La Gestion des Déchets sur un Territoire de Typologie ...Je remercie également Madame Dieterlen...

59
1 AIX MARSEILLE UNIVERSITE INSTITUT UNIVERSITAIRE TECHNOLOGIQUE Département Carrières Sociales Licence Professionnelle Conduite de projets territoriaux durables Rapport de stage présenté par : Valentin Giboudeaux Maître de stage : Tuteur de stage : Khémissi Mékharef Catherine Dieterlen Responsable d’exploitation En charge du service Collecte des déchets Année 2015-2016 La Gestion des Déchets sur un Territoire de Typologie Habitat Mixte Rurale Optimisation de la collecte Communauté de communes Cœur du Var, EPCI Quartier Précoumin Route de Toulon 83340 Le Luc en Provence

Transcript of La Gestion des Déchets sur un Territoire de Typologie ...Je remercie également Madame Dieterlen...

1

AIX MARSEILLE UNIVERSITE

INSTITUT UNIVERSITAIRE TECHNOLOGIQUE

Département Carrières Sociales

Licence Professionnelle

Conduite de projets territoriaux durables

Rapport de stage présenté par :

Valentin Giboudeaux

Maître de stage : Tuteur de stage :

Khémissi Mékharef Catherine Dieterlen

Responsable d’exploitation

En charge du service Collecte des déchets

Année 2015-2016

La Gestion des Déchets sur un Territoire de Typologie Habitat

Mixte Rurale

Optimisation de la collecte

Communauté de communes Cœur du Var, EPCI

Quartier Précoumin – Route de Toulon

83340 Le Luc en Provence

2

3

AIX MARSEILLE UNIVERSITE

INSTITUT UNIVERSITAIRE TECHNOLOGIQUE

Département Carrières Sociales

Licence Professionnelle

Conduite de projets territoriaux durables

Rapport de stage présenté par :

Valentin Giboudeaux

Maître de stage : Tuteur de stage :

Khémissi Mékharef Catherine Dieterlen

Responsable d’exploitation

En charge du service Collecte des déchets

Année 2015-2016

La Gestion des Déchets sur un Territoire de Typologie Habitat

Mixte Rurale

Optimisation de la collecte

Communauté de communes Cœur du Var, EPCI

Quartier Précoumin – Route de Toulon

83340 Le Luc en Provence

4

REMERCIEMENTS

Avant tout, je souhaite remercier l’ensemble pôle environnement pour m'avoir proposé cette

mission, pour leur accueil chaleureux et pour leur disponibilité.

Plus particulièrement, je tiens à remercier mon maître de stage, Monsieur Khémissi

Mékharef avec lequel j’ai réalisé des points d’avancement quasi-quotidien autour de la

machine à café. Son soutien, ses compétences et sa bonne humeur m’ont permis d’avancer

tout au long du stage dans des conditions idéales et enrichissantes.

Je remercie également Madame Dieterlen pour ses conseils et pour m’avoir guidé dans

l’élaboration de ce rapport et notamment concernant son plan.

Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont conseillé et relu lors de la rédaction

de ce rapport de stage : ma famille, mes amis et camarades de promotion.

5

RESUME

Alors que les préoccupations environnementales sont de plus en plus présentes dans notre

quotidien, la gestion des déchets fait partie des enjeux majeurs du 21ème siècle.

C'est dans ce contexte que le pôle environnement de la Communauté de communes Cœur du

Var, en charge de la collecte des déchets sur son territoire s’est vu dans l’obligation de

réaliser une étude d’optimisation de la collecte des déchets.

Ma mission, qui s'est déroulée du 21 mars au 10 Juin 2016 au sein du pôle environnement a

eu pour objectif de proposer une refonte de l’organisation de la collecte avec comme objectif

de diminuer les coûts qui y sont associés.

Ce rapport présente dans une première partie le contexte dans lequel s’est déroulée la

mission, une présentation du territoire et du processus de traitement des déchets. La

deuxième partie expose la méthodologie employée ainsi que les résultats de l’étude

d’optimisation en termes de coûts et d’amélioration du cadre de vie.

ABSTRACT

While environmental concerns are more and more current in daily life, waste handling is

now one of the major challenge of the 21st century.

In charge of garbage collection within its territory, the environmental division from the

communities of communes Coeur du Var find itself needing a study concerning the

optimisation of the garbage collection because of budget restrictions.

My mission took place within the environmental pole from March 21st to June 10th. The

main objective was to redesign the organisation concerning the collection in order to reduce

the costs involved.

This report, on the first hand, sets the context in which my mission took place, presents the

territory and the processus of garbage disposal. On the second hand, it explains the

methodology used and the results of the optimisation study in terms of costs and living

conditions improvements.

6

SOMMAIRE

Introduction ........................................................................................................................... 8

1. Une mission au cœur des préoccupations environnementales actuelles ..................... 9

1.1 La gestion des déchets : un sujet d’intérêt général .............................................. 9

1.1.1 Quelques chiffres clés ........................................................................... 9

1.1.2 Une réelle volonté de changement ...................................................... 13

1.2 Le cadre de ma mission ..................................................................................... 16

1.2.1 Cœur du Var : Une politique de gestion des déchets ambitieuse ........ 16

1.2.1.1 Le territoire de Cœur du Var ................................................ 16

1.2.1.2 La politique de gestion des déchets ...................................... 19

1.2.2 Le pôle « Préservation de l’environnement » : un service aux

compétences multiples ................................................................................. 21

1.3 Le processus de traitement des déchets ............................................................. 23

1.3.1 Le travail de prévention et d’information ........................................... 23

1.3.2 La pré-collecte et la collecte des déchets ............................................ 25

1.3.3 Elimination des déchets ...................................................................... 26

1.3.3.1 Les installations de stockage des déchets ............................. 26

1.3.3.2 Les unités d’incinération des ordures ménagères ................. 28

1.3.3.3 Les décharges sauvages........................................................ 29

1.3.4 Valorisation des déchets ..................................................................... 29

1.3.4.1 Le centre de tri et de valorisation ......................................... 29

1.3.4.2 Le compostage ..................................................................... 31

1.3.4.3 Les déchetteries .................................................................... 31

2. La collecte : une étape clé à optimiser ......................................................................... 32

2.1 Méthodologie ..................................................................................................... 32

2.1.1 Une mission à double objectif ............................................................. 32

2.1.2 Un important travail de recherche ....................................................... 34

2.2 Une collecte optimisée ....................................................................................... 35

2.2.1 …pour des coûts maitrisés .................................................................. 35

2.2.1.1 La collecte : une part importante des coûts .......................... 35

2.2.1.2 La fréquence de collecte : la variable clé pour diminuer les

coûts ............................................................................................................. 36

2.2.2 …pour améliorer le cadre de vie ......................................................... 36

2.2.2.1 Des impacts environnementaux ........................................... 36

2.2.2.2 Des impacts sociaux ............................................................. 38

2.3 Les résultats de l’étude ...................................................................................... 38

2.3.1 Résultats du diagnostic ....................................................................... 38

2.3.2 Préconisations ..................................................................................... 44

Conclusion ........................................................................................................................... 48

7

TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADEME : Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie

BOM : Benne à Ordures Ménagères

CCCV : Communauté de Communes Cœur du Var

DMA : Déchets Ménagers et Assimilés

DIS : Déchets Industriels Spéciaux

EMR : Emballages Ménagers Recyclables

EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale

FNADE : Fédération Nationale des Activités de Dépollution et de l’Environnement

GES : Gaz à Effet de Serre

ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement.

ISD : Installation de Stockage des Déchets

ISDD : Installation de Stockage des Déchets Dangereux

ISDI : Installation de Stockage des Déchets Inertes

ISDND : Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux

JMR : Journaux, Magazines et Revues

MB : Mini-Benne

OMR : Ordures Ménagères Résiduelles

PIB : Produit Intérieur Brut

REP : Responsabilité Elargie du Producteur

RSHV : Recyclables Secs Hors Verre

TEOM : Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères

UIOM : Unité d’Incinération des Ordures Ménagères

8

INTRODUCTION

« Chaque année, ce sont 8 millions de tonnes de plastique qui partent dans les océans, ce qui

revient à y déverser l’équivalent d’une benne à ordures chaque minute », un constat alarmant

révélé par la fondation Ellen MacArthur dans son rapport intitulé : « The New Plastics

Economy : Rethinking the future of plastics » (The New Plastics Economy : Rethinking the

future of plastics, 2016, Fondation Ellen MacArthur, p. 7).

Dans le cadre de ma Licence Professionnelle Conduites de projets territoriaux durables à

l’Université d’Aix-Marseille, j’ai souhaité réaliser mon stage dans une structure publique

impliquée dans la préservation de l’environnement, domaine que j’ai découvert au cours de

cette année de formation universitaire. La mission d’optimisation des collectes des déchets

m’a particulièrement attiré car elle comprend deux des enjeux majeurs de notre temps :

préserver le monde que nous laissons à nos enfants tout en diminuant les coûts pour y

parvenir dans un contexte de crise économique globale.

Aussi, l’intercommunalité Cœur du Var créée en 2002, a pour mission la gestion des déchets

de ma commune de résidence, j’ai donc voulu intégrer ses équipes afin de pouvoir découvrir

le fonctionnement d’une collectivité territoriale assurant un service public fondamental dans

notre société moderne. Nous verrons ainsi au travers de ce rapport la problématique

suivante : En quoi l'optimisation de la collecte des déchets permettra une amélioration du

cadre de vie tout en garantissant un service public efficient ? »

Dans un premier temps, nous évoquerons des éléments de contexte afin de montrer que la

gestion des déchets est au cœur des préoccupations environnementales actuelles puis, dans

un second temps, nous verrons en quoi la collecte des déchets représente une étape clé à

optimiser du processus de traitement des déchets.

9

1. Une mission au cœur des préoccupations environnementales actuelles

« La production de déchets est un acte naturel de la vie en société » (Lacoste et Chalmin,

2006, 4). La gestion des déchets n’est donc pas un fait nouveau mais l’intérêt qu’elle suscite

est lié aux préoccupations grandissantes en termes de santé publique et de qualité de vie.

Afin de mieux assimiler les éléments développés en seconde partie, il apparait essentiel de

prendre connaissance du contexte dans lequel s’est déroulé le stage. Nous commencerons

par montrer en quoi la gestion des déchets est un sujet d’intérêt général, puis nous définirons

le cadre dans lequel la mission a été réalisée avant de développer le processus de traitement

des déchets.

1.1. La gestion des déchets : un sujet d’intérêt général

L’Homme a depuis toujours généré des déchets. La forte augmentation de la quantité des

déchets produits est directement liée à l’explosion de la population mondiale ainsi qu’à son

mode de vie. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à une situation où la gestion des déchets est

un problème d’ordre mondial. En France, les dispositions législatives concernant le droit de

l’environnement ont été regroupées dans un seul ouvrage officiel : le Code de

l’environnement

1.1.1. Quelques chiffres clés1

Les données évoquées ci-après, regroupées par thèmes, permettent d’avoir un aperçu de

l’importance de la thématique « déchet » en France au travers de quelques chiffres-clés.

Déchets produits

« 345 millions de tonnes » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 18), c’est la quantité de

déchets produits en 2012, dont 30 millions de tonnes pour les déchets ménagers et assimilés

(DMA), soit environ 11 %.

1 Les pages qui suivent synthétisent le rapport suivant : Chiffres-clés déchets, (Edition 2015), ADEME, 96 p.

10

Figure 1 : Evolution de la production de déchets en France de 2004 à 2012 – Source :

ADEME

Sur le graphique ci-dessus, il est constaté que la production de déchets a augmenté de 20 %

entre 2004 et 2010 mais à connue une diminution de près de 3 % entre 2010 et 2012.

Rapportée à la population, la production de déchets représente 5,3 tonnes de déchets par

habitant en 2012.

La production de DMA représente 570 kg par habitant en 2013, en baisse de 3,5 % par

rapport à 2010 correspondant à la moitié du Programme national 2014-2020 de prévention

des déchets.

Prévention

« 42 millions d’habitants couverts par un programme local de prévention des déchets en

2014» (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 27).

En effet, l’article L541-15-1 du code de l’environnement impose qu’au plus tard le 1er janvier

2012, les collectivités territoriales en charge de la collecte et du traitement des déchets

définissent un plan local de prévention des déchets indiquant les objectifs et mesures misent

en place afin de réduire la quantité de déchets. En 2014, seulement 66 % des français sont

couvert par un plan local de prévention des déchets.

Collecte des déchets

Le service public de gestion des déchets à collecté en 2013 « 37,6 millions de tonnes »

(Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 36) de DMA, en baisse de près de 7 % par rapport

11

à 2005. Cette baisse concerne essentiellement les ordures ménagères résiduelles (OMR), soit

environ 2,8 millions de tonnes (- 14 %), conséquence de l’augmentation des déchets collectés

en flux séparés : Déchetterie (+ 37 %), matériaux secs et verre (+ 18 %).

Figure 2 : Evolution des déchets collectés par flux de collecte depuis 2005 – Source :

ADEME

Traitement des déchets

« 47,7 millions de tonnes de déchets » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 46) envoyés

vers les installations de traitement des déchets ménagers et assimilés en 2012. Le parc de

traitement des déchets réparti sur l’ensemble du territoire national se compose de :

588 centres de compostage ;

390 centres de tri ;

238 installations de stockage ;

126 unités d’incinération (dont 113 produisent de l’énergie) ;

10 centres de méthanisation.

Production énergétique

« 14,2 millions de tonnes » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 61) de déchets non

dangereux ont été incinérés avec récupération d’énergie en 2012 produisant ainsi 12 708

GWh d’énergie électrique et thermique. Au niveau européen, la France avec 32 % des

déchets incinérés avec valorisation énergétique se situe en dixième position, loin derrière les

12

pionniers en la matière tels que l’Autriche, la Finlande avec un niveau se situant au-delà de

50 % ; la moyenne européenne se situe à 19 %.

Figure 3 : Taux de valorisation énergétique des déchets municipaux des pays européens

– Source : ADEME

Valorisation matière

« 17,9 millions de tonnes » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 50) de matériaux

recyclés utilisés dans les processus de fabrication en 2012. Ainsi, l’acier et la fonte incorpore

58 % de matériaux recyclés lors de sa production, le verre 55 % et le papier-carton 62 %. En

revanche, le taux d’utilisation du plastique recyclé n’est que de 7 %. Il est à noter que 33 %

des DMA envoyés en centre de tri ont fait l’objet d’un refus.

Elimination

« 19,5 millions de tonnes » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 67) de déchets envoyés

dans les installations de stockage en 2012 représentant une diminution de près de 22 % par

rapport à 2000. Durant la même période, le nombre d’installations de stockage à lui aussi

diminué passant de 400 à 238 soit 40 % d’installations en moins au profit d’installations

mieux équipées et plus importantes.

Economie et coûts

« 122 100 emplois » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 81) liés aux activités de

gestion des déchets en 2012 et une augmentation de + 18 % entre 2005 et 2012.

« 16,7 milliards d’euros » » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p. 73) de dépenses de

gestion, soit environ 0,82 % du PIB français. Ces dépenses ont connu une nette augmentation

13

depuis 1990 avec un rythme annuel de croissance de l’ordre de 5 % dû à une amélioration

de la gestion des déchets, des moyens de collecte et traitement plus performants, et une

meilleure valorisation. Cela a permis de réduire notre impact sur l’environnement, à titre

d’exemple, c’est près de « 20 millions de tonnes » (Chiffres-clés déchets, 2015, ADEME p.

86) d’émissions de CO2 qui ont pu être évitées grâce au recyclage en 2010.

Figure 4 : Dépenses totales de gestion des déchets – Source : ADEME

1.1.2. Une réelle volonté de changement1

L’Etat français s’est fortement engagé depuis plusieurs années afin de réduire son impact sur

l’environnement, notamment au travers de la thématique « déchet » en établissant un cadre

réglementaire très strict. Nous évoquerons ici les principaux textes de référence définissant

le cadre de la politique du gouvernement en matière de gestion des déchets. Tous ces textes

sont intégrés au code de l’Environnement.

2008 : Directive-cadre sur les déchets n° 2008-98/CE affirme les orientations majeures de la

politique de gestion des déchets, à savoir :

le principe du pollueur-payeur ;

le principe de proximité « gérer les déchets au plus près du lieu de production » ;

la responsabilité élargie du producteur.

En outre, la directive-cadre énonce « la hiérarchie des déchets » (Directive-cadre n° 2008-

98/CE, 2008, Parlement européen et Conseil de l'Union européenne) qui devra être mise en

œuvre dans leur gestion :

1. Prévenir la production de déchets ;

1 Tous les textes évoqués dans cette partie sont consultables sur le site internet du ministère de

l’environnement, de l’énergie et de la mer : http://www.developpement-durable.gouv.fr

14

2. Préparer les déchets en vue de leur réemploi ;

3. Les recycler ;

4. Les valoriser ;

5. Les éliminer de manière sûre et dans des conditions respectueuses de

l’environnement.

Elle définit aussi les notions de bases utilisées dans la gestion des déchets tels que déchets,

valorisation, élimination…

2009 : La loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle Environnement, dite

loi Grenelle 1, adoptée le 3 août 2009 vise à renforcer la politique de réduction des déchets

en mettant en place des objectifs chiffrés :

Réduire de 7 % la production d'ordures ménagères par habitant chaque année dans

les cinq ans à venir ;

Augmenter le recyclage matière et organique : 35 % en 2012 et 45 % en 2015 de

déchets ménagers et assimilés, 75 % dès 2012 pour les déchets d’emballages

ménagers et les déchets banals des entreprises ;

Limiter les quantités incinérées ou stockées : diminution de 15 % à l’horizon 2012.

2010 : Loi n° 2010-798 portant engagement national pour l’environnement du 12 juillet

2010, dite Grenelle II, impose la mise en place d’une gestion durable des déchets et

notamment :

Diminuer de 15 % les quantités de déchets destinées à l’enfouissement ou à

l’incinération et réduire la production d’ordures ménagères de 7 % sur 5 ans ;

Limiter le traitement des installations de stockage et d’incinération à 60 % des

déchets produits sur le territoire, afin de favoriser la prévention, le recyclage et la

valorisation.

2010 : L’ordonnance du 17 décembre 2010 est une transposition en droit français de la

directive-cadre n°2008-98/CE (Uniquement la partie législative).

2011 : Décret n°2011-828 du 11 juillet 2011 portant diverses dispositions relatives à la

prévention et à la gestion des déchets. Ce décret est une transposition en droit français de la

directive-cadre n°20089-98/CE (Partie règlementaire).

15

2009 – 2012 : Plan d’action gouvernemental sur la gestion des déchets. Il vise à mettre en

œuvre les engagements du Grenelle Environnement, et à donner les orientations de la

transposition de la Directive-cadre n° 2008—98/CE. Les objectifs prioritaires sont avant tout

la réduction à la source de la production de déchets puis le développement du recyclage et

de la valorisation.

2015 : Loi portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe). Elle étend

le champ de compétences des régions en matière de prévention et de gestion des déchets,

impose aux régions la création d’un plan régional de prévention et de gestion des déchets et

d’un schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire.

2014 – 2020 : Programme national de prévention des déchets. Elle vise à découpler la

production de déchets de la croissance économique en fixant des objectifs quantifiés comme

la baisse de 7 % des DMA par rapport à 2010.

2015 : Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Elle définit des

objectifs afin de lutter contre le gaspillage et promouvoir l’économie circulaire :

Découpler la production de déchets de la croissance économique ;

La réduction de 10 % des déchets ménagers et assimilés produits d’ici 2020 ;

Le recyclage de 55 % des déchets non dangereux en 2020 et 65 % en 2025 ;

La réduction de 50 % à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en décharge.

Elle met fin à la distribution de sacs plastiques à usage unique, impose aux collectivités de

généraliser le tri à la source pour les particuliers et d’harmoniser progressivement leurs

schémas de collecte et leurs couleurs de poubelles d’ici 2025 afin de faciliter le geste de tri

pour les usagers.

2014 – 2020 : Le Plan de réduction et de valorisation des déchets conforte la place de la

politique des déchets dans la transition vers une économie circulaire et la volonté du

gouvernement de dépasser le modèle actuel « produire, consommer, jeter » (Plan de

réduction et de valorisation des déchets, 2014, ministère de l’Ecologie, du Développement

durable et de l’Energie)

16

1.2. Le cadre de la mission

Maintenant que nous avons évoqué les principaux repères-clés ainsi que les différents textes

de référence en matière de gestion des déchets au niveau national, voire européen, nous

allons changer d’échelle et nous intéresser au contexte dans lequel s’est déroulé ma mission,

i.e. au sein de la Communauté de Communes Cœur du Var (CCCV), et plus précisément au

pôle « Préservation de l’environnement ».

1.2.1. Cœur du Var : Une politique de gestion des déchets ambitieuse

1.2.1.1. Le territoire de Cœur du Var

Fiche d’identité du territoire

La Communauté de Communes « Cœur du Var » est un EPCI, créée en janvier 2002, qui

regroupe 11 communes du moyen pays varois : Besse-sur-Issole, Cabasse-sur-Issole, le

Cannet-des-Maures, Carnoules, Flassans-sur-Issole, Gonfaron, le Luc-en-Provence, les

Mayons, Pignans, Puget-ville, et le Thoronet d’une superficie totale de 448,2 km² (Donnée

INSEE).

Figure 5 : Territoire Cœur du Var – Source : Communauté de Communes Cœur du

Var

Depuis le 1er janvier 2004, elle exerce la compétence de collecte et de traitement des déchets

ménagers pour le compte de l’ensemble de ses communes adhérentes. Elle gère la collecte

en régie depuis le 01/01/2011, pour 10 de ses communes, étendue à l’ensemble du territoire

de Cœur du Var au 01/01/2014.

17

Population totale

Elle compte 43 165 habitants au 01/01/2015 (donnée INSEE 2012 réévaluée selon

l’évolution moyenne annuelle constatée de 2,2%). D’ici 2022, sa population devrait dépasser

les 50 000 habitants.

Figure 6 : Evolution estimée de la population municipale Cœur du Var – Source :

Communauté de Communes Cœur du Var

En outre, la population de la collectivité présente les caractéristiques suivantes :

Les différentes tranches d’âge sont représentées de manière équivalente ;

47 % de la population âgée de 15 ans ou plus ne travaille pas ou plus (retraités et

personnes sans emploi).

Ménages

Figure 7 : Répartition des ménages par taille et par type de logement – Source :

Communauté de Communes Cœur du Var

18

On observe une part importante de foyers de petite taille : 63 % des foyers sont composés de

1 ou 2 personnes. La taille moyenne d’un ménage est de 2,4 personnes. 77 % des ménages

vivent en maison contre seulement 22 % en appartement.

Au regard d’autres territoires français, la collectivité ne présente pas de fortes particularités.

Habitats

La collectivité est de typologie mixte rurale selon les critères définis par l'ADEME. Le taux

moyen d'habitat collectif est de 22 % et la part de résidences secondaires est de 9 %. On

observe des disparités entre les communes comme le montre le tableau détaillé suivant :

Figure 8 : Typologie d’habitat – Source : Communauté de Communes Cœur du Var

Il est à noter que la Commune du Luc regroupe un quart de la population totale de la

collectivité, tandis que les autres communes sont de tailles globalement équivalentes (hors

Les Mayons dont la population est inférieure à 1000 habitants).

La typologie d'habitat est très homogène sur l'ensemble de la collectivité : toutes les

communes sont mixtes à l'exception des Mayons qui est de typologie rurale. Le taux d'habitat

collectif dépasse les 10% sur l'ensemble des communes, atteignant 34% au Luc. Une unique

commune a par ailleurs un taux de résidences secondaires supérieur à 20 % (Le Thoronet).

19

1.2.1.2. La politique de gestion des déchets

La Politique de la Communauté de communes Cœur du Var

La politique en matière de gestion des déchets pourrait être résumée par ces quelques lignes

prononcées par le Président de la Communauté de communes Cœur du Var, Jean-Pierre

Longour :

« La Communauté de communes Coeur du Var s’attache à innover, rechercher des nouvelles

solutions favorisant le développement du recyclage, la lutte contre le gaspillage, la

modification des modes de consommation en sensibilisant les enfants dès leur plus jeune

âge » (Jean-Pierre Longour, Président de la Communauté de communes Cœur du Var (2014),

Candidature à l’appel à projet « zéro déchet, zéro gaspillage »).

Cette volonté politique est d’autant plus forte que le territoire accueille depuis 40 ans, le

centre de stockage des déchets non dangereux du Balançan et ses 200 000 tonnes d’ordures

ménagères annuelles, pour un total de 10 millions de tonnes, en plein cœur de la Réserve

Naturelle Nationale de la Plaine des Maures. C’est dans ce cadre que la Communauté de

communes Cœur du Var s’est fortement engagée en étant lauréat de l’appel à projet « zéro

déchet – zéro gaspillage » mise en place par l’Etat ainsi que par le biais du projet

TECHNOVAR.

Programme zéro déchet – zéro gaspillage

La CCCV s’est vu être le lauréat de l’appel à projet « zéro déchet – zéro gaspillage », comme

57 autres territoires répartis sur tout le territoire national. L’appel à projet initié par l’Etat

avait pour objectif d’accompagner des collectivités volontaires dans une démarche

exemplaire et participative de promotion de l’économie circulaire, via la mobilisation de

l’ensemble des acteurs locaux (associations, entreprises, citoyens, administrations,

commerces), ces trois objectifs sont les suivants :

Réduire toutes les sources de gaspillage ;

Donner une seconde vie aux produits ;

Recycler tout ce qui est recyclable.

20

Afin de s’inscrire dans l’épure de cet appel à projet, la CCCV a inscrit son projet sur 3 ans

dans une démarche de prévention et de gestion des déchets déclinée en 28 fiches-actions, en

voici quelques-unes :

La prévention des déchets des administrations en promouvant les bonnes pratiques ;

La mise en place d’une fiscalité incitative (redevance spéciale, redevance incitative) ;

Le tri à la source des biodéchets avec le développement du compostage individuel ;

L’intégration de démarches d’écologie industrielle et territoriale avec le projet Var

Ecopôle ;

La mise en place d’une action expérimentale de réduction des fréquences ;

Le développement des programmes de sensibilisation des scolaires ;

L’extension des consignes de tri…

En outre, la mission qui m’est confiée, ayant pour but d’optimiser la collecte des déchets,

fait partie intégrante du programme « zéro déchet – zéro gaspillage ».

Projet TECHNOVAR

Devant la carence en équipements de traitement du département, la CCCV et 4 autres

collectivités se sont associées pour élaborer un programme opérationnel de valorisation et

de traitement des déchets ménagers. Ce projet couvre un territoire de 160 000 habitants avec

une production d’ordures ménagères résiduelles d’environ 65 000 tonnes. Ses objectifs sont

les suivants :

Constituer un gisement de déchets suffisant pour permettre la construction

d’installations de traitement et de valorisation ;

Rechercher et développer des solutions alternatives et novatrices pour une

valorisation matière et/ou énergie optimale ;

Limiter l’impact environnemental du service de traitement des déchets ménagers ;

Garantir la maîtrise technique et financière de la solution retenue.

Ce programme devra déboucher sur la création d’unités de traitement associant des outils

complémentaires permettant de développer plusieurs modes de valorisation : valorisation

matière des déchets recyclables, valorisation biologique des déchets fermentescibles

(méthanisation, compostage …), valorisation énergétique des déchets à haut pouvoir

21

calorifique. Ces unités de traitement devront permettre de valoriser 80% des déchets

ménagers résiduels avec seulement 20% de déchets destinés à terme à l’enfouissement.

1.2.2. Le pôle « Préservation de l’environnement » : un service aux compétences

multiples

Le pôle « Préservation de l’environnement » est détaché géographiquement des bureaux de

la Communauté de Communes. En effet, le parc de véhicules du pôle, composé de bennes à

ordures ménagères et véhicules légers et utilitaires, nécessite une importante zone de

stationnement. Il se situe donc près du Circuit du Luc-en-Provence, excentré du village.

Figure 9 : Situation géographique du pôle préservation de l’environnement – Source :

Google Earth

Les principales missions du pôle sont les suivantes :

La collecte des déchets ménagers résiduels et des emballages valorisables ;

Le traitement des déchets ménagers avec un développement des filières de

valorisation ;

La collecte des encombrants sur rendez-vous ;

22

La gestion des déchetteries ;

La promotion du tri et du recyclage.

Pour réaliser ces différentes missions, il s’appuie sur une équipe composée de 84 agents dont

un responsable de pôle et deux responsables adjoints (Un dédié à la partie

technique/collecte/encombrants/déchetterie et un dédié à la partie prévention/

Communication/assainissement).

Figure 10 : Organigramme du pôle préservation de l’environnement – Source :

Communauté de Communes Cœur du Var

La responsable de pôle gère l’ensemble du pôle environnement et prend en charge la

supervision des gros projets d’investissements tels TECHNOVAR et le programme « zéro

déchet – zéro gaspillage ». Elle est assistée par deux responsables adjoints et d’un service

RH.

La responsable adjointe coordonne et gère trois services :

Le service sensibilisation / Prévention / Communication : il compte un chargé de

mission zéro déchet – zéro gaspillage dédié au programme idoine, trois ambassadeurs

de tri qui ont pour mission l’animation et la sensibilisation des élèves dans les écoles,

23

la sensibilisation des usagers en réalisant du porte-à-porte, le suivi des déchets des

professionnels et deux agents administratifs, contacts privilégiés des usagers,

réalisent l’accueil, la remontée des anomalies de collecte, la vente des composteurs

ainsi que la comptabilité ;

Le service public assainissement non collectif, composé de deux agents devant

vérifier la conformité des fosses septiques des particuliers, informer le public au sujet

de la règlementation en matière d’assainissement et concernant les aides proposées

par l’Etat pour réaliser les éventuelles mises en conformité ;

Le service milieux aquatiques / énergie.

Le second responsable adjoint (Partie technique) assisté d’une assistante administratif

coordonne et gère deux services :

Le service entretien du matériel / maintenance composé de deux mécaniciens. Ils

réalisent l’entretien des véhicules dédiés à la collecte ;

Le service collecte / encombrant / déchetterie qui dispose d’un responsable

d’exploitation : ces services assurent la collecte des déchets auprès des particuliers,

la collecte des encombrants sur demande ainsi que la gestion des trois déchetteries

présentes sur le territoire.

En 2015, 31 000 tonnes de déchets ont été collectées sur le territoire, soit 714 kg/hab.

Il a été collecté 40 % d’ordures ménagères résiduelles (OMR), 8 % d’emballages ménagers

recyclables (EMR) et journaux magazines et revues (JMR), 3 % de verre et 49 % de déchets

issus des déchetteries. Ces chiffres sont en corrélation avec les chiffres nationaux.

En outre, la collectivité finance sa gestion des déchets via la Taxe d’Enlèvement des Ordures

Ménagères (TEOM) pour les particuliers et la Redevance spéciale pour les professionnels.

1.3. Le processus de traitement des déchets

1.3.1. Le travail de prévention et d’information

La « prévention des déchets » consiste à réduire la quantité ou la nocivité des déchets

produits, en intervenant sur leur mode de production et de consommation (Plan national de

prévention des déchets 2014 - 2020, 2014, Ministère de l’Ecologie, du Développement

durable et de l’Energie). Cette une action qui se situe en amont, avant l’abandon du produit,

24

avant que le produit ne devienne un déchet (Evaluation environnementale des plans

d’élimination des déchets, 2006, ADEME, p. 13).

Figure 11 : Contexte d'intervention de la prévention – Source : OCDE

L’Union européenne et la France placent la prévention des déchets tout en haut de la

« hiérarchie des déchets », et considèrent que le « meilleur déchet est celui qu’on ne produit

pas » (Directive-cadre n° 2008-98/CE, 2008, Parlement européen et Conseil de l'Union

européenne).

En effet, afin d’atteindre les objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour

la croissance verte concernant notamment la réduction de 10 % des déchets ménagers et

assimilés produits d’ici 2020 ainsi que la réduction de 50 % à l’horizon 2025 des quantités

de déchets mis en décharge, le meilleur moyen est de limiter la production des déchets à la

source en s’attaquant directement aux personnes qui mettent sur le marché les produits, par

le biais des filières REP (Responsabilité Elargie aux Producteurs). Les filières REP

permettent de mobiliser les fabricants pour l’éco-conception liée à la fin de vie de leurs

produits (Plan national de prévention des déchets 2014 - 2020, 2014, Ministère de

l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie). Un autre moyen de limiter la

quantité de DMA enfouie est de sensibiliser les usagers aux consignes de tri, limiter l’usage

de produits fortement générateurs de déchets ainsi que développer la gestion domestique des

biodéchets des ménages, par exemple, par le biais du compostage.

25

1.3.2. La pré-collecte et la collecte des déchets

La pré-collecte et la collecte des déchets sont deux opérations distinctes.

La pré-collecte

La pré-collecte se définit comme étant l’ensemble des opérations d'évacuation des déchets

depuis leur lieu de production jusqu'au lieu de prise en charge par le service de collecte.

Concrètement, au sein des ménages, cela consiste à déposer ces déchets dans les conteneurs

appropriés. Une pré-collecte bien réalisée est le résultat d’une campagne de sensibilisation

efficace (Diminution des ordures ménagères, augmentation des matériaux recyclés, maitrise

des consignes de tri…), comme le précise l’ADEME :

« Les acteurs principaux de la pré-collecte sont, d’une part les citoyens puisqu’ils réalisent

le tri, le stockage et la présentation ou l’apport des déchets au service de collecte, et d’autre

part, les collectivités locales qui jouent un rôle essentiel puisqu’elles réglementent les

conditions de présentation des déchets à la collecte » (Transport et logistique des déchets –

Rapport final, 2014, ADEME, p. 57).

Le matériel utilisé lors de la pré-collecte se différencie principalement selon que la collecte

est effectuée en porte-à-porte (Bacs individuels) ou via des points d’apport volontaire (Bacs

roulants, conteneurs enterrés ou colonnes enterrées).

La collecte

La collecte désigne le ramassage des déchets, y compris leur tri et stockage préliminaire, en

vue de leur transport vers une installation de traitement des déchets. Elle est caractérisée par

3 éléments :

Le mode de collecte : Porte-à-porte, point d’apport volontaire ;

La typologie de produit : OM, flux de déchets collectés séparément (tels que les

emballages ménagers) ;

Une organisation : fréquence, dispositif (Personnel et matériel mobilisés).

La collecte sélective peut être réalisée en mono-flux (Tous matériaux recyclables mélangés),

bi-flux (Tous matériaux recyclables mélangés sauf collecte du verre réalisée de manière

séparée) ou multi-flux (Séparation des déchets par type de matériaux : Cartons, plastique,

26

papier, verre...). Les modalités de collecte sélective sont étroitement liées aux moyens de tri

dont dispose le centre de tri.

La collecte des déchets est réalisée par des véhicules de collecte dont les capacités de

stockage varient en moyenne de 20 m3 à 1 m3 ; les plus petites capacités permettant de

réaliser des tournées en centre-ville de village souvent étroits.

L’enrichissement de la règlementation en matière de tri a eu pour conséquence la

multiplication des flux de déchets. Cela a engendré une diminution de la quantité des déchets

enfouis mais un allongement des distances parcourues par les déchets jusqu’aux différents

centre d’élimination et de valorisation des déchets.

1.3.3. Elimination des déchets

1.3.3.1. Les installations de stockage des déchets

Le stockage des déchets par enfouissement est réservé aux déchets dont a été extraite la part

valorisable, i.e. tous déchets ne pouvant pas faire l’objet d’une valorisation.

En France, il existe 3 types d’installation de stockage des déchets (ISD) appelées aussi

« décharge » :

Les installations de stockage des déchets dangereux (ISDD) - Classe I reçoivent

certains déchets industriels spéciaux (DIS) sur un site imperméable qui assure un

confinement convenable des déchets et des lixiviats.

Les Installations de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND) - Classe II

accueillent les ordures ménagères, encombrants non valorisés et refus de tri sur un

site semi-perméable qui assure une migration lente des lixiviats à travers une zone

non saturée d’épaisseur suffisante.

Les Installations de Stockage des Déchets Inertes (ISDI) - Classe III sont réservées

aux déchets inertes sur un site perméable qui permet une migration rapide des

lixiviats.

27

Figure 12 : Parc français des installations de stockage de déchets non dangereux

(ISDND) – Source : ADEME

En 2012, la France comptait 238 installations de stockage des déchets non dangereux.

Les installations de stockage des déchets sont des installations classées pour la protection de

l’environnement (ICPE) au sens de l’article L511-1 du code de l’environnement et font

l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’Etat ainsi que d’un cadre règlementaire très

strict.

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte impose la réduction de

50 % à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en centre de stockage. Or, en 2012, près

de 50% des déchets collectés sont enfouis dans un centre de stockage, comme illustré dans

le graphique ci-après.

28

Figure 13 : Répartition des quantités de déchets entrant dans une installation après

collecte par le service public en 2012, par mode de traitement - Source : ADEME

1.3.3.2. Les unités d’incinération des ordures ménagères

L’incinération consiste à brûler les ordures ménagères et les déchets industriels banals dans

des fours adaptés. Il existe deux grandes catégories d’unités d’incinération des ordures

ménagères (UIOM) : les incinérateurs avec valorisation énergétique et les incinérateurs sans

valorisation énergétique. En 2012, la France disposait de 127 incinérateurs représentant une

capacité d’incinération de 15,4 millions de tonnes de déchets.

Figure 14 : Parc français des UIOM avec production énergétique en 2012- Source :

ADEME

29

La valorisation énergétique consiste à récupérer la chaleur émise par la combustion des

déchets. Cette chaleur sera soit utilisée pour alimenter un réseau de chaleur urbain ou des

industries avoisinantes, soit utilisée pour produire de l’électricité. Par ce procédé, en 2010,

c’est 3 657 GWh d’énergie électrique qui a été produite et 7 589 GWh d’énergie thermique.

En France, 27.6 % des déchets collectés sont incinérés avec valorisation énergétique en

2012. (ITOM : les installations de traitement des ordures ménagères en France – Résultats

2010, 2012, ADEME, p. 12).

1.3.3.3. Les décharges sauvages

Les décharges sauvages étaient autrefois assimilés aux décharges brutes lorsqu’elles celle-

ci étaient autorisés.

La circulaire du 20/02/89 relative aux décharges de résidus urbains exploitées sans

autorisation dites "décharges brutes" définit la décharge brute communale comme étant :

« Toute décharge de résidus urbains directement exploitée par une collectivité ou laissée par

elle à la disposition de ses administrés, alors qu'elle n'a pas fait l'objet d'une autorisation au

titre de la législation sur les ICPE est une décharge brute communale ». (Circulaire du

20/02/1989 relative aux décharges de résidus urbains exploitées sans autorisation dites

"décharges brutes", 1989, ministère de l’Environnement).

Or, la loi du 13 juillet 1992 a imposé la fermeture définitive des décharges brutes

communales.

Aujourd’hui, on entend par « décharge sauvage » les lieux interdits, inappropriés, de

stockage ou dépôts intempestifs de déchets. Ces déchets sont abandonnés clandestinement

par des particuliers ou des entreprises sans aucune autorisation administrative, avec ou sans

accord du propriétaire du terrain. Il n’existe pas, à proprement parler, de définition légale

d’une « décharge sauvage » mais l’article L 541-3 du Code de l’environnement permet à

l’autorité exerçant le pouvoir de police de sanctionner tout détenteur de déchet ne respectant

pas la règlementation en vigueur en terme de gestion des déchets.

1.3.4. Valorisation des déchets

1.3.4.1. Le centre de tri et de valorisation

Le centre de tri est une installation industrielle où les emballages (flaconnages, plastiques,

boîtes et barquettes en métal, boîtes en carton et briques alimentaires) et les journaux-

30

magazines collectés sélectivement sont triés et conditionnés en vue de leur recyclage. Pour

réaliser le tri, les déchets passent sur différents tapis roulants et sont triés par forme, matière,

chaleur…Pour cela, le centre de tri utilise des technologies de pointe tels que : rayons X,

spectrométrie, thermographie, reconnaissance de forme. Le tri est également réalisé

manuellement par du personnel qualifié.

Les déchets recyclables traités dans le centre de tri proviennent des collectes sélectives des

communes avoisinantes. Il s’agit pour partie de déchets issus des collectes en points

d’apports volontaires (colonnes à verre, papiers/journaux, emballages ménagers recyclables)

et d’autre part des collectes effectuées en porte-à-porte (sacs et conteneurs individuels). Les

centres de tri réceptionnent également des déchets industriels banals. Une fois triés, les

déchets conditionnés sous forme de ballots sont orientés vers les différentes filières de

recyclage désignées par les éco-organismes.

« En 2011, le parc de centres de tri français est composé de 253 centres de tri qui ont traité

2, 9 millions de tonnes de collectes séparées issues des ménages et assimilés » (Etat des lieux

du parc des centres de tri des recyclages secs ménagers en France, 2013, ADEME, p. 10).

Figure 15 : Répartition géographique des centres de tri en France en 2011 - Source :

ADEME

31

1.3.4.2. Le compostage

Le compostage est une méthode biologique de valorisation des matières organiques

contenues dans les ordures ménagères. Il nécessite une température entre 55 et 60 °C sur

plusieurs jours consécutifs. Il répond à deux objectifs :

Le traitement par dégradation des matières fermentescibles qui homogénéisent les

différentes matières premières, stabilise la matière organique et hygiènise le produit ;

La production d’un amendement ou engrais organique ou d’un support de culture,

répondant à la réglementation et aux besoins des utilisateurs.

En France, 6 % des déchets produits par an sont compostés selon l’ADEME et en 2008, les

500 installations de compostage françaises produisent 1,8 million de tonnes de compost, soit

une progression de presque 30% par rapport à 2000. Ce mode de valorisation des déchets

vise les déchets verts, les déchets des marchés de fruits et légumes, les déchets de l’industrie

agroalimentaire et les déchets organiques des ménages.

1.3.4.3. Les déchetteries

Les déchetteries ou « déchèterie » sont identifiés comme des ICPE soumis à déclaration. Il

s'agit d'un espace aménagé, gardienné et clôturé, ouvert aux particuliers et éventuellement

aux artisans et commerçants, pour le dépôt de certains de leurs déchets lorsqu'ils sont triés.

Seul le gestionnaire de la déchetterie peut décider de permettre l’accès aux commerçants et

artisans. Elles constituent un moyen de lutte efficace contre les décharges sauvages et

complètent la collecte réalisée par la collectivité.

Les déchets acceptés varient d’une déchetterie à l’autre mais on y trouve essentiellement des

déchets encombrants, des déchets verts, des gravats, ainsi que des déchets ménagers spéciaux

et accessoirement d’autres déchets (verre, papier…). De manière générale, le temps de trajet

entre le domicile de l’usager et la déchetterie est d’environ 10 à 15 minutes soit 5 à 10 km.

En 2009, l’ADEME dénombrait plus de « 4 500 déchèteries en France avec une desserte de

96 % des concitoyens ». (Etude sur la sécurité et le contrôle d’accès en déchèteries, mai

2011, ADEME, 98 p.).

Les éléments évoqués ci-dessus ont pu nous permettre de mieux cerner le contexte général

concernant la gestion des déchets ainsi que son processus de fonctionnement. Nous avons

également présenté le cadre dans lequel s’est déroulée la mission ainsi que la politique mis

32

en place au sein du territoire de Cœur du Var. Nous allons montrer, dans une seconde partie,

en quoi la collecte des déchets occupe une place prépondérante dans la gestion des déchets,

et notamment en termes de coût.

2. La collecte : une étape clé à optimiser

La collecte des déchets ménagers et assimilés représente près de la moitié des coûts inhérents

à la gestion des déchets soutenus par la collectivité. Afin de diminuer les coûts du service

public, de nombreuses collectivités ont donc décidé d’optimiser leur collecte, c’est le cas de

la Communauté de communes Cœur du Var et donc l’objet de ma mission. Dans ce contexte,

nous verrons dans un premier temps la méthodologie employée afin de réaliser l’étude

d’optimisation, puis nous montrerons comment maitriser les coûts de collecte et enfin nous

présenterons les résultats de l’étude.

2.1. Méthodologie

La méthodologie utilisée se concentre autour de trois éléments complémentaires et non

hiérarchisés. En effet, il m’a été nécessaire de comprendre le fonctionnement du service, et

notamment celui de la collecte des déchets, tout en le mettant en perspective avec ce qui est

réalisé dans d’autres collectivités et en gardant bien à l’esprit les objectifs fixés par la CCV.

2.1.1. Une mission à double objectif

Afin de répondre le mieux possible aux besoins du service, il a tout d'abord été important de

clarifier les objectifs de la mission au cours d’une entrevue avec la responsable du pôle

environnement. Il m’a alors clairement été signifié que l’objectif majeur de la mission était

d’obtenir la validation par la Commission environnement du projet d’optimisation de la

collecte des OMR et EMR/JMR. Afin de réaliser cet objectif, j’ai décidé de décomposer ma

mission en deux grandes parties. La première consiste en une partie purement technique et

financière en réalisant un diagnostic puis en formulant des préconisations. La deuxième

partie de la mission repose sur la réalisation d’une présentation de type Power Point afin

d’établir une communication efficace auprès des élus.

Partie technique et financière

Afin de réaliser le diagnostic puis de formuler des préconisations en vue d’optimiser la

collecte des déchets, j’ai commencé par étudier le territoire de façon globale, à savoir : ses

33

caractéristiques, son étalement, ses performances en matière de gestion de déchets tels que

les quantités collectées, quantités recyclées, ratios par habitant… Ensuite, je me suis

concentrer sur la partie dite technique en étudiant l’organisation de la collecte, le nombre

d’agents, le nombre de véhicules utilisés pour les tournées, les véhicules de secours, les

temps de tournée, les déchets récoltés… Ce travail théorique achevé, j’ai pu effectuer un

travail de terrain en réalisant une journée de collecte en tant qu’observateur afin de mieux

appréhender les spécificités inhérentes à la collecte des déchets. Une fois tous ces éléments

récoltés et analysés, j’ai pu réaliser un point de situation avec mon tuteur, responsable

d’exploitation en charge du service de collecte, afin d’identifier les marges de manœuvre

dont je disposais pour réaliser l’optimisation. C’est ainsi qu’il m’a été demandé de ne pas

remettre en question la politique du « fini-parti », de diminuer le nombre d’agents de

collecte, qui représente une part très importante des coûts, diminuer le nombre de kilomètres

parcourus ainsi que de supprimer la collecte réalisée le samedi et de n’étudier que la gestion

des OMR et EMR/JMR. C’est en prenant en compte ces nouveaux éléments que j’ai pu

entreprendre l’étude financière des coûts de collecte. Pour cela, il m’a fallu demander au

responsable du pôle le coût moyen d’un agent de collecte, les consommations de carburant,

les ratios d’entretien des véhicules comprenant le coût des mécaniciens. Une fois l’étude

financière terminée et validée par mon tuteur et le responsable de pôle, j’ai pu mettre ce

diagnostic et les préconisations en forme afin de les présenter à la commission

environnement.

Partie communication1

L’objectif de la présentation réalisée auprès de la commission environnement est d’obtenir

la validation du projet. Il a donc fallu « vendre » le projet aux élus, très réservés quand il

s’agit de projets ayant pour impact la modification d’un service public, et donc pouvant

potentiellement l’affecter négativement. Ainsi, outre l’aspect purement technique et

financier, il a fallu agrémenter la présentation d’autres éléments en invoquant une démarche

transversale, à la fois économique, environnementale, sociale et règlementaire. Nous avons

également proposés plusieurs possibilités d’optimisation en mettant en exergue les avantages

et inconvénients de chacune d’entre elles, tout en accentuant les avantages de la solution qui

paraissait avoir le meilleur compromis en termes de gestion humaine et de coût. Un plan de

1 La présentation réalisée auprès de la commission environnement est disponible en annexe

34

communication, échelonné dans le temps, qui prévoit les différentes étapes à réaliser pour

mettre en place l’optimisation des collectes a également été présenté.

De plus, il a paru opportun de profiter de cette réunion pour développer un autre projet sur

lequel j’ai pu travailler qui consiste à moderniser la collecte d’un centre-ville afin, là aussi

de diminuer les coûts de collecte. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude sur un des onze

villages de la Communauté de communes et ayant pour but de supprimer et améliorer des

points dits « sensibles », points qui ont tendance à rapidement être saturés, aux moyens de

colonnes enterrées (conteneurs ayant un grand volume et que l’on enterre où seule une trappe

est visible), ce qui permet de limiter l’emplacement sur la chaussée tout en apportant un

certain confort esthétique. Cette étude est tout à fait transposable aux autres communes.

2.1.2. Un important travail de recherche

Les sources d’information nécessaires à l’appréhension du sujet, ici le processus de

traitement des déchets en général et plus précisément la collecte des déchets, furent de trois

ordres.

En premier lieu, la littérature universitaire fournit des éléments d’analyse sur la question des

déchets et l’approche qu’ont les sociétés de ce sujet, tant sur la définition même du déchet,

que sur sa gestion, son traitement et sa conception.

En second lieu, les documents produits par le Parlement européen et le Conseil de l’Union

européenne, le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, par l’ADEME, les

observatoires régionaux, les intercommunalités, les syndicats de gestion de déchets

permirent de connaître le cadre législatif, la teneur des programmes et des plans ainsi que

d’obtenir des diagnostics territoriaux sur la situation spécifique à la Région PACA, au

département du Var et au territoire.

Enfin, les ressources en ligne se sont avérées particulièrement précieuses pour se tenir au

fait des solutions opérationnelles mises en place sur d’autres territoires. Il s'agissait de

connaître les dernières avancées en terme d'équipements, les spécificités des modes de

stockage et d’incinération, des différents modes de tri, du compostage individuel et collectif

mais surtout avoir un aperçu des solutions apportées par des territoires ayant déjà réalisés

une optimisation de leur collecte.

35

2.2. Une collecte optimisée…

La collecte est une étape clé du processus de traitement des déchets notamment car elle

représente une part importante et non négligeable des coûts de gestion des déchets. Nous

verrons ici qu’il existe une variable permettant de faire diminuer les coûts de collecte, puis

nous verrons qu’au-delà de l’aspect financier, il apparait nécessaire d’optimiser la collecte

des déchets afin d’obtenir une amélioration du cadre de vie.

2.2.1. …pour des coûts maitrisés

2.2.1.1. La collecte : une part importante des coûts

La cour des comptes, dans son rapport sur les collectivités territoriales et la gestion des

déchets ménagers et assimilés, établit un constat clair et sans appel :

« Les dépenses en fonctionnement des services de déchets ménagers et assimilés ont

augmenté en moyenne de près de 30 % entre 2004 et 2008 ;

Les coûts de la collecte et du traitement des déchets ont, pour leur part, augmenté de

10 % ;

Les coûts en personnel représentent la plus forte augmentation avec une hausse de

l’ordre de 40 % » (Les collectivités territoriales et la gestion des déchets ménagers et

assimilés, 2011, Cour des comptes, p. 65).

En outre, l’ADEME dans son référentiel national des coûts du service public de gestion des

déchets indique que la pré-collecte et collecte représentent 45 % des coûts en matière de

gestion des déchets (Référentiel national des coûts du service public de gestion des déchets

en 2012, (2015), ADEME, p. 33)

Figure 16 : Ensemble des flux - Répartition du coût complet par étape technique –

Source ADEME

36

Maintenant qu’il est établi que la collecte des déchets représente une part très importante des

coûts, nous allons voir quel est le levier principal permettant de diminuer ces couts.

2.2.1.2. La fréquence de collecte : la variable clé pour diminuer les coûts

Concernant les territoires de typologie habitant mixte rurale comme celui de la Communauté

de communes Cœur du Var, le principal levier afin de diminuer les coûts de collecte concerne

la fréquence de collecte. En effet, moins on collecte, et moins ça coûte cher, comme l’illustre

le graphique ci-après :

Figure 17 : Impact de la fréquence de collecte des OMR sur les coûts – Source ADEME

Pour être efficace, la diminution des fréquences de collecte doit être accompagnée d’une

campagne de sensibilisation aux gestes de tri afin de diminuer la quantité d’OMR collectée.

Cette campagne de sensibilisation vise à favoriser les gestes de tri, soit sur les déchets

fermentescibles, par exemple en fournissant un composteur lorsque c'est possible, soit en

modifiant les consignes de tri.

2.2.2. …pour améliorer le cadre de vie

2.2.2.1. Des impacts environnementaux

Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, optimiser la collecte des déchets revient

principalement à diminuer les fréquences de collecte. Cette diminution des fréquences de

37

collecte implique automatiquement une diminution des distances parcourus et permet ainsi

de limiter les impacts environnementaux générés par celle-ci.

Diminution des consommations de carburant et des rejets de GES

La réduction des fréquences de collecte implique nécessairement la diminution des

consommations de carburants et des gaz à effet de serre (GES) tels que le dioxyde carbone

(CO2) et l’oxyde d’azote (NOx) rejetés par les véhicules effectuant la collecte des déchets.

Figure 18 : Émissions de GES liées à la collecte et au transport des déchets - Source :

FNADE

La Fédération Nationale des Activités de Dépollution et de l’Environnement (FNADE)

estime dans son étude intitulée « Réalisation d’un document de communication grand public

sur le thème « Effet de Serre et Secteur des Déchets » » que 83 % des GES émis au cours du

processus de transport des déchets ménagers et assimilables est attribuable à la collecte,

quand celle-ci est réalisée en porte-à-porte. (Réalisation d’un document de communication

grand public sur le thème « Effet de Serre et Secteur des Déchets », 2007, FNADE).

Diminution des tonnages enfouis

La diminution des fréquences de collecte implique également la diminution des quantités

d’OMR enfouies. En effet, les conteneurs étant collectés moins régulièrement, cela oblige

les usagers à changer leurs habitudes et à améliorer leurs gestes de tri et de développer le

recours au compostage. L’optimisation de la collecte des déchets tend à atteindre les

objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte :

Réduction de 10 % des déchets ménagers et assimilés produits d’ici 2020 ;

Recyclage de 55 % des déchets non dangereux en 2020 et 65 % en 2025 ;

Réduction de 50 % à l’horizon 2025 des quantités de déchets mis en décharge.

38

2.2.2.2. Des impacts sociaux

L’optimisation de la collecte des déchets engendre également des impacts sociaux pour les

habitants mais aussi pour les agents de collecte.

Amélioration du cadre de vie des habitants

La diminution des fréquences de collecte contribue à diminuer le passage des bennes à

ordures ménagères qui effectuent leurs tournées tôt le matin, entre 5h00 et 10h30 en

moyenne, permettant ainsi de limiter les nuisances sonores et fluidifier le trafic lors des

départs au travail. La diminution des biodéchets présents dans les conteneurs à OMR ainsi

que l’amélioration des gestes de tri engendré par cette optimisation participera à obtenir des

points de collecte plus propres et attrayants, ce qui participera à diminuer les nuisances

olfactives, surtout en été.

Amélioration du cadre de vie des agents

Optimiser la collecte des déchets permet aussi d’optimiser la prévention des risques

professionnels et ainsi se mettre en conformité avec la règlementation en matière d’hygiène

et de sécurité, à savoir notamment le décret n° 2001-1016 du 5 novembre 2001 relatif à

l’évaluation des risques professionnels. Le service en charge de la collecte des déchets doit

donc supprimer le « recours à la marche arrière qui constitue un mode de fonctionnement

anormal » et interdire « la collecte bilatérale » (Recommandation R 437, 2009, CNAMTS).

Il doit également appliquer les recommandations « R 437 » de la Caisse nationale de

l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) et notamment identifier clairement

les points noirs des circuits de collecte, les analyser et effectuer les éventuels modifications

ou travaux à réaliser ou, quand cela n’est pas possible, mettre en place des moyens

compensatoires afin de pallier tout risque d’accident.

2.3. Les résultats de l’étude

2.3.1. Résultats du diagnostic

Mon maître de stage s’avère être le responsable d’exploitation en charge de la gestion de la

collecte des déchets. C’est donc avec lui que j’ai passé une grande partie de mon temps afin

de pouvoir réaliser le diagnostic. Le diagnostic a été réalisé en plusieurs étapes, tout d’abord

une étude du territoire afin de connaitre ses caractéristiques ainsi que ses performances en

39

matière de collecte, puis une étude du fonctionnement de la collecte et enfin un travail de

terrain réalisé en observant une journée de collecte.

Etude du territoire

Le territoire de Cœur du Var est classé par l’ADEME comme un territoire mixte rural. Le

service de collecte des déchets à en charge la collecte des déchets de 11 communes

représentant une superficie totale de 448,2 km². Elle dispose sur son territoire d’une

installation de stockage des déchets non dangereux « Le Balançan » située en plein cœur

d’une réserve naturelle. Un centre de tri des déchets est localisé sur la commune du Muy, à

une trentaine de kilomètres du pôle préservation de l’environnement.

Figure 19 : Localisation de l’ISDND Le Balançan et du centre de tri du Muy - Source :

Google Earth

40

Performances techniques

Figure 20 : Evolution des tonnages de DMA entre 2011 et 2015 – Source : Communauté

de communes Cœur du Var

Les chiffres représentés dans le graphique ci-dessus appellent les observations suivantes :

Les tonnages d'OMR sont clairement à la baisse depuis 2011 : en moyenne, on

observe une baisse annuelle de 4,5% entre 2010 et 2015 ;

Les tonnages globaux de DMA augmentent régulièrement depuis 5 ans (+15% entre

2010 et 2015) ;

Une augmentation de près de 11% par an des tonnages collectés en déchèteries ;

Des recyclables secs hors verre (RSHV) en constante augmentation avec un saut

particulièrement marqué lors du passage en multi-matériaux et en extension des

consignes de tri des plastiques (+24% entre 2013 et 2014 sur le flux).

Figure 21 : Comparatif des différents ratios de collecte – Source : Communauté de

communes Cœur du Var

Le tableau ci-dessus fait apparaitre des performances techniques de la CCCV très inférieures

à celles des collectivités au même profil (Habitat mixte rural), mais restent au-dessus des

41

références locales (départementales et régionales) : un ratio d’OMR très inférieur et des

performances de collecte sélective élevées.

Organisation de la collecte

La mission d’optimisation de la collecte des déchets qui m’a été confiée ne concerne que les

OMR et les EMR/JMR, seuls ceux-ci ont été étudiés.

Le diagnostic concernant la collecte peut être succinctement résumé par le tableau ci-après :

Figure 22 : Tableau représentatif de la collecte actuelle

Ce tableau fait apparaitre plusieurs éléments :

La collecte en centre-ville (CV) des OMR, qui consiste à collecter des sacs en porte-

à-porte, est réalisée de 3 à 5 fois par semaine en fonction des besoins des communes ;

La collecte en porte-à-porte (PAP) des OMR, qui consiste à collecter des conteneurs

individuels en porte-à-porte, est réalisée de 1 à 2 fois par semaine en fonction des

besoins des communes ;

La collecte du tri sélectif (TRI) des EMR/JMR, qui consiste à collecter tous les

conteneurs (individuels ou collectifs) est réalisée 1 fois par semaine, principalement

le mercredi sauf pour le Cannet où elle est réalisée le vendredi ;

La collecte de tous les points collectifs (TPC) des OMR est réalisée de 1 à 4 fois par

semaine en fonction des besoins des communes ;

La collecte des points collectifs sensibles (PC SENSIBLE) des OMR est réalisée 5

fois par semaine.

42

Figure 23 : Photo illustrant un débordement de point sensible

Les points collectifs sensibles sont des points collectifs de volume important comprenant de

nombreux conteneurs, ayant une forte fréquentation et des débordements fréquents. Il est

dénombré 94 points sensibles sur le territoire.

La collecte des déchets est répartie sur 6 jours et est réalisée par 52 agents par le biais d’un

système de roulement afin que chaque agent réalise 35 heures de travail hebdomadaire.

Parmi ces 52 agents, 34 sont des fonctionnaires titulaires de la fonction publique, 4 sont en

contrat à durée déterminée (CDD) et 14 sont en contrat d’aide à l’insertion appelé « emploi

avenir ».

On remarque une charge de travail déséquilibrée sur la semaine avec un « pic » le mercredi,

jour de tri, nécessitant 41 agents.

La collecte réalisée le lundi nécessite 31 agents et le samedi, qui est journée de collecte

réduite, compte 18 agents. En outre, la collecte du mercredi fait naitre beaucoup

d’appréhension chez les agents car elle constitue la journée la plus chargée de la semaine, ce

qui a pour conséquence un absentéisme des plus élevé. On remarque une différence entre le

nombre d’agents affectés à la collecte et le nombre d’agents nécessaires lors de la journée la

plus chargée. Cette différence s’explique car elle prend en compte les congés, maladies,

absentéisme…

La politique du service, comme c’est souvent le cas en matière de collecte des déchets, est

de type « fini-parti ». En effet, la journée de travail des agents est théoriquement de 7h00 :

début à 5h00 – fin à 12h00. Or, si les agents ont fini leurs tournées avant 12h00, ils peuvent

quitter le service mais sont rémunérés comme si la journée avait été travaillée entièrement,

ce qui est souvent le cas, les agents finissant leurs tournées autour de 10h30. En cas de

dépassement, ils sont rémunérés sous forme d’heures supplémentaires. Afin d’éviter

43

d’éventuels conflits sociaux, il m’a été demandé de ne pas remettre en cause la politique du

« fini-parti ».

La collecte nécessite l’utilisation de 10 BOM d’une capacité de 14 m3, de 6 mini-bennes

(MB) d’une capacité de 5 m3 de et de 1 véhicule d’une capacité d’1 m3 de type « Piaggio »

(Véhicule de petite taille afin de réaliser les rues étroites des centres-villes des villages).

Chaque type de véhicule dispose d’un véhicule de secours en cas de problème technique.

Les véhicules de collecte réalisent 7 343 km par semaine répartis de la manière suivante :

BOM : 4 752 km ;

MB : 2 128 km ;

Piaggio : 463 km.

Une journée type de collecte représente 60 tonnes d’OMR collectés, sauf le samedi qui ne

représente que 20 tonnes. La collecte sélective est de type biflux.

Focus sur la collecte du samedi

La collecte réalisée le samedi consiste à réaliser tous les centres-villes et points sensibles de

tous les villages hormis celui des Mayons qui n’est pas collecté.

Cette journée mobilise 18 agents, 5 BOM, 3 MB et 1 Piaggio. Les distances parcourus sont

réduites de moitié par rapport à une journée type : 600 km contre 1 200 km.

Les tonnages collectés sont trois fois moins importants que ceux d’une journée type.

Il est constaté ainsi que la journée du samedi n’est pas optimisée, c’est pour cela qu’il

apparait nécessaire de la supprimer.

Journée d’observation

Afin de mieux appréhender la réalité du terrain et les difficultés liées à la collecte, il m’a

paru nécessaire de réaliser une journée de collecte avec les agents en tant qu’observateur.

J’ai ainsi pu voir que la première difficulté à laquelle sont confrontés les agents est le réveil.

En effet, la journée de travail commençant à 5h00, il a d’abord fallu réussir à se lever autour

de 3h30, mais la bonne humeur qui règne dès mon arrivée au pôle à vite dissiper les

difficultés liées au réveil. La deuxième difficulté et finalement la seule que j’ai pu relever

est liée à la sécurité et aux conditions de travail. En effet, les véhicules de collecte s’arrêtent

par moment au milieu de la route ou juste après un virage impliquant un réel danger pour les

agents. Ils réalisent également des marches arrières, des collectes bilatérales (réalisées de

part et d’autre de la chaussée) avec encore une fois tous les dangers liés à la circulation. Il

44

m’a apparu également nécessaire d’aménager voire supprimer certains points collectifs soit

dangereux pour la collecte, soit subissant des débordements.

2.3.2. Préconisations

Les préconisations qui vont suivre sont issues du diagnostic que j’ai réalisé, des données

collectées au cours de mes recherches mais aussi des conseils que l’on a pu me donner tout

au long de mon stage.

Diminuer les fréquences de collecte

Comme nous avons pu le voir tout au long de ce rapport, la fréquence de collecte est la

variable clé pour diminuer les coûts. C’est la raison pour laquelle je préconise de diminuer

les fréquences de collecte des OMR en porte-à-porte selon le modèle suivant :

Figure 24 : Tableau représentatif de la collecte préconisée

Ce nouveau plan de collecte implique :

La réalisation de la collecte en centre-ville (CV) des OMR de 3 à 4 fois par semaine

en fonction des besoins des communes ;

La réalisation de la collecte en porte-à-porte (PAP) des OMR 1 fois par semaine ;

La réalisation de la collecte du tri sélectif (TRI) des EMR/JMR 1 fois par semaine

répartie sur 3 jours ;

La réalisation de la collecte de tous les points collectifs (TPC) des OMR de 2 à 4 fois

par semaine en fonction des besoins des communes ;

45

La collecte des points collectifs sensibles (PC SENSIBLE) des OMR est réalisée 6

fois par semaine comprenant le passage d’une BOM supplémentaire le vendredi

après-midi afin de collecter certains points sensibles risquant de déborder le week-

end.

Ainsi, la fréquence de collecte en porte-à-porte et en centre-ville est diminuée, celle du tri

sélectif est inchangée mais elle est répartie sur 3 jours et celle des points collectifs et points

collectifs sensibles est augmentée afin d’améliorer la qualité du service public.

La collecte des déchets est donc réalisée sur 5 jours au lieu de 6 jours initialement comme

demandé par le pôle préservation de l’environnement. La charge de travail des agents est

également équilibrée, désormais 35 à 36 agents sont mobilisés par jour. La distance

parcourue par les véhicules est également diminuée de 1 200 km par semaine, soit 62 000

km par an.

Le nombre total des agents affectés à la collecte est lui aussi diminué passant de 52 à 47. Il

est ainsi prévu de pérenniser des emplois en titularisant 6 agents ayant donnés satisfaction,

de maintenir 7 agents « emploi avenir » et de ne plus avoir recours aux CDD.

Figure 25 : Tableau comparatif entre la collecte actuelle et la collecte préconisée

46

Cette optimisation de la fréquence de collecte permet au service d’économiser environ

117 000 €. Il est choisi de ne pas augmenter la TEOM et de la maintenir à 13,71 %. Les

économies réalisées serviront d’investissement afin d’aménager certains points de collecte

et notamment la création de conteneurs enterrés.

Réaliser une communication efficace

La mise en place de cette optimisation nécessite obligatoirement une communication

efficace auprès des usagers selon un échéancier précis :

Figure 26 : Echéancier de mise en place de l’optimisation des collectes

Ce plan de communication prévoit la mise en place de plusieurs modes de diffusion :

Une communication de terrain et de proximité réalisée par deux ambassadeurs du tri

diffusant l’information sur les marchés, lors des réunions de quartiers et lieux

stratégiques ;

Une diffusion sur internet par le biais du site letriacoeur.fr (créé à l’occasion du

programme « zéro déchets – zéro gaspillage »), compte Facebook de la CCCV, sites

internet des communes ;

Une diffusion dans les journaux intercommunaux et communaux ;

Une distribution dans toutes les boites aux lettres d’un flyer spécifique à chaque

commune expliquant au recto les modifications apportées par l’optimisation des

collectes et rappelant au verso les consignes de tri et de compostage. Cette diffusion

serait externalisée pour un coût approximatif de 3 000 € ;

Un affichage sur les panneaux lumineux présents dans les communes et sur les

panneaux en entrée de lotissement.

Il est également prévu une période d’environ trois mois suivant la mise en place du nouveau

plan de collecte dédiée à l’évaluation et aux éventuels ajustements.

47

Mise en conformité avec la réglementation

Il est également préconisé au service de collecte de se mettre en conformité avec la

règlementation en matière d’hygiène et de sécurité, à savoir notamment le décret n° 2001-

1016 du 5 novembre 2001 relatif à l’évaluation des risques professionnels et de suivre les

recommandations émises par la CNAMTS dans ouvrage intitulé « Recommandation R437 ».

Ainsi, la collecte bilatérale qui consiste à collecter les conteneurs des deux côtés de la route

en un seul passage doit être proscrite afin de limiter le risque d’accident lors de la traversée

des agents de collecte. Elle peut être maintenue lorsque la voie est à sens unique et que sa

largeur ne permet pas à un véhicule de dépasser la BOM. La collecte unilatérale est à

privilégier.

La collecte réalisée en marche arrière est également à supprimer car elle expose les agents

de collecte à un trop gros danger, surtout lorsque la circulation est dense. En effet, il arrive

que la collecte soit réalisée en marche arrière par exemple dans une impasse ne permettant

pas de faire demi-tour. Si cette manœuvre ne peut être supprimée, les recommandations de

la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés doivent être appliquées,

à savoir :

« L’équipe de collecte doit être dans la cabine, ou s’il est nécessaire de recourir à une aide à

la manœuvre, l’un des équipiers de collecte se positionne de manière à rester en permanence

en vue directe du conducteur (les autres équipiers restent en cabine) » (Recommandation R

437, 2009, CNAMTS, p. 3).

Toutes ces préconisations ont fait l’objet d’une présentation auprès de la commission

environnement qui a émis un avis favorable sur ce projet d’optimisation de la collecte des

déchets

48

CONCLUSION

Ce stage a été très enrichissant pour moi car il m’a permis de découvrir en détail le processus

de traitement des déchets ainsi que le fonctionnement d’une collectivité territoriale, ses

acteurs, contraintes… J’ai également pu participer concrètement à solutionner ses enjeux au

travers de la mission qui m’a été confiée consistant à optimiser la collecte des déchets sur

un territoire. Ce stage a aussi conforté mon choix de réorientation professionnelle et ma

volonté de poursuivre des études, à distance, dans le cadre d’un master en politiques

territoriales de développement durable.

La communauté de communes Cœur du Var qui m’a accueilli pendant ce stage fait face à

des enjeux multiples dans un contexte extrêmement délicat, je suis très fier d’avoir pu

contribuer à préserver l’environnement, à améliorer la qualité du service public ainsi que le

cadre de vie des usagers et travailleurs tout en diminuant les coûts.

Mais les marges de progrès en termes de préservation de l’environnement par le biais d’une

meilleure gestion des déchets restent accrues. En effet, selon l’ADEME, si l’ensemble des

départements obtenait les mêmes résultats de tri que la moyenne des 10 départements les

plus performants, le tonnage collecté sélectivement en France augmenterait de 63% !

49

GLOSSAIRE

Biodéchet : les déchets biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de

cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail,

ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées

alimentaires

Conteneurs : Récipients de tailles diverses destinés au ramassage des déchets

Collecte : le ramassage des déchets, y compris leur tri et stockage préliminaires, en vue de

leur transport vers une installation de traitement des déchets

Collecte en Porte-à-Porte : Mode d'organisation de la collecte dans lequel le contenant est

affecté à un groupe d'usagers nommément identifiables. Le point d'enlèvement est situé à

proximité immédiate du domicile de l'usager ou du lieu de production des déchets.

Collecte par apport volontaire : Collecte des déchets apportés par le détenteur en un lieu

prévu pour une collecte centralisée.

Collecte sélective : une collecte dans le cadre de laquelle un flux de déchets est conservé

séparément en fonction de son type et de sa nature afin de faciliter un traitement spécifique

Déchet : toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l'intention ou

l'obligation de se défaire

Déchet dangereux : tout déchet qui présente une ou plusieurs des propriétés dangereuses

énumérées à l'annexe III de la directive-cadre n° 2008-98/CE

Détenteur de déchets : le producteur des déchets ou toute autre personne se trouvant en

possession des déchets

Eco-conception : touche de manière générale à la réduction de l’ensemble des impacts

environnementaux des produits ; l’éco-conception suscitée par les filières REP est

essentiellement focalisée sur les modalités de réduction des impacts environnementaux. En

50

tout état de cause, l’éco-conception est une démarche intégrée qui doit se concevoir en

prenant en compte l’ensemble des impacts du produit au cours de son cycle de vie (Réduction

du produit à la source (poids, volume, taille), fin de vie, durée de vie, réemployabilité,

réparation du produit)

Elimination : toute opération qui n'est pas de la valorisation même lorsque ladite opération

a comme conséquence secondaire la récupération de substances ou d'énergie

Gestion des déchets : la collecte, le transport, la valorisation et l'élimination des déchets, y

compris la surveillance de ces opérations ainsi que la surveillance des sites de décharge après

leur fermeture

Lixiviats : liquide résiduel engendré par la percolation de l'eau et des liquides à travers une

zone de stockage de déchets

Pré-collecte : Ensemble des opérations d'évacuation des déchets depuis leur lieu de

production jusqu'au lieu de prise en charge par le service de collecte.

Prévention : les mesures prises avant qu'une substance, une matière ou un produit ne

devienne un déchet et réduisant :

a) la quantité de déchets, y compris par l'intermédiaire du réemploi ou de la

prolongation de la durée de vie des produits

b) les effets nocifs des déchets produits sur l'environnement et la santé humaine

c) la teneur en substances nocives des matières et produits

Producteur de déchets : toute personne dont l'activité produit des déchets (producteur de

déchets initial) ou toute personne qui effectue des opérations de prétraitement, de mélange

ou autres conduisant à un changement de nature ou de composition de ces déchets

Recyclage : toute opération de valorisation par laquelle les déchets sont retraités en produits,

matières ou substances aux fins de leur fonction initiale ou à d'autres fins. Cela inclut le

retraitement des matières organiques, mais n'inclut pas la valorisation énergétique, la

conversion pour l'utilisation comme combustible ou pour des opérations de remblayage

51

Réemploi : toute opération par laquelle des produits ou des composants qui ne sont pas des

déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique à celui pour lequel ils avaient été

conçus

Réutilisation : toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont

devenus des déchets sont utilisés de nouveau

Traitement : toute opération de valorisation ou d'élimination, y compris la préparation qui

précède la valorisation ou l'élimination

Valorisation : toute opération dont le résultat principal est que des déchets servent à des fins

utiles en remplaçant d'autres matières qui auraient été utilisées à une fin particulière, ou que

des déchets soient préparés pour être utilisés à cette fin, dans l'usine ou dans l'ensemble de

l'économie

52

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages et articles universitaires :

Lacoste Elisabeth et Chalmin Philippe (2006). Du rare à l’infini : Panorama mondial des

déchets, Paris : Economica, 258 p.

Nkituahanga Yenamau Arsène (2009), Problématique de la gestion des ordures ménagères

dans la ville de Kinshasa, cas de la commune de Masina, Université de Kinshasa

Séguin Michel (1999), Un nouveau monde de déchets : d'un problème environnemental à un

enjeu sociopolitique, Recherches sociographiques, Volume 40, numéro 3, pp. 501-519

Djemaci Brahim (2012), La gestion des déchets municipaux en Algérie : Analyse prospective

et éléments d'efficacité, Université de Rouen, Environmental Sciences, 393 p.

Rapport et textes officiels :

Chiffres-clés déchets, (Edition 2015), ADEME, 96 p.

Etude sur la sécurité et le contrôle d’accès en déchèteries, (mai 2011), ADEME, 98 p.

Etat de l’art des technologies d’identification et de tri des déchets, (septembre 2012),

ADEME, 169 p.

Etat des lieux du parc des centres de tri des recyclages secs ménagers en France, (mars

2013), ADEME, 52 p.

Evaluation environnementale des plans d’élimination des déchets, (août 2006), ADEME,

74p.

ITOM : les installations de traitement des ordures ménagères en France – Résultats 2010,

(octobre 2012), ADEME, 17 p.

Référentiel national des coûts du service public de gestion des déchets en 2012, (février

2015), ADEME, 128 p.

Transport et logistique des déchets – Rapport final, (octobre 2014), ADEME. 281 p.

Recommandation R 437, février 2009, CNAMTS, 12 p.

53

The New Plastics Economy : Rethinking the future of plastics, (janvier 2016), Fondation

Ellen MacArthur, 36 p.

Réalisation d’un document de communication grand public sur le thème « Effet de Serre et

Secteur des Déchets », 2007, FNADE

Décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001 portant création d'un document relatif à

l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, novembre 2011, Code

du travail, 2 p.

Les collectivités territoriales et la gestion des déchets ménagers et assimilés, septembre

2011, Cour des comptes, 307 p.

Directive-cadre n° 2008-98/CE, (19 novembre 2008), Parlement européen et Conseil de

l'Union européenne, JOUE

Plan de réduction et de valorisation des déchets, (novembre 2014), ministère de l’Ecologie,

du Développement durable et de l’Energie, 24 p.

Plan national de prévention des déchets 2014 - 2020, (juin 2014), ministère de l’Ecologie,

du Développement durable et de l’Energie, 145 p.

Les déchets et la santé, 2010, Observatoire régional du Nord – Pas-de-Calais, 24 p.

Stratégie en matière de prévention des déchets, août 2000, OCDE, 123 p.

Documents internes

Rapport d’activité 2015, 2015, Communauté de communes Cœur du Var, 48 p.

Etude préalable à l’instauration d’une tarification incitative, 2016, Communauté de

communes Cœur du Var, 37 p.

54

TABLE DES MATIERES

Remerciements ...................................................................................................................... 4

Résumé - Abstract ................................................................................................................. 5

Sommaire ............................................................................................................................... 6

Table des sigles et abréviations ............................................................................................. 7

Introduction ........................................................................................................................... 8

1. Une mission au cœur des préoccupations environnementales actuelles ..................... 9

1.1 La gestion des déchets : un sujet d’intérêt général .............................................. 9

1.1.1 Quelques chiffres clés ........................................................................... 9

Déchets produits ..................................................................... 9

Prévention ............................................................................. 10

Collecte des déchets ............................................................. 10

Traitement des déchets ......................................................... 11

Production énergétique ......................................................... 11

Valorisation matière ............................................................. 12

Elimination ........................................................................... 12

Economie et coûts ................................................................ 12

1.1.2 Une réelle volonté de changement ...................................................... 13

1.2 Le cadre de ma mission ..................................................................................... 16

1.2.1 Cœur du Var : Une politique de gestion des déchets amitieuse .......... 16

1.2.1.1 Le territoire de Cœur du Var ................................................ 16

Fiche d’identité du territoire ................................................. 16

Population totale ................................................................... 17

Ménages................................................................................ 17

Habitats ................................................................................. 18

1.2.1.2 La politique de gestion des déchets ...................................... 19

La politique de la Communauté de communes Cœur du Var

.......................................................................................................... 19

55

Programme zéro déchet – zéro gaspillage ............................ 19

Projet TECHNOVAR ........................................................... 20

1.2.2 Le pôle « Préservation de l’environnement » : un service aux

compétences multiples ................................................................................. 21

1.3 Le processus de traitement des déchets ............................................................. 23

1.3.1 Le travail de prévention et d’information ........................................... 23

1.3.2 La pré-collecte et la collecte des déchets ............................................ 25

La pré-collecte ...................................................................... 25

La collecte ............................................................................ 25

1.3.3 Elimination des déchets ...................................................................... 26

1.3.3.1 Les installations de stockage des déchets ............................. 26

1.3.3.2 Les unités d’incinération des ordures ménagères ................. 28

1.3.3.3 Les décharges sauvages........................................................ 29

1.3.4 Valorisation des déchets ..................................................................... 29

1.3.4.1 Le centre de tri et de valorisation ......................................... 29

1.3.4.2 Le compostage ..................................................................... 31

1.3.4.3 Les déchetteries .................................................................... 31

2. La collecte : une étape clé à optimiser ......................................................................... 32

2.1 Méthodologie ..................................................................................................... 32

2.1.1 Une mission à double objectif ............................................................. 32

Partie technique et financière ............................................... 33

Partie communication ........................................................... 33

2.1.2 Un important travail de recherche ....................................................... 34

2.2 Une collecte optimisée ....................................................................................... 35

2.2.1 …pour des coûts maitrisés .................................................................. 35

2.2.1.1 La collecte : une part importante des coûts .......................... 35

2.2.1.2 La fréquence de collecte : la variable clé pour diminuer les

coûts ............................................................................................................. 36

56

2.2.2 …pour améliorer le cadre de vie ......................................................... 36

2.2.2.1 Des impacts environnementaux ........................................... 36

Diminution des consommations de carburants et des rejets de

GES ...................................................................................... 37

Diminution des tonnages enfouis ......................................... 37

2.2.2.2 Des impacts sociaux ............................................................. 38

Amélioration du cadre de vie des habitants.......................... 38

Amélioration du cadre de vie des agents .............................. 38

2.3 Les résultats de l’étude ...................................................................................... 38

2.3.1 Résultats du diagnostic ....................................................................... 38

Etude du territoire ................................................................. 39

Performances techniques ...................................................... 40

Organisation de la collecte ................................................... 41

Focus sur la collecte du samedi ............................................ 43

Journée d’observation........................................................... 43

2.3.2 Préconisations ..................................................................................... 44

Diminuer les fréquences de collecte ..................................... 44

Réaliser une communication efficace ................................... 46

Mise en conformité avec la règlementation ......................... 47

Conclusion ........................................................................................................................... 48

Glossaire .............................................................................................................................. 49

Bibliographie ....................................................................................................................... 52

Table des matières ............................................................................................................... 54

Liste des tableaux et graphiques .......................................................................................... 57

Annexe ................................................................................................................................. 58

57

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Figure 1 : Evolution de la production de déchets en France en 2012 .................................. 10

Figure 2 : Evolution des déchets collectés par flux de collecte depuis 2005 ...................... 11

Figure 3 : Taux de valorisation énergétique des déchets municipaux des pays européens . 12

Figure 4 : Dépenses totales de gestion des déchets ............................................................. 13

Figure 5 : Territoire Cœur du Var ....................................................................................... 16

Figure 6 : Evolution estimée de la population municipale Cœur du Var ............................ 17

Figure 7 : Répartition des ménages par taille et par type de logement ................................ 17

Figure 8 : Typologie d’habitat ............................................................................................. 18

Figure 9 : Situation géographique du pôle préservation de l’environnement ...................... 21

Figure 10 : Organigramme du pôle préservation de l’environnement................................. 22

Figure 11 : Contexte d’intervention de la prévention .......................................................... 24

Figure 12 : Parc français des installations de stockage de déchets non dangereux ............. 27

Figure 13 : Répartition des quantités de déchets entrant dans une installation après collecte

par le service public en 2012, par mode de traitement ........................................................ 28

Figure 14 : Parce français des UIOM avec production énergétique .................................... 28

Figure 15 : Répartition géographique des centres de tri en France en 2011 ....................... 30

Figure 16 : Ensemble des flux – Répartition du coût complet par étape technique ............ 35

Figure 17 : Impact de la fréquence de collecte des OMR sur les coûts ............................... 36

Figure 18 : Emission de GES liés à la collecte et au transport des déchets ........................ 37

Figure 19 : Localisation de l’ISDND Le Balançan et du centre de tri du Muy ................... 39

Figure 20 : Evolution des tonnages de DMA entre 2011 et 2015 ....................................... 40

Figure 21 : Comparatif des différents ratios de collecte ...................................................... 40

Figure 22 : Tableau représentatif de la collecte actuelle ..................................................... 41

Figure 23 : Photo illustrant un débordement de points sensible .......................................... 42

Figure 24 : Tableau représentatif de la collecte préconisée................................................. 44

58

Figure 25 : Tableau comparatif entre la collecte actuelle et la collecte préconisée ............ 45

Figure 26 : Echéancier de mise en place de l’optimisation des collectes ............................ 46

59

ANNEXE

Présentation Power Point du projet d’optimisation de la collecte des déchets à la commission

environnement – Rendu professionnel ................................................................................ 60