LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à...

13
La gramm I. La gram La grammaire impos La puissance créatrice de la gra même si - et surtout si - le mond de certaines qualités même si - et pouvoir de proposer à quelqu’un puissance créatrice de la gramma Si toutes les langues possèdent sur les mots un pouvoir gramma habituel que le monde impose à n d’imposer son intelligence au mo Juin 2005, neuf heu par une journée ens cour et demande à T sur le sol le contou Vanessa reprend sa même à 11 heures, s’égrènent les heure l’ombre de Vanessa. La maîtresse s’adre vous voyez par terre Presque tous les é montrer du doigt les les uns, marguerite Mais cette maîtress laisse pas conter. E choses ne la satisfai - « Vous ai-je deman maire mmaire, à quoi ça sert? se notre pensée au monde ammaire distribue des rôles aux êtres et aux ob de ne nous les a jamais présentés ainsi ; elle pare t surtout si - nos yeux ne nous les ont jamais mon n de se représenter un CHOU qui mange une CH aire. cette capacité d’aller plus loin que l’œil, c’est pa tical qui ne se contente pas de mettre fidèlement nos yeux. Ce pouvoir grammatical est libérateur : onde. ures du matin. La scène se passe dans la cour d’ soleillée. La maîtresse place la petite Vanessa en Tiphaine de le marquer d’une croix. Puis Kader e ur de l’ombre de Vanessa. Tous les enfants revi a place, un autre enfant dessine l’ombre projeté , à midi et ainsi de suite jusqu’à 16 heures. A es, se succèdent les traces qui rappellent les diff . esse alors à ses élèves et leur demande : « Que p e ? ». élèves répondent en chœur : « Maîtresse, c’est es pétales et de discuter pour savoir de quelle fleu pour les autres… se est une « résistante » (comme toutes devraien Elle ne se contente pas d’un simple constat ; la s it pas. ndé de dessiner une fleur ? » 1 bjets que l’on évoque, les êtres et les objets ntrés ainsi. Si l’on a le HEVRE c’est grâce à la arce qu’elles exercent t en scène le spectacle : il permet à l’homme ’une école maternelle un point précis de la est chargé de dessiner iennent à 10 heures, ée au sol. On fait de Ainsi, à mesure que fférentes positions de pensez-vous de ce que t une fleur ! » et de ur il s’agit : rose pour nt l’être). Elle ne s’en seule nomination des

Transcript of LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à...

Page 1: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

La grammaire

I. La grammaire, à quoi

La grammaire impose notre pensée au monde

La puissance créatrice de la grammaire distribue des rôles aux êtres et aux objets que l’on évoque,

même si - et surtout si - le monde ne nous les a jamais présentés ainsi ; elle pare les êtres et les objets

de certaines qualités même si - et surtout si

pouvoir de proposer à quelqu’un de se

puissance créatrice de la grammaire.

Si toutes les langues possèdent cette capacité d’aller plus loin que l’œil, c’est parce qu’

sur les mots un pouvoir grammatical qui ne se contente

habituel que le monde impose à nos yeux. Ce pouvoir grammatical est libérateur

d’imposer son intelligence au monde.

Juin 2005, neuf heures du matin. La scène se passe dans la cour d’un

par une journée ensoleillée. La maîtresse place la petite Vanessa en un point précis de la

cour et demande à Tiphaine de le marquer d’une croix. Puis Kader est chargé de dessiner

sur le sol le contour de l’ombre de Vanessa. Tous les enfa

Vanessa reprend sa place, un autre enfant dessine l’ombre projetée au sol. On fait de

même à 11 heures, à midi et ainsi de suite jusqu’à 16 heures. Ainsi, à mesure que

s’égrènent les heures, se succèdent les traces qui rappellen

l’ombre de Vanessa.

La maîtresse s’adresse alors à ses élèves et leur demande

vous voyez par terre

Presque tous les élèves répondent en chœur

montrer du doigt les pétales et de discuter pour savoir de quelle fleur il s’agit

les uns, marguerite pour les autres…

Mais cette maîtresse est une «

laisse pas conter. Elle ne se contente pas

choses ne la satisfait pas.

- « Vous ai-je demandé de dessiner une fleur

La grammaire

La grammaire, à quoi ça sert?

La grammaire impose notre pensée au monde

La puissance créatrice de la grammaire distribue des rôles aux êtres et aux objets que l’on évoque,

le monde ne nous les a jamais présentés ainsi ; elle pare les êtres et les objets

et surtout si - nos yeux ne nous les ont jamais montrés ainsi. Si l’on a le

pouvoir de proposer à quelqu’un de se représenter un CHOU qui mange une CHEVRE c’est grâce à la

puissance créatrice de la grammaire.

Si toutes les langues possèdent cette capacité d’aller plus loin que l’œil, c’est parce qu’

sur les mots un pouvoir grammatical qui ne se contente pas de mettre fidèlement en scène le spectacle

habituel que le monde impose à nos yeux. Ce pouvoir grammatical est libérateur : il permet à l’homme

d’imposer son intelligence au monde.

Juin 2005, neuf heures du matin. La scène se passe dans la cour d’un

par une journée ensoleillée. La maîtresse place la petite Vanessa en un point précis de la

cour et demande à Tiphaine de le marquer d’une croix. Puis Kader est chargé de dessiner

sur le sol le contour de l’ombre de Vanessa. Tous les enfants reviennent à 10 heures,

Vanessa reprend sa place, un autre enfant dessine l’ombre projetée au sol. On fait de

même à 11 heures, à midi et ainsi de suite jusqu’à 16 heures. Ainsi, à mesure que

s’égrènent les heures, se succèdent les traces qui rappellent les différentes positions de

l’ombre de Vanessa.

La maîtresse s’adresse alors à ses élèves et leur demande : « Que pensez

vous voyez par terre ? ».

Presque tous les élèves répondent en chœur : « Maîtresse, c’est une fleur

du doigt les pétales et de discuter pour savoir de quelle fleur il s’agit

les uns, marguerite pour les autres…

Mais cette maîtresse est une « résistante » (comme toutes devraient l’être). Elle ne s’en

laisse pas conter. Elle ne se contente pas d’un simple constat ; la seule nomination des

choses ne la satisfait pas.

je demandé de dessiner une fleur ? »

1

La puissance créatrice de la grammaire distribue des rôles aux êtres et aux objets que l’on évoque,

le monde ne nous les a jamais présentés ainsi ; elle pare les êtres et les objets

nos yeux ne nous les ont jamais montrés ainsi. Si l’on a le

représenter un CHOU qui mange une CHEVRE c’est grâce à la

Si toutes les langues possèdent cette capacité d’aller plus loin que l’œil, c’est parce qu’elles exercent

pas de mettre fidèlement en scène le spectacle

: il permet à l’homme

Juin 2005, neuf heures du matin. La scène se passe dans la cour d’une école maternelle

par une journée ensoleillée. La maîtresse place la petite Vanessa en un point précis de la

cour et demande à Tiphaine de le marquer d’une croix. Puis Kader est chargé de dessiner

nts reviennent à 10 heures,

Vanessa reprend sa place, un autre enfant dessine l’ombre projetée au sol. On fait de

même à 11 heures, à midi et ainsi de suite jusqu’à 16 heures. Ainsi, à mesure que

t les différentes positions de

Que pensez-vous de ce que

Maîtresse, c’est une fleur ! » et de

du doigt les pétales et de discuter pour savoir de quelle fleur il s’agit : rose pour

» (comme toutes devraient l’être). Elle ne s’en

; la seule nomination des

Page 2: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

- Non ! répondent les élèves, mais tu vois bien que c’est une fleur.

- « Mais enfin, rappelez

où il y a une croix et après, nous sommes revenus et on a fait pareil, et après… et encore

après... Et elle insiste, et elle attend avec patience et obstination

l’étincelle ; car cette maîtresse a de l’am

l’intelligence. Au bout de longues minutes courageusement affrontées, son obstination

est récompensée : Vanessa, d’une voix timide, ose lui dire

« Maîtresse, je crois

Ah! Comme cela valait la peine d’attendre! «

l’intelligence qui est en marche et non pas seulement les yeux qui constatent et identifient. «

tourné » l’emporte sur « c’est une fleur

verbe, catégorie reine de la grammaire

d’argumentation. Le verbe qui ouvre les horizons du futur, qui fait resurgir les récits du passé. Comme

le français fait bien les choses en nommant de la même façon le mot qui articule la phrase et l’outil

linguistique qui articule notre pensée: verbe qui se conjugue, Logos qui impose au monde l’intelligence

de l’homme. C’est bien cette singulière catégorie grammaticale des verbes qui man

propre au langage humain: ne jamais se borner à répondre à la question: «

tenter d’en affronter une autre d’un tout autre niveau

Grâce à la grammaire la petite Vanessa a osé privilégier la réflexion à la perception; le choix et

l’organisation des mots lui ont donné le pouvoir d’aller plus loin que son œil le lui permettait.

La grammaire est libératrice

Cinq siècles après lui, Vanessa a mis ses pas dans ceux

aux siens, audacieux et téméraires, organisés par une grammaire qui portait sa pensée et l’opposait à la

certitude de tous ceux qui voyaient, de leurs yeux, le soleil se déplacer au

vérité « autorisée », il assénait, obstiné, mot après mot

Et il fut compris au plus juste de ses intentions

parce que, au-delà du simple choix des mots,

langue.

En positionnant « terre » devant «

l’agent du procès « tourner ». L’agent et pas autre chose, quelque envie qu’ils en eussent

la locution prépositionnelle « autour de

scène que l’on devait reconstruire. Les indicateurs grammaticaux lui donnèrent ainsi l’assurance que

quelle que fût la mauvaise volonté

parole.

Imaginons maintenant Galilée privé des outils de la grammaire. Il met dans un grand chapeau les trois

! répondent les élèves, mais tu vois bien que c’est une fleur.

Mais enfin, rappelez-vous ! Nous sommes venus ce matin et Vanessa s’est plantée là

où il y a une croix et après, nous sommes revenus et on a fait pareil, et après… et encore

après... Et elle insiste, et elle attend avec patience et obstination ; elle attend que jaillisse

; car cette maîtresse a de l’ambition pour ses élèves ; elle fait le pari de

l’intelligence. Au bout de longues minutes courageusement affrontées, son obstination

: Vanessa, d’une voix timide, ose lui dire :

crois que ça a tourné ».

la peine d’attendre! « Je crois » dit Vanessa, montrant que c’est bien

l’intelligence qui est en marche et non pas seulement les yeux qui constatent et identifient. «

c’est une fleur »: le verbe « tourner » l’emporte sur le s

catégorie reine de la grammaire, donnant à la langue son véritable pouvoir d’explication et

d’argumentation. Le verbe qui ouvre les horizons du futur, qui fait resurgir les récits du passé. Comme

s en nommant de la même façon le mot qui articule la phrase et l’outil

linguistique qui articule notre pensée: verbe qui se conjugue, Logos qui impose au monde l’intelligence

de l’homme. C’est bien cette singulière catégorie grammaticale des verbes qui man

propre au langage humain: ne jamais se borner à répondre à la question: « Qu’est

tenter d’en affronter une autre d’un tout autre niveau : « Pourquoi les choses sont ce qu’elles sont

e Vanessa a osé privilégier la réflexion à la perception; le choix et

l’organisation des mots lui ont donné le pouvoir d’aller plus loin que son œil le lui permettait.

La grammaire est libératrice

Cinq siècles après lui, Vanessa a mis ses pas dans ceux de Galilée; les mots de cette enfant ont fait écho

aux siens, audacieux et téméraires, organisés par une grammaire qui portait sa pensée et l’opposait à la

certitude de tous ceux qui voyaient, de leurs yeux, le soleil se déplacer au-dessus de leur tête. Fa

», il assénait, obstiné, mot après mot : « La terre tourne autour du soleil

Et il fut compris au plus juste de ses intentions ; et si il fut compris comme il entendait l’être, c’est

delà du simple choix des mots, il utilisa les moyens grammaticaux que lui donnait la

» devant « tourne », il imposait à ses interlocuteurs l’obligation d’en faire

». L’agent et pas autre chose, quelque envie qu’ils en eussent

autour de », Gallilée donnait à « soleil » un rôle bien spécifique dans la

scène que l’on devait reconstruire. Les indicateurs grammaticaux lui donnèrent ainsi l’assurance que

quelle que fût la mauvaise volonté de ses interlocuteurs, ils ne pourraient pas trahir ses intentions de

Imaginons maintenant Galilée privé des outils de la grammaire. Il met dans un grand chapeau les trois

2

anessa s’est plantée là

où il y a une croix et après, nous sommes revenus et on a fait pareil, et après… et encore

; elle attend que jaillisse

; elle fait le pari de

l’intelligence. Au bout de longues minutes courageusement affrontées, son obstination

» dit Vanessa, montrant que c’est bien

l’intelligence qui est en marche et non pas seulement les yeux qui constatent et identifient. « Ça a

» l’emporte sur le substantif (fleur). Le

, donnant à la langue son véritable pouvoir d’explication et

d’argumentation. Le verbe qui ouvre les horizons du futur, qui fait resurgir les récits du passé. Comme

s en nommant de la même façon le mot qui articule la phrase et l’outil

linguistique qui articule notre pensée: verbe qui se conjugue, Logos qui impose au monde l’intelligence

de l’homme. C’est bien cette singulière catégorie grammaticale des verbes qui manifeste l’ambition

Qu’est-ce que c’est? », mais

Pourquoi les choses sont ce qu’elles sont ? »…

e Vanessa a osé privilégier la réflexion à la perception; le choix et

l’organisation des mots lui ont donné le pouvoir d’aller plus loin que son œil le lui permettait.

de Galilée; les mots de cette enfant ont fait écho

aux siens, audacieux et téméraires, organisés par une grammaire qui portait sa pensée et l’opposait à la

dessus de leur tête. Face à la

La terre tourne autour du soleil ».

; et si il fut compris comme il entendait l’être, c’est

il utilisa les moyens grammaticaux que lui donnait la

», il imposait à ses interlocuteurs l’obligation d’en faire

». L’agent et pas autre chose, quelque envie qu’ils en eussent ! En utilisant

» un rôle bien spécifique dans la

scène que l’on devait reconstruire. Les indicateurs grammaticaux lui donnèrent ainsi l’assurance que

de ses interlocuteurs, ils ne pourraient pas trahir ses intentions de

Imaginons maintenant Galilée privé des outils de la grammaire. Il met dans un grand chapeau les trois

Page 3: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

mots : « tourne », « soleil », et «

leur disant : « Messieurs, faîtes donc du sens

Comme un seul homme, ses juges eussent attribué à «

eussent fait de « terre » le centre de la rotation du soleil.

Sans le pouvoir de la grammaire, les mots glissent naturellement sur la plus grande pente culturelle

c’est l’attendu qui guide leur arrangement, c’est le consensus mou qui préside à leur mise en scène.

Une langue qui se priverait du pouvoir de la grammaire livrerait ainsi ses énoncés aux interprétations

banales et consensuelles fondées sur l’évidence, la routine et le statu quo.

libératrice alors qu’on la dit contraignante. Elle

ce qui n’est pas encore mais sera sans doute un jour

constate pas de visu mais qui se révélera peut

l’on n’a pas encore osé formuler mais que les générations à venir trouveront d’une audace magnifique.

La grammaire porte la science et cisèle

La langue ne se contente pas de sélectionner et de nommer ce qui est utile à notre réflexion

et à notre action ; elle affirme par la grammaire les effets produits par une action sur une

autre action. Par exemple dire «

pierre, elle tombe » ou encore «

principe qu’un lien de cause ou de conséquence régulier et prévisible unit ces deux processus.

Dans la même perspective, la grammaire permet de formuler des lois universelles dégageant

ainsi la vérité scientifique des contraintes du «

le « partout » et le « toujours

corps quelconques s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et

inversement proportionnelle au carré de leur distance

que je lâche qu’à la force qui maintient la lune en orbite autour de la terre.

Chaque étape des développements de la pensée scientifique mobilise des moyens

grammaticaux de plus en plus puissants. Nommer exige que l’on décide ce qui est «

de l’être et que l’on fabrique arbitrairement un mot

effets » c’est se doter des connecteurs («

manifestent le lien logique et nécessaire qui associe deux propositions. Affirmer une loi

universelle, c’est dépasser le constat p

vérité.

Si dans un élan d’imagination et de rigueur mêlées, la grammaire porte et diffuse la pensée

scientifique, c’est dans le même élan qu’elle ouvre à la poésie les portes de l’imaginaire.

Ecoutons Paul Eluard qui nous dit que «

pour bien insister sur la puissance des mots

», et « terre » ; il les mélange bien et les jette à la tête de ses auditeurs en

Messieurs, faîtes donc du sens ! ». Quelle mise en scène eût résulté de cette invitation

Comme un seul homme, ses juges eussent attribué à « soleil » le rôle d’agent du verbe «

» le centre de la rotation du soleil.

Sans le pouvoir de la grammaire, les mots glissent naturellement sur la plus grande pente culturelle

c’est l’attendu qui guide leur arrangement, c’est le consensus mou qui préside à leur mise en scène.

langue qui se priverait du pouvoir de la grammaire livrerait ainsi ses énoncés aux interprétations

banales et consensuelles fondées sur l’évidence, la routine et le statu quo. La grammaire apparaît ainsi

libératrice alors qu’on la dit contraignante. Elle permet à la langue d’évoquer contre le conservatisme

ce qui n’est pas encore mais sera sans doute un jour ; d’affirmer contre les préjugés ce que l’on ne

constate pas de visu mais qui se révélera peut-être juste et vrai ; d’écrire contre le conformisme ce

l’on n’a pas encore osé formuler mais que les générations à venir trouveront d’une audace magnifique.

La grammaire porte la science et cisèle la poésie

La langue ne se contente pas de sélectionner et de nommer ce qui est utile à notre réflexion

; elle affirme par la grammaire les effets produits par une action sur une

autre action. Par exemple dire « si on lâche une pierre, elle tombe » ou « lorsqu’on lâche une

» ou encore « une pierre tombe pour peu qu’on la lâch

principe qu’un lien de cause ou de conséquence régulier et prévisible unit ces deux processus.

Dans la même perspective, la grammaire permet de formuler des lois universelles dégageant

ainsi la vérité scientifique des contraintes du « ici » et « maintenant » pour lui faire atteindre

». Ainsi la loi de la gravitation universelle selon laquelle «

corps quelconques s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et

onnelle au carré de leur distance », s’impose-t-elle aussi bien au caillou

que je lâche qu’à la force qui maintient la lune en orbite autour de la terre.

Chaque étape des développements de la pensée scientifique mobilise des moyens

plus puissants. Nommer exige que l’on décide ce qui est «

de l’être et que l’on fabrique arbitrairement un mot spécifique pour l’évoquer. Décrire «

» c’est se doter des connecteurs (« donc », « si… alors », « parce que

manifestent le lien logique et nécessaire qui associe deux propositions. Affirmer une loi

universelle, c’est dépasser le constat pour faire donner toute sa puissance à

Si dans un élan d’imagination et de rigueur mêlées, la grammaire porte et diffuse la pensée

scientifique, c’est dans le même élan qu’elle ouvre à la poésie les portes de l’imaginaire.

aul Eluard qui nous dit que « la terre est bleue comme une orange

pour bien insister sur la puissance des mots : « Jamais une erreur, les mots ne mentent pas

3

tte à la tête de ses auditeurs en

». Quelle mise en scène eût résulté de cette invitation ?

» le rôle d’agent du verbe « tourner » et

Sans le pouvoir de la grammaire, les mots glissent naturellement sur la plus grande pente culturelle ;

c’est l’attendu qui guide leur arrangement, c’est le consensus mou qui préside à leur mise en scène.

langue qui se priverait du pouvoir de la grammaire livrerait ainsi ses énoncés aux interprétations

La grammaire apparaît ainsi

permet à la langue d’évoquer contre le conservatisme

; d’affirmer contre les préjugés ce que l’on ne

; d’écrire contre le conformisme ce que

l’on n’a pas encore osé formuler mais que les générations à venir trouveront d’une audace magnifique.

La langue ne se contente pas de sélectionner et de nommer ce qui est utile à notre réflexion

; elle affirme par la grammaire les effets produits par une action sur une

lorsqu’on lâche une

une pierre tombe pour peu qu’on la lâche », c’est poser le

principe qu’un lien de cause ou de conséquence régulier et prévisible unit ces deux processus.

Dans la même perspective, la grammaire permet de formuler des lois universelles dégageant

» pour lui faire atteindre

». Ainsi la loi de la gravitation universelle selon laquelle « deux

corps quelconques s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et

elle aussi bien au caillou

Chaque étape des développements de la pensée scientifique mobilise des moyens

plus puissants. Nommer exige que l’on décide ce qui est « digne »

pécifique pour l’évoquer. Décrire « les

parce que »…) qui

manifestent le lien logique et nécessaire qui associe deux propositions. Affirmer une loi

our faire donner toute sa puissance à la grammaire de

Si dans un élan d’imagination et de rigueur mêlées, la grammaire porte et diffuse la pensée

scientifique, c’est dans le même élan qu’elle ouvre à la poésie les portes de l’imaginaire.

la terre est bleue comme une orange » et qui ajoute

Jamais une erreur, les mots ne mentent pas ».

Page 4: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

Evoquons René Char qui affirme que «

jardin se construit » et qui précise, pour bien marquer l’indépendance du Verbe, que «

poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts

Entendons enfin rugir Michaux

la construirai sans pierres et sans ciment

La langue sert ainsi les ambitions de l’intelligence humaine et lui donne une dimension

collective. Cependant, cette langue si puissante peut servir avec la même efficacité et

mêmes moyens, les aspirations les plus respectables et les plus hautes comme les allégations

les plus infâmes et les affirmations les plus intolérables.

II. La grammaire, comment ça

On parle de « syntaxe » lorsque l’on décrit les principes généraux qui permettent à toutes les langues

de fonctionner pour construire un sens global à partir de la succession des mots. Les principes

syntaxiques sont universels. Toutes les langues du monde ont choisi des pri

leurs mécanismes grammaticaux respectifs sont différents d’une langue à l’autre. On parlera donc de

la grammaire française, chinoise, anglaise ou arabe en décrivant pour chaque langue ses conventions

particulières ; on analysera par contre la syntaxe générale des langues en mettant au jour les principes

de fonctionnement qui leur sont communs. Vous comprendrez d’autant mieux comment fonctionne la

grammaire du français que l’on vous aura exposé les principes qui régissent toutes

humaines.

La nature des mots

Les mots du français se classent dans des ensembles en fonction de leur comportement

grammatical mais aussi de la réalité qu’ils évoquent. Ainsi, si nous considérons la classe des

noms, on peut les reconnaître grâ

dire leurs compatibilités grammaticales

souvent accompagné de déterminants (articles…) et qu’ils prennent la marque de pluriel.

Mais on s’aperçoit aussi (et les élève

des êtres animés et des notions abstraites

Evoquons René Char qui affirme que « dans la bouche de l’hirondelle un orage s’

» et qui précise, pour bien marquer l’indépendance du Verbe, que «

poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts

Entendons enfin rugir Michaux : « Je vous construirai une ville avec des loques, moi

la construirai sans pierres et sans ciment ».

La langue sert ainsi les ambitions de l’intelligence humaine et lui donne une dimension

collective. Cependant, cette langue si puissante peut servir avec la même efficacité et

mêmes moyens, les aspirations les plus respectables et les plus hautes comme les allégations

les plus infâmes et les affirmations les plus intolérables.

La grammaire, comment ça

» lorsque l’on décrit les principes généraux qui permettent à toutes les langues

de fonctionner pour construire un sens global à partir de la succession des mots. Les principes

syntaxiques sont universels. Toutes les langues du monde ont choisi des principes identiques alors que

leurs mécanismes grammaticaux respectifs sont différents d’une langue à l’autre. On parlera donc de

chinoise, anglaise ou arabe en décrivant pour chaque langue ses conventions

par contre la syntaxe générale des langues en mettant au jour les principes

de fonctionnement qui leur sont communs. Vous comprendrez d’autant mieux comment fonctionne la

grammaire du français que l’on vous aura exposé les principes qui régissent toutes

Les mots du français se classent dans des ensembles en fonction de leur comportement

grammatical mais aussi de la réalité qu’ils évoquent. Ainsi, si nous considérons la classe des

noms, on peut les reconnaître grâce aux mots auxquels ils s’associent dans la phrase, c'est

dire leurs compatibilités grammaticales : on remarque ainsi que les noms sont le plus

souvent accompagné de déterminants (articles…) et qu’ils prennent la marque de pluriel.

aussi (et les élèves les premiers) qu’ils représentent des objets inanimés,

des êtres animés et des notions abstraites ; et ce sont là des repères que l’on ne doit pas

4

dans la bouche de l’hirondelle un orage s’informe, un

» et qui précise, pour bien marquer l’indépendance du Verbe, que « la

poésie est de toutes les eaux claires celle qui s’attarde le moins au reflet de ses ponts ».

le avec des loques, moi ! Je vous

La langue sert ainsi les ambitions de l’intelligence humaine et lui donne une dimension

collective. Cependant, cette langue si puissante peut servir avec la même efficacité et les

mêmes moyens, les aspirations les plus respectables et les plus hautes comme les allégations

marche ?

» lorsque l’on décrit les principes généraux qui permettent à toutes les langues

de fonctionner pour construire un sens global à partir de la succession des mots. Les principes

ncipes identiques alors que

leurs mécanismes grammaticaux respectifs sont différents d’une langue à l’autre. On parlera donc de

chinoise, anglaise ou arabe en décrivant pour chaque langue ses conventions

par contre la syntaxe générale des langues en mettant au jour les principes

de fonctionnement qui leur sont communs. Vous comprendrez d’autant mieux comment fonctionne la

grammaire du français que l’on vous aura exposé les principes qui régissent toutes les langues

Les mots du français se classent dans des ensembles en fonction de leur comportement

grammatical mais aussi de la réalité qu’ils évoquent. Ainsi, si nous considérons la classe des

dans la phrase, c'est-à-

: on remarque ainsi que les noms sont le plus

souvent accompagné de déterminants (articles…) et qu’ils prennent la marque de pluriel.

qu’ils représentent des objets inanimés,

; et ce sont là des repères que l’on ne doit pas

Page 5: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

négliger. De même, un adjectif qualificatif qualifie un nom et s’accorde à lui en genre

nombre mais comment ignorer aussi qu’il renvoie à une qualité(ou… un défaut) ou à une

propriété. La nature d’un mot est donc toujours doublement définie

grammaticales et par un rapport particulier au monde

parfois être approximatif et sans doute moins constant que les relations formelles, il n’en

constitue pas moins un repère utile et naturelle pour un élève.

C’est donc à partir des critères formels

les catégories de mots (leur nature

des accords au sein de la phrase et à l’organisation précise d’un texte. Les mots du français se

distribuent en « mots lexicaux

nombre et en constante augmentation et en «

sont en inventaire restreint et qui évolue

Les mots lexicaux

Les mots lexicaux sont variables, en genre, nombre, personne ou temps et constituent une liste

ouverte. Au fil des années, les dictionnaires s’enrichissent de mots nouveaux, appartenant le plus

souvent aux catégories nominales et verbales. Les mots lexic

contrairement aux mots grammaticaux.

sens des mots lexicaux sont assez simples à décrire. Il s’agit tout simplement de ce que l’on appelle le

phénomène « d’économie des moyens linguistiques

« faire des économies » mais «

spécifique de communication ».Trois facteurs sont en interdépendance

quantifier en fonction du nombre des sens possibles qu’élimine l’apparition d’un mot

c'est-à-dire le nombre de contexte

peut rapprocher du nombre des syllabes

définissent l’évolution d’un mot. Ainsi,

puisque ce mot , ayant traîné dans un nombre élevé de contextes , a amassé un nombre im

significations et donc d’ambiguïtés possibles .

Lorsque quelqu’un utilise ce mot à votre intention, vous avez donc à poser la question suivante

toutes les significations possibles de ce mot, laquelle dois

Mais dés l’instant où ce mot perd de sa force informativ

de production devenu disproportionné avec ce que l’on peut en attendre en

va donc restreindre les « coûts de production

elle, est inversement proportionnelle à la fréquence

Prenons un exemple simple. Le mot «

particulier avec une fonction particulière. La production de ce mot /

négliger. De même, un adjectif qualificatif qualifie un nom et s’accorde à lui en genre

nombre mais comment ignorer aussi qu’il renvoie à une qualité(ou… un défaut) ou à une

La nature d’un mot est donc toujours doublement définie : par ses

un rapport particulier au monde. Même si ce rapport à

parfois être approximatif et sans doute moins constant que les relations formelles, il n’en

constitue pas moins un repère utile et naturelle pour un élève.

C’est donc à partir des critères formels et des appartenances sémantiques que l’on

nature) ; cela constitue un préalable indispensable à la maîtrise

des accords au sein de la phrase et à l’organisation précise d’un texte. Les mots du français se

mots lexicaux », comme nuage, courir, jaune…qui sont en très grand

nombre et en constante augmentation et en « mots grammaticaux », comme

sont en inventaire restreint et qui évoluent peu en nombre.

Les mots lexicaux

Les mots lexicaux sont variables, en genre, nombre, personne ou temps et constituent une liste

ouverte. Au fil des années, les dictionnaires s’enrichissent de mots nouveaux, appartenant le plus

souvent aux catégories nominales et verbales. Les mots lexicaux changent de sens et de forme

contrairement aux mots grammaticaux. Les mécanismes qui régissent l’évolution de la forme et du

sens des mots lexicaux sont assez simples à décrire. Il s’agit tout simplement de ce que l’on appelle le

e des moyens linguistiques ». Le terme « économie » ne signifiant pas ici

» mais « ajuster ses dépenses linguistiques aux exigences d’une situation

».Trois facteurs sont en interdépendance : l’information

quantifier en fonction du nombre des sens possibles qu’élimine l’apparition d’un mot

dire le nombre de contextes différents dans lequel un mot peut être utilisé

peut rapprocher du nombre des syllabes que comporte un mot . Les relations entre ces trois facteurs

t l’évolution d’un mot. Ainsi, plus la fréquence est élevée plus l’information du mot est faible

puisque ce mot , ayant traîné dans un nombre élevé de contextes , a amassé un nombre im

significations et donc d’ambiguïtés possibles .

Lorsque quelqu’un utilise ce mot à votre intention, vous avez donc à poser la question suivante

toutes les significations possibles de ce mot, laquelle dois-je choisir ?

où ce mot perd de sa force informative pourquoi diable consentirions

de production devenu disproportionné avec ce que l’on peut en attendre en termes d’information

coûts de production ». En bref, le coût est proportionnel à l’information qui

elle, est inversement proportionnelle à la fréquence.

. Le mot « CINEMATOGRAPHE » fut créé lorsque l’on inventa un appareil

particulier avec une fonction particulière. La production de ce mot /sinematograf

5

négliger. De même, un adjectif qualificatif qualifie un nom et s’accorde à lui en genre et

nombre mais comment ignorer aussi qu’il renvoie à une qualité(ou… un défaut) ou à une

: par ses compatibilités

. Même si ce rapport à la réalité peut

parfois être approximatif et sans doute moins constant que les relations formelles, il n’en

des appartenances sémantiques que l’on reconnaît

; cela constitue un préalable indispensable à la maîtrise

des accords au sein de la phrase et à l’organisation précise d’un texte. Les mots du français se

…qui sont en très grand

», comme de, sur, il…qui

Les mots lexicaux sont variables, en genre, nombre, personne ou temps et constituent une liste

ouverte. Au fil des années, les dictionnaires s’enrichissent de mots nouveaux, appartenant le plus

aux changent de sens et de forme

Les mécanismes qui régissent l’évolution de la forme et du

sens des mots lexicaux sont assez simples à décrire. Il s’agit tout simplement de ce que l’on appelle le

» ne signifiant pas ici

ajuster ses dépenses linguistiques aux exigences d’une situation

l’information que l’on peut

quantifier en fonction du nombre des sens possibles qu’élimine l’apparition d’un mot ; La fréquence

différents dans lequel un mot peut être utilisé ; Le coût que l’on

que comporte un mot . Les relations entre ces trois facteurs

plus la fréquence est élevée plus l’information du mot est faible

puisque ce mot , ayant traîné dans un nombre élevé de contextes , a amassé un nombre important de

Lorsque quelqu’un utilise ce mot à votre intention, vous avez donc à poser la question suivante : parmi

e pourquoi diable consentirions-nous un effort

termes d’information ? On

oportionnel à l’information qui,

fut créé lorsque l’on inventa un appareil

sinematograf / était relativement

Page 6: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

coûteuse mais le jeu en valait la chandelle puisque l’effet en terme d’information était maximum

signifiant /1 signifié et un seul. Le temps passant, ce mot en vint à désigner bien autr

l’appareil original : un lieu , un art , un milieu , un comportement…. Dés lors, on restreignit

sagement les dépenses et cela donna

Les mots grammaticaux

Ces mots constituent, eux, une liste fermée, c'est

pas augmentés en fonction des besoins de la communication. Il faut soigneusement distinguer les

articles, adjectifs possessifs, démonstratifs … qui ac

prépositions comme « à », « de »,

indiquer le contenu de la relation qu’ils entretiennent. No

déterminants »et les seconds les

Un déterminant comme « cette » dans la phrase «

déterminer « route » en lui apportant une information particulière

une intersection et l’un montre à l’autre la route à suivre (celle

mentionné la route en question dans leur conversation et l’un d’eux rappelle de quelle route il

En tout état de cause le déterminant «

relie à rien. Il a une fonction centripète.

Au contraire, un connecteur comme «

rattacher le nom « maîtresse » au verbe «

l’action. Le connecteur rattache un nom ou un groupe à la phrase

conjonction comme « afin que » qui relie une proposition à une autre en éta

but, est un connecteur ; il a lui aussi une fonction centrifuge.

Les fonctions des mots

Si un mot a une nature constante, il peut avoir des fonctions diverses

lui imposer l’une ou l’autre au gré de sa mise en scène.

Ainsi le nom « curé » peut être sujet

je le positionne après ; il peut aussi être COI

« à » ou « pour » ; on le trouvera même comme un lieu si on le fait précéder de la préposition «

La classe des noms est celle qui ouvre à un nombre très important de fonctions

bien : évoquant de objets, des êtres animés, c’est autant d’acteurs qu

divers.

Un adjectif qualificatif n’est pas aussi polyfonctionnel qu’un nom. Lui devra se contenter d’être soit

coûteuse mais le jeu en valait la chandelle puisque l’effet en terme d’information était maximum

. Le temps passant, ce mot en vint à désigner bien autr

un lieu , un art , un milieu , un comportement…. Dés lors, on restreignit

sagement les dépenses et cela donna : CINEMA et CINE.

mots grammaticaux

Ces mots constituent, eux, une liste fermée, c'est-à-dire qu’ils sont en plus petit nombre et ne seront

pas augmentés en fonction des besoins de la communication. Il faut soigneusement distinguer les

articles, adjectifs possessifs, démonstratifs … qui accompagnent les noms et les déterminent et les

», « pour », « dans »… qui servent à relier deux mots entre eux et à

indiquer le contenu de la relation qu’ils entretiennent. Nous appellerons les premiers «

« connecteurs ». Examinons leurs fonctionnements respectifs:

» dans la phrase « Tu prends cette route » n’a d’autre rôle que de

» en lui apportant une information particulière : soit les deux interlocuteurs sont à

une intersection et l’un montre à l’autre la route à suivre (celle-là et pas l’autre)

mentionné la route en question dans leur conversation et l’un d’eux rappelle de quelle route il

le déterminant « cette » est directement tourné vers le nom «

relie à rien. Il a une fonction centripète.

Au contraire, un connecteur comme « à » dans la phrase « il a offert un bouquet à

» au verbe « offrir » en indiquant que « maîtresse » est la destinatrice de

l’action. Le connecteur rattache un nom ou un groupe à la phrase ; il a une fonction centrifuge. Une

» qui relie une proposition à une autre en établissant une relation de

; il a lui aussi une fonction centrifuge.

Les fonctions des mots

Si un mot a une nature constante, il peut avoir des fonctions diverses ; le locuteur ou le scripteur peut

ré de sa mise en scène.

» peut être sujet-agent si je le place devant le verbe ; il peut devenir COD

; il peut aussi être COI-destinataire si je le fait accompagner de la proposition

; on le trouvera même comme un lieu si on le fait précéder de la préposition «

La classe des noms est celle qui ouvre à un nombre très important de fonctions

: évoquant de objets, des êtres animés, c’est autant d’acteurs qu’elle propose aux rôles les plus

Un adjectif qualificatif n’est pas aussi polyfonctionnel qu’un nom. Lui devra se contenter d’être soit

6

coûteuse mais le jeu en valait la chandelle puisque l’effet en terme d’information était maximum : 1

. Le temps passant, ce mot en vint à désigner bien autre chose que

un lieu , un art , un milieu , un comportement…. Dés lors, on restreignit

dire qu’ils sont en plus petit nombre et ne seront

pas augmentés en fonction des besoins de la communication. Il faut soigneusement distinguer les

compagnent les noms et les déterminent et les

relier deux mots entre eux et à

s appellerons les premiers « les

Examinons leurs fonctionnements respectifs:

» n’a d’autre rôle que de

ux interlocuteurs sont à

là et pas l’autre) ; soit ils ont déjà

mentionné la route en question dans leur conversation et l’un d’eux rappelle de quelle route il s’agit.

» est directement tourné vers le nom « route » ; il ne le

à la maitresse » sert à

» est la destinatrice de

; il a une fonction centrifuge. Une

blissant une relation de

; le locuteur ou le scripteur peut

; il peut devenir COD-patient si

destinataire si je le fait accompagner de la proposition

; on le trouvera même comme un lieu si on le fait précéder de la préposition « chez ».

La classe des noms est celle qui ouvre à un nombre très important de fonctions ; et on le comprend

’elle propose aux rôles les plus

Un adjectif qualificatif n’est pas aussi polyfonctionnel qu’un nom. Lui devra se contenter d’être soit

Page 7: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

épithète (la maison bleue) ou attribut (la maison est bleue).

L’adverbe lui est monofonctionnel

de temps et « doucement » indiquera toujours la manière.

Examinons les différentes fonctions du français.

Le sujet: Une fonction nécessaire….

Le mot ou le groupe de mots qui occupe la fonction sujet informe celui à qui l’on s’adresse de

on va lui parler. Le groupe verbal qui le suit, indique, lui, ce que l’on dit du sujet. Ainsi, dans la phrase

« les nuages blancs volent dans le ciel

et le groupe verbal « volent dans le ciel

Le sujet en français est obligatoire. Une phrase ne peut être complète que si elle possède un sujet. Se

passer du sujet reviendrait à dire que l’on peut tenir un propos sur… rien. Même dans une phrase

comme « Joli !» qui semble fonctionner avec un seul mot

« joli ! » est proférée est en fait implicite

donc superflu de le spécifier, mais il est présent dans l’esprit de l’un comme de l’autre.

Lorsque le sujet se rapporte à un verbe d’action, il indique l’

Ainsi « l’homme marchait ». Avec u

qualité. Ainsi dans « Pierre est grand

« Pierre ».

Le sujet se place « à gauche » ou «

du complément d’objet direct (COD) qui lui

affirmer que« le chou a mangé la chèvre

après le verbe sans pour autant créer une ambigüité. Ainsi

Peuvent être sujet le plus fréquemment les noms, les pronoms, parfois les infinitifs («

honteux ») ou parfois une proposition («

……Manipulation et dissimulation

Un ministre de l’Economie

seront tenus ». Qui s’est engagé

d’interrogations déplacées !

Un Ministre de l’Education

démocratisation de l’école devienne une réalité

quand ? Qu’est-ce qu’on entend par démocratisation

d’interroger ainsi le ministre !

épithète (la maison bleue) ou attribut (la maison est bleue).

L’adverbe lui est monofonctionnel : « ici » sera toujours complément de lieu ; « demain

» indiquera toujours la manière.

Examinons les différentes fonctions du français.

Une fonction nécessaire….

Le mot ou le groupe de mots qui occupe la fonction sujet informe celui à qui l’on s’adresse de

. Le groupe verbal qui le suit, indique, lui, ce que l’on dit du sujet. Ainsi, dans la phrase

les nuages blancs volent dans le ciel », le groupe sujet « les nuages blancs » indique ce dont je parle

volent dans le ciel » marque ce que j’en dis.

Le sujet en français est obligatoire. Une phrase ne peut être complète que si elle possède un sujet. Se

endrait à dire que l’on peut tenir un propos sur… rien. Même dans une phrase

ble fonctionner avec un seul mot, le thème à propos duquel l’exclamation

» est proférée est en fait implicite ; connu de celui qui parle et de celui à qui il s’adresse. Il

donc superflu de le spécifier, mais il est présent dans l’esprit de l’un comme de l’autre.

Lorsque le sujet se rapporte à un verbe d’action, il indique l’agent ou le responsable

». Avec un auxiliaire de prédication comme « être » il se voit attribuée

est grand », une caractéristique, « la grandeur » est attribué

» ou « avant » le verbe ; c’est ce qui indique sa fonction en le distinguant

(COD) qui lui, est après le verbe ou à sa gauche. C’est ainsi que l’on peut

mangé la chèvre ». Lorsque le verbe n’a pas de COD, on peut placer le sujet

ans pour autant créer une ambigüité. Ainsi « Dans le ciel d’azur, volent

Peuvent être sujet le plus fréquemment les noms, les pronoms, parfois les infinitifs («

») ou parfois une proposition (« Qu’il arrive en retard serait fâcheux »).

Manipulation et dissimulation

Un ministre de l’Economie : « Les Français doivent savoir que les engagements pris

». Qui s’est engagé ? A quoi ? Quand seront-ils tenus ? Et par

Un Ministre de l’Education : « Tous les efforts seront faits pour que la

démocratisation de l’école devienne une réalité ». De quels efforts s’agit-il ? Par qui seront

entend par démocratisation ? Vous n’aurez sans doute pas le mauvais esprit

7

demain »complément

Le mot ou le groupe de mots qui occupe la fonction sujet informe celui à qui l’on s’adresse de ce dont

. Le groupe verbal qui le suit, indique, lui, ce que l’on dit du sujet. Ainsi, dans la phrase

» indique ce dont je parle

Le sujet en français est obligatoire. Une phrase ne peut être complète que si elle possède un sujet. Se

endrait à dire que l’on peut tenir un propos sur… rien. Même dans une phrase

, le thème à propos duquel l’exclamation

i à qui il s’adresse. Il est

donc superflu de le spécifier, mais il est présent dans l’esprit de l’un comme de l’autre.

responsable d’une action.

» il se voit attribuée une

» est attribuée au sujet

que sa fonction en le distinguant

est après le verbe ou à sa gauche. C’est ainsi que l’on peut

». Lorsque le verbe n’a pas de COD, on peut placer le sujet

Dans le ciel d’azur, volent les nuages.. »

Peuvent être sujet le plus fréquemment les noms, les pronoms, parfois les infinitifs (« Mentir est

Les Français doivent savoir que les engagements pris

? Et par qui ? Autant

fforts seront faits pour que la

? Par qui seront-ils faits ? Et

? Vous n’aurez sans doute pas le mauvais esprit

Page 8: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

En examinant de près ces deux exemples, on s’aperçoit qu’un même procédé grammatical est à

l’œuvre. Il permet de produire une phrase complète et co

dévoiler qui fait quoi, où et quand. En d’autres termes, nous avons là un moyen linguistique

permettant d’éluder toute interrogation et toute velléité de vérification sur le responsable d’une action.

L’utilisation de la voix passive permet de ne pas désigner (ou plutôt de dissimuler) le responsable

d’une action. Le sujet du verbe à la voix passive ne dévoile pas l’agent responsable de l’action mais

celui qui la subit. Le complément d’agent du verbe passif qui pourra

pas obligatoire. Ainsi, quand le ministre de l’Economie dit que les engagements seront tenus, le passif

permet d’éviter de spécifier qui les tiendra

même procédé, de nous annoncer qui fera les efforts nécessaires à la démocratisation de l’école. On ne

sera pas étonné d’apprendre que le discours politique comporte deux fois plus de passifs que les autres

discours.

L’attribut

Après les verbes d’état : être, paraître, demeurer, rester, sembler, avoir l’air, passe

tomber, la fonction d’attribut du sujet est le plus souvent occupée par un adjectif qualificatif. Comme

son nom l’indique, il attribue au sujet une qualité ou

triste ».

Un nom ou un pronom peut être aussi attribut du sujet. Ainsi, «

pas ! »

Un adjectif peut occuper la fonction

comme « appeler », « croire », «

« rendre »… Il faut bien saisir la différence entre attribut du COD et épithète. Analysons l’exemple

suivant :

« Je vois la maison blanche » peu

blanche, là sur la droite ? » ou bien

grise ? ». La réponse à la première question fera de «

maison ; la réponse à la deuxième question confère à l’ad

« maison » auquel il est relié par le verbe «

Un nom peut être aussi attribut du COD

En examinant de près ces deux exemples, on s’aperçoit qu’un même procédé grammatical est à

l’œuvre. Il permet de produire une phrase complète et correcte tout en évitant soigneusement de

dévoiler qui fait quoi, où et quand. En d’autres termes, nous avons là un moyen linguistique

permettant d’éluder toute interrogation et toute velléité de vérification sur le responsable d’une action.

e la voix passive permet de ne pas désigner (ou plutôt de dissimuler) le responsable

d’une action. Le sujet du verbe à la voix passive ne dévoile pas l’agent responsable de l’action mais

celui qui la subit. Le complément d’agent du verbe passif qui pourrait désigner

pas obligatoire. Ainsi, quand le ministre de l’Economie dit que les engagements seront tenus, le passif

permet d’éviter de spécifier qui les tiendra ; de même que son collègue de l’Education évite, grâce au

e nous annoncer qui fera les efforts nécessaires à la démocratisation de l’école. On ne

sera pas étonné d’apprendre que le discours politique comporte deux fois plus de passifs que les autres

L’attribut

: être, paraître, demeurer, rester, sembler, avoir l’air, passe

a fonction d’attribut du sujet est le plus souvent occupée par un adjectif qualificatif. Comme

au sujet une qualité ou indique son état. Ainsi «

Un nom ou un pronom peut être aussi attribut du sujet. Ainsi, « Pierre est maçon

Un adjectif peut occuper la fonction d’attribut du complément d’objet direct avec des

», « déclarer », « estimer », « juger », « nomm

l faut bien saisir la différence entre attribut du COD et épithète. Analysons l’exemple

» peut répondre à deux questions différentes : « voyez

» ou bien « cette maison là sur la droite, la voyez-vous blanche ou plutôt

». La réponse à la première question fera de « blanche » un adjectif épithète q

; la réponse à la deuxième question confère à l’adjectif blanche la fonction d’attribut

» auquel il est relié par le verbe « voir ».

Un nom peut être aussi attribut du COD : « le roi le nomma chevalier » ou « il m’a app

8

En examinant de près ces deux exemples, on s’aperçoit qu’un même procédé grammatical est à

rrecte tout en évitant soigneusement de

dévoiler qui fait quoi, où et quand. En d’autres termes, nous avons là un moyen linguistique

permettant d’éluder toute interrogation et toute velléité de vérification sur le responsable d’une action.

e la voix passive permet de ne pas désigner (ou plutôt de dissimuler) le responsable

d’une action. Le sujet du verbe à la voix passive ne dévoile pas l’agent responsable de l’action mais

it désigner qui a fait quoi n’est

pas obligatoire. Ainsi, quand le ministre de l’Economie dit que les engagements seront tenus, le passif

; de même que son collègue de l’Education évite, grâce au

e nous annoncer qui fera les efforts nécessaires à la démocratisation de l’école. On ne

sera pas étonné d’apprendre que le discours politique comporte deux fois plus de passifs que les autres

: être, paraître, demeurer, rester, sembler, avoir l’air, passer pour, naître, vivre,

a fonction d’attribut du sujet est le plus souvent occupée par un adjectif qualificatif. Comme

indique son état. Ainsi « Pierre était sale et

maçon ! » « Non il ne l’est

avec des verbes transitifs

nommer », « laisser »,

l faut bien saisir la différence entre attribut du COD et épithète. Analysons l’exemple

voyez- vous la maison

vous blanche ou plutôt

épithète qui détermine

jectif blanche la fonction d’attribut du COD

il m’a appelé bouffon »

Page 9: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

Les compléments du verbe

Ne l’oublions pas ! C’est largement le sens du verbe qui détermine les fonctions qu’il peut accepter ou

exiger. En d’autres termes ses valences fonctionnelles

verbe évoque. Prenons quelques exemples

Le verbe « courir » renvoie à une action qui dans la plupart des expériences ne porte sur aucun objet

ou aucun être. En règle générale, à part le guilledou ou les garçons o

Le verbe « rencontrer » invite, lui, à une représentation qui implique deux acteurs dont l’un est plus

responsable de la rencontre que l’autre. Il est tout à fait improbable que le verbe «

pas un complément d’objet direct. C’est aussi le cas de «

Le verbe « manger » renvoie à une action qui permet certes de dire ce que l’on mange

couscous), mais autorise aussi à ne pas le formuler (j’ai déjà mangé).

Les verbes de « don » et de « dire

quelque chose à quelqu’un, et que l’on offre un présent à un ami.

On voit donc bien que c’est le sens du verbe qui induit les fonctions qui lui sont rattachées; c’est le

type d’action qu’il évoque qui induit fortement les acteurs et les rôles. Ce lien entre grammaire et

sémantique est clairement mis en évidence par le fait que la présence ou l’absence

fonctions change le sens du verbe et vice et versa. Ainsi

ma valise » ; « passe me voir » et «

nous manquer ». Pour accepter le COD , les différents verbes voient leurs sens se transformer.

Les différents compléments du verbe

- Complément d’objet direct

exprimée par le verbe et exercée par le sujet. Ainsi, «

l’indique, le COD n’est pas relié au verbe par un

après le verbe qui indique sa fonction. Le COD n’est pas déplaçable. Si on le permute avec le sujet on

modifie le sens de la phrase. Les verbes qui ac

- Complément d’objet indirect( COI)

est, lui, relié au verbe par une préposition. Ainsi, «

à son fils », « se souvenir de ses vacances

Les pronoms peuvent être COI. Ainsi «

vous)».

- Complément d’attribution

complément d’attribution indique en faveur de qui ou au détriment de qui un acte est accompli. Ainsi,

« donner un gage de bonne foi

complément d’attribution cohabi

permettent parce qu’ils évoquent à la fois l’objet d’un échange et le destinataire. On les appelle des

verbes trivalents : trois valences (Sujet, COD et Complément d’attribution).

- Compléments circonstanciels

Les compléments du verbe : Sens et fonctions

! C’est largement le sens du verbe qui détermine les fonctions qu’il peut accepter ou

exiger. En d’autres termes ses valences fonctionnelles dépendent de la nature du processus qu’un

verbe évoque. Prenons quelques exemples :

» renvoie à une action qui dans la plupart des expériences ne porte sur aucun objet

ou aucun être. En règle générale, à part le guilledou ou les garçons on ne court rien.

» invite, lui, à une représentation qui implique deux acteurs dont l’un est plus

responsable de la rencontre que l’autre. Il est tout à fait improbable que le verbe «

ect. C’est aussi le cas de « fréquenter », « aimer »…

» renvoie à une action qui permet certes de dire ce que l’on mange

, mais autorise aussi à ne pas le formuler (j’ai déjà mangé).

dire » mettent en scène trois acteurs parce que tout simplement on dit

quelque chose à quelqu’un, et que l’on offre un présent à un ami.

On voit donc bien que c’est le sens du verbe qui induit les fonctions qui lui sont rattachées; c’est le

qu’il évoque qui induit fortement les acteurs et les rôles. Ce lien entre grammaire et

sémantique est clairement mis en évidence par le fait que la présence ou l’absence

le sens du verbe et vice et versa. Ainsi : « je descends tout de suite

» et « passe ton bac » ; « Vous allez manquer votre train

our accepter le COD , les différents verbes voient leurs sens se transformer.

Les différents compléments du verbe

Complément d’objet direct: Le COD indique quel est l’être ou l’objet sur lequel porte l’action

par le verbe et exercée par le sujet. Ainsi, « la chèvre mange le chou

l’indique, le COD n’est pas relié au verbe par une préposition comme « à » ou « de

après le verbe qui indique sa fonction. Le COD n’est pas déplaçable. Si on le permute avec le sujet on

modifie le sens de la phrase. Les verbes qui acceptent un COD sont dits « transitifs

Complément d’objet indirect( COI): comme son nom l’indique, le complément d’objet indirect

lui, relié au verbe par une préposition. Ainsi, « parler de sa vie », « succéder à son père

de ses vacances », « manquer à quelqu’un », « manquer de quelque chose

Les pronoms peuvent être COI. Ainsi « je pense à lui (à Pierre) » et non « j’y pense

Complément d’attribution : Après notamment les verbes « de don » ou «

complément d’attribution indique en faveur de qui ou au détriment de qui un acte est accompli. Ainsi,

donner un gage de bonne foi à l’ennemi » ou « infliger à l’ennemi une cruelle punition

complément d’attribution cohabite avec un complément d’objet direct. Seuls certains verbes le

permettent parce qu’ils évoquent à la fois l’objet d’un échange et le destinataire. On les appelle des

: trois valences (Sujet, COD et Complément d’attribution).

circonstanciels

9

Sens et fonctions

! C’est largement le sens du verbe qui détermine les fonctions qu’il peut accepter ou

dépendent de la nature du processus qu’un

» renvoie à une action qui dans la plupart des expériences ne porte sur aucun objet

n ne court rien.

» invite, lui, à une représentation qui implique deux acteurs dont l’un est plus

responsable de la rencontre que l’autre. Il est tout à fait improbable que le verbe « rencontrer » n’ait

» renvoie à une action qui permet certes de dire ce que l’on mange (du pain ou du

tout simplement on dit

On voit donc bien que c’est le sens du verbe qui induit les fonctions qui lui sont rattachées; c’est le

qu’il évoque qui induit fortement les acteurs et les rôles. Ce lien entre grammaire et

sémantique est clairement mis en évidence par le fait que la présence ou l’absence de certaines

s tout de suite » et « je descends

Vous allez manquer votre train » et « vous allez

our accepter le COD , les différents verbes voient leurs sens se transformer.

: Le COD indique quel est l’être ou l’objet sur lequel porte l’action

le chou ». Comme son nom

de » ; c’est sa position

après le verbe qui indique sa fonction. Le COD n’est pas déplaçable. Si on le permute avec le sujet on

transitifs ».

complément d’objet indirect

succéder à son père », « penser

manquer de quelque chose ».

j’y pense (à mon rendez-

» ou « de dire », le

complément d’attribution indique en faveur de qui ou au détriment de qui un acte est accompli. Ainsi,

une cruelle punition ». Le

te avec un complément d’objet direct. Seuls certains verbes le

permettent parce qu’ils évoquent à la fois l’objet d’un échange et le destinataire. On les appelle des

Page 10: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

Quelque soit le sens du verbe, il est compatible avec l’expression des circonstances. Ceci montre bien

que les circonstances constituent

l’attribution d’une qualité particulière.

l’action et les participants dans un cadre temporel ou spatial de son choix ou au contraire de ne pas

spécifier ce cadre. Les circonstances actualisent la phrase toute entière c’est pourquoi

souvent les compléments circonstanciels de temps et de lieu «

« compléments de verbe ».

Ainsi :

Dans « je marchais avec mes parents

de lieu. Il donne un cadre spatial à l’ensemble d’un évènement auquel participent le locuteur et ses

parents. Cette précision n’est en rien exigée par le verbe «

parle que de préciser ou pas le lieu de l’expérience évoquée. Il s

On aura intérêt à mettre en évidence la différence de sens pouvant exister entre deux énoncés proches

en apparence :

Les Parisiens ont marqué trois buts à Lyon.

A Lyon, les Parisiens ont marqué trois buts.

Dans le premier exemple, Lyon peut aussi bien être un complément de lieu, qu’un complément

d’attribution, si l’on se souvient qu’une équipe sportive est souvent désignée par le nom de la ville

qu’elle représente. C’est la figure de la métonymie, qui n’a ri

de plein droit au langage quotidien. Dans le deuxième exemple, le critère de déplaçabilité du groupe

à Lyon, le range d’emblée dans le complément circonstanciel de lieu.

Le locuteur peut décider d’utiliser ou pas u

pas croire que parce que les compléments circonstanciels ne sont pas grammaticalement obligatoires,

ils seraient pour autant peu utiles à la communication. Un exemple simple montre bien qu’il n’en

rien :

« Le plombier est venu sans ses outils

verbe « venir ». La phrase est tout à fait correcte sans son apparition

Cependant l’information donnée

pourquoi la fuite d’eau n’est pas encore réparée et l’appartement inondé.

Un petit nombre de verbes ont un sens qui appelle très fortement l’expression du temps ou du lieu.

Dans ces cas on pourra parler de compléments circonstanciels de verbe. Examinons quelques

exemples :

-« Je viens de la ville ». Le sens du verbe venir appelle l’indication du lieu d’origine

-« Cette course durera deux jours

-« Mon cousin habite à Genève » Difficile de faire l’impasse sur le lieu d’habitation.

Comme son nom l’indique, un complément circonstanciel indique les circonstances ou les modalités

dans lesquelles se déroule une action ou un évènement.

Le temps : « il arrivera

Le lieu : « il marchait dans la forêt

Quelque soit le sens du verbe, il est compatible avec l’expression des circonstances. Ceci montre bien

que les circonstances constituent le décor dans lequel on place un évènement ou plus rarement

l’attribution d’une qualité particulière. Quelque soit le sens du verbe, on pourra donc choisir de situer

l’action et les participants dans un cadre temporel ou spatial de son choix ou au contraire de ne pas

spécifier ce cadre. Les circonstances actualisent la phrase toute entière c’est pourquoi

souvent les compléments circonstanciels de temps et de lieu « complément de phrase

je marchais avec mes parents dans la cour », « dans la cour » est complément circonstanciel

un cadre spatial à l’ensemble d’un évènement auquel participent le locuteur et ses

parents. Cette précision n’est en rien exigée par le verbe « marcher » ; c’est le libre choix de celui qui

parle que de préciser ou pas le lieu de l’expérience évoquée. Il s’agit d’un complément de phrase.

On aura intérêt à mettre en évidence la différence de sens pouvant exister entre deux énoncés proches

Les Parisiens ont marqué trois buts à Lyon.

A Lyon, les Parisiens ont marqué trois buts.

Dans le premier exemple, Lyon peut aussi bien être un complément de lieu, qu’un complément

d’attribution, si l’on se souvient qu’une équipe sportive est souvent désignée par le nom de la ville

qu’elle représente. C’est la figure de la métonymie, qui n’a rien d’une figure de style, mais appartient

de plein droit au langage quotidien. Dans le deuxième exemple, le critère de déplaçabilité du groupe

à Lyon, le range d’emblée dans le complément circonstanciel de lieu.

Le locuteur peut décider d’utiliser ou pas un complément circonstanciel. Mais il ne faudrait surtout

pas croire que parce que les compléments circonstanciels ne sont pas grammaticalement obligatoires,

ils seraient pour autant peu utiles à la communication. Un exemple simple montre bien qu’il n’en

Le plombier est venu sans ses outils ». Le complément « sans ses outils » n’est en rien exigé par le

». La phrase est tout à fait correcte sans son apparition : « le plombier est venu

e par « sans ses outils » est cruciale » ; elle seule peut expliquer

pourquoi la fuite d’eau n’est pas encore réparée et l’appartement inondé.

Un petit nombre de verbes ont un sens qui appelle très fortement l’expression du temps ou du lieu.

arler de compléments circonstanciels de verbe. Examinons quelques

Le sens du verbe venir appelle l’indication du lieu d’origine

Cette course durera deux jours ». Le verbe « durer » exige l’expression d’une informa

» Difficile de faire l’impasse sur le lieu d’habitation.

Comme son nom l’indique, un complément circonstanciel indique les circonstances ou les modalités

dans lesquelles se déroule une action ou un évènement.

il arrivera vers 16h »

dans la forêt »

10

Quelque soit le sens du verbe, il est compatible avec l’expression des circonstances. Ceci montre bien

dans lequel on place un évènement ou plus rarement

Quelque soit le sens du verbe, on pourra donc choisir de situer

l’action et les participants dans un cadre temporel ou spatial de son choix ou au contraire de ne pas

spécifier ce cadre. Les circonstances actualisent la phrase toute entière c’est pourquoi on appelle

complément de phrase » et non

est complément circonstanciel

un cadre spatial à l’ensemble d’un évènement auquel participent le locuteur et ses

; c’est le libre choix de celui qui

’agit d’un complément de phrase.

On aura intérêt à mettre en évidence la différence de sens pouvant exister entre deux énoncés proches

Dans le premier exemple, Lyon peut aussi bien être un complément de lieu, qu’un complément

d’attribution, si l’on se souvient qu’une équipe sportive est souvent désignée par le nom de la ville

en d’une figure de style, mais appartient

de plein droit au langage quotidien. Dans le deuxième exemple, le critère de déplaçabilité du groupe

n complément circonstanciel. Mais il ne faudrait surtout

pas croire que parce que les compléments circonstanciels ne sont pas grammaticalement obligatoires,

ils seraient pour autant peu utiles à la communication. Un exemple simple montre bien qu’il n’en est

» n’est en rien exigé par le

le plombier est venu ».

; elle seule peut expliquer

Un petit nombre de verbes ont un sens qui appelle très fortement l’expression du temps ou du lieu.

arler de compléments circonstanciels de verbe. Examinons quelques

Le sens du verbe venir appelle l’indication du lieu d’origine.

» exige l’expression d’une information de temps.

» Difficile de faire l’impasse sur le lieu d’habitation.

Comme son nom l’indique, un complément circonstanciel indique les circonstances ou les modalités

Page 11: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

La manière : « il mange

La cause : « il tremble

Le but : « il court pour maigrir

Le moyen : « il mange

Les compléments circonstanciels peuvent être reliés au verbe par une préposition qui indique leur

fonction (« aller vers la lumière

doucement »).

Les compléments circonstanciels sont déplaçables dans u

Ainsi, « Il y a une manifestation à la Bastille

Les compléments du nom

Les noms ne sont pas rattachés à des objets ou à des êtres particuliers

catégories qui s’opposent les unes aux autres. Ainsi si l’on choisit dans le paradigme des choix

le nom « pomme », il exclue absolument de se représenter un renard ou une banane, mais

dans l’ensemble des pommes, si aucune précision n’est donnée, on peut se représenter

n’importe quelle type de pomme, de n’importe quelle couleur ou forme, et même celles dans

lesquelles on tombe en pâmoison.

En bref, un nom renvoie à une entité

à sa guise. Mais –et c’est là tout l’art de la communication

pouvoir compléter le nom, c'est

directives qui préciseront l’image que dessine dans son esprit l’auditeur. Ainsi je choisirais

d’accompagner « pomme » de «

terre » ou enfin de « qui embaume

toujours singulière, différente de notre expérience personnelle, mais les compléments du

nom permettent de guider la compréhension au mieux de nos intentions de communication.

Voyons comment la grammaire complète

-« J’aime les garçons aux yeux bleus

-« J’aime les garçons intelligents

-« J’aime les garçons qui savent danser

Les trois exemples ci-dessus utilisent chacun trois modes de détermination du nom que nous

allons analyser.

Le nom complément du nom

Il arrive que le nom complément du nom soit construit directement sans préposition

(« l’affaire Dreyfus »). Le plus souvent, il est relié au nom qu’il détermine par une préposition

et lui apporte ainsi des informations particulières.

il mange avec délicatesse »

il tremble de peur »

pour maigrir »

il mange avec des baguettes »

circonstanciels peuvent être reliés au verbe par une préposition qui indique leur

vers la lumière ») ou ne pas en avoir besoin (« le matin, je me lève tôt

Les compléments circonstanciels sont déplaçables dans une phrase sans que cela change leur fonction.

à la Bastille » et « A la Bastille, il y a une manifestation

Les compléments du nom : Pourquoi compléter le nom

rattachés à des objets ou à des êtres particuliers ; ils définissent des

catégories qui s’opposent les unes aux autres. Ainsi si l’on choisit dans le paradigme des choix

», il exclue absolument de se représenter un renard ou une banane, mais

dans l’ensemble des pommes, si aucune précision n’est donnée, on peut se représenter

n’importe quelle type de pomme, de n’importe quelle couleur ou forme, et même celles dans

lesquelles on tombe en pâmoison.

En bref, un nom renvoie à une entité « abstraite que l’auditeur va devoir actualiser, incarner

et c’est là tout l’art de la communication- le locuteur a son mot à dire

pouvoir compléter le nom, c'est-à-dire lui imposer des déterminants qui seront autant de

directives qui préciseront l’image que dessine dans son esprit l’auditeur. Ainsi je choisirais

» de « verte » ou de « cuite », ou bien encore de «

qui embaume ». Certes, la représentation de notre auditeur sera

toujours singulière, différente de notre expérience personnelle, mais les compléments du

nom permettent de guider la compréhension au mieux de nos intentions de communication.

Voyons comment la grammaire complète les noms :

aux yeux bleus ? »

intelligents »

qui savent danser? »

dessus utilisent chacun trois modes de détermination du nom que nous

Le nom complément du nom

Il arrive que le nom complément du nom soit construit directement sans préposition

»). Le plus souvent, il est relié au nom qu’il détermine par une préposition

informations particulières.

11

circonstanciels peuvent être reliés au verbe par une préposition qui indique leur

, je me lève tôt », «marcher

ne phrase sans que cela change leur fonction.

, il y a une manifestation ».

Pourquoi compléter le nom ?

; ils définissent des

catégories qui s’opposent les unes aux autres. Ainsi si l’on choisit dans le paradigme des choix

», il exclue absolument de se représenter un renard ou une banane, mais

dans l’ensemble des pommes, si aucune précision n’est donnée, on peut se représenter

n’importe quelle type de pomme, de n’importe quelle couleur ou forme, et même celles dans

abstraite que l’auditeur va devoir actualiser, incarner

a son mot à dire : il va

minants qui seront autant de

directives qui préciseront l’image que dessine dans son esprit l’auditeur. Ainsi je choisirais

», ou bien encore de « d’amour », « de

s, la représentation de notre auditeur sera

toujours singulière, différente de notre expérience personnelle, mais les compléments du

nom permettent de guider la compréhension au mieux de nos intentions de communication.

dessus utilisent chacun trois modes de détermination du nom que nous

Il arrive que le nom complément du nom soit construit directement sans préposition

»). Le plus souvent, il est relié au nom qu’il détermine par une préposition

Page 12: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

- Le possesseur : « La maison des voisins est à vendre

- La matière : « Une bague en argent

- La qualité : « Un homme de génie

- Le temps : Les fêtes de Pâques

- Le lieu : « La bataille de Mar

- L’origine : « Un vin de Bordeaux

- La manière : « Un achat à crédit

- Le but : « Un ticket de sortie

- La cause : « Un cri de douleur

- La fonction : « Une cuillère à soupe

La fonction de complément du nom peut être occupée par d’autres mots que des noms

pronom (le don de soi) ; un adverbe

L’adjectif qualificatif épithète du nom

L’adjectif épithète est directement lié au nom

nécessairement accompagné d’un auxiliaire (être, sembler, devenir…)

On doit aussi soigneusement le distinguer de l’adjectif mis en apposition.

Comparons :

-« Les enfants fatigués furent autorisés à se reposer

les enfants en deux groupes

l’étaient pas et qui poursuivirent le chemin.

-«Les enfants, fatigués, s’arrêtèrent

d’apposition de l’adjectif « fatigué

que tous s’arrêtèrent. On notera la présence de virgules qui détachent l’apposition à l’écrit et

de pause du même effet à l’oral.

La proposition relative

Le nom peut enfin être complété par une proposition relative dont

mécanisme. La proposition relative complète un nom avec de

-« Les élèves qui étaient en échec

échec » divise les enfants en deux groupes ceux dont les difficultés nécessitaient un

rattrapage et les autres qui y ont échappé. On appellera cette relative

a maison des voisins est à vendre »

ne bague en argent »

Un homme de génie »

: Les fêtes de Pâques »

La bataille de Marignan »

Bordeaux »

n achat à crédit »

n ticket de sortie »

n cri de douleur »

ne cuillère à soupe »

La fonction de complément du nom peut être occupée par d’autres mots que des noms

; un adverbe (les gens d’ici) ; un infinitif (une machine à coudre)

L’adjectif qualificatif épithète du nom

L’adjectif épithète est directement lié au nom ; il se distingue ainsi de l’adjectif attribut qui est

ement accompagné d’un auxiliaire (être, sembler, devenir…)

On doit aussi soigneusement le distinguer de l’adjectif mis en apposition.

Les enfants fatigués furent autorisés à se reposer ». L’adjectif épithète «

: ceux qui étaient fatigués et qui s’arrêtèrent et ceux qui ne

l’étaient pas et qui poursuivirent le chemin.

fatigués, s’arrêtèrent » ou « Fatigués, les enfants s’arrêtèrent

fatigués » implique que tous les enfants étaient fatigués et

que tous s’arrêtèrent. On notera la présence de virgules qui détachent l’apposition à l’écrit et

de pause du même effet à l’oral.

La proposition relative complète le nom

Le nom peut enfin être complété par une proposition relative dont nous examinerons le

elative complète un nom avec des effets de sens différents

qui étaient en échec sont restés en rattrapage ». La relative

» divise les enfants en deux groupes ceux dont les difficultés nécessitaient un

rattrapage et les autres qui y ont échappé. On appellera cette relative : déterminative.

12

La fonction de complément du nom peut être occupée par d’autres mots que des noms : un

; un infinitif (une machine à coudre)

; il se distingue ainsi de l’adjectif attribut qui est

». L’adjectif épithète « fatigués » divise

: ceux qui étaient fatigués et qui s’arrêtèrent et ceux qui ne

atigués, les enfants s’arrêtèrent ». La fonction

» implique que tous les enfants étaient fatigués et donc

que tous s’arrêtèrent. On notera la présence de virgules qui détachent l’apposition à l’écrit et

nous examinerons le

s effets de sens différents :

». La relative « qui étaient en

» divise les enfants en deux groupes ceux dont les difficultés nécessitaient un

déterminative.

Page 13: LA GRAMMAIRE 23-08 - Réseau des Observatoires Locaux de la … · La grammaire I. La grammaire, à quoi La grammaire impose notre pensée au monde La puissance créatrice de la grammaire

-« Les loups, qui avaient faim

la relative, soigneusement séparée du reste de la phrase par deux virgules, informe sur la

cause de l’évènement exprimé par ailleurs. On l’appelle «

rapproche d’ailleurs de l’apposition.

On appelle « groupe nominal l’ensemble composé du nom noyau et des éléments qui le

déterminent. Examinons la phrase

blancs poussa la porte de bois d’un

Trois groupes nominaux :

-« Après de longues hésitations

« longues » l’épithète qui le détermine.

-« l’homme aux cheveux blancs

blancs »

-« la vieille porte de bois d’un immeuble qui tombait en ruine est un groupe plus complexe

dans lequel le nom noyau « la

« bois » et le nom « immeuble

On voit bien qu’au sein du groupe nominal, il y a plusieurs niveaux de détermination

noyau peut être déterminé par un autre nom (je découvris une maison

peut lui-même recevoir la précision d’un ép

relative (une maison de pierres blanches

successives ne doivent pas altérer la cohérence du groupe nominal. On en reconnait la

fonction qui lui est conférée par

détermine qui sans ambigüité. Evidemment

détermination sous peine de voir le groupe nominal se désagréger

des déterminations successives.

C’est la fonction du noyau qui définit la fonction du groupe d’où la notion de

fonctionnel. L’identification des groupes fonctionnels est essentielle pour la compréhension.

Comprendre, c’est en effet mettre ensemble les éléments de chaque gr

nominal qui marque sa fonction

qui l’organisent, et c’est enfin relier chaque groupe fonctionnel au prédicat verbal qui assure

la globalisation et la mise en scène de l’ens

qui avaient faim, sortirent du bois ». Tous les loups avaient faim. Dans ce cas,

la relative, soigneusement séparée du reste de la phrase par deux virgules, informe sur la

cause de l’évènement exprimé par ailleurs. On l’appelle « relative explicative

rapproche d’ailleurs de l’apposition.

Le groupe nominal

groupe nominal l’ensemble composé du nom noyau et des éléments qui le

déterminent. Examinons la phrase : « Après de longues hésitations, l’homme aux cheveux

blancs poussa la porte de bois d’un immeuble qui tombait en ruine »

près de longues hésitations » dont le nom « hésitations » constitue le noyau et

» l’épithète qui le détermine.

’homme aux cheveux blancs » dont le noyau « homme »est déterminé par

lle porte de bois d’un immeuble qui tombait en ruine est un groupe plus complexe

dans lequel le nom noyau « la porte » a trois compléments : l’épithète «

immeuble », lui-même déterminé par une proposition relative.

On voit bien qu’au sein du groupe nominal, il y a plusieurs niveaux de détermination

noyau peut être déterminé par un autre nom (je découvris une maison de pierres

même recevoir la précision d’un épithète (une maison de pierres

relative (une maison de pierres blanches qui scintillait au soleil). Ces déterminations

successives ne doivent pas altérer la cohérence du groupe nominal. On en reconnait la

fonction qui lui est conférée par le noyau du groupe « maison » : COD. Enfin on sait qui

détermine qui sans ambigüité. Evidemment, il faut savoir limiter la chaîne de la

détermination sous peine de voir le groupe nominal se désagréger ; l’auditeur perdant le fil

ives.

C’est la fonction du noyau qui définit la fonction du groupe d’où la notion de

. L’identification des groupes fonctionnels est essentielle pour la compréhension.

c’est en effet mettre ensemble les éléments de chaque groupe autour du noyau

nominal qui marque sa fonction ; c’est reconnaître les différents degrés de détermination

qui l’organisent, et c’est enfin relier chaque groupe fonctionnel au prédicat verbal qui assure

la globalisation et la mise en scène de l’ensemble syntaxique.

13

oups avaient faim. Dans ce cas,

la relative, soigneusement séparée du reste de la phrase par deux virgules, informe sur la

explicative » ; elle se

groupe nominal l’ensemble composé du nom noyau et des éléments qui le

Après de longues hésitations, l’homme aux cheveux

» constitue le noyau et

»est déterminé par « cheveux

lle porte de bois d’un immeuble qui tombait en ruine est un groupe plus complexe

: l’épithète « vieille », le nom

par une proposition relative.

On voit bien qu’au sein du groupe nominal, il y a plusieurs niveaux de détermination : le nom

de pierres), ce nom

ithète (une maison de pierres blanches) et d’une

). Ces déterminations

successives ne doivent pas altérer la cohérence du groupe nominal. On en reconnait la

: COD. Enfin on sait qui

il faut savoir limiter la chaîne de la

; l’auditeur perdant le fil

C’est la fonction du noyau qui définit la fonction du groupe d’où la notion de groupe

. L’identification des groupes fonctionnels est essentielle pour la compréhension.

oupe autour du noyau

; c’est reconnaître les différents degrés de détermination

qui l’organisent, et c’est enfin relier chaque groupe fonctionnel au prédicat verbal qui assure