La migration Petite bibliographie des oiseaux · 2020. 8. 19. · La migration des oiseaux planeurs...
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Petite bibliographie
Bruderer, B. & Jenni, L. (1988) Les migrations des oiseaux Station orni-thologique suisse, Lucerne.Curry-Lindahl, K. (1980) Les oiseaux migrateurs à travers mer et terre Delachaux et Niestlé, Neuchâtel - Paris.Elkins, N. (1996) Les Oiseaux et la météo La bibliothèque du naturaliste, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel.Génsbol, B. (1988) Guide des Rapaces diurnes Les guides du naturaliste, Delachaux et Niestlé, Neuchâtel.Hayman, P. (1989) Oiseaux Les Carnets d’Arthaud, Arthaud, ParisJonsson, L. (1994) Les oiseaux d’Europe d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient Nathan, Paris.Marti, C. & Jenni, L. (1992) Des aires de repos pour les oiseaux migra-teurs Station ornithologique suisse, Lucerne. Petterson, R. & al. (1989) Guide des Oiseaux d’Europe Les guides du naturaliste. Delachaux et Niestlé. Neuchâtel.Winkler, R. (1999) Avifaune de Suisse supplément de Nos Oiseaux Société suisse des organisations d’ornithologie scientifique, La Chaux-de-Fonds.
Sites internetwww.oiseaux.chwww.ornitho.chwww.birdline.ch
Dossier mis à jour en mai 2020
la libellulepavillon plantamour 022 732 37 76112 rue de lausanne www.lalibellule.ch1202 genève [email protected]
La migration des oiseaux
Qu’est ce que la migration des oiseaux? La migration est définie comme étant un voyage régulier et saisonnier entre deux régions.
Ci-dessus La formation typique en V
lors de la migration offre des avantages
aérodynamiques et permet une vue
dégagée vers l’avant.
Pourquoi migrer ?
Des idées étonnantesLa migration intrigue depuis des siècles. Les premiers témoignages de l’existence d’une migration se trouvent dans l’Ancien Testament et dans les oeuvres d’Aristote ou de Pline. Tite-Live pensait que les grues faisaient halte sur la lune, alors que, bien plus tard, le grand scientifique Linné suggéra que les hirondelles passaient l’hiver dans la vase des étangs !!!
Des idées plus actuellesUne migration saisonnière permet à une espèce de survivre ou de
mieux se reproduire que si elle res-tait toute l’année au même endroit. Long trajet périlleux, la migration s’explique principalement par les fluctuations saisonnières des res-sources alimentaires. L’abondance de nourriture varie en effet avec le climat. Par exemple, l’arrivée du froid diminue la quantité de guêpes disponibles pour la bondrée api-vore. Ce rapace quitte donc nos latitudes en automne pour rejoindre l’Afrique. Voici le cycle annuel, par ailleurs typique de nombreux autres migrateurs, d’un autre rapace de notre région à savoir le milan noir :
Eté Notre milan niche et
élève ses petits dans un nid
des Bois de Versoix
Automne Migration
d’automne en direction de
l’Afrique via les détroits
de Gibraltar ou du Bosphore
Printemps Migration
de printemps vers la Suisse
suivant la même route
migratoire qu’en automne
Hiver Passe cette
période en Afrique sans
se reproduire
D’autres migrations peuvent avoir une origine indirecte. Par exemple, certains prédateurs
suivent leurs proies qui se déplacent à cause des changements climatiques saisonnier.
Comment se fait l’étude de la migration
L’observation visuelleElle est peu sûre et peu informa-tive, puisque la direction observée est parfois imprécise et parce que l’identification à distance peut être difficile. Elle fournit néan-moins des renseignements intéres-sants lorsqu’elle est effectuée dans des lieux de passages étroits et obligatoires pour les oiseaux (ex: comptage des rapaces au Fort L’Ecluse ou au détroit du Bosphore). Seule méthode à permettre une identification de l’espèce, elle est donc complémentaire au radar.
Le baguageLa première bague fut posée en 1801. Les oiseaux sont capturés au moyen de filet. Un anneau en aluminium, de diamètre adapté au tarse de l’oiseau et portant
le numéro de la station émettrice, est fixé. L’oiseau est relâché. Une personne qui le retrouverait (mort, blessé ou vivant) peut communiquer ce numéro, le lieu, la date, l’espèce et l’on obtient de ce fait des renseignements comme les routes empruntées, la destination, la vitesse de vol. Les bagues de couleur permettent en plus de reconnaître un individu d’un coup d’oeil.
Le radarUtilisable indépendamment de l’heure du jour ou de la météo, il donne des indications sur la direction, la vitesse, l’intensité et l’altitude de vol. Ne manque que le nom de l’espèce... que l’ob-servation visuelle peut compléter.
Le satelliteLe premier avantage vient du fait que l’on connaît parfaitement l’individu sur lequel on pose la balise ARGOS. Les émetteurs sont fortement miniaturisés, de 3 à 7% du poids de l’animal. Les rensei-gnements émis procurent une carte détaillée : vitesse de vol, temps de vol par jour, direction, altitude, pression atmosphérique, rythme cardiaque, température.
Rougegorge
pris dans
un filet
Baguage
d’une fauvette
à tête noire
La migration des oiseaux planeurs
Le vol battu est très coûteux en énergie, c’est pourquoi certains oiseaux planeurs pratiquent le vol à voile : disposant d’ailes larges (nombreux rapaces, cigognes, grues), ils exploitent les courants ascendants (ascendances thermiques et orographiques, voire turbu-lences) afin d’effectuer des vols planés demandant peu d’énergie.
Lors de leur longue migration au-dessus
des terres, les planeurs utilisent des routes
bien définies, étroites, sur lesquelles
ils retrouveront des sources de thermiques
fiables. Ces oiseaux limitent le survol des
eaux en passant par les détroits de Gibral-
tar et du Bosphore. Les individus venus
du Nord de l’Europe et migrant vers le sud
se heurtent aux Alpes, et les longent vers
l’ouest : c’est pourquoi le Fort L’Ecluse
(situé en France mais non loin de Genève),
véritable goulet donc endroit de passage
obligatoire, est un lieu idéal et interna-
tionalement renommé pour l’observation
de la migration des planeurs.
Itinéraire typique suivi pour rejoindre
l’Afrique par des oiseaux planeurs comme
les grues, les cigognes et de nombreux
rapaces. Le désert du Sahara est contourné.
Différents types de migrateurs
Les migrateurs au long coursIls parcourent chaque année des milliers de km (vers l’Afrique, l’Asie, l’Antarctique) et la totalité des effectifs migrent. Il s’agit notamment d’oiseaux insectivores (martinets, hirondelles, rougequeues à front blanc), de rapaces (milans, bondrées, balbuzards), d’échassiers (cigognes) ou de limicoles (chevaliers, bécasseaux).
Les bords du Léman (la rade de Genève)
notamment) constituent un bon endroit
pour observer le passage des limicoles car
ces derniers, comme tous les oiseaux liés
à l’eau, s’arrêtent ou longent au maximum
les étendues d’eau durant leur migration.
Les migrateurs à courte distance et partielsUn rougegorge familier suédois est un migrateur à courte distance car il se dirige, à la mauvaise saison, au sud mais vers des zones proches géographiquement. En revanche un individu espagnol restera sur place. Comme tous les individus de cette espèce ne migrent pas forcément, le rougegorge familier est un migrateur partiel.
Adaptation de l’oiseau...
au vol poids réduit au strict minimum :
os creux, faible consommation d’eau, nourriture énergétique allourdissant peu le volatile métabolisme élevé appareil respiratoire perfectionné
à la migration mue : pour migrer, les plumes
sont plus longues pour déve- lopper plus de puissance et ainsi emporter plus de graisse (carburant) faible consommation d’oxygène
Quelques chiffres et infos
Chaque année, quelques 600 millions d’oiseaux quittent l’Europe. La distance parcourue pour atteindre leur objectif est impressionnante : fauvettes 15 000 km, hirondelles 10 000 km. Mais la plus sportive est sans conteste la sterne arctique dont voici l’itinéraire :
Les parties en noir illustrent ses quartiers de nidification (été), les pointillés les routes
empruntées pour rejoindre l’Antarctique et les traitillés la limite du pack (banquise).
Le tour de la terre, soit plus de 30 000 km chaque année !!!
Des migrateurs ont heurté des avions
à 8000 m d’altitude. Le martinet peut voler
à 100 km/h. Le record est de 600 km par-
couru en un jour. Souvent, les passereaux
diurnes mangent le jour et voyagent
la nuit. Le signal de départ de la migration
d’automne serait donné par des vents
favorables (dans le dos) et un ciel dégagé.
Un certain nombre d’oiseaux s’égarent
à cause de la météo (ci-dessous : ayant
nettement dépassé l’Islande, une bergero-
nette se trouve épuisée sur un bateau).
L’orientation des oiseaux lors de la migration
Comment les migrateurs font-ils pour trouver leur chemin ? Comment s’orientent-ils ? Comment les martinets reviennent chaque année nicher dans le même avant-toit ?
Plusieurs méthodes sont suggérées pour s’orienter :1 Le magnétisme terrestre (boussole)2 La force de Coriolis (force de la rotation de la terre)3 Les infrasons (vibrations émises par les montagnes et les océans)4 Les caractéristiques topo- graphiques et repères visuels
5 L’orientation céleste (a été prouvée scientifiquement)6 L’orientation solaire (angle de vol par rapport au soleil)
Certaines de ces connaissances sont innées et d’autres acquises, requérant alors un véritable apprentissage.
Un migrateur expérimenté a probablement recours a plusieurs méthodes différentes, chacune étant utilisée en des circonstances bien définies (jour, nuit, temps couvert, etc.).
L’agenda de quelques espèces en Suisse
pic d’arrivée (printemps) pic de départ (automne)
cigogne blanche 15 avril 25 août
bondrée apivore 10 mai 30 août
milan noir 25 mars 7 août
milan royal 10 mars 20 septembre
balbuzard pêcheur 5 avril de passage * 15 septembre de passage *
vanneau huppé 7 mars 15 novembre
chevalier aboyeur 1er mai de passage * 30 août de passage *
sterne pierregarin 10 avril 10 août
martinet noir 30 avril 30 juillet
hirondelle rustique 20 avril 25 septembre
hirondelle de fenêtre 1er mai 25 septembre
pouillot véloce 18 mars 10 octobre
fauvette à tête noire 5 avril 20 septembre
* de passage : ces oiseaux ne font que passer ici et ne s’arrêtent pas pour nicher durant l’été