La reconversion de territoires essentiellement urbains au...

20
Les Cahiers de l’Urbanisme N° 68 Juin 2008 26 26-45 Michèle Dawance Première attachée Cédric Dresse Attaché Emmanuel Mainil Premier attaché Michel Dachouffe Ministère de la Région wallonne Direction générale de l’Aménagement du territoire, du Logement et du Patrimoine Division de l’Aménagement et de l’Urbanisme Directeur f.f. Jean-Luc Pevée Attaché Mina Rhaoussani Attachée Martine Ridiaux Attachée La reconversion de territoires essentiellement urbains au travers des outils de l’Aménagement opérationnel Introduction Par Michel Dachouffe «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transfor- me» : lorsqu’il énonça cette loi, Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) ne s’imaginait probable- ment pas que la philosophie de celle-ci pourrait (trouver à pouvoir) être transposée à un domaine tel que celui de l’aménagement du territoire et notamment aux opérations menées au travers du réaménagement des sites à réaménager, de la rénovation urbaine ou de la revitalisation urbaine qui participent à la réaffectation, au recyclage, à la réutilisation ou à la reconversion d’espaces bâtis ou non et contribuent ainsi à ce que ces es- paces ne soient pas des espaces perdus, mais se transforment en de nouveaux espaces réutilisés. L’urbain a ceci de fascinant qu’il est en constan- te mutation : qu’il soit en étroite interdépendan- ce avec la campagne avoisinante ou le centre des activités secondaires et tertiaires, il ne cesse d’évoluer. Cette évolution, si elle déteint sur les acteurs et la culture d’une ville, imprè- gne également l’espace construit et partant, la morphologie urbaine. C’est ainsi que si les villes ont connu de multiples transformations durant ces dernières décennies (restructuration des quartiers d’habitations, du centre-ville et de ses activités, création de périphéries dotées d’infrastructures importantes, etc.), celle qui concerne notamment le recyclage des friches urbaines (industrielles, économiques, etc.) est d’une grande importance. En effet, un enjeu actuel de l’aménagement du territoire ne constitue plus en un développement à outrance (multiplication de logements en périphérie, d’équi- pements ou de voies de circulation), mais en une amélioration du cadre de vie et de l’image urbaine, dimensions permettant à la fois de renforcer l’identité collective et de (re)déployer des dynami- ques économiques. Dès lors, les marques indélébiles dans le ter- ritoire constituées par les friches urbaines se doivent d’être considérées : une friche, si elle ternit l’image d’un quartier, peut également, à travers son réaménagement, être synonyme de revalorisation et de redynamisation, et signifier la création d’une certaine mixité (de population et d’activités) perdue et la redécouverte d’un espace public «agréable» à vivre. En outre, la mise en valeur de ces espaces, s’ils sont localisés dans la zone urbaine, peut contribuer à réanimer cette dernière et, par extension, limiter l’étalement de la ville. En ce sens, la réaffectation des friches ur- baines s’inscrit dans une perspective de dévelop- pement urbain durable en ce qu’elle répond à une logique de gestion adéquate du sol, veillant à une consommation mesurée de celui-ci et diminuant l’étalement urbain synonyme de périurbanisa- tion et source de nombreux problèmes. Une telle action apparaît dès lors comme un processus incontournable en urbanisme. Le réaménagement des sites à réaménager, les opérations de rénovation urbaine et de revitalisation urbaine : contribution au recyclage, à la réutilisation ou à la reconversion d’espaces bâtis ou non

Transcript of La reconversion de territoires essentiellement urbains au...

Page 1: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

26Les Cahiers de l’Urbanisme N° 68 Juin 2008

26

26-45Michèle DawancePremière attachée

Cédric DresseAttaché

Emmanuel MainilPremier attaché

Michel DachouffeMinistère de la Région wallonneDirection générale de l’Aménagement du territoire, du Logement et du PatrimoineDivision de l’Aménagement et de l’UrbanismeDirecteur f.f.

Jean-Luc PevéeAttaché

Mina RhaoussaniAttachée

Martine RidiauxAttachée

La reconversion de territoires essentiellement urbains au travers des outils de l’Aménagement opérationnel

IntroductionPar Michel Dachouffe

«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transfor-me» : lorsqu’il énonça cette loi, Antoine-Laurent de Lavoisier (1743-1794) ne s’imaginait probable-ment pas que la philosophie de celle-ci pourrait (trouver à pouvoir) être transposée à un domaine tel que celui de l’aménagement du territoire et notamment aux opérations menées au travers du réaménagement des sites à réaménager, de la rénovation urbaine ou de la revitalisation urbaine qui participent à la réaffectation, au recyclage, à la réutilisation ou à la reconversion d’espaces bâtis ou non et contribuent ainsi à ce que ces es-paces ne soient pas des espaces perdus, mais se transforment en de nouveaux espaces réutilisés.

L’urbain a ceci de fascinant qu’il est en constan-te mutation : qu’il soit en étroite interdépendan-ce avec la campagne avoisinante ou le centre des activités secondaires et tertiaires, il ne cesse d’évoluer. Cette évolution, si elle déteint sur les acteurs et la culture d’une ville, imprè-gne également l’espace construit et partant, la morphologie urbaine.

C’est ainsi que si les villes ont connu de multiples transformations durant ces dernières décennies (restructuration des quartiers d’habitations, du centre-ville et de ses activités, création de périphéries dotées d’infrastructures importantes,

etc.), celle qui concerne notamment le recyclage des friches urbaines (industrielles, économiques, etc.) est d’une grande importance. En effet, un enjeu actuel de l’aménagement du territoire ne constitue plus en un développement à outrance (multiplication de logements en périphérie, d’équi-pements ou de voies de circulation), mais en une amélioration du cadre de vie et de l’image urbaine, dimensions permettant à la fois de renforcer l’identité collective et de (re)déployer des dynami-ques économiques.Dès lors, les marques indélébiles dans le ter-ritoire constituées par les friches urbaines se doivent d’être considérées : une friche, si elle ternit l’image d’un quartier, peut également, à travers son réaménagement, être synonyme de revalorisation et de redynamisation, et signifier la création d’une certaine mixité (de population et d’activités) perdue et la redécouverte d’un espace public «agréable» à vivre. En outre, la mise en valeur de ces espaces, s’ils sont localisés dans la zone urbaine, peut contribuer à réanimer cette dernière et, par extension, limiter l’étalement de la ville. En ce sens, la réaffectation des friches ur-baines s’inscrit dans une perspective de dévelop-pement urbain durable en ce qu’elle répond à une logique de gestion adéquate du sol, veillant à une consommation mesurée de celui-ci et diminuant l’étalement urbain synonyme de périurbanisa-tion et source de nombreux problèmes. Une telle action apparaît dès lors comme un processus incontournable en urbanisme.

Le réaménagement des sites à réaménager, les opérations de rénovation urbaine et de revitalisation urbaine : contribution au recyclage, à la réutilisation ou à la reconversion d’espaces bâtis ou non

Page 2: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

27

niveau externe (perspective de marketing urbain).Ainsi réhabilitation du bâti et valorisation de l’es-pace public riment fréquemment avec résolution des problèmes urbains : au niveau social et sym-bolique, une ville nouvelle, plus conviviale et plus attractive, est à créer.Enfin, la gestion du bâti et des espaces publics apparaît de plus en plus comme un moyen de réconcilier les habitants avec leur aménagement et de retrouver certains liens de solidarité et de convivialité déficients. En effet, si le centre-ville et ses espaces publics étaient en train de devenir des lieux dévolus à la circulation, au parking et aux bureaux et voyaient leur qualité «tradition-nelle», en tant qu’espace intégré, permettant de mêler rencontres et vie collective, se dissiper pro-gressivement, on peut constater qu’actuellement l’espace public représente un élément fondamen-tal dans les processus de revitalisation urbaine : il n’est généralement plus conçu selon l’unique statut de domaine public, espace de «vide» entre deux zones bâties, mais son aménagement constitue un véritable enjeu (culturel, social, éco-nomique, etc.) qui mérite toute l’attention.

Afin d’illustrer ces quelques considérations, on trouvera ci-après la présentation par les gestion-naires de la Direction de l’Aménagement opé-rationnel de quelques exemples de réalisations issues d’opérations de réaménagement de sites à réaménager, de rénovation urbaine et de revitali-sation urbaine.

Par ailleurs, l’entretien, la valorisation et la requa-lification du patrimoine bâti et non bâti existant sont un enjeu fort du renouvellement urbain. Grands ensembles en difficulté, dents creuses, propriétés dégradées, etc., la plupart de ces espaces urbains connaissent des évolutions in-quiétantes. Toutefois, s’ils cumulent une série de handicaps économiques, sociaux et urbains qui attestent de l’obsolescence de leurs structures, ils sont une composante non négligeable d’une politique de redéveloppement urbain.En effet, alors que les réseaux et les processus de globalisation organisent dans une large mesure les logiques urbaines, le local garde un caractère essentiel ; l’élaboration d’identités collectives, le développement de sentiments d’appartenance et la volonté de structurer un projet commun sont, de nos jours, des dimensions essentielles. Le bâti (de caractère patrimonial ou non) et l’espace public urbains jouent en ce sens un rôle fondamental : ils constituent des points de centralité et des éléments structurants importants, permettant d’aller à l’encontre de la menace de fragmentation qui pèse sur nos villes contemporaines. Pour les habitants-usagers, ces composantes répondent au besoin d’ancrage et de repères, en contribuant à la construction identitaire et à la cohésion sociale ; pour les professionnels de l’espace, ces fragments urbains représentent, s’ils sont combinés correc-tement (échelles, cohérence, acteurs, etc.), des atouts fondamentaux, ceci à la fois au niveau in-terne (habitants/amélioration du cadre de vie) et au

Page 3: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

28

Rénovation urbaine

AthOpération de rénovation urbainedu quartier du centre (intérieurs d’îlots)Par Martine Ridiaux

Un arrêté royal du 20 juillet 1978 approuve une première opération de rénovation urbaine à Ath, opération dite de la Caserne Siron.Par la suite, la Ville proposera un nouveau schéma-directeur de rénovation urbaine dont le périmè-tre correspond au centre ancien protégé. Cette opération a été reconnue par arrêté ministériel du 21 mars 1990. Ce schéma-directeur de rénovation urbaine est basé sur le schéma de structure communal ap-prouvé en 1989. Différents axes sont développés dans le program-me de rénovation urbaine, tels que la réhabili-tation de logements, la création de logements sociaux, l’amélioration de la qualité de l’habitat en général, l’aménagement de voiries et de zones de parking. Parmi les situations critiques invento-riées dans le centre-ville, on trouve la congestion des îlots de grande et de moyenne dimensions en-vahis par des annexes de tous genres. Par ailleurs, dans la plupart des cas, aucun projet précis de rétablissement de la continuité du tissu urbain ne succédait à la démolition de certains immeubles. Cette situation générait souvent une taudifi-cation en chaîne par l’abandon des logements avoisinants et ces terrains devenaient un exutoire ponctuel aux problèmes de parking.Dès lors, le schéma-directeur de rénovation urbaine a prévu une série d’opérations de restructuration de quartiers : remembrement du parcellaire, rétablis-sement d’un front bâti, création de logements et de cheminements publics ou semi-publics en intérieur d’îlot. Elles exigent des mesures énergétiques et actives de la part des pouvoirs publics.Certaines sont déjà réalisées, d’autres sont en cours de réalisation. On peut citer les îlots sui-vants : rue de France, Grand’ rue des Bouchers, rue des Récollets, rue du Mouton, rue Haute. Ces actions ont été menées pour la plupart via un partenariat entre la Ville et l’Habitat du Pays vert, la Ville d’Ath se chargeant de toutes les acquisitions nécessaires, des travaux de curetage et d’aménage-ment des intérieurs d’îlots avec l’aide des subven-tions de la rénovation urbaine et l’Habitat du Pays vert venant réaliser de nouveaux logements.Ces opérations permettent également d’oxygé-ner, de revitaliser les logements existants de la périphérie des îlots.Elles entraînent un bien-être des habitants et com-plètent par ailleurs des opérations qui pourraient être considérées comme de plus grande envergure.

FlémalleOpération de rénovation urbainedu quartier «Souxhon»Par Michèle Dawance

L’opération du quartier Souxhon a été reconnue en 1992. Le quartier était alors ressenti comme un villa-ge «en perte de vitesse», la population vieillissante

En haut :Ath / Rue du Mouton – Intérieur d’îlot après travaux. Les logements sociaux créés à l’intérieur de l’îlot ont été primés au prix d’architecture du Hainaut 2007 – catégorie

logement collectif.Photo F. Dor, © MRW

En bas :Ath / Rue des Récollets – Intérieur d’îlot après travauxPhoto F. Dor, © MRW

En haut :Flémalle / Le site avant travauxPhoto M. Dawance, © MRW

En bas :Flémalle / Le site après travauxPhoto F. Dor, © MRW

Page 4: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

29

n’était pas remplacée par des jeunes. La rénovation urbaine avait pour but d’améliorer le cadre de vie par la restructuration et l’embellissement des espaces publics, de redensifier le quartier par la rénovation des immeubles vétustes et la construction de loge-ments neufs, et favoriser la vie collective.Un premier projet a été réalisé et comprend des locaux pour des services ou commerces au rez-de-chaussée avec des logements à l’étage.Le projet illustré ici est la construction de dix loge-ments et d’une salle de quartier, répartis en trois blocs qui s’articulent autour d’un espace public.L’intérêt de ce projet réside dans le fait qu’il s’agit de la construction d’un ensemble contemporain qui est suffisamment important pour avoir un impact sur l’image du quartier. L’ensemble a été réalisé sur un terrain résiduel, utilisé partiellement comme parcage. Le terrain, à l’aspect abandonné et triste, est maintenant réapproprié par la population.Les travaux ont débuté fin 2002 et les bâtiments ont été inaugurés début 2004. L’ensemble a coûté 1.695.618 € dont 1.242.660 € à charge de la Région.Depuis lors, on assiste à la rénovation de nom-breux immeubles privés. L’effet «boule de neige» recherché par la rénovation urbaine se manifeste donc dans le quartier. Il y a même un nouveau commerce à rayonnement plus large (couturière) qui s’est implanté.D’autres projets doivent encore être réalisés pro-chainement, qui complèteront encore le renou-veau du quartier. Il manquera encore un réaména-gement important de la voirie pour que l’ensemble retrouve un caractère totalement convivial.

SeneffeOpération de rénovation urbaine du centred’Arquennes (immeuble Alcantara)Par Mina Rhaoussani

Arquennes fait partie de la commune de Seneffe et jouit d’une excellente situation géographique. Elle est située sur les axes autoroutiers Bruxelles-Charleroi-Mons.L’opération de même que le périmètre de rénova-tion urbaine du centre d’Arquennes ont été recon-nus par le Gouvernement wallon en octobre 1991.Les priorités établies par l’étude de base sur ce périmètre étaient la lutte contre l’exode urbain et l’apport de solutions à la forte demande en loge-ments sur cette entité.Il fallait arrêter l’effet d’entraînement négatif cau-sé par l’abandon d’immeubles en centre urbain par leur rachat et leur réhabilitation par la commune.Le but était également d’offrir, dans ce centre ancien, une alternative à l’attractivité des cités ou lotissements périphériques en y intégrant de petits ensembles neufs répondant à des impéra-tifs contemporains.Dans la suite logique, l’opération prévoyait la réha-bilitation de plusieurs espaces publics significatifs.Le coût global estimé de cette opération de réno-vation urbaine était de 100 millions de FB en 1990 (2.500.000 €).Une des interventions parmi les plus récentes a consisté en l’acquisition des maisons n° 2 et n° 4 de la rue des écoles, en leur démolition et en la

construction de quatre nouvelles maisons unifa-miliales sur le terrain libéré et donnant sur la place dite de l’Alcantara.Les abords immédiats, de même que la place Alcantara elle-même, ont été réaménagés et res-tructurés en y créant des emplacements de parking.Ces différentes interventions se sont voulues respectueuses de la typologie et des caractéristi-ques du centre ancien d’Arquennes.Le coût total de ces différentes opérations se réparti comme suit :

— Acquisition et démolition des n° 2 et n° 4 de la rue des écoles : 70.000 € dont 52.500 € d’interven-tion de la Région wallonne (75 %) ;

— Construction des quatre maisons unifamiliales : 666.673 € dont 500.000 € d’intervention de la Région wallonne (75 %) ;

— Réaménagement de la place Alcantara : 356.000 € dont 213.600 € d’intervention de la Région wallonne (60 %).

En haut :Seneffe / Situation avant

En bas :Seneffe / Situation aprèsPhoto F. Dor, © MRW

Les abords immédiats, de même que la place Alcantara elle-même, ont été réaménagés et restructurés en y créant des emplacements de parking.

Page 5: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

30

TournaiOpération de rénovation urbaine de l’îlotdes Sept FontainesPar Martine Ridiaux

En séance du 27 mai 1991, le Conseil communal de Tournai approuvait le principe d’une deuxième opération de rénovation urbaine, à savoir, la réno-vation de l’îlot des Sept Fontaines. Celle-ci a fait l’objet d’un arrêté ministériel de reconnaissance en date du 18 novembre 1992.L’îlot des Sept Fontaines se situe dans le péri-mètre du centre ancien protégé de Tournai. Il est encerclé par la rue Frinoise, le boulevard Léopold, la rue de la Madeleine et la rue du Floc à Brebis.Sa qualité architecturale est appréciable : plu-sieurs façades sont répertoriées au Patrimoine monumental de la Belgique ou classées comme «monument». L’unité architecturale est présente. Seules des constructions plus récentes créent une regrettable rupture.La Ville souhaitait s’attacher à la rénovation d’une partie de l’îlot, afin de mettre fin au pro-cessus d’abandon du quartier. En effet, 30% des immeubles de l’îlot étaient à l’époque inoccupés et se dégradaient.Les objectifs poursuivis étaient la rénovation de lo-gements abandonnés, l’assainissement des zones de cours et jardins, la plantation d’arbres sur les terrains libérés à usage de jardins, l’amélioration de l’unité commerciale de la rue de la Madeleine, la localisation de cheminements piétons depuis la rue de la Madeleine, vers la rue Frinoise.L’analyse plus approfondie menée via l’avant-projet de travaux de rénovation des immeubles acquis par la Ville, a fait apparaître, à l’arrière des immeubles des 18e et 19e siècles implantés à front de la rue de la Madeleine, des magasins situés en second rang au cœur de l’îlot. Ceux-ci étaient manifestement intéressants. Il a donc été décidé de maintenir ce second front de bâtisse et de le border d’un chemi-nement piétonnier en cœur d’îlot complété par une placette donnant sur la rue Frinoise.Les premiers travaux sur les propriétés commu-nales commençaient en 1995. Ils comportent plu-sieurs lots : travaux préparatoires, protections, ren-forcements, démolitions, gros-œuvre, charpente, zinguerie, couverture, finitions intérieures, façades, etc. Ils ont dû faire l’objet de huit arrêtés de sub-vention dans le cadre de la rénovation urbaine.Le coût des travaux est d’environ 4.218.000 € TVAC pour une subvention totale de 2.918.000 €. Il y a 50 logements de types et de tailles variés : 9 studios, 10 appartements une chambre, 28 appartements deux chambres et 3 appartements trois chambres.La rénovation urbaine de l’îlot des Sept Fontaines est le résultat d’un partenariat réunissant la Ville, le CPAS et le Logis tournaisien qui offrent des lo-gements dans la Brasserie Saint-Yves réhabilitée via des crédits de sites à réaménager.

En haut :Tournai / Photo de certaines façades en cours de travaux rue de la Madeleine en avril 2001Photo F. Dor, © MRW

En bas :Tournai / Photo après travaux rue de la Madeleine en juin 2005Photo F. Dor, © MRW

Page 6: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

31

VerviersOpération de rénovation urbainedu quartier d’EnsivalPar Jean-Luc Pevée

Sur l’axe principal reliant le centre d’Ensival au cen-tre de Verviers se situait, à l’angle des rues Grand Ville et de la Paix, un ancien bâtiment non entre-tenu dont l’état de vétusté justifiait sa démolition.Implanté dans le périmètre de rénovation urbaine d’Ensival, la Ville de Verviers a décidé de s’en porter acquéreur afin de le démolir et de réaffec-ter les lieux.La sécurisation du carrefour demandait de laisser l’espace démoli libre de toute construction. En concertation avec les riverains, l’option d’aména-ger une petite zone verte a été retenue. Située à proximité d’une petite école, elle est destinée tant à agrémenter un espace public dénaturalisé, qu’à favoriser les rencontres tant des parents atten-dant leurs enfants que celles des jeunes, et ce, dans un milieu sécurisé.La Ville de Verviers a conclu une convention avec la Région wallonne en l’an 2000. L’intervention de la Région dans les travaux de démolitions et d’amé-nagements s’élève à près de 79.000 €.Le terrain étant d’une petite surface, les amé-nagements ont été volontairement composés de manière sobre, avec la création d’un petit chemi-nement agrémenté de petits bancs, d’un abribus, d’une surface verte et d’une canisette. Les travaux ont été terminés en 2008.

VerviersOpération de rénovation urbaine du quartierde MangombrouxPar Jean–Luc Pevée

Le quartier de l’ancien abattoir se situe à l’une des principales entrées de la Ville de Verviers.Cet ancien quartier lainier a progressivement évolué au début du siècle vers le développement de petits commerces et celui de l’ancien abattoir de Verviers, période où l’activité fut particuliè-rement prospère. Le développement du trafic automobile et le peu de places de parking dispo-nibles dans les rues étroites ont complètement asphyxié les commerces présents. La ferme-ture de l’abattoir et la réalisation de la césure avec le centre commercial, par la réalisation de l’axe routier entre la place du Palais et la place Sommeleville, ont définitivement entériné le déclin de ce quartier.Le quartier étant déjà constitué d’anciens bâti-ments, les immeubles vont souffrir d’un manque d’entretien et leur occupation va progressivement évoluer vers le logement d’une population paupé-risée et multiculturelle.En 1999, la Ville de Verviers, en concertation avec les habitants, a décidé d’entreprendre la revalori-sation de ce morceau du territoire en initiant une opération de rénovation urbaine. Lors de l’étude des besoins du quartier, les habitants ont, entre autres, manifesté un intérêt marqué pour la réalisation d’un espace de rencon-tre et un espace de jeux pour les jeunes, espaces alors inexistants.

En haut :Verviers (Ensival) / Rue Grand Ville – Rue de la Paix© Ville de Verviers

En bas :Verviers (Mangombroux) / Espace BauwensPhoto F. Dor, © MRW

Page 7: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

32

Les anciens immeubles avec entrepôts rue du Chat Volant 1/3 ont ainsi été acquis par la Ville de Verviers grâce à une convention d’acquisition avec la Région wallonne en 2000 et restructurés grâce à une convention d’aménagement des lieux conclue en 2002. Le projet prévoyait la réalisation sur le site d’un espace de jeux pour les petits, d’un espace de rencontre avec création d’un kiosque pour les adultes et d’un plateau sportif pour les adolescents avec gradins, pouvant servir égale-ment comme espace d’animations de quartier. Les travaux ont débuté au mois de mars 2006 et vont se terminer en 2008. L’intervention de la Région wallonne, par l’intermédiaire des subsides octroyés aux opérations faisant partie d’un programme de rénovation urbaine, s’élève à près de 700.000 €.L’immeuble sis au n° 3 est maintenu et sa restau-ration permettra d’abriter un petit lieu de culte et du logement social.Outre l’aspect urbanistique, ce projet et cette opération vont permettre de créer une dynami-que sociale entre les habitants qui favorisera le respect de l’environnement qu’ils ont participé eux-mêmes à créer.

Revitalisation urbaine

AthOpération de revitalisation urbaine des bastionsde Namur, de Limbourg et de BrabantPar Martine Ridiaux

Cette opération, basée sur une analyse de l’ha-bitat et de son évolution durant les 10 années précédentes, a été reconnue par arrêté ministériel du 2 octobre 2003.Afin de préserver une certaine mixité urbaine, la Ville estime important de garantir un éventail d’offres et de services mais aussi de concilier un environnement de qualité et des conditions de mobilité satisfaisantes.Ainsi, elle pense que des familles ne resteront pas ou reviendront difficilement en centre-ville si elles ne disposent pas de la possibilité de sta-tionner un véhicule.Seule une implantation en souterrain était envi-sageable afin de respecter les efforts entrepris pour préserver la qualité urbaine du centre de Ath. Le site de l’Esplanade, situé en zone verte au plan de secteur, a dès lors été retenu en accord avec le plan de mobilité.La volonté était que l’infrastructure dépasse le simple rôle fonctionnel et joue un réel rôle d’espa-ce public. Il a donc été décidé de travailler la per-ception positive que pourraient avoir les citoyens d’un parking souterrain de grande contenance.Les niveaux opératoires ont porté sur la connexion aux flux de circulation en surface, l’accessibilité, la sécurité, une atmosphère lumineuse et aérée, ainsi que des repères spatiaux hiérarchisés.En surface, l’Esplanade trouve un nouveau poten-tiel en soulignant l’identité du lieu.L’espace reste un lieu de vie et de récréation composé d’une zone verte et d’une aire à des fins sportives. Dans la foulée, le Parc roman-tique contigu à l’Esplanade ainsi que la rue la bordant ont fait l’objet d’un réaménagement.

Ath / Revitalisation urbaine des bastions de Namur, de Limbourg et de BrabantPhoto F. Dor, © MRW

Afin de préserver une certaine mixité urbaine, la Ville d’Ath estime important de garantir un éventail d’offres et de services mais aussi de concilier un environnement de qualité et des conditions de mobilité satisfaisantes.

Page 8: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

33

Le parking comporte 125 emplacements dont 54 publics.Six promoteurs, répartis au sein d’un périmètre relativement vaste s’étendant autour de l’Espla-nade, ont investi quelque 8.626.000 € au travers de la réalisation de 75 logements et d’un bureau :

— la construction d’un immeuble de 7 apparte-ments boulevard du Parc ;

— la réhabilitation de l’ancienne Brasserie Wincq rue Defacq en 12 logements ;

— la construction d’un immeuble de 11 logements à l’angle de la rue Poterne et du boulevard de l’Est ;

— la réalisation de 25 logements rue du Gazomètre ;

— la construction d’un immeuble à appartements de 17 logements rue d’Enghien ;

— la réhabilitation de l’immeuble angle rue de l’Es-planade et rue des Hauts Degrés en 3 logements et un bureau.L’opération a fait l’objet d’un partenariat entre les privés, la Ville et la Région wallonne.L’investissement total de la Ville est de l’ordre de 3.122.000 € à charge de la revitalisation urbaine. Le pourtour de l’Esplanade et les infrastructures sportives ont été subventionnés en rénovation urbaine, à hauteur de 60%, soit 536.000 €. L’aménagement du Parc romantique a coûté 492.000 € subventionnés à 65% par la DGRNE.Ce projet a été primé au prix d’architecture du Hainaut 2007 dans la catégorie espaces exté-rieurs architecturés privés ou publics.

MalmedyOpération de revitalisation urbainedu quartier du Pont NeufPar Jean-Luc Pevée

La Ville de Malmedy est au centre d’une région touristique remarquable qui draine, tout au long de l’année, une large population de promeneurs qui y trouvent un accueil hôtelier riche et varié.à l’entrée Est de la Ville, le quartier du Pont Neuf est le quartier historique de la Ville : les rues sont or-nées de nombreuses maisons en colombages dont les façades sont revêtues d’ardoises naturelles.Pourtant, malgré la richesse de son bâti et la proximité du centre commercial, ce quartier se dévitalisait profondément. Une des principales causes de ce désintéressement trouvait son origine dans l’aménagement des espaces publics totalement impartis à l’automobile, peu éclairés, aux largeurs de trottoirs étriqués et peu avenants.La construction d’un immeuble de 26 apparte-ments entre la rue Derrière-la-Vaulx et la rue de la Gare a permis d’initier une opération de revitali-sation urbaine dans ce quartier historique, dans un périmètre délimité par la rue de la Gare, la rue Neuve et la rue Derrière-la Vaulx. Avec le bénéfice des subsides alloués par la Région wallonne, la Ville de Malmedy a saisi l’opportunité de mettre en valeur son patrimoine architectural ancien, de re-dynamiser sa dimen-sion socioculturelle et d’augmenter son potentiel d’attrait touristique et économique.Cette opération d’envergure s’est réalisée en deux phases : la première a concerné les travaux de réaménagement de la rue Derrière-la-Vaux

En haut :Malmedy / Périmètre de revitalisation© EPU-RE

En bas :Malmedy / Bâtiment réalisé par le promoteur privé à l’initiative de l’opération de revitalisationPhoto F. Dor, © MRW

Page 9: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

34

électriques, une lampisterie, une petite forge, des magasins et une maison avec jardin.L’extraction ayant cessé dès 1928, certains bâtiments ont ensuite été reconvertis dans les an-nées 1945 pour accueillir l’école professionnelle des Mines, alors que d’autres bâtiments annexes étaient occupés par le service contentieux de la société charbonnière.Le 23 décembre 1998, la Région wallonne a pris un arrêté ministériel constatant la désaffectation et décidant l’expropriation de ce site en tant que site d’intérêt régional (SIR).à ce moment, le site appartenait à la Société immobilière régionale. Cette société, qui fut constituée dans les années 1980, avait repris le patrimoine de plusieurs anciennes sociétés de charbonnages.Juste avant l’acquisition de ce site par la Région wallonne, la Société immobilière avait déjà démoli plusieurs bâtiments : l’ancienne forge, les maga-sins et les bureaux du charbonnage.Les travaux d’assainissement réalisés sur ce site dans le cadre des SIR ont consisté en :

— la démolition des bâtiments de l’ancien char-bonnage, y compris les fondations jusqu’à une profondeur de 1,20m ;

— la démolition de l’ancienne habitation reprise dans le périmètre ;

— l’évacuation des déchets se trouvant déjà sur le site, de même que les produits des démolitions ;

— la réfection et le ragréage des murs de soutè-nement de l’enceinte du site, ainsi que du pignon d’une maison attenante au site ;

— les clôtures nécessaires ;— la verdurisation du site.Le coût de l’acquisition et de l’ensemble de ces travaux d’assainissement est de : 400.000 €.Après travaux, seule a été maintenue sur le site la petite chapelle classée.Ce site est actuellement en attente d’un projet de réaffectation par la Ville de Charleroi ou tout autre opérateur public ou privé.

et la seconde, les travaux d’aménagement de la rue Neuve et de la rue de la Gare. Les travaux ont consisté principalement en la démolition des revêtements et le démontage des éléments existants, la réalisation de nouveaux pavages et le placement de nouveaux équipements urbains.Le but recherché a été de donner plus de place aux piétons, avec des voiries plus étroites et des trottoirs plus larges, tandis que les fonctions des lieux ont été valorisées par une nouvelle struc-turation de l’espace public, avec la plantation de végétaux et le tramage des rues.Le montant de l’intervention de la Région wallonne pour la concrétisation de ces travaux s’est élevé à +/-1.189.000 €. Il aura fallu plus de trois ans pour les mettre en œuvre.Cette opération s’inscrit dans la philosophie de l’urbanisme durable non seulement par la qualité de l’étude et l’utilisation de matériaux durables, mais également par l’accompagnement d’une po-litique de gestion urbaine tant pour la recherche de complémentarité dans les commerces, dans la gestion de la circulation et des parkings, que dans la création de circuits pédestres ou d’animations spécifiques au quartier.

Sites à réaménager

CharleroiSite de réhabilitation paysagère etenvironnementale (ex-site d’intérêt régional)dit «siège n° 2 du Mambourg»Par Mina Rhaoussani

Cet ancien charbonnage est implanté dans le quartier dit de «la Broucheterre», à proximité de l’entrée nord de Charleroi. Il fait partie du «Siège n° 2 des Charbonnages du Mambourg et Bawette».Les premières installations charbonnières sur ce site remontent à 1842.On y trouvait les trois puits et leur appareillage abrités par des bâtiments, deux sous-stations

<< Charleroi / Situation avant< Charleroi / Situation après

Page 10: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

35

ChaudfontaineSite à réaménager dit «Pyramides»Par Michèle Dawance

Le site se trouve le long de l’avenue des Thermes, à côté de la Vesdre, face au casino de Chaudfontaine.Il s’agissait de trois bâtiments à toiture pyramidale (d’où le nom de pyramides) qui devaient consti-tuer le nouveau centre thermal et touristique (un «paradis subtropical»). La faillite du promoteur a interrompu les travaux de construction et aucun re-preneur n’a été trouvé pour achever le travail. Le site était à l’abandon depuis 1989. Il se dégradait d’an-née en année et devenait dangereux car les clôtures étaient détruites régulièrement. L’image négative du quartier ne venait que de la présence du site.Le site a alors été reconnu comme SAED (site d’activité économique désaffecté) en 2001. Cette reconnaissance a ouvert la possibilité d’obten-tion de subsides européens et régionaux pour démolir les deux bâtiments qui ne devaient pas

être réutilisés, pour réaliser les travaux sur la toiture et les murs extérieurs ainsi que pour nive-ler et drainer le terrain.Ces travaux ont coûté 873.900 €. à cette somme, il faut ajouter les montants relatifs à l’aménage-ment intérieur.Deux pyramides ont donc été détruites et la troisième a été rénovée et réaffectée en un cen-tre nature, en partenariat avec Chaudfontaine Monopole (intégré depuis lors à l’entreprise Coca-Cola). Ces travaux ont été entamés en mai 2002.Le parc d’attraction source-O-rama a été inauguré en juin 2005. Il présente un parcours interactif sur le thème de l’eau thermale qui a accueilli 20.000 visiteurs au cours de l’année 2006.L’assainissement et la réaffectation à des fins éducatives et touristiques ont permis de mo-difier l’image négative et vieillotte du centre de Chaudfontaine. Le concept source-O-rama est repris dans tous les annuaires touristiques et est même utilisé par des hôtels pour vanter l’attracti-vité de leur environnement.

En haut :Chaudfontaine / Le site, après démolition de deux des trois bâtiments et avant rénovationPhoto M. Dawance, © MRW

En bas :Chaudfontaine / Le bâtiment après rénovationPhoto F. Dor, © MRW

Page 11: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

36

Court-Saint-étienne Site à réaménager dit «Henricot 1»Par Martine Ridiaux

Les usines sidérurgiques Henricot, dont l’origine remonte à 1847, ont couvert progressivement plus de 26 hectares du centre de Court-Saint-étienne et occupé jusqu’à 2.500 ouvriers. à la suite du premier choc pétrolier, tous les fours s’éteignaient en 1984. Les bâtiments furent laissés à l’abandon et l’ensemble s’est trans-formé en chancre urbain.Deux périmètres de sites d’activité économique désaffectés ont été établis, séparés par la voie de chemin de fer :

— «Henricot 1» à l’est de la voie de chemin de fer d’une superficie de quelque trois hectares. C’est cette opération qui est résumée ci-après.

— «Henricot 2» à l’ouest du chemin de fer d’une superficie de quelque 10 hectares. La Commune a acquis l’Usine n° 1 reconnue comme site d’activité économique désaffecté par arrêté du 26 janvier 1990. Sa volonté était d’as-sainir le site et de le reconvertir en zone d’habi-tat. Le hall n° 11, dont la structure métallique est classée, est destiné à être rénové.Parallèlement, la Commune a entamé une procédure de plan communal d’aménagement dérogatoire au plan de secteur afin de modifier la zone d’activité économique industrielle inscrite au plan de secteur en zone d’habitat.Les options retenues ont été la création de deux îlots renforçant les alignements existants,

l’ouverture de la Thyle sur les 2/3 de son par-cours et la réalisation de deux places publiques.Un projet architectural complet a été établi afin d’initier la reconstruction du site grâce à l’inter-vention d’investisseurs privés.L’ensemble se compose d’immeubles mixtes d’appartements. Une attention particulière a été apportée aux gabarits des bâtiments qui devai-ent bien sûr s’intégrer dans le contexte existant mais aussi renforcer l’aspect urbain des rues.Le site est actuellement largement requalifié en habitat et joue le rôle de centre de la commune. La place Baudouin 1er remplit son rôle d’espace public et accueille différentes manifestations dont le marché hebdomadaire. La place des Déportés est actuellement en cours de travaux d’aménagement et reliera le hall n° 11 à la rue des Déportés.Les travaux suivants ont été subventionnés par les sites à réaménager : la dépollution, la démolition, la mise à ciel ouvert de la Thyle et la réalisation de la voirie principale de pénétration dans le nouveau quartier.Le coût total des aménagements réalisés est de quelque 2.280.000 € dont 1.360.700 € de subven-tion tous frais et taxes compris.Il reste un budget disponible de 521.000 € pour la rénovation du hall n° 11 dans le cadre du finan-cement alternatif.Cette requalification a bénéficié d’un partenariat entre les privés, la Commune, la Région wallonne, au travers des sites à réaménager, des voies d’eau non navigables et du plan triennal.

En haut :Court-Saint-étienne / Photo avant travaux© M. Defoy

En bas :Court-Saint-étienne / Photo après travaux© ABR sc

Page 12: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

37

LiègeSite à réaménager dit «Valdor»Par Michèle Dawance

L’hôpital du Valdor était cet ancien hospice tant redouté par les Liégeois vieillissants. Il a cessé ses activités en juin 1990 et les énormes salles communes où s’alignaient les lits vont maintenant être réaffectées en un hôpital moderne.Le site était constitué de deux zones. La première reprenait les anciens édifices du Valdor, gros bâ-timent à ailes situé au milieu du site. Initialement propriété du CPAS, les bâtiments avaient été ven-dus en 1993 à une société qui voulait y développer un projet immobilier (logements moyens). Ce projet n’a pas abouti et l’IPAL a acheté cette partie du site pour y construire son nouvel hôpital.Le bâtiment comprenait plusieurs ailes avec un rez-de-chaussée surélevé et deux étages dont un dans la toiture. Les hauteurs sous-plafond sont très importantes (+/- 4 m). Le système de construction est assez traditionnel (murs en brique et toitures en tuile). Le tout était très abîmé par le temps, les pilleurs et les squatteurs.L’ensemble bâti comportait plusieurs ailes dont une seule a été conservée et rénovée. Toutes les constructions à l’arrière ont été démolies. L’espace ainsi dégagé a permis la construction du nouvel hôpital (les travaux sont toujours en cours).La seconde zone reprenait les bâtiments sis à front de la rue des Prébendiers qui abritaient les services généraux et la blanchisserie du CPAS de Liège. Les services généraux ayant cessé leur ac-tivité en 1989, la blanchisserie avait été exploitée par une autre société jusqu’en 1995. La démolition de ces bâtiments a permis de réali-ser des voies de circulation et des parkings.Le site a été reconnu comme SAED en 2005 et les travaux d’assainissement ont été achevés fin 2007.Le budget accordé par la Région et le Feder s’élève à près de 2,5 millions € pour les démolitions, la stabilisation des ouvrages, et la rénovation des façades et toitures.La réaffectation (travaux intérieurs) et la construction du nouvel hôpital à l’arrière font partie d’un autre budget.

MartelangeSite à réaménager dit «Moulin Kuborn»Par Cédric Dresse

Aux portes de la forêt d’Anlier, superbement loti au fond de la vallée, encerclé par un canal qui se jette, à quelques pas de là, dans la Sûre, le moulin Kuborn, récemment rénové, accueille depuis peu la Maison communale de Martelange et la Maison du Parc naturel de la Haute-Sûre-Forêt d’Anlier. Dans ce cadre remarquable, la vieille bâtisse du 18e siècle a retrouvé une vitalité enviable au ser-vice des citoyens et de notre environnement.Situé à Martelange, à 500 mètres du centre ur-bain, le site dit «Moulin Kuborn», d’une superficie d’un peu plus de 2 ha, s’est développé au début du 18e siècle sur la rive gauche de la Sûre. Il a été, dans un premier temps, occupé par un moulin à farine, puis par une scierie, tous deux actionnés par une roue hydraulique alimentée par un canal

de plus de 800 mètres construit au départ du barrage en travers de la Sûre. Au début du 20e siècle, le nouveau propriétaire, Albert Kuborn, y a installé une petite centrale qui a permis d’ali-menter en électricité le village de Martelange jusqu’en 1963, date d’arrêt des activités indus-trielles sur le site. Depuis, le moulin n’hébergeait plus que des troupes de mouvements de jeunes-se séjournant occasionnellement dans le village de Martelange durant les congés scolaires.Le Collège communal, en date du 28 décembre 2000, sollicite la Direction de l’Aménagement opérationnel, anciennement Direction de l’Amé-nagement actif, afin d’obtenir des subsides en vue du rachat du site du moulin Kuborn.En date du 18 septembre 2001, un arrêté provi-soire déclarant que le site est désaffecté et doit être assaini ou rénové est pris par le Ministre de tutelle. Entre-temps, le propriétaire actuel a cédé son bien à la Commune de Martelange. Cette dernière envisage une rénovation complète du bâtiment afin d’y installer la Maison du Parc naturel et la Maison communale. En effet, le site, bien que situé dans un écrin de verdure, se trouve à proximité du centre de l’entité et est contigu aux terrains communaux du site «Im Wohr».Pour ce faire, la commune obtient des aides de la part de la Région wallonne, dans le cadre des SAED, pour l’acquisition du site, pour un montant de 232.377,78 € et par après, pour la rénovation des bâtiments, pour un montant de 1.841.753,43 € selon la répartition suivante :

En haut : Liège / Le site avant démolitions et travauxPhoto F. Dor, © MRW

En bas :Liège / La rénovation est achevée.Photo F. Dor, © MRW

Page 13: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

38

En haut :Martelange / La façade arrière du moulin, avec l’annexe en appentis au premier plan

En bas :Martelange / Cette même façade, avec la nouvelle extension, comprenant la cage d’ascenseur, couronnée de panneaux solairesPhoto F. Dor, © MRW

— 1.227.273,43 € SAR ;— 307.240,00 € PLAN TRIENNAL (maison communale) ;

— 159.259,51 € DNF (maison du parc).Les travaux de rénovation ont débuté en novem-bre 2003 et se sont clôturés fin de l’année 2005. Mais la réaffectation du lieu et de ses alentours ne s’est pas arrêtée à une simple rénovation : outre la création d’un parcours santé dans le parc, le mécanisme du moulin a fait l’objet lui aussi d’une revalorisation ambitieuse dans une optique de réutilisation optimale du bâtiment et de ses caractéristiques. Grâce au bief remis en état, la roue hydraulique produit 55.000kW par an, suffi-sant pour éclairer et chauffer les locaux et vendre le surplus d’énergie à Electrabel.En définitive, le moulin, après avoir été restauré, réaménagé et même agrandi, revit. Les différen-tes interventions, alliant tradition et modernité, ont permis de lui redonner une place importante dans la vie des habitants de Martelange et de le replacer symboliquement au centre du village.

NamurSite à réaménager dit «Moulin ACBI»Par Cédric Dresse

Ce site d’environ 17 ares, situé sur le territoire de l’ancienne commune de Jambes, en plein centre urbain, correspond à un ancien lieu de dépôt et point de vente de l’entreprise ACBI, spécialisée dans le conditionnement en sacs d’aliments pour le bétail (céréales, engrais, mais également char-bon). La succursale jamboise comptait environ 10 ouvriers répartis dans les secteurs de la manu-tention, du conditionnement, du transport et de

Page 14: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

39

la livraison à domicile. Cette activité perdurera jusqu’au début des années 1970. En 1974, le moulin est devenu propriété de la Ville de Namur et a été occupé par des activités associatives et sportives (club de pétanque, club de plongée, mouvement de jeunesse, Croix Rouge de Belgique…). La parcelle n° 22 a été acquise en 1995 par la Ville de Namur.Le site est constitué de plusieurs bâtiments, occu-pant les trois-quarts de la superficie des lieux, et répartis comme suit : l’entrepôt, sis au n° 37, le hall de stockage, au n° 21, le garage, au n° 22, et le hall de conditionnement et de pesage, situé au n° 23.à la suite d’une demande de la Ville de Namur en 1997 sollicitant la procédure de reconnaissance dans le cadre des SAED, un arrêté ministériel est pris en date du 6 octobre 1998 par le Ministre de tutelle décrétant que le site doit être rénové et assaini. La Ville de Namur souhaitait assainir ce site, rénover le bâtiment implanté sur la parcelle n° 37 et l’affecter au logement moyen, démolir les bâtiments situés sur les parcelles n°s 22 & 23 afin de réutiliser cet espace nécessaire à la requalification du quartier. Le bâtiment situé sur la parcelle n° 21 sera également rénové afin de maintenir des locaux associatifs sur le site (phase 2 actuellement en cours de procédure).Suivant cet objectif, la ville de Namur obtient des subsides de l’ordre de 212.080,49 € de la part du Logement moyen pour l’aménagement de 13 appar-tements, 57.015,51 € de la part du Fonds Brunfaut pour les abords et 725.345,94 € à charge des SAED pour la rénovation de l’enveloppe de l’entrepôt.Les subsides ainsi obtenus ont permis d’effec-tuer les travaux nécessaires à la restauration de l’enveloppe du bâtiment principal et d’y aménager des logements. Le choix de réhabiliter l’ancien moulin pour y implanter du logement et des locaux associatifs est d’autant plus judicieux, et ce, au vu de sa situation à proximité du centre de Jambes, proche de la gare et des différents services dis-ponibles en centre urbain, et par son implantation contiguë au centre sportif de Jambes. Le moulin ainsi réaménagé s’est intégré dans la vie actuelle, en bénéficiant de diverses interventions régiona-les pour sa revalorisation.

En haut :Namur / Le bâtiment principal, avant rénovation

En bas : Namur / Ce même bâtiment, après rénovationPhoto F. Dor, © MRW

à la suite d’une demande de la Ville de Namur en 1997 sollicitant la procédure de reconnaissance dans le cadre des SAED, un arrêté ministériel est pris en date du 6 octobre 1998 par le Ministre de tutelle décrétant que le site doit être rénové et assaini.

Page 15: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

40

Opérations mixtes

ChâteletSite à réaménager dit «poterie Guérin» et sitede réhabilitation paysagère et environnementale(ex-site d’intérêt régional)Par Mina Rhaoussani

Ce site est situé au nord-ouest du centre de Bouffioulx à Châtelet. à proximité se trouvent plusieurs autres ancien-nes poteries dont la plupart désaffectées.Les premiers ateliers de fabrication de poteries construits sur ce site datent de 1920. Après 1945, de nouveaux bâtiments voient le jour et une production de céramique pour la construction se développe et occupe jusqu’à 100 travailleurs.En 1984, la manufacture ferme ses portes à la suite d’une faillite et passe de la famille Guérin à un propriétaire privé en 1986.La partie à front de rue, autrefois utilisée pour les salles d’exposition, a été récemment rache-tée par la Ville de Châtelet pour y créer le Musée de la Poterie.Bouffioulx dispose, en effet, d’une richesse uni-que en Belgique : son grès et ses potiers.

La Ville de Châtelet a donc décidé de tirer parti de ce fabuleux atout en créant une attraction touris-tique : la Maison de la poterie.Ce bâtiment présente une façade intéressante qui méritait d’être rénovée.Il a donc fait l’objet de lourds travaux de rénova-tion au niveau de son enveloppe et de sa structure.Le site comprenait également une cour arrière avec un hangar et quatre bâtiments qui ont été dé-molis en 1980. Seul subsistait un grand bâtiment à l’arrière. Il a été exproprié et démoli par la Région wallonne dans le cadre des sites d’intérêt régional (SIR) et le terrain nu a été cédé à la Ville de Châtelet en vue d’une extension des activités du musée.Le musée ainsi créé a pour vocation de retracer à travers un parcours culturel et une importante scénographie, l’histoire et les origines de la poterie à Bouffioulx et dans l’entité, ses étapes de fabrication, le travail et l’art des potiers, les produits de fabrication et les émaux, ainsi que les différents usages de ces productions. Le dossier de rénovation du bâtiment et de l’aménagement des abords a fait l’objet d’un co-financement dans le cadre de l’Objectif 1 avec une répartition comme suit :

— Région wallonne : 330.000 € ;— Feder : 250.000 €.Le coût de l’expropriation et de l’assainissement de la zone arrière dans le cadre des SIR est de 130.000 € et est complètement pris en charge par la Région wallonne. DinantSite à réaménager dit «filature de Bouvignes»et opération de rénovation urbaine du quartier «Bouvignes»Par Cédric Dresse

Le quartier de Bouvignes-sur-Meuse, situé à Dinant, présente une structure urbaine carac-téristique du Moyen-Âge et fait de ce dernier un quartier de grand intérêt historique et patrimonial. Â ce titre, ce dernier est constitué de nombreux bâtiments classés et a été décrété «centre ancien protégé». De plus, la situation de ce quartier, coincé entre la Meuse et les rochers et traversé par un ruisseau, a amené l’implantation de nom-breux moulins et filatures. Dans le cas présent, le site était au départ occupé par des anciennes filatures sur une superficie de 4.500 m2.Le réaménagement de ce quartier a pu aboutir grâce à l’apport de subsides dans le cadre de deux mesures : les sites à réaménager (SAR) (ex-SAED) et la rénovation urbaine. L’intervention SAR, pour un montant de 254.213,49 €, a porté sur la démo-lition des anciennes filatures et sur la rénovation de la cheminée de l’ancienne machine à vapeur, témoin du passé industriel du site, et du mur d’en-ceinte en pierre. Les entrepôts ainsi démolis ont permis de dégager une surface au sol disponible pour la construction de logements neufs et d’un espace public.En ce qui concerne la partie rénovation urbaine, l’objectif était de redéfinir l’image du quartier en opérant une restructuration globale organisée en deux parties. La première, au sud, recevant les nouveaux logements et une zone de jeux et

En haut :Châtelet / Situation avantPhoto F. Dor, © MRW

En bas :Châtelet / Situation aprèsPhoto F. Dor, © MRW

Page 16: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

41

la seconde partie, au nord, recevant les équipe-ments sportifs ainsi qu’un vaste espace public. Pour ce faire, des subsides pour un montant de 1.793.508,91 € ont été octroyés à la Ville de Dinant.Plus particulièrement, les nouveaux logements ont été implantés dans la continuité de la trame urbaine existante et en intégration avec la typologie des lieux. L’intervention a également porté sur la rénovation de logements existants. En terme d’équipements, outre un espace de jeux réalisé au pied de l’ancienne cheminée, un terrain de sport ainsi qu’un abri ont été aména-gés entre ce terrain de sport et les logements, devenant ainsi un espace de rencontres. Enfin, un parc public a été implanté au niveau de la pointe nord du site de Bouvignes, espace vert nécessaire à ce quartier afin d’établir une zone de repos pour les familles.La mixité des opérations a permis, au départ d’un site industriel imbriqué dans un tissu urbain re-lativement serré, de requalifier complètement un îlot en réponse à des besoins actuels en terme de société sans pour autant transformer ce dernier en «ghetto», sans rapport avec sa situation et ses habitants, et cela au regard d’un contexte existant marqué au point de vue historique et urbanistique.

Enghien Urbanisation du site Perfecta (rénovationurbaine de la ZIP du quartier du Centre, site à réaménager et revitalisation urbaine)Par Emmanuel Mainil

En raison de la proximité d’Enghien avec Bruxelles et la frontière linguistique, les autorités commu-nales ont, dès 1991, souhaité densifier l’habitat en centre-ville. Elles se sont pour cela engagées dans une opération de rénovation urbaine. Une série d’actions a été programmée au sein du périmètre, qui couvre tout le centre ancien, en particulier l’aménagement de logements et d’es-paces publics.Dans ce périmètre se trouvait la propriété de la société pharmaceutique Perfecta dont les bureaux étaient établis dans l’imposante bâtisse longeant la rue des Capucins, et les laboratoires dans de petits ateliers construits dans le parc. L’espace libéré après l’arrêt de ses activités dans les années 1980 a permis à la Ville d’y concrétiser une première action de densification.Les trois «outils» d’aménagement opérationnel ont été conjugués pour dégager les subventions néces-saires à cet effet : les sites à réaménager («SAR»),

à gauche :Dinant / Le site des anciennes filatures, après démolitions

à droite :Dinant / Le site vu depuis le nouvel espace publicPhoto F. Dor, © MRW

Page 17: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

42

la rénovation urbaine et la revitalisation urbaine.Tout d’abord, cette propriété constituant un site d’activité économique désaffecté («SAED») (concept précédant celui de SAR), la Région a ac-cordé une subvention de 420.000 € pour l’acquérir, démolir les ateliers et assurer la mise hors eau des bâtiments maintenus (rénovation des toitures et fermetures).Dans un second temps, la rénovation urbaine a financé l’aménagement, dans cet ancien bâtiment, de 22 logements formant la «résidence Parmentier» (subvention de 2.200.000 €), comprenant des appartements d’une, deux et trois chambres ainsi qu’un appartement adapté (à une personne moins mobile), donnés en location par la Ville. Des garages ont été construits à l’arrière pour un montant de 175.000 €.Le centre-ville d’Enghien est reconnu comme zone d’initiative privilégiée («ZIP») de type 2 (zones de requalification de noyaux d’habitat, soit des parties de territoire communal dont la qualité du logement est inférieure à la moyenne régiona-le). Le taux de subvention en rénovation urbaine y est porté de 60 ou 75 % à 90 %.La fin de l’urbanisation de cette propriété a été réalisée par le biais d’une opération de revi-talisation urbaine : lorsqu’une commune et un promoteur concluent un partenariat, la Région

peut financer les aménagements publics liés à un investissement privé. Ce financement a deux limites : d’abord le montant de l’investissement privé consacré au logement et ensuite une somme égale à la moitié de l’investissement privé total. Ainsi, 23 logements, essentiellement des maisons, ont été construits en intérieur d’îlot et sur sa bordure arrière par la SA Sotraba. Une subvention régionale de 550.000 € a permis la création de venelles, de cheminements piétons et d’espaces verts en liaison avec cet investissement privé.

LiègeOpérations de rénovation urbaine du quartier «Sainte-Marguerite» et de revitalisation urbainedu quartier «Franciscains»Par Michèle Dawance

L’opération se trouve rue de Hesbaye au sein du périmètre de la ZIP-QI de Sainte-Marguerite à Liège, périmètre de rénovation urbaine reconnu fin 2001. Ce périmètre de rénovation urbaine se dé-veloppe au nord-ouest de la place Saint-Lambert, cœur historique de Liège. Ce quartier constitue une des portes d’entrée principales de la ville.Sainte-Marguerite présente une identité forte, celle d’un faubourg important de Liège. Il constitue un témoignage vivant et intègre de

Liège / Le site avant travauxPhoto M. Dawance, © MRW

Enghien / Site Perfecta– état initialPhoto E. Mainil, © MRW

Enghien / Site Perfecta urbaniséPhoto E. Mainil, © MRW

Liège / Vue arrière des bâtiments réalisés par le promoteur privé, ainsi que

le parc publicPhoto F. Dor, © MRW

Page 18: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

43

— une gestion parcimonieuse du sol ;— la conservation et la mise en valeur de l’espace vert existant ;

— la création d’axes de liaison entre les sous-quartiers.

MonsRénovation de la gare de Jemappes(site à réaménager et rénovation urbaine)Par Emmanuel Mainil

Après avoir, depuis la fin des années 1970, mené trois grosses opérations de rénovation urbaine dans son centre historique, vitrine culturelle et touristique, la Ville de Mons a entrepris au début de ce millénaire une opération d’envergure dans son deuxième centre, les anciennes communes de Jemappes et de Flénu. Un des objectifs est d’opti-maliser l’offre de services publics dans les quar-tiers en les y décentralisant. Plusieurs services de la Ville ont été mobilisés sur cette opération (dont la Régie foncière et le CPAS), aidés par l’ASBL Association du management de centre-ville.Divers moyens ont été mis en place pour y concou-rir : le système du «budget participatif», plate-for-me de concertation au sujet des projets d’amé-nagement, la création d’un «district» composé de six agents, servant de relais entre les habitants et l’administration communale ; le programme poli-tique des grandes villes (PPGV) du Gouvernement fédéral comprenant un «contrat de ville» qui a af-fecté 6.300.000 € dans des projets d’infrastructu-res et de développement économique et social, et un «contrat logement» qui a consacré 2.600.000 € dans des projets de rénovation d’immeubles. La Ville s’est aussi engagée dans une opération de rénovation urbaine, reconnue en 2005, dont les actions doivent s’étendre au moins jusqu’en 2012.Les premières acquisitions sont faites et les pre-miers projets sont à l’étude (réaménagement de la Grand-Place, démolition de chancres, recons-truction de logements et de commerces, création d’espaces urbains, rénovation de l’ancienne maison communale, etc.). épinglons la rénovation

l’histoire populaire de la ville. Aujourd’hui, Sainte-Marguerite souffre du déclin économique et des aménagements urbanistiques réalisés en 1975 qui ont véritablement enclavé le quartier du centre-ville. Le quartier a alors subi une dépréciation immo-bilière majeure, un déclin économique donnant naissance à une population instable et fragilisée.Afin de contrecarrer ce déclin, un des trois principes à mettre en œuvre était le respect de la population en maintenant les résidents, mais aussi en encourageant une diversification vers la classe moyenne de façon à assurer une meilleure stabilité et vitalité économique du quartier.L’opération de revitalisation urbaine s’inscrit tota-lement dans les objectifs précisés dans le dossier de rénovation urbaine.L’opération combine plusieurs intervenants : le promoteur privé, la rénovation urbaine (construction de 9 logements), la revitalisation (création de liaisons piétonnes et d’un parc), ainsi que la DGRNE.L’ensemble a permis de donner une nouvelle image à cette portion du quartier.Le projet du partenaire privé, consiste en la construction de 5 immeubles à appartements comprenant 85 appartements et des commer-ces. Des garages seront aménagés au sous-sol d’un des immeubles à la fois pour répondre aux besoins des nouveaux habitants et aux besoins actuels du quartier (87 emplacements avec une extension possible à 120 emplacements).Le montant total des investissements privés est estimé à 13.397.829 € dont 8.197.066 € (T.V.A.C.) seront affectés à la construction des logements.Le partenaire public, la Ville de Liège, réalisera la construction d’un immeuble de 9 apparte-ments dont le coût global est estimé à 890.575 € ainsi que les aménagements du terrain dit «des Franciscains» et des voiries ceinturant l’îlot.L’investissement public est évalué à 3.950.000 €.L’objectif du projet est :

— la reconstruction d’un tissu urbain qui respecte l’échelle du quartier ;

Mons / Gare de Jemappesétat initialPhoto E. Mainil, © MRW

Mons / Gare de Jemappes rénovéePhoto E. Mainil, © MRW

Page 19: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

44

de l’ancien café «Au Phare», remarquable par sa localisation, son architecture verticale et sa féerique tourelle, destiné à accueillir des services de proximité (subvention de 410.000 € en tant que site à réaménager).L’un des points majeurs de ce programme concer-ne l’ancienne gare de Jemappes.Bâtiment d’une magnifique architecture inauguré en 1897, rénové au début des années 1920, et bien que desservant un important noyau d’habitat, il a été désaffecté par la SNCB en 1998 pour cause d’insalubrité. Pour qu’il ne tombe pas en ruine, la Ville l’a acquis (pour 90.000 €) et a assuré sa rénovation (pour un coût de 3.000.000 €), dont 1.500.000 € subventionnés par la PPGV et 1.000.000 € par la politique des sites à réaménager.Le bâtiment abrite désormais le commissariat de police de Jemappes, une permanence du service de la population de la Ville et du CPAS, quelques locaux administratifs, des sanitaires publics et une salle d’attente pour les voyageurs du rail. Pont-à-CellesSite à réaménager dit «Arsenal SNCB»et opération de revitalisation urbaine dite«Arsenal SNCB».Par Mina Rhaoussani

Le site de l’Arsenal SNCB est situé dans le centre de l’entité communale entre Luttre et Pont-à-Celles, à côté de la gare de Luttre. Plus de 19 hectares sont occupés par des voies ferrées et des bâtiments industriels allant du 19e siècle jusqu’aux années 1980.La commune a saisi l’opportunité de la désaffec-tation du site par la SNCB en 2000, en prenant la maîtrise de la réaffectation de cette zone située in-tégralement en zone de services publics et d’équi-pements communautaires au plan de secteur. Elle a donc fait réaliser un plan communal d’aménagement dérogatoire (PCAD) qui réaffecte une zone de 10 hectares en zone d’habitat et une autre de plus de 7 hectares en zone d’activité économique mixte.

Une étude de SITEREM d’abord et une étude de caractérisation du site de la SPAQuE ensuite, ont identifié plusieurs problèmes de pollution sur le site, principalement des hydrocarbures. Le site a donc fait l’objet au préalable, de travaux de décontamination réalisés par la SPAQuE.L’option fondamentale du PCAD étant le redévelop-pement par la création d’un nouveau quartier (loge-ment, commerce), la commune a décidé de recourir à plusieurs sources de financement : SAED et revitalisation des centres urbains principalement.Les travaux d’assainissement et de rénovation subventionnés par la Région wallonne et par le Feder dans le cadre des SAED ont principalement consisté en :

— la dépollution de certaines zones ;— le démantèlement des faisceaux de rails ;— la démolition de constructions et objets enterrés ;— l’aménagement de voiries et parkings ;— la rénovation de l’atelier central ;— la rénovation de deux des trois bâtiments situés sur la rue de l’Arsenal ;

— la démolition d’un bâtiment.Les deux anciens bâtiments de la rue de l’Arsenal

Le site de l’Arsenal SNCB est situé dans le centre de l’entité communale entre Luttre et Pont-à-Celles, à côté de la gare de Luttre. Plus de 19 hectares sont occupés par des voies ferrées et des bâtiments industriels allant du 19e siècle jusqu’aux années 1980.

Pont-à-Celles / Situation avantPhoto F. Dor, © MRW

Pont-à-Celles / Situation aprèsPhoto F. Dor, © MRW

Page 20: La reconversion de territoires essentiellement urbains au ...docum1.wallonie.be/DOCUMENTS/CAHIERS/CU68/CDU68_ch_1_art_3… · actives de la part des pouvoirs publics. Certaines sont

45

rénovés seront prochainement réaffectés à du logement. L’immense hall présent sur le site ac-cueillera quant à lui, des surfaces commerciales.En complément, la revitalisation, conformément au principe d’intervention de la Région wallonne de 1 € pour 2 € investis par le ou les partenaires privés a permis de payer les coûts de création des voiries (zone 30) et des différents espaces publics au droit des nouveaux logements créés.Aujourd’hui, les promoteurs SOTRABA et KOECKELBERG ont réalisé sur une partie du site 27 maisons et 64 appartements.

Détail des différentes interventions financières :— SPAQuE : 830.000 € ;— SAR (part RW) : 1.900.000 € ;— SAR (part FEDER) : 2.970.000 € ;— Financement alternatif via la SOWAFINAL : 535.000 € ;

— Revitalisation urbaine : 1.240.000 € (100% des travaux) ;

— Commune : 1.080.000 €.Soit un total de plus de 8.500.000 €.

QuaregnonReconstruction dans le quartier Carnot(rénovation urbaine et revitalisation urbaine)Par Emmanuel Mainil

Simultanément à l’opération de rénovation urbai-ne (à présent terminée) de la «Cité Cosmopolite», ancien coron minier dont les 82 maisons ont été rénovées, la Commune de Quaregnon a entrepris dès la fin des années 1970 l’opération de rénova-tion urbaine du quartier Carnot.Bien que tout à fait central, ce quartier était oc-cupé par un habitat de mauvaise qualité et carac-térisé par une incohérence et un état déplorable des espaces publics.Progressivement, la Commune a acquis des immeubles délabrés et des taudis pour les démolir et y reconstruire. Huit logements et deux commerces ont été construits à la rue du Marché, douze logements à la rue Carnot, six maisons à

l’emplacement de l’ancienne «cense à Pierrot». Jusqu’à présent, les investissements se sont éle-vés à 680.000 € de part communale et 2.800.000 € de subvention régionale.La Commune a également démoli plusieurs «sites à réaménager» dans le quartier (teinturerie, friterie, magasin Nopri, brasserie Plumat), avec subventions régionales et européennes dans le cadre de la phase de transition du programme Feder Objectif 1 (650.000 € subventionnés à 100 %), désormais disponibles pour y construire du logement.L’aménagement des espaces publics (égouttage, équipements et voiries) a été réalisé dans le cadre de plans triennaux.Le couronnement de cette première partie de l’opération (à poursuivre dans les prochaines années en élargissant le périmètre) s’est réalisé grâce à une opération de revitalisation urbaine. Après de longues négociations avec plusieurs promoteurs potentiels, la Commune a vendu le terrain à un promoteur (la SA Arcadis).Celui-ci a construit quatre immeubles d’apparte-ments (en tout 55 logements de type moyen, tous vendus), dont l’un comporte au rez-de-chaussée une moyenne surface commerciale (investissement de 4.400.000 €). Une place publique (place de la Charte) à usage de parking a été financée à 100 % par une subvention régionale de 1.000.000 €.Le caractère exemplaire de cette opération tient au mode de partenariat et au mode d’occupa-tion de l’espace : surface commerciale intégrée dans un immeuble d’appartements, parkings servant également de place publique surtout en dehors des heures d’ouverture du commerce. Ce partenariat est dans l’intérêt de chacun : le coût pour la Région est nettement moindre qu’en rénovation urbaine puisqu’elle ne finance que les espaces publics ; l’intervention de la Commune est essentiellement intellectuelle (négociations, montage de dossiers, passation de marchés) ; le promoteur a évité de financer le parking ; enfin de nombreux habitants ont pu trouver à se loger au centre de la commune.

Quaregnon / Quartier Carnot– état général initial © Commune de Quaregnon

Quaregnon / Quartier Carnot– Nouvelle place de la ChartePhoto E. Mainil, © MRW