La musique chinoise

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Dossier de civilisation chinoise : La musique chinoise. HORIKAWA Shiho / TISSOT Sasha / DE RIDDER Noémie / ELKSSAIMI Maria La Musique Chinoise

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La Musique Chinoise

 

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Brève introduction La musique chinoise est fort ancienne et fort variée.

Elle s'est développée indépendamment des autres musiques asiatiques, généralement modales, du fait de l'enfermement de l'Empire du milieu, qui n'a été ni conquis, ni converti à une religion ou une culture. Les Chinois ont gardés leur culture chinoise. Malgré la poussée musulmane ou bouddhiste, ils ont su résister et conserver leurs traditions millénaires, au-delà des dissensions politiques. Toutefois, vu l'ampleur du territoire, cette musique englobe des types régionaux fort variés. D'après Mencius, un puissant lui avait demandé s'il était moral qu'il préfère la musique populaire à la musique classique: la réponse fut que seul le plaisir qu'on y prend compte. La notation de la musique chinoise, se fait désormais à l'aide du jianpu (简谱, jiǎnpǔ). Le jiǎnpǔ est un système de notation musicale utilisé dans le monde chinois. Il était un dérivé du système français : le Galin-Paris-Cheve.

Les mélodies perçues en Occident comme typiquement chinoises sont celles déclinées sur le mode pentatonique.

Les petits orchestres urbains sont constitués selon la classification Sizhu yue ou Nanguan 南管, (littéralement « bambou et soie » ou « flûte méridionale »), en vertu de la composition de leur orchestration. On distingue tout autant dans la musique instrumentale que dans l'opéra, la musique wenchang (文昌 ; Wénchāng) ou wenban traitant du répertoire lyrique mélodique civil et le wuchang (五常 ; Wǔchāng ) ou wuban (武汉 ; Wǔhàn) traitant du répertoire percussif martial.

       

     

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Origines La musique en Chine s'est développée il y a très longtemps, les premiers écrits mentionnant la musique étant attribués à Confucius (551- 479 av. J-C). La musique a très tôt été utilisée pour des besoins religieux aussi bien que politiques lors, par exemple, des cérémonies officielles et militaires. Elle a ainsi rapidement été prise en main par le pouvoir. L'empereur Qin  shi Huangdi  (秦始皇帝 ; Qín Shǐ Huángdì) (-221 -207 av. J.-C.) a crée le Bureau de la Musique Impériale chargé de classifier les airs folkloriques et populaires, de décider des airs officiels et de régenter la musique de cour et militaire. Ce bureau prendra beaucoup d'ampleur sous le règne de l'empereur Han Wudi (武帝) (140 à 87 av. J.-C.). Mais la musique était avant tout populaire et accompagnait les fêtes et cérémonies. Des fonctionnaires étaient d'ailleurs envoyés dans les campagnes pour collecter les nouvelles chansons qui permettaient de jauger le moral du peuple. Avec le temps, la musique chinoise s'est peu à peu ouverte. D'abord aux autres musiques, en particulier celles d'Asie Centrale, avec l'adoption de nouveaux instruments comme le pipa et de nouveaux airs. Puis avec une diversification de son usage vers l'accompagnement d'autres formes d'art comme l'opéra ou le théâtre ou les contes et ballades chantées. Si la musique a toujours revêtu une grande importance aux yeux du pouvoir central, il n'en allait pas de même pour les musiciens. Ceux-ci connaissaient un statut précaire et ce, malgré la création au 8e siècle de la troupe de chant et danse de l'Académie du Jardin de la Poire par l'empereur Huang Tsang (玄奘; Xuán Zàng) (713-755). Cela dans but de former les musiciens et donner ainsi une base solide à l'enseignement et à la diffusion de la musique.  

Ouverture sur l’Occident L'arrivée des puissances occidentales et la création de concessions étrangères à la fin du 19e siècle a permis l'entrée de la musique occidentale. Dès les années 1910-20, le retour des étudiants chinois de l'étranger a inauguré une nouvelle approche de la musique. Cela s'est traduit par l'adoption partielle de la notation musicale occidentale et par la création d'orchestres symphoniques et de groupes de jazz. Puis, dans les années 40, les dirigeants communistes se sont inspirés de chansons populaires pour en faire des chants révolutionnaires destinés à galvaniser leurs partisans.      

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Repli révolutionnaire Après la création de la République Populaire de Chine en 1949, les musiques populaires et occidentales se sont vues qualifier de « pornographiques », et de fait interdites. Seuls les chants révolutionnaires seront autorisés. Cette prise en main a atteint son apogée lors de la Révolution culturelle avec Jiang Qing  (江青 ), femme du président Mao, qui fixe à 8 le nombre d’ « œuvres modèles » sur lesquelles les opéras modernes devaient se baser.

L’après Mao Avec la mort de Mao Zedong (毛泽东 ; Máo Zédōng) en 1976, la jeunesse chinoise découvre le synthétiseur et la musique électronique. Celle-ci restera populaire tout au long des années 80. Parallèlement, la « mandopop » (musique pop chantée en mandarin) et « cantopop» (musique pop chantée en

cantonais) feront leur apparition en Chine depuis Taiwan et Hong-Kong. Puis, petit à petit ils seront rejoints par les artistes de Chine continentale. Aujourd’hui, des chanteurs originaires de Corée du Sud et du Japon sont également très populaires. Le rock s’est popularisé en Chine vers la fin des années 80 grâce à Cui Jian (崔健), surnommé le « Parrain du rock chinois », et aux groupes Heibao (Black Panther) et Tang Dynasty. Puis, dans les années 90, les autres courants musicaux, tels que la musique électronique, feront leur entrée en Chine. Aujourd’hui, le rock, la musique électronique, la world music restent encore marginaux en comparaison de la musique

pop, équivalent de la variété française, qui constitue aujourd’hui l’essentiel du paysage musical chinois.

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Spécificités de la musique traditionnelle La spécificité de la musique traditionnelle chinoise réside principalement dans le fait qu’elle est pentatonique, c’est-à-dire que les mélodies sont classées sur une échelle de 5 notes. On distinguait traditionnellement les différents catégories de musique instrumentale en fonction des instruments utilisés :

• sizhu yue (musique des instruments à cordes et à vent), • xiansuo yue (musique des instruments à cordes), • chuida yue (musique des instruments à vent et à percussion), • luogu yue (musique des gongs et tambours).

La musique instrumentale était en général jouée en solo ou en petits ensembles, voire en grands   ensembles pour la musique impériale. Les ensembles n’utilisent traditionnellement pas de partition et ne comptent pas non plus de chefs d’orchestre. De nombreux orchestres et groupes existent partout en Chine et jouent aussi bien de la musique folklorique que classique. Du fait de l’étendue du pays, les spécificités régionales sont très marquées. De même, la plupart des minorités ethniques, nombreuses en Chine, possèdent également leur propre répertoire musical.

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Instruments   Classification On divise traditionnellement les instruments en 8 types, selon leur matériau de fabrication : peau, calebasse, bambou, bois, soie, argile, métal et pierre. On peut également les classer en 4 catégories : instruments à vents, percussions, instruments à cordes pincées et instruments à cordes frottées.

Instruments à vent Instruments à cordes frottées Bāngdí Bawu (巴乌) Dízi ou Zhudi (竹笛) Dòngxiāo Guanzi (管子) ou bili ou luguan (芦管) Hulusheng (葫芦笙) Hulusi (葫芦丝) Lusheng (芦笙) Mangtong (芒筒) Paixiao (排箫) Sheng (笙) Shuangguan Suŏnà (嗩吶) ou Haidi (海笛) Tongqin (筒钦) Xiao (箫) Yu (芋) Un homme jouant du Bāngdí

Aijieke (艾捷克) Banhu (板胡) Dihu (低胡) Xiaodihu (小低胡) ou dahu (大胡) ou cizhonghu Zhongdihu (中低胡) Dadihu (大低胡) Daguangxian (大广弦) Datong (大筒) Datongxian (大筒弦) Dixianqin (低絃琴) Duolangaijieke (多朗艾捷克) Erhu (二胡) Jingerhu (京二胡) Erxian (二弦) Gaohu (高胡) Gehu (革胡) Diyingehu (低音革胡) Genka (根卡) Hexian (和弦) Huer (胡尔) Huluhu (葫芦胡) Huluqin (葫芦琴) Huqin (胡琴) Jiaohu (角胡) Jinghu (京胡) Zangjinghu ( 藏京胡) Laruan (拉阮 Leiqin (雷琴) Nanyinerxian (南音二弦) Une femme jouant du Erhu. Paqin (琶琴) Sanhu (三胡)

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Instruments à cordes pincées Instruments à percussions * Dongbula (东不拉) * Dutaer (都它尔) * Duxianqin (独弦琴) * Gŭqín ou Qin (七弦琴) * Gŭzhēng (古筝) * Kalong * Konghou * Kumuzi (库木孜) * Liuqin (柳琴) * Meihuaruan (仿唐梅花阮) * Oute (欧特) * Pípá (琵琶) * Qinqin (木制面板) * Rewapu (热瓦普) * Ruan (阮) * Sanxian (三弦) * Se (瑟) * Shuangqin (双清) * Sugudu (苏古笃) * Tanboer * Tianqin (天琴) * Yángqín (扬琴) * Yueqin (月琴) * Zhamunie (扎木捏)

* Bianqing (编磬) * Bianzhong (编钟) * Fangxiang (方响 ou 方響) * Guban (鼓板) * Mùyú (木魚) * Paigu (排鼓) * Shi mian luo (十面舟山锣) * Yangqin * Yunluo (云锣) Deux femmes en train de jouer du Bianqing (编磬).

Enfin, le guzheng (Gŭzhēng ; 古筝) est un instrument à cordes pincées très ancien, il aurait plus de 2 000 ans. C’est une sorte de cithare comptant 21 cordes sur autant de ponts amovibles dans sa version standard. Il existe des versions de l’instrument ayant de 5 (version ancienne) à 26 cordes (version moderne). Les cordes étaient originellement en soie, elles sont en nylon ou métal aujourd’hui. A l’origine, plutôt utilisé dans les ensembles et orchestres, il est maintenant utilisé pour des morceaux solos. Le erhu, de la famille des instruments à cordes frottées, aurait été introduit en Chine il y a environ 1 000 ans en provenance d’Asie centrale. Il est composé de 2 cordes que l’on frotte à l’aide d’un archer. Très populaire en Mongolie, il était utilisé pour l’accompagnement de musiques vocales et instrumentales, telles que l’opéra. Au 20ème siècle, son usage soliste s’est développé.      

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Le pipa (琵琶; pipa), cithare piriforme à 4 cordes, fait partie de la famille des instruments à cordes pincées. Il a été crée il y a plus de 2 000 ans et son usage s’est popularisé sous les Tang où il est devenu un instrument de cour très en vogue. Il peut aussi être utilisé aussi bien pour des compositions solos que dans un ensemble. Flûte traversière en bambou, le dizi (笛子) est un instrument à vent. C’est certainement un des instruments les plus anciens de Chine, il aurait été crée entre le 17e et le 11e siècle av. J.-C. Bien que certains lui attribuent une origine plus ancienne encore. Sa forme la plus courante possède 12 trous mais il existe de nombreuses variantes. Il est très pratiqué dans le nord de la Chine et est utilisé aussi bien dans la musique populaire que dans les opéras et orchestres modernes.

Fanbai Le fanbai (梵唄 / 梵呗 fànbài) est le chant liturgique bouddhiste apparu au IVe siècle et psalmodié en sanskrit par les prêtres chinois à différents moments de la journée. Il est parfois accompagné de percussions. Il est à l'origine du Shōmyō japonais.

Yayue   Le yayue (雅樂 / 雅乐 yǎyuè) est l'ancienne musique de Cour chinoise jouée par l'élite des lettrés.      

Guyue Le guyue (古樂 / 古乐 gǔyuè) est lui aussi une ancienne forme de musique de Cour chinoise sous la dynastie Tang, à Chang'an. Elle se scinde en :

• ge zhang, le style chanté • taoqu, le style instrumental joué par un petit ensemble • saoqu, comprenant des pièces instrumentales diverses

Ces deux derniers se rencontrent encore dans les longues musiques assises (zuoyue) cérémonielles, alors que seul le saoqu figure au répertoire des courtes musiques debout (xinqyue).

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Opéra Il existe bien des variétés d'opéras et de théâtres en Chine. Le kunqu (崑曲 ; Kūnqǔ) en étant l'une des formes les plus anciennes. Si Pékin à sa forme d'opéra, d'autres régions en ont aussi.  

Musique moderne La musique chinoise moderne a émergé au XIXe siècle, avec l'apparition des premiers enregistrements sonores et l'avènement de stars de la musique, notamment à Shanghai, où le jazz a fait son apparition dans les années 1930. L'avènement de la République populaire de Chine en 1949 a profondément influencé la création musicale, particulièrement pendant la période de la révolution culturelle, dans les années 70, où la musique fut dédiée aux impératifs de propagande politiques. Les opéras révolutionnaires mis en scène durant cette période, ont comme leur nom l'indique, opérés une fusion originale entre une tradition historique et les nouvelles orientations politiques.                                              Représentation de Kūnqǔ à l'université de Pékin  La musique folklorique des différentes nationalités (minorités) chinoises s'est également mêlée à la pop et l'on retrouve parmi les grands succès, des chanteuses comme Han Hong (��), de nationalité Tibétaine, ou Tang Geer (腾格尔) de nationalité Mongole interprétant dans la langue nationale des airs traditionnels ou d'inspiration traditionnelle. Après la mort de Mao Zedong en 1976 et la politique d'ouverture opérée par Deng Xiaoping (邓小平 ; dèng xiǎopíng), la Chine s'ouvre librement aux influences occidentales, et la musique prend rapidement le pas en voyant les premiers groupes de rock chinois, puis de punk apparaître, avec sa figure de proue Cui Jian. Plus récemment, d'autres genres se sont popularisés, pop, mais aussi techno et dub, incarnés par l'artiste Wang Lei. Par ailleurs, certains interprètes de musique classique occidentale chinois commencent à imposer leurs noms. On doit garder à l'esprit que dans le reste du monde chinois, notamment à Hong Kong et Taïwan, d'autres stars pop sont apparues dès les années 1960, et plus récemment, comme la chanteuse Wang Fei. De même, certains artistes français ont réussi à percer sur la scène musicale chinoise au début du XXI ème siècle, tel le chanteur français Dantès.  

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La musique chinoise du XXème siècle Depuis le début des années 1980, grâce à la politique moins isolationniste du gouvernement chinois, nous découvrons une Chine ouverte et imprégnée de musique occidentale. Régulièrement, nous pouvons entendre leurs musiciens et leurs compositeurs de grand talent. Cet article trace un portrait très sommaire de l'évolution de la musique contemporaine chinoise en Chine, mais aussi à Taiwan.

Chine : une musique de propagande Le premier contact de la Chine avec la musique occidentale date de 1601 : un jésuite italien y fait entendre une épinette. Au XVIIe siècle, un compositeur italien, mis au service de l'Empereur par le pape, pouvait jouer plusieurs et même chanter des airs chinois sur les instruments européens. Après cette époque, la cour a pu entendre régulièrement des instruments occidentaux. À la fin du XIXe siècle, une notation basée sur les chiffres européens a été établie pour les instruments traditionnels. Ce n'est qu'au début du XXe siècle à Shanghai que la bourgeoisie et la classe intellectuelle ont commencé à avoir accès à l'enseignement de la musique européenne, grâce à l'exil de musiciens russes et juifs. C'est aussi à cette époque qu'on voit apparaître les premiers compositeurs, dans le sens occidental du terme, la notion de création individuelle étant traditionnellement inexistante en Chine. Après la création de la République chinoise, en 1919, le gouvernement commence à imposer des modes de composition calqués sur la musique européenne. Le piano deviendra un instrument très prisé de la bourgeoisie et des intellectuels. À partir de 1949, le gouvernement de Mao le considère représentatif de l'esprit capitaliste, donc bourgeois. Il doit être proscrit. Malgré cette condamnation, l'intérêt pour le piano se maintiendra. En fait, le piano s'avèrera fort utile. Dès les débuts du XXe siècle, le gouvernement chinois, s'appuyant sur un principe confucéen, considérait que la musique, et surtout le chant, était un bon moyen de rallier les masses. Pour y parvenir, il devait créer une musique nationale. Pour rassembler le grand nombre d'ethnies du pays, cette musique nationale devait avoir une structure universelle. La gamme tempérée occidentale a été adoptée dans ce but. Les mélodies collectées par les fonctionnaires du ministère de la musique ont été réécrites en se basant sur « le piano ». Même, la plupart des instruments traditionnels de toutes ces ethnies ont été modifiées, surtout depuis les années 1950, pour adopter l'accord tempéré. Par exemple, la fabrication du zheng (鄭) (cithare sur table) et du pipa (luth) a été modifiée pour qu'ils puissent rivaliser en intensité avec les instruments occidentaux. On voit aussi poindre des orchestres de type occidentaux. Jusqu'au début des années 1980, les compositeurs devaient se plier aux consignes révolutionnaires et participer à la création de cette musique nationale. Similairement, à Taiwan, on entend alors des mélodies pentatoniques typiques, accompagnées d'une orchestration à l'européenne de l'époque romantique. La révolution culturelle, dirigée par la femme de Mao, Jiang Qing, est un des grands bouleversements de l'histoire récente de la Chine. Jiang Qing désirait créer des œuvres modèles pour la musique et les arts de la scène. Elle dénombrait 8 de ces modèles, alors qu'en réalité, il y en a eu 18. Toute la musique nationale a dû se conformer à ces modèles hybrides grandement influencés par la musique occidentale. Ce sera à la fin de cette prétendue révolution, en 1976, que la musique occidentale prendra tout son essor en Chine. Étonnamment, ces œuvres modèles n'ont pas été ignorées pour autant. Elles influencent encore aujourd'hui bon nombre de compositeurs, et même ceux de musique populaire et rock.

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Depuis le début des années 1980, on peut entendre en Occident un grand nombre de compositeurs et de musiciens de la Chine populaire, y compris des musiciens traditionnels. Toutefois, une grande proportion d'entre eux émigre en Occident, surtout aux États-Unis (citons, par exemple, la merveilleuse interprète du pipa, Liu Fang, maintenant résidente de Montréal). Parmi les compositeurs, le plus connu est Tan Dun (voir l'encadré à la page suivante). Le style d'écriture de la plupart des compositeurs chinois d'aujourd'hui se résume ainsi : une musique hybride, fusion de musique traditionnelle et de musique occidentale. Certains, comme Tan Dun, « re textualisent » leurs musiques, d'autres, tout simplement, les réarrangent, le tout dans un but de « modernisation », un terme qui dissimule en réalité l'occidentalisation de la musique moderne chinoise.

Taiwan : une musique pour se démarquer de la Chine populaire Taiwan a rapidement adopté la musique occidentale après la Deuxième Guerre mondiale, en grande partie pour distinguer sa politique de celle de la Chine populaire. Après l'intégration du modèle économique capitaliste, la musique de l'après-guerre a reçu peu d'appui du gouvernement taïwanais. Dans les années 1950 et 1960, il y a eu un plus grand intérêt pour les musiques occidentale et chinoise, au détriment de sa musique traditionnelle. Ce ne sera qu'à partir des années 1970, à la suite d'un succès économique croissant, que le gouvernement établira des politiques culturelles visant à promouvoir les musiques traditionnelles du pays. Par exemple, le très populaire Opéra de Pékin prendra une forme plus représentative de la culture taïwanaise. Toutefois, sauf pour la musique traditionnelle depuis les années 1970, on ne retrouve pas à Taiwan, même aujourd'hui, de milieu musical proprement dit, comme il y en a en Europe ou en Amérique. Les nouvelles œuvres ne sont aucunement créées dans un contexte socio et politico-culturel incitateur. L'évolution de la musique contemporaine à Taiwan s'étend sur trois grandes périodes aux limites imprécises. Après la Deuxième Guerre mondiale, les compositeurs cherchaient surtout à redéfinir les musiques traditionnelles chinoises et taïwanaises, sans toutefois clairement définir un langage musical proprement dit. Dans les années 1960 et 1970, les compositeurs démontrent une plus grande connaissance de la musique occidentale. Ils ont été les plus avant-gardistes jusqu'à ce jour. La troisième période débute dans les années 1970 et va jusqu'à aujourd'hui. Les compositeurs de cette période ont une meilleure connaissance de la musique occidentale, mais une connaissance très limitée de la musique traditionnelle. Cependant, à cause d'une politique économique pragmatique axée sur le modèle américain, les musiques pop et rock reçoivent un plus grand appui du public et du gouvernement. Les compositeurs, pour leur « survie », en viennent à écrire dans un style calqué sur l'orchestration européenne du XIXe siècle. La musique d'avant-garde est presque inexistante. Tant à Taiwan qu'en Chine populaire, l'écriture musicale a été et est encore aujourd'hui largement influencée par les politiques culturelles et économiques des gouvernements. À Taiwan, la classe bourgeoise et les dirigeants du pays ne semblent pas comprendre le « besoin » d'encourager la création d'une nouvelle musique.

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Conclusion

La musique chinoise a connue de grandes évolutions de -600 avant Jésus Christ

jusqu’au 21ème siècle. Elle est de là, la plus ancienne.

Elle fut grandement influencée par les grands hommes, comme Mao Zedong et de

multiples empereurs.

Désormais, elle se voit influencée par l’Occident, notamment en développant un

style plus rythmé, plus « rock ». Cependant, les instruments traditionaux sont

encore utilisés lors de grandes célébrations et marquent alors un retour à l’origine

de la musique chinoise, pour en garder toute l’authenticité de son histoire.