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La Plume Fontaine 2019-2020 1
La Plume Fontaine 2019-2020 1
Le Comité organisateur
Éric Lunam, directeur d’école
Annie Bergeron, enseignante
Mélanie Cormier-Lafleur, enseignante
Geneviève Paquin, enseignante
Marie-Fleurette Nitonde, secrétaire
Lectrices, membres du Club Richelieu Fontaine
R. Claudine Lévesque
R. Diane Comeau
R. Jo-Anne Béchard
R. Christine Limoges
R. Andrée-Anne Gagnon
R. Lyne Ringuette, Présidente
Aux enseignantes et enseignants de français
et d’arts plastiques
Merci pour votre contribution pour la promotion de cette activité.
Veuillez considérer que les textes sont écrits par des élèves du secondaire.
Leur façon d’écrire est celle de jeunes qui sont en apprentissage.
Nous avons voulu respecter le plus fidèlement possible leurs textes, tels qu’ils les ont écrits.
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Mot de la présidente du Club Richelieu-Fontaine
a mission du Club Richelieu-Fontaine est de favoriser la promotion de la langue française tout en soutenant les organismes qui aident la communauté et la jeunesse. Les membres du Club sont fiers et
honorés de soutenir le concours Plume-Fontaine pour une 26e année consécutive. À titre de présidente du Club, je tiens à souligner l’enthousiasme et les efforts des étudiants et étudiantes de la polyvalente Le Carrefour. Chaque année, grâce à ce concours d’écriture, les textes des étudiants nous démontrent à quel point ils ont une grande imagination, de beaux rêves, de l’espérance et surtout, surtout, de la créativité. Les membres du Club se joignent à moi pour remercier les organisateurs du concours Plume-Fontaine. Nous tenons aussi à remercier les enseignants, enseignantes et personnes-ressources qui contribuent considérablement à la réussite de cette activité fructueuse, année après année. Nous désirons également souligner la collaboration de la population valdorienne qui nous encourage dans nos campagnes de financement annuelles. Cet appui nous permet de participer avec fierté à des projets comme celui-ci. Nous croyons fermement qu'une société qui mise sur ses jeunes est une société tournée vers l'avenir. Chers étudiants et chères étudiantes, en raison de cette pandémie qui nous touche tous, nous n’avons pas pu profiter de la lecture et de l’évaluation de vos textes. Cependant, nous sommes heureuses de contribuer à votre épanouissement littéraire qui se traduit par de beaux voyages grâce à votre imaginaire. Chaque membre se joint à moi pour vous offrir nos plus sincères félicitations! Merci de votre participation! Nous avons déjà hâte à l’an prochain! Lyne Ringuette, Présidente du Club Richelieu-Fontaine de Val-d’Or
L
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Mot du directeur du Carrefour
tait-ce une prémonition de faire ce choix de thématique pour inspirer nos élèves? Plus de 196 élèves ont utilisé leur goût pour l’écriture en alliant talent et créativité afin de nous faire voyager, l’espace de
quelques instants, dans leur meilleur des mondes. Un monde, où le mot maladie serait banni, où l’espoir serait l’élément rassembleur d’une société, où l’égalité des chances ferait force de lois, où l’amour et l’amitié ne seraient plus que des mots, mais des gestes et des moments privilégiés et vrais avec les gens qui nous entourent. Nos élèves se sont exprimés en écrivant avec douceur, mais aussi avec force afin de nous démontrer que le meilleur des mondes est à portée de main. Je tiens à remercier le comité organisateur d'avoir fait la promotion de cet évènement à notre école. Un merci particulier aux membres du club Richelieu Fontaine de valoriser notre langue auprès de nos élèves et ce, depuis plus de 26 ans. Et merci à vous chers écrivains, de nous faire voyager dans votre univers afin qu’il soit possible pour nous aussi, de nous imaginer le meilleur des mondes. Bonne lecture ! Éric Lunam, Directeur d’école Polyvalente Le Carrefour
É
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Mot des enseignantes responsables
ui ne rêve pas d’un monde meilleur? C’est avec cette pensée que 196 jeunes écrivains ont laissé libre cours à leur imagination, le 11 mars dernier à la polyvalente Le Carrefour afin de nous faire découvrir ce que
représentait pour eux le meilleur des mondes. Ainsi, chacun à leur manière et sans préjugé, ils ont participé à la 26e édition au concours annuel « La Plume Fontaine ». Le thème, cette année, a fait réfléchir les jeunes. Ils ont foi en l’avenir et nous avons eu des textes formidables remplis d’espoir et de vérités. Que ce soit dans une représentation plus globale du monde ou dans leur propre quotidien, les écrivains en herbe nous ont présenté une société correspondant à leurs valeurs ou bien ils ont mis en lumière les obstacles auxquels ils doivent faire face. Alors, afin de conserver l’authenticité de leurs textes, seules les erreurs importantes concernant le lexique et la grammaire ont été corrigées. Donc, vous verrez quelques fautes et des phrases parfois moins bien structurées, mais vous lirez des textes vrais. Laissez-vous emporter dans l’univers de ces jeunes pour qui le meilleur des mondes peut être n’importe où! Bonne lecture ! Annie Bergeron Mélanie Cormier-Lafleur Geneviève Paquin Coresponsables du projet La Plume Fontaine
Q
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Illustrations gagnantes
Illustration page couverture
par Alyssa Dufour 4e secondaire
Illustration page 6
par Coralie Sabourin 2e secondaire
Illustration page 18
par Jasmine Maheux 3e secondaire
Illustration page 29
par Andréanne Pelletier 5e secondaire
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Les textes gagnants
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Premières positions
Merci la vie par Élodie Gagnon
1re secondaire
Une passion qui devint réalité… dans le meilleur des mondes
par Harmony Chabot 2e secondaire
Merci par Marie-Noëlle Trudel
3e secondaire
Lettre à ma future maman par Chloé Pelchat
4e secondaire
ÉGALITÉ
Chemin tracé par
Thomas Côté-Tremblay
L’idéal est à notre protée
par Ariane Fontaine
5e secondaire
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Merci la vie
Par Élodie Gagnon
1er secondaire
Toute mon existence, j’ai rêvé à une vie idéale… Je vis en Italie dans les années 80. Je suis
une belle jeune femme ayant une compagnie de maquillage reconnue partout dans le monde.
J’ai un mari aimant et quatre enfants. Rien qu’à y penser, j’ai des papillons au ventre. Je sais
pourtant bien que cette vision ne pourra jamais se réaliser.
Premièrement, nous sommes en 2020 et deuxièmement, je suis un garçon.
Je me nomme Jérémy et j’ai huit ans. Je me fais constamment critiquer par les élèves de ma
classe. Mes « camarades » ne semblent pas accepter le fait que je porte du maquillage et que
je m’habille avec des vêtements un peu plus féminins. Leurs commentaires ne m’affectent
aucunement. Plus maintenant. Personnellement, ces jugements me rendent plus fort et me
donnent encore plus d’impatience pour mon opération. Eh oui ! dans neuf ans, je me
nommerai Véronica et je serai une belle jeune femme aux cheveux bruns et aux yeux bleus. Je
vais déménager en Italie dès la fin de mon secondaire. Je lancerai ma propre marque de
maquillage. Je ne peux pas savoir si mon entreprise sera populaire ou que j’aurai un mari et
des enfants. Seul l’avenir nous le dira. Il faut juste que j’attende encore neuf ans. Neuf
longues et interminables années.
17 ans plus tard
Quand les gens me croisent dans la rue, ils me demandent des photos et des autographes et me
font des compliments. Ma compagnie de maquillage « Believe » a du succès dans le monde
entier. Je l’ai nommée ainsi pour dire « believe in yourself ». Cela signifie « crois en toi ». Je
donne des conférences sur mon expérience partout en Europe. J’ai un mari extraordinaire
depuis déjà cinq ans et deux enfants d’un an et de trois ans. Je les ai adoptés et leur prénom
sont Margo et Matélio. Je vais bientôt en avoir deux autres. Ma vie n’a jamais été aussi
comblée. Le moment mémorable de ma carrière est lorsque je suis allée à un gala et mon
intimidateur à l’école m’a demandé un autographe. Il m’a même dit que je l’avais inspiré, il
s’est excusé et m’a dit que je suis très belle. Je dis maintenant merci à la vie.
Lorsque j’avais quatorze ans, je traversais des moments très sombres où je croyais que la vie
ne valait peut-être pas la peine d’être vécue. Je suis tout de même restée accrochée et ç’a été
bénéfique. Merci de me faire vivre dans le meilleur des mondes.
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Une passion qui devint réalité…
dans le meilleur des mondes
Par Harmony Chabot
2e secondaire
Parfois, je me dis que nous ne
devrions peut-être pas aller à
l’école. Je me dis qu’apprendre
à lire, écrire, connaître des
tables de multiplication, ainsi
qu’apprendre l’histoire du
Canada ne sert peut-être à rien.
Pour moi, le monde parfait
serait un monde où il y aurait
seulement le sport, où personne
n’irait à l’école. Au plus
profond de moi, je crois que les
valeurs les plus importantes,
nous pouvons les développer
d’une autre façon qu’à travers
l’école. Le sport nous apporte
plus d’estime et de confiance
en soi, plus d’esprit en
compétition et nous apprend à
toujours persévérer malgré les
nombreuses épreuves. On
devient plus fort mentalement
et physiquement et parfois, le
sport soulage même notre
anxiété. Si personne n’allait à
l’école, nous serions tous au
même niveau les uns les autres.
Je crois que nous pouvons plus
apprendre les vraies valeurs
avec le sport qu’avec l’école.
Mon meilleur des mondes serait un monde où nous pouvons
faire le sport qui nous passionne, et ce, tous les jours.
La gymnastique c’est ma passion. Le sport qui m’a permis de
me faire des amies qui ont la même motivation que moi et je
pourrais en faire toute une matinée avant un copieux dîner santé
qui contiendrait même un bar à fruits à la cafétéria.
Après le dîner, ce serait une période d’activités extérieures pour
relaxer, comme la baignade, le parcours en forêt ou la glissade
sur neige en hiver. À la suite de cette petite pause à l’extérieur,
il y aurait une autre période d’entraînement. Ce serait intensif,
mais pour moi ce serait comme un rêve. Il y aurait un gymnase
gigantesque avec tous les tapis et structures imaginables, un
endroit avec les meilleurs entraîneurs de la planète pour pousser
nos limites le plus loin possible.
Le soir, après le souper, je me glisserais hors de mon dortoir
pour défier les règles, un tout petit peu, et me rendrais à la zone
interdite. La zone rêvée de tous, où il y aurait seulement des
bonbons, des croustilles, des boissons rafraîchissantes et du
chocolat. C’est là où tous les amateurs de sucres se rassemblent
avant l’activité du soir. Il y aurait une activité différente tous les
soirs pour nous divertir après une journée d’entraînements.
Parfois, ce serait un disco, une chasse au trésor ou une soirée
autour du feu à se raconter des histoires comme une grande
famille.
Le soir, une fois couchée, je penserai à la belle journée qui
m’attend le lendemain. Pour moi, ce serait un monde de plaisir,
d’amitié, composé avec beaucoup d’efforts, mais des efforts
récompensés. Une façon d’être comme dans un rêve en
pratiquant ce qui me passionne…mon meilleur des mondes.
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Merci
Par Marie-Noëlle Trudel
3e secondaire
Le vieillard regardait ses petits-enfants courir dans le jardin à travers la fenêtre de son
chalet construit de bois rond. La douleur qu’il vivait depuis si longtemps semblait battre
en retraite face au bonheur que lui procuraient le magnifique coucher de soleil et les
éclats de rire des enfants. Un sourire se dessina sur son visage si fatigué des épreuves de
la vie. J’hésitai à m’avancer. Le cadre de porte de la chambre semblait infranchissable.
Le vieillard était dans un monde où rien ne pouvait le déranger. J’avançai doucement vers
lui, les bras chargés du matériel nécessaire pour le dernier voyage. Sa femme, une gentille
dame âgée, l’informa de ma présence et l’aida à se déplacer jusqu’à un magnifique lit au
fond de la pièce. Elle partit à la recherche de toute la famille à l’extérieur. Tous étaient
présents lorsque je m’approchai du grand-père. Je me mis à genou et posai la dernière des
questions, la clé qui ouvrait la porte vers la destination inconnue de tous.
Le patriarche me regarda avec les yeux remplis de larmes et un regard reconnaissant.
Avec peine, misère et détermination, il me dit oui dans un souffle. Alors que le vieillard
amorçait son ultime périple, une larme coula sur sa joue. Tout juste avant de rendre son
dernier soupir, il dit : « merci ».
La vieille dame prit la main de son mari décédé et fondit en sanglot. Malgré tout, elle ne
put que sourire devant l’expression enfin paisible de son compagnon de vie. Il était libéré
de toute la douleur et du fardeau qui l’enchaînaient à une vie inhumaine. Je reculai et
laissai la famille faire ses adieux à leur proche. La tristesse et la joie régnaient dans la
pièce, car tous savaient que le vieil homme s’était éteint dans le meilleur des mondes, le
sien : sa famille.
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Lettre à ma future maman
Par Chloé Pelchat
4e secondaire
Salut maman ! future maman en fait.
Tu ne le sais pas encore, mais je suis là. Je suis arrivée par surprise dans vos vies, je suis
ce qu’on appelle un bébé surprise. Depuis quelques semaines déjà, je grandis
tranquillement en toi. Je ne suis pas très dérangeant n’est-ce pas ? Tu ne m’as même pas
encore remarqué.
Je sais future maman lorsque tu vas apprendre que je me suis forgé une petite place à
l’intérieur de toi, tu vas avoir peur. C’est normal, je pense. Mais contrairement aux autres,
tu vas avoir envie de combattre cette peur pour moi. Pour nous. J’en suis certain.
Malgré cela, je sais ce que tu vas me dire. Tu es bien jeune pour ce genre de choses, mais
n’as-tu pas toujours rêvé ? Un rêve de jeune fille pour plusieurs, une véritable obsession
pour toi. C’est comme s’il te manquait sans cesse un petit quelque chose pour que ta vie
te semble vraiment complète. Et si c’était moi, ce petit quelque chose qui pourrait t’aider
à être complète ?
Une adolescente enceinte, c’est un peu un tabou. Comme si l'on ne voulait pas en parler
par peur que ça nous arrive. On juge celles qui le sont sans savoir qu’au fond, c’est la
plus belle chose qui peut nous arriver. Et si, nous on voulait ensemble briser les tabous ?
Mon existence est la preuve de ton amour pour papa. Comment est-il ? Je t’entends
souvent en parler. Tu dis toujours qu’il est beau avec ses grands yeux bleus. Je sais aussi
qu’il travaille beaucoup et surtout très fort pour nous offrir la meilleure vie possible. Pour
que jamais on ne manque de quoi que ce soit tous les trois.
Pour moi, maman, les méchantes personnes et leurs commentaires n’égalent pas l’envie
de vivre avec toi. Dans le meilleur des mondes, je souhaite être un bébé aimé même si au
départ, je n’étais pas totalement attendu. Pour tous les autres, ça peut paraître fou, mais
pour moi, c’est le meilleur des mondes.
C’est notre monde.
Ton mini toi xx
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Chemin tracé
Par Thomas Côté-Tremblay
5e secondaire
On nous dit souvent que la vie est courte, qu’il faut profiter de chaque instant pour rayonner
et toujours être en mouvement. Je me souviens des maintes fois où mon père me sermonnait
en me disant : « Dans la vie, mon gars, va falloir que tu ailles à l’école, puis tu te trouveras
un travail payant pour faire vivre ta famille ». C’était comme s’il ne voyait qu’une ligne
tracée, sans considérer d’autres options, d’autres aspirations. Étant un petit garçon innocent,
j’écoutais papa en hochant la tête, tout fier d’avoir un but à atteindre.
Dans mon plus jeune âge, tout fonctionnait à merveille, j’enchaînais les succès dans toutes
les sphères possibles. Premier de la classe chaque année, sportif et talentueux dans plusieurs
disciplines. Le chemin qui m’avait été tracé semblait convenir et tout laissait paraître que
c’était le meilleur des mondes. Ceci dura un temps jusqu’à ce qu’un évènement vint
bouleverser tout le reste.
Un faux mouvement au volant de ma première voiture ne me laissa aucune chance. Les
médecins étaient clairs, impossibles pour moi de marcher sur mes deux jambes jusqu’à la fin
de mes jours. C’était le chaos le plus total, surtout pour mes parents qui ne savaient plus quoi
faire de moi. Condamné à me déplacer en fauteuil roulant, je fis ce que je pouvais et
commençai à prendre des décisions personnelles. De simples moments en famille aux rares
sorties hors de la ville, je ressentis pour la première fois le réel bonheur de pouvoir vivre
simplement, sans tracas.
Si je peux en tirer une leçon universelle, et bien, c’est qu’il n’est pas nécessaire d’être
conventionnel. La singularité de chacun fait la beauté de notre monde, et c’est ce qui compte
vraiment.
La Plume Fontaine 2019-2020 14
L’idéal est à notre portée
Par Ariane Fontaine
5e secondaire
On pense souvent aux choses que nous voulons changer dans notre vie. On est souvent
insatisfait de ce qu’on possède, de ce qu’on a l’air et des gens qui nous entourent. On
recherche souvent la perfection qui est pourtant impossible à atteindre. Changer toutes les
petites choses qui nous chicotent n’est selon moi pas la solution pour atteindre le meilleur
des mondes. Il m’a suffi de regarder autour de moi pour constater que je vivais déjà dans
celui-ci.
J’ai la chance d’habiter avec mes deux parents qui prennent soin de moi et qui
m’encouragent dans tous mes projets et d’avoir une merveilleuse petite sœur qui me fait rire
tous les jours. Ma vision du meilleur des mondes a même besoin des traits les moins flatteurs
de ma famille pour être complète.
Mon père veut toujours savoir où je suis et devient angoissé lorsque je suis ailleurs qu’à Val-
d’Or sans lui. Cette intense protection démontre tout l’amour qu’il a pour moi. Ma mère est
très extravertie et est toujours plus heureuse et enjouée que moi lorsque je lui annonce une
bonne nouvelle qui peut être aussi banale qu’une bonne note obtenue à un examen qui ne
compte pas. Elle lève les bras et s’écrie « bravo ! » Honnêtement, ça peut être gênant en
public, mais c’est toujours réconfortant de sentir la fierté de ses parents.
Finalement, ma petite sœur est atteinte de la trisomie 21 alors je ne peux pas parler avec elle
de choses sérieuses, puisqu’elle ne comprendrait pas, mais sa joie de vivre est contagieuse et
me redonne le sourire chaque fois que je suis triste.
Ce sont toutes ces choses non conventionnelles qui font partie de ma vie de famille qui me
prouvent qu’elle est idéale. Même si j’avais le choix, je n’y changerai rien, car ma famille et
moi vivons déjà dans le meilleur des mondes.
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Deuxièmes positions
Comme avant… Par Florence Charbonneau
1re secondaire
Cher grand-père par Laurie Dénommé
2e secondaire
Relation toxique par Jasmine Maheux
3e secondaire
Mon meilleur des mondes par Loredhanna St-Georges Rivas
4e secondaire
La Plume Fontaine 2019-2020 17
Comme avant
Par Florence Charbonneau
1er secondaire
Quand on parle d’un monde parfait, beaucoup de gens pensent à
un monde dans lequel les mots : guerre, hostilité, pollution,
famine, pauvreté, méchanceté, colère et tristesse ne se
retrouveraient pas dans nos dictionnaires puisque cela
n’existerait pas. Cependant, pour moi, le meilleur des mondes
ce ne serait pas tout ça.
Je m’appelle Mika, j’ai sept ans et il y un an ma mère nous a
quittés mon père et moi à cause d’un cancer du sein. Cela fesait
des mois qu’elle se battait, mais un matin de mars, c’est sa
terrible maladie qui a gagné.
Depuis ce jour, je pleure quotidiennement quand je pense à elle.
Au début, mon père aussi pleurait beaucoup, mais il a trouvé un
remède. À vrai dire, il a opté pour un des pires remèdes :
l’alcool.
C’est devenu une dépendance. Chaque soir quand je rentre de
l’école, j’ai de la difficulté à marcher jusqu’à ma chambre parce
qu'il y a plein de bouteilles vides de rhum, de gin, de whisky et
de toutes sortes d’autres alcool, dont j’ignore le nom sur le sol.
Pendant que j’essaie de faire mes devoirs le ventre vide puisque
mon père ne fait jamais ne l’épicerie, celui-ci est au bar à se
lamenter et se saouler jusqu’à s’endormir au bord de la route
quand il se décider enfin à revenir à la maison. C’est pour cela
qu’il m’arrive de rester des jours entiers, seuls, affamés et dans
l’espoir qu’il ne soit pas mort de froid en dormant en pleine rue
l’hiver.
Le pire est que chaque nuit, je rêve à ce fameux monde meilleur
dont j’ai fait allusion tout à l’heure. Je vois ma mère toute
souriante qui me chante une berceuse de sa voix cristalline. À
côté d’elle, mon père joue de la guitare pour accompagner le
chant mélodieux de ma tendre maman. Ou alors, je nous vois à
la plage comme à chaque dimanche avant que le cœur de ma
mère ne cesse de battre. C’était notre moment en famille, aller à
la plage. Nous faisions des
châteaux de sable et écrivions
dans le sable. J’adorais faire
cela avec mes parents, mais
depuis l’horrible évènement,
mon père déteste le sable et
l’eau salée de la mer. En fait, il
n’aime plus rien d’autre que la
boisson et le bar d’en face.
Même moi, son propre fils, il
ne prête plus la moindre
attention. C’est pour cela que je
suis incroyablement en colère
contre ma mère, Louna. Je sais
que c’est atroce d’en vouloir à
quelqu’un à qui le cancer a
volé la vie, mais elle m’a
abandonné et m’a laissé avec
un ivrogne au cœur brisé. Sans
le savoir, elle a signé mon arrêt
de mort. De jour en jour, je
faiblis, affamé. De moi, il ne
reste pratiquement pas. Ce
n’est pas qu’une question de
jours avant que j’aille retrouver
Louna.
Cependant, je ne veux pas
mourir! Je veux vivre et
retrouver le bonheur qui m’a
filé entre les doigts. Bref, je
veux que tout redevienne
comme avant, avant que vie de
la personne que j’aimais le plus
sur cette Terre, soit perdue à
tout jamais…
La Plume Fontaine 2019-2020 18
Cher grand-père
Par Laurie Dénommé
2e secondaire
Cher grand-père,
Tu me manques. J’aimerais que tu sois ici, avec moi ou encore dans ton vieux fauteuil
moelleux à me raconter tes histoires de jeunesse, puis celles venues du plus profond de
ton imagination. Tu manques aussi à mamie et à tout le monde ici.
Parfois, avant de dormir, je t’imagine, là-haut. J’imagine comment peut être ton monde,
si tu es heureux, si tu es seul ou si tu vis vraiment dans le meilleur des mondes.
Le meilleur des mondes. Le paradis comme on dit. Ce monde où les défunts reposent
paisiblement. Ce monde où tout le monde est en accord avec soi. Ce monde où personne
n’est insulté, dérangé ou agressé par ceux qui reposent en enfer. N’est-ce pas grand-papa?
Tu sais, je dois me faire à l’idée, me rassurer pour ne pas avoir peur de ma prochaine vie,
qui approche à grands pas. Incurable, c’est ce qu’ils ont dit…je le sens, je le sais que
j’arriverai bientôt à tes côtes. J’ai peur d’arriver dans ton monde, mais cela à l’air si
paisible à comparer ici, sur Terre où règnent les conflits et la guerre. C’est triste comme
vie, on travaille pour gagner de l’argent, pour vivre. Vivre quoi? De nos jours grand-
papa, plus personne n’a le temps pour rien, enterré sous les tonnes d’heures passées au
travail. Moi, ici à l’hôpital, je ne fais presque rien et j’attends, j’attends que le temps
passe pour enfin arriver dans mon nouveau monde où les gens n’ont pas besoin de
travailler pour vivre, mais juste de vivre heureux, où l’air est pur, où la paix règne et où
personne n’a besoin de s’inquiéter pour quoi que ce soit. Les maladies comme la mienne
n’y sont pas les bienvenues ainsi que les mauvais dirigeants qui font de notre belle
planète une vraie porcherie avec des habitants malheureux et irrespectueux pour la
plupart. Tu dois être bien toi grand-papa. Est-ce que ça t’a fait mal de mourir? C’est
comment?
C’était ma dernière lettre pour toi, grand-papa. Bientôt, je l’amènerai avec moi, pour toi,
là-haut, dans le meilleur des mondes.
La Plume Fontaine 2019-2020 19
Relation toxique
Par Jasmine Maheux
3e secondaire
Avant de le rencontrer
J’étais seule
Seule, mais comblée.
Je pouvais écouter la douceur du vent
dans les feuilles ou l’eau frapper contre
les rochers, seulement par orgueil.
Maintenant qu’il est là
Je suis plus qu’heureuse
Je prends soin de lui, il prend soin de
moi.
On s’aime
On s’écoute
On s’entraide
On se comprend
Je lui faisais confiance
Je n’attendais pas ce coup de couteau
Rendue aveugle par la romance
J’ai pu croire que tout était beau
Maintenant, les choses vont mal
Il me détruit par petits morceaux
Il me fait regretter de l’avoir connu
Je ne souhaite que hurler ma haine
Déclencher des ouragans
Faire exploser tous les volcans du monde
Et pleurer jusqu’à l’y noyer
Il m’a détruite
M’a rendue malade
C’était connu si un épais brouillard
M’avait engloutie toute entière
Je n’espérais plus qu’une chose
Me débarrasser de ce monstre
Ce manipulateur
Qui m’avait transformée au fil des ans
Ce ne fut guère joli
J’ai tout retourné contre lui
J’ai déclenché des ouragans d’insultes
Des volcans de haine
Et des tremblements de terre à lui
brouiller les pensées
Il résistait
Il protestait
Il s’affaiblissait aussi
C’est ainsi que j’ai vaincu
Et il s’effaça de ma vie
Je pus me rebâtir
Et retrouver ma joie de vivre
Dans le meilleur des mondes, les
humains auraient respecté la Terre et
auraient vécu une belle histoire d’amour
pour très longtemps.
La Plume Fontaine 2019-2020 20
Mon meilleur des mondes
Par Loredhanna St Georges Rivas
4e secondaire
Nous avons tous une façon différente de voir le monde, celle-ci est souvent influencée par
nos amis, notre famille, notre culture, nos valeurs ou les médias. Nous avons tous déjà été
confrontés à la question : « comment serait pour toi le meilleur des mondes ? » en tout
cas, moi oui ! À chaque fois, je donnais une réponse du genre : « un monde où tout serait
parfait », une réponse classique. Aujourd’hui, je sais comment répondre à cette question,
ce n’est plus seulement un endroit où tout est parfait. Ma vision du monde de nos jours
n’est plus la même.
Comme presque tout le monde le souhaite, il n’y aurait pas de guerre. Cependant, il y
aurait certainement des conflits, mais ceux-ci seraient réglés de façon pacifique dans des
assemblées où l’on peut débattre sur plusieurs sujets. Les dirigeants des pays seraient des
personnes honnêtes et bienveillantes qui ne seraient pas corrompues par n’importe quelle
association malveillante.
Les femmes et les hommes auraient exactement les mêmes places et rôles dans la société.
Les préjugés ainsi que les propos racistes ou dégradants n’existeraient pas ou seraient tout
simplement bannis, empêchant ainsi toute forme d’intimidation ou de discrimination.
Dans mon monde, nous serions comme une très grande famille, qui s’entraide et qui
respecte ses compères, nous serions unis et non des ennemis qui se déclarent la guerre.
Les femmes, hommes et enfants seraient en sécurité dans les rues, ils n’auraient pas à
circuler dans la peur et l’inquiétude lorsqu’ils passent par une ruelle ou un endroit mal
éclairé. Les parents n’auraient pas à s’inquiéter lorsque leurs enfants ne sont pas rentrés
de l’école ou revenus du parc. Les enfants, eux, n’auraient pas à avoir peur des inconnus
ou des personnes suspectes qui les suivent en voiture. Le suicide, la dépression, l’anxiété
et la mutilation ne seraient plus que des mythes sans importance. Les appareils
électroniques ne contrôleraient plus nos vies, nous empêchant de dormir ou de nous
concentrer, nous pourrions avoir plus de sommeil et une meilleure concentration.
L’image des femmes ne serait plus la même, nous ne serions plus considérées comme de
belles choses que l’on doit montrer, mais comme des êtres humains à part entière. Les
pays pauvres ne seraient pas laissés à eux-mêmes, nous chercherions des moyens pour
leur venir en aide. Les promesses des dirigeants seraient vraies et honnêtes, elles ne
seraient pas mises de côté et oubliées, elles seraient tenues. Tous et toutes seraient égaux,
et ce, dans n’importe quel aspect de la vie. Voici comment je vois maintenant mon
meilleur des mondes.
La Plume Fontaine 2019-2020 21
La Plume Fontaine 2019-2020 22
Troisièmes positions
Les erreurs du passé
par Charlotte Bisson 1re secondaire
À mes yeux par Marek Trumel
2e secondaire
Moi, la mort par Audrey-Ann Michaud
3e secondaire
Illusion par Jeanne Arseneau
4e secondaire
Comme à tous les matins par Cloé Ferron
5e secondaire
La Plume Fontaine 2019-2020 23
Les erreurs du passé
Par Charlotte Bisson
1er secondaire
Il y a 20 ans déjà, la race humaine a quitté la planète Terre. Comme nous le craignions, la
nature a repris ses droits. Plus de la moitié de la population humaine a été anéantie par
des catastrophes naturelles. Tel que les vagues géantes, les éruptions volcaniques, les
feux de forêt et bien plus. Celles-ci s’acharnaient sur les terres habitées par la population.
Nous n’avons pas eu le choix, nous devions quitter la planète Terre.
Après quelques années, nous sommes tombés sur la planète que la poignée de
scientifiques à bord a décidé d’appeler Éterra 58. Cette planète possède toutes les
ressources nécessaires à l’humain. Elle possède également deux soleils et trois lunes
contrairement à la Terre. Chaque année le 17 juillet, ces cinq astres se positionnent afin
de n’en former qu’un. Nous ne savons pas pourquoi, mais durant ce phénomène
exceptionnel, les arbres deviennent brillants jusqu’à l’aube. Les saisons ont également
changé, l’hiver s’est transformé en automne et le printemps en été. Il n’y a donc que deux
saisons, l’été et l’automne. Les « fruits » qui poussent dans ces étranges arbres ont les
mêmes propriétés que la viande. Ainsi, nous ne tuons plus les animaux. Comme nous
savons très bien que nous avons causé l’extinction d’une grande partie de notre espèce,
nous ne commettons pas les mêmes erreurs. Pour fabriquer des bols ou des récipients
autrefois faits de plastique, nous utilisons la mousse qui pousse abondamment sur les
arbres. Une fois durcie, elle est solide et permet de garder les aliments au frais. En plus,
c’est réutilisable et biodégradable. Oui, tout reconstruire et changer nos habitudes de vie a
été difficile, mais nous y sommes arrivés.
Depuis, que nous sommes sur Éterra 58, nous nous efforçons d’en faire le meilleur des
mondes pour les jeunes qui naîtront et grandiront ici. Nous comptons bien garder ce mode
de vie et nous assurer de l’épanouissement de l’humain sur cette planète.
La Plume Fontaine 2019-2020 24
À mes yeux
Par Marek Turmel
2e secondaire
J’ai commencé à vivre
dans un monde
merveilleux il y a
environ cinq ans de cela,
lorsque j’ai réussi à me
libérer de la prison où
j’étais incompris et mal
vu un an avant les
autres. Certains disent
que j’ai lâchement
abandonné l’école et
ainsi mis un trait sur un
bel avenir, mais ça, c’est
leur point de vue.
À mes yeux c’était la
meilleure des décisions,
depuis ce jour, je vis un
véritable rêve éveillé,
par exemple, l’autre
jour, je marchais
tranquillement dans mon
monde quand soudain, je
vis un vrai coffre au
trésor vert. À l’intérieur,
j’ai trouvé un repas, que
dis-je un festin. J’étais
fou de joie, de la dinde,
du fromage, de la salade
et du pain. Tout ça que
pour moi! Je me suis
empressé de déguster et
ce fut un moment
sublime.
Certains diront que j’ai
seulement trouvé un
vieux demi-sandwich
moisi au fond d’une
poubelle du centre-ville.
Ils peuvent penser ce
qu’ils veulent, mais pour
moi ce fut la meilleure
chose que j’eus mangée
depuis des années.
En plus, depuis ma
libération j’ai des amis,
une communauté qui
m’inclut et me respecte,
avec eux, je me sens
bien et je ris comme
jamais. Certains
penseront que ce ne sont
qu’une bande de
drogués. Ils sont libres
d’en juger ainsi, mais
mon idée est déjà faite.
Maintenant, je ne cesse
de recevoir des dons.
D’ailleurs, il y a peu de
temps, quelqu’un a
généreusement accepté
de me donner un billet
verdâtre avec le visage
d’une femme que je ne
sus reconnaître, car
c’était le genre d’idioties
qu’ils essayaient de me
faire rentrer dans la tête
à la prison.
Cependant, il y a eu une
chose que je reconnus
plus qu’aisément, le
vingt indiquant la valeur
du billet. J’avais
l’impression que je
venais de gagner au loto.
Avec tout cet argent, je
pourrais m’acheter tout
ce dont j’ai toujours
rêvé. Certains se diront
que c’est loin d’être
énorme, mais à mes
yeux, c’est tout ce qu’il
me faut. Donc, peu
importe ce que les gens
pensent de ma personne
et de mon monde, à mes
yeux, ma vie est parfaite
et je vis dans un monde
idéal, le meilleur des
mondes.
La Plume Fontaine 2019-2020 25
Moi, la mort
Par Audrey-Ann Michaud
3e secondaire
Moi, c’est la mort. Oui,
oui, c’est moi la dernière
personne que vous
rencontrez à la fin de
votre vie. Oh, mais
n’ayez pas peur. Je sais,
plusieurs personnes ont
peur de moi. Pourtant,
vous ne devriez pas. Je
ne suis pas celle que
vous croyez. Vous devez
donc vous demander qui
je suis réellement, n’est
pas ?
Les enfants posent
souvent cette question :
« où va-t-on quand on
meurt ? » Les parents
s’efforcent à leur
répondre souvent par
une banalité. Mais,
corrigez-moi si je me
trompe. Personne n’a
jamais eu de réponses
satisfaisantes.
Même moi, la mort ne peut répondre à cette question. Ce
serait impossible pour moi de savoir où chaque personne
va. Vous êtes des milliards et des milliards. La seule
chose que je pourrais vous dire, c’est que l’univers est
infini. Le vide n’existe pas. Le sentiment que plus rien
n’existe est possible. Après votre mort, vous irez donc
forcément quelque part, dans une nouvelle réalité, un
nouveau monde, un nouvel univers, un nouvel infini, une
nouvelle vie. Cette réponse vous convient-elle ?
Probablement pas. Comme je l’ai dit, personne n’a
jamais eu de réponses satisfaisantes.
Bref, moi, la mort, qui suis-je ? Seulement cette chose
qui vous enlève la vie pour ensuite l’envoyer ailleurs.
Au fond, je ne suis pas méchante. Je ne vous veux aucun
mal. Mon rêve serait de tous vous permettre de vivre
dans le meilleur des mondes pour l’éternité. Hélas ! C’est
hors de mon contrôle.
Je suis consciente que je ne serai jamais aimée de tous.
Je sème la tristesse, la colère et le désespoir sur mon
passage. Ma venue n’est jamais heureuse. Mais, je
souhaite au plus profond de moi que dorénavant, vous
profitiez de toutes les secondes de vos vies, sans jamais
vous soucier de moi.
La Plume Fontaine 2019-2020 26
Illusion
Par Jeanne Arseneau
4e secondaire
Dans le meilleur des mondes, la vie serait comme dans les films. Une belle histoire
romancière où deux personnages dont la rencontre était prédestinée, une vie dont les
efforts et la persévérance n’étaient pas en forte demande. Un monde où chacun pourrait
dormir sur ses deux oreilles, et qu’au lendemain, ces personnes ont bien dormi, sans
stress.
Dans le meilleur des mondes, un groupe de personnes serait indifférent aux erreurs des
autres, s’épanouirait et se comprendrait. Ces personnes verraient les bonnes actions et
laisseraient filer tout ce qui est négatif pour leur humeur et néfaste pour leur
développement. Dans le meilleur des mondes, la vie serait facile, mais quelle pensée
tordue ! Y croire serait un tort.
Le meilleur des mondes est, même si c’est difficile à croire, celui que l’on vit tous les
jours. Les films sont composés d’histoires qui se rapprochent de la réalité. Il est alors
facile de croire que ces histoires pourraient être réelles. Mais, les films ne possèdent pas
cette chose que nous possédons : le meilleur des mondes. Les films sont faux et nous font
croire en quelque chose qui ne pourrait pas exister. Où sont passés les membres de votre
famille que vous aimez, ainsi que vos amis avec lesquels rire est votre meilleur passe-
temps ? Où sont les difficultés qui vous guident vers la réussite ? Les films sont comme
un voile cachant la vérité et nous présentant un idéal qui ne pourrait jamais exister. Cela
amène qu’au quotidien, nous devenons incapables de différencier le vrai du faux. Dans
les films, la vie est facile. Dans la réalité, nous avons besoin de négatif pour alimenter le
positif. Sans négatif, la vie n’aurait plus aucune valeur. Si la vie était comme dans les
films, nous n’aurions plus d’objectifs à accomplir ni de défis personnels. Ce serait le pire
des mondes.
Nous avons tous notre propre vision du monde parfait et c’est à nous de le créer avec ce
que nous possédons déjà. Alors la prochaine fois que vous regarderez un film, pensez-y
deux fois avant d’envier ce monde, ce n’est pas le vôtre.
La Plume Fontaine 2019-2020 27
Comme à tous les matins Par Cloé Ferron
5e secondaire
Comme tous les matins,
elle se réveille avec le
sentiment que cette
journée sera des plus
insupportable. Le cœur
lourd et les yeux enflés
de la veille, elle parvient
à sortir de sa chambre,
une épreuve qu’elle
n’arrive pas à surmonter
tous les jours. Elle doit
choisir son petit-
déjeuner. Ce n’est
certainement pas parce
qu’il manque de choix
chez elle, mais à ce
stade-ci, elle n’a même
pas la volonté de
manger. Pourquoi tenter
de se garder en vie
quand on préfère la mort
? Sa routine commence,
cette boucle sans fin, qui
finira bientôt par la tuer.
Comme tous les matins,
il se réveille avec
légèreté. Il a peu dormi,
mais suffisamment pour
affronter cette journée
avec énergie. Il se
précipite dehors sans
avaler quoi que ce soit.
De toute manière, il
n’aurait pas le temps. La
température est idéale.
Ses pieds nus dans le
sable lui donnent une
impression de liberté
incomparable. Le vent
doux fait danser ses
boucles noires et le
soleil le réconforte. Il
débute son interminable
chemin avec confiance
et gratitude. En fin
d’après-midi, il voit
finalement le fleuve.
Une vague de joie
l’emporte.
Elle entend la cloche qui
sonne. Bientôt, elle sera
sortie de cet enfer.
Aujourd’hui a été
déterminant.
Maintenant, tout est plus
clair. Son taxi privé
l’attend devant l’école.
Elle ouvre la porte de sa
maison pour la dernière
fois. Elle grimpe les
marches de ses escaliers
à une vitesse
impressionnante. Elle va
dans sa chambre au
quatrième étage et c’est
là qu’elle commet
l’irréparable. Il n’y aura
pas d’autres matins.
Il prend son sceau de
métal et le remplit à sa
pleine capacité. Même
s’il a vu le fleuve des
centaines de fois, il est
toujours autant en extase
devant l’eau si belle et
essentielle à la vie. Il est
de retour chez lui en
plein milieu de la nuit. Il
dépose avec précaution
le sceau qui contient ce
qui tiendra en vie sa
famille pour les
prochains jours. Il va se
coucher la tête vide et le
cœur rempli.
Elle et lui démontrent
que le meilleur des
mondes reste relatif à
chacun. Elle a beaucoup
et il a peu, mais elle est
morte et lui est en vie.
La Plume Fontaine 2019-2020 28
Coup de coeur
Une fleur d’autrefois
Par Rosie-Ann Paul Pré-Dep
Le meilleur des mondes Par Mathieu Boudreau
FTP
Lettre à mes parents Par Eve Lampron
5e secondaire
Membre du personnel de l’école
L’essentiel Par Mariam Ouedraogo
Secrétaire
À la conquête d’un territoire étranger Par Moniqua Séguin
Technicienne en documentation
La Plume Fontaine 2019-2020 29
Une fleur d’autrefois
Par Rosie-Ann Paul
Pré-Dep
Parfois, je regarde autour de moi,
Et j’ai du mal à croire à ce que je vois.
Un monde brulé, détruit, anéanti,
Où se mélangent les teintes de gris.
Pourtant je me rappelle d’un passé
Où je pouvais rire et m’épuiser.
Un endroit brillant et resplendissant
Où guérir de mes blessures était un jeu d’enfants
Un endroit que j’appelais maison
Qui s’est perdu dans le temps et la destruction.
On avait pourtant tenté de nous avertir
De cet affreux sort à venir.
Car même les dieux font des erreurs
Mais nous avons joué et dépassé l’heure.
Nous avons nous-mêmes créé ce mortel poison
Qui nous a menés à la destruction.
Ce que nous avons créé est ce qui nous a tués
Une intelligence surdéveloppée, accompagnée de cupidité
Car toutes les histoires ont une fin
Cette blessure s’infectait pour rien.
Quand nous avons enfin réalisé
Il était trop tard pour essayer
Nous avons mis un pansement sur une hémorragie
Et enfin, nous avons souri.
Parce que nous sommes partis en paix
Notre mort était ce qu’il fallait
Le bon côté de cette réalité
Il ressortira du brûlé
Telle une fleur d’autrefois
Le meilleur des mondes s’épanouira.
La Plume Fontaine 2019-2020 30
Le meilleur des mondes
Par Mathieu Boudreau
FTP
Il y a longtemps dans des contrées lointaines,
une petite ville paisible où tout le monde rempli
de joies, une ville remplie de ressources de blé,
de viande, de toutes les ressources imaginables.
Pendant une journée très calme, le vent se mit à
souffler de plus en plus fort sur la ville d'un
coup de tonnerre le vent s'arrêta, le monde se
mit vite à oublier ce qui venait de se passer et
une grande explosion se mit à détruire tout sur
son passage, la ville fut en cendre.
15 ans plus tard, un homme nommé Adam
Cotters avait un seul but dans la vie, créer le
meilleur des mondes.
Il commença par récupérer le terrain de son
père et fit construire un port pour bateau et ainsi
de suite, déjà 13 ans et une mégapole est
construite avec de la technologie, dont des
dirigeables, des colosses, des machines,
robotiques capables de soulever des tonnes.
Le monde parfait pour Adam Cotters, des
monorails ont été installés pour un déplacement
rapide. Les maisons sont faites sur sept étages,
des bâtiments qui font jouez des films dans des
salles de théâtre, des dirigeables vol au-dessus
de la ville, mais le monde parfait n’est qu'un
rêve parmi tant d'autres.
La Plume Fontaine 2019-2020 31
Une fleur d’autrefois
Par Eve Lampron
5e secondaire
Chers maman et papa,
Toute ma vie, aussi courte a-t-elle été, je crus en l’amour, en la paix et surtout, je croyais dur comme
fer que tous les humains étaient de bonnes personnes. Mais, lorsque l’âge de comprendre ce qui se
passait autour de moi arriva, j’ai commencé à croire que j’avais tort.
Je vous en prie, essayez de comprendre…
Je suis né dans une communauté avec des coutumes, des pratiques et des traditions bien à elle. Je suis
heureux que vous m’ayez adopté, tiré des horreurs de la guerre. Mais, comprenez que pour un enfant de
douze ans qui a vu ses parents se faire tuer sous ses yeux et qui ensuite a dû partir vivre au Canada,
c’est difficile.
Croyez-moi, j’ai essayé de m’adapter. Cependant, mes efforts n’ont pas été récompensés.
Depuis mon arrivée à Montréal, les enfants de mon âge rient de moi et me rejettent constamment. Sois
je fais allusion à des choses « bizarres » ou ma couleur de peau ne me permet pas d’être près d’eux, car
je suis « sale », « pas normal », « différent ».
Je me rendais compte peu à peu que tout ce que je savais de la vie était bien différent de ce que les
enfants montréalais avaient vécu. Je venais à peine de fêter mon huitième anniversaire que me suis fait
violer par un soldat de l’armée qui occupait mon village. Eux rient lorsqu’on prononce les mots vagin,
pénis et n’ont aucune idée de ce que le mot violer veut dire.
Je ne suis pas capable de porter tout ce que j’ai vécu dans mon pays. J’ai honte. Même ici au Canada, je
n’ai pas ma place. Dans mon pays, les gens croyaient que lorsqu’on mourait, nous allions rejoindre
Dieu dans un monde merveilleux.
C’est donc du haut de mes douze ans que je vous annonce que je m’en vais dans ce monde, le meilleur
des mondes.
P.S. Si vous lisez ceci, j’y suis déjà.
La Plume Fontaine 2019-2020 32
L’essentiel
Par Mariam Ouedraogo
Secrétaire
Que signifie « le meilleur des mondes » ? Est-ce au niveau géographique, culturel,
environnemental ou bien toutes ces réponses? Comment pouvons-nous le définir?
Native du Burkina Faso, pays des hommes intègres situé au cœur de l’Afrique de
l’Ouest, jamais je n’aurais imaginé le meilleur des mondes ailleurs que dans mon
pays d’origine.
Cependant, comme le dit souvent le dicton : qui prend mari, prend pays. C’est
alors que je me retrouve par une nuit chaude du mois d’août 2016 à embarquer
en compagnie de mes deux jeunes enfants pour un vol en direction d’une
destination inconnue : celle pour la ville de Val-d’Or, une cité de l’or m’a-t-on dit,
en Abitibi-Témiscamingue.
Était-ce une bonne idée ? Je l’ignorais à ce moment-là. Abandonnant famille, amis
et travail, en plus de vivre cet immense chagrin dû à cette coupure drastique, mon
cœur allait désormais être attaché à cette magnifique région septentrionale où
vivait déjà mon mari depuis seulement une semaine.
Après un voyage qui a duré plus de 48 heures, nous voici arrivés à bon port. C’est
ici que l’aventure commence, dans ma nouvelle ville d’adoption. Val-d’Or
possède un des rares climats qui nous fait réellement vivre les quatre saisons. À
mes yeux, la température est souvent glaciale plus qu’autrement, mais mon
nouveau chez-moi me fait chaud au cœur.
Je suis loin de ma famille. Toutefois, je n’ai jamais été aussi proche d’elle. Grâce
aux progrès des technologies de l’information, je partage aujourd’hui ma vie entre
ces deux pays que j’affectionne particulièrement.
La Plume Fontaine 2019-2020 33
Ouagalaise, je suis, valdorienne, je suis devenue. J’aime ma famille abitibienne et
je partage mon quotidien entre ma famille suisse (mon frère et ma sœur) et
burkinabé, via WhatsApp. Voici mon meilleur des mondes.
En dépit des différences culturelles, chacun à sa place partout dans le monde. Il ne
s’agit que d’une question de distances, de frontières. Malgré cela, n’oublions
jamais que l’amour surpasse toutes les limites que la vie veut nous imposer. Le
cœur demeure le meilleur des guides.
Loin d’abandonner ma culture burkinabé, je m’adapte à la culture de ma nouvelle
ville. J’aime son hiver enneigé. L’éclat et le reflet du soleil sur la neige font
chavirer mon cœur. Au printemps, je suis heureuse de voir le sable enfin
réapparaître. En été, l’odeur de fleurs m’émerveille. J’aime fouler le gazon les
pieds nus et regarder mes enfants se rafraîchir au parc des jeux d’eau. Que dire de
l’automne qui révèle sa beauté et la splendeur de la nature.
Que ce soit ici ou là-bas, ma résolution et ma détermination restent les mêmes. Je
veux offrir le meilleur de moi-même et travailler dur pour gravir les échelons afin
d’aider ceux qui m’entourent. L’adaptation est la seule clé. Celui qui cherche finit
toujours par trouver des repères. J’ai connu des hauts et des bas, mais aujourd’hui
je reconnais que cela en valait la peine.
Le meilleur des mondes dépend de nous, des efforts que nous fournissons, mais
surtout de notre détermination. J’aime beaucoup cette expression québécoise : ne
lâche pas la patate. La patate est souvent chaude et parfois brûlante. Néanmoins,
trouver le positif autour de nous rend les épreuves de la vie beaucoup plus douces
et agréables.
Je trouve un sens à ma destinée lorsque je suis entourée de ma famille, mes amis,
mes collègues et de par mon épanouissement au travail. Par-dessus tout, j’apprécie
pleinement chaque jour où je me lève en bonne santé et prête à affronter les défis
de la vie.
En mon sens, le bonheur réunit à la fois tout ce qui contribue à rendre la vie
bienveillante, paisible et joyeuse. Un monde en paix, sans épidémie ni famine,
c’est là l’essentiel du meilleur des mondes.
La Plume Fontaine 2019-2020 34
À la conquête d’un territoire étranger
Par Moniqua Séguin
Technicienne en documentation
Un jour, je suis apparue dans un milieu qui me semblait d’abord hostile. Courte
sur patte, je me demande si je ne vais pas me faire dévorer par les deux
Mastodontes qui m’entourent. Ils parlent, mais je ne les comprends pas. Ils
gesticulent et je panique, allant me cacher à tous les haussements de voix. Ils
tentent de m’appâter en bonbons et gâteries, mais je connais leurs ruses ; je fais la
grève de la faim. Je ne les laisserai pas m’approcher : je suis une indépendante et
s’il le faut, je mourrai pour défendre ma vie.
Je pars pour mon exploration dans la jungle parsemée de toiles d’araignées et de
morceaux de tissus qui me semblent immenses. Parfois, je croise des ennemis
potentiels et je suis soudainement en chasse. Je suis un guépard. Un lion. Un
dinosaure. Rien ne me fait peur et tout m’intrigue. La majorité du temps,
évidemment, je gagne mes combats de façon unanime. Je suis imbattable à ce
genre de jeu. Un seul adversaire me donne du fil à retordre, je suis vaincue chaque
fois qu’il apparaît. Petit, rouge, vif, et se cache souvent à des endroits où je ne
peux pas chercher. Il est habité d’une lueur presque aveuglante. Il disparaît
toujours lorsqu’il comprend qu’il va perdre. Je sais qu’au moment opportun, je le
vaincrai.
Malgré tout, rester cloîtré entre les mêmes murs me semble pénible et redondant.
Parfois, j’exprime mon mécontentement ; mon petit côté sauvage est fasciné par la
nouveauté et obnubilé par les mouvements à l’extérieur. Un froissement dans les
herbes hautes. Est-ce un animal sauvage? Un simple mouvement du vent? Je rugis,
je parle, je grogne. Rien à faire, je suis emprisonnée et aucune ouverture ne me
permet de sortir. Les monstrueux rient et essaie de me toucher, mais je sauve à
chaque fois. Ils ne sont pas dignes d’effleurer une créature comme moi.
La Plume Fontaine 2019-2020 35
Parfois, je crois que je suis un loup. Le noir enveloppe ma cachette, la lune se
reflète sur la surface boisée du sol. Plus rien ne bouge, le silence lourd remplit mon
cœur. Et je hurle. J’exprime ma nostalgie telle une créature esseulée. Je veux que
le monde entier entende mes pleurs. Parfois, je cours et saute tellement vite que
j’ai l’impression de voler parmi la lune. Je la touche presque. Puis, elle s’évapore
et laisse place à la lueur du jour, et le monde tourne à nouveau. C’est le retour au
bruit, à la routine, à ma colocation avec les géants. Ils me semblent de moins en
moins effrayants, sauf lorsqu’ils n’apprécient pas que je joue la bête solitaire.
Même pour une reine comme moi, la solitude commence à peser. Je m’approche
de la monumentale femelle qui, assise sur un coussin moelleux surélevé, fixe un
écran lumineux. Ses semblables bougent dans l’écran, riant et faisant énormément
de bruit. D’un gracieux mouvement, je me retrouve assise sur ses immenses cuisses.
Mes yeux fixés dans les siens, je suis surprise d’apercevoir un soupçon de surprise,
un brin d’adoration et un éboulement d’amour qui me laisse coite. Mon cœur
palpite un peu plus fort, et je ronronne sans m’y attendre. Je me blottis tout
naturellement contre là pas si méchant Mastodonte, mes petites pattes poilues
tapotant ses cuisses pour m’y installer de façon confortable. Je n’ai pas besoin
d’être constamment la chasseuse invétérée. Le meilleur des mondes se résume à la
vie de pacha royal et des géants à mes pieds.
La Plume Fontaine 2019-2020 36
Table des matières
Le Comité organisateur et les lectrices 1
Mot de la présidente du Club Richelieu-Fontaine 2
Mot du directeur du Carrefour 3
Mot des enseignantes responsables 4
Illustrations gagnantes 5
Textes gagnants 7
Premières positions 8
Merci la vie 9
Une passion qui devient réalité… dans le meilleur des mondes 10
Merci 11
Lettre à ma future maman 12
Chemin tracé 13
L’idéal est à notre porté____________________________________________________________14
Deuxièmes positions 16
Comme avant… 17
Cher grand-père 18
Relation toxique 19
Mon meilleur des mondes 20
Troisièmes positions 22
Les erreurs du passé 23
À mes yeux 24
Moi, la mort 25
Illusion 26
Comme à tous les matins 27
Coup de cœur & Membre du personnel de l’école 28
Une fleur d’autrefois 29
Le meilleur des mondes 30
Lettre à mes parents 31
L’essentiel 32
À la conquête d’un terrioire étranger 34
La Plume Fontaine 2019-2020 37