N° 1 - Mars/Avril 2013le journal de la logistique maroc

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La généralisation des échanges électroniques se poursuitEn 2010, GS1 annonçait que 87 % des produits vendus dans la grande distribution généraliste étaient réapprovisionnés par EDI (échange de données informatisées). Aujourd’hui bien implanté dans de nombreuses entreprises européenne, qu’en est-il au Maroc ? Jerôme Fleury, directeur associé d’Eumatech nous livre son expertise sur le sujet.

quence directe de leur mise en place.

L’importance des économies réalisées

est proportionnelle aux volumes des flux

dématérialisés et à l’automatisation des

traitements. La réduction des temps de

saisie est l’un des avantages universel-

lement reconnus par les utilisateurs des

échanges électroniques. Et, bénéficie

aussi bien au fournisseur qu’à son client :

l’un diminue son temps de saisie de com-

mandes, l’autre celui de ses factures. Les

échanges électroniques permettent : de

remplacer le temps de saisie manuelle

par un temps de contrôle de l’informa-

tion échangée divisé par dix ; de contri-

buer à la diminution des frais de distri-

bution de l’information : édition, mise

sous pli, affranchissement, archivage ; de

réduire les coûts cachés : les erreurs de

saisie et leurs conséquences sont consi-

dérables avec une erreur environ tous les

500 caractères saisis. Dans de nombreux

secteurs, plus de 10 % de transactions

sont en situation de litige. L’intégration

automatique des données assurant une

parfaite fiabilité de l’information dès

l’initialisation de la transaction et tout

au long du circuit administratif, depuis

la commande jusqu’au paiement, les

litiges dus aux erreurs de saisie et d’inter-

prétation sont supprimés.

Les avantages concurrentiels

Les EDI fournissent des avantages

concurrentiels significatifs. La sim-

plification des échanges, l’apport de

services supplémentaires ou la fidélisa-

tion des partenaires en sont quelques

En Europe, depuis le début

des années 1990, l’utilisation

des EDI a connu une crois-

sance importante dans les

secteurs de la distribution, de

la logistique, des services et

des transports. Les avantages

directs sont la suppression

des ressaisies, la réduction des coûts

papier, la fiabilisation des données,

l’automatisation des processus, les

gains de productivité et un meilleur

suivi des échanges. Avec à la clé, des

gains conséquents sur le plan finan-

cier mais aussi sur l’amélioration de la

qualité des relations entre partenaires.

Acronyme de « Electronic Data Inter-

change », l’EDI traduit en français par

« échange de Données Informatisées »

consiste à échanger des données par

voie électronique, c’est-à-dire de sys-

tème à système, des documents admi-

nistratifs, techniques, commerciaux,

financiers… de manière structurée en

suivant un standard reconnu interna-

tionalement. Il remplace les processus

classiques comme le fax, le papier, les

bandes magnétiques, les emails, etc.

et permet l’automatisation et la sécu-

risation du traitement des données

transmises. Il s’applique aux échanges

externes à l’entreprise avec tous types

de partenaires (clients, fournisseur,

prestataires, etc.) et aux échanges

internes à l’entreprise (par exemple

entre filiales, entre sites de productions

et site administratif).

Scenarii de flux ediLes messages définis dans les standards

internationaux permettent de couvrir

tous types de scenarii d’échanges de

documents : processus de vente, pro-

cessus d’achat, flux logistiques, flux de

transport, flux bancaires.

Processus de vente :

Prestations logistiques :

leS enjeux et avantageS de l’ediLes avantages organisationnels

Les EDI réduisent considérablement

les cycles commande/livraison et fac-

turation/paiement. Ils permettent une

diminution des stocks de sécurité, une

meilleure gestion de la trésorerie, une

précision dans le suivi des articles et la

traçabilité des produits. La réduction des

coûts administratifs est aussi la consé-

expertise

Jerôme Fleury.

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de grands chantiers ont été menés

depuis plusieurs mois par le ministère du

Commerce, de l’Industrie et des Nou-

velles Technologies (MCINET), dans le

cadre du plan « Maroc Numeric 2013 ».

Parmi les résultats obtenus, certaines

avancées majeures :

• analyse et applications de la loi 53-05

dont : reconnaissance légale des docu-

ments électroniques, de la signature

électronique, réglementation et agré-

mentation de prestataires de services de

certifi cation électronique et de crypto-

graphie… ;

• homologation de la norme EDIFACT

comme norme marocaine par décision

du ministère de l’Industrie, du Com-

merce et des Nouvelles Technologies

n°3094-12 du 16 chaoual 1433 (4 sep-

tembre 2012) ;

• signature d’une convention entre le

MCINET, l’Agence Nationale pour la pro-

motion de la Petite et Moyenne Entre-

prise (ANPME) et le groupe OCP afi n de

promouvoir la dématérialisation des fl ux

commerciaux entre le groupe OCP et ses

fournisseurs.

Cette liste est loin d’être exhaustive et le

Maroc est aujourd’hui doté de tous les

moyens nécessaires à la généralisation

des EDI. ■jfl eury@eumatech.com

exemples. L’augmentation du chiffre

d’affaires : les nouveaux services et

opportunités fournis par les EDI sont

autant de moyens de fi déliser la clien-

tèle existante et d’en conquérir de

nouvelles. Au-delà de la suppression

de coûts administratifs, les échanges

électroniques constituent le socle de

la collaboration interentreprises dans

une optique d’intégration globale de la

chaîne de valeur.

Les bénéfi ces stratégiques

Pour résumer, les bénéfi ces straté-

giques obtenus à la suite de la mise en

place des EDI entre professionnels sont

considérables et les plus signifi catifs se

situent dans l’amélioration des relations

entre l’entreprise et ses partenaires.

Leur mise en place est structurante

pour l’entreprise. D’autres concernent

le fonctionnement interne de l’entre-

prise comme la diminution des encours

de stock et des encours fi nanciers ; la

diminution des délais par la suppression

de tâches administratives et l’améliora-

tion de la réactivité et de la fl exibilité de

l’entreprise. La décision de mettre en

place les échanges électroniques avec

les partenaires de l’entreprise est un

acte qui relève de la direction générale.

Sans l’implication de cette dernière, les

gains et avantages attendus ne pour-

ront être réalisés.

Qu’en est-il au Maroc ?

L’EDI a vu le jour au Maroc à la fi n des

années 90 dans le secteur portuaire,

à l’initiative de l’administration des

douanes et de l’offi ce d’exploitation des

ports. Depuis, ils se sont démocratisés

dans ce secteur et ont permis de réaliser

de grands projets nationaux comme le

guichet unique portuaire lancée par

l’Agence Nationale des Ports (ANP) en

2008 qui s’inscrit dans le cadre de la

mise en œuvre du Plan national de sim-

plifi cation des procédures et de géné-

ralisation de l’EDI à tous les opérateurs

du commerce extérieur, un des projets

stratégiques de la démarche e-Gov.

D’autres grands projets sur le sujet ont

vu le jour dans le secteur public pendant

les années 2000. Le secteur privé est lui

aussi à l’initiative du développement des

EDI au Maroc : la croissance rapide de

la grande distribution dans les années

2000 s’est accompagnée de la mise en

place des EDI avec ses grands fournis-

seurs, même si sa généralisation a été

freinée par le manque de cadre juridique

et fi scal ; le développement des presta-

taires logistiques qui opèrent pour de

grands prescripteurs sont très consom-

mateurs d’EDI afi n de connecter leur

système de gestion d’entrepôt (WMS)

aux ERP de leurs clients. Afi n d’accélérer

la dématérialisation des fl ux et de lever

certains freins administratifs et légaux,

EXPERTISE

[ eUMAteCH ]

ce cabinet de conseil, présent depuis plus de 11 ans en france et en afrique du nord (Paris et casablanca), est diversifi é dans les activités de distribution et d’inté-gration de solutions dédiées à la supply chain en afrique du nord (edi/eai, WMS/tMS – gestion d’entrepôts, du transport, des interfaces et experts dans la dématé-rialisation des documents commerciaux et administratifs) ; de conseil technique et fonctionnel sur les mêmes thèmes en france et de recrutement de ressources humaines seniors au Maroc (chasseurs de têtes). en afrique du nord, eumatech dispose de plusieurs partenariats, avec des éditeurs internationaux de renom, concernant son activité d’intégration de solutions edi/eai et WMS/tMS.