LA GESTION DU RISQUE GÉOTECHNIQUE DANS LES PROJETS,

FAÇON NF P 94-500

Journées de Géotechnique, Richelieu, 1 au 3 octobre 2013

Jean-Pierre Magnan

La norme NF P94-500 « Missions d’ingénierie géotechnique »

Norme d’organisation visant la définition des contrats et la maîtrise de la responsabilité du géotechnicien devant les tribunaux.

Elle définit cinq missions d’étude et des prestations d’investigations géotechniques :-Étude géotechnique préalable (G1)-Étude géotechnique de conception (G2)-Étude et suivi géotechnique d’exécution (G3)-Supervision géotechnique d’exécution (G4)-Diagnostic géotechnique (G5)

De façon plus détaillée

- Étude géotechnique préalable (G1)- Étude de site (ES)- Principes généraux de construction (PGC)

- Étude géotechnique de conception (G2)- Avant-projet (AVP)- Projet (PRO)- Dossier de consultation (DCE/ACT)

- Étude et suivi géotechnique d’exécution (G3)- Étude d’exécution (EXE)- Suivi d’exécution (DET)

- Supervision géotechnique d’exécution (G4)- Supervision de l’étude (VISA)- Supervision du suivi d’exécution (AOR)

- Diagnostic géotechnique (G5)

Motivation : limiter les incertitudes et risques géotechniques

� Incertitudes et risques compromettent la réalisation d’un projet d’aménagement ou de construction

� Facteurs = contexte géologique et géotechnique + prévision du comportement de l’ouvrage

� Risques géotechniques dus à la connaissance partielle des caractéristiques géologiques, hydrogéologiques et géotechniques du site. L’étude a pour objectif de limiter les incertitudes résiduelles et de maîtriser les dommages potentiels aux avoisinants.

� Le cadre de réflexion est la construction au sens large. On peut étendre ces recommandations aux risques naturels.

Classement des risques

-Les risques majeurs peuvent remettre en cause le projet. On les réduit ou annule lors de l’étude G1.

-Les risques importants nécessitent une adaptation du projet. On les traite lors de l’étude G2.

-Les risques mineurs (faible impact sur qualité, coûts, sécuritéet délais) justifient une optimisation de la conception ou un suivi. On peut les traiter en phase G3.

Il n’y a pas d’exemples concrets dans la norme.

Mon sentiment sur l’analyse des risques

L’analyse n’est possible qu’à l’échelle d’un site. Son contenu dépend de l’argent disponible, donc de l’importance financière ou politique de l’occupation du site.

Analyse géologique (et hydrogéologique) incertitudesAnalyse mécanique (y compris l’effet de l’eau) incertitudes

Un mécanisme

Un objet menacé

Des mesures de protection

(fréquence à définir)

(caractéristiques à définir)

(efficacité)

Analyse économique (et sécuritaire) arbitraire

Un exemple pour méditer

La situation est la poursuite des mouvements dans la pente sous le mur en Terre Armée, des mouvements au bord du canal et des fuites importantes dans le canal.

La route est départementale, le canal est du domaine public géré par VNF et la pente… incertaine… Les bords du canal sont dans deux communes différentes. Complexe !

Les mesures de mouvements dans la pente (inclinomètres, cibles topographiques) donnent des valeurs qui augmentent, voire accélèrent. La stabilité de la route sur le mur en Terre Armée est jugée menacée par différents bureaux à cause des fissures de la pente. L’inquiétude a atteint les responsables et la question de fermer la route, temporairement ou de façon définitive a été posée. En plus, il y a des vides de dissolution de gypse à 20 m de profondeur.

Il existe de nombreuses informations sur l’histoire du canal, construit en 1887 à l’emplacement du lit de la rivière.On a observé des grands glissements en 1931/1932 et 2003, qui ont conduit à modifier la pente.

1880 1935

1937

2003

Limite séparant la zone instable de la zone présentant des déplacements faibles à nuls