La réserve de chasse et de faune sauvage de Béniguet - Oncfs · Des silex taillés et des tessons...

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La réserve de chasse et de faune sauvage de Béniguet

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La réserve de chasseet de faune sauvagede Béniguet

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ARCHIPEL DE MOLÈNE

KÉRÉON

KRÉAC’H

Iled’Ouessant

Ile deBannec Ile de

Balanec

IleMOLÈNE

Les Trois Pierres

Ile de Triélen

Ile

aux chrétiens

Passage duFro

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L’archipeldeMolène

L’archipel possède un très riche patri-moine naturel. Un des rares groupesde grands dauphins et la plus impor-tante colonie de phoques des côtes deFrance nagent dans une eau poisson-neuse, au-dessus d’un des plus beauxchamps d’algues d’Europe. Desmilliers d’oiseaux de mer nichent surses îles à la végétation préservée. Cetterichesse a valu à l’archipel d’êtreclassé « Réserve de la Biosphère »,label de qualité décerné parl’UNESCO (organisation des NationsUnies pour la culture et l’environne-ment).

Béniguet est la première des îles, lors-qu’on aborde l’archipel depuis le

s’étend en mer d’Iroise entrele continent et l’île d’Ouessant. Iles et îlots, mais aussi une multitude de rochers et écueils, y rendent la navigation dangereuse.

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Ile de Quéménès

Ile deMorgoal

Kervouroc

Pierres Noires

Les Vieux Moines

Ile de Litiri

Ile deBÉNIGUET

Le Grand Pourceau

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LAMPAUL-PLOUARZEL

CORSEN

LE CONQUET

ST MATHIEU

ARCHIPELDE MOLÈNE

BRETAGNEcontinent. D’une superficie d’environ 60 hectares,c’est la plus grande île de l’archipel, après l’îleMolène.Béniguet culmine à 16 mètres au-dessus de la meret s’étire sur près de 2 kilomètres pour seulement300 mètres dans sa plus grande largeur.

La partie sud de l’île, la plus haute, est essentiellementrocheuse avec de petites falaises. Une grande dune couvre lesdeux tiers du nord de l’île. Elle se termine par un immense cordonde galets, un des plus beaux de Bretagne.

La dune s’est développée sur des amas de galets fossiles datant des périodes glaciai-res. Cette plage fossile, qui fait la joie des géologues, est la plus importante de larégion.

Vue à distance, Béniguet paraît bordée d’une très grande plage blanche : il s’agit enfait de grèves de galets polis, et les vraies plages de sable sont rares autour de l’île.

Des silex taillés et des tessons depoterie trouvés sur Béniguetindiquent une présencehumaine à l’époque mésoli-thique. Au néolithique, on y aconstruit des chambres mortuai-res et dressé des menhirs.Certains sont encore debout auxpoints les plus élevés de l’île.

Divers vestiges indiquentensuite l’occupation de l’île àl’âge de fer, à l’époque de laGaule romaine, puis au Moyen-Age, au 16e siècle, et plusrécemment.

L’habitation semble avoir tou-jours été épisodique, l’île étantsouvent désertée.

L’histoirede Béniguet

Il y a environ 10 000 ans, avant la montée du niveau des océans,l’archipel de Molène était un vasteplateau rattaché au continent.

L’île dans les années 1960

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Au 19e siècle, une civilisationparticulière s’est développéeà la pointe de la Bretagne :les paysans goémoniers. Ilsont été nombreux surBéniguet, récoltant les alguesde la fin de l’hiver à l’au-tomne, et cultivant toute l’an-née pour survivre et nourrirleurs chevaux. Les bâtimentsconstruits sur l’île, ainsi quede nombreux murets de pier-res délimitant les champs,datent de cette époque. Lespaysans goémoniers ontquitté l’île peu après laseconde guerre mondiale.Passages d’accès aux grèvestaillés dans le rocher, terras-ses pour sécher le goémon etfours pour le brûler sontautant de témoignages dutrès dur métier de goémonier.

Menhirs

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Four à goémon

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En haut des grèves, juste au-dessusdes algues desséchées laissées par lesgrandes marées, une végétation trèsparticulière se développe.

Des plantes adaptées àune submersion occa-sionnelle par l’eau salées’y enracinent au pied desdunes, dont elles consoli-dent la base. Il y a desmatricaires maritimes res-semblant à des margueri-tes, des pourpiers de mer,des soudes, des arro-ches… Une telle végéta-tion est très fragile.

Elle a presque disparu descôtes du continent, àcause du piétinement parles promeneurs et plagis-tes, ou à cause d’enro-chement et autres aména-gements du littoral.Béniguet fait figure deconservatoire botaniquepour ces formations végé-tales menacées à l’é-chelle de l’Europe.

Pelouse aérohaline

Armérie maritime

Cordon de galets

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Le patrimoinenaturelde Béniguet :

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Les dunes et les cordons de galets sont tout aussiintéressants. La fétuque est l’herbe la plus com-mune des pelouses, la bette maritime et les arro-ches dominent sur les galets. Le pavot cornu, sortede grand coquelicot aux belles fleurs jaunes, l’or-pin âcre, les silènes, sont parmi les plantes carac-téristiques de ces zones. Il s’agit là aussi de paysa-ges végétaux devenus rares sur le continent,détruits par les aménagements ou très érodés parle passage d’engins tout-terrain. Béniguet en offreparmi les plus beaux exemples de toutes les îlesde l’Iroise. Cette végétation y subit cependant l’influence des animaux. Les goé-lands, en particulier, acidifient le sol par leurs fientes, ce qui ne favorise pas lesespèces les plus intéressantes. Les lapins, broutant et creusant, occasionnent uneérosion non négligeable. Le chou marin, espèce protégée qui avait disparu avant1950 de l’île, sans doute parce que trop apprécié des lapins, y est réapparudepuis 1999.Des plantes de marais et de prairies humides se rencontrent au milieu des dunesdans des dépressions inondées en hiver : joncs, potentille des oies, mentheaquatique, pulicaire dysentérique…

Sur les parties anciennement cultivées, la végétation prend souvent l’aspect defriches envahies de fougères et sert d’abri à de nombreux animaux. Le séneçon

jacobée, autreplante de friche,prolifère certai-nes années etcolore alors dejaune vif desparcelles entiè-res.

la flore

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Séneçon jacobée

Armérie maritime

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Dans le but de préserver la flore et la faune exceptionnel-les de Béniguet, l’arrêté pris le 10 novembre 1993 par lePréfet du Finistère interdit en tout temps l’accès de l’île aupublic. Cela signifie que le débarquement sur les plagesest autorisé, mais qu’il est rigoureusement interdit depénétrer sur la partie terrestre de l’île sans autorisation dudirecteur de la réserve.Toutefois, pour permettre aux pêcheurs à pied de passerd’une grève à l’autre, la traversée de l’île est tolérée parle petit chemin qui passe près des bâtiments d’habita-tion des gardes. La traversée est rigoureusement inter-dite ailleurs.Les agents de l’Office national de la chasse et dela faune sauvage, chargés de surveiller l’île etd’y faire appliquer la réglementation, sont àla disposition des visiteurs pour touteinformation.

Pour toutes informationscomplémentaires

5, rue du Général de Gaulle56550 • Belzwww.beniguet.com

0 500 m

CALE

LOCAUX

Béniguet :

accès et réglementation

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Légende :

accès côte ouest

Poussin de gravelot

falaises

Panneau d’informationDomaine public maritime :accès libre, sauf dans les

enclos de protection des colonies de sternes.

Partie terrestre : accès interditen tous temps.

Passage toléré

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Respecter lasignalisation

Les falaises empêchent decontourner le

sud de l’île

Attentionaux nids et

poussins surles grèves !

Les premiers goélands s’ysont installés à la fin desannées 1950, peu aprèsque les paysans goémo-niers aient quitté l’île. Lapopulation atteint 10 000couples en 1992 mais cesespèces déclinent : il enrestait environ 4 500 cou-ples en 2004. Le goélandargenté, aux ailes grisclair, et le goéland marin,plus grand et aux ailesnoires, sont des hôtesclassiques du littoral bre-ton. Moins communailleurs, le goéland brun,d’aspect intermédiaireentre les deux espècesprécédentes, est majori-taire ici. Béniguet consti-tue un site important auplan mondial pour laconservation de ce goé-land brun : près de 3 700couples nichent ici, laplus grande colonie fran-çaise.

Le patrimoinenaturelde Béniguet :

Cordon de galets

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Goéland brun et goéland argenté

Cormorans huppés

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Huîtrier pie

Goélands marins

Béniguet est un paradis pour les oiseaux de mer.

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D’autres oiseaux habitent l’île en nombreplus restreint, mais comptent parmi les élé-ments les plus remarquables du patrimoinenaturel de l’île. Béniguet abrite les seulescolonies régulières de sternes dans l’archi-pel de Molène.

C’est même le seul endroit du littoral atlan-tique français où niche régulièrement lasterne naine, corps blanc, calotte noire etbec jaune, à peine plus grande qu’unehirondelle. Sternes pierregarin et, occa-sionnellement, sternes caugek fréquententégalement l’île.

L’huîtrier pie, au plumage noir et blanc etaux pattes rouges, se repère d’autant plusaisément qu’il est très criard. Béniguet enaccueille jusqu’à 70 couples, la plusgrande colonie en France. Le grand grave-lot, oiseau encore plus rare et plus discret,niche ici avec une densité sans égale dansle pays.

Les goélands bruns profitent de la végéta-tion des friches pour abriter leurs nids. Lessternes, les huîtriers et les gravelots nichenten des lieux dégagés, et affectionnent par-ticulièrement le haut des grèves.

Très sensibles au dérangement, ils quittentalors leur nid et leurs œufs deviennent uneproie facile pour les goélands. Ces espècesnécessitent une protection particulière.

les oiseaux

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Sterne pierregarin

Sterne naine

Grand gravelot

De nombreuses autres espèces d’oi-seaux visitent l’île au cours de leursmigrations. Ils se rencontrent surtoutsur le rivage : héron cendré, aigrettegarzette, plusieurs espèces de canards,des courlis et toute une variété debécasseaux et autres petits échassiers.

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Le mammifère le plus com-mun sur l’île est le lapin,qui a été introduit parl’homme. Les seuls autresmammifères terrestres sontla souris et une espèce demusaraigne : elles sont tou-tes deux très originales,avec une physionomie dif-férente de celle des popula-tions continentales. Enoutre, la souris peuple tousles recoins de l’île, alorsque sur le continent cetanimal se cantonne tou-jours aux abords immédiatsdes maisons.

Un des lieux de pêche pri-vilégiés des dauphins setrouve au sud de Béniguet.Mais ils restent loin de lacôte. Des phoques gris,autre emblème de l’archi-pel, viennent en revancherégulièrement pêcher ou sereposer dans les criques del’île, à quelques mètres durivage. Des femelles sontmême venues mettre bassur les grèves de Béniguet.Cette population dephoques, forte de plusieursdizaines d’individus disper-sés à travers l’archipel, estla plus importante deFrance et la plus méridio-nale d’Europe.

Le patrimoinenaturelde Béniguet :

Musaraigne des jardins

Lapin de garenne

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Une bande d’une trentaine de grandsdauphins, également appelés souf-fleurs, est l’une des célébrités de l’archipel de Molène.

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les mammifères

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Phoque gris

Grands dauphins devant Béniguet

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Les oiseaux sont très sensi-bles au dérangementdurant toute la période dereproduction, qui s’étendd’avril à août. La visiteanarchique des coloniesentraînerait une forte des-truction d’œufs et depoussins. Les petites espè-ces qui nichent en hautdes grèves - huîtriers, ster-nes et gravelots - sont par-ticulièrement fragiles.

Les agents de l’ONCFSveillent au respect de l’ar-rêté préfectoral qui interditla pénétration sur l’île. Ilsbalisent et surveillent lescolonies de sternes sur lesgrèves. Ainsi assurent-ilsaux oiseaux la tranquillitéindispensable au succèsde leur reproduction.

Ce site naturel est un patri-moine commun. Des visi-tes guidées, organisées etencadrées par le person-nel de l’ONCFS, permet-tent à chacun de profiterpleinement du charme deBéniguet, tout en évitantde mettre le pied où il nefaudrait pas et en recevantune information sur lesrichesses, parfois très dis-crètes, de ce site excep-tionnel.

Responsable d’un patrimoine naturel aussi exception-nel, l’ONCFS œuvre pour sa conservation.

Le besoin de protection est particulièrement impérieuxpour la végétation du haut des grèves, des dunes et ducordon de galets. Cette végétation est très exposée à l’é-rosion. Il convient de limiter le piétinement sur cesespaces fragiles, en organisant le cheminement autourde l’île et en interdisant l’accès aux secteurs les plussensibles.

Les friches peuvent, par ailleurs, se développer, audétriment de la végétation de la dune. Limiter cetteextension par la fauche, tout en maintenant de grandessurfaces de fougères qui sont favorables à la colonie degoélands bruns, se révèle parfois nécessaire.

lesActionsde l’Office nationalde la chasse et de la faune sauvageà Béniguet

Partie intégrante de la Réserve de la Biosphère d’Iroise, l’île deBéniguet est propriété de l’Officenational de la chasse et de la faunesauvage (O.N.C.F.S.), établissementpublic sous tutelle du Ministèrechargé de l’environnement.

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De nombreuses études sur le patrimoine naturelsont menées chaque année sur l’île, en liaisonavec les partenaires de la « Réserve de laBiosphère » : laboratoires universitaires, organis-mes de recherche, associations de protection dela nature, parc naturel régional d’Armorique.

Ces études cherchent à établir des techniques degestion du milieu qui soient les plus favorables àla conservation de l’ensemble du patrimoine.

Les compétences des agents de l’ONCFS enmatière de police de l’environnement dépassentles limites deBéniguet. A ce titre,ils interviennent à tra-vers l’archipel et bienau-delà.

OFFICENATIONAL DE LA CHASSE

ET DE LA FAUNESAUVAGE

Délégation régionaleBretagne-Pays de la Loire

53 rue Russeil • 44000 NantesTél. : 02 51 25 07 82

www.oncsf.gouv.fr

Plaquette réalisée par l’Officenational de la chasseet de la faune sauvage :

Rédaction :• Pierre Yésou• Louis Gérard d’Escrienne

Photos : Une de couverture :• Christophe CourteauQuatrième de couverture :• ONCFS

Illustration cartes :• Yves Béal

Réalisation et Impression• LA CONTEMPORAINE

Certifié IMPRIM’VERTTél. : 02 51 13 50 50

Dépôt légal :• Décembre 2005

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OFFICE NATIONAL DE LA CHASSEET DE LA FAUNE SAUVAGE

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