La Politique Continum de La Guerre - Dissert

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Jaffré Julie Dissertation conférence de méthode groupe 5 d e science politique Sujet : Dans quelle mesure peut-on dire de la politique qu’elle est la continuation de la guerre par d’autres moyens ? Selon Weber, l’Etat serait « une entreprise politique de caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succès le monopole de la contrainte physique légitime » 1 . En effet, la politique est considérée comme une scène où s’affrontent les individus et les groupes en compétition pour conquérir le pouvoir d’Etat ou bien même l’influencer directement. En réalité, la politique concerne donc l’activité de ceux qui font la politique mais également l’espace de cette activité en particulier l’espace de compétition entre acteurs politiques. Pour certains la politique est essentiellement une lutte, un combat, le pouvoir permettant aux individus et aux groupes qui le détiennent d’assurer leur domination sur la société et d’en tirer profit. Pour d’autres, la politique est un effort pour faire régner l’ordre et la justice, le pouvoir assurant l’intérêt général et le bien commun contre la pression des revendications particulières. C’est la politique qui permet de mettre en place un programme d’action. De plus, il s’agit 1

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Jaffr Julie

Jaffr Julie Dissertation confrence de mthode groupe 5

de science politique

Sujet: Dans quelle mesure peut-on dire de la politique quelle est la continuation de la guerre par dautres moyens?

Selon Weber, lEtat serait une entreprise politique de caractre institutionnel lorsque et tant que sa direction administrative revendique avec succs le monopole de la contrainte physique lgitime1.

En effet, la politique est considre comme une scne o saffrontent les individus et les groupes en comptition pour conqurir le pouvoir dEtat ou bien mme linfluencer directement. En ralit, la politique concerne donc lactivit de ceux qui font la politique mais galement lespace de cette activit en particulier lespace de comptition entre acteurs politiques. Pour certains la politique est essentiellement une lutte, un combat, le pouvoir permettant aux individus et aux groupes qui le dtiennent dassurer leur domination sur la socit et den tirer profit. Pour dautres, la politique est un effort pour faire rgner lordre et la justice, le pouvoir assurant lintrt gnral et le bien commun contre la pression des revendications particulires. Cest la politique qui permet de mettre en place un programme daction. De plus, il sagit dun phnomne mouvant, toujours en construction et qui devient un rel espace de lutte. Elias nous montre bien cette notion de lutte arme et de comptition2, dans la formation de lEtat comme forme dorganisation politique, lpoque fodale dans le but de semparer de nouvelles terres et dagrandir son Royaume. La monopolisation de lEtat sest ralise progressivement grce une expansion des proprits territoriales engendrant toutes sortes de guerres et luttes armes pour les conserver.

En effet, selon Otto Hintze3, la guerre est le grand moteur de toute la machinerie politique de lEtat moderne. La politique engendre donc des conflits et des guerres utilisant la force arme pour asseoir son autorit et affirmer son monopole.

Mais ce champ de bataille, quest la politique, ne se limite pas la lutte arme. En effet, la politique a su imposer sa domination par dautres moyens que la violence physique.

On peut alors se demander dans quelle mesure la politique parvient-elle affirmer son monopole par des moyens autres que la lutte militaire. La politique se fondent-elle uniquement sur la violence et la guerre?

Tout dabord, nous montrerons que la politique en effet est un moyen de continuer une sorte de lutte devenue symbolique due aux diffrentes pratiques utilises. Nanmoins, nous insisterons sur le fait que la politique ne repose pas seulement sur cette notion de lutte et de violence, le pouvoir politique nest pas forcment caractris par la notion de contrainte physique.

Daprs Otto Hintze,tout systme politique est lorigine un systme militaire4. En effet, la mise en place du monopole de lEtat sest ralise la base par des conqutes militaires, le phnomne politique est avant tout un mode de domination. Mais la politique a par la suite continuer cette lutte grce dautres pratiques nullement militaires.

En effet, pour rompre avec lillusion de naturalit politique, il est ncessaire de comprendre que linscription du politique dans le monde social peut-tre analyse par le concept de champ politique.

Le champ politique est une sphre de lespace social, structure et conflictuelle, relativement autonome. En ralit, ce sont ces microcosmes rgis par des rgles propres que Bourdieu va conceptualiser en introduisant la notion de champ5. Bourdieu nous explique que le champ politique est un champ de force car il est marqu par une distribution ingale des ressources entre dominants et domins. Pour lui, il sagit dun ensemble de rapport de force entre agents engags dans une activit commune et sefforant dacqurir les biens quelle procure. Il insiste aussi vivement sur cette ide de dpossession et dexclusion: il est important de savoir que lunivers politique repose sur une exclusion, sur une dpossession6.

Le champ politique est autonome par rapport la socit, il est coup du reste de la socit pour Bourdieu. En ralit, il exclu une partie de la socit, il y a ceux qui sont dans le champ: Les professionnels et ceux qui sont hors du champ: les profanes. De plus, chaque champ est galement un champ de lutte, les agents sy affrontent pour conserver ou transformer ce rapport de force. Pour Pierre Bourdieu, la dfinition mme du champ et la dlimitation de ses frontires peut tre aussi en jeu dans ces luttes. A la base de ce noyau dur, on trouve les professionnels politiques mais dautres acteurs sociaux veulent galement rentrer dans ce champ. Ces nouveaux acteurs sociaux sont des nouveaux mouvements sociaux, des groupes qui revendiquent des ides car les politiques dites traditionnelles ne rpondent plus leurs attentes. La politique est ainsi toujours en mouvement et a besoin de changements, dinnovations pour tre lgitime et crdible. Ainsi, on saperoit que la lutte pour le pouvoir se ralise du ct des politiques autrement ou non conventionnelles qui veulent se positionner dans le champ et avoir une influence un certain rayonnement sur les politiques dj en place. De plus, les politiques conventionnelles ont besoin de retrouver leur crdibilit et par consquent tentent de puiser leur lgitimit dans ces politiques dites autrement. Depuis quelques annes, on a en effet vu apparatre de nouveaux mouvements dnonant des ingalits et qui espraient jouer un rle, avoir du poids dans certaines dcisions politiques, cest le cas des mouvements fministes, des mouvements cologiques( le pacte de Nicolas Lot lors des prsidentielles de 2007), les meutes en hiver 2005 ou encore des mouvements de sans abris( Don quichotte et linstallation de petites toiles de tente sur les quais de la Seine Paris et dans dautres villes en hiver 2006). Cette lutte symbolique entre ceux qui sont dedans et ceux qui se situent lextrieur vise le maintien du pouvoir et sa conservation pour les professionnels ou alors la prise de pouvoir pour les politiques non conventionnelles. Il sagit dune lutte non violente mais qui peut permettre de dplacer les frontires du politique. L encore le dbat est vif, pour Bourdieu plus le champ sautonomise plus la frontire symbolique entre les inclus et les exclus est tanche et le champ politique devient un espace trs ferm o seul ceux qui ont le monopole de manipulation lgitime des biens politiques cest dire les professionnels et quelques journalistes, peuvent exercer leur autorit. Darras7 au contraire fait partie de ceux qui pensent que le champ politique est un espace assez ouvert mais il faut prendre davantage en considration ces nouvelles politiques autrement.

Ainsi, on saperoit donc que le champ politique est un champ de bataille, une guerre mais qui se dfinit de manire diffrente et qui nutilise plus la force arme pour se faire respecter. Cest en ralit un espace de lutte symbolique.

Ensuite, on peut dire que la politique se caractrise galement par la centralisation de divers monopoles. En effet, on a vu que lEtat stait construit la suite dune lutte arme pour les conqutes de nouveaux territoires. Par la suite, le vainqueur a par consquent concentrer entre ses mains un certain nombre de monopoles afin de matriser la socit. En ralit, il a dabord concentr le monopole de la violence physique. Il a concentr le capital de force physique afin daffirmer sa domination. Elias nous explique par consquent que la naissance de lEtat est lie aux ncessits de la guerre8 et que le pouvoir politique se dfinit par la coercition, la contrainte et la violence. Mais, la politique a su galement affirmer son autorit par dautres moyens, en monopolisant dautres capitaux qui ne repose sur le principe de lutte arme.

Tout dabord, on peut dire que la politique continue la lutte dsormais symbolique en monopolisant le capital conomique. La lutte arme sest transforme en lutte conomique. Cette monopolisation est une monopolisation fiscale car elle se base sur un prlvement dimpts, de taxes qui va permettre dasseoir lautorit de lEtat et du pouvoir politique au sein de la socit. Cest dailleurs ce monopole qui va permettre dentretenir larme, les services publics, qui va protger la socit en gnral.

De plus, la politique impose galement sa suprmatie en unifiant la culture, la langue. On voit ici que cette lutte dans les hautes sphres entrane une dpossession de ceux qui en sont exclus. Pour Bourdieu, la dpossession est dabord culturelle, car les moyens daccder la culture ne sont pas universaliss: on assiste une monopolisation culturelle.

Cest un moyen de continuer la lutte de manire symbolique. LEtat va certes entretenir une culture spcifique, il va imposer une langue afin dunifier la socit mais il va aussi concentrer le capital juridique9. En effet, cest un moyen de faire respecter des rgles et dimposer sa domination. La domination selon Weber est la chance pour des ordres spcifiques de trouver obissance de la part dun groupe dtermin dindividus. Pour Bourdieu ce champ juridique va sorganiser et se hirarchiser en respectant des normes et des valeurs spcifiques. On saperoit donc que la volont dasseoir sa domination est bien prsente et que la lutte pour le pouvoir est trs importante. Cest en ralit cette formation de monopoles qui va permettre la mise en place dun mcanisme de conditionnement social qui va en ralit prendre la forme dune violence symbolique. Pour Bourdieu, cest la violence invisible, masque, lie la mise en uvre dun systme de domination.10 Dans la conception de Bourdieu, le capital symbolique11 est particulirement puissant car il permet lEtat de dominer les autres formes de capital, dimposer des divisions et des principes de vision , cest--dire de codifier durablement la construction de la socit. Il sagit d un pouvoir d objectivation qui passe en particulier par lcole, permettant ce quElias appelle le conditionnement social 12.

La monopolisation de la socit va permettre la mise en place dune violence symbolique. Daprs Bourdieu, il sagit du premier mcanisme dimposition des rapports de domination. Cest en ralit, limposition de catgories de pense et de perception des agents domins qui en viennent dsirer lordre social quon leur impose. Cette violence est plus forte que la violence physique puisquelle simpose aux structures cognitives de lindividu, elle impose une lgitimit la hirarchie sociale.

En effet, la politique va jouer un rle dterminant dans le processus dintriorisation des normes par les individus. Il sagit dun rel conditionnement social grce au processus de socialisation. Diffrentes institutions vont jouer ce rle dinculcation de valeurs comme par exemple, la famille, lcole, les associations sportives, les Eglises, les mdias, la culture. Ce sont les appareils idologiques dEtat13. On apprend aux individus les rgles tablies par la socit et auxquelles ils doivent se soumettre. Il sagit par exemple de lapprentissage des rles fminins et masculins, des mtiers ou bien des tudes plutt fminins que masculins. Ainsi, les individus sont ds leur naissance intgrs dans un environnement propice ce conditionnement. De plus, le nom respect de ces rgles peut entraner un rejet du groupe et de la socit, une exclusion du monde social.

Ensuite, lEtat peut aussi utiliser des appareils idologiques pour manipuler la socit et la conditionner. Dans certains rgimes, la politique rimait en effet avec censure, cest un autre moyen de manipuler une socit et de continuer la lutte pour se maintenir au pouvoir en manipulant la presse par exemple.

Enfin, si lon reprend la thorie wbrienne sur la mise en place dune bureaucratie administrative14, on saperoit que lEtat a cr une sorte dinterdpendance entre les individus qui les conduit respecter des rgles. Ces individus sont obligs dentretenir des liens, dadopter certains comportements pour pouvoir vivre en socit.

Nanmoins, il serait rducteur de parler de la politique comme dune institution exclusivement coercitive base sur la contrainte, la lutte, le combat et la violence. La politique ne repose pas uniquement sur la violence et la guerre aussi symbolique quelle peut tre.

Par ailleurs, on peut affirmer que le pouvoir politique ne se rsume pas toujours cette image de lutte et de guerre.

En effet, la politique nest pas forcment une contrainte, elle saffirme par lacceptation du processus de domination par les domins comme lgitime. Bourdieu ne nie pas que la lecture dun ordre politique soit fonde sur la violence mais il veut montrer les mcanismes par lesquels cette violence est intriorise par ceux qui la subissent et veut dvoiler la ralit dune violence qui, du fait de cette intriorisation, semble estompe. Il parle alors de violence symbolique qui ne vise pas imposer par une contrainte explicite un ensemble de comportements, mais faire partager et reconnatre comme lgitime ou naturel, un ensemble de reprsentation, de normes et de pratiques. Ainsi les agents sociaux se plient la domination sans avoir le sentiment dobir autre chose queux-mmes. Intriorise par le biais de lhabitus, cest dire le systme de dispositions durables acquises par lindividu au cours du processus de socialisation, qui gnre et organise ses pratiques et ses reprsentations du rel (Bourdieu), accepte et naturalise, la violence devient invisible. Par consquent, les agents sociaux se conforment aux conduites qui sont attendues deux et la coercition devient alors inutile. On peut donc dire quaucun pouvoir politique ne repose exclusivement sur la violence car toute politique recherche la lgitimit qui est beaucoup plus efficace que la force dans lexercice quotidien du pouvoir, ainsi que le consentement dau moins une partie de ceux qui il simpose. Par le biais de lhabitus et le processus de socialisation les individus intgrent petit petit des normes qui vont progressivement apparatre comme naturelles. Ils ne se posent plus de questions et acceptent certaines domination comme tant tout fait lgitimes. La lgitimit est en ralit lacceptabilit sociale fonde sur des croyances partages15. On peut donc dire que ds lors que ces mcanismes ont t intgrs par les individus, la politique affirme toujours sa domination mais cette fois ci sans aucune violence puisque celle ci nest pas ressentie par les individus, elle est devenue invisible. Elle ne prend par consquent pas la forme dune lutte. Les dominants vont pouvoir dvelopper leur influence grce lattitude des domins. Les individus ont intgr des comportements, des attitudes et ont donc admis que telle ou telle pratique tait lgitime. Ils ne se posent plus la question et cest ce qui fait la force des dominants. Cette force ne vient pas dun phnomne de violence mais est au contraire la manifestation du consentement des populations domines. Par exemple, lorsque lon analyse le comportement de Hitler16 qui a mis en place progressivement une domination charismatique, on saperoit quil a pu dvelopper son influence car il tait soutenu par tout un groupe dindividus qui croyaient fortement en lui. En ralit, lacceptation par un groupe de son infriorit par rapport un autre groupe va contribuer au renforcement de la domination du groupe suprieur. Par exemple, en ce qui concerne la division sexuelle des rles dans un couple, la femme reprsente la douceur, est destine des taches mnagres et doit soccuper de ses enfants ainsi que de son mari, elle a admis ces comportements qui lui ont t inculqus dans le processus de socialisation. Cette attitude va de ce fait renforcer la virilit de lhomme, virilit qui sest construite par opposition leffacement des femmes17. Ainsi, le pouvoir politique se base donc galement sur le consentement, lobissance volontaire puisque les individus ont intgr un certain nombre de comportements et sur la lgitimit de la politique mise en place.

De plus, il est galement important de montrer quaujourdhui on assiste une exclusion du militaire de la sphre politique.

En effet, historiquement, larme est le cadre de lEtat et la politique se base et se fonde sur une lutte arme. Mais par la suite lorsque la politique va progressivement monopoliser le capital de la contrainte physique, elle va concentrer entre ses mains le monopole de la violence et mettre en place des institutions pour lutter contre la violence et la guerre. Cest ce que dveloppe Charles Tilly dans son analyse sur les rapports entre le militaire et la sphre du politique18. Une fois que la capacit faire la guerre est acquise, est tablie, lEtat va mettre en place des institutions pour lutter contre la violence ( la police, larme). Ainsi, daprs Elias, lindividu estaussi forc de refouler ses propres passions, ses pulsions agressives qui le poussent faire violence ses semblables19. Cest ce quon appelle le processus dauto contrainte

On saperoit donc quil y a une sparation claire entre ce qui relve du politique et ce qui relve du militaire. Lobjectif de la politique dsormais est dexclure la guerre de son champ daction de mettre en place une civilit et de rfrner des comportements violents afin de pacifier lespace social. On retrouve dailleurs cette volont de dimension pacificatrice dans linstauration du droit de vote qui avait pour objectif de pacifier les comportements et de permettre tous de pouvoir sexprimer dans un climat de paix. Lindividu qui ne respecte pas et ne rprime pas ses impulsions et ses pulsions spontanes compromet ainsi son existence sociale. Mme si cette dimension pacificatrice nest pas toujours respecte, on peut nanmoins mettre en avant cette volont de distinguer de manire claire le champ daction de la politique et celui de la guerre.

De plus, on peut dire quaujourdhui, la guerre est devenue contraire la politique. En effet, partir de 1919 avec la cration de la Socit Des Nations (SDN) et en 1945 avec la cration de lONU (organisation des nations unies), la guerre est mise hors la loi. A la suite de la premire et deuximes guerres mondiales, les politiques se rendent compte quil est ncessaire de bannir la guerre car elle ne fait que produire des rsultats catastrophiques aussi bien sur le plan humain que sur le plan conomique et matriel. La guerre dtruit des socits entires et amne au chaos gnral. Auparavant, la guerre tait une prrogative lgale qui permettait aux diffrentes politiques daffirmer leur suprmatie et mme de se dfendre. Aujourdhui a ne lest plus, la politique ne peut plus se servir de la guerre pour affirmer son autorit car la guerre nest plus un instrument lgal. On voit bien aujourdhui quaucune politique stable et efficace ne peut se reposer sur une violence militaire. En temps de guerre, le pays ne peut se dvelopper correctement, lconomie ne peut tre encadre et par consquent efficace, les populations sont dmunies et nont pas dautres perspectives que de vivre dans un climat danarchie et de corruption.

Ainsi, la politique ne peut tre dfinie et justifie par son action coercitive et contraignante car sa suprmatie est galement le fait de la croyance en la lgitimit par les domins. Et enfin, lobjectif dun gouvernement politique est de maintenir la paix et de pacifier lespace sociale grce diffrentes institutions pour ainsi se dtacher de tous types de confits.

Ainsi, on a pu dmontrer par cette analyse quen effet, la politique tait une lutte pour lacquisition du pouvoir. Une lutte, un combat, un champ de bataille pour imposer une domination. Par le biais de pratiques non violentes, la politique a su continuer une guerre symbolique et exercer une violence symbolique en affirmant son autorit. La politique est donc le prolongement dune guerre mais qui nest plus arme contrairement lpoque fodale. Dsormais, il sagit dune lutte symbolique entre les individus pour se maintenir dans le champ politique ou bien pour y rentrer et simposer progressivement. La politique ne domine plus grce une violence physique, elle associe son autorit par une violence symbolique, conomique ou bien par une domination culturelle.

Nanmoins, il faut nuancer lide que la politique est exclusivement une lutte par nature et une violence obligatoire. En effet, on a pu constater que le dveloppement de la domination politique se fondait la base sur une certaine violence mais il ny a pas que a qui entre en jeu. En ralit, lacceptation par les populations domines de cette domination est galement importante. Les individus ont intgr un certain nombre de normes de valeurs de comportement et ont admis comme lgitimes certaines situations de domination ou dinfriorit. Ils ne se posent plus de questions et cest ce qui fait la force du dominant car il na plus besoin dexercer cette violence partir du moment ou telles ou telles pratiques ont t admise. De plus, aujourdhui, on assiste un rel dtachement entre la politique et le militaire. La politique se dtache de la violence, de la guerre, elle ne peut plus sen servir pour asseoir son autorit et est oblige de sen dtacher car aujourdhui la guerre nest pas lgale.

Actuellement, on voit nanmoins persister certains conflits notamment au Proche et Moyen Orient, en Irak, dans ces pays, la guerre se justifie par les dirigeants politiques comme tant une guerre juste car elle peut permettre damliorer la politique. Mais comment peut-on savoir et dire quune guerre est juste ou pas, cest trs subjectif. De plus, rares sont les exemples qui permettent daffirmer quune guerre ait t bnfique et ait permis de pacifier un pays, toutes les guerres ont entran des dgts catastrophiques et des dommages irrparables. Le cas de lIrak est un bon exemple pour justifier ceci, en effet, la guerre est termine mais le pays nest toujours pas en paix et doit chaque jour faire face des attentas toujours plus dsastreux les uns que les autres.

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2 ELIAS (N.), De la seigneurie fodale au royaume, La dynamique de lOccident, Paris, Calmann-Lvy, 1990, (1939).

3 HINTZE (Otto), Fodalit, capitalisme et tat moderne, Paris, Editions de la MSH, 1991.

4 HINTZE (Otto), Fodalit, capitalisme et tat moderne, Paris, Editions de la MSH, 1991.

5 ETIENNE (J.) (dir.), Dictionnaire de sociologie, Paris, Hatier, 3e d., 2004.

6 BOURDIEU (P.), Propos sur le champ politique, Lyon, PUL, 2000

7 DARRAS (E.), Prsentation, in CURAPP, la politique ailleurs, Paris, PUF, 1998

8 ELIAS (N.), De la seigneurie fodale au royaume, La dynamique de lOccident, Paris, Calmann-Lvy, 1990, (1939).

9 BOURDIEU (P.), Propos sur le champ politique, Lyon, PUL, 2000

10 Ibid.

11 Ibid.

12 ELIAS (N.), De la contrainte sociale lautocontrainte, La dynamique de lOccident, Paris, Calmann-Lvy, 1990, (1939).

13 ALTHUSSER (L.), Idologie et appareils idologiques dEtat, Positions, Paris, Editions Sociales, 1976, p. 97-125

14 WEBER (M.), La domination lgale direction administrative bureaucratique, Economie et Socit, tome 1, Paris, Plon, 1971, (1992).

15 WEBER (M.), Economie et Socit, tome 1, Paris, Plon, 1995, rd., trad. (1921), p. 95

16 KERSHAW (I.), Introduction, Hitler, essai sur le charisme politique, Paris, Gallimard, 1995.

17 BOURDIEU (P.), La domination masculine, Paris, Seuil, 1998.

18 TILLY (C.), Contraintes et capital dans la formation de lEurope (990-1990), Paris, Aubier, 1992.

19 ELIAS (N.), De la contrainte sociale lautocontrainte, La dynamique de lOccident, Paris, Calmann-Lvy, 1990, (1939).

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