La relaxation - RERO · parfois dépassés par la situation et vivent un niveau de stress...

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Mémoire d'étude pour l'obtention du diplôme ES d'éducatrice de l'enfance La relaxation Les bénéfices des moments de relaxation chez les enfants de 6 à 12 ans Cindy Frey Filière EDE – promotion 2011 Réfèrent thématique : Véronique Matz Quelvennec Sion, novembre 2013 Filières Educateur-trice de l'enfance EDE – ES / Maitre-sse socioprofessionel-le, MSP – ES

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Mémoire d'étude pour l'obtention du diplôme ES d'éducatrice de l'enfance

La relaxation

Les bénéfices des moments de relaxation chez les enfants de 6 à 12 ans

Cindy Frey

Filière EDE – promotion 2011

Réfèrent thématique : Véronique Matz Quelvennec

Sion, novembre 2013

Filières Educateur-trice de l'enfance EDE – ES / Maitre-sse socioprofessionel-le, MSP – ES

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Résumé

Mon travail parle des bénéfices des moments de relaxation chez les enfants de 6 à 12 ans. J'aichoisi ce thème car nous évoluons dans une société rapide qui devient de plus en plus exigeanteen ce qui concerne les capacités des enfants. Je présente donc différentes méthodes derelaxation, le développement de l'enfant en période de latence, la définition du stress (sessources et ses conséquences) et enfin différents outils pédagogiques de relaxation pour lesprofessionnels de l'enfance mais également pour les parents.

Grâce à ce travail j'ai pu constater que la relaxation est une méthode qui permet à l'enfant detravailler ses compétences psychomotrices, sociales, et d'obtenir une meilleure gestion du stress.Elle ne doit pas être mise en opposition avec les activités sportives, loisirs ou autres jeux car ilssont complémentaires. Enfin, il faut avoir une bonne maîtrise de l'outil avant de la proposer auxenfants.

Mots-clés

Relaxation – Respiration - Tonus - Schéma corporel - Stress

Remerciements

Je remercie Mme Géraldine Nomentsoa-Lamon, thérapeute en psychomotricité, ainsi que MmeAnne Valentini, sophrologue, d'avoir accepté d'être interviewées. Je remercie également EricFauchère, Sébastien Bétrisey, Marion Schild ainsi que Laurent Lugon Moulin pour la relecture dudossier et pour leurs précieux conseils. Enfin, je remercie Mme Véronique Matz Quelvennec pourson suivi.

Avertissement

« Les opinions émises dans ce travail n'engagent que leur auteure »

Référence de l'illustration

http://www.sophrologie-relaxation-rouen.fr/la_relaxation.html (consulté le 29 septembre 2013)

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Glossaire

Apathie : état durant lequel l'enfant est inactif, il manque d'énergie.

Chakras : centre spirituel ou énergétique localisé dans notre corps.

Détente : relâchement d'une tension physique, morale ou intellectuelle qui amène un moment decalme, de répit.

État de conscience : état général d'éveil et de réactivité aux stimuli internes ou externesdépendant de l'intégration du système nerveux central et qui permet à la personne d'être enrelation avec elle-même et son environnement.

État d'hypnose : état semblable à la sensation de relaxation, entre veille et sommeil.

Image intérieure : capacité à voir, imaginer des scènes agréables ou pénibles.

Image mentale : imitation intériorisée (image visuelle, sonore.). Il y a 2 types d'images mentales :L'image reproductrice qui évoque des scènes déjà perçues et l'image anticipatrice qui permetd'imaginer des actions sans avoir assisté à leurs réalisations.

Introversion : état durant lequel l'enfant est plus renfermé.

Kinesthésie : sensations de mouvement des parties du corps.

Labilité émotionnelle : variabilité et instabilité des manifestations émotionnelles, qui peuventosciller rapidement entre des débordements de joie, la tranquillité et des décharges spectaculairesde colère ou de larmes.

Latéralisation : processus qui consiste à reconnaître son côté gauche et droit du corps parrapport à l'axe corporel et qui donc permet de s'orienter dans l'espace.

Schéma corporel : représentation plus ou moins consciente que l'individu a de son propre corpsen tant qu'entité statique et dynamique : position dans l'espace, posture respective des diverssegments, mouvements qu'il exécute, contact avec le monde environnant

Sensations extéroceptives : se dit de la sensibilité nerveuse dépendante de récepteurs situésdans la peau et stimulés par des agents extérieurs à l'organisme (chaleur, pression). Les fonctionsextéroceptives comprennent: la vision, l'audition, le goût, l'odorat et le toucher.

Sensations intéroceptives : sensibilité sous-tendue par les voies afférentes végétatives quiconduisent aux centres nerveux les excitations recueillies à l'intérieur du corps (viscères, cœur,vaisseaux...).

Sensations nociceptives : La nociception est le processus sensoriel à l'origine du messagenerveux qui provoque la douleur. Une sensation nociceptive est donc une sensation de douleur.

Sensations proprioceptives : sensibilité propre aux organes profonds de la vie de relation, os,articulations, muscles, ligaments, par opposition à la sensibilité extéroceptive (tactile) et àla sensibilité intéroceptive (viscérale). Elle permet d'exercer la connaissance de notre corps dansl'espace.

Système endocrinien : l'appareil endocrinien est constitué de glandes, responsables de lasécrétion des hormones. Distribuées dans tout l'organisme par la circulation sanguine, cessubstances ont des fonctions essentielles et très variées.

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Système neurovégétatif : le système nerveux végétatif est un système qui permet de régulerdifférentes fonctions automatiques de l'organisme (digestion, respiration, circulation artérielle etveineuse, pression artérielle, sécrétion et excrétion).

Système parasympathique : composante du système nerveux. Le système parasympathique apour rôle de ralentir les fonctions de l'organisme dans un but de conservation de l'énergie (abaissele rythme cardiaque, les tensions artérielle).

Système sympathique : le système nerveux sympathique correspondant à la mise en étatd'alerte de l'organisme et à la préparation à l'activité physique et intellectuelle.

Tension : état portant atteinte à un tissu, à un organe qui ne doit pas être (trop) tendu, enprovoquant une sensation pénible de raideur.

Tonus musculaire : état de contraction légère et permanente des muscles striés, assurantl'équilibre du corps au repos et le maintien des attitudes, contrôlé par des centres cérébraux etcérébelleux.

Vasodilatation périphérique : augmentation du calibre des vaisseaux sanguins.

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Table des matières

1. Introduction.................................................................................................. 1

1.1 Cadre de recherche..............................................................................1

1.1.1 Illustration.................................................................................... 1

1.1.2 Thématique traitée.......................................................................1

1.1.3 Intérêt présenté par la recherche................................................ 1

1.2 Problématique.......................................................................................2

1.2.1 Question de départ...................................................................... 2

1.2.2 Précisions, limites posées par la recherche................................ 2

1.2.3 Objectifs de la recherche.............................................................2

1.3 Cadre théorique................................................................................... 2

1.4 Cadre d'analyse.................................................................................... 3

1.4.1 Terrain de recherche est échantillon retenu.................................3

1.4.2 Méthodes de recherche............................................................... 3

1.4.3 Méthodes de recueil des données et résultats de l'investigation.4

2. Développement............................................................................................ 5

2.1 La relaxation........................................................................................ 5

2.1.1 Définition..................................................................................... 5

2.1.2 Le tonus....................................................................................... 5

2.1.3 Le schéma corporel et l'image du corps...................................... 5

2.1.4 La respiration...............................................................................6

2.1.5 Les méthodes de relaxation........................................................ 6

2.2 Le développement de l'enfant.............................................................. 10

2.2.1 La période de latence.................................................................. 10

2.2.2 Les besoins de l'enfant................................................................ 11

2.2.3 Jeux et loisirs...............................................................................13

2.3 Le stress............................................................................................... 15

2.3.1 Définition...................................................................................... 15

2.3.2 Les sources du stress.................................................................. 15

2.3.3 Les conséquences du stress....................................................... 16

2.3.4 La gestion du stress..................................................................... 17

2.4 Outils pédagogiques............................................................................. 18

2.4.1 Le yoga........................................................................................ 18

2.4.2 La méditation............................................................................... 19

2.4.3 Le mandala..................................................................................20

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2.4.4 La thérapie du rire........................................................................ 20

2.4.5 La musique...................................................................................20

2.4.6 Les contes....................................................................................21

2.4.7 La sophrologie............................................................................. 21

2.4.8 La relaxation passive................................................................... 22

3. Conclusion................................................................................................... 23

3.1 Résumé et synthèse de la recherche...................................................23

3.2 Limites du travail.................................................................................. 24

3.3 Perspectives et pistes d'action professionnelle....................................24

3.4 Remarques finales............................................................................... 25

4. Bibliographie.................................................................................................... 27

4.1 Ouvrages............................................................................................. 27

4.2 Revues, brochures, articles................................................................. 27

4.3 Travaux de diplôme, supports de cours...............................................27

4.4 Site internet..........................................................................................28

4.5 Vidéo....................................................................................................28

5. Annexes............................................................................................................ I

Annexe 1................................................................................................... I

Annexe 2................................................................................................... V

Annexe 3................................................................................................... IX

Annexe 4................................................................................................... XI

Annexe 5................................................................................................... XIII

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1. Introduction

1.1 Cadre de recherche

1.1.1 Illustration

Depuis quelques années, nous vivons dans une société où le rythme de vie devient de plusen plus effréné. Notre travail, la vie de famille, les bruits, l'anxiété due aux incertitudespolitiques et économiques peuvent alors générer en nous du stress. Ce phénomène peutégalement se retrouver chez les enfants. Quand celui-ci devient extrême, nous parlons alorsde ''sursimulation''.

Les journées des enfants ressemblent parfois à une véritable course contre lamontre ! Le réveil matinal, le transport scolaire, l'école, les devoirs et leçons, et lesnombreuses activités parascolaires s'enchaînent à un rythme effréné... Et tout celadans une société hyperactive marquée par le tourbillon incessant des médias, descommunications, d'Internet... Il n'est pas surprenant que nos enfants se sententparfois dépassés par la situation et vivent un niveau de stress important, et ce, auquotidien. (Vallières, 2009, p.220)

En garderie, la sursimulation peut être provoquée par le grand nombre d'enfants etd'éducateurs présents mais également par le rythme soutenu de la journée et les attentesparfois élevées des adultes.

Pour éviter cela, les professionnels de l'enfance aménagent des moments de détente dans lajournée. Cependant, ce sont plutôt les enfants de 0 à 4 ans qui bénéficient de ces instantsde relaxation. En effet, les enfants scolarisés en jouissent rarement, que ce soit en UAPE ouencore à l'école. Au contraire, les éducateurs/trices de l'enfance favorisent souvent lesactivités motrices.

1.1.2 Thématique traitée

Les UAPE accueillent un nombre élevé d'enfants pour une durée relativement courte dans lajournée. C'est souvent pour cela que les éducateurs/trices de l'enfance ne mettent pas enplace des moments de détente. Ils estiment que les enfants ont besoin de bouger après unejournée de concentration à l'école.Nous pouvons donc nous demander si les enfants ont uniquement besoin de se dépenser.Après une journée aussi chargée, ne devrions-nous pas également favoriser des momentsde relaxation ?

Pour vérifier cela, je présenterai tout d'abord les différentes méthodes de relaxationexistantes en Occident, ce qui va permettre une meilleure compréhension du terme et desbienfaits de celui-ci. Ensuite, j'aborderai le développement de l'enfant entre 6 et 12 ans afinde voir si les moments de relaxation sont bénéfiques. Je définirai également le stress, sessources et ses conséquences auprès des enfants au sein de notre société. Enfin, je parleraides outils pédagogiques de relaxation, pour les écoliers, mis à disposition des professionnelsde l'enfance et des parents.

1.1.3 Intérêt présenté par la recherche

C'est lors de mon stage de deuxième année chez des écoliers des enfantines que j'ai prisconscience de l'importance de ce thème. En effet, j'ai pu constater que beaucoup d'enfantsétaient fatigués voir parfois stressés par leur journée. De plus, un grand nombre d'entre euxavait déjà énormément d'activités en dehors de l'école et de la garderie.

J'ai alors pris conscience que ces enfants avaient des journées bien plus chargées que laplupart des adultes. Je me suis donc posée cette question : ne devrions-nous pas leurproposer fréquemment des moments de détente ?

Ce thème me touche particulièrement car je suis une personne très anxieuse et je souffre

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d’eczéma depuis l'âge de 3 ans. Je me suis alors interrogée sur les possibilités de minimiserles moments d'angoisses et de stress chez les enfants mais également chez les adultes.

1.2 Problématique

1.2.1 Question de départ

Ma question de départ est donc : « Quels sont les bénéfices des moments de relaxationchez les enfants de 6 à 12 ans? ».

1.2.2 Précisions, limites posées à la recherche.

C'est avant tout une recherche documentaire que je présente accompagnée de deuxentretiens effectués. En effet, je les utilise tout au long du développement en tant quecitations ou comme références théoriques. J'ai dû également me fixer des limites quant auxméthodes de relaxation présentées dans le premier chapitre du développement. Je me suisfocalisée sur celles venant d'Occident car elles sont en lien avec la pensée de notre culture.J'ai fait ce choix car les méthodes orientales sont nombreuses et parfois compliquées àcomprendre pour notre culture. Toutefois, il est important de préciser que toutes lesméthodes de relaxation sont fortement inspirées de l'Orient car c'est le berceau de celles-ci.

1.2.3 Objectifs de la recherche

•Objectif théorique

La finalité de mon travail sera de voir si les moments de relaxation sont bénéfiques ou nonpour les écoliers. C'est également de donner une meilleure définition du terme relaxation afinde démontrer toute la complexité de celui-ci. Enfin, j'espère sensibiliser les professionnels etles parents au stress que peuvent ressentir les enfants et à leurs effets négatifs sur la santé.

•Objectif pratique

Sur le plan de la pratique, mon intention est de mettre à disposition des professionnelsde l'enfance et des parents, un recueil d'outils pédagogiques susceptibles d'atténuerle stress chez l'enfant. C'est également de mettre en évidence leurs bienfaits enUAPE.

1.3 Cadre théorique

Comme je vous l'ai présenté ci-dessus, je parlerai, tout d'abord, des différentes méthodes derelaxation occidentales :

•le training autogène de Schultz•la relaxation progressive de Jacobson•les méthodes à visée psychothérapique•la relaxation dans un but comportementaliste•la relaxation dynamique psychomotrice•la relaxation active•la sophrologie•l'hyperventilation•les relaxations adaptées aux enfants

Pour en avoir une meilleure compréhension, j'aborderai également la notion du tonus, duschéma corporel et de l'image du corps ainsi que de la respiration.

Ensuite, je parlerai du développement de l'enfant entre 6 et 12 ans (période de latence) surle plan affectif, cognitif, physique, social et moteur. Je mettrai en évidence les besoins decelui-ci en me basant sur la pyramide de Maslow et aborderai l'importance des moments dejeu et de loisirs entre six et douze ans.

Puis, je présenterai le stress. Je donnerai une définition du terme et j'expliquerai ses sources

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et ses conséquences sur le plan émotionnel et physiologique. Je donnerai également despistes pour gérer, réduire le stress chez l'enfant.

Enfin, je mettrai en évidence différents outils pédagogiques susceptibles d'atténuer le stress,l'angoisse, de l'enfant. Pour cela, je présenterai :

•le yoga•la méditation•le mandala•la musique•les contes•la thérapie du rire•la sophrologie•la relaxation passive

Dans mon développement, ainsi que dans la conclusion, je donnerai mon opinionpersonnelle sur la matière présentée. Je terminerai ce travail en répondant à la questionprincipale, c'est-à-dire définir les bienfaits des moments de relaxation et déterminer s'ils sontpraticables en UAPE.

1.4 Cadre d'analyse

1.4.1 Terrain de recherche et échantillon retenu

Ce travail est avant tout une recherche documentaire. Je me suis rendue à la Médiathèquevalais ainsi qu'à la bibliothèque de Sierre. J'ai aussi fait l'acquisition de livres personnels surla problématique.

J'ai également interrogé deux professionnelles dans le domaine de la relaxation : MmeGéraldine Nomentsoa-Lamon, thérapeute en psychomotricité et Mme Anne Valentini,sophrologue.

1.4.2 Méthodes de recherche

Dans un premier temps, je me suis concentrée sur la recherche bibliographique avec l'aidede ma référente. Ensuite, j'ai cherché les deux professionnelles que j'ai interviewéespersonnellement avec des guides d'entretien comme support1. Ceux-ci ont été conçuscomme des questionnaires et ont été adaptés à leur profession.

Je me suis également fiée aux observations que j'ai pu faire lors de mon stage chez lesécoliers enfantines.

1.4.3 Méthodes de recueil des données et résultats de l'investigation

Comme je l'ai déjà mentionné, je me suis basée sur un guide d'entretien pour mes deuxinterviews. J'ai donc créé deux questionnaires adaptés et je les ai utilisés comme support. Jeme suis rendue chez les deux personnes avec comme outil un ordinateur sur lequel j'aienregistré les deux conversations.

Avant de commencer l'entretien, j'ai fait signer un document qui me permettait de le réaliseret qui assurait aux professionnelles les règles de confidentialité si besoin était. Les deuxinterviews se sont déroulés dans une atmosphère calme, le premier dans un bureau et lesecond au domicile de la personne, et ont durées trente minutes. Les données récoltées ontété utilisées comme une référence bibliographique.

1 Voir annexe 1 et 2

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2. Développement

2.1 La relaxation

2.1.1 Définition

La relaxation est un état de détente physique et mentale. Elle suppose un apprentissageprogressif et permet le renouvellement des énergies. En la pratiquant, nous pouvonsaccéder à une meilleure réceptivité aux sensations et une régulation émotionnelle et toniquede la personne, une consolidation du schéma corporel ainsi qu'une meilleure maîtrise dusouffle.

Selon Durand : « Les méthodes de relaxations sont des conduites thérapeutiques,rééducatives ou éducatives, utilisant des techniques élaborées et codifiées, s'exerçantspécifiquement sur le secteur tensionnel et tonique de la personnalité. La décontractionneuromusculaire aboutit à un tonus de repos, base d'une détente physique et psychique »(Guiose, 2003-2004, p.7).

Il me paraît donc essentiel, avant de présenter différentes méthodes de relaxation, d'aborderle tonus, le schéma corporel ainsi que la respiration.

2.1.2 Le tonus

Le tonus est un phénomène neurophysiologique. Il se manifeste au niveau musculaire. « Letonus est l'état de tension légère, permanente et involontaire des muscles striés. Il assure lemaintien d'une position et varie selon les informations reçues grâce au sens kinesthésique, ilpeut varier aussi en fonction du vécu émotionnel » (De Lièvre, 2006, p.32).

Les techniques de relaxation impliquent une baisse du tonus musculaire et un meilleurcontrôle de celui-ci. Ils améliorent la connaissance du corps (schéma corporel) et de soi-même. Les émotions jouent également un grand rôle sur le tonus :

Ainsi, tout ce qui est de l'ordre de l'influence ou de la suggestion en relaxation,induisant un climat émotionnel apaisant, influence par là même l'activité tonique dansle même sens. ... À savoir que l'état tonique influence l'activité émotionnelle du sujet.Ainsi, en abaissant le tonus par les exercices gestuels et respiratoires il devientpossible d'abaisser les tensions psychiques du sujet. (Guiose, 2003-2004, p.22)

2.1.3 Le schéma corporel et l'image du corps

Le schéma corporel est :

... la connaissance que l'on a de soi en tant qu'être corporel, c'est-à-dire : nos limitesdans l'espace (morphologie) ; nos possibilités motrices (rapidité, souplesse...) ; nospossibilités d'expression à travers le corps (attitudes, mimiques) ; les perceptions desdifférentes parties de notre corps ; ... les possibilités de représentation que nousavons de notre corps (au point de vue mental ou au point de vue graphique...). (DeLièvre, 2006, p.17)

La relaxation, à travers les sensations proprioceptives, intéroceptives, nociceptives etextéroceptives2, permet à l'enfant d'avoir une meilleure perception de son schéma corporelet cela lui permet aussi d'avoir accès à sa vie intérieure (image mentale, sensations,émotions).

L'image du corps est plus subjective:

Elle désigne les perceptions et représentations mentales que nous avons de notrecorps, comme objet physique mais aussi chargé d'affects... L'image du corps est la

2 Voir glossaire

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première représentation inconsciente de soi ... L'image du corps peut également êtreassimilée à la représentation de soi, c'est-à-dire au corps objectalisé qui médiatise larelation à l'autre et agit comme le passage entre le dedans et le dehors, entre le Moiet les autres. (Guiose, 2003-2004, p.29)

Elle change à travers les expériences émotionnelles et physiologiques comme l'adolescenceou une grossesse.

2.1.4 La respiration

La respiration peut être la base de l'exercice de relaxation ou y intervenir ponctuellement.Selon Snel (2012), diriger son attention sur la respiration permet d'être attentif à ce qui sepasse, d'être dans le « Maintenant » et donc d'obtenir une meilleure conscience de sonmonde intérieur. Elle développe également la concentration et peut être idéale lors desmoments de tensions (avant un examen ou une conversation difficile) (p.43).

De plus, pratiquer des exercices de respiration avec les enfants n'a pas pour seul bénéficed'accéder à la détente.

Les exercices respiratoires favorisent la prise de conscience du corps. De plus, lecontrôle progressif de la respiration va permettre à l'enfant une maîtrise plus correctede son corps et une meilleure adaptation aux exercices dynamiques (éviter unessoufflement trop important). Ces exercices respiratoires sont également importantsparce qu'ils permettent de mieux oxygéner le corps et notamment le cerveau. Ils sontenfin la base de tout travail rythmique. (De Lièvre, 2006, p.47)

2.1.5 Les méthodes de relaxation

La relaxation est avant tout un état de détente autant physique que mentale. Elle trouve sesorigines en Orient à travers le Zen, le Yoga et le Taïchi. Il existe également des méthodesoccidentales qui sont plus adaptées à notre culture et mode de vie. Voici les plus connues:

Le training autogène de Schultz

Cette méthode psychothérapeutique utilise l'auto-concentration et l'autohypnose. « Le terme« autogène » associé au mot « training » indique un programme de libération personnelle,que l'on peut suivre facilement tout seul » (Fabrocini, 2000, p.81). Cette technique permet dediminuer le stress et d'aider l'organisme à se soigner.

Schultz avait constaté que ses patients, au moment du passage de l'état de veille àl'état d'hypnose, éprouvaient des sensations de lourdeur et de chaleur dans le corpsressemblant à celles que l'on ressent en prenant un bain chaud aux propriétéssédatives. Il en conclut que la lourdeur signifiait une détente musculaire et la chaleurune vasodilatation périphérique et que l'autohypnose avait pour conséquence ce quenous appelons aujourd'hui relaxation. En se basant sur ces conclusions, Schultz mitau point sa méthode qui est divisée en deux cycles : le cycle inférieur et le cyclesupérieur. (Bence, 1988, p.161)

Le cycle inférieur correspond à l'apprentissage de la relaxation proprement dit. Elle touche

six domaines: les muscles, le système vasculaire, le cœur, la concentration, les organesabdominaux et la tête. L'individu y expérimente la pesanteur, la chaleur, l'écoute despulsations de son cœur, le contrôle de sa respiration. Cette méthode passe par six exercicesqui durent cinq minutes et a pour bénéfice la décontraction concentrative des domaines. Ilsdoivent être répétés deux à trois fois par jour (Gouiffes, 1994-1995, p.2).

Le cycle supérieur, contrairement à l'inférieur, doit être suivi par un neuropsychiatre. « Ils'agit en effet de psychothérapie et il y a un phénomène de transfert médecin-malade qui nefait plus partie de la relaxation » (Bence, 1988, p.162).

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La relaxation progressive de Jacobson

Selon Bence (1988) cette méthode repose sur une approche éducative. Le patient doitprendre conscience des sensations que peuvent provoquer la contraction et la détentemusculaire. Cela permettra une diminution du tonus musculaire, le repos du cortex cérébralet une quiétude mentale (p.158).

Elle se maîtrise au cours de trois phases : la première consiste à contracter puisrelâcher certains muscles du corps les uns après les autres ; la deuxième phase viseau contrôle musculaire, avec un transfert de cette capacité de relaxation dans l'actionet la vie quotidienne ; enfin la troisième amène l'individu à prendre conscience destensions musculaires que provoquent les mouvements affectifs et les difficultés dansla vie ; cette prise de conscience doit entraîner la réduction des tensions. (Gouiffes,1994-1995, p.2)

La relaxation progressive peut être séparée en deux parties, la relaxation générale et larelaxation différentielle.

Dans la première, nous demandons au patient de mettre en tension un membre et deressentir les muscles contractés. Quand il cesse l'effort, il découvre cette sensation derelâchement musculaire. Il répète l'exercice pendant trente minutes. Cette technique permetune progression à travers tout le corps afin d'obtenir un contrôle global et une sensation dedétente généralisée (Guiose, 2003-2004, p.9).

La deuxième partie a pour but une utilisation minimum de la tension musculaire pour lire,écrire ou effectuer d'autres actes, alors que le reste des muscles est relaxé. Elle permet aupatient d'économiser son énergie, d'améliorer ses performances et de diminuer sa fatigue(Bence, 1988, p.160).

Les méthodes à visée psychothérapique

Ces méthodes sont représentées par « La Rééducation psychotonique » ou psychomotriced'Ajuriaguerra et la « Relaxation à induction variable » de Sapir. Elles sont influencées par letraining autogène de Schultz et la psychanalyse.

À travers ces relaxations, c'est la dimension relationnelle qui est favorisée ainsi quela verbalisation des éprouvés physiques et psychiques. Le sens en est nettementpsychanalytique car, en termes techniques, on peut dire qu'elles tiennent compte dutransfert, et que les résistances sont analysées. De même, la fonction tonique de larelaxation est considérée comme une communication émotionnelle. C'est donc unevéritable psychothérapie à médiation corporelle qui est proposée au sujet quis'engage dans cette méthode. (Guiose, 2003-2004, p.12)

Cependant, cette méthode concerne avant tout les personnes souffrant de problèmespsychosomatiques ou d'autres troubles s'exprimant par le corps.

La relaxation dans un but comportementaliste

Avec cette technique, le patient est branché à un électromyogramme qui enregistre sestensions musculaires. Quand elles apparaissent, il est tout de suite informé par l'appareil etpeut y remédier en se mettant dans un état de relaxation grâce à l'aide du thérapeute.

« La relaxation s'inscrit en thérapie comportementale dans une démarche de« désensibilisation systématique ». C'est-à-dire que le sujet vient avec un symptôme, le plussouvent d'angoisses dues à une phobie ou à des obsessions, et le thérapeute va alorsutiliser la relaxation pour agir directement sur le symptôme» (Guiose, 2003-2004, p.13).

Tout comme les méthodes à visée psychothérapique, il faut souffrir de troubles anxieux pouren bénéficier.

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La relaxation dynamique psychomotrice (R. Dupont)

Guiose (2003-2004) explique dans ses recherches que cette technique de relaxation viseune régulation tonique basée sur la lenteur et la synchronisation des gestes. Elle synthétisemotricité et représentation mentale et s'exerce à travers des séries de mouvements ou desgestes répétitifs. La respiration y joue également un rôle car elle est intégrée et coordonnéeaux gestes effectués. Pendant l'exercice, le relaxateur soutient l'action par la parole enverbalisant le geste (p.15).

Elle permet donc une prise de conscience du corps, une meilleure maîtrise du tonus et de larespiration.

La relaxation active

Selon S. Bosky : « elle trouve son efficacité dans la prise de conscience des sensationsprovoquées par un mouvement ou bien éprouvées lors des séquences d'immobilité. Elle estactive, dans le sens où l'individu est sollicité de manière permanente au niveau de cette prisede conscience » (Gouiffes, 1994-1995, p.3).

Cependant, Gouiffes (1994-1995) relève l'importance d'utiliser la relaxation active sanstension ni effort intellectuel. Elle s'appuie sur certains principes :

•Prendre son temps et revenir sur les exercices.•Le guide doit être attentif et observer sans jugement, surtout avec des enfants (p.4).

La sophrologie

Fondée par Alfonso Caycedo, cette méthode a pour but la recherche de la consciencehumaine. « Le grand principe de la sophrologie est de croire à l'existence d'une « réservecachée de possibilités de la conscience humaine », autrement dit, d'énergies inutilisées quele sophrologue doit s'efforcer de mobiliser » ( Bence, 1988, p.167).

La sophrologue Anne Valentini, en se basant sur cette théorie, explique que cette techniquepermet la prise de conscience de ce qui se passe dans notre corps pour que nous puissionsaccéder à la détente.

Les techniques employées sont : l'hypnose, le training autogène de Schultz, la méthode deJacobson et d'autres techniques de relaxation.

Bence (1988) explique dans son ouvrage qu'elle est composée de trois degrés : Le premier apour but l'intégration du schéma corporel et la mobilisation des « chakras » par desmouvements physiques appropriés. Le second met en place les énergies de réserve enrapport avec les trois grands centres énergétiques : le centre intellectuel (la tête) ; le centreaffectif (le thorax) ; le centre instinctivo-moteur (le bassin). Cette technique est avant toutmentale. Le dernier, plus compliqué, est une technique de méditation (p.168).

L'hyperventilation

C'est une méthode de relaxation basée uniquement sur la respiration. Elle est controverséecar il y a une bonne et une mauvaise hyperventilation. La mauvaise est essentiellementthoracique avec le rythme respiratoire qui augmente et ponctué par des soupirs. Dans ledomaine de la pathologie, nous appelons ce phénomène une attaque de panique.

La technique dont nous parlons est :

...une respiration abdominale avec une prédominance d'une inspiration active,longue, lente et profonde. L'expiration est libre et tout aussi longue et lente...L'hyperventilation amène une baisse des niveaux de vigilance, une modification desétats de conscience, avec un relâchement de la pensée analytique et des défenses,une labilité émotionnelle, une imagerie pouvant aller jusqu'à l'hallucination et une

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augmentation de la suggestibilité. (Guiose, 2003-2004, p.26)

Cependant, Guiose (2003-2004) relève dans ses travaux que cette technique doit êtreutilisée dans un environnement favorable, c'est-à-dire sécurisant et calme. Il est égalementcontre-indiqué d'utiliser cette méthode si le patient souffre de troubles cardio-vasculaires,psychose, hallucinations, crises d’épilepsie et de bouffées délirantes (p.27).

Je reste toutefois sceptique concernant cette méthode. Il faut en effet être particulièrementdoué, en tant que professionnel dans le domaine, pour mettre le patient dans cet état sanslui provoquer une réelle crise d'angoisse.

Relaxations adaptées aux enfants

Dans ce chapitre, deux méthodes sont mises en avant : la méthode de J. Bergès et« l'activo-passive » de H. Wintrebert. J. Bergès reprend les apports techniques de Schultz etd'Ajuriaguerra. La méthode s'organise en plusieurs phases :

•La concentration mentale : accompagné par l'adulte, l'enfant se représente mentalement ceque celui-ci lui demande : « Pense à un endroit où tu te sens bien, au calme ».

•La phase de rappel de son corps : l'enfant touche les différentes parties de son corps quel'adulte nomme.

•La détente neuromusculaire : l'adulte demande à l'enfant de penser aux parties du corps quise reposent. « Pense à ta tête qui se repose ».

•La suggestion: « Tu sens ton corps lourd qui s'enfonce vers le sol ? ».

•La reprise : l'enfant sort progressivement de l'état de relaxation ( Guiose, 2003-2004, p.13).

La méthode de Wintrebert est plus originale car le relaxateur entre en contact physique avecl'enfant. Elle passe par quatre étapes :

•Étape de la régulation du tonus par les mouvements passifs: « le thérapeute effectue desmobilisations lentes, régulières et monotones, jusqu'à disparition de toute résistance ouparticipation active de la part de l'enfant ».

•Étape intermédiaire ou phase d'immobilité : Celle-ci débute lorsque la détente globale estfacilement obtenue par le mouvement passif. Le thérapeute indique alors à l'enfant par descontacts légers les différentes parties de son corps. Il propose également quelquesinductions verbales : « pense à ta main qui est calme, détendue... ».

•Troisième étape : « l'enfant réalise lui-même des mouvements avec temps mort : élévation-chute, prise d'attitude, contraction-relâchement ».

•Dernière étape, la réadaptation des mouvements: « On associe les différents mouvementset attitudes de la vie à ces états de relaxation » (Guiose, 2003-2004, p.14).

Selon Ballouard (2008) cette méthode est particulièrement aidante chez les enfants, adultesayant besoin d'un retour immédiat sur leur régulation tonique (p.110).

Il est important de préciser que les méthodes présentées ci-dessus sont avant tout pour lesprofessionnels. Cependant, elles ont inspiré d'autres techniques, outils pédagogiquesutilisables pour des éducateurs/trices, parents avec un ou plusieurs enfants. Elles permettentégalement une meilleure compréhension du terme relaxation et de la multitude de sens quepeut revêtir celui-ci.

Dès lors, il est intéressant de mettre en lumière les compétences de l'enfant. Pour cela,expliquer son développement me paraît primordial pour comprendre en quoi la relaxation estbienfaisante pour celui-ci.

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2.2 Le développement de l'enfant

Valet (2011) relève dans son ouvrage que les techniques de relaxation sont très utiles chezl'enfant en période de latence (p.254). Pour comprendre pourquoi et ainsi mieux définir sesbénéfices chez celui-ci, il est primordial de présenter son développement entre 6 et 12 ans.En effet, cela nous permettra de discerner ses besoins mais également ses compétences. Jevous présenterai donc la période de latence, les besoins de l'enfant et l'importance desmoments de jeu et de loisirs.

2.2.1 La période de latence

Selon la théorie de Freud, l'enfant se trouve dans la période de latence. Après avoir résoluson complexe d’Œdipe, ses pulsions sexuelles sont mises en veille ce qui va lui permettre des'investir au mieux dans sa vie scolaire. Il devient plus calme, s'apaise. Cependant, même sile rythme est différent, il continue de grandir et évolue sur le plan affectif, cognitif, physique,social et moteur.

Sur le plan affectif, l'enfant est moins égocentrique. Les tensions internes s'apaisent et il peutinvestir les jeux de règles.

Il prend progressivement conscience de ses intérêts, possibilités et limites. Il estparticulièrement vulnérable au regard des autres et accorde beaucoup d'importance aujugement de l'adulte.

Sur le plan cognitif, il est dans une période propice aux apprentissages. Il accède à lapensée opératoire concrète et fonctionne logiquement.

La période de la logique concrète : elle consiste à appliquer et à mettre en œuvre desanalyses de plus en plus formelles. Ce sont des structures d'ordre, des systèmesopératoires où se hiérarchisent les différents niveaux d'abstraction. Les objetsacquièrent un statut logique et abstrait et non plus seulement pratique et affectif. Cepassage de l'affectif à l'abstrait apparaît et se développe entre 5 et 9 ans. (Richard,1998, p.50)

Il est également capable de s'orienter dans le temps et a une bonne représentation mentalede son corps en mouvement ou en repos, ce qui va lui permettre de se repérer sur le planspatial.

Sur le plan physique, l'enfant grandit, son visage se transforme, sa physionomie rappelantsa petite enfance disparaît. « Le fait de grandir met en mouvement tous les processusphysiologiques, endocriniens, neurologiques, qui le poussent vers une plus grandematuration. Le sommeil, l'alimentation, le mode de vie doivent correspondre à cette mise enbranle de tout l'organisme qui durera jusqu'à la puberté » (Richard, 1998, p.42).

Sur le plan social, l'enfant intègre les notions de justice et de respect. Il accorde beaucoupd'importance à l'amitié et à son autonomie. Il :

... met en place tout un système de relations qu'il va aller chercher en dehors de lacellule familiale, à l'école et chez des amis qu'il se choisira... Alors que l'enfantŒdipien aime encore jouer seul ou en compagnie du père ou de la mère, l'enfant enpériode de latence veut par le jeu se prouver à lui-même et à ses parents qu'il estautonome, c'est-à-dire capable de trouver son plaisir ailleurs que du lieu où ledonnent les parents. (Richard, 1998, p.38)

Sur le plan moteur, l'enfant a atteint une autonomie corporelle dans la vie quotidienne. Àpartir de sept ans, il peut régler son tonus musculaire et améliorer son équilibre. Il affinel'adresse, la précision ainsi que sa motricité fine. Il augmente ses habiletés psychomotriceset spatio-temporelles grâce à la latéralité, sa force et son endurance. « On constate aussiune augmentation de la vitesse d'exécution, une amélioration graduelle de la coordination et

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une plus grande habileté dans l'exécution d'activités physiques. De plus, la coordinationvisuelle et la coordination motrice s'améliorent de manière notable » (Bee, 2011, p.184).

2.2.2 Les besoins de l'enfant

Si nous nous basons sur la pyramide de Maslow, les humains ont cinq besoins principaux :physiologiques, de sécurité, d'appartenance, d'estime et d'accomplissement (Pelletier, 2011,p.18).

•Physiologiques

Les besoins alimentaires varient en fonction des pays ainsi que de l'activité physiquedes enfants. Ils sont évolutifs selon l'âge et différents de ceux des adultes. Engénéral, un enfant doit absorber entre 1500 et 1900 calories par jour, notamment deslipides, glucides et protéines. Il est important de préciser que le repas a égalementune fonction sociale. C'est en effet un moment privilégié pour l'échange et laconvivialité (Valet, 2011, p.103).

Les moments de repos ont également une importance capitale. « La quantité desommeil nécessaire à l'enfant diminue au cours de son évolution. Cela est dû engrande partie à la maturation de son système nerveux, de son cerveau enparticulier » (Valet, 2011, p, 97). En effet, l'enfant entre 6 et 12 ans n'a plus besoin dela sieste mais doit tout de même avoir un rythme de neuf à dix heures de sommeilpar nuit.

Cependant, il est important d'aménager des moments où il peut renouveler sesénergies (à travers des moments de relaxation), ce qui va lui permettre de diminuerles tensions et de garder un niveau de concentration élevé durant le reste de lajournée.

« Les activités sportives sont tout aussi indispensables qu'une bonne alimentation ouun sommeil de qualité, pour une bonne hygiène physique et un développementharmonieux de l'enfant. L'exercice physique contribue à réguler les tensionsnerveuses et émotionnelles que l'enfant accumule dans une journée » (Valet, 2011,p.105).

Toutefois, il faut faire attention à l'excès de compétition sportive et dynamique quifavorise la pression et donc le stress chez l'enfant. Dès lors, il est important deprivilégier des activités de coopération.

•La sécurité

On commettrait une grave erreur en présumant que l'attachement s'affaiblit parceque l'enfant à l'âge scolaire est de plus en plus indépendant. Durant cettepériode, l'enfant considère toujours ses parents comme l'assise de sa sécurité, etil compte sur leur présence, leur soutien et leur affection. ... La qualité del'attachement demeure donc importante dans la deuxième enfance. Et lesenfants qui éprouvent un attachement sécurisant envers leurs parents pendantcette période entretiennent des relations plus harmonieuses avec leurs pairs queceux dont l'attachement envers les parents est insécurisant. (Bee, 2011, p.220)

La relaxation peut être une méthode qui favorise le sentiment de sécurité de l'enfant.Selon Géraldine Nomentsoa-Lamon, thérapeute en psychomotricité, elle permet demettre en place un lien de confiance avec l'adulte durant une séance.

•L'appartenance, l'estime de soi, l'accomplissement

J'ai réuni les trois derniers besoins de la pyramide car ils sont intimement liés chezl'enfant. En effet, l'estime de soi passe par le sentiment d'appartenance par les pairset l'accomplissement personnel.

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L'enfant vers sept-huit ans peut réfléchir sur lui-même et utilise quatre critères pours'évaluer :

1.L'approbation : s'il est approuvé, apprécié par les personnes qui l'entourent.

2.La compétence : l'enfant qui a une bonne estime de lui même est capable d'avoir un sentiment de compétence.

3.La moralité : le fait que l'enfant arrive ou pas à se conformer aux règles, à unemorale.

4.Le pouvoir : L'influence que l'enfant a sur sa propre existence et sur celle des autres (Martinal, 2013).

Le concept de soi de l'enfant d'âge scolaire comporte une partd'autoévaluation.... Les jugements auto évaluatifs d'un enfant présententplusieurs caractéristiques intéressantes. D'abord, au cours des années scolaires,les enfants s'aperçoivent que leurs habiletés se distinguent de plus en plus, et ilsportent de nouveaux jugements sur leur apparence physique, leurs habiletésscolaires et sportives, leur acceptabilité sociale, leurs amitiés et leurs relationsavec leurs parents. Paradoxalement, c'est au moment où ils atteignent l'âgescolaire – vers l'âge de sept ans – qu'ils commencent à avoir une autoévaluationglobale. Ainsi, les enfants de sept ou huit ans (mais pas plus jeunes) répondentsans hésiter quand on leur demande dans quelle mesure ils s'aiment en tant quepersonne, jusqu'à quel point ils sont heureux, ou s'ils sont satisfaits de la façondont ils mènent leur vie. C'est cette évaluation globale de sa propre valeur qu'onappelle l'estime de soi, et non la somme des jugements qu'on porte sur seshabiletés dans divers domaines. (Bee, 2011, p.229)

L'estime de soi de l'enfant peut être favorisée en garderie à travers les attitudes del'adulte.

2.2.3 Jeux et loisirs

J'ai choisi d'aborder les jeux et les loisirs dans le développement de l'enfant de 6 à 12 ansafin de relever leur importance et pour ne pas les opposer aux moments de relaxation.

« ... le jeu fait partie intégrante du développement de l'enfant et de son éducation. Il participeà l'évolution des compétences psychomotrices, langagières, intellectuelles, affectives, etpermet l'accès à la créativité et à la socialisation » (Matz, 2013).

Le jeu a donc une grande importance dans le développement de l'enfant. Il :

... remplit une fonction continue dans le développement de l'enfant et se poursuitchez l'adulte, certes sous une forme ludique, mais surtout sous les auspices de lasublimation que l'on rencontre en situation de travail. Il s'agit alors de résoudre desproblèmes, de les déjouer et de se jouer du désagréable pour le transformer ensupportable en mettant en œuvre cette intelligence pratique, rusée... . (Ballouard,2008, p.101)

Richard (1998), relève que le jeu renvoie à une activité créatrice et que sa finalité est unejouissance de soi avec les autres mais avant tout personnelle (p.76). Au contraire, Ballouard(2008) relève dans son ouvrage que le jeu, pour les enfants entre 6 et 12 ans, devientindispensable pour le développement des capacités de socialisation et se trouve être unmoyen d'exprimer la nature de la relation avec l'autre (p.101).

Nous pouvons donc en déduire que l'enfant entre 6 et 12 ans ressent encore le besoind'exercer, de tester ses capacités à travers le jeu. Mais qu'en est-il des loisirs ? En effet,dans notre société, bon nombre d'enfants pratiquent un ou plusieurs loisirs. Quel est donc sa

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fonction dans le développement de l'enfant ?

Selon Richard (1998) :

Le loisir, lui, est peut-être la forme socialisée du jeu et correspond à l'enfant de 7 et12 ans. Avant 7 ans, l'enfant joue dans son imaginaire, il invente des situations qu'ilcroit réelles (il « est » un camion, une poupée Barbie), il n'y a pas de « loisirs ».Après, il joue avec la réalité sur des normes et des bases sociales, culturelles,éducatives : il invente des réalités qu'il joue dans sa situation. Le loisir suppose letemps et l'espace, des lieux et des moments vécus séparément. Le loisir renvoie à unpassé et un futur, il n'est plus joué seulement dans l'instant. Il est rapport aux autreset aux choses et pas seulement rapport à soi. (p.76)

Il en déduit donc que le jeu est un état d'esprit et que le loisir est un produit social qui permetà l'enfant une liberté par des moyens ludiques et nouveaux tout en aménageant le temps decelui-ci. Le danger est donc de surcharger l'enfant d'activités extrascolaires en négligeant letemps pour le jeu libre.

Toutefois, les loisirs ont également des effets positifs sur l'enfant. Je vais vous le démontrer àtravers trois exemples : le sport, la musique et les sorties (Popolo, 2010).

•Les pratiques sportives sont bonnes pour le développement de la personnalité del'enfant. Par exemple, les sports d'équipe sont bénéfiques pour combattre la timiditécar ils aident l'enfant à sortir de sa solitude et développent la collaboration sociale.L'escrime, l'escalade ou le tir à l'arc sont conseillés pour ceux qui ont des problèmesde concentration et permettent de développer la finesse de l'acte, la notion deresponsabilité. La danse et la gym travaillent la focalisation de l'attention et les sportsde combat la canalisation de l'énergie.

•La musique éveille les sens et permet une meilleure concentration à l'école. Les enfants quipratiquent bénéficieraient d'une augmentation du QI car elle stimule plusieurs parties ducerveau en même temps. Elle développe le cortex auditif primaire, les zones motrices ducerveau et stimule la mémoire. Il est donc prouvé que le nombre de neurones actifsaugmentent chez les musiciens. Il démontre également que la musique permet d'apprendreplus facilement une langue étrangère.

•Les sorties sont bénéfiques pour l'autonomie et la socialisation de l'enfant. Dans l'émissionnous avons l'exemple du mercredi après-midi. Le fait d'entreprendre une activité loin desparents, en présence des pairs et d'éducateurs/trices permet à l'enfant d'exercer lescompétences ci-dessus.

Valet soutient cette théorie et explique l'importance des activités d'éveil :

Encourager ses intérêts dans tous les domaines, favoriser l'éclosion de ses goûtspersonnels, sont autant de missions qui incombent aux parents. L'enfant à l'âge deraison a besoin d'activités psychomotrices variées, qui le stimulent à la fois sur leplan physique, intellectuel et affectif. Les activités extrascolaires jouent en cela unrôle important, qu'il s'agisse d'animations non spécifiques en centre aéré, de sportsou de loisirs artistiques dans le cadre dirigé d'un club ou d'une association. (Valet,2011, p.218)

Nous pouvons donc en déduire que les loisirs, tout comme le jeu libre, sont importants pourle développement de l'enfant et complètent les activités de relaxation. Il faut cependantrester vigilant quant à l'aménagement horaire de ces moments afin d'éviter de surchargerl'enfant et ainsi de lui créer des tensions superflues.

À travers ce chapitre, nous pouvons voir que les pulsions sexuelles de l'enfant sont mises enveille dans la période de latence, lui permettant ainsi de s'investir dans d'autres domaines.Elle reste une période où l'enfant expérimente, ressent et vit énormément de situations

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nouvelles. L'école, les grandes amitiés, l'autonomie, les activités extrascolaires et pourcertains les UAPE prennent beaucoup de place. Ce rythme effréné, ces nouvellesexpériences peuvent parfois amener du stress chez l'enfant.

2.3 Le stress

Il est intéressant d'aborder le stress dans ce travail car il est le principal symptôme traité parles méthodes de relaxation. Quelle est la définition du stress ? Comment l'enfant évoluedans ce contexte stressant ? Quelles sont ses sources, ses conséquences et enfin les outilspour aider l'enfant à le diminuer ? C'est ce que nous allons traiter dans ce chapitre.

2.3.1 Définition

Selon Vallières : « Le mot stress est issu du latin stringere qui veut dire « serrer » et qui nousrenvoie à la notion de tension ou de pression. Le stress est la réaction physiologique etpsychologique d'une personne à des situations ou à des contraintes qui lui sont imposées »(Vallières, 2009, p.220).

Bensabat (1989), lui, définit le stress comme étant un élément naturel, indispensable etnécessaire qui assure l'équilibre de notre milieu intérieur (p.17).

Les deux raisonnements sont corrects. En effet, il y a un bon et un mauvais stress :

On parle de « bon stress » quand celui-ci stimule et active nos sens afin de nousaider à faire face à certaines situations ou à nous surpasser. C'est ce stress qui nousaide à atteindre nos objectifs, à avancer, à évoluer, à progresser. Il nous permetégalement de nous adapter à des changements ou à des exigences que nous nepouvons pas éviter. (Vallières, 2009, p.220)

Le mauvais stress, lui, oblige à utiliser toute notre énergie pour affronter des problèmes oudes situations simples du quotidien :

C'est la façon de réagir à une situation qui détermine la capacité d'adaptation ou la« tolérance » d'une personne par rapport à une autre. Certains individus auront uneréaction de stress intense et prolongée vis-à-vis d'une situation, alors que d'autres latrouveront banale et même normale. La personnalité de chacun influe donc sur laréaction au stress. (Vallières, 2009, p.221)

Béatrice Putallaz, psychologue spécialisée en psychothérapie, explique donc que le stressest un mécanisme physiologique dont le but est de rétablir l'équilibre rompu par lesdemandes extérieurs (Gessler, 2013, p.18).

2.3.2 Les sources du stress

Il existe des prédispositions génétiques au stress. Malgré cela, tous les enfants en serontvictimes un jour. Il y a une multitude de causes que nous pouvons séparer en deuxcatégories :

•Le stress réactionnel : C’est une réaction à un événement soudain.

•Le stress chronique : Il est provoqué par un événement perturbant, répétitif ou par unepression prolongée sur l'enfant.

Ce stress est particulièrement dangereux car il peut provoquer des troubles sérieux commede l'anxiété, de l'angoisse et des troubles cardiovasculaires.

Voici quelques exemples de situations, d'événements, que l'on peut classer dans les deuxcatégories, qui peuvent provoquer du stress chez l'enfant :

•Un milieu familial instable ou troublé

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•Une séparation ou un divorce•Un horaire surchargé ou le surmenage•Une discipline trop rigide ou de trop nombreuses responsabilités•Des problèmes familiaux•Une maladie ou un décès•Un déménagement•Des difficultés ou une trop grande pression sur le plan social•L'école•La performance scolaire (Vallières, 2009, p.222).

Nous pouvons donc constater qu'il est quasiment impossible que les enfants ne vivent pasde situations de stress.

2.3.3 Les conséquences du stress

Le stress est la réunion de deux éléments indissociables : une agression ou stimulation et laréponse de l'organisme à cette agression. La stimulation peut être physique, psychologique,émotionnelle et sensorielle. La réponse est toujours une réaction biologique comme le cœurqui bat la chamade, des rougeurs ou de la transpiration. Plus l'agression est forte, plus lesmécanismes biologiques et psychologiques d'adaptation sont intenses (Bensabat, 1989,p.18).

Les conséquences varient selon la durée, l'accumulation du stress et de la capacitéd'adaptation que possède la personne. Le stress peut être :

•Aigu et violent : le stress est brutal et les conséquences peuvent être immédiates et parfoisdangereuses comme un décès.

•Permanent et répétitif : c'est le stress le plus épuisant et dangereux. Ses méfaitsapparaissent à long terme et peuvent provoquer des troubles psychosomatiques ou desmaladies organiques comme des maladies organiques liées à la diminution du systèmeimmunitaire.

•De l'accumulation : c'est une accumulation d'agressions successives qui provoque, commeune overdose, une incapacité à se défendre, un manque de force et de résistance qui épuisenotre énergie (Bensabat, 1998, p.28).

Vallières (2009) explique plus précisément les réactions que peuvent provoquer le stresschez l'enfant.

•Les réactions à l'anxiété soudaine sont : des maux de ventre, de tête, des nausées, desrougissements, les mains moites ou extrémités froides, des tremblements, de latranspiration, des étourdissements, des tensions musculaires, une « boule » dans la gorge.

•Les réactions à l'anxiété persistante sont : de fréquents maux de ventre / de tête, desnausées, une apathie, des tics nerveux, une introversion, tristesse, silence inhabituel, destroubles du sommeil, des difficultés à se relaxer, de la démotivation, de l'agressivité, unerégression sur le plan de la maturité, des comportements nerveux comme se ronger lesongles ou se gratter (p.227).

Ces symptômes peuvent indiquer la présence d'un stress soutenu, qui peut nuireau bien-être physique, affectif, social et intellectuel de l'enfant si nousn'intervenons pas. Certains jeunes vont finir par s'y adapter, alors que d'autresrisquent, à la longue, de développer des problèmes plus sérieux : dépression,échec scolaire, agressivité chronique, maladie diverses, angoisse et anxiétéchronique. (Vallières, 2009, p.228)

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En ce qui concerne les aspects purement physiologiques des conséquences du stress, il estintéressant d'observer le schéma de Feijoo (1985)3.

Il est donc primordial d'intervenir face au stress chez l'enfant. Pour cela, il est nécessaire deproposer des méthodes pour le réduire ou le gérer.

2.3.4 La gestion du stress

Pour aider un enfant à gérer son stress il faut, dans un premier temps, prendre consciencede son existence chez celui-ci. Les personnes les mieux placées pour cela sont les parentsou les professionnels de l'enfance.

Mais comment diminuer le stress chez l'enfant ? Vallières (2009) nous explique quelqueséléments d'intervention en cas de crise d'anxiété:

•Laisser l'enfant s'exprimer : Parler de ses peurs, de ce qu'il ressent.

•Connaître ses craintes : Cela va permettre de cerner les causes du stress de l'enfant.

•Dédramatiser la situation : Rester calme face à l'anxiété de l'enfant et éviter d'avoir unexcès de compassion sinon l'enfant aura l'impression qu'il a raison d'être anxieux.

•Reprendre le contrôle : Grâce à la respiration abdominale nous pouvons aider l'enfant à secalmer. Le serrer dans les bras peut également le sécuriser en mettant des mots sur ce qu'ilressent, vit.

•Ne plus accepter ses manifestations : Après avoir validé ce qu'il ressent et pourquoi, il nefaut plus accepter ses demandes de se faire rassurer. Sinon il faudra tout recommencer. Ilfaut lui expliquer que maintenant il doit apprendre à surmonter la situation car s'il l'évite, lapeur, le stress augmentera.

Je m’interroge toutefois sur ce point que je trouve particulièrement rude pour l'enfant. Certes,il faut parfois mettre de la distance avec certains d'entre eux car cela peut éviter de nourrirleur stress. Cependant, ce n'est pas toujours le cas. Je me permets donc de remettre encause cet élément d'intervention et de relever qu'il faut adapter celui-ci en fonction desbesoins de l'enfant.

•Affronter la situation : Encouragez-le et félicitez-le pour ses moindres efforts.

Cependant, elle explique également que le meilleur remède au stress est la prévention. Pourcela, elle donne quelques pistes à suivre :

•Réduire l'imprévisible : Diminuer les nouveautés et préparer psychologiquement à l'avancel'enfant s'il y a du changement.

•Revoir l'horaire quotidien : Il faut éviter de trop charger l'horaire de l'enfant et ne pas luiimposer des tâches, activités.

•Revoir son propre niveau de stress : Il est important d'être conscient que nous transposonssouvent notre propre stress sur l'enfant.

•Faire de l'activité physique : Encouragez-le à bouger, cela permet d'évacuer les tensions.

•Utiliser l'humour : Grâce à l'humour, nous pouvons aider l'enfant à voir le bon côté deschoses et également dédramatiser les situations.

•Trouver des moyens de se détendre : A travers des activités relaxantes avant le coucher oudurant la journée.

•Établir une routine sécurisante : Attention, il ne faut pas qu'elle devienne obsessionnelle ou3 Voir annexe 4

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trop rigide.

•Revoir les exigences : Toujours se poser la question si nous en demandons trop à l'enfant(p.232).

Un des bénéfices des moments de relaxation est, comme je l'ai déjà mentionné, unemeilleure gestion des tensions, du stress. Nous avons pu constater que ce n'est pas la seuleméthode existante et que l'activité physique et la relation avec les parents, les professionnelsde l'enfance jouent également un rôle important.

Il est alors intéressant de présenter les différents outils pédagogiques mis à disposition deces professionnels pour faire face au stress des enfants.

2.4 Outils pédagogiques

Pour moi, un outil pédagogique est un support associé à une démarche dans le butd'accompagner les enfants. Selon Monney (2011), un outil pédagogique aide leséducateurs/trices à donner des repères à l'enfant. Il se modifie en fonction d'eux, de l'équipeéducative ainsi que de l'environnement. Pour obtenir la meilleure utilisation possible, il fautse poser les questions suivantes : Pour qui ? Pour quoi ? Comment ? « Le terme outilpédagogique signifie alors un repère, une aide pour les EDE afin d'accompagner l'enfant àtravers une attitude éducative » (p.5).

Dans ce chapitre, je présenterai différents outils, méthodes de relaxation adaptées auxenfants, applicables ou non en UAPE : le yoga, la méditation, le mandala, le rire, la musique,les contes, la sophrologie et la relaxation passive.

2.4.1 Le yoga

Le yoga est un aspect fondamental de la culture indienne. Il s'est répandu enOccident, sous la forme d'exercices physiques respiratoires. Dans notre civilisation, ila été perçu essentiellement comme une thérapie capable de rééquilibrer l'organismed'un point de vue énergétique et psychophysique. Sa technique se fonde sur lecontrôle de l'énergie vitale grâce à la respiration (pranayama) et à des exercices deposition (asana) et de mouvements (kriya). Leur objectif est d'activer la circulation del'énergie et de favoriser la méditation intérieure pour parvenir à une relaxationpsychophysique totale. (Fabrocini, 2000, p.87)

Géraldine Nomentsoa-Lamon utilise les postures de yoga lors de ses séances avec lesenfants4.

Ils choisissent les postures qui leur conviennent et sélectionnent celles qu'ils vont garder.

J'ai également pu pratiquer cette méthode avec des enfants entre trois et sept ans5. Àtravers mon expérience, j'ai constaté qu'ils étaient très preneurs. Mais est-ce que ces outilssont applicables avec des jeunes entre 6 et 12 ans ? Géraldine Nomentsoa-Lamon affirmeque la majorité l'est.

2.4.2 La méditation

La méditation selon Snel (2012, p.19) est l'exercice de la pleine conscience.

La « pleine conscience », c'est simplement être présent de façon consciente,comprendre ce qui se passe maintenant, en adoptant une attitude d''ouverture et debienveillance. Être présent ici, dans l'instant, sans juger, sans rejeter ce qui se passe,sans se laisser entraîner par l'agitation du jour. Non pas penser sur ce qui se passe

4 Pour cet exercice l'outil : « La relaxation en mouvement, le yoga des petits » de Gilles Diederichs est utilisé.

5 Pour cela, j'ai utilisé l'outil : « Mon premier livre de yoga » de Gilles Diederichs. Ce livre mélange postures etchansons.

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maintenant, mais être dans l'ici et le maintenant.

Selon Snel, cette technique travaille la respiration, le rôle des sens, la prise de consciencedu corps, l'image intérieure et permet une meilleure gestion du stress, de la concentration etl'ouverture d'esprit. Dernièrement, des études effectuées à l'université de Montréal auCanada soutiennent cette théorie en prouvant scientifiquement que la méditation permet unediminution de l'anxiété et des douleurs ainsi qu'une amélioration des capacités deconcentration (Mérat, 2013, p.52).Snel (2012) explique dans son livre que l'enfant est capable de pratiquer cette méthode carlui aussi a une vie intérieure authentique et profonde. De plus, elle passe beaucoup par lecorps ce qui est un atout pour l'enfant qui comprend, parfois mieux que l'adulte, le langagede celui-ci (p.9).

Pour cette pratique, je conseille le livre de Eline Snel6. Il est destiné aux enfants entre 5 et 12ans. Il permet l'apprentissage de la concentration, l'apaisement et procure des bénéficesimmédiats. J'ai également pu tester cette technique avec des enfants de 6 ans. Un enfantsur quatre n'a pas adhéré à l'exercice. De plus, son utilisation en grand groupe estimpossible car il faut mener l'activité dans un calme absolu.

Toutefois, il existe des méthodes de méditation praticables avec un nombre élevé d'enfants.Sabine Bétrisey et Nicolas Rossier ont organisé, le dimanche 11 août 2013 à Arbaz, unejournée méditation pour les jeunes entre huit et dix-sept ans. Ils pratiquent une technique quivient du bouddhisme : l'Anapana.

Dérivée de la pratique de Vipassana, elle consiste à se concentrer sur sa respirationafin de se recentrer sur soi-même et par là, prêter plus attention à la réalité. Sonobjectif est de profiter de bienfaits tels qu'une meilleure mémoire, une plus grandeconfiance en soi, un développement de la capacité de travail et une plus grandebienveillance envers les autres. Tout ceci permet ainsi à l'enfant d'apprendre à seconnaître, à maîtriser son stress et ses pulsions, à gérer ses peurs et ses angoisseset à optimiser ses études. (Dayer, 2013, p.10)

Suite à une conversation téléphonique avec Mme Bétrisey, elle m'a appris que les enfantspouvaient être séparés en trois groupes : les 8 - 12 ans, les 12 - 15 ans et les 15 - 18 ans etcomprenaient une quinzaine de jeunes.

Cependant, le programme est le même pour tous et les séances durent une vingtaine deminutes.

2.4.3 Le mandala

Le mandala est une technique de relaxation qui passe par la créativité. Selon ClaudetteJacques :

Le mandala est un dessin organisé qui gravite autour d’un point central. Il estconstitué à la base, d’un cercle et d’un point. Le mot mandala vient d’une trèsancienne langue indienne, le sanskrit, qui veut dire cercle, circonférence. Ce n’estpas qu’un simple dessin, il est un outil, qui tout en développant notre créativité,permet de se centrer, de s’harmoniser, de se transformer.Il travaille sur 4 niveaux de conscience, alors il peut produire des effets autant sur leplan physique, psychique, psychologique que spirituel. Dans la pratique du mandala,pas besoin de posséder des connaissances approfondies, pas plus qu’il n’estnécessaire d’avoir des qualités artistiques, car une fois à l’intérieur du cercle, lemandala agit tout simplement là où il doit agir. Dès l’entrée dans le cercle, il seproduit un changement vibratoire car se fait l’union entre les deux hémisphères ducerveau, ce qui produit l’harmonisation des dualités et l’unification des contraires. Ainsi, l’être blessé peut retrouver dans la pratique du mandala, une consolation, unecompréhension de certains événements. Celui qui doute, découvre une certitude,

6 Eline Snell, « Calme et attentif comme une grenouille ».

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celui qui pleure, une consolation. Il permet d’aller chercher l’aspect contraire afin derééquilibrer les énergies, pour ensuite, entreprendre le chemin du centre(http://michele-lapeyre.webnode.fr/news/le-mandala-definition-origine-bienfaits-/,consulté le 09 septembre 2013).

Le mandala permet de se recentrer, de se détendre et de s'apaiser. L'enfant focalise sonattention sur le dessin et sur la notion d'intérieur à l'extérieur (exercice dynamisant) oud'extérieur à l'intérieur (exercice de recentration). C'est un exercice idéal si nous voulonsramener les enfants au calme lorsqu'ils sont dispersés. Il est facilement utilisable en UAPE.Il existe également d'autres méthodes créatives qui peuvent amener l'enfant dans un état dedétente, comme le dessin libre et l'expression corporelle.

2.4.4 La thérapie du rire

Selon Rubinstein (1983), le rire est un réflexe dont l'excitant est psychique et intellectuel.Nous pouvons l'utiliser comme exercice musculaire ou alors comme technique respiratoire. Illibère les endorphines cérébrales, stimule le psychisme et combat le stress grâce à sonaction sur le système neurovégétatif : « Le rire est un puissant antistress; non seulement ilrétablit la balance entre le système sympathique et le système parasympathique, maismieux, il fait pencher cette balance vers le système parasympathique en provoquant leralentissement du cœur, le relâchement des vaisseaux et la détente musculaire » (p.108).

Je considère donc le rire comme étant un moyen de détendre, d'apaiser l'enfant. De plus, ilest relativement aisé d'aménager des activités ou des moments privilégiant le rire en UAPE(lors d'un repas, en faisant des blagues, en lisant une histoire ou un kamishibai). Selon moi,vivre des instants drôles avec les enfants aide aussi à renforcer le lien que nous partageonsavec eux et à dédramatiser des situations dans lesquelles ils peuvent se sentir angoissés.

2.4.5 La musique

Bence (1988) explique que la musique, par sa structure même, peut provoquer unsoulagement ainsi qu' « une activité cérébrale intense qui nous permet de percevoir lemonde sonore, d'en saisir l'organisation au travers de nos propres états affectifs ou de notreimagination » (p.104). Il démontre que grâce à la musicothérapie, nous pouvons mettrel'enfant dans un état de détente et va même plus loin en disant que nous pouvons l'associerà la technique de Jacobson mais également à celle de Schultz (p.158).

Cependant, cette technique ne peut être utilisée par des éducateurs/trices car il faut acquérirun savoir spécifique pour l'appliquer. Toutefois, je reste convaincue que dans certainescirconstances en garderie (telles que la sieste ou des moments de repos) la musique est unoutil primordial pour aider l'enfant à se relaxer et stimuler son imaginaire. D'ailleurs,Géraldine Nomentsoa-Lamont, en fin de séance, laisse toujours un moment l'enfant immobileen lui faisant écouter un morceau de musique.

2.4.6 Les contes

Bartoli (2010) démontre dans son livre comment associer la relaxation avec des contes. Pourcela, elle a choisit dix problèmes que peuvent rencontrer les enfants et a sélectionné unconte adapté à chacun7.

Avant de raconter l'histoire, elle donne des conseils quant aux comportements que nousdevons avoir face à ces problématiques. Elle propose également un exercice de relaxationqu'elle appelle « exercice de visualisation » qui est adapté à chaque situation.

La « visualisation » est un exercice ludique pour les enfants de n'importe quel âge.Son immense avantage est d'être à la fois simple et amusant tout en suggérant unetransformation puissante au niveau inconscient. Il consiste à imaginer un changementdans sa tête en s'aidant d'images mentales positives. Par exemple, l'enfant peut

7 Voir annexe 5

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s'exercer à visualiser une couleur qui le calmera intérieurement à chaque fois qu'ilsera énervé. (Bartoli, 2010, p.18)

Cette technique demande un climat apaisant, idéal avant le sommeil. Elle est donc difficile àexécuter au sein d'une UAPE compte tenu du nombre élevé d'enfants présents ainsi que dubruit. Je conseille toutefois cette méthode aux parents.

De plus, il est déjà très courant en unité d'accueil, d'amener des histoires en lien avec uneproblématique. Je suis intimement convaincue que de mettre à disposition des histoires surl'angoisse, le stress ou même la relaxation, permettrait aux enfants une prise de conscienceet une éventuelle ouverture à des exercices de détente.

2.4.7 La sophrologie

Comme je l'ai déjà expliqué au chapitre précédent, la sophrologie permet à l'enfantd'accéder à la détente à travers des exercices. Ceux-ci sont tirés de plusieurs techniquestelles que le yoga, la respiration ou les étirements. Selon Anne Valentini, ces exercices sonttoutefois plus dynamiques car l'enfant doit sentir la tension dans son corps pour pouvoiraccéder à la détente. Elle explique donc comment se passe une séance avec un groupe desix à huit enfants âgés entre 4 et 8 ans :

J'amenais la sophrologie par le jeu. Par exemple, je racontais une histoire tirée d'unconte et les enfants devaient jouer les émotions de celle-ci comme la colère, ce quipermet de tendre le corps puis de le relâcher. Nous faisions également desmassages. Les enfants se mettaient par groupe de deux, le premier était allongé surle ventre pendant que le deuxième lui ''plantait un jardin'' sur le dos. Sinon, il y avaitles jeux pour travailler le souffle. Nous utilisions des pailles ou des boules de cotillonsque les enfants devaient aspirer ou souffler.

Elle conseille de pratiquer essentiellement des exercices liés au corps. Les bénéfices decette méthode sont, selon elle : une amélioration de la concentration et elle permet de vivredes moments de détente aux enfants qui ont du mal à s'arrêter. Toutefois, elle la déconseilleaux jeunes souffrant de troubles psychologiques profonds ou à ceux qui ont vécu un drame.

Je pense, tout comme Anne Valentini, que mettre en place des méthodes sophrologiquesavec les enfants en UAPE a du sens étant donné la société dans laquelle nous évoluonsactuellement. Elle conseille cependant de les réaliser en petit groupe, entre dix et douzeenfants.

2.4.8 La relaxation passive

Selon Géraldine Nomentsoa-Lamon, la relaxation passive, contrairement à l'active, estimmobile. Elle explique comment elle utilise cette méthode lors d'une séance avec unenfant :

L'enfant s'allonge au sol, sur le dos. Je le guide avec ma voix. Je commence par luidire de sentir ses points d'appui (pied, cheville, genoux, bras, tête) ce qui va luipermettre d'être plus attentif aux sensations. S'il est plus grand, vers 7-8 ans, je luipropose d'imaginer un pinceau qui dessine le contour de son corps ce qui va luipermettre de se représenter mentalement celui-ci. Pour finir, j'utilise l'image d'unballon qui gonfle et se dégonfle. Ce dernier exercice fait travailler la régulation, lerythme, il permet à l'enfant de se connecter davantage avec lui-même et ainsi d'êtredans un état de bien être. À la fin de l'exercice, je demande à l'enfant quelles imageslui viennent à l'esprit, qu'est-ce que cela lui a évoqué.

Elle relève l'importance de prendre en considération les besoins de l'enfant et donc d'adapterles exercices en fonction de celui-ci. Le fait de le pratiquer régulièrement augmenteégalement son efficacité.

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Cette méthode permet de mettre en place un lien de confiance avec l'adulte qui mène larelaxation, la gestion du stress et une meilleure régulation émotionnelle.

Je pense qu'adapter cette technique en UAPE serait intéressant. Cependant, l'adulte quimène la relaxation doit être à l'aise et bien maîtriser l'outil. Géraldine Nomentsoa-Lamonpense qu'amener une atmosphère de relaxation en unité d'accueil serait bénéfique enfaisant attention de ne pas trop entrer dans le passif. Elle conseille donc de le faire à traversdes activités plus calmes (dessiner, bricoler) ou en travaillant sur les limites du corps.

Il est important de relever que, sur le long terme, les enfants doivent pouvoir s’approprier lesoutils pédagogiques exercés afin de mieux gérer les situations de stress. En effet, larelaxation est un apprentissage. C'est donc grâce à la répétition des exercices qu'ils vontfinalement pouvoir les utiliser de manière autonome lorsqu'ils vivront des situationsangoissantes.

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3. Conclusion

3.1 Résumé et synthèse de la recherche

En voulant répondre à la question : « Quels sont les bénéfices des moments de relaxationchez les enfants de 6 à 12 ans? » j'ai pu acquérir un savoir plus vaste sur le sens du motrelaxation, sur le développement de l'enfant, sur la notion du stress chez celui-ci et enfin j'aidécouvert des outils concrets de détente.

La relaxation est donc avant tout un état de détente, de bien-être, que nous pouvonsatteindre grâce à plusieurs méthodes. Celles-ci diffèrent parfois les unes des autres mais ontle même objectif : apaiser la personne, lui permettre de renouveler ses énergies. Pour yparvenir, nous devons prendre conscience de notre tonus musculaire, à travers des activitésde tension et de relâchement, ainsi que de notre respiration.

C'est également un apprentissage proposé aux enfants à travers un outil pédagogique. Lafinalité de ce processus est que l'enfant s'approprie l'outil pour mieux gérer ses situations destress. La relaxation est plus facile à exercer durant la période de latence car elle estfavorable aux apprentissages.

Voici les bénéfices des méthodes de relaxation :

•le renouvellement ou l'économie des énergies•une meilleure connaissance de soi, de son état émotionnel et de sa régulation•un affinement des sensations•une meilleure maîtrise du souffle•une consolidation du schéma corporel•une meilleure régulation du tonus musculaire•une diminution ou une meilleure gestion des tensions, du stress ou des angoisses•une amélioration du sentiment de sécurité de l'enfant•une prise de conscience du moment présent, du « maintenant »•une plus grande confiance en soi•une meilleure concentration•une meilleure attention•une stimulation de l'imaginaire

Pour comprendre les avantages des exercices de détente sur l'enfant, j'ai estimé qu'il étaitnécessaire d'aborder son développement. Comme nous l'avons déjà cité, l'enfant entre 6 et12 ans se trouve en période de latence. Il met donc ses pulsions sexuelles en veille ce qui luipermet d'investir au mieux sa vie scolaire. Il continue malgré tout son évolution sur le planaffectif, cognitif, physique, social et moteur.

Ses besoins sont : physiologiques (alimentation, sommeil, renouvellement des énergies,activités sportives), un sentiment de sécurité, d'appartenance, d'estime de soi etd'accomplissement. C'est également une période où le jeu et les loisirs ont une grandeimportance car ils développent chez celui-ci les capacités de socialisation, de concentration,de responsabilité et lui procurent du plaisir.

Nous pouvons donc constater que l'enfant s'investit énormément dans sa vie relationnelle,scolaire et familiale. Il peut rencontrer dans son évolution, des moments d'angoisse, destress ou d'échec. En se fiant à la liste des bénéfices des méthodes de relaxation ci-dessus,nous pouvons en déduire que ces activités de détente seraient utiles afin d'accompagner auxmieux les enfants à travers cette période de latence qui, contrairement à sa définition, setrouve être mouvementée.

Sachant cela, il a été intéressant d'aborder le stress chez l'enfant. Celui-ci peut être positifquand il stimule nos sens pour nous aider à faire face à certaines situations. Mais il peutégalement être négatif lorsque nous le considérons comme une agression.

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Nous avons tous une réaction personnelle face au stress mais les sources sont souvent lesmêmes : le stress réactionnel (événement soudain) et le stress chronique (événementrépétitif et perturbant ou pression prolongée). Chez l'enfant, cela peut être un milieu familialinstable ou troublé, une séparation ou un divorce, la pression scolaire ou un horaire chargé.Ses conséquences varient selon la durée, la sensibilité et la capacité d'adaptation de lapersonne. Elles peuvent être physiologiques ou émotionnelles.

Pour pouvoir y faire face, j'ai présenté différentes méthodes qui aident l'enfant à gérer sonstress : laisser l'enfant s'exprimer ; connaître ses craintes ; dédramatiser ; reprendre lecontrôle ; ne plus accepter ses manifestations ; affronter la situation. Les activités de détentefont parties des moyens de préventions du stress.

Cependant, pour pouvoir les pratiquer avec les enfants, il est primordial d'avoir une bonnemaîtrise de l'outil utilisé. Dans le cas contraire, le risque est de mettre l'enfant dans uneposition angoissante. Dans ce travail, j'ai présenté plusieurs outils utilisables avec lesenfants : le yoga ; le mandala ; la thérapie du rire ; la musique ; la sophrologie; la relaxationpassive ; la méditation ; les contes.Je conseille la pratique des cinq premières méthodes en UAPE car, en fonction des locaux etdu nombre d'enfants, elles sont facilement réalisables. Les trois dernières sont intéressantesà mener dans le cadre familial car elles requièrent un environnement plus calme.

3.2 Limites du travail

Dans mon projet j'avais mentionné que je présenterai dans le chapitre « Outilspédagogiques » la relaxation par la créativité. Malheureusement, le dossier que j'ai obtenusur le sujet n'était pas assez fiable au niveau des références. J'ai donc pris la décision de nepas en parler, malgré l'intérêt personnel que je porte sur la qualité du dossier et je me suisdonc concentrée sur le mandala.

J'avais également mis que je traiterai un concept appelé « Besoins des écoliers ». Or, j'airemarqué qu'ils étaient fortement liés au « Développement de l'enfant ». Je les ai doncrassemblés en un seul chapitre. Il est devenu le sous point : les besoins de l'enfant selon lapyramide de Maslow.

Pour finir, j'avais comme dernier concept « Contexte stressant ». N'ayant pas trouvé deréférences bibliographiques sur ce point, je l'ai modifié en « Le stress ». À travers lessources de celui-ci nous pouvons trouver un ou deux points parlant du contexte mais cen'était pas suffisant pour l’appellation d'un chapitre. De plus, il me paraissait important dedéfinir le stress, ses sources et ses conséquences, voilà pourquoi je l'ai conservé.

3.3 Perspectives et pistes d'action professionnelle

Dans ce travail, j'ai défini la relaxation et ses bénéfices mais je n'ai pas relevé pourquoi il estimportant de l'utiliser en UAPE. Si nous nous fions au développement de l'enfant en périodede latence, nous pouvons constater que celui-ci expérimente, vit énormément de situationsnouvelles. Il doit s'investir dans sa vie scolaire et relationnelle. Parfois, il est victime desattentes trop élevées de l'adulte. C'est donc, pour moi, le devoir de l'éducateur/trice del'enfance de mettre en place des ateliers en unité d'accueil pouvant diminuer le stress qu'ilpeut parfois ressentir à l'école, à la maison ou lors de ses activités extrascolaires.

Pour cela, les outils pédagogiques que j'ai présentés peuvent être une bonne piste dedépart. J'encourage cependant les professionnels à approfondir leur recherche afin detrouver celui qui leur correspond le mieux. Pour ma part, j'apprécie particulièrement le yogapour enfant, outil que j'ai souvent utilisé sur mes lieux de stage8.

Toutefois, je relève également l'importance de l'activité physique chez l'enfant. Même si jemets en évidence les bénéfices de la relaxation tout au long de ce travail, il est nécessaired'aménager également des moments où l'enfant peut évacuer les tensions autrement.Comme je l'ai expliqué dans les besoins de l'enfant, les activités sportives, physiques8 Gilles Diedrichs, « Mon premier livre de yoga ».

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contribuent à réguler les tensions nerveuses et émotionnelles que l'enfant accumule dans lajournée.

Or, nous pouvons également nous interroger sur la nécessité de proposer tout le temps desactivités aux enfants. Au lieu de mettre en place un atelier relaxation si nous voyons l'enfantstressé, ne serait-il pas plus souhaitable de lui laisser du temps libre pour faire ce dont il aenvie? Le problème de notre société n'est-il pas au final de toujours vouloir occuper lesenfants ? Dans ce cas, leur proposer un exercice de relaxation cautionnerait cette tendance.Je me pose donc la question : ne devrions nous pas apprendre à nos enfants à s'occuperseul ?

Le problème de la société moderne est de rendre obligatoire le bonheur ici,maintenant, partout et toujours. Ce que j'ai nommé ironiquement : le bonheurorgasmique. Or, l'ennui est parfois acceptable, voire « positif ». En effet, commel'automne pour les arbres et la friche pour un terrain agricole, l'ennui est quelquechose de nécessaire. Les feuilles qui tombent en pourrissant forment un engrais pourles arbres et le repos de la terre lui permet de se régénérer. L'ennui est l'art de savoirdéguster le silence, la lenteur, la décantation, et le plaisir du faire sans faire. Ainsi unenfant n'est pas obligé d'être en action en permanence. (Azeroual, 2008, p.80)

L'ennui permet également à l'enfant de vivre des moments de rêveries et exerce sa capacitéà s'occuper tout seul.

Je pense qu''il faut proposer des activités variées à l'enfant tout en lui aménageant du tempslibre. Lui qui a besoin de découverte, d'expérimentation, ressentira d'autant plus de plaisir sinous lui proposons un panel d'exercices. La finesse du travail de l'éducateur/trice se ferasentir dans le dosage qu'il/elle lui propose. Tout est bon avec modération !

3.4 Remarques finales

Avant de terminer ce travail de recherche, j'aimerais mettre en évidence les contre-indications de l'utilisation des méthodes de relaxation. Selon Guiose (2003-2004) cespratiques sont déconseillées pour les personnes souffrant de Parkinson (peut aggraver lestremblements au lieu de les diminuer), de psychose et enfin les sujets schizoïdes (p.18).

Pour Géraldine Nomentsoa-Lamon, il faut être particulièrement attentif avec lespréadolescents et les adolescents qui vivent un changement au niveau de l'image du corps.Elle déconseille également les exercices passifs s'ils sont trop angoissants pour l'enfant carl'immobilité peut lui évoquer l'image de la mort, de l'impuissance.

Anne Valentini déconseille son utilisation chez les enfants souffrant de problèmespsychologiques profonds ou pour régler un drame. Pour cela, il est plus avisé d'allerconsulter un pédopsychiatre. Enfin, Gouiffes (1994-1995) relève dans ses recherches :

... il faut bien préciser que la pratique des techniques de relaxation thérapeutiquesnécessite un contrôle spécial ou une formation sérieuse car elles peuvent déclencherdes modifications ou réactions corporelles. Par conséquent, on ne peut pas faire derelaxation en vue de ''guérir'' un mal donné éventuel... Ces méthodes de relaxation,quelles qu'elles soient, visent à procurer une sensation de bien être dans le corps, lebon fonctionnement des différents principaux organes, d'harmonie physiologiquegénérale. ...De plus nous devons dans tous les cas avoir constamment cette idée entête : ''en relaxation, seule une pratique régulière apporte progrès et résultats''. (p.4)

Il faut donc être particulièrement attentif aux méthodes sélectionnées et aux raisons qui nouspoussent à le faire.

Au début de ce travail, j'opposais la relaxation et le mouvement ainsi que la détente et latension. Or, j'ai découvert que l'exercice de la tension était une méthode de relaxation et quele mouvement, les activités sportives complétaient celle-ci.

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Je me suis uniquement fixée sur ses bénéfices pour les enfants. Cependant, je pensedésormais qu'elle est tout autant nécessaire chez les éducateurs/trices de l'enfance. En effet,nous travaillons dans un contexte stressant. Si nous venons donc à pratiquer régulièrementla relaxation, notre travail ainsi que notre qualité de vie s'amélioreraient.

Dès lors, si vous ressentez l'envie de mettre en place des activités de relaxation, prenezvotre temps, sélectionnez avec attention les exercices, mettez en place un cadre, uneambiance adéquate et surtout montrez aux enfants le plaisir que vous avez de partager cesmoments privilégiés avec eux.

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4. Bibliographie

4.1 Ouvrages

Azeroual, J. (2008). Prendre l'enfant par la main. Tous pays : Alphée.

Ballouard, C. (2008). L'aide mémoire: psychomotricité. Paris : Dunod.

Bartoli, L. (2010). L'art d'apaiser son enfant pour qu'il retrouve force et confiance en lui.Paris : Payot.

Bence, L. (1988). La musique pour guérir. France : Ed. Van De Velde.

Bensabat, S. (1989). Le stress c'est la vie. Paris : Fixot.

De Lièvre, B. (2006). La psychomotricité au service de l'enfant. Bruxelles : Boeck&Belin.

Fabrocini, V. (2000). Comment vaincre anxiété et stress ? Paris : Vecchi.

Feijoo, J. (1997). Traité de sophrologie tome 3, physiologie. Ed. Le courrier du livre.

Pelletier, D. (2011). L'activité projet- pour le développement global de l'enfant. Québec : Ed.Montréal.

Richard, M. (1998). 5-12 ans. Les enfants et leur enfance. Lyon : Chronique sociale.

Rubinstein, H. (1983). Psychosomatique du rire. Paris : Ed. Robert Laffon.

Snel, E. (2012). Calme et attentif comme une grenouille. Paris : Ed. Des Arènes.

Valet, G. (2011). L'enfant de 6 à 11 ans : L'âge de raison une étape cruciale. Paris :Larousse.

Vallières, S. (2009). Les Psy-trucs pour les enfants de 6 à 9 ans. Québec : Ed. De L'Homme.

4.2 Revues, brochures, articles

Dayer, C. (2013). Apprendre à se connaître en respirant. Valais : Le nouvelliste du 5 août.

Gessler, A. (2013). Apprendre à gérer les épreuves. Valais : Le nouvelliste du 23 mai.

Guiose, M. (2003-2004). Faculté de médecine, Université Pierre et Marie Curie. Fondementsthéoriques et techniques de la relaxation.

Matz Quelvennec, V. (2013). Jouer ? Un véritable travail ! Le jeu en thérapie psychomotrice« Est ce que ça joue » ?

Mérat, M. (2013). Guérir par la pensée, la preuve en 15 expériences. Science et vie, 1153,50-65.

4.3 Travaux de diplôme, supports de cours

Gouiffes, C. (1994-1995). La relaxation : une pratique pédagogique en relation avec lesapprentissages à l'école ? (Dossier professionnel non publié). IUFM, France.

Martinal, B. (2013). Psychologie 6-12 ans [Polycopié]. Sion : HES-SO Valais.

Monney, A. (2011). Le massage, un outil pédagogique ? Pourquoi pas... (Travail de mémoirenon publié). HES-SO Valais, Sion.

4.4 Site internet

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Interview de Claudette Jacques, auteur de mandala à colorier. (2012, 1 décembre). Citerselon les normes APA. Accès http://michele-lapeyre.webnode.fr/news/le-mandala-definition-origine-bienfaits-/

4.5 Vidéo

Morelli di Popolo, M. (2010). Activités extrascolaires : comment elles boostent vos enfants[Enregistrement vidéo]. France : M6.

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Annexe 1Entretien N.1

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Entretien N.1 Sion, le 20 août 2013

1. Pour vous, qu'est-ce que la relaxation ? Quel rôle joue-t-elle dans le domaine de la psychomotricité ?

Pour moi la relaxation est avant tout une technique, une manière de faire qui permetd'aider les enfants. Ils peuvent ainsi se détendre et être d'avantage connectés avec leursensation corporelle mais également avec leur vécu émotionnel.

C'est une pratique riche car nous pouvons soit utiliser la relaxation passive soit larelaxation active qui est une méthode particulièrement intéressante pour les enfants quisont constamment en mouvement. Ils découvrent des exercices qui ont une autre qualitémotrice que ceux qu'ils font spontanément.

2. Quelles sont les méthodes de relaxation que vous utilisez avec lesenfants ?

J'utilise les deux axes : actif et passif. Les exercices peuvent durer toute une séance maisle plus souvent je les fais à la fin.

Dans la relaxation active, j'utilise plutôt la méthode des postures de yoga. C'est l'enfant quichoisit si les postures lui conviennent et sélectionne celle qu'il va garder. Pour cet exercicej'utilise l'outil pédagogique suivant : « La relaxation en mouvement, le yoga des petits » deGilles Diederichs.

Ensuite, nous rentrons dans l'aspect relaxation passive, donc immobile. L'enfant s'allongeau sol sur le dos. Je le guide avec ma voix. Je commence par lui dire de sentir ses pointsd'appuis (pied, cheville, genoux, bras, tête) ce qui va lui permettre d'être plus attentif auxsensations. S'il est plus grand, vers 7-8 ans, je lui propose d'imaginer un pinceau quidessine le contour de son corps ce qui va lui permettre de se représenter mentalementcelui-ci. Pour finir, j'utilise l'image d'un ballon pour amener l'exercice de respiration.L'enfant se représente le ballon qui gonfle et se dégonfle. Ce dernier exercice fait travaillerla régulation, le rythme, il permet à l'enfant de se connecter d'avantage avec lui-même etainsi d'être dans un état de bien être.Le temps de relaxation guidée terminé, je laisse l'enfant immobile en lui faisant écouter dela musique.

Pour les plus petits, j'utilise un outils ''contenant'' comme par exemple un hamac ou une couverture qui va lui permettre de se sentir en sécurité.

À la fin des exercices, je demande à l'enfant quelles images lui viennent à l'esprit, qu'est-ce que ça lui a évoqué.

Il est très important lors d'une séance de prendre en considération les besoins de l'enfant et d'adapter les exercices au cas par cas. La relaxation devient plus efficace si l'enfant la pratique régulièrement.

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3. Quels sont les bénéfices de celle-ci ?

Le bénéfice immédiat est le calme de la séance. L'enfant peut d'avantage se poser, sesentir plus à l'aise. Cela permet donc de mettre en place un lien de confiance avecl'adulte.

Le deuxième, plus difficile à mettre en place, est l'idée que l'enfant peut réutiliser cesméthodes chez lui ou lors de moments angoissants. Pour faciliter cela, je propose auxenfants un cahier de relaxation où ils écrivent, dessinent ce que nous avons réalisé lors dela séance. Je leur photocopie également les exercices.

En psychomotricité nous avons une formation hétéroclite. Nous ne faisons donc pas de larelaxation seulement pour détendre, apaiser les enfants mais également pour introduired'autres aspects tel que l'émotionnel. Par exemple, j'ai actuellement un enfant de 9 ans quisouffre de bégaiement qui m'a été envoyé par une logopédiste car elle trouvait que sonproblème avait plus de lien avec la gestion des émotions. Nos méthodes de relaxationmarchent très bien sur lui et lui ont donc permis d'avoir une meilleure régulationémotionnelle.

4. Pour quelles raisons les enfants, les parents viennent vous consulter ?

Souvent, ce sont des situations où l'enfant est déconnecté de son corps et est plutôt dansses pensées. Ça peut également être un enfant très agité. Dans ce cas il faut l'accompagner pour qu'ilpuisse vivre autrement que par l'action de son corps.

Il y a aussi les enfants angoissés, stressés.

5. Quelles sont les contre-indications de cette méthode ?

Il faut être particulièrement attentif avec les adolescents, pré-adolescents car leur corpsest en changement et il faut savoir comment ils s'y sentent.

C'est également déconseillé si l'expérience est trop angoissante pour l'enfant. L'immobilitépeut évoquer l'image de la mort, de l'impuissance. Je déconseille donc de passerdirectement à la relaxation passive, immobile.

6. Selon vous, est-ce que des méthodes de relaxation seraient praticables etbénéfiques au sein d'une unité d'accueil ? Oui, ce serait vraiment très intéressant car nous vivons dans une société où le rythme estrapide. De plus, dans les UAPE, il y a beaucoup d'enfants, de stimulations avec deshoraires à respecter et des activités. Amener une atmosphère de relaxation serait doncintéressant, sans pour autant rentrer dans le passif, mais à travers des activités pluscalmes ou en travaillant sur les limites du corps.

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Annexe 2Entretien N.2

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Entretien N.2 Sierre, le 22 août 2013

1. Qu'est-ce que la sophrologie ? Quel rôle joue la sophrologie dans le domaine de la relaxation ?

La sophrologie a été inventée en 1960 par Caycedo Alphonso. C'est prendre consciencede ce qui se passe dans son corps pour lui permettre de se détendre. Sans cette prise deconscience la personne ne peut pas se relaxer.

2. Quelles sont les différences avec la relaxation ?

Pour moi, la relaxation c'est le moment de détente. La sophrologie est une méthode pourpouvoir y accéder. Cette méthode passe par des exercices qui sont tirés de plusieurstechniques telle que le yoga, la respiration, les étirements. Ils sont toutefois plusdynamiques car l'enfant doit pouvoir sentir la tension dans son corps pour pouvoir accéderà la détente.

3. Pour quelles raisons les enfants, les parents, venaient vous consulter ?

Essentiellement pour des problèmes de comportements, d'agitation ou de concentration.

4. Comment se passait une séance avec un ou plusieurs enfants ?

En général, je prenais un groupe de 6 à 8 enfants pour permettre une meilleuredynamique. Ils étaient âgés entre 4 et 8 ans. J'amenais la sophrologie par le jeu. Par exemple, je racontais une histoire tiré d'un conteet les enfants devaient faire ce qu'il s'y passait comme jouer la colère, ce qui permet detendre le corps puis de le relâcher. Nous faisions également des massages. Les enfants se mettaient par groupe de deux, lepremier était allongé sur le ventre pendant que le deuxième lui ''plantait un jardin'' sur ledos.Sinon, il y avait les jeux pour travailler le souffle. Nous utilisions des pailles ou des boulesde cotillons que les enfants devaient aspirer ou souffler.

Avec les enfants, nous conseillons de pratiquer essentiellement des exercices liés aucorps. Mais avec les adultes, il existe également les exercices liés à l'esprit, à laconscience. Par exemple, ils doivent imaginer des paysages ou revivre des émotions dupassé. Au final, nous pouvons associer les exercices de l'esprit et du corps quand il y aune bonne maîtrise de la méthode.

5. Quels sont les bénéfices de cette méthode sur les enfants ?

Elle améliore la concentration et elle permet de vivre des moments de détente pour lesenfants qui ont du mal à s'arrêter.

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6. Quelles sont les contre-indications de cette méthode chez les enfants ?

Les enfants qui souffrent de problèmes psychologiques profonds ou qui viennent pourrégler un drame. Dans ce cas, il est plus avisé d’aller consulter un pédopsychiatre. Lesexercices de l'esprit peuvent également être très angoissants, c'est pour cela que nous lesdéconseillons chez les enfants.

7. Selon vous, serait-ce une méthode réalisable au sein d'une unitéd'accueil ?

Je trouve que ça a du sens de mettre cela en place mais seulement en petit groupe, 10 ou12 enfants pas plus. Les enfants sont très réceptifs à cette méthode car c'est avant tout dujeu et contrairement aux adultes ils ne réfléchissent pas à s'ils font juste ou faux lesexercices. C'est donc une technique plus facile à aborder avec eux.

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Annexe 3Exemple mandala pour enfant

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Exemple mandala pour enfant

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Annexe 4Tableau de Feijoo

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Tableau de Feijoo

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Annexe 5Les dix contes adaptés de Bartoli

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Les dix contes adaptés de Bartoli

1. Il a peur du noir et des monstres : conte adapté « Estelle, la fée des étoiles »

2. Il manque de confiance en lui : conte adapté « L'anneau du manège-tourbillon »

3. Il est stressé : conte adapté « Le paquebot sous pression »

4. Quand les parents se séparent : conte adapté « D'un nuage à l'autre »

5. Il a des problèmes de sommeil : conte adapté « Les flèches de la forêt Nocia »

6. Il se met en colère : conte adapté « La boule de billard »

7. Il trouve que c'est injuste : conte adapté « Le chat boiteux »

8. Il a tendance à mentir : conte adapté « Les dégâts d'Ange »

9. Il a peur d'être seul : conte adapté « Opale la petite goutte d'eau »

10. Il doit surmonter un deuil : conte adapté « Le secret des fleurs » (p.62-204).

XIV