La reserve de biosphère des oasis du sud marocain Haddouch...

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464 Actes du Symposium International sur le Développement Durable des Systèmes Oasiens du 08 au 10 mars 2005 Erfoud, Maroc - B. Boulanouar & C. Kradi (Eds.) La reserve de biosphère des oasis du sud marocain Haddouch M. ORMVA-Ouarzazate, Ouarzazate, Maroc Résumé. L’article présente les principes et les fondements qui ont présidé à l’inscription des oasis du sud marocain dans le réseau mondial des réserves de biosphère. Il trace le contexte international dans lequel la notion des réserves de biosphère a été adoptée, décrit l’argumentaire ayant soutenu le choix des oasis du sud marocain et présente les caractéristiques de la Réserve de Biosphère des Oasis du sud marocain. Mots clés : Sud Maroc, UNESCO, Bioshère, Durabilité Abstract. This paper presents the principles and fundaments that stood behind the southern Moroccan Oases to be recognized within the international network of biosphere reserves. It reminds the international context in which the biosphere reserve notion was adopted, describes the arguments that supported the choice of the southern Moroccan oases and presents the inherent characteristics of the southern Moroccan oases biosphere reserve. Key words : South, Morocco, UNESCO, Bioshère, Sustainable. Introduction La question essentielle qui se pose au monde d’aujourd’hui, c’est de trouver une base scientifique pour l’utilisation rationnelle et la conservation des ressources de la biosphère. Cette question avait déjà été soulevée lors de la conférence de la biosphère organisée par L’UNESCO en 1968. Cette conférence, regroupant d’éminents scientifiques, était la première au niveau intergouvernemental à préfigurer le développement durable, comme réponse à cette question. Elle avait en effet lancé les premières bases du concept de réserve de biosphère et demandé l’institution d’un programme intergouvernemental sur l’homme et la biosphère (MAB) qui devait établir et coordonner les activités des réserves de biosphère, celles-ci seraient représentatives des principaux écosystèmes. Lors de la conférence mondiale de la terre, tenue à Rio De Janeiro (Bresil) en 1992, cette question avait été portée à l’attention des hauts responsables politiques du monde. Les programmes qui y étaient adoptés (Agenda 21, les conventions sur la diversité biologique, les changements climatiques et sur la désertification…), et qui tracent une voie vers la notion de développement durable, ne pourraient trouver de champs d’application que dans les réserves de biosphère pour tenir compte des besoins d’ordre social, culturel, spirituel et économique de la société. En 1995, la conférence internationale sur les réserves de biosphère tenue à Seville (Espagne) avait confirmé la nécessité de mettre en œuvre ces programmes dans ces réserves. Ainsi, la stratégie de Séville et le réseau statutaire des réserves de biosphère furent élaborés pour tracer les lignes directrices de désignation et de gestion de ces réserves à travers le monde (1).

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    Actes du Symposium International sur le Développement Durable des Systèmes Oasiens du 08 au 10 mars 2005 Erfoud, Maroc - B. Boulanouar & C. Kradi (Eds.)

    La reserve de biosphère des oasis du sud marocain

    Haddouch M.ORMVA-Ouarzazate, Ouarzazate, Maroc

    Résumé. L’article présente les principes et les fondements qui ont présidé à l’inscription desoasis du sud marocain dans le réseau mondial des réserves de biosphère. Il trace le contexteinternational dans lequel la notion des réserves de biosphère a été adoptée, décritl’argumentaire ayant soutenu le choix des oasis du sud marocain et présente les caractéristiquesde la Réserve de Biosphère des Oasis du sud marocain.

    Mots clés : Sud Maroc, UNESCO, Bioshère, Durabilité

    Abstract. This paper presents the principles and fundaments that stood behind the southernMoroccan Oases to be recognized within the international network of biosphere reserves. Itreminds the international context in which the biosphere reserve notion was adopted, describesthe arguments that supported the choice of the southern Moroccan oases and presents theinherent characteristics of the southern Moroccan oases biosphere reserve.

    Key words : South, Morocco, UNESCO, Bioshère, Sustainable.

    Introduction

    La question essentielle qui se pose au monde d’aujourd’hui, c’est de trouver une basescientifique pour l’utilisation rationnelle et la conservation des ressources de la biosphère.Cette question avait déjà été soulevée lors de la conférence de la biosphère organisée parL’UNESCO en 1968.

    Cette conférence, regroupant d’éminents scientifiques, était la première au niveauintergouvernemental à préfigurer le développement durable, comme réponse à cette question.Elle avait en effet lancé les premières bases du concept de réserve de biosphère et demandél’institution d’un programme intergouvernemental sur l’homme et la biosphère (MAB) quidevait établir et coordonner les activités des réserves de biosphère, celles-ci seraientreprésentatives des principaux écosystèmes.

    Lors de la conférence mondiale de la terre, tenue à Rio De Janeiro (Bresil) en 1992, cettequestion avait été portée à l’attention des hauts responsables politiques du monde. Lesprogrammes qui y étaient adoptés (Agenda 21, les conventions sur la diversité biologique, leschangements climatiques et sur la désertification…), et qui tracent une voie vers la notion dedéveloppement durable, ne pourraient trouver de champs d’application que dans les réservesde biosphère pour tenir compte des besoins d’ordre social, culturel, spirituel et économique dela société.

    En 1995, la conférence internationale sur les réserves de biosphère tenue à Seville (Espagne)avait confirmé la nécessité de mettre en œuvre ces programmes dans ces réserves. Ainsi, lastratégie de Séville et le réseau statutaire des réserves de biosphère furent élaborés pour tracerles lignes directrices de désignation et de gestion de ces réserves à travers le monde (1).

  • En 2002, le sommet mondial sur le développement durable, tenu à Johannesburg (Afrique duSud), a demandé plus d’aide pour les pays en voie de développement, pour renforcer leurscapacités d’accéder aux programmes multilatéraux de recherche et de développement. A ceteffet, il a été recommandé de renforcer, et éventuellement, de créer des centres dedéveloppement durable. Ces derniers qui sont appelés à devenir des laboratoires vivantsd’études et de démonstrations de la gestion intégrée et durable des écosystèmes, trouveraientles conditions idéales dans les réserves de biosphère.

    Concept

    Les réserves de biosphère sont ‘‘ des aires portant sur des écosystèmes ou une combinaisond’écosystèmes terrestres et côtiers/marins’’, reconnues au niveau international dans le cadre duprogramme de l’UNESCO sur le MAB (Man and Biosphère) (2).

    Elles ont été également définies comme étant de vastes zones représentatives de paysagesnaturels et culturels, bénéficiant pour leur plus grande partie de la protection de la loi. Danscelles-ci sont élaborés et mis en application des concepts modèles pour la protection, l’entretienet le développement. Ceci doit s’opérer avec les hommes qui vivent sur ces lieux et les gèrentéconomiquement.

    Contrairement aux parcs nationaux, parcs naturels et autres aires protégées, les réserves debiosphère englobent des habitats à intensités d’usage différentes (Forêts, parcours, terrainscultivés, milieux aquatiques, habitations,…), chacun de ces habitats peut se présenter en troisétats : Etat naturel peu ou pas perturbé ; état d’exploitation plus ou moins équilibré au planéconomique, culturel et écologique, et état dégradé. Chaque habitat peut éventuellementévoluer d’un état à l’autre selon l’effet des facteurs naturels et humains qu’il subit.

    Les réserves de biosphère doivent avoir la dimension nécessaire pour que les trois fonctionsmajeures s’y complètent et s’y renforcent mutuellement ; à savoir :

    • La fonction de conservation des écosystèmes naturels et du patrimoine culturel ;• La fonction de développement économique et humain respectueux des particularitéssocio-culturelles et environnementales ;

    • La fonction logistique pour encourager les études, la recherche, la surveillance écologiqueà long terme, l’éducation et la sensibilisation dans le cadre du réseau mondial des réservesde biosphère.

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  • Ces 3 fonctions doivent être exercées selon un système de zonage d’aires centrales, de zonestampon et d’aires de transition :

    L’aire centrale est une zone naturelle, qui nécessite une protection intégrale où seules lesactivités scientifiques de suivi écologique à long terme sont admises (exemple : parcs naturels,sites d’intérêt biologique et écologique…).

    La zone tampon regroupe les différentes composantes du monde rural traditionnel avec sonpatrimoine naturel et culturel. Elle doit bénéficier des programmes d’éducation, de rechercheet de tourisme rural, complémentaire aux objectifs de conservation de l’aire centrale.

    L’aire d’extension ou de coopération est une zone de perturbation maximale, elle représente lemonde civilisé, où la réserve est sensée entretenir des échanges avec l’extérieur et interféreravec le processus de la mondialisation (grandes villes, zones touristiques, gisements miniers …).

    En somme, nous distinguons un noyau dur qui est vital à l’ensemble de la réserve de biosphèreet pourvoyeur de ses services écologiques, une zone d’économie d’autarcie à entretenir et danslaquelle il faudrait éduquer et sensibiliser les populations au respect de l’aire centrale et unezone de développement durable qui doit supporter l’essor économique et constituer unealternative à l’exploitation abusive de l’aire centrale.

    Argumentaire

    Un maillon essentiel dans l'équilibre global

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  • L’aire de la réserve se situe au sein de la ceinture présaharienne du Nord de l’Afrique intercaléeentre la zone méditerranéenne au Nord et le Grand Sahara Africain au Sud. Elle constitue enfait un prolongement du monde tropical, dont il a été néanmoins isolé avec la naissance duSahara il y a quelques trois et demi millions d’années. L’acacia et l’arganier en sont devéritables témoins.

    Ce Présahara Nord Africain, qui constitue un indicateur des tendances climatiques majeures dela région méditerranéenne, est actuellement en situation de péjoration climatique et dedésertification rapide.

    Néanmoins, le Présahara marocain, au niveau de la RBO, présente l’avantage d’être soutenupar les services écologiques du Haut Atlas qui en est l'amont nourricier en eau et en sols àtravers des cours d’eau considérés comme étant de véritables cordons ombilicaux quinourrissent les oasis situées à l’aval. En fait, le Haut Atlas marocain, étiré du sud-ouest au nord-est sur près de 800 km, s'appelle déjà en Algérie, l'Atlas Saharien.

    Protéger le Haut Atlas contre les atteintes du désert, c'est empêcher une dégradation profondedes bioclimats de l'ensemble du bassin méditerranéen, et éviter ainsi l'altération de lacirculation atmosphérique générale.

    Cette zone constitue ainsi le principal système de défense du monde tempéré contre lesagressions du désert. Il s'agit proprement d'une "zone tampon planétaire" dont la conservationest primordiale pour les équilibres bioclimatiques globaux.

    Eléments de stratégie de développement durable

    Le monde oasien du Présahara marocain, couvrant les grandes régions historiques du Draa etdu Tafilalet, carrefours de plusieurs civilisations qui s’y sont succédées sur quelques dizainesde milliers d’années, a été bien sûr atteint par les mutations récentes du monde moderne.Cependant, on peut affirmer qu'il s'agit là d'un sanctuaire contenant encore tous les matériauxde développement durable.

    L'habitat dans les ksours et les systèmes d'irrigation par seguias et khettaras, ainsi que lesystème traditionnel de transhumance assurent les meilleures conditions de gestion desressources naturelles.

    L'adaptation aux conditions du milieu, assez confiné entre la montagne et le désert, a créé unevéritable civilisation de l'aride disposant d'une large palette d'agrodiversité. Cette civilisationmillénaire a accumulé un patrimoine culturel riche et diversifié, ce qui fait de ces territoires leberceau de la majorité des dynasties ayant gouverné le pays.

    Les populations oasiennes et leurs partenaires des montagnes et des steppes ont accumulé àtravers les âges un immense patrimoine en matière de travail de la terre, d'irrigation, de diversesformes d'élevage, d'architecture, d'organisation socio-économique et de sagesse populaire.

    Il est bien évident, que l'injection de la connaissance scientifique moderne et de certainestechnologies douces utiles seraient à même de compléter ou d'améliorer certains aspects dessystèmes d'exploitation et d'utilisation de l'espace et des ressources naturelles. Cependant,

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  • l'essentiel du travail serait de réinterpréter de façon valorisante une bonne part des acquistraditionnels de la civilisation oasienne, après un siècle de dépréciation et de marginalisationqui a causé énormément de tort aux communautés humaines et à la nature.

    Réhabiliter les oasis présahariennes du Maroc, c'est promouvoir un corpus de développementdurable pour l'ensemble des zones arides dans le monde (3).

    Présentation de la Réserve de Biosphère

    La zone de la Réserve de Biosphère regroupe les territoires des trois provinces d’Errachidia, deOuarzazate et de Zagora sur une superficie totale de presque 7.200.000 ha.

    Selon la nomenclature utilisée par la carte du "Réseau mondial de Réserves deBiosphère"(Janvier 2000), La réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain est à cheval surtrois des douze grandes régions biogéographiques du monde:La Réserve atteint au Nord, les hauts plateaux et crêtes du Haut Atlas d'où elle tire sesressources hydrologiques. Appellation de la carte : "Systèmes mixtes de montagnes et de hautsplateaux".

    En situation intermédiaire, elle englobe ce qui est appelé par la carte: "Prairies tempérées".

    En aval, elle rejoint le Grand Sahara africain, intégré selon la carte aux "Déserts chauds etzones semi-désertiques".

    Avec le quart des grands types d'écosystèmes de la planète, défilant selon un fort gradient, ils'agit d'un carrefour de régions naturelles auxquelles se sont adaptés des agriculteursmontagnards sédentaires dans les hautes vallées, ensembles avec des éleveurs transhumants,des oasiens pratiquant, l'horticulture et l'élevage, par stabulation dans les basses vallées àécoulement pérenne, et des pasteurs semi-nomades et nomades dans les déserts et parcourssteppiques.

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  • Dans la région, la nomenclature usuelle est celle d'Emberger concernant spécifiquementl'ensemble méditerranéen. Ainsi la réserve, depuis les crêtes du Haut Atlas jusqu'au bas paysdésertique croise, le Subhumide éventuellement humide, à hiver froid à très froid, le semi-arideet l'aride à hiver froid, puis l'aride et le saharien à hiver frais à tempéré.

    Comme il s'agit globalement de variantes du climat méditerranéen, seul l'hiver introduit desdistinctions, l'été est invariablement chaud et sec.

    L’étude du milieu naturel montre que la zone est une mosaïque bien ordonnée d’habitats, dontles sept principaux sont décrits ci-après :

    A- Les habitats aquatiques regroupent pour l’essentiel les réseaux hydrographiques et les lacsnaturels et artificiels.

    B- Les forêts profilent des vestiges de Cédraies à l’extrême N-E, en passant par les forêts degenévriers au centre pour enfin se disperser dans le saharien en vestiges de la savaneafricaine (acacia raddiana).

    C- Les steppes s’étalent sur la grande partie de la zone et connaissent une grande diversitéallant des nappes alfatières au N-E aux espaces sahariens à végétations éparses à travers lesnappes d’armoises au centre.

    D- Les habitats rupestres, bien que très limités, sont d’une grande utilité pour la diversitébiologique.

    E- Les habitats dunaires, couvrent une partie non négligeable du sud de la zone.

    F- Les habitats agricoles, essentiellement représentés par les oasis de montagnes et les palmeraies.

    G- Les habitats des villes et “ ksours ” regroupent les périmètres urbains et les habitationsgroupées en milieu rural.

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  • L’étude socio-économique menée dans la zone révèle une dynamique instable de la populationqui met en évidence :

    • une zone de dépeuplement au Sud qui remet en cause le phénomène de désertification etau Nord pour insuffisance d’infrastructures socio-économiques ;

    • une zone d’accroissement naturel très peu représentative au Centre ;• et une zone de surpeuplement où les ressources en eaux souterraines sont en surexploitation.

    Pour approcher les causes de cette dynamique, un profil des contraintes au développement dusecteur agricole (4), qui occupe 80 % de la main d’œuvre active, a été établi et montre uneprédominance des contraintes naturelles et de celles liées aux services. Si le premier groupe estdifficile à surmonter à l’horizon du prévisible, le second doit trouver une solution dans le cadred’un plan de gestion intégré, ce qui constitue d’ailleurs la pièce maîtresse de la réserve debiosphère des oasis du Sud marocain.

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  • Profil des contraintes de développement agricole

    La réserve de biosphère est ainsi la formule choisie par le Maroc pour conserver et développerune région importante du territoire national. Cela aurait pu suffire en soi, car l'entreprise tented'extraire une grande région, plus vaste que le Benelux, aux tendances erratiques de l'économiedominante, pour en faire un monde plus durable.

    Ce faisant, on s'est rendu compte que protéger les oasis marocaines, c'est conserver etdévelopper le Présahara, et renforcer les défenses naturelles du front universel face au plusgrand désert du monde et ainsi contre la zone saharienne de toute la planète.

    Le zonage

    Le découpage retenu place en priorité les forêts naturelles du Haut Atlas et du Saghro dans lazone centrale à conserver vu leur rôle vital dans la survie des oasis. Ces zones renferment des sanctuaires de la diversité biologique et jouent le rôle de châteauxd’eau qui alimentent les oasis. Ces zones, qui ont subi une dégradation aigue du couvertvégétal, doivent être réhabilitées et revégétalisées pour l’essentiel et intégralement protégéesau niveau des Sites d’Intérêts Biologiques et Ecologiques (SIBE) et du Parc Naturel du HautAtlas Oriental.

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  • La partie encore effectivement forestière des Aires Centrales a une surface inférieure à 200.000ha, pour une extension totale des aires centrales cartographiée comme ayant 908 581 ha, soit12.65% de la superficie de la réserve.

    L'objectif immédiat est donc de multiplier l'espace forestier par cinq, en menant une politiqueintensive de réhabilitation de la forêt dans sa zone potentielle.

    L'objectif au long terme est de reforester toutes les régions d'amont qui peuvent l'être afin deconserver une précieuse biodiversité à des latitudes indues, et afin de mieux alimenter etconforter les oasis et les pâturages d'aval, situés en régions arides et sahariennes, et placés enZone Tampon.

    La zone tampon entoure de toutes parts les aires Centrales, avec une profondeur beaucoup plusgrande du côté du Sahara que du côté de la montagne. En cela, la zone tampon joue ici sonplein rôle qui est de protéger les aires centrales de la menace la plus grave, celle del'ensablement venant du désert total.

    La zone tampon est cartographiée comme ayant une surface de 4 619 230 ha, soit 64% de laréserve. Elle couvre tout l'espace de vie traditionnelle permettant au présahara d'exister et dedurer.

    Sa charpente principale est constituée par les oasis fluviatiles, renforcée par la profondeur detout le domaine traditionnel du parcours tribal.

    La surface des périmètres oasiens est du même ordre que celle des aires centrales projetées. Cequi est une excellente proportionnalité entre l'amont nourricier et l'aval directement dépendant.Le parcours traditionnel, contenant également les périmètres pastoraux améliorés, constituentplus de 80 % de la zone tampon.

    Il s'agit de consolider et de développer les activités existant actuellement, les épurer despratiques non durables qui ont pu les entacher et en systématiser les normes durables qui lescaractérisent traditionnellement.

    La zone de transition est l'enveloppe finale de la réserve. Il s'agit déjà d'un échantillonnage dece que peut être le monde extérieur: le Sahara quasiment non productif et agressif ; le haut deversant et les crêtes, certes enneigées et riches en eau, mais également dénudées et vulnérables ;et les villes, périmètres irrigués modernes et établissements miniers, représentant l'économiedominante.

    Seules les parties sahariennes et montagnardes sont cartographiées et représentent la surfacegraphique de 1 657 560 ha, soit 23 % de la superficie de la réserve.

    S'acquitter de l'aménagement de la zone de transition dans les régions sahariennes etmontagnardes relève de la prouesse technique. Il faudrait prendre l'initiative de travailler surdes fronts pionniers, bravant un désert chaud d'un côté et un désert froid de l'autre.Quant à trouver un mode de coexistence harmonieuse avec les établissements de l'économiemoderne dominante et à les ramener vers des comportements plus durables, c'estauthentiquement un des grands paris de ce siècle.

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  • Références bibliographiques

    (1) UNESCO. 1996. Biosphere Reserve: The Seville strategy and the Statuary Framework ofthe World Network. UNESCO. Paris. 19 pp.

    (2) UNESCO – IUCN. 1998. Biosphere Reserves – myth or Reality Proceeding of theworkshop on Biosphere Reserves world conservation congress, Montreal 1996.

    (3) UNESCO. 2000. Réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain. Dossier de candidaturepour l’inscription des palmeraies marocaines dans le programme international du MAB.Secrétariat du MAB national, IAV Hassan II.

    (4) Moha HADDOUCH. 2000. Contribution à l’élaboration du plan de gestion de la Réservede Biosphère des Oasis du sud Marocain. ORMVAO.

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