N° 42 AVRIL 2016

Le Saint-Siège soutient la Coordinationpour la Terre Sainte composée de repré-sentants des Conférences épiscopales ca-

tholiques et de membres de grandes organisa-tions telles que notre Ordre, dont la missionpeut être résumée par les “Quatre P” :

– Présence continue des chrétiens en TerreSainte

– Pèlerinage pour encourager les chrétiensmenacés sur place

– Prière pour la protection du Seigneur etl’intercession de Notre-Dame de Palestine

– Plaidoyer auprès des gouvernements en fa-veur de la reconnaissance des droits deschrétiens en Terre Sainte

Voilà un bon résumé de l’engagement de no-tre Eglise catholique pour l’avenir fragile de lachrétienté sur cette terre. Mais si peu de diri-geants dans le monde semblent écouter. Parmitous les dirigeants du monde, le Pape Françoisprend très régulièrement fait et cause pour tousles habitants de cette Terre, par le biais d’allu-sions fréquentes dans ses audiences et discours,sa visite historique en mai 2014 et son invita-tion successive conjointe aux Présidents d’Israëlet de Palestine au Vatican, en faveur de la jus-tice sur cette terre.

Jusqu’à présent, le soutien le plus important,significatif et la promotion de la liberté reli-gieuse et de la paix en Terre Sainte est mani-festé par l’engagement éducationnel et caritatifde notre Ordre du Saint-Sépulcre et des mis-sions catholiques similaires.

Les mots récents de la première femme ca-

tholique maire d’une Bethléem emmuréeconstituent un rappel nécessaire et précieuxpour tous les membres de notre Ordre, quant ànotre solide promotion des « Quatre P » :

« Je sais que les membres de l’Ordre sontgrandement reliés à la Terre Sainte. Je les voisfréquemment à Bethléem et j’apprécie pleine-ment tout ce que vous faites. Garder espoir etaider les gens à rester ici est quelque chose decrucial et c’est ce que vous êtes en train defaire ».

Puissions-nous continuer à manifester notreprésence à Bethléem et le reste de ces terressoumises à de si sévères tensions, assurant nosfrères chrétiens de notre pleine solidarité dansleurs efforts pour maintenir notre foi vivantesur la Terre où elle est née.

Cardinal Edwin O’Brien

LA RÉFLEXIONDU GRAND MAÎTRE

info.oessh.va

Le cardinal O’Brien en compagnie du Saint-Pèrelors du dimanche de la Miséricorde Divine, le 3avril dernier, place Saint-Pierre à Rome.

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C’est en Terre Sainte, dans la basili-que de l’Annonciation, à Nazareth,que la XXIVème Journée mondiale

du Malade a été solennellement célébrée, le11 février 2016, en la fête liturgique de No-tre-Dame de Lourdes. Mgr Zygmunt Zi-mowski, président du Conseil pontificalpour la pastorale de la Santé, était l’envoyédu Pape François pour cet évènement spiri-tuel qui, depuis 1993, a lieu en alternancedans divers sanctuaires marials du monde.Le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad

Twal, et son évêque auxiliaire et vicairepour Israël, Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo,concélébraient notamment cette messe, enprésence de nombreuses personnes souffran-tes qui ont pu recevoir le sacrement del’onction des malades. La délégation pontifi-cale a visité des hôpitaux, des maisons de re-traite, ainsi que des centres pour personnesayant un handicap. « Chaque hôpital etchaque maison de soin peuvent être unsigne visible et un lieu pour promouvoirla culture de la rencontre et de la paix

L’Ordre à l’unisson de l’Eglise universelle

La Terre Sainteaccueillait cette année

la Journée mondiale du Malade

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L’Ordre à l’unissonde l’Eglise universelle

Les actes du Grand Magistère

LA TERRE SAINTE ACCUEILLAIT CETTE ANNÉELA JOURNÉE MONDIALE DU MALADE II

LE PAPE AU CONGRÈS INTERNATIONAL DECOR UNUM: «VIVRE LES ŒUVRES DEMISÉRICORDE SIGNIFIE CONJUGUER LE VERBEAIMER SELON JÉSUS» IV

DES ŒUVRES DE «MISÉRICORDE VIVANTE»A L’OCCASION DE L’ANNÉE SAINTE V

LE PAPE FRANÇOIS EN VISITEÀ LA SYNAGOGUE DE ROME V

BETHLÉEM ET LOURDES: UNE SOLIDARITÉ FONDÉESUR LA JUSTICE QU’AUCUN MUR N’EMPÊCHERA VII

LA COORDINATION POUR LA TERRE SAINTEDÉNONCE LES ÉGOÏSMES QUI ENFERMENT VIII

LA RÉUNION DE PRINTEMPS DU GRAND MAGISTÈRE IXPÈLERINAGE JUBILAIRE DE L’ORDRE

DU SAINT-SÉPULCRE AU SANCTUAIRE DE POMPÉI XII

PASSAGE DE LA PORTE SAINTEAVEC LE CARDINAL O’BRIEN XII

DE NOMBREUSES RENCONTRES AU PROGRAMMEPOUR LE CARDINAL O’BRIENLES TROIS PROCHAINS MOIS XIV

«UN MUSULMAN SORTI DE NOS ÉCOLESNE DEVIENDRA JAMAIS UN INTÉGRISTE» XV

CHRÉTIENS AU MOYEN-ORIENT:UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE À ROME XVI

LA NÉCESSITÉ DE RAVIVER L’ESPÉRANCE:LE SOUTIEN DE L’ÉGLISE DE JORDANIE AUXMIGRANTS XVII

PÈLERINS DE LA MISÉRICORDE EN TERRE SAINTE XVIIIOUVERTURE DE LA SECTION VIA DOLOROSA

DU TERRA SANCTA MUSEUM XVIII

LE CARACTÈRE CONCRET DE LA SOLIDARITÉ XIXLE DON DU PÈLERINAGE EN TERRE SAINTE XIX

L’Ordre et la Terre Sainte

La vie des Lieutenances

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IMPRESSUM GRAND MAGISTERE DE L’ORDRE EQUESTRE DU SAINT SEPULCRE DE JERUSALEM00120 CITÉ DU VATICAN – E-mail: comunicazione@oessh.va

où l’expérience de la maladie et de lasouffrance, ainsi que l’aide profession-nelle et fraternelle, contribuent à dépas-ser toute limite et toute division », disaitle Pape dans son important message publié àl’occasion de cette Journée mondiale du Ma-lade, désireux qu’elle aide à réaliser le sou-hait exprimé dans la Bulle d’indiction du Ju-bilé extraordinaire de la Miséricorde (Miseri-cordiae Vultus, du 11 avril 2015) : « Que cetteannée jubilaire vécue dans la miséricorde fa-vorise la rencontre avec le judaïsme et l’is-lam et avec les autres nobles traditions reli-gieuses. Qu’elle nous rende plus ouverts audialogue afin de mieux nous connaître etnous comprendre. Qu’elle chasse touteforme de fermeture et de mépris. Qu’elle re-pousse toute forme de violence et de discri-mination » (Misericordiae Vultus, 23). Il avaitproposé de méditer sur le récit évangélique

des noces de Cana (Jean 2, 1-11), où Jésusaccomplit son premier miracle grâce à l’in-tervention de sa Mère. Le thème de la Jour-née mondiale s’inscrivait très bien dans lecontexte du Jubilé extraordinaire de la miséri-corde : se confier à Jésus miséricordieuxcomme Marie : « Tout ce qu’il vous dira, fai-tes-le (Jean 2,5) ». Nazareth est le lieu où leVerbe s’est fait chair et a habité parmi nous(Jn 1,14). A Nazareth aussi, Jésus a com-mencé sa mission salvifique, s’attribuant lesparoles du prophète Isaïe, comme nous lerappelle l’Évangéliste Luc : « L’Esprit du Sei-gneur est sur moi, parce qu’il m’a consacrépar l’onction, pour porter la Bonne Nouvelleaux pauvres. Il m’a envoyé annoncer auxcaptifs la délivrance et aux aveugles le re-tour à la vue, renvoyer en liberté les oppri-més, proclamer une année de grâce du Sei-gneur » (4, 18-19).

III N° 42 - AVRIL 2016

Une délégation du Vatican conduite par le Président Conseil pontifical pour la pastorale de la Santéparticipait à la célébration de la XXIVème Journée mondiale du Malade en Terre Sainte cette année.L’évènement, qui s’est déroulé à Nazareth le 11 février, a donné lieu à un pèlerinage, du 6 au 13 février,au cours duquel la délégation s’est aussi rendue au Mont des Béatitudes pour une messe en présence depersonnes ayant un handicap (notre photo).

IV N° 42 - AVRIL 2016

Au mois de février dernier,lors du congrès interna-tional organisé par le

Conseil Pontifical Cor Unumsur le thème « La charité ne pas-sera jamais (1 Cor. 13, 8), lePape François s’est adressé auxparticipants en commentant ungrand texte de son prédécesseur,l’encyclique Deus caritas est.« La première encyclique duPape Benoît XVI traite d’un su-jet qui permet de parcourirtoute l’histoire de l’Eglise, quiest aussi une histoire de la cha-rité. C’est l’histoire d’un amour reçu deDieu et qui doit être transmis au monde :cette charité reçue et partagée constitue lepivot de l’histoire de l’Eglise comme celui denotre histoire à chacun de nous. L’acte decharité, en effet, n’est pas seulement une au-mône qui purifie la conscience ; il comporte« une attention d’amour à l’autre » (Exhorta-tion apostolique Evangelii gaudium, n. 199),qu’il « considère comme un avec lui », et dé-sire partager avec lui l’amitié avec Dieu. Lacharité est donc au centre de la vie del’Eglise et elle en est vraiment le cœur,comme le disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus », a déclaré le Saint-Père devant les re-présentants des organisations de l’Eglise en-gagées au service des plus déshérités, enparticulier auprès des populations duMoyen-Orient. « L’encyclique nous rappelleque cette charité veut se refléter toujours da-vantage dans la vie de l’Eglise. Comme jevoudrais que chacun dans l’Eglise, quechaque institution, que toute activité

manifeste que Dieu aime l’homme ! Lamission de nos organismes de charité est im-portante car ils permettent à tant de person-nes pauvres d’avoir une vie plus digne, plushumaine, ce qui est plus que jamais néces-saire ; plus encore, cette mission est très im-portante parce qu’elle permet, non par desparoles, mais grâce à un amour concret, àchacun de se sentir aimé du Père, commeson enfant, et destiné à la vie éternelle avecDieu », ajouta notamment le successeur dePierre. Il remercia tous ceux qui s’engagentquotidiennement dans cette mission qui in-terpelle tout chrétien, soulignant que nouspouvons tous vivre de la grâce du Jubilé enpratiquant les œuvres de miséricorde corpo-relles et spirituelles : « Vivre les œuvres demiséricorde signifie conjuguer le verbe ai-mer selon Jésus. De sorte que tous ensem-ble, nous contribuions concrètement à lagrande mission de l’Eglise qui est de com-muniquer l’amour de Dieu, qui ne demandequ’à se diffuser ».

Le Pape au congrès internationalde Cor Unum : « Vivre les œuvres

de miséricorde signifieconjuguer le verbe aimer selon Jésus »

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V N° 42 - AVRIL 2016

Les œuvres de miséricorde sont les ac-tions charitables par lesquelles nousvenons en aide à notre prochain dans

ses besoins corporels et spirituels. Le PapeFrançois les a ainsi décrites dans sa bulled’indiction du Jubilé de la Miséricorde (n°15) : « Redécouvrons les œuvres de miséri-corde corporelles : donner à manger auxaffamés, donner à boire à ceux qui ontsoif, vêtir ceux qui sont nus, accueillirles étrangers, assister les malades, visiterles prisonniers, ensevelir les morts. Etn’oublions pas les œuvres de miséricordespirituelles : conseiller ceux qui sontdans le doute, enseigner les ignorants,avertir les pécheurs, consoler les affligés,pardonner les offenses, supporter pa-tiemment les personnes ennuyeuses,prier Dieu pour les vivants et pour lesmorts ». Le jour de la fête de la Divine Mi-séricorde, au cœur du Jubilé extraordinaire,lors de son homélie de la messe du diman-che 3 avril, le Saint-Père expliqua qu’êtreapôtres de miséricorde signifie toucher et ca-resser les plaies du Christ, présentes au-jourd’hui dans le corps et dans l’âme de tantde ses frères et sœurs. « En soignant cesplaies nous professons Jésus, nous le ren-dons présent et vivant ; nous permettons àd’autres, de toucher de la main sa miséri-

corde, de le reconnaître « Seigneur et Dieu »,comme fit l’apôtre Thomas », insista-t-il.« Demandons la grâce de ne jamais nous fati-guer de puiser la miséricorde du Père et dela porter dans le monde : demandons d’êtrenous-mêmes miséricordieux, pour répandrepartout la force de l’Évangile ». La veille ausoir, sur la place Saint-Pierre, devant desmilliers de pèlerins venus représenter àRome tous ceux qui adhèrent à la spiritualitéde la Divine Miséricorde, le successeur dePierre avait suggéré que chaque diocèsedans le monde érige comme un « monu-ment » de cette Année de la Miséricordeà travers une œuvre de miséricorde vi-vante, sous la forme d’une structure demiséricorde : un hôpital, une maisonpour les personnes âgées, pour les en-fants abandonnés, une école là où il n’yen a pas, une maison pour récupérer lestoxicomanes… « Il serait beau que chaquediocèse y pense : que puis-je laisser commesouvenir vivant, comme œuvre de miséri-corde vivante, comme plaie de Jésus vivant àl’occasion de cette Année de la Miséricorde ?Pensons-y et parlons-en avec les évêques »,concluait le Pape. Les membres de l’Ordredu Saint-Sépulcre répartis sur les cinq conti-nents auront spécialement à cœur de répon-dre à cet appel dans leurs Eglises locales.

Le 17 janvier 2016, six ans exactementaprès la visite de Benoît XVI et 30 ansaprès la première entrée historique

d’un Pape à l’intérieur du Temple Majeur deRome avec Jean-Paul II, François a été le troi-sième pape à rendre visite à la communauté

juive de Rome. A propos de ce numéro« trois », le Grand rabbin de Rome, RiccardoDi Segni, a commenté : « selon la tradition ju-ridique rabbinique, un acte répété trois foisdevient chazaqà, une habitude fixe ».

Accueilli auparavant par la présidente de

Des œuvres de « miséricorde vivante »à l’occasion de l’Année Sainte

Le pape François en visiteà la Synagogue de Rome

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VI N° 42 - AVRIL 2016

la Communauté juive de Rome, Ruth Dure-ghello et par le président de l’Union descommunautés juives italiennes, Renzo Gatte-gna, le Saint-Père a ensuite rencontré et em-brassé le Grand rabbin Di Segni. Le chemindepuis le fond du Temple jusqu’à la zone duAron haQodesh, l’armoire à l’intérieur de la-quelle sont déposés les rouleaux de la Torah,a pris du temps : le pape François a en effetvoulu passer entre les bancs pour saluer lespersonnes présentes et il s’est arrêté pourdiscuter en particulier avec les survivants dela Shoah.

Dans son discours, il a voulu rappelercombien la déclaration Nostra Ætate a « tracéla voie : ‘oui’ à la redécouverte des racinesjuives du christianisme ; ‘non’ à toute formed’antisémitisme, et condamnation de touteinjure, discrimination et persécution qui endérivent ». Le pape François a ensuite insistésur l’action commune en soutien à l’écologieet aux actions pour la paix et la justice. L’in-vitation à prendre ses responsabilités et àcollaborer pour le développement de la villede Rome a été importante.

L’initiative « vie del Giubileo » (les che-mins du Jubilé), récemment inaugurée, ap-

porte une réponse intéressante à la collabora-tion dans le domaine citoyen (www.leviedel-giubileo.it). Le Jubilé de la Miséricorde de-vient la possibilité de découvrir l’héritage etl’histoire de la communauté juive romaine,avec une attention particulière à la racinecommune de la miséricorde qui est partagéepar le judaïsme, le christianisme et l’islam,comme il est également rappelé dans la Bulled’Indiction du Jubilé, Misericordiae Vultus.Aux lieux juifs en effet, dans ce parcours cul-turel et spirituel appelé « Mille religions àRome : du monde antique à aujourd’hui »,s’ajoute également la Grande Mosquée deRome, œuvre du célèbre architecte PaoloPortoghesi.

Suite à sa visite à la Synagogue de Rome,le pape François a été invité par la commu-nauté islamique à la Grande Mosquée. LeSaint-Père a accepté l’invitation mais la datede la visite n’a pas encore été établie. Le Ju-bilé de la Miséricorde se présente ainsicomme une année propice – spécialements’agissant des membres de l’Ordre du Saint-Sépulcre – pour vivre des rencontres et desrapprochements avec les deux grandes reli-gions monothéistes présentes en Terre Sainte.

Le Jubilé de laMiséricorde estl’occasion pourles catholiquesde porterdavantageattention auxracines juives duchristianisme,comme le Papea voulu lesignifier envisitant laSynagogue deRome, dans unedynamiqueréciproque defraternité et dedialogue.

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VII N° 42 - AVRIL 2016

La cité mariale de Lour-des et la ville natale duChrist ont officialisé

leur jumelage historique.Dans un entretien qu’ellenous accorde, Josette Bour-deu, Maire de Lourdes, expli-que que ces deux villes sontdes « symboles universels quidépassent tous lesclivages pour délivrer à notremonde soumis aux turbulen-ces les plus dures, un mes-sage fraternel de paix ». Unepage d’histoire va s’écrire àtravers ce que l’élue de la Ré-publique française présentecomme « le pacte d’une amitiéexemplaire, celui d’un soutienmutuel indéfectible ». Avec Vera Baboun,maire de Bethléem, elles ont défini des pis-tes de coopération, ayant clairement des in-térêts communs en matière de tourisme reli-gieux, notamment pour accueillir de nou-veaux pèlerins d’Amérique du Sud et d’Asiepar exemple. Leur but est de proposer auxfuturs visiteurs venant de ces pays lointainsun circuit à l’échelle « européenne » quipourrait intégrer par exemple Lourdes, Czes-tochowa, Fatima et la Terre Sainte. « Beth-

léem, malgré des entraves que, sur place ef-fectivement, nous ne pouvons ignorer, a bâtices dernières années les fondations d’unevéritable reconnaissance internationale à tra-vers un maillage extraordinaire de cités dumonde entier. Ce nouveau jumelage entreLourdes et Bethléem s’inscrit de façon trèssolennelle dans cette longue liste. C’est le si-gne rayonnant d’une solidarité, une formede justice, qu’aucun mur ne saurait stop-per », nous a précisé Josette Bourdeu.

Bethléem et Lourdes :une solidarité fondée sur la justice

qu’aucun mur n’empêchera

Lire aussi l’entretien intégral en italien ou en anglais sur notre site partenaireVatican Insider Italien : http://www.lastampa.it/2016/04/01/vaticaninsider/ita/inchieste-e-interviste/con-il-

gemellaggio-betlemme-e-lourdes-rafforzano-i-loro-legami-vOtSBd4vjXhc4SLBlCbwbN/pagina.html

Anglais : http://www.lastampa.it/2016/04/01/vaticaninsider/eng/inquiries-and-interviews/bethlehem-and-lourdes-strengthen-their-connections-r2uEfbfBDgF5DffMKvdMVN/pagina.html

Les municipalités de Lourdes et de Bethléem ont rapproché leursdestinées par un jumelage historique qui vise à soutenir et àdévelopper la collaboration entre les villes d’Europe et celles dePalestine.

La Coordination des conférences épisco-pales pour la Terre Sainte, soutenuepar le Saint-Siège, réunit des évêques

représentant des conférences épiscopalesayant une raison historique ou pastoraled’avoir souci de la Terre Sainte. La confé-rence épiscopale de Grande-Bretagne joueun rôle moteur dans le travail de ce groupequi répond, tous les ans depuis 1998, à l’in-vitation de l’Assemblée des évêques catholi-ques de Terre Sainte. Avec le temps, la Coor-dination s’est enrichie de personnes connais-sant bien la Terre Sainte, et membres degrandes organisations, telles que l’Ordre duSaint-Sépulcre. Comme le dit le Grand Maî-tre de l’Ordre en ouverture de cette Newslet-ter, la Coordination décrit habituellement samission avec « 4P » : P comme présence auxchrétiens en Terre Sainte ; P comme prieravec et pour eux ; P comme pèlerinage (letravail des chrétiens de Terre Sainte dépenden grande partie des pèlerinages, et l’avenirdes pèlerinages dépend en grande partie deces pierres vivantes que sont les chrétiens lo-caux) ; P comme plaidoyer (la Coordinationdéfend la cause de ces chrétiens publique-ment et auprès des gouvernants). Cette an-née, la Coordination a par exemple constatéque le territoire de Bethléem continue de di-minuer. « Son accès à l’eau diminue. La li-berté de circuler de ses habitants diminue.Elle a été limitée, en particulier par laconstruction du « mur de Crémisan ». Ce murn’a pas pour but d’augmenter la sécurité engénéral, mais de protéger les colons qui oc-cupent illégalement, aux yeux de la loi inter-nationale, cette partie du territoire », souli-gne un membre éminent de la Coordination,Mgr Michel Dubost, président du Conseil

pour les relations interreligieuses de laConférence épiscopale française, dans un en-tretien accordé au Service Communicationde l’Ordre du Saint-Sépulcre.1 « Seul un ré-veil miraculeux de l’opinion publique inter-nationale pourrait peut-être changer quelquechose. Mais la manière dont leur dizained’évêques ont été traités par la police israé-lienne dit au monde : Nous avons la force etrien ne nous empêchera de faire ce que nousvoulons faire », remarque cet évêque fran-çais. Mgr Dubost commente : « Notre mondea peur. La peur crée des distinctions. En-ferme sur des territoires… Il nous faut sanscesse aller à la rencontre de l’autre. Sanspeur. Mais, pour cela, il faut être sûr de soi,j’allais dire de Dieu. Ce qui me frappe, c’estla difficulté de certains chrétiens à imaginerque le Christ est victorieux. Que le pardonest victorieux. Que la miséricorde est victo-rieuse. C’est vrai que la miséricorde entraînedes risques. Mais l’égoïsme entraîne la mortspirituelle, qui est plus à craindre que lamort physique ! ». La Coordination, au coursde sa visite annuelle en Terre Sainte, a ad-miré sur place l’Eglise jordanienne et leroyaume tout entier. La Jordanie accueilledes millions de réfugiés, y compris les Pales-tiniens et les Yéménites… « Il faut le dire, lefaire savoir – souligne Mgr Dubost – et refu-ser de nous enfermer dans des égoïsmes quinous déconsidèrent ».

(1) Entretien sur la Coordination pour la TerreSainte à lire entièrement sur notre page du site Vati-can Insider, en italienhttp://www.lastampa.it/vaticaninsider/ita/ordine-del-santo-sepolcro ou en anglaishttp://www.lastampa.it/vaticaninsider/eng/order-of-the-holy-sepulchre

La Coordination pour la Terre Saintedénonce les égoïsmes

qui enferment

VIII N° 42 - AVRIL 2016

IX N° 42 - AVRIL 2016

Le cardinal Edwin O’Brien, ouvrant lestravaux après une messe qu’il présidaitau Palazzo della Rovere – siège du

Grand Magistère de l’Ordre – a fortement en-couragé les participants de cette réunion del’organe de gouvernement de l’Institution àapprofondir la récente exhortation apostoli-que du Pape, Amoris laetitia, « hymne à la viefamiliale », et à promouvoir sa lecture parmiles membres de l’Ordre. Après avoir présentéson nouveau secrétaire, le Père John Bate-man, chapelain de l’Armée de l’Air, le GrandMaître a évoqué ses prochains voyages dansles Lieutenances et Délégations Magistrales,

notamment pour la première investiture enRépublique tchèque, puis dans le Pacifique eten Asie où l’Ordre est en croissance. Il a ditcompter sur les membres du Grand Magis-tère pour cultiver leurs liens avec les Lieute-nants dans les grandes régions du monde. LeGouverneur Général Agostino Borromeo aensuite remercié le cardinal O’Brien pour sonengagement persévérant à visiter les Lieute-nances dans le monde entier, qui stimule tou-tes les forces vives de l’Ordre à se mobiliserdans l’unité pour soutenir la « culture de larencontre » en Terre Sainte.

Le Gouverneur a salué la générosité des

Les actes du Grand Magistère

La réunion de printempsdu Grand Magistère

Le Grand Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre – constitué d’une vingtainede membres de diverses nationalités – a tenu sa réunion de printemps, la

première de l’année, autour du Grand Maître à Rome, les 12 et 13 avril 2016.

AMORIS LAETITIA, LA JOIE DE L’AMOUR

Consacrée à « l’amour dans la famille », l’exhortation apostoli-que post-synodale tant attendue a été rendue publique le 8avril, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle in-tervenait principalement le cardinal Christoph Schönborn, ar-chevêque de Vienne, membre éminent de l’Ordre du Saint-Sé-pulcre. Amoris Laetitia – « La joie de l’amour » – est un grandtexte d’ouverture pastorale signé le 19 mars, en la fête de saintJoseph, par le Pape François. Cette exhortation apostolique,splendide synthèse en même temps que document de réfé-rence, est une source d’espérance. Elle gagnera à être travail-lée et approfondie, notamment en ses très beaux chapitres por-tant sur l’amour dans le mariage, la relation intime, et la néces-sité de se choisir réciproquement sans cesse, pas à pas. Amo-ris Laetitia insiste spécialement sur la préparation au mariageet l’accompagnement des époux dans les premières années de la vie conjugale, en particulier dans lescrises qui peuvent être le signe d’une maturation affective. « Chaque crise cache une bonne nouvellequ’il faut savoir écouter en affinant l’ouïe du cœur », fait remarquer le Pape.

« Ne désespérons pas à cause de nos limites », souligne-t-il paternellement, « mais ne renonçons pasnon plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise ».

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membres de l’Ordre qui a permis de récolterplus de 13 millions et demi d’euros en 2015au service des « pierres vivantes » de l’Eglisesur le territoire du Patriarcat latin de Jérusa-lem qui s’étend de la Jordanie jusqu’à Chy-pre. Ayant remercié chaleureusement leChancelier Ivan Rebernik pour son actiondurant son mandat de quatre ans, qui venaitde s’achever, le Gouverneur a accueilli offi-ciellement l’avocat Flavio Rondinini commenouveau membre du Grand Magistère,chargé aussi de suivre les questions relativesau personnel salarié.

Le Patriarche de Jérusalem, Grand Prieurde l’Ordre, a pris à son tour la parole pourdécrire la situation en Terre Sainte, insistantnotamment sur la « discrimination » à la-quelle sont confrontées les écoles catholiquesen Israël, privées de la sécurité que leur pro-curaient les subventions gouvernementalesaujourd’hui remises en question. Il a égale-ment souligné le défi que représentent lesmigrants, spécialement les réfugiés qui for-ment désormais environ 20% de la popula-tion en Jordanie.

Parmi les différents sujets d’actualité abor-dés, Mgr Twal a aussi fait mention du drameprovoqué par la construction du « mur de sé-paration de Cremisan » pour les familles pa-lestiniennes chrétiennes qui vivent de la cul-ture des oliviers dans cette vallée proche deBethléem. Il a rappelé l’urgence d’une re-

prise du processus de paix israélo-palesti-nien, tandis que les guerres au Moyen-Orientéloignent l’attention de l’opinion publique decette question essentielle au regard du droitinternational. Devant les difficultés qui s’ac-cumulent, en particulier s’agissant des pro-blèmes sociaux, sanitaires et scolaires en Pa-lestine, le Patriarche a proposé au Grand Ma-gistère de participer davantage à la réflexiond’ensemble, dans le cadre d’un Comité quipourrait aussi penser à une meilleure gestiondes écoles, au-delà des projets régulièrementsuivis par la Commission pour la TerreSainte. Cette proposition qui a fait l’objetd’un débat reste encore à l’étude, plusieursmembres du Grand Magistère ayant plaidéen faveur du recours à des experts locaux.Une collaboration élargie avec le Patriarcat aen tout cas été volontiers envisagée au coursdes échanges, en particulier pour mettre enplace un plan de développement sur cinqans.

Un effort de vrai dialogue consolidéentre l’Ordre et le Patriarcat latin

Dans le bilan de l’année 2015 exposé parle Père Imad Twal, administrateur général duPatriarcat latin, apparaît un déficit globalpour les institutions, le séminaire et les éco-les, plus important par rapport aux annéesprécédentes. Il l’attribue à la diminution

Le Chancelier IvanRebernik, en fin demandat, apubliquement étéremercié par leGrand Maître et leGouverneurGénéral pour sonœuvre au servicede l’Ordre, enprésence desmembres duGrand Magistèreréunis à Rome. Il areçu la Palme d’or.

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des donations venant d’autres sources quel’Ordre du Saint-Sépulcre, qui pour sa part aen revanche augmenté considérablement sescontributions régulières.

Le Père Imad Twal a relayé l’appel pres-sant lancé par le Patriarche au Grand Magis-tère, en particulier à propos des écoles catho-liques qui forment les futurs cadres laïcs etecclésiastiques de la Terre Sainte, certainesétant menacées de fermeture en Jordanie parexemple. Un des problèmes est le faible ni-veau des salaires des professeurs et du per-sonnel qui est chrétien à 80%, entraînant unefuite des enseignants vers les établissementspublics.

D’un commun accord avec les représen-tants du Patriarcat des questions spécifiquesseront adressées à l’administrateur généralde la part du Grand Magistère, afin de mettreen lumière les raisons du déficit et chercherà y porter remède dans un effort de vrai dia-logue consolidé. Dans ce sens le Vice Gou-verneur Patrick Powers a renouvelé la dispo-nibilité des membres américains de l’Ordre àpoursuivre la formation des leaders de de-main en Terre Sainte, tandis que le Patriarcats’investira dans une logique de rationalisa-tion capable de redonner à l’enseignementcatholique une position d’excellence.

La Commission Terre Sainte, présidée parThomas McKiernan, ayant décrit les projetsen cours ainsi que ceux prévus – parmi les-quels le soutien à une maison de personnesâgées à Taybeh, et des travaux de rénovationdans deux écoles en Jordanie – a confirmé sa

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volonté de s’engager dans une réflexion pros-pective d’ordre pastoral avec le Patriarcat. Ils’agit de mettre en place, au-delà des projetsmatériels en eux-mêmes, une « planificationstratégique » visant à sauver les écoles catho-liques, lieux essentiels pour l’avenir et lerayonnement de l’Eglise locale.

L’ingénieur Pier Carlo Visconti, analysantl’état des comptes du Grand Magistère, amontré que l’aide annuelle envoyée en TerreSainte est passée de 9,3 millions d’euros à11,3 millions, tandis que les dépenses duGrand Magistère diminuent. La contributionde l’Ordre pour les écoles ne cesse de croître(3 millions d’euros en 2015 au lieu de 2,5millions l’année précédente).

Mgr Antonio Franco, Assesseur de l’Or-dre, a pour sa part fait le point sur la Fonda-tion Vaticane Saint-Jean Baptiste qui a réussià rembourser les dettes de l’université deMadaba, et à assurer son développementdans les prochaines années (lire aussi Anna-les 2015, pages 61-62).

Terminant son mandat sous des applaudis-sements nourris, le Chancelier Ivan Rebernika donné des détails sur les statistiques del’Ordre, qui révèlent l’entrée de 1250 nou-veaux membres en 2015 (28 787 au totaldans le monde). Il a également fait un rap-port synthétique des actions de communica-tion, et de son œuvre au service des archivesdu Grand Magistère, remises en ordre aprèsun grand travail de rangement et d’informati-sation.

François Vayne

Flavio Rondinini, membre du Grand Magistère

Le Grand Magistère de l’Ordre du Saint-Sépulcre a un nouveau membre en la personne de FlavioRondinini, avocat à la Cour de cassation. Né le 9 février 1962 à Faenza, diplômé en droit après des

études à l’université de Bologne, et licencié en droit canonique à l’Institut Pontifical d’études orientales, ilest l’auteur de publications de référence. Membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre, il a collaboré profession-nellement avec plusieurs entités du Saint-Siège, notamment auprès de la Secrétairerie d’Etat et de laCongrégation pour les Eglises orientales. Marié, père de trois enfants, il est aussi officier de réservechez les Carabiniers. Le cardinal Edwin O’Brien l’a officiellement accueilli dans ses nouvelles fonctionsinternationales lors de la réunion de printemps du Grand Magistère.

XII N° 42 - AVRIL 2016

Par décision du Grand Maître de l’Or-dre du Saint-Sépulcre, un pèlerinagejubilaire des Lieutenances italiennes

aura lieu durant le mois du Rosaire, le sa-medi 15 octobre prochain, au sanctuaire dePompéi. Si les membres italiens de l’Ordre ysont attendus nombreux, tous les Chevalierset Dames du monde peuvent y participeraussi, sachant qu’il appartient aux diversesLieutenances d’organiser le voyage et le lo-gement sur place. La messe à l’autel de laVierge est prévue à 10h du matin, et laprière du chapelet suivie de l’adoration eu-charistique à 16h, dans la chapelle de Bar-tolo Longo, avant le passage de la PorteSainte dans le sanctuaire. Le bienheureuxBartolo Longo, qui est le seul membre laïcde l’Ordre béatifié à ce jour, a été défini parsaint Jean-Paul II comme « l’homme de laVierge ». Dans l’homélie de sa béatification,le 26 octobre 1980, le Pape a dit de lui que« par amour pour Marie, il devint écrivain,apôtre de l’Évangile, propagateur du Ro-saire, fondateur du célèbre sanctuaire mal-gré les difficultés énormes et les épreuves ;par amour pour Marie, il créa des institutsde charité, il devint mendiant pour les en-

fants des pauvres, il transforma Pompéi enune citadelle vivante de bonté humaine etchrétienne ; par amour pour Marie, il sup-porta en silence tribulations et calomnies,passant à travers un long Gethsémani, tou-jours confiant en la Providence, toujoursobéissant au Pape et à l’Église ». Son par-cours humain et spirituel – qui est en soi unmessage d’amour – nous montre combienest grande la miséricorde de Dieu et com-bien peut être profonde la conversion d’uncœur. Chaque jour, à Pompéi, les pèle-rins font l’expérience du triomphe de lagrâce sur les ruines du péché, à la suitede Bartolo Longo. Dans le récent numérode la revue de l’Ordre, Annales, Mgr Tom-maso Caputo, archevêque prélat et déléguépontifical de Pompéi, prieur de la section« Naples - Bienheureuse Vierge du Rosaire »de l’Ordre du Saint-Sépulcre, confie : « Voirle sanctuaire et autour toutes ses œuvres decharité édifiés à partir de rien, avec « un soupar mois », nous fait toucher du doigt la vé-racité du message d’amour que Dieu, à tra-vers la médiation de la Vierge, a donné àBartolo Longo, non seulement pour lui-même, mais pour nous tous ».

Pèlerinage jubilairede l’Ordre du Saint-Sépulcre

au sanctuaire de Pompéi

Passage de la Porte Sainteavec le cardinal O’Brien

Durant le Jubilé de la Miséricorde,l’équipe du Grand Magistère de l’Or-dre a eu la joie de passer la Porte

Sainte de la basilique Saint-Pierre en compa-gnie du Grand Maître, le cardinal EdwinO’Brien, le 22 février, en portant dans ses in-tentions tous les membres de l’Ordre, tout

particulièrement ceux qui traversent des pé-riodes de maladie ou de difficultés.

Mgr Fortunato Frezza, cérémoniaire del’Ordre et chanoine de Saint-Pierre, a guidéle groupe dans ce moment intense quiconstitue une des conditions pour obtenirl’indulgence jubilaire, en plus d’avoir reçu le

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sacrement de la Réconciliation, participé àl’Eucharistie, prié aux intentions du Saint-Père, et vécu des oeuvres de Miséricorde. Al’aspect sacramentel, le pape François a eneffet souvent rappelé ces derniers mois l’im-portance d’unir l’attention envers les œuvresde miséricorde corporelle et spirituellecomme partie intégrante (voir à cet égard

l’article page V). Sur la photo, nous voyonsl’équipe du Grand Magistère avec la GrandMaître, le gouverneur général Agostino Bor-romeo, le chancelier Ivan Rebernik et leconseiller Pier Carlo Visconti, après avoirpassé la Porte Sainte, à côté de l’autel de laChaire de saint Pierre dans la célèbre basili-que papale.

XIV N° 42 - AVRIL 2016

De nombreuses rencontresau programme pour le cardinalO’Brien les trois prochains mois

Le cardinal Edwin O’Brien a eu l’occasiond’échanger avec les membres du GrandMagistère pour l’habituelle réunion de

printemps (11-13 avril), au siège de l’Ordre auPalazzo della Rovere, puis dans les trois pro-chains mois il va rencontrer un nombre impor-tant de Lieutenants lors des réunions régionalesdes Lieutenants d’Amérique du Nord (2-4 juin àBaltimore, États-Unis) et d’Europe (27-28 juin àRome). De plus, le Grand Maître était présentpour la première Investiture de la DélégationMagistrale de la République Tchèque à Olo-mouc. Le 16 avril, le Grand Prieur, l’archevê-que d’Olomouc Mgr Jan Graubner, a reçu l’In-vestiture (notre photo à droite) etle jour suivant venait le tour desnouveaux Chevaliers et Dames.Les 10 et 11 juin, Son Éminenceprésidera les cérémonies d’Investi-ture à Pelplin, en Pologne.

Le cardinal O’Brien aprésidé la première

cérémonie d’Investitureà Olomouc, en

République tchèque,au cours très bellescélébrations qui se

sont déroulées les 16et 17 avril.

XV N° 42 - AVRIL 2016

« Un musulman sorti de nosécoles ne deviendra jamais

un intégriste »

L’Ordre et la Terre Sainte

Pouvez-vous décrire le réseau desécoles catholiques du Patriarcatlatin de Jérusalem ? Combien

sont-elles, comment sont-elles répar-ties ou situées, comment fonction-nent-elles…Le réseau des écoles du Patriarcat latin

s’étend sur tout le territoire du Patriarcat : Is-raël, Palestine et Jordanie. Il y a trois écolesen Israël et cinq jardins d’enfants, accueillant2700 élèves. Il y a en Palestine 14 écoles etautant de jardins d’enfants pour6200 élèves. En Jordanie l’effectifest plus important : environ 10 000élèves accueillis dans vingt-cinqécoles (autant de jardins d’enfants).Chaque école fonctionne en lienavec une paroisse. Les écoles se si-tuent surtout dans les villages, ac-cueillant les chrétiens comme lesmusulmans, se mettant au servicedes plus pauvres. Le réseau desécoles fonctionne en lien avec lesdifférents ministères de l’éduca-tion.

Pourquoi le Patriarcat ac-corde-t-il autant d’impor-tance pastoralement à cesécoles ou sont accueillis ausside nombreux musulmans ?

L’éducation est un secteur important duPatriarcat latin. La première raison est que,par l’éducation, on peut viser la personnehumaine dans son identité totale ; pour forti-fier la foi du peuple, il faut être présent dansla société en véhiculant des valeurs de res-pect, d’acceptation de l’autre. Les musul-mans sont aussi accueillis dans ces écoles etassistent à des cours de religion musulmanetout au long de leur scolarité. Leur présencedans l’école est une chance pour le Patriarcat

Le père Faysal Hijazen est directeur des écoles du Patriarcat Latin deJérusalem. Dans un entretien qu’il nous a récemment accordé et qu’il estpossible de lire intégralement sur notre site partenaire Vatican Insider, lepère Faysal nous parle du travail fondamental effectué par les institutions

scolaires en Terre Sainte.

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XVI N° 42 - AVRIL 2016

latin d’enseigner des valeurs comme l’ouver-ture à l’autre, le respect, des valeurs finale-ment profondément chrétiennes : l’amour deson prochain, le pardon. Un musulman sortide nos écoles ne deviendra jamais un inté-griste.

Comment faites-vous avancer la cul-ture de la rencontre dans les écoles duPatriarcat latin, par quel genre d’ini-tiatives ?Les classes de religion sont mixtes, une

heure par semaine, chrétiens musulmans. Ony étudie de grands thèmes qui sont par exem-ple le « vivre ensemble », « étudier ensem-ble », « rencontrer l’autre » …les autres tempsd’enseignement de religion sont repartis se-lon la religion de l’élève. Et puis la vie quoti-dienne à l’école est une rencontre de l’autre.Les professeurs qui établissent un plan declasse ne vérifient pas qui est assis à côté dequi en fonction de la religion. Les enfantsqui jouent dans la cour de l’école à la cais-

sière, à la maîtresse, au football, aux billes,ils jouent ensemble, sans s’interroger sur lareligion de l’autre. Les écoles du PatriarcatLatin permettent de construire un pont entreles religions, entre les différentes cultures.Ces ponts dépassent tous les murs qui entou-rent souvent les cœurs.

En quoi l’action de l’Ordre du Saint-Sépulcre est-elle essentielle par rap-port à l’œuvre d’éducation du Patriar-cat latin ? Laissez-moi être clair : sans le soutien de

l’Ordre du Saint-Sépulcre, nos écoles seraientfermées depuis bien longtemps.(1) Une édu-cation sans moyen matériel est une éduca-tion qui meurt très vite. L’Ordre fait vivre lamission d’éducation du Patriarcat latin de Jé-rusalem.

(1) 82% des donations pour l’enseignement sontle fruit de l’inlassable générosité des membres del’Ordre.

Du 24 au 26 février 2016, Rome a accueilli une conférence internationale organisée par laConférence épiscopale allemande ayant pour titre « Between World Society and Regional

Transformations : Christians, Christian Churches and Religion in a Changing Middle East ».Mgr William Shomali, vicaire patriarcal de Jérusalem était présent et a apporté le point de vueparticulier de la Terre Sainte dans l’actuelle situation moyen-orientale. L’intervention de MgrShomali a invité l’auditoire à réfléchir à la façon dont la lecture des faits que nous considéronsêtre objectifs est au contraire influencée par des points de vue. « A Jérusalem, l’histoire et lagéographie sont lues de manières différentes : ceux que les Palestiniens appellent “territoiresoccupés” sont pour Israël des “territoires contestés” », commente-t-il.

Le problème est que l’un est incapable de s’ouvrir à l’histoire de l’autre. « Avec les musul-mans – poursuit Mgr Shomali – nous vivons et souffrons ensemble. Nous essayons d’éduquerles enfants chrétiens et musulmans ensemble à vivre dans le respect. Notre objectif est celuide créer une nouvelle façon de penser, même si cela devient toujours plus compliqué dans unMoyen-Orient radicalisé ». « Avec les juifs, l’on partage beaucoup : il suffit de penser que Jésusétait juif. Néanmoins, la situation politique fait obstacle à un vrai dialogue ».

Le vicaire patriarcal a conclu par une remarque de profonde espérance liée à notre foi : « Jé-rusalem est une ville de grandes surprises, c’est la ville où Jésus est ressuscité le troisièmejour. Continuons donc à prier ! ».

Chrétiens au Moyen-Orient :une conférence internationale à Rome

Le père Rifat Bader est le directeur duCatholic Center for Studies and Mediaen Jordanie et curé de l’église du Sa-

cré-Cœur de Jésus à Naour, non loin de lacapitale d’Amman. L’Église catholique enJordanie fait partie intégrante du Patriarcatlatin de Jérusalem, de même qu’Israël, la Pa-lestine et Chypre. Dans l’entretien publié in-tégralement sur notre site partenaire VaticanInsider, le père Bader raconte l’engagementde l’Église catholique dans le soutien auxnombreux migrants qui fuient la Syrie etl’Irak.

Parmi les différentes initiatives dont lepère Bader nous a parlé, nous évoquerons labelle expérience des écoles ouvertes pour lesjeunes migrants qui ont ainsi la possibilitéde poursuivre leur instruction : « Un total de290 étudiants syriensse sont inscrits à l’écoleà côté de la paroisse duSacré-Cœur de Jésus àNaour. Les étudiantsont entre 4 et 15 ans.Ils suivent les leçons lelundi, le mardi et lemercredi de 16 à 19heures. Parmi eux setrouvent 120 étudiantsqui fréquentent les éco-les publiques et qui ontdes problèmes d’ap-prentissage. Pour eux,il y a des leçons de rat-trapage le samedi de 15à 20 heures. Cetteécole a ouvert ses por-tes aux étudiants le 19janvier 2016. Il y a dixautres écoles pour les

enfants syriens organisées par la Caritasdans différentes villes et villages ».

Interrogé sur ce qui motive les différentesinstitutions à s’engager si profondémentpour ces frères qui fuient la guerre, le pèreBader répond : « La Jordanie est un port sûrpour la paix dans la région. Notre devoir, entant que citoyens et chrétiens, est celui desoulager les souffrances des personnes. Jeme suis rendu compte que ces gens avaittout perdu dans la vie : maisons, emplois,propriétés, activités. Ils ont également perdutoute lueur d’espoir de pouvoir vivre une viesans difficultés. Ils ont perdu leur avenir et ilest de notre devoir de leur redonner de l’es-poir avec les moyens dont nous disposons.Tel est le message que nous avons appris del’Évangile ».

XVII N° 42 - AVRIL 2016

La nécessité de raviver l’espérance :le soutien de l’Église de Jordanie

aux migrants

L’Eglise catholique en Terre Sainte est très engagée au service del’accueil des réfugiés du Moyen-Orient, notamment pour organiser lascolarité des enfants et des jeunes. L’Ordre y a contribué largement en2015 par une importante donation à la Caritas de Jordanie.

A quelques jours de la semaine qui invitechaque chrétien à reparcourir les pas de

Jésus à Jérusalem, in-sérés dans le mystèrede sa passion, mort etrésurrection, la pre-mière section du TerraSancta Museum sur laVia Dolorosa a étéinaugurée. Hébergédans le couvent de laFlagellation – quiconserve les vestigesde la Forteresse Anto-nia où la tradition indi-que que Jésus a étécondamné et d’où, ha-bituellement, partentles pèlerins qui parcou-rent la Via Crucis – lemusée a ouvert sesportes le 17 mars et estvisitable avec un par-cours disponible enhuit langues, parmi les-quelles l’hébreu etl’arabe.

Le visiteur peut vi-

vre une expérience multimédia de 15 minu-tes, qui entend préparer au chemin person-

nel de la Via Crucis.Musique, images etvoix accompagnent lepèlerin à la découvertede l’histoire de ce lieuet de l’évolution ur-baine de Jérusalem, demême qu’elles l’invi-tent à s’insérer dansune chaîne ininterrom-pue de pèlerins qui, de-puis des millénaires, re-parcourent les traces deJésus vers le Golgotha,jusqu’à ce tombeau au-jourd’hui vide. L’Ordrea été heureux de pou-voir contribuer, à l’ini-tiative du Grand Maî-tre, le cardinal EdwinO’Brien, à la réalisationde ce projet qui com-portera une salle consa-crée aux Chevaliers etDames du Saint-Sépul-cre.

XVIII N° 42 - AVRIL 2016

Ouverture de la section Via Dolorosadu Terra Sancta Museum

Grâce à une technique d’intégrationmultimedia avancée les visiteurs du Terra

Sancta Museum peuvent découvrir ledéveloppement historique de la cité deJérusalem. Sur notre photo : une desphases de l’évolution de cette ville

pluriséculaire.

Pèlerins de la miséricorde en Terre Sainte

Sur notre site info.oessh.va, sous la rubrique Annales, le fascicule « Pèlerins de la Miséri-corde en Terre Sainte » est disponible en français, italien, anglais, espagnol et allemand.

Pour les Lieutenances ou personnes seules qui se rendront en pèlerinage en Terre Sainte du-rant cette Année de la Miséricorde, le fascicule se propose d’accompagner leur chemin : de lapréparation au pèlerinage, jusqu’au retour à la maison. Sur la terre où est né Jésus, où il avécu, est mort et ressuscité, l’on invite à la réflexion particulière dans certains lieux saints,avec des textes bibliques et des passages de la Bulle d’indiction du Jubilé, Misericordiae Vul-tus. Même pour ceux qui ne pourront pas partir, ce dossier peut constituer une aide pour sui-vre les pas de Jésus à la découverte de sa miséricorde dans la méditation personnelle.

En octobre 2015, suite aux nouvelles continues sur l’arrivée de migrants sur les côtes européen-nes, fuyant les conditions de vie tragiques dans certains pays du Moyen-Orient et du Sud, le

Grand Maître, le cardinal Edwin O’Brien, avait diffusé dans les Lieutenances et les Délégationsmagistrales une lettre sur l’accueil des réfugiés.

Les réponses ont été rapides et généreuses. Parmi les différentes initiatives, l’invitation, nota-ble, de la Lieutenance pour l’Italie méridionale tyrrhénienne, qui compte en son sein 39 déléga-tions, adressée aux Présidents et Représentants à entrer en contact avec la Caritas diocésaine etconstituer des Noyaux opérationnels de professionnels qui puissent assurer, aux catégories de mi-grants auxquels est offerte l’hospitalité, un soutien providentiel non seulement sur le plan social,juridique et administratif, mais également culturel.

Le Lieutenant Giovanni Napolitano a ainsi commenté : « Je peux attester, avec une intime satis-faction, du grand nombre de Chevaliers et de Dames prêts à offrir, à titre gracieux, leurs presta-tions ». Et il conclut, avec le regard tourné vers l’avenir : « Il sera ainsi possible d’exprimer notresolidarité sincère et vaincre surtout la ‘barrière de l’indifférence’ ». L’importance de répondre auxnécessités du monde qui nous entoure et qui frappe à nos portes en tant que chrétiens et, plusspécifiquement en tant que membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre, apparaît toujours plus claire.

Le caractère concretde la solidarité

XIX N° 42 - AVRIL 2016

La vie des Lieutenances

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Nos pèlerinages sont toujours un momenttrès stimulant pour nos membres. Les pè-

lerins participent de tout cœur aux œuvres desoutien que, en proportion avec les faiblesressources et disponibilités d’un petit pays, etd’une petite Lieutenance, nous canalisons enfaveur des habitants défavorisés de la terre duChrist.

Ainsi, depuis quelques années, la Lieute-nance au Portugal réalise tous les deux ans unpèlerinage en Terre Sainte avec en moyenne

environ soixante-dix personnes chaque fois. En plus des visites des Lieux Saints de Na-

zareth à Jérusalem, un moment marquant despèlerinages a toujours été l’Investiture denouveaux Chevaliers et Dames dans la Basili-que du Saint Sépulcre, pratique que notreLieutenance a réussi à reprendre, après dessiècles au cours desquels aucun membre del’Ordre ne pouvait y être « adoubé ».

Normalement le programme des pèlerina-ges comporte des visites aux travaux auxquels

Le don du pèlerinageen Terre Sainte

Nous recevons du Lieutenant du Portugal – terre particulièrement béniepar la présence du sanctuaire marial de Fatima – un beau témoignage sur

l’intensité de l’expérience communautaire du pèlerinage en Terre Saintequi s’est déroulé au début de l’année en cours et durant lequel a été

célébrée l’Investiture de douze Chevaliers et Dames.

XX N° 42 - AVRIL 2016

nous avons contribué, parce que la constata-tion « in loco » des carences existantes, ou en-tre-temps comblées, a l’effet bénéfique defaire sentir aux chrétiens locaux que noussommes avec eux, qu’ils ne sont pas seulsdans leurs malheurs et que loin, de l’autrecôté du monde, il y a des gens qui se soucientd’eux et qui cherchent à atténuer ainsi leurdouloureuse existence !

Et que dire des sentiments intimes de nospèlerins ? Quelle émotion ils éprouvent enimaginant tous les grains de sable qui ontservi à telle restauration financée par notreLieutenance ! Comme ils vibrent aussi face àla simplicité d’une petite goutte de peinturequi en recouvrant les parois d’une construc-tion a donné de la couleur et de la joie à desvies si éprouvées, des garçons, des filles, desjeunes, des vieux, des musulmans – tous Pa-lestiniens – avec une histoire de souffrance et

de difficultés que nous connaissons bien etdont nous sommes témoins…

Ce fut ainsi à Abud comme à Taybeh toutcomme à Deir Rafat avec les moniales deBethléem, dans le Sanctuaire de Notre Damede Palestine ! Quelle joie nous avons constatéesur les visages de ces gens vraiment recon-naissants envers nous pour leur avoir fait par-venir une aide pourtant si modeste par rap-port à leurs besoins.

Avec un objectif clair, les Chevaliers et Da-mes de la Lieutenance au Portugal que j’ail’honneur de présider, réaffirment leur enga-gement enthousiaste et joyeux, disant « oui »aux défis du futur, surs dans la vocation deservice et de sainteté que l’Ordre propose etfermes dans la mission que Dieu nous confie !

Nuno de Bragança Van UdenLieutenant pour le Portugal

Dans la prochaine Newsletter trimestrielle de l’été 2016, les Lieutenances sont invitées àtémoigner de la façon dont les membres de l’Ordre vivent l’Année de la Miséricorde. Contactez

nous pour partagez vos expériences à ce sujet : comunicazione@oessh.va