La Mélodie française : définition

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La Mélodie française : définition Le terme de mélodie désigne également un genre musical : il s'agit d'un chant, accompagné ou non, sur des paroles généralement empruntées à des textes poétiques. Plus spécifiquement, la mélodie française est généralement considérée comme le genre correspondant en France au lied allemand, avec toutes les différences dues au contexte musical, linguistique, esthétique. Alors que le lied n'est souvent pas très éloigné, dans sa structure, de la simplicité de la chanson populaire, la mélodie française, genre raffiné, tend à couper ses racines avec la chanson populaire, et même avec la romance, dont elle est issue. Les Nuits d'été de Berlioz, publiées en 1841, seraient le premier grand cycle de mélodies françaises rompant avec la fadeur de la « romance » ; très raffinées et complexes dans leur ligne mélodique, elles ont cependant une ampleur lyrique que retrouvera rarement ce genre dans la musique française. Charles Gounod composa environ 200 mélodies, à couplets, dans l'esprit sentimental de la romance, souvent sur des textes de grands romantiques lyriques (Hugo, Lamartine), de même que Saint‐Saëns, alors que les Fauré ou les Debussy préférèrent une poésie plus « impaire » et moins tonitruante. Si Bizet, Massenet, Franck, Lalo et, plus tard, Roussel ont donné des mélodies de valeur, c'est Chabrier qui a introduit dans ses romances de salon et ses airs parodiques (Ballade des gros dindons) une dimension autocritique et même autoparodique, qui se retrouve chez Ravel et Poulenc : pas de grands épanchements vocaux où l'on s'oublie et où le texte n'est que prétexte phonétique. Dans ce monde de pudeur et de « quant à soi », les rares mélodies d'Henri Duparc sont une exception, avec leur lyrisme profond et direct. Fauré, quant à lui, dans sa centaine de mélodies, cultive un art de nuances, évitant les rythmes trop marqués, assujettissant étroitement la ligne mélodique à une harmonie à la fois fluide et imprévisible, qui dilue les relations fortes tonique‐dominante‐sous‐dominante. En contrepartie de ce gain en finesse et en clair‐obscur : une moins grande facilité à s'inscrire dans la mémoire ; cette mélodie ne se chantonne pas, ne se transcrit pas, reste solidaire de son harmonie et de son texte, cherchant comme une impossible fusion verbe/musique pour laquelle, respectant l'esprit des poèmes qu'elle illustre, elle devrait renoncer à « prendre ses grands airs ». D'où, peut‐être, la relative discrétion d'expression des mélodies, même les plus lyriques de Debussy (sur des poèmes de Baudelaire, de Verlaine, et de lui‐même), par rapport aux accents plus forts et directs de son opéra Pelléas. L'extrême raffinement y va de pair avec le refus des abandons sentimentaux. Cette ligne vocale à la fois fluide et émiettée, souple et complexe, se retrouve aussi dans les mélodies de Ravel (Schéhérazade, Histoires naturelles), mais dans un esprit différent, plus sec, nerveux, graphique. Après Debussy et Ravel, le genre se perpétue sans trouver son second souffle, sauf peut‐être chez Poulenc, qui écrivit de très nombreuses mélodies à partir de 1912 jusqu'à sa mort, s'affrontant aux poètes modernes (Apollinaire, Eluard, Louise de Vilmorin). Malgré les tentatives de cycles mélodiques pour chant et piano comme l'Harawi de Messiaen, la mélodie française tend à quitter ce cadre intimiste pour transporter ses ambitions dans des cadres plus vastes de cantates, avec effectif instrumental (cycles de Boulez, Barraqué, sur Mallarmé). Par ailleurs, on peut ranger dans le genre des « mélodies » les cycles espagnols de De Falla, norvégiens de Grieg, russes de Glinka, Borodine, Rimski‐Korsakov et surtout Moussorgski (Sans soleil, la Chambre d'enfants, Chants et danses de la mort), qui sut être aussi grand et direct que possible dans ce cadre concis et intime de la mélodie accompagnée. Larousse « Dictionnaire de la musique » Pour aller plus loin : . François Le Roux et Romain Raynaldy, Le chant intime : de l’interprétation de la Mélodie française, 2004 . M. Faure et V. Vivès, Histoire et poétique de la mélodie française, Paris, 2000 . Suivre les travaux de l’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues à l’UT2J

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La Mélodie française : définition     

Le terme de mélodie désigne également un genre musical : il s'agit d'un chant, accompagné ou non, sur des paroles généralement empruntées à des textes poétiques. Plus spécifiquement, la mélodie française est généralement considérée comme le genre correspondant en France au lied allemand, avec toutes les différences dues au contexte musical, linguistique, esthétique. Alors que le lied n'est souvent pas très éloigné, dans sa structure, de la simplicité de la chanson populaire, la mélodie française, genre raffiné, tend à couper ses racines avec la chanson populaire, et même avec la romance, dont elle est issue.   

Les Nuits d'été de Berlioz, publiées en 1841, seraient le premier grand cycle de mélodies françaises rompant avec la fadeur de la « romance » ; très raffinées et complexes dans leur ligne mélodique, elles ont cependant une ampleur lyrique que retrouvera rarement ce genre dans la musique française. Charles Gounod composa environ 200 mélodies, à couplets, dans l'esprit sentimental de la romance, souvent sur des textes de grands romantiques lyriques (Hugo, Lamartine), de même que Saint‐Saëns, alors que les Fauré ou les Debussy préférèrent une poésie plus « impaire » et moins tonitruante.  Si Bizet, Massenet, Franck, Lalo et, plus tard, Roussel ont donné des mélodies de valeur, c'est Chabrier qui a introduit dans ses romances de salon et ses airs parodiques (Ballade des gros dindons) une dimension autocritique et même autoparodique, qui se retrouve chez Ravel et Poulenc : pas de grands épanchements vocaux où l'on s'oublie et où le texte n'est que prétexte phonétique.  Dans ce monde de pudeur et de « quant à soi », les rares mélodies d'Henri Duparc sont une exception, avec leur lyrisme profond et direct. Fauré, quant à lui, dans sa centaine de mélodies, cultive un art de nuances, évitant les rythmes trop marqués, assujettissant étroitement la ligne mélodique à une harmonie à la fois fluide et imprévisible, qui dilue les relations fortes tonique‐dominante‐sous‐dominante.  En contrepartie de ce gain en finesse et en clair‐obscur : une moins grande facilité à s'inscrire dans la mémoire ; cette mélodie ne se chantonne pas, ne se transcrit pas, reste solidaire de son harmonie et de son texte, cherchant comme une impossible fusion verbe/musique pour laquelle, respectant l'esprit des poèmes qu'elle illustre, elle devrait renoncer à « prendre ses grands airs ». D'où, peut‐être, la relative discrétion d'expression des mélodies, même les plus lyriques de Debussy (sur des poèmes de Baudelaire, de Verlaine, et de lui‐même), par rapport aux accents plus forts et directs de son opéra Pelléas.  L'extrême raffinement y va de pair avec le refus des abandons sentimentaux. Cette ligne vocale à la fois fluide et émiettée, souple et complexe, se retrouve aussi dans les mélodies de Ravel (Schéhérazade, Histoires naturelles), mais dans un esprit différent, plus sec, nerveux, graphique. Après Debussy et Ravel, le genre se perpétue sans trouver son second souffle, sauf peut‐être chez Poulenc, qui écrivit de très nombreuses mélodies à partir de 1912 jusqu'à sa mort, s'affrontant aux poètes modernes (Apollinaire, Eluard, Louise de Vilmorin).  Malgré les tentatives de cycles mélodiques pour chant et piano comme l'Harawi de Messiaen, la mélodie française tend à quitter ce cadre intimiste pour transporter ses ambitions dans des cadres plus vastes de cantates, avec effectif instrumental (cycles de Boulez, Barraqué, sur Mallarmé). Par ailleurs, on peut ranger dans le genre des « mélodies » les cycles espagnols de De Falla, norvégiens de Grieg, russes de Glinka, Borodine, Rimski‐Korsakov et surtout Moussorgski (Sans soleil, la Chambre d'enfants, Chants et danses de la mort), qui sut être aussi grand et direct que possible dans ce cadre concis et intime de la mélodie accompagnée.  

Larousse « Dictionnaire de la musique »    

Pour aller plus loin : . François Le Roux et Romain Raynaldy, Le chant intime : de l’interprétation de la Mélodie française, 2004 . M. Faure et V. Vivès, Histoire et poétique de la mélodie française, Paris, 2000 . Suivre les travaux de l’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues à l’UT2J   

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Agenda Anaïs Constans    

Rôle de Diane, Orphée aux enfers – OFFENBACH Opéra de Nancy, 29 et 30 Déc. 2015 ; 1, 2, 3 Janv. 2016 (L. 

Campellone, Dir. , T. Huffman, Mise en scène)   

Rôle de Berta, Il barbiere di Siviglia – ROSSINI Opéra national de Paris (Bastille), 2, 5, 9, 12, 16, 21, 25 et 28 

Fév. 2016 ; 2 et 4 Mars 2016 ( G. Sagripanti, Dir. , D. Michieletto, Mise en scène) 

     

  

Prochainement, elle chantera, Miss Helen (Lakmé) à Marseille, Berta (Il Barbiere di Siviglia) à l’Opéra de Paris, La voix céleste (Don Carlos) à Bordeaux sous la direction d’Alain Lombard, le Pâtre (Tannhaüser) à Monte Carlo, Diane (Orphée aux enfers) à l’opéra de Nancy.   

 Soprano solo, Requiem – MOZART, Concerts et 

enregistrement – Bruxelles, H. Niquet, Dir. ‐ Mai 2016  

Rôle de Diane, Orphée aux enfers – OFFENBACH Festival Folies d’Ô, Montpellier , Juillet 2016 

  

Rôle du Pâtre, Tannhäuser – WAGNER Opéra de Monte Carlo, Février 2017 

  

Rôle de Miss Ellen, Lakmé – DELIBES Opéra de Marseille, Avril 2017

Lundi 2 novembre 2015 -12h45 La Fabrique –La Scène

Concert des Lauréats 8e Concours International d’Interprétation de la Mélodie Française  

Anaïs Constans, soprano, lauréat du Concours, 1er prix de Mélodie Française 2015 

Nino Pavlenichvili, chef de chant, pianiste officielle du Concours  

Programme :  

En sourdine – G.Fauré Notre amour – G. Fauré 

A l'aube dans la montagne‐ D. de Severac Nie poy krasavitsa pro mnie – S. Rachmaninov 

Moment musical ‐ S. Rachmaninov Nacht – A. Berg 

Widmung ‐ R. Schumann Mandoline ‐ C. Debussy 

La chatte métamorphosée en femme – I. Aboulker La Rosa y el sauce ‐ C. Guastavino 

Les filles de Cadix ‐ L.Delibes    

Anaïs Constans,  Biographie (www.anaisconstans.com) 

Originaire de Montauban, Anaïs Constans aborde le chant auprès de Béatrice Viliare et Claudine Ducret. Elle est diplômée du CRR de Toulouse depuis juin 2011 (Classe de Jacques Schwarz), et licenciée en musicologie. Pendant  les  saisons  2011/2012  et  2013  elle  est  pensionnaire  au  CNIPAL  à  Marseille.  Depuis,  elle  se perfectionne auprès de Claudine Ducret, Jean Marc Bouget et Nino Pavlenichvili.  

En 2012,  elle  voit  son  talent  récompensé  par  les  1er Prix Mélodie Française et  2è  Prix Opéra  au  Concours International  de Marmande  et  les 3è Grand Prix Femme et  le  Prix du Public au Concours  International de Toulouse. Elle remporte par ailleurs en 2013 le 1er Prix et le Prix Jeune Espoir au Concours International de Mâcon, et en 2014 le 3e Prix au Concours International Operalia ainsi que le 3e Prix ex‐aequo du Concours International Montserrat Caballe.   

Dès  lors,  sa  carrière  se  développe  et  elle  est  engagée  comme  soliste  dans  de  nombreux  oratorios, notamment les Stabat Mater de Dvořak et Pergolèse, le Magnificat de Rutter, l’Oratorio de l’Ascension de Bach, Les dernières Paroles du Christ de Dubois, La petite Messe solennelle de Rossini, le Gloria de Poulenc, le Magnificat de Vivaldi, The Mass Of Children de Rutter, Carmina Burana d’Orff, Myrjam’s Siegesgesanges de  Schubert,  La  Messe  de  l’Homme  armé  de  Jenckins, La  messe  du  Couronnement de  Mozart, La Création d’Haydn.   

A  l’opéra, on peut notamment l’entendre dans Orphée aux  enfers et La belle Hélène  sous  la direction de Jean‐Christophe Keck, puis à l’Opéra de Marseille dans La Chartreuse de Parme de Sauguet sous la direction Lawrence Foster et dans une mise en scène de Renée Auphan, à l’Opéra de Saint‐Etienne dans Lakmé (Miss Ellen) à Saint‐Etienne sous la direction de Laurent Campellone,  La Vie Parisienne (Pauline) à Toulon, Pisana dans I Due Foscari de Verdi au Théâtre du Capitole à Toulouse, La Boheme (Musetta) de Puccini au festival de Gattières…   

 Nino Pavlenichvili, biographie   Née à Tbilissi en Géorgie dans une famille de musiciens, Nino Pavlenichvili débute le piano à l’âge de 5 ans et sort diplômée du Conservatoire Supérieur de Musique de cette ville. Elle s’installe ensuite en France, où elle obtient un Certificat d’Aptitude d’Accompagnement et se consacre à la préparation de jeunes chanteurs au Conservatoire National de Région de Toulouse, puis au Centre de Formation d’Artistes Lyriques de Marseille (le CNIPAL).  

Remarquée lors de ses prestations avec l’Orchestre du Capitole, ainsi qu’à l’occasion de festivals dans la région toulousaine (Musique d’été aux Jacobins, Toulouse les Orgues…), elle est très vite invitée par les principales scènes lyriques françaises.  

Elle collabore régulièrement avec le festival d’Aix‐en‐Provence en tant que chef de chant pour des productions telles que La Passion de Pascal Dusapin avec l’ensemble vocal Musica 13, L’Infedelta Delusa dirigée par Jérémie Rhorer, Le Rossignol de Stravinski et Le Nez de Chostakovitch sous la direction de Kazushi Ono. L’Opéra de Metz l’a également engagée pour plusieurs productions dont Ariane à Naxos de Richard Strauss.  

Spécialiste du répertoire russe, elle a assuré la préparation de Boris Godounov de Moussorgski au Teatro Massimo de Palerme aux côtés de George Pehlivanian et Ferruccio Furlanetto, Les Fiançailles au Couvent de Prokofiev sous la direction de Tugan Sokhiev au Théâtre du Capitole, Eugène Onéguine de Tchaikovsky à l’Opéra de Metz.  

Récemment elle a été invitée par l’Opéra de Marseille pour La Chartreuse de Parme d’Henri Sauguet sous la baguette de Lawrence Foster.  

Nino Pavlenichvili se produit aussi très régulièrement en récital avec des chanteurs comme Vladimir Galouzine, Tamar Iveri, Béatrice Uria Monzon, Jean‐Luc Viala, Catherine Dubosc ou Guy Flechter ainsi qu’à l’occasion de master class avec François Le Roux, Gabriel Bacquier, Jean‐Christophe Benoît, Yvonne Minton ou Mady Mesplé.  

On a ainsi pu l’entendre en concert dans le cadre du Festival Radio France à Montpellier, du Printemps des Arts de Monte‐Carlo, du Festival Musique d’été à Toulouse et des Nuits Lyriques en Marmandais.  

Depuis plusieurs années, elle est également engagée en tant que pianiste officielle de nombreux concours internationaux de chant à Toulouse, Marseille, Marmande, Vivonne, ou encore de celui du concours Reine Elisabeth.   

      ©Marc ginot 

 

       ©DR 

 

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Méloditions Coproduction La Cave Poésie et Toulouse Mélodie Française 

                   

(Ceci n'est pas un ordre mais le programme des oeuvres jouées) (Subject to change, of course !) 

 • "Le papillon et la fleur" (1861) Hugo ‐ Fauré  • "Après un rêve"  (1878) Bussine ‐ Fauré  • "Les berceaux" (1879) Sully‐Prudhomme ‐ Fauré  • "Au bord de l'eau" (1896) René‐François Sully‐Prudhomme ‐ Fauré  • "Soleils couchants" (1898) Verlaine ‐ de Séverac  • "Le ciel est par dessus le toit" (1901) Verlaine ‐ Deodat de Séverac   • "Ophélia" (1904) Rimbaud‐ Gabriel Dupont  • "Le martin‐pêcheur"  (1906) Eluard ‐ Ravel  • "A la santé" (1916) Apollinaire ‐ Honneger  • "L'adieu" (1916) Apollinaire‐ Honneger   • "Honoloulou" (1917) Poulenc  • "Hôtel" (1940) Apollinaire‐ Poulenc  • "Chanson d'automne" (1866) Verlaine + "Les feuilles mortes" (1945) Kosma  • "L'invitation au voyage" (1870 / 1957) Baudelaire ‐ Duparc / Ferré  • "Est‐ce ainsi que les hommes vivent" (1961) Aragon ‐ Ferré   • "O triste, triste, était mon âme" (1965) Verlaine ‐ Ferré   • "La noyée" (1971) Gainsbourg  • "Dans l’eau de la claire fontaine" (1962) Brassens  • "Marquise" (1962) Corneille ‐ Tristan Bernard ‐ Brassens  • "Mon encre" (2013) Lareine ‐ Badault  • "Be free, be Frisell " (2013) Badault    Les dates entre parenthèses nous indiquent l'année de composition de la musique et non pas celle de l'écriture du texte.

Mardi 3 novembre 2015 - 12h45 La Fabrique –La Scène

14h - Master class publique

la réappropriation d’œuvres classiques le rapport entre le texte et la musique

  

Éric Lareine et Denis Badault :  « Entrepreneurs en Méloditions »  

 La  rencontre  entre  les  poètes  français  du  XIXe  siècle,  et  leurs  contemporains musiciens  va donner naissance à un genre très prisé jusqu’au milieu du siècle suivant : la mélodie française. De  Berlioz  à  Messiaen,  de  très  nombreux  compositeurs  nous  ont  ainsi  laissé  un  étonnant corpus  de  pièces  dans  lesquelles  la  musique,  tout  en  ayant  une  entité  propre,  valorise  la poésie.   Dans son dernier projet, « Méloditions », le Duo Reflex – que Éric Lareine et Denis Badault ont constitué en 2000 –, vous propose de revisiter les univers de Hugo, Rimbaud, Apollinaire, ou Aragon. Éric Lareine, poète‐rockeur, circassien loufoque, déclame autant qu’il les chante et les danse  les  textes aussi célèbres que Le Papillon et  la  fleur de Victor Hugo, ou Le Ciel est par‐dessus le toit de Paul Verlaine. Il continue ainsi le chemin éclectique qu’il n’a cessé de suivre depuis ses débuts en 1990 : jazz, théâtre, avec notamment Royal de Luxe ou la Campagnie des musiques à ouïr, création musicale de Requiem enfantin avec Bernardo Sandoval, et en 2012 Les  Étrangers  familiers  en  hommage  à  Georges  Brassens.  Au  piano,  son  complice  Denis Badault,  pédagogue et  compositeur  issu du  jazz  et  de  la musique  contemporaine,  s’empare des  musiques  de  Fauré,  de  Séverac,  Ravel,  Poulenc,  pour  en  donner  une  « interprétation libre » avec une « respectueuse irrévérence », comme il l’exprime lui‐même.   

Ce  duo  atypique,  outre  cette  aspiration  à  la  fusion  entre  le  mot  et  le  son,  aime  à  mêler improvisations,  créations  et  interprétations.  Après  L’Évidence  des  contrastes,  leur  spectacle précédent,  Éric  Lareine  et  Denis  Badault  nous  invitent  aujourd’hui  à  les  suivre  dans  leur nouvel univers : « Méloditions ».   

Marie‐Paule Dasque  

 Ce texte a été rédigé dans le cadre de l’atelier de valorisation du Master 1 Musique du Département Musique de l’Université Jean Jaurès. 

        ©DR