La révolution tunisienne, la main de la CIA

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Distribution PRESSTALIS SOCHEPRESS CTP & Impression Idéale Ce numéro est tiré à 24.000 exemplaires Directeur de la Rédaction Rédacteur en Chef : Mohamed SELHAMI [email protected] Editorialiste : Abdellatif MANSOUR [email protected] Chroniques Maïssa BATEH SELHAMI [email protected] Mustapha SEHIMI [email protected] Driss EL FAHLI [email protected] Rédacteur en chef-adjoint : Aissa AMOURAG [email protected] Secrétaire Général Noureddine JOUHARI [email protected] et Abdellah RAJY [email protected] Grand Reporter Loubna BERNICHI [email protected] Rédaction Najib ABDELHAK [email protected] Issam NAJATI [email protected] Marouane KABBAJ [email protected] Ali BAHAIJOUB (Londres) [email protected] Ahmed ELMIDAOUI (Paris) [email protected] Talal SELHAMI (Paris) [email protected] Assistante de Rédaction Samira TAKHAMAT [email protected] Conception de la maquette Studio Baylaucq & co [email protected] Conception artistique Zakaria BENMIMOUNA [email protected] Mise en pages & Photogravure Fatiha ABIDINE ZOUAK [email protected] Ghizlane HMAICH [email protected] MAROC HEBDO INTERNATIONAL 4, rue des Flamants Riviera- Casablanca Maroc Dépôt légal: 82/91 -ISSN : 1113-0091- CCP : 1806-67C - CCPE N° H.F/021-05 Standard Tél.: 0522.23.81.76 (10 LG) Fax : 05 22 98 21 61 Télécopies Direction : 05 22 98 39 74 Rédaction en chef: 05 22 98 28 03 Commercial : 05 22 98 13 46 Internet: http://www.maroc-hebdo.com E-mail : [email protected] MAROC HEBDO (FRANCE) 25, Rue de Ponthieu - 75008 - Paris Edité par Maroc Hebdo SARL RCS : Nanterre B 4030 75 146 Commission paritaire 0911 I 89950 ISSN : 1274-1167 Directeur de la publication: Mohamed SELHAMI Administration, Marketing & Développement Directrice générale : Asmae HASSANI [email protected] www.maroc-hebdo.press.ma www.maroc-hebdo.press.ma MarocHebdo SOMMAIRE sommaire Direct En Couverture Politique CULTURE Société Économie N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011 MAROC HEBDO INTERNATIONAL 3 04 Procès de la bande à Ali Salem Tamek: Le verdict pour le 28 janvier 2011 08 Algérie : Un volcan social prêt à exploser 12 Hillary Clinton: “Les Américains admiratifs du Maroc” 13 Le chômage en hausse chez les Marocains en Espagne 14 Scandale du conseil de la ville de Salé: Le procès fixé au 7 février 2011 En Couverture La révolution tunisienne: La main de la CIA Page 16 INTERVENTION. Washington a pesé de tout son poids, sans beaucoup de diplomatie, pour faire savoir à Zine El Abidine Ben Ali qu’il n’y avait pour lui d’autre solution que de quitter la Tunisie. 16 La révolution tunisienne: La main de la CIA 18 Chronique de Mustapha Sehimi: L’armée au coeur de l’événement 21 Souheïr Belhassan: “Au Maroc, le Roi est garant de la stabilité” 22 Leïla Ben Ali: La femme fatale 24 L’USFP déboussolée 25 Talbi Alami: “Laâyoune souffre d’une gestion défaillante” 26 Carburants: À qui profite la subvention? 29 Atlas Hospitality s’allie à Morocco Travel Management Club 31 Titrisation: Un instrument financier qui peine à percer 32 Le boom des télécoms au Maroc 34 Enfants drogués : À l’école de la toxicomanie 36 Le Rotary club L’Hermitage au cœur de l’action 37 CAN 2015 et 2017: Les atouts du Maroc 40 Au-delà, de Clint Eastwood: Réflexions sur la mort 47 Une nouvelle jeunesse pour le manifeste de l’indépendance? 50 Chronique de Driss Fahli: Tout change et rien ne bouge cahier3-10.indd 3 cahier3-10.indd 3 20/01/11 14:51:27 20/01/11 14:51:27

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Comment le général Rachid Ammar a destitué Ben Ali avec le soutien américain

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DistributionPRESSTALIS SOCHEPRESSCTP & Impression Idéale

Ce numéro est tiré à 24.000 exemplaires

Directeur de la Rédaction Rédacteur en Chef : Mohamed [email protected]

Editorialiste : Abdellatif [email protected]

Chroniques Maïssa BATEH [email protected] [email protected] EL [email protected]

Rédacteur en chef-adjoint :Aissa [email protected]

Secrétaire GénéralNoureddine [email protected] Abdellah [email protected]

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Assistante de RédactionSamira [email protected]

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Conception artistiqueZakaria [email protected]

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL3

04 Procès de la bande à Ali Salem Tamek: Le verdict pour le 28 janvier 2011

08 Algérie : Un volcan socialprêt à exploser

12 Hillary Clinton: “Les Américains admiratifs du Maroc”

13 Le chômage en hausse chez les Marocains en Espagne

14 Scandale du conseil de la ville de Salé: Le procès fixé au 7 février 2011

En CouvertureLa révolution tunisienne: La main de la CIA Page 16INTERVENTION. Washington a pesé de tout son poids, sans beaucoup de diplomatie, pour faire savoir à Zine El Abidine Ben Ali qu’il n’y avait pour lui d’autre solution que de quitter la Tunisie.

16 La révolution tunisienne:La main de la CIA

18 Chronique de Mustapha Sehimi: L’armée au coeur de l’événement

21 Souheïr Belhassan: “Au Maroc,le Roi est garant de la stabilité”

22 Leïla Ben Ali: La femme fatale

24 L’USFP déboussolée25 Talbi Alami: “Laâyoune souffre

d’une gestion défaillante”

26 Carburants: À qui profitela subvention?

29 Atlas Hospitality s’allie à Morocco Travel Management Club

31 Titrisation: Un instrument financier qui peine à percer

32 Le boom des télécoms au Maroc

34 Enfants drogués : À l’écolede la toxicomanie

36 Le Rotary club L’Hermitage au cœur de l’action

37 CAN 2015 et 2017: Les atoutsdu Maroc

40 Au-delà, de Clint Eastwood: Réflexions sur la mort

47 Une nouvelle jeunesse pourle manifeste de l’indépendance?

50 Chronique de Driss Fahli:Tout change et rien ne bouge

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INFOS

InfoExpress Une rencontre importante

pour le roi Mohammed VI.Les tensions entre factions protestantes rivales ont atteint un tel niveau de violence que plus de 160 familles liées à l’une ou l’autre faction ont fui leur factions protestantes rivales ont atteint.

CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CO

L’Algérie finit donc par dire oui. Après plus de trois années de tergiversations concernant l’installation d’une base de logistique et de transmissions sur le sol algérien, le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika est d’accord pour la mise sur pied de ce qui sera la plus importante base du commandement US pour l’Afrique. Et c’est la région de Tamanrasset qui abritera ce complexe militaire, qui peut accueillir plus de 3.000 soldats, sans compter les techniciens, les scientifiques et les responsables de transmissions. C’est dans ce cadre qu’une délégation du Pentagone se rendra à Alger entre le 4 et le 7 février 2011 pour mettre les dernières retouches au chantier. ■

Le photographe marocain Lucas Mebrouk Dolega, 32 ans, gravement blessé à Tunis, est décédé le lundi 17 janvier 2011. Le photo-journaliste est né à Paris de mère allemande, Karine Mabrouk, journaliste, et de père franco-marocain, Chtouki Mebrouk, médecin rhumatologue résidant à Tanger. Lucas Mabrouk a passé une partie de sa jeunesse à Tanger avant de repartir à Paris suivre des études de photo-journalisme. Arrivé parmi les premiers journalistes en Tunisie couvrir la révolution, il a été atteint, le 14 janvier, par une grenade lacrymogène tirée à bout portant par un policier. Touché à l’œil et à la tempe gauche, il avait été opéré en soirée à l’Institut national de Neurochirurgie de Tunis. Le journaliste travaillait pour EPA depuis avril 2006. Son père s’est rendu à Tunis pour reconnaître le corps avant de le rapatrier à Paris, où il a été inhumé. ■

Une base de logistiqueaméricaine à Tamanrasset

Le photographe, Lucas Mebrouk, tué en Tunisie,est Marocain de Tanger

L’affaire de la bande à Ali Salem Tamek, poursuivie pour atteinte à la sûreté de

l’Etat, sera jugée le vendredi 28 janvier 2011. Le dossier est entré en délibérations, après l’audience du vendredi 7 janvier. Le verdict sera prononcé par le juge sur la base de deux articles, 206 et 207, du code pénal marocain. L’article 206 stipule que l’atteinte à la sûreté de l’Etat est punie d’un à cinq ans de prison et une amende entre 1.000 et 10.000 dirhams. Le même article explique que l’atteinte à la sûreté de l’Etat s’applique à toute personne qui reçoit des dons, présents, prêts, ou autres avantages destinés à mener au Maroc une activité ou une propagande de nature à porter atteinte à l’intégrité et à la souveraineté du pays, ou à ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l’Etat et aux institutions du peuple marocain. Quant à l’article 207, il stipule que la confiscation des dons ou objets reçus doit être obligatoirement prononcée.

Le procès, rappelons-le, a connu la présence de nombre d’observateurs internationaux, sur autorisation du juge. L’affaire avait éclaté en octobre 2009 lorsque sept séparatistes pro-Polisario, dont Ali Salem Tamek, ont été arrêtés à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, à leur retour de Tindouf ,où ils avaient participé à un congrès du Polisario.Quatre d’entre eux sont poursuivis en état de liberté tandis que les trois autres sont toujours en arrestation à la prison civile de Salé. Cette affaire avait suscité la consternation de la classe politique nationale et du peuple marocain. Ces sept mis en cause ont été d’abord présentés devant le tribunal militaire de Rabat, qui a déclaré son incompétence avant de les déférer devant le tribunal de première instance de Aïn Sebaâ, à Casablanca. Le verdict, le 28 janvier 2011, clora une affaire qui aura duré trop longtemps à cause des perturbations des audiences par certains séparatistes, dont Aminatou Haïdar. ■

Le verdict pourle 28 janvier 2011

Aminatou Haïdar et d’autres activistes sahraouis solidaires de Ali Salem Tamek et sa bande.

InfoExpress

Mahjoubi Aherdane s’est rendu, à la mi-janvier 2011, à Paris pour remet-tre à son éditeur ses mémoires. Le premier volume, préfacé par Hebert Vedrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, porte sur le règne de Mohammed V. Le second, lui, couvrira les trente-huit ans de Hassan II. Aherdane promet de “tout dire” sur l’indépendance et les sou-bresauts qui ont marqué les années qui ont suivi.

Aherdane publie ses mémoires

PROCÈS DE LA BANDE À ALI SALEM TAMEK

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL4

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CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL... CONFIDENTIEL

MAROC HEBDO INTERNATIONAL 5N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011

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«Le gouvernement espagnol est fermement décidé à ne pas laisser la question du Sahara occidental affecter ses relations avec le Maroc», a déclaré le ministre espagnol de la présidence, et militant de longue date du Parti socialiste espagnol au Pays Basque, Ramón Jauregui (photo), à la prestigieuse revue Vanity Fair et dont les principaux éléments ont été reproduits en primeur par la revue Público dans son édition du jeudi 20 janvier 2011. M. Jauregui a eu le courage de déclarer que «s’il était à la place du président du Front Polisario, il ne déprécierait pas le plan d’autonomie au Sahara proposé par le Maroc». Une prise de position qui a suscité la réaction immédiate du délégué du Polisario à Madrid, Boucharaya Beyun, qui a réclamé que le gouvernement Zapatero «cesse de faire de la publicité au plan proposé par le Maroc». ■

Le ministre espagnol de la présidence soutient le plan d’autonomie marocain

Le match Maroc-Algérie, prévu en mars 2011 à Alger dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale, pourrait être reporté pour des raisons de sécurité. Les soulèvements populaires qui secouent l’Algérie depuis le début du mois de janvier 2011 ont poussé la Fédération international de Football (FIFA) à exiger un rapport clair de l’instance footballistique algérienne sur la situation et les conditions de déroulement de ce match des éliminatoires. Un rapport qui devrait être envoyé à la FIFA avant le 5 février 2011, date à laquelle les représentants de cet organisme international se réuniront pour statuer sur ce dossier. ■

Possible report du match Algérie-Maroc à cause des trouble sociaux

Le richissime hommes d’affaires russe, Roman Abramovich, propriétaire, entre autres, du club de football de Chelsea, est en train de prospecter en Afrique pour créer la première académie du sport au continent.Selon ses proches, ses conseillers misent déjà sur le Maroc, comme le pays de la région le plus stable pour abriter une telle institution. M. Abramovich se rendra au Maroc en mars 2011 pour étudier les modalités pour le lancement effectif du projet.

Abramovich veut lancer une académie du sport en Afrique

La vie après Ben Ali

La Tunisie est au centre de l’intérêt mondial. Comme quoi, un pays qui n’en mène pas large en superfi cie, en population et en puissance économique

peut focaliser pendant des semaines la médiasphère dans sa globalité planétaire, pendant des jours et des semaines. Un exploit en lui-même. Le buzz de ce nouvel an, voire de ce début du siècle. Dans ce registre médiatique, la palme d’or revient à Al Jazeera. Même si la chaîne qatarie ne dispose pas de bureau sur place, ni de correspondants accrédités, elle a pratiquement fonctionné en boucle presque exclusivement branchée sur l’événementiel tunisien, en instantané.Pour pallier la pauvreté en images du moment, des intervenants de tous bords, locaux ou exilés, mais directement concernés, ont été mis à contribution et ont reçu leur part d’antenne. Force est de reconnaître que c’est un modèle du genre. On aurait tout de même aimé que Al Jazeera en fasse autant pour les événements concomitants et du même tonneau sociopolitique en Algérie. Enfi n, passons.Toujours est-il qu’on a vu et entendu l’histoire se faire en direct, à la télévision et à la radio. L’instantanéité de l’information n’avait d’égal que ce qu’on a bien voulu appeler la spontanéité de la foule. Quoi que, à ce propos, bien des choses, plutôt claires-obscures, restent à éclaircir.

Par Abdel l at i f Mansour

A PROPOS

Rosa Luxembourg, pasionaria marxiste d’Allemagne, théoricienne historique du spontanéisme de masse, au début du siècle dernier, aurait encore à nous dire sur le sujet.Révolte circonscrite qui a fait boule de neige, à partir d’un suicide spectaculaire de contestation, ou révolution programmée selon un modus operendi implacable? Peu importe. Une chose est sûre, ce soulèvement populaire est l’expression d’une accumulation insoutenable de misère, de marginalisation et d’exclusion. Il a abouti à l’éviction d’un dictateur et à l’extirpation de sa famille encombrante. Même si ce mouvement social de fond, à connotation politique, n’a pas encore été mené à son terme, par rapport au changement promis.L’événement de Tunisie a aussi permis de mesurer l’immensité insondable de l’hypocrisie, de l’imposture et du sans-vergogne qui caractérise les relations internationales. Faut-il rappeler que, durant vingt-trois ans révolus, Ben Ali a été encensé par les puissants de ce monde, sous prétexte qu’il était un rempart salutaire face à un islamisme politique rampant. Les atteintes aux droits de l’Homme et l’étouffement des libertés collectives sont ainsi passées par pertes et profi ts pour raison d’État supranationale. Du jour au lendemain, le même Ben Ali est devenu un aff reux dictateur, absolument infréquentable, qui a mis son pays en coupe réglée au profi t de sa petite famille et avec la complicité intéressée de sa clientèle politique. Un cas d’amnésie aiguë à l’international, somme toute habituelle.Aujourd’hui, la Tunisie découvre qu’il y a une vie meilleure sans Ben Ali. Bien lui en a pris.■

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Page 4: La révolution tunisienne, la main de la CIA

Le représentant résident de la Banque africaine de Développement (BAD) à Dakar, le Marocain Mohamed

H’Midouche a reçu un hommage de la part du gouvernement sénégalais pour les services rendus, depuis sa nomination en 2004. Selon le dirigeants sénégalais, M. H’Midouch a beaucoup fait pour le développement des pays de la région (Sénégal, Gambie, Mauritanie, Cap-Vert et Guinée Bissau.) ■

FLOP

Û

Mohamed H’Midouche

Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ahmed Reda Chami, accompagné de plusieurs opérateurs

privés, part à la conquête de nouveaux marchés de partenariat. Après l’escale brésilienne, c’est au tour de la Chine de prendre connaissance des opportunités d’investissements qu’offre le Maroc. ■

Ahmed Reda Chami

Hamid Benazzou, directeur général de l’Offi ce national de la Sécurité des Produits alimentaires (ONSSA), avait promis plus de rigueur dans

le cadre d’un plan intégré pour lutter contre les infractions en termes de prix et de qualité des produits alimentaires. Pourtant, rien que dans la préfecture de Fès, pas moins de 108 infractions majeures ont été enregistrées en 2010. ■

Le président du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME), Driss Yazami, est au cœur d’une polémique. Sa présence

à l’aéroport de Carthage, à Tunis, le 18 janvier 2011, jour du retour d’exil de l’opposant tunisien Kamel Joundoubi, a été perçu comme un soutien offi ciel du Maroc à la révolution tunisienne. Chose que l’entourage de l’intéressé nie en justifi ant sa présence par une coïncidence. ■

Driss Yazami

Hamid Benazzou

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Le district Casa-Anfa vient de s’enrichir d’une nouvelle administration de police réservée aux accidents de la circulation. Cette administration, totalement informa-tisée, a été logée au 13ème arrondissement de police de Ghandi. C’est la quatrième administration dans la préfecture de Casa Anfa où les accidents de la circulation sont d’une fréquence relativement importante. Plus de 2000 accidents ont été enregistrés par exemple sur le boulevard Roudani en 2010.

Casablanca: Un service Accidents de la circulation à Ghandi

Un nouveau secrétaire général a été nommé

par le Roi Mohammed VI au ministère de l’Economie et des Finances, en remplacement de Abdellatif Loudiyi, nommé par le Souverain ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense. Il s’agit de Khalid Safir (photo), qui était gouverneur de la préfecture Casa-Anfa, depuis le 22 janvier 2009. Ce lauréat de l’École Polytechnique de Paris, natif de Settat, le 13 décembre 1967, a commencé sa carrière en tant que chef de la division de la gestion financière, au port de Casablanca, de 1993 à 1995. Il a également servi, au ministère de l’Economie et des Finances, de 1995 à 1998, en tant que chargé d’études, puis

directeur chargé de la paierie principale des rémunérations, de 1998 à 2003.Il servira aussi à la Trésorerie générale du Royaume, en tant que directeur des ressources et du système d’information. Le 2 octobre 2006, il sera nommé par le Souverain gouverneur de la préfecture El Fida-Mers Sultan, avant d’occuper son dernier

poste en tant que gouverneur de Casa-Anfa. C’est Amal Benbouker, gouverneur de la préfecture de Aïn Sebaâ-Hay Mohammadi, qui assure l’intérim à la préfecture de Casa Anfa, en attendant la nomination d’un nouveau gouverneur. ■

M. Safir, nouveau secrétaire général du ministère des Finances

L’Algérie et le Maroc importent plus de blé pour prévenir des émeutesDepuis le début de la “révolution tunisienne”, les pays du Ma-ghreb ont commencé à se constituer d’importants stocks de céréales dans le but de limiter la hausse des prix de la farine et du pain. En effet, les pays du Maghreb intensifi ent les comman-des à la France ,en particulier, comme l’explique Michel Portier, gérant de la société Agritel, spécialisée dans le négoce de cé-réales. «On constate une accélération depuis le 1er janvier des achats, notamment de blé, de la part du Maroc et de l’Algérie», indique-t-il. «Si on prend l’exemple de l’Algérie, ce pays a acheté 2,5 mil-lions de tonnes de blé depuis le mois d’août 2010, mais on constate que, sur ces 2,5 millions de tonnes, 1 million a été acheté depuis le 1er janvier 2011. Il y a donc clairement une ac-célération des achats de la part des pays du Maghreb à l’heure actuelle», analyse M. Portier. ■

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Page 5: La révolution tunisienne, la main de la CIA

Depuis une semaine, une véritable vague d’immolations par le feu dé-

ferle sur l’Algérie. Le dernier en date a été l’oeuvre, mardi 18 janvier 2011, d’un jeune chômeur célibataire, Karim, 35 ans, en plein centre de Dellys, à 80 km d’Alger. C’est la septième tentative de suicide en quelques jours en Algérie. La sixième, et c’est une première, est l’œuvre d’une femme, le lundi 17 janvier 2011, en pleine assemblée populaire communale (mairie) de la localité de Sidi Ali Benyoub, à quel-que 450 km au sud-ouest d’Alger.Un scénario à la tunisienne pourrait-il se produire en Algérie? Oui, pense l’ancien directeur du département du Nord et du Moyen-Orient au Quai d’Orsay et ex-prési-dent de l’Institut du Monde arabe, Denis Bauchard, dans un entretien à l’hebdoma-daire français L’Express.

Chômage endémiqueCe diplomate français, actuellement cher-cheur à l’Institut français des Relations in-ternationales (IFRI), explique que l’Algérie fait partie des pays les plus vulnérables du monde arabe. En ce sens que ce pays a mené pendant de longues années une politique féroce de répression, mêlée par-fois à une réconciliation qui n’a pas porté ses fruits. «Mais il y a encore des troubles

et ceux-ci vont sans doute perdurer», analyse Denis Bauchard. En témoignent les dernières émeutes qu’ont connues récemment plusieurs villes algériennes, en même temps qu’en Tunisie. Ces émeutes, réprimées par la police algérienne, faisant 3 morts et plusieurs centaines de blessés, ont été organisées contre la vie chère.C’est le cœur du problème dans ce pays, où l’Etat est très riche avec des réserves de change estimées à 155 milliards de dollars en 2009. Où va tout cet argent? Pour beaucoup, il profite à une poignée de dignitaires du régime, parmi eux des officiers puissants et des généraux de l’ar-mée, tandis que la population s’appauvrit. Autre indicateur explosif: le chômage des jeunes atteint 40%. Le pays, malgré des tentatives, n’est pas parvenu à passer d’une économie de rente à une économie de marché produc-tive comme celle qui existe dans les pays émergents. Le chômage en Algérie est en grande partie absorbé par le secteur informel. Les jeunes diplômés se tournent vers ces emplois précaires plutôt que de rester sans travail. Quant à la réalité du pouvoir en Algérie, elle est loin d’être démocratique. Ce pouvoir appartient à l’armée depuis l’indépendance du pays en 1962. Jusqu’à quand? ■

InfoExpress Une copie rare du Coran numérisée à Londres

Un manuscrit du saint Coran extrêmement rare datant de 500 ans sera mis en ligne par le site de l’université de Manchester, à Londres. Cet exemplaire, d’une valeur inestimable, composé de 470 pages d’une dimension de 66 sur 88 centimètres est conservé à la bibliothèque John Reynolds de cette université. Il provient de la collection privée du Sul-tan Qansuh El Ghouri, l’un des derniers sultans mamelouks en Egypte.

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Algérie : Un volcan socialprêt à exploser

Immigration: Madrid saluela coopération avec Rabat Le vice-président du gouvernement es-pagnol et ministre de l’Intérieur, Alfredo Pérez Rubalcaba, a présenté à Madrid le 19 janvier 2011, le bilan 2010 de la lutte contre l’immigration clandestine. M. Rubalcaba a axé son discours sur la coo-pération avec le Ma-roc qui a donné des résultats tangibles.Ce qui a contribué à une baisse de 50% des arrivées des migrants clandes-tins sur les côtes espagnoles au cours de l’année 2010. Le ministre espagnol a exposé une batterie de chiffres qui démontrent que la lutte contre l’immigration clandestine devient de plus en plus efficace. A ce titre, le nombre de clandestins arrivés en Espa-gne à bord d’embarcations de fortune s’est chiffré à 3.632 personnes en 2010, contre 7.285 personnes en 2009. ■

Les journalistes marocainsdu monde en conférenceEl Jadida abritera du 4 au 6 février 2011, la première Conférence des journalistes marocains du monde, qui devrait regrouper de très nombreux professionnels des médias travaillant sur les cinq continents ainsi que certains de leurs homologues du Maroc. Organisée par le Conseil de la Communauté marocaine à l’étranger et l’Instance chargée du “Dialogue national Médias et Société”, à la veille de la publication du livre blanc issu du débat national, cette rencontre inédite fait suite aux échanges que l’Instance chargée du Dialogue national a eus avec des professionnels marocains émigrés, ainsi qu’à l’audition du CCME par ladite instance.La conférence sera l’occasion de présenter deux études réalisées par le CCME. La première sur le traitement de la problématique migratoire par la presse écrite marocaine durant le premier trimestre 2010; et la seconde sur les attentes et les aspirations de ces journalistes.■

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Page 6: La révolution tunisienne, la main de la CIA

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INFOS

Des membres du personnel de l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie et leurs familles sont arrivés, mardi 18 janvier 2011, à Rabat où ils sont logés dans un hôtel en attendant que la situation amorce un retour à la normale en Tunisie. Ces fonc-tionnaires de l’ambassade ont été reçus à leur arrivée par l’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Samuel Kaplan (photo). L’établissement hôtelier qui les reçoit fait l’objet de mesures de sécurité rigoureuses.

L’éminence grise de la paléontologie mondiale et membre du Collège de

France, Yves Coppens, a été reçu par S.M. le Roi Mohammed VI à Agadir, le 17 janvier 2011.

Une occasion de remettre au Souverain trois fragments de mâchoires d’hommes trouvées dans la région de Casablanca et précisément dans les carrières de Sidi Abderrahmane. Des fossiles humains qui datent d’au moins 500.000 ans.Ce qui fait dire à M. Coppens qu’il y a eu «une évolution humaine tout à fait continue depuis au moins un million d’années dans cette région de l’Afrique du Nord.» Contrairement à l’Europe, où «cette évolution est discontinue», précise M. Coppens. Ces fossiles de “prestige” sont d’une grande

importance pour l’humanité tout entière parce qu’ils proviendraient des tout premiers homo-sapiens. ■

Le paléontologueYves Coppens au Maroc Si la CIA a joué un rôle dans la révolution

tunisienne, le pouvoir algérien craint le pire après les émeutes qui ont ébranlé le pays au début du mois de janvier 2011. Ainsi, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a annoncé des contrats juteux d’exploration au profit des compagnies pétrolières américaines, françaises… Le ministre a enveloppé l’annonce dans une décision du groupe Sonatrach d’investir 4.200 milliards de dinars, l’équivalent d’environ 60 milliards de dollars, pour la période 2011-2015 «en vue de renforcer les capacités nationales de production d’hydrocarbures». Ce programme, dont 57% des financements seront consacrés aux activités d’exploration-production, prévoit “une forte expansion” de l’activité exploration.

L’Algérie offre des contrats juteux d’exploration pétrolière pour 60 milliards de dollars

Des diplomates américains à Tunis se refugient à Rabat

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InfoExpress

Mbarek Boussoufa, meneur de jeu d’Anderlecht, club de football belge, a chaussé l’or pour la deuxième fois de sa carrière. Le 19 janvier 2011 à Bruxelles, il a reçu des mains de l’entraîneur belge de l’équipe na-tionale de football, Eric Gerets, le Soulier d’Or 2010. L’international marocain, 26 ans, déjà récompensé en 2006, est le huitième joueur à décrocher le ce trophée pour la deuxième fois.

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N° 916 - Du 21 au 28 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL10

La position géographique du Maroc et la taille de son mar-ché en font une base idéale pour l’implantation d’indus-tries, affi rme la Compagnie française d’Assurance pour le Commerce extérieur (Coface) dans son rapport annuel.Parmi les points forts de l’éco-nomie marocaine, le rapport cite la présence de ressources naturelles et d’un vaste po-tentiel touristique, la proxi-mité du marché européen, la politique nationale de sta-bilité macroéconomique, en plus de la stabilité politique du pays.

Le Maroc a mis en place un Centre d’alerte et de gestion des incidents informatiques “ma-CERT” (Morocco Compu-ter Emergency Response Team). Son objectif est de construire un sys-tème de traitement des incidents liés à la sécu-rité informatique dans le réseau administratif des systèmes des orga-nismes publics. Le gou-vernement sud-coréen, à travers son Agence de coopération interna-tionale (KOICA), contribuera à la création de ce centre avec un budget de 3,4 millions de dollars.

Le Pdg d’Attijariwafa Bank, Mohamed El Kettani, et le président de l’Université Hassan II - Aïn Chock Casablanca, Khalid Naciri, ont présidé, le 19 janvier 2011, la remise des diplômes aux étudiants de la deuxième promotion du Master international “Banque et Marchés Financiers”. Les étudiants de la deuxième promotion du Master se sont vu remettre un double diplôme marocain et européen délivré par les Universités de Hassan II Aïn Chock et de Cantabria. S’agissant des lauréats de la première promotion, ils sont déjà actifs sur le marché du travail ,au sein d’Attijariwafa Bank notamment. Ce Master a été lancé en 1996, à l’initiative de la banque espagnole Grupo Santander.

20 personnes ont été tuées et 1.150 autres blessées, dont 55 griè-vement, dans 929 acci-dents de la circulation survenue au périmètre urbain entre le 10 et le 16 janvier 2011, selon la Direction générale de la Sureté nationale (DGSN).

Attijariwafa Bank: Master banque et marchés fi nanciers

Le chiffre

Incidents Informatiques: LeMaroc lance un centre d’alerte

Karima El Mahroug, un nom qui fait trembler le Cavalieri, Silvio Berlusconi. Cette jeune fi lle, danseuse en discothèque, surnommée Ruby dans le mi-lieu de la nuit, accuse le chef du conseil italien de l’avoir violée. En effet, selon les magistrats qui président le procès en cours à Milan, Ruby était mineure au moment des faits. Un scandale de plus pour M. Berlusconi, qui ne trouve pas encore la parade pour se dépêtrer d’un guêpier qui risque de faire chavirer son empire politico-médiatique.

Industrie: La Cofaceencense le Maroc

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INFOS

Karima El Mahroug, la Marocaine qui fait trembler Berlusconi

Boussoufa meilleur footballeur du championnat belge

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InfoExpress

N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL12

Ils ont dit…

Un million de touristes espagnols en 2013Le Maroc ambitionne d’accueillir un million de touristes espagnols à l’horizon 2013. C’est ce qu’a affirmé, à Madrid, le directeur géné-ral de l’Office national marocain du Tourisme (ONMT), Abdelhamid Addou (photo). Le Royaume a reçu 500.000 touristes espagnols en 2008 et près de 740.000 en 2010.

«Eric Gerets est libre de déclarer ce qu’il veut. L’Algérie l’emportera (face au Maroc) et se relancera dans la course vers la CAN 2012...»Madjid Bougherra, footballeur algérien. Le 18 janvier 2011.

«Les énergies renouvelables au Maroc sont un secteur prometteur

pour les investisseurs chinois...»Saïd Mouline, directeur général de l’Agence nationale pour le développement des éner-gies renouvelables. Pékin, le 19 janvier 2011.

« L’appréciation du dirham par rapport à l’euro nous fera perdre d’énormes marchés. Sachant que la destination première du Maroc en matière d’export est l’Europe. De même, la dépréciation du dirham par rapport au dol-lar affectera en premier lieu l’achat des matières premières, en l’occurrence le pétrole, qui est libellé en dollar. Ainsi, dans les deux cas, la parité du taux de change au Maroc est défavorable …»Driss Ben Ali, économiste.

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“Le Maroc et les Etats-Unis partagent les mêmes idéaux de stabilité et de prospérité dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du

nord”, a estimé la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, dans un article publié par l’Oxford Business Group (OBG), think tank interna-tional qui se penche sur les questions de géopolitique internationale. Pour la concrétisation de ces objectifs, «la priorité doit être accordée à des défis majeurs, comme les réformes sociales, la tolérance religieuse, la sécurité régionale et le développement économique», selon la respon-sable de la diplomatie américaine. Selon Mme Clinton, engranger des résultants à ces niveaux requiert une mobilisation à plusieurs niveaux et pas seulement une volonté gouvernementale, puisque ces valeurs doivent être partagées par tous.Concernant les réformes menées au Maroc depuis l’Ere nouvelle, la Se-crétaire d’Etat a considéré que les Américains sont «admiratifs devant les résultats engrangés par le Maroc sous la conduite de Sa Majesté Mo-hammed VI et le gouvernement marocain», mettant notamment dans son article les réformes initiées par le gouvernement marocain qui ont permis une participation plus soutenue de la jeunesse dans la vie politi-que. Elle a également indiqué que des «résultats palpables sont consta-tés au niveau des droits de la femme marocaine, de l’implication de la société civile et le renforcement des institutions démocratiques». Un climat «propice à l’accélération de la croissance économique», se-lon Mme Clinton, qui a ajouté par ailleurs que «tous ces acquis ont été enregistrés dans un contexte de tolérance religieuse», soulignant qu’il s’agit là d’un exemple supplémentaire de la manière dont le leadership du gouvernement, avec le soutien des institutions civiles et religieuses, peut favoriser la création des conditions pour l’épanouissement des personnes et des communautés.■

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H. Clinton: “Les Américains admiratifs du Maroc”

SM Mohammed VI et Hillary Clinton.

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La CGEM lance sa Vision 2020 La CGEM a décliné, le 19 janvier 2011 à Casablanca, sa ‘‘Vision 2020’’, une feuille de route pour l’entreprise marocaine et un référentiel lui permettant de contribuer efficacement au développement économique du Royaume. Cette stratégie n’entend pas se substituer aux travaux menés par les grandes institutions en charge de la prospective, mais renforcer la contribution du secteur privé aux grands débats nationaux, a déclaré le président de la CGEM, Mohamed Hourani (photo).

Le chômage en hausse chez la communautémarocaine en Espagne

La communauté marocaine en Espagne n’en finit pas de faire

parler d’elle. Dernier fait en date, un rapport sur l’impact de la crise économique sur les immigrés Ma-rocains en Espagne présenté le 20 janvier 2011, à Madrid, à l’initia-tive de la Fondation Casa Arabe et élaboré par le collectif “Ioé”, spécialisé dans les recherches sur la question migratoire en Espagne. Selon le rapport, le taux de chômage est particulièrement préoccupant parmi la population immigrée marocaine âgée de moins de 25 ans avec presque deux tiers des jeunes actifs (62,5%) sans emploi. Ce taux est de 40% chez les immigrés âgés de 40 ans et plus. L’étude relève également que la crise économique et financière, dont l’Espagne peine à

sortir, a généré une augmentation du pourcentage des immigrés ma-rocains chômeurs de longue durée et l’apparition de cas de familles Mmarocaines où tous les membres actifs se sont retrouvés sans emploi, avec les conséquences que cela sup-pose en termes de détérioration des conditions de vie. Le chômage en Espagne, l’un des pays les plus affectés par la crise en Europe, a atteint le chiffre record de plus de 4 millions de sans emploi au premier semestre de l’année 2010,

soit près de 20,5% de la population active. Mais si le chômage concerne tous les travailleurs, les immigrés sont les plus affectés, avec un taux de chômage de 28%, contre près de 16% chez la population active autochtone.■

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Le conseil de la ville de Salé vit aujourd’hui au rythme

d’un scandale judiciaire re-tentissant. Plusieurs membres du conseil, dont l’adjoint au maire, Jamaâ El Moatassim (photo), élu sous les couleurs du PJD, ont été écroués à la prison civile de Salé, jeudi 13 janvier 2011, sur ordre du juge d’instruction chargé des crimes financiers près de l’an-nexe de la cour d’appel de la ville. Au total, ce sont quinze personnes qui sont arrêtées et trois sont poursuivies en état de liberté. Parmi les 18 personnes mises en cause,

qui devraient comparaître devant le tribunal, le 7 février 2011, figurent les présidents des conseils des communes de Tabriquet et de Bettana ainsi que des promoteurs immobiliers, des fonctionnaires de la commune et des conseillers municipaux. Parmi eux également: deux responsables communaux du PAM et de l’Istiqlal. Tous sont poursuivis pour corruption, abus de pouvoir, détournement et dilapidation de fonds publics, abus de confiance, falsification de documents officiels et administratifs et création de groupes d’habitat en violation des normes en vigueur. Des charges importantes pour lesquelles les accusés risquent de lourdes condamnations. Cette affaire ne date pas d’aujourd’hui. Une plainte avait été déposée, il y a plus d’un an, par les membres de l’op-position au conseil, et la Brigade nationale de la Police judiciaire (BNPJ) avait procédé à l’audition de 70 personnes. Rappelons que le conseil de la ville de Salé est présidé depuis les élections communales de 2009 par Nouredine Lazrak, membre du RNI. Seul candidat en lice, il avait été élu président de la commune urbaine de Salé par 85 voix, succédant ainsi à Driss Sintissi, du Mouvement populaire, qui ne s’est pas porté candidat. Concernant le nombre des sièges obtenus par chaque parti, le Mouvement populaire était arrivé premier, suivi par le Parti de la Justice et du Dévelop-pement. Le PAM était à la troisième place, devant le RNI. L’affaire qui se trouve actuellement devant la justice pourrait provoquer un changement au niveau de la composition actuelle du conseil de la ville.■

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InfoExpress Abdellatif Maâzouz plaide à Paris pour le textile marocain

Le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Mazouz (photo), a effectué, les 20 et 21 janvier, une visite de travail à Paris, en vue de rencontrer d’importants donneurs d’ordre français. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie “Maroc Export Plus” et vise à mieux faire connaître l’offre exportable marocaine.

N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL14

Scandale du conseil de la ville de Salé:Le procès commence le 7 février 2011

Maroc-Espagne: Des agents mixtes de liaison aux aéroportsLe Maroc et l’Espagne ont mis en pla-ce une police mixte qui opère désor-mais dans les aéroports Mohammed V de Casablanca et Barajas de Madrid, rapporte le quotidien barcelonais “La Vanguardia” dans sa livraison du 17 janvier 2011. Il est indiqué que la décision de rendre effective l’installa-tion de ces “officiers de liaison” a été

prise au lendemain des incidents de Laâyoune lors desquels, rappelons le, les médias espagnols, la classe poli-tique et la société civile du voisin du Nord ont manifesté un acharnement sans précédent sur le Maroc, se sol-dant par une profonde déchirure entre les deux pays. Séquelles que le gou-vernement Zapatero espère surmon-ter en multipliant les gestes de bonne volonté à l’égard du Maroc. ■

Le texte de la constitutionen brailleLe texte de la Constitution marocaine est désormais accessible aux non voyants grâce à sa transcription en braille en langue française par Rachid Rifaï, président de l’association marocaine pour la réadaptation des déficients visuels (AMARDEV).La transcription en braille de la Constitution intervient au lendemain de la célébration, le 4 janvier, du 10ème anniversaire de la journée mondiale du braille qui coïncide avec la date de naissance de Louis Braille, créateur de cet alphabet tactile..■

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Page 11: La révolution tunisienne, la main de la CIA

La main de la CIA

La révolution tunisienne

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Page 12: La révolution tunisienne, la main de la CIA

INTERVENTION. Washington a pesé de tout son poids, sans beaucoup de diplomatie, pour faire savoir à Zine El Abidine Ben Ali qu’il n’y avait pour lui d’autre solution que de quitter la Tunisie. par Mustapha Sehimi par Mustapha Sehimi

John Brennan, Conseiller du Président américain pour les affaires du terrorisme et ex-responsable à la CIA : «Les Etats-Unis sont déterminés à parvenir à des solu-tions mutuellement acceptées et à un environnement de paix et de stabilité». Déclaration faite à Alger le 16 janvier 2011, en pleine crise tunisienne.

E T I E N , S U R L E N E T …

La destitution et la fuite du président tunisien Ben Ali n’a pas encore livré tous ses secrets. Mais, d’ores et déjà, un certain nombre

d’éléments probants donnent de précieuses indications sur cette procédure tout à fait exception-nelle. Ce qui est admis, c’est que Washington était au parfum de cette crise qui couvait en Tunisie et qui a fait l’objet de nombreux rapports d’agents de renseigne-ments étrangers, de diplomates, notamment américains, et d’hom-mes d’affaires, publiés sur le site Wikileaks.

Éviter la contagionMais alors dans quelles conditions le départ de Ben Ali s’est-il fait? On sait que l’ancien président tuni-sien n’a eu d’autre choix que de se plier à cette décision d’une délé-gation de hauts gradés de l’armée avec à leur tête le général Rachid Amar, devenu désormais le nouvel homme fort de la Tunisie. Washing-ton a pesé de tout son poids, sans beaucoup de diplomatie, pour lui faire savoir qu’il n’y avait pas pour lui d’autre solution. L’Arabie saoudite a été au centre de cette opération, non seulement pour transmettre l’ukase américain mais aussi parce qu’elle allait offrir l’asile au président déchu. Pourquoi ce

pays arabe? Parce que le système y est cloisonné et hermétique et que l’on ne risque pas de voir s’y dérou-ler des manifestations hostiles à Ben Ali, soit du fait de ressortissants tunisiens soit encore d’autres com-munautés ou associations. Lors de ce remue-ménage qui a pris fin de manière provisoire avec la chute de Ben Ali, quelles ont été les préoccupations dominantes des Etats-Unis? Les déclarations officiel-les de l’administration Obama sont intéressantes à relever. A la différence de Paris, le départe-ment d’Etat, dès le début de la crise, avait insisté sur la nécessaire option démocratique à faire prévaloir à la suite de la fuite de Ben Ali. C’est un communiqué du président amé-

ricain qui salue le «courage et la dignité» du peuple tunisien. «Nous nous souviendrons longtemps, a-t-il ajouté, des images du peuple tuni-sien cherchant à faire entendre sa voix. J’appelle le gouvernement tunisien à respecter les droits de l’homme et à organiser dans un proche avenir des élections libres et justes qui reflètent la volonté réelle et les aspirations des Tunisiens.»Le départ imposé à Ben Ali procède ainsi d’une ferme volonté d’éviter que le chaos ne s’installe en Tunisie. Il est éligible à une sorte d’interven-tion chirurgicale visant à prévenir un saut dans l’inconnu pouvant dégénérer dans tous les sens. Il per-met d’éviter, sinon d’atténuer, la contagion pouvant frapper

Le Président par interim Fouad Mbazaa,escorté par les hommes du général Amar.

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Page 13: La révolution tunisienne, la main de la CIA

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L’armée au c

Par Mustapha Sehimi

Assurément, on commence à y voir un peu plus clair dans les tenants et les aboutissants de ce qui s’est passé mi-janvier

en Tunisie avec la fuite puis la destitution du président Zine Al Abidine Ben Ali. En particulier, des informations encore par-tielles, mais signifi catives, font état du rôle de l’armée dans les événements qui ont conduit à cette nouvelle situation.Un homme fort sort de cette épreuve en la personne de Rachid , chef d’état-ma-jor de l’armée de terre. Appelé au début de la révolte populaire dans les villes de Kasserine, Thala et Sidi Bouzid, par Ben Ali, à mater l’insurrection, il s’est opposé à cette politique de répression «D’accord pour déployer les soldats, afi n de calmer la situation, mais l’armée ne tire pas sur le peuple», a-t-il répliqué à l’ancien dictateur. Ce qui lui valut sur le champ son limogea-ge et son assignation à résidence. Quatre jours plus tard, le 14 janvier, il est rétabli dans ses fonctions par le Premier ministre, président par intérim durant quelques heures, Mohamed Ghannouchi.

Une armée apolitiqueDepuis, l’armée s’est imposée comme un acteur-clé du changement en Tunisie. Elle s’est donc opposée au maintien de l’ordre, qui ne pouvait que se traduire par un bain de sang. Pas davantage, elle n’a voulu prendre le pouvoir, qui était pratiquement à portée de main. Enfi n, elle n’a pas été tentée non plus par l’exemple portugais d’avril 1974 de la “Révolution des Oeillets” en faisant face à une situation d’exception avant de remettre le pouvoir

Le général Rachid Ales pays arabes, surtout ceux qui sont les plus exposés du

fait de la crise sociale et du déficit démocratique de leurs régimes (Algé-rie, Egypte,...).

Rempart à l’islamismeIl préserve la paix et la stabilité dans cet espace régional qu’est le Moyen-Orient, confronté globalement à l’islamisme et, pour ce qui est en par-ticulier du Proche 0rient, au conflit israélo-palestinien. Enfin, c’est une digue qui est renforcée, au lieu et place d’un régime tunisien répressif, pour contenir la poussée de la mou-vance islamiste. Que dans le schéma actuel du Pre-mier ministre tunisien, aucune place ne soit faite au parti Ennahda, de Rached Ghannouchi, réfugié à Lon-dres depuis 1989, atteste bien des limites de “l’ouverture” démocrati-que et politique actuelle telle qu’elle est voulue par Washington. Et l’ar-gument du rempart à l’islamisme, tellement invoqué aussi à Paris, n’est pas tenable tant il est vrai que les émeutes populaires en Tunisie sont dues à la jeunesse surtout et que les islamistes y étaient absents. Prévaut donc, de nouveau, une

conception sécuritaire de la démo-cratisation tant en Tunisie qu’ailleurs. Washington veut que le Maghreb et le Proche-Orient soient apaisés et sta-bilisés. Elle entend œuvrer pour éviter la violence qui, à ses yeux, ne peut que profiter aux extrémistes par suite de la persistance de conflits.En visite à Alger, le 15 janvier 2011, à savoir le lendemain de la fuite du Pré-sident Ben Ali, le principal conseiller du président américain pour les affai-res de terrorisme, John Brennan a dit, en termes clairs: «Les Etats-Unis sont déterminés à parvenir à des solutions mutuellement acceptées et à un environnement de paix et de stabilité». John Brennan sait de quoi il parle, lui qui a été l’un des hauts responsables de la CIA, chargé des opérations. Le Conseiller de Barack Obama se trouvait à Alger pour dis-cuter avec les responsables algériens de l’évolution de la situation au Sahel et en Afrique du Nord. Le moins que l’on puisse dire est que des officiers de la CIA avaient aidé, voire même super-visé les militaires tunisiens dans leur action de canalisation de la révolte. Car Washington veille à ce que ne s’ouvre pas en Tunisie un nouveau terrain déstabilisateur...

L’ambassadeur US à Tunis,Gordon Gray.

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Page 14: La révolution tunisienne, la main de la CIA

Décryptage : regain de tension entre Rabat et ParisLa révolution tunisienne : La main de la CIA

u cœur de l’événement

Le général Ra-chid Amar, chef d’état-major de l’armée de terre de Tunisie.

d Amar, le nouvel homme fort de Tunis

dans les meilleurs délais aux civils. Bref, il n’y a pas eu de coup d’Etat. L’armée tunisienne a su et pu résister à cette tentation peu répres-sible sous d’autres latitudes régionales ou continentales... Si elle a imposé au président déchu de quitter le pouvoir, c’est parce qu’elle a voulu sauver le pays d’une tragédie aux eff ets incalculables et imprévisibles. Une retenue liée à l’histoire de ce corps dans la société tunisienne depuis plus d’un demi-siècle, même si ce schéma a été validé par de fortes pressions internationales, notamment américaines. Ce statut de l’armée dans le passé tient à plusieurs facteurs. La lutte pour l’indépen-dance n’a accordé qu’une place marginale aux “maquis”. Le Néo-Destour et son leader historique, Habib Bourguiba, privilégiaient en eff et, plutôt qu’une révolte armée, une action

sur l’opinion et les dirigeants français et internationaux, combinée avec des ma-nifestations publiques de mobilisation et d’adhésion à son programme. C’était là une voie politique jugée pratiquement exclusive dans l’accession à l’autonomie interne et à l’indépendance.L’armée nouvelle qui est ensuite mise sur pied participe d’un modèle: celui de l’armée classique. Les “fellagas” -comme on les appelait alors- sont désarmés et certains d’entre eux sont intégrés dans la Garde nationale qui est aussitôt créée. Ce choix répond au souci du Combat-tant suprême tant par tradition que par formation. Bourguiba constitue alors une armée vouée aux seules tâches militaires; il la voulait apolitique. Un contre-modèle de ce qu’il voyait dans le projet algérien de l’époque avec une Armée de Libération nationale dont l’état-major, dirigé par un certain co-lonel Boumédiène, se trouvait sur le territoire tunisien, à Ghardimao...

Un corps sous-équipéQue ce soit avec Bourguiba ou avec Ben Ali l’armée était ainsi contenue dans un rôle strict. On peut faire référence à son insularité dans la mesure où, à la diff érence de tant d’autres au Maghreb et ailleurs, elle n’a pratiquement pas un rôle extra-militaire. C’est qu’elle ne dépend pas seulement de ce qu’elle est mais encore du reste dans lequel il faut inclure en bonne place le passé de la société et de l’Etat.Qu’est-ce que l’armée tunisienne aujourd’hui? Des eff ectifs de l’ordre de 35.000 hommes, dont 27.000 pour l’armée de terre. Un corps sous-di-mensionné et sous-équipé: ainsi, elle ne compte que douze hélicoptères dont quatre aff ectés à la surveillance du couvre-feu à Tunis et sa banlieue. Une armée dont Ben Ali se méfi ait. Marginalisée donc, elle était supplan-

tée par l’appareil sécuritaire (police, garde présidentielle,...) fort de plus de 120.000 hommes. Une armée décapitée en avril 2002 depuis un mystérieux accident d’hélicoptère où l’état-major des forces terrestres avait trouvé la mort.

La confiance du peupleMais comment se pense aujourd’hui cette armée? Même si elle reste fai-blement politisée -par une tradition plus que cinquantenaire-, la révolte actuelle du peuple conforte certai-nes inclinations naturelles: souci de préservation de l’unité nationale, sensibilité à l’ordre social, loyalisme envers les principes qui fondent le bloc de légitimité. Mais la situa-tion actuelle pose un problème de principe: loyalisme envers quelle autorité politique puisque deux res-ponsables seulement, le président par intérim Fouad Mebazaa et le Premier ministre désigné Mohamed Ghannouchi, en sont l’expression formelle ? Or, le discrédit de plus en plus mar-qué qui marque tout le personnel politique lié au RCD paraît frapper également ces deux personnages. Le processus de “normalisation” initié depuis le 14 janvier courant va-t-il pouvoir être mené à son terme, à sa-voir la mise sur pied préalable d’un gouvernement largement représen-tatif devant préparer des élections législatives dans les six mois ? Aujourd’hui, l’armée est garante en dernière instance et tutélaire du bon déroulement de cette étape historique que traverse la Tunisie. Elle bénéfi cie du soutien de la po-pulation parce qu’elle n’a pas eu les “mains sales” par le passé et qu’elle l’a protégée contre les exactions des milices policières de Ben Ali.■

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Le général Amar salué par le patron de l’OTAN, le général Ray Henault.

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Cette même CIA qui, voici vingt-trois ans, le 7 novembre 1987, avait aidé Zine El Abidine Ben Ali à destituer Bourguiba par un coup d’Etat “médico-légal” en invoquant, certificats médicaux à l’appui, que le “Combattant suprême” était dans l’incapacité physique d’as-

surer sa charge. L’histoire qui se répète. De plus, les Etats-Unis ont mis sur pied dans les pays amis ou alliés, au Maghreb et ailleurs, des comités ad hoc mixtes chargés de la “liaison” avec les états-majors des armées. Une fonction qui, semble-t-il, va

bien au-delà puisqu’elle offre un cadre privilégié de coordination et un vecteur direct d’écoute, d’in-formation et, le cas échéant, de décision. C’est par ce canal que la destitution de Ben Ali s’est opérée, l’ambassadeur US à Tunis, Gordon Gray, assurant le suivi opérationnel du renversement de Ben Ali et son organisation logistique.De quoi nourrir une forte interroga-tion sur le destin de cette “Révolu-tion du Jasmin” du 14 janvier. Un système a été mis à terre par suite de la révolte du peuple. Il s’agit de reconstruire désormais un nouveau système qui ne soit pas plombé ni dénaturé par les intérêts de la Realpolitik de Washington ni par ceux d’une grande partie de l’élite politique actuelle, décrédibilisée et rejetée par le peuple tunisien.Un enjeu dépassant la Tunisie et qui présente un caractère embléma-tique des conditions, de la nature et de la portée du changement au Maghreb et dans le monde arabe.■

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La valse à deux temps de Paris

La diplomatie française a apporté son soutien au régime Ben Ali jusqu’au départ de ce dernier, le vendredi 14

janvier 2011: c’était l’option de “l’ouver-ture” qui avait été privilégiée par l’Elysée.Le communiqué publié dans ce sens par le Quai d’Orsay avait encouragé Ben Ali dans cette voie mise en relief dans son discours promettant la liberté immédiate de l’information, son retrait du pouvoir en 2014 et sa demande faite aux forces de police de ne plus utiliser des balles réelles. Sans doute, le premier ministre français, François Fillon, avait précisé qu’on ne pouvait «continuer dans cette utilisation disproportionnée de la violence».Mais cette prise de position avait été appréhendée comme une simple pos-ture s’apparentant à une mise en garde et ne tranchant pas vraiment avec la neutralité de Paris depuis le début des

manifestations populaires en Tunisie. Retenue, réserve ou complaisance: voilà la qualification qui a été donnée à cette position. Or, le jeudi 13 janvier, il y a du nouveau, si l’on ose dire, avec un autre communiqué du même Quai d’0rsay, insistant sur son offre de coopération policière: «La France dispose d’un savoir-faire reconnu en matière de maintien de l’ordre dans le respect de l’usage pro-portionné de la force afin d’éviter des victimes». Des propos dénoncés par la gauche, qui appelle même à la démission de Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères.

Inconfort françaisAvec le départ précipité de Ben Ali, le lendemain, dans l’après-midi, le gouver-nement français se trouve confronté à une situation inédite qu’il n’avait pas vue

venir. Plus encore: cette fuite avait été mise au point et organisée ailleurs par Washington. De quoi aggraver l’inconfort diplomatique de Paris, qui n’a eu d’autre choix que de prendre acte de la nouvelle donne à Tunis.Nicolas Sarkozy, après plusieurs réunions de crise, se fend d’un communiqué appor-tant «un soutien déterminé» au peuple tunisien dans «sa volonté de démocratie» tout en appelant «à la fin des violences» et «l’organisation d’élections libres dans les meilleurs délais». D’autres décisions sont annoncées par François Baroin, por-te-parole du gouvernement: une vigilance renforcée sur tous les mouvements des avoirs financiers de la famille Ben Ali, refus d’accueillir le dictateur et sa famille: «Il n’en a jamais été question, a-t-il pré-cisé, et aucune demande n’a été faite en ce sens».■ Mu.S.

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Décryptage : regain de tension entre Rabat et ParisLa révolution tunisienne : La main de la CIA

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«Au cas où des troubles

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Maroc, c’est le peuple

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Roi Moham-med VI»

Maroc-Hebdo International: D’après vous, le scénario tunisien est-il transposable au Maroc?Souheir Belhassan: Il faut partir du principe qu’on ne peut écarter nulle part la possibilité de mou-vements sociaux. Ceci étant, les Marocains sont foncièrement monarchistes et le Roi y est perçu comme un recours. Au cas où des troubles sociaux se produisent au Maroc, c’est le peuple lui-même qui réclamerait la médiation du Roi Mohammed VI, qui est par ailleurs, un gage de stabilité.

Et concernant l’Algérie ?Souheïr Belhassan: Je préfère ne pas conclure hâtivement que le cas tunisien est forcément transpo-sable ailleurs au Maghreb puisque chaque contexte peut avoir des spécificités qui lui sont propres.Ceci étant, je pense que l’Algérie a plus de moyens pour faire face à un soulèvement populaire que la Tunisie, ne serait-ce que parce qu’elle exporte des ressources énergétiques renflouant les cais-

TUNISIE. Entretien avec Souheïr Belhassan, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme à propos de la révolte en Tunisie et son impact sur le Maghreb. Propos recueillis par

Ismaïl Harakat

Souheïr Belhassan: “Au Maroc, le Roi est garant de la stabilité”

ses de l’Etat alors que la Tunisie doit importer l’essentiel de ses besoins.

Ne craignez-vous que le climat d’instabilité ne s’installe pour long-temps en Tunisie ?Souheïr Belhassan: Avant que les forces de l’ordre ne reprennent tout à fait les choses en main, il faut d’abord saluer la mobilisation des comités de quartier représen-tés par des citoyens de tous âges et de toutes les catégories sociales. Il y a donc une réelle volonté de faire de ce soulèvement populaire une réussite totale.

Beaucoup demandent le départ de Mohamed Ghannouchi…Souheïr Belhassan: Nous parlons d’un gouvernement de transition

avec ou sans Ghannouchi. L’es-sentiel est que cette transition se déroule dans les conditions souhai-tées par tous et englobe tous les partis politiques d’opposition.

Mais la présence du RCD dans un gouvernement de transition est aussi contestée…Souheïr Belhassan: Il ne faut pas oublier que les délais impartis à ce gouvernement de transition sont courts et qu’il est surtout chargé d’asseoir les bases d’une élection libre et transparente en Tunisie. En attendant, tous les détenus poli-tiques doivent être libérés et une enquête ouverte sur les exactions du régime de Ben Ali, pour réha-biliter ses victimes qu’il s’agisse des morts et des blessés ou des personnes disparues. ■

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PILLAGE. Leïla Ben Ali et les membres de sa famille Trabelsi ont pillé les richesses du pays. Une situation qui a fini par exaspérer les Tunisiens.par Loubna Bernichi

Leïla Ben Ali : La

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Leïla Trabelsi est accusée de tous les maux. Ce sont ses abus et ceux de son entourage dans leur course à l’enrichisse-

ment qui ont poussé les Tunisiens à la révolte. Une cupidité qui a atteint des proportions telles que, lors de sa fuite, l’épouse du président tuni-sien déchu, Zine El Abidine Ben Ali, a emporté dans ses bagages 1.500 kilos d’or.Une information relayée par les médias français, mais que la Banque centrale de Tunisie a infirmée. D’une manière générale, le pays fut long-temps la petite et très juteuse entre-prise du clan de la First Lady. Qui est, donc, cette femme à qui on reproche d’avoir ruiné la Tunisie?

Union illégitimeNée en 1957, Leïla Trabelsi est la seule fille d’une fratrie de onze enfants. Elle grandit dans la médina de Tunis, devient coiffeuse et se marie jeune pour divorcer trois ans plus tard. Elle rencontre, paraît-il, le général Ben Ali, dès lors chef de la Sûreté géné-rale, dans les années 80, alors qu’elle est arrêtée pour fraudes douanières. De leur union illégitime naît une fille, Nasrine, en 1986. Une année plus tard, Ben Ali réussit le coup d’Etat contre Habib Bourguiba, le père de l’indépendance, et divorce, en 1988,

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a femme fatalede sa première femme, Naïma Kefi, fille du général qui a parrainé toute sa carrière. Quatre ans après, le Pré-sident se remarie avec Leïla Trabelsi, qui lui donne, la même année, une deuxième fille, Halima, en 1992. Devenue l’épouse officielle, la mère de l’unique héritier mâle de Ben Ali, qu’elle a eu à 47 ans, use de tous les stratagèmes pour atteindre son dessein: asseoir sa famille, d’origine modeste, dans les hautes sphères du pays.

Ambition démesuréeLe puissant Habib Ben Ali, dit Moncef, le frère aîné du président et chef du clan Ben Ali, mort dans un acci-dent de circulation en 1996, paye les frais de l’ambition démesurée de la Première Dame de Tunisie, tout comme l’ancien conseiller occulte de Ben Ali, ou Slim Chiboub, mari de Ghazoua, l’une des filles du pre-mier mariage du président Ben Ali, ou encore Marouane Mabrouk. Les Ben Ali écartés de son chemin, Leïla Trabelsi cherche à placer à des pos-tes clefs les membres de sa famille pour la majorité sans aucun diplôme d’études supérieures ni qualification professionnelle. Le nombreux et vorace clan des frères de Leïla Trabelsi vont peu-à-peu faire main basse sur les banques, l’hôtel-lerie, l’immobilier, les transports, les grandes surfaces, l’import-export, les droits de douane, la téléphonie, l’internet, les médias... A tel point que des diplomates américains évo-quaient, selon des termes rapportés par Wikileaks, une «quasi-mafia», dirigée par le plus violent et le plus avide de la famille, le frère aîné, Bel-hassen.On raconte que dans les restaurants de Tunis, où l’on n’osait pas lui pré-senter la note, il avait pour habitude de poser son pistolet sur la table.

Belhassen a bâti sa grosse fortune en achetant à bas prix des terrains inconstructibles, qu’il faisait ensuite reclasser pour les lotir et les reven-dre à prix d’or. Certains membres du clan Trabelsi sont carrément assimilés à “petits caïds”, comme c’est le cas des deux neveux de Leïla: Moëz et Imed, assassiné le 15 janvier 2011 par un de ses gardes du corps, sont les commanditaires du vol du yacht de luxe du ban-quier français Bruno Roger dans le port de Bonifacio. Imed s’était aussi accaparé la distribution d’alcool et Bricorama, la chaîne de magasins française de bricolage, décoration et jardinage. Mourad Trabelsi, un autre frère de Leïla, monopolisait la pêche au thon.Najet, une cousine infirmière, devient directrice de l’hôpital Kheireddine de Tunis. La mère de Leïla, Hajja Nana, décédée en 2008, veillait aux intérêts de la famille. Il semble que la moitié de la commu-nauté tunisienne des affaires peut se targuer d’être liée aux Ben Ali par un mariage, et nombre de ces relations ont su profiter largement de leurs connexions familiales. Aux côtés de son mari, Leïla Trabelsi

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jouait parfaitement son rôle de pre-mière Dame.Une surexposition médiatique consi-dérée comme l’amorce d’une possi-ble volonté de celle-ci de succéder à son mari, en raison notamment de la santé du président, parfois consi-dérée comme chancelante.

Descente aux enfersSon immersion dans les affaires de l’Etat est avérée puisqu’elle pouvait nommer et démettre des hauts fonctionnaires, conseillers prési-dentiels et ministres. Une influence qui l’introduit en mai 2010 dans le classement des cinquante person-nalités arabes les plus influentes, établi par le mensuel londonien, The Middle East. Plusieurs associations, dont Trans-prency, demandent l’ouverture d’une enquête pénale contre la famille Bel Ali et celle de son épouse visant les faits de recel, d’abus de biens sociaux, blanchiment et détournement de fonds publics. L’objectif est d’obtenir rapidement un gel de leurs avoirs en France et en Suisse pour éviter qu’ils ne soient transférés vers des destinations lointaines.■

Imad Trabelsi, neveu de Leila Ben Ali, assassinéle 15 janvier 2011.

L’avis de Nicolas Beau et Catherine Graciet,auteurs de “La Régente de Carthage”«C’était la boulimie, l’in-compétence et la menace, ce qui a exaspéré la population tunisienne, la bourgeoisie, les industriels et la classe moyenne.»

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DIVERGENCES. À la dernière ses-sion de son Conseil national, du 15 janvier 2011, l’USFP a semblé en plein désarroi. Résistera-t-elle à ses courants contradictoires?par abdellatif mansour

L’USFP déboussolée

Où va l’USFP? Nul ne le sait; peut être, pas même ses pro-pres militants et une bonne

part de ses dirigeants. La dernière session de son Conseil national, le 15 janvier 2011, à Rabat, orga-nisée en deux mi-temps, après celle du 25 décembre 2010, a été l’illustration de cette absence de visibilité politique commune. Une chamaillerie virulente, des exerci-ces tribunesques à l’emporte-pièce, une personnalisation à l’extrême des points de vues et des tendan-ces. Une ambiance électrique qui a duré jusque tard dans la soirée. Les bonnes volontés d’apaisement, régulièrement transformées en sapeurs-pompiers involontaires, ont beau dire que ce genre de confron-tation répétitive est un gage de démocratie interne, un signe de bonne santé du corps constitutif du parti. Il n’empêche.

Désorientation politiqueL’USFP, une formation fondamen-tale sur l’échiquier politique natio-nal, semble être en plein désarroi, que les moins indulgents qualifie-raient de déboussolement et d’ac-cès chronique de désorientation politique.Certes, le référentiel idéologique et le vécu partisan de l’USFP sont lourds à porter. Mais les affronte-ments entre socialistes déclarés, fai-sant partie d’une même structure, laissent parfois perplexes. Quelle est, au fait, la pomme de discorde? En gros, les divergences tournent

autour des alliances et des revendi-cations de réformes institutionnel-les, tels que des amendements à la Constitution et une séparation des pouvoirs plus nette et plus effective. Sur ces deux lignes de démarcation, les ténors du parti se positionnent et s’entrechoquent bruyamment.Puisqu’il faut des noms à cette gué-rilla entre amis, en voici, en voilà. Driss Lachgar est le plus en vue. Il prône, quasi ouvertement, un rapprochement avec le PAM. Dans son esprit, cette prise de langue serait une approche actualisante du champ politique tel qu’il est en train de se dessiner et tel qu’il se profile à plus ou moins court terme. La “real-politik” de Driss Lachgar passe mal, pire, mal lui en a pris. Les désapprobations ont été telles qu’il a été obligé de quitter la salle. Il n’y est revenu qu’après les proues-ses d’appel au calme de Fathallah Oualalou, qui présidait ce deuxième round du Conseil national. Abde-louahed Radi a dû sortir de son retrait diplomatique pour remettre

Driss Lachgaret Abdelouahed Radi.

les pendules à l’heure ancienne. Il n’y a d’alliance, a-t-il rappelé, qu’avec les partis issus du Mou-vement national. Voilà qui est dit. Reste à savoir si ce dogme de refuge résistera à l’usure du temps et aux appels de reformatage des esprits et de renouvellement des têtes.À ce propos, précisément, la partie qui se joue au sein de l’USFP n’est rien d’autre que l’actualisation de l’orientation de cette entité politi-que et des hommes qui devront la conduire vers l’échéance électorale, dite décisive, de 2012. D’ores et déjà, les postulants à la primature de ce parti pointent du nez et donnent de la voix. Deux noms émergent du lot, Fathallah Oualalou et Lahbib El Malki, comme successeurs proba-bles d’un Abdelouahed Radi donné sortant. Le parti de Abderrahim Bouabid résistera-t-il aux courants contradictoires qui le traversent!Le prochain congrès de l’USFP, prévu pour l’été 2011, aura une obligation de réponse. Sous toute réserve.■

L’avis de Houcine El Kafouni,membre du Conseil natio-nal de l’USFP«Abdelwahed Radi s’était engagé à se consacrer entièrement au parti. Aujourd’hui, il est absorbé pas sa nou-velle mission de président du Parle-ment.»

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ENTRETIEN. Le président de la commission d’enquête parlementaire sur les événements de Laâyoune affirme que des poursuites judiciaires seront engagées par le ministère de la Justice contre toutes les personnes impliquées dans la mauvaise gestion de la ville.Propos recueillis par Aissa Amourag

Talbi Alami: “Laâyoune souffre d’une gestion défaillante”

Maroc Hebdo International: Quel est le sort qui sera réservé au rap-port de la commission d’enquête parlementaire sur les événements de Laâyoune? Rachid Talbi Alami: Nous avons saisi le ministère de la justice pour ouvrir des enquêtes judiciaires contre les personnes citées dans le rapport (NdlR: ce dernier cite effectivement l’ancien wali de la région, Mohamed Guelmous, et l’actuel président du conseil de la ville de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid pour leurs responsabilités dans ce qui s’est passé à Laâyou-ne). Le ministère de la Justice est également appelé à ouvrir des enquêtes sur les rapports d’audit réalisés par l’Inspection générale des Finances sur la gestion locale, pendant ces dernières années. Doit-je vous dire que ces rapports d’audit, sur lesquels nous nous sommes basés pour juger de la situation économique et sociale à Laâyoune, ont été placardés.

Vous avez pointé du doigt les mau-vais rapports qui existaient entre l’ancien wali et l’actuel président du Conseil de la ville. Laâyoune a-t-elle souffert de cette lutte pour le pouvoir? Rachid Talbi Alami: Nous avons dénoncé dans le rapport tout le système de gouvernance locale à Laâyoune. C’est un système dé-faillant qui n’a pas servi la popu-lation de la ville, mais seulement les intérêts personnels de certains

responsables. Cette lutte pour le pouvoir a été catastrophique pour la population, en particulier celle qui n’a pas bénéficié des privilèges accordés par l’Etat (lots de terrain, cartes de la Promotion sociale et autres privilèges financiers).

Faut-il, d’après vous, éliminer ces privilèges? Rachid Talbi Alami: Il sera diffi-cile d’éliminer ces privilèges car ils font partie désormais de la culture d’assistanat des habitants de la région. Mais, n’empêche, la gestion de ces privilèges est mal faite car elle profite à une partie des résidents au détriment d’autres. Cette injustice et cette

mauvaise répartition des rentes créé un climat de tension sociale dans la ville.

Pensez-vous que cette mauvaise répartition des richesses est la cause principale des derniers évé-nements de Laâyoune? Rachid Talbi Alami: Oui, elle est la première cause. Il est vrai que les protestataires ont été instrumenta-lisés par la suite par des éléments séparatistes à des fins politiques, mais la grogne a commencé par des revendications sociales légiti-mes d’une population qui se sen-tait marginalisée.

Vous avez parlé dans le rapport que le fait de laisser le camp de Gdim Izik se développer est une er-reur de gestion stratégique. A qui imputez-vous la responsabilité? Rachid Talbi Alami: Tout le monde est responsable de cette erreur. Autorités locales, forces de sécuri-tés, élus locaux et parlementaires, chefs de tribus, etc. On n’aurait pas dû laisser se développer le camp de Gdim Izik. Il aurait fallu intervenir avant que les choses ne s’amplifient.

Les partis politiques sont absents dans le Sahara. Ne sont-ils pas eux aussi responsables ? Rachid Talbi Alami: Oui, ils le sont. La population de Laâyoune n’est pas encadrée et les partis politi-ques brillent tous par leur absence. Je dénonce cela avec force. ■

«Nous avons dé-noncé tout le système de gouver-nance locale à Laâyoune. C’est un système dé-faillant qui n’a pas servi la popula-tion de la ville.»

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3 milliards de dirhams. C’est le montant de la subven-tion étatique mensuelle des produits pétroliers et gaziers. La conséquence

est que la Caisse de Compensation va supporter un déficit de 20 mil-liards en 2011. Ce qui veut dire que le déficit budgétaire de l’Etat va être creusé davantage pour attein-dre 4% du produit intérieur brut (PIB). Qu’est-ce qui fait penser à ce scénario qui commence à se dessiner?Les cours internationaux du baril de pétrole connaissent actuelle-ment une flambée de prix. Rien ne

prédit que ces augmentations vont se ralentir. Au contraire, actuelle-ment établi à 94 dollars, le prix du baril de l’or noir atteindra, selon les experts en énergie, les 100 dollars dans quelques jours. Chaque année, le déficit budgétaire fait l’actualité, mais la conjoncture économique diffère d’année en année.

Le spectre de la pénurieContinuer à subventionner les prix des carburants (gasoil, essence) à la pompe est un choix politique avec des conséquences économiques lourdes. Si aujourd’hui encore,

l’Etat a la possibilité de creuser davantage le déficit budgétaire, car l’endettement du pays, com-paré avec d’autres pays africains, arabes et européens, le permet encore, cela sera-t-il le cas dans deux ou trois ans. La réponse est non. A l’instar des produits pétro-liers, les cours des produits alimen-taires et miniers connaissent aussi une flambée à l’international. Déjà en 2009, le spectre de la pénurie pointait à l’horizon. Invité par la Fédération de l’Energie à la CGEM, Philippe Chalmin, professeur émé-rite à l’université Paris Dauphine, avait édifié le scénario selon lequel

COMPENSATION. Le cours du pétrole à l’international flambe. Au Maroc, la subvention des prix à la pompe va creuser le déficit budgétaire de 20 milliards de dirhams en 2011. L’Etat va augmenter son taux d’endettement. Jusqu’à quand ? par Marouane Kabbaj

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL26

La subvention des prix des carburants à la pompe est appelée à croître en 2011.

ÉCONOMIE ET F INANCE

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la Chine et l’Inde représenteraient en 2012 la moitié de la population du globe et qu’au vu de leur croissance, leur consommation impactera la bourse de ces matières vitales. Les faibles récoltes de l’Australie et de l’Argentine cette année ont renforcé ce constat. Les pays d’Afrique payent le prix fort de cette pénurie.Malgré une bonne pluviométrie, le Maroc a encore besoin de pluie pour pouvoir réduire sa dépendance alimentaire, pas pour satisfaire tota-lement les besoins. Pour réduire son indépendance énergétique ou plutôt ses répercussions, il faut dans l’im-médiat penser à réformer la Caisse de Compensation. Par le ciblage. Car pourquoi est-ce que les catégories aisées de la population profiteraint-elles d’une subvention censée béné-ficier aux démunis.

Réforme par le ciblageAutrefois, les riches utilisaient les bouteilles de 30 kg de propane. Quand ils ont constaté la flambée de la bourse du propane dans le monde, ils se sont tournés vers le butane subventionné à hauteur de 88 dirhams par bouteille de 12 kg. «La bouteille de 12 kg est vendue à 40 dirhams. Son prix de vente réel devrait être de 128 dirhams. Sup-porter 88 dirhams par bouteille est insensé, car, selon des enquêtes qu’on a effectuées, le Marocain paye au moins 120 dirhams de recharges téléphoniques par mois.Faut-il subventionner le butane au détriment des investissements dans l’éducation ou la santé?», s’inter-roge Moulay Abdallah Alaoui, prési-dent de la Fédération de l’Energie.Le ciblage est la meilleure solution pour en finir avec les déficits budgé-taires récurrents. Il y aura certes des dérapages au début, mais cela vaut bien la peine. ■

MAROC HEBDO INTERNATIONAL 27N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011

profite la subvention ?

Qu’est-ce qui explique la flambée des cours du baril de pétrole?Moulay Abdallah Alaoui: Dans toutes les conférences internationales auxquelles j’ai assisté, les pays consommateurs donnent l’impression d’accepter un prix du baril à 100 dollars. Le pic pétrolier semble être proche vers 2030-2040, et les réserves vont s’amenuisant. C’est très difficile de faire confiance aux pays qui ont des réserves de pétrole car personne ne les a jaugées de façon physique. Les investissements des sociétés productrices sont devenus lourds et risqués, vu que les travaux de forage se font désormais dans les océans, à 5.000 m de pro-fondeur. Le prix de 100 dollars le baril semble être acceptable. Actuel-lement, le cours est à 95 dollars. Nous pensons qu’il va atteindre très prochainement les 100 dollars.

L’Etat peut-il continuer à subventionner les prix à la pompe? Moulay Abdallah Alaoui: C’est une décision politique. S’il n’y a pas une volonté de répercuter un peu ces augmentations, l’Etat sera obligé de subventionner la différence, qui sera de 20 milliards de dirhams. La loi de finances 2011 a prévu une moyenne du prix du baril de 75 dollars. S’il monte à 100 dollars, pour un dollar de plus, ce sont 300 millions de dirhams de déficit de compensation. Peut-être que nous avons encore en 2011 des marges parce que l’endettement du Maroc n’est pas très élevé par rapport au PIB (26%). L’Etat va creuser le déficit. On va dépasser les 3%. C’est jouable.Mais ceci n’exonère pas le gouvernement de mes réserves lors les années 2008-2009 où j’avais attiré l’attention du gouvernement pour leur demander de répercuter de façon graduelle les augmentations et de réformer la Caisse de Compensation. Or, le choix a été pris de dimi-nuer le prix du gasoil. C’était pourtant de bonnes années agricoles, des années des équilibres économiques fondamentaux. On aurait pu en profiter.

Que faut-il faire pour sortir de cet engrenage ?Moulay Abdallah Alaoui: J’appelle au ciblage et à la réforme du sys-tème de la Caisse. Il faut établir un plan sur cinq ans et faire graduel-lement des petites augmentations suivant les indices économiques et ne pas avoir uniquement le souci des échéances électorales. On peut se tromper au début, mais on va rectifier le tir en avançant. L’ancien chancelier allemand Schröder a sacrifié son poste pour l’intérêt de son pays en mettant en place la réforme de la retraite, des impôts… Il a été certes battu aux élections, mais il a fait avancer son pays. ■

QUESTIONS À MOULAY ABDALLAH ALAOUIprésident de la Fédération de l’Energie à la CGEM.propos recueillis par marouane kabbaj

Quelques chiffres: 10.000 Dh: Prix d’une tonne de gaz butane.

128 Dh: Prix réel d’unebouteille debutane de12 Kg.

88 Dh: Prix de la subvention par bouteille.

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TOURISME. Le FITUR est l’un des plus grands salons dédiés au tourisme au niveau mondial.

Le Maroc au Salon internationaldu Tourisme de Madrid

Boeing livre son premier 787au troisième trimestre 2011

Le Salon International du Tourisme (FITUR)

a lieu du 19 au 23 janvier 2011 à Madrid, avec la participation du Maroc.Considéré comme l’un des plus grands salons dédiés au tourisme au niveau mondial, le FITUR constitue une importante plate-forme de rencontre qui permet aussi bien aux exposants qu’aux visi-teurs de définir de nouvelles stratégies et de promouvoir leurs destinations. Il s’agit également d’un cadre de ren-contres avec les principaux Tour Opéra-teurs, ainsi qu’avec les professionnels du tourisme et du transport aérien en vue d’établir des relations commer-ciales et de multiplier les contacts d’affaires.Le Salon, qui est à sa 31ème édition, s’étale, à la Foire IFEMA à Madrid, sur une superficie de 75.000 m2, répartie en

dix grands pavillons. La précédente édi-tion a drainé plus de 210.000 visiteurs et a connu la participation de 11.000 entreprises du secteur touristique ve-nues de 166 pays. La rencontre avait été couverte par quelque 7.352 journalistes du monde entier.Le Royaume avait participé avec un pavillon typiquement marocain alliant authenticité et modernité conçu sur une superficie de 400 m2, l’un des plus grands de la Foire. ■

Boeing a annoncé le 18 janvier 2011 que la livraison du premier Boeing 787 Dreamliner est prévue pour le troisième trimestre de l’année en cours. Cette

nouvelle date de livraison reflète l’impact d’un incident qui s’est produit en novembre dernier au cours d’un vol d’essai, et inclut la période nécessaire pour

produire, installer et tester la mise à jour d’un logiciel et de nouveaux panneaux de distribution électrique à bord des avions d’essai et des avions de série. « Cette nouvelle date de livraison du premier 787 Dreamliner tient compte du travail qui reste à accomplir pour effectuer les essais et procéder à la certification du 787. Nous avons également prévu une

certaine marge dans le calendrier afin de disposer de temps supplémentaire pouvant s’avérer nécessaire pour finaliser le processus de certification.», déclare Scott Fancher, vice-président et directeur général du programme 787.■

Programme “Imtiaz”: 16 projets sélectionnés pour un investissementde 334 millions de dirhams

Les projets sélectionnés dans le cadre de la mise en œuvre de la 2ème édition

du programme “Imtiaz” devraient géné-rer, au cours des cinq prochaines années, un chiffre d’affaires additionnel de 6,13 milliards de dirhams, une valeur ajoutée supplémentaire de 1,5 milliard de dirhams et 696 emplois, indique un communiqué de l’Agence nationale pour la Promo-tion de la Petite et moyenne entreprise (ANPME).Le montant global de la prime “Imtiaz”, qui sera alloué aux entreprises bénéficiaires, relevant de secteurs diversi-fiés, s’élève à 57 millions de dirhams. Lancée le 14 juin 2010, cette édition a connu la participation de 23 entreprises ayant présenté des projets de dévelop-pement par l’entremise des six banques partenaires de cette édition: Attijariwafa

Bank, Banque populaire, BMCE Bank, So-ciété générale, Crédit du Maroc et BMCI, précise le communiqué.Le programme “Imtiaz”, qui s’inscrit dans le cadre du Pacte national pour l’émer-gence industrielle, constitue l’une des mesures-phares d’appui à la compétitivité des PME. “Imtiaz” consiste en une com-pétition nationale visant à récompenser les meilleurs projets de développement à travers l’octroi d’une prime à l’investisse-ment de 20 % plafonnée à 5 millions de dirhams.La date de lancement de l’appel à projet pour la 3ème édition du programme “Im-tiaz” est prévue fin janvier 2011.■

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Atlas Hospitality Morocco s’allie à Morocco Travel Management Club

Considérant l’importance de pro-mouvoir un tourisme durable et

responsable dans un contexte s’ins-crivant pleinement dans le cadre des orientations de la Vision-2020, le Mo-roccan Travel Management Club et Atlas Hospitality Morocco ont procédé, en présence des équipes de Manage-ment des deux parties, rehaussée par la présence de l’Office nationale maro-cain du Tourisme et de la Fédération nationale des Agences de Voyages, ce samedi 15 janvier à l’Atlas Médina Marrakech, à l’issue d’un week-end où utile et agréable furent au program-me, ont procédé à la signature d’une convention cadre de partenariat. Cette convention a pour objet de rapprocher deux opérateurs stratégiques dans le monde du tourisme marocain afin de développer des synergies pouvant répondre aux besoins en hébergement et attentes spécifiques des touristes, tant nationaux qu’internationaux. Le Moroccan Travel Management Club est une association, adoptant l’esprit Club, constituée des agences de voyages les plus performantes du Royaume, porteuses d’une va-leur ajoutée certaine, déterminées à

PARTENARIAT. La convention signée le 15 janvier a pour objet de rapprocher deux opérateurs stratégiques du tourisme marocain afin de développer des synergies pouvant répondre aux besoins en hébergement et attentes spécifiques des touristes.

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Kamal Ben-souda. Une chaîne hôte-lière leaderau Maroc.

contribuer à la promotion d’une offre touristique diversifiée et de qualité afin d’accroître l’attracti-vité des destinations nationales, dans un environnement fortement concurrentiel et. Atlas Hospitality Morocco, chaîne hôtelière leader au Maroc, dirigée par Kamal Ben-souda, consolide sa position sur l’échiquier national, avec un parc de 17 unités opérationnelles et une offre de produits multi segments sur les sites touristiques les plus

prisés du Royaume. Les années à venir vont refléter une inflexion stratégique pour la chaîne avec une montée en puissance de son parc hôtelier, portant l’offre à 20 unités et 8.000 lits en 2012 et 37 unités à l’horizon 2015. Cet ambitieux plan de croissance va engendrer un bud-get d’investissement de 1,5 milliard de dirhams et porter ses effectifs de 1.400 à 3.000 collaborateurs, faisant d’AHM un des premiers employeurs du secteur.■

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Hyundai, un des leaders mondiaux de l’automobile, élar-git son offre au Maroc par le lancement de sa nouvelle

citadine “i20”. Modèle inédit, élégante et spacieuse, la “i20” bénéficie d’une motorisation 1,2L essence sobre et propre, respectueux de l’environnement. Si la “i20” affiche une allure sportive et dynamique, elle n’en est pas moins extrêmement pratique, avec un habitacle pouvant accueillir confortablement jusqu’à cinq occupants, grâce à sa configuration ingénieuse.Richement équipée, la Hyundai “i20” dispose de technologies avant-gardistes répondant aux exigences les plus poussées en terme de confort et de sécurité. «Nous sommes heureux d’annoncer aujourd’hui le lancement de notre nouvelle citadine “i20”, et de répondre ainsi à une demande du mar-ché toujours plus accrue en termes de véhicules urbains. Cette nouvelle citadine répond parfaitement aux attentes des Marocains en matière d’esthétique, de confort et de sécurité.», a déclaré, lors de la cérémonie de lancement,

Nassereddine Oubada, directeur général de Global Engines Hyundai, distributeur de la marque au Maroc. La nouvelle “i20” est disponible en trois versions “pack”, “confort” et “maestro”, et dans une large gamme de coloris, bénéficiant ainsi d’un fort pouvoir de séduction.■

Élargissement de l’autoroute Casa-Rabat: La Société des Travaux du Maroc à la rescousse

Les étrangers se désistent et les Ma-rocains reprennent le flambeau. On

a commencé à s’habituer à ce genre de scénario en ce qui concerne la réa-lisation de grands projets d’infrastruc-ture au Maroc. Ainsi, concernant les travaux d'élargissement à 2x3 voies de l'autoroute Casablanca-Rabat sur 61 km, c’est finalement la Société générale

des Travaux du Maroc (SGTM) d’Ahmed Kabbaj qui s’est ad-jugé sur un appel d’offre de la Société des Autoroutes du Maroc (ADM), deux contrats relatifs aux travaux de pré-paration des plates formes et prolongement de certains ouvrages transversaux d'as-sainissement. Ces ouvrages permettront une reprise plus rapide des travaux principaux de chaus-

sée qui sont l'objet d'un 3ème appel d'offres dont les plis seront ouverts le 20 janvier 2011, le jour même de la reprise des travaux, ce qui limite la durée de l’interruption des travaux à 35 jours. Tout s’est passé dans un temps record afin de rattraper le retard cumulé par le ralentissement puis le gel des travaux par la société portugaise Conduril S.A.

N’ayant pas respecté ses engagements, même après la notification de plusieurs rappels à l’ordre, l’entreprise s’est vu retirer le contrat le 15 décembre 2010.Prévu initialement pour l'été 2012, l'achèvement des travaux d'élargisse-ment de l’autoroute Casablanca-Rabat est désormais programmé pour la fin de la même année, limitant ainsi le décalage à 3 ou 4 mois, a indiqué Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et des Transports. Ce tronçon des autoroutes du Maroc concentre sur son tracé la majorité des flux entre le nord, le sud et le centre du Royaume. Près de 40.000 vé-hicules l’empruntent quotidiennement, rendant nécessaire son élargissement. Le premières sections à trois voies se-ront ouvertes à la circulation dès l’été 2011 et se poursuivront de manière progressive au fur et à mesure de la fin des travaux. ■

INFRASTRUCTURE. L’entreprise d’Ahmed Kabbaj a remporté un appel d’offre de la Société des Autoroutes du Maroc (ADM), relatifs aux travaux de préparation des plates formes et de prolongement abandonnés par la portugaise Conduril S.A.

Automobile: Hyundai lanceau Maroc la nouvelle citadine “i20”

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BOURSE. La loi de finance 2011 envisage la création de véhicules de titrisation permettant le financement de grands projets économiques. L’évolution de cet instrument de refinancement à moindre coût demeure faible au Maroc. par Marouane Kabbaj

Titrisation: Un instrument financier qui peine à percer

Depuis 1999 où elle a été introduite sur le marché financier marocain, la ti-

trisation n’a à son actif que trois opérations réalisées par Maghreb titrisation portant sur des créan-ces hypothécaires détenues par le groupe CIH. Crédiloge I et Cré-diloge II, initiées entre 2002 et 2003, étaient d’une valeur de 1,5 milliard de dirhams (MMDH), tan-dis que la dernière, qui date du mois de décembre 2008, consis-tait à créer un fonds Crédiloge III, d’un montant de 1,5 MMDH, à l’initiative conjointe de Ma-ghreb titrisation, gestionnaire-dépositaire et le CIH, initiateur. Pourtant, cette technique, qui consiste pour un établissement à céder un portefeuille de créances du bilan par l’intermédiaire des fonds de placements collectifs en titrisation dénommé FPCT, en contrepartie de titres négo-ciables souscrits par des investis-seurs, permet un refinancement à coût moindre. Un obstacle juridique? L’évolu-tion du cadre législatif montre que le champ d’application des opérations de titrisation, qui se limitaient aux créances hypo-thécaires de 1er rang détenues par les établissements de crédit, a couvert, juste après la publi-cation de la loi 33-06, un large éventail de créances.Il comporte désormais les créan-ces actuelles ou futures détenues par les établissements de crédit,

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les établissements publics et les filiales de l’Etat, les entreprises d’assurance et de réassurance ainsi que les délégataires et les bénéficiaires de licences de ser-vices publics.

Un risque très faibleEn outre, la souplesse de la loi faciliterait l’émergence de plu-sieurs nouvelles classes d’ac-tifs qui pourraient être titrisés. Comme la titrisation du crédit Revolving, qui a la particularité d’avoir un encours qui fluctue selon les remboursements et les rechargements. Ou encore la titrisation des créances futu-res, et qui est une cession des créances ou des droits sur une période future donnée. Liée à des projets avec un risque très faible,

celle-ci permet un financement important qui sera garanti par des cash-flows certains et peu volatiles. Par ailleurs, il existe une volonté de généraliser cette technique financière. La Loi de finance pour l’année budgétaire 2011 envisage aussi la création de véhicules de titrisation permet-tant le financement de grands projets d’infrastructures et de développement. La conjoncture économique actuelle rend plus difficile le financement des très gros contrats à long terme, car les banques demandent une rémunération plus élevée, et prêtent sur des volumes et du-rées plus limités, soulignent les experts du CDVM, qui encadre l’activité de titrisation. ■

L’avis de:Mustapha Bakkoury,ancien Dgde la CDG.«La titrisation ouvre des op-portunités de financement pour l’économie nationale. Elle est même une solution pour faire face à la crise».(Mai 2009)

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ÉVOLUTION. Selon les derniers chiffres rendus publics par l’ANRT, les télécoms au Maroc connaissent une véritable croissance. Le chiffre d’affaires, pour l’année 2010, est estimé à 36 milliards de dirhams, en hausse de 6% par rapport à 2009.Par Aïssa Amourag

Le boom des télécomsau Maroc

Le marché des télécoms au Maroc se développe à grande vitesse. En témoignent les chif-

fres rendus publics, récemment, par l’Agence nationale de Régle-mentation des Télécommunications (ANRT), l’entité de régulation et de contrôle du marché. Ces chiffres, pour le moins spectaculaires, tra-duisent une évolution rapide et per-tinente d’un secteur en plein boom, avec en toile, de fond, une démocra-tisation de l’usage du téléphone par la population marocaine.En effet, le marché des télécoms a généré un chiffre d’affaires de 36 milliards de dirhams, en progression annuelle de 6%, capitalisant sur les efforts déployés par les autorités de tutelle en matière de démocra-tisation des télécommunications ainsi que l’accompagnement des mutations accélérées marquant le secteur.

Pression sur les prixÀ fin décembre 2010, le parc des abonnés pour le téléphone mobile totalise plus de 30 millions de clients, en hausse de 22% par rapport à 2009. Sur le téléphone fixe, le parc global s’élève à 3,7 millions d’usa-gers contre 3,4 millions d’abonnés en décembre 2009. Enfin et avec 1,6 million d’abonnés, le parc global d’Internet poursuit son élargisse-ment, gagnant 9,8%. Mais, en dépit des niveaux fort élevés des taux de pénétration sur les différents seg-ments, l’Agence de Régulation des Télécoms demeure confiante quant à l’évolution de ce secteur, tablant

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sur une diversification des besoins des utilisateurs, notamment vers les services à plus forte valeur ajoutée. Les trois opérateurs qui se partagent actuellement le marché, à savoir Maroc Telecom, Méditel et Inwi, ont tous œuvré, sans exception, pour rendre le téléphone accessible en appliquant des tarifs promo-

Avec 1,6 million d’abonnés, le parc glo-bal d’Inter-net poursuit son élar-gissement, gagnant 9,8%. tionnels et réduits. Cette concur-

rence, parfois exacerbée à laquelle se livrent ces trois entreprises, n’a pas manqué de faire pression sur les prix, qui étaient très élevés il y a quelques années. Au niveau de la révolution technologique de la société marocaine, l’effort a été considérable. ■

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La société tunisienne Ennaklsuspendue à la Bourse de Casablanca

Attijariwafa Bank interrompt ses relations avec l’agence Moody’s

Suite aux événements qu’a connus la Tunisie

ces derniers jours, le cours de l’action de la société tuni-sienne Ennakl Automobiles à la bourse de Casablanca a été suspendu, lundi 17 janvier 2010. Cette société, appartenant au groupe de Sakhr El Materi, gendre de l’ancien président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, avait réalisé une double cotation en bourse, en juillet 2010: la première sur la bourse de Tunis et la deuxième sur celle de Casablanca. Jusqu’à sa suspension, le cours avait perdu 30% de sa valeur. Cette suspension a été décidée par les responsables de celle-ci suite à la ferme-ture de la bourse de Tunis à cause des événements de révolte survenus en Tuni-sie. La société Ennakl Automobiles souffre aussi de nombreux problèmes dont la vacance de direction, après la fuite de son PDG, Sakher El Materi à l’étranger tout comme l’ensemble de l’entourage de Ben Ali. Ennakl Automobiles est une des sociétés du groupe Princess Holding, qui détient le contrôle de plusieurs entreprises dans les métiers de la banque, l’immobilier et les médias. ■

L’agence américaine de nota-tion, Moody’s, affirme dans un

communiqué avoir retiré la note qu’elle avait attribuée au groupe Attijariwafa Bank. Cette décision est motivée par des raisons purement

commerciales propres à l’agence elle-même. «Il ne s’agit en aucun cas d’un retrait pour des questions de crédit», explique Moody’s. Quant au groupe Attijariwafa Bank, il explique pour sa part que le retrait de cette

note a eu lieu suite à l’interruption des rela-tions commerciales en novembre 2006 entre le groupe bancaire et l’agence de nota-tion. Depuis, l’agence Moody’s s a poursuivi gratuitement la nota-tion du groupe Attija-riwafa Bank jusqu’au 31 décembre 2010. ■

FLOP. La suspension a été décidée suite à la fermeture de la bourse de Tunis à cause des événements survenus en Tunisie.

Les ambitions du groupe Auto Hall pour 2011

Brasseries du Maroc restructure sa filiale,la Clé des Champs

Le conseil d’administration de la société Auto Hall s’est réuni au siège social, le

vendredi 14 janvier 2011, sous la présidence de Abdellatif Guerraoui, Président directeur général, à l’effet d’examiner l’activité et les résultats provisoires à fin décembre 2010 du groupe Auto Hall et d’arrêter le budget pour l’année 2011. Le chiffre d’affaires réalisé par Auto Hall s’est établi à 2 milliards de dirhams à fin 2010 contre 2,17 milliards de dirhams en 2009. Le résultat avant impôt est attendu à 258 millions de dirhams en 2010, contre 281 millions de dirhams l’année précédente. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe est attendu à 2,6 milliards de dirhams. Le conseil a également approuvé le budget de la société Auto Hall et de ses filiales pour l’exercice 2011. Le chiffre d’affaires s’établirait à 3,1 milliards de dirhams. Le Conseil a pris note de l’état d’avancement des investissements réalisés en 2010 avec notamment l’ouverture de nouvelles succursales à Karia Ba Mohamed, Chichaoua, Safi et Rommani et l’acquisition de plusieurs terrains pour la construction de nouvelles succursales.■

La société Brasseries du Maroc s’attelle à la restructuration financière de sa filiale La

Clé des champs (LCC), dont les fonds pro-pres avaient viré au rouge en 2009. En effet, le groupe vient de doubler, à fin décembre dernier, le capital de cette entité détenue à 100% et ce, en le hissant de 10 à 20 millions de dirhams. En 2009, LCC avait perdu 4,5 millions de dirhams, ce qui avait enfoncé les fonds pro-pres à -2,2 millions de dirhams et rendu dans la foulée une recapitalisation indispensable. Il faut dire que LCC, qui compte aujourd’hui qua-tre magasins (deux à Casablanca, un à Rabat et un à Marrakech), n’a pas encore atteint la taille critique pour amortir des coûts fixes non né-gligeables, notamment les charges locatives et logistiques. En principe, la société devrait réali-ser en 2011 son premier bénéfice de l’aventure marocaine entamée en 2005 par l’ouverture du premier point de vente à Casablanca ■

SakherEl Materi.

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PRÉVENTION. La drogue envahit les établissements scolaires marocains. Des adolescents âgés de 9 à 18 ans consomment des psychotropes et s’approvisionnent devant les portes de leur écoles. La lutte contre ce phénomène s’annonce difficile. par Loubna Bernichi

Enfants drogués : À l’école

Souhaïb, 9 ans, souffre de maux de tête, de nau-sées, claque des dents et transpire intensément. Sa maman inquiète,

l’emmène chez son pédiatre. Elle soupçonne une intoxication ali-mentaire. Après une série d’exa-mens, le médecin établit le syn-drome de sevrage. Les symptômes sont provoqués par l’arrêt brusque de la consommation des psycho-tropes. Son diagnostic est sans équivoque. La mère tombe des nues. Comment son fils, à peine en classe élémentaire, en est-il arrivé

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là? Souhaïb achetait fréquemment un gâteau sous forme de dôme, appelé “Ghriyba”, à un marchand ambulant devant son école, à 10 dirhams l’unité. Mais, il ignorait que cette pâtisserie était préparée à base de farine mélangée à des comprimés psychotropes. Le marchand ambulant n’était autre qu’un dealer sans scrupules posté au coin d’une rue jouxtant un groupe scolaire privé à Casa-blanca. Arrêté suite à des plain-tes de voisinage, ce revendeur de drogue proposait à des collégiens et des lycéens toutes sortes de

drogues allant des amphétamines à l’héroïne en passant par le can-nabis. Si le cas de Souhaïb reste exceptionnel, la consommation de stupéfiants dans les établis-sements scolaires ne l’est pas. Si l’on se réfère aux statistiques de l’Association marocaine des Vic-times de dépendances, 50% des collégiens et lycéens marocains ont touché au moins une fois dans leur jeune vie à la drogue. C’est dire l’ampleur du phéno-mène. Une ampleur expliquée par de nombreux experts par la vulnérabilité des adolescents qui

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Les élèves, des proies faciles pour les dealers.

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de la toxicomanie cherchent refuge dans les dro-gues pour pallier les difficultés de la vie et l’absence de satisfac-tions personnelles. L’utilisation des psychotropes, par exemple, a pour effet de supprimer certaines expériences désagréables et d’am-plifier celles qui sont agréables. Les élèves s’assujettissent alors à l’expérience que leur font vivre ces substances. Ce qui les plonge dans la spirale infernale de l’addiction. Et, bien sûr, tout ce que cela en-gendre comme effets néfastes sur le corps et le cerveau sans parler des méfaits sur la société, entre autres, l’augmentation des taux de criminalité. À la prison de Oukacha à Casablanca, 80% des jeunes sont emprisonnés pour délits commis sous l’emprise de psychotropes.

Les professeurs baissent les brasFace au problème des drogues dans le milieu scolaire, le corps professo-ral a tiré la sonnette d’alarme. Le ministère de l’Education nationale, dirigé alors par Habib El Malki, avait développé, en 2003, un plan de prévention de lutte contre de la drogue dans les milieux scolaires qui repose essentiellement sur le corps pédagogique et implique les tuteurs des élèves. Un plan qui a montré ses limites.Le professeur ne peut pas jouer le gendarme. Selon plusieurs témoi-gnages, les enseignants sont dé-passés par le phénomène. «J’ai un élève qui vient toujours en classe dans un état second. Ses yeux rou-geoyants et son agressivité accrue prouvent qu’il s’adonne à une substance illicite. J’ai convoqué ses parents à plusieurs reprises mais ils sont aux abonnés absents. Je lui ai

donné vainement plusieurs avertis-sements. Cela n’a rien changé. Il n’assiste au cours que pour semer la pagaille. Je ne sais pas quoi faire surtout qu’il se montre de plus en plus menaçant», raconte une en-seignante dans un lycée du centre de la ville de Casablanca. C’est un fait avéré. L’échec du système éducatif a fait que le professeur a perdu son autorité et le respect de l’élève.

Au début, la cigaretteLes campagnes de sensibilisation, lancées par des acteurs associatifs pour informer les élèves sur les dan-gers de la drogue, n’ont eu qu’un impact minime. Les adolescents, séduits par les effets euphorisants des drogues, font fi des discours moralisateurs. Tout le monde est d’accord pour dire que l’éradica-tion de la consommation de stu-péfiants dans les collèges et lycées marocains n’est pas chose facile. Mais, pour les experts en toxicoma-nie, la réussite de ce combat passe

déja par l’éradication de la tabagie adolescente. Selon les spécialistes, fumer du tabac ouvre la porte à la consommation d’autres produits narcotiques, dont le cannabis.Une étude réalisée en 2007 révèle que l’âge moyen d’un fumeur au Maroc est de 17 ans. En 2006, l’En-quête nationale sur le Tabagisme chez les Jeunes de 13 à 15 ans, initiée par l’Organisation mondiale de la Santé, l’UNICEF et le CDC a montré que 15,5% des jeunes utili-sent le tabac sous plusieurs formes (cigarettes, shisha, prisé…). L’OMS y déclare que 24,3% des élèves ont commencé à fumer avant l’âge de 10 ans.En dépit de tous les obstacles, les associations et les enseignants refusent de baisser les bras et ap-pellent aussi les familles à prendre leur responsabilité envers leurs enfants en les informant mieux sur les risques de la toxicomanie et, surtout, en restant proches d’eux. Le cas de Souhaïb incite à réfléchir mais, avant tout, à agir. ■

Quelqueschiffres:

Les chiffres d’une enquête réalisée en 2003 par le ministère de la Santé révèlent que 2,8% de la population marocaine utilisent une ou plusieurs substances narcotiques.

La phrase du jour

«Devant l’ampleur et la complexité de propagation des drogues dans les écoles , tous les acteurs de la vie sco-laire doivent agir ensemble pour éradiquer ce phénomène qui cible une population très vulnérable.»

Mohammed Qnouchprésident de la Fédéra-tion nationale des as-sociations de parents et tuteurs d’élèves du Maroc

La lutte est engagée Au total 1.122 personnes aussi bien des élèves que de dealers et de délinquants ont

été arrêtées aux alentours des écoles et établissements scolaires marocains par les brigades mixtes de la police, mises en place en septembre 2010 suite à un accord signé entre les ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur. Dans un premier bilan établi après une première expérience, ces unités ont saisi quelque 36 kg de résine de cannabis, 22 kg de tiges de kif et 15 kg de Maâjoune (mélange pâteux préparé à partir de la résine de cannabis et d’un certain nombre de substances aphrodi-siaques) en plus de 1.400 comprimés psychotropes. De nombreux établissements, notam-ment ceux situés dans les quartiers populaires ou périphériques, sont devenus depuis de longues années le repaire de malfaiteurs en tout genre à tel point que certaines écoles avaient sollicité les services de sociétés privées de sécurité. Mais, n’ayant pas la latitude d’intervenir à l’intérieur des écoles, ces sociétés ne sont pas d’une grande efficacité. ■

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SOCIÉTÉ

VISITE. Le Rotary club L’Hermi-tage de Casablanca a reçu, le 11 janvier 2011, Mohamed Gham-mam, le gouverneur du district 9010 qui coiffe les pays du Maghreb. Un succès.par Abdelhak Najib

Le Rotary club L’Hermitage au cœur de l’action

Pour le Rotary Club L’Hermitage de Casablanca, le témoignage de Mohamed Ghammam, le

gouverneur du district 9010, lors de sa visite au Maroc, est à marquer d’une pierre rouge. Pour le gou-verneur tunisien, qui avait visité d’autres rotarys, dont certains au Maroc, avant sa rencontre avec les rotariens de l’L’Hermitage, ce dernier «est un club magique où les actions entreprises témoignent du travail assidu d’une équipe dévouée à sa mission d’apporter son aide aux autres». En effet, cette visite a été une occasion de présenter devant le gouverneur les actions phares de cette année 2010, marquée surtout par l’entretien d’une école à Bensli-mane. Un chantier important pour le club vu sa teneur symbolique pour participer à aider les élèves maro-cains à avoir de meilleurs cadres pour leurs études. Dans ce sens, le Rotary Club L’Hermitage s’occupe des travaux de clôture, des sanitai-res, du terrassement de la cour pour les activités sportives et la construc-tion et l’aménagement d’une biblio-thèque. Pour un budget de plus d’un million de dirhams, c’est là une action de taille à mettre à l’actif d’un club qui s’active beaucoup sur le plan national et international

pour servir de nobles causes. Et c’est avec le soutien et la collaboration du club d’Orléans Val de Loire, le club jumeau de L’Hermitage, que cette école sera enfin prête pour offrir aux élèves un espace digne de ce nom pour la quête du savoir.

Actions humanitairesLors de cette visite, Docteur Jaouad Touzani, président du Rotary Club L’Hermitage, a aussi tenu à souli-gner une autre action importante, réalisée par son club. Il s’agit d’une opération à cœur ouvert pour une femme démunie atteinte d’une maladie cardiaque, qui s’est dérou-lée dans une clinique privée de Casa-blanca. Toutes les charges ont été assumées par le Club grâce aux donateurs. Dans le même esprit, une autre opération a été couronnée de succès. En effet, une greffe de la cor-née pour une fillette de 6 ans et un

De gauche à droite : Hajouji Moulay Ahmed, Mohamed Gham-mam , Jaouad Touzani, Ahmed Mikou et JilaliAl Antari.Casablanca, le 11 janvier 2011.

homme de près de 40 ans à l’hôpital 20 Août de Casablanca. Sans oublier l’aménagement à Benslimane de deux crèches pour aider les familles de la région. Toutes ces activités ont été saluées par M. Ghammam lors d’une soirée offerte à son honneur, le 13 janvier 2011, en présence de la célèbre chanteuse Mayada El Hannaoui, qui a été très touchée par le travail d’une femme non-voyante, championne de Karaté, professeur dans une salle de sport, munie d’une licence en droit, en pleine préparation de son doctorat et qui est, de surcroît, pein-tre et sculpteur. D’ailleurs, le Rotary de L’Hermitage en a fait un membre d’honneur, la sponsorise et l’aide à vendre ses travaux artistiques. Voici donc une palette d’actions notables qui participent de cet esprit citoyen et humaniste qui fait les valeurs des rotariens. ■

«Le Rotary Club Her-

mitage est un club ma-

gique. Ses actions mon-trent à quel

point ses membres

sont impli-qués pour

le bien des autres.» Mohamed

Ghammam, gouverneur

du district 9010.

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011 MAROC HEBDO INTERNATIONAL 37

FOOTBALL. Le Maroc candidat à l’organisation de la CAN 2015 ou 2017. Entre les infrastructures et l’expérience, les atouts du Royaume sont nombreux. Un dossier bien ficelé avec l’implication de toutes sensibilités footballistiques. Par Ismaïl HARAKAT

CAN 2015 et 2017: Les atouts du Maroc

Le 28 février 2011 à Lubum-bashi (RDC), la Confédération africaine de Football (CAF)

doit désigner le pays devant abri-ter la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 et 2017. D’après de nombreux ob-servateurs, comme seuls le Maroc et l’Afrique du sud se sont portés candidats, il y a fort à parier que le Royaume et le pays de Mandela se partageront les rôles. Ce qui signifie que le Maroc devrait for-cément organiser l’une des deux éditions. Certains initiés soutiennent que le pari est plutôt fait sur 2017, le temps que le nouveau grand stade de Casablanca, prévu à Tit Mellil, soit construit dans les normes et sans précipitation. Justement, l’achèvement des tra-vaux du nouveau stade de la ca-pitale économique est prévu vers 2015, ce qui risque d’être un peu trop juste, surtout lorsqu’on prend en considération le fait que la CAN est organisée entre janvier et fé-vrier pour occasionner le moins de tort possible aux championnats européens où évolue la majorité des footballeurs africains.N’empêche, les responsables du département de tutelle et de la FRMF mettent publiquement le paquet sur 2015 et un comité de soutien constitué des quatre lauréats marocains du Ballon d’Or africain (Faras, Timoumi, Zaki et Hajji) en plus de l’ancien capitaine

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Naybet a été formé et doit sillon-ner le pays à bord d’une caravane spéciale pour promouvoir notre dossier.

MobilisationEn attendant, force est de consta-ter que, cette fois, le Maroc pro-pose du concret à l’instar des nouveaux stades de Fès et de Mar-rakech, en plus de celui de Tanger dont l’ouverture est imminente, et celui d’Agadir qui sera opéra-tionnel fin 2011. Réalisations qui s’ajoutent aux stades déjà exis-tants de Rabat et de Casablanca et au futur grand stade où devraient se jouer les matches d’ouverture et de clôture.En dehors des infrastructures spor-tives, il y a lieu d’ajouter la qualité du réseau routier marocain, sans

doute l’un des meilleurs d’Afri-que avec des axes autoroutiers qui s’étendront d’ici là d’Oujda à Agadir et de Tanger à Essaouira par Marrakech. Autre aspect qui pèsera lourd dans la balance, l’infrastructure hôtelière a également fait un bond prodigieux au cours des quinze dernières années, dans le sillage des grands chantiers lan-cés un peu partout au Maroc. A ces atouts, il faut ajouter l’ex-périence marocaine concernant l’organisation des manifestations d’envergure. Avantage qui ne sera pas de trop au moment de la dési-gnation du pays hôte. Et à l’heure de la candidature tournante du mondial, il est indispensable de marquer des points aux yeux de la FIFA. ■

En dehors des infras-tructures sportives, il y a lieu d’ajouter la qualité du réseau routier marocain, sans doute l’un des meilleurs d’Afrique.

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL38

LA VIES A N T É , P S Y C H O L O G I E , S C I E N C E , E D U C A T I O N , B I E

S A N T É

DANGER. Introduit sur le marché marocain depuis trois ans, aucune alerte n’a été donné sur Champix, l’anti-tabagique des laboratoires Pfizer suspecté de déclencher des troubles psychiques et des pensées suicidaires. . par Marouane kabbaj

Champix : Le sevrage tabagique suicidaire

Un peu partout dans le monde, la polémique autour du médicament

de sevrage tabagique Champix bat son plein. Cet anti-tabagi-que cause des troubles neurop-sychiatriques qui peuvent aller jusqu’au suicide. Il a été autorisé sur le marché américain en 2006, sous le nom de Chantix, où l’on compte actuellement plus de 1.200 plaintes contre les effets secondaires qu’il entraîne. En France, où il a été commercia-lisé en 2007, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) surveille de près les symptômes psychiatri-ques liés au médicament. Au Canada, 600 rapports ont fait état de troubles neuropsychiatriques graves associés au Champix. Dans

ces pays, les mises en garde ren-forcées se suivent mais sans aller jusqu’au retrait du marché. Mis sur le marché marocain le 27 février 2008, 2180 boîtes toutes formes comprises ont été ven-dues entre début mars et fin mai de la même année.

Quid du Maroc ? Commercialisé au prix de 400 dirhams la boîte, la notice men-tionne des mises en garde spécia-les et précautions particulières d’emploi. Suffisamment inquié-tant pour que les autorités sa-nitaires enclenchent une alerte destinée aux professionnels de la santé leur demandant de veiller sur le dosage et l’information du patient quant aux effets indésira-bles du médicament.

«En lisant le prospectus du Cham-pix, on retrouve tout ce qu’on lui reproche: troubles psychi-ques, comportements agressifs… même des pensées suicidaires.», reconnaît Mostafa Benmimoun, directeur des opérations médica-les au laboratoire Pfizer Maroc. Mais le responsable pharma-ceutique fait observer que «ces effets indésirables ne sont pas dus au médicament, mais au manque de nicotine».Une déclaration aux antipodes du résumé des caractéristiques du produit (RCP) destiné aux pro-fessionnels et la notice destinée au patient. «Des dépressions, des idées et comportement suicidai-res et des tentatives de suicide ont été rapportés chez des pa-tients au cours de tentatives de sevrage tabagique avec Champix depuis sa commercialisation». Au Maroc, où la vente des mé-dicaments se fait parfois sans ordonnance, le risque de voir des cas de troubles neuropsychiatri-ques graves associés au Champix est plus important. Dans l’impossibilité à l’heure actuelle d’établir la relation de causalité entre la prise du médi-cament et ces symptômes, les experts de pharmacovigilance nationale ne remettent pas en cause le rapport bénéfice-risque favorable de ce médicament, en dépit des notifications d’effets indésirables que le centre ma-rocain reçoit.■

«C’est au ministère de la santé de prendre l’initiative en lançant un observa-toire sur les patients qui prennent ce médica-ment».

Pr. Farid Hakkou,directeur du centre de phar-macovigilance de Casablanca.

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On s’y attendait, c’est Lahcen Daoudi qui a ouvert les hostilités lors de cette

rencontre dédiée aux problèmes du handicap au Maroc et du rôle joué par l’Etat pour venir en aide à une population qui souffre d’une criminelle marginalisation. En effet, intervenant à l’ouverture de la rencontre, qui a réuni des députés et représentants de secteurs publics et associations concernées, le président du groupe PJD a mis en évidence l’importance du thème, qui touche «une large composante de la société souffrant du handicap et de la marginalisation». En effet, les constats sont alarmants quant à la gestion de la problématique du handicap dans le Royaume. Et c’est à juste titre que M. Daoudi a relevé que «la faiblesse de la législation en vigueur dans ce domaine». Dans ce

sens, le député islamiste a appelé les associations de la société civile à œuvrer en concertation avec les parlementaires, en vue d’élaborer et de mettre au point des lois à même de consolider les droits des handicapés sur des fondements de la démocratie et des droits de l’Homme.Inutile de souligner ici que les handicapés au Maroc vivent une situation difficile à cause de la faiblesse de la politique consacrée à la gestion du handicap. Et seule la responsabilisation de la société dans la mise à niveau de l’environnement du handicapé et l’adaptation des services pour un accès facile des personnes aux besoins spécifiques est à même d’apporter un plus dans la vie de millions de Marocains marginalisés.

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RENCONTRE. Le groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) à la Chambre des représentants a organisé, le 13 janvier 2011, à Rabat, une rencontre sous le thème: La législation nationale en matière de handicap: Etat et enjeux.

Le PJD au chevetdes handicapés

Dépistage des maladies dans le milieu scolaireL’Association nationale Femme-activité physique et sport (ANFAPS) a organisé, le 15 décembre 2011 à Casablanca, une journée de dépistage de maladies et de sensibilisation à la pratique du sport au profi t d’élèves scolarisés. Cette journée, qui cible les élèves de l’école Al Mouarabitine dans la préfecture de Sidi Bernoussi Aïn Sebaâ, est initiée avec le soutien de l’Initiative nationale pour le Développement humain (INDH), sous l’égide de la préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi en collaboration avec les associations régionales de médecine du sport de Rabat, Salé, Zemmours Zaërs et du Grand Casablanca. Elle s’inscrit dans le cadre de la dynamique impulsée au niveau de l’INDH, visant l’encouragement entre autres de la pratique du sport, et l’importance de l’encadrement médical en tant que déterminant de la performance sportive, indique un communiqué de l’ANFAPS. Cette caravane, la 4ème de l’association, vise le dépistage de toute forme de maladie (asthme, cardiopathie, diabète etc.) et de malformation physique.■

Caravanes médicales:Le Sud en cibleUne caravane multidisciplinaire a entamé, le 17 janvier 2011, ses activités à Dakhla, première étape d’un périple de dix jours à travers les communes urbaines et rurales de la région de Oued-Eddahab-Lagouira. Organisée à l’initiative conjointe de l’Association marocaine pour le soutien aux malvoyants et le développement social, du Forum mondial pour la solidarité humaine et l’avenir, et de l’association Al-Anouar pour les œuvres sociales, culturelles, artistiques et sportives de Dakhla, cette campagne médicale est assurée par une unité médicale itinérante, avec la participation d’un staff médical de dix personnes, dont un médecin, des opticiens et des infirmiers, outre des bénévoles. Après Dakhla, cette caravanese rendra notamment à Aousserd et BirGandouz, avant de revenir à Dakhla pour des actions médicales au port.■

I E N Ê T R E , F A M I L L E , J U S T I C E …

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CINÉMA. Le dernier film de Clint Eastwood pose la question de la mort. Une entreprise pour le moins incertaine face à la plus grande énigme de l’humanité. Mais le cinéma d’Eastwood donne ici une lecture pure de l’Au-delà.par Abdelhak Najib

Au-delà, de Clint Eastwood: Réflexions sur la mort

C’est le genre de film où on adhère dès les premières minutes ou on rejette en

bloc cette approche à la fois éso-térique et métaphysique de la vie et de la mort. C’est simple, soit on s’extasie devant un chef d’œuvre absolu, soit on dit que c’est là le film le moins fort d’Eastwood. Avec Au-delà, nous sommes face à l’histoire de trois personnages touchés par la mort chacun à sa façon. George est un ouvrier américain capable de communiquer avec les morts. A l’autre bout du monde, Marie, une journaliste française, voit sa vie bouleversée après avoir frôlé la mort. Et lorsque Marcus, collégien à Londres, perd la personne la plus

proche de lui, il a désespérément besoin de réponses. En quête de la vérité, leurs chemins vont se croi-ser… Ce qu’ils croient ou veulent percevoir de l’Au-delà changera leur vie à jamais.

Entre ésotérisme et science Autant sur le plan du scénario que de la mise en scène, Au-delà est une réussite. Toujours tourné avec distanciation, cet opus renforce la vision eastwoodienne du monde. La mort, énigme suprême de la vie, est le problème philosophi-que qui est à l’origine même de la pensée humaine. Entre religion, métaphysique, sciences occultes et autres théories cabalistiques, ce qui

advient de nous, après notre mort, demeure l’unique question sans aucun espoir de réponse. Pourtant, de nombreux scientifiques se sont penchés sur la question pour en extraire des débuts de réponses. Là, le film de Clint Eastwood situe son approche à mi-chemin entre éso-térisme et science. Nous sommes très vite happés par cette capacité à nous faire admettre que toutes les énigmes ont une part de clarté pour peu que l’on se laisse péné-trer par la force même de l’inexpli-qué. Et il n’est pas là question de fatalisme ni de religion où il nous suffit de croire pour que les choses deviennent plus faciles à accep-ter. Non, loin de là, Au-delà nous incite à ne pas négliger ces petites choses de la vie qui parfois en sont l’essence même. Et c’est ce qui lie finalement ces trois vies, essaimées aux quatre coins du monde et que seul l’amour et l’humanité arrivent à faire converger vers une seule brè-che, celle de la lumière du cœur. Film intense, très intimiste, avec de grandes interrogations sur le sens même de l’existence, à 80 ans pas-sés, Clint Eastwood nous offre une belle fenêtre sur l’inconnu. ■Réalisé par Clint Eastwood.Avec Matt Damon, Cécile De France, Jay Mohr, Richard Kind, Thierry Neu-vic, Frankie McLaren, George McLaren, Lyndsey Marshal, Mylène Jampanoï, Stéphane Freiss...Actuellement en salles au Maroc

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Au-delà nous incite à ne pas négliger ces petites choses de la vie qui par-fois en sont l’essence même.

Clint Eastwwod à 80 ans,sur le tournage d’Au-delà.

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L E S C H O I X D E L A S E M A I N E

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PegaseDrame surnaturel

Rihanna, victime d’un traumatisme

dévastateur, se trouve hospitalisée dans un asile psychiatrique. Croyant être enceinte de Zayd, une grossesse qu’elle estime bénie par Le Seigneur du Cheval, un esprit vénéré par son père. Zineb, la psy-chiatre à qui on a confié Rihanna, s’acharne pour la faire parler et à éclaircir ce mystère. Une tâche qui

s’annonce ardue étant donné que la jeune fille ne s’avère pas très coo-pérante. Cette enquête se présente périlleuse et risquée, les cartes s’em-brouillent, Zineb perd petit à petit le contrôle de la situation et l’histoire prend un autre détour. ■Fantastique. 1h 44 minRéalisé par Mohamed MouftakirAvec Majdouline Drissi, Saadia Ladib, Driss Roukh.Tous les jours : 14h15, 17h00, 19h45, 22h30 le Samedi 00h45, le Week end 11h00

EN SALLESÛ

Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans

les années 1990. Huit moines chré-tiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamis-te, la terreur s’installe dans la région. L’armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent.Doivent-ils partir? Malgré les mena-ces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coû-te que coûte, se concrétise jour après jour…■

Drame. 2h 00 minRéalisé par Xavier BeauvoisAvec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin

Tous les jours : 14h15, 17h00, 19h45, 22h30 le Samedi 00h45, le Week end 11h00

A BOUT PORTANTTout va pour le mieux pour Samuel et Nadia : lui est bientôt infirmier et elle, attend son premier enfant. Mais tout bascule lorsque Nadia se fait kidnapper sous l’oeil impuissant de Samuel. A son réveil, son portable retentit : il a trois heures pour sortir de l’hôpital dans lequel il travaille un homme sous surveillance policière. Le destin de Samuel est désormais lié à celui de Sartet, une figure du banditisme activement recherchée par tous les services de police. S’il veut revoir sa femme vivante, Samuel doit faire vite… Policier. 1h 25 minRéalisé par Fred CavayéAvec Gilles Lellouche, Roschdy Zem,Gérard LanvinTous les jours : 14h15, 17h00, 20h30, 22h30 le Samedi 00h45, le Week end 11h00.■

LOVE ET AUTRES DROGUESNew York, les années 90. Jamie est un jeune com-mercial redoutable dont l’assurance - et le physique avantageux - sévis-sent aussi bien auprès des femmes que dans l’univers implacable de l’industrie pharmaceutique où, entre antidépresseurs et dopants sexuels, il parvient finalement à tout vendre. Mais il y a une personne qui semble insensible aux charmes de Jamie : Maggie...Romance. 1h 52 minRéalisé par Edward ZwickAvec Jake Gyllenhaal, Anne Hathaway,Oliver PlattTous les jours : 14h15, 17h00, 19h45, 22h30 le Samedi 00h45, le Week end 11h00.■

MON BEAU PERE ET MOIIl aura fallu 10 ans, deux enfants avec sa femme Pam et d’innombrables obstacles pour que Greg soit enfin accepté par son beau-père. Les doutes de Jack réapparaissent lorsque Greg, à court d’argent, travaille au noir pour un laboratoire... Comédie.1h 45 minRéalisé par Paul WeitzAvec Robert De Niro, Ben Stiller, Owen WilsonTous les jours : 14h15, 17h00, 19h45, 22h30 le Samedi 00h45,le Week end 11h00.■

Des hommes et des dieuxQuestions de foi

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011MAROC HEBDO INTERNATIONAL42

Mohamed Chaoui et Fihr Kettani ne font pas dans le détail. Après l’excellent hommage rendu à

feu Edmond Amran El Maleh pour inau-gurer la Galerie 38, les deux compères of-frent aux aficionados des arts plastiques une autre figure mythique de la culture marocaine. Avec “Faune brute et figures populaires”, c’est tout un pan méconnu de la peinture nationale qui est mis en

PEINTURE. La Galerie 38 expose l’œuvre unique de Radia Bent Lhoucine. Une collection tenue au secret pendant 35 ans. Une occasion de découvrir le travail d’une artiste à part dans les annales des arts plastiques au Maroc.par abdelhak najib

exergue comme un rappel d’une période où des figures marocaines se sont érigées en éclaireurs pour proposer de nouvelles visions artistiques. Le cas Radia Bent Lhoucine en est la parfaite illustration. Devant les travaux de cette pionnière, qui a laissé éclater en fulgurances une ex-pressivité hors-pair dans les années 60 et 70, nous sommes saisis par une approche centrée sur l’humain. Quand on parcourt

cet univers, à mi-chemin d’un onirisme chamanique et d’un désir certain de se saisir d’un monde, avec ses outils qui se déroBent, nous sommes face à une atmosphère joyeuse qui traverse les limi-tes de la toile comme si le peintre faisait naître de la rencontre des éléments, des corps à la lisière de la perfection.

Bestiaire humainTout un bestiaire drapé par une flore improbable, qui rend compte de cette féria du coloris où l’audace le dispute à une intuition primale du sens même de la forme et de son signifié. Nous sommes face à des silhouettes qui cheminent sur le chagrin, comme des rouleaux com-presseurs. Radia Bent Lhoucine peint en rondeurs incertaines, en finalités déchi-quetées, en teintes de bonheur crispé. Mais, au-delà de cette luxuriante rêverie sur l’humain et son espace, avec toute la cohorte née d’imagerie mythologique, ce sont les lignes, les traits, les formes qui excèdent le conventionnel pour donner à voir une dimension primitive ( dans le sens de Lascaux et d’Altamira) d’une lecture du monde et du vécu. Sans fioriture, sans remplissage, sans effet stylistique, avec juste ce qu’il faut de maîtrise de son art, Radia Bent Lhoucine laisse ici éclore une nouvelle lecture de notre dimension humaine. La peintre capte des instants, les incruste dans des atmosphères, puis les remodèle dans le moule de la perception, la sienne propre. En resurgit une myriade d’univers, ancrés dans des réalités hypothétiques, mais avec la même profondeur. On sent alors la peintre cheminer à travers des horizons multiples aussi riches et diversifiés les uns que les autres, mais en mettant dans chaque instant pictural une histoire hu-maine. C’est cela la force d’un tel travail, remplir les moments de vie d’une foulti-tude de situations, de paysages humains qui sont autant de variantes de soi. ■

Du 10 février au 10 mars 2011 à la Galerie 38. 38, route d’Azemmour. Hay Nassim, Ain Diab. 20 000. Casablanca.

Exposition:Radia Bent Lhoucine à la galerie 38

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N° 916 - Du 21 au 27 janvier 2011 MAROC HEBDO INTERNATIONAL 43

Distinction:Hassan Mégri reçoit la Gold Medal of Morocco 2010

L’artiste Has-san Mégri a reçu la dis-

tinction “Gold Medal of Morocco” 2010 du prestigieux American Biographical Insti-tute (USA), qui ho-nore par ce Prix les hommes de valeur

connus notamment pour leur passion, courage, succès et excellence. Cette médaille vient couronner un palmarès déjà riche par d’autres reconnaissan-ces aussi bien nationales qu’interna-tionales. En effet, Hassan Mégri qui, depuis 2000, est Président fondateur du Comité national de la Musique, membre du Conseil international de la Musique (Maison de l’UNESCO-Paris), s’est vu décerner en 1997, la Médaille de la ville de Gannat par le Festival “Les cultures du monde” (Gannat-Fran-ce), en 2003, le Trophée “Rabab d’Or” (parrainé par le CIM-UNESCO), et en 2007, la Médaille d’Or de l’Académie des “Arts-Sciences-Lettres” de Paris (en tant qu’auteur-compositeur-artiste peintre surréaliste et rénovateur de la calligraphie iconographique persane). En 2008, l’artiste est devenu membre actif de l’Académie des “Arts-Sciences-Lettres” de Paris.Un palmarès qui fait honneur à l’ar-tiste Hassan Mégri qui, en dehors de ses multiples activités artistiques, est consultant auprès du Conseil interna-tional de la Musique en matière mu-sicale. ■

Cinéma:Le Maroc fêté à Algéciras

Evénement: “Les Rythmes du Cœur”,un spectacle caritatif

Le cinéma contemporain marocain sera à l’honneur, du 19 janvier au 2

février 2011, à Algéciras, dans le cadre d’un cycle interculturel à l’initiative de la Fondation “Les Deux rives”, qui œuvre pour le rapprochement entre les deux rives du Détroit notamment à travers la culture. Le cycle, qui s’ins-crit dans le cadre du projet “Regards depuis les deux rives”, reconduit pour la deuxième année consécu-tive par la Fondation, rendra hom-

mage à trois noms qui ont marqué de leurs empreintes le cinéma maro-cain contemporain, en l’occurrence Farida Benlyazid, Ismaël Ferroukhi et Faouzi Bensaïdi. Le public aura ainsi l’occasion de découvrir des produc-tions signées par ces trois cinéastes, à savoir “La vie de chien de Juanita Narboni”, de Farida Benlyazid; “Le grand voyage”, de Ismaël Ferroukhi; et “www: What a wonderful world”, de Faouzi Besaïdi. ■

En coopération avec l’ambassade des Etats-Unis, l’association Maroc

Cultures organise un spectacle de per-cussions, œuvre de bienfaisance inti-tulée “Les Rythmes du cœur”, qui aura lieu le jeudi 27 janvier 2011 au Théâtre national Mohammed V de Rabat. Ce spectacle met en scène, pour la pre-mière fois au Maroc le groupe américain de percussions, les “SouthernUniversity Marching Band”, qui est accompagné du groupe de percussionnistes sourds-muets de l’Association Nasr de Rabat.

Le nom “Les Rythmes du cœur” est apparu comme une évidence. En effet, les rythmes font référence à la fois aux percussions que présente ce spectacle, et à Maroc-Cultures, qui organise cha-que année le “Festival Mawazine-Ryth-mes du monde”. Le mot “cœur” reflète le but de ce spectacle: c’est un specta-cle caritatif qui vient en aide à une asso-ciation. Il décrit également la manière avec laquelle les artistes sourds-muets s’expriment: ils jouent avec leur cœur et font des percussions en captant les échos sonores et le rythme du siège de leurs entrailles.C’est dans une optique d’offrir une acti-vité culturelle à la ville de Rabat et de venir en aide à l’association Nassr que l’association Maroc-Cultures et l’am-bassade des Etats-Unis se sont associées pour organiser ce spectacle caritatif, dont les recettes iront intégralement à l’association “Nassr” pour les sourds-muets. ■

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Les rondes sont de retour. Sur les pages de papier glacé, on leur réserve, désormais, une place.

Même que c’est devenu tendance dans les sphères de la haute couture d’inviter une grosse sur le podium. Une grosse star de préférence. C’est une manière de marquer son anticonformisme. Jean-Paul Gaultier l’a fait. Pour la Fashion Week de Paris, le styliste français a fait défiler Beth Ditto, la chanteuse du groupe Rock’n Roll Gossip. Les photos sont visibles sur internet, vous pouvez en juger. Et, il n’est pas le seul à surfer sur la vague des mannequins XXL. Le célèbre créateur John Galliano lui a emboîté le pas en engageant Velvet d’Amour, un modèle de 140 Kg. Cette blonde platine de 39 ans revendique même haut et fort ses kilos en trop. Elle n’est plus la seule. La chanteuse Beyoncé Knowles a déclaré récemment qu’elle ne ferait plus de régime pour maigrir et assumerait désormais pleinement ses formes généreuses. La star Kim Kardashian ne rate aucune occasion d’enfiler une robe moulante pour mettre en évidence sa forte poitrine et son large derrière. Il faudrait dire que Jennifer Lopez lui a balisé le terrain. Si les Etats-Unis sont en train de prendre conscience des

rondeurs et plus timidement la France, le monde arabe s’enlise dans l’obsession de la maigreur. Nancy, Latifa, Assalah, Ruby, Cooki, Momi et j’en passe se refont à coups de bistouri et de privations à tel point que toutes les chanteuses et actrices arabes se ressemblent. Elles ont toutes oublié que Oum Kaltoum avait le monde à ses pieds alors qu’elle était un vrai boudin. La diva de la chanson classique arabe portait d’horribles lunettes noires et des robes en forme de sac à patates. Au Maroc, ce n’est pas mieux. Même si sur la scène artistique, on trouve encore des résistantes comme la chanteuse Asmaa El Manouar, dans la rue marocaine, les gros sont devenus une race à combattre. La preuve. Sur les étalages des magasins de Prêt-à-Porter, la taille 44 est en voie de disparition. Dire que le sexe symbole Marilyne Monroe en portait. Maintenant, le 44, il ne faut même pas y penser. C’est devenu une denrée rare. Quand il est disponible, il “taille petit”. C’est l’argument que vous sort la vendeuse lorsque vous n’arrivez pas à enfiler un haut ou un bas taille 44. Si elle ne se permet pas avec son nez de clown de vous conseiller de maigrir. C’est ce qui m’est arrivé le week-end dernier dans un magasin franchisé du quartier Mâarif. À travers cette tribune, je revendique le droit d’être différente. Je dis aussi aux responsables de collections que 51% des femmes marocaines sont en surpoids. Pensez à elles, elles le valent bien. ■

PAPOTAGE

ParLoubna Bernichi

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Arts plastiques:Hommage à Ahmed Cherkaoui

Les passionnés des arts plastiques ont été au rendez-vous avec le ver-nissage, le 15 janvier 2010, d’une

exposition collective au complexe cultu-rel de Beni Mellal dédiée à la mémoire de l’artiste peintre Ahmed Cherkaoui. Placée sous le signe “Sur les traces d’Ah-med Cherkaoui”, l’exposition était une occasion pour les visiteurs d’admirer une série de tableaux représentant les diffé-rents mouvements artistiques, réalisés par les peintres Benyounes Aâmirech, Ibrahim Lhoucine, Lahcen Benbouta, Rachid Hahi, Saïd Chakir, Abdellah Le-ghzar et Sediq Rachdi. A l’issue de la cérémonie de vernissage, organisée en collaboration avec la direction régionale du ministère de la Culture, un colloque sur l’expérience de feu Ahmed Cherkaoui a regroupé une pléiade de critiques et chercheurs qui ont retracé l’oeuvre et l’expérience de l’artiste. De son côté, le délégué régional de la Culture, Ab-delkerim Jouti, a présenté une série de propositions pour préserver les œuvres de l’artiste défunt.Natif de Bejaâd, Ahmed Cherkaoui est décédé le 17 aout 1967 à Casablanca à l’âge de 33 ans. Il passa son enfance à Beni Mellal. Au débat du colloque, l’assistance a suivi un documentaire sur l’expérience et la vie d’Ahmed Cherkaoui et son ami feu Jilali Gherbaoui. ■

Les rondes comptentpour des prunes

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L I V R E S

ROMAN. Entre fiction et biographie imaginaire, Danseur est le type même de l’oeuvre à succès. Avec les ingrédients de base pour un best-seller autour de l’exil, du sexe, de la provocation et du malheur. Par Abdelhak Najib

Danseur, de Colum McCann

Pour l’auteur irlandais, qui vit à new York, l’Amérique est un terrain fertile pour échafauder

des univers intéressants. À chaque roman, c’est un pan entier de l’his-toire du monde qui est donnée à lire. Cette fois, c’est la figure du grand danseur Rudolf Noureev qui est le centre de cette fausse biographie, à mi-chemin entre histoire et fiction. Et toute la force du roman de Mc-Cann réside dans son style narratif. Vouloir raconter l’histoire de Nou-reev, par l’intermédiaire de divers acteurs de sa vie: sa sœur, Serguei et Anna, leur fille qui l’hébergea à Leningrad, ses amis, sa complice de

scène et de coulisses, la grande Margot Fonteyn, ses amants, sa gouvernante ou des anonymes fas-cinés par le talent de l’artiste, c’est ce méandre qui passe d’une vie à une autre, d’un passé à un autre, à travers des récits parallèles, des témoignages, qui fait de ce roman un réel labyrinthe d’écriture. On retrouve donc au fil des pages l’image de Rudolf Noureev, ce Tatar aux pieds nus baptisé le Rimbaud des steppes. Un homme qui a eu une carrière internationale éblouis-sante au prix d’un exil destructeur. Mais McCann tente de nous resti-tuer cette vie et ce parcours sous un angle original. Colum Mccann ne se limite pas à une banale biographie. Il éclaire au contraire avec force la solitude et les drames qui accompagnent le génie et sa renommée. En plus

des thèmes habituellement évoqués par cet écrivain de l’exil et de la soli-tude, l’auteur revisite la passion, la confiance extraordinaire que certains nomment l’arrogance, le génie, la ri-chesse, les appétits incontrôlables, le déclin tragique et son cortège de déchirures.Une très belle histoire d’amour et d’art où se côtoie la jet-set de l’épo-que: Margot Fonteyn, Truman Ca-pote, Samuel Beckett, Andy Warhol, Jimmy Hendrix, John Lennon et Yoko Ono, Tennessee Williams, Mick Jag-ger, pour ne citer qu’eux. ■Danseur, Colum McCann,Éditions Belfond. 220 dhs.

VULGARISATION. La Marocaine Farah Ki-nani, ancienne journaliste résidant actuellement aux Etats-Unis, vient de publier son tout premier ouvrage intitulé “Ramadan”, et qui est destiné principa-lement aux enfants améri-cains non-musulmans. Avec ce livre, l’auteur vise à éradi-quer les fausses idées reçues sur l’Islam qu’on retrouve dans la majorité des sociétés occidentales et notamment celle des Etats-Unis. Pour ce faire, elle tente d’expliquer aux petits les pratiques relatives au mois du Ramadan.■RamadanDe Farh Kinani

ROMAN. L’histoire de Zahra se situe entre les dernières années du protectorat et les premières étapes de l’indépendance du Maroc. C’est l’his-toire d’une réputation due à l’incapa-cité de la protagoniste de se défaire de son authenticité au profi t d’une mo-dernité occidentale, histoire intense d’une petite victoire qui aura des implications énormes. “Année de l’Elé-phant” est le premier roman en arabe par une femme marocaine et traduit ensuite en français. Il ouvre une nou-velle perspective à l’écriture des Maghrébines.■Année de l’eléphant,Leila AbouzeidTraduit de l’arabe par mohamed El Ghoula-bzouri, Editions de l’Harmattan. 70 dhs

ÉCONOMIE. «Coopération de territoire à terri-toire menée à l’initiative des collectivités locales, la coopération décentralisée, est-elle une nou-velle façon d’aborder la coopération internatio-nale, peut-elle devenir un élément d’échange et de compréhension entre sociétés du Nord et du Sud? Légitimité politique et mobilisation citoyenne associées, n’est-ce pas le meilleur à développer dans un échange favorisant le dialo-gue et la compréhension de société à société, de territoire à territoire, un instrument potentiel de paix dans un monde en mutation?■La Coopération décentraliséeSous la direction de Gilles GuillaudTrois partenariats entre le Nord et le SudL’Harmattan. 160 dhs

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CULTURE

LE 30 JANVIER 2011

ATHLÉTISMEMarathon international de MarrakechLa 22ème édition du Marathon international de Marrakech, prévue le 30 janvier, verra la participation de plus de 6.000 athlètes marocains et étran-gers, hommes et dames, dont 60 parmi les top runners au monde. Cette manifestation sportive, organisée avec le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports, la Fédération royale marocaine d’Athlétisme, la wilaya de la région de Mar-rakech-Tensift El Haouz et les conseils de la région et de la ville, vise à consacrer la place de Marrakech en tant que des-tination touristique privilégiée. Pour le directeur du marathon

international de Marrakech, Rachid Ben Meziane, cette édition table sur la participa-tion de plus de 2.000 athlètes étrangers représentant plus de 35 pays. Les engagés dans toutes les courses program-mées seront équipés de puces électroniques, en plus de la mise en place de cinq portiques de contrôle équipés de cameras afi n de surveiller et de valider les passages enregistrés. ■

LE 8 FÉVRIER 2011

FOOTBALLMaroc-Burkina Faso en amical

Le Maroc accueille, le 8 février, le Burkina Faso en rencontre de préparation des éliminatoi-res pour les Jeux Olympiques 2012, à Londres. Après la Côte d’Ivoire, c’est le Burkina Faso qui a été choisi par la Fédé-ration royale marocaine de Football. Les Etalons ont été préférés aux Lions indomp-tables du Cameroun, dont le niveau a été jugé très faible par les dirigeants marocains après le tournoi de l’Union nord-afri-caine de Football des sélections olympiques (UNAF), remporté par l’Algérie. Le Maroc débute ses éliminatoires des JO 2012 face au Mozambique, les 26 ou 27 mars 2011. ■

DU 20 AU 27 FÉVRIER 2011 SAHARAJournées internationales du marketing“La contribution du marketing territorial au développement de la régionalisation et de l’autonomie dans les provinces

du Sud du Maroc: Benchmar-king des expériences inter-nationales” est le thème des 7èmes Journées internationales du Marketing, prévue du 20 au 27 février 2011 à Smara. Organisée par l’université Cadi Ayyad de Marrakech, dans le cadre des activités culturelles para-universitaires, cette mani-festation verra la participation de 40 universités des cinq continents, dont sept marocai-nes, ont indiqué les organisa-teurs. Outre l’université Cadi Ayyad, six autres universités y prendront part. Il s’agit de l’université Hassan II de Mo-

hammedia, l’Université Hassan II de Casablanca, l’Université Mohammed V Souissi-Rabat, l’Université Abdel Malek Saâdi de Tétouan, l’Université Ibn Zohr d’Agadir et de l’Université Hassan I de Settat. ■

DU 9 AU 12 MARS 2011

CARICATURESemaine de la bande dessinée de FèsLa semaine de la bande dessi-née de Fès, plus connue sous l’appellation “bulles en ville,” aura lieu cette année du 9 au 12 mars, avec la “caricature francophone” comme théma-

tique centrale. Un choix qui s’explique, selon l’Institut culturel français de la ville, son principal initiateur, par la grande richesse de cette cari-cature, aussi bien aux niveaux stylistique et artistique que des thématiques abordées.Un hommage sera rendu, cette année, à cette facture caricaturale, à travers l’exposi-tion “Cartoons for Peace”, qui braquera les feux de la rampe sur les dessins de Danziger, Kroll, Plantu, Dilem, Bahgory, Kichka, Kash, Lon, Chappatte et bien d’autres. Les œuvres qui y seront exposées promettent «un voyage à travers plusieurs univers, qui sont le fruit de caricaturistes issus de plusieurs pays francophones et dont la préoccupation est l’engage-ment au service des causes universelles».Au programme de cette ma-nifestation, fi gurent aussi des ateliers de création de la caricature, animés par des professionnels de la BD, des rencontres-débats, des projec-tions de fi lms d’animation, des shows de BD et des espaces d’animation.■

Agenda

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Une nouvelle jeunesse pourle manifeste de l’indépendance? RADIO. L’émission Pile et face, présentée par notre consœur Narjiss Reghaye, sur les ondes de la Radio Chaîne Inter a consacré son sujet du 19 janvier 2011 au Manifeste de l’Indépendance. Une occasion de savoir si ce document peut revivre une seconde jeunesse. Par Abdelhak Najib

Il y a 67 ans, 66 jeunes natio-nalistes marocains dont une femme (Malika El Fassi) ont

signé un “manifeste” pour reven-diquer l’indépendance du Maroc. Un acte de courage hautement symbolique qui a été présenté au sultan Mohammed Ben Youssef, le 11 janvier 1944. Il s’agissait là d’un document qui représentait presque toutes les régions du Maroc, villes comme campagnes, unies pour la même cause nationale. Ainsi, tous les ans, à vette date, les Marocains célèbrent l’anniversaire de la présentation du Manifeste de l’Indépendance. Les principes défendus par cette élite politique sont-ils intacts ou anachroniques? Peut-on les faire revivre au nom de la construction démocratique aujourd’hui? Pour répondre à ces question, Pile et Face reçoit Abdelhak Tazi, mem-bre dirigeant du parti de l’Istiqlal, et Ismaïl Alaoui, ancien secrétaire général du PPS (Parti du Progrès et du Socialisme). Pour M. Tazi, «le Manifeste de l’in-dépendance est toujours d’actua-lité. Il est le fruit d’une longue lutte du peuple marocain. Car au-delà

de l’indépendance, ce manifeste a instauré le sens de la démocratie au Maroc.»

Un hétitage historiqueDe son côté, Ismaïl Alaoui pense que «c’est là un héritage essentiel, un texte extrêmement important, malgré son caractère un peu lapi-daire. Ce document insiste aussi sur la fin de toutes les illusions qui avaient marqué le Mouvement na-tional. Pourtant, en dehors de l’in-dépendance, tout ce qui concerne

les problèmes internes n’est pas abordé dans ce Manifeste avec la même vigueur.»On le voit bien, ce manifeste, qui revêt une importance capitale pour l’histoire du Maroc tient toujours une place de choix dans l’histoire politique nationale. Mais le Maroc se doit de se pencher sur les pré-occupations internes des popula-tions pour répondre à des attentes qui relèvent de la démocratie et de l’Etat de droit tel que voulu par ce même Manifeste.■

Le mani-feste a instauré le sens de la démocratie au Maroc.

Abdelhak Tazi. Ismaïl Alaoui.

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DIRECT La parole aux lecteurs, ça v

Le Maroc de Moulay AbderrahmaneRares sont les recherches qui ont traité du sultan Moulay Abderrahmane Ben Hicham (1822-1859) (photo). Selon le témoignage de Guenoussi, cham-bellan du sultan Moulay Slimane “Au moment où Moulay Slimane trépassait, il abdiqua en faveur de son neveu Moulay Abderrahmane, fi ls de son frère Moulay Hicham, car le sultan n’a pas jugé sûr de confi er le trône à aucun de ses propres fi ls dignes de monter sur le trône alaouite”. C’est sous le règne du roi Moulay Abderrahmane que les Français débar-quèrent en Algérie en 1830. En prévoyant le futur, il intima aussitôt ses ordres pour apporter toute l’aide contre l’envahisseur en Algérie. Tellement, il engagea les Marocains à aller combattre auprès de leurs co-religionnaires algériens. Il accueillit fraternellement les réfugiés algériens qui se procuraient des emplois dans l’administration. Néanmoins, la présence fran-çaise en Algérie prenait une mauvaise tournure. En 1844, le monarque Moulay Abderrahmane envoyait vers Tlemcen une armée commandée par son fi ls le futur roi Moulay Mohamed IV (1859-1873) en vue de soutenir l’émir Abdelkader Zakaria Mohy Eddine. C’est la malheureuse bataille d’Isly, le 4 août 1844, où l’armée marocaine, surnommée la Mehalla, se heurta à des forces supérieurement armées sous le commandement du général Bugeaud. A contrario, sécheresse et faim sont des armes du temps de sultan Moulay Abderrahmane contre la dissidence (Siba) le pouvoir du roi s’accroît au cours des saisons pluvieuses. Le peuple étant rassasié, il considérait que la pluie comme un bienfait divin. ■Ali Alaoui – Salé

TibehirineDes traits de lumière dans un monde de ténèbresJ’ai été surprise par votre analyse du splendide film “Des hommes et des dieux”, sorti enfin au Maroc. J’ai eu la chance de le voir à sa sortie en France et ai été pro-fondément émue en tant que croyante, comme tant d’autres en France à voir l’affluence dans les salles, qui pourtant sont éloignés de la Foi. La densité, la véracité, l’humanité de ces hommes est une lumière dans ce monde de ténèbres. Je souris lorsque vous évoquez “les gentils moines” car il faut être très fort pour vivre dans la pauvreté, la chasteté, la prière et le dévouement aux pauvres et méprisés. N’est-ce pas une “raison” que de soulager la misère humaine afin de montrer que Dieu est Amour, loin de l’hypocrisie des fondamentalistes de tous bords qui veulent la “guerre idéologique” dont vous parlez. Est-ce cela que vous trouvez “logique” “raisonnable”?

Une fi dèle lectrice, Tanger

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RParlement

Vous écrivez souvent sur l’activité du Parle-ment et les importants projets de lois qui y sont débattus. Mais voilà que l’on se rend compte que l’on n’a pas encore fait un véri-table bilan de l’action parlementaire.La session d’automne a pris fin mardi 18 jan-vier 2011, sans que l’on se sente vraiment concerné. Je pense qu’il y a un véritable fossé entre les élus de la Nation et le reste de la population. Ce qui est dommage.

K. Bouziane,Marrakech

COURRIER

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M A I L

va mieux en le disant

SaidBelkbir,

Casablanca

ImmolationMais qu’est ce qui se passe dans les pays du Ma-ghreb et en Egypte? Chaque jour depuis moins d’un mois, on entend parler de jeunes qui s’immolent par le feu. Au départ, il y avait Mohamed Bouazizi, en Tunisie, dont l’acte est considéré comme le déclen-cheur de la révolte en Tunisie, puis se sont succédé des Algériens, une bonne poignée, un Mauritanien et un Egyptien et j’en passe. S’agit-il de cas désespérés ou d’actes de courage à saluer? Difficile certes de répondre, mais une certi-tude: la situation dans le monde arabe, plus particu-lièrement au Maghreb, est difficile.Le chômage est un fléau qui gagne du terrain cha-que jour davantage. La mal-gouvernance y est pour quelque chose. La corruption est une véritable gan-grène… Je ne me permets pas de dire que tel ou tel pays connaîtra le même sort que la Tunisie, mais il faut bien se rendre à l’évidence, comme vous l’avez écrit dans votre précédent numéro (MHI 915 du 14 au 20 janvier 2010), “l’effet cocotte minute n’est pas à écarter”, surtout en Algérie et en Egypte.

La commission d’enquête parlementaire sur les affrontements de Laâyoune a rendu son verdict. Certes, l’information a été re-layée dans toute presse marocaine mais je l’ai lue avec beaucoup d’intérêt à Maroc Hebdo International et je vous félicite pour votre travail professionnel. Les principales conclusions portent sur «la légitimé des revendications sociales basées sur un sen-timent d’injustice et de marginalisation» et une «faiblesse au niveau des prévisions quant au développement des événements». Tout cela est bien beau.Mais, la question que je me pose autant que fidèle lecteur de Maroc Hebdo International est-ce qu’il y aura des poursuites contre les responsables des dérives de l’évacuation de Gdeim Izik ou on va se contenter de mettre ce document dans les tiroirs.

Aziz El Ghormi, Casablanca

Y aura-t-il un après-Laâyoune?

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Tout change et rien ne bougePar Dr iss Fahl i

L’Algérie n’estpas la Tunisie,le Maroc non plus.

“Se vogliamo che tutto rimanga come è, bisogna che tutto cambi!”.

C’est ainsi que s’exprimait Tan-credi Falconeri, pour dire «Pour que tout reste comme avant, il faut que tout change». Tancredi est un noble italien du XIXème siècle qui a participé à la révolution gari-baldienne pour suivre ses événe-ments et conserver les avantages de sa classe. Tancredi est un traître à la cause monarchique et aristo-cratique italienne. C’est un oppor-tuniste qui a le don de l’adaptation rapide dans une société qui bouge. Tancredi, est un personnage de l’écrivain italien Giuseppe Tomasi de Lampedusa dans son roman “Le Guépard” (1958), adapté à l’écran par Luchino Visconti en 1963.Dans Le Guépard, Lampedusa est un observateur attentif de la haute société sicilienne, de son quoti-dien social et de la façon dont ses membres essaient de suivre l’évo-lution sociale et politique. Cette citation de Tancredi, refl ète en fait l’idée que toute révolution n’est qu’une rotation qui ramène les choses à leur point de départ. Elle semble aussi vouloir dire «accom-pagnons le mouvement pour que celui-ci ne nous dépasse pas et que nous puissions le diriger à notre guise». Dans une autre citation du livre, Lampedusa écrit: « …Nous fûmes les guépards, les lions; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes…». Cela porte à croire que toute révolution ne fait que remplacer le lion par le chacal et le guépard par l’hyène et

ramène les choses à leur état initial. Tancredi, c’est pile poil la vision du peu crédible Kadhafi qui pense qu’il n’était pas nécessaire de faire tout un brouhaha révolutionnaire à Tunis pour changer Ben Ali par Ben Untel, troquer une dictature imberbe avec une autre à poils ou, pire, installer le chaos à l’instar de l’Irak de Saddam.Du point de vue psychologique on ne peut que constater l’extrême infério-rité mentale des foules en action, et ce, même quand il s’agit d’élites. On s’aperçoit très vite de cette infério-rité primaire devant une scène de lynchage par une foule en mouve-ment. Ce qui gouverne les hommes,

ce sont les idées, les sentiments, les us et coutumes et les habitudes, c’est-à-dire toutes ces choses qui sont en nous-mêmes (Gustave le Bon, Psychologie des foules) et qu’aucune réforme n’arrivera à changer. Les institutions, les lois et les règles ne sont que l’expression de ces besoins et l’image de notre âme (si on en pos-sède une). Dès qu’il s’agit de peuple, la raison pure est en opposition avec la raison pratique.Tout le monde voit dans la révolu-tion tunisienne, une intrusion de la

démocratie dans le paysage du Ma-ghreb, de l’Égypte, de la Jordanie et, plus généralement, du monde arabe. Dire une telle affi rmation, c’est aller vite en besogne. L’Algé-rie n’est pas la Tunisie et le Maroc non plus. Certes, la photo de la Caisse de Compensation et un ti-tre-accroche tel que «pas de hausse à l’horizon» étalé à la une du jour-nal “Le Matin du Sahara” a quelque chose de risible et de révélateur sur les craintes d’une contagion. Mais les véritables changements histori-ques ne sont pas ceux qui viennent d’un réveil spectaculaire de la rue. Les changements importants, ceux qui procèdent au changement des civilisations, viennent d’un chan-gement des idées, des conceptions et des croyances. Les mémorables eff ets visibles de la révolution tu-nisienne viennent d’un besoin de liberté, d’un ras le bol du chômage de la jeunesse, de la corruption et de la confi scation des aff aires par la famille et l’entourage présiden-tiels. Aucun changement de la pen-sée des hommes n’est à l’origine de ces manifestations. Pourtant, l’époque actuelle est propice au changement de cette pensée. L’islamisme, Internet, SMS, Twitter, Facebook et le satel-lite sont en train de ré-usiner cette stable et vieille pensée des Ma-ghrébins et des Arabes. A la place des gouvernants, pour minimiser les dégâts de foule, je ferais comme Tancredi: j’accompagnerais le mou-vement de l’intérieur pour mieux en maîtriser les eff ets. ■

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