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Observatoire régional économique et social / n°7 / septembre 2013 La lettre de l’ ORES Éditorial Une chance pour demain En 2013, la Région Pays de la Loire est la troisième région industrielle française pour le nombre de salariés et la valeur ajoutée, avec une croissance du PIB supérieure à la moyenne nationale et un taux de chômage inférieur de 1,3 point. Mais si ces chiffres sont encourageants, rien n’est acquis pour demain. Nous devons donc poursuivre nos efforts pour développer l’économie de proximité dans les territoires, en établissant une stratégie régionale d’innovation destinée à valoriser l’ensemble des secteurs- clés présents en Pays de la Loire et indispensables à la réussite économique de la région. Nous avons de nombreux atouts dans les domaines de l’agricul- ture, l’industrie, le commerce et les services. L’enjeu est donc d’organiser en réseau l’ensemble de ces activités, afin de renforcer la capacité de développement et de résilience des territoires : le développement par la valori- sation des ressources internes de la région, la résilience par une dépendance moins forte aux aléas du marché mondial. Bien sûr, l’économie de proximité n’a pas vocation à remplacer les autres systèmes économiques et inventer une société locale autarcique. Mais elle a un rôle important à jouer pour défendre l’économie produc- tive et réussir la transition énergétique. C’est donc une chance supplémentaire pour préserver l’emploi et la place de l’Ouest dans une Europe en construction et une éco- nomie mondialisée. Jacques Auxiette Président de la Région des Pays de la Loire L’économie de proximité La localisation de la production Bâtiment : l’enjeu des matériaux d’origine locale La construction Les maisons sont traditionnellement construites avec des matériaux locaux pour limiter les coûts de transport de produits pondéreux. En Pays de la Loire les 130 éta- blissements de carrières de pierre et de gravières et d’extraction d’argile pour les briques comptent près de 1 700 salariés et ont extrait plus de 38 000 tonnes de granu- lats en 2012. Ce secteur est néanmoins mis en difficulté par les contraintes environne- mentales pour l’ouverture de nouvelles carrières ou la limitation des prélèvements dans la Loire. Le développement de l’utilisa- tion de matériaux d’origine biologique (dits biosourcés) pourrait-il prendre en partie le relais de cet approvisionnement local ? Le bois est le matériau biosourcé le plus utilisé. Avec 4 400 entreprises et plus de 32 000 emplois salariés et 5 000 non-sala- riés dans la filière bois 1 , la région des Pays de la Loire occupe le deuxième rang après la région Rhône-Alpes. Le secteur de la seconde transformation est particulièrement dyna- mique. Les 575 entreprises d’exploitation forestière, de sciage, rabotage et imprégna- tion du bois comptent 2 200 salariés. La construction bois de maisons individuelles représente 13 % des logements individuels commencés en 2010, l’objectif de l’étude prospective régionale « Bois et habitat de demain » étant d’atteindre 20 % en 2020. Pour l’habitat collectif la part du bois était de l’ordre de 2 % en 2008, l’objectif de 9 % en 2020. L’isolation Le bâtiment développe l’utilisation de matériaux d’isolation biosourcés en rempla- cement des produits minéraux ou d’origine chimique. Les mises en cultures de chanvre augmentent depuis 2008, et les Pays de la Loire en sont la deuxième région française productrice (semences inclues). Le lin oléagi- neux couvre 2 225 hectares en 2011, soit près de 15 % de la superficie cultivée en France (hors TOM) pour une production de plus de 3 638 tonnes. La paille, la fibre de bois, la ouate de cellulose, sont également produites et/ou transformées dans la région. La Cavac (coopérative agricole de Vendée) est le principal producteur de matière pre- mière, mais quatre entreprises se sont lancées dans la transformation. La coopéra- tive Effireal (Chemillé, Maine-et-Loire), créée il y a plus de deux siècles comme filature de tissage, travaille aujourd’hui les matériaux : chanvre, lin, fibres textiles, fibres de bois. Isopaille (Cherré, Sarthe), charpentier cou- vreur spécialisé dans la construction d’ossatures bois, fait de l’isolation en paille compressée. La coopérative Cavac Bio- matériaux (Sainte-Gemme-la-Plaine, Vendée) est spécialisée dans le défibrage des pailles de chanvre et de lin ainsi que dans le nap- page des laines isolantes. Igloo Cellulose (Vendée), créé en janvier 2010, a construit en 2011 une usine de production de ouate de cellulose à La Chapelle-Achard (Vendée). 1 Diagnostic filière bois, Atlanbois, 2012 – chiffres issus de l’étude sur la filière bois – Insee Pays de la Loire 2008 L’économie de proximité désigne une production de biens ou de services fondée sur des ressources locales (matières premières, capitaux et main-d’œuvre) et destinée au marché local : cette configuration présenterait des avantages particuliers. Si la dimension spatiale est importante, la dimension relationnelle l’est tout autant. La proximité géographique est mesurée par la distance physique, la proximité relationnelle par l’intensité des relations. Suivant le domaine économique considéré et le type de relation analysé, la notion de proximité peut varier de la commune à la région.

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Observatoire régional économique et social / n°7 / septembre 2013

La lettre de l’ORES

Éditorial

Une chance pour demainEn 2013, la Région Pays de la Loire est la troisième région industrielle française pour le nombre de salariés et la valeur ajoutée, avec une croissance du PIB supérieure à la moyenne nationale et un taux de chômage inférieur de 1,3 point. Mais si ces chiffres sont encourageants, rien n’est acquis pour demain.

Nous devons donc poursuivre nos efforts pour développer l’économie de proximité dans les territoires, en établissant une stratégie régionale d’innovation destinée à valoriser l’ensemble des secteurs-clés présents en Pays de la Loire et indispensables à la réussite économique de la région.

Nous avons de nombreux atouts dans les domaines de l’agricul-ture, l’industrie, le commerce et les services. L’enjeu est donc d’organiser en réseau l’ensemble de ces activités, afin de renforcer la capacité de développement et de résilience des territoires : le développement par la valori-sation des ressources internes de la région, la résilience par une dépendance moins forte aux aléas du marché mondial.

Bien sûr, l’économie de proximité n’a pas vocation à remplacer les autres systèmes économiques et inventer une société locale autarcique. Mais elle a un rôle important à jouer pour défendre l’économie produc-tive et réussir la transition énergétique. C’est donc une chance supplémentaire pour préserver l’emploi et la place de l’Ouest dans une Europe en construction et une éco-nomie mondialisée.

Jacques Auxiette Président de la Régiondes Pays de la Loire

L’économie de proximité

La localisation de la productionBâtiment : l’enjeu des matériaux d’origine localeLa constructionLes maisons sont traditionnellement construites avec des matériaux locaux pour limiter les coûts de transport de produits pondéreux. En Pays de la Loire les 130 éta-blissements de carrières de pierre et de gravières et d’extraction d’argile pour les briques comptent près de 1 700 salariés et ont extrait plus de 38 000 tonnes de granu - lats en 2012. Ce secteur est néanmoins mis en difficulté par les contraintes environne-mentales pour l’ouverture de nouvelles carrières ou la limitation des prélèvements dans la Loire. Le développement de l’utilisa-tion de matériaux d’origine biologique (dits biosourcés) pourrait-il prendre en partie le relais de cet approvisionnement local ?

Le bois est le matériau biosourcé le plus utilisé. Avec 4 400 entreprises et plus de 32 000 emplois salariés et 5 000 non-sala-riés dans la filière bois1, la région des Pays de la Loire occupe le deuxième rang après la région Rhône-Alpes. Le secteur de la seconde transformation est particulièrement dyna-mique. Les 575 entreprises d’exploitation forestière, de sciage, rabotage et imprégna-tion du bois comptent 2 200 salariés.

La construction bois de maisons individuelles représente 13 % des logements individuels commencés en 2010, l’objectif de l’étude prospective régionale « Bois et habitat de demain  » étant d’atteindre 20 % en 2020. Pour l’habitat collectif la part du bois était de l’ordre de 2 % en 2008, l’objectif de 9 % en 2020.

L’isolationLe bâtiment développe l’utilisation de matériaux d’isolation biosourcés en rempla-cement des produits minéraux ou d’origine chimique. Les mises en cultures de chanvre augmentent depuis 2008, et les Pays de la Loire en sont la deuxième région française productrice (semences inclues). Le lin oléagi-neux couvre 2 225 hectares en 2011, soit près de 15 % de la superficie cultivée en France (hors TOM) pour une production de plus de 3 638 tonnes. La paille, la fibre de bois, la ouate de cellulose, sont également produites et/ou transformées dans la région.

La Cavac (coopérative agricole de Vendée) est le principal producteur de matière pre-mière, mais quatre entreprises se sont lancées dans la transformation. La coopéra-tive Effireal (Chemillé, Maine-et-Loire), créée il y a plus de deux siècles comme filature de tissage, travaille aujourd’hui les matériaux : chanvre, lin, fibres textiles, fibres de bois. Isopaille (Cherré, Sarthe), charpentier cou-vreur spécialisé dans la construction d’ossatures bois, fait de l’isolation en paille compressée. La coopérative Cavac Bio-matériaux (Sainte-Gemme-la-Plaine, Vendée) est spécialisée dans le défibrage des pailles de chanvre et de lin ainsi que dans le nap-page des laines isolantes. Igloo Cellulose (Vendée), créé en janvier 2010, a construit en 2011 une usine de production de ouate de cellulose à La Chapelle-Achard (Vendée).

1 Diagnostic filière bois, Atlanbois, 2012 – chiffres issus de l’étude sur la filière bois – Insee Pays de la Loire 2008

L’économie de proximité désigne une production de biens ou de services fondée sur des ressources locales (matières premières, capitaux et main-d’œuvre) et destinée au marché local : cette configuration présenterait des avantages particuliers.

Si la dimension spatiale est importante, la dimension relationnelle l’est tout autant. La proximité géographique est mesurée par la distance physique, la proximité relationnelle par l’intensité des relations. Suivant le domaine économique considéré et le type de relation analysé, la notion de proximité peut varier de la commune à la région.

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RappoRt entRe le montant impoRt + expoRt et la masse salaRiale

0 2 31 4 5 7 96 8 10 11 12

Chimie Pharmacie

Automobile

Boissons

Machines

Habillement Chaussure

Électricité

Aéronautique et navale

Textile

Caoutchouc plastique

Déchets

Métallurgie Électronique Informatique

Télécommunications

Meubles

Agroalimentaire

AgricultureMontant import + export inférieur à la masse salariale

Montant import + export inférieur à 2 fois à la masse salariale

Montant import + export supérieur à 2 fois à la masse salariale

Source : Douanes 2011 pour l’import-export, Unistatis 2010 pour l’emploi

Nous considérons pour l’industrie que le travail est le facteur de proximité le plus important, que les salaires sont distri-bués globalement à des personnes habitant sur le territoire. La masse sala-riale sera donc un indicateur de proximité. Le volume des achats nécessaires à la production faits à l’étranger (importa-tions) et les ventes à l ’étranger (exportations) sont considérés comme l’indicateur de non proximité. Le rapport entre la masse salariale et le volume import + export2 donne donc une indica-tion de l’ancrage de proximité : plus la part de la masse salariale est importante, plus cette activité sera dite de proximité, plus la part import + export est impor-tante, moins cette activité sera ancrée au territoire. Il s’agit d’une évaluation large de la proximité — puisque l’on ne considère ici que les échanges hors territoire national — qui permet néan-moins d’évaluer le degré relatif de proximité des secteurs industriels.

Par exemple, en agroalimentaire la part du travail (la masse salariale) est supé-rieure à la somme des échanges avec l’étranger. Cette activité est fortement ancrée sur son territoire à un niveau régional pour ses approvisionnements, à un niveau national pour les ventes. À contrario, les échanges avec l’étranger représentent plus de dix fois la masse salariale dans les secteurs de la pharma-cie ou de la chimie : la dépendance aux marchés extérieurs est très forte.

Exemple L’industrie du meuble

L’industrie du meuble limite sa dépendance aux importations (323 M€ d’importations en 2011 et une masse salariale estimée à 340 M€ en 2010), qui représentent l’équivalent de la masse salariale, par une forte production régionale. Mais cette production est en baisse. L’industrie du meuble, qui représentait encore 8 300 salariés en 2005, n’en comptait plus que 6 800 en 2010, et la tendance s’est confirmée depuis. Les difficultés rencontrées par l’industrie du meuble s’expliquent par une stagnation de la consommation et l’augmentation des importations. Les industriels diversifient leur activité et se tournent vers l’aménagement intérieur, activité associant architecture d’intérieur et ameublement.

La proximité dans l’industrie, une notion relativeLa chaussure et l’habillement sont des secteurs qui ont été historiquement des activités de proximité mais qui sont désor-mais totalement intégrés au marché mondial. Des initiatives tendent cepen-dant à relocaliser une partie de ces productions en gagnant en réactivité, délais de fabrication et maîtrise de la qualité. C’est le cas dans la région de l’in-dustrie de la chaussure avec les tanneurs de la région, ou de la fabrication des voi-tures sans permis relocalisée en Vendée.

Enjeux

• Renforcerleséchangesdeproduitsetd’énergie entre les entreprises régio-nales. L’une des pistes est l’économie circulaire, c’est-à-dire la constitution d’une chaîne de production entre sec-teurs. Par exemple l’agroalimentaire produit des graisses, utilisées pour produire de l’énergie par méthanisation (secteur déchets), et cette énergie serait utilisée pour la production par le secteur caoutchouc plastique.

• Rendre plus rationnelle l’exploitationdes ressources forestières de la région. Le rendement actuel est de l’ordre de 2 m3 par ha. Ce rendement, équivalent à la moyenne française, est double pour les forêts domaniales et triple pour les forêts gérées par les collectivités, ce qui pose la question de la gestion de la propriété foncière et de la filière.

• Mettreenmouvementd’autresstruc-tures économiques pour la fabrication de matériaux isolants biosourcés.

2 Les données import-export concernent les produits importés ou exportés à partir de la région vers d’autres pays. Ils n’incluent pas les échanges avec les autres régions. Un secteur peut acheter des produits importés relevant d’un autre secteur.

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0 5 10 15 20 25

Équipements supérieurs

Équipements intermédiaires

Mayenne

Vendée

Sarthe

Maine-et-Loire

France

Loire-Atlantique

Source : Insee Pays de la Loire - Bassins de vie 2012 : la difficile course à l’équipement du périurbain - déc. 2012

temps d’accès médians aux équipements (en minutes)

Les services de proximité font vivre les bassins de viePlus les services sont accessibles, plus la capacité à accueillir et maintenir la popula-tion, et à accompagner le développement économique, est importante. Néanmoins, l’évaluation de l’accessibilité est fonction de la taille des équipements et de leur zone de chalandise. L’Insee a défini trois gammes de services : de proximité, intermédiaires, et supérieurs. L’unité territoriale de base est ici le bassin de vie, définie en fonction de l’utilisation de ces services. On compte 129 bassins de vie en Pays de la Loire.

Si le niveau des équipements de proxi-mité est assez élevé sur l’ensemble de la région, le niveau d’équipements de gamme intermédiaire, et plus encore de gamme supérieure, décroît fortement dans les territoires de faible densité de population.

« Des bassins de vie ruraux, principa-lement localisés à l’est des Pays de la Loire, animés par un petit pôle ou situés sur les franges de la région, […] ont connu une augmentation de population inférieure à la moyenne régionale sur la période 1999-2009, ou une stagnation voire une diminution du nombre de leurs habitants. Dans ces bassins, le déclin démographique et le vieillissement de la population s’accompagnent d’une carence en équipements (hors gamme de proximité). La conjonction du moindre dynamisme démographique et de la fermeture de commerces et de services de proximité est susceptible d’amorcer un engrenage susceptible de conduire à une relative désertification. » Source : Insee Pays de la Loire - Bassins de vie 2012 : la difficile course à l’équipement du périurbain - décembre 2012

La location : vecteur de proximité relationnelle

Louer plutôt qu’acheter, c’est possible si le service est proche et disponible. Différents services ont été développés dans la région sur ce modèle dénommé « économie de fonctionnalité », c’est-à-dire un modèle qui privilégie la « fonction » d’un objet à la propriété de cet objet. On peut citer ici la location de voiture avec la mise à disposition de véhicules en libre-service en ville (vélos dans les principales villes, voitures « Marguerite » à Nantes, sites internet d’auto-partage), l’utilisation de matériel agricole en commun dans les CUMA, la location de matériel de travaux publics, de matériel de bricolage… (voir les pages « économie de fonctionnalité » sur ores.paysdelaloire.fr).

Le Mans

Saint-NazaireAngers

Saumur

La Ferté-BernardLaval

La Roche-sur-Yon

Nantes

Redon

Cholet

Les Sables-d'Olonne

Alençon

Niort

Sarthe

Mayenne

Maine-et-Loire

Loire-Atlantique

Vendée

POITOU-CHARENTES

BASSE-NORMANDIE

BRETAGNE

CENTRE

Typologie des bassins de vie

Bassins de vie ruraux animéspar un petit pôle

Bassins de vie rurauxpériurbains

Bassins de vie ruraux animéspar un pôle moyen

Bassins de vie ruraux animéspar un grand pôle urbain

Bassins de vie ruraux autres

Bassins de vie urbains animéspar un pôle moyen

Bassins de vie urbains animéspar un grand pôle urbain

les difféRents types des bassins de vie en pays de la loiRe

Définition : un bassin de vie est défini comme le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements les plus courants. Ces derniers sont constitués d’équipements de proximité, à usage quotidien, tels que les boulangeries, les agences bancaires ou les médecins généralistes, et d’équipements dits intermédiaires, d’usage assez fréquent, comme les supermarchés, les ambulances ou les collèges.

Typologie de bassins de vie des Pays de la Loire selon le caractère rural/non rural de leur population et le type du pôle de service

Source : Insee – Base Permanente des Équipements – Bassins de vie 2012 en Pays de la Loire : la difficile course à l’équipement du périurbain - décembre 2012

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Commerce : retour à la proximitéLa grande distribution développe aussi de la proximité, côté clients en multipliant les petites et moyennes surfaces (voir carte ci-dessous), côté fournisseurs en s’approvi sionnant auprès de produc-teurs locaux pour l’alimentation mais à condition de disposer d’une assurance de continuité et de volume de livraison.

Ceci étant, le modèle commercial de la grande distribution s’adapte pour répondre aux attentes des clients. Le temps de la création de nouveaux hypers est semble-t-il révolu, de nouveaux modes de distri bution apparaissent comme les magasins de proximité3 en ville, les regroupements d’artisans utilisant inter-net pour rassembler les commandes, ou les circuits courts en alimentation.

Exemple Un regroupement des artisans commerçants de Couffé

Un boucher-charcutier-traiteur, un boulanger-pâtissier et un épicier de Couffé (44) ont mis en place une plateforme commune de services à la clientèle à partir d’un site de commerce en ligne. L’objectif du projet est de mutualiser des moyens afin d’offrir des services comparables à ceux de la grande distribution mais adaptés à la population rurale et au tissu local. Pour Delphine Jacob, de la CGAD (Confédération générale de l’alimentation en détail) Pays de la Loire « À terme, nous serons en mesure de modéliser le concept afin d’en permettre l’essaimage sur le territoire ligérien. Nous croyons en effet que la mutualisation de moyens et l’organisation partenariale sont des axes forts de dynamisation des filières artisanales, alimentaires notamment .»

250 50

Kilomètres

Morbihan

Ille-et-Vilaine

Orne

Deux-Sèvres

Vienne

Indre-et-Loire

Loiret

Cher

Côtes-d’Armor

Maine-et-Loire

Sarthe

Mayenne

Vendée

Loire-Atlantique

Maine-et-Loire

Sarthe

Mayenne

Vendée

Loire-Atlantique

Océan Atlantique

NANTES

ANGERS

LE MANS

LAVAL

LA ROCHESUR YON

NANTES

ANGERS

LE MANS

LAVAL

LA ROCHESUR YON

TOURS

POITIERS

NIORT

ALENÇON

RENNES

VANNES

SAUMUR

SAINT-NAZAIRE

CHOLET

CHATEAU-GONTIER

CHATEAUBRIANTSEGRE

MAYENNE

LA FLECHE

FONTENAY-LE-COMTE

LES SABLES-D'OLONNE

SAUMUR

SAINT-NAZAIRE

CHOLET

CHATEAU-GONTIER

CHATEAUBRIANTSEGRE

MAYENNE

LA FLECHE

FONTENAY-LE-COMTE

LES SABLES-D'OLONNE

17 000

85 000

170 000

Surface de vente (m2)

Source : La logistique de la grande distribution alimentaire dans les Pays de la Loire, DREAL – novembre 2009

suRfaces de vente des hypeRmaRchés et supeRmaRchés en pays de la loiRe

3 Audition de Philippe Moati au CESE, 2010

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Agriculture et agroalimentaire : accroître la part des circuits courtsLa vente directe est pratiquée par 16 % des exploitations au niveau national, dont 47 % transforment leurs produits. Les circuits courts sont de nouveau en croissance après avoir fortement dimi-nué (la part était de 27 % en 1988). Au niveau régional, 13 % des exploitations de la région4, soit 3 280 exploitations (hors viticulture), avaient commercialisé au moins un de leurs produits en circuits courts en 2010, sans que l’on puisse préciser quelle part de leur production5. La vente en circuit court est plus fréquente dans les exploitations en agriculture biologique.

La restauration hors domicile (RHD) est un des vecteurs les plus sollicités par les collectivités pour développer les circuits courts. 64 lycées publics et 10 CFA expérimentent l’approvision-nement des restaurants scolaires auprès des filières locales inscrites dans le

développement durable (produits bio, labellisés, sans OGM). La démarche sera généralisée à l’ensemble des lycées publics et CFA de la région en juin 2013. Le domaine scolaire (primaire et secondaire), sur lequel les collectivités ont le plus de possibilités d’agir, représente 3 % de la consommation alimentaire régionale.

Une Charte « circuits alimentaires de proximité et de qualité » a été initiée par la Région en 2011 et adoptée en 2012. Dans ce cadre, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI), suivi en 2012 d’un appel à projets, vise à struc-turer l’offre en produits alimentaires de proximité. Au titre de l’AMI, on peut citer les projets d’approvisionnement en fruits et légumes bio de 17 restaurants collectifs du Saumurois ou de renfor-cement de l’opération « Terroirs sur la route », livraison de produits fermiers en Loire- Atlantique.

Des plateformes régionales d’innovation (PRI) sont mises en place comme la légu-merie avec le lycée Jules Rieffel.

Autre initiative marquante soutenue par la Région : www.approximité.fr, le portail des produits alimentaires de proximité en Pays de la Loire. Ce site recense des producteurs fermiers qui pratiquent la vente directe de produits issus de leurs exploitations, ainsi que les produits de l’agroalimentaire transformés en région avec des matières premières issues des Pays de la Loire.

Définition : on considère comme circuit court un circuit commercial impliquant au plus un intermédiaire entre le producteur et le consommateur final.

4 Source : Agreste - RA 2010, données provisoires, champ des moyennes et grandes exploitations

5 Pour calculer la part de la production commercialisée en région, il faut tenir compte du fait que la production agricole régionale est trois fois supérieure à la consommation des habitants de la région.

L’artisanat et l’économie sociale et solidaire, présents dans tous les secteurs économiques, sont par nature fortement liés aux territoires de proximité et représentent dans la région plus de 450 000 emplois soit un tiers des emplois de la région.

L’économie sociale et solidaireLe capital d’une coopérative est localisé et non transmissible à des personnes extérieures à l’activité. Les imprimeries coopératives travaillent pour les entre-prises de leur territoire, les coopératives d’artisans fédèrent les achats de leurs sociétaires… Les coopératives agricoles sont dans une situation différente, de proximité par les apports des producteurs, mais dépendant fortement de leur marché pour l’aval. Les associations, les banques coopératives, les mutuelles sont, par leur activité même, inclues à l’économie de proximité. Au total, ce secteur représente 150 000 emplois, répartis sur l’ensemble du territoire régional.

L’artisanatLes artisans sont insérés par nature dans les activités de proximité, que ce soit dans l’alimentation (boulangeries, bou cheries…), le bâtiment, la production (métalleries, imprimeries…) ou le secteur réparation et services (garagistes, coif-feurs…). On compte plus de 47 000 entre-prises artisanales en 2011 dans la région et 300 000 artisans et salariés.

La répartition des artisans sur l’ensemble du territoire est un atout pour la proxi-mité mais aussi un risque d’isolement. La Chambre régionale de métiers et de l’artisanat et la Région ont mis en place

des ateliers collaboratifs pour renforcer le travail en réseau. En 2012, il était prévu que 121 entreprises artisanales participent à des actions collectives (programmes de formation et ateliers collaboratifs).

Un autre dispositif d’appui est constitué par les ORAC (Opération de Restructuration de l’Artisanat, du Commerce et des ser-vices) qui ont pour objectif d’aider sur un territoire local (Pays, EPCI), des TPE arti-sanales ou commerciales et de services à moderniser leurs locaux et équipements.

L’ORAC du Pays Yon-et-Vie se termine, 7 sont en cours et 6 territoires sont en projet sur la région, de la Vallée du Loir au Bocage vendéen. Depuis 2009, 345 entreprises ont ainsi été accompagnées.

Le développement de la mise en commun de moyens, au niveau local, c’est égale-ment l’objet du dispositif « 500 projets » lancé par la Région. Ce dispositif, utilisé en particulier par l’artisanat et l’économie sociale, est largement ouvert aux projets des territoires.

Des activités de proximité par nature

Source : Acoss / Urssaf / MSA / Traitement R&S / CRESS-Observatoire de l’ESS

En Pays de la Loire Associations Coopératives Mutuelles Fondations Ensemble

Nombre d’établissements 11 300 1 973 379 28 13 680

Nombre de salariés 113 409 27 428 8 782 1 479 151 098

économie sociale et solidaiRe 2011

Source : Chambre régionale de métiers et de l’artisanat

nombRe d’entRepRises aRtisanales

Département Alimentation Bâtiment Production Réparation et services Ensemble

Loire-Atlantique 1 572 7 134 2 319 4 759 15 784

Maine-et-Loire 1 180 4 368 1 827 3 207 10 582

Mayenne 633 1 624 679 1 265 4 201

Sarthe 883 2 576 1 121 2 179 6 759

Vendée 1 036 4 941 1 614 2 960 10 551

Pays de la Loire 5 304 20 643 7 560 14 370 47 877

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Les énergies renouvelables, facteurs de proximitéLes énergies renouvelables sont encore un secteur émergent, mais capable de fédérer les initiatives locales et de valo-riser les ressources des territoires, en particulier dans la biomasse (bois et méthanisation) et l’éolien terrestre. Leur place et leur développement ont été débattus dans le cadre des États régio-naux de l’énergie.

Le bois énergie

L’utilisation du bois pour l’énergie connaît une forte croissance, soutenue par l’Ademe, la Région des Pays de la Loire et les appels à projets de chaufferies bois. La consommation régionale en bois énergie est estimée à 1 million de

tonnes pour le secteur individuel et à 470 000 tonnes pour le secteur collectif, tertiaire et industriel. Selon les dernières estimations, la ressource disponible supplémentaire serait comprise entre 500 000 et 1 million de tonnes. Ce poten-tiel mobilisable est issu de l’exploitation forestière, du bocage, et des sous- produits du bois d’œuvre utilisé pour la construction et les industries du bois. Un travail important est à réaliser pour développer cette ressource. Il faut à la fois maîtriser les processus techniques et faire en sorte que le bois soit trans-formé dans la région afin de conserver la ressource des produits connexes.

Des formes émergentesExemple L’alimentation en bois déchiqueté du bâti communal par des agriculteurs regroupés en CUMA

15 agriculteurs et forestiers fournissent des plaquettes de bois bocagères (200 t) pour alimenter à la commune du Boupère (85) une chaudière de 400 kW chauffant une maison de retraite, la mairie et des salles associatives. Ceci permet de privilégier l’achat de bois combustible déchiqueté produit sur le territoire, de valoriser le travail des agriculteurs d’entretien de la haie et de maintenir un paysage bocager contribuant à l’attractivité du territoire, en utilisant une énergie renouvelable.

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source : Association AILE Pays de la Loire : 64 013 774 m3

Chaudières entreprises du bois Chaudières collectivités

Plateformes déchiquetageChaudières entreprises hors secteur bois

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Chaudières entreprises hors bois

Chaudières entreprises du bois

chauffeRies bois et platefoRmes en pays de la loiRe (hors projets à l’étude)

Source : Atlanbois – juin 2013

volume de biogaz pRoduit paR tous les types d’installation en 2012 (en m3)

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Chaudières en fonctionnement : rouge

Chaudières en voie de réalisation : vert

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Page 7: La lettre de l'Ores n°7ores.paysdelaloire.fr/uploads/HTML/Lettre_L'ORES_N7_protegee.pdf · en 2011 une usine de production de ouate de cellulose à La Chapelle-Achard (Vendée).

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source : Association AILE Pays de la Loire : 64 013 774 m3

Exemple Un projet de parc éolien à Ancenis

L’association « Éoliennes en Pays d’Ancenis » (Eola), fondée en 2010 avec une centaine d’adhérents, a préparé un projet pendant deux ans, donnant naissance à la SAS EOLA Développement, créée en 2012. Le premier projet de parc éolien avec six éoliennes va être lancé sur l’ouest de Teillé. Au total, il couvrirait les besoins de 12 000 à 18 000 habitants. Les études préalables sont financées majoritairement par les citoyens et par la Sela, SEM du Conseil général de Loire-Atlantique.

La méthanisation

La région compte 23 installations en 2013. Il faut ajouter à cela trois décharges en Mayenne et Sarthe qui valorisent le biogaz en produisant de l’énergie. La capacité actuelle de production d’énergie à partir du biogaz est estimée à 31 kTep.

Avec la méthanisation, l’électricité est produite de façon continue contrairement à d’autres formes d’énergie renouvelable. Aujourd’hui, les substrats utilisés corres-pondent à environ 15 % du potentiel mobilisable qui est estimé au niveau régional à 211 kTep. Le gisement potentiel se répartirait de la façon suivante : 77 % de déjections animales, 5 % de biomasse végétale et 18 % de collectivités, services et agroalimentaires. Le cadre juridique favorise le développement de la métha-nisation avec, depuis le 1er janvier 2012, l’obligation faite aux gros producteurs de bio-déchets (exploitants agricoles, industries agroalimentaires…) de traiter ces déchets.

Enjeu

La mobilisation des ressources régionales et la mise en relation de ces énergies pour en faire un outil de développement local par le développement des réseaux de distribution « intelligents » du type « smart grid », pour gérer une forte dispersion des sources de production. Plusieurs entreprises régionales sont investies dans ce domaine.

L’éolien terrestre

En Pays de la Loire, les parcs éoliens rac-cordés au réseau ont produit 883 GWh en 2012, soit 9 % de la production régionale électrique de 2010 et 3 % de la consom-mation régionale d’électricité. Le dévelop-pement de l’éolien terrestre dépend en particulier de la capacité à mobiliser des financements, du tarif de rachat proposé, et des résistances locales à l’implantation de ces installations.

Source : DREAL Pays de la Loire / © IGN GEOFLA 2011 © MEDDE – DREAL Pays de la Loire (Nantes, mai 2013)

source : Association AILE / Pays de la Loire : 64 013 774 m3

état des puissances des installations éoliennes RaccoRdées au 1eR janvieR 2012

volume de biogaz pRoduit paR tous les types d’installation en 2012 (en m3)

ZDE autorisées à fin 2012

Zones favorables au développement de l’éolien définies dans le RSE

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Conseil régional des Pays de la LoireHôtel de la Région 1 rue de la Loire 44966 Nantes cedex 9

Tél. 02 28 20 50 00 Fax 02 28 20 50 05ores.paysdelaloire.fr

Directeur de la publication Jacques Auxiette Co-directeur de la publication Marc Farré Rédaction L’Agence régionale Pays de la Loire Territoires d’innovation Coordination Direction de la communication Crédits photos Société publique régionale des Pays de la Loire / S. Chalmeau, JC. Druais, F. Tomps – Visuelles, Novabuild, AileCréation graphique/maquette Le Kwalé - Nantes (44) Impression Goubault imprimeur

Dépôt légal : 2e semestre 2013

Des monnaies complémentaires qui privilégient l’économie locale

Les caractéristiques classiques de la monnaie, convertible et conservable sans limite, sont des facteurs facilitant le développement des échanges au niveau national et international, mais aussi la thésaurisation.

L’objectif des monnaies locales est de favoriser les échanges au sein d’un ter-ritoire et d’accélérer la circulation de la monnaie qui peut être ainsi multipliée par un facteur de 3 à 6, et peut donc générer un réel surplus d’activité économique et

d’emploi. Il s’agit donc d’un complément, pas d’une alternative : on les appelle aussi monnaies complémentaires.

La MUSE (Monnaie à Usage Solidaire et Écologique) est une monnaie complémen-taire locale qui circule en Anjou. Sous la forme de coupons d’échanges, elle permet d’acheter des biens et des services chez 41 prestataires l’acceptant. Il s’agit de pro-fessionnels exerçant dans les domaines de l’alimentation, de la restauration, de l’habitat, de la santé, de la culture et des loisirs, etc.

Elle circule localement sur la partie sud du département, d’Angers à Montreuil-Bellay. Cette monnaie, qui a été lancée en avril 2012, est gérée par l’association « Agir pour la Transition » dont le siège est à Mûrs-Érigné. La MUSE perd 2 % de sa valeur faciale tous les ans.

SoNantes, le projet de la Ville de Nantes et de Nantes-Métropole. Il a pour objet la création en 2014 d’une chambre de

compensation locale, pour enregistrer les échanges de biens et de services effec-tués dans la monnaie nantaise entre ses adhérents. La gestion sera assurée par le Crédit municipal de Nantes. L’objectif est de répondre aux besoins de tréso-rerie des entreprises, de raccourcir les délais de paiement et donc de dégager des disponibilités par exemple pour de l’investissement. À un horizon de cinq ans, le projet pourrait concerner 10 % des 30 000 entreprises du territoire.

Les habitants pourront contribuer à cette dynamique. Les entreprises pourront aussi utiliser cette monnaie pour facturer leurs services aux particuliers et payer leurs salariés (sauf pour la fonction publique). Chaque pourcentage de PIB capté repré-senterait un flux annuel de 300 millions d’euros. Il n’y aura pas de convertibilité entre cette monnaie et l’euro et des frais seront appliqués aux comptes qui ne bougeront pas, c’est une sorte de « fonte » indirecte de cette monnaie.

Les avantagesL’intérêt de l’économie de proximité est à la fois économique, par le développe - ment de l’emploi et son ancrage local, social par le renforcement de la confiance et de la solidarité entre les acteurs éco-nomiques et sociaux, environnemental par la réduction de l’impact carbone. Le rapprochement des lieux d’habitat et de travail pourrait contribuer à limiter les dépenses de transport des ménages.

Les difficultés et les risquesLes difficultés portent en particulier sur les coûts plus élevés entre la production locale et celle des pays à bas coût de main- d’œuvre, le prix plus élevé de la réparation plutôt que l’achat d’un nouveau matériel, la concurrence du commerce par inter-net. De plus, la distance domicile-travail s’accroît régulièrement ce qui pose en particulier la question de la régulation du coût de foncier.

Les risques sont de nature sociale, comme un manque possible d’ouverture, et éco-nomique avec une potentielle perte d’attractivité.

Les différentes approches de l’économie géographique

RéférencesL’économie de proximité : une réponse aux défis majeurs de la société française CESE, rapporteur Pierre Martin, président de l’ACPM – 2010

« La proximité : 15 ans déjà ! » Revue d’Économie Régionale et Urbaine octobre – 2008/3 Éd. Armand Colin

Quelles proximités pour innover ? Alain Rallet, André Torre, Éd. L’Harmattan – 2006 – 221 pages

Les circuits courts alimentaires Gilles Maréchal, Éd. Educagri, 2008

La prospérité viendra demain de l’économie locale Jean de la Salle, Éd. L’Harmattan, 2000

La notion d’économie de proximité, qui apparaît au début des années 1990 à partir de travaux sur les milieux innova-teurs, considère le territoire comme étant produit par l’interaction de deux types de proximité : la distance géographique entre les acteurs socio-économiques d’une part, les relations entre ces acteurs et leurs organisations d’autre part. C’est l’une des approches de l’économie géographique, qui comprend également : • l’économie résidentielle où c’est la

localisation du revenu (et non du travail) qui importe,

• l’économie d’agglomération (Laurent Davezies) où c’est la concentration des activités qui fournit un avantage concurrentiel au territoire,

• l’économie présentielle (Michael Porter) qui ne considère que les emplois présents sur le territoire.

En revanche, l’économie circulaire, qui consiste à rapprocher sur un même site les différents maillons d’un process de transformation, peut être associée à l’économie de proximité.

Avantages …et risques