La lettre des Ingénieurs CPE Lyon / ESCIL / ICPI … · tation au cours de leur carrière, Patrick...

14
EMPLOI Décembre 2008 Hors Série EMPLOI HORS SERIE La lettre des Ingénieurs CPE Lyon / ESCIL / ICPI

Transcript of La lettre des Ingénieurs CPE Lyon / ESCIL / ICPI … · tation au cours de leur carrière, Patrick...

EMPLOI

Décembre 2008 Hors Série EMPLOI

HORS SERIE La lettre des Ingénieurs CPE Lyon / ESCIL / ICPI

Parce que c’est une demande de nos membres, les plus jeunes à la recherche d’un premier emploi, mais aussi de ceux, de plus en plus nom-breux, qui souhai-tent changer d’orien-

tation au cours de leur carrière, Patrick Monassier a pris l’initiative de réaliser un numéro spécial de la lettre men-suelle consacré à l’emploi. Une enquête menée il y a quelques mois a en effet montré que la préoccu-pation principale des jeunes diplômés, mais aussi de nombreux actifs, concerne la gestion de leur carrière. Les ingénieurs actuellement en activité ont des préoccupations très différentes de celles des générations précédentes. Il y a quelques décennies la très grande majorité des jeunes diplômés inté-graient, dès leur sortie d’école, une grande entreprise au sein de laquelle ils faisaient toute leur carrière. Aujour-d’hui, l’école a élargi ses domaines de compétences, les recruteurs sont infini-ment plus diversifiés et les jeunes diplô-més, se tournent vers des emplois de plus en plus divers. A l’emploi assuré, pendant toute une vie auprès d’un seul employeur, succède la difficulté à trou-ver un premier emploi, la nécessité d’une remise en cause permanente, de réorientations multiples au cours d’une vie professionnelle et, pour un nombre croissant, de mobilité géographique et d’ouverture sur des activités qui débor-dent très largement du cadre de la technique et, bien souvent, des frontiè-res de l’hexagone. Dans un contexte économique qui s’an-nonce difficile, ce numéro spécial em-ploi arrive à point nommé. Il s’inscrit

bien dans les activités de l’association qui, en étroite concertation avec l’é-cole, consacre une part importante de ses ressources au soutien des élèves en cours de scolarité et à l’aide à l’emploi, notamment au travers de son site web et des travaux de la commission emploi carrières Outre Patrick Monassier qui en est l’ini-tiateur, je tiens à remercier tout parti-culièrement Bernard Fayolle, Georges Bonjour, Gérard Bonnier, Michel Jouf-fret, Philippe Bonnart et Isabelle Brach pour leur contribution à la réalisation de ce numéro, en souhaitant qu’il cons-titue une source d’information utile à tous les anciens concernés par ce sujet.

Gilbert Nicolaon Président de l’Association

des Anciens Elèves CPE Lyon / ESCIL / ICPI

Dans ce numéro :

Bâtir sa carrière 3

Compétence et potentialité

4

Créer son entre-prise

5

Retraité et entre-preneur

5

La Senior Entre-prise

7

Les jeunes diplô-més de CPE Lyon et l’emploi

8

Ingénieur IRC : une belle expérience de formation en alter-

nance

10

Emploi et pôles de compétitivité

11

L’emploi dans les trente prochaines

années

12

L’auto-entrepreneur, la création d’entre-

prise légère !

13

Ingénieur-e Demain 14

Décembre 2008 Hors Série EMPLOI

La compétitivité des nations est celle de leurs systèmes so-ciaux. Dans un monde plus ouvert, plus divers, mais moins balisé, CPE Lyon s’efforce de

donner aux élèves la compétence scien-tifique et la solidité personnelle pour trouver leur chemin. L’échange des anciens pour cela est capital… la chance sourit aux esprits préparés. Bravo et merci aux contributeurs.

Gérard Pignault Directeur de CPE Lyon

Association des Ingénieurs CPE Lyon

Les articles publiés dans cette lettre ne peuvent être utilisés sous quelque forme que ce soit ou reproduits sans l’accord de

leurs auteurs.

Ingénieur chimiste (CPE Lyon, ESCIL 1959), titulaire d’un MBA de l’IN-SEAD, après une importante car-rière dans l’indus-tr ie chimique, Alain Touveron a fondé en 1983, Touveron & Asso-ciés, il est égale-ment co-fondateur de World Search Group, Cabinet de Conseil en Re-cherche de Diri-geants par Appro-che Directe, pré-sent dans 20 pays. www.worldsearch.fr

Hors Série EMPLOI Page 3 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Il est courant de parler de gérer sa carrière. Comme dans toute activité humaine, avant de gérer il faut imaginer, inventer, créer, bâtir. Le terme de gestion de carrière doit être laissé aux Directions de Ressources Humai-nes. Un DRH se doit de faire coïncider, sur le moyen et le long terme, les besoins en ta-lents de l’entreprise avec l’intérêt de chaque Ingénieur ou Dirigeant à titre individuel. La gestion de carrière prend là toute sa valeur. Mais nul n’est mieux placé que l’Ingénieur ou le Dirigeant lui-même pour s’occuper de sa propre carrière. Imaginer sa carrière Cette étape n’est pas réservée qu’au diplô-mé débutant. Tout au long du déroulement de la vie professionnelle et de la vie tout court, on est amené à imaginer, à inventer la suite. Pour ce faire, mieux vaut avoir quelques connaissances de ce que l’on aime faire, de ce que l’on sait faire et surtout de ce qu’on ne veut pas ou plus faire. Quelques programmes très simples permet-tent de détecter le fil conducteur de sa vie. Par exemple, celui basé sur les études d’Ed-gar Schein appelé Trait Dominant de Car-rière. Voici la liste des traits dominants parmi les-quels il est souhaitable d’identifier le ou les deux ou trois plus importants qui se retrou-veront tout au long de la vie : Autonomie / Indépendance Sécurité géographique Fonctionnel / Technique Sécurité d’emploi Diversité Esprit d’entreprise Service / dévouement à une cause Identité organisationnelle / professionnelle Direction / Management

Le cas particulier mais relativement courant d’un couple de diplômés de l’enseignement supérieur, ce que les anglo-saxons appellent « Dual Career » demande qu’une réflexion commune préalable soit engagée afin d’éta-blir des règles qui permettront, si des choix difficiles se présentent, de prendre les meil-leures décisions, dans un climat plus serein qu’en cas d’impréparation. Bâtir sa carrière C’est une œuvre de longue haleine nécessi-tant une attention de chaque instant. Cela ne veut pas dire y consacrer la moitié de son temps chaque jour et être à l’affût en permanence du poste suivant. C’est se mettre dans l’état d’esprit non pas d’un salarié qui gagne sa vie, mais dans celle d’un entrepreneur qui offre des services à valeur ajoutée à ses clients ou prospects. C’est adopter une démarche de faire savoir à son entourage professionnel tant intérieur qu’extérieur. Cette démarche doit bien en-tendue être mesurée, adaptée, de bon goût. Pour en venir au faire savoir à l’extérieur, outre les relations personnelles et les dé-marches d’approche directe des décisionnai-res au sein des firmes auxquelles vous avez décidé d’offrir vos services après un travail sérieux d’investigation sur leurs besoins po-tentiels, il reste à aborder les Conseils en Recherche de Cadres et Dirigeants par ap-proche directe, vulgairement appelés Chas-seurs de têtes. Quelques recommandations Avoir une idée claire de ce que vous voulez offrir. Disposer d’un résumé de carrière d’une page. Etre naturel, sincère et bref dans l’exposé de ses motivations qui doivent être positi-ves et potentiellement orientées vers les autres plutôt que tournées vers un soi-même insatisfait.

Bâtir sa carrière

« Se mettre

dans l’état

d’esprit d’un

entrepreneur

qui offre des

services à

valeur ajoutée

à ses clients ou

prospects »

Alain TOUVERON WorldSearch Groupe Touveron & Associés

...

Conseil spécialisé dans la gestion des ressources humaines. Ancien président régional des Dirigeants Commerciaux de France, et vice-président de la jeune chambre économique de Montpellier, il fut é g a l e m e n t conseiller des Pru-d'hommes. Il a animé l'émission "Je propose un emploi" sur Radio France Hérault et a collaboré à la gazette économi-que. www.florianmantione.com

Hors Série EMPLOI Page 4 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Entrer en relation avec un chasseur de tê-tes sera d’autant plus aisé que vous l’aurez bien accueilli dans le passé. Alors que vous n’aviez pas envie de changer de poste, vous l’aurez écouté et éventuellement aidé en lui suggérant de contacter telle personne sus-ceptible de correspondre aux spécifications du poste qu’il était chargé de pourvoir chez l’un des ses clients. C’est le genre de ser-vice qui ne s’oublie pas. L’idéal, c’est qu’un chasseur de têtes avec lequel vous n’avez pas encore eu de rela-tion prenne l’initiative d’un contact à l’occa-sion de l’une de ses missions. Pour cela il faut être visible dans votre secteur d’activi-tés.

Ce sera le cas si vous avez réussi votre opération de faire savoir au sein de votre milieu professionnel : collègues, clients, fournisseurs, confrères. Chacun d’entre eux pourra servir de source au chasseur de têtes et lui suggérer votre nom. Enfin pensez à tenir à jour vos coordon-nées dans l’annuaire des Anciens Elèves de votre Ecole. Il serait dommage que vous ne puissiez être contacté alors que vous étiez dans la cible. Mieux vaut dire non à dix propositions que de rester hors du jeu pour celle qui aurait pu vous convenir.

Alain Touveron

Compétence et potentialité

Le pari est donc plus risqué et l’enjeu consiste, donc, à rechercher ce qui, dans sa formation, son expérience (secteur d’activi-té, produits, clients, partenaires, connais-sance géographique, responsabilités…) et ses motivations nous autorise à penser qu’il fera l’affaire. Exemple : un acheteur en hy-permarché a-t-il le potentiel pour devenir un vendeur d’informatique à des PME ? Peut-être, mais son potentiel sera plus grand s’il doit vendre des produits (qu’il a déjà achetés) à la grande distribution.

Rechercher un potentiel consiste donc à lister les tâches précédemment exécutées, d’un point de vue professionnel et extra professionnel, en déduire les savoir, savoir-faire et savoir-être obligatoirement expri-més par le candidat et les projeter dans le futur avec la spécificité du futur employeur, sa culture, les moyens mis à la disposition, bref sa contingence.

En conclusion, tout le monde s’accorde à dire que le bon recruteur choisit le candi-dat dont les compétences correspondent au profil. Et si le très bon recruteur était celui qui ne néglige pas le potentiel ?

Florian Mantione

Dans une procédure de recrutement, le profil recherché découle des tâches à réali-ser, et le recruteur va déterminer les com-pétences exigées. Les compétences s’expri-ment en termes de savoir (c’est-à-dire quelles sont les connaissances requises pour assumer avec brio la fonction), en termes de savoir-faire (c’est-à-dire l’expé-rience) et en termes de savoir-être (c’est-à-dire de personnalité). Or, une compé-tence est opératoire et finalisée. Elle n’a de sens que par rapport à l’action. On est « compétent pour ». Compétent pour une tâche, ou pour un ensemble de tâches.

Ainsi, recruter quelqu’un de « compétent » ne signifie rien. En revanche, il est possible de savoir ou de vérifier si le candidat a été « compétent pour certaines tâches » faisant partie de son précédent emploi. Et tout le pari consiste à envisager qu’il fera de même avec les tâches similaires que l’on se pro-pose de lui confier. On raisonne donc en termes de prédictivité.

C’est donc un potentiel dont dispose le candidat, me direz-vous ? Et bien, non. Il y a potentiel dès l’instant où le candidat n’a jamais réalisé la tâche qui lui sera confiée.

Florian MANTIONE Créateur et dirigeant du Florian Mantione Institut

...

Ingénieur CPE Lyon , ESCIL 1964, chercheur, puis manager ; membre de la Fondation Scienti-fique de Lyon et du Sud-Est, en charge actuelle-ment du suivi d’entreprises inno-vantes labellisées par le Fonds d’In-novation du Dé-partement du Rhône.

Hors Série EMPLOI Association des Ingénieurs CPE Lyon Page 5

Voila une alternative à un emploi salarié classique, un nouveau choix de vie. Les carrières linéaires sur l’ensemble d’une vie professionnelle perdent du terrain et les occasions ne manquent pas de se poser la question : et si j’étais un entrepreneur qui s’ignore ?

Cette question peut s’imposer dès la sortie de l’école, au cours d’une expérience pro-fessionnelle enrichissante mais dont on veut sortir, au hasard d’une perte d’emploi.

Le passage à l’acte suppose cependant des motivations et une énergie durables, l’adhé-sion à un projet dont on sera le porte dra-peau, et le partage assumé avec son envi-ronnement (en particulier familial) des choix et des risques à venir.

L’Insee, qui s’intéresse de près aux créa-teurs d’entreprise, leur attribue le profil suivant :

• Des hommes (70%) et des femmes (30%), pas forcément diplômés ;

• 60% ont moins de 40 ans, mais 16% ont 50 ans et plus ;

• Ils aiment être indépendants et ont le gout d’entreprendre et d’affronter de nouveaux défis ;

• 60% des créateurs l’ont fait pour se procurer un emploi (voir aussi l’article sur la senior entreprise : moins de 10% des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans retrouvent un emploi avec un contrat CDI).

Si le créateur d’entreprise ne dépense pas son énergie dans un unique but philanthro-pique, il est une espèce socialement très

utile : c’est un créateur net d’emploi et un vecteur d’innovations irremplaçables.

Pour ceux qui ont vérifié que leur projet n’est pas du type « j’y pense et puis j’ou-blie », c’est vrai qu’un parcours d’obstacle leur est proposé, mais ils trouveront locale-ment de l’aide :

Par exemple dans la région lyonnaise, sans être exhaustif: • information et accompagnement (la CCI

de lyon ) • formation (EM Lyon, INPI, Oseo) • incubation (Crealys) • création et développement (Novacité,

Rhône-Alpes entreprendre, Oseo, …) • Financement, hébergement dans des pé-

pinières

La suite n’est pas un fleuve tranquille sur-tout pendant les premières années, mais des entreprises innovantes bien accompagnées ont un taux de réussite à 5 ans qui dépasse les 70% (chiffre dans le Département du Rhône).

Les plus jeunes de CPE se forment dès la première année de l’école en réalisant en groupe de 6 élèves un projet de création d’entreprise, qui fait partie intégrante du cursus.

Des anciens de l’Ecole, tant électroniciens que chimistes, ont porté leur projet jusqu’à la création de leur entreprise. Nous donne-rons la parole à certains d’entre eux dans les prochaines lettres d’information.

Michel Jouffret

« L’heure de la retraite sonne… mais, com-ment peut-on imaginer, en voyant un vol d’hirondelles que l’automne vient d’arri-ver !... » Bien évidemment ce n’est pas de moi ; quelle belle façon de présenter la re-traite, peut-être avec une apparence un peu négative, mais en fait quel beau programme nous est ainsi présenté.

L’automne, la saison où se récolte le meil-leur de la nature après les soins vigilants d’une année entière, où la nature se pare de ses plus beaux atours, où se préparent les récoltes suivantes. Vous qui, comme moi et non comme Ulysse, avez fait un long parcours dans une

Créer son entreprise

« Et si j’étais

un

entrepreneur

qui s’ignore ? »

Michel JOUFFRET

Retraité et entrepreneur ?

Gérard BONNIER

vie professionnelle passionnante, usante, trépidante, parfois rasante, mais qui avez toujours appris, rêvé, organisé, réalisé, vous voici arrivés à la retraite. Enfin la li-berté, vos rêves n’ont jamais été si près d’être réalisés. Ce que vous avez toujours eu envie de faire, le moment est arrivé de le tenter. Il est possible que votre projet n’ait rien à voir avec votre métier de base, votre pro-jet est ce que vous rêvez depuis longtemps dans n’importe quel domaine. Mais voilà, me direz-vous, j’ai plein d’idées, mais ma gamme de compétences n’est pas assez étendue pour y parvenir, car un pro-jet nécessite toujours la mise en œuvre de connaissances multiples. Qu’à cela ne tienne. J’ai été confronté à cette situation, c’est ainsi que l’idée de Se-nior Entreprise a vu le jour. Le faisceau de connaissances nécessaires à la réalisation du projet est relativement facile à constituer : il y a forcément parmi les gens que nous connaissons ou avons connu des personnes avec qui le courant passe bien, qui ont acquis des connaissan-ces importantes dans les domaines qui nous intéressent et qui sont prêts à s’atteler avec vous à un projet qui les intéresse. Pour moi la Senior Entreprise est une en-treprise (aux statuts aussi variés que vous le souhaitez) • rassemblant des seniors, c’est le nom

actuel, à motivation forte • sur un projet commun • à but lucratif ou non • dans laquelle les associées ont plaisir à

œuvrer ensemble • en se fixant des objectifs simples • en se fixant des règles simples de fonc-

tionnement • prenant en compte les spécificités des

« seniors », notamment en terme de disponibilité

• protégeant ses idées vis-à-vis des tiers pour une éventuelle exploitation

• dans un cadre, juridique ou non, le moins astreignant possible

Cette entreprise doit être adaptable au fur et à mesure qu’elle avance, par exemple, au début pendant la période de définition du projet et de constitution du groupe (qui peut varier dans le temps), si l’on est sûr de l’honnêteté de ses futurs associés il n’est pas besoin de structure, mais dès que des dépenses doivent être envisagées, il est bon de commencer à mettre en place un cadre de fonctionnement. Sur le fonctionnement on peut s’étendre à l’infini, mais je préfère revenir sur l’intérêt d’une telle démarche. Sur le plan personnel, • on peut enfin « s’éclater » sur des su-

jets qui passionnent, faire ce que l’on avait envie de faire mais que l’on ne pouvait pas faire dans le cadre profes-sionnel,

• on va faire travailler son cerveau qui aura besoin encore de nombreuses années pour exprimer tout ce qu’il a à faire connaître et ne devrait donc pas ê t re d i spon i b l e pour de s « dégénérescences » dont j’ai oublié le nom !

• on peut continuer à se sentir utile • et on est certainement beaucoup plus

agréable pour son environnement pro-che.

Sur un plan général, • on peut faire quelque chose d’utile

pour la collectivité • on peut définir et mettre au point un

certain nombre de choses pour les transmettre à d’autres qui vont les exploiter,

• on s’entraide entre amis dans une structure qui prévoit les défaillances possibles

• on participe toujours à la vie du monde !

Stop, j’arrête pour aujourd’hui, maintenant vous savez presque tout.

Gérard Bonnier

Gérard Bonnier, Ingénieur physi-cien-électronicien CPE Lyon, promo ICPI 65, passe une grande partie de se vie profes-sionnelle à la Comsip automa-tion (de la techni-que au manage-ment en passant par le commer-cial) ; l’ICG lui ou-vre l'esprit sur ce qu'est réellement une entreprise et lui inocule le virus de la PME ; crée en 1995 son cabi-net de conseil en gestion et straté-gie, et maintenant démarre une se-nior entreprise !

Hors Série EMPLOI Page 6 Association des Ingénieurs CPE Lyon

« Ce que vous

avez toujours

rêvé de faire, le

moment est

arrive de le

tenter. »

... Hors Série EMPLOI Page 7 Association des Ingénieurs CPE Lyon

La senior entreprise, comme son nom l'indi-que, concerne les futurs créateurs proches de la retraite ou déjà à la retraite, leur âge, leur expérience, leur réseau de connaissan-ces, leurs motivations, et d'autres choses encore, font que la création d'une « senior entreprise » a des caractéristiques spécifi-ques sur certains points, et le propos de cet article est d'examiner ces points particu-liers. Pour ne pas être encyclopédique, ce docu-ment s'adresse d'abord aux ingénieurs, car cela correspond à l'expérience de l'auteur, mais la plupart des spécificités peuvent être généralisées à d'autres formations, Pour faciliter la rédaction, tout a été écrit au masculin, mais bien entendu nos compagnes sont aussi concernées. Par ailleurs ces considérations ne concer-nent que très peu, la succession des diri-geants dans les entreprises familiales, ni le projet basé sur une innovation exception-nelle facile à valoriser, ou encore une per-sonne possédant un très gros capital à in-vestir dans une entreprise. Motivations et contraintes A 50 ans ou plus, les motivations et les contraintes sont assez différentes de celles que l'on peut avoir en début de carrière. Jusqu'à présent une motivation importante pour un ingénieur proche de la retraite, était de conserver une activité lui permet-tant de garder le contact avec les milieux qu'il connaît et promouvoir son expérience. La recherche de profit, sans être à négliger pouvait passer en second, mais de plus en plus on trouvera des cadres qui voudront créer une activité après la retraite pour bé-néficier d'un complément de ressources. Cette motivation peut être prépondérante pour un cadre licencié quelques années avant sa retraite. D'autres contraintes spécifiques sont de nature financière ou familiale.

En fin de carrière les enfants sont en prin-cipe élevés, bien qu'il y ait de plus en plus d'exceptions, La liberté est un peu plus grande mais pas forcément la souplesse géo-graphique. D'autre part, même si le porteur de projet a des chances de posséder une petite réserve financière il ne sera en géné-ral pas prêt à prendre tous les risques comme on peut l'être plus jeune. Parmi les contraintes il faut aussi tenir compte de son profil (technicien pur et dur, vendeur né, casse cou...) qui est beaucoup plus figé à cette période de la vie. Il y a bien entendu autant de cas particuliers que de porteurs de projets, mais quand on crée une senior entreprise, on n'a plus toute la vie devant soi, le droit à l'erreur est plus faible, il est donc nécessaire de faire une analyse extrêmement détaillée de ses motivations et de ses contraintes avant d'al-ler plus loin. Nature du projet La nature du projet va évidemment tenir compte des considérations précédentes, mais aussi des opportunités qui se présen-tent. Certains activent un projet ancien quand ils ont le temps de s'en occuper. Les différents types d'activités possibles ne s 'adaptent pas indifféremment aux motiva-tions et contraintes de chacun. On peut faire une courte exploration des activités les plus courantes. Activité de conseil Permet de garder le contact, mais n'est ré-munératrice que si l'on est extrêmement pointu dans le domaine choisi, et si la concurrence n'est pas trop forte. Activité de service Souvent la plus facile à mettre en œuvre, avec une mise de fond limitée. La rémunéra-tion est relativement proportionnelle à l'ac-tivité déployée et demande en général énor-mément de travail au démarrage, Il faut vrai-ment avoir le profil adéquat.

Senior Entreprise

« le droit à

l'erreur est plus

faible, il est donc

nécessaire de

faire une analyse

extrêmement

détaillée de ses

motivations et de

ses contraintes

avant d'aller plus

loin. »

Georges BONJOUR

Ingénieur CPE Lyon, ESCIL 1956, diplômé ICG, Georges Bon-jour a eu une carrière professionnelle diver-sifiée dans les gran-des entreprises, (Ciba, Rhône Pou-lenc, Sar Lee), avec des activités de R&D et de direction géné-rale. Il a créé sa première entreprise en 93 en développant des produits biologiques et des techniques de traitements des pollu-tions industrielles. Après trois créations successives d'entre-prises, il exerce maintenant en pro-fession libérale, à la fois dans les sec-teurs industriels et dans les domaines de l'agriculture pour une meilleure crois-sance des plantes dans les conditions non polluantes.

Hors Série EMPLOI Page 8 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Activité industrielle Très liée aux opportunités de collaboration. Très lente à démarrer en général, la rapidité de son développement est très dépendante des capitaux qui lui sont consacrés.

Activité grand public De très loin la plus rapide en ce qui concerne la visibilité des chances de réussite si l'étude de marché a été bien faite, mais elle demande en général une mise de fonds importante. Comme on connaît assez vite les chances de réussite, cela donne la possi-bilité de changer d'objectif, quand on en a encore le temps, si on s'est trompé. Problème des collaborations

Comme il faut que la senior entreprise se développe vite. il est quasiment impossible de démarrer tout seul, sauf pour l'activité de conseil. Des collaborations sont nécessaires, à la fois dans le domaine financier et dans celui des compétences.

C'est le problème le plus difficile à résoudre, Il demande une analyse très détaillée des besoins de l'entreprise dans ces deux domai-nes, une connaissance approfondie des fu-turs partenaires, et une définition très pré-cise de leur rôle respectif.

Il y a de nombreux pièges : des amis intimes dans la vie civile peuvent devenir adversaires au premier problème qui se présente, qu'il soit stratégique, financier, commercial, etc. Ces collaborations peuvent prendre de nombreuses formes : actionnaires, associés

actifs, consultants libéraux, salariés....La na-ture de ces collaborations jouera un rôle sur le choix de la structure administrative de la future entreprise. Structure administrative

Ce n'est pas le lieu de détailler ce problème qui fait l'objet d'une abondante littérature. Il faut simplement montrer que de nombreu-ses solutions sont possibles. A côté de la traditionnelle SARL, pour les projets ambitieux la société anonyme pré-sente des avantages et sa lourdeur est moins gênante, à l'autre bout de la com-plexité on peut penser à des groupements de personnes en activité libérale, comme le font les professions de santé ou juridiques. D'autres solutions existent encore comme le portage pour les démarrages modestes. Dans ce cas la situation de salarié de l'entre-preneur lui apporte des garanties. En forme de conclusion

Cet article qui n'a aucune prétention à l'ex-haustivité veut mettre l'accent sur les points les plus susceptibles de mettre en cause la réussite de la nouvelle entreprise, et par conséquent demandent le plus d'attention au moment de la conception du projet. D'autant plus que s'il est facile de trouver des aides à la gestion, au montage financier, à la mise en place administrative, on est bien seul pour faire le choix définitif de l'activité ou pour choisir des partenaires.

Georges Bonjour

Les jeunes diplômés de CPE Lyon et l’emploi

L’analyse des résultats de l’enquête emploi 2008 sur les promos 2006 et 2007 montre que les moyens les plus efficaces pour trou-ver un emploi ont été :

• les stages : 32% (fin d’étude + année cé-sure facultative en entreprise)

• les sites WEB spécialisés sur l’emploi (internet) : 26%

• les sites internet d’entreprises (candidatures spontanées et postes of-ferts) : 20%

Chaque année CPE participe à l’enquête d’insertion des jeunes diplômés de la confé-rence des grandes écoles (CGE). La der-nière enquête a été faite en mars 2008. Pour les diplômés de CPE, cela concernait 554 diplômés des promotions 2006 et 2007 • 314 CGP (89 filles et 125 garçons) • 174 ETI (29 filles et 145 garçons) • 66 IRC (2 filles et 64 garçons) 85% ont répondu. C’est le taux le plus élevé parmi les écoles participant à cette enquête.

www.cpe.fr

Hors Série EMPLOI Page 9 Association des Ingénieurs CPE Lyon

• les sites WEB spécialisés sur l’emploi (internet) : 26%

• les sites internet d’entreprises (candidatures spontanées et postes of-ferts) : 20%

La recherche par internet (hors postes of-ferts sur site par les entreprises) repré-sente : 38% des emplois trouvés (30% lors de l’enquête 2007). On peut noter que les candidatures spontanées représentent tou-jours le même taux de 26%, mais la part des CV transmis par le net est maintenant de 80 %. Le principal critère de choix de son emploi est à 52% l’adéquation avec le projet profes-sionnel, le critère géographique intervient pour 11% , les autres critères sont compris entre 5 et 8 % (croissance, notoriété, pos-sibilités d’évolution,…) Il est à noter que l’entrée sur le marché de l’emploi des jeunes diplômés se fait très souvent par des sociétés de services, d’étu-des et de conseils, ceci reflétant les évolu-tions qui se sont produites au sein des en-treprises dans la dernière décennie. Le lieu de travail des deux dernières pro-motions est pour 80% en France. Sur les 20 % travaillant à l’étranger, 82% travaillent en Europe (hors France) le reste étant es-sentiellement en Amérique du Nord (une seule personne travaille en Asie). La satisfaction au travail des jeunes diplômés 90% déclarent être satisfaits de leur emploi. Dans le cadre de cet emploi, ils sont très souvent confronter à la conduite de pro-jets, le travail dans un contexte internatio-nal. Ils s’estiment bien préparé par la for-mation de l’école (note de 14/20). Ils se sen-tent un petit peu moins armé pour « la prise en compte des enjeux industriels, éco-nomiques » (note de 12/20). Les principaux critères de choix d’un emploi des jeunes diplômés sont par ordre : • l’intérêt des missions • l’autonomie dont ils disposent • la diversité des taches à accomplir

Ce qui génère de l’insatisfaction : • le stress et la charge de travail • la façon dont les propositions sont prises

en compte • le manque de lisibilité de la stratégie de

l’entreprise et la qualité de la communi-cation

Il est à noter que 70 % des personnes décla-rent travailler plus de 10 heures par se-maine que l’horaire affiché. En cela ces ré-sultats rejoignent ceux donnés par les mê-mes enquêtes auprès des ingénieurs de tous âges en activité. Les grandes tendances par spécialisa-tion IRC (Informatique et Réseaux de Commu-nication) L’emploi s’est caractérisé pour eux par une forte tension dans le secteur de l’informati-que et par une augmentation des offres en électronique et réseaux de communication en France. Les diplômés 2006 et 2007 travaillent à 84% en informatique et 45% exercent dans le secteur des services. 75 % travaillent en Région Rhône-Alpes et 61% ont été embau-chés dans des entreprises de plus de 2000 personnes. La majorité des diplômés IRC entrent sur le marché du travail sans faire de thèse ou de formation complémentaire. ETI (Electronique – Télécommunications – Informatique) La tension sur le secteur de l’informatique et l’augmentation des offres d’emploi en électronique et réseaux de télécommunica-tions en France ont permis à des jeunes di-plômés de travailler dans ces deux derniers secteurs et de rester en région lyonnaise pour 50 % d’entre eux. 35 % travaillent dans des entreprises de plus de 2000 personnes, 38 % ont été embauchés dans les secteurs industriels, dont 16 % en microélectronique. Dans le domaine des formations complé-mentaires, 7% font une thèse et 7 % une autre formation .

« L’entrée sur

le marché de

l’emploi des

jeunes

diplômés se fait

très souvent

par des sociétés

de services,

d’études et de

conseils »

...

CGP (Chimie – Génie des Procédés)

L’année 2007 a été marquée par une hausse des offres d’emploi notamment en génie des procédés. Cette hausse trouve son origine dans un besoin important en termes d’innovations et d’amélioration des procédés, dans le cadre d’une chimie durable. La situation de l’em-ploi était revenue au niveau des années 2000/2001. Le nombre de doctorants reste stable (20%), ces thèses se répartissent de manière homogène entre les trois domai-nes : chimie-pharmaceutique, secteur public (CEA , CNRS,…) et génie des procédés. La situation de la Promo 2008

Avant la remise des diplômes le taux net

d’emploi des deux dernières promotions aux mêmes périodes est le suivant : L’évolution de la situation économique au cours de ce dernier trimestre ne permet pas de faire des pronostics sur les program-mes d’embauche des entreprises. La situa-tion de l’emploi risque malgré tout d’être très dépendante de la manière dont, les grands pays développés gèreront ensemble en 2009, les programmes de relance de l’é-conomie .

Christian Ségaud

CPE Lyon propose depuis 2002 une forma-tion d’ingénieurs en Informatique et Ré-seaux de Communication (IRC), en partena-riat avec l’ITII de Lyon (Institut des Techni-ques d’Ingénieur de l’Industrie). Le diplôme a été habilité par la CTI (Commission des Titres d’Ingénieurs) le 6 janvier 2003.

Cette formation se déroule en alternance, dans le cadre d’un contrat d’apprentissage de 36 mois (post DUT, BTS) ou en forma-tion continue (minimum 3 ans d’expérience professionnelle). Elle vise à former des ingé-nieurs de haut niveau, rapidement opéra-tionnels, adaptables.

La première promotion IRC de CPE Lyon a été diplômée en 2005. CPE Lyon a déjà for-mé 120 ingénieurs IRC. 46 étudiants en apprentissage en 2008

En septembre dernier, 46 nouveaux étu-diants ont intégré CPE Lyon pour suivre la formation par apprentissage dans le domaine «Informatique et réseaux de Communica-tion». Tous avaient signé leur contrat en juin der-nier, pour un démarrage en septembre. Chaque année, la promotion augmente, ré-pondant à une demande aussi bien du monde professionnel, que des étudiants à la recherche d’une démarche pédagogique dif-férente. Les étudiants, dont la formation a démarré à la rentrée, travaillent notamment

chez Logica IT Services France, Renault Trucks/Volvo IT, Nexti, France Telecom, Alsthom, sous un statut de salarié, pour des missions tournées vers :

- Modéliser, concevoir, développer, optimi-ser des systèmes informatiques en s’assu-rant de leur sécurité, de leur intégrité, de leur rentabilité et de leur pérennité. - Modéliser et concevoir l’architecture des réseaux de données et de télécommunica-tions, les dimensionner, les interconnecter, les administrer, les sécuriser et les faire évoluer en fonction des besoins, des coûts et des évolutions technologiques.

Ils ont le plus souvent choisi ce cursus pour la gratuité du cursus, et l’interface école/entreprise. Ils obtiendront dans 3 ans leur diplôme d’ingénieur CPE Lyon, au même titre que les étudiants en formation initiale.

La formation s’étend sur 6 semestres, en alternance École/Entreprise. Un projet par an est parallèlement conduit en entreprise. Enfin entre l’avant dernière année et la der-nière année du cursus, pendant l’été, une mission d’au moins 2 mois est effectuée à l’international.

Contact et renseignements : Françoise PERRIN, Responsable de la formation par apprentissage à CPE Lyon Email : [email protected]

Hors Série EMPLOI Page 10 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Ingénieur IRC : une belle expérience de formation en alternance

Le point fort de

ce cursus est la

combinaison

d’un

apprentissage

en entreprise et

d’une

formation

académique de

haut niveau,

tout au long

des études.

Section Promo 2007

Promo 2008

CGP 52 % 55 % ETI 71 % 94 % IRC 90 % 98 %

Directeur Recher-che et Développe-ment de la société FLIP Technology, Patrick Monassier a labellisé plu-sieurs projets dans le Pôle de Compétitivité Lyon Urban Truck & Bus 2015, dans le domaine des sys-tèmes électroni-ques embarqués et solutions com-muniquantes.

Hors Série EMPLOI Page 11 Association des Ingénieurs CPE Lyon

A partir de 2002, sous l’impulsion du gou-vernement, se met en place une politique de création de Pôles de Compétitivités. 4 ap-pels à candidature ont été lancés entre 2004 et 2007, qui ont suscité de nombreuses ré-ponses. La France compte aujourd’hui 71 pôles de compétitivité, dont 7 pôles mon-diaux et 10 à vocation mondiale, regroupant 9.000 chercheurs travaillant sur 1.000 pro-jets labellisés. Cette politique industrielle a pour but de mobiliser les facteurs-clés de la compétitivi-té, au premier rang desquels figure la capaci-té d’innovation. Un pôle de compétitivité associe, sur un territoire donné, des entre-prises, des centres de recherches et des or-ganismes de formation sur des projets inno-vants conduits en commun en direction de marchés donnés.

Bénéficiant de subventions publiques et d'un régime fiscal particulier, ils doivent rendre l'économie plus compétitive, tout en luttant contre les délocalisations, créer des emplois, rapprocher la recherche privée et publique et développer certaines zones en difficulté. La région Rhône Alpes est particulièrement active dans ce domaine avec 15 pôles, dont 10 ont leur siège dans la région : LYONBIO-POLE 1 (santé), AXELERA 2 (chimie envi-ronnement), IMAGINOVE (Loisirs numéri-ques) – LUTB Lyon Urban Truck & Bus 2015 (transport terrestre), TECHTERA (Textile technique), MINALOGIC1 (Microélectro-nique et technologies), TENERRDIS (Technologies énergies renouvelables), SPO-RALTEC (Sports et loisirs), VIAMECA (Mécanique, sous-traitance-mécatronique), PLASTIPOLIS (Filière plasturgie), ARVE-INDUSTRIES (Décolletage et mécatronique), PASS (Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs), Trimatec (TRIcastin- MArcoule-TEChnologies), PEIFL (Fruits et légumes), InnoViandes (Viandes et produits carnés). De nombreuses informations sont disponi-bles sur internet, en particulier à travers le site portail http://www.competitivite.gouv.fr Une étude de l’APEC parue en novembre 2007 sous le titre « Evolution de l’emploi des cadres en région Rhône-Alpes sous l’ef-

fet de la création des pôles de Compétitivi-té » donne les indications intéressantes. Des études similaires ont été menées dans d’au-tres régions : Bretagne et Pays de Loire, PA-CA… - voir le site http://cadre.apec.fr – ru-brique «enquêtes APEC». La région Rhône-Alpes est très dynamique, attractive et dotée d’un fort potentiel de développement. Avec plus de 6 millions d’habitants, elle est parmi les plus industriali-sées de France et tous les secteurs sont re-présentés. La région présente une infrastruc-ture exceptionnelle en matière d’enseigne-ment supérieur et de recherche (deuxième pôle univeristaire français et cinquième rang européen pour le potentiel technique et scientifi-que). Malgré ces atouts, on constate cepen-dant qu’une part importante de l’emploi ré-gional repose sur des activités traditionnel-les, une présence insuffisante de grands cen-tres de décision et de fortes disparités terri-toriales. D’après l’étude, la valeur ajoutée des 15 pô-les est unanimement reconnue. A l’horizon 2010-2015, ils devraient générer des créa-tions d’emplois de plus en plus qualifiés, mais il est encore trop tôt pour en préciser le nombre, les futures compétences recher-chées sont encore floues. Ils dépendront aussi bien sûr de l’activité générale de l’éco-nomie, mais des éléments généraux se dessi-nent. De l’avis de tous, l’impact des pôles sera plus sensible sur la qualité des emplois que sur leur quantité : les métiers émergeants seront de plus en plus qualifiés et de plus en plus transversaux, les cadres recrutés devront être « polycompétents », capables de gérer des projets complexes. Toute incertitude admise, et si tout se passe bien, l’APEC es-time à environ 35.000 le nombre d’emplois susceptibles d’être créés sous le seul effet des pôles de compétitivité à l’horizon 2010-2015…. mais n’exclut pas la possibilité d’un scénario pessimiste qui déboucherait sur la perte d’environ 24.000 emplois.

Patrick Monassier 1 Pôle de compétitivité mondial

2Pôle de compétitivité à vocation mondiale

Emploi et pôles de compétitivité

« L’impact des

pôles sera plus

sensible sur la

qualité des

emplois que sur

leur quantité»

Patrick MONASSIER, Directeur R&D, Flip Technology

Après un long par-cours profession-nel, Jacques Pom-mier est aujour-d’hui médiateur en entreprise. Il porte un regard sur les relations actuelles dans l’entreprise, au travers de son vécu et de son expérience. Jacques Pommier est l’auteur de nombreuses piè-ces de théâtre et d’un livre en réfé-rence avec l’em-ploi.

Hors Série EMPLOI Page 12 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Il est aujourd’hui assez risqué de se lancer dans la prospective en matière d’emploi, mais c’est précisément quand l’avenir est incertain que la prévision présente le maxi-mum d’intérêt. Une chose est certaine : Ceux qui, aux termes de mes études en 1962, m’ont décrit l’emploi qui m’attendait n’avaient pas la moindre idée de ce que j’ai réellement vécu, et j’ai bien fait de ne pas les écouter. Aujourd’hui, quand j’entends les conseillers d’orientations dans nos écoles, je serais volontiers mort de rire, si les consé-quences de ce manque de vision n’étaient pas aussi tristes. Nous avons connu les trente glorieuses de 1945 à 1975. A cette époque le salarié pouvait choisir son employeur, puisque la main d’œuvre était rare et la demande très forte. Pour autant, il ne choisissait pas forcément son emploi, car la liste des métiers était moins diversifiée qu’aujourd’hui. Avec la crise des matières premières et les débuts de la mondialisation, ont suivi les trente miteuses. Un grand nombre d’adultes n’ont connu en matière d’emploi que cette désolante pé-riode : j’ai un emploi, je le garde. On peut penser que les jeunes sur le mar-ché du travail vont connaître autre chose et pourquoi pas : les trente joyeuses. En effet, sauf cataclysme naturel ou provo-qué qui remettrait tous les compteurs à zéro, on peut prévoir les tendances suivan-tes : La fin du mythe de la croissance à tout prix L’idée que le bonheur national brut serait directement indexé sur le pouvoir d’achat a du plomb dans l’aile pour des raisons à la fois philosophiques et écologiques. La généralisation du ménagement : volon-té d’harmoniser ses vies professionnelles et personnelles.

Tendance à se fabriquer un emploi sur me-sure, proposé ensuite à un employeur po-tentiel. L’allongement de la durée de vie au travail jusqu’à 70 ans, avec une nouvelle concep-tion des 2èmes parties de carrière. Rassurez vous : les semaines n’excéderont pas 30 heures. Les frontières seront plus incertaines entre l’emploi, le bénévolat et le loisir. En ce qui concerne le choix des filières, il restera des emplois dans chacune d’elles, mais ces emplois seront différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. Parmi les plus traditionnelles, le droits et les lettres vont conduire à des emplois insoup-çonnés. L’avenir des secteurs est moins évident. Il restera des niches dans l’industrie, mais les secteurs de l’environnement et des loi-sirs seront davantage porteurs d’emploi. Le gamin qui fait le désespoir de son père parce qu’il veut faire du théâtre et refuse d’être ingénieur, est peut-être plus « carriériste » qu’il n’y paraît. En terme de management, on peut espérer que la crise financière actuelle marque la fin de la dictature des logiques exclusivement financières et que les vrais entrepreneurs vont reprendre le pouvoir. Enfin si je nomme ces trente prochaines les trente joyeuses, c’est parce que je vois as-sez bien arriver le fun management : concept qui dit que l’on gagne plus d’argent en faisant rire le personnel qu’en le faisant pleurer. Tout le contraire du management de guerre enseigné actuellement dans nos écoles.

En conclusion, si j’avais 20 ans aujourd’hui, je serais optimiste et choisirais un premier emploi qui me plaise, sans trop me poser de questions.

Jacques Pommier

L’emploi des français dans les trente prochaines années

« On peut

penser que les

jeunes sur le

marché du

travail vont

connaître autre

chose et

pourquoi pas :

les trente

joyeuses. »

Jacques POMMIER

Hors Série EMPLOI Page 13 Association des Ingénieurs CPE Lyon

Le régime de l’auto-entrepreneur, entre en vigueur au 1er janvier 2009. Ce dispositif est l'une mesure de la récente loi de mo-dernisation de l'économie (LME). Il per-mettra à tous les Français, de créer leur activité en parallèle de leur travail afin de compléter leurs revenus ou de créer de façon extrêmement simplifiée leur propre activité à titre principal.

Le régime de l’auto-entrepreneur s’appli-que aux personnes souhaitant exercer une activité commerciale, artisanale ou de ser-vice.

En attendant la publication des décrets d’application, on sait déjà que l’auto-entrepreneur devra pour se déclarer, rem-plir un formulaire en ligne ou l’envoyer par courrier au centre de formalité des entre-prises. Pas d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés ou au réper-toire des métiers, une simple déclaration auprès du centre de formalités des entre-prises suffit. Bien que non immatriculée au RCS ou au RM, l’entreprise créée par l’au-to-entrepreneur aura un numéro SIREN. De même, en cas de cessation d’activités et radiation, les formalités sont aussi très simplifiées.

L’auto-entrepreneur devra réaliser moins de 80.000€ de chiffre d’affaires annuel pour une activité commerciale ou moins de 32.000€ pour une activité dans les ser-vices.

En l’absence de chiffre d’affaires pendant un ou plusieurs mois, il n’y aura pas de charges à payer - sinon, il y a un unique prélèvement fiscal et social de 13% de son CA mensuel, ou de 23% pour une activité de services. Pas de TVA, ni taxes profes-sionnelles pendant 3 ans, mais obligation de tenir un « livre chronologique des re-cettes » mensuel ou, pour les commer-çants, un « livre des achats ».

Grâce au régime de l’auto-entrepreneur, tous ceux qui ont une idée ou un projet mais qui hésitent pourront «sauter le pas» sans être rebutés par la complexité admi-nistrative.

Qui est concerné ? La loi sur ce point est clair : « tout le monde ». Outre les salariés et les retraités, les fonctionnaires pourront adopter ce statut.

Quelques exemples parmi d’autres :

• L’étudiant souhaitant ouvrir l’été un stand de vente de beignets et friandises pour financer ses études.

• Une assistante en télétravail à la campa-

gne qui veut améliorer ses revenus en gérant des chambres d’hôtes.

• Un demandeur d’emploi qui veut se

lancer dans la création de sites internet.

• Une mère de famille qui veut mettre en

vente sur internet des robes pour femme enceinte faites sur mesure.

• Un retraité qui souhaite exercer une

activité de consultant à temps partiel.

• Un cadre dans une grande entreprise

qui fabrique des objets pendant son temps libre et qui aimerait les commer-cialiser.

...et plus généralement tous ceux qui ont toujours rêvé de se lancer et qui pourront plus simplement franchir le pas.

Toutes les informations sont disponible sur le site portail des auto-entrepreneurs :

http://www.lautoentrepreneur.fr

L’auto-entrepreneur, la création d’entreprise légère !

Créer son

activité en

parallèle de ses

études, de son

travail ou de sa

retraite.

Cette lettre a été réalisée avec la participation de Patrick Monassier, Bernard Fayolle, Georges Bonjour, Gérard Bonnier, Michel Jouffret, Philippe Bonnart et Gisèle Berthillier. Secrétaire de rédaction : Isabelle Brach. Nous remercions de son aide Caroline Marcoux de CPE Lyon. Nous remercions sincèrement les différents auteurs d’articles qui ont contribué à cette lettre hors série. Si vous souhaitez nous adresser vos commentaires ou remarques, ou si vous sou-

haitez proposer un article, merci de nous adresser un Email à [email protected]

Hors Série EMPLOI Page 14 Association des Ingénieurs CPE Lyon

par les services académiques de Grenoble et de Lyon pour permettre aux jeunes d’avoir une approche vécue du métier, dans une démarche d’information et favo-risant la possibilité d’identification par la proximité - Interventions de 2h, pendant le temps scolaire, animée par un senior, avec les témoignages d’étudiantes et de professionnelles en activité devant une ou plusieurs classes (filles et garçons). Une préparation en amont est réalisée par l’équipe éducative.

• La participation à des manifestations ly-

céennes sur les métiers avec stand d’in-formation et/ou organisation de Témoi-gnage Débat.

• L’action GPS d’accompagnement de «

groupes projet scientifique » de lycéen-nes et de lycéens souhaitant s’orienter vers des études scientifiques et techni-ques, avec notamment visites d’usines.

• Des Fiches portraits : témoignage d’ingé-

nieures et scientifiques femmes, abordant leur formation, les différentes facettes de leur métier et leur organisation quoti-dienne (articulation vie personnelle, vie professionnelle).

Depuis 6 ans, 540 témoignages débats ont été réalisés, soit 27 400 élèves sensibilisés aux métiers scientifiques et techniques dont 47 % de filles et ce sont près de 1200 mem-bres du personnel éducatif qui ont été mo-bilisés. http://www.ingenieur-e-demain.org/

L’Association OPE, Objectif pour l’Emploi des Cadres en Rhône-Alpes, a été créée en 1995, sous le parrainage de l’URIS AR pour accompagner à l’emploi les jeunes diplômés scientifiques. En 2002, elle lance l’action Ingénieur-e De-main qui est financée depuis le début par le Conseil Régional et le Fonds Social Euro-péen. Cette action consiste à promouvoir les métiers scientifiques et techniques dans les lycées de Rhône-Alpes en favorisant l’é-galité des chances. Les constats Les métiers scientifiques et techniques sont surtout occupés par des hommes et les femmes sont largement minoritaires dans la plupart des formations d'ingénieurs et d'uni-versitaires scientifiques, sauf la chimie, la pharmacie, les formations médicales, vétéri-naires, etc. Dans le choix de cursus, les jeu-nes filles qui passent un bac S représentent 45% environ de la population totale ; elles ne sont plus que 30% à poursuivre des étu-des scientifiques et de l'ordre de 20% à exercer un métier scientifique ou technique. L'action Ingénieur-e Demain L’action Ingénieur-e Demain a été lancée en septembre 2002 et se poursuit dans le ca-dre des deux Académies (Lyon et Greno-ble) de la Région Rhône-Alpes. Elle comprend : • Des interventions dans les lycées (classes

de 1ère ou 2nde), avec un nombre de classes déterminé pour l'année scolaire

Ingénieur-e Demain

Association des Anciens Elèves CPE Lyon / ESCIL / ICPI

43 bd du 11 novembre 1918 BP 82077

69616 VILLEURBANNE cedex

Téléphone : 04 72 43 17 22 Messagerie : [email protected]

Jacques BIGOT

« Orienter les

lycéennes et

des lycéens

dans la parité

vers des métiers

scientifiques et

techniques »

Ingénieur INPG Jacques BIGOT termine sa car-rière comme di-recteur des ventes France chez En-trelec. Il débute une troi-sième mi temps en 1995 en créant l'association OPE/Ingénieur-e De-main" et la pour-suit depuis en élargissant son domaine d'inter-vention à l'orienta-tion et sur l'en-semble de la Ré-gion Rhône-Alpes

Des métiers scientifiques et techniques pour les filles et les garçons