La langue française, vecteur de dialogue et de négociations

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LA LANGUE FRANÇAISE, VECTEUR DE DIALOGUE ET DE NÉGOCIATIONS Emmanuel Beth Armand Colin | Revue internationale et stratégique 2008/3 - n° 71 pages 105 à 107 ISSN 1287-1672 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2008-3-page-105.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Beth Emmanuel, « La langue française, vecteur de dialogue et de négociations », Revue internationale et stratégique, 2008/3 n° 71, p. 105-107. DOI : 10.3917/ris.071.0105 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour Armand Colin. © Armand Colin. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - Vanderbilt University - - 129.59.95.115 - 21/05/2013 00h00. © Armand Colin Document téléchargé depuis www.cairn.info - Vanderbilt University - - 129.59.95.115 - 21/05/2013 00h00. © Armand Colin

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LA LANGUE FRANÇAISE, VECTEUR DE DIALOGUE ET DENÉGOCIATIONS Emmanuel Beth Armand Colin | Revue internationale et stratégique 2008/3 - n° 71pages 105 à 107

ISSN 1287-1672

Article disponible en ligne à l'adresse:

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2008-3-page-105.htm

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Pour citer cet article :

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Beth Emmanuel, « La langue française, vecteur de dialogue et de négociations »,

Revue internationale et stratégique, 2008/3 n° 71, p. 105-107. DOI : 10.3917/ris.071.0105

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L’OIF, NOUVEL OUTIL DE PREVENTION DES CONFLITS

La langue française, vecteur de dialogueet de négociations

/ GCA Emmanuel Beth Directeur de la Coopération militaire et de défense,

ministère des Affaires étrangères et européennes

Au regard des valeurs que nous partageons avec l’OIF, et de notre certitude du rôleprimordial que doit jouer la Francophonie dans les domaines de la paix et de la sécurité,il était naturel que nous soyons amenés à établir des liens. Ils sont d’ailleurs appelés à serenforcer, à prendre une dimension plus opérationnelle avec la réalisation en commund’un certain nombre de projets.

La dimension « francophone » de nos activités est aujourd’hui très prégnante, et demanière surprenante, elle est appelée à s’accroître de façon extensive. De fait, la Directionde la coopération militaire et de défense (DCMD) promeut largement la Francophonieen matière de paix et de sécurité. L’appui à l’enseignement du français en milieu militaireest véritablement l’une des missions, presque une vocation de la DCMD, à tel pointqu’elle lui consacre chaque année des moyens humains et financiers de plus en plusconséquents. 75 pays environs sont concernés sur les 141 dans lesquels nous sommesprésents. Dans bien des pays, le seul projet développé est celui de l’enseignement dufrançais, comme en Tanzanie, au Salvador ou au Bangladesh, en vue de leur participationà des opérations de maintien de la paix, ou même dans des pays plus sensibles, commeau Zimbabwe ou en Syrie, preuve que l’enseignement du français peut dépasser les cli-vages et porter un message de paix.

D’une façon générale, l’action de la DCMD bénéficie prioritairement à l’Afrique pourdes raisons historiques, 80 % du budget total lui est consacré. Mais en ce qui concernel’enseignement du français, ce ratio est tout à fait différent, cette priorité étant naturelle-ment moins marquée : 30 % du budget de ce domaine est consacré à l’Afrique sub-saharienne, 25 % à l’Europe et à l’Asie centrale, 19 % à l’Afrique du Nord et au Moyen-Orient, 16 % à l’Asie et 9 % à l’Amérique latine. Notre action s’attache donc à rayonnersur l’ensemble des continents, car les soucis de paix et de sécurité concernent l’ensembledes continents. Les moyens mis en œuvre par la DCMD sont très divers.

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106 DOSSIER / L’avenir de la Francophonie

Nous contribuons à la formation de professeurs au cours international de français deRochefort (CFIR), nous envoyons sur le terrain des lecteurs « français langue étrangère »(FLE) dans le cadre d’un partenariat établi avec le CNOUS (Centre national des œuvresuniversitaires et scolaires), nous faisons également appel aux professeurs de l’associationAGIR (association générale des intervenants retraités). Nous finançons aussi des coursconduits par des professeurs locaux en nous appuyant sur les différents réseaux et struc-tures locales : alliances françaises, centres culturels, centres de formation militaire natio-naux, laboratoires de langues. Cette synergie contribue de facto au rayonnement de laFrancophonie et des valeurs associées en matière de paix et de sécurité. Les motivationssont simples, il s’agit simplement de répondre à un certain nombre de besoins essentiels.Le premier de ces besoins est la formation de stagiaires appelés à suivre des cursus deformation militaire en langue française financés par la DCMD. Ce sont environ3 000 places de stages que la DCMD offre chaque année dans les écoles françaises et dansles 14 ENVR (Ecoles nationales à vocation régionale) africaines. A ce propos, il fautsignaler que le réseau des ENVR soutenu par la DCMD représente une véritable forced’intégration régionale et continentale, dans un cadre qui s’inscrit de plain-pied dans lavision francophone du respect de la diversité culturelle et de la promotion de la diversitélinguistique. A ce titre, de nombreux cours peuvent y être dispensés en anglais voire enportugais. Les trois projets majeurs de la DCMD portent d’ailleurs les valeurs de la franco-phonie et suscitent l’intérêt de l’OIF : l’Ecole de maintien de la paix de Bamako auMali, le Centre de perfectionnement aux actions post-conflictuelles de déminage et dedépollution (CPADD) d’Ouidah au Bénin et la future école internationale des forces desécurité EIFORCES d’Awaé au Cameroun. Ce projet en puissance s’est d’ailleursconcrétisé le 23 mai 2008, à l’occasion de la conférence d’appel à contributions qui s’estdéroulée à Paris.

Preuve de la croisée des engagements, l’OIF soutient la diffusion en langue françaisedes normes internationales de déminage humanitaire au profit du CPADD. Elle a mani-festé son intérêt à être associée au développement des deux autres centres, EMP deBamako et l’EIFORCES, dont l’action s’inscrit pleinement dans l’esprit de la déclarationde Saint-Boniface. Deuxième besoin, outre les aspects de formation, le besoin de franco-phonie : oui, il y a un besoin grandissant de Francophonie auquel nous avons le devoirde répondre. Le français est une langue de travail majeure sur le terrain pour de nom-breuses missions et opérations de maintien de la paix des Nations Unies, du fait desterritoires sur lesquelles elles se déroulent ou du fait des troupes qui y contribuent. A cepropos, on cite souvent ce paradoxe selon lequel 60 % des effectifs des forces de maintiende la paix sont engagés sur le territoire de pays francophones alors que 20 % seulementdes effectifs sont francophones. Il convient là aussi de noter que l’action de la DCMDest complémentaire de celle de l’OIF qui vise, quant à elle, à mobiliser les réseaux de lafrancophonie afin d’augmenter le volume des contingents francophones dans les opéra-tions de maintien de la paix. De nombreux pays réclament avec insistance des formationsen français : Ethiopie, Ghana, Nigeria, Bosnie-Herzégovine notamment, font de l’ap-prentissage du français un impératif pour leurs officiers ; et d’autres encore sont deman-deurs : République sud-africaine, pays d’Asie centrale, etc. Les retours d’expérience des

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soldats sont éloquents : parler français sur le terrain permet de dialoguer, de calmer lestensions, et au final permet souvent d’éviter d’ouvrir le feu.

Troisième besoin : il s’agit de permettre aux responsables militaires de dialoguer plusefficacement dans le cadre des structures politico-militaires au sein desquelles le françaisest une langue officielle ou régulièrement pratiquée. Nous pensons ici à l’ONU, auxstructures de défense européennes, mais encore aux composantes continentales et régio-nales de l’architecture de paix et de sécurité africaine dont la France soutient la montéeen puissance. Ainsi notre directeur adjoint a rencontré Simon Mulungo, Ougandais etresponsable du mécanisme de coordination de la force africaine en attente de la zone del’Afrique de l’Est, l’Easbricom. S. Mulongo a exprimé le souhait d’un soutien de laDCMD en matière de francophonie. D’une part, il a souhaité que nous puissions luiapporter un soutien dans la traduction en français d’un certain nombre de documentsofficiels, répondant ainsi à la diversité linguistique de la zone : l’Afrique de l’Est comptantdes pays francophones : Burundi, Djibouti, Comores, Maurice, Rwanda. D’autre part, ilnous a fait part de son souhait de disposer d’un laboratoire de langues, afin de soutenirl’enseignement du français opérationnel au profit des officiers d’état major de la zonedont il a la responsabilité. Parmi les options possibles pour répondre à une telle requêteet mettre sur pied ce projet de développement de la langue française dans un processusd’intégration régionale, la coordination avec l’action de l’OIF est indispensable. Ce dia-logue au sein des structures demeure primordial dès qu’il s’agit de prévention des conflits.Dans ce cadre, l’OIF a une légitimité et une expertise sur laquelle il nous semble utilede nous appuyer. Des actions plus concrètes pourraient être engagées en matière deprévention des conflits : appui à la réforme des systèmes de sécurité (RSS) et renforce-ment des capacités de gestion de crise, notamment au travers des systèmes d’alerte précoceque nous tachons de développer en Afrique. Nul doute que le colloque organisé parl’OIF sur les partenariats en matière d’alerte précoce et de prévention des conflits etauquel a participé la DCMD portera de nombreux fruits.

La langue française est un vecteur indéniable de dialogue, de négociation et d’apaise-ment des conflits. Elle reflète l’attention qui doit être portée aux particularismes locaux,éléments clés pour la prévention des conflits, ce qui en fait la garantie contre toutetentative de vision monocéphale en matière de prévention des conflits et de promotionde la paix. La DCMD est un acteur de la promotion de la Francophonie dans le domainede la paix et la sécurité. La Francophonie peut et doit compter sur la DCMD pourappuyer ses projets et porter ses valeurs.

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