, a provoqué la fuite de nombreuses personnes vers l’étranger et à l’intérieur du pays, regroupées dans des sites de déplacés. Xinhua

D E P L A C E S / R E F U G I E S

Quelque 120 réfugiés libériens ont regagné leur pays après plus de 20 ans de présence en Côte d'Ivoire, a annoncé le

Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) mardi 1er janvier.

Selon le HCR, ces personnes font partie d'une vague de réfugiés qui avaient pris le chemin de la Côte d'Ivoire au plus fort de la guerre civile qui a éclaté au Libéria en 1989.

“Nous assistons ces personnes avec des activités génératrices de revenus. Nous apportons également une aide aux enfants pour leur scolarisation”, a expliqué la représentante du HCR, Ann Encontre.

Les réfugiés qui constituent la dernière vague pour l'année 2012 vont recommencer leur vie au Libéria “en toute quiétude”, a-t-elle assuré.

Plus de 16.000 Libériens ont pu regagner leur pays grâce aux opérations de rapatriement et d'assistance du HCR.

La guerre civile au Libéria qui a duré plus de 10 ans a fait près de 150.000 morts, des civils pour la plupart.

IRIN

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Réfugiée libérienne en Côte d’Ivoire

Côte d'Ivoire : Rapatriement volontaire de 120 réfugiés libériens

Dans l’urgence,donner les premiers soins

www.msf.chCCP 12-100-2

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25 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

D E P L A C E S / R E F U G I E S

Sur le périmètre du cimetière de Kinsu-ka, à Kinshasa, IPS a dénombré, début

décembre, 100 familles au sein desquelles vivent environ 500 très jeunes enfants âgés de moins de 10 ans.

Pourtant, Fridolin Kasweshi, ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, affirme que le gouvernement “a interdit, à plusieurs reprises, les construc-tions sur le site qui abrite ce cimetière”.

Sur ordre du gouverneur de province, les maisons avaient été démolies en avril 2012 dans le cimetière, mais les oc-cupants ont reconstruit, tard la nuit, leurs maisonnettes en terre et en bois, affirmant qu’ils n’avaient nulle part où aller s’installer. Les premières cons-tructions remontent à 2010.

Cynthia Bukasa, une habi-tante du lieu et épouse d’un policier, déclare que “Nous n’avons nulle part où aller. Le gouvernement doit prendre des mesures nécessaires pour nous protéger en nous donnant un site sur lequel nous pouvons construire”.

Bukasa explique que son mari est affecté dans la pro-vince du Bas-Congo (ouest de la RDC), qu’il lui a juste construit cette maisonnette et est parti. Elle ajoute qu’il a perçoit un salaire d’environ 50 dollars et que la famille n’a pas les moy-ens de payer un loyer.

Mais Damas Balinga, direc-teur au ministère du Plan et Suivi de la Mise en œuvre de

la Révolution de la Modernité, indique: “Dans le cadre de son plan d’action quinquennal, le gouvernement prépare la mise en œuvre de son plan de modernisation de la ville de Kinshasa. De nouveaux lo-tissements sont en train d’être créés. Les familles en détresse n’auront qu’à se confier au gouvernement pour pouvoir en bénéficier”.

“Nous avons obtenu des au-torisations officielles de la part des autorités pour construire ici et y habiter”, raconte Jean Mbulu, habitant du cimetière et père de trois fillettes dont la plus âgée a six ans.

Refusant d’exhiber les docu-ments lui donnant le droit d’habiter ici, Mbulu affirme encore que “c’est le chef cou-tumier Eddy Mambuya, de la commune de Mont-Ngafula”, à Kinshasa, qui lui “a vendu la parcelle”, ajoutant: “Je suis très étonné lorsque des gens affirment que nous occupons illégalement ces parcelles”.

Entretien du cimetière

Le chef Mambuya a nié toute responsabilité dans la vente et l’acquisition de terrains de construction sur le site.

“C’est grâce à nous que le cimetière est régulièrement nettoyé. Nous enlevons les herbes (...) et ramassons les sachets en plastic qui envahis-sent de temps en temps ces lieux”, déclare Michel Aveledi, un autre habitant du cimetière. Mais il formule en même temps le vœu de «voir le gouverne-

RDC: Des familles vivent dans un cimetière

ment désaffecter définitivement ce cimetière et y construire des écoles à côté des maisons qui y existent déjà”, pour les enfants.

Des experts estiment que les enfants et leurs familles qui habitent sur ce site courent de grands risques pour leur santé et appellent le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour la protection de cette jeunesse.

Risques sanitaires

Jean Myasukila, médecin épidémiologiste basé à Kin-shasa, explique: “Les risques sur la santé des habitants des maisons construites dans un ci-metière sont énormes”. Il ajoute que “pendant que les cadavres se décomposent, ils laissent échapper des odeurs et des gaz qui sont très nocifs à la santé, surtout des enfants”.

“Il faut aussi compter avec les mouches qui se posent sur les particules des cadavres déterrés ou des ossements et qui viennent se poser sur les aliments ou les ustensiles des cuisines. Ces mouches sont de véritables vecteurs (...) de divers microbes nuisibles”, selon Mya-sukila. “Il n’est pas admissible de laisser des familles habiter ces lieux, ne serait-ce que pour des raisons hygiéniques”.

Membre de la société civile congolaise et expert en pro-tection de l’environnement, Chancey Maroy, indique que “les constructions sur le site d’enterrement pourraient aussi accélérer des éboulements de

terres déjà constatables, ce qui ajoute en même temps les ris-ques encourus par les familles qui y habitent”.

Maroy explique que “déjà, la terre du cimetière n’est pas ferme, le cimetière lui-même se situe sur une pente non protégée par un quelconque mécanisme antiérosif”.

Olivier Mandja, maire de la commune de Mont Ngafula, ajoute que “les constructions sur ce site sont le fait des mili-taires et des membres de la Police nationale sur qui la com-mune n’a aucun pouvoir”.

Ces militaires et policiers re-fusent de s’exprimer, préférant laisser leurs femmes répondre aux questions. Même les of-ficiers supérieurs préfèrent garder le silence sur la ques-tion.

Selon Mandja, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières a pris une décision en avril indi-quant que “seuls les cadavres des familles indigentes, les mort-nés abandonnés et les corps non identifiés peuvent être inhumées au cimetière de Kinsuka”.

Il y a environ deux semaines, un groupe de gens venus en-terrer leur mort sur place a rencontré une forte résistance des habitants du cimetière. Ils avaient construit une case, la veille de l’enterrement, à l’endroit acquis par la famille endeuillée pour y enterrer son mort. Ils l’ont inhumé ailleurs, sur le même site, mais les auto-rités n’ont pas réagi.

Emmanuel Chaco, IPS

Une centaine de familles vivent avec leurs jeunes enfants dans le cimetière de Kinsuka, à Kinshasa. Déjà ex-pulsées, ces familles ont reconstruit leurs habitations, affirmant qu’elle n’ont nulle part où aller. Les autorités répondent que des lotissements sont en cours de création.

Directeur de la Publication: Sébastien DransLe Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D) 1, rue des Mésanges 22 170 Plerneuf - FranceE-mail: editions@lejournaldudeveloppement.comwww.lejournaldudeveloppement.com

Le Journal du Développement est un hebdomadaire électronique à destination des professionnels de l’humanitaire, de la

coopération et de l’économie en Afrique subsaharienne.50 éditions par an

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26 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Des experts béninois et internationaux ont élaboré jeudi

20 décembre à Cotonou un document de politique nationale de promotion du genre dans les opérations de paix, que le gouverne-ment béninois est appelé à adopter.

“Cette politique élaborée vise à promouvoir une ap-proche sensible au genre pour une participation accrue des personnels féminins de la police et de la gendarmerie nation-ales aux opérations de paix”, a expliqué le ministre béninois de la Famille, Mme Fatouma Amadou Djibrill.

Pour cette responsable en charge du département de la Famille, cette politique élaborée permettra au Bénin de partici-per, dans le cadre de la Résolu-tion 1325 du Conseil de Sécu-rité, à l’effort collectif souhaité par les Nations unies en vue de l’atteinte de l’objectif de 20% de personnels policiers féminins déployés dans les opérations de paix à l’horizon 2014.

“L’imminence de l’échéance de 2014 appelle des mesures hardies de la part des pays con-

tributeurs de personnels pour doubler les effectifs féminins de police déployés sur les théâtres de paix, qui s’établissent aujourd’hui à 9,1%”, a-t-elle révélé, précisant les deux objec-tifs stratégiques proposées par la politique en vue de la création des conditions d’une participa-tion optimale des femmes de la police et de la gendarmerie béninoises aux opérations de paix.

Il s’agit, a-t-elle expliqué, de réduire les inégalités et obstacles aux plans institution-nel, structurel et socio-culturel, d’une part et, de renforcer les capacités des personnels féminins de la police et de la gendarmerie nationales, d’autre part.

Une quinzaine de missions

Depuis l ’avènement du processus de démocratisa-tion en cours depuis février 1990, le Bénin s’est consi-dérablement orienté vers la paix autant au niveau national qu’international.

Ainsi, la prévention des con-flits, le règlement pacifique des différends et la participation

Le Bénin veut promouvoir le genre dans les opérations de maintien de la paix

aux opérations de paix sont devenus les crédos du Bénin en matière de paix et de sécurité.

A cet effet, le Bénin souscrit au maintien et à la consolida-tion de la paix, conformément à ses dispositions internationales. La Charte de l’ONU, la Charte d’Addis-Abeba (pour l’Union Africaine) et le Traité de Lagos (pour la création de la Commu-nauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) constituent les instruments juridiques internationaux qui permettent au Bénin de partici-per aux opérations de paix.

Cependant, le Bénin a dé-

ployé plusieurs de ses contin-gents militaires et policiers, des officiers de liaison, des observateurs et officiers d’état-major dans une quinzaine de missions de paix (en Haïti, au Soudan, au Burundi, en Répu-blique démocratique du Congo, au Kosovo, au Timor-Oriental, etc.).

Les Forces Armées béninoi-ses (FAB) s’engagent également dans le maintien de la paix dans plusieurs pays africains en conflit dans la sous-région (au Tchad et en Centrafrique, au Libéria, en Côte d’Ivoire).

Xinhua

G E N R E

Les femmes du bataillon ghanéen au Libéria défilent en novembre

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Que fait Patrick Roméro, un quadra flamboyant, dans le monde de l’humanitaire international? Il dirige un vaste programme de santé de l’ONU au Congo, pays grand comme l’Europe de l’ouest, dévasté par le conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale. Pour mener à bien son projet de lutte contre le SIDA, il dispose d’un pactole de 250 millions de dollars. Il se lance à l’assaut du pachyderme onusien, mène une guérilla contre les sacro-saintes procédures et se bat pour faire passer sa stratégie innovante aux forceps.

Peut-on rouler en Jaguar et aider sincèrement les pauvres ? L’aide internationale, il y croit ou il en croque ? Un jeune flic formé à la lutte contre la fraude financière internationale en est persuadé : il en croque. Et il le traque. Les malades congolais attendront… La distribution des médicaments est interrompue jusqu’à nouvel ordre.

Au-delà du roman ONU soit qui mal y pense, c’est aussi des pintes de réflexion à consom-mer à l’apéro quand on refait le monde et une adaptation au théâtre sous le titre La Jaguar et l’éléphant, comédie onusienne.

Bonne lecture ! Roberto Garcia Saez

Plongez dans les eaux troubles de l’aide humanitaire !!

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27 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

F E M M E S

Prendre en compte l'hygiène menstruelle dans la planification des programmesLes questions d’hygiène

menstruelle devraient être prises en compte

dans les programmes et les politiques de différents sec-teurs, notamment ceux de l’eau, l’assainissement et l’hygiène, de la santé reproductive, de

la gestion des urgences et de l’éducation, estime un nouveau rapport. Dans certains pays à revenu faible ou intermé-diaire, les tabous relatifs à la menstruation ont en effet pour conséquence de limiter l’accès de nombreuses filles et femmes aux installations sanitaires et de les empêcher de fréquenter l’école et d’occuper certains emplois.

Le rapport “Menstrual hy-giene matters” (l’hygiène mens-truelle est importante), publié

par Wateraid, présente des politiques et des interven-tions pertinentes en matière d’hygiène menstruelle. Il pro-pose également des modules d’enseignement et des outils sur différents thèmes tels que les articles d’hygiène intime, le travail avec les communautés, la mise en place d’installations sanitaires dans les écoles et en situation d’urgence et l’aide aux filles et aux femmes vul-nérables, marginalisées ou vic-times de circonstances particu-lières. Enfin, le rapport appelle à de plus amples recherches et davantage de suivi concernant ces questions.

“Malheureusement, le si-lence et la honte qui entourent la menstruation font passer au second plan la recherche de so-lutions de gestion de l’hygiène menstruelle”, écrit en avant-propos Catarina De Albuquer-que, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à l’eau potable et à l’assainissement.

Environ 52% de la popula-tion féminine mondiale est en âge de procréer. Or, dans de nombreuses cultures, la menstruation est synonyme d’isolement et même de restric-tions alimentaires. Le manque

d’intimité dans les installations sanitaires des écoles favorise en outre l’absentéisme chez les filles et les femmes sont exclues de certains emplois à cause de leurs menstruations.

“Des rapports semblent in-diquer un lien entre une mau-vaise hygiène menstruelle et les infections des voies urinaires ou de l’appareil génital et d’autres maladies”, ajoute le document. “L’impact d’une mauvaise hy-giène menstruelle sur le bien-être psychosocial des femmes et

des filles (stress, crainte, honte et exclusion sociale pendant les règles, par exemple) doit égale-

ment être pris en compte”.Il est important que les hom-

mes et les garçons aident les filles et les femmes, en leur don-nant de l’argent pour acheter des articles d’hygiène féminine, par exemple, et en brisant les tabous et le caractère hon-teux de cette situation. Ils sont cependant souvent influencés par les normes culturelles.

“Nos maris ne nous regar-dent pas (...) Ils se contentent de nous dispenser de rapports sexuels pendant cinq jours”, a

témoigné une Nigériane dans le rapport.

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Des serviettes hygiéniques faites à partir de matériaux locaux, en Ouganda

Catarina De Albuquerque

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28 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

La chefferie est située dans la partie-est du territoire d’Uvira, dans le Sud-Kivu, le

long de la rivière Ruzizi servant de frontière entre le Burundi et la RDC. Dans cette chefferie dirigée par un chef coutumier, des affrontements récurrents entre les communautés Bafuliru et Barundi menacent la paix dans cette province alors que le Nord-Kivu voisin n’est pas encore pacifié après l’attaque des rebelles du M23, en no-vembre.

Une délégation venue de Kinshasa, conduite par le dépu-té national Norbert Basengezi, était en tournée dans la région mi décembre pour appeler les deux communautés rivales à la paix.

Des affrontements avaient opposé du 11 au 15 décem-bre un groupe de Bafuliru aux agents de sécurité, dans lesquels cinq militaires et trois Bafuliru ont été blessés, indique l’administrateur du territoire d’Uvira, Samuel Lunganga.

Selon Lunganga, des mili-taires des Forces armées de la RDC (FARDC) avaient arrêté, le 10 décembre, 14 Bafuliru pour tentative de meurtre après un conflit foncier ayant op-posé des Barundi aux Bafuliru à Kabunambo, une localité de la région.

Des Bafuliru en colère ont perturbé la circulation sur une route nationale durant les cinq jours d’affrontements, et aucun véhicule de transport en com-mun ne pouvait circuler entre Bukavu et Uvira, les deux prin-cipales villes du Sud-Kivu. Des banderoles hostiles au Barundi avaient été déployées: “Non au règne des Barundi chez-nous. Nous voulons la libération de nos frères arrêtés illégalement. Nous exigeons des réponses à

nos revendications”.Chaque communauté a son

chef, mais les Bafuliru ont toujours considéré la terre des Barundi comme la leur et les appellent à rentrer au Burundi, “leur pays d’origine”.

Le 15 décembre, après les affrontements, le président de l’Assemblée provinciale, Emile Baleke, et le gouverneur du Sud-Kivu, Marcellin Cishambo, ont séjourné à Uvira pendant 48 heures. Ils ont fait libérer les personnes arrêtées et rou-vrir la route à la circulation, le lendemain.

Assassinat du chef coutumier

En fait, tout avait basculé le 26 avril 2012 lorsque le chef coutumier des Barundi, Floribert Ndabagoye II, a été assassiné à son domicile. Le ministère de l’Intérieur organ-ise vite la succession par son fils Richard Nijimbere, 24 ans. Au moins cinq personnes pré-sumées auteurs du meurtre du chef défunt ont été arrêtées.

Entre mai et juin, les Bafuli-ru manifestaient pour réclamer la libération de leurs “frères”, illégalement arrêtés, selon eux, dans l’affaire de l’assassinat du chef.

Le 30 juillet, les suspects ont été relâchés, occasionnant des troubles, cette libération des Bafuliru étant jugée illégale par les Barundi. Le même jour, cinq personnes sont tuées, plusieurs autres blessées et des maisons incendiées. Pour les Barundi, les Bafuliru ont tout fait pour que les présumés assassins de leur chef soient relâchés sans le moindre procès.

D’autres affrontements ont opposé les deux communautés. Et le ministre provincial de l’Intérieur, Etienne Babunga,

fait un bilan depuis le début des affrontements en juillet: une trentaine de morts, mili-taires et civils confondus, plus d’une centaine de blessés, une cinquantaine de maisons in-cendiées...

Dans la nuit du 16 au 17 septembre, le magasin d’arme-ments et munitions du camp des FARDC de Luberizi a été pillé par des gens armés non-identifiés. Et le 11 octobre, deux militaires ont été grièvement blessés. Les victimes étaient tombées dans les filets des manifestants qui se rendaient au bureau de la chefferie de la Plaine de la Ruzizi où ils avaient brûlé tous les documents ad-ministratifs.

Les questions de la nationa-lité et de la terre divisent tou-jours les deux communautés. Les Bafuliru considèrent les Barundi comme des envahis-seurs immigrés du Burundi et venus occuper les terres de leurs ancêtres.

Un problème qui remonte à 1885

Mais, selon Jean-Baptiste Bikubakuba, un conseiller du chef des Barundi, leurs ancêtres occupent ces terres depuis la Conférence de Berlin en 1885, qui avait partagé des régions entières de l’Afrique entre les grandes puissances coloniales européennes.

Après ce partage, explique-t-il, certaines de leurs familles se sont retrouvées dans ce qui est devenu le Congo et d’autres au Burundi par le fait du tracé de la frontière. Il cite également la succession de leurs rois ici

depuis le 18ème siècle jusqu’à ce jour.

Faux, rétorque Silimu Ki-fara, le secrétaire du conseil des sages des Bafuliru, indiquant que les Bafuliru demandent l’abolition du pouvoir coutu-mier détenu par les Barundi qui, selon eux, doivent rentrer au Burundi.

Nijimbere, le nouveau chef des Barundi, invite les diffé-rentes tribus à enterrer la hache de guerre et à développer leur région.

Le président de la commu-nauté Bafuliru et ministre pro-vincial du Plan, Patrick Somora, partage cette opinion et appelle tout le monde à conjuguer les efforts pour que leur région soit un havre de paix et un pôle de développement.

Des réunions mixtes de sen-sibilisation sont régulièrement organisées pour faire tomber la tension. La société civile et le gouvernement provincial mul-tiplient les messages de paix et de tolérance mutuelle.

Le 29 septembre, Richard Muyej, le ministre national de l’Intérieur, était venu dans la région pour installer un cadre de concertation. Les autorités traditionnelles des deux com-munautés ont signé devant lui un acte d’engagement prônant la non-violation des limites traditionnelles de chaque chef-ferie, la tolérance, le pardon, la convivialité et le respect mutuel.

“Nous n’allons pas accepter des attitudes qui tendent à faire faillir l’autorité de l’Etat”, avait averti le ministre de l’Intérieur.

Baudry Aluma, IPS

Des rivalités tribales menacent la paix au Sud Kivu

S O C I E T E

La chefferie de la Plaine de la Ruzizi est le théâtre de violences à caractère identitaire entre Bafuliru et Barundi, deux groupes ethniques de la province du Sud-Kivu, dans l’est de République démocratique du Congo (RDC). Des affrontements ont fait une trentaine de morts depuis le mois de juillet.

Nos éditions précédentes sont disponibles sur notre site Internet:

www.lejournaldudeveloppement.com

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29 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Guinée: Le président fustige la télé d'Etat

Le président guinéen Alpha Condé a reproché jeudi 3 janvier aux em-

ployés des medias public du pays, notamment ceux de la té-lévision guinéenne, un manque de “professionnalisme”.

Selon lui, la Radio Télévision Guinéenne (RTG) passe tout le temps à montrer les Mamayah (danses de réjouissance), les activités de mariage parrainées par des ministres, et les activités du président de la République lui-même et de son épouse, sans aucune importance pour le peuple.

Le président a affirmé “ne

pas regarder cette télévision” pauvre en information de qual-ité.

“La télévision doit faire la promotion des activités

du peuple guinéen”

Au cours d’une rencontre avec des membres du gou-vernement, M. Condé a invité les journalistes de la télévision publique guinéenne RTG à faire davantage d’efforts pour informer les populations des réalisations et des acquis du pays.

Selon lui, la Guinée possède

les meilleurs artisans et les paysans les plus organisés de la sous-région, et le pays dispose de potentialités touristiques considérables dans l’espace de la CEDEAO.

Toutefois, ces artisans et hommes de métiers sont mé-connus en Afrique et dans le monde, car il n’y a aucune politique de promotion et de valorisation des talents au niveau interne et externe. Il en va de même pour les sites touristes guinéens, que les visi-teurs étrangers ne connaissent pas faute de communication fiable.

“Notre télévision nationale ne fait jamais la promotion de nos valeurs artistiques et touristiques”, a déploré Alpha Condé.

“La télévision doit faire la promotion des activités du peuple guinéen”, a indiqué le président, qui estime que les travaux champêtres et agri-coles des paysans guinéens méritent d’être vulgarisés pour informer l’opinion nationale et les partenaires étrangers, afin de contribuer à leur autonomie financière.

Xinhua

M E D I A S

Le quotidien d'informations générales Le Temps, proche de l'ancien président Laurent Gbagbo, a été condamné mardi 18

décembre par le Conseil national de la presse (CNP) à verser une amende de trois millions de francs CFA (6.000 dollars) pour des propos “irrévérencieux et discourtois” à l'encontre du président ivoirien Alassane Ouattara.

Le journal a été sanctionné pour un article paru à sa Une, rap-portant les propos du responsable de la jeunesse du Front popu-laire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo), Koua Justin.

“Ouattara est une faute dans l'histoire de la Côte d'Ivoire; il faut corriger cela”, avait dit Koua Justin à l'ambassadeur des Etats-Unis, cité par le journal dans sa parution du lundi 17 décembre.

“En publiant les propos tenus par Koua Justin, le quotidien Le Temps a délibérément violé les dispositions et la recommandation du code de la déontologie”, argumente le CNP.

Le CNP estime que la Une du journal tout comme l'article qui le développe contiennent des termes “graves, irrévérencieux et discourtois à l'encontre du président de la République”.

Des entreprises de presse et de communication ainsi

que des organisations profes-sionnelles des médias ont reçu jeudi 20 décembre à Abidjan plus de 373,4 millions de francs CFA de subventions sous di-verses formes, de la part du Fonds de soutien et de dével-oppement de la presse (FSDP, public).

Le Conseil national de la communication (CNC) a annoncé vendredi 21 décembre sa décision de suspendre définitive-

ment 13 journaux.“Ces titres sont suspendus définitivement et sont par con-

séquent rayés de la liste des journaux oeuvrant au Burundi”, a déclaré le président du CNC, Pierre Bambasi.

Selon lui, ces journaux ne se sont pas conformés à la loi régissant la presse au Burundi notamment en ce qui concerne le respect de la périodicité de parution, et selon laquelle les titres qui ne sont pas utilisés pendant deux années retombent dans le domaine public.

Le président du CNC a également annoncé qu'il va rappeler à l'ordre par une mise en demeure certaines entreprises de radio-diffusion et certaines télévisons qui ne font pas de demande de renouvellement conformément à la loi.

Au Burundi, la demande de renouvellement doit être adressée au président du CNC six mois avant l'expiration de l'autorisation, et la durée normale de l'autorisation est de 10 ans pour les télévi-sions et 5 ans pour les entreprises de radiodiffusion.

Subventions pour les médias ivoiriensCes subventions constituent,

selon le directeur de cabinet du ministre de la Communication, Bamba Karamoko, l'expression de la volonté du gouvernement d'aider la presse à “être plus professionnelle pour consolider la démocratie et favoriser la réconciliation nationale”.

Il a appelé les bénéficiaires à en faire un bon usage pour

“améliorer leurs services et fournir un meilleur traitement à leurs employés”.

Le directeur exécutif du FSDP, Bernise N'Guessan, a présenté les différentes aides octroyées qui portent, entre autres, sur une subvention d'impression à 24 entreprises de presse, une subvention pour 15 quotidiens et trois hebdo-

madaires destinée à payer des abonnements à l'Agence ivoi-rienne de presse (AIP, pub-lique).

Le FSDP a également ap-porté son soutien financier au fonctionnement de cinq orga-nisations professionnelles des médias sans oublier le finance-ment d'une formation de 60 infographes de presse.

Un journal d'opposition ivoirien condamné

Burundi: 13 journaux suspendus

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30 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

La France soutient les parcs gabonais

E N V I R O N N E M E N T

Le gouvernement gabonais et la France ont signé mercredi 19 décembre

un accord pour valoriser trois aires protégées situées dans la périphérie nord de Libre-ville, selon un communiqué de l'Ambassade de France.

Le financement concerne notamment l'Arboretum Rapon-da Walker (ex forêt classée de la Mondah), le parc national d'Akanda (très fréquenté par les oiseaux) et le parc national

de Pongara (considéré comme l'un des plus grands sanctuaires de tortues marines sur la côte atlantique).

“Ces sites ont été choisis par-ce qu'ils sont les plus proches de Libreville et les plus menacés par l'activité humaine suite à l'extension anarchique de la capitale gabonaise vers ces zones riches en biodiversité”, a expliqué un expert de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).

L 'enveloppe permettra d'aménager des routes, des pistes, des ponts en pleine forêt pour en faciliter les activités d'écotourisme et de protection durable de forêt. Elle permettra également de créer un centre d'éducation à la culture en-vironnementale au profit des jeunes.

Le projet durera cinq ans dès la signature de l'accord, a affirmé le directeur général de l'Agence française de dévelop-

pement (AFD), François Par-mentier.

Le financement a été rendu possible grâce à un accord de conversion de dettes, signé par la France et le Gabon le 29 janvier 2008 pour un montant de plus de 32,8 milliards de Francs CFA (environ 50 mil-lions d'euros) hors intérêts.

Avec une superficie de 267.000 kilomètres carrés, le Gabon est couvert à environ 85% de forêt équatoriale.

La fabrication, la commercialisation et l'usage des sachets plas-tique sont interdits en Mauritanie depuis le 1er janvier.

Ces mesures ont été prises pour éviter les répercussions néfastes du plastique sur l'environnement, selon un décret qui prévoit des peines d'emprisonnement ferme pouvant aller jusqu'à un an, en plus d'amendes pouvant atteindre 3.000 dollars.

Pour le ministre d'Etat mauritanien chargé de l'Environnement, Amedi Camara, les sachets plastique constituent une “importante cause de mortalité chez le bétail et les espèces marines”, car “la quasi-totalité des déchets d'emballages plastique ne sont pas col-lectés et se retrouvent dans le milieu naturel, terrestre et marin, où ils sont parfois ingérés par quelques espèces marines et le bétail, entraînant leur mort”.

Il a, en outre, souligné que “80% des bovins tués aux abattoirs

Mauritanie: Interdiction des sachets plastiquede Nouakchott sont porteurs de sacs plastique dans leur panse”.

Des statistiques officielles récentes établissent que “le plastique représente 25% des 56.000 tonnes de déchets produits annuelle-ment par la ville de Nouakchott”.

Une campagne de sensibilisation conduite par le gouvernement et des organisations non gouvernementales, fait, depuis plus de deux mois la promotion de l'usage d'emballages biodégradables, “solubles dans la nature” comme solution de substitution au plastique.

Les industriels, qui fabriquent du plastique non dégradable, se disent “fortement lésés par cette mesure” et “demandent à ce que l'Etat interviennent pour les aider mettre en place des chaînes de production de matériaux dégradables” pour leur éviter les risque de faillite.

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31 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

Une opération militaire va être lancée en début

d'année dans les forêts classées ivoiriennes pour en chasser les exploitants illégaux, a annoncé jeudi 20 décembre le ministre chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi.

“Nos forêts sont de plus en plus agressées, cette agression s'est accentuée au cours des der-niers mois”, s'est-il justifié.

Selon la Société pour le développement des forêts en Côte d'Ivoire (Sodefor, publi-que), 231 forêts classées d'une superficie totale estimée à 4,2 millions d'hectares sont illégale-ment occupées à 50% par des plantations agricoles.

M. Koffi Koffi a indiqué que la forêt de Nigré dans la localité de Sassandra (sud-ouest), “est fortement agressée et théâtre

de nombreux conflits inter-communautaires”, et servira de site pilote au démarrage de l'opération.

Occupants illégaux

Avant le lancement de l'opé-ration, le ministre chargé de la Défense a invité les occupants illégaux à libérer les forêts.

“Nous demandons à tous

ceux qui occupent illégalement ces forêts classées de les libérer avant que l'opération militaire ne démarre”, a-t-il dit.

L'occupation illégale a été au centre d'affrontements parfois meurtriers entre exploitants illégaux et agents de la po-lice forestière dans les locali-tés de Bouaflé (centre-ouest), Yamoussoukro (centre) et San Pedro (sud-ouest).

Côte d'Ivoire : L'armée part à la rescousse des forêts

Des habitants de Bondoukou (nord-est de la Côte d’Ivoire) ont manifesté jeudi 3 janvier contre la multinationale

indienne Taurian Manganèse et Ferro Alloy, titulaire d’un permis d’exploitation du manganèse, pour réclamer des indemnisations.

“Nos cultures et nos plantations sont détruites, nos sols sont rendus impropres à la culture du fait de cette exploita-tion”, a dénoncé le porte-parole des manifestants, Kouman Kobenan Kra Michel.

Il ajoute “les maladies liées à l’inhalation de la poussière, les bruits assourdissant des machines et de l’utilisation de

Des Ivoiriens demandent des indemnisationsla dynamite”, sans compter la “destruction du patrimoine culturel local”.

Selon le président de l’ONG Vert Universel, Victor Atta, qui apportait son soutien à l’action des manifestants, l’exploitation du manganèse à Bondoukou n’a pas été précé-dée d’une “étude d’impact environnementale sérieuse”.

Selon les populations, la société indienne, qui ne dispo-sait que d’une autorisation de recherche, est passée à une phase d’extraction et d’exportation du manganèse tout en minimisant leurs droits et intérêts.

E N V I R O N N E M E N T

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En bref...Guinée: Investissement chinois dans les télécoms Guinée : Permis de re-

cherche miniers annulés

CONAKRY - Le gouvernement guinéen a décidé mardi 18 décembre d’annuler 818 permis de recherches et d’exploitations minières illégalement octroyés à certaines sociétés minières et dont l’exploitation est restée inactive depuis plusieurs années.

Selon le ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Mohamed Lamine Fofana, cette annulation fait suite à un audit global de 60 jours mené par un cabinet indépen-dant sur le cadastre minier guinéen.

Cameroun : Nouvelle représentante du FMI

YAOUNDE - La Française Boriana Yontcheva a officiellement pris ses fonc-tions mercredi 2 janvier de représentante-résidente du Fonds monétaire international (FMI) au Cameroun.

A 45 ans, cette économiste formée en France (Ecole supérieure de commerce de Lyon et université Aix-Marseille) et en Grande-Bretagne (Manchester Business School) est une ancienne cadre de la direc-tion générale de l’économie et des affaires financières de la Commission européenne à Bruxelles, et ex-consultante auprès de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à Niamey.

Le Sénégal annonce des mesures sociales

DAKAR - Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lundi 31 décembre, dans son message du nouvel an, plusieurs mesures pour améliorer la condition de vie des Sé-négalais en 2013.

En faveur du monde rural, il a révélé que le gouvernement va acquérir “plus de 1.000 tracteurs et divers équipements ruraux, dans la perspective de la prochaine campagne agricole”.

Au plan social, il a révélé que l’Etat va procéder au recrutement de 5.500 nou-veaux agents dans la fonction publique, dès le début de l’année 2013.

Il va en outre “poursuivre sa politique de soutien aux ménages et de lutte con-tre la pauvreté et les inégalités sociales”, avec notamment la baisse de l’impôt sur les salaires et la subvention des prix de l’électricité.

La société chinoise Huawei Technol-ogy s’est engagée à verser 50 mil-

lions de dollars à la Société guinéenne des télécommunications (SOTELGUI) pour relancer ses activités, a annoncé samedi 29 décembre le département des Télécommunications.

Dans le cadre de cet accord, la so-ciété Huawei Technology va s’investir “à renouveler les équipements de cette

entreprise’’, qui a momentanément fermé ses portes.

Huawei Technology a déjà travaillé avec la SOTELGUI en tant qu’équipe-mentier.

La SOTELGUI, dans sa nouvelle version, sera dotée d’un personnel réduit, estimé à près de 2.000 per-sonnes.

Togo : Le budget 2013 de l'Etat en forte augmentation

Quelque 153 milliards de francs CFA (soit 19,4%) seront investis dans les infrastructures routières; 108,5 milliards (soit 13,8%) dans l’éducation; 52,2 milliards (soit 6,6%) dans l’agriculture; 46,2 milliards (soit 5,9%) dans la santé; et 13,5 milliards (soit 1,7%) dans le secteur de l’eau et l’assainissement.

Le programme du volontariat national (Provonat), ayant mobilisé 2.000 jeunes en 2012, a bénéficié d’une attention plus grande avec un financement annoncé de 3 milliards de francs CFA en 2013, contre 780 millions en 2012

Le gouvernement entend agir sur la dette intérieure, en retenant un crédit de 23 milliards de francs CFA pour son apurement contre 17 milliards de francs CFA en 2012, soit un crédit en augmentation de 35,3%.

La loi de finances 2013 de l’Etat togolais présente des recettes de

779,8 milliards de francs CFA et des dépenses de 786,4 milliards, en ac-croissement de près de 200 milliards par rapport au budget de l’année 2012.

Selon les autorités togolaises, le 31 décembre, ce budget présente un gap financier de près de 6,6 milliards de francs CFA contre 11,8 milliards en 2012 pour un budget équilibré en recettes de 644,462 milliards de francs CFA et 656,204 milliards de francs CFA de dépenses.

Elles indiquent que le nouveau budget est axé sur la “poursuite de la relance économique” du Togo et sur la “consolidation des acquis des réformes macroéconomiques accu-mulées ces dernières années malgré un environnement économique mondial hostile”.

E C O N O M I E

Djibouti: Une firme chinoise entre dans le capital du portLa société China Merchant Hold-

ing International (CMHI) a signé samedi 29 décembre un accord avec le gouvernement djiboutien pour entrer dans le capital social du Port Autonome International de Djibouti, récemment reconverti en nouvelle société anonyme appelée “Ports de Djibouti”.

“Le partenariat tissé avec la China Merchant Holding International per-mettra d’assurer une meilleure couver-ture de la demande croissante en trafic

maritime d’une part, et d’autre part de doper le développement économique et social du pays en général”, a déclaré le ministre djiboutien de l’Economie et des Finances.

Le Port de Djibouti, le plus grand port en eaux profondes d’Afrique avec plus de 25 millions de tonnes de capacité de transbordement, prévoit la construction d’un chantier naval et de réparation de navires ainsi qu’une nouvelle ligne maritime.

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Bénin : Une croissance économique à deux chiffres est nécessaire

E C O N O M I E

Au Bénin, un taux de croissance à deux chif-fres reste une condition

nécessaire à un développement économique, a estimé jeudi 3 janvier à Cotonou le président du Conseil national du patronat du Bénin, Sébastien Adjavon.

“Le Bénin ne pourra jamais devenir un pays émergent tant qu'il n'aura pas amélioré son niveau annuel de croissance économique, de manière à le porter à des taux de deux chif-fres”, a-t-il affirmé, préconisant que le pays a besoin de mieux

cibler ses priorités.Pour le président du Conseil

national du patronat, l'agri-culture doit être privilégiée pour contribuer à la croissance.

“Le caractère ‘primaire’ des activités agricoles en fait sou-vent un secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement, on peut es-timer que le développement du secteur agricole par lui-même

offre aussi des gages d'un véri-table développement”, a-t-il fait observer.

Mais avant tout, s'est-il ré-joui, le Bénin dispose d'un atout formidable qui est sa proximité du Nigeria.

La proximité du Nigéria

“L'économie du Bénin est une économie de transit. Les ressources de l'Etat sont essen-tiellement douanières et fiscales. Bon nombres d'entreprises vi-vent du commerce transfronta-

lier et exercent dans le secteur de l'importation”, a-t-il ajouté.

Pour lui, s'il est vrai que le secteur de l'importation con-tribue pour une large part aux recettes de l'Etat, c'est aussi le secteur qui dans le très court terme pourra aider l'Etat à at-teindre un taux de croissance à deux chiffres.

“Ce secteur, au vu de la struc-ture de notre économie, doit servir de levier pour atteindre les objectifs de croissance et donc de développement”, a-t-il souligné. Xinhua

Le président congolais Denis Sassou N'Guesso a annoncé

lundi 31 décembre dans son message de fin d'année, la re-valorisation de 15% du salaire minimum des agents de l'Etat.

“Sur la lancée de ces derniers acquis, instruction a été donnée aux ministères des finances et de la fonction publique de revaloriser de 15% le salaire minimum des agents de l'Etat.

Le Congo revalorise le salaire de base des fonctionnaires

De la sorte, à compter de janvier 2013, le plus faible gain men-suel d'un agent de l'Etat sera de 90.000 francs CFA”, a-t-il déclaré.

Le salaire minimum passe ainsi dans la fonction publique de 70.000 FCFA (140 dollars) à 90.000 FCFA (180 dollars).

Sassou N'Guesso a ajouté qu’il entendait également lutter contre le chômage, qui touche

35% des jeunes congolais.“La lutte contre le chômage

commande qu'en 2013, la croissance économique soit plutôt riche en emplois. L'effort d'industrialisation du pays, l'une de nos priorités, s'inscrit bien dans cette perspective. Il doit en être ainsi également des grands travaux afin de mettre encore plus au travail de nombreux bras valides en quête

d'emplois”, a-t-il promis.Pour le chef de l’Etat congo-

lais, cette politique devra passer par l’éducation de base et la formation professionnel.

“2013 sera l’année de l’ensei-gnement de base et de la forma-tion professionnelle. Il ne sau-rait y avoir de bel avenir pour un pays sans une population bien éduquée, bien formée”, a-t-il souligné.

Le chef de l'Etat burundais Pierre Nkurunziza a appelé lundi 31 décembre les Burundais à mettre ensemble leurs connaissances

pour que chaque province ait au moins une usine de transforma-tion d'ici 2020.

“Nous demandons à l'élite burundaise, aussi bien ceux qui sont au pays que ceux qui vivent en diaspora, de mettre ensemble leurs connaissances, de collaborer avec les opérateurs économiques, pour que chaque province ait au moins une usine de transformation en l'an 2020”, a affirmé le président Nkurunziza dans son discours à la nation à la veille du nouvel an.

Il a indiqué que les produits à transformer sont multiples, que ce soit dans le domaine de l'agriculture, de l'élevage, de l'apiculture, des minerais, des pierres, etc.

“Les études déjà faites ont montré que nous avons de l'or, des terres rares, du coltan, de la cassitérite, du wolframite, du pétrole, de la chaux, du fer, etc. S'agissant du fer justement, c' est comme si le Burundi en détenait seul la totalité dans la sous région”, a-t-il expliqué.

Il a ajouté que cela exige un vrai changement de mentalités et de comportement pour travailler en associations. Le même appel

Burundi: Une usine de transformation par provincea été lancé à l'endroit des banques pour donner des capitaux aux investisseurs à des taux abordables.

Le président Nkurunziza a regretté que les minerais, dont le Burundi regorge, ne profitent pas assez au pays, car beaucoup sont illicitement exploités.

Dans son discours à la nation le 31 décembre, le chef de l'Etat bu-rundais Pierre Nkurunziza a appelé les employeurs à prévoir

des unités pour remplacer les fonctionnaires en cas de grève.“Nous demandons aux ministres et aux autres chefs de service

de rester vigilants en prévoyant des unités pour remplacer des fonctionnaires ayant dépassé la mesure dans la transgression de la loi sur la grève, surtout que les chômeurs en quête d'emploi sont nombreux”, a-t-il indiqué.

“Le gouvernement ne fera pas de promesses qui le dépassent et n'abandonnera pas la population à la merci de ceux qui ont fait de la grève un métier”, a déclaré le président, tout en demandant aux grévistes d’adopter un comportement responsable.

Remplacement des grévistes

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Le charbon pourrait rattraper le pétrole

E N E R G I E S

Le charbon pourrait deve-nir, selon toute vraisem-blance, la principale

source d'énergie mondiale de ce siècle, rattrapant le niveau du pétrole d'ici à 2017, a indi-qué l'Agence internationale de l'Energie (AIE) dans un rapport publié lundi 17 décembre.

“La part du charbon dans le bouquet énergétique mondial continue de progresser chaque année, et si aucun changement n'est fait aux politiques actu-elles, le charbon rattrapera le pétrole d'ici une décennie”, a averti la directrice générale de l'AIE, Maria van der Hoeven, à

l’occasion de la sortie du rap-port sur le marché du charbon à moyen terme (Medium-Term Coal Market Report, MCMR).

Même si son taux de crois-sance a ralenti par rapport au rythme effréné de la décennie précédente, la consommation mondiale de charbon devrait atteindre, d'ici à 2017, 4,32 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP) contre 4,85 mil-liards pour l'or noir, prédit l'agence internationale basée à Paris.

La demande mondiale de cette énergie fossile, qui a été au centre de la Révolution in-

dustrielle du XIXe siècle, doit ce regain aux pays émergents, en particulier la Chine et l'Inde, selon le bras énergétique de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Exception américaine

En réalité, la demande en charbon devrait croître dans toutes les régions du monde, à l'exception des Etats-Unis, où le gaz de schiste est en train de devenir une source d'énergie de substitution.

“L'expérience américaine

suggère qu'un marché du gaz ef-ficient, caractérisé par une flexi-bilité des prix et alimenté par des ressources nationales non conventionnelles extraites dans le respect de l'environnement, peut réduire à la fois le recours au charbon, les émissions de CO2 (ou de gaz à effet de serre) et la facture d'électricité du con-sommateur, sans nuire à la sé-curité d'approvisionnement”, a observé Mme van der Hoeven.

“L'Europe, la Chine ainsi que d'autres régions devraient en prendre note”, a suggéré Mme van der Hoeven, donnant les Etats-Unis en exemple. Xinhua

La baisse des prix des hydrocarbures, annoncée il y a trois mois par le gouvernement nigérien, est entrée en vigueur le

1er janvier . Ainsi, le litre d'essence est désormais vendu à 540 FCFA à la

pompe, contre 579 FCFA, et celui de gazoil à 538 FCFA, au lieu de 570 FCFA.

Cette décision du gouvernement de baisser les prix des hydro-carbures est une des clauses du protocole signé en septembre avec les différents syndicats du secteur des transports, après une série de grèves perlées.

Il s’agit de la seconde réduction, après celle du 2 janvier 2012, des prix des hydrocarbures au Niger, depuis le début de la commer-cialisation de la production nationale, le 28 novembre 2011.

Les prix de l’essence et du gaz ont augmenté en Côte d’Ivoire le 2 janvier, à la suprise des vendeurs et des clients qui affirment

ne pas avoir été préalablement avertis de cette décision.“C'est depuis [mercredi] que les prix ont changé”, précise un

pompiste qui indique n'avoir pas vu venir cette augmentation.“On a été mis devant le fait accompli. Lorsque nous sommes

arrivés le matin au travail, on ne savait pas que les prix allaient changer”, ajoute-t-il.

Le prix de l’essence super sans plomb est en hausse de 18 francs CFA passant de 774 à 792 francs CFA, et le prix du gaz butane a subi une augmentation entre 11% et 30%. La hausse n’a pas touché le gasoil qui reste à 615 francs CFA le litre.

“C'est un coup dur, c'est ça le cadeau du gouvernement pour la nouvelle année?”, s'interroge avec ironie un automobiliste.

Selon le ministère ivoirien de l'Energie et du pétrole, la subven-tion du super sans plomb coûtait à l'Etat 40 milliards de francs CFA par an et, relativement au gaz domestique, les arriérés que doit payer le gouvernement sont évalués à 25 milliards de francs CFA.

Gabon Oil Compagny (GOC), une société pétrolière d'Etat créée en 2011 pour assurer la commercialisation et la production

de pétrole pour le compte de l'Etat gabonais, a expédié lundi 24 décembre son premier tanker rempli de 650.000 barils de pétrole à destination du marché international, a annoncé le ministère gabonais du Pétrole.

Le tanker a été chargé sur le terminal pétrolier du Cap Lopez de Port-Gentil, dans le sud-ouest du pays.

Dans le passé, la part du pétrole brut gabonais était com-mercialisée par la compagnie privée Pétroline dont le siège est à Genève en Suisse.

La GOC a par ailleurs obtenu en décembre son premier permis de recherche.

Le pétrole constitue la première source de devises au Gabon, et représente environ 60% du budget de l'Etat.

Gabon: La société d'Etat exporte ses premiers barils

Côte d'Ivoire : Hausse "surprise" des prix de l'essence et du gaz

Niger : Baisse des prix des hydrocarbures

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Togo : Hausse des besoins énergétiques

E N E R G I E S

Le développement du tissu industriel togolais est à l'épreuve d'un besoin

énergétique en augmentation annuelle de 13% en moyenne alors que le pays fait face à des délestages du courant électrique et peine à s'approvisionner en énergie à moindres coûts, a indiqué le ministre togolais de l’Energie et des Mines, Taïrou Bagbiégue.

“Les besoins énergétiques du Togo augmentent de 13% par an environ, en raison du dévelop-pement des industries”, a-t-il expliqué le 2 janvier dans une interview accordée au portail d'information gouvernemental republicoftogo.

“Malheureusement, les sources de production de l'énergie ne suivent pas cette croissance”, a déploré le minis-

tre, ajoutant que le Togo a fondé sa stratégie de relance économique sur la promotion des industries avec un code d'investissement incitatif pour la création des entreprises à travers le pays.

Forte dépendance vis-à-vis des voisins

L'option du gouvernement togolais se heurte à la forte dépendance du pays en énergie électrique vis-à-vis de ses voi-sins de la sous-région, notam-ment le Ghana et le Nigeria, également à l'épreuve de crises énergétiques.

Le Togo incite à l'installation dans sa zone franche d'expor-tation mais éprouve des dif-ficultés à s'approvisionner en énergie à moindres coûts et

recherche des financement pour asseoir son indépendance énergétique.

Le ministre relève une chute de puissance de l'énergie de la Volta river autority (VRA) du Ghana qui alimente la Com-munauté électrique du Bénin (CEB) fournisseur de l'énergie au Togo et au Bénin.

Il souligne que la puissance fournie par la société ghanéenne VRA a chuté de près de 80%, alors qu'elle approvisionne pour près de 70%, avec le Nigeria, la Communauté électrique du Bénin (CEB) qui alimente le Togo.

De plus, les centrales élec-triques utilisant le gaz naturel au Togo et au Ghana ont de “gros problèmes”, a ajouté le ministre, poursuivant que la mise en service de la société

américaine Contour Global per-met au Togo “d'échapper à des délestages massifs comme c'est le cas dans les pays voisins”.

Le Togo a “d'autres projets pour sortir de la dépendance énergétique”, a annoncé le mi-nistre de l'Energie et des Mines qui fait état de la construction d’un barrage hydroélectrique communautaire d'une puis-sance de 147 MW.

Le ministre indique qu'en termes de mesures internes, le Togo projette l'installation d'une station éolienne de 25 MW et la construction d'une centrale à charbon de 450 MW pour “satisfaire les besoins” de la zone industrielle portuaire et des usines de transformation en projet à l'intérieur du pays.

Xinhua

Engagé dans une série de projets de barrages et de

centrales hydroélectriques dont Lom Pangar (Est) et Memve'ele (Sud), le Cameroun va bientôt mettre fin aux pénuries d'élec-tricité, a déclaré dans son tradi-tionnel message de fin d'année à la nation, lundi 31 décembre, le président Paul Biya.

“Au cours des derniers mois, nous avons lancé la construc-tion de plusieurs barrages et de centrales hydroélectriques: Lom Pangar, Memve'ele. Début 2013, nous lancerons la construction

Le président camerounais promet la fin des coupures d'électricité

du barrage de Mékin (Sud). D'autres suivront, notamment lorsque nous aménagerons le cours de la Sanaga”, a souligné le chef de l'Etat camerounais.

“La centrale à gaz de Kribi (Sud) viendra bientôt complé-ter ce dispositif. Nous allons ainsi amplifier notre capacité de production d'électricité et mettre fin aux pénuries qui depuis longtemps, depuis trop longtemps, pénalisent nos po-pulations et nos industries. Au terme de ce processus, nous devrions être même en mesure

d'exporter de l'énergie chez nos voisins moins bien dotés que nous”, a-t-il ajouté.

Accéder à des technologies plus évoluées

Pour lui, le Cameroun est assuré de gagner la bataille. “Avec la montée en puissance de notre capacité énergétique, le développement de notre tissu industriel va bénéficier de bien meilleures conditions. Les entrepreneurs qui pou-vaient hésiter à s'engager, faute

de certitude sur la fourniture d'électricité, n'auront plus de raison de différer leurs pro-jets”.

“Il est donc à prévoir que nous allons passer à la deux-ième phase de l'industrialisation de notre pays. Il nous sera dé-sormais possible de transfor-mer nos matières premières et pourquoi pas d'accéder à des technologies plus évoluées. Nous montons déjà des tract-eurs, nous monterons peut-être bientôt des voitures”, a-t-il espéré.

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A G R I C U L T U R E

En bref...Côte d'Ivoire : Le prix d'achat du café à 620 FCFA le kilo Madagascar : Bonne

production de rizANTANANARIVO - Madagascar a af-

fiché une bonne production du riz en 2012, a indiqué le ministère de l’Agriculture dans son bilan annuel publié le 4 janvier.

Les principales régions productrices de riz ont toutes augmenté leur production en 2012, malgré l’insuffisance de pluie, notamment dans la région de Boina, dans l’ouest du pays, qui a vu sa production en hausse de 17.000 tonnes.

Cette hausse nationale est due à l’application du système de riziculture intensif dans la région de Boina ainsi qu’au renforcement de la résilience de la rizicul-ture face au changement climatique dans la région de l’Alaotra, les deux principales régions productrices de riz dans le pays.

Le ministère précise également qu’aucun risque d’insuffisance du premier aliment de base de Madagascar qu’est le riz n’est à craindre pendant la période de soudure, entre le mois de novembre et mars de chaque année. Il prévoit d’importer près de 60.000 tonnes pendant la période de soudure qui coïncide avec la saison de culture de riz à Madagascar.

La production de riz à Madagascar at-teint les 5,9 millions de tonnes par an, une production insuffisante et qui nécessite chaque année de recourir aux importa-tions.

Le gouvernement ivoirien a fixé à 620 francs CFA, contre 500 francs

CFA (1 dollar) la campagne écoulée, le prix garanti du kilogramme de café aux producteurs pour la campagne de commercialisation 2012-2013 qui s’est officiellement ouverte vendredi 21 décembre.

Ce prix est garanti pour le café “sé-ché, décortiqué, trié, ne comportant aucune matière étrangère”, précise un communiqué du gouvernement.

Cette mesure devrait permettre, selon le gouvernement, “de redyna-

miser le secteur du café par la création de valeur ajoutée, d’assurer le respect du prix garanti aux producteurs et d’œuvrer à l’amélioration de la qualité du café”.

La Côte d’Ivoire, longtemps 3ème producteur mondial de café, a vu sa production chuter depuis 20 ans et n’occupe plus que le 14ème rang mondial depuis 2007 avec moins de 150.000 tonnes par an et un prix aux producteurs qui a oscillé entre 200 et 300 francs CFA.

Madagascar : 2.000 plants de litchis supplémentaires

tchis malgaches, a précisé le GEL.Selon les chiffres de l’Institut Na-

tional de la statistique, Madagascar a exporté 11.899 tonnes de litchis l’année dernière, engendrant une valeur de plus de 20 milliards d’ariary (10 mil-lions de dollars).

Madagascar compte sept régions productrices de litchis dont quatre dans la zone de Toamasina (est), quatre dans la zone de Manakara (sud-est) et une zone de production à Fort-Dauphin (extrême-sud).

Le Groupement des exportateurs de litchis de Madagascar (GEL) et les

paysans de la partie est de Madagascar comptent planter 2.000 plants cette année afin de renouveler les pieds de litchis du pays.

Le GEL s’occupera de l’achat des arbustes tandis que les paysans s’occuperont du terrain et de la plan-tation, a indiqué le GEL, mercredi 2 janvier.

Ce projet a pour but de donner de nouveaux fruits et d’augmenter aussi bien la qualité que la quantité des li-

Le sol du Burundi perd progressivement sa fertilité suite à une dégradation grandissante due à plusieurs facteurs, a déclaré Ferdinand Nderagakura, coordonnateur du projet

Renforcement des Capacités pour la gestion durable des terres.En effet, a-t-il expliqué, la forte dépendance de la population

burundaise vis-à-vis de la terre entraîne une surexploitation des sols qui provoque la perte de sa fertilité.

A cela s'ajoute l'exigüité des exploitations agricoles (la taille moyenne par ménage étant de 0,5 ha) suite au système d'héritage par succession et à la forte croissance démographique non maîtrisée avec un taux annuel de 3%.

Cette dégradation des sols est encore accélérée par des facteurs anthropiques, notamment la déforestation et la mauvaise utilisa-tion des terres et le surpâturage, a-t-il déploré.

Selon la même source, une estimation partielle des coûts de la dégradation des sols au Burundi dans le secteur agricole, qui oc-cupe 93% de la population, fait état de 21 millions de dollars par an pour les céréales, 73 millions de dollars par an pour les légu-

Burundi : Le sol perd de sa fertilitémineuses et 400 millions de dollars par an pour tous les groupes de cultures vivrières.

L'inaction contre la dégradation des sols est facteur de pauvreté au sein de la population, estimée à 8 millions d'habitants, déjà en situation socio-économique précaire, a-t-il insisté.

En outre, a-t-il poursuivi, des variabilités climatiques liées aux changements climatiques, les famines récurrentes, le mouvement migratoire des populations, les inondations, l'envasement et la pollution des lacs et des cours d'eau sont autant de conséquences liées à cette dégradation des sols.

M. Nderagakura recommande à l'Etat burundais de promouvoir l'utilisation planifiée et rationnelle des sols, la préservation et le maintien de la productivité des sols et autres biens et services des écosystèmes, l'allégement de la pression démographique sur les terres, le renforcement des capacités pour une gestion durable des terres ainsi que l'instauration d'un mécanisme financier pour une gestion durable des terres.

Xinhua

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A G R I C U L T U R E

“Dans quelques jours, je vais récolter mon maïs sur un

hec-tare..., mais je me demande comment acheminer cela à Mbuji-Mayi, où j’espère gagner de l’argent”, s’interroge Muad Kalend, une cultivatrice du vil-lage de Wikong, dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC).

Wikong est un village situé à plus de 300 kilomètres au sud-est de Mbuji-Mayi, la capitale de la province du Kasaï-Oriental.

Willy Mutomb, un autre pay-san dans la même zone agricole, se souvient de ses stocks de cultures maraîchères (tomates, gombo, poireaux, carottes...), avariés en août 2012, dans un camion embourbé en partance pour Mwene-Ditu, la deuxième ville de cette province.

Le 27 octobre, un camion s’est renversé à Tshikulu Mab-wa, à 35 km de Mwene-Ditu, faisant 13 morts et cinq blessés. Cet accident est causé par le mauvais état de la route, selon les autorités locales de Luilu, le territoire où l’accident est survenu. Parmi les accidentés, figuraient des importateurs de produits vivriers à Mbuji-Mayi et Mwene-Ditu. Le gouverne-ment provincial a débloqué plus de 500 dollars pour les soins des blessés.

Les consommateurs trouvent finalement leur salut dans les transporteurs à vélos appelés ici “moustrongueurs”. Ils as-surent le transport des produits agricoles, au moment où les véhicules deviennent rares.

“Ils sont plusieurs centaines actuellement, ces 'moustron-gueurs'. Ils vont jusqu’à plus de 600 kilomètres et nous ramènent de l’huile de palme, du maïs, du manioc, voir du carburant”, reconnaît Honoré Mutombo, ministre provincial des Transports et Voies de Com-munication.

“Le mot 'moustrongueurs' est un terme vulgaire employé ici pour désigner les trans-porteurs à vélos”, indique Mutombo, ajoutant que leur présence est un soulagement dans l’approvisionnement des centres de consommation en vivres et autres marchandises

Les vélos font entrer 500 tonnes de produits agricoles par mois

Martin Sulu, inspecteur de l’agriculture, affirme que les vélos font entrer jusqu’à plus de 500 tonnes de produits agri-coles chaque mois à Mwene-Ditu.

Les routes rurales sont deve-nues impraticables, notamment en cette saison des pluies. “Au Kasaï-Oriental, nous avons neuf mois de pluies dans l’année”, explique Kambi Dibaya, un cli-matologue basé à Mbuji-Mayi.

L’impraticabilité des routes non-bitumées est un handicap dans l’évacuation des produits vivriers. “Les gros camions ne peuvent pas circuler facilement là-bas; c’est pénible et ça con-somme beaucoup de carburant”, souligne Albert Kabeya, respon-sable d’une agence de transport à Mbuji-Mayi.

Les quelques kilomètres aménagés sont vite détruits par les pluies qui tombent ces jours-ci. Cela décourage les camionneurs qui, soit majorent les prix de transport, soit garent leurs véhicules.

Cette difficulté de transport influe sur les prix des denrées alimentaires: une mesure de 2,5 kilogrammes de maïs coûte trois dollars, et deux kilos de manioc 1,65 dollar. Ces prix sont élevés pour les foyers pauvres alors que les deux produits sont des aliments de base dans cette partie de la RDC.

Espérant Kasala, un impor-tateur de maïs à Mbuji-Mayi, déclare avoir suspendu son

activité à cause du coût élevé de transport ces derniers temps. Les transporteurs à vélo deman-dent 12 cents par kilo. Mais sur de longues distances de 200 à 600 km, eux-mêmes devien-nent commerçants, achètent et transportent les produits pour venir les vendre pour leur pro-pre compte.

“Pour réhabiliter les prin-cipales routes rurales, le gou-vernement provincial a besoin de 52 millions de dollars”, indique le ministre Mutombo. Il estime que 40% de ce montant seront disponibles d’ici à la fin de l’année, grâce à l’aide de la Coopération technique belge.

“Ce n’est que vers janvier ou février 2013 que les travaux pourront démarrer”, dit-il, ajoutant qu’ils vont refaire 1.500 kilomètres de routes de desserte agricole.

Les “moustrongueurs” victimes d’agressions

et de racket

Malgré leur contribution à l’économie de la province, “les 'moustrongueurs' sont souvent victimes des agresseurs qui les braquent chemin faisant”, té-moigne Mbuyi Cikala, président de l’Association des colporteurs et pédaleurs de Mwene-Ditu.

Denis Kabamba, un autre 'moustrongueur' garde un mau-vais souvenir de ce métier. “En 2010, je suis tombé entre les mains des coupeurs de routes. Ils m’ont ravi mon capital de 150 dollars et mon vélo”, déclare-t-il. Mais, il confirme avoir repris son activité avec un vélo qu’il vient d’acquérir.

“Quand nous arrivons aux barrières de contrôle, on exige de nous des documents parmi

lesquels la carte d’électeur et 500 francs congolais (environ 56 cents) par tête”, affirme Muteba Tebar, un autre colpor-teur. “A défaut de la carte, les amendes augmentent”, dit-il, déplorant les pertes que ces taxes parfois illégales entraî-nent sur sa petite activité.

Mutombo qui assurait égale-ment l’intérim du ministre pro-vincial de l’Intérieur, reconnaît que ces 'moustrongueurs' subis-sent beaucoup de tracasseries parce que des bandits portent souvent de tenues militaires ou de policiers pour racketter la population mal informée.

“Mais le gouvernement pro-vincial vient de voter une déci-sion supprimant toutes ces barrières sur l’étendue de la province”, ajoute Mutombo.

Lambert Mutanda, président national de l’Association des colporteurs et pédaleurs du Congo, souhaite la suppression effective de ces barrières.

“Le transport à vélo rassure plutôt que les engins motori-sés”, admet Zadio Kazadi, un camionneur, faisant la route de Ngandanjika, à 90 km à l’est de Mbuji-Mayi.

“Actuellement, nous met-tons un à deux jours sur ce tronçon, en raison de la boue et des inclinaisons”, affirme Jean Kayembe, un autre camionneur sur le même axe.

Les agriculteurs, les syn-dicats de transporteurs et des consommateurs sont unanimes: “Nous demandons au gouverne-ment provincial de s’attaquer d’abord aux points chauds..., les endroits les plus dégradés le long des routes et d’en as-surer la maintenance”, souligne Kayembe.

Donat Muamba, IPS

Kasaï Oriental : Les produits agricoles transportés à vélo

Dans le Kasaï Oriental, en République Démocratique du Congo (RDC), les camions sont rares et les routes impra-tiquables à la saison des pluies. Les paysans préfèrent louer les services de conducteurs de vélo pour transporter leur production.

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P E C H E

Le ministère togolais de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche a annoncé

vendredi 4 janvier une Stra-tégie nationale de développe-ment durable de l'aquaculture, doublée d'un plan national de développement durable.

Cette stratégie “devra per-mettre au Togo d'aller au-delà de la production halieutique nationale annuelle d'environ 22.000 tonnes qui ne couvrent que le tiers des besoins esti-més à près de 70.000 tonnes, pendant que le secteur de la pêche emploie plus de 20.000 personnes et contribue pour 4% au PIB du secteur primaire dans ce pays”, a-t-on expliqué au ministère.

Le Togo veut développer l'aquaculture

La stratégie nationale est fondée sur cinq axes qui traitent du renforcement de capacité des structure de gouvernance, du renforcement de capacité des structures d'encadrement, des structure de recherche et de formation, de la dynamisation de l'appareil productif et d'un système de données statistiques sur l'aquaculture.

Elle est présentée comme un “document de référence de développement de l'aquaculture orienté dans l'atteinte des ob-jectifs” du Programme national d'investissement agricole pour la sécurité alimentaire (PNIA-SA), estimé à 600 milliards de francs CFA pour la relance de l'agriculture, de l'élevage et de la

pêche au Togo, a-t-on souligné à l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) au Togo.

La FAO apporte un appui technique et financier à la dé-marche du gouvernement togo-lais.

10 milliards FCFA à gagner par an

Selon les données statis-tiques officielles, le Togo dis-pose d'un réseau hydraulique de 1.300 km pendant que la superficie totale des eaux dans lesquelles la pêche est pratiquée est estimée à 2.050 km².

La production halieutique rapporterait environ 5 milliards

de francs CFA par an et, en valeur ajoutée, 10 milliards de francs CFA, soit 4% du PIB du secteur primaire.

En 2005, le secteur de l'aquaculture, qui est limité à la pisciculture pratiquée en majorité en eau douce, a four-nit 1.535 tonnes de produits halieutiques avec le Tilapia ni-lotica comme l'espèce piscicole couramment cultivée.

Malgré la faiblesse de la production face aux besoins du pays, le Togo exporte une partie de ses produits halieutiques.

Il avait exporté, vers les pays de l'Union européenne, environ 90 tonnes de poisson fumés en 2000, 160 tonnes en 2001 et 70 tonnes en 2002. Xinhua

Le Togo a entrepris de développer le secteur de l'aquaculture, devant permettre de dynamiser la production halieutique nationale qui ne couvre que le tiers des besoins grandissants du pays.

La 19e session ordinaire de la conférence des ministres de la commission sous-régionale de la pêche (CSRP) a adopté une stratégie commune de lutte contre la pêche illicite, le

21 décembre à Conakry.Cette stratégie permettra aux Etats membres de la CSRP d'unir

leurs efforts pour développer un plan global de lutte contre la pratique de pêche illicite, très répandue dans les eaux des pays côtiers.

Crée il y a 27 ans, la commission est composée de six pays membres - la Guinée, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone - qui ont en commun une superficie estimée à 1,5 million de km2, pour environ 30 millions d'habitants vivant essentiellement sur les côtes maritimes et pratiquant la pêche.

La session ordinaire a planché sur la gestion des ressources transfrontalières pour éviter le pillage des ressources halieutiques dans la sous-région, la mise en œuvre de la convention de 1993 portant sur l'exercice du droit de poursuite, pour mieux contrecar-rer la pêche illicite.

Pour concrétiser les volontés politiques des Etats membres, la

Sept Etats s'unissent contre la pêche illiciteconférence des ministres a décidé d'appliquer le droit de poursuite maritime aux navires de pêche en infraction dans l'espace maritime de la CSRP, l'arraisonnement et le retour du navire délinquant dans l'Etat membre où l'infraction a été commise conformément au droit international, et la mise en commun des efforts des Etats membres pour renforcer la lutte contre la pêche illicite.

Dans son plan d'action à long terme, la commission se donne pour mission de renforcer la coopération entre les Etats membres par une harmonisation à long terme des politiques et législations de pêches pour une exploitation durable des ressources halieutiques et des écosystèmes marins.

Les projets mis en oeuvre par la CSRP sont essentiellement axés sur la gestion durable des ressources et le maintien des éco-systèmes marins, principalement la conservation et la gestion des populations de requins.

La pratique courante de la pêche illicite et de la piraterie en mer causent une perte annuelle de plus de 100 millions de dollars à la Guinée.

Xinhua

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39 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 17 - Lundi 7 Janvier 2013

I N F R A S T R U C T U R E S

La BOAD accorde des prêts au Togo, au Bénin, au Sénégal et à la Côte d'Ivoire

La Banque ouest-africaine de déve-loppement (BOAD)

a accordé en décembre des prêts d’un montant total de près de 90 milliards de francs CFA au Togo, au Bénin, au Sénégal et à la Côte d’Ivoire pour des projets d’infrastructures routières et portuaires, de traitement des eaux, et de distribution d’électricité.

Le 27 décembre, la BOAD a accordé au gouvernement togolais un prêt de 48 milliards de francs CFA destinés à la construction de routes dans la capitale togolaise et dans l'extrême nord du pays.

La première convention de prêt, d’un montant de 23 milliards de francs CFA, con-cerne la réhabilitation et le renforcement de près de 17 km de voiries pour l'amélioration

de la circulation dans la capitale togolaise.

La seconde convention porte sur 25 milliards de francs CFA pour la réhabilitation de 130 km de routes dans le nord du Togo.

Les deux conventions por-tent à 335,93 milliards de francs CFA le total des engagements de la BOAD au Togo et à 163,74 milliards de francs CFA ses interventions en faveur des infrastructures de transport du pays.

Le 20 décembre, la Banque avait signé un prêt de 11,5 mil-liards de francs CFA à la Société béninoise de manutentions portuaires (SOBEMAP), pour le financement partiel d’un projet de renforcement des capacités de cette société avec acquisi-tion d’équipements de nouvelle génération.

Ce prêt devrait aider la SOBEMAP à “faire face à la

concurrence avec des équipe-ments de nouvelle génération”, a expliqué le président de la BOAD, Christian Adovelande.

Accroître la productivité du port de Cotonou

Selon le président du Con-seil d’administration de la SOBEMAP, Lionel Ouendo, le financement permettra “d’assurer une meilleure pro-ductivité de l’ensemble du Port de Cotonou”.

Le projet de renforcement de capacités de la SOBEMAP porte sur l’acquisition d’équipements de manutention, la construction de magasins de stockage et la réhabilitation de l’atelier de réparation de matériel.

Le projet vise à améliorer les prestations de la SOMEMAP qui a l’exclusivité de certaines tâches sur cette plateforme por-tuaire du Bénin et à contribuer au renforcement de la compé-titivité du Port de Cotonou.

Cet accord de prêt porte à 332,8 milliards de francs CFA le montant des interventions de la BOAD en faveur du Bénin dont 151,28 milliards de francs CFA dans le secteur des transports.

Le lendemain, la BOAD a consenti un prêt de 7,345 mil-liards de francs CFA à la Société nationale des eaux du Sénégal (SONES) pour le financement partiel d’unités de déferrisa-tion et de défluoruration de l’eau courante distribuée dans les villes de Fatick, Kaolack et Koungheul.

Le projet permettra de rédu-ire la teneur en fluore de 5mg par litre d’eau à 0,7mg par litre et passer de 3,5mg de fer par litre à 0,3 mg par litre d’eau avec la vision d’atteindre les normes de l’OMS.

“Nous pourrons, avec ces unités, régler définitivement le problème de mauvaise qualité de l’eau potable et aller vers l’atteinte des Objectifs du millé-naire pour le développement (OMD)”, a expliqué le directeur

général de la SONES, El Hadj Abdourahmane Diouf.

Dans la deuxième année de mise en exploitation des unités de déferrisation et de défluo-ruration, la SONES portera de 73% à 100% la couverture des besoins en eau dans la zone des trois villes et le raccordement de 20.000 nouveaux abonnés dont 15.000 branchements sociaux.

Le prêt porte à 392 milliards de francs CFA les engagements de la BOAD au Sénégal, dont 27,49 milliards, soit 13,7%, dans le secteur de l’eau potable.

Toujours le 21 décembre, c’est la Côte d’Ivoire qui re-cevait la visite du président de la BOAD.

La Société des énergies de Côte d’Ivoire (CI-Energies) a reçu un prêt de 25 milliards de francs CFA, portant finance-ment partiel d’un projet de réhabilitation d’ouvrages de transport et de distribution d’énergie électrique en Côte d’Ivoire.

Améliorer la couverture électrique en Côte d’Ivoire

L e p r o j e t p o r t e s u r l’amélioration de la capacité de transit des lignes et postes des réseaux de transport électrique national et régional. Il con-tribuera à assurer une meilleure couverture de la demande dans la capitale ivoirienne et dans la zone frontalière avec le Ghana et le Burkina Faso.

Le projet vise également à réduire de plus de 40% l’énergie non distribuée du fait des limi-tes de capacité du réseau (225 KV) et à diminuer le coût de production de l’énergie de 150 francs CFA à moins de 100 francs CFA le KW/h dans la zone frontalière avec le Ghana.

Ce prêt porte à un total de 417,446 milliards de francs CFA les engagements de la BOAD en Côte d’Ivoire, dont 66,235 milliards FCFA dans le secteur de l’énergie.

D’après Xinhua

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L'UE soutient l'accès à l'eau en Côte d'Ivoire et à Djibouti

I N F R A S T R U C T U R E S

En Côte d ’Ivoire , l 'Union européenne (UE) a lancé le 18 dé-

cembre un nouveau projet avec pour but d'améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement de base de plus d'un million de personnes en milieu rural, selon un communiqué publié par la Commission européenne.

Ce programme, qui s'inscrit dans le cadre de l'initiative eu-ropéenne pour les Objectifs du Millénaire pour le Développe-ment (OMD), cible les zones les plus touchées par la crise politique qui avait secoué le

La Chine a accordé mercredi 19 décembre au Niger un prêt d'environ 25 milliards FCFA, soit environ 50 millions de dol-

lars, destiné à la mise en œuvre du projet de renforcement des capacités de la production d'eau potable de la ville de Zinder.

Selon l'ambassadeur de Chine au Niger, la réalisation de cette infrastructure permettra à la ville de Zinder de solutionner de manière définitive le problème d'accès à l'eau potable auquel elle est confrontée depuis près de 80 ans.

Des opérateurs chinois ont été désignés pour réhabiliter le Palais de la culture d'Abidjan qui a subi des pillages durant

la crise post-électorale, a indiqué jeudi 20 décembre le ministère ivoirien de la Culture.

En vue de réaliser les travaux, un partenariat à hauteur de 15 milliards de francs CFA a été signé entre le gouvernement ivoirien et le groupe chinois Qingjian.

Les travaux de modernisation et d'extension de l'aéroport in-ternational Gnassingbé Eyadèma (AIGE), pour faire de Lomé

un hub sous-régional du transport aérien, ont évolué à près de 80% dans le respect des normes et pratiques de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), a noté mercredi 26 décembre le quotidien national Togo-Presse.

“Le bâtiment principal va commencer à monter avec tous les systèmes de contrôle, de sécurité et de sûreté qui feront de AIGE un hub dans la sous-région”, s'est réjoui le ministre togolais des Transports Noupokou Dammipi.

Le coût global des travaux est estimé à 150 millions de dollars ob-tenu sur prêts à taux préférentiel auprès de la China Eximbank.

A terme, les travaux permettront à l'aéroport de traiter 1,5 à 2 millions de passagers par an.

La Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a accordé à la Société d'exploitation hôtelière du Togo

(SODEXH-Togo) un prêt de 5 milliards de francs CFA pour la construction d'un hôtel 4 étoiles en bordure de mer dans la capi-tale togolaise.

Les documents ont été signés jeudi 27 décembre par le prési-dent de la BIDC, Bashir Ifo, et le Président Directeur général de SODEXH-Togo, Olivier Alfred Cauro.

Le complexe hôtelier est d'un coût global de 23,621 milliards de francs CFA sur lequel le financement sur fonds propres est estimé à 34% contre 66% apporté par des crédits bancaires.

La Société d'exploitation hôtelière du Togo (SODEXH-Togo) est une société anonyme de droit togolais au capital de 8 milliards de francs CFA. Elle est détenue en majorité par la société espagnole Pefaco Hoteles SL, au capital de 52 millions d'euros.

pays en 2010.Il vise notamment à remettre

en état des infrastructures hydrauliques, au bénéfice de 350.000 personnes, ainsi qu'à fournir des infrastructures d'assainissement, au profit de 650.000 personnes.

Doté d'un budget total de près de 27 millions d'euros, ce nouveau programme permettra entre autres la réalisation d'environ 100 infrastructures d'adductions d'eau potable dans des villages ayant une popula-tion comprise entre 1.000 et 4.000 habitants. Des latrines

améliorées seront également fournies dans environ 1.000 villages.

A Djibouti, l’UE financera, à hauteur de 40,5 millions d’euros, un projet de construc-tion d’une usine de dessalement à énergie renouvelable à Djibou-ti, selon un communiqué publié mercredi 19 décembre par la Commission européenne.

Le projet, dont le budget total est estimé à 46 millions d’euros, fournira de l’eau po-table à 200.000 habitants, soit un quart de la population de Djibouti, dans certaines régions

les plus pauvres du pays.La nouvelle usine, qui aura

une capacité de 22.500 mètres cubes par jour, extensible à 45.000 mètres cubes, sera ali-mentée par un parc éolien prévu lors de la seconde phase du projet.

Djibouti souffre d’une grave pénurie d’eau et a récemment subi une longue période de sécheresse, qui a débouché sur une crise alimentaire. Le des-salement de l’eau de mer est le seul moyen viable à Djibouti pour remédier à sa pénurie d’eau à court terme. Xinhua

Aéroport de Lomé Les travaux progressent

Projet hôtelier à Lomé Financement de la BIDC

Adduction d'eau au NigerLa Chine prête 50 millions de dollars

Palais de la Culture d'Abidjan Réhabilitation chinoise

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T O U R I S M E

L'Organisation interna-tionale du tourisme (OMT) s'est félicitée

jeudi 3 janvier de l'adoption le 21 décembre par l'Assemblée générale des Nations unies, de trois résolutions qui soulignent le rôle du tourisme dans le développement durable.

Ces trois textes portent res-pectivement sur l'application du Code mondial d'éthique du tourisme, la promotion de l'écotourisme et l'importance du tourisme durable pour les petits États insulaires en déve-loppement. Ils insistent sur l'importance du secteur dans les programmes de développe-ment, que ce soit en termes de viabilité, de création d'emplois ou d'élimination de la pau-vreté.

Les résolutions reconnais-sent également les efforts dé-ployés et le travail accompli par l'OMT pour promouvoir le tourisme durable dans le but d'éliminer la pauvreté, indique un communiqué de presse.

La résolution portant sur le Code mondial d'éthique du tourisme reconnaît le travail de l'OMT, du Comité mon-dial d'éthique du tourisme et de l'engagement croissant, ju-ridique et institutionnel, des États membres à appliquer ce Code.

Elle reconnaît aussi la néces-

sité de promouvoir le dévelop-pement du tourisme durable et d'augmenter pour les com-munautés hôtes les profits qu'il engendre tout en maintenant leur intégrité culturelle et envi-ronnementale et en renfor-çant la protection des zones écologiquement sensibles et les patrimoines naturels.

Le texte réitère enfin l'invi-tation faite aux États membres et autres acteurs du tourisme

qui ne l'ont pas encore fait, en particulier le secteur privé, d'inscrire les principes du Code mondial d'éthique du tourisme dans leur législation, leurs pra-tiques professionnelles et leurs code de conduite.

Le Code mondial d'éthique du tourisme est un instru-ment non contraignant qui fixe un cadre de référence pour le développement durable et responsable du tourisme dans le monde.

Il a pour but de donner aux différents acteurs de ce secteur des orientations pour dévelop-

per le tourisme, son objectif étant de minimiser l'impact négatif du tourisme sur la na-ture, le patrimoine culturel et les communautés locales tout en en optimisant les profits par la promotion du développement durable et la réduction de la pauvreté.

Adopté par l'Assemblée gé-nérale de l'OMT en 1999, le Code a été officiellement recon-nu par celle des Nations unies

en 2001.La résolution sur la “Pro-

motion de l'écotourisme aux fins de l'élimination de la pau-vreté et de la protection de l'environnement” reconnaît quant à elle que l'écotourisme peut avoir des impacts positifs sur la création de revenus et d'emplois, ainsi que sur l'éducation, pouvant de cette façon être un moyen de lutter contre la pauvreté et la faim et de contribuer directement à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développe-ment (OMD).

Elle reconnaît en outre que l'écotourisme crée des possibili-tés importantes de préservation, de protection et d'utilisation durable des zones naturelles en encourageant les communautés autochtones des pays hôtes tout comme les touristes à préserver et à respecter le patrimoine naturel et culturel.

En adoptant cette résolu-tion, l'Assemblée générale a encouragé les États membres à favoriser les investissements dans l'écotourisme et demandé au système des Nations unies de promouvoir l'écotourisme dans le contexte de la réalisation des OMD.

Enfin, le texte sur le dévelop-pement durable des petits Etats insulaires en développement (PEID) reconnaît que pour la plupart d'entre eux, le tour-isme contribue largement à la création d'emplois, à l'entrée de devises et à leur croissance économique.

Notant que les changements climatiques pourraient com-promettre la viabilité du touris-me dans les îles et archipel, l'Assemblée encourage l'OMT, les organes concernés des Na-tions unies et autres acteurs du tourisme à soutenir le dévelop-pement et la mise en oeuvre par les PEID des mesures prises pour promouvoir le tourisme durable. Xinhua

Xinh

ua

Madagascar primée par Lonely PlanetMadagascar a été élue par le guide Lonely Planet comme

l'une des meilleures destinations touristiques pour l'année 2013.

La Grande Ile est classée dans le top 10 des pays à visiter où le Sri Lanka tient la première place, suivi du Monténégro, de la Corée du Sud, de l’Equateur, de la Slovaquie, des Îles Salomon, de l’Islande, de la Turquie et de la République dominicaine.

Avec ses lémuriens, baobabs, forêt tropicale, plages, désert, et les activités de trekking et de plongée, Madagascar est une des-tination de rêve pour les amateurs de nature et de plein air et la moitié du plaisir est d'apprendre toutes ces attractions incroyables, a précisé le guide.

En 2011, Madagascar a accueilli 225.005 touristes dont 58% venaient de France. Une plage de l’île Sainte-Marie, à Madagascar

L'ONU reconnaît la contribution du tourisme au développement durable

L'écotourisme peut avoir des impacts positifs sur la création de revenus et d'emplois, ainsi que sur l'éducation, pouvant de cette façon être un moyen de lutter contre la pauvreté et la faim et de contribuer directement à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement.

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