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1 décembre 2016 « La gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changements climatiques » ومدرا سي ي13 أك توب ر2016 ين يمدن ف- ت ون س

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décembre 2016

« La gestion durable des ressources naturelles dans un

contexte de changements climatiques »

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Les XVième Rencontres internationales ont été organisées du 12octobre au 19octobre 2015 sur

le thème « La gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de changements

climatiques »

Ce thème a été exposé et débattu lors de la journée d’études organisée conjointement par

l’Institut de Recherche des zones arides de Médenine (IRA),la délégation tunisienne et le bureau de

l’Association ÉCHANGES MÉDITERRANÉENS,

Cette manifestation, qui s’est tenue à Médenine le jeudi 13octobre 2016 a été une opportunité de débattre

des enjeux compte tenu de la spécificité géo-climatique méditerranéenne des régions arides visitées. Le

programme comprenait, en plus de la journée d’étude, des voyages et des visites techniques du 14 au 18

octobre dans les régions de Médenine, Tataouine, Douz, Matmata, Sfax, Sbeïtla, Sousse, Zaghouan, Tunis.

Les remerciements de l'association Échanges Med sont adressés plus particulièrement aux

responsables du Comité d’organisation et en premier à Saad SEDDIK, Vice-Président Tunisie de

l’association, qui en 2015, alors ministre de l’agriculture avait lancé l’invitation à ce rendez-vous

2016, mais aussi à Ridha GABOUJ, Abdelhamid KHALID, Jamel SEOUD, Rafik AINI, Mohamed

BOUFAOURA et à tous leurs collaborateurs de terrain qui ont œuvré pour assurer l’organisation, la

coordination entre les associations, les contacts multiples….afin que ces journées et rencontres se

déroulent dans les meilleures conditions.

Elles sont également adressées,

- aux institutions qui ont bien voulu accueillir les participants lors des visites, dont

notamment l’IRA de Médenine et l’INA de Tunis ;

- ainsi qu’à tous ceux, techniciens, agriculteurs, coopérateurs, qui ont pris sur leur temps

pour partager leur expérience. Enfin, il faut signaler la compétence professionnelle du personnel de la société TOPEVENTS, organisatrice

contractuelle, et saluer, les virtuosités respectives du chauffeur de car (Si Saïd) et du talentueux guide

touristique Mourad OURIMI

Les listes des participants et des rapporteurs figurent en fin de cahier.

Les documents originaux de présentation des intervenants peuvent être consultés sur :

- simple clic, sur les références correspondantes figurant, le cas échéant, dans les comptes

rendus de chaque intervention ou sur le site web de l’association à l’adresse : L’association/

Séminaires et autres événements: http://aem.portail-gref.org/gene/main.php?base=14

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Table des matières

TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 3

I - PROGRAMME DES XVEME RENCONTRES INTERNATIONALES. ................................................... 4

II– OUVERTURE DU COLLOQUE ....................................................................................................................... 7

II – 1- MOT DU PRESIDENT D’ÉCHANGES MEDITERRANEENS ......................................................................................... 7

II – 2- MOT DU VICE-PRESIDENT FRANÇAIS ................................................................................................................... 8

II-3- DISCOURS DU DIRECTEUR GENERAL DE L’IRA REPRÉSENTANT LE SECRÉTAIRE D’ÉTAT AUPRÈS DU MINISTÈRE

DE L’AGRICULTURE, DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET DE LA PÊCHE ........................................................................ 9

III – RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS ET DES DISCUSSIONS ......................................................... 12

III -1–LA GESTION DE LA DEMANDE EN EAU DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN TUNISIE ..... 14

III -2–LA STRATÉGIE DE LA TUNISIE EN MATIÈRE DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS CES, DANS UN

CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE ...................................................................................................................... 18

III -3–POLITIQUE DE L’ÉTAT EN MATIÈRE DE DESSALEMENT DES EAUX POUR FAIRE FACE AU CHANGEMENT

CLIMATIQUE. .................................................................................................................................................................... 26

III -4 – FORETS ET CHANGEMENT CLIMATIQUE : CADRE INTERNATIONAL ET ACTIONS LOCALES. .......................... 31

III -5 – LA STRATEGIE TUNISIENNE DES FORETS ET PARCOURS (2015-2024) DANS UN CONTEXTE DE

CHANGEMENTS GLOBAUX ................................................................................................................................................. 35

III -6– VULNERABILITE DES PLANTATIONS OLEICOLES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN ZONES ARIDES .... 40

III -7 – L'OLEICULTURE PLUVIALE : QUEL AVENIR DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE ; RARETE ET

DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DE BASE (EAU, SOL ET BIODIVERSITE) ............................................... 52

IV - VISITES TECHNIQUES DES 13 AU 19 OCTOBRE 2016. ............................................................. 62

IV-1 -VISITES EN MARGE DE LA JOURNEE D’ETUDES DU 13 OCTOBRE 2016:PAR MARTINE BLATIN ET MICHELE LE

BARS. ................................................................................................................................................................................. 62

IV-2 - MATINEE DU VENDREDI 14 OCTOBRE2016: DETATAOUINE A MATMATA PAR ALAIN CHAUDRON - .......... 64

IV-3 - APRES-MIDI DU 14 OCTOBRE 2016,DE MATMATA A DOUZ, PAR JEAN-YVES OLLIVIER, ............................ 68

IV-4- MATINEE DU 15 OCTOBRE 2016PAR MARINE LOVERO ET J-Y OLLIVIER, .................................................. 69

IV-5 - APRES-MIDI DU 15 OCTOBRE 2016 PAR DOMINIQUE PETER ET P.FAURÉ .................................................... 72

IV-6 - MATINEE DU 16 OCTOBRE 2016, PAR PIERRE FAURÉ, ..................................................................................... 73

IV-7 –FIN DE MATINEE-DEBUT D’APRES-MIDIDU 16 OCTOBRE 2016 PAR DOMINIQUE BLATIN ET P. FAURÉ, ... 76

IV-8 - MATINEE DU LUNDI 17 OCTOBRE2016 PAR ALAIN JACOTOT ...................................................................... 78

IV-9 –APRES-MIDI DU 17 OCTOBRE2016, PAR J-C. COQUET ....................................................................................... 82

IV-10 - MATINEE DU 18 OCTOBRE 2016 PAR JEAN.JAUJAY ..................................................................................... 85

V - ANNEXES ...................................................................................................................................................... 87

V-1- TABLEAU DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................................................... 88

V-2 - LISTE DES PARTICIPANTS AUX XVEME RENCONTRES INTERNATIONALES D’ÉCHANGES MED ....................... 89

Nota : après relecture attentive du texte il est possible que des erreurs ou oublis subsistent, merci

de bien vouloir les signaler pour corrections à :

[email protected]

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I - PROGRAMME des XVème Rencontres internationales.

Ces XVème Rencontres internationales ont permis de partager 6 journées d’études et de visites

techniques (du 13 au 18 octobre), les journées d’arrivées (12) et de départs (19) étant laissées à

l’initiative des participants.

L’organisation de cet événement, confiée à l’agence « TOPEVENTS »,a permis un accompagnement :

logistique par les coordinatrices Fatma BEN NASSER (12-18 octobre) puis Inthidar

BACCOUCHE(18-19 octobre), touristique par le guide Mourad OUIRIMI, le chauffeur du car étant

Si Saïd ….

Programme commenté

Collègues

accompagnateurs

tunisiens

Mercredi 12 octobre 2016, à compter de 8H30:

Arrivées échelonnées suivant les vols, à l’Aéroport de Jerba-

Zarzis, accueil des participants et installation à l’hôtel VINCI

Jerba Resort. Journée libre avec visite de Houmt Souk pour les

arrivants du premier vol.

Saad SEDDIK

et

Jamel SEOUD

Jeudi 13 octobre 2016: o 7h00-9h00 : Trajet de la côte N-E de Jerba à l’Institut des

régions arides IRA de Médenine – Route de Jorf Km25 Médenine

o 9h00-16h30 : Journée d’études sur le thème retenu dans la salle

de conférence de l’Institut des régions arides IRA de Médenine, avec, pour les non participants au colloque, visite des installations

d’expérimentation et de recherche de l’Institut ainsi que du site

archéologique voisin de Gightis.

o 9h00-12h30 : 1ère partie du colloque

o 13 h à 14 h : Repas,

o 14h00-17h15 : 2ième partie, avec visite après 16h30 des locaux

de l’incubateur et de la pépinière d’entreprises,

o 17h15-19h00 : trajet de Médenine à Tataouine

o 20h00 : Repas et nuitée à l’hôtel SANGHO.

Vendredi 14octobre 2016 : o 8h15-9h00 : Départ de l’Hôtel pour la visite du Musée de la

mémoire de la Terre de Tataouine,

o 9h00-11h00 : Arrêts sur sites géologiques et culturel (Ksar

Hedada) et visite de la station SONEDE de dessalement des

eaux saumâtres de Béni Khedache.

S. SEDDIK,

et

J. SEOUD,

et

A. KHALDI

(en plus des

conférenciers

tunisiens)

A.KHALDI

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changements climatiques »

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o 11h00-12h15 : Arrêt, visite, et rencontre d’une délégation de

Ksar El Hallouf (Projet Dahar),

o 12h15-14h30 : arrêts sur point de vue (café Bellevue/Toujene -

13H20)et sur site d’aménagement et de conservation des eaux

et des sols CES (13h55 - Direction de l’Aménagement et de la

conservation des terres agricoles),

o 14h30-15h45 Arrivée à MATMATA et déjeuner à l’hôtel DIAR

EL BARBAR

o 15h45-18h15- arrêts sur habitat troglodyte et sur point de vue

en direction du désert (près de Tamazret), traversée du reg El

Koudia et arrivée à DOUZ,

o 20h00- Diner et nuitée à l’hôtel SUNPALM.

Samedi 15 octobre : o 7h30-11h50 : Départ de l’hôtel pour les visites, d’un chantier de

fixation des dunes et d’une oasis pour la cueillette des dates,

puis visite des installations de la station de dessalement des eaux

saumâtres dans la région de DOUZ

o 11h50-14h00 : visite du parc de BOUHEDMA

o Déjeuner servi en forêt

o 16h00-18h40 – Trajet vers SBEITLA en passant par Mazzouna

et Gafsa et arrêt photo à la tombée de la nuit pour découvrir

l’arc de triomphe du site de SBEITLA

o Diner et nuitée à l’hôtel SUFETULA.

Dimanche16 octobre : o 8h15: Départ de l’hôtel

o 8h30-9h50 Visite du site de SBEITLA o 9h50- 11h50 -Trajet et Visite de la pépinière forestière de

CHEBIKA o 11h50- 13h50 –Trajet et visites des bassins d'eau des Aghlabites

et Mosquée des Aghlabites (grande Mosquée) de Kairouan.

o 13h50 – déjeuner au restaurant BRIJA

o 15h15-16h30–départ pour SOUSSE et arrivée à l’hôtel El KSAR

17H00-19H00 –Visite libre de la vieille ville ;

o 20h00 - Diner

o 21h30 – Assemblée générale de l’Association Échanges

Méditerranéens et nuitée.

Lundi 17 octobre : o 8h00 - Départ de l’hôtel pour les visites,

o 8h15-12h15 visites, des installations de REU pour arrosage du

Golf Kantaoui, de la pépinière de Chott Meriem et du site

d’aquaculture de HERGLA,

o Déjeuner sur la plage au restaurant LA COSTA,

o 13h30-15h40 trajet vers SFAX et visite des aménagements de

conservation des eaux et des sols d’ENFIDHA :Projet TOUNES

AL KHADRA « Green Tunisia » Plantation d’un million d’arbres,

par l’association AL MADANYA en partenariat avec le

MAP/DGF/CDRA de SOUSSE,

o 16h40 – 17h40 - Visite du site du Temple des eaux, de son parc

et du parc national forestier DJEBEL ZAGHOUAN et du projet

AIFM lié ;

o Diner/nuitée dans un ensemble de chalets d’hôtes de ZAGHOUAN.

Mardi 18octobre :

A.KHALDI

A.KHALDI

M.BOUFAROUA

M.BOUFAROUA

et

R.AINI

M.BOUFAROUA

et

R.AINI

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o 8h15 : Départ de l’hôtel,

o 8h40 : Arrêt sur l’aqueduc romain, au niveau d’OUED MELIANE,

o 10h00–12h00- arrivée à l’Institut National Agronomique de Tunis

et rencontres et échanges avec le DG en présence de Saad

Seddik, ancien Ministre, avec professeurs, étudiants et collègues

ingénieurs

o Déjeuner au restaurant LE BAROQUE,

o 15h00-18h00 - Visites des différents sites archéologiques de

Carthage, du Musée National, de Sidi Saïd,

o Diner au Palais BAYRAM

o Nuitée à l’hôtel GAMARTH EL MOURADI.

Mercredi 19octobre : o Départs échelonnés pour l’aéroport international de Tunis-

Carthage, avec pour certains (vols de début et fin d’après-midi)

visites du Musée du BARDO et aperçu rapide de la Médina.

S.SEDDIK

et

M.BOUFAROUA

et

R.AINI

et

J.SEOUD

Arrivées

échelonnées les 12

et 13/10/16

Départs

échelonnés

les 18

et19/10/16

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Échanges méditerranéens pour l'eau, la forêt, l’énergie

et le développement durable des territoires

Journée d’étude du 12 octobre 2016

II– OUVERTURE DU COLLOQUE

Houcine KHATTELI, Directeur Général de l’IRA et

représentant le Secrétaire d’État auprès du

Ministère de l’Agriculture, des Ressources

Hydrauliques et de la Pêche

Jean JAUJAY, Président d’Échanges

Méditerranéens

Sous la Présidence de Saad SEDDIK, ancien

Ministre, Vice-Président d’Échanges

Méditerranéens, organisateur tunisien des XVème

Rencontres, qui ouvre la séance en souhaitant la

bienvenue à l'ensemble des participants

II – 1- Mot du Président d’Échanges Méditerranéens

Monsieur le Directeur général de l’Institut des régions arides,

Son Excellence Monsieur le Ministre, cher Vice-président d’Echanges méditerranéens

et cher ami,

Chers collègues,

Les précédentes Rencontres internationales de Tanger sur le dessalement, d’Aix sur

les énergies renouvelables, de Khenchela sur le développement durable des territoires

et d’Agadir sur les ressources en eau non conventionnelles – pour ne citer que celle

auxquelles j’ai participé – ont illustré le périmètre d’intérêt de notre association

Echanges méditerranéens : l’eau, la forêt, l’énergie et le développement des

territoires.

C’est avec un plaisir certain que j’ouvre les XVème Rencontres internationales,

accueillies par la Tunisie, et le Colloque sur la gestion durable des ressources

naturelles dans un contexte de changement climatique, accueilli par l’IRA à Médenine.

Il y a moins d’un mois la ratification par l’Union européenne du traité de Paris sur le

climat ouvrait la voie à sa mise en œuvre, relançant à quelques jours de la COP 22 de

Marrakech, la dynamique de mobilisation pour « sauver notre maison commune, notre

planète Terre ».

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Cet accord a bien mis en relief l’importance cruciale de la question agricole pour

l’atténuation et l’adaptation aux changements et - bien sur - pour la sécurité

alimentaire.

L’accent doit être encore mis sur la question fondamentale des sols, support de la

production agricole, animale et forestière mais également comme séquestreur de

carbone (comme le propose l’initiative 4 pour mille du Ministère français de

l’agriculture).

La Tunisie est déjà concernée par la variabilité de la pluviométrie, l’érosion des sols,

la présence de cultures pluviales et irriguées, l’aridité de son climat et la raréfaction

de ses ressources naturelles. Aussi est-il pertinent que nos collègues tunisiens aient

retenu le thème de la gestion durable des ressources naturelles dans un contexte de

changement climatique et l’Institut des Régions aride de Médenine comme lieu du

Colloque, compte tenu de sa longue expérience de recherche sur les zones arides et

leur mise ne valeur et de sa collaboration avec d’autres organismes de recherches

internationaux dont l’IRD en France.

Je remercie donc très chaleureusement la Vice-présidence tunisienne et son équipe

d’organisation d’avoir bien vouloir accueillir et organiser les XVème Rencontres

internationales avec un programme de qualité et à l’Institut d’avoir offert la

disponibilité de ses locaux et le partage de ses connaissances du thème.

Je suis persuadé que nous allons avoir une journée riche de témoignages et de

discussions illustrant la vocation de notre association : les échanges méditerranéens.

A tous excellente journée de colloque.

II – 2- Mot du Vice-président français

Monsieur le Directeur, chers amis.

Permettez–moi, au nom de mes collègues français, de vous remercier chaleureusement,

Monsieur le Directeur, pour la qualité de votre accueil de notre colloque annuel dans

ce magnifique siège de l’IRA et pour votre disponibilité. A travers vous, j’associe

bien évidemment tous vos collègues qui se sont mobilisés depuis plusieurs mois pour

faire de cette manifestation un succès.

Je n’aurais garde d’oublier dans ces remerciements votre vice-président tunisien et

ancien ministre de l’agriculture, mon homologue Saad SEDDIK qui nous promet, et nous

lui en sommes pleinement reconnaissant, d’être très présent dans le déroulement de

ces Rencontres.

Je ne reviendrai pas sur le thème qui sera amplement débattu sinon pour dire qu’il est

d’actualité et nous concerne tous. Le climat, la plus ou moins grande aridité, l’eau, le

rôle des forets, tout cela caractérise ce bassin méditerranéen autour duquel s’est

construite notre histoire commune et auquel nous sommes tous attachés à plus d’un

titre. Ainsi moi-même ai un attachement particulier à Marseille, ma ville, qui est un

véritable creuset de populations, une ville intégratrice et fière de l’être.

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II-3- Discours du Directeur Général de l’IRA représentant le Secrétaire

d’État auprès du Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de

la Pêche

Monsieur le Président de l’Association Echanges méditerranéens pour l’Eau, la

Foret l’Energie et le développement durables des territoires

Monsieur les vices présidents d’Echanges Med,

Honorables Invités,

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un honneur et un plaisir de me trouver avec vous aujourd’hui au siège

de l’IRA pour participer au démarrage du colloque international sur :

« La gestion durable des Ressources naturelles dans un contexte de

changement climatique » Organisé par l’Association « Echanges Med » en marge de ses 15éme Rencontres.

Je suis également content que ce colloque, qui groupe d’éminents spécialistes, ait pu

se dérouler en Tunisie et précisément dans la région de Médenine connue par la

fragilité de ses ressources naturelles et très touchée par l’aridité et la sécheresse.

Mesdames et Messieurs L’opportunité de ce colloque est certaine, car il se situe entre la COP 21 tenue à

Paris l’année dernière et la COP 22 qui se tiendra sous peu au Maroc. Nous espérons

que cette dernière soit celle de l’innovation en matière d’adaptation et l’atténuation

aux effets des changements climatiques, notamment dans le domaine du développement

agricole de la COP 21, et le Maroc COP 22 mettra en exergue le rôle pivot de la

Méditerranée en matière de coopération.

En Tunisie, un des pays méditerranéens les plus concernés par le changement

climatique, des études d’évaluation de la vulnérabilité ont démontré, sans équivoque,

que notre pays subit déjà, et subira encore pour longtemps, des impacts de ce

phénomène planétaire, en particulier ceux liés à l’augmentation de la température (2 %

en 2050), la réduction des précipitations 10 à 30 %, et l’élévation de niveau de la

mer (0.5 m à la fin de 21éme siècle.

D’autres part, suite à la dégradation des ressources en eau et en sols, l’agriculture

tunisienne qui occupe entre 18 à 20 % de la population active et représente 8 % des

exploitations sera un des secteurs les plus touchés. Les conséquences pressenties au

niveau national sont graves : augmentation de la dépendance alimentaire, risque de

destruction des systèmes agraires et des économies agricoles à l’échelle locale.

Face à celle situation, notre pays à été contrainte de réviser ses stratégies de

gestion des ressources naturelles en intégrant la dimension durabilité et changement

climatique, et en développent un plan d’action pour l’adaptation et la lutte contre ce

phénomène.

Mesdames et Messieurs Devant la rareté des ressources en eau (quota de 460 m3/hab/an actuelle et qui

serait de 360 m3/hab/an en 2030) et les impacts liés aux changements climatiques,

des investissements importants ont été consentis par l’Etat Tunisien durant les

différents plans de Développement Economique et Social pour renforcer ses moyens de

résilience grâce à la mobilisation des ressources en eau, la protection des terres

contre l’érosion et une meilleure gestion des parcours et des zones forestières.

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La politique de mobilisation des ressources en eau à été mise en place pour profiter

des périodes pluvieuses et surtout des inondations en vue de satisfaire les besoins en

eau des différents secteurs pendant les années sèches. Elle s’articule autour des

principaux axes suivants :

- La poursuite de construction des barrages pour mobiliser les ressources en eau

de surfaces. Les taux de mobilisation actuel est de 91% actuellement (35

grands barrages, 253 barrages collinaires) et il sera porté à 97% en 2020.

- La sécurisation de l’alimentation en eau potable et de l’irrigation à travers

l’interconnexion des barrages, le renforcement de transfert du surplus des eaux

du nord vers le centre et le sud.

- La recharge des nappes qui concernant 50 sites pour un volume d’eau total de 60

millions de m3/ an.

Parallèlement à la gestion de l’offre, la Tunisie a adopté une politique de gestion de la

demande qui se base sur :

La mise en place d’un programme national d’économie d’eau à la parcelle et la

valorisation optimale de son usage. Environ 90% de la superficie irriguée est

couvert par des équipements d’économie d’eau.

Le renforcement da ma réutilisation des eaux usées traitées en agriculture vu

la quantité importante des eaux traitées (240 millions de m3 /an). La superficie

aménagée pour l’irrigation à partir de ces eaux est de 8100 ha actuellement.

Le dessalement des eaux saumâtres et de mer pour l’eau potable et

l’irrigation. A signaler que la capacité de traitement actuelle est de 120 mille

m3/j et que cette capacité sera portée à 520 mille m3/j à la fin du Plan 2016-

2020.

La gestion participative des systèmes hydrauliques au moyen des Association

d’Usages d’Eau (GDA)

Par ailleurs, une étude prospective à l’horizon 2050 sera réalisée incessamment pour

l’élaboration d’un plan stratégique global et cohérent du secteur compte tenu des

résultats des études sur les changements climatiques.

Mesdames et Messieurs

La conservation des eaux et du sol et la protection des terres agricoles constituent

une priorité nationale pour la protection des ressources naturelles et l’adaptation aux

changements climatiques.

Les études réalisées ont montré que :

*3.5 millions d’ha sont vulnérables à l’érosion,

* 1.8 millions d’ha sont menacés par l’érosion aigue dans les régions du nord

et du centre,

* 2.8 millions d’ha menacés par l’érosion éolienne surtout au sud du pays.

En plus des conditions climatiques, la vulnérabilité du sol à l’érosion et l’inadaptation

des systèmes culturaux ont contribué à :

o La sédimentation des barrages (environ 28 millions de m3/an),

o La perte du sol et de sa fertilité sur environ 10 mille ha/an,

o L’augmentation des risques d’inondation,

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o L’augmentation de la vulnérabilité du sol aux phénomènes de salinisation

et d’hydromorphie,

L’approvisionnement du sol en matière organique.

Pour ce faire, deux stratégies de CES ont été mise en place depuis les années 90,

elles ont permis l’aménagement et la protection de 1.8 mille d’ha des terres agricoles

et la protection de 6 mille ouvrages de dérivation et de recharge et environ 900 lacs

collinaires.

Les études ont montré que ces travaux ont un impact positif sur la diminution de

l’érosion de 24% à 15 % et la diminution de l’envasement des barrages de 28 millions

de m3 à 17 m3 et l’amélioration de la productivité des terres aménagées entre 20 et

50%.

Ces efforts seront consolidés et renforcés dans les futures plans de Développement

en misent sur les zones les plus vulnérables (région nord et sud) avec la mise en place

d’un système de suivi-évaluation de la nature du sol (fertilité, salinisation,

hydromorphie) et l’orientation de l’exploitation du sol selon sa vocation réelle ainsi que

l’adoption de l’approche participative intégrée dans la mise en œuvre des projets.

Mesdames et Messieurs Les forêts et les zones de parcours s’étendent sur une superficie de 5.6 millions d’ha,

soit 34% de la superficie totale du pays où résident plus que 800 000 habitants, soit

7% de la population totale et 28% de la population rurale.

Ces forets jouent un rôle important, entre autres, dans la protection de la

biodiversité et la réduction des effets du changement climatique. C’est dans ce cadre

que le Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydraulique et de la Pêche a mis en

place une nouvelle stratégie forestière 2015 – 2024 dont la nouveauté réside dans

l’ouverture vers le secteur privé, le développement socio-économique à travers la

valorisation et la cogestion des ressources forestières et pastorales, la consolidation

de la gestion des aires protégées, l’atténuation des effets des changements

climatiques, l’amélioration du couvert forestier et pastoral et la lutte contre la

désertification.

Actuellement la Direction Générale des Foret finalise son Programme d’Investissement

Forestier(PIF) dont le financement servira à la réduction du déboisement et da la

dégradation des forêts, la protection des stocks de carbone forestier et la lutte

contre la pauvreté.

Honorables Invités

Mesdames et Messieurs Le Ministère de l’Agriculture sera très attentif aux recommandations qui vont découler

de votre colloque et j’espère qu’elles trouveront un écho favorable lors de COP 22.

Enfin, je réitère mes remerciements à l’Association « Echanges Med » d’avoir

renouvelé sa confiance en Tunisie pour organiser ses 15éme Rencontres pour la

troisième fois après 2002 et 2008. Le Ministère de l’Agriculture et l’IRA sont à votre

entière disposition pour faciliter vos travaux et vous garantir, autant que faire se

peut, un agréable séjour parmi nous.

Je souhaite plein succès à ces rencontres et je vous remercie de votre attention.

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III – RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS ET DES DISCUSSIONS

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III -1–La gestion de la demande en eau dans un contexte de

changement climatique en Tunisie

Présentation de Ridha GABOUJ - Directeur Général du Génie Rural et de

l’Exploitation des Eaux -Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques

et de la Pêche - 30 Rue Alain Savary – 1002 Tunis. Ridha Gabouj, INAT-Tunis et ENGREF-Paris1987, est membre de longue date du conseil

d’administration d’Echanges Med’.

Notes prises par Alain LE JAN et Dominique CAIROL Le diaporama détaillé est disponible sur le site d’Échanges Méditerranéens ou par simple clic :diaporama.

1. La problématique actuelle

Les ressources en eau de la Tunisie sont très limitées : - 460 m3/hab/an actuellement (360 m3/hab/an prévus en 2030) alors même

que le seuil de pénurie est fixé à 500 m3/hab/an.

- Tous les secteurs (domestique, touristique et industriel) font pression sur la

demande pendant que les effets du changement climatiques s’amplifient :

augmentation de la température, réduction des précipitations, alternance des

périodes de sécherese et d’inondation.

- Les ressources souterraines sont surexploitées, la pollution des ressouces en

eau augmente, l’envasement des retenues progresse et la salinité des

ressources en eau est élevée.

2. Gestion de l’offre

L’effort est considérable : grands barrages, barrages et retenues collinaires,

ouvrages de dérivation; sécurisation de la ressorce en eau (eau potable en priorité) et

interconnexion des barrages avec transfert des surplus d’eau du nord vers le sud du

pays ; recharge des nappes (50 sites concernant 24 nappes, permettant de recharger

60 Mm3/an) ; construction de citernes d’eau pluviale (actuellement 100 000 unités ; à

noter que le quart de la population rurale du sud du pays dispose dispose d’un système

de collecte des eaux pluviales pour ses usages domestiques).

3. Gestion de la demande

Depuis les années 90 une politique de gestion de la demande vient consolider la

stratégie nationale de mobilisation et de conservation des ressources en eau. Autour

de la protection des ressources, cette stratégie articule l’économie d’eau et la

maitrise de la demande dans tous les secteurs de consommation, le développement des

ressources non conventionnelles tels la réutilisation des eaux uséees traités et le

dessalement des eaux, ainsi que la promotion de la gestion participative pour

pérenniser ressources et infrastructures.

4. Le programme national d’économie d’eau, en matière d’irrigation à la

parcelle

430 000 ha sont irrigués, 50% au nord ( barrages principalement), 40% au centre du

pays (nappes renouvelables) et 10% dans le sud ( nappes fossiles). Les vingt dernières

années 90% de cette superficie aujourd’hui irriguée a été équipée par des systèmes

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d’économie d’eau à la parcelle , soit 388 000 ha, avec un taux moyen de subvention de

50%).

Actuellement, l’irrigation localisée concerne 45 % des 430 000 ha irrigués, l’aspersion

30 % et le gravitaire amélioré 25 %.

5. Le programme national d’économie d’eau, en matière de réseaux de

transport et de distribution

Les périmètres publics d’irrigation (PPI) sont sysytématiquement modernisés et

réhabilités : 31 000 ha entre 2005 et 2014 (172 millions de dinars tunisiens -MD),

25 600 ha en cours (320 MD). S’y ajoute un programme annuel d’entretien et de

maintenance des réseaux (12 MD/an).

6. Les résultats du programme national d’économie d’eau

- En terme de volume d’eau, le gain varie de 5 à 20 %, dû à l’amélioration de

l’efficience à la parcelle (60 % en 1990, 76 % aujourd’hui), à l’amélioration de

l’efficience des réseaux (qui ne dépassait pas 60 % et atteint maintenant entre 65 et

80 %), au raccourcissement des délais entre les tours d’eau (passés de 35 à 20 jours)

et à l’intensification agricole.

- Au plan économique, on considère que chaque dinar tunisien investi dans l’économie

d’eau rapporte 2,5 dinars. L’amortissement est obtenu en deux ans, sans subvention.

La productivité de l’eau explose : doublement dans le cas du grenadier (de 0,54 à

2,40 kg/m3).

7. Les perspectives

L’étude d’évaluation du programme national d’économie d’eau est en cours (800 000

dinars). L’objectif est de maintenir le niveau d’équipement actuel - 90 %-, de

favoriser l’irrigation localisée chaque fois que cela et possible pour atteindre 200 00

ha en 2020, de concentrer les efforts sur le pilotage de l’irrigation à la parcelle.

Parallèlement, il est prévu de continuer les programmes de réhabilitation et de

modernisation pour valoriser les périmètres d’irrigation, de renforcer les capacités de

vulgarisation et de sensibilisation et de consolider les programmes de maintenance

des infrastructures hydrauliques.

8. L’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation

11 terrains de golf, 450 ha

d’espaces verts et plus de

8 000 ha de terraons

agricoles, sur 29 périmètres

situés dans presque toutes les

gouvernorats, sont

actuellement irrigués avec les

eaux usées traitées de 27

stations d’épuration. Le potentiel représente 112

stations traitant actuellement

240 Mm3/an, situés

principalement dans le nord et le

centre du pays

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La réutilisation des eaux usées traitées bénéficie d’un solide cadre réglementaire de

prévention des risques, mis en œuvre dès 1975 et régulièrement complété depuis

(détails dans le document mis en ligne sur le site).

Malgré des tarifs très faibles au regard des coûts d’exploitation et de maintenance,

le taux d’utilisation des eaux uséees traitées reste bas. Les causes en sont la

localisation des stations d’épuration (sur le littoral), l’instabilité de la qualité de l’eau,

le fait que seuls l’arboriculture, les céréales et les fourrages sont concernés, mais

aussi l’insuffisante sensibilisation des agriculteurs. Les perspectives de progrès

regroupent l’amélioration de la qualité de l’eau par traitements complémentaires, le

mélange avec des eaux conventionnelles, la recharge des nappes (expérimentation en

cours), ainsi qu’un appui aux travaux de recherche sur tous les impacts: sols,

production, nappes, santé, etc.

9. Le déssalement des eaux « On n’a pas le choix ! » souligne l’intervenant. La

Tunisie est engagée dans le dessalement des eaux

saumâtres et salées depuis les années 1980.

La capacité acuelle est 120 000 m3/j dont 80% pour la

Société nationale d’exploitation et de distribution des

eaux (SONEDE). 4 stations sont en cours de travaux

pour 60 000 m3/j supplémentaires, dont la station de

traitement d’eau de mer de Jerba (50 000 m3/j). 9

autres stations sont programmées correspondant à

337 000 m3/j, dont Zarat (100 000 m3/j) et Sfax

(200 000 m3/j). [Les participants à cette journée

d’étude avaient longé dans la matinée le chantier de

l’usine de Jerba. Des stations de dessalement des eaux

saumâtres ont fait l’objet de visites les jours suivants].

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10. La situation des groupements de développement agricole chargés de

la gestion des systèmes hydrauliques/adduction d’eau (GDA-GH) et des

groupements chargés des périmètres publics d’irrigation (GDA-PI)

La gestion participative des équipements est fortement encouragée. A ce jour,

un GDA sur quatre présente un bon niveau de fonctionnalité.

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III -2–La stratégie de la Tunisie en matière de conservation des

eaux et des sols CES, dans un contexte de changement

climatique

Présentation de Hassen CHOURABI (Directeur Général de

l’Aménagement et de la Conservation des Terres Agricoles -

ACTA) et de son collaborateur Ghedhoui SLAHEDDINE

Notes prises par Alain LE JAN et Dominique CAIROL

Introduction : les attributions de l’ACTA (Direction Générale de

l'Aménagement et de la Conservation des Terres Agricoles) Depuis sa création en 1990, la Direction Générale de l’ACTA, dépendant du Ministère

de l’Agriculture des ressources hydrauliques et de la pêche, est en charge de la

conservation des eaux et des sols

Elle assure la planification, la coordination

des projets et intervient dans les

financements. Malheureusement la

problématique de la dégradation des sols et

des ressources en eau va plus vite que les

sommes allouées.

L’objectif final de l’ACTA est de déboucher

sur une plateforme de développement

durable des territoires. Elle se concentre

pour cela sur les ressources naturelles dans

une perspective de gestion efficiente et

durable, sachant que toutes ses actions font

l’objet d’un suivi et d’une évaluation.

Pour ce faire la DGACTA accompagne

financièrement les différentes actions et

favorise la concertation entre les différents

acteurs.

1-Données Générales

La Tunisie, peuplée de

10 996 600 habitants (BM–

2014), est un pays aride

dominé par l’agriculture

pluviale, en effet sur les

terres de labour, 8 % sont en

irrigués et 92 % en agriculture

pluviale. Sur ces terres de

labour et de parcours, 3,5

millions d’hectares sont

sensibles à l’érosion.

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Les ressources hydriques naturelles annuelles se montent à 36.109m3 en moyenne mais

sont soumises à une grande variabilité (90.109 maxi 11.109 mini). L’agriculture prélève

la plus forte partie des eaux mobilisées (soit 82% des 2,67 109m3 prélevés en 2000)

Apports annuels des pluies

36 109 m3 P moy/an

90 109 m3 1969-1970 P max

11 109 m3 1993-1994 P min

Répartition des ressources hydriques annuelles

moyennes en Tunisie (en milliards de m3)

Terres de labour

5,4 M ha

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Ressources mobilisées

Enquête Aqua stat 2005

Les emblavures, les productions et les rendements des cultures varient fortement

d’une année à l’autre. Les rendements restent les plus bas en Méditerranée :

Évolution du rendement de l’olivier (Kg/ha) dans des pays Méditerranéens (FAOSTAT, 2015)

Eau de surface = 2,7 milliards m3 (60%)

Nappes profondes = 1,17 milliards m3

(26%)

Nappes phréatiques = 0,67 milliards m3

(14%)

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Rendement de la culture de blé en Tunisie (T/ha) (FAOSTAT, 2015)

En conclusion, l’agriculture est d’une grande importance socio-économique (28 % des emplois,

80 % des ressources en eau, 12 % du PIB).

Sur une superficie totale de 16, 4 millions d’ha, seulement 1/3 de la superficie totale est

cultivée. Les caractéristiques synthétiques de l’agriculture tunisienne sont indiquées ci-

dessous :

80% de l’eau disponible est consommée par l’agriculture

95% des eaux sont mobilisées

Sols très peu fertiles (<1%)

516 000 exploitations

75% des exploitations ont une taille inférieure à 10 ha

3,5 millions ha sensibles à l’érosion

Perte annuelle de 1 à 2% de la capacité de stockage des retenues

55% de ressources en eau pluviale sont perdues par ruissellement-évaporation.

2-Les Réalisations en conservation des eaux et des sols

Les réalisations concernant la conservation des eaux et des sols se sont concentrées

dans les quatre domaines ci-dessous, pour un coût total de 1,2 milliards de DINARS.

On précisera ci-dessous les réalisations à partir de 1990.

21-Aménagement de bassins versants

Actuellement 1,856 millions d’ha ont été aménagés. (Sur la période 1990-2001,

aménagement de 573.892 ha, sur la période 2002-2011,640.641 ha).

22-Aménagement des terres à céréales

97.000ha ont été aménagés. (Sur la période 1990-2001, 70.494 ha , sur la période

2002-2011, 6.629 ha).

23- Ouvrages de recharge et d’épandage

6542 ouvrages existent actuellement (Sur la période 1990-2001, création de 3556

unités, sur la période 2002-2011, 2770 unités).

24-lacs collinaires

867 lacs existent actuellement (Sur la période 1990- 2001, 580 unités crées, sur la

période 2002-2011, 204 unités).

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3-Nouveau contexte

Pour sa nouvelle approche en matière de conservation des eaux et des sols, la

Tunisie doit tenir compte d’un nouveau contexte lié d’une part à la révolution du 11

janvier 2011 et d’autre part à la prise en compte du changement climatique.

La révolution du 11 janvier 2011 définit de nouveaux besoins des territoires en

assurant une équité territoriale et visant plus de démocratie (concertation,

coordination). La nouvelle constitution garantit ainsi trois principes majeurs :

gouvernance locale, libre initiative, subsidiarité (ce qui se traduit par une

nouvelle approche du développement local et une nouvelle organisation de

l’espace).

Concernant le changement climatique, la Tunisie s’est fortement mobilisée en

participant à la Cop 21, en étant signataire des accords de Paris 2015, de

l’initiative 4P1000, en créant une task-force et en réalisant son premier

rapport biennal.

En effet le changement climatique impactera fortement la Tunisie. Selon le ministère

de l’environnement les études prospectives tablent :

sur une élévation des températures entre 1,4 et 2,1 C° sur l’ensemble du pays

à l’horizon 2050 et 1.9 et 2.9 C° à l’horizon 2100 ;

sur une baisse des précipitations entre 2 et 16 % sur l’ensemble du territoire

à l’horizon 2050. En 2100 la diminution pourrait atteindre entre 10 et 50 % en

moyenne mais pourrait monter à 60 % dans certaines régions d’après certains

modèles.

Les principales conséquences du changement climatique sur les ressources en eaux

(horizon 2030) seraient les suivantes :

Diminution des eaux de surface d’environ 5%. L’eau exploitable diminuera

légèrement.

Plus sensibles : Les nappes phréatiques de forte salinité, les nappes littorales

et les aquifères non renouvelables diminueront de 28%.

La diminution des précipitations estivales augmentera le manque hydrique du sol.

Face à ces défis les axes /orientations/réflexions sont les suivants :

Préservation et gestion des ressources naturelles à la parcelle pour un

développement durable de l’espace rural

Valorisation agricole des actions réalisées

Equité sociale et/ entre les régions

Gouvernance locale et décentralisation

Aménagement par objectif orienté vers des projets (Gestion intégrée des

ressources naturelles)

Intégration dans une stratégie nationale de Gestion intégrée des ressources

naturelles

Financement des actions et des programmes

Recherche-développement partenarial centré sur le développement des

capacités, de production de connaissances et de conseils pour :

1. une gestion rationnelle pour un maximum d’efficience

2. un développement de l’agriculture pluviale face au changement climatique

3. le suivi, l’évaluation et l’appui aux politiques publiques.

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L’ACTA prend en compte le changement climatique et ses impacts potentiels à long

terme dans la planification stratégique des actions d’aménagement et de

conservation des terres agricoles à entreprendre. De nombreuses actions sont en

cours ou en projet dans le cadre de coopérations bilatérales ou multilatérales.

Les principales actions et programmes à long terme sont récapitulés dans le tableau

ci-dessous

Partenaires techniques et

financiers Programme/Projet/initiative/action

AFD / FFEM

PACTE: programme d’Adaptation au Changement Climatique

des Territoires Ruraux Vulnérables de Tunisie

(environnemental, économique, social): notion de territoires de

vie, adaptation au CC, développement durable, organisation

paysanne, gouvernance,

ADECIA

Partenariat institutionnel: développement du métier

d’animateurs (CADR), capitalisation des acquis de la

recherche, meilleure gouvernance des projets et

renforcement des capacités, suivi-évaluation et impact

CIRAD, IRD,

INRGREF, INAT

Observatoires des Ressources Naturelles: Plate-forme de

collecte, organisation, transfert et analyse de l’information

pour servir la planification territoriale

UE PAPS-Eau: réflexion nationale sur la stratégie de la DGACTA

GWP Med Planification de l’aménagement tenant compte de la

vulnérabilité au CC: dans le cadre du projet WACDEP

GIZ

Initiative relative à l’amont Nebhana: participation à

l’aménagement et la gestion durable des RN pour servir le

développement territorial

KFW Projet DARAL: Développement Agricole et Rural Autour

des Lacs collinaires

FAO

Développement des techniques de collecte d’eau pour

une agriculture durable et l’amélioration de la

résilience de la région du Sud

A court terme les programmes en cours sont récapitulés dans le tableau ci-dessous.

Partenaires techniques

et/ou financiers

Programmes en cours

Mesures d’adaptation

Budget national

Programme de plantation des

oliviers dans le nord

Migration des cultures entre

les étages bioclimatiques

PROGRAMME NATIONAL

Développement des techniques

de collecte des eaux : Les

citernes enterrées

Mobilisation des eaux par la

famille

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les programmes en cours (suite) :

Partenaires techniques

et/ou financiers

Programmes en cours

Mesures d’adaptation

Intégration de l’arbre dans

les terres agricoles privées

dégradées/ Nord et du

Centre- Ouest tunisiens

à promouvoir l’intégration de

l’arbre dans les terrains

agricoles privés dégradés Aider les agriculteurs qui

réalisent des services

environnementaux

GIZ-CIRAD-INAT: 100

millions : 2016-2017

Convention de partenariat

pour le soutient aux petites

agricultures dans le haut

Nebhana « ISPAHAN »

Favoriser l'émergence d'une

agriculture durable et profitable

dans la Haut Nebhana

Évaluer des systèmes de

culture innovants testés sur la

fertilité du sol.

4-Les défis futurs de l’agriculture en Tunisie et les opportunités

L’agriculture tunisienne a un devoir de sécurité alimentaire et un rôle crucial dans la

stabilité et la cohésion sociales ainsi que le développement économique. Elle devra

produire plus et mieux dans un contexte fortement contraint par la rareté et la

dégradation croissantes des ressources naturelles de bases (sols, eau et biodiversité)

et des difficultés socio-économiques récurrentes.

L’accroissement des productions attendu ne peut pas venir de l’extension des surfaces

cultivées, ni de celle de l’irrigation. La seule réponse qui se traduit par une question

est : comment intensifier les systèmes pluviaux actuels? Pour ce faire il faut mobiliser

des connaissances et de l'ingénierie pour la construction et l'évaluation de systèmes

de culture alternatifs capables d'améliorer les performances et la résilience des

petites agricultures pluviales en Tunisie. Nous nous orientons vers les techniques de

l’agro-écologie qui permettront de développer des systèmes C-Smart (climatiquement

intelligent) , écologiquement intensifs, gérant à la fois l’eau pluviale et la fertilité

du sol: carbone, nutriments , structure /porosité / réserve hydrique.

Un certain nombre d’options techniques pour intensifier les systèmes pluviaux a été

identifié. Ceux -ci sont consultables sur les diapositives de la présentation

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Panier d'options techniques possibles pour l'intensification écologique des

systèmes pluviaux tunisiens

Objectif Climate smart options Remarques

Réduire le

ruissellement

Techniques de CES;

Travail du sol (rugosité);

Enherbement; Mulching.

CES à la parcelle

Agriculture de

conservation;

Agroforesterie

Réduire

l’évaporation du sol

et augmenter la

transpiration de la

plante

Mulching; Brise-vents

Semis à sec (croissance et foliation rapides pour

un plus grand ombrage);

Densité et géométrie du peuplement;

Semis en paquets; Associations de plantes;

Agriculture de

conservation;

Agroforesterie

Maintenir l’eau le

plus longtemps

possible dans le

profil de sol

Mulching;

Apports de ressources organiques au sol (résidus

de récolte, BRF, compost, fumier…);

Travail du sol (réduit ou non- travail du sol;

retournement; outils).

Questions posées lors des 2 premières interventions - session 1 Question : il a été évoqué les possibilités offertes par les jardins de petites

dimensions (> 1000m2), permettant de fournir une production alimentaire. Y-a-t-il

des programmes publics dans ce domaine.

Réponse : Dans le nouveau code il y aura la possibilité d’une subvention pour des petits

équipements de dessalement, sous réserve d’une production de haute valeur ajoutée.

N°2 Q : il a été noté un fort investissement dans le domaine de l’agriculture pluviale.

Y-a-t-il des collaborations avec d’autres pays ?

Réponse : l’agriculture pluviale est un créneau porteur. On a commencé avec le Cirad

des travaux d’observation sur les pays de la Méditerranée. Cependant pour garantir la

durabilité des solutions il faut un travail important avec les agriculteurs locaux.

Cela rejoint les progrès en cours dans la mobilisation des acteurs au sein des

groupements de développement agricole (GDA). Les deux intervenants précisent

comment l’animation et la formation se développent en direction des agriculteurs.

Après 2011, des actions ont été conduites avec des financements pour restaurer la

confiance entre l’administration et les GDA. L’objectif est de créer des fonds pour

l’animation, afin que les GDA soient responsables de la gestion financière et de la

gouvernance locale. Il faut réaffecter les ouvrages de CES aux agriculteurs. Par

ailleurs, pour que nos ingénieurs aient une bonne aptitude à communiquer, il ya

maintenant dans les formations un module complémentaire qui traite du mode de vie

des agriculteurs.

N° 3 Q : il n’a pas été évoqué le progrès génétique pour faire face au changement

climatique.

R : Il y actuellement un programme FAO sur l’amélioration des orges.

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III -3–Politique de l’État en matière de dessalement des eaux

pour faire face au changement climatique.

Présentation préparée par Fethi KAMEL - Directeur de Production Sud

Est et M. Zouhaier KHABIR, Chef de la Division Production de Médenine–

Société nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux - SONEDE

Notes prises par Jean-Louis BARJOL

En 45 diapositives Zouhaier KHABIR, a présenté la politique de l’Etat en matière de

dessalement des eaux pour faire face aux changements climatiques.

En premier lieu il a présenté le problème des ressources en eau insuffisantes de la

Tunisie et l’aggravement de la situation sous l’effet du changement climatique.

Les ressources en eau de la Tunisie sont limitées et le problème est plus

accentué dans le sud vu la rareté des précipitations et la forte salinité des

ressources souterraines (le potentiel n’y dépasse pas 400 m3 /habitant/an

quand l’ONU fixe un seuil de pauvreté à 1000 m3)

La rareté de la ressource est accentuée par le changement climatique qui se

traduit par :

Une augmentation de la fréquence et de l’intensité des années extrêmement

sèches

Une forte variation des périodes sèches et humides d’une saison à l’autre

Une diminution des précipitations estivales et une augmentation du déficit

hydrique des sols

Une baisse des précipitations avec une diminution des eaux de surface

Une diminution du potentiel des eaux souterraines et une augmentation de

leur salinité

Il a ensuite chiffré les ressources en eau du pays et leur taux d’exploitation :

Le potentiel hydrique est de 4840 millions de m3 (dont 56% en eaux de

surface et le solde en eaux souterraines)

Sur ce potentiel 4640 millions de m3 (soit 96%) sont disponibles avec un

total exploitable en 2014 de 4200 millions de m3 Cette année-là la Tunisie a

mobilisé environ 93% des ressources.

Il a aussi donné des perspectives pour les ressources exploitables qui si elles

sont passées de 2767 millions m3 en 1996 (dont 2647 pour les eaux

conventionnelles et 120 pour les eaux non conventionnelles) à 3300 millions

de m3 en 2010 (dont 3090 pour les eaux conventionnelles et 210 pour les

eaux non conventionnelles) devraient se réduire dans le futur à 3106 millions

de m3 en 2020 (dont 2792 pour les eaux conventionnelles et 314 pour les

eaux non conventionnelles) mais remonter ensuite à 3121 millions de m3

(grâce aux eaux non conventionnelles prévues à hauteur de 389 millions de

m3)

Il a poursuivi son exposé par une présentation de la réponse de la Tunisie à ce

problème hydrique. Elle passe par l’utilisation accrue des ressources non

conventionnelles et un programme ambitieux de dessalement est en cours de

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réalisation mais aussi par une gestion de la demande ainsi qu’une protection et

sauvegarde des ressources en eaux. Les orientations futures de la Tunisie se portent

vers une augmentation du taux de réutilisation des eaux usées, une recharge

artificielle de certaines nappes par des eaux épurées traitées, par un encouragement

du recyclage des eaux usées dans le domaine de l’industrie et par un développement

du programme de dessalement des eaux saumâtres et de mer.

Il a ensuite donné la liste des diverses techniques de dessalement (thermiques,

membranaires et chimiques) avant de présenter la situation du dessalement en

Tunisie.

En juin 2013 il y avait 90 unités de dessalement installées pour une

capacité de production de 150 000 m3/jour, et la majorité de celles

destinées à la production d’eau potable est située dans le sud.

La production d’eau douce issue du dessalement est destinée pour 47%

à l’eau potable, suivie de l’industrie avec 33,3% et du secteur

touristique avec 13,3%, Seul 1,3% est destiné à l’agriculture.

Par procédé c’est l’osmose inverse (RO) qui domine avec 83% de la

capacité de production installée.

L’eau traitée est pour 83,3% e l’eau saumâtre et pour 13% de l’eau

de mer

Mr KHABIR a ensuite présenté en détail les principes de l’osmose inverse à

l’aide de divers graphiques dont nous retiendrons les deux suivants :

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Après il a présenté la situation des 5 stations de dessalement de la SONEDE

mises en service entre 1983 et juin 2013:

La partie suivante de son exposé a porté sur les perspectives du dessalement

en Tunisie qui s’articule autour de deux phases, la première visant les villes de

plus de 4000 habitants dont la salinité des eaux dépasse 2g/l et la seconde les

villes de plus de 4000 habitants ayant des eaux de salinité comprise entre 1,5

et 2 g/l.

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La première phase concerne les gouvernorats du sud et prévoit la mise en

route de 10 stations dont 9 par osmose inverse et 1 par EDR pour une

capacité totale journalière de 36 200 m3 (chaque station dispose de 1 à 3

lignes dont la capacité unitaire est de 800, 2000 ou 2500 m3/jour)

La seconde phase prévoit l’installation, toujours dans les gouvernorats du sud,

de 6 autres stations pour un volume total de 31 000 m3/jour (avec des lignes

de capacité de 1000, 1500 ou 3000 m3/j)

Par ailleurs M. Zouhaier a présenté quatre projets clef en main de

dessalement d’eau de mer par osmose inverse concernant Djerba (pour 50 000

m3 /j), Sfax (200 000 m3/j), iles de Kerkennah (6 000 m3/j) et Zarrat (100

000 m3/j).

Enfin il a traité les aspects financiers et environnementaux (devenir des eaux

saumâtres en sortie de station) qui influent sur le choix de la technique. Parmi

les critères ont été soulignés la salinité de l’eau à traiter (saumâtre ou eau de

mer) et celle attendue à la sortie selon l’usage industriel ou domestique, la

durée attendue de fonctionnement, le degré d’automatisme et de contrôle, les

sources d’énergies disponibles et la taille de l’installation.

Le tableau ci-après souligne à quel point le phénomène d’économie d’échelle est

important dans ce type d’investissement jusqu’à un certain volume de

production. Ainsi en multipliant par 10 la capacité le cout d’investissement par

m3/j est divisé par deux en eau saumâtre et par plus de deux en eau de mer

Mais ensuite ce phénomène plafonne au-delà car le passage d’une capacité de

40 000 à 60 000 m3/j ne génère que peu d’économies:

.Quant au coût de dessalement, comme l’illustre le tableau suivant il oscille

entre 0,2 $/m3 à partir d’eau saumâtre dans une grande station et 1,3 $/m3 à

partir d’eau de mer dans une petite station :

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Quant à la décomposition du coût de production d’un mètre cube d’eau de mer

dessalée par osmose inverse elle est donnée par le graphique suivant qui

souligne la part dominante (39% de l’amortissement (39%) suivie de l’énergie

(28%) :

En conclusion, le dessalement de l’eau de mer constitue un choix important

dans la mobilisation des ressources en eau de la Tunisie, en particulier dans le

Sud pour atténuer les effets négatifs du changement climatique. Mais elle

devra s’accompagner d’une maitrise de la demande, notamment en améliorant

les rendements des réseaux et d’un développement de la recherche en

collaboration avec les universités et les laboratoires de recherche.

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III -4 – Forêts et changement climatique : Cadre international

et actions locales.

Présentation de Marine LOVERO- Association Internationale Forêts

Méditerranéennes

Notes prises par Jean Louis BARJOL et Yves LE BARS.

Association Internationale

Forêts Méditerranéennes

Agadir - du 20 au 24 mars 2017

Marine LOVERO est ingénieur forestier à l’Association

internationale forêts méditerranéennes (AIFM), une ONG

internationale créée en 1996, dont le siège est à Marseille. Elle

est adjointe de direction et chef de projet, spécialisée dans la

gestion des espaces forestiers méditerranéens. Elle a en charge la

gestion courante de l'association, le montage et la mise en œuvre

de projets, et l'animation de réseau.

Le président en est Abdelhamid KHALDI, Chercheur à l’Institut

national de recherche en génie rural, eaux et forêts, Tunisie.

Alain CHAUDRON en est le trésorier. Tous les deux étaient

présents à nos rencontres.

1/ L’accord de Paris, rappels des points principaux

Marine LOVERO nous rappelle d’abord les

enjeux de l’accord de Paris, adopté lors de la

COP 21, qui vise à contenir le réchauffement

climatique en dessous de +2 degrés Celsius par

rapport à l’ère préindustrielle (en fait 1880-

1899, avec une augmentation déjà acquise de

+0,85°C). La COP 21 encourage l’adaptation

aux effets du changement climatique dans le

contexte du Développement durable.

Et en 2100, l’ambition est que nous soyons « neutres en carbone », c’est-à-dire que

nous n’ajoutions plus de CO² dans l’atmosphère, les puits de Carbone devant équilibrer

les émissions.

L’accord entre en vigueur le 4 novembre 2016, puisqu’il a été ratifié par plus de 55%

des parties, et pour plus de 55% des émissions.

Nouveauté essentielle dans cet accord, les Etats ont défini leur NDC (Nationally

Determined Contribution), la contribution que chaque pays se donne pour la réduction

des émissions. Un bilan global sera fait en 2023, puis tous les 5 ans.

2/ Les Forêts dans l’accord de Paris

Les forêts sont citées dans l’accord, à son article 5. Leur rôle clé est reconnu, sous

le double aspect de la réduction des émissions et de l’adaptation aux dérèglements

climatiques. Le dispositif REDD+ (« Reducing Emissions from Deforestation and Forest

Degradation », ou « Réduire les émissions de CO2 provenant de la déforestation et de

la dégradation des forêts ») témoigne de cet intérêt pour la forêt : le « + »

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correspond à la prise en compte de l’augmentation des stocks de carbone, par exemple

via des pratiques sylvicoles adaptées ou des plantations, ce qui peut fonder une

rémunération pour les pays en développement et émergents via des contributions

provenant des pays industrialisés. Le principe des Paiements pour Services

Environnementaux (PSE) permettrait de rémunérer les communautés ou entreprises qui

apporteraient des services à la conservation et amélioration des forêts.

Plus de 100 pays ont placé la forêt et l’usage des sols dans leur NDC.

Une harmonisation des stratégies et plans d’action nationaux est prévue, tant pour

intégrer les forêts dans la lutte contre le changement climatique que pour prendre en

compte le changement climatique dans la gestion des forêts.

3/ Ce qui se fait concrètement au niveau international

Certaines agences de l'ONU (PNUD, PNUE et FAO) ont créé en 2008 le programme

UN-REDD, qui veut soutenir les projets ou organisations de REDD+ dans les pays

partenaires.

Il s’agit d’aider, en particulier financièrement, l’élaboration de documents nationaux,

de renforcer les capacités techniques et la gouvernance pour les projets de REDD+,

en favorisant la participation de tous les acteurs, dont les populations indigènes et

tous les collectifs dépendants de la forêt.

Un portail internet peut être consulté, une documentation est accessible.

Le comité pour les forêts de la FAO a en juillet 2016 élaboré une stratégie pour

affronter les changements climatiques, et mieux y faire jouer le rôle des forêts.

4/ Trois exemples de projets en Méditerranée Marine LOVERO présente trois projets significatifs.

Le projet FORCLIMADAPT« Adaptation des espaces forestiers

méditerranéens aux changements climatiques ». C’est un Programme MED, financé par

le FEDER sur les années 2010-2013

Son objectif : développer de nouvelles techniques permettant d’améliorer les capacités

d'adaptation des espaces naturels méditerranéens au changement climatique sur la

rive Nord.

Il regroupe 8 partenaires, et organise le système d’observation sur 7 sites pilotes.

Cela permet :

le suivi des

changements dans les

écosystèmes

le développement

d'une « sylviculture

adaptative »

le développement de

méthodes de restauration

écologique et de

reboisement de terrains

dégradés

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Son action contribue à l’information et au transfert des connaissances, à la

sensibilisation du public et à l’amélioration de la gouvernance participative dans les

territoires. Ses thèmes sont de plusieurs dimensions :

l’adaptation de la gestion des forêts aux changements attendus, au niveau des

peuplements, au niveau des massifs ou à l’échelle régionale

l’anticipation des dépérissements, prévenir les incendies, combattre l’érosion et

restaurer les terrains dégradés.

Le projet est maintenant terminé, et un cahier final du projet peut être consulté sur

www.aifm.org.

Le projet FFEM

L’objectif de ce projet est « Optimiser la production de biens et services par les

écosystèmes boisés méditerranéens dans un contexte de changements globaux ». De

façon complémentaire au précédent il est centré sur 5 pays au Sud de la

Méditerranée. Il est financé par le FFEM (Fonds français pour l’Environnement

Mondial), et coordonné conjointement par le Comité FAO Silva Mediterranea et le Plan

Bleu. Il porte sur les années 2011-2015

Pays et sites du programme FFEM

Ce projet a eu cinq composantes :

Produire des données et outils pour la décision et la gestion des espaces

naturels, des points de vue de leur vulnérabilité et leur capacité d’adaptation

aux effets du CC ;

Evaluer la valeur économique et sociale des biens et services rendus ;

Là aussi, promouvoir la gouvernance participative et territoriale ;

En tirant parti des composantes précédentes, permettre l’optimisation des biens

et services environnementaux fournis et la valorisation des efforts

d’optimisation (dont stockage de carbone, avec l’appui d’ONF International) ;

Enfin organiser une coordination régionale notamment pour la rédaction des Plan

Climat de la Forêt Méditerranéenne.

Pour en savoir plus, aller à :https://sites.google.com/a/planbleu.org/plateforme_foret/home

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Le projet MEDFORVAL

Son objectif est de renforcer la collaboration des praticiens et autres responsables

de différents secteurs pour des mesures concrètes de protection, gestion et

restauration de forêts à Haute Valeur Ecologique. Ses interventions passent par la

mise en un réseau cohérent de gestionnaires de sites terrestres naturels et forestiers

de Haute Valeur Ecologique. Il organise les échanges, des formations, et des actions

de communication, avec l’ambition de dégager une somme de solutions naturelles pour

la résilience climatique

Financé par MAVA (Fondation pour la Nature Suisse), il porte sur les années 2015-

2017. C’est l’AIFM qui en est le coordinateur.

Les sites du réseau MEDFORVAL :

On pourra se reporter au compte rendu de la visite faite à l’un des sites, celui de

Zaghouan.

Pour en savoir plus : www.medforval.aifm.org

En conclusion de cette présentation nous retenons combien les enjeux sont élevés pour

la Forêt autour de la Méditerranée : les échanges entre tous les partenaires sont clé,

la coopération régionale et les réseaux internationaux méritent d’être soutenus !

CF. la présentation suivante sur la Stratégie tunisienne des forêts et parcours, et le

débat qui a suivi les 2 exposés.

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III -5 – La Stratégie tunisienne des Forêts et Parcours (2015-

2024) dans un contexte de changements globaux

Présentation de Habib ABID (Directeur Général des Forêts) empêché

ayant délégué pour le remplacer, Ameur MOKHTAR, nouveau directeur du développement sylvo-pastoral à la Direction Générale des Forêts

tunisiennes DGF.

Notes prises par André BARBAROUX

1° Une stratégie pour la période 2015- 2025

- Rappel du contexte :

La Tunisie est quasi entièrement en zone aride

(sauf l’extrême nord) et subit donc de plein

fouet les conséquences du réchauffement

climatique.

34% du territoire (5,6 millions ha) est couvert

par forêts, parcours et nappes alfatières et

est occupé par 888 000 à 1.000.000

d’habitants soit 10% de la population totale.

Ces territoires génèrent près de 5% du PIB.

• Valeur économique des forêts estimée à

237 MDT, soit 0.3 à 0.4% du PIB.

• Valeur économique totale (des forêts et

des parcours) estimée à 1055 MDT, soit

4.48% du PIB.

On y trouve :

- 41 zones humides classées Ramsar,

- 44 aires protégées (17 parcs naturels,

27 réserves naturelles),

- 4 réserves fauniques.

- Les stratégies nationales.

On ne part pas de rien, vu l’importance

économique et environnementale de ce

territoire, des stratégies antérieures à

périodicité décennale avaient été définies

successivement pour les années 1990 -

2000, puis 2000 - 2010.

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- Les grands axes de la dernière stratégie :

*Axe 1 : Adoption d’un cadre institutionnel et juridique (Coût: 17,6MDT) : réduction de l’administration forestière, (restructuration en une structure autonome)- renforcement

des capacités de l’administration forestière - réforme du code forestier - accent mis

sur la recherche/développement - mobilisation de ressources financières -

assainissement de la situation foncière des forêts.

*Axe 2 : Optimisation de la contribution du secteur au développement économique

global (Coût: 241,2MDT) : Développement socio-économique des zones forestières et

pastorales- appui à la valorisation des ressources pastorales et forestières - accent

mis sur le partenariat Public-Privé.

*Axe 3 : Amélioration des fonctions et services environnementaux des ressources du

secteur (Coût: 256,2MDT) : protection des forêts et accroissement de leur

productivité (Mise à niveau des infrastructures de prévention et de protection - Mise en

place d’un système de surveillance ou de veille pour la protection des forêts contre les feux et

la protection sanitaire) - amélioration de la gestion de la forêt (plans d’aménagement,…),

consolidation et amélioration de la gestion des aires protégées(y compris des zones

humides), conservation de la biodiversité- changement climatique (Recherche/action sur la résilience des écosystèmes et la séquestration du carbone dans les parcours et forêts)

*Axe 4 : Amélioration du capital des terres forestières (Coût: 334,47MDT) : Développement et amélioration du couvert forestier (reboisements, forêts et parcours

secteur public et privé – Schémas directeurs – Recherche développement/régénération et

productivité forestière) - Développement des parcours et lutte contre la désertification

(Mise en œuvre de plans d’aménagement des parcours collectifs sur 150.000 ha – Mise

en œuvre d’un programme spécifique dit prioritaire d’amélioration pastorale et de lutte

contre la désertification (150.000 ha).

Schéma de financement/Coûts

Coût total de la

stratégie : 849x109 DT

financés conjointement

par l’Etat à près de 60%,

le solde se répartissant

entre la coopération

internationale, la

population, les institutions

publiques et privées

rattachées au ministère

de l’agriculture.

2° L’approche tunisienne face au changement climatique

Coordination et travail avec toutes les parties, au niveau international et

participation à l’effort mondial.

Renforcement du cadre institutionnel.

Elaboration des communications requises par la convention internationale et

mises à jour périodiques

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Lancement d’études de vulnérabilité et élaboration de plans d’action pour

identifier les méthodes appropriées d’adaptation. Ces études démontrent que

la Tunisie est très vulnérable (augmentation du niveau de la mer et salinité,

réserves d’eau douce limitées touchées de plus par la salinisation et

l’évaporation, perturbation croissante des saisons qui engendre une régression

des rendements économiques. D’où certaines études majeures sur l’adaptation

de l’agriculture et des écosystèmes et l’impact sur les régions littorales.

Les conséquences de cette situation sur

une augmentation de la température

moyenne annuelle,

une baisse modérée des précipitations,

une variabilité accrue du climat, avec une

accentuation des phénomènes extrêmes

(sécheresses, inondations, vent) et les années

très sèches devant être plus intenses et plus

nombreuses.

Sur les ressources en eaux : on recense

4,7 M m3 d’eaux de surface et souterraines, le

déficit hydrique s’accroit.

Sur les éco systèmes : Augmentation des

risques d’incendies, dégradation des sols, baisse

des produits traditionnels, appauvrissement

généralisé de la biodiversité.

Sur l’agro système (cultures pluviales et

irriguées, élevage, cultures des oasis soit 5,5 m

d’ha): événements extrêmes peuvent entrainer

jusqu'à - de 50% pour la récolte d’olives à

horizon 2030, forte diminution des superficies

arboricoles fruitière non irriguée (6(à%) et une

réduction de l’élevage (bovins, ovins, caprins)

jusqu’à - 80% ; les situations inverses

(pluviométrie favorable) peuvent accroitre la

récolte jusqu'à + 20% et 10% pour l’élevage mais

ne permettent pas un rattrapage. Quant aux

céréales, les espèces récentes seraient sans

doute moins adaptées et chute importante des

rendements en cas de succession de phénomènes

extrêmes avec une reprise en cas de pluviométrie

favorable ne couvrant qu’en partie les baissent

des années précédentes.

3° Les enjeux de la stratégie nationale : principes directeurs

Stratégie à moyen et long terme : Assurer le maintien des ressources à moyen

et long terme.

Intégrer la variabilité du climat dans la politique agricole et, plus largement,

dans les politiques d’aménagement du territoire en ayant une approche globale

Gérer de manière intégrée à la fois au niveau des ressources (eau, agriculture,

biodiversité) et des différents secteurs économiques.

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DÉBAT

Éléments de la discussion en rapport avec les 2 exposés forestiers:

Question d’Yves LE BARS : Qu’attendez-vous de la COP 22 ?

Réponse de Ameur MOKHTAR, nouveau directeur du développement sylvo-pastoral à la

DGF (qui remplace ici, Habib Abid) : nous n’attendons quasiment rien, sauf à ce que l’eau

soit remise dans les débats, pour l’instant exclue. Une conférence des ministres africains

en juillet a préparé une charte pour la COP 22.

Sur la forêt, il faut que les co-bénéfices (les services environnementaux) soient au moins

autant pris en compte que le carbone : trouver les mécanismes pour faire payer ces

services en plus de la séquestration du carbone.

Réponse de Marine LOVERO : On n’attend pas grande chose de la COP 22, mais une COP

est un ensemble d’événements : il y aura la 22ème COP elle-même, la 11ème conférence des

parties du protocole de Kyoto (toujours en vigueur), la 1ère conférence des parties de

l’accord de Paris (avec l’Union Européenne, puisqu’elle a ratifié le traité), et de nombreuses

discussions et évènements organisés par des entreprises, des ONG ou autres acteurs.

Réponse de Saad SEDDIK : dans les 10 dernières années, 3 années sèches (1999, 2000 et

2001), et cela pourrait aller à 4 ! Et en même temps les inondations sont plus intenses.

On attend donc de la COP 22 un partenariat de solidarité internationale qui permette de

compenser les pertes de récoltes de ces années sèches (et l’exposé de Mounir ABICHOU,

de l’Institut de l’Olivier, sur la cartographie de la biomasse par télédétection rend possible

la mesure de ces pertes).

Remarque de Dominique PETER : Face aux difficultés d'élaborer de concert entre

plusieurs services relevant de directions différents des réglementations cohérentes et

applicables, une normalisation peut être utile, l'expérience montrant que les prescriptions

afférentes sont souvent reprises dans des textes officiels ultérieurs et prises en

considération par les bailleurs de fonds internationaux.

Réponse Ameur MOKHTAR : Sur les normes, je partage la remarque mais il faut tenir

compte aussi de l’opinion et faire de la pédagogie en partant d’expériences concrètes, en,

montrant les choses et en capitalisant car il ne nous parait pas possible d’imposer sur tout

au risque d’entrainer des effets de rejet.

Question de Jean JAUJAY : Y a-t-il des GDA forestiers, alors que 1M de personnes

vivent dans ou autour d’elles ?

Réponse Ameur MOKHTAR : 100 000 vivent dans les forêts et 700 000 autour. Et oui, des

associations forestières d’intérêt commun ont été créées en 19XX, puis transformées en

GDA (mais 50 GDA créé seulement, dans une démarche peu démocratique…).

Autre réponse : C’est un axe de la stratégie de donner place à des GDA, mais c’est plus

difficile de mobiliser les gens que pour l’eau. Plus largement, nous privilégions une approche

dite participative avec l’ensemble des partenaires, en mettant en avant, le développement

socio-économique et écologique de la gestion forestière Et actuellement la population ne

peut faire de coupes et donc de vente de bois : cela devrait évoluer.

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Question : Qui entretient les bassins versants aménagés ?

Réponse : Selon la propriété les gens eux-mêmes, ou les services forestiers.

Question de Dominique CAIROL : les forêts sont-elles suffisamment entretenues et le

« barrage vert » contre l’avancée du désert est-il efficace?

Réponse : L’entretien des forets dépend naturellement des propriétaires : pour les forêts

publiques, c’est la direction générale des forets qui est en charge ; pour les autres tout

dépend de la capacité à investir des propriétaires.

On met toujours en avant la « barrière verte » n’oublions pas que nous n’avons pas que des

déserts, notre territoire aride et semi-aride est beaucoup plus important, en outre il faut

réfléchir à quelle barrière verte, avec quelles espèces d’arbres et de plantes ? Nous ne

sommes pas sûrs que sur ce plan les expériences voisines soient concluantes. En revanche,

nous avons une politique active d’endiguement des dunes pour éviter qu’elles n’avancent et

ne menacent le bâti et les cultures, notre technique est rustique mais elle a fait ses

preuves et surtout, elle est localement bien maitrisée.

Question de Philippe GUERIN : qu’en est-il des nappes fossiles ?

Réponse : la nappe albienne est exploitée avec une convention entre Algérie, Lybie et

Tunisie, dans les oasis essentiellement. Il existe un mécanisme de contrôle entre les 3

pays. C’est un grand sujet de préoccupation car elles jouent un rôle essentiel et nous

devons éviter leur épuisement et nous assurer de leur pérennité. D’où une politique d’une

part de les inventorier (ce qui est à peu près fait) et de contrôle par le biais

d’autorisations avec les limites afférente à ce système largement laissé à l’initiative des

propriétaires ou exploitants.

Question d’Yves LE BARS : les jeunes ruraux vont-ils vers les métiers de l’agriculture et

de la forêt ?

Réponse : non ils ne sont pas très attirés. Ce sont des emplois non permanents et mal

couverts.

Il faut dépasser les réponses sectorielles, et organiser les filières, avec les GDA. Et aller

vers des assurances sècheresse.

80% des exploitations ont moins de 5 hectares, et 80% des agriculteurs ont plus de

60 ans : mettre à niveau les exploitations familiales avec un financement associé est

indispensable !

Autre réponse : La COP 22 est une réponse à l’échelle internationale, les problèmes ne

peuvent se résoudre à la seule échelle nationale. Or pour l’instant l’accès aux fonds Climat

est difficile. Il faudrait aussi introduire la séquestration du Carbone dans les oliviers dans

les comptes et les financements.

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III -6– Vulnérabilité des plantations oléicoles aux changements

climatiques en zones arides

Présentation Mme Hansen DHAOU MDSAKI – Chercheuse à l’Institut

des Régions Arides de MÉDENINE.

La présentation complète est précédée d’un résumé établi par Bernard

CHARPENTIER à partir de ces notes.

Cette présentation est consacrée aux travaux de recherche de l’IRA Médenine, pour la mise

au point d’outils de caractérisation et de prévision de la sécheresse, et de ses effets sur la

culture des oliviers en zone aride de la région Médenine.

Après un bref rappel de l’aridité climatique du Sud Est Tunisien, la présentation se développe

en trois points pour caractériser, prévoir et lutter contre les effets de la sécheresse.

les indicateurs de déficit pluviométrique ;

la description de la méthode de caractérisation spatio-temporelle de l’impact de la

sécheresse, à partir de données de celle de 1999-2002 ;

les résultats dans le gouvernorat de Médenine de l’appréciation de l’état des plantations

sous l’effet du déficit pluviométrique en 2000-2012.

En conclusion, Mme Hansen DHAOU-MDSAKI , indique que ces travaux doivent être poursuivis,

en particulier en intégrant le paramètre du sol et en utilisant pour la modélisation de la

vulnérabilité à la sécheresse une plus grande gamme d’autres facteurs pertinents.

Cette étude est un parfait exemple de recherche finalisée sur les effets du changement

climatique sur une production essentielle et emblématique du gouvernorat de Médenine.

La présentation donnée est suffisamment claire pour ne pas justifier une paraphrase.

Bernard CHARPENTIER

La Tunisie méridionale connue par son aridité climatique est aussi soumise à

d’autres types de contraintes

Ces contraintes fragilisent le milieu et le rendent très vulnérable aux

changements climatiques. Plusieurs manifestations remarquables apparaissent

alors:…….

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41

L’olivier, malgré ses grandes capacités d’adaptations aux différents bioclimats

et son aptitude à valoriser les régions arides, n’a pas échappé aux effets

négatifs de la sécheresse qui se traduisent par

Une baisse de la production,

L’accentuation de l’alternance, Le dépérissement de l’olivier avec des degrés divers

La sécheresse à Médenine 2000-2002

Dessèchement partiel des oliviers

Dessèchement total des oliviers

Arrachage des oliviers desséchés

Ce défi a occasionné le lancement de sujets de recherches afin de fournir les

informations nécessaires et de répondre à plusieurs questions

OBJECTIFS

La mise en place d’un système de suivi et de surveillance de la sécheresse et

de son impact sur les plantations oléicoles en zones arides.

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42

Objectifs spécifiques :

1. Identification d’indicateurs de déficit pluviométrique en zones arides.

2. Développement d’une approche d’évaluation de l’impact de la sécheresse

sur les plantations oléicoles, en termes de superficie et de niveau de

dessèchement.

3. Développement d’une approche d’appréciation de l’état des plantations

d’oliviers sous l’effet du déficit pluviométrique

4. Développer une approche d’analyse de la vulnérabilité des plantations

oléicoles au CC

ZONE D’ÉTUDE

Superficie : 8 588 km2;

Température moyenne annuelle: ~ 20 °C;

Précipitation : entre 150 et 200 mm/an;

Potentialités édaphiques très diversifiées;

Production agricole basée sur l’oléiculture;

Ressources hydriques très limitées.

Action 1: Identification d’indicateurs de déficit pluviométrique

Approche méthodologique

Calculer le SPI et le comparer avec d’autres indices pluviométriques

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43

Résultats

Le PN, le DI sont peu discriminants dans la détection de la sécheresse

au niveau de la zone.

le ZSI, le CZI et le SPI sont très comparables dans la détection de la

sécheresse au niveau de la zone (corrélation de 0.6 à 0,85).

Le SPI est confirmé comme indicateur approprié pour caractériser la sécheresse

en zone aride

Action 2:Méthode de caractérisation spatio-temporelle de l’impact de la

sécheresse sur les plantations oléicoles

Approche méthodologique L’approche méthodologique adoptée est basée sur l’exploitation poussée des données du

recensement des oliviers desséchés et des données cartographiques existantes à

travers une démarche cartographique spécifique fondée sur des méthodes itératives

des Système d’Information Géographique ont permis de définir et délimiter les zones

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44

oléicoles selon leurs degrés de desséchement. La superposition thématique de la carte

résultante avec celles de spatialisation du SPI-6M et celle des ressources édaphiques

Indicateur fiable d’évaluation de l’impact de la sécheresse sur les oliviers

Résultats

Carte de l’ampleur de la

sécheresse 1999-2002

sur les oliviers de

Médenine

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45

Une différence prononcée des réactions des oliviers à la sécheresse, selon les

régions et les localités.

Les oliveraies de Beni Khedache, Médenine et Sidi Makhlouf qui ont subi de

façon grave la sécheresse (niveau 4) se situent dans la zone à sécheresses

sévères selon SPI-6M.

Les oliveraies de Midoune, ayant SPI proche de la normale est la moins touchée

par la sécheresse (niveau 1).

Les valeurs de SPI 6-M des stations de référence 1999-2002

1999-2000 2000-2001 2001-2002

Station SPI 6-M Classes de

sévérité de

sécheresse SPI 6-M

Classes de

sévérité de

sécheresse SPI 6-M

Classes de

sévérité de

sécheresse

Benguardene -0,18

N -2,37

E -0,68

N

Zarzis 0,49 N -1,75 S -0,92 N

Djerba -0,53 N -1,14 M -0,37 N

BeniKhedache -0,47 N -2,07 E -1,13 M

SidiMakhlouf -0,48 N -2,96 E -1,03 M

Medenine -0,86 N -1,55 S -1,24 M

Avec: N: normale, S: sévère, M: modéré et E: extrême

L'apparition des sécheresses sévères et même extrêmes au niveau des zones de Zarzis,

Benguardene et Jerba (2001), est généralement précédée et suivie d'une année de sécheresse

proche de la normale ce qui affecte moins fortement les oliviers de ces régions.

Carte synthétique du SPI-

6M de 1999-202

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46

Superficie du territoire du Médenine affectée par la sécheresse en

relation avec niveau de desséchement des oliviers

Classes de sévérité

de sécheresse

Superficie selon

SPI-6M

(ha)

Niveau de

desséchement

observé sur terrain

Superposition SPI-6M/

desséchement observé (%)

Proche de la

normale 5896

1 81

2 9

3 9

4 0

Modérément sèche 161282

1 7

2 69

3 11

4 12

Sévèrement sèche 30211

1 0

2 0

3 0

4 100

Une bonne corrélation spatio-temporelle entre la sévérité de la sécheresse déterminée

par l’SPI-6M et le degré de desséchement des plantations oléicoles, qui est fortement

tributaire de la nature des sols.

Le SPI est un indice fiable pour la caractérisation spatio-temporelle de l’ampleur de la

sécheresse sur les plantations oléicoles en zone aride

Action 3: Approche d’appréciation de l’état des plantations d’oliviers sous

l’effet du déficit pluviométrique (2000-2012)

Approche méthodologique

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47

Valeurs du NDVI et du SAVI du mois d’avril en relation

avec les cumuls des précipitations de septembre à février

Valeurs du NDVI et du SAVI du mois de juin en relation

avecles cumuls des précipitations de septembre à mai.

Une grande similitude entre le NDVI et le SAVI dans l’appréciation de l’état des

plantations oléicoles en conditions de déficit et d’excédent pluviométrique.

des valeurs du NDVI et du SAVI du mois d’avril nettement supérieures à celles du

mois du juin traduisant une activité végétative plus intense au printemps

Evolution temporelle du VAI (indice d’anomalies de la végétation)

et du SPI (1999-2012)

En 1999-2002, le SPI a présenté des valeurs négatives exprimant une période de

sécheresse sévère à extrême.

le VAI a montré aussi des valeurs négatives indiquant des oliviers en état de stress

hydrique très important.

en 2007-2008 (année humide), le SPI a présenté des valeurs positives indiquant des

conditions très humides. le VAI a révélé aussi des valeurs positives exprimant le d’un

bon développement des oliviers

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48

Corrélations entre le VAI et le SPI

Une bonne corrélation entre le VAI et le SPI en particulier pendant les années sèches

et humides qui servira pour la mise en place d’un système de veille à la sécheresse à

court et moyen terme.

ACTION 4: Approche d’analyse de la vulnérabilité des plantations oléicoles de

Médenine au changement climatique à long terme

Projections des précipitations et des températures aux horizons 2020 et 2050

Projections des précipitations

modèle HadCM3 (scénario A2)

Projections des températures

modèle HadCM3 (scénario A2)

- Baisse de précipitations moyennes annuelles de -

10% en 2020 et de – 29% en 2050

- Elévation de température de 1°C en 2020

et 2.1°C en 2050

Conclusion : Les projections faites par le modèle HadCM3 (scénario A2) confirment

l'aggravation des conditions climatiques en Tunisie.

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49

Approche méthodologique

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50

Classe d’aptitude : ETa/ETc

(%)

Figure : Evolution de la répartition de classes d’aptitude à l’oléiculture par rapport

à la SAU du gouvernorat de Médenine (ha)

Très élevée (>75 %)

Elevée

(62-75 %)

Moyenne

(55-62 %)

Faible (45-55 %)

Marginale (<45 %)

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51

CONCLUSIONS

SS

Ce travail de recherches nous a permis de retenir que :

Le SPI est confirmé comme indicateur approprié pour caractériser la

sécheresse en zone aride.

Le SPI a permis de prédire globalement l’extension spatio-temporelle du

niveau de desséchement des oliviers

Une bonne synchronisation semble exister entre les valeurs du SPI et

du NDVI qui servira pour la mise en place d’un système de veille à la

sécheresse à court et moyen terme.

L’établissement d’un modèle d’analyse de de la vulnérabilité des

plantations oléicoles de Médenine au changement climatique pourra

servir comme un outil convenable pour la prise de décision et la

planification de l’extension de l’oléiculture.

Certains aspects méritent d’être approfondis tels que:

L’intégration du paramètre sol notamment l’utilisation de la réserve utile

du sol dans l’étude de la variation spatiale du SPI.

Meilleure valorisation des potentialités des données satellitaires à très

haute résolution pour meilleure dissémination de l’effet du sol et des

végétations annuelles.

Affiner la modélisation de la vulnérabilité en prenant en compte

d’autres facteurs pertinents (variabilité inter et intra annuelle du

climat, maladies, physiologie, variétés, marché, socio-économie, etc.)

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52

III -7 – L'oléiculture Pluviale : quel avenir dans un contexte de

changement climatique ; rareté et dégradation des ressources

naturelles de base (eau, sol et biodiversité)

Présentation de Mounir ABICHOU –Docteur en science agronomique,

attaché de recherche à l’Institut de l’Olivier de ZARZIS.

Notes prises par Michel GUINAUDEAU.

La dominance du secteur oléicole est une caractéristique commune

des zones méditerranéennes.

La disponibilité de l’eau est considérée comme le principal facteur

qui limite la production de l’olivier sous climat Méditerranéen, se

caractérisant par l’irrégularité de la distribution de la pluie avec

une température et une évapotranspiration élevées.

La Tunisie est le pays oléicole le plus important du Sud de la

Méditerranée. Plus de 30% de ses terres agricoles, soit 1,68

millions d’ha, sont consacrés à l’oléiculture (Conseil Oléicole

International, 2006). L’oléiculture joue une place capitale dans la

vie sociale, économique, culturelle et écologique du pays, ce qui

incite à mettre en œuvre beaucoup d’efforts pour le

développement de ce secteur.

D’où la nécessité de chercher un mode de conduite pour

l’oléiculture, sous influence édaphique, spécifiquement adapté pour

ce pays, dans le but d’améliorer la productivité, assurer la

durabilité du secteur, limiter l’impact négatif des changements

climatiques et faire face à la rareté de l’eau.

En Tunisie, l’olivier se développe dans une fourchette de précipitations allant de 800

mm/an, à l’Extrême Nord, à 150 mm/an, au Sud-Est. Les précipitations annuelles

sont irrégulières. En effet, les trois quarts de ces pluies sont observés en hiver

pendant la période du repos végétatif de l’arbre.

Le Sahel Tunisien, zone semi-aride, présente le pourcentage le plus élevé du nombre

de pieds d’oliviers, soit 29 millions de pieds (41,4%), en ayant recours à des

techniques traditionnelles de captage des eaux de ruissellement.

Dans un contexte de rareté des sources naturelles, les habitants du Sud de la Tunisie

ont combattu à travers l’histoire la pénurie de l’eau. En effet, ils ont construit des

citernes pour collecter l’eau de pluie et satisfaire leurs besoins domestiques, ils ont

creusé des puits là où existe une nappe phréatique pour leurs cultures. Par ailleurs,

afin de pallier au déficit hydrique permanent, les paysans utilisent les eaux de

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53

ruissellement par la création des ouvrages de Conservation des Eaux et du Sol qui

permettent d’exploiter rationnellement les eaux de ruissellement pour une meilleure

utilisation par les plantes, tels que le système Meskat1dans le Gouvernorat de Sousse

et le système de Jessours2dans les zones montagneuses des Gouvernorats de Médenine

et de Tataouine.

Quelques données sur la place de la Tunisie dans l’oléiculture mondiale :

Moyenne (en

tonnes / an)

Huiles d’olives

production

Huiles d’olives

consommation

Olives de table

production

Olives de table

consommation

Surface

cultivée

Ha

Rendement

q/Ha

Tunisie 144 500 42 300 15 000 14 100 1 800

000 4,00

Maroc 160 800 54 700 191 700 29 400 1 204

700 10,25

Algérie 34 300 35 300 59 300 60 800 239 350 13,22

Egypte 2 300 2 200 172 400 138 300 49 000 63,26

Libye 8 600 9 800 3 200 6 700 130 860 16,5

Syrie 134 500 117 300 138 700 122 800 500 000 12,4

Jordanie 24 200 21 700 23 900 22 000 64 520 17,53

Palestine 15 800 10 300 6 900 8 000 ? ?

Liban 6 000 5 800 6 300 7 300 58 000 15,52

Iran 3 000 3 600 10 000 10 000 13 000 31,54

Portugal 31 400 66 900 10 400 13 400 380 000 7,50

France 4 200 96 400 2 000 48 200 18 340 9,80

Chypre 6 300 5 500 8 000 8 000 13 740 11,95

Croatie 5 100 5 300 800 900 18 000 20,33

Serbie 500 500 500 700 ? ?

Slovénie 400 1 500 0 400 780 34,40

Moyenne

2000/06

(en tonnes /

an)

Huile d’olives

production

Huile d’olives

consommation

Olives de table

production

Olives de table

consommation

Surface

cultivée

Ha en

2005

Rendement

q/Ha en 2005

Argentine 13 400 5 500 55 800 14 800 30 079 31,52

Mexique 2 300 10 300 11 000 10 500 5 150 27,25

Etats-unies 1 000 202 300 93 900 205 000 12 960 99,39

Australie 3 400 31 900 3 300 16 800 5 000 46,08

La problématique du Sud, une contrainte pour le devenir de l’olivier :

1) Dans ce contexte de semi-aridité, les stress dus essentiellement à la rareté de

l’eau et à la dégradation des sols ont un impact sur la rentabilité de l’olivier, qui

se caractérise par une production de 15 kg d’olives par arbre (60 kg dans les

zones les plus favorables).

Cette faible production peut conduire à un risque d’abandon de l’oliveraie, et, de

fait, la durabilité du secteur est menacée.

2) Le climat du Sud tunisien se caractérise par une pluviométrie faible, insuffisante

pour l’irrigation, avec, par ailleurs, une qualité de l’eau qui présente une salinité

1Meskat : Le principe du système Meskat consiste à l’utilisation de la surface amont, surface non

cultivée, comme impluvium et la surface aval pour la plantation d’oliviers. 2Jessours : Il s’agit de construire en cascade des digues en terre parfois consolidée avec des pierres,

dans les talwegs et les dépressions, dans le but de retenir les eaux de ruissellement et les matériaux

de charriage.

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54

élevée, mais aussi une forte évaporation, surtout durant la période de mai à

octobre

Les effets observés des changements climatiques sont réels :

- hausse des températures

- avancée de la floraison

Références des stadesphénologiques sur l’échelle de Collebran et Fabre.

-attaque de la mouche de l’olivier : Lors de la campagne de 2010, une

attaque sévère de cette mouche a provoqué la chute de fruits,

engendrant une perte économique de 30 %.

-dégradation de la qualité …

3) Les effets des changements climatiques sont amplifiés par la pauvreté des sols en

matière organique et les techniques de travail des sols inadéquats.

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55

En effet, en l’absence de tout apport extérieur, l’exploitation d’une oliveraie se

traduit par un appauvrissement progressif du sol en éléments nutritifs, nécessaires

à la production des olives et à la biomasse des arbres.

Aussi l’altération de la structure du sol par des tracteurs lourds et des outils

inappropriés pose à la fois des problèmes d’ordre agronomique (circulation de l’eau

et de l’air, croûtage de surface, chute de rétention des ions par le sol) et

environnementaux (érosion, réduction de la couverture végétale) où les sols nus,

secs et exposés sont les plus susceptibles à l’érosion éolienne.

L’objectif fondamental est donc d’optimiser l’infiltration de l’eau, la capacité de

rétention du sol et de limiter l’évaporation.

4) Le cadre de l’activité autour de l’oliveraie est de plus en plus impacté par les

changements socio-économiques, tels que :

o une forêt fortement morcelée,

o des charges d’entretien très élevées,

o le faible niveau de qualification de la main d’œuvre,

o l’attachement social des agriculteurs à l’olivier, ce qui limite

considérablement les efforts d’innovation de l’activité oléicole,

o des plantations vieillissantes qui ne font pas l’objet d’un programme

d’arrachage et de replantation

o absence de successeurs.

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56

5) Le terrain est révélateur de défaillances au niveau des pratiques, telles que :

- Extension rapide et anarchique des zones oléicoles sur des sols marginaux,

de parcours et des sols hydro morphes.

- Extension sur des écosystèmes fragiles, telles que les zones Elouara, zones

de pâturage à pluviométrie très faible, sans les études techniques

nécessaires, notamment sur les sols gypseux de faible profondeur

- Absence de couvert végétal naturel par Rhantherium Suaveolens3 qui joue un

rôle important pour la protection de sol contre l’érosion.

Les acquis de la recherche, pour mieux valoriser les oliveraies Principe : Il s’agit d’actions simples, pas chères et faciles à installer !

1) Valorisation agronomique de la margine par épandage

L’épandage des margines sert à augmenter le niveau de la matière organique des

sols, à diminuer l’instabilité de la structure, à améliorer l’activité biologique et à

atténuer l’effet de l’érosion éolienne.

L’épandage de margines anciennes, ayant séjourné au moins trois mois dans des

bassins de stockage, permet une auto dégradation des polyphénols par les micro-

organismes qui se trouvent dans la margine. Le taux de phénol de la margine est

ainsi réduit, ce que montre graphiques suivants d’une analyse chromatographique,

décelant uniquement la présence d’acide syringique avec une faible concentration.

3 La steppe à R. Suaveolens est répandue à partir de nord de Sfax jusqu'à l’extrême sud de la Tunisie et plus particulièrement la

plaine de Djeffara (plaine sableuse). Le Houérou (1969) estima sa superficie totale à 500.000 ha dont il ne subsiste aujourd’hui

qu’environ 50.000 ha, le reste ayant disparu par défrichement.

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57

L’épandage de margine a des effets bénéfiques sur le taux de la matière

organique, la flore totale, la végétation naturelle spontanée (nombre de plantes par

m2) et la vitesse de friction seuil (m/S), comme le montrent les graphiques suivants

résultant d’épandages aux doses de 0, 50, 100 et 200 m3/ha :

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58

2) Techniques de travail du sol :

L’emploi de la technique "jamoussi" (charrue à soc profond) au lieu de la technique

"mhacha" (outil de surface) permet de réduire considérablement les pertes en sol,

tout en améliorer la perméabilité.

Travail du sol Pertes en sol

Jamoussi 1,277 T/an/ha

Mhacha 2,190 T/an/ha

3) Retournement du sol pour rajeunir les racines et aérer le sol.

4) Valorisation des ressources génétiques à partir des deux variétés locales :

Les caractéristiques spécifiques de deux variétés locales :

Variété Chemlali (5%) Variété Zalmati (90%)

. Vigoureuse et très rustique

. Système racinaire bien développé

. Résistante à la sécheresse

. Peu productive

. Floraison avancée

. Peu vigoureuse

. Système racinaire peu développé

. Résiste mal à la sècheresse

. Productive

ont conduit à intervenir pour créer une autre variété Zalmati, greffée sur une

variété Chemlali.

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59

5) Introduction du figuier dans le système oléicole des zones arides :

L’introduction du figuier (Ficus carica L.) est un moyen de protection de

l’environnement et d’amélioration de la productivité, qui présente de plus les

avantages suivants : faible exigence en eau, facile à installer, bonne adaptation à

la région, écoulement de production prometteur et conservation facile.

6) Introduction de la luzerne :

Elle assure un complément de revenu.

7) Valorisation des sous-produits :

Les sous-produits de l’olivier représentent 90% de la biomasse offerte par

l’olivier. Ce gisement actuellement est aujourd’hui utilisé à l’état brut pour

l’alimentation animale, sans valeur ajouté. Désormais, l’objectif est de s’orienter

vers ces co-produits intéressants pour les traiter et les utiliser comme source

d’alimentation locale pour l’élevage et pour d’autres utilisations biotechnologiques.

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60

C’est par exemple le cas des margines, grignons, feuilles, bois de taille de l’olivier

pour la fabrication d’ensilage.

Par ailleurs, dans le but d’intégration de l’élevage dans l’exploitation oléicole, il

s’agira de combiner et broyer ces sous-produits pour les conserver par ensilage

humide (en aérobiose) en utilisant la méthode des silos-taupinières.

L’activité autour de l’oliveraie, un développement annexe porteur

d’emplois.

a) Création des sociétés de services, pour la cueillette, la taille, les labours, l’épandage

de la margine.

b) Création d’entreprises, telles que pépinières, unités de séchage de feuilles d’olivier,

unités d’ensilage, unités de fabrication de compost, unités de valorisation du gros bois.

Remarques, questions et réponses

après les interventions d’Hassen DHAOU et de Mounir ABICHOU

Un pédologue de l’IRD, indique qu’une expérimentation de terrain, menée avec la

DGACTA et l’IRA de Médenine, vise à caractériser l’impact sur l’olivier d’apport

en matière organiques, voire en hydrogènes, les observations étant menées par

sondes.

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Dans l’assistance, quelqu’un s’interroge sur la perméabilité des sols et, plus

précisément, sur le partage d’une averse-type de 30 mm de pluie entre le

ruissellement et l’infiltration dans le sol

Concernant la construction d’indicateurs, l’attention est attirée sur la distinction

entre ETR et ETP, et la difficulté d’isoler un paramètre des autres, et donc de

mesurer ses effets « toutes choses égales par ailleurs ».

A la question de savoir si son travail pourrait servir à la mise en place d’une

assurance "sécheresse" ou "calamité", Hassen DHAOU répond que cela n’entrait

pas dans les objectifs de sa recherche

A la suggestion d’un sous-solage à 80 cm de profondeur, Mounir ABICHOU répond

que les sols en cause ne sont pas assez profonds pour l’envisager.

Pour la sécheresse actuelle, la question clé, « Que peut-on faire ? », n’a pas de

réponses convaincantes.

Au sujet des maladies phytosanitaires de l’olivier en Italie, et des mesures

d’isolement prises au Nord de la Méditerranée, il est indiqué que les mêmes

mesures d’isolement sont prises en Tunisie.

Est posée une question sur l’impact des travaux de CES.

Avec le changement climatique, la floraison de l’olivier est avancée d’une vingtaine

de jours, et les dégâts causés par la mouche sont plus sévères, obligeant souvent

à traiter deux fois par an au lieu d’une seule avant. La question se pose de savoir

ce qu’il en est de l’olivier irrigué.

A une interrogation sur l’apport de matières organiques venant de l’extérieur,

Mounir ABICHOU signale l’ajout d’algues dans les composts fabriqués à partir

d’éléments locaux.

Concernant les données sur les programmes tunisiens d’arrachage et de

replantation d’oliviers, il est indiqué que la Tunisie compte 80 millions d’oliviers, sur

lesquels 10% sont trop vieux et doivent être remplacés. Les programmes en cours

sont subventionnés, mais les montants budgétaires alloués sont insuffisants et

doivent être renforcés.

****

A l'issue de ce dernier exposé, le Ministre et le Président remercient les intervenants

pour la qualité de leur exposé et l'auditoire pour son attention soutenue . Ils

confirment que les Actes du Colloque seront disponibles sur le site de l'association dès

le début de l'année 2017 et invite les participants à la visite du site, sous la conduite

de responsables du Centre de recherche.

Une photographie de groupe clot la journée."

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IV - VISITES TECHNIQUES des 13 au 19 octobre 2016.

IV-1 -Visites en marge de la journée d’études du 13 octobre 2016:par Martine Blatin et Michèle Le Bars.

Les personnes non intéressées par la

journée d’études ont profité des

compétences de M.LOUHICHI Marouan

,[email protected], qui nous a

présenté l’écomusée qui vient tout

juste d’ouvrir et quatre programmes de

recherches.

L’écomusée : Son objectif, insiste-t-il,

est de « contribuer à la lutte contre

la désertification de la mémoire ». Web: www.ira.agrinet.tn

Les objets présentés sont regroupés par thèmes :

- Matériel et outils agricoles traditionnels

- Equipement du cavalier

- Patrimoine naturel et sites historiques

- Arts et métiers traditionnels

- Ustensiles de cuisine et poteries

- Tapis et tissages, dont certains sont exceptionnellement beaux, les couleurs étant

restées très vives.

Au sujet des tissages, notre guide nous rappelle que le noir est réservé aux femmes

mariées, la couleur aux filles à marier et que chaque famille se distingue dans ses

tissages par un dessin qui lui est propre. Il exprime le souhait que ce musée, certes

petit, mais riche d’objets et très vivant, soit à terme mentionné dans le dépliant

touristique officiel.

Quatre expérimentations :

- Truffes blanches : Sur une parcelle, on cultive la plante au pied de laquelle, dans

la nature on trouve la truffe blanche. Celle-ci vit en symbiose, alimentant les

racines en sels minéraux, tandis que la plante lui apporte des matières organiques

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- Un troupeau pilote de dromadaires femelles, de près de 80 têtes, dont 45 adultes

en début de chamelage. Chaque bête est munie d’une puce d’identification,

introduite dans une poche de l’estomac. Chaque femelle, après une gestation de

12 à 13 mois, nourrit son petit pendant environ une année. On essaie de lui faire

faire un chamelon chaque année, ce qui suppose qu’une autre chamelle en nourrisse

deux. Les chamelles refusant de nourrir un chamelon qui n’est pas le leur, des

recherches médicamenteuses sont effectuées pour les désinhiber ! D’autres

recherches concernent l’insémination artificielle ou l’utilisation du lait notamment

pour la production de yaourts ou de fromages.

- Les outardes houbara : espèce en voie de disparition du fait du braconnage

pratiqué par les émirs des pays du golfe, autorisé pendant plus de 20 ans par le

régime Ben Ali. L’IRA travaille au repeuplement. Le stade de l’insémination

artificielle a été franchi avec succès, mais pas celui de l’adaptation au milieu

naturel.

- Pour finir, une parcelle d’expérimentation d’arbres fruitiers, irriguée par un

réseau souterrain, plus économe en eau que le goutte à goutte.

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IV-2 - Matinée du vendredi 14 octobre2016: deTataouine à Matmata

par Alain CHAUDRON - Alain CHAUDRON est membre d’Échanges Med et Trésorier de l’AIFM [email protected]

1/ Musée de la mémoire de la terre à Tataouine

Le bus nous arrête à quelques centaines de

mètres de l’hôtel et nous visitons le musée

de la mémoire de la terre. Une convention

entre le conseil régional de Tataouine et

l’Office National des Mines (ONM) a abouti

à la mise en place en 2000 de ce musée qui

regroupe les fossiles les plus marquants de

la région. Une collaboration étroite avec

l’association des amis de la Mémoire de la

Terre (AAMTT) et des agences de voyage

spécialisées dans le tourisme culturel a

aussi abouti à la mise en place d’un circuit

géotouristique : le circuit de la Mémoire de

la Terre. https://www.facebook.com/aamtt.tataouine

La découverte du premier squelette de dinosaure en Tunisie a

eu lieu en 2011, après des mois de recherche sur la géologie

et les fossiles de la période du Crétacé dans le gouvernorat

de Tataouine en collaboration entre l’Office national des

mines de Tunis et des chercheurs de l’université de Bologne.

Les nombreux ossements, bassin, vertèbres, queue, datés à

100 millions d’années, sont en excellent état de conservation.

En 2013 une deuxième fouille permet de récupérer une

grande partie de la queue de l’animal : 17 grosses vertèbres.

Les ossements appartiennent à un grand dinosaure herbivore

de la famille des sauropodes. Il s’agit d’une nouvelle espèce,

qui a été appelée Tataouinea hannibalis.

Tataouinea hannibalis mesurait plus de 15 mètres de longueur

et vivait dans de vastes plaines côtières, sous un climat aride

et chaud. Il partageait ses ressources alimentaires avec

d’autres dinosaures herbivores, avec des reptiles volants,

avec de petits mammifères. Les fossiles de plus de vingt

espèces différentes vivant dans la région de Tataouine au

Crétacé ont été retrouvés, sur une centaine de kilomètres.

Le musée de la mémoire de la terre expose aussi plusieurs

météorites, tombées dans la région.

On peut lire sur le site : http://tunisieculture.forumactif.com/t26-les-mysteres-de-la-meteorite-

tataouine

les « mystères de la météorite de Tataouine », tombée le27

juin 1931, ramassée par les légionnaires et envoyée au

Muséum à Paris.

Cinquante ans plus tard, l’affaire a rebondi

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2/ Hôtel Ksar Hedada

Le deuxième arrêt de la matinée nous amène sur le site utilisé en 1997 par Georges

Lucas pour créer le village Mos Espa de la planète galactique Tatooine dans le premier

épisode par ordre chronologique de la saga Star Wars, la menace fantôme. Nostalgie…

3/ Station de dessalement de Béni Khédache

M. Zouhair KHABIR, de la SONEDE, [email protected] nous

présente assez rapidement ce projet, en cours d’achèvement. La

station aura une capacité de 800 m3/jour, pour 2 500 abonnés.

L’eau saumâtre (3g/l) sera pompée par des forages à 100-120

mètres de profondeur et sera traitée par osmose inverse sur une

ligne. L’eau mélangée distribuée aura une teneur en sel d’environ

1,5 g/l. Les rejets seront déversés dans un étang d’évaporation

de 3,5 ha.

4/ Ouvrages de Conservation des eaux et des sols (CES)

Lors de ce quatrième arrêt le Dr. Mohamed

Moussa, de l’IRA de Médenine,

[email protected] nous présente les

techniques de conservation des eaux et des

sols utilisées dans cette région aride (150

mm de pluie/an) située à 20 km du Grand Erg.

Dans le système traditionnel ancestral

appelé « jessour »4 des barrages ou

diguettes (tabias) avec déversoir sont

construits en travers du fond des oueds pour

permettre de piéger en amont des limons et

sables par ruissellement. Les thalwegs sont

généralement plantés en oliviers.

Après les pluies, l’eau peut stagner deux ou

trois jours dans le « jesser » avec le risque

de créer une couche argileuse imperméable.

L’IRA propose un système de flotteurs pour

envoyer l’eau en profondeur.

Les ouvrages sont entretenus par l’Etat, de nombreux propriétaires étant partis à la

ville.

4 Image extraite de J. Bonvallot, Tabias et jessour du sud tunisien, agriculture dans les zones marginales et

parade à l’érosion, Cah. ORSTOM, sér.Pédol., vol. XXII, n° 2, 1986 : 163-171

http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/cahiers/PTP/24510.PDF

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5/ GDA Al Wifak Amenit Ksar Hallouf Almodhhar

Nous nous arrêtons ensuite dans la palmeraie

de Ksar Hallouf, où nous retrouvons notre vice-

président tunisien, le ministre Saad SEDDIK

(ENGREF 1983).

M. Salah HACHENI nous présente alors le GDA

Al Wifak Amenit Ksar Hallouf Almodhhar, dont

il est le Président, avec l’aide du Dr.

Abdelhamid KHALDI, [email protected]

(ENGREF 1986, Chercheur à l’INGREF,

Président de l’AIFM) pour la traduction et des

commentaires.

Nous sommes filmés… et la présentation a été mise en ligne sur le site du GDA ! https://www.youtube.com/watch?v=VZlh5aQDEpo

https://www.facebook.com/GDA-Al-Wifak-Amenit-Ksar-Hallouf-Almodhhar-

200098067088500/?hc_ref=PAGES_TIMELINE&fref=nf

Le GDA a été créé il y a un peu moins d’un an. Il

regroupe à ce jour 70 adhérents (environ 30% des

ménages habitant sur la zone) et emploie deux

salariés. Son conseil d’administration est composé de

six bénévoles élus.

Sa stratégie, établie avec l’appui du CRDA, de

l’Office de l’élevage et de la coopération allemande

(GIZ) concerne la valorisation des ressources

naturelles, l’encadrement des agriculteurs, la

vulgarisation et la formation des agriculteurs, la

formation de la femme rurale et son émancipation sociale et économique, la participation

aux appels d’offres, l’exécution de travaux de CES.

Parmi les actions en cours, M. HACHENI signale la restauration des systèmes

d’irrigation traditionnels, la création d’un centre de collecte de lait de chèvre,

l’utilisation de résidus d’olivier comme fourrage, la réfection de puits de surface,

l’organisation de l’écoulement des produits locaux, l’électrification… Il met beaucoup

d’espoir dans un projet de barrage collinaire, dont l’étude de faisabilité est en cours.

Enfin, on doit signaler que le GDA a été créé dans le cadre du Projet de développement

agro-pastoral et des filières associées dans le gouvernorat de Médenine (PRODEFIL),

d’un montant de soixante millions de dinars, que la coordinatrice du projet, Mme Selma

JALOUALI, du CRDA de Médenine [email protected] nous présente rapidement, avec sa

collègue Mme Maali WEJDANE, chef d’arrondissement agriculture biologique au CRDA,

[email protected] .

6/ CRDA de Gabès

Après une courte pause au café artisanal Bellevue, nous nous arrêtons au bord de la

route, où Bechir DADI (ENGREF 1987), [email protected] , Commissaire Régional au

Développement Agricole (CRDA) de Gabès, nous présente le secteur Conservation des

eaux et du sol (CES) dans le gouvernorat.

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Le contexte naturel est marqué par un relief

accidenté, une couverture végétale faible ou

inexistante, des sols friables et érodables, une

pluviométrie faible et irrégulière. Le contexte

économique et social est marqué par des

populations pauvres et peu éduquées, le manque de

tissu associatif ou professionnel performant,

l’absence d’activités économiques autres que

l’agriculture dans le milieu rural.

Ces facteurs font du gouvernorat de Gabès une

région fortement menacée par l’érosion hydrique.

Les principaux objectifs des aménagements de CES

sont la mobilisation des eaux de ruissellement, la

lutte contre l’érosion hydrique, la recharge de la

nappe, la mise en valeur agricole et la protection

contre les inondations de zones aval.

Dans le cadre de la stratégie nationale de CES

1990-2015, plus de 80 000 ha de bassins versants

ont été aménagés dans le gouvernorat.

Après cette matinée très bien remplie… nous atteignons notre restaurant de Matmata

vers 14h30. Heureusement, les participants prévoyants avaient emporté dans leurs sacs

fruits et gâteaux pour éviter l’hypoglycémie !

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IV-3 - Après-midi du 14 octobre 2016,de Matmata à Douz, par Jean-

Yves OLLIVIER, Jean-Yves OLLIVIER est Administrateur et ancien V-P d’Échanges Med.

Après notre déjeuner à Matmata, nous partons vers Douz, avec un premier arrêt

à l’ancien Tatmata, pour visiter une maison troglodyte encore occupé par des

habitants d’origine berbère

Après une porte d’entrée, on pénètre dans un long couloir d’accès creusé dans la

roche puis on débouche dans une cour intérieure, à l’air libre, qui dessert les

différentes pièces de la maison creusées aussi dans la roche : cette disposition

visait à protéger les habitants de l’extérieur dans une période agitée. La plupart

des maisons troglodytes ont été abandonnées après de graves inondations en

1969.

Notre guide nous rappelle que les Berbères sont les premiers occupants du

Maghreb, depuis 9000 ans. L’arrivée des arabes au 7e siècle a poussé les

berbères à quitter le littoral et à s’installer à l’intérieur des terres : depuis le 4e

siècle, le christianisme, imprégné de coutumes laïques, était leur religion et c’est

au 12é siècle que ces populations berbères deviennent musulmanes.

En direction de Douz, nous quittons à

Tamazret le pays berbère et entrons

dans le reg oriental.

A proximité de Douz, nous visitons des

travaux de stabilisation de dunes

destinés à protéger la route Douz-

Kébili : des branchages de palmiers

plantés en terre permettent de piéger

le sable à des endroits choisis en

provoquant la formation de dunes ;

puis, ultérieurement, des plantations

sur la crête de ces dunes en formation

permettent de les fixer et d’éviter

l’ensablement des infrastructures.

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IV-4- Matinée du 15 octobre 2016par Marine LOVERO et J-Y OLLIVIER,

Marine LOVERO, est ingénieur forestier, assistante de direction à l’Association internationale

forêts méditerranéennes (AIFM), ONG membre d’Échange Med (échange respectif d’adhésion).

Lutte contre l’ensablement Notre premier arrêt en ce samedi 15 octobre se fait juste à la sortie de la ville de

Douz, sur la route de Kébili (chef-lieu du gouvernorat) à la découverte des dunes de

sable qui, en bordure du grand erg oriental, menacent les routes, en particulier celle du

circuit touristique reliant la zone de Douz aux autres gouvernorats, les infrastructures

hydraulique des oasis –et donc l’économie régionale- ainsi que les habitations. Conduits

par le chef d’arrondissement des forêts, M Abdelmajid ABBES

([email protected]) et par la Directrice des études et de la planification

agricole, Mme Riahi REBAH ([email protected]), tous deux travaillant au sein du

Commissariat régional au développement agricole de Kébili, nous découvrons les moyens

de lutte mis en place.

Ceux-ci sont de deux sortes :

Lutte mécanique : création

de dunes artificielles, à

l’aide de palissades en palme

sèches,

Lutte biologique : plantation d’essences adaptées aux

conditions locales (notamment sécheresse), en particulier

l’acacia (Acacia radiana), le prosopis, les tamarix et les

eucalyptus.

L’utilisation des palmes sèches permet la valorisation d’un sous-produit des palmeraies,

avec donc un aspect économique non-négligeable.

Le grand défi des plantations est l’eau ; les plants sont irrigués (notamment tamarix, car

bouturé), à l’aide de puits de surface et de tuyaux (auparavant, l’arrosage se faisait au

moyen de citernes et de tracteurs). Par ailleurs, il existe une concurrence pour la

ressource en eau avec les palmeraies, qui se développent dans la région.

Une piste évoquée pour l’avenir de ces plantations serait la création d’une réserve, avec

la réintroduction de mammifères (gazelles).

Enfin, les interventions se font en zones privées, et des problèmes avec les populations

locales apparaissent parfois ; de plus, ces travaux demandent du temps et de l’argent,

et il est donc important de mener des études.

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Station de dessalement

Nous nous arrêtons ensuite à la sortie de Douz sur la route

de Kébili à Rahmet pour visiter, sous la conduite de M

AZAIEZ, chef du district de Kébili et MBEDOUI,

représentant l’exploitant, la SONEDE (Société nationale

d’exploitation et de distribution des eaux), la station de

dessalement d’eau potable, livrée en janvier 2016 et dont la

mise en service est en cours. Elle est incluse dans un

programme de desserte en eau des 3 communes de Kébili,

Jemna et Bazma, d’un cout total de 20,25 Mdinars, le cout

de la station de dessalement représentant 6 Mdinars.

Cette station, d’une capacité de traitement de 6 000 m3/jour utilise la technique de

l’osmose inverse, à 2 étages, sur 3 lignes (et une 4e de prévue). Elle a été conçue et

réalisée par le groupement autrichien OVIVO.

Elle prélève l’eau par 4 forages d’eau brute à 150 m de profondeur. L’eau prélevée à une

salinité de 2,3g/l ; l’eau à la sortie du traitement (opéré sous une pression de 8 bars) a

une salinité de 0,1 à 0,2 g/l et est distribuée après mélange à une salinité de 1,5g/l. La

saumure résultant du traitement est rejetée à 4 km dans un chott.

Cueillette des dattes

Le bus nous emmène ensuite dans une palmeraie de la

commune de Jemna, pour assister à la récolte de

dattes, dans une exploitation du groupement de

développement agricole (GDA) de l’oasis de Rahmet.

Les régimes, de 8 à 20 kg chacun, sont protégés des

insectes et de la pluie par des protections individuelles

(plastiques ici, moustiquaires ailleurs). Lors de la

cueillette, les régimes sont descendus à la main, puis

des tris successifs sont effectués avant le

conditionnement et la vente, soit localement soit en

exportation.

Quelques chiffres : le nombre de pieds de palmiers dattiers dépasse les 3 millions dans

la région de Kébili, pour une production de 160 000 tonnes en 2016 (dont 145 000 de

Deglet nour). La production est d’environ 120-130 kg par palmier, soit 500 DT par pied.

Les sous-produits sont pour l’instant mal valorisés, même si des progrès commencent à

se faire : palmes pour la lutte contre l’ensablement (voir ci-avant), noyaux comme ersatz

de café, fumier par le biais du compostage. Il existe également des initiatives

d’artisanat, et des transformations agro-alimentaires des dattes (confitures, sirop..).

La majorité des oasis de Kébili se situe sur des terrains publics, avec une infrastructure

hydraulique mise en place par l’État et une gestion par des GDA (plus de 120),

notamment pour l’eau et les rares intrants utilisés. Des extensions privées existent

également, de façon plus ou moins licites, avec une alimentation en eau par forages

illégaux.

Les maladies sont rares et des précautions sont prises pour limiter leur propagation,

comme l’interdiction de l’import depuis les pays voisins.

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Parc de Bouhedma

Notre dernier arrêt de la matinée nous conduit au parc national

de Bouhedma, créé en 1980 mais classé réserve de biosphère

en 1977. Nous y serons accueillis par le chef d’arrondissement

des forêts de Sidi Bouzid, M Abdennaceur KHASS KHOUSSI

([email protected]).

La région est une pseudo-savane à base d’Acacia tortilis spp

raddiana. L’origine de la présence de cette espèce au nord du

Sahara n’est toujours pas établie : est-elle endémique, relique

d’une période antérieure, ou a-t-elle transité par les

caravanes ?

Le parc a une superficie totale de 16 488 ha, dont 1 600 ha en défens, protégés par

une double clôture. A l’intérieur de cette clôture, plusieurs espèces ont été

réintroduites : addax, oryx, gazelles, autruches. Une zone de 5 500 ha est également

placée en réserve intégrale, et contient les mêmes espèces à l’exception des autruches.

Enfin, sur l’ensemble de la zone se trouvent des mouflons à manchette en liberté, des

reptiles (vipères, cobra, varan), des tortues, des rapaces et des porcs-épics.

Les espèces réintroduites sont régulées par un peu de prédation (chacal) et par des

opérations de capture pour d’autres parcs. En cas de disette, un nourrissage d’appoint

est prévu.

Par ailleurs, une partie du parc est habitée ; celle-ci est séparée des zones de réserve

strictes par des zones de liaison tampon.

Les relations avec les populations locales sont variables : le parc est vu comme une

contrainte, empêchant l’accès à la montagne et aux pâturages pour les éleveurs caprins.

Une partie des clôtures a ainsi déjà été détruite, mais sans nécessairement y voir un

acte malveillant pour le parc. Enfin, il y a parfois du braconnage, surtout sur les

gazelles.

D’un autre côté, certains villageois sont associés, au travers de postes de gardes.

En plus de son programme annuel, le parc mène différentes actions et projets ; parmi

ceux récents ou en cours nous pouvons citer : - Agro-sylvo-pastoral (coopération espagnole)

- Conservation de la biodiversité

- Ecotourisme: mise en place d’équipements, comme des caches d’observations, des rivières,

Le parc est ouvert au public, à condition d’être accompagné par un guide ou par le

conservateur du parc.

Visite Le bus ne pouvant pas emprunter la piste abimée par de récentes

pluies, le groupe se sépare : une partie grimpe à l’arrière d’un pick-up

et dans une voiture, l’autre se dirige à pieds vers la Tour

d’observation. Deux courageux se sont même frottés à la course à

pieds !

Antilope Addax Gazelle Dammah Mhorr

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IV-5 - Après-midi du 15 octobre 2016 par Dominique PETER et P.FAURÉ

En fait, la visite du parc de BOUHEDMA, prévue en fin de matinée s’est

presqu’entièrement déroulée en début d’après-midi.

Ce contretemps n’a pourtant pas détourné notre collègue Marine de son engagement

premier de relater cette matinée du 15 octobre et elle a très bien abordé cette visite

du parc national effectuée sous un chaud soleil de midi qui s’est terminée par une longue

station assise, sous l’ombrage d’imposants eucalyptus, réparatrice d’une marche que

certains auraient, peut-être, souhaitée moins harassante.

Un repas initialement prévu sur le site même du parc, nous a été servi, de façon

conviviale et plantureuse, sur notre trajet vers Sbeitla, en lisière de forêt dans un très

beau site paysager.

Vers 16 heures, nous primes congé des forestiers qui nous avaient sympathiquement

accompagnés et fait partager quelques instants de vie en milieu aride ou semi-aride...

…….. et le ronronnement du moteur du car

conduit de main de maître par Si Saïd, a fait le reste et c’est en toute quiétude que

nous avons atteint SBEITLA à la tombée de la nuit.

Là, à quelques minutes de notre destination finale, nous avons pu découvrir l’illumination

de l’arc de triomphe de Dioclétien, avant de nous engouffrer dans l’hôtel.

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IV-6 - Matinée du 16 octobre 2016, par Pierre FAURÉ,

Pierre FAURÉ est ancien Secrétaire général d’Échanges Med (2006-2014).

Malgré un programme chargé, les visites de la matinée débutèrent à une heure raisonnable par la

découverte du site archéologique de SBEITLA situé à proximité de l’hôtel qui nous avait hébergés.

Nous fûmes accompagnés tout au long de cette journée par notre collègue tunisien Mohamed

BOUFAOURA.

o 8h30-9h50 Visite du site archéologique de SBEITLA

Nous fûmes accueillis par le responsable des lieux Abdelwahed SAMAALI. Le guide, Mourad

OURIMI, profita de ce moment pour brosser rapidement le contexte historique de ce site d’une

vingtaine hectares, très riche en vestiges de l’ancienne SUFETULA, sur une période allant de sa

fondation par les Romains sous la dynastie des Flaviens, au Ier siècle, à sa destruction par les

armées arabes au milieu du VIIème siècle, qui y tinrent et gagnèrent bataille. Il propose alors aux

uns de le suivre et de bénéficier de son talent de vulgarisateur éclairé, aux autres de vaquer

suivant leurs intuitions et humeurs sous réserve d’être ponctuels pour un départ fixé à 1H15 plus

tard.

La veille, à la tombée de la nuit, le guide, avait fait marquer un arrêt de

quelques minutes pour admirer et photographier l’illumination de l’arc de

triomphe de Dioclétien, dédié aux empereurs de la première tétrarchie que ce

dernier avait mise en place à la fin du IIIème siècle pour faire face aux

invasions barbares. SUFETULA a joué dans l’antiquité un rôle stratégique, militaire, politique et économique. La cité,

au-delà des schismes de l’église au IVème siècle et de l’invasion des Vandales au Vème siècle semble

avoir connu de longue période de paix favorable à son essor et à sa prospérité dont témoignent

les nombreux vestiges des 7 premiers siècles après J-C, en matière notamment, d’urbanisme, de

religion, de culture et loisirs et de défense. La période romaine a laissé le plus de monuments

dont un grand nombre ont été repris plus ou moins à la base au cours des périodes suivantes :

chrétiennes, vandales et byzantines. Parmi les lieux et les monuments qui ont eu la faveur des

visiteurs figurent :

La place du Capitole avec l’entrée du forum

par la grande porte dédiée à l'empereur

Antonin le Pieux en 139 après J.-C et son

Capitole composé de 3 temples accolés dédiés

de gauche à droite, à Minerve, Jupiter et

Junon.

Le grand complexe thermal de Sufetula qui comporte une trentaine de pièces à usages différents.

La partie S-E était utilisée l’été, celle N-O l’hiver. Une partie a été restaurée au IVème siècle

après J-C

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des églises, ou basiliques

- du prêtre Servus

- de Vitalis

- de Bellator

la chapelle de Jucundus

des baptistères

Eglise du prêtre Servus Baptistère de

l'église de Vitalis

L’amphithéâtre une fontaine une maison

Et c’est avec regret que nous dûmes quitter ce site archéologique du plus grand intérêt que les

fouilles à venir pourront sans doute enrichir encore !!..

o 9h50- 11h50 -Trajet et Visite de la pépinière forestière d’ECHIBIKA

Le car filant sur la route de KAIROUAN, personne n’aperçut au passage l’entrée principale de la

pépinière. Il fallut peu de temps après, questionner des habitants riverains pour faire un demi-

tour savant et entrer dans les lieux recherchés par une voie dérivée.

Dans les lieux, la réception du groupe

au tout début fut un peu hésitante en

ce dimanche matin, mais la découverte

progressive du site et des personnes qui

y travaillaient rendirent la visite

instructive et chaleureuse.

Nous avons pu bénéficier de l’accompagnement technique de Selvi MAFOUID, de Noureddine

OUERFELLI et de Ousmane TIMOUMI chef par intérim de l’arrondissement de KAIROUAN.

La pépinière forestière d’ECHIBIKA a été créée en 1956 sur 100 Ha de terres agricoles dont

60Ha, que nous n’avons pas visité, concerne les semences fourragères et ornementales (luzerne,

fétuque,….) pour la mise en valeur des parcours. Les 40 Ha restant sont consacrés à la culture

sous ombrières, pendant une dizaine de mois, de plants d’arbres de diverses espèces(caroubier ou

Ceratonia siliqua L., pins d’Alep, cyprès, casuarinas, arganiers, acacias(3 variétés dont acacia

tortilis subsp. Raddiana, acacia cyanophylla, accacia horida…), eucalyptus, ….arbustes fourragers

(atriplex halimus, periplocas, prosopis, azel..),myoporum insulare, leucyana, destinés soit

prioritairement aux parcours pastoraux (ovins/caprins) arborés soit à l’ornementation.

La pépinière participe à l’opération menée par l’État qui la finance « plantation de 1 million

d’arbres par an ». Ainsi les plants de 10 mois sont cédés à toutes personnes intéressées,

prioritairement les organisations du type associatif, les GDA………

En ce qui concerne les parcours pastoraux, des mesures de protection des jeunes plants sont

prises, dont notamment des rotations de parcours.

Par ailleurs, 40 Ha sont cultivés en sec et 60 Ha de cultures (semence et plants) sont irrigués, à

l’aide d’un réseau et d’un forage de 30l/s

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La culture des plants se fait en hors sol dans des pots fabriqué sur place (sous brevet de

l’administration) et à l’aide d’un compost sylvicole composé de broyat de branches d’acacia auquel

on ajoute de l’eau (en vue d’obtenir une humidité optimale de 50-60%) et de l’ammonitrate (NH4NO3 à

raison de 2kg/m3 de broyat en 2 apports). Entreposé au soleil sur une aire bétonnée et disposé en

andain d’une hauteur d’un peu moins d’un mètre et demi, ce compost est surveillé en température

qui ne doit pas dépasser 65°C (pour éviter la disparition des bactéries et arrêter la fermentation), et

pelle versé à la main en conséquence chaque fois que la température en son cœur l’exige.

La visite s’est terminée par une visite-découverte express de toutes sortes de cactus (Afrique du

Sud, Ethiopie, Amériques du sud et du nord, Mexique, France…), et de figues de barbarie et

même à l’initiative de notre collègue Philippe Guérin une dégustation de feuille de cactus que j’ai

personnellement bien appréciée (le goût me rappelant celui de la graine de la jeune fève crue pelée)

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IV-7 –Fin de matinée-début d’après-mididu 16 octobre 2016 par

Dominique BLATIN et P. FAURÉ,

Dominique BLATIN est membre-adhérent d’Échanges Med.

Les visites des bassins des Aghlabides et de la Grande Mosquée de KAIROUAN avaient été initialement

prévues dans la première partie de l’après-midi. Elles eurent lieu sur le coup de midi et prolongées jusqu’à

presque 14H00, heure à laquelle nous rejoignîmes, pour le déjeuner, le restaurant BRIJA, joliment inséré

dans les murs des remparts longeant La Grande Mosquée voisine.

Les bassins des aghlabides furent construits extra-muros vers 860, sous le règne du

souverain aghlabide, Aboul IBRAHIM (856-863). Ils furent alors considérés comme les

monuments les plus importants du monde musulman et de la période du moyen âge.

En effet la construction d’une quinzaine de bassins avait été décidée pour répondre à la

rareté constatée dès le milieu du VIIIème siècle, des ressources en eau de la région steppique,

semi-aride, où avait été édifiée la ville de KAIROUAN, vers 670, pour servir de point d’appui pour la conquête du Maghreb par les arabes musulmans sous la conduite OQBA IBN NAFI AL FIHRI. Aujourd’hui, seulement 2bassins monumentaux ainsi que quelques citernes ont traversé les

siècles, les systèmes d’alimentation en eau de l’époque (pises d’eau, drainages, barrages

et aqueducs…) ne sont plus opérationnels Le guide nous fit monter sur le toit des bâtiments qui contrôlent l’accès au site et qui permettent

une vue d’ensemble sur le site, étayant ainsi les références détaillées qu’il nous apporta

concernant cet ensemble d’ouvrages, réalisés en moellons recouverts d'un enduit étanche,

couvrant une superficiede11.000m2, et constitués :

-d’un petit bassin, de forme polygonale simple à 17 côtés, avec un diamètre intérieur de

37,40 mètres et une capacité de 4.000m3, est consolidé par 17 contreforts intérieurs et 28

extérieurs. Il sert de bassin de décantation au niveau duquel l'eau est débarrassée des débris

et des impuretés avant de passer dans le grand bassin.

- d’un grand bassin, vaste polygone de 64 côtés avec un périmètre de 405 mètres et une

capacité d’environ 57.000m3, mesure 129,67 mètres de diamètre intérieur et 4,8 mètres de

profondeur. La pérennité de ce bassin ainsi que le contrôle de la pression de l'eau s'exerçant

sur ses parois, ont nécessité 182 contreforts (118 extérieurs et 64 intérieurs).

- de 2 citernes de puisage, de forme rectangulaire (29,2m x 11,5m), adossées

perpendiculairement aux bassins et couvertes de voûtes en berceau à arcs doubleaux reposant

sur des piliers rectangulaire permettant de stocker chacune une capacité voisine de 900m3.

Grand bassin : ses contreforts5 et son pilier central autres ouvrages réhabilités récemment

Ce monument, utilitaire et stratégique, a parfois été utilisé par les princes aghlabides, comme

lieu de plaisance et de divertissement. En effet, au milieu du grand bassin s'élève un pilier

polylobé qui était jadis surmonté d'un kiosque que l’on pouvait rejoindre à l’aide d’un bateau.

Aujourd’hui, cet ensemble, récemment enrichi de nouveaux ouvrages dégagés lors de travaux de

terrassement, a été aménagé en parc et son accès a été doté de commodités pour le confort des

visiteurs.

5 photos extraites du portail « Discoverislamic art » du Museum with no fontiers.

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Après un temps d’attente du car assez long pour que l’on puisse

détailler le plan de KAIROUAN sur une mosaïque murale proche de

l’entrée, nous nous sommes dirigés ensuite vers la grande mosquée.

La visite de la Grande Mosquée a été limitée à la grande cour et aux

arcades qui la bordent, permettant toutefois d’entre apercevoir une

partie intérieure du lieu de culte. Toutes les entrées des participants

furent acceptées à une exception près, qui dû se revêtir d’une tenue

voilée. Le guide excella une fois de plus dans ses propos, élargissant

les contextes et les enjeux et ne tarissant pas de détails et

d’anecdotes.

La grande Mosquée de Kairouan a été érigée en 670, ce qui correspond à l'an 50 de

l'hégire, le calendrier musulman. Elle a été construite par le conquérant arabe OQBA

IBN NAFI, en même temps que la cité de Kairouan. La Grande Mosquée, telle qu'on la

connait aujourd'hui, a été reconstruite en 836 par le prince ZIYADAT ALLAH I. Par

contre, sa coupole n’a été ajoutée qu'en 1316. Depuis sa construction, elle est

considérée comme l'une des 3 portes du Paradis, avec la Mecque et la mosquée Al Aqsa

en Palestine.

La Grande Mosquée de Kairouan se situe dans une enceinte rectangulaire de 125 mètres

de long et 75 mètres de large. Elle est construite en pierre taillée et apparaît comme

une forteresse avec 8 portes (dont 2pour la salle de prière sont en cèdre du Liban), des

tours et des bastions. Elle renferme de nombreux vestiges archéologiques comme ses

colonnes antiques ou le plus ancien minbar du monde musulman. Dans la cour couverte de

marbre s’érige un minaret de 3 étages. Situé dans la cour, un cadran solaire monumental

permet d'indiquer l'heure des prières.

Elle est aussi remarquable par sa décoration intérieure : une véritable explosion de

motifs géométriques et floraux taillés dans le marbre fin qui décore la façade du mihrâb

- la niche qui indique la direction de la Mecque - ou gravés dans les panneaux de bois

précieux qui composent le minbar, chaire pour le prêche.

La grande mosquée de KAIROUAN ou mosquée OKBA IBN NAFAA est le plus ancien

édifice religieux islamique érigé dans l’Occident musulman.

Vers 15h, nous quittons la région de Kairouan pour celle du Sahel tunisien qui comporte trois

gouvernorats : Sousse, Monastir et Mahdia. Sousse, notre destination, est la troisième ville de

Tunisie après Tunis et Sfax. Avec une centaine d’hôtels sur la côte, la ville vit surtout du

tourisme, mais aussi de ses industries légères dans l’alimentation, le textile et le cuir. Les

investissements étrangers, notamment de sociétés de produits de marques, s’y sont développés

depuis 1970. Les exportations vers l’Europe nourrissent l’activité du port commercial. On peut

admirer dans la vieille ville les magnifiques remparts.

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IV-8 - Matinée du lundi 17 octobre2016 par Alain JACOTOT

Alain JACOTOT est Secrétaire Général d’Échanges Med.

Visite d'une pépinière forestière à Chott Mariem (Gouvernorat de Sousse)

Le groupe quitte vers 9h00 l'hôtel Ksar à Sousse

et se dirige vers le nord. Après avoir longé le

golf d'El Kantaoui (arrosé par des eaux usées

traitées) il s'arrête à Chott Mariem, petite

localité située entre Sousse et Hergla, où se

trouve un institut supérieur agronomique.

A l'entrée de la pépinière, Monsieur Lothi Ben

Ramdane, Directeur régional des Eaux et Forêts,

accompagné entre autres du Directeur du

reboisement et de la protection des sols et du

Chef de la pépinière, nous accueille.

Le reboisement en Tunisie a commencé dès 1957 avec l'instauration de la « fête de

l'arbre ». A l'occasion de cette fête, les plants sont donnés gratuitement aux divers

utilisateurs : agriculteurs, mairies, particuliers...

Il existe une centaine de pépinières d'Etat (dépendant du Ministère de l'Agriculture) en

Tunisie. Un plan de modernisation sur 10 ans a été engagé, avec en particulier l'aide de

l'ONF et de l'ENGREF-Nancy. Actuellement, 7 pépinières ont été modernisées dont

celle de Chott Mariem qui a un grand rayonnement dans la région de Sousse.

Cette pépinière a été créée en 1997 sur une superficie totale de 2,5 ha. Sa capacité de

production annuelle est de 1 million de plants, mais la production actuelle n'est que de

l'ordre de 500 000 plants (350 000 plants forestiers, 150 000 plants pastoraux, 25

000 plants d'ornement), essentiellement en raison du manque d'eau.

L'alimentation en eau se fait en effet à partir du barrage de Nebhana (salinité de l'eau

comprise entre 0,9 et 1 gr/l), mais celui-ci est actuellement presque à sec et « fermé »

depuis le printemps (il n'a pratiquement pas plu depuis 2 ans) et les nappes en

profondeur sont trop salées. Le manque d'eau dans la région est un problème crucial

pour l'avenir du développement économique et social.

La pépinière s'oriente surtout

vers la production d'espèces

résistantes à la salinité des sols

et d'espèces agro-forestières

(Acacia stenophylla, Caroubier,

Prosopis, Medicago arborea...).

Mais elle produit également des

espèces forestières (Eucalyptus,

Pin d'Alep, Cyprès...) et une

grande variété de plantes

ornementales.

Dans le cadre de la modernisation, le choix a été fait de produire un compost local,

fiable et filtrant, à partir d'un mélange broyé de rameaux et de feuilles d'Acacia

stenophylla. Les coupes s'effectuent de novembre à mars et un premier broyage a lieu

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sur le terrain. Puis un deuxième à la pépinière. Le mélange ainsi obtenu est ensuite

agencé en andains de 15 m de long, 1,5 de large et 1,4 de haut, avec apports d'eau et

d'ammonitrate pour favoriser sa décomposition. Quand la température de l'andain

atteint 65 à 70°, celui-ci est retourné et à nouveau arrosé, jusqu'à ce que la

composition du compost soit optimum pour les semis. Le processus de fabrication dure

environ 5 mois.

Pour les semis, des pots de 15 alvéoles chacun ont été conçus en Tunisie, avec un

système destiné à éviter l'enroulement des racines dans l'alvéole. La pépinière dispose

d'un hangar avec équipement automatisé d'empotage et de semis.

La reprise dans la pépinière est variable en fonction de divers facteurs, en particulier la

qualité des graines et la qualité de l'arrosage (le manque d'eau conduit à un arrosage

manuel source d'hétérogénéité). Le taux de pousse serait de 80 à 90%.

S'agissant des opérations de reboisement elles-mêmes, le taux de réussite est très

variable. Le facteur eau est déterminant. En effet, si le jeune plant parvient

généralement à survivre par ses propres moyens lorsqu'il a atteint 2 ans, il est

indispensable qu'il soit arrosé au cours de ses 2 premières années.

Des enquêtes et évaluations ont été faites : en matière de reboisement forestier,

effectué par les services de l'État, le taux de réussite serait de 60%, et de 60 à 70%

pour les espèces agro-forestières.

D'autres chiffres suscitent plus de questions, même s'ils ne concernent que des

quantités de plants plus faibles :

– taux de réussite au niveau des municipalités : 47% pour 4500 plants,

– taux de réussite au niveau des administrations (écoles, lycées...) : 31% pour

9500 plants,

– taux de réussite au niveau des personnes privées : 30% pour 200 000 plants...

Les responsables de la pépinière et du reboisement sont bien conscients des marges de

progrès possibles, mais l'on se heurte toujours très vite à la question de l'arrosage... et

du manque d'eau.

En tout état de cause, les techniques développées au niveau du compost, qui évitent le

recours à des importations coûteuses, ont été souvent reprises par les pépiniéristes

privés.

Après les remerciements d'usage à tous les responsables qui nous ont accueillis et

guidés, le groupe quitte la pépinière pour se diriger vers Hergla.

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Visite d'un site d'aquaculture à Hergla ( Gouvernorat de Sousse )

Venant de la pépinière de Chott Mariem, le groupe se dirige au nord vers la ville et le

port de Hergla (ancien comptoir fondé par les phéniciens) à environ 25 km de Sousse.

Chemin faisant, il traverse une partie de la zone lagunaire « Sebka Halk El Menzel »

vaste de 15 000 ha. Ce site humide d'importance internationale classé Ramsar ne semble

malheureusement pas à l'abri de diverses pollutions industrielles...

Arrivé au port le groupe est accueilli par le Directeur de la société Aqua Fish Tunisie,

Monsieur Malek MTIMET ainsi que par Monsieur Mokni WISSEM, Directeur des Pêches

et de l'Aquaculture de Sousse.

Ce dernier présente tout d'abord un panorama de l'aquaculture en Tunisie et dans la

région de Sousse.

Les premiers projets privés d'aquaculture naissent dans les années 1980 dans diverses

régions (Djerba, Sousse...). En 2005 débute le projet d'engraissement du thon rouge en

cages flottantes à Sousse et, en 2007, celui de l'élevage du loup et de la dorade en

cages flottantes ou submersibles.

Dans le Gouvernorat de Sousse cohabitent désormais :

– une activité importante de pêche (ports de Sousse et Hergla) avec une flotte de

320 unités pour une pêche moyenne annuelle de 4400 tonnes;

– une activité aquacole à Hergla (loup, daurade, thon rouge) produisant environ 900

tonnes / an.

L'aquaculture en Tunisie dispose de forces (expérience, compétence, marché globalement

porteur, stratégie nationale affirmée...) mais souffre d'un cadre institutionnel et

juridique inadapté, d'interactions non maitrisées avec la pêche côtière et d'un marché

local encore limité.

Son avenir passe en particulier par la maitrise des coûts de production et des facteurs

environnementaux.

Les principaux objectifs visés consistent à :

– atteindre une production de 2000 tonnes en 2020 (pour 1300 tonnes actuellement)

– limiter les importations des intrants (alevins et nourriture)

– diversifier les espèces

– améliorer la compétitivité

– assurer une aquaculture durable.

Le Directeur d'Aqua Fish Tunisie présente ensuite l'activité de sa société.

Celle-ci, entrée en activité en 2006, exploite, avec 34 employés dont 5 cadres

supérieurs, 16 cages de 25mètres de diamètre et 16 cages de 19 mètres (sur 78,5 ha

de surface marine) pour l'élevage intensif du loup et de la dorade. La capacité du site

est de 2000 tonnes/an.

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Le site d'élevage, situé à 5 km du port de Hergla, profite d'une eau non polluée dont la

température varie de 14 à 28°, avec un fond sableux à 35 mètres de profondeur. Outre

les moyens en mer permettant d'assurer tous les travaux quotidiens (bateaux...),la

société dispose au port de divers entrepôts et d'un établissement de conditionnement

agréé.

Les alevins sont importés (France, Italie, Turquie) et contrôlés avant la mise en cages.

Les aliments à base de farines et huiles de poissons et végétales (sans OGM) et de

vitamines sont importés d'Europe et contrôlés qualitativement.

Après 10 à 16 mois d'élevage, les poissons sont pêchés, mis en glace, triés (par poids)

et mis en caisses avant la vente sur le marché local ou à l'export.

Selon le Directeur, la production aquacole se porte bien, mais quelques mesures -jugées

opportunes- permettraient de renforcer son développement en Tunisie, parmi lesquelles :

– un cadre législatif spécifique,

– un allègement des mesures administratives et des taxes,

– la création de zones allouées à l'aquaculture,

– la création d'écloseries,

– des mécanismes pour faciliter l'accès à l'export,

– un renforcement de l'organisation des aquaculteurs.

Un passage dans l'atelier de tri et conditionnement en pleine activité clôt cette

instructive visite consacrée à l'aquaculture tunisienne.

Après les remerciements d'usage, le groupe gagne le restaurant « La Costa » proche de

Hergla... pour une dégustation de dorade grillée, comme il se doit !

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IV-9 –Après-midi du 17 octobre2016, par J-C. Coquet Jean-Claude COQUET est membre-adhérent de l’association EM depuis ses débuts.

Après un repas “poisson” servi au restaurant de bord de mer La Costa à Hergla, le groupe a

repris le car à 14h30 en direction de Zaghouan.

En cours de route nous avons pu observer depuis le car, entre autres, un pont du 5ème siècle

utilisé jusque vers 1950 mais aujourd’hui abandonné et en ruine, puis, de loin, le nouvel aéroport

d’Enfidha, et enfin, le village perché berbère de Takrouna.

1- Premier arrêt vers 15h00 vers Enfidha sur le thème de la forêt.

L’objet de la visite est un projet de plantations sylvo-pastorales d’un million d’arbres

mené depuis 2014 par l’Association Al Madanya avec l’aide des pouvoirs publics (Direction

Générale des Forêts et CRDA de Sousse). Cette association s’occupe normalement de

transports scolaires.

La visite concerne le premier lot intéressant 120 hectares et 100 000 plants (acacias,

eucalyptus). Le but est d’augmenter le taux de couverture forestière du Gouvernorat de

Sousse en le portant de 7,13% à plus 8%, avec tous les bénéfices que l’on peut en

attendre.

Les contraintes de relief et de sol (salinité) et la sécheresse n’ont permis l’exécution des

travaux que sur 75% de la surface (90 ha) et un taux de réussite n’atteignant que 65%

en fin de deuxième année.

La présentation a été faite par la responsable locale de la Conservation des Eaux et des

Sols (CES)et complétée par les responsables du Service Forestier. Cela a été aussi

l’occasion d’évoquer l’ensemble des activités des services et de répondre aux nombreuses

questions posées.

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2- Le groupe a repris la route vers 15h45 en direction du Temple des Eaux,

ouvrage antique situé juste avant l’entrée du Parc National du Djebel

Zaghouan.

Arrivés sur les lieux vers 16h30, après avoir longé la ville de Zaghouan, nous avons

visité ce sanctuaire construit par les romains sous l’empereur Hadrien. Il s’agit d’une

installation hydraulique qui recueille les eaux de sources provenant du Djebel Zaghouan

pour les transférer par un aqueduc de plus de 120 km jusqu’à Carthage.

L’ouvrage est vaste et bien entretenu. Il est mis en valeur dans un parc, le Parc du

Temple des Eaux, très fréquenté par la population locale, notamment des familles.

Arrivée auTemple des eaux Le départ de l’aqueduc Le site de la source

Nous avons le lendemain pu longer les restes de l’aqueduc, souvent dans

un état de conservation étonnant, sur plusieurs kilomètres.

3- La visite s’est poursuivie par celle de l’écomusée situé juste après l’entrée

du Parc National.

Ce parc de 2024 ha contient une flore et une faune très variées (chacal, sanglier,

genette, nombreux rapaces…) présentées d’une façon très pédagogique dans les diverses

salles de l’écomusée, dont l’entrée est gratuite et qui reçoit 100 000 visiteurs par an.

Cette dernière visite terminée vers 17h30, le groupe a repris le car en direction de

l’hôtel de charme Dar Zaghouan. Cette maison d’hôtes comporte de nombreuses suites

que nous avons partagées dans la bonne humeur.

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Jardin une suite « royale » les Hôtes au loin les monts ZAGHOUAN

Le repas du soir pris sur place a été accompagné par 6 musiciens - chanteurs locaux,

lesquels ont inspiré le groupe puisque, sous la baguette d’André Barbaroux, nous avons,

pour terminer la soirée, interprété quelques refrains français adaptés aux circonstances

locales.

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IV-10 - Matinée du 18 octobre 2016 par Jean.JAUJAY

Accueillis par le Vice-président et le Directeur général Elies HAMZA et bientôt rejoint

par les organisateurs des Rencontres, nous prenons place dans un bel amphithéâtre qui

se remplit de professeurs et d’étudiants en majorité féminins.

Le Directeur général présente rapidement son Institut en insistant sur les conventions de

double diplôme signées avec Agroparistech, Ensa Toulouse, Agro Montpellier et Agro

Ouest. Ce processus permet après 2 années à Tunis de rentrer en seconde année des

écoles signataires et à la fin du cursus d’obtenir les diplômes français et tunisien. Il

signale les difficultés administratives et financières de la poursuite des études à

l’étranger, en particulier à l’Engref.

Le Président d’Echanges méditerranéens prend la parole :

« Nous terminons nos XVème Rencontres internationales qui nous ont conduits de Jerba

à Tunis. A Médenine s’est tenu, dans les locaux de l’Institut des Régions Arides et en

étroite collaboration avec cet Institut, un colloque sur « la gestion durable des

ressources naturelles dans un contexte de changement climatique ». Les visites

techniques de terrains ont illustré les solutions apportées par les acteurs aux enjeux

eau-sols-production et leur enthousiasme dans la mise en œuvre. Les visites culturelles

des sites historiques ont complété ce beau voyage.

Nous avons souhaité une rencontre avec l’INAT car elle forme les forces vives du

développement de la production agricole et des territoires et représente potentiellement

l’avenir de notre association.

Je laisse le soin au Vice-président France André Barbaroux de présenter notre

association. »

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Le Vice-président Tunisie rappelle l’importance du thème abordé et l’utilité des échanges

sur les sujets du développement durable.

André Barbaroux présente l’historique de l’association, ses thèmes d’intérêt, son

extension géographiques ses actions en particulier les Rencontres récentes, la lettre

Echange Med Actu disponible sur internet et confirme qu’elle représente un réseau

d’anciens de l’Engref mais aussi de professionnels, en activité ou gardant un intérêt fort

pour le développement durable.

La proposition de relecture de travaux d’étudiants est explicitée par Alain Le Jan.

Plusieurs enseignants rappellent la qualité de la formation reçu par les anciens élève de

l’Engref et leur contribution forte au développement du pays, présentent leur domaine de

formation et appellent à un resserrement des liens avec Agroparistech.

Pour leur part les étudiants interrogent sur la possibilité de stage offerte par

l’association et profitent du café qui suivit la réunion pour des contacts plus

personnalisés avec les participants sur leurs sujets d’intérêt.

En conclusion, après avoir échangé avec le

Directeur général les Actes des Journées

d’Agadir et un livre sur le XXème anniversaire

de l’INAT, le Président prononce un triple

remerciement.

D’abord aux organisateurs tunisiens des Rencontres internationales et en particulier au

Ministre et aux personnalités assises au premier rang, accompagnateurs des visites ; ces

Rencontres ont confirmé l’actualité des tensions fortes sur les ressources eau-sols et la

sécurité alimentaire et la pertinence de la promotion de solutions à l’échelle des

territoires associant tous les acteurs de l’espace rural. Les qualités techniques,

culturelles, humaines et amicales ont été unanimement appréciées. Et feront date dans

la courte histoire de note association.

Ensuite au Directeur de l’INAT, qui nous a ouvert ses portes et partagé ses

difficultés et permis un échange fructueux avec ses étudiants, prémices de futures

relations suivies ; son souhait de recréer un lien avec Agroparistech-Engref sera relayé

auprès des responsables.

Enfin aux étudiants, à qui il est suggéré, au-delà de la consultation du site de

l’association sur internet et du groupe sur le réseau social Linkedin, de relever le défi

d’Hadrien i.e. d’être innovant et visionnaire. Ce dernier, en effet, face à la sécheresse

sévissant pendant 5 années et au déficit en eau de Carthage a lancé la construction du

plus grand aqueduc méditerranéen de Zaghouan à Carthage.

Avec les Vice-présidents Tunisie et France, il conclut la partie officielle des XVème

Rencontres internationales d’Echanges méditerranéens en Tunisie.

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V - ANNEXES

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V-1- Tableau des sigles et abréviations

Abréviations Intitulés complets

ADECIA Agence pour le développement de la coopération internationale dans les

domaines de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux -

France

AFD Agence Française de Développement

AIFM Association Internationale Forêts Méditerranéennes

ACTA Aménagement et Conservation des Terres Agricoles(Direction Générale au

Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques et de la Pêche de Tunisie)

CADR Chargés d’Animation pour le Développement Rural

CC Changement Climatique

CES Conservation des Eaux et des Sols

CIRAD Centre International de Recherche Agronomique pour le Développement –

France.

CRDA Commissariat Régional de Développement Agricole en Tunisie

(au nombre total de 24)

C-smart L'agriculture intelligente face au climat (CSA – Climate-smart

agriculture)

FAO Food and Agriculture Organisation (ONU)

FFEM Fonds Français pour l’Environnement Mondial

GDA-GH/PI Groupement de Développement Agricole chargé de la Gestion Hydraulique

ou d’un Périmètre d’Irrigation

GWP Med Global Water Partnership Mediterranean (UE –Integrated Water

Resources Management IWRM)

INAT Institut National Agronomique de Tunis

INRGREF Institut National de Recherche en Génie Rural, Eaux et Forêts de Tunisie

IRA Institut des Régions Arides de Médenine - Tunisie

IRD Institut de Recherche pour le Développement - France

GIZ Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit- Allemagne

KFW Kreditanstalt für Wiederaufbau -Établissement de crédit pour la

reconstruction, dont une des filiales, la KfW-Entwicklungsbankzusammenarbeit,

est l'institution allemande la plus importante de l'aide au développement.

PIF:BAD/BM Programme d’Investissement Forestier de le Banque Africaine de

Développement et de la Banque Mondiale

SONEDE Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux - Tunisie

STEP Station d’épuration des eaux usées

UE Union Européenne

WACDEP Water, Climate and Development Programme dans le cadre GWP-Med

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V-2 - Liste des participants aux XVème Rencontres internationales d’ÉCHANGES MED

Du 12 au 19 octobre 2016 - de DJERBA à TUNIS

Délégation d'Échanges Med

Noms prénoms Adresses électroniques Fonctions, situations

Algérie 2

AOUADI Hocine [email protected] Conservateur des forêts honoraire

NOUADRIA Abdellah [email protected]

ZOUINI Derradji [email protected] Professeur de Géologie Université de Bejaïa

France 32

BARBAROUX André [email protected] IG A honoraire

BARJOL Jean-Louis [email protected] IG PEF – CG AAER Paris

BLATIN Dominique + [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

CAIROL Dominique + Blandine [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

CHARPENTIER Bernard + Mirella [email protected] IG PEF honoraire et son épouse

CHAUDRON Alain + BAILET Joëlle [email protected] IG PEF honoraire et sa compagne de vie

CHEVALIER Edith [email protected] Membre d’Échanges Med

COQUET Jean-Claude + Christiane [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

FAURÉ Pierre + Andrée [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

GUERIN Philippe [email protected] IG GREF honoraire

GUINAUDEAU Michel [email protected] IG GREF honoraire

JACOTOT Alain + Agnès [email protected] IG PEF honoraire et son épouse

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JAUJAY Jean + Odile [email protected] IG PEF honoraire et son épouse

LE BARS Yves + Michèle [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

LE JAN Alain + Elisabeth [email protected] IG PEF honoraire et son épouse

MIQUEL Serge + Huguette [email protected] Ingénieur honoraire et son épouse

LOVERO Marine [email protected] Adjointe de direction et chef de projet AIFM

OLLIVIER Jean-Yves [email protected] IG PEF honoraire et son épouse

PETER Dominique + Fabienne [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

SOUBEIRAN André [email protected] IG GREF honoraire

TAILLIER Michel + Marie-José [email protected] IG GREF honoraire et son épouse

Tunisie :6

SEDDIK Saad Vice-président Echanges Med, ancien ministre de

l'Agriculture

GABOUJ Rhida directeur général du Génie Rural et de l'exploitation des

eaux-MARHP -Tunis

AINI Rafik

Abdelhamid KHALDI [email protected] chercheur DNRGREF, Président AIFM

Jamel SEOUD [email protected] directeur département environnement, hydraulique et

agriculture SCET Tunisie

Mohamed BOUFAOURA [email protected]

IGA Inspecteur général de l’administration

IG GREF Ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts

IG PEF Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts

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Liste des participants à la journée d’études tenue à l’IRA Médenine 13 octobre 2016 et aux voyages d’étude qui suivirent.

maj J Jaujay 22 novembre 2016

NOMS Prénoms Adresses électroniques Pays Fonctions situations

KAMEL Fethi [email protected] TU directeur général SONEDE

ABDELADHIM Mohamed [email protected], TU enseignant chercheur IRA Médenine

ABICHOU Mounir [email protected], TU chercheur Institut de l'Olivier

ABID Habib

TU directeur général des Forêts

BENABDESSALAM Noureddine [email protected], TU chef arrondissement CES CRDA Tataouine

CHOURABE Hossen [email protected], TU directeur général ACTA, Ministère de l'Agriculture

DEBOUBA Najet [email protected], TU CRDA Médenine

DHAOU MSADKI Hanen [email protected], TU chercheuse IRA Médenine

GHEDHOUI Slaheddine [email protected], TU directeur ACTA Ministère de l'Agriculture

GHRAB Sami [email protected], TU chef de district SONEDE

HAMDI Noureddine [email protected], TU directeur ISSTEG

JAMAI Ammar [email protected], TU directeur CRDA Médenine

JAMAÏ Nejib [email protected], TU CRDA Médenine

KHABIR Zouhair [email protected], TU chef division production SONEDE Médenine ENGREF 96

KHATTELI Houcine [email protected], TU directeur général de l'IRA Médenine

MAHDHI Naceur [email protected], TU chercheur IRA Médenine

MAHDHI Sassi [email protected], TU chef arrondissement Forêt CRDA Tataouine

MOKHTAR Ameur [email protected], TU directeur devsylvo pastoral DG des Forêts Tunis, civil GREF 85

MOUSSA Mohamed [email protected], TU directeur de labo de recherche IRA Médenine

OUERCHEFANI Dalel [email protected], TU chercheuse IRA Médenine

OUESSAR Mohamed [email protected], TU chercheur IRA Médenine

PODWOJEWSKI Pascal [email protected], FR chercheur IRD

RAHMANI Oussama [email protected], TU CRDA Médenine

RAJOT Jean-Louis [email protected], FR chercheur IRD

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SMEI Tahar [email protected], TU directeur Hydraulique et equipement rural CRDA Médenine

visite du 13 octobre 2016

LOUHICHI Marouan [email protected], TU IRA

visite du 14 octobre 2016

JOULALI Selma [email protected], TU coordinatrice du projet Al Wifak, CRDA de Médenine

MAALI Wejdane [email protected], TU chef d’arrondissement agriculture biologique au CRDA

DADI Bechir [email protected], TU Commissaire Rég au Dév Agricole (CRDA) de Gabès (ENGREF 1987)

visite du 15 octobre 2016

ABBES Abdelmajid [email protected], TU chef d’arrondissement des forêts Douz, CRDA de Kébili

REBAH Rebah [email protected], TU Directrice des études et de la planification agricole, CRDA de Kébili

KHASS KHOUSSI Abdennaceur [email protected], TU chef d’arrondissement des forêts de Sidi Bouzid

visite du 16 octobre 2016

TIMOUMI Ousmane

TU chef par intérim de l’arrondissement des Eaux et Forêts de

KAIROUAN

visite du 17 octobre 2016

BEN RAMDANE Lothi

TU Directeur régional des Eaux et Forêt Sousse

MTIMET Malek

TU Directeur Aquafish Tunisie

WISSEM Mokni

TU Directeur des Pêches et de l'Aquaculture Sousse

Réunion à l’INA de Tunis du 18

octobre 2016

MANI Maher TU

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Étudiants, doctorants et post doctorants ayant assisté à la réunion du 18/10/16 tenue à l’Institut National Agronomique de Tunis

NOMS Prénoms Adresses électroniques Pays Fonctions, situations

ABOUDI Ameni [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ADOUI Eya [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ALJANE Zina [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

AMJED Hadj Taïeb [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

AOUINTI Hamdi [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ARAAR Chayma [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

AROUSSI Aicha [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ASSIA Dhaker [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

AZEK Fatma [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

AZZI Raounia [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BARBOUCHI Meriem [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BEL HAJ RHOUMA Sourour [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BELHAMRA Mohamed Aziz [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BEN ABDALLAH Mariem [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc unité biofertilisant

BEN AHMED Mbarka [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BEN ALI Houaida [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BEN AZAIEZ Fatma Ezzahra [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BEN SALAH Fadoua [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BESTA Aroua [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BETTAIEB Sinda [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BOUAZIZI Nabiha [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BOUFALGHA Farouk [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

BOUHALFOYA Raja ?

TU étudiant, doctorant ou postdoc

BOUSSIGA Haïfa [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

CHAAR Hatem [email protected] TU Dr en sciences forestières ENGREF (intérêt pour agroforesterie)

DAHMANI Soumaya ?

TU étudiant, doctorant ou postdoc

FARHANI Nesrine [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

FATTOUCH Jannet [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

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FEHRI Marwa [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

GARA Anissa [email protected] TU assistante en éco de l'environnement et ressources naturelles

GHARBI Eya [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

GHYRIANI Nidhal [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

HEDFI Mohamed Sahbi [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

JALLOULI Salma [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

JAMIL Ahmed [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

JAOUADI Rym [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

JARRAY Kawter [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

JRIDI Aïda [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

KAMOUN Iheb [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

KHAMASSI Faten [email protected] TU Dr en économie rurale/ directrice Dpt éco gestion agri et agroal

KHAMASSI Mohamed Ghazi [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

KHOULOUD Abida [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

KNOP Rheinhart [email protected]

étudiant, doctorant ou postdoc

LEAUTHAUD Crystèle [email protected] FR Chercheuse UMR gestion de l'eau, Acteurs, Usagers (G-eau) + INAT

MEISNI Maiwa [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

MEJRI Rania ? ? TU étudiant, doctorant ou postdoc

MELAOUHI Amira [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

MISSAOUI [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

MSALLEM Faiez [email protected] TU CRDA Mahouba

NASSER Chayma [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

SAIDI Fatma [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

SMAOUI Mohamed Ali [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

SNOUSSI Chaima [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

SNOUSSI Manel [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ZIDI Nessrine [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ZOUGARI Sahar [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc

ZRIBA Zied [email protected] TU étudiant, doctorant ou postdoc