La Grotte Scladina Bilan 1971 2011

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    . Perle de Meuse

    Le village de Sclayn (comm. dAndenne, prov. de Namur)est situ sur la rive droite de la Meuse, 5 km en amontdAndenne. cet endroit, le euve a entaill les bancs dusubstrat calcaire en contribuant au faonnage dun rseaukarstique complexe. La grotteScladinaest localise dansle vallon duFond des Vaux, o coule encore pisodique-ment le Ri de Pontainne, un petit affluent de la Meuse

    (. ). Le massif calcaire dgag par lrosion des deuxcours deau convergents forme un peron dont le versant

    ouest est perc dune quinzaine de cavits (D,1981). La principale, Scladina, souvre en direction de lest, environ 7 m sous le sommet du plateau et une tren-taine de mtres au-dessus de la plaine alluviale.

    FIG. La grotte Scladina souvrehaut perche surle flanc dun petit vallonadjacent la Meuse. Elle offre une vue imprenable sur le Fond desVaux

    , la condition dune couverture vgtale moins dense quelactuelle, et permet un accs ais au plateau dinterfluve do londomine la vallede la Meuse(cartes Geolives ; photographiezni-thale SPW ; vue satellite axonomtrique Google Earth ;infographie K. Di Modica).

    2011: 323-334

    M M U-CL P B

    La grotte Scladina: bilan 1971-2011

    DOMINIQUE BONJEAN, KVIN DI MODICA, GRGORY ABRAMS, STPHANE PIRSON ET MARCEL OTTE

    ERAUL

    B C W, -

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    . Un patrimoine exceptionnel

    En 1971, lors de prospections dans le vallon, la grotteScladinaest repre par des splologues et baptise pardes archologues amateurs sclaynois. La cavit est alorsremplie de sdiments jusqu la vote et des fouilles y sont

    entreprises. la dcouverte des premiers artefactslithiques, les inventeurs ont un rexe salvateur en faisantappel des archologues professionnels. En aot 1978, leService de Prhistoire de lUniversit de Lige entame lapremire campagne de fouille scientique, sous la direc-tion du professeur M. Otte, en troite collaboration avecles amateurs locaux du Cercle Archologique Sclaynois(O, 1992 ; B, 1998c).

    lheure actuelle, les fouilles sont menes parlA.S.B.L. Archologie Andennaise sous la directionde D. Bonjean (depuis 1991), en collaborationavec lUniversit de Lige et avec le soutien de laVille dAndenne et du Service public de Wallonie. Le 19avril 1996, les grottes palolithiques de Sclayn sont classes comme Patrimoine exceptionnel deWallonie (. ).

    Pendant les quinze premires annes de recherche,lintrt pour le gisement tait essentiellement archolo-gique, motiv par la dcouverte dune vingtaine demilliers dartefacts du Palolithique moyen, provenantprincipalement des couches 5 et 1A. Ltude des contextesstratigraphique, palontologique et palynologiquecompltait lapproche et a fait lobjet de nombreuses publi-

    cations (O, 1992). Mais depuis 1993, une dimensionmotionnelle est venue sajouter avec la mise au jour de lamandibule, du fragment de maxillaire et de 16 dentsisoles appartenant un Nandertalien juvnile (. ).Cette dcouverte, la plus importante de restes anthropo-logiques nandertaliens sur le territoire belge depuis lan du XIX sicle, permet Scladina de rejoindre lesquelques sites de ce pays ayant livr des restes osseuxhumains palolithiques (Tet al., 1994, 1998 ;T & P, 2006 ; B, 1995 ; Bet al., 2009).

    . Lcrin sdimentaire

    Depuis le dbut des recherches scientiques en 1978, lesfrquentes tudes pluridisciplinaires conduites sur le site(O, 1992 ; Oet al., 1998 ; P, 2007 ; Pet al., 2008) ont dmontr la prsence dun nombreconsquent de uctuations climatiques enregistres dansla stratigraphie au cours du Plistocne suprieur. Dece point de vue, il sagit en fait de la squence laplus complte pour nos rgions encore accessible auxchercheurs.

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    FIG. La grotte Scladina et son volution en quelques clichs depuissa dcouverte (photos Cercle Archologique Sclaynois , Archo-logie Andennaise A.S.B.L.).

    Avril 1972

    1985

    2005

    2009

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    Les units majeures qui composent la squence ont tidenties ds les premiers travaux (Oet al., 1983 ;D & G, 1986 ; G &D, 1992 ; H, 1992 ; B,1998) mais depuis 2003, un rexamen dtaill dans lecadre dune thse de doctorat a mis en vidence unecomplexit de remplissage insouponne jusqualors(P, 2007). lheure actuelle, plus de 120 couches,rparties en 28 ensembles sdimentaires, ont t rper-tories sur une squence qui totalise prs de 15 mdpaisseur (. ). Un grand nombre de processus sdi-

    mentaires (coulement torrentiel, coule de dbris,soliuxion, ruissellement, dcantation) et post-dpo-sitionnels (cryoturbation, bioturbation, migrationdhydroxyde de fer et de dioxyde de manganse) y sontenregistrs, ce qui en fait un site de rfrence en lamatire (P, 2007).

    . Les productions nandertaliennes

    .. Loccupation de la couche 5

    Lensemble sdimentaire 5 est compos de plusieurscouches. La dynamique sdimentaire des dpts inf-rieurs semble domine par la soliuxion alors quausommet, la couche 5-J, trs rosive sur les prcdentes,pourrait rsulter dune coule de dbris. Le matrielarchologique a t redistribu dans la grotte par cesprocessus. Son ge demeure approximatif car seule unedatation par thermoluminescence sur un silex brl puttre ralise : 130.000 20.000 B.P. (H &A, 1992). Les ensembles sdimentaires postrieursont aussi fait lobjet de plusieurs datations. Celles obte-nues par U-Th sur ossements issus de lensemble

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    FIG. Les vestiges mandibulaires de lenfant nandertalien de Sclayn(photographie D. Bonjean ; moulage et assemblage M. Toussaint,SPW,DGO4).

    FIG. Log stratigraphique de la grotte Scladinadans son tat de 2007(daprs PIRSON, 2007).

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    sdimentaire 4A-CHE sus-jacent varient entre 92.000 et129.000 B.P. (P, 2006). Limportant plancherstalagmitique CC4 qui recouvre lensemble 4 a t datpar U-Th et les ges moyens obtenus sont compris entre110.000 et 114.000 B.P. (Get al., 1992). Le mmeplancher a livr des ges par thermoluminescence entre

    113.000 et 132.000 B.P. (B, 1998 ; D,1998). La plupart des donnes pointent des conditionsassez froides pour le dpt de cet ensemble sdimentaire(palynologie, dynamique sdimentaire, susceptibilitmagntique ; P et al., 2008). La combinaisondes datations disponibles dans la squence et desautres donnes chronostratigraphiques suggrent quela mise en place de lensemble 5 sest opre lors dunephase froide du Dbut Glaciaire weichselien (Pet al., 2008).

    ... Le dbitage

    Lindustrie lithique de la couche 5 comporte 13.439pices (au dernier dcompte,cf. D M, 2010) et secaractrise par lemploi conjoint de plusieurs matirespremiresdorigines diverses. Lensemble est homognetantpar sontat de conservation que parses rpartitions strati-graphiqueet gographiquedans le gisement. Combins laprsence de nombreux remontages, ces argumentspermet-tent denvisager la couche 5 comme une occupation(sensuD, 2010). Du silex fut transport jusqu lagrotte sous formede blocs, parfois grossirementpannels,et de quelquesclats. Les gtes dacquisition sont localiss

    quelque 6 km au nord du site, en Hesbaye, par-del laMeusequi dut donc trefranchie. Desgalets de quartz et dequartzite, slectionns dans les alluvions mosanes prochesde la grotte, ont aussi t ramens au gisement. Enn, desblocs de calcaire et de chert, disponibles dans le vallon duRi de Pontainne, ont t employs galement.

    Tous ces matriaux ont t exploits selon desmthodes souples et complmentaires. Les remontagesdmontrent que le dbitage du silex est le plus souventopportuniste (. ) : les phases de prparation et dex-ploitation se confondent, aucun concept spcique nergit la production, la rduction des volumes est impor-tante et la standardisation tant morphologique quetechnique des produits est inexistante. Celle-ci sembleavoir t sacrie dans un souci de rentabilit, lobjectifprincipal de la production tant dobtenir un maximumde tranchant.

    Les matriaux dorigine locale essentiellement lesgalets de quartz et de quartzite ont t employs tantcomme percuteurs que comme nuclus, parfois demanire successive. Les blocs ont t mis en uvre selonplusieurs conceptions de dbitage sur une ou deuxsurfaces. Celles-ci coexistent et parfois senchanent

    comme le dmontrent les remontages les plus complets(. ; D M & B, 2009 ; D M,2010). Lobjectif de la production vise lobtention de pices

    massives et asymtriques, opposant un bord tranchant un ct prhensible.

    Lactivit de retouche est concentre sur le silex et a tessentiellement oriente vers la production de racloirs(O & B, 1998). Les produits retouchs enroches locales sont anecdotiques. Cette disparit selonlorigine gographique des ressources suggre un emploidiffrenci des matriaux : le silex pour les besoins plani-s, constituant les objectifs de la halte, et les matirespremires locales pour rpondre des besoins annexes,ponctuels. Conu de cette manire, le recours aux rocheslocales apparat comme complmentaire celui du silex,destin lconomiser, limiter son emploi pour les acti-vits les plus importantes.

    ... Les percuteurs

    Des dizaines de galets de quartzite ont t rcolts en

    couche 5 dont certains prsentent le piquetage carac-tristique de leur utilisation comme percuteurs(D M, 2010). La srie a t rcemment complteen mettant en vidence lutilisation doutils en os. Unexamen des nombreuses esquilles osseuses vient depermettre lidentication de 8 retouchoirs amnags surde grands fragments diaphysaires (. ). Leur analyseest en cours.

    ... La chasse

    Les premires tudes archozoologiques (P-M, 1998) ont mis en vidence une chasse cible vers

    le chamois (Rupicapra rupicapra) : 138 os ou fragmentsont t identis dont 24 sont porteurs de stries deboucherie. Disposes sur les phalanges et les bases decornillons, les coupures illustrent les actions de dpeage,tandis que dautres sur les membres indiquent plutt untravail de dsarticulation mthodique. Au bilan, sixchamois ont t recenss quatre adultes et deux jeunes desquels la peau, la viande et les tendons ont t rcu-prs. Quasiment toutes les diaphyses dos longs de cespetits bovids sont fractures transversalement pouraccder la moelle.

    Une tude rcente des restes osseux de la couche 5 a permis lidentication dun fragment dos coxal gauchede livre (Lepus sp.) porteur dune importante srie destries de dcoupe (. ). Lintervention de lhomme estclairement atteste par dix-huit marques de boucheriedans le fond desquelles apparaissent parfois deux sillonsparallles indiquant soit un mouvement rpt de loutilselon son axe longitudinal, soit laction dun tranchantirrgulier. Toutes les traces de dcoupe se situent surlischium et le pubis. Elles affectent majoritairement lapartie msiale de los en salignant sur une directioncaudo-crniale. Pour causer de telles marques, lartisan

    doit uvrer sur le ventre de son gibier. Lanimal esttendu sur le dos, la tte oriente vers loprateur.Le membre postrieur gauche de lanimal est mis en

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    FIG.

    Un des remontages sur silex les plus complets de la couche 5 de Scladina: le dbitage ne fait pas lobjet dune prparation spcifiquepralable et sopre sur plusieurs surfaces. La standardisation morphologique des produits est inexistante (photos K. Di Modica etM. Bouffioux).

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    FIG. Un des remontages sur quartzite les plusintressantsde la couche5 de Scladina : le

    dbitage est initialis sur deux surfaces et setermine sur une surface unique. Le nuclusest ensuite repris comme percuteur (photosK. Di Modica et M. Bouffioux).

    FIG. Retouchoir en os de la couche 5 deScladina(photo K. Di Modica).

    extension et les incisions sont ralises principalementdans un mouvement de traction de loutil partant de lar-rire du bassin vers lavant. La trajectoire est courbe,passant de lischium au pubis en contournant le fmur.Selon toute vraisemblance, ce travail dut tre excut parun droitier. Son objectif visait la sparation des parties

    fmoro-pelviennes des ns de dsarticulation. Entrantgalement dans le traitement de cette carcasse, les frac-tures visibles sur lischium et le pubis rsulteraient dunbris par exion sur os frais.

    ... Lechenalde la couche 4A affecte la couche 5

    La rpartition spatiale des artefacts et de la faune de la couche 5 avait dvoil une aire trs pauvre en vestigesse prsentant telle une bande dun mtre de large quiprenait naissance lentre de la grotte, rejoignait progres-sivement la paroi gauche, puis la longeait, le tout sur une

    dizaine de mtres de long. Indpendamment, unecinquantaine dartefacts lithiques avait t recueillieen couche 4A , assez loin lintrieur de la cavit(B, 1998).

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    Depuis, lidentication dun chenal (la couche 4A-CHE), creus dans les couches 4A et remaniant lesdpts jusquau sommet de lensemble 6A (Pet al.,2005 ; P, 2007), a permis de runir les deux probl-matiques. La plupart des artefacts lithiques estampills couche 4A proviennent de zones affectes par lechenal et ont probablement t subtiliss la couche5 . Beaucoup portent dailleurs les marques de ce rema-niement sous la forme de tranchants mousss(D, 2010).

    En parallle, quatre fragments osseux attribus la couche 4A avaient fait lobjet de datations par U-Th(P, 2006) dont les rsultats, quoique anciens,semblaient assez htrognes (de 92.000 129.000 B.P). la lumire de la rvision stratigraphique, il savre queles carrs (A29, B29, C29 et F30) ayant livr les quatrechantillons osseux taient affects par le chenal. Ainsi,les datations obtenues concernent potentiellement lesquatre ensembles sdimentaires remanis (6A, 5, 4B et4A). Lhtrognit chronologique pourrait se compren-dre la lumire de la dynamique de mise en place de cette

    partie du remplissage, par ailleurs renforce par la varia-bilit taphonomique des chantillons dats. Toutefois, unproblme li la mthode de datation elle-mme ne peuttre exclu, comme lindiquent les diffrences entre lesges U-Th et les ges ESR obtenus sur les mmes chan-tillons (P, 2006).

    .. Lassemblage de la couche 1A

    Situ 2 m plus haut dans la stratigraphie, cet ensembledartefacts fut repr en premier lieu par les pionniers dugisement. Sa position chronologique peut tre approche

    avec une grande prcision. Les artefacts ont t remanisdans la cavit depuis la zone dentre par divers processuso dominent la coule de dbris et le ruissellement. Lapremire couche o ils apparaissent est 1A-GL, dont lge

    est compris entre 40.210 +400/-350 B.P. (GrA-32635 ;P, 2007) et 37.300 +370/-320 B.P. (GrA-32633 ;P, 2007). Ces rsultats sont issus de datations Cralises sur des dents provenant des niveaux sous-jacents (1A-GK) et sus-jacents (T-GV). Cette fourchettechronologique est compatible avec linterprtation dun

    palosol repr lentre de la grotte au sommet de 1B,interprt comme lquivalent du Sol des Vaux positionnentre 40.000 B.P. et 42.000 B.P. (H, 1992 ;Pet al., 2008) et avec la premire date radiom-trique 38.560 1.500 B.P. obtenue sur un lot desquillesosseuses de lensemble 1A (G, 1992). Actuellement,lassemblage lithique de la couche 1A est considrcomme un des tmoins moustriens les plus rcents dansle nord-ouest de lEurope (Pet al., sous presse).

    ... Le dbitage

    Avec ses quelque 4.500 artefacts, lassemblage de la couche 1A constitue numriquement le deuximeniveau archologique le plus important de la cavit. Il secaractrise par un moins bon tat de conservation quecelui de la couche 5 , qui se traduit notamment par unehtrognit des patines des artefacts en silex (. ),par lmouss de leur tranchant ainsi que par une distri-bution tant planimtrique que stratigraphique moinsbien circonscrite que celle de lensemble 5 (. ). Pources diffrentes raisons, lhypothse dun palimpseste deplusieurs occupations ne peut actuellement tre carte.

    La consommation des matires premires lithiques est

    essentiellement guide par des impratifs dconomie :des petits blocs et des galets de silex ou de quartzite, auxdimensions restreintes, exploits intgralement au dpartdangles et de surfaces qui, sans prparation, autorisentun dbitage immdiat. La srie prsente des similitudescomportementales avec celle de la couche 5 , en termesde stratgies dimportation du silex et demploi de rocheslocales. Ces ressemblances mettent en vidence la stabi-lit et lquilibre que les Nandertaliens avaient atteintsentre la performance de rponses aux besoins et lexploi-tation des ressources du milieu. Ces analogies semblentignorer les 70 millnaires qui sparent les occupations,qui eurent pourtant lieu sous des climats et dans des envi-ronnements diffrents (Oet al., 1998 ; D M,2010 ; D Met al., paratre).

    ... La faune

    lexamen de la faune, los apparat dcitaire par rapportaux trs nombreuses dents (L, 2003). Si prs de148 ours des cavernes (Ursus spelaeus) ont t dnombrs partir de leurs molaires, seuls 9 individus mergent dudcompte des ossements. Ceux-ci prsentent defrquentes traces de rongements dmontrant la respon-

    sabilit des hynes (Crocuta spelaea). Ces mauvaisesconditions de conservation de los ont ruin lobservationdes ventuelles actions de lhomme sur le gibier. Si lachasse devait constituer un des objectifs majeurs de la

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    FIG. Fragment dos coxal de livre porteur de stries de dcoupe, exhumde la couche 5 de Scladina(photographie K. Di Modica ; dessinS. Lambermont (AWEM) ; photocomposition G. Abrams).

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    halte Scladina, comme pourraient le suggrer les 1.550os donguls (Ungulata) retrouvs (correspondant 17 %des restes dtermins), aucune preuve du traitement desproies na pu tre tablie, les stries dorigine humainedemeurant douteuses (B, 2008). Toutefois,plusieurs centaines de fragments dos brls, dont

    certains sont calcins, attestent leur emploi commecombustible et demeurent en fait, pour la couche 1A ,les seuls tmoins anthropiques (Aet al., 2010).

    ... Une occupation rpartie en deux zones et dansdeux ensembles sdimentaires

    Lors de lavance du front de fouille, un aven fut dgagen 1997, environ 35 m du porche (B et al.,2002). Son ouverture est enregistre dans le remplissageau moins partir de la couche 1B-RS (P, 2007). Parla suite, ce vide sest colmat de sdiments provenant duplateau crant une stratigraphie parallle celle mise enplace depuis la terrasse. Dans cette nouvelle squencesdimentaire, une centaine dartefacts en silex, quartz etquartzite a t rcolte linterface des couches Z6 et Z4ainsi qu la base de cette dernire. Ces tmoins prsen-tent de trs nettes similitudes ptrographiques ettechnologiques avec la srie lithique recueillie dans la

    couche 1A . Lanalyse combine des deux sries apermis un remontage technique entre deux clats dequartzite, attestant un lien de contemporanit fermeentre les deux zones doccupation du gisement. Le fait estsingulier ! Les deux sries lithiques sont rapprocheschronologiquement alors quelles proviennent de niveaux

    sdimentaires diffrents et surtout gographiquementdistants de prs de 12 m.

    Cest au dpart de la terrasse que la premire srie,lindustrie 1A classique , fut remanie dans la grottejusquau 31 mtre environ. La redistribution de la collec-tion sopre dans au moins 7 couches successives(. ), la premire tant 1A-GL (B et al.,2009). Ces remaniements successifs altrent la fracheurdes artefacts, donnant parfois lillusion de sries chrono-logiquement diffrentes que seuls les remontagestechniques permettent de dissiper.

    Sous laven, du 43 au 49 mtre, la dispersion hori-zontale des vestiges est trs faible, les artefacts soitdemeurant linterface des deux couches Z6 et Z4, soitincorpors par un lger remaniement la base de Z4.Ainsi, deux occupations eurent lieu simultanment : cellede la terrasse, o les Nandertaliens pratiqurent aumoins le dbitage de matires lithiques varies et lentre-tien dun foyer laide dos, et celle du fond de la cavit, oseule une faible activit de dbitage est actuellement iden-tie (. ).

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    FIG. Variabilit des patines dans lassemblage du complexe 1A (photosK. Di Modica).

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    ... Actions symboliques ou jeux de la Nature ?

    Depuis le dbut des travaux Scladina, un bon nombrede tmoins remarquables a t rcolt travers le remplis-sage sdimentaire : os et dents pathologiques, curiositsminrales Des dents dUrsus spelaeusprovenant de lacouche XII prsentent une usure anormale hauteur ducollet. Elles ont t interprtes de diverses faons tanttcomme rsultant dune action anthropique (Oet al.,

    1985), tantt comme dune abrasion naturelle provoquepar une consommation de vgtaux riches en minraux(G, 1986). La couche 1A a galement livr uncristal de quartz (O, 1990) remarquable par sa taille(54 x 39 mm). Fut-il transport au site par lesNandertaliens ou remani par une coule de dbris, carces cristaux sont naturellement prsents dans les dptssdimentaires du plateau qui contriburent au remplis-sage de la grotte ? Enn, provenant de ce mme niveau,deux morceaux de marcassite et une cinquantaine defragments dune roche noire pulvrulente et trs tachanteont t galement isols. Ces deux dernires matiresindites font lobjet actuellement danalyses multidisci-plinaires visant dterminer leur nature exacte, leurorigine gologique et les raisons, anthropiques ou non,de leur prsence dans le site.

    . Conclusion et perspectives

    lchelle continentale, la grotte Scladina estaujourdhui un site majeur et, plusieurs titres, lundes plus prometteurs. La squence stratigraphique yest tout fait exceptionnelle. Elle couvre au moinsune grande partie du Weichselien et enregistre unnombre important doscillations climatiques. Bien que

    leur position chronostratigraphique demande encore tre prcise, la partie suprieure de la squence adj dmontr quil tait possible datteindre un trshaut degr de rsolution, permettant daffirmer un gercent (entre 37 et 40.000 B.P.) pour une occupationmoustrienne dans le nord-ouest de lEurope.

    La prsence dartefacts dans chacun des 28 ensem-bles sdimentaires (D M & B, 2004)tmoigne dune frquentation rgulire du vallondurant le Palolithique moyen, quil sagisse de lagrotte elle-mme ou du plateau la surplombant.Lintrt archologique du gisement sexprime surtoutau sein des deux ensembles archologiques princi-paux 5 et 1A, o le comportement humain peut treapprhend grce des industries lithiques trscompltes autorisant de trs nombreux remontages

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    FIG. Dtail du log stratigraphique de lasquence suprieure de Scladina.Lindustrie lithique de 1A est rema-nie plusieurs reprises dans lescouches des ensembles 1A et T. Lesdatesobtenues permettentde situer

    lassemblage archologique entre37.000 B.P. et 40.000 B.P. (composi-tion K. Di Modica, modifi daprsPIRSON, 2007).

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    et des tmoins dactions anthropiques sur lesvestiges osseux.

    Bien que nayant pas t dvelopp dans cet article, lepotentiel anthropologique deScladinaest norme : pourla Belgique, il constitue lensemble dossements le plusriche aprs ceux de Spy. Les restes du Nandertalien juv-nile de la couche 4A-CHE (. ) font actuellementlobjet dune tude pluridisciplinaire dont les rsultatssont attendus dans une prochaine monographie. Mais lestravaux de terrains ne sont pas termins : une partie aumoins du squelette crnien est toujours prisonnire des

    dpts, dont peine un dixime a t exploit. Lintrt deces restes est capital : du haut de ses cent millnaires, cevestige exhum en contexte a livr lADN humain le plusvieux du monde (Oet al., 2006).

    Remerciements

    Nous tenons remercier Mesdames Florence Pirouelle etValrie Bourdillat pour leur aide en nous autorisant lapublication des rsultats de leurs analyses.

    Bibliographie

    A, G., B, D., D M, K., P, S.,O, M. & P-M, M., 2010. Les os brls

    de lensemble sdimentaire 1A de Scladina (Andenne,Belgique) .Notae Praehistoricae, 30 : 5-13.

    B, M., 1998.tude sdimentologique de lacoupe transversale 30/31 des carrs A, B, C et D de lagrotte Scladina. In M. O, M. P-M &D. B (ds),Recherches aux grottes de Sclayn.Volume 2. LArchologie, tudes et RecherchesArchologiques de lUniversit de Lige, 79, Lige,Service de Prhistoire de lUniversit de Lige : 25-37.

    B, D., 1995. Dans la foule de lHomme deNandertal : Sclayn 1994. Rsultats prliminaires et

    mdiatiques. In J. P & M.-H. C (ds),Actes de la troisime journe darchologie namuroise,Namur, 25 fvrier 1995, Namur, Ministre de la RgionWallonne : 45-48.

    332 D B, K D M, G A, S P M O

    FIG. Il y a prs de 40.000 ans, les Nandertaliens occupent simultan-ment deux zonesde la grotte : lune lentre, lautre sous le puitsde lumire 35 m du porche. La zone dentre a livr des tmoinsdactivits diverses tandis que celle du fond rvl des traces dedbitage. Un remontage entre artefacts provenant des deux zonespermet de lier les assemblages, pourtant incorpors dans dessdiments diffrents (photos K. Di Modica ; coupe de Scladina :D. Bonjean, M. Chardon, G. Abrams, . Dermience ; composi-tion K. Di Modica).

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