La LGV et ses effets dans le champ du tourisme

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LA LGV ET SES EFFETS DANS LE CHAMP DU TOURISME KATARZYNA BOGACZ INGÉNIEURE DE RECHERCHE LISEA UMR 5600 EVS-IRG RESPONSABLE DE LAXE « TOURISME » : ISABELLE LEFORT

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LA LGV ET SES EFFETS

DANS LE CHAMP DU TOURISME

KATARZYNA BOGACZ INGÉNIEURE DE RECHERCHE LISEA – UMR 5600 EVS-IRG

RESPONSABLE DE L’AXE « TOURISME » : ISABELLE LEFORT

1

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 3

I. OBJECTIFS, CONTEXTES ET MODES OPÉRATOIRES DE LA MISSION 4

A. Objectifs 4

B. Contextes incertains 5

C. Mode opératoire / terrain 6

1. Première mission de terrain : 9-27 juin 6

2. Demande du focus sur Bordeaux 7

II. ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME ET CHOIX DES TERRITOIRES POUR L’OBSERVATOIRE 10

A. Activités touristiques inégalement réparties 10

1. Hôtellerie 11

2. Hôtellerie de plein air 14

3. Résidences secondaires 18

4. Les principaux sites touristiques 20

B. Pertinence des territoires retenus pour l’observation 22

III. POSITIONNEMENT ET STRATÉGIES DES ACTEURS TOURISTIQUES 29

A. De grandes attentes et un certain attentisme.... 29

B. La LGV : un « élément parmi d'autres » pour l'attractivité touristique 31

C. Renforcement des destinations touristiques déjà bien présentes 33

D. Bordeaux « plateforme » : une volonté de travailler « avec » 35

IV. QUELS TOURISMES / TOURISTES CONCERNÉS ? 38

A. Destination : Bordeaux / Bordelais / littoral proche (Arcachon…) 39

B. Activité : Tourisme d’affaires 40

C. Durée de séjour : courts séjours et week-ends 43

D. Focus bordelais sur les filières 45

1. Oenotourisme 45

2. Tourisme fluvial 46

E. Tourisme événementiel 47

F. Provenance de la clientèle 48

1. Bassin parisien 48

2. Touristes étrangers 48

G. Quelles niches à mettre en veille ? 49

2

V. LES QUESTIONS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE TOURISTIQUES 51

A. Hôtellerie 52

1. Nuitées : focus sur Métropole Bordelaise 53

1. Taux d’occupation des hôtels de la Métropole Bordelaise en 2014 55

2. Prix moyens des hôtels de la Métropole Bordelaise en 2014 56

B. Fréquentation de sites 58

1. Cité du vin et autres sites importants 59

2. Sites locomotives et effet d'entraînement 60

VI. EFFETS DIFFÉRÉS À PROSPECTER ? 65

A. Résidences secondaires 65

B. La question de l'emploi touristique 66

VII. PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES INDICATEURS ET DES TERRITOIRES RETENUS DANS LE

CADRE DE LA BASE DE DONNÉES DE L’OBSERVATOIRE 70

VIII. LES LIMITES / DIFFICULTÉS À PRENDRE EN COMPTE 75

A. Questions de desserte et de grille horaire 75

B. Accessibilité après l’arrivée… 76

C. La rupture de charge 78

D. Prix de billet 79

E. Autres difficultés à prendre en compte 80

1. Bagages 80

2. Peu de place prévu pour les vélos dans les TGV 80

F. Les limités / difficultés selon les touristes : quelques résultats d’enquête 81

IX. CONCLUSION GÉNÉRALE 85

X. ANNEXES 89

A. ENTRETIENS EFFECTUÉS 89

B. ENQUÊTE AUPRÈS DES TOURISTES 92

C. LEXIQUE 94

D. LISTE DES ACRONYMES 96

XI. TABLES 97

A. Table des figures 97

B. Table des tableaux 98

3

INTRODUCTION

« La LVG, bien évidemment, c’est un atout formidable pour Bordeaux et sa région

dans son ensemble », considère Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux). Cet avis est d’ailleurs

partagé par de très nombreux acteurs, en particulier pour Bordeaux, qui sera à 2h05 de Paris.

Il est notable que toutes les personnes interrogées indiquent Bordeaux comme principale

bénéficiaire de l’impact que la LGV pourrait avoir sur les activités touristiques.

Selon Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme), le premier élément pour

développer le tourisme c’est en effet la desserte, à l'instar des stations balnéaires

contemporaines des chemins de fer.

On ne peut quasiment pas développer le tourisme de manière importante

si on n’a pas la desserte. Ca veut dire que pour toute amélioration de la

desserte : qu’elle soit ferroviaire, qu’elle soit aérienne, routière il y a des

conséquences immédiates sur le tourisme. Parce qu’il a des facilités

d’accès et qui dit facilités d’accès, dit « facilités de consommation ». Et

puis, il y a un gain temps. Et on sait que les gens ont plutôt tendance à

diminuer leurs séjours. Donc c’est quasiment la condition de base du

développement touristique. Toute amélioration de la desserte,

automatiquement, a des effets positifs, directs ou induits par rapport au

développement touristique d’une destination. C’est vraiment la base de

tout.

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme)

Toutefois, Frédéric Charpentier (CCI Angoulême) considère qu’il faut être assez

prudent par rapport à l’impact et l’effet possible de la LGV sur les activités touristiques et le

développement économique en général : « Nous sommes desservis par le TGV depuis 25 ans.

Donc il ne faut pas s’attendre sur les effets sur nos territoires qui sont concernés par la mise

en service, nous on va gagner du temps. »

L'effet psychologique – « de dire ‘on est à 2 heures de Paris’, ce n’est pas la même

chose que ‘3 heures’ » (Claudine Pousseau, Gironde Tourisme) est déterminant. Olivier

Amblard (Charente-Maritime Tourisme) souligne en effet que l’amélioration de l’accessibilité

a non seulement un impact direct, en fonction de la zone et du type de clientèle, mais a un

autre impact non négligeable : la procuration du sentiment que la destination est très

facilement accessible - même si, d'ailleurs, c'est un autre mode de transport qui est

ultérieurement privilégié... La représentation de la proximité, véhiculée par les médias et la

communication, joue un rôle déterminant en matière de mobilité et de choix de destination.

4

Cette représentation peut jouer un rôle déclencheur dans le choix d'une destination qui

bénéficie ainsi, au delà de la contraction effective de l'espace-temps du déplacement, d'une

valeur ajoutée en termes d’image et donc de positionnement.

Plus on améliore la desserte d’une destination (que ça soit par la voie

aérienne / ferrée / autoroutière), on rapproche cette destination et ça lui

permet être beaucoup plus attractive. Mais, par ailleurs, même si on

n’utilise pas ce moyen de transport rapide, psychologiquement, ça

approche quand même la destination. Donc il y a en effet un peu induit

même auprès les non-utilisateurs. Il y a un effet induit très positif pour la

destination si elle est bien desservie, rapidement desservie.

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme)

I. OBJECTIFS, CONTEXTES ET MODES OPÉRATOIRES DE LA MISSION

A. Objectifs

Le premier et essentiel objectif de la mission consiste à se donner les moyens de suivre

les effets de la nouvelle ligne à grande vitesse dans le domaine des activités touristiques :

identifier les indicateurs et les territoires à suivre dans le cadre de l’observatoire socio-

économique. Il s’agit à la fois d’entamer les procédures de collectes de données agrégées des

différents acteurs (CDT, CRT, CCI, OT…) et d’identifier les mailles territoriales le plus fines

à investiguer. Ces démarches doivent permettre de constituer une base essentiellement

quantitative permettant de rassembler des données d’origines diverses et d’alimenter des

matrices d’indicateurs.

Conjointement, mais sur ce point de façon qualitative et visant à capitaliser une

traçabilité des « mémoires » des acteurs concernés, il s’agit de mettre en place une série

continue d’entretiens avec différents types d’acteurs touristiques. Ces entretiens ont pour

objectif d'identifier les stratégies et les actions menées pour s’adapter à la LGV mais

également les types de tourisme susceptibles d’être les plus concernés par cette nouvelle

donne de la mobilité.

Ces deux types d’objectifs (lister les indicateurs pertinents sur la durée de

l'observatoire, identifier les acteurs et leurs stratégies touristiques) ont constitué la

charpente du travail et des enquêtes effectuées durant le contrat.

5

B. Contextes incertains

Le premier élément très important à prendre en compte pour saisir les témoignages des

acteurs touristiques et les contextualiser est la re-configuration régionale en cours.

- En effet, suite à la modification de la maille régionale, les acteurs touristiques

enquêtés ont fait entendre leurs interrogations en la matière, à l'instar de Christelle

Boutin (ORT Poitou-Charentes) : « le projet de la LGV arrive à sa fin et la nouvelle

grande région arrive à début. Ce projet n’a pas été pensé à l’époque sur ce grand

territoire » Elle considère, que dans cette nouvelle région il y a une carte à jouer : « il

faudra forcément repenser, se donner les moyens de voir comment toutes ces

personnes qui arrivent sur Bordeaux peuvent être redrainer, redispatcher (sic). Avec

de bons outils. Parce que si on ne peut pas aller rapidement de Bordeaux à La

Rochelle, aucun intérêt ».

- Frédéric Charpentier (CCI Angoulême) constate de même: « Maintenant, il faut que

les Bordelais regardent aussi un peu vers le Nord. On a cette chance d’être entre

Paris qui est la ville de décision et Bordeaux. Donc on a aussi des choses à proposer.

On s’interroge (aujourd’hui nous n’avons pas de certitude) sur le potentiel d'un ‘effet

carrefour’, entre les trois actuelles préfectures de la région, qui vont être amenées à

échanger d’avantage ». Comme la future région sera géographiquement très grande,

les différents acteurs peuvent effectivement décider de se rencontrer à Angoulême.

D’où un impact envisageable sur le tourisme d’affaires.

Le deuxième élément contextuel renvoie au calendrier des entretiens, qui correspond à

une phase de négociations concernant notamment le nombre de trains. Comme l’explique

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) : « les collectivités n’ont pas un regard

strictement économique, peut-être comme la SNCF, mais plus peut-être économique et

aménagement de territoire ». Leur souhait est triple : gagner de temps (temps plus réduit pour

aller jusqu’à Paris), avoir un maximum de liaisons (maximum de trains), et, enfin, conserver

les arrêts.

Cette incertitude, en ce qui concerne la qualité de la desserte, est très largement mis en

avance par les professionnels. Selon Amélie Déchénais (Bordeaux Convention Bureau), la

diminution du temps de trajet entre Paris et Bordeaux est très importante, parce qu'elle

permettra de faire plus facilement un aller-retour dans la journée pour des

réunions/séminaires. Il est ainsi envisageable que certains événements qui se passent

6

aujourd'hui à Paris, profitent de la LGV pour se tenir à Bordeaux, au moins pour une journée.

Mais ceci est possible « uniquement si un système de vrais navettes Bordeaux-Paris est mis en

place. Il faut qu’il y a un reflexe qui se crée comme par exemple pour Bordeaux-Lyon ou les

gens se disent ‘voilà, je fais mon aller-retour dans la journée, si je loupe mon TGV de 18h, ce

n’est pas grave, j’en ai une à 18h30 ou à 18h45 de 2 heures également'».

La réussite finalement de cette ligne par rapport au tourisme d’affaires,

est vraiment liée à la planification de trains qui va être faite. C’est-à-

dire, si on est vraiment sur un système de navettes ou le train devient un

peu un RER de Paris – ça fonctionnera. Après, j’ai peur que si on est sur

les trains qui sont écartés d’une heure, une heure et demi, 2 heures, ça

fonctionnera beaucoup moins. Ca nous apportera beaucoup moins de

nouvelles réunions et nouveaux business.

Amélie Déchénais (Bordeaux Convention Bureau).

C. Mode opératoire / terrain

L’enquête a débuté par un travail exploratoire qui a permis de constituer une première

base bibliographique et documentaire. Des rendez-vous ciblés avec des spécialistes, comme

Christophe Privas (INSEE), Christophe Terrier (statisticien qui a travaillé pour l’INSEE et le

ministère du tourisme) et Gérard Octroy (Rhône-Alpes tourisme) ont apporté des informations

complémentaires. A l’issue de cette étape du travail, il a été possible d’établir une liste des

personnes ressources à rencontrer lors de la mission de terrain programmé pour juin 2015.

1. Première mission de terrain : 9-27 juin

Au vue des objectifs de la mission (identification des indicateurs et les territoires à

suivre dans le cadre de l’Observatoire socio-économique, identification des types de tourisme

susceptibles d’être concernés par la LGV), il a été choisi de rencontrer dans un premier temps

les responsables des Observatoires régionaux du tourisme en Aquitaine et en Poitou-

Charentes. Il a été également décidé de réaliser les entretiens avec les directeurs ou les

responsables de l’observation au sein de Comités départementaux du tourisme de tous les

départements retenues pour l’observation lors de comité scientifique du mars 2015 (Gironde,

Charente-Maritime, Charente, Deux-Sèvres1 et Vienne

2). Quant aux autres personnes

1 Un rendez-vous prévu avec le directeur d’ADT Deux-Sèvres le mardi 23 juin a été annulé par l’ADT le

vendredi 19 juin et remplacé par un entretien téléphonique qui s’est déroulé ultérieurement.

7

rencontrées, il s’agit à la fois des représentants du Futuroscope (le site « locomotif » le plus

fréquenté en Poitou-Charentes) ainsi que des Offices du tourisme significatifs des

territoires (Bordeaux, Cognac)3.

Comme il s’agit dans le cadre de cette enquête d’une démarche principalement

exploratoire (aucun travail de recherche n’a été réalisé précédemment dans le cadre d’un axe

« tourisme »), il a été choisi de mener des entretiens exploratoires de type semi-directif. En ce

qui concerne les contenus des entretiens, certaines questions ont été abordées

systématiquement avec tous les interlocuteurs (impact possible de la ligne LGV, type(s) de

touristes visées…). Mais comme les fonctions/territoires d’actions des personnes interrogées

n’étaient pas les mêmes, les guides d’entretiens ont été adaptés pour chaque rencontre, afin de

profiter maximalement des informations susceptibles d'être fournies et d'être réutilisées pour

la suite du travail. Ce même principe d'entretiens a été également appliqué lors des étapes

suivantes de l’enquête.

Il semblait très intéressant de compléter les opinions des professionnels en tourisme

par une petite enquête exploratoire auprès des touristes de la région Poitou-Charentes et du

département de la Gironde en Aquitaine. C’est pourquoi, un projet d’enquête complémentaire

a été proposé : l’interrogation devait porter sur les visiteurs des plus grands sites (type de

Futuroscope ou l’Aquarium de La Rochelle) des territoires choisis, afin d’établir les relations

dans la fréquentation des différents sites touristiques et étudier la population de leurs visiteurs.

2. Demande du focus sur Bordeaux

A l’issue de la première mission de terrain, une demande a été adressée par la direction

de l’Observatoire socio-économique de fournir un rapport se concentrant principalement sur

Bordeaux. Ceci avait deux conséquences : la modification des objectifs validés par le Comité

scientifique en mars 2015 (l’interrogation devrait porter de façon égale sur les départements

de la Gironde, Charente-Maritime et Vienne), et la modification du projet d’enquête auprès

des touristes : fournir les résultats concernant Bordeaux requérait tout le temps dévolu aux

questionnaires. Pourtant, les démarches ne sont pas les mêmes pour mener une enquête au

sein d’un grand site touristique et une ville entière... (en outre, il n’est pas pertinent de

considérer la ville Bordeaux en tant que « site » comparable au Futuroscope qui est un espace

fermé avec une entrée payant).

2 Le département des Pyrénées-Atlantiques a été ajouté pour une observation le 19 novembre 2015.

3 Il n’a pas été, malheureusement, possible de rencontrer la direction de l’Office du tourisme de La Rochelle. La

situation actuelle au sein de cette structure est pour le moins "particulière". Des problèmes judiciaires empêchent

à ce jour tout fonctionnement prospectif pour cet office.

8

Afin de fournir les matériaux correspondant à cette nouvelle demande des résultats sur

Bordeaux, trois nouvelles missions ont été engagées :

1. 4 - 15 août 2015 – enquêtes auprès des touristes

2. 4 - 11 octobre 2015 – entretiens avec des professionnels du tourisme / enquête

auprès des touristes

3. 19 octobre – 1er

novembre 2015 – entretiens avec des professionnels du

tourisme / enquête auprès des touristes

Ces dates ont été choisies afin de répondre à un double objectif des missions : entretiens avec

des professionnels et enquête auprès des touristes. C’est pourquoi, l’enquête s’est déroulée

lors de la « haute saison touristique » (4-15 août), de l'« arrière saison touristique » (4 – 11

octobre) et durant les vacances de la Toussaint (19 octobre – 1er

novembre).

a) Enquête auprès des touristes

Pour ne pas abandonner complètement les premiers objectifs d’enquête, il a été décidé

d’interroger les touristes non seulement au sein du centre historique de Bordeaux (plus

précisément devant la Porte Cailhau ainsi que la Grosse Cloche), mais également devant la

Dune du Pilat et à Saint-Emilion – pour saisir les relations possibles entre ces trois lieux, en

ce qui concerne les parcours des visiteurs. Il a été décidé d’interroger uniquement les visiteurs

n’habitant pas le département de la Gironde.

Le questionnaire bilingue, français/anglais, est composé majoritairement de questions

fermées portant notamment sur les modes d’hébergement, la durée de séjour, l’origine

géographique de visiteurs. Une question ouverte a été ajoutée afin de mieux approcher les

attentes de visiteurs en termes de modes de transport : « Pourquoi avez-vous utilisé le

train pour vous rendre en Gironde ? » ou « Pourquoi n’avez-vous pas utilisé le train pour vous

rendre en Gironde ? ». L’enquête a été réalisée en face à face – ce mode de collecte a garanti

une bonne qualité de réponses (les questions pouvaient être posées avec des explications

complémentaires). De plus, il a été possible d’observer les visiteurs et de noter certains propos

complémentaires aux réponses du questionnaire (notamment sur la question concernant la

volonté d’utiliser la nouvelle LGV à partir de 2017).

La modification de l’objectif d’enquête a laissé très peu de temps pour la « mise en

œuvre » et il n’a pas été possible notamment d’engager des partenariats avec les formations en

tourisme de la région bordelaise ni de proposer à des étudiants de participer à l’enquête. C’est

pourquoi tous les questionnaires ont dû être administrés par une seule personne (K. Bogacz).

9

La méthode de sélection choisie la plus pertinente afin de limiter la subjectivité de chercheur4

a consisté à interroger chaque cinquième personne qui se présente à l’enquêteur5. Si la

personne sélectionnée déclarait habiter dans le département de la Gironde ou s’il refusait de

répondre, la procédure recommençait. Et comme les habitants de la Gironde ont été très

nombreux (surtout à Bordeaux), il n’a pas été possible d’obtenir le nombre des questionnaires

visé. A ceci s’ajoutent les conditions atmosphériques particulièrement défavorables lors de la

première partie d’enquête auprès des touristes, réalisée au d’août, où les grands chaleurs ont

été immédiatement suivis par les violentes pluies.

b) Entretiens avec des professionnels du tourisme de métropole

de Bordeaux et de la Gironde

En ce qui concerne le type de tourisme susceptible d’être le plus concerné par la LGV,

le tourisme d’affaires occupe une place très importante. C’est pourquoi, il a été décidé de

rencontrer des représentants du milieu du tourisme d’affaires, notamment un acteur très

important au sein de la métropole bordelaise, Eric Dulong (qui est la fois le président de

Congrès et Expositions de Bordeaux et Bordeaux Convention Bureau).

En plus des rendez-vous avec les professionnels du tourisme de la métropole de

Bordeaux, il était nécessaire de rencontrer également les directeurs de Gironde Tourisme ainsi

que du Comité régional de Tourisme d’Aquitaine et ce afin de pouvoir situer Bordeaux dans

un contexte plus global. L’interrogation a porté de surcroît sur les destinations touristiques à

proximité de Bordeaux les plus fréquentées (Arcachon, Saint-Emilion). Quand à Libourne et

Angoulême, l’objectif des rencontres avec des spécialistes issus de ces territoires a été de

saisir si (et comment ?) ces lieux pourraient profiter de l’arrivée de la LGV : grâce aux arrêts

de la LGV qui y sont prévues, mais aussi du fait de leur proximité avec une vrai

« plateforme » touristique – Bordeaux.

Les entretiens ont été retranscrits sous forme de verbatim, afin de conserver la teneur

essentielle et la plus complète des propos des personnes interrogées.

4 Martin, O. (2009).L’analyse de données quantitatives. Paris : Armand Colin.

5 Cette modalité de collectes a dû être légèrement modifiée pendant l’interrogation réalisée au mois d’août pour

l’un de sites - la Dune du Pilat - en raison d’une fréquentation très nombreuse. Sur ce site nous avons choisi

d’interroger la première personne présente 5 minutes après le dernier visiteur enquêté.

10

II. ÉTAT DES LIEUX DU TOURISME ET CHOIX DES TERRITOIRES POUR

L’OBSERVATOIRE

Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes) insiste sur le fort déséquilibre territorial au

sein de la région Poitou-Charentes : « les départements comme la Charente- Maritime et la

Vienne ont énormément de sites et de lieux de visites, ce qui n’est pas le cas de Deux-Sèvres et

de Charente ». D’ailleurs, en ce qui concerne l’activité touristique du département de la

Charente, comme le précise Frédéric Charpentier (CCI Angoulême), les retombées existent

mais elles sont moins significatives que ce qu’on observe sur les territoires voisins, comme la

Dordogne ou la Charente-Maritime.

A. Activités touristiques inégalement réparties

Au niveau des actuelles régions Aquitaine et Poitou-Charentes on constate de très

grandes disparités entre les départements en termes d’attractivité touristique. « L’effet

littoral » est particulièrement fort : pour chaque région on compte près 8 lits marchands sur 10

dans les départements littoraux.

En 2014, Poitou-Charentes possède environ 900 000 lits touristiques dont 32%

constituent les lits marchands (campings, hôtels, chambres d’hôtes, villages de vacances…).

Les lits marchands sont beaucoup plus nombreux dans les campings (59%), que dans les

hôtels (13,5%) (Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, Observatoire Régional du Tourisme en

Poitou-Charentes). Comme le présente le graphique ci-dessous, la très grande majorité des lits

marchands (77 %) est disponible au sein d’un seul département – la Charente-Maritime.

Figure 1 : Répartition des lits marchands par département en 2014 - Poitou-Charentes.

Source : Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, Observatoire Régional du Tourisme en Poitou-

Charentes

Charente

Charente-Maritime

Deux-Sèvres

Vienne

11

En Aquitaine, on compte en 2014 environ 1,4 million de lits touristiques – la moitié

appartient à la sphère marchande. Comme en Poitou-Charentes, les lits marchands sont plus

nombreux dans les campings (39%) que dans les hôtels (10%). Trois-quarts des hébergements

marchands aquitains est composé des campings et des meubles de tourisme6 (Les Chiffres

Clés du Tourisme en Aquitaine, édition 2015, CRTA). Comme le présente le graphique ci-

dessous, la Gironde est le premier département d’accueil d’Aquitaine avec 31% des lits

marchand de la région.

Figure 2 : Répartition des lits marchands par département en 2014 - Aquitaine.

Source : Les Chiffres Clés du Tourisme en Aquitaine, édition 2015, Comité Régional de

Tourisme en Aquitaine.

1. Hôtellerie

Les graphiques ci-dessous présentent pour chaque région la répartition du nombre des

hôtels par département (au 1er

janvier 2015). Au niveau régional, les disparités sont beaucoup

plus fortes en Poitou-Charentes où un seul département, la Charente-Maritime, compte plus

de la moitié de tous les établissements hôteliers. En ce qui concerne la région Aquitaine,

même si les Pyrénées-Atlantiques, suivies par la Gironde, comptent le plus d’hôtels, leur

prédominance est moins marquée.

6 Meubles du tourisme comptent par exemple « Gîtes de France » ou « meubles Clévacances ».

Dordogne

Gironde

Landes

Lot-et-Garonne

Pyrénées-Atlantiques

12

Figure 3 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 – Poitou-

Charentes.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Figure 4 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 -

Aquitaine.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Si on regarde le nombre d’hôtels pour les départements de deux régions, la

prédominance de la Charente-Maritime disparaît même si elle appartient aux trois

départements comptant le plus d’hôtels.

Figure 5 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 –

Aquitaine et Poitou-Charentes

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Charente

Charente-Maritime

Deux-Sèvres

Vienne

Dordogne

Gironde

Landes

Lot-et-Garonne

Pyrénées-Atlantiques

Charente

Charente-Maritime

Deux-Sèvres

Vienne

Dordogne

Gironde

Landes

13

La carte ci-dessous présente la répartition des hôtels par commune. Un nombre très

importants des établissements hôteliers est concentré sur le littoral, surtout dans les villes

comme Biarritz, la Rochelle, Arcachon ou encore Royan. On note également des très

nombreux hôtels dans une métropole de Bordeaux et zone Poitiers – Futuroscope.

Figure 6 : Répartition des hôtels dans les régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

14

L’Aquitaine occupe le 4ème

rang au niveau national avec 4,5% des nuitées et la région

Poitou-Charentes le 14ème

rang avec 2,3% des nuitées. En ce qui concerne le nombre de

nuitées selon la catégorie d’hôtels, en Aquitaine, les hôtels trois étoiles et au-delà concentrent

plus du tiers des nuitées (34,8%). Cette proportion est encore plus élevée en Poitou-Charentes

(46%). Quant à la clientèle hôtelière étrangère, elle est particulièrement nombreuse en

Aquitaine – 18,8% (11% en Poitou-Charentes) (Les Chiffres Clés du Tourisme en Aquitaine,

édition 2015, CRT Aquitaine, Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, ORT Poitou-Charentes).

2. Hôtellerie de plein air

Les graphiques présentent pour chaque région la répartition des terrains de camping

(au 1er

janvier 2015) – on constate que la prédominance de la Charente-Maritime est encore

plus importante.

Figure 7 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier

2015 – Poitou-Charentes.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Figure 8 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier

2015 – Aquitaine.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

Charente

Charente-Maritime

Deux-Sèvres

Vienne

Dordogne

Gironde

Landes

Lot-et-Garonne

Pyrénées-Atlantiques

15

Si on observe les terrains de camping conjointement pour les deux régions - la

prédominance de la Charente-Maritime persiste – elle est toutefois moins importante. Dans le

même temps on constate que l’Aquitaine compte plus de terrains de camping – en effet, le

parc aquitain constitue le 2ème

parc régional français (après le Languedoc-Roussillon), avec

12% de l’offre française. (Les Chiffres Clés du Tourisme en Aquitaine, édition 2015, CRT

Aquitaine)

Figure 9 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier

2015 – Aquitaine et Poitou-Charentes.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

En ce qui concerne la fréquentation de l’hôtellerie en plein air, l’Aquitaine occupe le

3ème

rang national (13,5% des nuitées), et Poitou-Charentes le 7ème

(6,3% des nuitées). En

Aquitaine 33% des nuitées en hôtellerie de plein air sont le fait des clientèles étrangères, en

Poitou-Charentes, 18,3%. (Les Chiffres Clés du Tourisme en Aquitaine, édition 2015, CRT

Aquitaine, Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, ORT Poitou-Charentes).

La carte suivante présente la répartition des terrains de camping par commune.

« L’effet littoral » est très important. Le seul département ne possédant pas du littoral, où le

nombre des terrains de camping reste néanmoins très important, est la Dordogne.

Charente

Charente-Maritime

Deux-Sèvres

Vienne

Dordogne

Gironde

Landes

16

Figure 10 : Répartition des terrains de camping dans les régions Aquitaine et Poitou-

Charentes en 2014.

Source : INSEE en partenariat avec la DGE et les partenaires territoriaux

17

Les données présentées montrent clairement que l’offre d’hébergement marchand – les

hôtels et les terrains de campings – n’est pas reparti uniformément au sein de tous les

départements. Les inégalités les plus fortes existent au niveau de la région Poitou-Charentes,

où la plupart de l’offre d’hébergement marchand est concentrée en Charente-Maritime. Les

graphiques ci-dessous présentent la fréquentation pour les différentes zones touristiques.

Même si 47% des nuitées en hôtellerie concerne la Charente-Maritime, la zone

comptant le plus de nuitées se trouve au sein du département du Vienne (Poitiers-Futuroscope

- 30% des nuitées régionales). Quant aux nuitées en hôtellerie de plein air, la prédominance de

la Charente-Maritime ne fait aucun doute (91% des nuitées régionales).

Figure 11 : Fréquentation de l’hôtellerie en Poitou-Charentes : nuitées en 2014 par zone

touristique

Source : Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, ORT Poitou-Charentes

Figure 12 : Fréquentation de l’hôtellerie de plein air en Poitou-Charentes : nuitées en

2014 par zone touristique

Source : Les Chiffres Clés du Tourisme 2014, ORT Poitou-Charentes

18

3. Résidences secondaires

Les résidences secondaires représentent une partie importante des nuitées touristiques.

En outre, comme pour l’hôtellerie de plein air, la plupart des résidences secondaires est

concentrée sur le littoral. Leur nombre est particulièrement élevé dans le département de

Charente-Maritime. Aujourd’hui, avec près de 100 000 unités, les résidences secondaires

représentent plus de 60 % de l’offre en hébergement touristique de la Charente-Maritime.

Selon les résultats de l’étude7 sur l’usage des résidences secondaires en Charente-Maritime,

une très grande partie des propriétaires des résidences secondaires est constituée d’anciens

touristes (47 %). Les résidences secondaires sont particulièrement nombreuses en zone

littorale : dans les territoires du Pays Royannais, de Marennes-Oléron et de l’Ile de Ré, elles

représentent respectivement 43 %, 47 % et 54 % de l’habitat total. Quant au département de la

Gironde, qui représente à lui seul un tiers du parc régional des résidences secondaires de la

région Aquitaine, 45 % de ces logements se trouvent dans le bassin d’Arcachon, suivi par le

littoral du Médoc (35 %).

Aux séjours des propriétaires de résidences secondaires s’ajoutent les nuitées

touristiques de famille / amis ou les locations aux autres personnes. Selon les résultats d’une

récente enquête (2014) auprès de propriétaires de résidences secondaires en Charente-

Maritime, ils constituent de vrais “ambassadeurs du territoire” : un propriétaire sur deux reçoit

régulièrement famille et amis dans sa résidence secondaire. En outre, les résidences

secondaires représentent en France, « un volume de nuitées touristiques comparable à celui

des hébergements touristiques professionnels (hôtels, campings, résidences de tourisme,

villages vacances…) » (INSEE, Décimal, n°288, 2009).

7 Menée par Charente-Maritime Tourisme, la CCI Rochefort et Saintonge, la CCI La Rochelle, l’Université de

La Rochelle, CNRS.

www.observatoire.en-charente-maritime.com/tourisme/etude-residences-secondaires-2012-2015

19

Figure 13 : Les résidences secondaires en Aquitaine et en Poitou-Charentes en 2012.

Source : INSEE, les recensements de la population.

20

4. Les principaux sites touristiques

Les cartes présentent les sites touristiques de l’Aquitaine et du Poitou-Charentes

fréquentés annuellement par au moins 35 000 visiteurs. Les sites les plus importants en

Poitou-Charentes sont liés aux loisirs. Quant à l’Aquitaine, après le site régional de loin la

plus visité – la Dune du Pilat – on observe une importance des sites liés à la culture.

Figure 14 : Sites touristiques fréquentés par au moins 35 000 visiteurs en 2014 : Poitou-

Charentes

Source : Comités départementaux du tourisme de Poitou-Charentes

21

Figure 15 : Sites touristiques fréquentés par au moins 35 000 visiteurs en 2014 :

Aquitaine

Source : Comité régional du tourisme d’Aquitaine, Comités départementaux du tourisme

d’Aquitaine

En Poitou-Charentes il existe une très grande concentration d'importants sites

touristiques (visités annuellement par au moins 35000 visiteurs) au sein de deux

départements : Charente-Maritime et Vienne. De plus, seuls les 5 premiers sites de la région

attirent environ 4 millions des visiteurs. Leur fréquentation est globalement stable pour la

période 2010 – 2014 (les données pour l’Aquarium de La Rochelle ne sont pas disponibles

avant 2013).

22

Figure 16 : Les 5 premiers sites le plus visités de région Poitou-Charentes.

Source : Comités départementaux du tourisme de Poitou-Charentes

B. Pertinence des territoires retenus pour l’observation

- L’analyse de données disponibles au niveau des départements et des communes a

montré que le département ne constitue pas le niveau d’observation pertinent, en

raison des fortes disparités relevant des différents indicateurs. Il est dès lors

nécessaire d'effectuer des focus à des échelles plus fines. L’analyse au niveau des

communes semble donc plus pertinente au regard des très grandes disparités entre les

départements en termes d’attractivité touristique.

- Toutefois, en ce qui concerne l’hébergement touristique, mises à part les données

présentées ci-dessus concernant la capacité d’accueil (hôtellerie, terrains de

campings…), les travaux actuels (analyse de documents, entretiens avec des

spécialistes – INSEE, ORT…) n’ont pas permis de déterminer des sources de

données (actuelles, fiables, comparables et complètes) concernant la

fréquentation touristique (nombre de nuitées, durée moyenne de séjour…) et la

structure de la clientèle (taux du tourisme d’affaires, arrivées et nuitées selon le

pays de résidence des touristes) au niveau des communes. C’est pourquoi un

objectif du travail a consisté à identifier les mailles territoriales les plus fines à

investiguer et à en élaborer la pertinence.

- Les travaux ont révélé que les niveaux d’observation les plus adaptés au vue de la

nature des données recherchés sont les zones d’études de phénomènes

touristiques (ZEPT). Le découpage en ZEPT a été réalisé par l’INSEE en

concertation avec les Comités régionaux du tourisme (CRT) et les Comités

0

200 000

400 000

600 000

800 000

1 000 000

1 200 000

1 400 000

1 600 000

1 800 000

2 000 000

2010 2011 2012 2013 2014

Futuroscope

Aquarium de La Rochelle

Zoo de la Palmyre

Centre aquatique Les Antilles

Chantiers de l’Hermione

23

départementaux du tourisme (CDT). Les zones répondent aux critères suivants :

toutes les communes de la région sont concernées, une commune ne peut faire

partie que d’une seule zone, aucune zone ne doit être à cheval sur plusieurs

départements. La carte suivante présente toutes zones d’études de phénomènes

touristiques en Aquitaine et en Poitou-Charentes. Les communes et les zones retenues

pour l’observation y ont été indiquées.

Figure 17 : Les zones d’études de phénomènes touristiques (ZEPT), les zones et les

communes observées en Aquitaine et en Poitou-Charentes en 2012.

Source : INSEE, CRTA

24

Il a donc été décidé de mener une analyse en premier lieu au niveau des communes (ainsi

que les ZEPT dont ces communes font partie) directement desservies par la LGV en

2017. Quelques communes à très forte taux de touristicité et ayant des connexions

ferroviaires avec les gares desservies par la LGV ont été également choisies afin

d’approfondir l’analyse. Dans un premier temps, la liste des communes retenues pour le

suivi dans le cadre de l’Observatoire socio-économique LISEA contenait : Bordeaux,

Arcachon, Saint-Emilion, La Rochelle, Saintes, Royan, Rochefort, Poitiers, Angoulême,

Cognac. Les deux communes sur lesquels est situé le Futuroscope, le site le plus

fréquenté de la région Poitou-Charentes, y ont été également ajoutées.

Le travail de terrain a toutefois rendu nécessaire de prendre également en compte pour

une observation les communes de Niort et Libourne. Ces ajouts ont été décidés à la suite

des consultations avec des spécialistes. A titre d’exemple, en ce qui concerne Libourne,

selon Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) : « le territoire, il faut voir Libourne. Ils

investissent dans un projet urbain, requalification, un ponton par rapport au

développement de croisières fluviales. Ils ont un enjeu par rapport au nombre d’arrêt de la

LGV. Donc, Libourne c’est intéressant. » Enfin, à la suite des consultations avec la

direction de l’Observatoire socio-économique et le responsable de l’axe « transport », il

a été décidé de suivre également les communes de Biarritz et Bayonne.

Les cartes présentent la fréquentation touristique au niveau des zones d’études de

phénomènes touristiques (ZEPT), notamment le nombre des nuitées et le taux du tourisme

d’affaires. Pour le ZEPT « unité urbaine de Bordeaux » : il a été décidé de présenter

séparément les données pour la ville de Bordeaux et « unité urbaine de Bordeaux (hors

Bordeaux) - ainsi il est possible d’avoir une information au niveau encore le plus fin et

adéquat à un suivi des indicateurs.

Tous les territoires où on observe à la fois un nombre très important de nuitées ainsi

qu'un taux élevé du tourisme d’affaires ont été retenus pour l’observation : unité urbaine de

Bordeaux (hors Bordeaux), Bordeaux, zone de Futuroscope ou encore Communauté

d’Agglomération de La Rochelle. On constate un taux élevé du tourisme d’affaires également

pour les autres zones suivies : Communauté d’Agglomération Grand Angoulême, Ouest

25

Charente – Pays de Cognac et Niortais – Marais-poitevin. Littoral basque compte le plus

important nombre de nuitées.

Figure 18 : Nombre de nuitées et de nuitée d’affaires dans les territoires touristiques des

régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014

Sources : INSEE, CRTA

26

Les territoires avec le nombre d’arrivée le plus important et une durée de séjour plus

longue que la moyenne, figurent sur la liste des ZEPT retenues pour l’observation : Bordeaux,

Littoral basque, communauté d’Agglomération de La Rochelle. On constate aussi beaucoup

d’arrivées au niveau de l’unité urbaine de Bordeaux (hors Bordeaux) et zone Futuroscope.

Figure 19 : Nombre d’arrivées et durée moyenne de séjour dans les territoires

touristiques des régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014

Sources : INSEE, CRTA

27

On constate un nombre important des chambres d’hôtels et un taux d’occupation très

élevé pour l'unité urbaine de Bordeaux (hors Bordeaux). Le même phénomène, mais à un

moindre degré, concerne aussi le Littoral basque, la Communauté d’Agglomération de La

Rochelle, zone de Futuroscope.

Figure 20 : Chambres d’hôtel et le taux d’occupation de l’hôtellerie dans les territoires

touristiques des régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014

Sources : INSEE, CRTA

28

La dernière carte présente le nombre de sites ayant reçu au moins 35 000 visiteurs par

territoire touristique (ZEPT). Parmi les zones retenues pour l’observation, on constate le

nombre de sites le plus élevé pour Bordeaux, suivie par la Communauté d’Agglomération de

La Rochelle. Les sites très fréquentés se trouvent également au sein des Communauté

d’Agglomération du Rochefortais, Bassin d’Arcachon et Littoral basque.

Figure 21 : Nombre d’arrivées et durée moyenne de séjour dans les territoires

touristiques des régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014

Sources : INSEE, CRTA

29

Éléments de conclusion

Même si l’éventuel impact de la LGV sur le tourisme est attendu surtout à

Bordeaux, les professionnels pensent que la nouvelle ligne permettra de

« bénéficier à certain nombre des territoires (Brigitte Bloch, CRT Aquitaine). Selon

Olivier Roux (Région Aquitaine) « dans un premier temps ça va être circonscrit sur

Bordeaux et sur le bassin d’Arcachon – tant que la LGV s’arrête à Bordeaux. Après,

si demain elle va sur le Pays basque, ça va avoir un effet sur les autres zones ».

Il sera très intéressant d’observer l’évolution de l’offre/demande touristiques de

certains territoires, concernés par un possible impact de la LGV, mais qui ne

constituent pas actuellement des destinations touristiques. Notamment Libourne –

qui a aujourd’hui peu de retombées touristiques, « alors que ça pourrait générer

beaucoup plus » (Céline Pauly, Communauté d’Agglomération du libournais). Ou

certains bassins touristiques de la Charente. La question de la grande région est

susceptible d’y jouer un rôle important : « Nous, la grande région, ça nous va très

bien. On perd le côté complètement excentré qu’on avait avec l'actuelle région, et en

plus, un mépris total parce que les départements qui pèsent chez nous sur le plan

touristique, c’est la Charente-Maritime avec le littoral et puis la Vienne avec la

Futuroscope et tous les sites qui sont arrivés en département » (Carole Grosman,

Charente Tourisme).

III. POSITIONNEMENT ET STRATÉGIES DES ACTEURS TOURISTIQUES

A. De grandes attentes et un certain attentisme....

En termes de développement touristiques, certains projets sont en attente de réponses

concrètes, concernant notamment le nombre de dessertes. A la question stratégique des effets

induits dans le champ du tourisme de la nouvelle LGV, Nicolas Martin (OT & Congrès de

Bordeaux Métropole) avoue ne pas beaucoup avancer sur ce sujet en raison notamment du

manque de visibilité sur le nombre des liaisons quotidiennes. Il considère en outre, qu’une

autre question importante qui n’a pas été traitée pour l’instant concerne les liaisons directes

avec Bruxelles, Londres (Thalys, Eurostar). Relevant qu’en la matière, le dialogue avec la

SNCF n’est à ce jour pas prioritaire, ce responsable de l’OT de Bordeaux considère certes

qu’il est nécessaire de prendre ce nouveau contexte en considération mais sans engager dès

maintenant des stratégies structurantes. En effet, dans le secteur touristique, les acteurs, tels

« booking », Tripadvisor ou Airbnb peuvent connaître de profondes transformations et de

façon rapide de surcroît.

30

Moi, clairement j’attends de savoir combien de liaisons il y aura par

jour, les horaires etc… Et puis après, il faudra qu’on fasse un tour de

table avec par exemple le Comité Régional du Tourisme Aquitaine ou

l’Agence Départementale du Tourisme Gironde pour faire une

communication conjointe. Ni les un ni les autres n’auront beaucoup de

budget – et on a de moins en moins. Donc, tout ce qu’on fera, on le fera

de manière mutualisée.

Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole)

Quant aux directeurs des Comités départementaux du tourisme de la Charente-

Maritime et Deux-Sèvres, ils soulignent à la fois un avantage de la ligne LGV, mais évoquent

aussi les questions qu’ils se posent aujourd’hui. Ils considèrent que deux projets sont

importants pour leurs territoires :

- Premièrement, la liaison à grande vitesse Tours - Bordeaux, qui permettra de

gagner du temps entre Tours et Poitiers.

- Deuxièmement, les travaux qui sont en cours pour améliorer la vitesse sur la

portion entre Poitiers et La Rochelle : Niort pourrait bénéficier d'un gain de temps

sur les trains qui vont desservir La Rochelle.

« Nous, ce qu’on attend – explique Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) – et ce qui fait

l’objet de négociation maintenant – c’est le nombre de dessertes de la gare de Niort qui

utilisera le TGV Atlantique jusqu’à Poitiers. Nous avons compris qu’on risque d’avoir un peu

moins de trains par jour que ce qu’on a aujourd’hui. Si on a moins dessertes, moins de trains

par jour que ce qu’on a aujourd’hui – ça va avoir un impact négatif. En revanche, si il y a le

même nombre de trains, on va gagner le temps de parcours entre Paris et Niort, et cela nous

approchera de Paris. Ca sera un potentiel important de clientèle supplémentaire pour nous

parce que on peut devenir une vrai destination, en tout cas on peut être plus impacter

positivement par les week-ends et de très courts séjours. » L’avenir / la concrétisation de

certains projets en Deux-Sèvres dépendent en outre de la qualité de la desserte sur laquelle la

SNCF s’engagerait, notamment le projet de Parc des Expositions : « si on a moins de train

que on a aujourd’hui, ce projet n’a pas raison d’être » (Marc Richet, ADT Deux-Sèvres).

En Charente-Maritime, les attentes sont doubles. Pour le Nord du département, les

questions concernent la desserte, le nombre de trains, les arrêts etc... Pour la partie Sud, il

s’agit du projet qui permettrait d'électrifier la ligne Angoulême – Saintes – Royan. Ce projet,

qui, comme le souligne Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) – n'est pas encore

totalement certain en termes d’échéance - permettrait d'améliorer la desserte, mais surtout

31

d'envisager la possibilité qu’un certain nombre de TGV puissent faire Paris – Poitiers –

Angoulême – Cognac – Saintes – Royan. Cette démarche pourrait apporter (Olivier Amblard,

Charente-Maritime Tourisme) une triple amélioration : en termes de temps, de qualité (un

certain nombre de trains pourraient être directs, donc sans rupture de charges) et d’image.

L’intérêt de cette liaison ferroviaire (à partir d’Angoulême vers Cognac, puis Saintes

et Royan) est également souligné au sein de la CCI d'Angoulême : « c’est un élément

important, car ca veut dire, à terme, possiblement, des trains qui sont LGV jusqu’à

Angoulême et puis, qui circuleraient sur cette voie Angoulême-Royan électrifiée. Ils

pourraient desservir ce qu’on appelle la Val de Charente jusqu’à Cognac, donc multiplier les

visites sur le territoire. C’est un enjeu important lié au renforcement de l’infrastructure

ferroviaire sur le territoire. » (Frédéric Charpentier, CCI Angoulême)

La LGV pour nous, elle est intéressante mais à partir de moment où elle

a été complétée par ces relèvements de vitesse sur la portion nord pour

desservir La Rochelle. Elle serait intéressante à partir du moment où on

pourrait avoir cette électrification de l’étoile de Saintes, permettant de

profiter à la fois de l’augmentation de la vitesse sur la LGV mais

également permettant que les TGV arrivent jusqu’à Royan.

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme)

B. La LGV : un « élément parmi d'autres » pour l'attractivité touristique

Ce n’est pas que la LGV – c’est le projet urbain autour de l’arrivée de la

LGV. Donc c’est tout dans son ensemble.

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux)

Selon Brigitte Bloch, la LGV intégrera les stratégies touristiques déjà existantes – il

n’y aura pas une stratégie « spécial LGV » au niveau du Comité régional de tourisme

d’Aquitaine. Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux), souligne que la LGV est « un élément

parmi d’autres » : mais, bien évidemment, un élément très important d’attractivité, qui peut

aider à poursuivre dans la croissance des fréquentations touristiques. « Tout, comme

l’événementiel, les nouveaux outils : est-ce que le nouveau stade se serait fait sans la LGV ?

Je ne sais pas. » (Laurent Hodebar, Mairie de Bordeaux).

32

La croissance soutenue des nuitées et de l’activité touristique au sein de la métropole

bordelaise est due au projet urbain, ainsi qu'à la structuration de l’offre touristique sur le

territoire (Laurent Hodebar, Mairie de Bordeaux). Ce qui a réellement lancé le tourisme à

Bordeaux, c’est le projet urbain. « On ne peut pas dire que le projet urbain a été fait à des fins

touristiques. Le projet urbain a été fait d’abord pour les Bordelais, pour les habitants, pour

rendre la ville sympathique, et, effectivement, indirectement, il y a eu une croissance des flux

touristiques. Mais la stratégie de développement touristique de territoire ce n’était pas de

dire à la base : ‘on refait les quais pour gagner des touristes’. C’est un atout – on en profite

bien évidemment » (Laurent Hodebar, Mairie de Bordeaux))

L’arrivée de la LGV devrait dès lors être complétée par d’autres actions pour pouvoir

en tirer le maximum d’avantage. Selon Frédéric Charpentier (CCI Angoulême), « il peut avoir

un effet bénéfique sur le tourisme d’affaires, en rapport avec les équipements existants et avec

les autres actions mises en place, dans lesquelles la CCI intervient avec l’OT sur la recherche

de salons par exemple qui répondent à la capacité de l’offre d’Angoulême. »

Au cours des entretiens, des attentes spécifiques et de grande importance liées

uniquement à l’arrivée de la LGV n’ont pas été repérées. Les professionnels semblent

comprendre que le problème est global, que le développement touristique relève d'un

travail en profondeur sur l'attractivité territoriale. Les touristes ne se déplaceront pas

dans des territoires peu/médiocrement attractifs pour la seule raison que l'on peut y

accéder très rapidement. En revanche, la LGV constituera un atout de taille dans le

choix de déplacements vers une destination jugée « attractive ». Ce qui n’est pas, par

ailleurs, vraisemblablement le cas pour tous les territoires de la région… Ainsi, pour le

département de la Charente, Frédéric Charpentier (CCI Angoulême) avoue « j’ai l’impression

qu’il n’y a pas encore, de manière abouti, une stratégie globale mise en place sur la

dimension touristique à l’échelle du département. »

- Marc Richet (ADT Deux-Sèvres), à la question de savoir si l'offre hôtelière est

suffisante, notamment pour le tourisme d’affaires, répond que l’hôtellerie s’est

développée à la fois quantitativement et qualitativement : « elle a été entièrement

renouvelée ces dernières années. Pas du tout du fait de projet train – mais

simplement un projet urbain de la ville de Niort qui a ramené des investisseurs. »

- Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) explique que dans les

arguments de tourisme d’affaires, la région est inclut dans l’argumentaire : « Il faut

faire rêver les hommes d’affaires ou les femmes d’affaires qui viennent et qui

passent 2 ou 3 jours sur un salon : ils auront peut-être envie de poursuivre leur

33

séjour de 2 ou 3 de plus, éventuellement en famille, ou seul pour aller visiter la

région. Et, à ce moment là, la liaison TGV rapide avec Biarritz aussi c’est un

argument supplémentaire. »

- Frédéric Brouard (Bordeaux-Euratlantique) considère qu’étant mandaté pour

aménager ce que les Bordelais appellent « l’autre coté de la voie ferrée », le projet

Euratlantique redonnera vie à toute cette partie de la ville. Par exemple, sur la

place des anciens abattoirs, le Conseil régional projette la construction de la

MECA (Maison de l’économie créative et la culture en Aquitaine) et à proximité,

des emplacements sont prévus pour des commerces dédiés à l’économie créative et

culturelle. « L’idée est vraiment de faire de cet ancien quartier des abattoirs un

lieu de destination touristique. (…) Et sur le quai de Paludate il y aura également

un hôtel 4 étoiles avec vue sur la Garonne. Donc vous voyez, le projet va

directement dans une dynamique touristique. »

Nous, ce qu’on a en tête c’est que la LGV, c’est un ’outil’ : ce n’est pas

qu’elle change fondamentalement des choses. Ca a plutôt un effet

d’accélérateur de tendance.

Frédéric Charpentier (CCI Angoulême)

C. Renforcement des destinations touristiques déjà bien présentes

Demain à 2 heures, je n’hésite pas, c’est automatiquement le train.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

Bordeaux est perçue par tous les professionnels du tourisme comme la principale

bénéficière de la LGV (sans pour autant oublier quelques effets pervers que la nouvelle ligne

peut également apporter, comme la diminution de la fréquentation hôtelière). Le trajet en

2h05 de Paris devrait pour les acteurs de ce secteur changer la représentation de Bordeaux,

aujourd’hui encore considérée comme "excentrée" à l'échelle nationale.

L'effet devrait en être d'autant plus bénéfique pour Bordeaux que la ville est déjà

considérée comme une destination touristique très forte (la ville a gagné « The European

Best Destination 2015 »). Et comme le souligne Jean-Marie Marco (Gironde Tourisme),

l’arrivée de la ligne LGV ne va pas renverser les tendances du tourisme mais elle va

34

plutôt renforcer les destinations fortes, comme Bordeaux, Arcachon… Le gain de temps

prévu constitue pour les professionnels du tourisme un levier essentiellement pour le

tourisme de court séjour et le tourisme d’affaires.

On ne part pas à mon avis sur un court séjour à la découverte. Ou alors

c’est une découverte qui est balisée. Si vous vous partez 2 jours vous

allez sur une destination connue – sans risque. Vous aimeriez savoir,

vous n’avez pas le temps de chercher quelque chose. Vous allez là où

vous connaissez, où on vous a dit que vous pouvez y aller. Après, si vous

êtes sur la plus longue durée, vous pouvez effectivement découvrir… Le

temps c’est la problématique n°1.

Jean-Marie Marco (Gironde Tourisme)

L’impact que la LGV est susceptible d’avoir sur les destinations fortes comme

Bordeaux ou Arcachon, provoque d’ailleurs quelques craintes sur les possibles effets négatifs

pour/sur les autres territoires. Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) : « au final, La

Rochelle va être un tout petit peu plus près de Paris, Royan pourrait être plus près de Paris et

mieux desservi, mais pas en 2017 – plus tard, si tout va bien. Mais Bordeaux va être à 2

heures. Et Arcachon peut-être à 2 heures et demi ou 2h40. Ce qui veut dire que pour nous la

LGV peut faire que Bordeaux, Arcachon et une partie de littoral de Gironde soit plus

accessible en train depuis Paris que notre littoral. Donc en termes négatifs, ça peut quelque

part augmenter la concurrence d’une destination qui a priori est un peu plus éloignée, mais

au final deviendrait plus proche. Donc ça c’est un point de vigilance pour nous, pas par

rapport à Bordeaux, parce que c’est autre chose, mais vis-à-vis d’Arcachon et du littoral de

la Gironde. »

Toutefois, cette opinion n’est pas unanimement partagée. Christelle Boutin (ORT

Poitou-Charentes) souligne l’importance de l'effet-notoriété et des habitudes de

consommation : « Je ne pense pas qu’il y ait un impact important, que ça puisse nous

pénaliser. La notoriété de La Rochelle, de l’Ile de Ré et l’Ile d’Oléron n’est plus à faire, c’est

acquis. En plus, les gens qui venaient à La Rochelle en train c’était déjà compliqué – il fallait

passer par Poitiers. »

35

D. Bordeaux « plateforme » : une volonté de travailler « avec »

Bordeaux tout seul, sans les régions et les vignobles autour, ne peut pas

faire grand chose. Il n' y a que la ville. Donc si Bordeaux joue la carte :

la ville est belle, entièrement rénovée, elle est inscrite au Patrimoine

Mondial de l’Humanité, c’est la ville préférée des Français, tout ce que

vous voulez. Mais le vin ? Demain s’inscrit dans le projet de Cité du Vin.

Mais on a besoin de vignobles pour aller voir un peu sur terrain ce qui se

passe. Donc ça veut dire le partenariat (…). Parce que c’est le seul

moyen pour arriver à gagner encore plus de visiteurs.

Catherine Lacroix (OT St Emilion)

La nouvelle ligne LGV devrait être a priori très positive pour Bordeaux. Mais quel

impact aura-elle sur les autres territoires ? Surtout les territoires « voisins » ? L’enquête a

révélé que les nombreux territoires situés « à côté » essayent de valoriser leur offre touristique

en tentant de se positionner avec et par rapport à Bordeaux.

Selon Frédéric Charpentier (CCI Angoulême), « il y a des liens très forts entre la

Charente et la Gironde. En commun, la tradition de vin et de spiritueux, du Cognac : les

choses qui peuvent attirer la même clientèle ». De plus, certains événements peuvent susciter

des aller-retour ponctuels sur Angoulême. « C’est vrai que c’est une vraie opportunité. Mais

ça se traduit par les besoins de travailler avec le territoire bordelais pour faire des pass. » La

diminution prévue du temps du trajet entre ces deux villes est ainsi mise en avant : « on a fait

un petit exercice sur le temps de parcours au départ de Bordeaux / vers Bordeaux, avec une

dizaine de villes qui sont autour de Bordeaux (Agen, Périgueux, Bergerac…). En 2017, le

meilleur temps de parcours en direction de Bordeaux, ça devient Angoulême, en 34 minutes. »

(Frédéric Charpentier, CCI Angoulême)

Le fait que Bordeaux ait une attractivité très forte à la fois au niveau national et

international, est en grande partie lié aux lignes low cost qui se sont beaucoup développées sur

l’aéroport de Mérignac – mais c’est lié surtout à l’attractivité de Bordeaux, qui est vraiment

devenue une destination touristique en soi (Jacqueline Van der Zalm-Monthus, Gironde

Tourisme). D’où le rôle de cet organisme - Gironde Tourisme – dont l'enjeu réside dans la

ventilation des flux drainés par Bordeaux vers les autres territoires du département.

- « On travaille beaucoup, entre autres, la filière de l'oenotourisme. On a créé ces

dernières années les routes du vin : 4 ont été déjà mises en place et il y en a encore

2 à venir. Et autour de ces routes du vin, on espère pouvoir amener les gens de

Bordeaux vers les secteurs viticoles » (Jacqueline Van der Zalm-Monthus, Gironde

Tourisme).

36

- Maïté Lavignac (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) explique que l’Office du

tourisme & des Congrès de Bordeaux Métropole a actuellement trois principaux

axes de travail dans son développement : l’œnotourisme, le fleuve et le patrimoine.

Et que sur ces 3 axes : « on va associer d’autres professionnels du tourisme autour

de nous ». Maïté Lavignac souligne la situation géographique de Bordeaux – le fait

d’être à proximité du littoral, des vignobles… C’est pourquoi, « on travaille sur le

tourisme urbain en combinant également d’autres territoires proches ». Un ancien

slogan l'illustre : « Bordeaux, Arcachon, St Emilion, 3 coups de cœur en moins

d’une heure ».

- « On disait qu’une personne qui viendrait à Arcachon passer ses vacances,

viendrait automatiquement à Bordeaux, vice-versa, celui qui arrive à Bordeaux, il

se retrouvera à un moment aller à la dune de Pilat ou sur le littoral mais aussi

dans les vignobles. » (Maïté Lavignac, OT & Congrès de Bordeaux Métropole)

Sur la croissance de flux, tout le monde va à mon avis bénéficier. En

fonction de thématique. La Cité du Vin arrive – avec des pontons. L’idée

est que les gens visitent la cité et puis partent en bateau, visiter le

territoire. Donc, ça va irriguer Pauillac, Blaye, Bourg, Cadillac…

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux)

- Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) : les grandes soirées, les diners

de gala se déroulent déjà souvent au sein des châteaux situés dans le périmètre de

20-30 minutes de Bordeaux.

- Quant à Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) : « dès qu’on

essaie de faire venir un grand congrès ou un grand événement professionnel

important, on les incite aussi à venir pour prendre le temps pour aller à Arcachon,

à Saint Emilion, etc. Donc ça fait partie de l’offre. »

A la question de savoir si, en plus de St Emilion ou d'Arcachon, il y a possibilités pour

d'autres villes qui, pour le moment, ne sont pas vraiment des destinations touristiques, comme

Libourne, Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) répond qu’il y a un grand

travail fait par la ville de Libourne pour devenir plus attractive : « je pense que d’ici quelques

année Libourne va devenir une ville attractive pour les touristes ». Une chance de

développement est notamment perçue pour Libourne dans le cadre du tourisme fluvial.

Comme explique Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) : « C’est sur la

37

filière de tourisme fluvial où ça va encore bouger – ça a déjà énormément bougé à Bordeaux

depuis 2011. Et ça continue à se développer. » De nouvelles compagnes continuent de

s’installer à Bordeaux pour des semaines fluviales mais également pour des produits à la

journée ou à la demi-journée. « Donc les bateaux de croisière qui vont aller jusqu’à Blaye,

Bourg, Cadillac, Libourne et tout ce secteur vont aussi se développer – poursuit Jacqueline

Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) : - avant, Libourne, touristiquement parlant, on

n’entendait pas trop. Aujourd’hui, Libourne a investi énormément dans l’aménagement des

quais donc ça va être aussi une destination en soi. Je pense que les sites, les villes comme ça

vont se développer. Libourne par rapport au tourisme fluvial. Et Blaye – la combinaison de

fluvial et de l'oenotourisme. »

L’impact possible sur les territoires proches de Bordeaux, notamment les vignobles

c'est ce que souligne aussi Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes) : « on sait pertinemment

qu’on rapprochant Bordeaux de Paris il y aura forcément sur les vignobles, les départements

aux alentours, même sur le côté portuaire, des retombés économiques ». Elle poursuit :

« nous, on essaie de se greffer dedans avec notre Cognac ». Maïté Lavignac (OT & Congrès

de Bordeaux Métropole) pense aussi qu’il y a beaucoup de possibilités de créations de

nouveaux produits touristiques autour de Cognac. Mais pas seulement : « et pourquoi pas

Futuroscope- Poitiers - Bordeaux aussi ? » demande-t-elle.

Je pense que la 1ère carte à jouer est vraiment sur Bordeaux, mais ça

peut être une porte d’entrée. Partenariats – pourquoi pas travailler sur

le binôme Bordeaux-Cognac et jouer sur le package visite à la journée

ou séjours Bordeaux-Cognac. Et du fait qu’on va être dans la même

région, ça va peut-être se fait de façon plus intuitive et plus naturel si on

serait resté 2 régions différentes.

Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes)

- le manque actuel d'information concernant la finalisation des dessertes et des

arrêts de la LGV participe d'analyses "en attente" : « il y a beaucoup

d’interrogations, parce qu’aujourd’hui8 on parle de supprimer des arrêts à la

gare de Châtellerault, des arrêts à la gare de Futuroscope et des arrêts à

Poitiers » (Thérèse Michel, Agence Touristique de la Vienne).

8 Entretien s’est déroulé le 16 juin 2015

38

- la LGV : un paramètre de mobilité dans un système territorial complexe :

« Quant on fait le lien entre le tourisme et grande vitesse, à mon sens, de

manière très macro-économique, la grande vitesse pourrait avoir un effet qu’à

partir du moment où il y a un vrai projet de structuration du développement

touristique sur le territoire. Sinon, ça va être peut-être des miettes ou des effets

ponctuels. » (Xavier Hurteau, Grand Angoulême)

- Le principal « bénéficiaire » de la LGV dans le secteur touristique - les

professionnels sont unanimes – est Bordeaux, en raison notamment de son

actuelle très forte attractivité touristique. Les acteurs des autres territoires en

sont conscients et font le choix stratégique de démultiplier l'effet bordelais à

leurs profits. « Etre à 20 minutes de Bordeaux et entre Bordeaux et St Emilion

c’est super pour nous en termes d’attractivité ». (Céline Pauly, Communauté

d’Agglomération du libournais). « Aujourd’hui, une grande manifestation qui

arrivera à Bordeaux, on peut considérer qu’il y a 1 chance sur deux, de

délocaliser une soirée de gala soit dans les châteaux, soit sur le bord de mer »

(Alain Vivien, OT Arcachon)

IV. QUELS TOURISMES / TOURISTES CONCERNÉS ?

- Les professionnels du tourisme s’accordent sur le fait que la LGV est susceptible

d’impacter au premier chef le tourisme d’affaires et les courts séjours, autour de

produits spécifiques, liées notamment à l’ouverture de Cité du Vin à Bordeaux. En

ce qui concerne les longs séjours, l’impact attendu est moindre – aussi bien en

Aquitaine qu’en Poitou-Charentes il y a déjà beaucoup de longs séjours sur les

destinations littorales.

- Quant au type de clientèle, même si l’impact possible dépend bien évidemment de

la destination précise, il est attendu que les effets concerneront surtout les visiteurs

venant en couple, les actifs, les gens qui veulent faire du tourisme urbain ou une

sortie nature (Arcachon, La Rochelle, Niortais…). En revanche, « ce n’est pas le

gain temps qui va attirer les familles » (Marc Richet, ADT Deux-Sèvres)

39

- En ce qui concerne la provenance de la clientèle potentielle, le Bassin parisien est

très largement mis en avant. Même s’il est déjà très fortement présent en Aquitaine

et Poitou-Charentes (« un tiers des Français qui viennent chez nous, ce sont les

Parisiens », Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes), les spécialistes y trouvent

une belle carte à jouer : la clientèle parisienne constitue un énorme réservoir de

clientèle.

A. Destination : Bordeaux / Bordelais / littoral proche (Arcachon…)

L’impact principal, dû à l’amélioration du temps de voyage, est très largement attendu

par les acteurs du tourisme à l'échelle de Bordeaux. Amélie Déchénais (Bordeaux Convention

Bureau) : « avant on venait à Bordeaux pour le vin, mais aujourd’hui on vient à Bordeaux

pour la ville aussi ». Les professionnels du tourisme bordelais soulignent qu’à Bordeaux il y a

beaucoup de choses à faire au niveau de visites dans le centre-ville même. Le patrimoine

historique, mais aussi un côté contemporain (la ville inspire les nouveaux designers). « On a

plus de 80 thèmes de visites pour sillonner la ville à pied. Et puis, vous avez les visites en car,

en train touristique...(…) On a une trentaine de guides pour le compte de l’OT » (Maïté

Lavignac (OT & Congrès de Bordeaux Métropole)

Un autre avantage de la capitale de l'Aquitaine, très largement mis en avant, est sa

proximité des vignobles et du littoral. D’ailleurs, les city-pass (24h, 48h, 72h) commercialisés

par l’Office de tourisme de Bordeaux, ne s’arrêtent pas aux frontières de la ville : « Le pass de

72h, nous l'avons étendu sur 7 jours pour permettre aux gens de profiter, grâce aux tarifs

préférentiels, d’entrées dans des sites touristiques qui sont reconnus Unesco, comme Blaye,

Saint-Emilion, mais aussi du littoral avec Arcachon. Car on a un axe fort – la proximité du

littoral, des vignobles… »

La destination bordelaise ne se limite donc pas uniquement à la ville. Et l’offre ne se

résume pas au tourisme urbain ni aux visites du patrimoine. Un contrat de destination vient

d’être signé avec l’Etat pour une durée de 3 ans. Il permettra notamment de valoriser sur les

sites internet d'une part l’offre oenotouristique à l’échelle de bordelais, et d'autre part le

tourisme de croisière. « On a également des croisières fluviales, uniquement pour découvrir le

fleuve, en une journée, un après-midi, une matinée, diner-croisière, déjeuner gastronomique

ou déjeuner plus ludique simplement avec vin et fromage. » (Maïté Lavignac, OT & Congrès

de Bordeaux Métropole)

40

Le littoral, situé à proximité de Bordeaux pourrait également être concerné par la

LGV. Arcachon est souvent citée comme l’un des principaux bénéficiaires de l’impact

touristique possible, grâce notamment à une très bonne connexion ferroviaire avec la

métropole. Des pistes sont envisagées à la fois dans le cadre du tourisme balnéaire, mais aussi

tourisme d’affaires. Dans le cadre de ce dernier, deux segments sont indiqués par les

spécialistes : organisation des événements, mais aussi accueil « post congrès Bordeaux ».

B. Activité : Tourisme d’affaires

On pense que ça va être un facilitateur, puisque on sait très bien que

l’accès, l’accessibilité d'une destination sur le segment de tourisme

d’affaires est un élément fort et moteur dans le choix de destination.

Donc là, c’est un atout extraordinaire.

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux)

Comme l’explique Amélie Déchénais (Bordeaux Convention Bureau), « on entend par

le tourisme d’affaires à la fois tous les événements professionnels organisés par les

entreprises - donc ça c’est la partie ‘corporate’, et également tous les événements qui sont

organisés par les associations, les fédérations, les syndicats – ça c’est plutôt la partie de

‘congrès professionnel’ ».

A Bordeaux, l’ouverture de la ligne à grande vitesse correspond globalement à

l'achèvement des travaux effectués au Palais de Congrès et au Parc des Expositions. Environ

70 millions d’euros devraient être investis dans les années qui viennent pour mettre au niveau

des standarts internationaux le Parc des Expositions : « effectivement, nous, on va beaucoup

travailler sur ces sujets là. Et là, la LGV c’est un atout important » (Nicolas Martin, OT &

Congrès de Bordeaux Métropole).

Les spécialistes du tourisme considèrent que le tourisme d’affaires peut donc

clairement s’appuyer d’avantage sur la LGV. Surtout à Bordeaux, qui est déjà aujourd’hui

dans le top 5 des villes françaises pour le tourisme d’affaires. Et dans les années à venir, il est

attendu qu'elle gagne des parts de marché sur d'autres villes. Telle est en tous cas l’ambition

d’Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux), qui souhaite que Bordeaux arrive, dans

ce domaine à la 3ème

place nationale.

41

Pour le tourisme d’affaires le fait d’être à 2 heures de Paris c’est

quelque chose qui est absolument extraordinaire parce qu’il n’y aura

plus d’obstacles dans les liaisons quotidiennes entre la capitale et

Bordeaux va devenir, comme Lyon, une ville très accessible et de façon

très aisée. Pour nous c’est un plus extraordinaire. Sachant que vous

quittez la gare de Montparnasse à 8h de matin, vous pouvez être au Parc

des Expositions à 10h45 maximum. Vous faites vos affaires dans la

journée, vous faites votre visite de Parc des Expositions, vous reprenez le

train à 5 ou 6 du soir, vous êtes chez vous pour le diner. C’est assez

fabuleux.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

Les cibles principales de CEB, notamment pour optimiser les connexions ferroviaires

avec Paris grâce à la LGV, sont les congrès européens dont la clientèle arrive par voie

aérienne jusqu’à Paris et poursuit en LGV. Cette dernière constitue donc un argument dans la

négociation de ce type de marché événementiel. « La LGV au même titre que la Cité du Vin

ou le nouveau stade, fait partie des réalisations qui, pour nous, sont des arguments de vente

et qui font partie des argumentaires. La LGV c’est le top » ; « Ce qu’on nous demande toute

de suite c’est : vous êtes à combien de Paris, il faut combien de temps pour venir de Paris,

comment on vient de Paris, et après depuis Bordeaux, depuis le centre ville, comment on vient

chez vous ? Aujourd’hui, si on a la LGV à 2 heures et le tramway à 20 minutes du centre ville

qui vous dépose au palais de Congrès ou Parc des Expositions, ce sont des arguments

extraordinaires ». (Eric Dulong, Congrès et Expositions de Bordeaux). Frédéric Brouard

(Bordeaux-Euratlantique) souligne que Bordeaux possède des équipements pour le tourisme

d’affaires qui sont déjà très intéressants, « sachant qu’en plus, assez régulièrement, les

destinations du tourisme d’affaires, c’est généralement les destinations touristiques par

nature ».

Mais les espoirs / projets de développement du tourisme d’affaires ne relèvent pas

exclusivement de Bordeaux. D'autres acteurs territoriaux se positionnent sur le tourisme

d'affaires.

- Frédéric Charpentier (CCI Angoulême) estime ainsi que « par rapport à la LGV,

l’opportunité c’est sûrement un impact possible sur le tourisme d’affaires ».

D’autant plus que « on est bien situé entre Paris et Bordeaux, on pourra rejoindre

ces 2 villes plus rapidement demain ».

42

- Pour La Rochelle, Murielle Vermande (CCI de Cognac, Rochefort et La Rochelle)

considère qu’il y a du potentiel, car La Rochelle a fait un effort pour développer le

tourisme d’affaires. En outre, comme elle l'explique « savoir que Paris est à 2h25

de La Rochelle peut constituer une vraie porte d’entrée ».

- Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) admet qu’on ne pense pas

forcément à la Charente-Maritime, comme destination de tourisme d’affaires.

Pourtant, en plus de La Rochelle, les autres villes essayent d’engager une politique

de développement du tourisme d’affaires, notamment Royan, qui rénove

complètement son Palais de Congrès. Saintes, Rochefort y réfléchissent aussi. « Et

puis, on a une autre commune, qui n’est pas négligeable dans le sud du

département, Jonzac, qui va sortir un centre d’affaires avec un hôtel » précise

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme). « S’ils le font, c’est

premièrement, car il n’y a pas vraiment à ce jour un centre du tourisme d’affaires

dans la partie sud de département. Deuxièmement, on est dans les terres de

Cognac qui peuvent ramener des touristes d’affaires et Jonzac offrirait un site qui

n’existé pas jusqu’à présent. Et puis, il semblerait que la stratégie de Jonzac est de

capter un certain nombre des entreprises bordelaises pour qu’elles viennent

organiser leur séminaires ou autres à Jonzac parce que ça va être proche, moins

cher (qu’à Bordeaux) et ça va permettre aux urbains, les Bordelais, de s’aérer un

peu plus. Enfin, Bordeaux va être desservi par la LGV en 2 heures ». (Olivier

Amblard (Charente-Maritime Tourisme).

- Quant à Marc Richet (ADT Deux-Sèvres), il estime que sous réserve d’avoir un

maximum de trains directs sans rupture de charges, la LGV pourrait avoir un

impact sur le tourisme d’affaires de son territoire : « parce que on s’approche de la

région parisienne, donc c’est moins difficile de faire des réunions, des séminaires

et des congrès dans une ville comme Niort, qui n’est pas aujourd’hui dans le rayon

immédiat de la région parisienne ».

Les professionnels soulignent que le développement du tourisme d’affaires est

d’autant plus intéressant qu'il s'articule aisément avec un tourisme de loisirs. « On va

certainement gagner pour le rassemblement d’affaires, pour le tourisme d’affaires groupe, je

pense aux congrès. Parce que si les gens viennent sur Bordeaux, c’est certainement pour

profiter un peu de Bordeaux ou des « à côté ». Ce n’est pas que rester dans une salle de 10h à

16h et faire que ça. » (Laurent Hodebar, Mairie de Bordeaux). Amélie Déchénais (Bordeaux

43

Convention Bureau) voit les possibilités même pour les déplacements professionnels sans

nuitées : « sur une réunion de 9h à 12h, ou l’après-midi est consacrée aux visites, il y a

largement le temps, surtout si les derniers « navettes » partent à 20h30 ou 21h, 22h ». Mais

« même sur un délai très court on peut faire quelque chose ». Les premiers châteaux dans les

vignobles sont situés à seulement 15 – 20 minutes de Bordeaux, il est possible d’organiser une

visite thématique (chocolaterie, revendeur de vin..).

L’intérêt de tourisme d’affaires est dès lors de trois ordres.

- complémentarité au tourisme « classique » : il ne se pratique pas aux mêmes

périodes (semaine vs week-end).

- dépense du touriste d’affaires supérieure à celle d'un touriste « classique ».

- Effet levier et démultiplicateur du tourisme d'affaires qui enclenche des pratiques

touristiques privées et hors du temps de travail

Le tourisme de loisirs est certainement moins concerné par la rapidité de

liaison. C’est évident mais, malgré tout même si on est touriste de loisirs

on aime bien quand ça va vite et que ça ne coûte pas trop cher. Donc je

pense qu’une liaison rapide avec la LGV Bordeaux- Paris ou Paris –

Bordeaux est malgré tout un atout supplémentaire, mais à deux

conditions : qu’il y ait suffisamment de flexibilité dans les horaires, donc

des horaires suffisamment denses et qu’il ait à l’intérieur de ces horaire

des périodes où les tarifs seront accessibles et motivants pour les

touristes de loisirs.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

C. Durée de séjour : courts séjours et week-ends

Donc demain, s’ils décident de passer un WE de 3 jours en Aquitaine, ils

vont peut-être les passer entièrement à Bordeaux ou peut-être ils vont

résider 2 jours à Bordeaux et passer 1 journée à St Emilion. S’ils

résident 2 jours à St Emilion c’est encore mieux – mais c'est important

qu’ils viennent.

Catherine Lacroix (OT St Emilion)

Au niveau du tourisme d’agrément, Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) attend un

impact sur le tourisme urbain, les courts séjours pour Bordeaux et le Bordelais. L'OT de

Bordeaux propose déjà beaucoup de visites à la journée (notamment les excursions dans les

44

vignobles qui se vendent très bien). A la question de savoir si la clientèle qui arrivera en LGV

ne constituera pas d’une certaine façon une cible « idéale », car il s’agit de visiteurs sans

voiture, susceptibles d’acheter des excursions commercialisées par l’OT de Bordeaux, Nicolas

Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) répond :

Bien sûr. Tous les clients qui arrivent en avion ou en train sont nos cibles

principales. Effectivement, puisque ils n’ont pas de voiture, ils utilisent

beaucoup nos excursions et nos circuits. Alors, aujourd’hui, on se rend

compte que la plupart de nos clients, ce sont les étrangers sur ces

produits, notamment pour aller à Saint Emilion etc., mais avec la LGV

peut-être aura-t-on beaucoup plus de Français qui viendront pour un

court séjour et à qui on proposera ce type de circuit.

Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole)

Amélie Déchénais (Bordeaux Convention Bureau) observe depuis 2012 une tendance

à la réduction de la durée des réunions professionnelles, principalement pour diminuer le coût

d'hébergement. Selon cette professionnelle, la LGV jouera surtout sur des événements de

courte durée : « pour moi, ça va développer davantage, deux choses. Soit les ‘bouts

d’événements’, c’est-à-dire, les événements qui sont décidés à Paris et du coup ils peuvent

faire un aller-retour dans la journée sur Bordeaux. Soit des réunions qui se tiennent

normalement à Paris, d’une journée, et qui pourront venir à la journée sur Bordeaux. Mais

pour les événements de 3-4 jours, si ce sont des événements nationaux, où les gens viennent

de toute la France, bon, ça arrangera les Parisiens. Les Lyonnais, les Montpelliérains – ça

restera le même temps de parcours. Donc ça ne changera pas grande chose. Et sur tout ce qui

est les événements internationaux, où les gens arrivent de toute l’Europe ou du monde entier,

vu qu’ils fonctionnement beaucoup par avion, ça ne changera pas non plus beaucoup de

choses. »

L’impact possible sur les courts séjours n’est pas attendu uniquement à Bordeaux.

- Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) estime que le gain de temps depuis Paris est très

intéressant : « on devient une destination de week-end ce qu’on n’était pas avant.

Le fait de passer à moins de 2 heures en temps-trajet pourrait nous donner un

nouveau statut – du fait de rapprochement de la région parisienne ».

- Selon Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme), ce qui joue très fortement

sur le choix du mode de transport des touristes venant à La Rochelle, c’est à la fois

le secteur précis où les gens se rendent (La Rochelle ou ailleurs), mais aussi la

45

durée de séjour : « quand on vient pour une courte durée, on a tendance peut-être

à prendre le train qui évite les bouchons. Et puis, il y a La Rochelle et le reste du

département : quand vous venez pour un week-end à La Rochelle, vous vous poser

peut-être plus la question de venir en train puisqu'après vous êtes en ville »

D. Focus bordelais sur les filières

La thématique patrimoniale, la thématique oenotourisme, la thématique

fluvial, itinérance, vélo, à pied, tout ça va irriguer le territoire

différemment, avec des volumes différents

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux).

1. Oenotourisme

Il ne faut pas oublier que plus proche ici, il y a une ville de Libourne qui

a aussi une gare, un TGV qui s’arrêt et qui s’arrêtera, ou pas, ou peu,

dans le cadre de LGV. Donc il y a Bordeaux, et pour nous - Libourne :

donc on est doublement concernés.

Catherine Lacroix, OT St Emilion.

Le vin reste un argument principal pour promouvoir Bordeaux à l’échelle

internationale, « oui, ce qui fait la notoriété de Bordeaux c’est le vin. Les étrangers (Chinois,

Japonais ou même Américains), souvent ne savent même pas que Bordeaux est une ville. Pour

eux Bordeaux c’est un vignoble : c’est comme la Bourgogne ou la Toscane. Ou ils pensent

que c’est un petit village. « Notre métier dans le tourisme c’est de leur expliquer que ce n’est

pas que le vin, c’est aussi une très belle région et très belle ville. Mais le point d’entrée

naturel sur les marchés lointains c’est le vin ». (Nicolas Martin, OT & Congrès de Bordeaux

Métropole).

Selon Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) la liaison rapide via la LGV

permettra aux tour-opérateurs d’organiser avec plus de flexibilité les voyages de groupes dans

le cadre de l’oenotourisme, qui est en plein développement en France et notamment à

Bordeaux. « Je pense que à partir de moment où vous avez plus de liaisons, plus souples, plus

rapides, c’est un argument supplémentaire pour ces sociétés-là et pour l’oenotourisme en

général. Parce que ça va permettre de faire de l’oenotourisme sur le week-end par exemple »

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux).

En outre, l’oenotourisme a de fortes chances de profiter du développement possible du

tourisme d’affaires à Bordeaux. Notamment grâce aux visiteurs étrangers : « sur Bordeaux,

46

quand on est sur la clientèle internationale européenne ou la clientèle nationale qui ne

connaissent pas bien le vin de Bordeaux, c’est déceptif pour eux, s’il y a rien qui est fait

autour de vin. Soit une animation-dégustation, soit une visite de châteaux… » (Amélie

Déchénais, Bordeaux Convention Bureau).

2. Tourisme fluvial

Le tourisme fluvial est actuellement en pleine expansion, notamment à Bordeaux.

L’un des souhaits des acteurs touristiques bordelais a été de remettre le fleuve au cœur des

pratiques touristiques du territoire : « pendant longtemps on a ignoré le fleuve. La ville de

Bordeaux se ré-ouvre symboliquement sur le fleuve » (Catherine Lacroix, OT St Emilion).

L’activité touristique fluviale s'est développée de façon très significative dans le département

depuis 2011, année d'installation du premier paquebot de croisière. Conjointement, il ne faut

pas négliger le fait qu'il existe des liens forts entre tourisme fluvial et tourisme d’affaires :

« parmi les thématiques qui ressortent en ce moment et qui intéressent les organisateurs, c’est

tout ce qui est développé autour du fleuve, les croisières, réunions sur les îles de l’estuaire. Il

y a ce côté ‘fleuve’ qui décolle pas mal » (Amélie Déchénais, Bordeaux Convention Bureau).

- Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) pense que la LGV pourra être un

« facilitateur » du tourisme fluvial et que les compagnies souhaiteront avoir un

ponton pour les paquebots près de la gare. Pourtant, « le tourisme fluvial n’a pas

attendu la LGV pour se développer ». Et effectivement, sur un éventuel rôle joué

par la LGV au niveau du tourisme fluvial, des opinions des professionnels ne font

pas l’unanimité.

- Les clientèles qui pratiquent le tourisme fluvial arrivent à Bordeaux en avion ou en

train, pour ensuite monter sur le bateau. 90% de la clientèle des bateaux de taille

moyenne - entre 200 et 400 passagers - est composé d'Américains : « Pour les

Américains, la liaison Paris - Bordeaux en 2 heures c’est rien. Ce qu’ils mettent le

matin pour aller au travail. Ils ne le voient même pas dans le package ». (Eric

Dulong, Congrès et Expositions de Bordeaux).

- Catherine Lacroix (OT St Emilion) pense que la LGV peut effectivement

concerner la clientèle en provenance du Bassin parisien : « Je réside sur Paris et

j’ai envie de me faire une croisière en Gironde autour des vignobles. Je sais que la

croisière part du port de Bordeaux, donc en plein centre ville. En plus, j’ai la LGV

qui m’amène. Forcement, je prendrais plus le train que l’avion. Je ne prendrai

47

même pas ma voiture – aucun intérêt ». En revanche, la clientèle étrangère arrivera

directement à l’aéroport de Bordeaux…

- Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) considère que l'impact sur

le tourisme fluvial sera plutôt marginal, à l'exception peut-être de la seule

compagnie française présente à Bordeaux, CroisiEurope. Quant aux adeptes du

tourisme fluvial des Etats-Unis, du Canada ou de l'Australie, qui passeront par les

aéroports internationaux comme Charles de Gaulle, ils sont susceptibles de

continuer leur trajet vers Bordeaux par avion (surtout s’il n’y a pas la liaison

directe en LGV avec l’aéroport Charles de Gaulle – souligne Nicolas Martin (OT

& Congrès de Bordeaux Métropole).

E. Tourisme événementiel

- Le marché touristique lié à l'événementiel, en plein essor, est articulé à la

contraction de l'espace-temps induite par l'arrivée de la LGV. Ce marché

touristique est d'ailleurs lui-même positionné par rapport à des thématiques

territoriales : « Nous travaillons sur deux grandes manifestations tournées autour

de vin et du fleuve, qui font partie de deux axes qu’on veut développer. Le

troisième axe qu’on veut développer c’est le patrimoine. » (Maïté Lavignac, OT &

Congrès de Bordeaux Métropole). Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux

Métropole) précise : « Ca va être un sujet important : l’événementiel. Parce que,

notamment sur la clientèle parisienne, pour les faire venir à Bordeaux, il faudra

un certain nombre d'événements puissant sur lesquels on communiquera

effectivement à Paris. Il y a déjà deux grands événements : en 2017 il y aura

notamment la Biennale d’Art Contemporain Agora (en septembre), il y aura le

festival de gastronomie So Good qui en sera à sa 4ème édition avec beaucoup de

grands chefs étoilés. Voilà, pour ce type d’événements, on fera plus de

communication sur Paris qu’on le faisait jusqu’à présent. Et il y’en a d’autres. »

Avec ces événements l'Office de tourisme de Bordeaux compte également sur la

clientèle étrangère. Même si So Good est aujourd'hui plus fréquenté par une

clientèle française, d'autres, en revanche, comme la Fête du Vin ou la Fête du

Fleuve relèvent déjà d'une clientèle internationale.

- Mais le développement de l'offre touristique événementielle ne concerne pas

uniquement la capitale de l'Aquitaine. Frédéric Charpentier (CCI Angoulême)

(CCI Angoulême : « le festival de la BD est international, alors la LGV c’est un

48

atout important. Peut-être les gens feront-ils plus d'aller-retour dans la journée

avec la diminution de temps de parcours »

F. Provenance de la clientèle

Le lien avec Paris et bien évidemment structurant : les professionnels du tourisme

s’attendent à une hausse de la fréquentation des touristes en provenance du Bassin parisien

et/ou des étrangers passant par Paris. Dans le cas des touristes venant de marchés lointains et

arrivant à Roissy, l’importance de la liaison directe entre Bordeaux et l’aéroport Charles de

Gaulle est souvent soulignée.

1. Bassin parisien

- Catherine Lacroix (OT St Emilion) croit plus à la clientèle francophone de courts

séjours, essentiellement issue du Bassin parisien ou proche de celui-ci : « si on se

réfère à Marseille, quand le TGV a relié Marseille de manière beaucoup plus

approchée de Paris, il y a eu un phénomène de hausse de visiteurs qui venaient de

Paris pour le week-ends ou courts séjours ».

- Grâce à la liaison à grande vitesse Tours – Bordeaux et aux travaux en cours pour

améliorer la vitesse depuis Poitiers, Niort et La Rochelle se retrouveront à une

distance-temps beaucoup plus faible de Paris. C’est très important car le Bassin

parisien représente 25% de la clientèle en Charente-Maritime : « le fait qu’il y a la

LGV et qu’on se rapproche de Paris, on se rapproche aussi de notre clientèle

principale et puis, on se rapproche de l’autre clientèle qui transite par Paris »

(Olivier Amblard, Charente-Maritime Tourisme).

2. Touristes étrangers

Après, c’est vrai quand vous êtes à Paris, vous pouvez prendre le TGV,

bientôt la LGV pour venir – ça rapproche. Paris devient « pas très loin ».

Donc la clientèle qu’on peut toucher en termes de provenance, elle va

demain bien au-delà de Bordeaux. Demain on peut imaginer un étranger

qui est à Paris qui descend une journée : avec la LGV il peut venir

passer une journée. Ca serait dommage de passer qu’une journée – mais

ça sera faisable demain.

Catherine Lacroix, OT St Emilion.

La LGV permettra donc de positionner Bordeaux de façon encore « plus »

incontournable auprès des clientèles étrangères, d'autant que comme le souligne Eric Dulong

(Congrès et Expositions de Bordeaux) « les étrangers, surtout les Asiatiques et les

49

Américains, adorent prendre le TGV » ; « les étrangers apprécient beaucoup de prendre un

TGV : d’abord, souvent il n’y en a pas dans leur pays. Les Américains le découvrent – pour

eux c’est une expérience exotique. » (Nicolas Martin, OT & Congrès de Bordeaux

Métropole)

Comme beaucoup de clients « hors-Europe » arrivent par Paris, les régions capables de

proposer juste un trajet rapide pour traverser la France, sont gagnantes.

- « L’arrivée de la LGV va désenclaver une ville comme Bordeaux, qui paraît très

loin, à la limite de la France » estime Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes).

- Pour Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux.la ligne LGV va jouer un

rôle très important : « Bordeaux il faut réaliser qu’on est, quand on regard la carte

de l’Europe, au but de l’Europe. Alors, savoir qu’on peut arriver à Bordeaux en 2

heures depuis Paris, c’est un argument important, c’est sûr. »

- Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes) considère, qu’avec la renommée des

vignobles de Bordeaux, connues au niveau international, il y a sûrement une

importante carte à jouer avec la LGV. « Parce que c'est non seulement Bordeaux et

le Sud-Ouest qui se rapprochent, mais c’est surtout le Bordelais, l’image de vin de

Bordeaux qui se rapproche et qui devient à la portée de main de la clientèle

internationale – les gens qui aujourd’hui sont à Paris, demain pourront venir

visiter une vigne à Bordeaux ».

- Ce qui intéresse particulièrement Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux

Métropole), c’est l'inter connectivité entre l’avion et le train : « notre

préoccupation c’est que ça ne soit pas uniquement la gare de Montparnasse qui

soit desservie. Il y a aussi des rotations avec Charles de Gaulle – il y en a

aujourd’hui, mais très peu, si demain il y en a beaucoup plus, c’est plus rapide,

évidemment, c’est intéressant. Notamment pour les étrangers. » Frédéric

Charpentier (CCI Angoulême) signale, que les maisons de négoce de Cognac sont

aussi très attentifs aux liaisons vers l’aéroport de Roissy.

G. Quelles niches à mettre en veille ?

Les évolutions liées d'une part à la contraction de l'espace-temps lié à la LGV et

d'autre part aux tendances socioculturelles des pratiques touristiques contemporaines

conduisent à identifier des marchés, qui pour n'être que de niche aujourd'hui, méritent

50

cependant d'être retenus dans le cadre de l'Observatoire. Ainsi du vélotourisme : « Je crois

beaucoup au développement du slow tourisme, des itinérances On a une explosion forte des

croisières depuis Bordeaux pour découvrir la région, et je pense que pareil, venir à Bordeaux

et découvrir la région bordelaise à vélo ça a tout son sens. Ce sont des choses qui sont

intéressantes, le train peut contribuer à développer ce type de produits » Laurent Hodebar.

Or Bordeaux constitue la porte d’entrée/sortie d'un réseau important d'itinéraires en la

matière. Tout d’abord, Vélodyssée, qui longe toute la côte Atlantique, de la Bretagne jusqu’à

la frontière espagnole. Ensuite, Bordeaux est relie à Lacanau par une piste cyclable de 60 km.

Il y a encore une nouvelle véloroute « Le canal de deux mers à vélo », qui relie l'Atlantique à

la Méditerranée par Bordeaux, Toulouse et Sète.

Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) admet ne pas pouvoir se

prononcer sur le rôle que la LGV pourrait jouer au niveau du vélotourisme. Même si la région

a effectivement une clientèle cycliste, il est difficile de prévoir si une heure de moins sur le

trajet en train aura réellement un impact. De nouveau, selon Nicolas Martin (OT & Congrès

de Bordeaux Métropole) la réponse dépendra des liaisons : « si on a un TGV direct avec

Bruxelles, par exemple, là, on a une clientèle qui fait beaucoup de vélo, là, ca peut

intéresser… ». Le problème du transport du vélo joue aussi un rôle très important : « les

passionnés de vélo, ils aiment bien se déplacer avec leurs vélos. Et s’ils ne peuvent pas les

mettre dans un train, ils viendrons en voiture, avec les vélos sur le toit ».

Selon Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) l’impact du train serait

envisageable - car l’une des tendances est effectivement au « slow tourism », le tourisme vert.

En outre, elle aimerait rendre visible toute l’offre qu’on peut pratiquer en Gironde sans avoir

la voiture : « on réfléchit aux façons plus durables de pratiquer le tourisme. Comme le

Conseil Général travaille beaucoup sur tout ce qui est mobilité douce : infrastructure, trains,

bus…, je trouve que ça serait cohérent, que nous, les professionnels du tourisme, on s’appuie

sur tous ses efforts faits par les collectivités »

Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) explique que l’offre des itinéraires cyclables a été

beaucoup développée – plus qu'ailleurs – dans le département de Deux-Sèvres, notamment

dans le sud. Aujourd’hui tout le Marais-Poitevin au départ de Niort jusqu’à La Rochelle est

accessible en pistes cyclables – plusieurs centaines de km de pistes balisées. « Niort, le

Marais-Poitevin et La Rochelle qui sont sur la même ligne comptent parmi les région de

France les mieux dotées en itinéraires cyclables. Donc on pourrait imaginer les TGV qui

puissent être thématisés en partie « loisirs – nature - vélo » pour des week-ends. Nous

sommes certains que le potentiel est là et que la clientèle est là ».

51

Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) exprime une opinion

similaire : « quand on sait que Loire à vélo – et eux, ils ont le recul de 10 ans à peu près – ils

reçoivent un million de cyclistes à peu près par an. C’est pour dire qu’il y a un potentiel de

développement énorme ». D’ailleurs les nouveaux produits sont à envisager : Catherine

Lacroix (OT St Emilion) a mentionné notamment une rencontre avec une agence de voyage

néerlandaise qui traite une forme de tourisme particulière « boat and bike ».

Éléments de conclusion

Selon les professionnels, la LGV est susceptible d’avoir le plus d’impact touristique

sur la proximité immédiate des gares LGV. Même si Bordeaux est mis en avance

de façon très importante, un certain effet est également attendu à proximité des

gares qui vont être directement liées avec les gares LGV.

Les spécialistes s’accordent que Bordeaux a vraiment une carte à jouer –

notamment sur le produit vin, le produit luxe, connu à l’étranger. Mais ils mettent

également en avant « la réussite urbaine de Bordeaux, la rénovation, probablement

unique en Europe » (Richard Coconnier, Bordeaux Grands Événements).

En ce qui concerne les types du tourisme, susceptibles d’être le plus impactés, le

tourisme d’affaires est très largement mis en avant. Déjà aujourd’hui, c’est un

secteur très porteur à Bordeaux9.

« On est attractifs sur le marché des congrès internationaux – on a eu un congrès

international ITS au mois d’octobre. On a des perspectives de nouvelles conférences,

congrès sur les prochaines années, on a notre vaisseau amiral touristique qui va

ouvrir au mois de juin – Cité du Vin. Donc, globalement, on est sur le segment qui se

porte bien ». (Laurent Hodebar, Mairie de Bordeaux)

V. LES QUESTIONS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE TOURISTIQUES

L’offre et la demande touristiques seront présentées conjointement sur deux

exemples : l'hôtellerie et les sites de visites. En ce qui concerne l’hôtellerie, l'offre se réfère à

une capacité d’accueil et la demande aux nombres de nuitées, aux taux d’occupation ou à la

durée de séjour. Pour les sites de visites, l'offre renvoie aux structures existantes et

la demande à leur fréquentation. La partie « hôtellerie » s'effectue par un focus sur la

métropole de Bordeaux.

9 Convention Bureaux compte, comme le précise Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux), environ

130 membres avec tous les métiers qui sont liés au tourisme d’affaires, et des nouveaux adhérents arrivent en

permanence.

52

A. Hôtellerie

Des projets hôteliers sont en cours : 4 nouveaux hôtels prévus à l’horizon de 2018

autour de la gare, établissements haut de gamme (ex : un ancien bâtiment de l’Institut de

Zoologie transformé en hôtel 4 étoiles avec ouverture prévue en 2017). Ce ne sont pas les

seuls projets en hébergement marchand. « Sur l’hôtellerie on a également (dans le cadre du

projet Euratlantique) plusieurs projets de résidences étudiants et un projet d’auberge de

jeunesse – même si pour l’instant ce n’est pas encore tout à fait définitif. Parce que les

auberges de jeunesse sont en plein renouvellement : c'était un un peu « has been », et

maintenant il y a de nouveaux opérateurs privés qui font des auberges de jeunesse

extrêmement sympas. Alors on est en train de travailler pour en intégrer une à l’arrière de la

gare ». (Frédéric Brouard, Bordeaux-Euratlantique)

Nous, CEB on est en plein progression : on a de plus en plus de congrès,

de plus en plus de conventions, d'assemblés générales donc,

automatiquement, on apporte de plus en plus de clientèle. Aujourd’hui, il

faut faire attention, car quand il y a des salons importants les hôtels sont

très vite complètement full. Donc avoir des nouveaux hôtels, pas très

loin, Bassin à Flot avec le tramway devant, c’est une très bonne chose

pour nous et très utile.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

En plus des nouveaux hôtels à proximité de la gare, d'autres investissements sont

prévus (comme un projet du Radisson Blue Hôtel & Spa dans le quartier des Bassins à flot).

En plus des grands hôtels avec une importante capacité, « vous avez à Bordeaux de nombreux

hôtels « boutiques », comme on dit, haut de gamme – 4 ou 5 étoiles qui aussi se sont

développés entre 12 et 25 chambres » explique Eric Dulong (Congrès et Expositions de

Bordeaux). Selon Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux), « des gens qui achètent des

immeubles pour faire des hôtels en centre-ville ou dans les nouveaux quartiers ont

certainement pris en compte l’arrivée de la LGV ».

Pourtant, comme le souligne Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) : « Il

faut faire attention après de ne pas avoir une capacité hôtelière qui soit trop importante un

jour. A court terme ça n’arrivera pas, à moyen terme il faut voir » Il ajoute : « Aujourd’hui

les hôteliers sont aux anges, ils sont heureux : ils ont fait un été extraordinaire, un printemps

extraordinaire ».

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) explique qu’effectivement, une augmentation

trop rapide de l’offre peut faire en sorte que le parc d’hébergement devienne surdimensionné

53

par rapport aux évolutions attendues de la fréquentation. C’est notamment la raison pour

laquelle la métropole a commencé recenser les différents projets d’hébergements touristiques.

1. Nuitées : focus sur Métropole Bordelaise

Sur un possible « effet pervers » de la ligne LGV sur le nombre des nuitées hôtelières,

les professionnels ne sont pas unanimes. D’une part, ils sont nombreux à considérer que le fait

de réduire le trajet Paris-Bordeaux à 2 heures, dans le cadre du tourisme d’affaires /

déplacements professionnels, permettra de partir le matin et rentrer le soir avec plus des

facilité, donc « ca va enlever les nuitées aussi – autant à Paris ou à Bordeaux » (Philippe

Tarricq, CRT Aquitaine).

D'autres, comme Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux), ne pensent pas

que la LGV puisse avoir un impact négatif sur la fréquentation de l’hôtellerie locale : « A mon

sens non, parce que les gens qui feront cet aller-retour dans la journée c’est une proportion

très faible. Les personnes qui feront ça dans la journée sont les personnes qui faisaient aller-

retour Orly-Bordeaux-Orly dans la journée mais avec beaucoup moins de souplesse : ils

étaient obligés de se réveiller à 5h pour prendre le vol à 7h… Et le soir, ils étaient chez eux à

23h. Franchement, la proportion des gens qui éventuellement pénaliseront l’hôtellerie est très

très faible. » Par ailleurs, le même responsable rappelle régulièrement l’importance d’une très

bonne desserte : « C’est plus dans l’esprit de visiteur de savoir qu’il y a cet outil de liaison

souple, fréquent, régulier et sûr. Ca c’est extrêmement important parce que ça suscitera

beaucoup plus d’intention de déplacement vers Bordeaux, en sachant qu’on n'a que 2 heures

de train. »

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) envisage les deux scenarios : « Sur tout ce qui

est tourisme d’affaires groupe, incentive etc, on va peut-être gagner, après on risque de

perdre quelques nuitées d’affaires individuelles »

54

Figure 22 : Taux d’occupation des établissements hôteliers en Métropole Bordelaise en

octobre 2015.

Source : Baromètre hôtelière, CCI Bordeaux, octobre 2015.

Figure 23 : Répartition des sources des réservations en octobre 2015

Source : Base de données MKG Hospitality (d’après Baromètre hôtelière, CCI Bordeaux,

octobre 2015).

Clientèle individuelle directe corporate (tourisme d'affaires)

Groupe professionnelles (tourisme d'affaires)

Congrès, manifestations et salons (tourisme d'affaires)

Séminaires, Incentives

Compagnes aériennes

Clientèle individuelle directe de loisirs (tourisme de loisirs)

Groupe tourisme (tourisme de loisirs)

55

1. Taux d’occupation des hôtels de la Métropole Bordelaise en 2014

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) présente le lien entre la

fréquentation des sites touristiques et le taux d’occupation d’hôtellerie. « La Cité du Vin va

amener énormément de visiteurs. Une partie de ces visiteurs existe déjà – pour certains entre

eux, ils sont déjà touristes à Bordeaux. Mais il y a des gens qui vont venir à Bordeaux passer

le week-end ou l’été à Bordeaux, pour aller voir le Cité du Vin. On prévoit à la Cite du Vin, la

1ère

année 400 à 450 000 de visiteurs. C’est énorme. Ca va rentabiliser l’hôtellerie. »

Le taux d’occupation global des hôtels de la Métropole Bordelaise pour la période

janvier - décembre 2014, s’élève à 65,8%. Les tableaux ci-dessous présentent les

performances hôtelières pour les différentes zones de la métropole. On constate le taux

d’occupation annuel le plus élevé pour Bordeaux Saint Jean - 74,7% et le plus faible pour les

hôtels situés à proximité de l’aéroport Mérignac et Bordeaux Nord (55,8%).

Figure 24 : Taux d’occupation annuel par zone (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

Figure 25 : Évolutions mensuelles du taux d’occupation par zone (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0%

Bordeaux Centre /

Mériadeck

Bordeaux Gare St Jean

Bordeaux Lac Bordeaux Sud Mérignac et Bordeaux Nord

Rive Droite / Bastide

0,0%

20,0%

40,0%

60,0%

80,0%

100,0%

01

/14

02

/14

03

/14

04

/14

05

/14

06

/14

07

/14

08

/14

09

/14

10

/14

11

/14

12

/14

Bordeaux Centre / Mériadeck

Bordeaux Gare St Jean

Bordeaux Lac

Bordeaux Sud

Mérignac et Bordeaux Nord

Rive Droite / Bastide

56

En ce qui concerne le taux d’occupation par catégorie, le plus élevé concerne les

résidences urbaines, suivies des hôtels super-économiques. Les variations mensuelles du taux

d’occupation sont les plus importantes pour des hôtels haut de gamme.

Figure 26 : Taux d’occupation annuel par catégorie (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

Figure 27 : Évolutions mensuelles du taux d’occupation par catégorie (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

2. Prix moyens des hôtels de la Métropole Bordelaise en 2014

Le prix moyen annuel des chambres s’élève en 2014 à 70,1 euros hors taxes. Il est le

plus élevé pour Bordeaux Centre / Mériadeck (83,1€ HT) et le moins élevé pour Rive Droite /

Bastide (49,4€ HT) – où les variations mensuelles des prix sont aussi les moins importantes.

0,0% 10,0% 20,0% 30,0% 40,0% 50,0% 60,0% 70,0% 80,0% 90,0%

Super-économique Economique Moyen de gamme Haut de gamme Résidences urbaines

0,0%

20,0%

40,0%

60,0%

80,0%

100,0%

Super-économique

Economique

Moyen de gamme

Haut de gamme

Résidences urbaines

57

Figure 28 : Prix moyen annuel en euros HT par zone (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

Figure 29 : Évolutions mensuelles du prix moyen annuel en euros HT par zone (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

Les différents types de la clientèle de recherche pas la même standard hôtelier. « Le

visiteur de la Cité du Vin, c’est un visiteur plutôt 2 ou 3 étoiles. Quand nous on a un salon

comme ITC ou Vin Expo c’est du 3, 4, 5 étoiles » explique Eric Dulong (Congrès et

Expositions de Bordeaux)

Figure 30 : Prix moyen annuel en euros HT par catégorie (2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0

Bordeaux Centre /

Mériadeck

Bordeaux Gare St Jean

Bordeaux Lac Bordeaux Sud Mérignac et Bordeaux Nord

Rive Droite / Bastide

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

01

/14

02

/14

03

/14

04

/14

05

/14

06

/14

07

/14

08

/14

09

/14

10

/14

11

/14

12

/14

Bordeaux Centre / Mériadeck

Bordeaux Gare St Jean

Bordeaux Lac

Bordeaux Sud

Mérignac et Bordeaux Nord

Rive Droite / Bastide

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

160,0

Super-économique Economique Moyen de gamme Haut de gamme Résidences urbaines

58

Figure 31 : Évolutions mensuelles du prix moyen annuel en euros HT par catégorie

(2014)

Source : Base de données MKG Hospitality – Hotelcompset – Janvier 2015

B. Fréquentation de sites

Selon Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme), « c’est toujours pareil –

plus on vient de loin, plus on peut aller visiter loin. Un Américain n’a pas du tout le même

regard sur le secteur géographique qu’un Parisien ». C’est pourquoi un Américain est

davantage susceptible, lors de son séjour en France, de visiter à la fois Bordeaux, Lascaux,

Biarritz et faire encore une journée dans les vignobles. Tandis qu’un Français venu pour une

semaine, restera plutôt en Gironde, réservant la Dordogne pour un prochain déplacement.

L’un des enjeux importants des territoires qui sont aujourd’hui « sur le tourisme

d’excursions », (comme le qualifié Catherine Lacroix, OT St Emilion), où les visiteurs ne

passent même pas une nuit, est de transformer un « territoire étape » en lieu de destination.

Les sites de visite majeurs peuvent y jouer un rôle très important.

A titre d’exemple, sur le site web de l’OT de St Emilion, on constate la mise en avance

des différents sites touristiques « autour de nous » (Libournais, Citadelle de Blaye, etc..).

Catherine Lacroix (OT St Emilion) explique la raison de cette démarche : « Au niveau de

Saint Emilion et l’OT, on représente un territoire de 22 communes. Et sur ce territoire on n’a

pas jusqu’à maintenant de tourisme de long séjour : les visiteurs viennent en moyenne de

quelques heures à une journée. Nous ce qu’on souhaite pour demain, c’est que le territoire

sur lequel nous œuvrons, soit le territoire où les gens disent : ‘il y a de quoi dormir et il y a de

quoi visiter’ pour ne pas rester simplement une nuit, mais y passer 4-5 nuits, voire une

semaine. Donc on essaye d’oeuvrer pour que ça devienne une destination où on passe un

0,0 20,0 40,0 60,0 80,0

100,0 120,0 140,0 160,0 180,0

Super-économique

Economique

Moyen de gamme

Haut de gamme

Résidences urbaines

59

séjour. Pour donner envie aux gens de passer plus de nuits, il faut qu’ils y trouvent des

centres d’intérêt qui fassent qu’ils se disent que finalement il y a beaucoup de choses à

faire. »

1. Cité du vin et autres sites importants

« La Cité du Vin par son positionnement – équipement de loisirs cultures – a deux

ambitions. Premièrement, devenir un équipement emblématique touristique de la

destination Bordeaux. Quand je parle de la destination Bordeaux, ça fait référence à un

nouveau contrat de destination qui inclut bien évidemment la ville de Bordeaux mais

qui va également au delà, notamment vers les vignobles. Deuxième ambition, c’est être

une fenêtre ouverte sur les vignobles. On va parler des vins du monde entier. On se veut

être le lien entre la ville et les vignobles. Aujourd’hui, quand le touriste arrive à

Bordeaux, quel est le signe que Bordeaux est ce référent mondial du vin ? »

« Pour les touristes, la Cité du Vin n’est pas une destination mais elle s’inscrit dans une

destination. Elle vient apporter un nouvel élément essentiel d’attractivité de la

destination et donc la destination se renforce dans son attractivité et notre rôle est d'y

contribuer. »

« Je pense que les gens vont venir plus facilement, ils resteront peut-être aussi en séjour

à Bordeaux, mais je sais que le fait d'avoir Bordeaux à deux heures de la capitale, la

destination sera programmé par les acteurs réceptifs de Paris. Et forcément la Cité du

Vin sera un élément essentiel dans cette programmation. »

« Si vous avez le train qui vous ramène en deux heures à Bordeaux, vous faites un week-

end à Bordeaux et vous pourrez aller également sur le bassin d’Arcachon très

facilement. Donc sur les city-breaks il est très important pour nous de toucher les

résidents du Bassin parisien. »

« En ce qui concerne le tourisme d’affaires on a un positionnement double. Bordeaux

est une destination d’affaires de plus en plus importante. Sur les touristes d’affaires qui

viennent à Bordeaux, il faut qu’on puisse les capter. Le touriste d’affaires sur la soirée

à une possibilité d’avoir un peu du temps libre, donc on souhaite se positionner lorsque

il y a des grands événements (congrès, salons), avec des nocturnes. Ou aussi faire les

visites de la Cité. En partenariat avec les organisateurs. Le deuxième positionnement,

est peut-être plus important pour nous – nous sommes nous-mêmes un lieu d’affaires.

La valeur ajouté – en complément des espaces que nous pouvons privatiser – on a une

offre unique dans le même lieu – le parcours permanent, c'est la possibilité de prévoir

une activité de loisir. »

Olivier Kollek, Fondation pour la culture et les civilisations du vin.

60

Maïté Lavignac (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) avoue : « on attend avec

impatience en 2016, l’arrivée de la Cité des civilisations du vin10

qui fait partie également

d’un des axes de l’attractivité de territoire. Ca sera une plateforme touristique ». Ce lieu

qualifié par les interlocuteurs comme « unique » (Maïté Lavignac, OT & Congrès de

Bordeaux Métropole), ou même « vaisseau amiral touristique » (Laurent Hodebar, Mairie de

Bordeaux), retracera l’histoire du vin et permettra de prendre connaissance des vins du

monde. A l’occasion de l’ouverture de ce site, les professionnels du tourisme s’attendent à

une politique de commercialisation promotionnelle importante sur Paris.

Philippe Tarricq (CRT Aquitaine) explique : « Le phénomène touristique, ça va être

une conjonction de plein de choses qui vont arriver en même temps. Ce qui sera intéressant à

mesurer c’est l’effet nouveauté – l’ouverture de Cité de Civilisation de Vin – il va être

important ». Actuellement, l’OT travaille à une plateforme oenotouristique Internet qui sera

mise en place autour de l’ouverture de Cité du Vin. En plus, il est prévu que des excursions

partiront de ponton de Cité de Vin vers les différents vignobles.

2. Sites locomotives et effet d'entraînement

Charente-Maritime Tourisme a créé le Club Des Sites, qui regroupe les structures

comme les « sites incontournable à visiter en Charente-Maritime » ou encore « 14 lieux de

visites inoubliables à découvrir et explorer en famille ». Comme l’explique Olivier Amblard

(Charente-Maritime Tourisme) cette idée de « club » suit un constat assez simple : à partir de

moment où les produits sont relativement proches, les cibles clientèles le sont également.

L’idée pour nous, c’était de se dire que les sites de visite, en tout cas les

plus importants, peuvent déclencher un séjour sur une zone de proximité.

Donc eux, leur intérêt, c’était de travailler ensemble et avec nous pour

mener des actions de communication. Et nous, notre intérêt c’était de

communiquer en disant « venez en Charente-Maritime, pour visiter ses

sites, dans un rayon de proximité. Pour travailler cette proximité, ce côté

des excursions à la journée. Donc on a trouvé un intérêt partagé.

Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme)

10

Le nom initialement prévu « La Cite des civilisations du vin » a été modifié pour « La Cité du Vin » en

automne dernier.

61

Selon Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) cette politique fonctionne

seulement à partir de moment où on s’appuie sur les sites réellement importants. C’est

pourquoi le club est composé uniquement des sites « incontournables ». « C’est l’action de

club qu’on souhaite limiter à des sites qui sont soit très intéressants sur une thématique

précise, qu’on considère comme porteuse, ou alors qui sont très intéressants parce qu’ils sont

de très belles locomotives de Charente-Maritime ».

Les bénéfices de ce travail « en équipe » ont été également présentés par une autre

professionnelle du tourisme, Catherine Lacroix (OT St Emilion), qui a expliqué l’intérêt d’une

stratégie de rapprochement entre les OT : pour un étranger, le département de la Gironde n’est

pas forcément très parlant - il ne restitue pas très bien sur le plan de la distance la Citadelle de

Blaye par rapport à Arcachon, et la ville de St Emilion et Bordeaux. « Pour lui, ça parait très

proche. Et donc, parce que ça lui paraît visuellement très proche, proposons tous ces sites

touristiques majeurs qui sont entre nous, dans les environs, de manière à pouvoir inciter les

gens de manière qu’ils se disent ‘en étant là, je peux faire un saut d’une journée à Blaye, je

peux aller à Bordeaux etc… »

L’idée est donc que chaque OT (Blaye, Arcachon, autres…) ne joue pas en termes

d’attractivité uniquement sur les centres d’intérêts de son propre territoire, mais

qu’il représente des territoires voisins. Il s’agit donc d’étendre le territoire et de jouer la carte

de la multiplicité des centres d’intérêt pour que chacun puisse en bénéficier.

Quelques éléments concernant la « demande » des utilisateurs du TGV : résultats

d’enquête auprès touristes en Girond

Les résultats de l'enquête conduite en août et octobre (haute et arrière saisons touristiques et

vacances de la Toussaint) ont apporté quelques éléments intéressants. Tout d’abord, plus de la

moitié des touristes (impliquant donc statistiquement une nuitée) ont opté pour un

hébergement à Bordeaux. La localisation des lieux d’hébergement des touristes à été classée

selon les zones d’études de phénomènes touristiques ZEPT).

62

Figure 32 : Localisation des nuitées des touristes participant à l’enquête

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

En comparant les localisations des nuitées des touristes selon le mode de transport

choisis pour arriver en Gironde, il s'avère que le choix d'un hébergement à Bordeaux

correspond à un pourcentage presque deux fois supérieur pour les arrivées par TGV que pour

les autres moyens de transport (80% contre 46,5%).

Figure 33 : Localisation des nuitées et l’utilisation du TGV

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90%

Bordeaux Unité urbaine de Bordeaux

(hors Bordeaux)

Bassin d'Arcachon

Gironde intérieure et

vignoble

Littoral médocain

Bordeaux et ailleurs en Gironde

Bassin d'Arcachon /

Littoral médocain

Utilisateurs du TGV Non-utilisateurs du TGV

63

Le pourcentage des « utilisateurs du TGV » est plus élevé que les « non-utilisateurs »

du TGV en ce qui concerne les courts séjours. Dans le même temps, on ne compte aucun

excursionniste parmi les visiteurs optant pour le TGV – chacun d’eux à passé au moins une

nuitée en Gironde.

Figure 34 : Localisation des nuitées et l’utilisation du TGV

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

Quant au type d’hébergement choisi, exactement la moitié des touristes a logé au

moins une partie de leur séjour en hôtel ou en résidence de tourisme. Personne n’a déclaré

procéder à un échange de maisons ou de profiter d’un hébergement gratuit chez un habitant de

type « couchsurfing ». Il est intéressant que plus de 15% de touristes aient opté pour une

location payante chez un particulier (dont 7,4% via une plateforme Internet Airbnb).

En ce qui concerne la comparaison entre les utilisateurs et non-utilisateurs du TGV

(lors d’un voyage vers la Gironde), la différence la plus importante concerne les « résidences

principales de la famille ou des amis ». Ce sont les utilisateurs du TGV qui optent plus

souvent pour ce type d’hébergement.

Figure 35 : Type d’hébergement et l’utilisation du TGV

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

0%

20%

40%

60%

Court séjour Long séjour Sans nuitée

Utilisateurs du TGV Non-utilisateurs du TGV

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

Autre

Airbnb

Location chez un particulier (hors Airbnb)

Résidence secondaire de famille/amis

Résidence principale de famille/amis

Auberge de jeunesse

Camping-car

Camping

Chambre d'hôtes / Gîte / Château

Résidence de tourisme

Hôtel et autre

Hôtel

Non-utilisateurs du TGV Utilisateurs du TGV

64

Enfin, il est très intéressant de constater que le périmètre des visites d’une très grande

majorité des utilisateurs du TGV ne se limite pas à Bordeaux. Même si, dans le cadre de cette

enquête, seulement trois sites vraiment « incontournables » ont été examinés (le centre

historique de Bordeaux, Saint Emilion et la Dune du Pilat), les résultats obtenus sont très

intéressants : 75% des touristes déclarent visiter au moins deux de ces sites. Ce résultat

montre toute la pertinence des stratégies, consistant à attirer les visiteurs du Bordeaux venus

en train, vers les autres sites du territoire. Bien évidemment, la question des moyens du

transport complémentaires garde toute son actualité.

Figure 36 : Sites de visites l’utilisation du TGV

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

Éléments de conclusion

Olivier Roux (Région Aquitaine) pense que l’arrivée de la LGV peut faire arriver

des nouveaux opérateurs hôteliers. « Il y a la connotation du terroir, il y a le vin, la

gastronomie, un cadre environnemental très marqué avec les grands spots comme le

bassin d’Arcachon et Biarritz qui sont assez vendeurs. Je pense que la LGV va

optimiser la monté en gamme de l’hébergement »

Dans le même temps, les professionnels signalent un effet pervers qui pourrait

provoquer la LGV : la perte des nuitées dans l’hébergement marchand. « Après, il

faut se méfier du phénomène, je pars le matin, je vais déjeuner à Bordeaux, et je

rentre le soir. Ce qui en termes de retombés économiques, est moins satisfaisant que

les gens qui restent dormir. » (Brigitte Bloch, CRT Aquitaine)

Quant aux sites touristiques, Xavier Hurteau (Grand Angoulême) souligne l'

importance d’une offre bien construite : « dans la Vienne ils ont développé le parc

du Futuroscope. Mais derrière le parc du Futuroscope, ils ont développé le Vallée des

Singes, l'Ile aux Serpents, le Center Parc… Ca c’est une stratégie d’offre.

Aujourd’hui, grâce à cette offre-là, il y a toute une économie autour qui s’est

développée. Et qui fait en sorte que les gens viennent passer leurs vacances dans la

Vienne. »

0% 10% 20% 30% 40%

Bordeaux / Bassin

d'Arcachon / St-Emilion

Bordeaux / Bassin

d'Arcachon

Bordeaux / St-Emilion

Bassin d'Arcachon / St-

Emilion

Bordeaux Bassin d'Arcachon

St-Emilion

Utilisateurs du TGV Non-utilisateurs du TGV

65

VI. EFFETS DIFFÉRÉS À PROSPECTER ?

A. Résidences secondaires

En ce qui concerne les liens possible entre la LGV et les résidences secondaires, le

questionnement est double, et relatif à la fois au nombre de résidences et au nombre de

déplacements. Ainsi, quant au possible accroissement du nombre de résidences, il est

nécessaire de prendre en compte le temps de transport à partir de la gare – par exemple une

heure en voiture pour le trajet à partir de La Rochelle vers l’Ile de Ré, où, comme le précise

Murielle Vermande (CCI de Cognac, Rochefort et La Rochelle), les taux de résidences

secondaires peut atteindre 60 ou 70 % des logements.

Quant au possible accroissement du nombre de déplacements, Murielle Vermande

(CCI de Cognac, Rochefort et La Rochelle), qui a participé à une étude menée avec

l’Université de La Rochelle sur les résidences secondaires, explique : « On sait que les gens

qui possèdent les résidences secondaires ce sont les retraités, les gens qui bénéficient – ce

sont les familles des propriétaires – donc les courts séjours. Donc c’est fort probable qu’il y

ait un accroissement de la fréquentation ». Ainsi, il n’est pas illogique d’envisager que lors

des longs week-ends (Pâques, Ascension), les parents, grands-parents étant « sur place », ils

viennent chercher à la gare leurs enfants ou petits-enfants. Sans oublier les possibles visites

des amis.

Olivier Roux (Région Aquitaine) souligne un possible impact négatif de la LGV qui

est susceptible être un effet accélérateur sur le nombre des résidences secondaires (notamment

des clients du bassin parisien). « C’est difficile à l’appréhender, ça va forcément avoir cet

effet-là, donc pour la population locale une problématique sur le foncier, probablement des

prix de foncier qui vont encore augmenter. Qui était déjà assez cher. Donc sur la population

locale, les difficultés à se loger à proximité de leurs lieux de travail. »

66

B. La question de l'emploi touristique

Les professionnels du tourisme s’accordent pour considérer qu’au niveau de

l'économie touristique11

, les principaux bénéficiaires seront ceux du secteur de l’hébergement

et de la restauration. Mais les autres secteurs pourraient également en profiter : les

organisateurs des visites, les boutiques de souvenirs ou encore les opérateurs de location de

vélos ou de voitures.

Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) pense qu’une éventuelle création d'entreprises

touristiques est envisageable à la suite de l’amélioration de l’accessibilité grâce à la LGV.

Comme la clientèle des territoires principalement concernés en Deux-Sèvres par la LGV (le

bassin niortais et le sud du département) est en grande partie composée de visiteurs en

provenance du bassin parisien, « plus en s’approche de Paris en temps, plus on va développer

cette clientèle-là, et notamment sur les courts séjours. De coup, ça va avoir un impact sur la

création d’entreprises. Je pense qu’on pourra désaisonnaliser un peu la fréquentation

touristique. Et si on la désaisonnalise, on encourage les nouveaux acteurs touristiques qui

peuvent s’implanter ».

En ce qui concerne les types d'acteurs touristiques, selon Marc Richet (ADT Deux-

Sèvres) il s’agit par exemple de l’hébergement très personnalisé de moyenne et haute

gammes, la restauration, les offres packagées, les séminaires all inclusive… « En lien avec les

autres filières qu’on développe : le vélo, le tourisme fluvial – on pourrait donc avoir d'autres

acteurs concernés par la desserte LGV ». Les espoirs sont notamment mis sur le port de

Niort : « On crée des infrastructures pour qu’une entreprise de location de houseboats

s’installe – elle sera d’autant plus volontiers de s’implanter sur notre territoire si elle sait

qu’il y aura une desserte de TGV rapide, moderne, de qualité de Paris jusqu’à Niort »

La question de lien possible entre la LGV et tourisme fluvial devient d’ailleurs

d’autant plus intéressante que les bénéfices apportés grâce à ce type du tourisme sont tout à

fait considérables. Selon Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux), une étude effectuée par le

port de Bordeaux sur les retombés des croisières maritimes, fait valoir la somme de 3,5

11

Le tourisme est une activité économique non-négligeable. Pourtant, en ce qui concerne l’emploi touristique /

les chiffres d’affaires liées au tourisme il y a actuellement un vrai problème d'observation au niveau national.

Comme l’explique Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) : « un chiffre veut dire quelque chose si on

est capable de le comparer avec les autres secteurs et si on est capable de le comparer dans le temps. On n’a

pas un tableau de bord national. Donc l’État fait quelques chose, l’Insee aussi – mais c’est plutôt à la baisse, les

départements/régions font des choses… On essaye de compter la même chose, mais au final on compte

différemment et ce n’est pas la même chose… » Dans le même sens va opinion exprimé par Laurent Hodebar

(Mairie de Bordeaux) : « c’est toujours compliqué de « quantifier », on va dire, tout ce qui est l’économie

touristique. Il faut déjà savoir ce qu’on met derrière le terme « touriste » »

67

millions euros par an de dépenses des passagers et de l’équipage. Quant aux croisières

fluviales, il s’agit environ de 4 millions d’euros par paquebot par an.

Selon Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux), grâce au développement du

tourisme d’affaires, « il y a des métiers qui se développent et des nouveaux qui

apparaissent », comme des services de limousine, des sociétés de photographes, des sociétés

d’hôtesses, des traiteurs.

Quand vous avez un grand congrès international, tout le monde travail à

Bordeaux : la restauration, les magasins, les bijouteries, les

parfumeries… Tout le monde en profite : les vignobles pour

l’oenotourisme parce que les tours sont organisés. Le tourisme d’affaires

a les retombés qui sont absolument énormes.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

Pour analyser l’emploi touristique, il est nécessaire de prendre en compte la différence

entre le nombre d’emplois et son équivalent temps plein (ETP). Il s’agit du nombre total

d’heures travaillées dans l’activité considérée divisé par la moyenne annuelle des heures

travaillées dans des emplois à plein temps (INSEE). Le graphique ci-dessous présente la

différence entre le nombre d’emploi et ETP pour les différents territoires touristiques de la

Gironde.

Figure 37 : Emplois touristiques salariés et non salariés (hors transport) selon les

différents territoires touristiques de la Gironde, 2011

Sources : INSEE, DADS, ACOSS, CRTA, 2011

Les figures suivantes présentent les équivalent temps plein (ETP) touristiques par secteur

d’activité et par mois, ces données sont présentées pour les différents territoires touristiques

de la Gironde.

0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000

Littoral médocain

Bassin d'Arcachon

Unité urbaine de Bordeaux (sauf Bordeaux)

Bordeaux

Gironde intérieure et vignoble

ETP

Nombre d'emplois

68

Figure 38 : Les ETP par secteur d’activité selon les différents territoires touristiques de

la Gironde, 2011

Sources : INSEE, DADS, ACOSS, CRTA, 2011

Figure 39 : Les ETP par secteur d’activité selon les différents territoires touristiques de

la Gironde, 2011

Sources : INSEE, DADS, ACOSS, CRTA, 2011

0 500 1 000 1 500 2 000 2 500

Artisanat

Autres

Commerce de détail …

Commerce de détail non …

Grandes surfaces

Hébergement

Offices de tourisme

Patrimoine et culture

Restauration, cafés

Soins

Sport et loisirs

Gironde intérieure et vignoble

Bordeaux

Unité urbaine de Bordeaux (sauf Bordeaux)

Bassin d'Arcachon

Littoral médocain

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

8000

Littoral médocain

Bassin d'Arcachon

Unité urbaine de Bordeaux (sauf Bordeaux)

Bordeaux

Gironde intérieure et vignoble

69

Figure 40 : Emplois touristiques salariés et non salariés (hors transport) en Aquitaine en

2011

Sources : INSEE, DADS, ACOSS, CRTA, 2011

Éléments de conclusion

Selon Fréderic Charpentier (CCI Angoulême), « on sous-estime souvent le rôle du

tourisme en termes d’emploi ». Alain Vivien (OT Arcachon) considère que « la LGV

a un intérêt très fort sur le développement commercial et le développement du chiffre

d’affaire : restaurants, hôtels qui sont en augmentation » et, en plus « le

développement touristique est un générateur d’emploi non-délocalisables ». Quant

aux résidences secondaires, la question ne se résume pas au nombre de résidences /

nombres déplacements et le problème signalé par Olivier Roux (Région Aquitaine),

la mixité de la population, mérite attention.

70

VII. PRÉSENTATION SYNTHÉTIQUE DES INDICATEURS ET DES TERRITOIRES RETENUS DANS

LE CADRE DE LA BASE DE DONNÉES DE L’OBSERVATOIRE

- Le principal critère du choix des indicateurs a porté sur la fiabilité de données. Il

était également très important d’assurer le suivi dans le temps et garantir la

possibilité d’alimentation de la base de données en continu sur le temps de

l'Observatoire.

- Les indicateurs finalement choisis correspondent à la fois à l’offre et à la demande

touristique. Ainsi, en ce qui concerne « l’offre touristique », l’observation porte sur

la capacité d’hébergement touristique marchand (nombre d’hôtels, terrains de

campings, autres hébergements touristiques). Quant à la « demande touristique »,

le suivi concerne à la fois la fréquentation des sites de visite, la fréquentation de

l’hôtellerie (nombre de nuitées, taux d’occupation, durée de séjour…), ainsi que

l’acquisition/mutation immobilières (résidences secondaires).

- Il est très important de préciser que le travail porte sur les données

« récupérables » : ainsi il est tout à fait possible de compléter la liste des territoires

retenus pour l’observation et compléter les informations nécessaires. De plus,

même si les données sont fournies pour l’année 2014, celles des années

précédentes pourraient être également mises à la disposition de l’observatoire12

.

L’observation portera sur trois niveaux géographiques différents : communes,

zones d’études de phénomènes touristiques (ZEPT), métropole de Bordeaux. Au niveau des

communes, il est possible de suivre de façon régulière la fréquentation des sites

touristiques/manifestations, nombre et capacité des hôtels, des campings ainsi que d'autres

hébergements collectifs. Quant aux ZEPT et à la métropole de Bordeaux, l’observation porte

sur l’hôtellerie. Afin d’obtenir des informations au niveau le plus adéquat pour Bordeaux, il a

été décidé de diviser la ZEPT « unité urbaine de Bordeaux » en deux parties. Ainsi,

12

Une précision est toutefois nécessaire concernant une enquête de fréquentation dans l’hôtellerie, réalisée par

l’Insee (et ses partenaires) : jusqu’à présent exclus du champ de l'enquête, les hôtels n'ayant jamais eu de

classement tourisme mais ouvert à la clientèle de passage sont intégrés à partir du 1er

janvier 2014. « Cette

modification du champ de l'enquête rend incomparables les résultats de 2014 avec ceux précédemment diffusés.

Ainsi, afin de pouvoir comparer les résultats de 2014 et des années futures avec les résultats de 2013 et années

antérieures, les données des années précédant 2014 ont été recalculées avec cet élargissement du champ ». Ces

données sont dites «rétropolées» et servent à reconstituer les fiches ZEPT.

http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=12&ref_id=1168#methode

71

l’observation sera effectuée séparément pour la ville de Bordeaux et l'unité urbaine de

Bordeaux (hors Bordeaux).

La périodicité de données est double : annuelle et mensuelle. L’observation au

niveau des communes se fera de façon annuelle. Pour les ZEPT, un suivi mensuel existe pour

certains variables, ainsi que pour les données hôtelières de la métropole de Bordeaux.

En ce qui concerne les sources de données, il s’agit principalement des données de

l’INSEE (enquêtes de fréquentation de l’hôtellerie13

, hôtellerie de plein air, hébergements

collectifs, recensements de la population). Les données sont disponibles également auprès des

observatoires régionaux du tourisme14

, les comités départementaux du tourisme et le Chambre

de commerce et d’industrie de Bordeaux (pour les performances hôtelières de la métropole15

).

En relation avec les modifications territoriales régionales qui devraient induire la

disparition de certaines structures (les Comités Régionaux de Tourisme devraient fusionner),

le suivi cohérent des données demandera un soin tout particulier pour assurer la comparabilité

dans le temps. D'autres changements sont susceptibles de modifier la collecte des données,

comme par exemple le découpage des ZEPT qui pourrait faire l'objet d'une redéfinition dans

le cadre de la nouvelle grande région.

Enfin, il sera possible de compléter la liste des indicateurs dans la mesure où de

nouveaux outils sont dès aujourd'hui envisagés. Ainsi, la métropole de Bordeaux procède

actuellement à la création, en lien avec l’Office du tourisme d'un web-observatoire du

tourisme (prévu pour le 1 janvier 2016). Les structures ressources (métropole, OT et autres

partenaires) alimenteront les données mensuelles de l’observatoire et doivent procéder à une

capitalisation des données à partir de 2010. L’observatoire sera en ligne, accessible à tous

« l’idée est que ça soit un espace co-participatif de différents acteurs. » (Laurent Hodebar,

Mairie de Bordeaux).

Concernant la part de marché occupé par les logements « participatifs », type Airbnb,

alors qu'actuellement aucun suivi n'est possible, il est envisageable que le paiement envisagé

de la taxe de séjour puisse permettre d'avoir accès à ces données. « Paris vient de se doter

13

« Cette enquête est « un de pivots de l’observation statistique du tourisme en France » ; ses résultats sont

indispensables à la connaissance du secteur. Elle a reçu le label d’intérêt général délivré par le CNIS (Conseil

National de l’Information Statistique) et elle est obligatoire. Le plan de sondage de l’enquête est revu en

décembre tous les ans afin d’assurer une rotation des hôtels interrogés. »

http://entreprises.insee.fr/eCollecte/accueilTourisme.jsp 14

En Aquitaine, l’observatoire régional du tourisme fait partie du Comité régional de tourisme d’Aquitaine. En

Poitou-Charentes, la situation est plutôt particulière car le Comité régional de tourisme a été dissout en 2013 –

l’observatoire régional du tourisme fait dorénavant partie de la Direction de l’Attractivité de territoire. 15

Réalisée par la CCI de Bordeaux, accompagnée du cabinet MKG, l’enquête mensuelle de l’activité hôtelière

sur le territoire de Bordeaux Métropole, porte sur 78 hôtels soit un total de 6342 chambres étudiées.

72

d’un arsenal – collecte d’un taxe de séjour par Airbnb. Nous avons entrepris une démarche

auprès Airbnb » (Alain Vivien, OT Arcachon). Enfin, une dernière piste intéressante à

explorer méthodologiquement concerne les données liées à la téléphonie mobile.

LISTES des indicateurs retenus :

Tableau 1 : Les communes suivies dans le cadre de l’axe tourisme

CODGEO Libellé commune Région Région 2016 Département

16015 Angoulême 54 75 16

16102 Cognac 54 75 16

17299 Rochefort 54 75 17

17300 La Rochelle 54 75 17

17306 Royan 54 75 17

17415 Saintes 54 75 17

33009 Arcachon 72 75 33

33063 Bordeaux 72 75 33

33243 Libourne 72 75 33

33394 Saint-Émilion 72 75 33

64102 Bayonne 72 75 64

64122 Biarritz 72 75 64

79191 Niort 54 75 79

86062 Chasseneuil-du-Poitou 54 75 86

86115 Jaunay-Clan 54 75 86

86194 Poitiers 54 75 86

Tableau 2 : Les ZEPT suivis dans le cadre de l’axe tourisme

Zone Région Région 2016 Département

Communauté d'agglomération du Grand Angoulême 54 75 16

Ouest-Charente - Pays du Cognac 54 75 16

Communauté d'agglomération du Pays Royannais 54 75 17

Communauté d'agglomération du Rochefortais 54 75 17

Communauté d'agglomération de Saintes 54 75 17

Communauté d'agglomération de La Rochelle 54 75 17

Littoral médocain 72 75 33

Bassin d'Arcachon 72 75 33

Bordeaux 72 75 33

Unité urbaine de Bordeaux (hors Bordeaux) 72 75 33

Gironde intérieure et vignoble 72 75 33

Littoral basque 72 75 64

Niortais - Marais Poitevin 54 75 79

Zone de Poitiers 54 75 86

Zone du Futuroscope 54 75 86

73

Tableau 3 : Les variables suivies au niveau des communes dans le cadre de l’axe

tourisme

Thématique Variables Périodicité

de données

Sources / disponibilité

de données

Hôtellerie Nombre d'hôtels Annuelle INSEE, DGE, partenaires

territoriaux (CRT -

comités régionaux du

tourisme ; CDT –

Comités départementaux

du tourisme)

Disponibilité de

données :

INSEE

Nombre d'hôtels non classés

Nombre d'hôtels classés 1 étoile

Nombre d'hôtels classés 2 étoiles

Nombre d'hôtels classés 3 étoiles

Nombre d'hôtels classés 4 étoiles

Nombre d'hôtels classés 5 étoiles

Nombre de chambres dans les hôtels

Nombre de chambres dans les hôtels non

classés

Nombre de chambres dans les hôtels classés 1

étoile

Nombre de chambres dans les hôtels classés 2

étoiles

Nombre de chambres dans les hôtels classés 3

étoiles

Nombre de chambres dans les hôtels classés 4

étoiles

Nombre de chambres dans les hôtels classés 5

étoiles

Campings Nombre de terrains de camping Annuelle INSEE, DGE, partenaires

territoriaux (CRT ; CDT)

Disponibilité de

données :

INSEE

Nombre d'emplacements de camping

Nombre total d'emplacements loués à l'année

Nombre total d'emplacements offerts clientèle

de passage dans campings

Autres

hébergements

touristiques

Nombre de Villages vacances-Maisons

familiales

Annuelle INSEE, DGE, partenaires

territoriaux (CRT ; CDT)

Disponibilité de

données :

INSEE

Nombre total d'unités d'hébergements dans les

Villages vacances - Maisons familiales

Nombre de résidences de tourisme et

hébergements assimilés

Nombre total d'unités d'hébergements dans les

résidences de tourisme et hébergements

assimilés

Nombre total de places lit dans les résidences

de tourisme et hébergements assimilés

Nombre d'auberges de jeunesse - Centres

internationaux de séjour et centres sportifs

Nombre total de places lit dans les auberges

de jeunesse - Centres internationaux de séjour

et centres sportifs

Résidences

secondaires

Nombre de résidences secondaires et

logements occasionnels (année n-2)

Annuelle Recensements de la

population

Disponibilité de

données : INSEE Nombre de résidences secondaires et

logements occasionnels (année n-7)

Sites

touristiques/

manifestations

Nombre de visiteurs

Annuelle Comités départementaux

du tourisme (CDT)

Disponibilité de

données : ORT

(Observatoires régionaux

du tourisme) ; CDT

74

Tableau 4 : Variables suivies au niveau des ZEPT dans le cadre de l’axe tourisme

Thématique Variables Périodicité

de données

Sources / Disponibilité de

données

Hôtellerie Taux d'occupation Annuelle Source : Enquête de

fréquentation dans

l’hôtellerie (INSEE,

DGE, partenaires

territoriaux)

Données disponibles

auprès des ORT

(Observatoire régionaux

du tourisme)

Nombre de nuitées

Nombre de nuitées : clientèle française

Nombre de nuitées : clientèle étrangère

Part de nuitées de clientèle d'affaires

Nombre d'arrivées

Durée moyenne de séjour

Durée moyenne de séjour : clientèle française

Durée moyenne de séjour : clientèle étrangère

Hôtellerie (mois) Taux d'occupation Mensuelle

Nombre de nuitées

Durée moyenne de séjour

Hôtellerie (mois)

- focus Gironde

Nombre de nuitées : clientèle française Mensuelle Source : Enquête de

fréquentation dans

l’hôtellerie (INSEE,

DGE, partenaires

territoriaux)

Données disponibles

auprès l’observatoire de

Gironde Tourisme

Nombre de nuitées : clientèle étrangère

Nombre de nuitées : clientèle d'affaires

Part de nuitées de clientèle d'affaires

Nombre d'arrivées

Nombre d'arrivées : clientèle française

Nombre d'arrivées : clientèle étrangère

Durée moyenne de séjour : clientèle française

Durée moyenne de séjour : clientèle étrangère

Tableau 5 : Les variables suivies au niveau de la métropole de Bordeaux

Thématique Variables Périodicité

de données

Sources / Disponibilité de

données

Performances

hôtelières par

catégorie

Taux d'occupation en %

Mensuelle

Source : CCI de

Bordeaux, cabinet MKG

Disponibilité de

données : CCI de

Bordeaux

Prix moyens en euros HT

RevPAR en euros HT

Performances

hôtelières par

zone

Taux d'occupation en %

Prix moyens en euros HT

RevPAR en euros HT

Clientèle

hôtelière

Pourcentage de la clientèle selon la catégorie

d'hôtel

75

VIII. LES LIMITES / DIFFICULTÉS À PRENDRE EN COMPTE

En ce qui concerne les effets que la LGV pourrait avoir au niveau des activités

touristiques, les professionnels rencontrés soulignent un certain nombre d'interrogations et/ou

de limites.

1) Méthodologiquement : le train représente relativement et actuellement peu dans la

fréquentation touristique de la région Aquitaine. L'absence de précisions statistiques

est due au fait que les informations en la matière sont très difficiles à obtenir. Selon

Maïté Lavignac (OT & Congrès de Bordeaux Métropole): « ce qui est dommage c'est

que nous n'ayons pas d'analyse, nous, office de tourisme, des arrivées en gare. On ne

connait pas la répartition » (touristes/Aquitains). Nicolas Martin (OT & Congrès de

Bordeaux Métropole) précise : « la SNCF ne nous donne aucun chiffre, on n'a rien.

L’aéroport nous donne ses chiffres, le port nous donne ses chiffres, les seuls qui

donnent aucun chiffre c’est la SCNF ».

2) Stratégiquement : les questions en suspend touchant au nombre de trains, aux trains

directs, aux horaires – c’est d’ailleurs pour cette raison qu’une bonne partie des

professionnels déclarent d’être « en attente ».

3) Territorialement : l'offre de transport proposée aux touristes à partir des gares LGV,

notamment les liaisons ferroviaires en TER, demeure un point à la fois essentiel et non

renseigné. La rupture de charge est souvent évoquée – par exemple la nécessité d’une

liaison directe avec Roissy. Sans oublier le prix de billet – susceptible d’influencer

surtout les touristes de loisirs.

A. Questions de desserte et de grille horaire

Comme le dit Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) : « il faudra voir effectivement

les trains directs, et puis, le niveau de service ». Selon Frédéric Charpentier (CCI Angoulême)

« la question de la desserte sera décisive ». Il attire notamment attention sur le fait qu’il faut

combiner les approches en termes de nombre de trains et de grilles horaires. La question des

liaisons et des horaires journées (tourisme d'affaires) constitue une clef de voûte essentielle

pour les effets dans ce secteur touristique : « La SNCF n’étant pas très « généreuse » pour

l’instant sur l’obtention ou sur l’augmentation du nombre de fréquences quotidiennes, c’est

un gros problème. » (Eric Dulong, Congrès et Expositions de Bordeaux)

76

Globalement, les professionnels du tourisme considèrent qu’il serait très négatif

d’avoir moins de trains par jour qu’aujourd’hui (surtout au niveau du tourisme d’affaires).

B. Accessibilité après l’arrivée…

Des nombreux professionnels soulèvent la question de l'accueil après l'arrivée en gare

et du suivi des destinations à échelle territoriale plus fine.

- Si pour Bordeaux ou La Rochelle, la question n'est pas problématique, en

revanche, l'articulation avec les communes connexes, ou la façade littorale

demeure en suspend. Ainsi, en ce qui concerne la Gironde, l’ensemble du

département n’est pas desservi de façon égale. Frédéric Dadoy (UNAT Aquitaine)

demande : « lorsque j’arrive sur Bordeaux, quels seront les transports pour

rejoindre la façade littorale ? » (Actuellement, il y a un transport de la gare de

Bordeaux jusqu’à Lacanau, mais certaines stations ne sont pas desservies) « Donc

je résous le problème entre Paris et Bordeaux, mais je n’ai pas résolu mon

problème d’accessibilité de Bordeaux vers certains stations balnéaires ». Ainsi, si

la liaison Bordeaux-Arcachon est très bien assurée (Arcachon est d’ailleurs très

souvent mentionné comme l’un de principaux bénéficiaires potentielles de la future

LGV), les connexions vers toutes les destinations se le sont pas avec une même

qualité de service. De ce point de vue, les effets de la LGV sur le secteur

touristique se présente évidemment à géométrie d'accessibilité très variable.

« Deux heures Paris- Bordeaux, c’est la durée de trajet. Mais le temps ce n’est pas

que ça. C’est : « quand », et « comment ». Après je vais re-perdre le temps parce

que vais attendre un autre train et, à la sortie, je n’ai rien gagné en temps » (Jean-

Marie Marco, Gironde Tourisme).

- Un autre problème soulevé est lié au déplacement des visiteurs au regard des

horaires proposés. Ceux-ci sont en effet assujettis à des logiques professionnelles

et non touristiques (où l'on retrouve la question complexe du tourisme d'affaires).

En Aquitaine comme en Poitou-Charentes, les TER sont principalement cadencés

en fonction des besoins pour la population active. Frédéric Brouard (Bordeaux-

Euratlantique) est plus optimiste : « Il y aura un développement de la qualité de

transport lié aux TER. Du fait que sur la même voie entre Bordeaux et Libourne

vous avez les TER, les trains de marchandise et les TGV qui passent, comme

demain il y aura nettement moins de TGV, donc il y aura plus de créneaux

77

possibles pour faire passer les TER. La fréquence des TER entre Bordeaux et

Libourne va être largement améliorée. » Il mentionne aussi une autre amélioration

attendu au niveau du transport : « ce qui devrait se passer dans les années à venir

c’est qu’on arrive à développer un tissu de transport pendulaire des gens qui

travaillent sur la métropole. Le réseau de TER autour de la métropole bordelaise

va devenir une sorte de RER, un peu comme à Paris. En tout cas la métropole s’y

engage. »

- Vers des déplacements durables ? Certains professionnels du tourisme

réfléchissent aux moyens de déplacement plus écologiques. Jacqueline Van der

Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) : « j’aimerais développer toute une gamme de

produits qui permettrait aux gens qui arrivent à Bordeaux en train ou en avion de

leur éviter de louer une voiture mais continuer à circuler en Gironde en mobilité

douce (TER, Transgironde, vélo, à pied). J’aimerais bien mettre ça en place dans

les années à venir car je pense que c’est vraiment dans l’air de temps ». Marc

Richet (ADT Deux-Sèvres) explique que le département des Deux-Sèvres travaille

à un Schéma Départemental d’éco-mobilité touristique. L’objectif est de se

positionner comme le département de référence en éco-tourisme/éco-mobilité :

« L’idée est de pouvoir dire aux gens qui prendront le TGV à Paris : « si vous

arriver à la gare de Niort, vous trouverez le service, on peut organiser pour vous

la continuité de transport, avec la location des voitures électriques, vélo etc. Mais

de manière coordonnée pour que vous puissiez, depuis votre lieu de départ jusqu’à

votre lieu d’hébergement ou votre lieu de visite, bénéficier d'un séjour organisé

avec le train plus voiture électrique, vélo etc. »

- Vers un partage des clientèles touristiques ? dans le cadre de la future grande

région, certains professionnels du tourisme travaillent sur des

repositionnements/complémentarités. Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes)

souligne que la LGV assurera une porte d'entrée à la fois pour les deux régions

historiques, Aquitaine et Poitou-Charentes. Dans le secteur touristique, il faut donc

désormais réfléchir aux démarches et stratégies qui permettront de « partager » la

clientèle touristique, en redistribuant les flux vers les anciennes capitales

régionales ou vers des territoires plus périphériques. « Et là, même si on a des axes

routiers assez pertinents, la desserte ferroviaire actuelle n’est pas pensée en

fonction de cet objectif. Est-ce que la création de cette LGV va déterminer derrière

78

une amélioration de desserte de notre région ? Je ne sais pas… », conclut

Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes)

Si on veut que ça draine non seulement cette partie de l’Aquitaine mais

aussi au sein de cette grande région, il faudra impérativement derrière

qu’il ait une logique ferroviaire remonter/redescendre. Actuellement ça

n’existe pas forcement : le but premier c’était de rapprocher Bordeaux,

notamment la Gironde et une bonne partie d’Aquitaine de Paris. Et je ne

vois pas l’impact qu’il peut avoir dans les 3 – 4 premières années. Il y a

vraiment quelque chose à mettre en place. Ca ne peut pas être que la

LGV toute seule.

Christelle Boutin (ORT Poitou-Charentes)

C. La rupture de charge

La rupture de charges est mentionnée comme l’une de principales difficultés à

résoudre afin de profiter pleinement de l’arrivée de la LGV pour le secteur touristique. Ainsi,

il est très peu probable selon Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) que le Nord de du département

profite de la LGV, en raison notamment d’une rupture de charge trop importante. Et en ce qui

concerne le reste du département, un impact positif éventuel sur le tourisme d’affaires ou de

loisirs est, selon ce professionnel, très fortement lié au nombre de trains directs.

Le directeur de l’OT de Bordeaux, Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux

Métropole) insiste fortement sur la nécessité d’autres liaisons directes vers Bordeaux en plus

des départs de Paris Montparnasse. Le problème actuel étant le changement de la gare à Paris,

notamment pour les touristes étrangers arrivant à Roissy. « Il ne faut pas un changement. Il

faut contourner Paris par Charles de Gaulle, Massy etc. » - argumente Nicolas Martin (OT &

Congrès de Bordeaux Métropole). - « Nous, ce qui nous intéresserait, c’est effectivement

Lille, Bruxelles, Londres, Strasbourg. Mais pour l’instant on n’a aucune certitude que toutes

ces lignes-là soient connectées directement à Bordeaux. Le sujet principal pour nous, il est

là. » En outre, Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) demande s’il pense

que le train direct de Paris pourrait être un argument pour Royan, répond : « Je pense que

pour eux c’est un vrai sujet. Ils ont pas d'aéroport à côté, ils n’ont pas la sortie d’autoroute à

côté, pour le train, il faut changer. Donc c’est compliqué. »

79

Si vous arrivez sur Charles de Gaulle, et vous devez aller à

Montparnasse pour prendre la ligne LGV – ça ne fonctionnera pas du

tout. Ca peut fonctionner seulement s’il y a des connexions entre Charles

de Gaulle et Bordeaux à grande vitesse. Parce que quand vous arrivez à

l’aéroport de Mérignac, vous n’êtes quand même pas en centre ville,

vous êtes un peu plus loin que la gare de Bordeaux, qui est en plein

centre. Donc là, ça peut être un vrai bénéfice pour les longs courriers,

les gens qui arrivent de l’étranger.

Amélie Déchénais (Bordeaux Convention Bureau)

D. Prix de billet

La question de coût est très importante. Comme explique Jacqueline Van der Zalm-

Monthus (Gironde Tourisme) : « si c’est plus rapide mais beaucoup plus cher, aujourd’hui je

pense que les gens sont prêts à voyager une heure de plus pour payer 30 € de moins. Pour

certains groupes c’est le prix qui est le plus important, plus que la destination d’ailleurs.

Parce que quand on a long week-end on va d’abord regarder ce qui coutera peu et après

c’est moins important si c’est Milan, Porto ou Londres. On se dit – on veut tout voir de toute

façon ».

Le prix élevé des billets fait « perdre » les réservations spontanées. « Et c’est là, où le

train est concurrencé par les low cost » Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde

Tourisme). En outre, les professionnels du tourisme considèrent que le TGV ne peut pas

concurrencer les low-cost sur les pays proches en Europe. D’autant plus que l’aéroport de

Mérignac a très fortement développé ce type de liaisons. En plus, prochainement une ligne de

tramway est prévue entre le centre de Bordeaux et l’aéroport.

Quand Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux) aborde la question de prix

de billet, il insiste de nouveau sur la nécessité de liaisons plus nombreuses: « je pense qu’une

liaison rapide avec la LGV est un atout supplémentaire, mais à deux conditions : ce qu’il ait

suffisamment de flexibilité dans les horaires, donc les horaires suffisamment dense et qu’ily

ait à l’intérieur de ces horaires des périodes où les tarifs seront accessibles et motivants pour

les touristes de loisirs ».

La problématique de prix de transport est notamment très importante pour les acteurs

du tourisme social. Comme l’explique Frédéric Dadoy (UNAT Aquitaine) : « s’il y a une

amélioration en termes d’accessibilité, notre souci lié à la SNCF c’est la forte augmentation

80

des prix ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est très peu probable que la LGV soit

utilisée par les voyages scolaires : le coût du transport serait trop élevé.

Il y a la notion de l’accessibilité géographique, il y a la notion de

l’accessibilité temporelle, qui s’améliore. Mais l’accessibilité financière

elle est beaucoup moins intéressante.

Frédéric Dadoy (UNAT Aquitaine)

E. Autres difficultés à prendre en compte

1. Bagages

Les professionnels signalent la difficile gestion des bagages, surtout pour les groupes.

Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole) explique que certains professionnels

du tourisme qui gèrent les groupes, signalent des problèmes importants et pénalisants à la gare

de St Jean. Les emplacements de stationnement (pour les bus touristiques, les voitures) ne

sont actuellement pas à proximité des quais.

L’un de gros enjeux c’est effectivement – sur les bagages – est-ce que

c’est facile pour un touriste qui arrive à Montparnasse avec de grosses

valises, de se déplacer dans la gare, aller au TGV ? Et, une fois, qu’il est

dans le TGV arrivé à la gare St Jean, est-ce que c’est facile ? – est-ce

que le taxi peut venir le chercher sur son quai, porter ces bagages ?

Aujourd’hui la réponse est « non ».

Pour cette clientèle-là, s’il n’y a pas de travail fait, ca va être très

compliqué. Les agences de tour-opérateurs n’inciteront pas leurs clients

à prendre le TGV s’ils savent que se sont les clients âgés qui ont

beaucoup de valises etc… Là, il y a un vrai sujet logistique.

Nicolas Martin (OT & Congrès de Bordeaux Métropole)

2. Peu de place prévu pour les vélos dans les TGV

Pour les adeptes du cyclotourisme, un problème concerne le transport des vélos dans

les trains. Comme l’explique Jacqueline Van der Zalm-Monthus (Gironde Tourisme) : « Il n’y

a pas assez des places pour les vélos. La problématique actuelle est comment se déplacer

avec un vélo dans le train. Alors ça pose un problème pour les Parisiens, Néerlandais,

Belges, même les Allemands qui viennent avec le TGV de l’Est ». Selon Nicolas Martin (OT &

81

Congrès de Bordeaux Métropole) si un compartiment pour mettre les vélos n’est pas prévu, la

LGV n’aura pas son rôle à jouer dans l’éventuel développement du vélotourisme.

Laurent Hodebar (Mairie de Bordeaux) explique que cyclotouristes font souvent de

grandes distances et « il y a un niveau d’exigence et ces personnes-là, qui ont en général un

bon pouvoir d’achat, font des acquisitions de vélos assez performants et souhaitent faire

itinérance avec leur propre matériel ». Il est persuadé que le développement d’une offre de

transport de vélo sur la LGV et les TER c’est quelque chose qui serait intéressante pour les

territoires pour favoriser ces pratiques. Marc Richet (ADT Deux-Sèvres) propose même des

trains thématisés « nature - vélo » : « L’idée ce n’est pas avoir 4 ou 5 vélos à bord d’un TGV,

c’est d’avoir une offre dédiée TGV spécifique, peut-être une fois par semaine, le week-end ?

Pour les gens qui veulent découvrir le territoire à vélo. »

F. Les limités / difficultés selon les touristes : quelques résultats d’enquête

Toutefois, les professionnels du tourisme s’accordent sur le fait que la voiture reste de

loin le moyen de transport le plus populaire parmi les touristes. Selon Christelle Boutin (ORT

Poitou-Charentes), la voiture représente 80 ou 90 % des modes de transport des visiteurs de la

région. Elle note par ailleurs une montée en puissance au cours de dernières années de

camping-car.

Quelles sont les raisons qui expliquent que l’essentiel des touristes viennent en

voiture ? Selon Olivier Amblard (Charente-Maritime Tourisme) ils se déplacent en voiture

pour des motifs multiples. Tout d’abord, une partie des visiteurs viennent de territoires

proches ou relativement proches et ce d'autant plus que la desserte ferroviaire est médiocre

pour ce type de déplacement (horaires, durée du trajet). La question du coût est évidemment

prégnante, en particulier pour les déplacements multi-personnes. Enfin, la durée du séjour et

la nature de l'hébergement tient dans ces logiques une place déterminante (camping…). En

Charente-Maritime plus de 90% touristes arrivent en véhicule automobile.

Ces analyses sont corroborées par l'enquête de terrain. Ainsi, 65% des personnes

interrogées ont utilisé la voiture pour se rendre en Gironde, tandis que le second moyen de

transport relativement utilisé est l'avion (16,5% des visiteurs). Le TGV arrive seulement en

troisième position : 10,5% de personnes interrogés (20 personnes) déclarent avoir choisi le

TGV pour au moins une partie de leur voyage. Il est par ailleurs très significatif qu’encore

moins de touristes aient utilisé les autres modes du transport ferroviaire : TER ou Intercités.

82

Figure 41 : Moyens de transport des visiteurs interrogés (en nombre)

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

Le graphique ci-dessous présente les raisons pour lesquels les personnes enquêtées ont

décidé de voyager en train (TGV, Intercités ou TER). La « rapidité » constitue un argument

principal, indiqué par 30 % des visiteurs.

Un autre résultat intéressant, qui peut paraître toutefois étonnant, surtout confronté aux

avis des professionnels du tourisme, concerne le prix - « tarif intéressant ». L’analyse plus

approfondie révèle que cet argument est utilisé d’abord par les touristes français ayant voyagé

soit en TER (ou Intercités) et ensuite par les visiteurs étrangers qui sont arrivés en TGV. Le

seul voyageur français qui avait utilisé le TGV à cause du prix « intéressant », a acheté son

billet au tarif « Prem’s ».

Figure 42 : Raisons d’utilisation du train évoquées par les visiteurs interrogés (en

nombre)

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

0

20

40

60

80

100

120

140

Trajet "aller" Trajer "retour"

0 2 4 6 8 10 12

Autres raisons

Possibilité d'admirer les paysages

Visite de courte durée

Trajet gratuit (personnel SNCF)

Prix intéressant

Trajet direct

Voyageur ne possède pas de voiture

Question d'habiture

Raisons écologiques

Facilité

Confort

Rapidité

83

Parmi les raisons évoqués par les visiteurs pour expliquer pourquoi ils ont décidé de ne

pas utilisé le train, « peu de liberté / facilité de déplacement » occupe la place la plus

importante (cet argument est évoqué par plus de 25% des personnes interrogées). Deuxième

raison la plus importante correspond au « coût trop élevé », et le troisième - « train convient

peu au tourisme itinérant » (pour une partie des personnes interrogées la visite de Bordeaux,

de la Dune du Pilat ou de Saint-Emilion font partie d’un circuit). Les autres arguments

souvent mentionnés : « trop long » ou « trop compliqué » ou encore « besoin de transporter

des affaires », suivi par l’insuffisance de liaisons ferroviaires.

Figure 43 : Raisons de non-utilisation du train évoquées par les visiteurs interrogés (en

nombre)

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

La réponse à la question concernant un intérêt porté à la future ligne LGV, dépend en grande

partie des moyens de transport utilisé actuellement. Le « prix » constitue un argument très

important.

0 10 20 30 40 50 60

Autres raisons

Visiteur de proximité

Autre moyens de transport plus agréable

Question d'habitude

Horaires non adaptées

Desserte insuffisante

Besoin de transporter le chien

Besoin de transporter des enfants / autres …

Besoin de transporter des affaires

Trajet en train trop lent

Trajet en train trop compliqué

Trajet en train trop long

Coût trop élevé

Train ne convient pas au tourisme itinérant

Peu de liberté/facilité de déplacement en train

84

Figure 44 : L’intérêt pour la LGV (2017) évoqué par les visiteurs interrogés

Source : Enquête de K. Bogacz, août et octobre 2015

Il est intéressant de constater qu’une partie des étrangers interrogés ont souligné leur

intérêt pour cette ligne et la possibilité de se rendre plus rapidement de Paris à Bordeaux (et

dans l’autre sens). A titre d’exemple, un jeune couple en provenance de Royaume-Unis a

affirmé : « We wanted to go to Paris but it was too far… » (Nous voulions aller à Paris mais

c’était trop loin).

Éléments de conclusion

« La qualité de la desserte s’apprécie en fonction de l’amplitude, de la fréquence, le

temps de parcours et le confort pour les usagers » - explique Arnaud Marques

(Région Aquitaine) – « Donc une bonne desserte, du point de vue de la région

Aquitaine, sur Bordeaux-Paris, c’est une desserte à l’heure (c-à-d qu’il y a des trains

toutes les heures), entre 6h et 21h30 – 22h, et au moment des heures de points, une

desserte à la demi-heure. C’est ce qu’on a demandé. C’est en cours des négociations.

La SNCF n’est pas d’accord. (…) Ils proposent 13,5 de trains16

. C’est vrai que ça ne

convient pas ».

Les professionnelles indiquent aussi la politique tarifaire (prohibitive pour certains

publics – notamment les scolaires), la manque de place pour les vélos, difficile

gestion de bagages… Selon Brigitte Bloch (CRT Aquitaine), « le problème du train,

c’est la rupture jusqu’à la destination. Donc c’est très bien le train si vous allez à

Bordeaux. Mais une fois que vous êtes descendu du train, vous n’êtes pas arrivée à

votre destination de vacances estivales » (en Aquitaine il y a une très forte

concentration d’été sur les longs séjours).

16

L’entretien s’est déroulé le 6 octobre 2015

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Oui Tout dépend du prix de billet

Peut-être Cette ligne ne me concerne pas

Non Autre

Utilisateurs du TGV Non-utilisateurs du TGV

85

IX. CONCLUSION GÉNÉRALE

Les verbatim des professionnels rencontrés ainsi que les enquêtes menées, contextualisés par

les données statistiques du secteur touristique dans le cadre de cette étude, permettent dès lors

de mettre en avant des éléments de conclusion.

- Articuler la LGV à une stratégie territoriale. Xavier Hurteau (Grand Angoulême)

estime que la LGV constitue une opportunité, mais s’il n’y a pas un projet derrière pour

intégrer et développer, « ça ne fonctionne pas ».

Je pense que le moyen de transport c’est un facilitateur. Ca ne change

pas de réalité d’attractivité de la destination. Ni des capacités qu’on peut

mobiliser. Si vous voulez organiser un congrès c’est vrai que ça serait

bien de dire : vous pouvez venir en avion, vous pouvez venir en train. Le

transport est l’un des éléments constitutifs.

Brigitte Bloch (CRT Aquitaine)

.

- La durée du trajet ne peut être considérée comme un argument décisif si elle

n'est pas articulée à la fréquence des trains et au paramètre coût. Certains, comme

Pierre Watrelot (Parc du Futuroscope), expriment très clairement leur insatisfaction au

vu des mesures proposés : « aujourd’hui17

, la proposition qui a été faite dans un

premier temps, ne convient pas au Futuroscope, ne convient pas au département de la

Vienne, ne convient pas à Châtellerault ». Laure Mosseron (Parc du Futuroscope)

explique : « on rapproche quelqu’un d'éloigné et les autres, qui étaient près,

s'éloignent ». A la question s’ils possèdent déjà un « plan B » dans le cas où la

proposition actuelle serait maintenue, ces deux professionnels répondent à

l’unanimité : « Non, parce qu’on est en train de se battre pour continuer à être

proches. On ne part pas perdants ».

Savoir quel sera un impact sur le tourisme, sur n’importe quelle activité

aujourd’hui, c’est difficile à prédire. Savoir ce que pourrait être – ce

n’est pas très compliqué – il suffit de regarder les dossiers d’enquête

publique sur l’ambition initiale du projet. Après, savoir comment ça va

se réaliser – nous, on est un peu inquiets. On est un peu inquiets parce

qu’on a mis plus de 300 millions d’euros dans l’affaire – sur la

construction de la ligne. A partir du moment où un outil ne permet pas

d’atteindre des objectifs, ça pose questions.

Arnaud Marques (Région Aquitaine)

17

L’entretien s’est déroulé le 17 juin 2015

86

Les éléments positifs de la LGV, régulièrement mis en valeur sont :

- le rapprochement (en espace-temps) de la population de la région Ile de France :

« on sait que le potentiel est sur Paris » (Alain Vivien, OT Arcachon). Mais l’intérêt

de la LGV, c’est aussi la libération des sillons sur la ligne classique. « Il faut jamais

oublier ça. Alors est-ce qu’on sera suffisamment audacieux en France pour saisir

occasion pour développer le transport de fret, d’une part, et d’autre part – le

transport des voyageurs ? » (Carole Grosman, Charente Tourisme)

- les liaisons centre ville – centre ville à la différence des liaisons aériennes. Pour

cette raison le report des actuels clients des compagnes aériennes vers la LGV est très

fortement attendu : « aujourd’hui il y a pas mal de personnes qui font aller-retour à

Paris et ils prennent l’avion. Demain ils prendront le train » (Frédéric Brouard,

Bordeaux-Euratlantique).

Ca va apporter énormément de choses. Quand vous êtes à 2 heures de

Paris – vous avez les banlieues qui ne sont même pas à 2 heures de

Paris. On peut considérer que Bordeaux sera aussi accessible qu’une

banlieue parisienne pour les gens qui vivent sur Paris et travaillent sur

Paris.

Eric Dulong (Congrès et Expositions de Bordeaux)

- la modification de la distance psychologique. Pour Pierre Watrelot (Parc du

Futuroscope) une grande partie de l'enjeu de la nouvelle ligne LGV réside dans la

modification de la distance psychologique. Olivier Amblard (Charente-Maritime

Tourisme) a également abordé l’importance de cette question : « on a le sentiment, que

la destination est très facilement accessible ». Laure Mosseron (Parc du Futuroscope)

aborde un autre effet : « quand on entend à la radio « Paris – Bordeaux 2 heures » et

après on voit dans le métro « Paris-Futuroscope 2 heures », psychologiquement, on

ramène Futuroscope au niveau de Bordeaux. On devient concurrents dans la

distance ».

Comme le parc est loin des pôles d’habitation, et comme on est

psychologiquement loin des Parisiens – qui est le marché qui nous

intéresse – on a beaucoup communiqué sur le fait qu’on était à 1h30 de

Paris. Le fait de pouvoir dire « 1h30 en TGV, psychologiquement, ça

nous mène dans un champ des choses possibles. Même si au final, les

gens vont peut-être prendre leur voiture. Il y a un enjeu de

représentation, qui est difficile à quantifier, mais je pense qu’il est réel.

Ca a permis de considérer que la sortie du Futuroscope était possible sur

un week-end. Alors qu’on nous voyait comme la sortie uniquement pour

les vacances.

Laure Mosseron (Parc du Futuroscope)

87

- Le développement des courts séjours urbains

Probablement, le train rapide va faciliter le développement des courts

séjours urbains. Qui est une tendance générale – ce n’est pas ni tendance

lié au train ni tendance lié à Bordeaux. Il y a un développement d’une

ville comme lieu de court séjour. Ce n’était pas le cas il y a quelques

années.

Brigitte Bloch (CRT Aquitaine)

- une accessibilité à deux heures peut jouer incontestablement pour le tourisme

d’affaires (les congrès, séminaires…) et des réunions d’affaires, car « pour le

tourisme d’affaires, la distance ou la durée est un facteur énorme » (Nicolas Hockard,

CCI Libourne). C’est notamment pour cette raison que la force de propositions n’est

pas égale pour toutes les destinations. « Comme on est mal desservi, on n’est pas une

ville de séminaire ou de congrès », explique Stéphanie Tonon (OT Cognac).

- un vrai intérêt de la LGV dans le tourisme autour des événements culturels.

Globalement, ils pensent que la LGV favorisera l’événementiel d’une ville comme

Bordeaux. Richard Coconnier (Bordeaux Grands Événements) pense que « la LGV

doit pouvoir profiter de la Fête du Vin. Et vice versa d’ailleurs ».

- grâce à la connexion ferroviaire avec Paris, il sera désormais possible de

rejoindre rapidement Bordeaux depuis toutes les destinations. Brigitte Bloch

(CRT Aquitaine) considère que la LGV va inscrire plus facilement le Sud-Ouest de la

France dans les stratégies types Rail-Europe – des arrivées des touristes de marchés

lointains qui, une fois en Europe, utilisent le train : « Aujourd’hui, à 3h15, on était à la

limite pour cette clientèle-là. Là, on va rentrer dans cette dynamique internationale

possible. »

Il y a un fort taux de progression de Rail-Europe sur les marchés

lointains. Je pense que la réputation de la grande vitesse en Europe est

quand même très bonne. Cette bonne réputation c’est un élément de

séduction pour un client étranger. (…) Le taux de développement est très

fort pour deux raisons. D’abord, parce que c’est pratique – on va du

centre-ville au centre-ville, il y a pas la rupture de charges. Après,

l’avantage de train pour les étrangers c’est le paysage. En avion vous ne

voyagez pas – vous allez du point au point. En train on voyage. On

profite de l’expérience. L’avantage de train en Europe pour les gens qui

viennent de loin, c’est l’idée de vivre une expérience qui fait voyager.

Qui fait prendre conscience de la distance, du paysage.

Brigitte Bloch (CRT Aquitaine)

88

Quant aux pistes de recherches futures, il serait très intéressant d’approfondir la

question du lien envisageable entre la LGV et le développement du tourisme d’affaires.

Une étude portant spécifiquement sur ce type du tourisme pourrait avoir à la fois la dimension

quantitative et qualitative : le recensement des différentes initiatives concernées ainsi que

l’examen de positionnements stratégiques des acteurs importants.

Il serait aussi très intéressant d’approfondir la question des sites/territoires qui

pourraient bénéficier des flux touristiques passant par Bordeaux grâce à la LGV. Gironde

Tourisme (ancien Comité départemental du tourisme en Gironde) a exprimé son grand

intérêt pour ce type d’étude en proposant un partenarial à l’Observatoire socio-

économique LISEA.

Enfin, une autre étude pourrait porter sur les stratégies des agences orientées vers les

« marchés touristiques lointains » et observation des nouveaux produits proposés. En

effet, certains spécialistes soulignent qu’il sera peut-être possible d’attirer de nouveaux

publics étrangers. Il serait donc très intéressant d’approfondir cette question en examinant

notamment les stratégies des agences réceptives.

Demain, dans le cadre de la grande région on sera ensemble – on a deux

pôles touristiques – Bordeaux et Futuroscope – et on peut imaginer les

lignes directes entre Bordeaux avec un stop au Futuroscope. Pour faire

en sorte que les deux pôles touristiques puissent se rapprocher.

Pierre Watrelot (Parc du Futuroscope).

89

X. ANNEXES

A. ENTRETIENS EFFECTUÉS

Nom Structure Fonction Type

d’entretien

Date

d’entretien

AMBLARD

Olivier

Charente-Maritime

Tourisme

Directeur face-à-face 12.06.2015

BLOCH Brigitte Comité Régional de

Tourisme d’Aquitaine

Directrice face-à-face 23.10.2015

BOUTIN

Christelle

Région Poitou-Charentes

Direction de l’Attractivité

du Territoire

Responsable de

l’Observatoire du

Tourisme

face-à-face 15.06.2015

BROUARD

Frédéric

Bordeaux Euratlantique

Responsable des

relations

extérieures

téléphonique 04.11.2015

CHARPENTIER

Fréderic

INTER consulaire

Charente /

CCI Angoulême

Chargé de mission

et d’études LGV

face-à-face 22.10.2015

CHARPENTIER

Thierry

CCI Bordeaux

Directeur Adjoint

Commerce/Touris

me

face-à-face 20.10.2015

COCONNIER

Richard

Bordeaux Grand

Evenements

Délégué Général face-à-face 07.10.2015

COUTY Sylvain Office de Tourisme

d’Angoulême

Directeur face-à-face 22.10.2015

DADOY Fréderic UNAT (Union nationale

des Associations de

Tourisme) Aquitaine

Président téléphonique 08.10.2015

DECHENAIS

Amélie

Bordeaux Convention

Bureau

Chargé de projet

congrès

face-à-face 21.10.2015

DULONG Eric Congrès et Expositions de

Bordeaux

Président face-à-face 07.10.2015

90

DUMAS Laure CCI Bordeaux

Responsable du

Pôle Attractivité &

Infrastructures

face-à-face 20.10.2015

GROSMAN

Carole

Charente Tourisme

Directrice face-à-face 24.06.2015

HOCKARD

Nicolas

CCI Libourne Responsable

Service Études &

Développement

Local

face-à-face 05.10.2015

HODEBAR

Laurent

Mairie de Bordeaux

Chargé de mission

tourisme

face-à-face 26.10.2015

HURTEAU

Xavier

Grand Angoulême

Direction de

l’Attractivité, de

l’Économie et de l’Emploi

Directeur Général

Adjoint

face-à-face 22.10.2015

KOLLEK Olivier Fondation pour la culture

et les civilisations du vin

Directeur

marketing et

commercial

face-à-face 29.10.2015

LACROIX

Catherine

Office de Tourisme du

Grand Saint-Emilionnais

Responsable Pôle

Commercialisation

face-à-face 28.10.2015

LAVIGNAC

Maïté

Office de Tourisme & des

Congrès de Bordeaux

Métropole

Directrice Adjointe face-à-face 25.06.2015

LIGNAC Guy

Petrus

Office de Tourisme de

Saint-Emilion

Président face-à-face 28.10.2015

MARCO Jean-

Marie

Gironde Tourisme

Directeur face-à-face 28.10.2015

MARQUES

Arnaud

Région Aquitaine

Chargé de mission

LGV

face-à-face 06.10.2015

MARTIN Nicolas Office de Tourisme & des

Congrès de Bordeaux

Métropole

Directeur Général face-à-face 26.10.2015

MICHEL Thérèse Agence Touristique de la

Vienne

Directrice Adjointe face-à-face 16.06.2015

91

MOSSERON

Laure

Parc du Futuroscope

Directrice

Marketing –

France et

International

face-à-face 17.06.2015

PAULY Céline Communauté

d’Agglomération du

Libournais

Responsable du

service politique

touristique

face-à-face 05.10.2015

POUSSEAU

Claudine

Gironde Tourisme Responsable

Observatoire,

Développement

base de données

face-à-face 19.06.2015

PRIVAS

Christophe

INSEE Rhône-Alpes

Responsable de

l’offre normalisée

face-à-face 01.06.2015

RENAUD Nelly

CCI Bordeaux

Conseiller

Tourisme

face-à-face 20.10.2015

RICHET Marc Agence de Développement

Touristique des Deux-

Sèvres

Directeur téléphonique 16.10.2015

ROUX Olivier Région Aquitaine Chef de Service

Direction

Tourisme

face-à-face 06.10.2015

TARRICQ

Philippe

Comité Régional de

Tourisme Aquitaine

Responsable

Observation-

Études

face-à-face 18.06.2015

TONON

Stéphanie

Office de Tourisme de

Cognac

Directrice face-à-face 24.06.2015

VAN DER

ZALM-

MONTHUS

Jacqueline

Gironde Tourisme Chargée de

promotion filière

Itinérance

face-à-face 28.10.2015

VERMANDE

Murielle

CCI de Cognac,

Rochefort et La Rochelle

Adjointe en charge

des études

Service

informations

économique

téléphonique 06.11.2015

VIVIEN Alain

Arcachon Expansion

Directeur Général face-à-face 21.10.2015

WATRELOT

Pierre

Parc du Futuroscope

Directeur des

Ventes B to B

face-à-face 17.06.2015

92

B. ENQUÊTE AUPRÈS DES TOURISTES

Questionnaire auprès des visiteurs (non-résidents de la Gironde)

(Questionnaire administré en face à face)

Lieu(x) d’hébergement en Gironde / nombre de nuits Lieu(x) Nombre de nuits

Type d’hébergement

Hôtel

Résidence de tourisme

Résidence principale de famille

Résidence principale d’amis

Résidence secondaire de famille/amis

Résidence secondaire personnelle

Camping

Camping-car

Bateau / péniche

Gîte

Chambre d’hôtes

Village de vacances

Auberge de jeunesse

Location payante chez un particulier (hors Airbnb)

Airbnb

Échange de maisons

Couchsurfing

Autre : à préciser……………

Moyen(s) de transport utilisé(s) pour venir en Gironde /partir Trajet « aller » Trajet « retour »

TGV

Intercités / TER

Bus / Autocar

Voiture personnelle

Voiture de location

Camping-car

Moto

Bateau

Vélo

Avion

Autre : à préciser

A) Pourquoi avez-vous utilisé le train ? (trajet « aller »)

OU

B) Pourquoi n’avez-vous pas utilisé le train ? (trajet « aller »)

…………………………………………………………………………………………………..

…………………………………………………………………………………………………

93

Lors de votre séjour, avez-vous fréquenté ou avez-vous l’intention de fréquenter les lieux

suivants ?

Bordeaux

Bassin d’Arcachon

Saint Emilion

Pensez-vous utiliser la nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Bordeaux à partir de 2017 ?

…………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………

Où résidez-vous habituellement ?

En France Code postal de votre commune de résidence :…………………

A l’étranger Pays de résidence :……………………………………………...

Figure 45 : Lieux d’enquête et nombre de visiteurs interrogés

Figure 46 : Périodes d’enquête et nombre de visiteurs interrogés

80

60 55

0

20

40

60

80

100

Bordeaux Dune du Pilat Saint Emilion

91

55 49

0

20

40

60

80

100

Haute saison Arrière saison Vacances de la Toussaint

94

C. LEXIQUE18

Arrivée

Nombre de personnes enregistrées à l’arrivée. (CRTA)

Court séjour

Par convention, un court séjour comporte de 1 à 3 nuitées et un long séjour, 4 nuitées ou plus.

(INSEE)

Durée moyenne de séjour (hôtellerie, hôtellerie de plein air)

Rapport du nombre de nuitées au nombre d'arrivées de clients hébergés. (INSEE)

Hébergement marchand

Hébergement qui implique une transaction commerciale et financière. On y retrouve les

hôtels, campings, meublés de tourisme, centres et villages de vacances, maisons familiales,

gîtes d’étape, de séjour et de groupe, refuges, auberges de jeunesse, chambres d’hôtes,

résidences de tourisme. (CRTA)

Hébergement non marchand

Hébergement qui n’implique pas de transaction commerciale ou financière. On y retrouve les

résidences secondaires et l’hébergement gratuit chez des amis ou dans la famille. (CRTA)

Hébergement touristique

Toute installation qui, régulièrement ou occasionnellement, pourvoit à l’hébergement de

touristes comme les hôtels, campings, hébergement en meublés de courte durée, résidences

de tourisme, centres de villégiatures, centres de vacances pour enfants et adolescents,

auberges de jeunesse et refuges...). (INSEE)

Hôtellerie de tourisme

Pour être qualifié d’« hôtel de tourisme », un établissement hôtelier doit comporter au moins 5

chambres et recevoir une clientèle de passage. Les hôtels classés le sont selon les nouvelles

normes Atout France en vigueur depuis juillet 2012. Ils sont classés en cinq catégories, de 1 à

5 étoiles, en fonction de leur confort, de leur équipement et de leurs services. (INSEE)

Hôtellerie de plein air (camping)

Les campings-caravanings classés le sont selon les nouvelles normes Atout France en vigueur

depuis juillet 2012. Ils sont classés de 1 à 5 étoiles. Les conditions requises pour ce

classement portent sur les équipements communs, les équipements sanitaires, l'accessibilité

aux personnes handicapées. (INSEE)

Nuitée

Nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement ; deux personnes

séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six

personnes ne séjournant qu'une nuit. (INSEE)

18

Sources : INSEE, Comité Régional de Tourisme d’Aquitaine (CRTA), Organisation mondiale du tourisme

(OMT)

95

Résidence de tourisme

La résidence de tourisme est un établissement commercial d'hébergement classé, faisant

l'objet d'une exploitation permanente ou saisonnière. Elle est constituée d'un ensemble

homogène de chambres ou d'appartements meublés, disposés en unités collectives ou

pavillonnaires, offert en location pour une occupation à la journée, à la semaine ou au mois à

une clientèle touristique qui n'y élit pas domicile. Elle est dotée d'un minimum d'équipements

et de services communs. Elle est gérée dans tous les cas par une seule personne physique ou

morale.

Une résidence de tourisme peut être composée de natures d'hébergement variées :

appartement, chambre, mobile home (type camping). Les résidences de tourisme classées le

sont selon les nouvelles normes Atout France en vigueur depuis juillet 2012. Elles sont

classées de 1 à 5 étoiles. (INSEE)

Comment différencier « hôtel » et « résidence de tourisme ».

Les services rendus par les hôtels sont plus étendus que ceux des résidences de tourisme :

petits déjeuners quotidiens et entretien des chambres quotidien, fourniture de linge de toilette.

Les unités d'habitation des résidences doivent être équipées d'une cuisine ou d'un coin cuisine

et d'un sanitaire privé. L'homogénéité des unités d'habitation exigée des résidences ne l'est pas

pour les hôtels. (INSEE)

Résidence principale

Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par

une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. (INSEE)

Résidence secondaire

Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les

vacances. Les logements meublés loués (ou à louer) pour des séjours touristiques sont

également classés en résidences secondaires. (INSEE)

Séjour

Les voyages se décomposent en « séjours » définis par le fait d'avoir passé au moins une nuit

en lieu fixe. La durée des séjours est comptabilisée en nuitées. (INSEE)

Taux d'occupation (hôtellerie, hôtellerie de plein air)

Le taux d'occupation est le rapport entre le nombre de chambres (emplacements) occupés et le

nombre de chambres (emplacements) offerts par les hôtels et campings ouverts. Il diffère du

taux d'utilisation qui rapporte le nombre de chambres (emplacements) occupés au nombre de

chambres (emplacements) total des hôtels et campings, qu'ils soient ouverts ou fermés.

(INSEE)

Tourisme

Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et

séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période

consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs

non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité. (INSEE)

96

Vacances

Selon l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), on appelle vacances, depuis 1995,

l'ensemble des déplacements d'agrément comportant au moins quatre nuits consécutives hors

du domicile. Sont exclus des vacances : les déplacements professionnels ; les

voyages d'études ; les séjours motivés par la maladie ou le décès d'un proche ; les séjours de

santé dans des établissements spécialisés ; les courts séjours d'agrément (deux ou trois

nuitées) et les week-ends réguliers. (INSEE)

Visiteur

Un visiteur est une personne qui fait un voyage vers une destination située en dehors de

son environnement habituel, pour une durée inférieure à un an, et dont le motif principal de la

visite (affaires, loisirs ou autre motif personnel) est autre que celui d’exercer une activité

rémunérée dans le pays ou le lieu visité. Un visiteur (du tourisme interne,

récepteur ou émetteur) est qualifié de touriste (ou visiteur qui passe la nuit) s’il passe une nuit

sur place, et de visiteur de la journée (ou excursionniste) dans le cas contraires. (OMT)

Voyage

Le voyage est défini comme tout départ du domicile, avec retour à celui-ci et au moins une

nuit passée en dehors. Le motif ou la raison du déplacement peuvent être personnels ou

professionnels (à l'exception des déplacements des VRP, personnels roulant ou navigant et

des nuits passées à l'hôpital, clinique ou caserne). (INSEE)

D. LISTE DES ACRONYMES

ADT : AGENCE DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE

CDT : COMITÉ DÉPARTEMENTAL DU TOURISME

CCI : CHAMBRE DE COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE

CRT : COMITÉ RÉGIONAL DU TOURISME

CRTA : COMITÉ RÉGIONAL DE TOURISME D’AQUITAINE

DGE : DIRECTION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES

INSEE : INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES

LGV : LIGNE À GRANDE VITESSE

OT : OFFICE DE TOURISME

ORT : OBSERVATOIRE RÉGIONAL DU TOURISME

TER : TRAIN EXPRESS RÉGIONAL

TGV : TRAIN À GRANDE VITESSE

UNAT : UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DE TOURISME

97

XI. TABLES

A. Table des figures Figure 1 : Répartition des lits marchands par département en 2014 - Poitou-Charentes. 10

Figure 2 : Répartition des lits marchands par département en 2014 - Aquitaine. 11

Figure 3 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 – Poitou-Charentes. 12

Figure 4 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 - Aquitaine. 12

Figure 5 : Répartition du nombre d’hôtels par département au 1er

janvier 2015 – Aquitaine et Poitou-Charentes 12

Figure 6 : Répartition des hôtels dans les régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014. 13

Figure 7 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier 2015 – Poitou-Charentes

14

Figure 8 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier 2015 – Aquitaine. 14

Figure 9 : Répartition du nombre de terrains de camping par département au 1er

janvier 2015 – Aquitaine et

Poitou-Charentes. 15

Figure 10 : Répartition des terrains de camping dans les régions Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014. 16

Figure 11 : Fréquentation de l’hôtellerie en Poitou-Charentes : nuitées en 2014 par zone touristique 17

Figure 12 : Fréquentation de l’hôtellerie de plein air en Poitou-Charentes : nuitées en 2014 par zone touristique

17

Figure 13 : Les résidences secondaires en Aquitaine et en Poitou-Charentes en 2012. 19

Figure 14 : Sites touristiques fréquentés par au moins 35 000 visiteurs en 2014 : Poitou-Charentes 20

Figure 15 : Sites touristiques fréquentés par au moins 35 000 visiteurs en 2014 : Aquitaine 21

Figure 16 : Les 5 premiers sites le plus visités de région Poitou-Charentes. 22

Figure 17 : Les zones d’études de phénomènes touristiques (ZEPT), les zones et les communes observées en

Aquitaine et en Poitou-Charentes en 2012. 23

Figure 18 : Nombre de nuitées et de nuitée d’affaires dans les territoires touristiques des régions Aquitaine et

Poitou-Charentes en 2014 25

Figure 19 : Nombre d’arrivées et durée moyenne de séjour dans les territoires touristiques des régions Aquitaine

et Poitou-Charentes en 2014 26

Figure 20 : Chambres d’hôtel et le taux d’occupation de l’hôtellerie dans les territoires touristiques des régions

Aquitaine et Poitou-Charentes en 2014 27

Figure 21 : Nombre d’arrivées et durée moyenne de séjour dans les territoires touristiques des régions Aquitaine

et Poitou-Charentes en 2014 28

Figure 22 : Taux d’occupation des établissements hôteliers en Métropole Bordelaise en octobre 2015. 54

Figure 23 : Répartition des sources des réservations en octobre 2015 54

Figure 24 : Taux d’occupation annuel par zone (2014) 55

Figure 25 : Évolutions mensuelles du taux d’occupation par zone (2014) 55

Figure 26 : Taux d’occupation annuel par catégorie (2014) 56

Figure 27 : Évolutions mensuelles du taux d’occupation par catégorie (2014) 56

Figure 28 : Prix moyen annuel en euros HT par zone (2014) 57

Figure 29 : Évolutions mensuelles du prix moyen annuel en euros HT par zone (2014) 57

Figure 30 : Prix moyen annuel en euros HT par catégorie (2014) 57

Figure 31 : Évolutions mensuelles du prix moyen annuel en euros HT par catégorie (2014) 58

Figure 32 : Localisation des nuitées des touristes participant à l’enquête 62

Figure 33 : Localisation des nuitées et l’utilisation du TGV 62

Figure 34 : Localisation des nuitées et l’utilisation du TGV 63

Figure 35 : Type d’hébergement et l’utilisation du TGV 63

Figure 36 : Sites de visites l’utilisation du TGV 64

Figure 37 : Emplois touristiques salariés et non salariés (hors transport) selon les différents territoires

touristiques de la Gironde, 2011 67

Figure 38 : Les ETP par secteur d’activité selon les différents territoires touristiques de la Gironde, 2011 68

Figure 39 : Les ETP par secteur d’activité selon les différents territoires touristiques de la Gironde, 2011 68

Figure 40 : Emplois touristiques salariés et non salariés (hors transport) en Aquitaine en 2011 69

Figure 41 : Moyens de transport des visiteurs interrogés (en nombre) 82

Figure 42 : Raisons d’utilisation du train évoquées par les visiteurs interrogés (en nombre) 82

Figure 43 : Raisons de non-utilisation du train évoquées par les visiteurs interrogés (en nombre) 83

Figure 44 : L’intérêt pour la LGV (2017) évoqué par les visiteurs interrogés 84

Figure 45 : Lieux d’enquête et nombre de visiteurs interrogés 93

Figure 46 : Périodes d’enquête et nombre de visiteurs interrogés 93

98

B. Table des tableaux

Tableau 1 : Les communes suivies dans le cadre de l’axe tourisme 72

Tableau 2 : Les ZEPT suivis dans le cadre de l’axe tourisme 72

Tableau 3 : Les variables suivies au niveau des communes dans le cadre de l’axe tourisme 73

Tableau 4 : Variables suivies au niveau des ZEPT dans le cadre de l’axe tourisme 74

Tableau 5 : Les variables suivies au niveau de la métropole de Bordeaux 74