La « mallette des parents CPpedagogie-nord.ac-lille.fr/IMG/pdf/mallette-parents1d.pdf · La...

1

1/16

S’informer

N°114 © mars 2013 Direction des services départementaux de l’Éducation nationale du Nord http://www.ac-lille.fr/dsden59/bd59/

La « mallette des parents CP » une expérimentation en cours

Florence Bertot, conseillère pédagogique

Abdel-Khader Khelifi, inspecteur

Éric Lesur, directeur d’école

Julie Piduch, animatrice réseau ECLAIR

La mallette des parents et les établissements du dispositif ÉCLAIR

La relation aux parents,

un enjeu majeur de la réussite des élèves La qualité de la relation aux familles (accueillir – comprendre – expliquer – associer) est une priorité pour tous les acteurs de l’école. Les enjeux sont centrés sur une préoccupation commune aux parents et aux enseignants : la réussite scolaire de l’enfant et l’épanouissement de sa personnalité. La question principale est ainsi la suivante : comment instaurer les conditions d’une relation positive ?

Rapprocher école et familles, c’est inviter à un échange qui place au centre l’enfant et l’élève. L’entente est nécessaire pour construire ensemble les fondements de l’indispensable équilibre entre les attentes et les conduites des parents et des enseignants. La coéducation signifie partage de valeurs, compréhension mutuelle, respect et même « sens » donné à la réussite de l’élève. Les enfants ont besoin de cet équilibre pour se construire. Réduire la distance entre familles et école, c’est aussi prendre en compte les écarts, quelle que soit leur nature. Cette « perméabilité » entre l’école et la famille doit toucher tous les milieux pour restituer une image explicite d’attentes réciproques comprises. C’est un travail d’écoute et un effort de compréhension mutuelle.

2

2/16

S’informer


La responsabilité de l’école est engagée par une collaboration qui vise à une compréhension de ses missions éducatives. Au centre se trouve l’élève qui se construit et apprend en confiance dans un cadre où les responsabilités de chacun sont clairement identifiées. Il importe pour les acteurs de l’école de rassurer les familles et de comprendre leurs questions et inquiétudes. Savoir se mettre à leur portée et privilégier les conditions indispensables au dialogue sont des conduites qui prennent sens quand les situations invitent à partager, à donner la parole et à entendre pour comprendre. Mais l’école doit également savoir faire appel aux partenaires quand la problématique éducative ne la concerne pas. Sa responsabilité est alors d’orienter les familles vers des partenaires qui seront plus à même d’intervenir.

Expliquer l’école, c’est rendre lisible l’action de l’école Deux objectifs majeurs définissent aujourd’hui les projets d’une collaboration qui se veut constructive et qui associe les familles comme de véritables partenaires :

� Mieux faire connaître l’école et ouvrir les portes de l’école, de la classe, rendre lisible l’action de l’école et la professionnalité des équipes. Ce qui suppose d’intégrer cette relation dans le cadre d’un projet d’équipe cohérent, définir les modalités de rencontre partagées, communes à l’ensemble des acteurs. � Reconnaître aux parents leur mission première d’éducateurs, permettre à chaque famille de suivre le parcours de son enfant en se sentant capable et reconnue dans ses missions de parents d’élève, en capacité d’aider et d’accompagner son enfant vers la réussite.

Premier bilan

Les premiers retours d’expérience font apparaître des bilans positifs, pour les parents, les enseignants et les élèves. Les représentations évoluent, les craintes s'estompent et le dialogue s'engage favorablement. Les élèves en sont les premiers bénéficiaires. Si certains enseignants regrettent un taux de participation peu important des parents, d’autres sont encouragés par la présence de quelques familles. C'est sans aucun doute sur le long terme que se construira ce nouveau rapport avec l'école. Les équipes pédagogiques mettent en relief la nécessité d'un projet d'équipe pour la réussite de cette expérience. La relation aux familles constitue un véritable champ de réflexion, les pistes sont nombreuses, les actions développées par les écoles riches et diversifiées. Le projet de l'équipe en est l'élément incontournable, témoin révélateur de la cohérence des acteurs de l'école. Car c'est bien dans la continuité que se construiront des perspectives nouvelles, des innovations et des rencontres dans le seul objectif commun : associer les familles à l'action éducative pour favoriser la réussite de leurs enfants.

3

3/16

S’informer


La mallette des parents - CP La Mallette des parents - CP accompagne les parents dans le suivi de la scolarité de leur enfant au cours préparatoire, en rendant plus compréhensibles le sens et les enjeux de la scolarité. « L’entrée à l’école élémentaire représente un moment clé dans l’échange avec les familles ; elle doit permettre de poursuivre la relation de confiance qui a pu se tisser à l’école maternelle. La mallette des parents vise à faciliter le dialogue en aidant les parents d’élèves à comprendre les enjeux de la scolarité, à répondre aux questions qu’ils se posent à l’entrée au cours préparatoire et à les rendre acteurs de la réussite de leur enfant ». Le dispositif propose l’organisation de trois débats avec les parents : - Débat n°1 : Comment apprend-on à lire ? Comment accompagner son enfant ? - Débat n°2 : Comment aider son enfant à être élève ? Construire la coéducation - Débat n°3 : Être bien à l’école Ces débats sont l’occasion d’échanges visant à créer un lien de confiance entre l’École et les parents. Ils sont conçus comme des temps d’échanges, sur des thèmes qui favorisent une réflexion commune, chacun positionné dans son rôle. Il s’agit d’aider les parents à comprendre comment ils peuvent accompagner la réussite de leur enfant et de trouver ensemble des solutions quand des problèmes se posent. L’animation des débats implique à la fois une attitude d’écoute, et l’impératif de préserver la liberté de parole tout en maintenant le sens de la problématique d’échange. Elle peut être assurée par le/la directeur/trice et le(s) enseignant(s) de la classe de CP, par les intervenants habituels au sein de l’école.

Le matériel Le contenu de la mallette est le suivant : 1 dépliant de présentation, 1DVD, 4 fiches–support pour les débats, 16 illustrations pour les débats, 3 affiches, 100 cartes postales, 50 marque-pages. Voyons de plus près quelques supports pour animer les débats.

Des aides méthodologiques : 4 fiches-support qui permettent de guider les

enseignants dans l’organisation des débats et les aident à trouver le ton et l’attitude justes en proposant des questions pour guider les échanges.

- Fiche 1 : Introduction au premier débat. Organisation d’une journée « classe

ouverte en activité ». Le principe est simple : les parents viennent visiter l’école pendant une journée ou une demi-journée. L’école fonctionne comme d’habitude à la différence près que toutes les portes sont ouvertes, que les parents peuvent circuler sans bruit, s’asseoir quelques instants au fond des salles pour observer la classe se faire. Il est souhaitable que toute l’école participe à cette opération.

4

4/16

S’informer


La participation à des séances de classe a pour objectif de placer les parents en situation de mieux comprendre la posture de leur enfant, élève en classe, « d’approcher la réalité, de dépasser leurs propres projections ou souvenirs ». Les parents apprécient cette transparence scolaire sur laquelle la confiance peut se construire. Les rencontres débats permettront de revenir sur les observations, de croiser les perceptions.

- Fiche 2 : Première rencontre/débat n°1 avec les parents, animé par les

enseignants. L’enjeu est d’éclairer les parents, de construire par les échanges une coopération mutuelle avec tous, quels que soient leur rapport à l’écrit et leurs habitudes culturelles. Exemples de questions proposées pour l’animation des échanges : Cette observation de classe vous a-t-elle permis de répondre à certaines de vos interrogations ? Est-ce que vous vous souvenez de « comment vous avez appris à lire » ?

- Fiche 3 : Deuxième rencontre/débat n°2 avec les parents, animé par les

enseignants. L’enjeu est de construire la coéducation. L’école et la famille ont des buts convergents, complémentaires : instruire, éduquer et transmettre des valeurs. Pour permettre cette coéducation, il est nécessaire d’établir des relations de confiance.

- Fiche 4 : Troisième rencontre/débat n°3 avec les parents, animé par les

enseignants. L’école est un lieu privilégié pour favoriser le développement de la socialisation chez l’enfant, entre pairs et avec d’autres adultes que les parents. Mais le bien-être des élèves se construit tant à l’école qu’à la maison. Nutrition, hygiène de vie, propreté en sont des composantes.

Un DVD sur l’apprentissage de la

lecture (pour lancer le premier débat). Il est composé des modules suivants : - écouter et distinguer les sons de la langue - écrire des syllabes - écrire un mot à partir de syllabes - lire des mots - lire des syllabes - lire un texte avec des mots nouveaux - lire et comprendre un texte - trouver son prénom écrit parmi d’autres. On y trouve également des illustrations de reprise d’activités de maternelle.

Des photos et dessins à utiliser en

support de discussion : - solidarité entre élèves - relation filles-garçons - relations entre élèves - respect des règles - respect d’autrui - respect de soi - respect de son environnement - confiance mutuelle - sécurité à l’école - le handicap - le statut de l’erreur - l’hygiène de vie et l’équilibre.

5

5/16

S’informer


L’accompagnement des équipes vers une coéducation Ce dispositif d’abord conçu pour le collège et expérimenté en 2008 dans l’académie de Créteil, a été généralisé à l’ensemble des académies à la rentrée 2010 puis étendu au CP dans les écoles ECLAIR depuis cette année. Si les équipes se sont lancées avec un grand enthousiasme dans ce projet, un premier bilan fait apparaître à la fois un besoin de souplesse et d’adaptabilité dans sa mise en œuvre ainsi qu’une demande d’accompagnement. C’est ainsi qu’elles ont su faire preuve de créativité pour inventer des modalités concrètes et répondre aux contraintes de la réalité du terrain. De l’avis général, des adaptations qui ne trahissent pas l’esprit du dispositif (planning, organisation des temps d’observation, déroulement des débats… ) ont été nécessaires. Néanmoins, la plupart des équipes ont exprimé un souhait d’être accompagnées aussi bien dans la préparation des débats (information aux parents, élaboration de banques de questions… ) que dans leur mise en œuvre (participation des référents mallette à de nombreux débats). De plus, la participation d’enseignants d’autres niveaux que le CP a été souvent jugée bénéfique. L’ensemble des participants souligne ainsi l’importance d’une adhésion de l’ensemble de l’équipe pour porter le projet dans les écoles. Ajoutons encore que le projet s’intègre souvent dans d’autres dispositifs avec lesquels il est nécessaire de trouver une articulation. Cette articulation s’est parfois traduite par un appel à des partenaires (DRE - Dispositif de réussite éducative, par exemple), ce qui a pu occasionnellement, lorsqu’ils étaient trop nombreux, constituer une entrave au bon déroulement des débats, les parents se trouvant minoritaires dans certaines assemblées. C’est dans l’animation des débats que les équipes manifestent le plus souvent une certaine inquiétude, car cet exercice ne leur est pas familier. En effet, il ne s’agit pas seulement, comme lors des traditionnelles rencontres avec les parents organisées régulièrement dans les écoles, de transmettre des informations. Les enjeux ici sont différents puisqu’il s’agit d’instaurer un dialogue, de mettre en place une situation d’échanges qui doit conduire à mettre en place une véritable coéducation.

Des éléments de réponses La position d’animateur de débat est délicate puisqu’on imagine bien que les parents sont en attente de conseils et de l’expertise des enseignants dans le domaine de l’apprentissage de la lecture. Cependant, l’objectif ne peut être atteint de cette façon si les enseignants ne parviennent pas à dépasser cette position d’expert. Il s’agit d’aider à construire les échanges (entre parents, entre parents et enseignants) et de construire par ces échanges une compréhension mutuelle, quels que soient les rapports à l’écrit et les habitudes culturelles des uns et des autres. C’est cette double injonction paradoxale pour les animateurs de débats qui pose problème. Comment être à la fois l’expert, celui qui apporte un éclairage sur les mécanismes d’apprentissage tout en libérant la parole de celui qui est supposé être profane ? Une des voies pourrait être de se répartir les rôles : le directeur peut se voir attribuer plus spécifiquement les tâches d’animation (relance,

6

6/16

S’informer


distribution de la parole, reformulation …) tandis que les autres collègues participant au débat peuvent l’enrichir utilement en apportant un éclairage plus technique. Le rôle de l’animateur de débat peut aussi être confié à un partenaire mais à la condition que celui-ci ait été associé à sa préparation. La seconde difficulté est de faire face aux différentes situations problématiques qui peuvent se présenter et qu’il convient d’avoir anticipé : comment réagir lorsque le débat s’enlise, lorsqu’on doit faire face à une certaine agressivité ou lorsque des digressions font parfois perdre le fil ? Pour être capable d’improviser dans ces situations délicates, l’animateur doit les avoir préparées. Pour pouvoir faire rebondir les échanges, les relancer, les recentrer, l’animateur pourra s’aider d’une banque de questions qui pourront être bien utiles dans ces moments de flottement inévitables. Ces questions seront bien entendu préparées collectivement avec les enseignants qui participeront au débat et elles seront orientées autour des grandes thématiques à aborder :

� Comment apprend-on à lire à l’école ? (les représentations des parents sur cette question peuvent également éclairer le débat et permettre de lever certaines incompréhensions)

� Comment peut-on donner le goût de lire à la maison ? (en invitant les participants à faire partager leur expérience)

� Comment les parents s’y prennent-ils pour accompagner l’apprentissage de la lecture ? (là aussi, l’enjeu est de mutualiser les expériences)

� Quels sont les choix éducatifs qui vous guident ? (le sens de cette question est d’identifier les valeurs éducatives des uns et des autres)

� Qu’est-ce qui vous paraît important à vous parents pour que votre enfant se sente bien à l’école ?

Le challenge pour l’animateur est de réussir à créer un climat propice à l’échange et à s’intéresser à l’attitude de son auditoire pour réajuster son discours. Il s’agit pour lui de faire émerger des points de vue, de construire avec les participants une expérience commune qui sera le socle de cette coéducation en devenir et dont les principes peuvent s’énoncer simplement : instaurer une relation de confiance pour aider les parents à devenir des parents d’élèves et s’accorder sur des valeurs éducatives communes.

Construire des compétences professionnelles pour développer la

coéducation Nous savons tous que la réussite scolaire des élèves dépend d’interactions multiples et complexes entre la famille, l’école et l’environnement. Comme le précise l’article L. 111-4 du code de l’éducation, « Les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative. Leur participation à la vie scolaire et le dialogue avec les enseignants et les autres personnels sont assurés dans chaque école et dans chaque établissement. »

7

7/16

S’informer


Des dispositifs et des mécanismes de représentation existent déjà pour faire de la « coéducation » une réalité. Cependant, alors que les parents sont membres à part entière de la communauté éducative, leur participation à la vie scolaire est encore loin d’être effective à en juger par exemple par le taux de participation aux élections des représentants aux conseils d’école. Au quotidien, un certain nombre d’obstacles nuisent encore à la qualité des relations entre l’école et les parents d’élèves. De chaque côté certaines représentations tenaces peuvent faire obstacle à la mise en œuvre d’une véritable coéducation. La mallette propose aux équipes des outils pour les aider à construire un véritable partenariat avec les parents, mais d’autres dispositifs existent et nombreuses sont les écoles qui n’ont pas attendu pour se préoccuper d’associer les parents aux tâches éducatives en œuvrant ensemble à un but commun : la réussite et l’épanouissement harmonieux des enfants. Alors comment améliorer encore l’accueil des parents à l’École ? Quel rôle leur donner dans la vie de l’école et dans le suivi de la scolarité de leurs enfants ? On peut considérer que les enjeux sont les suivants :

� Améliorer la lisibilité de l’école et particulièrement pour les familles les plus défavorisées

� Améliorer la communication et l’information des familles sur le suivi de la scolarité et le comportement scolaire de leurs enfants

� Aider les parents à développer des compétences de parents d’élève pour les impliquer réellement aux côtés des enseignants dans une dynamique de réussite scolaire et briser la spirale de l’échec

� Aider les parents à se mobiliser collectivement.

Pour réduire cet écart qui demeure entre les familles et l’école, c’est à nous, éducateurs, qu’il incombe de faire le premier pas et de développer les compétences professionnelles nécessaires. Le référentiel de compétences des professeurs des écoles définit les connaissances, capacités et attitudes pour coopérer avec les parents et les partenaires de l’école. L’enseignant doit connaître le rôle et la fonction des associations de parents d’élèves. Il est capable de communiquer avec les parents en contribuant à l’établissement d’un dialogue constructif dans le but de les informer sur les objectifs de son enseignement ou de son activité, de rendre compte des évaluations dans un langage adapté, d’examiner les résultats, les aptitudes de leurs enfants, les difficultés constatées et les possibilités d’y remédier. Le professeur observe, dans l’exercice de son activité professionnelle, une attitude favorisant le travail collectif, le dialogue avec les parents et la dimension partenariale. Pour combattre les peurs réciproques, il faut mettre le dialogue au centre de ces compétences partagées et en faire un élément fondateur de la cohérence des équipes.

8

8/16

S’informer


Améliorer la cohérence interne et externe dans la communication avec les parents (dans l’école et en lien avec les partenaires de l’école) doit être la première de nos préoccupations. Cela passe d’abord par une réflexion commune à laquelle les parents peuvent être associés. La cohérence de l’action éducative est d’abord à rechercher en interne dans le discours en direction des parents qui gagnerait parfois à être harmonisé. Il est à travailler également avec les partenaires dans la construction de projets éducatifs globaux qui articuleront mieux l’école et le périscolaire. La gestion des évènements ordinaires doit également faire l’objet d’une attention particulière pour améliorer cette communication au travers des outils dont nous disposons déjà et qui pourraient parfois être mieux utilisés : la gestion des inscriptions et le premier accueil des parents à l’école, les réunions d’information, les rencontres individuelles… Il faut également être prêt à faire face aux évènements particuliers qui se présentent régulièrement : les conflits, la maladie ou l’accident lorsqu’ils se produisent à l’école. Des protocoles adaptés pourraient par exemple être formalisés. Enfin, les documents à destination des parents devraient également faire l’objet du plus grand soin pour les rendre plus lisibles et en faire de réels outils d’échange et de communication. C’est peut-être de cette façon, en améliorant la communication et en rendant plus facile le dialogue et l’échange que nous parviendrons à nous accorder, parents et enseignants, sur un socle de valeurs éducatives communes pour construire la coéducation.

Une dynamique qui se crée ou qui se renforce Malgré les difficultés, ce premier bilan d’étape est positif et il fait ressortir plusieurs points de convergence. En premier lieu, les débats menés dans les écoles constituent des espaces de découverte mutuelle, ils auront permis de mieux se connaître, parfois de clarifier certaines représentations. Il fallait tout simplement franchir le pas, oser, pour en quelque sorte démystifier. Parce que la coéducation ne peut se construire sur des représentations erronées ou des malentendus, les débats sont une première étape essentielle. Par ailleurs, les premières craintes des enseignants étaient de se trouver face à des parents inquisiteurs ou qui seraient venus à ces débats pour juger le travail réalisé en classe. Il n’en a rien été et les débats se sont déroulés dans une atmosphère sereine. Enfin, il faut souligner les effets positifs du dispositif au sein des équipes. Comme toute expérimentation, la mallette des parents est un facteur de développement professionnel parce qu’elle oblige d’abord à une posture réflexive, parce qu’elle contribue à une ouverture et aussi par les ajustements professionnels qu’elle enclenche.

9

9/16

S’informer


Pour les familles, la découverte de la classe et de leur enfant comme élève au cours des visites de classe a occasionné certaines prises de conscience : l’importance de la concentration et de l’attention, la nature des relations entre maître et élève et entre élèves. Cela constitue quelques exemples d’apports positifs. Ils sont complétés par les échanges dans la simplicité des débats, permettant de répondre à des questions que l’on ose poser dans un climat de confiance, de construire des réponses collectives aux problèmes rencontrés, de se sentir plus équipé pour accompagner son enfant et de l’aider à réussir.

Des expériences à Beuvrages

1 - La continuité école maternelle / école élémentaire

L’origine

Le passage au CP représente un moment charnière dans la scolarité . Or, pour les élèves et leurs parents, le plus souvent, il est vécu comme une rupture. Ne faut-il pas s’interroger sur les relations enseignants / parents à l’école maternelle afin d'en tirer profit ?

À l’école maternelle, le dialogue est facilité par la fréquence des rencontres entre les familles et les enseignants. De plus, l’école maternelle ouvre ses portes plus volontiers, afin de partager avec les familles des moments de la vie de l’école. Encore souvent réservée aux événements festifs qui ponctuent l’année scolaire (marché de Noël , fête des mères...), cette ouverture aux parents tend à progresser par l’organisation d’expositions qui leur permettent d’échanger et de comprendre le travail de leur enfant. Le passage au CP est lui, source de ruptures : changement de cadre, de rythme, d’attentes, de personnes référentes… Il peut être source d’angoisses pour les élèves mais aussi pour leurs parents ! Les enjeux de cette année sont importants puisqu'ils recouvrent les apprentissages de la lecture et de l'écriture. L’esprit de la mallette des parents est donc de correspondre à l’état des lieux et des besoins qui en ressortent. C'est un outil au centre des intérêts du groupe départemental de réflexion sur la parentalité. Les équipes enseignantes de l’école maternelle Pauline Kergomard et de l’école élémentaire Paul Langevin à Beuvrages ont choisi de se lancer dans le projet mallette des parents au mois de juin 2012, avec les parents des « futurs CP », alors même qu'un projet de liaison GS/CP aboutissait. C'est l'animatrice du réseau ECLAIR qui est référent des deux projets. Cela lui a permis de vivre la rentrée de ses anciens élèves de grande section en cours préparatoire, de partager leurs émotions et celles de leurs parents. Osant à peine entrer dans la cour de récréation, certains sont très inquiets : « Mon enfant n’est peut-être pas prêt à lire ou à se comporter comme un élève de CP ? »

10

10/16

S’informer


Les actions mises en place par l’équipe En 2011-2012 Ce constat a fait émerger l’intérêt d’un projet de continuité maternelle-élémentaire. L’objectif étant de dédramatiser le passage au CP, d’accompagner les élèves de grande section, de les rassurer en répondant à leur questionnement et en leur permettant de se familiariser avec ce nouvel environnement. Divers supports seront réalisés en collaboration avec les enseignantes de CP et leurs élèves, afin de valoriser leur intégration, leur travail, leurs progrès et de créer une continuité. Un film-reportage est réalisé. Il témoigne, lors de situations de classe en maternelle, des représentations qu’ont les élèves du CP, de leurs craintes et interrogations. On leur propose d’interroger leurs camarades de CP qui répondront à leurs questions oralement, mais aussi à travers des situations de classe filmées. Le travail d’équipe, l’implication de tous les enseignants et enfants concernés ont permis la réalisation de cet ambitieux projet. Outre ses objectifs premiers, il aura joué un rôle dans la progression de la continuité maternelle-élémentaire et profitera aussi aux parents d’élèves. Le choix d’organiser le premier débat à l’école maternelle fut volontaire. Du coup, il est apparu intéressant d’utiliser le film lors du premier débat afin de faire émerger des questionnements, de recueillir les impressions des parents pour alimenter le débat. Cela permettait aussi aux familles de découvrir le projet auquel avait participé leur enfant et de les rassurer elles aussi ! L'effort des enseignantes d’accepter d’être filmées en situation de classe a permis de rendre plus lisible l’école et de tisser des relations de confiance. Cet événement connut un certain succès auprès des parents, d’abord surpris (certains n’avaient pas conscience de l’inquiétude de leur enfant qu’ils n’expriment pas tous à la maison), puis intrigués par les activités proposées aux élèves de CP, et par leur comportement en classe. Ils ont pu comprendre ce que l’on attendrait de leur enfant au CP, cela leur permettant de mieux les rassurer et de les accompagner dans ce moment charnière. Les parents réalisent aussi en voyant le film que leur enfant s’adapte en général très bien au nouvel environnement. Les familles ont montré un grand intérêt pour le travail réalisé et l’ont manifesté lors du débat. En 2012-2013 Afin de poursuivre dans le même état d’esprit et comme le préconisait la mallette, les classes ont ouvert leur porte à la rentrée suivante lors de séances de lecture. La participation à ce deuxième débat fut satisfaisante avec la présence de 22 familles sur 40. Ce débat s’est déroulé dans une atmosphère bienveillante et constructive, chacun ayant tiré bénéfices du premier débat mis en place en maternelle. Un compte-rendu a été rédigé à l’attention des parents reprenant les thèmes abordés et les propositions de ces derniers. (cf. Page suivante)

11

11/16

S’informer


« La mallette des parents » : Compte-rendu du 1er débat Comment apprend-on à lire à l’école ? Comment donner le goût, l’envie de lire à l’école, à la maison ?

Comment accompagner l’apprentissage de la lecture à la maison ?

Chers parents, Tout d’abord, merci d’avoir participé à ce projet, cette rencontre était très enrichissante pour tous. Les enseignantes de CP ont ouvert la porte de leur classe afin de vous inviter à observer une séance de lecture. Suite à cela, un débat a été organisé à l’école. Voici un compte-rendu des points abordés.

Comment apprend-on à lire à l’école ? Lors du débat, nous avons pu discuter de l’observation de la séance de lecture :

� de ce que les parents ont compris et pensé des activités proposées à leur enfant ;

� et les enseignantes ont pu éclairer ou expliquer aux parents certains points de leur méthode de travail.

� Voici quelques remarques des parents participants :

� Les parents ont découvert des méthodes d’apprentissage de la lecture moins monotones qu’ auparavant : les enfants prennent du plaisir car certaines activités sont proposées sous forme de jeux, les supports de lecture sont plus variés ;

� Ils ont été surpris des facilités des enfants : à décoder, lire un texte ; encoder, écrire de nouveaux mots grâce aux référents, aux affichages dans la classe ;

� Ils ont pu prendre connaissance de certains points de la méthode de l’enseignant qui leur seront utiles pour aider leur enfant à la maison.

Puis, nous avons proposé aux parents de réfléchir ensemble, d’échanger leurs idées autour de ces deux questions. Comment donner le goût, l’envie de lire à l’école, à la maison ?

Comment accompagner l’apprentissage de la lecture à la maison ? Chaque enfant est différent et nous rencontrons parfois des difficultés en tant que parents pour l’aider ou le motiver ; c’est pourquoi, partager ses méthodes, ses idées peut être intéressant car certaines astuces peuvent réussir à certains enfants et pas à d’autres. Dans tous les cas, l’enfant a besoin de sentir ses parents intéressés par son travail, n’hésitez donc pas à le féliciter, le rassurer… Voici quelques pistes proposées par les parents présents:

Pour les devoirs à la maison : � Se servir des mêmes astuces, des référents que les enseignants utilisent (exemple : lors de la lecture à la maison, aider l’enfant à lire un « son » en lui rappelant que c’est le « o » de jaune…) A la demande des parents, les enseignantes peuvent leur fournir une liste de référents de sons utilisés en classe.

� Faciliter le décodage de certains mots en indiquant les lettres muettes (tracer une croix sous la lettre), faire décomposer le mot en syllabes. Et lui laisser le temps de réfléchir, chercher lorsqu’il bute sur certains mots mais l’accompagner dans la lecture si certains sons sont encore inconnus.

� Transformer les moments de travail en moments ludiques (ex : jeux de rôle : l’enfant vérifie l’orthographe des mots à apprendre qu’il a dictés à sa maman, son papa ou un grand frère…).

� Pour bien écrire les mots étudiés en classe (Travailler sur l’ardoise et effacer progressivement des lettres du mot et demander à l’enfant d’écrire les lettres pour le compléter. Jouer au pendu...)

Ce que l’on peut faire au quotidien pour lui donner envie de lire, d’écrire… � Lire ensemble et comprendre une recette de cuisine pour la préparer ensemble

� Lire avec eux des albums, des revues enfantines

� Lire une règle de jeux de société pour y jouer en famille

12

12/16

S’informer


� Jouer à des jeux du type Pictionnary, sept familles…

� Partir des activités, projet de classe pour motiver l’enfant (ex : imaginer, écrire une nouvelle lettre pour Mimi (mascotte de la classe), puis la lire ou la faire lire à la famille, aux camarades.)

� Partir du vécu de l’enfant (écrire au Père-Noël…)

� Jeux oraux sur les syllabes (Tirer une syllabe au sort et proposer des mots contenant cette syllabe).

Pour le 3e débat sur le thème du « devenir élève », c’est l’organisation proposée par la mallette des parents qui a été mise en place. Nous avons proposé aux parents une sélection de photos illustrant les compétences du « devenir élève » à partir desquelles nous les avons interrogés/questionnés sur leurs représentations de l’institution scolaire. Cela a permis d’échanger sur les attentes, les objectifs de l’école et de réfléchir sur ce que font ou peuvent faire les familles afin de mettre en œuvre le principe de coéducation. En parallèle, les enseignants ont mené ce même débat avec leurs élèves. Dans un deuxième temps, les parents et les animateurs ont rejoint les enseignants et les élèves dans leurs classes. Les enfants ont présenté leur travail aux parents et inversement, ce qui a donné lieu à des échanges autour des thèmes abordés en relation avec les choix éducatifs des familles. (Thèmes abordés : respecter les autres et le matériel ; coopérer, aider ; écouter, demander de l’aide ; éprouver de la confiance en soi ; contrôler ses émotions ; comprendre les règles de la vie scolaire ; identifier les adultes et leur rôle ; jouer son rôle dans les activités scolaires ; dire ce que l’élève a appris.) Dans un troisième temps, parents et animateurs ont échangé autour de cette expérience afin d’en tirer les bénéfices.

Des témoignages

À l’issue de cette expérience, quelques parents, enseignants/animateurs et élèves ont accepté de témoigner de leur ressenti concernant le projet mallette des parents.

« En tant que maman, j’avais conscience des enjeux des apprentissages du CP et

j’espérais simplement que cela se passe bien pour Romane.

J’ai participé au projet « mallette des parents » et j’ai apprécié cette ouverture de

l’école. Nous laisser entrer dans la classe, nous permettre de voir les enfants en

situation d’apprentissage, c’est pour moi une volonté de transparence de

l’enseignante.

Les débats ont permis un temps d’échanges entre parents et enseignants, entre

parents passeurs d’expériences antérieures (vécues avec leurs enfants déjà passés par

13

13/16

S’informer


le CP). Et avec en parallèle le temps de paroles donné aux enfants, le lien entre tous

s’est établi.

Je pense que cette initiative a permis d’instaurer une relation de confiance, un

rapprochement entre l’école et les parents qu’il est important de maintenir pour la

réussite de la scolarité. » Frédérique Guéneau Marets, maman de Romane

« Les rencontres avec l’équipe pédagogique m’ont beaucoup aidée.

D’une part, sur la méthode d’apprentissage de la lecture (Comment intéresser

l’enfant à la lecture, l’envie de lire, les obstacles rencontrés…).

D’autre part, cela m’a fait comprendre que le travail d’éducation effectué à la

maison a un impact direct sur le comportement de mon enfant au sein de l’école

(règles, respect d’autrui, respect du matériel…).

Tous ces échanges m’ont enrichi personnellement. Et les personnes présentes ont su

être à notre écoute. » Mme Baabouz, maman d’Amine

« Ces différentes rencontres rendues possibles grâce au projet "la mallette des

parents", permettent d'ouvrir l'école aux parents et par-là même d'instaurer une

relation de confiance et de respect réciproque, relation/partenariat qui s'avère

nécessaire pour la réussite des enfants.

Ils ont pu trouver les réponses à leurs questions pour dédramatiser l'entrée de leur

enfant au CP, mais aussi les moyens pour accompagner au mieux leur enfant dans ses

apprentissages.

Les parents semblent véritablement apprécier cette transparence sur laquelle se

construit la confiance. » Mme Nuyttens, enseignante de CP

Des expériences à Beuvrages

2 – À l’école Langevin, témoignages après le 2e débat (Comment aider

son enfant à être élève ? Construire la coéducation)

Frédéric Mairesse, enseignant spécialisé

« La coéducation et la parentalité sont des thèmes essentiels que j’aborde avec les

parents dans le cadre de mes missions d’enseignant spécialisé en RASED (maître G en

réseau d’aide spécialisée aux élèves en difficulté). Quand je rencontre les parents à

l’école c’est que les difficultés d’apprentissage et de savoir être de leur enfant

14

14/16

S’informer


interrogent l’enseignant de la classe. Avec les parents et l’enseignant nous

réfléchissons aux réponses à apporter.

Je faisais souvent le constat qu’il aurait été plus efficace et pertinent de « prévenir

plutôt que guérir » en invitant les parents dans un autre contexte que celui de la

difficulté scolaire dans un cadre plus convivial, moins « culpabilisateur », où l’on

parlerait plus librement sur « comment aider l’enfant à devenir élève ».

C’est pourquoi je me suis naturellement porté volontaire pour participer aux

« rencontres-débats » dans le cadre expérimental de « la mallette des parents ».

Les débuts m’ont paru assez difficiles car il n’est pas du tout évident de convaincre

certains enseignants du bien-fondé, de l’utilité et de l’efficience d’un tel protocole

alors qu’ils sont déjà accaparés par de nombreuses contraintes et sollicitations

professionnelles. Il faut aussi un temps d’adaptation pour s’approprier la démarche

innovante et pour établir une relation de confiance qui s’installe au fil des rencontres

à l’école.

Au début perplexe, comme mes collègues, je suis aujourd’hui complètement

convaincu de la pertinence d’une telle démarche. J’ai enfin le sentiment qu’on aborde

les vrais sujets qui permettent d’établir des liens de reconnaissance et de coopération

entre l’école et les familles, liens sans lesquels il est extrêmement difficile de prétendre

instruire et éduquer. » Mattéo, un élève de CP

« C’est bien que les parents viennent à l'école avec nous, ils ont travaillé comme nous

et on a trouvé les mêmes réponses" (dans les thèmes abordés lors de ce 2e débat). » Matthew, un élève de CP

« J’ai adoré quand les autres enfants ont raconté ce qu’ils faisaient chez eux

(responsabilités, aide) devant tous les parents. » Au cours de cette expérience vécue à Beuvrages, nous avons pu observer que le dispositif mallette des parents et sa mise en place sont à adapter à chaque environnement scolaire. Son impact dépend de cet environnement et de l’implication des écoles pour améliorer les relations parents-enseignants. Il semble évident que ce dispositif doit être accompagné d’autres actions en faveur de la parentalité. Force est de constater que les parents apprécient l’école ouverte, ils s’impliquent davantage dans la scolarité de leur enfant quand on leur en donne l’occasion. En effet, pourquoi attendre que les difficultés des élèves apparaissent pour rencontrer les parents ? Ils seraient moins hostiles à dialoguer avec les enseignants si on leur permettait de vivre ou de partager des moments qui les valorisent, eux et leurs enfants.

15

15/16

S’informer


Ouvrir l’école, c’est favoriser une relation positive de partage et de confiance, indispensable à une réelle coéducation. Le dialogue nécessaire en rapport à l’échec n’en sera que plus toléré et efficace ! Entretenons et continuons à développer de bonnes relations dès la maternelle et cela sans rupture. Permettons aux familles de comprendre ce qu’est l’école d’aujourd’hui en leur ouvrant nos portes. Invitons-les à partager les moments de la vie de l’école mais aussi à jouer un rôle en les impliquant dans les projets de classe, d’école, de continuité. Œuvrons dans un esprit de responsabilité partagée indispensable à la réussite de nos élèves.

Des expériences à Grande-Synthe La relation famille/école est une préoccupation qui existe de longue date sur la circonscription de Gravelines, et en particulier sur les secteurs ECLAIR du collège Jules Verne et du collège du Moulin de la ville de Grande-Synthe. Conscients de l’importance de l’implication des familles pour la réussite des élèves, les personnels des écoles élémentaires et maternelles de ces secteurs réfléchissent depuis plusieurs années à la mise en oeuvre des échanges avec les parents dans le but de construire des relations de confiance, indispensables leviers du progrès des élèves. Les professeurs des écoles et les directeurs s’investissent de manière importante pour créer ces liens et développent de nouvelles compétences professionnelles liées à la relation aux adultes. C’est donc avec beaucoup d’intérêt, mais aussi quelques appréhensions, que les équipes enseignantes de la ville de Grande-Synthe se sont appropriées le projet mallette des parents. Deux écoles élémentaires se sont investies sur le thème « Comment aider son enfant à être élève ? ». Les enseignants de l’école élémentaire Buffon ont reçu les parents d’élèves des classes de CP. L’observation des séances d’apprentissage pour trois groupes de parents, guidés par l’EVS de l’école, a été suivie d’un riche débat sur cette question, donnant lieux à des échanges concrets entre parents et enseignants. Les enseignants de l'école Verlaine ont proposé aux parents d’observer des séances en mathématiques et en découverte du monde. Ces séances ont été suivies de débats tout aussi appréciés pour deux groupes de parents. L’apprentissage de la lecture est bien sûr une préoccupation majeure des familles qui ont besoin d’être accompagnées et rassurées sur cette question. Les écoles Julie Daubié, Blaise Pascal, Jacques Brel et Jean Moulin ont concentré leur attention sur le thème de « l’apprentissage de la lecture et de l’accompagnement de l’élève par la famille ». Si la plupart des enseignants insistent depuis longtemps sur le rôle essentiel des familles dans l’accompagnement des élèves, l’organisation d’observations de

16

16/16

S’informer


séances d’apprentissage de la lecture, suivies de débats où chacun peut s’exprimer librement, contribue à réconcilier les parents avec une image trop souvent négative de leur propre scolarité. Les parents ont souvent été surpris par la façon dont les enfants abordent la lecture en classe. Ils ont été un peu inquiets de savoir comment les aider à la maison sans avoir les mêmes outils (affichages...). La plupart ont aussi découvert leur enfant dans son « costume d'élève », et parfois dans une « façon d'être » totalement différente de celle de la maison. De manière générale, les débats ont montré que les observations de séances modifient les représentations des parents sur les apprentissages et la pédagogie. Les enseignants ont de leur côté particulièrement apprécié le temps du débat où des parents ont exprimé leurs difficultés, parfois montré un autre visage d’eux-mêmes et toujours un grand intérêt pour la scolarité et la réussite de leurs enfants. Si l’on ne peut nier la difficulté, pour les professeurs, à endosser le rôle d’animateur de débats, les retours positifs et l’installation d’un véritable dialogue entre parents et enseignants sont sans aucun doute des indicateurs de la réussite de ce dispositif mallette des parents. La connaissance des parents, les échanges basés sur des observations en classe, permettent de mieux encadrer les élèves et de mieux répondre à leurs besoins. Les équipes sont alors mieux préparées pour réussir leurs missions avec à leurs côtés des parents d’élèves mieux informés et plus investis.

��

Ressources

� Vidéo : La mallette des parents du CP à la 3ème sur la chaîne Éducation nationale du site Dailymotion http://www.dailymotion.com/video/xtfq1u_la-mallette-des-parents-du-cp-a-la-3e_school

� École maternelle et parents d’élèves : pour une coéducation réussie Conférence de Viviane Bouysse, inspectrice générale en 2009 au colloque de l’OMEP (organisation mondiale pour l’éducation pré scolaire) Site de l’inspection de la Goutte d’Or http://18b-gouttedor.scola.ac-paris.fr/spip.php?article1699

� Eduscol : Mallette des parents http://eduscol.education.fr/pid26667/mallette-des-parents.html

� CNDP : Lire… une année d’apprentissage de la lecture au CP

http://www.cndp.fr/lire-au-cp/ � BD du Nord n°100 octobre 2007 La famille et l’école

« Un nouveau regard sur les rapports école/familles », Pierre Frackowiak, IEN

« Les parents aiment l’école ouverte », Patrick Dumont IA-IPR

La « mallette des parents CPpedagogie-nord.ac-lille.fr/IMG/pdf/mallette-parents1d.pdf · La...

Documents

Transcript of La « mallette des parents CPpedagogie-nord.ac-lille.fr/IMG/pdf/mallette-parents1d.pdf · La...