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LA FILLE

S CHYLEÉTUDE ANTIQU E

li t" ‘il“ ! A4 21 F.fi ET E N V ER S ,

AUTRAN .

A l fi . \ l

PARIS

M IC H EL Lévv paàaas , mammas — imrmms

du théâ tre de Vic to r Hugo , d'

Alexandm Dumas n l.

uma vmm æz ,

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R eprésen tée pour la prem1ere fois à Paris

sur le Sec ond Théâtre Français ( théâtre nationalde l'

Odéon )

le 9 mars 184 8 .

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LA FILLE

ESCHYLEÉTUDE ANTIQU E

EN C INQ AC T ES E T E ù VE R S ,

AUTRAN .

PARIS ,

M IC H E L L ÉVY m êmes , mummes- æÎ n n au ns

du théâtre de Vic to r Hugo ,Dumas etc

nue vn w xxxa , i .

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PRÉFACE .

A L’

AUTEUR nnsmiam—fs DE JE UNESSE .

Si toute personnal i té l i t téraire ne devenai t aujourd’

hui pué

ri le , et ne deva i t s'

effaeer devan t la grandeur des événemen ts

qu i remuant le monde , n ur—

ais pu c her poète éc rire avec

quelques détails l’

histeire de l 'œuvre que vo ic i et l'

adresser à

l'

ami excel len t qui en a suivi tous les épisodes.

Quel«si ngul ier enchaînemen t de v ic issi tudes quelle bizarre

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série de chances d iverses , depu is l’heure où cette simple étude

fut écri te , sur u ne plage tran qu i l le e t rad ieuse dan s le re

c ueillemen t de ma théba! de marsei l laise jusqu a la soiréemé

morable en tre tou tes où la première représen tation si lon gtemps suspendue ,

fut ajournée un e dern iere fois par un de

ces immenses drames popu laires devan t lesquels s evaneuissen t

tou tes les fiction s de l ’art !

Plus tard quand reviendra le jour des loisirs serein s ,

quand le poète et l ’artiste ,moin s préoccupés des grands in

térê ts de tous pourron t de n ouveau san s méconnaî tre les de

voirs du citoyen , accorder quelques heures aux souven irs

personnels , je retracerai peu t-être une chron ique où les

jeunes écrivain s trouveron t d ’

utiles enseignemen ts .

Haben t sua fe ta libelli sera l’épigraphe , persévéran ce et

c ourage , sera la conclusion de ce réci t , auquel man querai t

en ce momen t l ’opportun i té de la date .

Parmi tan t de souven irs ,ilen est deux cependan t que l

'

on

me permet tra de fixer ici dès aujourd’hu i, à cause du sen ti

men t qui les con sacre .

Le premier , remon tan t à 1846 , est la prophétie de succès

que vous osâtes , avan t tous , pronon cer sur La Fille d'

E schy le ,

alors qu’elle se méfiait en core des chan ces de la sc ène .

Le second est cette parole que votre i l lustre père me dit

dans les cou l isses,le soir du 9 mars , au momen t où se levan t

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le rideau Posez la main sur mo n cœur e t sen tez comme i l

bat . l'épreuve aujourd

'hu i pour vous u ne émo t ion pareil le

cel le que je ressen t is pour moi-même , le soir de la pre

mière représen tation d'

Hen riIII.

Ce son t là des souven irs qui s' inscriven t dans le cœur ,

à la

page où rien ne s 'efface .

220 Mars 184 8 .

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fliietrihution .

SO PHO C LE à 2 5 ans

ESCHYLE à 75 ans ,

M É G ANIR E , fi lle d ’

Esc h y le

TH É O CLÈS gran d—

prêtre

O R O M ÉD ON ,

AG AM ÈDE ,

H ER M O D O R E ,areopagi tes

HYPSÉ NO R ,

EU R YNO M E

A R ÉOPA G IT E S , PEUPLE SOL D AT S

C HOEU R D E C ANÉPH ORES TROUPEN E S D ÉBAUCH É S .

PROLOG UE ET ENTR ’

ACTES .

LE POÈT E ,

LA M U SE M ll e ANTON IE .

Mu siq ue de M . A U G U ST E M O R E L .

La scèn e est à A thèn es e t dan s les en v i ron s.

MM . L AFE R RIÈR E .

BAND OUX.

M m e LAURENT .

MM . D AR C OU R T .

3 ALLAND E .

BAPTISTE .

HARV ILLE .

O SM 0N T .

M me D UPONT .

G AR D E S ,

D E J EU

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PR O LO G U E .

A u leve r d u r i dea u,c es s trophes so n t d ites de va n t u n se co nd r i dea u de m a nœ u v re

,

pa r l ’ a c te u r qu i rep rése n te le Poè te . L es s t rophes de la M u se,dan s le : e n t r ' a r

tes , son t éga l eme n t d i tes de v a n t le r idea u d e m a nœ u v re .

LE POÈTE .

Espri t des an ciens jours , chas te e t pieux gén ieQui fis du peuple grec la mère- na t ion !Pour les sièc les viei l l is de dou te e t d '

iron ie ,

N 'as- tu plus un écho de ta simple harmon ie“?

De to n flambeau sacré n’

as- tu plus u n rayon ?

D e la tombe où tu dors , froide M use inhumée ,

baigne en tendre n os voix e t surgir à nos yeuxTel le que l

'

o n te vi t , jeune de renommée ,

Fouler de l'lly ssus la rive parfumée ,

E t gravir la mon tagne o ù s’

assemblaien t les dieux .

Toi qui , penchée au bord d '

une sauvage cime .

Pleuras sur Promé thée au teur du grand larci n ,

De l'

immortel vau tour immor tel le vict ime ,

E t fis mon ter vers lui, du goull'

re mari t ime ,

Les nymphes dont le ilo t berce l’

humide essaim

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_ 12 _

Vierge qui maudissais le destin , d ieu n éfaste,

Dieu qui parmi les dieux s’élève tou t pu issan t ,

Alors que des dou leurs tu déployais le faste ,

E t qu’

emmen é par toi , le roi , fils de JocasteAu chemin de l ’exil versai t des pl eurs de sang ;

Toi qui , vers la forê t , loin d’

un amour profane ,

En traînais Hippoly te ,austère en fan t des rois

,

Quand , détournan t ses yeux de la sœu r d’

Ariane

Il reprenai t son are à l ’au tel de Dian e ,

E t condu isai t la meu te aux l isières des bois ;

Muse ! permets— nous d’admirer en si lence

La candeu r de ton fron t b lan c comme un marbre pur ,

De tes lon gs cheveux noirs.l’

onduleuse abondance ,

Tes beaux pi eds nus ton pas ry thmé comme une danseE t les étoi les d ’

or de ta robe d ’azur

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LA FILLE D’

ESCHYLE .

…V V VWV V VWW V VWVW V WWWW M V

AC T E P R EM IER .

! d ro i t e d u spec ta te u r,l a façade d e l a ma i so n d ’

E sc hy le ; à g au che l i s i è red ' u n b o is s acré e t g ra nd s va se s de fle u r s s u r des pièd c staü x . Ba n c s d e pie r re ,

‘a d ro i te e t à ga uche . U n e v o ie,or n ée d e s ta t u e s , s u r l e se co nd p l a n . llo n zo :.

de mon tag ne s e t d ' éd ifice s . So le i l co u cha n t .

SC ÈNE PREMIÈRE .

ESCHYLE M ÉCANIRE ils d e s cen den t l es ma rc hes d e l a po r te

M ÉC ANIR E .

S i ma vo ix su r vot re âme a ga rdé qu elqu e empi reV en ez 6 vou s q u e j

’a ime e t par q u i j e respi reLa issez -mo i sou l eve r vo t re fron t sou ci eu xVe rs ces v i ves splen deu rs q u i rou g issen t l es c ieu x '

A ssez j e vou s a i v u prison n ie r volon ta i reRêve r

,des jou rs en t i e rs au foye r sol i ta i re

I l es t temps d’

e n sor t i r e t d ’a l l e r n ou s asseoi rD an s ces ja rd i n s e n fleu rs q u

illumin e l e soi r .

E sc u v l.E .

T u l e ve ux j’

y con sen s ,ma fi l l e adorée '

Con d u i s où tu vou d ras ma t ris tesse éplo réeMa is n ’

espè re jama is q u e de mes j ou rs heu reuxU n refle t b ri l l e en cor su r mo n fron t 'é n éb re u x .

M EG A M R E .

Eh qu oi , mo n pè re , eh qu oi dan s u n e omb re é tern el le ,

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14 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

Comme ceu x q u e l a mor t a tou chés de son a i l eF ermerez-vou s les yeu x à c es tab l eau x c h arman ts,Q u i pou r tou s les en n u is o nt des a l légemen ts ?

Ces forê ts ce cie l b l eu ce t te tein te roséeD oran t les marb res pu rs érigés à T h ésée

Tou t ce la n ’

a- t- ilpoin t u n pres t ige va in qu eu r

Qu i des plu s n oi rs chagrin s do i ve épu re r le cœ u rE SC HY L E .

O u i ce spec tacle es t b eau les b ois l e c i e l q u i b ri l leSédu isen t a isémen t l’œ i l de

l a j eu n e fi lle,

Su r tou t s i l ’en fan t - d ieu qu ’en va in n ou s repou sson sL u imu rmu re tou t bas ses prem i ères ch an son s.

Mais mo i b i en vain emen t ta vo ix me sol l ici te'

Qu ’ importe à q u i déjà pen che vers l e O ocyte ,

U n tab l eau t rop con n u pou r qu’ i l soi t en chan teu r

Le spectacle est u sé comme l e spectateu r .

Ilvien t s’

asseoir sur le ban c de pierre , à droite .

M EG ANIR E .

Q u e parl ez - vou s toujou rs des in fe rn au x ri vagesLe temps n

a pas su r vou s comm i s de te ls ravages

Qu e vou s tou ch iez mon père au redou tab le in stan tOù l ’ame va répon dre à M in es q u i l

’a t ten d .

E SC H Y L E .

En fan t n’

irrite pas l es somb res dest in ées.

Es t-ce à to i d ’assign er u n n omb re à mes an n éesEst— c c au reseau q u i t remb l e au b ord des é tan gs ve rtsD e prome t t re au v i eu x chên e en cor qu elqu es h i vers

M EG ANIR E .

D’

offen se r l es destin s q u e l e ci e l me préserveJe n ’

ai pas c e t orgu ei l j’

en a t tes te Min erve

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16 LA FILLE D’

ESCHYLE .

A voi r sen ti l on g temps dan s sa poi t rin e ému eU n v i vace foye r q u e chaqu e ven t remu eF eu d i vin ,

d ’où jai l l i t l ’écla i r d es pass ion sÉn erg iq u e al imen t de n os créa t ion s ;Pu i s u n jou r jou r amer en soi -même descen dre ,Et d u feu d isparu n e t rou ver q u e l a cen d re ;Sen t i r u n e âme é te in te au fon d d ’

u n corps v i van tN

ê tre plu s qu’

u n t répi ed su r q u i sou ffle l e ven tVoi l à l e deu i l san s n om ! voi l à l’ign omin ie !La p lu s cru el l e mor t es t cel le d u gén i e .

Malheu r à q u i reçu t ce t hôte jeu n e e t b eauPou r deven i r u n jou r so n aride tomb eau !Je su i s ce ma lheu reu x ! E n va in , glacé dan s ame

J’aspi re avec effor t à révei l l er ma flammeEl le pâl i t e t meu r t en mo n sein refroid i .D an s l’omb re q u i su ccède à mo n b ri l l an t m id iA pe in e s i mon œ il voi t vol t ige r en coreQu elqu es fan tômes vain s qu ’

u n fau x écla t décoreD ern i è res v i si on s du pen seu r expi ran t

Qu i sor ten t de l a n u it e t q u e l a n u i t repren d .

Ne t’é ton n e don c plu s s i toujou rs soli tai reD e n os Lares ob scu rs j ’hab i t e l e mystè reE t devan t ces spl en deu rs qu an d tu con du i s mes pasS i je passe farou che e t n e regarde pas .

Cet te immen se n a tu re en tou t l i eu rajeu n i e ,

Semb l e n’avoi r pou rmo i qu

u n regard d’

iron ie

Le lu xe u n i ve rselq u’

é tale ce prin tempsPrésen te à ma dou l eu r des tab l eau x in su l tan ts .

I l es t d u r au vi ei l lard don t la té te g lacéePerd d

in stan t en in stan t u n iav o n de pen sée ,

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ACTE

D e vo i r ét i nce le r su r so n fron t assembr iC o cie l q u i d

'

u n rayon n'

est jamais appau v ri !E l l e est rude asub i r la vé r i té mo rose

Q u i lu i d i t : tou t ren aî t l ’a rb re , l’

eau q u i l’

arrosc

La fleu r , aprés l’h iver , su r les plus froids sommets ;

E t le gén i e é te in t seu l n e ren aî t jama is (Ilretombe arr::mrîc amn c inclinée sur les genoux d

Eschy lc .

0 mon pé re ! éœ rtez ces funœ tes images !Vou s n ’

avez pas d u temps éprou vé les dommages ,

Vo t re gén ie in tact fort comme aux premi ers jou rsPa r l’Ilellén ie en t iè re es t admi ré toujou rsA u x fê tes de Bacc hu s dieu de la t ragéd i eL ’œuvre de vot re muse es t to ujou rs applaud ieLes respec ts de chacun vou s fon t éga l au x dieu xE t n ul r i va l su r vou s n ’ose leve r les yeux .

Qu ipou rrai t .

c sc n vne .

Nu l r iva l !u io amn e .

En es t-i l u n mo n pè re '

m ures .

No n ma fille pas u n ; ou d u mo ins , j e l ’espè reC ar avan t de su bi r ce comble à mes chagrinsJe in ’

ensevelirais dans les l ieux sou te rra ins .

T u con n a is le seu l bu t auque l mo n âme aspi reJe veux qu e surma tombe u n e ma in pu isse é c ri reL

athlé te qu i dor t là n e fu t jama is va in cu .

I l repose au cercuei l gran d comme i l a vécuIlse lève .

S i j’

en cro is cependan t des rumeu rs in c u rtain es

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18 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

U n jeu n e homme déj à se mon t re dan s Athèn es

Qu i de t rag iq u es ch an ts amb i t ieu x au teu rD u théâ t re parfoi s mesu re l a hau teu r .

J ’ i gn ore en cor son n om son âge e t sa fam i l l e ;Je n e l ’a i jamais v u mais q u e ! qu

’ i l soi t , ma fi l l eA u b ru i t de ses déb u ts j e sen s dès au jou rd ’hu i

Qu’

u n e amère dou l eu r peu t me ven i r de lu i.F aib l esse qu e mon cœ u r lu i-même se reprocheD

u n gén i e in con n u j e redou te l’approche .

S i tou te ma pen sée ose en fin se t rahi rJe prévois u n rival e t crain s de le ha1r !

M É G ANIR E à part.

Qu e di t - i l ? Ah comb i en sa méfian ce in ju s teA son père .

Peu t cau ser de dou l eu rs‘ O h ! n on gén i e au gu steN o n ,

l es ob scu rs t ravau x d ’

u n en fan t ign oréNe je tteron t poin t d

’omb re à ce fron t vén éré .

S i vou s fûtes ému de cette seu l e crain teD es en n u i s à ma v oix q u e s

efi”

ac e l ’emprein te .

J ’au rais c ru qu ’

u n obje t plu s d ign e de souciD an s ce calme d u soi r vou s su i va i t ju squ ’ i ci .

E SCHY LE .

Hélas i l es t tr0p v rai dan smon sein deu x fois t r iste,

D e soin s plu s sérieu x u n au t re obje t existe ;J ’en t revois u n malheu r don t l e pressen t imen tD an s mon espri t t rou b lé ren aî t à tou t momen t .

M É G ANIR E .

Ce péri l men açan t d i tes qu e l peu t — ilê treE SC HY LE .

D u templ e d’

Eleu sis tu con n ais le gran d -

prêt re .

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ACTE L t9

T u sais q ue pou r so n l ils i l demand a la ma inEt q ue j e refu sa i de n ou e r cet hymen .

Au ra is-je pu sou ffr i r q ue ma l i l l e san s tacheAcceptâ t pou r épou x l e pa rju re , le lâche ,

Q ue j’a i v u de mes yeux dan s n os dern ie rs comba ts

En face du pé r i l me t t re les a rmes basF leu r de v i rgin i té qu

’au cu n ven t n ’

a fan éeAu ra is-je pu l i v re r ta pudeu r profanéeA ux b ru ta les amou rs de ce lu i don t l es mœ u rsD u Port iqu e i ndigne sou l èven t les rumeu rs !Mes refus o n t b lessé le lier h ié rophan teI l n ’es t pas ma in ten an t de c omple ts qu

’ i l n ’

e n fan to .

Son astuce féco n de en pièges assassin sD

u n e pié té fau sse a masqué ses dessein s .

I l d i t q u’

usu rpate u r d'

u n sacré pri v i lègeJ

ai commis su r la scèn e u n pu b l ic sacr i legeE n d iv ulgan t au jou r , dan s mes d rames lun d isLes mystè res des d ieux au vu lga i re in te rd i ts .C es d i eux don t j ‘a i tou jou rs hon oré la pu issan ceSon t témo in s de sa fou rbe e t de mo n in n oce nce .

Le peuple cependan t par ce prê tre exci té ,

En pron on çan t mo n n om crie à l‘impié té .

Je brave sa fureu r dût—e l l e ê t re assou v ieJe regre t te rais peu les lamb eaux de ma v ieM a is j e t remble pou r to i be l le e t fragi le en fan t

Q u e ma mor t l i v re ra i t au crime t r iomphan t .Veu i l len t les d ieux plu s doux é lo ign e r de la té teCes orages vo is in s q ue l

impostu re apprê t e .

Je l eu r po rte mes vœ u x au fon d d u bois sacr é .R este , ma fil le ici je te re tro u v emi.

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2 0 LA FILLE D’

ESCHYLE

SCÈNE II .

MEG ANIRE seu l e e n scè n e .

Esche va du c ie l implo rer l a clémen ceJe vou s in voqu e au ss i rois de la voûte immen seJupi te r Apol lon Hercu l e e t to i Pal lasD es secou rs de vou s tous j e n ’

ai pas t rop hé lasCar les pér i ls son t g ran ds à n ou s perdre ob s tin éesJe sen s peser su r n ou s les âpres des tin éesComme su r l es rami ers posés au bord des tou rsD

u n Ci rcu la i re vol descen den t les vau tou rs .P rofon démen t b l essé dan s l’orgu eilde sa raceD e pièges tén éb reu x u n prê tre n ou s en l aceD e la fou le crédu l e arme l’aveu glemen t ,E t s

en fai t con t re n ou s u n doci l e in st rumen t .C ’es t peu qu an d mon cœu r pl e in d

u n e plu s dou ce imageSon geai t au n ob l e ami don t j ’a i reçu l ’hommageQu an d

,de qu e lqu e espéran ce osan t fla t ter mes vœ u x

Je v en ais à mon përé essayer mes aveu xJ ’appren ds q u e déso rmais sa fa ib l esse in q u 1e teAppréhen de u n r i va l dan s l e n aissan t poète .

Je crain s de l e ha! r , m’

a- t-il d i t san s dé tou r ;I l a placé sa hain e où j

’a i mis mon amou r '

0 pu i ssan ts immorte ls si j’

ai dès mon en fan ceD e tou t ac te i l l ici te observé la défen se ;S i tou jou rs la prem iè re au x au te ls ,

vén é résJ ’a i des fleu rs d u prin temps parfumé leu rs degrésÉcartez lo in de mo i l es mau x q ue j e redou te

Qu e l e prê tre imposteu r t rébu che dan s sa rou te

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ACTE f. i l

Et q u’

Esc h y lc ou b l ieu x d ’

u n jaloux se n t imen tSan s in ju s te colé re acc u e i l l e mo n aman t !N ’est-c c pas lu i rapide i l co u rt vers mo i q ue fa i re ”

Fau t- i l en co r l ’aime r ? fau t - i l en co r lu i pla i re ?

O u b ien j e tan t mo n trou b le e n ses espri ts con fu sI)

Esc h y le il sa dou l eu r préd i re l es refu s ? .

SCÈNE

MÉ CANIR£ . soruoc uz.

SOPHOC L E .

En fin j e vou s revo is comb i en ce t te jou rn éeD

’ho n ro en heu re a lan gu i , pén ib lemen t tra în ée !Chaqu e in s tan t l oin de vous a tou t l e po ids d

u n jou r .Le rocher de S isy phe au fron t se ra i t moins lou rd .

Essayan t de t rompe r les en n u is de l’a t ten te

J ’a i promen é pa rtou t ma cou rse ha letan t ePa rtou t où vo t re pas a mis u n so u ven i r ,

Par tou t où j’

espé rais q ue vous a l l iez ven i r !o u don c vou s cach i ez— vou s , amie

méc axms .

A u G y n éc ée

Vou lan t l i re e t v in g t fo is reprenan t l’

Od y ssé e ,

O u b roder qu elqu e vo i le au x d i verses cou leu rs ,

E t v in g t fo is su r la t rame i n te rrompan t les fleu rs.

so rnœ u z.

M o i, pou rsu ivan t toujou rs l'omb re hab i le à me pl a i re

J ’a i pa rcou ru l es qua is d u Py rée à Pha lè reJ ’a i grav i les sommets d u hau t A c c ropo lisOù b r i l l en t l esau te ls n ou vel lemen t po l i s ;

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2 2 LA FILLE D’

ESCHYLE .

D es coteau x où la v ign e at tache ses gu i r lan des ,

D escen du dan s les champs j ’a i t raversé leu rs l an des ,

Et comme un cerf a t tein t par l e trai t d u chasseu rD es b ois du n oi r C œlé j ’a i son dé l’épaisseu r .

Mais je te vois en fin j e te vo is , M égan ire

E t mon cœ u r devan t toi chan te comme u n e ly reEt mon espri t charmé s

’ou vre au x en i v remen ts

Qu e n ou s gardai t l e cie l pou r ces tardi fs momen ts.

Ce ciel don t le sou r i re é car te tou t n u ageD e n os fé l ici tés n ’es t — ilpas l e présage

M É G ANIR E .

L es présages parfo is son t recon n u s t rompeu rs.

SOPHOCL E .

En croi ras- tu toujou rs tes chimériqu es peu rsA u x n oi rs pressen t imen ts en fan t so ismo in s crédu le .

Écou te e t vois jamais plu s b r i l lan t crépu scu le !Le C ith éron rou g i d

u n reflet radieu xSemb l e u n immen se au tel dressé pou r tou s les d ieu xD es hau teu rs de l’H y mette où l’essaim des abei l lesEffieu re l es t résors qu

atten den t tes corb ei l l esJamais le ven t du sud halein e d u prin tempsN

apporta ju squ’à n ou s plu s d

arômes flo ttan ts ;Et jama is l’Ily ssu s don t les on des u n iesExhalen t l eu r mu rmu re en fraîches harmon iesN

’a plu s t ran qu i l l emen t be rcé so u s les roseau xL es cygn es voyageu rs q u i n agen t dan s ses eau xD is—mo i n e sen s— tu pas en ton âme rav i e

Qu e de pare i l s in stan ts doren t tou te u n e v ieEt qu e so uffies mêlés de la n u i t e t du jou rTou tes les vo ix de l ’a i r n ou s con sei l len t l ’amou r !

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2 4 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

D aign a tou cher mon fron t de son doig t en flammé .

Sois poète m’

a di t ce v isi teu r cé les te ;Et vou s par u n regard vou s avez fai t le reste .

M É G ANIR E à part.

C ’est lu i-mêmeSOPH OC L E .

A témoin je te pren ds en ce jou rD ieu q u i v in s commen cer ce q u

ac h èv e l’amou r !

M É C ANIR E .

L ’amou r serai t compli ce

SOPH OC L E .

O u i vous pou ve z m’

en cro i re '

Je vou s a ttes te au ss i premiers rêv es de gloi reTriomphes à ven i r q u e d

’avan ce j ’a i lu sQu an d lafou l e acclamai t l es poètes élu s ;Qu an d au b ru i t de la lyre et du cla i ron son oreJe voyais le mor te l q u e tou t u n peU ple hon oreS

avan c er au mi l i eu des appl au dissemen tsEt rev ivre en image au fron t d es mon umen tsJe fus d ’ab ord soldat ma j eu n esse agu errie

A ten u les sermen ts q u’on fai t à l a pa trie .

Salamin e m ’

a v u su r u n de n os vaisseau xSalu er la victoi re éclose dan s ses eau xChaqu e jou r sou s n os mu rs comme aux r ives lo in tain esJe veu x défen dre en cor les l ib er tés d ’

A th èn es ;

Je su is tou jou rs soldat ; ma is des plu s h asardeu xJ’ai tr0p peu d

u n e g loi re et j’

en réclame deu x

M ÉC ANIR E .

V o ilà pou rqu oi j e t remb l e e t pou rqu o i j e soupi re .

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î .‘tACTE l .

so ru oc m .

d i tes-vou s en fan tméc xmu e .

Hélasso ru oo c e .

O M égan ire

Commen t pu i s—je expl i qu er la pl a in te q u e j’en ten ds ?

méc amarz.

D’

ou v rir u n te l secre t S oph o c le i l n ’est poin t temps .

Vou s dev iez deman de r ce so i r méme , amo n pè reLa faveu r d ’

u n hymen seu l b on heu r q u e j’espè re ;

I l va b i en tô t pa raî t re achevez ce desse in ;

Mais croyez -en l e t rou b l e é levé dan s mo n se inE t dan s ce t en tre t ien ga rdez- vou s de lu i d i re

Qu e vou s rêvez la pa lme aux comb a ts de la l yre .

D’

Esc h y le q u i rev ien t j’a i recon n u l e pas.

so ru o c rs .

Je son de ce mystè re e t n e l e compren ds pas !D an s l ’omb re où je me perds jetez u n e lumière .

SCÈNE IV .

L es min e s ESCHYLE .

nsc u vm à part.Les ven ts por te ron t - i l s j usqu

’au x dieu x ma priere !

(A sa fille .

Voic i l ’heu re où le jou r s’é tein t à l ’hori zonC 'est l ’heu re q u i rappe l le au seu i l de la maison .

Apc rcevan t Sephocle. )

Mais qu e vois—je ma fille e t qu el es t ce jeu n e homme ?

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2 6 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

M É G ANIR E Z , timidemen t.

L u i-même vou s di ra l e n om don t i l se n omme ,

Et dan s qu e l b u t mon père ilest i ci v en u .

E SC HY L E du seuil.

San s tarder plu s lon g temps parle jeu n e in con n u

SOPHOC L E .

Homme cher à Phœb u s n on moin s cher à Min erveVou s don t la b ou che ab on de en immor te l l e verveEt q u i l

’éga l u n jou r des dieu x e t d es hérosD eb ou t su r u n au te l v i v rez dan s l e Parc sO radieuse gloire e t majes té sévè reIn cl in é devan t vou s Soph o c le vou s révèreEt vien t vou s deman der u n d on plu s précieu x

Qu’

u n e per le des mers qu ’

u n e é toi le des cieu x .

E SC HY L E redescendan t vers Sephocle.

T on n om to i don t l a voix se fai t persu asivePou r la prem iè re fo is à mon orei l l e arrive .

Mais tu peu x san s détou r e t san s tremb l an t émoiD i re qu el d on si che r tu réclames de mo i.Si tu cr0 1s v 0 1r 10 1 j ou e t d

u n e mépriseU n de ces d l€llX morte ls q u e Plu tus favoriseD é trompe — to i les b iens en v i és des humain sRaremen t d ’

u n poète on t en richi les main s.

Je n’

ai sou s mes lamb ris qu ’

u n e lyre d ’ i voi re ,

Et qu elqu es v ieu x lau r ie rs re l iqu es de ma g lo i re .C ’es t l‘a mon opu l en ce est- i l don c u n t résor

Qu e j e pu isse accorder , e t q u e j’ ign ore en cor ?

SOPHOC LE .

I l en est u n .

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ACTE I. 2 7

esc u v u z.

Lequ e lso ru o c r.e .

Cette v i erge si b e l leD ign e de refléte r la g lo i re patern e l l eChaste comme u n rayon q u i su r l

A th os loi n ta inVien t oftleu rc r l a n eige au x heu res d u ma t in ,

Je l ’adore l ’amou r qu ’ ic i j e vou s révè leN ’es t poin t dan s ma poi t rin e u n e flamme n ou ve l leU n pé rissab l e fe u q u i s

’al l ume u n in stan tE t qu ’

u n sou ffle é tein d ra dan s u n cœ u r i n con s tan t .D epu i s des jou rs n omb reu x je v is pou r M égan ire .

D’

u n immorte l amou r j e recon n u s l ’empi reLe jou r où , par l e peupl e en t raî n é v ers les flotsJ e la v i s reven ir dés fê tes de D é los .

Pa rmi l es ran gs pi eu x d es lon gu es théories ,Len t e e l le t rave rsa i t l es campagn es fleu ri es .A voi r son fron t s i pu r orn é d u voi le b lan c ,

Je m ’

arré tai mu e t e t me sen t is t remb lan t ;Car je cru s tou t - à— coup q u e d

u n rega rd profan eJe ven a is d ’

en trevo ir o u Pal las o u D ian e ,

Et q u e les d ieu x ja lou x de q u i pou va i t l’ose r

,

A lla ien t en ma rb re froid me métamorphose r .Dan s mes son ges depu i s , te l l e qu ’

u n e déesseLa b lan che M égan ire a respl en d i san s cesse .

En vain de l ’ou b l ie r j e ten te rai s l’e tl'

o rt.

Ce t amou r dan s mo n âme es t scel lé par l e sort.Je ven ais aujou rd ’hu i con du i t par u n d ieu mémeVou s deman de r la ma in

,de la v ie rge q u e j

’a imeCa r te l es t c e t réso r don t mes yeux son t épris

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2 8 LA FILLE D’

ESCHYL E .

Ce radieu x joyau don t r i en n e vau t l e prix .

E SC HY L E .

Mercu re leloq u en t au ra mis dan s ta b ou cheL e mo t qu i persu ade avec l

’accen t q u i tou cheMai s , pou r m ieux en gager u n i n t ime en t re ti enNomme to n père e t d i s qu el pays es t le t ien ,

SOPH O CL E .

Près d esmu rs de C éc r0ps j e n aqu i s à Colon eEt S oph ile est le n om q u

à mon père o n y don n e .

E SC HY L E .

S oph ile m’est con n u mor te l chér i des cieu x

I l possède u n g ran d n om e t d es champs spacieux .

A s- tu vou é ta w e à des œu vres cer ta in esSOPHOC L E après u n in stan t d

'

he'

sitation .

Je su i s so lda t ain si q u e tou t en fan t d’

A th èn es.

E SCHY L E .

Soldat tu peu x serrer ce tte main qu i jad is ,A partagé l

’hon n eu r d es fa i ts les plus hard is.

J ’a i compté dan s l es camps pl u s d’

u n e O lympiade .

M arathon m ’

a v u chef sous l e g ran d M iltiadeEt ma in ten an t en cor du g uerr ie r v i e i l l issan tCe b eau n om de solda t v i en t réjou i r l e san g

!

Hélas ! i ls son t b ien l o in l es g ran ds jou rs de ma v ie .

L a v igu eu r désormais à mon corps est rav i eEt comme u n v i eu x l ion su r l e sab l e abattuJ ’expi re len temen t san s force et san s vertu .

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ACTE

SCÈNE v .

Les mêmes , EURYNO ME .

EURYNOME ac c o uran t .

mon maî tre fuyez cou rez loin de la vi l l e .

Partou t des cris de mor t s ’é lè ven t con t re Esc h y le .

Le mapl e fu rieux par u n prê t re ameu téRou l e ve rs n ot re seu i l so n flo t précipi té.J ’a i v u l a ga rde scythe e l l e ac cou r t e l le-méme .

n éc amae .

0 mon pè re !esc u v u : à part .

Qu e fa i re en ce ext rême !su av uoms .

L es solda ts j e tte ron t au x prison s de l’é ta t

Le poè te accu sé d’

u n impi e at ten ta t .SO PHOC L E .

Qu e d i t -el l eméc xxms .

G ran ds d ieu xSO PHOC L E .

Pè re de M égan ire ,

Sou ffrez qu ’en vou s sau van t sou s leu rs glaive5 j expi re !r:sc u e : .

I‘t on S o ph o c le la isso n s à n os d ieu x tou t pu i ssan tsLe so in de protéger les jou rs des in n ocen ts

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50 LA FILLE D’

ESCHYLE .

SCÈNE VI .

LES MÊMES , LE PEUPLE ,LA G ARDE sevrus .

LE PEU PLE .

Le vo i l àLE CH EF D E S SOLD ATS .

Par n os main s l a lo i sai s i t Esc h y le .

SOPH OC LË se j etan t au devan t d’

eux .

G ardez -v ou sLE CHEF .

Réprimez tou te audace in u til e .

M EG ANIR E .

Sau vez sau vez mon père .

EURYNOM E aSaphocle .

O h q u i q u e v ou s soyezRepou ssez les effor ts con t re lu i déployés.

E SC HY L E .

F emmes en vers la lo i n ’

ex c itez pas l’

ofi’

en se .

Et toi je t e l’

ai di t la isse au x d ieu x ma défen se .

M EG ANIE E

S i j e n e vou s a i plu s q u i sera mon sou tienM on père !

E SC HYLË .

Ce jeu n e homme en fan t sera l eSeph o cle en ce momen t où n o t re dest in éePrécipi te sa cou rse au péril en t raîn ée ;A cette heu re où l i v ré par u n e t rahisonJ ’ab an don n e ma fi l l e e t marche à l a pri sonJ ’ in voqu e à son secou rs l ’appu i de to n cou rage

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LA FILLE D'

ESCHYLE .

EN T R'

AC T E .

LA M U SE .

Comme une amphore qui smc linePour verser sa l iqueur à flots ,

Vo ilà donc la pâle o rphelineOui répand so n âme en sang lo ts .

A la vo ir , blème d'

ép w van te ,

Sans regard et sans geste , hé las ,

On di t : est» ce une âme vivan te ?

Est—c c un marbre de Ph idias ?

Dieux pro tec teurs du tiy néc ée ,

De la pudeur gardiens jaloux ,

Sauvez la vierge menacé eDon t la prière mo n te a vo us !

Dérolw z à l 'amour pro fane ,

Qui fo nd sur elle en opprœseo r .

Cel le a qui la blanche DianeSouri t c omme a sa blanche sœur !

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ACT E D EUXIÈM E.

l ine chamb re du le m im e d'

Emhy lo . A u fo nd, u ne po rte o u vert e ou le n o ti

halo . A g a uc he d u spec ta teu r , u n r i dea u o u fo rme de ton tu n . Co n n u…app.-e d en o u : mo n . ! “. chambre d

'

u n g o ût la fo is é lég an t “ w h o

e st o r n é e d '

ollfmm im po é t iques milih iru .

sc E—ss eumu i:ne .

u éc xame œ riae .

Cou le z un es pl eu rs t rempez le se ! de mo n asi le .

L e ma lheu r a fon du su r la maiso n d ’

Eseh y le .

M on pere , in c rimin é par u n pr ê t re en w ar re n s

Pleu re sa l ibe rté sous d '

in iq ues ve rroux .

Pou r appren d re s'

il fau t q u e le ca pt i f pé risseJ’ai, des le jou r unimen t envoyé ma nou rric e .

Qu e ls b ru i ts recu e i l lera c e t humb le rnLes len te u rs d u re tou r acc usen t le danger .

0 mes larmes co u lez tombe z en plu ie amèreEtait-c e don c t rop peu que fun este ama mé reLe jou r où je naqu is marq ué d

u n tristeEût fa i t de son c e rc uei l l ’omb re de mo n berc eauLes d ieux aux pi eds desq ue ls vai nemen t je m

in c line

En via ien t-ils enc o re u n pé re al’

o rphelin e

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56 LA FILLE D '

ESCHYLE .

Et deva ien t- i ls je te r pou r b rise r ma rai sonLa prem i è re à l a tomb e e t l ’au t re à la prison

(E lle se lève .

A h mon âme san s dou te a con n u l’allégresse ,Qu an d j ’a i v uâ, tan t de foi s devan t tou te la G rèceEsche qu ’aujou rd ’hu i sa gl oi re en va in défen dD érou l er su r la scèn e u n d rame t riomphan tAssise au prem i er ran g du mu e t au di toi reJe semb la is partage r l

’écla t de sa v ic toi reE t ch aqu e jeu n e fi l le en me che rchan t d e l ’œ i lEn v ia i t j u stemen t mon lég i t ime orgu ei l .E t pu is qu el dou x pl a is i r j e ressen tai s en coreQu an d

,sou s ce t humb l e toi t qu ’

u n si g ran d n om décore ,L ’

h omme i l lu s tre ren tra i t e t s’

asse y an t i c iModéra i t son regard pou r mo i seu l e adou ciQu e l b on heu r de tou che r d ’essaye r su r ma t ê teLes lau ri ers q u e pou r mo i rappor ta i t l e poè teLau ri e rs q u i su spen du s en fes ton s tou t flé trisPartagen t main ten an t l e deu i l de n os l amb ri s .

E lle se rassied .

Pour charmer l es en n u i s de la fi l l e san smèreLe soi r i l déploya i t l e vo lume d

H omére

E t , dan s u n sa in t respect cou rb é comme en prian tI l rel i sa i t lesv ers du di v in men dian tO b eau x jou rs disparu s voi là q u e solita i reJe lan gu i s san s sou tien san s espoi r su r l a terre

Se levan t rapidemen t.

San s espoi r S i pou rtan t j’a l la is vo i r T h éo c lès .

Si cou ran t l e chercher ju squ e dan s so n pa la isJ ’al la is di re au pon ti fe au teu r de n os sou ffran ces

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ACTE II. .il

C ’es t en vou s q u e j’a i mis mes se u les espé ra n ces .

prê t re ! ou v rez l’o re i l le au cri d ’

u n cœ u r pla in t…n Prê t re soyez clémen t dé l i v rez l e capt i f !O u i je dois écou te r la voix q u ime con se i l l e .

Te l len dema in n e peu t c e qu’au ra i t pu la v e i l l e !

Il:ito n s-n ou s Mais d ’

u n pas j’a i recon n u l e b ru i t

Ma n ou rrice rev ien t ! D i eu x ! l e prê t re la su i t !

SCÈNE Il.

c aums . EURYNOME ,T HÈOCLES .

mâc xmn s à Eury nome .

Eh b i en rappo rtes — tu des n ou ve l les ce rta in es ?

EURYNO M E .

Hélas j ’a i parcou ru tou s les qu a rt iers d’

A thèn es

E t s i des b ru i ts pub l ics j’a i b i en compris l e sen s

Je le d is reg re t l es dan ge rs son t pressan ts .méc m‘

ru rz.

D i eu x immorte ls ! a in s i tou te espé ran ce avo r teAllan ! vers Théo clés qu i en tre .

Ah tan t de vœ u x au ci e l , s i l e ven t les empo rteC ’es t a vou s ma in ten an t qu ’ i l fau t don c recou ri rPrê t re avez v o us j u ré q u

Ese h y le doi t mou ri r ”

T u é0 0 LE5 .

M égan ire écou tez vo t re pè re es t cou pab l e .

Ce n ’es t pas san s ra ison q u e l e dest in l’

ac c able

Ila devan t l e peu pl e e n des chan ts in d iscre tsl) u cu l te d ’

Eleusis d i vu lgu é les se cretsEt mo i de la dé esse h iéro phau te au ste reMoi commis par les lo is au x soi ns d u g ran d mystè re

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58 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

J’ai dû prompt à pu n i r u n acte au daci eux

Ven ge r sévèremen t les in té rê ts des cieu x .

Mais l es d ieu x qu elqu efois son t clémen ts, e t le prê treIn s t ru i t par l eu r exempl e a ime toujou rs à l ’ê tre .

C ’es t toujou rs à reg re t q u e sa rigu eu r pu n i tEt son cœ u r n e fu t pas ta i l lé dan s le g ran i t .

M EG ANIR E .

Tou t n ’es t don c pas perdu s i vo tre cœ u r m ecou t eO n peu t sau ver mo n père '

T HEOC LES .

O n l e pou rra i t san s dou te .

Tou t comb a t con t re n ou s ! l ’hon n eu r de mo n emplo iLa colère d u peupl e e t ce l l e de la l o i .San s hab i les dé tou rs san s adroi tes in s tan cesO n n e peu t a t ten d.ri r les r ig ides sen ten ces ;San s pé ri l con tre mo i par mo i

—même exci téJe n e pu i s révoqu e r l

’a rrê t q u e j’

ai dicté .

Il fau d ra j e l ’avou e employer I’

artific e .

Mais en fin , si mon zè le accepte ce t officeS i l ’ami t ié ramèn e Esc h y le dan s vos b rasN

au rai—je , à mes péri l s , sau vé q u e d es in g ra tsLe dév oûmen t où va s ’exposer ma pu issan cePeu t - ê tre ob t i en dra b ien qu e lqu e recon n aissan ce .

M EG ANIR E .

Oh la issez-mo i tomber à vos gen oux amisCar , mo n pére v i v ra ! vou s me l

avez promi s

T HEOC LES la relevan t.

N on j e n ’

ai poin t en cor don n é cet te promesse .

Il exis te u n secre t qu ’ i l fau t q u e je con n aisse .

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40 LA FILLE D’

ESCHYLE .

J ’

ign orais ce refu s, j’ ign ore l e mo t if.T HEOC LES .

Vou s l e savez tr0p b i en e t cherchan t u n e ru seTrou vez - l a plu s ad ro i te afin qu ’ell e m ’abu se .

EURYNOME à part. ( E lle se tien t debou t et immobile ,sur le sec on d plan , adroite.

O D ieu x secou rez- l a dan s ce pressan t dan gerT HEO C LES

J ’au ra i peu d e l o isi rs pou r vou s in terroger .M EG ANIR E .

E n vain dan s le passé ma mémoi re se plon ge .

T HEOCLES .

Ne men tez pas les dieu x pu n issen t le men son ge .

M EG ANIR E blessée.

Seign eu r !E URYNOME apart.

D e tan t d ’

o rgu eilchâ timen t méri té

Qu e n e pu i s —je à so n fron t j e ter la véri té !T HEOC LES .

A d es re tards moin s l on gs ma b on té vou s in v i te .

M EG ANIR E touj oursplus troublée .

J ’a i répon du .

T HEOC LES .

C ’es t b i en pou r en fin i r p lu s v i teJe va is, en peu de mo ts me t t re en vo tre pou voi rLe salu t d e cel u i q u e vou s vou l ez revo i rM on fi l s O roméd on v i en d ra

,dan s l a jou rn ée

Vous deman de r lu i—même u n sermen t d ’

h y mén ée .

Préparez -lu i, madame u n sou ri an t accu e i l .La fi l l e d u capt ifdoi t abdiqu er l’o rgu e il.

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ACTE II.

I l su ffi t de ces mo ts , si vou s da ign ez compren d re .

Adieu l ’au te l m ’appel l e .

EURYNOME .

I l ose ra s’

y ren d re

SCÈNE 111 .

MEG ANIRE , EURYNOME .

M ÉC ANIR E .

Tan t d e l âches comple ts au tou r de mo i n ou ésTan t de piéges cru els se ron t - i l s déjou és '

Jamais plu s va in emen t l e va isseau q u i s egareN ’a cherché dan s la n u i t la l umi è re d ’

u n pha rePlu s j e son de l ’ab ime o ù j e flo t te au haza rdPl u s le fon ds tén éb reu x échappe à mo n rega rd !Vien s don c à mo n sec ou rs apruden t e Eu ryn omePou r les sages con sei ls pa r tou t o n te ren ommeE t tu l ’as d i t ma mè re à ses de rn i e r momen tsCon tia ma con du i te a les en se ign emen ts .

e u n v ao u e .

Q u e l a v is vou s don n e r ! j’ ign ore t rop mo i-même

Commen t n ou s so r t i ron s d e c e dan ge r suprêmeM EG ANIR E assise .

T u l’

as b i en en ten du san s a t ten d re dema inS o n fils O romédo n veu t ob ten i r ma ma in .

Pou r essaye r l ’effe t d ’

u n e i n t rigu e fu n es teI l va ven i r b i en tô t ce fil s q u e j e dé tes teL

’homme q u i v i t heu reu x sou s le po ids d’

u n affron tL e solda t fu g itifq u i po rte hau t l e fron t ,.Celu i don t l’impu d e u r es t par tou t raco n tée

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4 2 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

Et q u i, mu l tipl ian t sa ten dresse efi’ro n tée

E n même temps qu’ i l v i en t m ’offri r u n cœ u r b an a l ,

Pou rsu i t u n e prê t resse à l’au te l vi rg in a l

Bravan t l e ju ste orgu ei l don t mo n âme est jal ou seQuan d cet homm e d i ra deven ez mon épou se ,

Pou rra i -je de l’horreu r dompte r l e mou vemen t ?

Sou ri ra i —j e à ce t homme a in si q u’

à mo n aman t ?

S i pou r tan t de mon se in l a vé ri té s’

exh ale

Si j ’ose rejeter sa deman de b ru ta l eC

en est fa i t de mo n père e t tu n e peu x n i er

Qu e j’au ra i pris su r mo i l a mor t du prison n i e r .

Affreu se a l tern at i v e , où ma ra i son flo t tan teRéclame tes con se i ls e t se perd dan s l

’a tten teEU RYNOME fièremen t .

Spa rte fu t mo n b erceau cette n ob le c i téIn Spire à ses en fan ts tan t de hau te fier téLe gén éreu x mépris d es act ion s in fâmesE st si v i vace au cœ u r de ses plu s faib les femmesQu ’en face d ’

u n épou x par l a hon t e flé triTou tes préfé rera ien t la mor t à ce mar i

M EG ANIR E .

La mor t prête à mon t re r u n in t répide zèl eS i la mor t m ’

appelait j e vo l e rais vers el l e !Mais d ’après l e dessein q u i n ous est décla réCe n ’es t pas moi qu imeu rs c ’es t mo n pè re adoré .

EURYN OME .

A son secou rs ma fi l l e u n d ieu v ien d ra peu t - ê t re .

M É G A NIR E .

N on les d ieu x son t touj ou rs pou r le pa r t i d u prê t re .

I ls ve rron t san s pi t ié péri r u n in n ocen t

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ACTE II. 4 3

Et mo i par mes refu s j ’au ra i ve rsé so n san g .

E lle se lève .

Jama is t rop de dou l eu rs déch i re ra ien t mo n âme .

D u fils de T héo c lès j e dev ien d ra i l a femme .

Pu i squ e l e ju s te ci e l s ’es t décla ré pou r lu i ,

J’

ac c epterai l’amou r qu ’ i l m ’

impo se aujou rd’hu i .

Je m’

agen o u ille rai, v ic t ime résign éeA l ’au te l od ieu x de ce n oi r hymén ée .

Les voi les n upt iau x a t tachés à mo n fron t ,Plu s somb res q u

u n l in ceu l su r mo i re tomb e ron t .Comme l ’oiseau su rpr i s par u n e horrib l e se rreJe su b i ra i , t remb lan te u n ma lheu r n écéssa i reE t du pi ed des au te ls en fin me re l evan tJe me d i ra i d u moin s , q u e mo n pè re es t v i va n tJ ’ose espé re r a l o rs q u e les fi l les d ’

A thèn es

D aign ero u t m’

épargn e r l es in ju res hau ta in es ,

Et n e pou rsu i v ron t pas d’

u n reproche éte rn e lL

h umb le v ic t ime offe rte au sa lu t pa te rn e lEURYNOM E .

Vou s méd i tez ma fi l l e u n é t ran ge su ppl ice

Q u’

u n pare i l d é v o ùme n t jamais n e s’

ac c omplisse .

In u n o lc r vot re orgu e i l a v i l i r vot re n omAu riez-vou s ce co u rage oh n o n ma fi l l e n o u

u éc aum c .

A h dan s ce dévo ùmc n t don t je t remb l e Eu ryn omeJ

’ i ra i sacrifie r , s i mo n cœ u r l e con sommeU n se n t imen t en co r , pe u t — ê t re plu s pu i ssa n t

Q u e la fie rté d u n om e t qu e l’

o rg u e ild u san gc u n v xo u e .

( lu i je c ompren ds l’aveu q u e j e t t e la v ic t ime .

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4 4 LA FILLE D '

ESCHYLE

D e votre j eu n e cœ u r mo i c o nfiden te in timeJe sais qu ’ i l vou s faudra i t , dan s ce ma lheu reu x jou rE n perdan t vo tre hon n eu r , é tou ffe r vo tre amou r .

M EG ANIR E .

T u l ’as d i t e t l ’amou r q u e j’

immole à cet te heu rePlu s gran d q u e tu n e croi s , méri te qu

’on le pl eu re !Car jama is chaste feu dan s u n se in ren ferméN ’eu t u n obje t plu s b eau plu s d ign e d

’ê t re a iméD

u n sen timen t s i che r tu con n ais l ’orig in eJe te l ’a i d i t ce fu t l e jou r de Salam in eLe tr iomphe écla ta i t e t l es soldats vain qu eu rsD es hymn es de v i cto i re al l a i en t chan tan t les chœ u rs .

Je cou rs avec l e peu pl e au devan t des t rophéesEt je vois tou t - à -cou p parm i les co ryphéesU n j eu n e homme ! Pare i l au p lu s b ri llan t des d ieuxIlchan ta i t su r l e lu th l ’hymn e mé lod ieu x .

La fou l e avec respect su r ses pas mu rmu ran teAdm i ra i t de sa voix la dou ceu r en i v ran teL a b eau té de ses yeu x e t l ’écla t de son fron t .

Qu e d u poète , u n j ou r , les l au ri ers orn eron t !C ’é tai t l a majes té d ’

u n d ieu pl us q u e d’

u n homme .

Je l’en trev is à pe in e 6 ma chè re Eu ryn ome

Qu e , pou r fixe r mon cœ u r ju squ e la l ib re en corL ’amou r dan s son ca rqu ois pri t u n e flèche d ’o rD ès ce jou r tu l ’as su ce D i eu sou s son empi re

A reçu pou r jama is S oph o c le e t M égan ireEt n otre seu l espo i r ,

n o tre v œ u le plu s dou xFu t d ’échan ger b i en tô t l e se rmen t des épou xO b on heu r apparu d isparu comme u n l eu rreRêves é van ou i s ci elpe rdu q u e j e pleu re !

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ACTE l l . 4 3

A l ’amou r de S Opho c le i l fau t don c ren on ce rD i eu x

EURYNOM E .

Ma fi l l e ve rs n ou s j e le vo is s ’

avan c e r.

SC ÈNE IV .

Les mi n es SOPHOCLE .

so ru o c n.e .

Pou r q u e l e prison n i e r a i t l es d ieu x plu s propi cesJ ’a i roug i l eu rs au te ls de n omb reu x sacrificesE t par l

’amou r en fin ramen é près de vou sJe v ien s vou s d eman de r le sa in t t i t re d ’

épo u x .

M ÉC ANIR E .

Q u e d i tes - vou s 8 0ph o c le Eh qu oi lo rsqu e mo n p éreCapt if de l ’a ven i r san s dou te désespè reQu and j e su b i s mo i-mème , ic i , p lu s d

u n dan ge rSou s l es lo is de l’h y men j

o se rais me ran ge r !so en o c es .

Eli ce son t l es dan gers qu ’a vec vou s j’

appréhe n d e

Q u ime fon t de l’h y men avan ce r la deman deAman t j e n e pu is ri en pou r défen d re vos jou rs ;Epo u x j ‘acqu i e rs le d ro i t d ’

ê tre u n v i van t secou rs .

M ÉC ANIR E .

Hélas ! n e pa rlon s plu s d’amou r n i d ’

h y mé n ée .

Sachon s cou rb e r le fron t sou s l ’apre des t in ée .

Ami, vou s le savez Esc he es t dan s l es fers ;"

Po u le pi t ié s’

émeu t au x mau x par lu i so u (le rts .

Lorsqu e , dan s sa prison tou ché de mes a la rmes\llcroi t voi r l’o rph elin e assise dan s les la rmes

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4 6 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

Qu an d i l me cro i t déj à voisin e du tomb eauI rai s-je de l

’amou r allume r le flamb eau 9

N o n n on n’

irrito n s poin t dan s l e deu i l où n ou s sommLa co l è re des di eu x e t la hain e d es hommes .

Ajou rn on s des l i en s q u i n ou ésma in ten an tHâte ra ien t d u capt i f l e t répas immin en t !

SOPH OC L E .

Qu ’ai —je en ten du commen t u n hymen q u i s’

0père

Pou rrai t— ilab rége r l es jours de vo t re pè reM É G ANIR E .

O u i d u cher prison n i e r ce se ra i t l e t répas .

Mais ici plu s lon g temps n e m’

in terrogez pas.

SOPH OC L E .

Qu e ls é tran ges discou rs me fai tes — vou s en ten dreCe mystère

EU R Y N O M E redescend la scèn e bas M égan ire .

I l est l à .

M É G ANIR E a‘

Sophocle.

Vou s al lez l e compren dre .

O n m’an n on ce l e fils d ’

u n pon t i fe abhorréPar q u i sou s n o t re toi t l e ma lheu r es t en tré .

G ardez q u e ce perfide adm i s dan s mo n asi leNe soupçon n e l

’hon n eu r de la fi l l e d ’

E sc h y le .

Cachez - vou s à ses yeu x .

SOPH OC L E .

Q u’

osez — vou s exiger !Qu e je me cache mo i comme u n v ilé tran ger

Qu’

à ce lâche in solen t j e cède ici l a pl aceM ËG ANIR E .

Qu an d vou s sau rez pou rqu oi j’

o b tien drai votre grâce

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4 8 LA FILLE D’

ESGHYL E .

O R OM ÉD ON .

Vou s détou rn ez l es yeu x . prê tez d u moin s l’ore i l l e

D ès lon g- temps vos b eau tés ,vi s ion san s pare i l l e

O n t je té dan s mon se in vou s l ’avez tr0p b i en su

Le plu s b rûlan t amou r qu’

u n morte l a i t con çu .

Ce t amou r q u’

ob tin t— il qu an d j e n e pu s l e ta i re ?

Les fro ideu rs de la fi l l e e t lesmépr i s d u pè re .

Je pa rt is j’

e 5pérai dan s l es secou rs d u tempsE t q u e d u voyageu r l es dest i n s in con s tan tsMe fera ien t d ’heu re en heu re e t de mers en r i vagesD

u n e dou leu r cru e l l e ou b l ie r les ravages.

Espo i r toujou rs t rompé J ’a i con n u v in g t c l imatsL ’eau de tou tes lesmers a réfléch i mesmâ tsD es b ords de la C olc h ide où le Phase ci rcu l eMa tr i rème a tou ché les co lon n es d ’

H e rc u le

Et je rev ien s en fin vou s mon trer au re tou rU n aman t don t l ’ab sen ce a redou b lé l ’amou r

M ËG ANIR E .

D e mes fa ib l es a t traits la dou teu se appa ren ceMéri ta i t peu seign eu r tan t de persévé ran ce .

OR OM ËD ON .

Oh n e rab aissez po in t l’écla t de v os at t rai ts ;

Madame à v os gen ou x je vou s démen t i ra is .Vou s le savez tr0p b i en fière b eau té q u e j

’a imeLa modesti e en vou s n ’est qu ’

u n va in s tratagème .

Tou tefois u son s m i eu x d es propices momen tsVou l ez -v ou s d ’

u n épou x accu ei l l i r l es sermen tsEURYNOM E qui est restée debou t et immobile

sur le sec ond plan ,et gau che .

Cel le q u i voi t en mo i sa n ou rrice fidèl e

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ACTE ll. 49

A déj à d i t seig n eu r q u’

Esc h y le é ta n t l oi n d’el l e

E l l e n e sau ra i t po in t , tan t qu’ i l demeu re au x fe rs

A ccepte r les amou rs e t l es se rmen ts offe rts.

e no u ée oa .

Je n ’

in terro ge po in t la su i van te Eu ryn omeJe fais ta i re sa vo ix .

su n v uom—z à demi voir .

Qu i vou s con fon d ,jeu n e homme .

o ne u én o u .

Madame , épargn ez-mo i de pén ib l es l en teu rs .

Ne la issez pas su rtou t , pren d re avos se rv i teu rsLe soi n de m ’ad resse r leu r pa rol e impo rtu n e .

Écou tez b i en plu t ô t , la propice for tu n e .

Vo t re pè re lan gu i t au fon d d’

u n n oi r c ac h e tPou r l e sau ve r madame , i l vou s su ffi t d

u n mo t .

Ce mo t vou s l e d i rez ; fi l l e pi eu se e t ten d reEn faveu r d u v ie i l la rd vou s le fe rez en ten d re .

Vou s n e so u fl‘

rirez pas q u e T hémis en cou rrou xA i l l e l e g la i ve en ma in , v is i te r ses ve rroux .

Son gez aprés l’a veu q u e ma ten d resse implo re

O n va vou s acc o rder aujou rd ’hu i mê me en co reSa g râ c e , e t dan s vos b ras le ramener v i van t .

méc aume avec amertume .

I l se ra i t b i en plu s b eau de l’

ac c o rd o r avan t .

e no u é eo s .

Oh de mes lon gs en n u i s qu ’

u n dou x rega rd m'

a!lôge

Vos refu s pro l on gés fe ra ien t c roi re q u e sa i s —j eQ u e déjà vot re cœ u r a su b i l e l ienD

u n amou r incon n u plus heu reux q u e l e mi en .

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50 LA FILLE D’

ESCHYLE .

M ËG ANIR E .

J ’a i don n é mon amou r de tou t au t re i n capableA la vertu , q u i fai t u n homme au x d ieu x semb lab l e

O R O M ËD ON .

Q u e parl ez — vou s des dieu x ! ils saven t s i j e men tsL es plu s pu issan ts de tou s fu ren t les plu s a iman ts .Fau t - i l vou s répé ter leu r h is to i re immor te l leA par t i r d u cahos q u e n ou s en se ign e - t- el l eS in on ces d ieu x , vers q u i n ou s é levon s n os main sBrûlés d ’au tan t de feu x q u e l es faib l es huma in s !D e l

é tern elle cou r Jupi te r maî tre in s ign eS

appro c h an t de Léda sou s les plumes d’

u n cygn eApo l lon pou rsu i van t de son arden t essorD aphn é L eu c o th o ë , C lyt ie e t m i l l e en cor ;O u ,

des fi l l es d u ci e l , l a plu s chas te en t re tou tesD ian e de l’O ly mpe ab an don n an t l es v oû tesPou r ven i r dan s l es b ois comme u n pâ l e rayonA son d iv in regard su spen dre En dym i on .

D e c es amou rs san s fin mémorab l es exempl esO n v ou s racon te ra i t cen t h is to i res pl u s ampl esS i l a fi l l e d ’

Esc h y le in s tru i te en l ’ar t des versIgnorai t l es réci ts d es poè tes d ivers .

Ces d ieux don t l’assis tan ce est à q u i l a réclameApprou ven t à ce tte heu re e t von t a ide r ma flamme .

M on orgu ei l éprou vé s’

irrite des retards…Compren ds m ieu x le dési r q u i b rû le mes rega rds .

EURYNOM E .

M ÉC ANIR E .

Seign eu r

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ACTE l l .

e no u éno a .

Le vau tou r é t re i nd ra la co lombe

SCÈNE VI.

Les uàxss , SOPHOCLE .

so ru o c u : clan çan t en sc èn e .

A rr iè re ma lheu reu x ! q ue tan t d’audace tombe .

La co lombe frém i t so u s l ’on gle d u vau tou rMa is le vau tou r a po u r devan t l

’a ig le à so n tou re no u é o o s .

Q ue vois —je ? e t q u e faisa i t i c i ce témé ra i reMadame !

so rn oc u z.

I l a ttenda i t l e momen t de sou stra i reA u x c omple ts des e n fe rs l

’ in n oce n ce des ci euxE t l a t imide femme au lâc he au dacieux .

e no u éuo u iron iqum n t.

Madame v os re fu s son t expl iqués .

so ruoc n c .

L’

in fâme !

Épou van té par l’homme i l s ’ad resse à la femme !

N’

osan t pas affron te r u n cou rro‘

ux dévoran tLes in su l tes de l ’homme a la femme i l les re n d .

C ’est d ign e de ce lu i q u i rampan te v ipé re

Vien t marchan de r la fil le avec le san g d u pè reEt t ransforman t la mo rt e n moyen séduc t eu rA cho isi le bou rreau pou r so n en tremetleu r

oao u éuoa.

T remb l e q u e cet te ma i n j ustemen t i rritée

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5 2 LA FILLE D'

ESCHYLE .

N’

infiige ato n orgu ei l l a pein e mé ri tée !SOP H OC L E .

A Jupi te r ce soi r j e prome ts cen t tau reau xPou r te vo i r accompl i r ce t acte de hé ros

OR OM ËD ON .

O ù t rou ver u n e épée afin q ue j’

ex termin e

L’

in selèn t .

SOPH OC L E .

N’

as- tu plu s cel le de Salamin e ?Ce fe r qu ’on ret rou va près d u flo t rou gissan tPlu s b l an c qu ’

u n e qu en ou i l l e e t plu s v i erge deoaomén o u .

Oh ! tu men sSOPH O C LE .

S i j ’avais,dan s u n e âme crain t ive

Pou r les san g lan ts pér i ls tan t d’ho rreu r. i n s t in cti ve

E t sij’

é tais l e fi l s d ’

u n pon ti fe d es d ieu xJ

irais lu i su ccéder dan s ce t emplo i p i eux .

Je te con se i l le en core a thl è te r id icu l eNain tomb é d u man teau secou é par Hercu l eD

ab d iq u er désormai s l e n om d’

O roméd on

C ’est l e n om d’

u n géan t plu s gran d q u e Sarpedon !Qu an d ce lu i — là tomb ai t dan s u n j ou r de b ata i l l eS on cadavre cou vra i t sept arpen ts de sa ta i l l e ;Et toi s i tu tomb ais tu n e cou vr i ra i s pasL ’espace q u e mon pi ed mesu re sou s u n pas

OR OM ËD ON .

Qu i q u e tu sois j e vais , san s qu i t te r ce t te en cei n te . .

M É G ANIR E s’

élan çan t au milieu d'

eux .

G ardez —vou s d ’

o u trage r l’hospi tal i té sa in te

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ACTE l l . 53

Se ign eu rs ! d e ce oo u rro u x m imez l’empo rtemen t.Loin de mo i Némés is au b ras rou ge e t fuman t !

so rn o c u.e .

D es te rreu rs d '

u n e femme éco u te la pr iè re .

T es ven gea nces a i l leu rs pou rron t pren dre c arriè re !e no u rîn o s .

M adame u n gran d secre t déso rma is m ’

appartien t.

Je sa is qu e l nœ ud s i fort lo in de mo i vou s re t ien t .Ce seu i l n e reve rra jama is l e fi l s d u prê t reMais s i qu elqu e au t re au ss i n '

y do i t plu s repara î t reS i le t répas d

Esc h y le est déjà réso luN

en amusez q ue vous q u i l’avez b ien vou lu !

un s o u DEUXIÈME ACT E .

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VWV V V VWWVWV V VWV V WV WV V W‘M WWV ‘I

ACT E T R OISIÈM E.

L’

A rôo page . Le t r ibu na l d ro i te . U n e po r te à g sueho . A u fo n d u ne te n tu re e tu n e g r i l l e don n en t m r le p l ace pub l iq u e . L a tribu ne e t le c o le t te e n face d ut r ib u n a l .

SCÈNE PREMIÈRE .

AG AMÉDE , usnuooons nvrsEson

Ani: o rac n ss Cannes .

Les perso n n ag es mue t: de l’ at énpege o cc upe n t l e u r s s i èges . Agamèd e

lle rme do re e t lly psf: no r ( e n t re t i e n n e n t e u r l e de v a n t d e l a scè ne .

ac an èn s .

Vou s avez en ten du l es messagers rapi desI ls d isen t q ue Cimon , chef des g recs i n t répidesA rr ive rappo r tan t des plages de Scy rosLa cen d re de Thesee , in vin cib le hé ros .

Commen t té te ron s-n ous ce tte roya le cen dre

Q u e ls su b l imes hon n eu rs l e pays do i t- i l ren d reA ce ro i q u i déjà pl acé su r les au te lsOmb re sa in te , a pris ran g pa rm i l es immor te l s !

u v eséno n .

Pou r fê te r d ign emen t l es res tes de T heseeLa so u rce des hon n eu rs dev ra i t ê tre épu i sée .

O u i d’

A thèn es ,dema i n l es fil s rec on n a i ssan ts

b oi ven t tarir .parto u t l a louan ge e t l’

en c en s !

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58 LA l“l..E D’

ESCl1YLE .

.nmo n o n s .

D es pl u s b eau x véto…ts q u e l a fou l e paréoCou re dés l e ma t in mô le d u Py réeA ccu e i l l i r , agen ou x s les dal l es d u por t ,La galè re où rev ien t c hé ro! qu e mo rt .Qu ’

u n char so i t prépa : pou r l’

u rn e où v i t en coreL ’âme d u dem i — d ieu q 1 tou t u n peupl e adoreQu ’on sème devan t ll le sab l e des chemin sD e lau ri e rs e t de fleu rm eillis à pl e in es main s ;D e l eu rs lon gs vo i les lan cs q u e n os v ie rges orn éesA i l len t chan tan t en ch u r comme au x Pan a thén éesEt q u e l

’hymn e sacré .épé tan t l e g ran d n om

Réjou isse dan s l ’a i r l’é io d u Parth én o n !v esén o a .

Q u e d ’après le v ieux te e t l’an t iqu e symb o le

A chacu n de n o s d ieux…offre u n tau robol eD on t l es qu art ie rs fu n n ts , dépou i l lés d

in testin s

A u x j oyeu x spec tateu : se rv i ron t de fes t in s.

samo n o n s .

Q u e la fou le au G y mrse a i l l e en su i te 5 ebattre .

rpséso n .

Su r tou t , n’ou b l i on s p: l es l u ttes d u thea tre ;

Et touj ou rs cu ri eu x g ran ds d rames n ou veauxProposon s u n e pa lme ux poè tes r i vau x .

E BM O D OR E .

Esche pri son n i e r olh par so n ab sen ceA u x jeu n es c o n c u rrem u n e b i en rare chan ce !

t G A M ÈD E .

J ’es t ime heu reu x c elu q u i dan s u n j ou r si b eau ,

Vien d ra , rayon n aiss1 t , ecl ipser ce flambeau !

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ACTE Ill. ii! )

Le prê t re d’

Ele usis at ten d àac au èn e .

Qu ’ i l en t re .

prendre plac eau tribunal.

Les uèxu :s , THÉOl.ËS .

Pardon n ez, gran ds jues si j

'

appu rteD an s la sévère en ce in te u n v isagen d isc re t

Et de v os en t ret ien s s i ma vo ix vos d is t ra i t .Le motif es t pressan t .

au an izu e .

Le prê t re de G é rés a le d roi t q u’

n l 'éco u te .

ru éoc n ès.

U n peuple athén ie n a rb i t res to u t—pissan tsS i n ou s devon s en c ro i re mi l le h i ts réce n tsCimen rappo rte en fin a la G rece mhelin eD u plu s g rand de n os ro is la po un ére d i v in e .

A ces restes sacrés si lon g—tempmtten d usD e Splen d ides hon n eu rs san s dunke ro n t d us

I l impor te avan t tou t q u e ju stîü so it fa i te .

So u fl‘

rirez-vous se ign eu rs q u e dmrrt c e t te té teEsche in crimin é d ’

atte n ta ts od iexM émo au fon d d ’

u n racha t i rr i te c h er les d ieu x( ) se ron s-n ou s offri r l eu rs sri.n lesmagœ

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58 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

H E R M OD O R E .

D es plu s b eau x vê temen ts q u e l a fou l e pa réeCou re d ès l e ma t in au mô l e d u P y réeAccu e i l l i r à gen ou x su r les dal l es d u por t ,La galère où rev ien t ce t héro! qu e m0rt.Qu ’

u n char soi t prépa ré pou r l’

u rn e où v i t en coreL ’âme du dem i -d ieu q u e tou t u n peupl e adoreQu ’on sème devan t lu i l e sab l e des chemin sD e l au ri e rs e t de fleu rs cu ei l l i s à pl e in es main s ;D e l e u rs lon gs voi les b l an cs q u e n os v i erges orn éesA i l l en t chan tan t en chœ u r comme au x Pan a thén éesE t q u e l

’h ymn e sacré répe tan t l e g ran d n om

Réjou isse dan s l ’a i r l ’écho d u Parth én o n !H Y PSËN O R .

Q u e d’après le v i eu x r i te e t l

’an t iqu e symb o leA chacu n de n os dieu x en offre u n tau rob ol eD on t les qu ar tiers fuman ts , dépouil lés d

in testin s

A u x j oyeu x specta t eu rs se rv i ron t de fest in s .

H E R M OD OR E .

Q u e la fou le au G ymn ase a i l l e en su i te 5 é ba t t re .

HY PSËN OR .

Su r tou t n’ou b l i on s pas l es l u ttes d u thea t re ;

Et toujou rs cu ri eu x de g ran ds d rames n ou veauxProposon s u n e pa lme au x poè tes r i vau x .

H E R M OD OR E .

Esche prison n i e r offre par so n ab sen ceA u x jeu n es con cu rren ts u n e b i en rare chan ce !

AG A M ÈD E .

J’

estime heu reu x celu i q u i dan s u n j ou r si b eauVien d ra , rayon n aissan t , ecl ipser ce fl ambeau !

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A l l'l‘E Ill.

un m e n u , en tran t dans l'

en cein te .

Le prê t re d’

E le usis a t ten d a ce t te po rte .

A G AM ÈD E .

Qu’ il en t re .

( Agamède Hermodore et Hypse'

n or von t prendre plac eau tribu nal.

SCÈNE n .

L es min es ,THÉOCLÈS .

r n rîo c r.Ès .

Pardon n ez gran ds ju ges s i j’

app0 rte

Dan s la sévè re en ce in te u n visage i n d isc re tE t de vos en t re t i en s s i ma voix vou s d is t ra i t .Le mo t if es t pressan t .

ac x u ùn s .

Admi s sou s c e t te voû teLe prê t re de G é rés a le d roi t qu

’on l ’éco u te .

ru éoc z ès .

U n peupl e athén ie n a rb i t res tou t -pu i ssan tsS i n ou s devon s en croi re à m i l le b ru i ts réce n tsC ime n rappo r te en fin à la G rèce o rphel i n eDu plu s gran d de n os roi s l a po u ssière d iv in e .

A c es restes sacrés s i lon g— temps a t ten dusD e spl en d ides hon n eu rs san s dou te se ron t d u sI l impo r te avan t tou t , q u e ju st i ce so i t fa i te .

So u ti‘

rirez —m us se ign eu rs, qu e du ran t ce t te fê te

Esche in crim in é d ’

atte n ta ts od i eu xM émo au fon d d ’

u n cache t i r ri te en co r les d ieuxO se ron s -n ou s offri r leu rs sai n tes images

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60 LA FILLE D’

ESCHYLE .

La priere et les don s ad ressés en hommagesS i n ou s l a isson s jou i r de son impu n i téL ’homme q u i fi t ou t rage à leu r d i v in i té

A G AM ÈD E aux gardes.

D evan t l’aré0page in t rodu isez E sc h y le .

Q u’on ou v re au ssi l a por te au peuple de la v i l le .

Le peu pl e ,ain si le veu t l’immo rtelle T h émis

A tou s les g ran ds débats.doit tou jou rs ê t re adm i s .Tou te lo i so rt de lu i soi t jeu n e soi t an ci en n e .

Comme au cu n e ra ison n e prévau t su r l a s ien n eQu ’ i l u n i t le pou vo i r à la sa in te équ i téAu cu n a rrê t n e vau t l ’arrê t qu ’ i l d ic te .

On ouvre la grille du fon d et le peuple s'

amon cèle dans

salle.

SCÈNE 111 .

LES MÊM ES ESCHYLE i nt r o d u it pa r l a po r te de g au ch e .Ilv i e n t p rend re p l a c e s u r l a selette .

A G AM ÈD E .

Pon t i fe d ’Eleu sis par lezT HËOC LÈS ai la tribun e.

V i e i l lards au gustesD e l a j uste T h émis oracles n on mo in s ju stesL es d ieu x q u im

’on t do té d ’

u n cœu r c ompatisæ n t

L es dieu x me son t témoin s si j ’a i la soi f d u san g .

J’en vois d ’

u n œ ilsi t r iste u n e gou t te q u i tomb e

Qu e je pl eu re à l’au te l même su r l’h éc atomb e

Et n ’

offrirais au cie l s i n ou s é tion s mei l leu rs

Qu e l e mi e l de la rûc h e e t l e parfum d es fleu rs .

Mais te ls son t l es devo i rs d u sac ré m in istère

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62 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

D u châtimen t d ’

u n seu l v eu i l l e ê t re l ’héri ti er .

Peupl e l e vou drais— tu ?.

V O IX D U PEUPLE .

N on n on ! mort au cou pab le !T HËO C L ÈS

I l es t l à su b issan t le remords q u i l’

ac c able

I l es t l à l’

in sen sé q u i dan s ses chan ts mau d itsD i vu l gu a l es secre ts au vu lga i re in terd i tsCelu i q u i pou r d is t ra i re u n e ci té fo lât reO sa l i vre r n agu ère au x fou l es d u théâ t reL es dogmes de C érès dan s la n u it repl ies

Qu e l a déesse en t r’ou vre au x seu l s in i t iés .

Form idab le déesse ô C érès Eleu sin ePu i ssan ce qu ’on adore à l a pl age vois in e !Sombre di v in i té

,don t l es sain tes leçon s

G l acen t l e n é0ph ite ag i té de fri sson sJadis pou r ê t re adm is à sou d er tes merve i l les ,

O n s’

imposait d ix an s les j eûn es e t l es vei l l esQu an d les jou rs sol en n els é ta i en t en fin ven u sD e ta n oi re cavern e on s

appro ch ait pi eds-n u s.

Pou r en ten dre à gen ou x ta doctrin e savan teI l fa l la i t affron ter roi d i parI

’épo uvan te

Les sou rds mu g i ssemen ts d u vas te sou terra inEt les spectres cou chés à tes portes d

airain .

Écarton s,désormais tan t d ’horreu r in u t i l e .

I l su ffi t main ten an t d a l l er en ten dre EscheL i vran t au peu pl e , ass is sous les t ré teau x mou van tsLa scien ce des d ieu x j etée au x qu atre ven ts .O C érès ven ge toi q u e l e coupab l e meu re !E t vou s ,

fi l les d ’en fer qu i t tez votre demeu re

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ACTE III. 6 3

'I‘

isiphnn e A lec to n M égère au n œ ud st ride n tJe vou s in vo qu e ic i tou rn é ve rs l

'oc c iden t !use. ve tx dans le peuple .

Q ue sous l’

arrê t ven geu r l e c rim in el succombe !m ures u :s veux .

Qu e l e ma lheu r préd i t su r sa tete retombe !

Théo clés desc end de la tribune et vien t re placer d

du tribu nal. )

ae ru àn e .

U n défen se u r d ’

Esc h y le es t — ilprésen t i c i

Q u’ i l n e se cache pas plu s l on g — temps .

sc tzus IV .

Les u rin es SOPHOCLE i l «m de t. fou l e .

so ruoc u z.

Le voic i !Au min is t re des d ieu x So ph oc le q u i su cc èdeD

u n jou r in a t ten du pou rra i t in voqu e r l’a ide

E t d ’

u n lâc he c omple t vou s désign an t l'au teu r ,

Se pose r à so n tou r te rrib l e accu sa teu rMa is la fie rté d ’

u n san g issu de n ob le racellépugn e à ce t emploi qu

u n dé la teu r emb rasseEt Sepho c le à tes pi eds t r ibun a l pu issan tNe démen t i ra pas ce t o rgue i l de so n san g .

Ilme su ffi t à mo i ja loux d ’

u n au t re r ôleD

'

o ti‘

rir à l’opprimé l’appu i d

'

u n e pa ro le .

Je veux pou vo i r me d i re aux fê tes de demainQu

'au malheu r délaiœ é j ai seu ltendu lamain .

ilmo n te à la tribune . )

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64 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

Qu els forfa i ts a commi s l e v i e i l lard qu ’on ac cu se ?D epu is u n dem i s iècl e .i l a che r à l a M u se

D évou é sa pen sée où le gén i e a lu iA u g ran d a rt de la scèn e ign oré ju squ

’à lu i.

Avan t q u’

Esc h y le v in t lu i créer u n domain eQu el le é ta i t parmi vou s la jeun e Melpomen eC ’éta i t l a cou r t isan e au x gestes san s pu deu r

Q u i cou r t l’

œ i l al lumé d ’

u n e lasc i v e a rdeu r ;C ’é tait du C ith éron l a folâ t re b acchan te

Qu i l an ce à tou t ven u l’ in su l te provocan te

E t q u i d’

u n pi ed rou g i dan s le ju s d es rais in sV a b on di r à l a n u i t su r les co teau x vo isin s.

Su r les pas de Thespis a rrivé d ’Icarie

El le a l lai t e t hu rla i t ce t te impu re fu rieSédu i san t de ses cris qu ’on pren a i t pou r des chan tsU n cortège b oi teu x de fau n es t rébu chan ts.A l ors l e jeu n e Esche apparu t dan s l a G rèce .

D e l a foll e b acchan te i l fi t u n e prê tresseL u i ren d i t la pu deu r e t su r ses memb res n u sJe ta p i eu semen t d es voi l es in con n usChastes voi les empre in ts d

u n e majesté sain teEffaçan t en écl a t l e ly s e t l

h y ac in th e

E t te ls qu e , parm i n ou s les prê tres d’

E leu sis

Pou r en orn er G ères les o n t u n jou r choisi s .

L a G rèce dou ze fo is , cou ron n a le poè te .

E h b i en en san g lan tez les palmes de sa tê teL iv rez ce fron t su b l ime au g l a ive meu rtier

Mais le poè te mor t où sera le gu e rr ie rIl l e fu t ! pou r serv i r la pa t r i e in su l téeI l a v u Marathon Salamin e et P l a tée .

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ACTE Ill.

A u d evant d u ba rbare en n osmu rs ac co u ran tLe poi

—te a ma rché toujou rs au premi e r ran g .

Vous sa vez si j e mens 0 vous tou s don t l ’h isto i reRat tache ra les n oms il c es jou rs de v icto i reVous q u i su r les rempar ts dan s les champs su r les flo t

L ’avez v u comme u n bu t s’offri r au x javelo ts.

D esc en dan t d ’

u n e race où tan t d ’

o rgue il respi reI l ava i t prés de lu i so n frè re C y n égireSo n frè re Amy n ias ; t rois frè res q u i tous t ro i sAu x hon n eu rs d u t r iomphe eu ren t de pare i l s d roi ts.

A in s i le méme a rr ê t à la face d ’

A thèn es

Va tomber aujou rd ’hu i su r t ro is g rands capi tain es !

Ord on n ez qu 'on prépare u n immen se l in ceu lCa r la mor t frappe ra t ro is frè res e n u n seu l0 peupl e athén ien plu s mob i l e q ue l

’on deTo i q ue l

ingratitude i l lu s t re dan s l e mon de !Liv reras-tu toujou rs à l ’exi l aux bou rreau xTes plu s g ran ds c i toyen s les plus grand s gén é rau xA tes me i l leu rs en fan ts , c i té toujou rs mard treComb i en so n t d i5parus au fon d de to n Barath reIn sat iab l e ab îme où les ta rd i fs remordsVon t sou ven t , ma is en va in , cherche r d

illustres mor ts !'I‘remble qu ’ i l v ien n e u n jou r où la campagn e a r ideAu x yeu x de l ’é t ra nge r n e mon t re q u e le v ideE t q ue d u Céramiqu e aux bords de l’lliss7usL e se ! riche arr-desso u s n

'a i t plu s rien ann —dessu s.

Pou r hâte r l ’aven i r q u e mo n c tfro i révè l eC reusom-t-o n dema in u n e tombe nou ve l le ?

Aux mâneè in fe rn au x dema in je t tera -t—o nL

in trépide solda t héros de M a ra thon

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66 LA FILLE D’

ESCHYLE .

N on ; l e gén i e h eu reu x q u i garde n otre v i l l eA l a main des b ou r rea u x arrache ra i t Esc h y le .

Je l e vois q u i se l è ve e t j e l’

en ten ds cr i e rG râce pou r l e poè te en faveu r d u gu err i e r

LE P E U PL E .

G râce pou r l e so lda t g râce pou r l e poè teSOPH O C L E aux j uges.

En ten dez - v ou s ces v oix A th èn es l e répè teL e mo t l ib érateu r de ma b ou che exhaléJe me tais . Tou t est d i t qu an d l e peu pl e a pa rlé .

Ildesc en d de la tribun e. La foule s’

empresse autour delu i. E schy le vien t l

embrasser .

A G AM ÈD E .

Le peupl e a pron on cé q u’

affran c h i de sa chaîn eLe poè te a i l l e l ib re ! A l a fê te prochain eQu ’ i l glo rifie en co r la scèn e de Bacchu sO ù ses pâ les r i vaux fu ren t tou jou rs va in cu s .Car

,n ob l e Esc h y le , appren ds q u e l e peupl e en at ten te

P répare pou r T h ésée u n e fê te éclatan teE t si tu veu x demain con sacre r to n pardonD e la palme des vers va con qu é ri r l e d o n .

Peupl e sortez e t vou s a l lez h iér0ph an le .

M ouvemen t gén éralde sortie in terrompu par lesparoles

d’

E schy le.

E SC HY L E .

O u i j e rapport era i la palme t ri omphan te .

M on gén ie u n momen t n e s’é ta i t q u

en do rmi

A S ophocle. )Mais i l s ’est réve i l l é ! grâce à toi j eu n e amiD on t la n ob le pa rol e à mo n secou rs ven u e

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ACTE

A b risé les c omple ts d’

une ha ine con n ue .

Dé l i v ré par to i seu l de c e piège i nhuma inPa r te i , jo cou rs va in q u eu r aux tôles de demain .

O u i vain queu r ! sera i t -ildans tou te l’Hellén ieU n gén ie asse z grand pou r va in cre mo n gén ieO ù don c es t le r i va l qu i pou rrai t fol lemen tD e la lu t te avec mo i ten te r l ’évén emen t !Qu ’ i l se mon t re ! e t su rmo i si ce lu tteu r l ’empo rteD e mes ambi t ions si la dern ière avorte

Q u e ce même t répas q u im’

abso u t aujou rd ’hu iRetombe su rma té te e t la hon te avec lu i !

L'

arc‘

opage et le peuple se retiren t .

m éoc rias.

M o n cou rrou x é to ull‘é n ’eut pas mieu x d i t lu i-même .

Bi en v i e i l la rd so is l ’au teu r de to n propre an a thème .

Pu isse -M li rr i te r les d ieu x qu i l’en ten d re…

Et b ien to t à mes yeu x,re tombe r su r to n fron t .

Ilsort.

Va va q ue ta fu reu r san s con t rain te s’

épan c he !

Je n e veu x pren d re mo i qu ‘

u n e n ob le revan che .

( A Sephocle .

A u t riomphe procha in je vou s a ttends tou s deuxLu i pou r s

en i rr i t e r , to i pou r en ê t re heu reu x !Ilsort.

SC ÈN E v .

SOPHOCLE n ulen sc è ne.

Q u’

a- t-ild it ? e t qu e l mo t hélas ! v iens—jc d’en tend re !

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68 LA FILLE D '

ESCHYLE .

A la pa lme d es vers ,mo i j ’ose au ss i pré ten d re

Fau dra- t- ii ren on cer à ce rêve é tern e lE t pu is —je y ren on cer san s ê tre crim in e lCet te n u i t dan s u n son ge écla i ran t l ’omb re n oi re

L e dieu che r a Çlaros m’

a révé lé sa g lo i re .

I l m ’

a di t,d ’

u n e voi x q u i t roub la i t mes espr i tsD emain cou rs au théâ t re e t d ispu te l e pr ix .

Hon te e t malheu r ‘a toi si tu m ’é ta is rebe l le !A ces mots dan sma n u i t , cet te image si b el l eA fa i t place au x ho rreu rs d ’

u n e au tre v is ion .

Sou s u n ci e l d ’où tomb a i t u n l i v ide rayonJ ’a i vu passe r au lo in , comme u n e forme e rran teU n e v i erge au fron t pu r q u ime semb la i t mou ran te .

El le a l l a i t dan s l a n u i t . o u don c ?j e n e l e sa i s :Mais ce t te j eun e fi l l e oh ! j e la con n aissai sPou r dé tou rn e r les coups don t l

’an n on ce mepglac e

Parm i l es con cu rren ts j ’ i ra i don c pren dre p lace ;J ’ i ra i ! doci le au d ieu q u i fa i t b on di r mo n cœ u rJ ’

essairai d ’ob ten i r le rameau d u va in qu eu r .

L’

ob ten ir ! l ’ob ten i r ! ! rê v e de ma v i e !Recevoi r au m i l i eu de l a fou l e rav i eA u x acclama tion s des fan fares d ’a1ramLa cou ron n e q u i fa i t u n homme sou v erain !Mais q u e d is -je ?. à mes voeu x s i la chan ce es t faci leS i ma g lo i re dema in fai t la hon te d

Esc h y le ,

S i le père adoré d’

u n e adorab l e en fan t ,Par mo i va in cu mau d i t son r iva l t riomphan tI l peu t me refu se r la ma in de M égan ire !Tou te espéran ce chè re i l peu t me l

in te rd ire

D e ses chan ts su rpasses ven gean t l e déshon n eu r

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LA FILLE D'

ESCHYLE.

il

EN TR'

AC TE .

lA M USE .

Cen t mi l le spec tateurs ont envah i l 'ence in te .

Sur les grad ins de pierre ils oudulen t à flots.

Joyeux , ils son t venus de Delphes de Corin the .

De Corc y re , de Crè te , Ile du labyri n theD

'

Elis , (l'

Olympia , de Sparte , de Dé los.

Dc s bo rds trinac rîens . des c hamps de M cssé nie ,

Sur la trirême agi le ou sur le c har léger ,Des dialectes d ivers c o nfo t l

'

harmo n ie ,

Ils so n t tous acc ourus aux c ombats du gé n ie

Et grands son t les rivaux qu'

i ls auro n t à juger !

Heureux donc , b ienheureux ce lui don t un archonte

Pmc hmera le nom red i t par to u te vo ix .

La gloire du vainqueur, l'

un ivers la raco n teAu rang des immo rtels , vivan t même , on le compteEt la palme en sa main vau t le sceptre des rois !

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AC T E QUAT R IÈM E .

Le d é co r d u prem i er « t e .

SC ÈN E PREM IÈRE .

Le théo r i e q u i reppa t te le s ce nd re» de Thesee t re ve rec le mè ne . La po mpe es t

co mpo sée d e c erépbo re o de mld e ls ,de c i toy e n s , d e je u ne s fil l es ag i te n t d e.

d es pelmes , d e m ag is t ra ts , rle prê tres. L ' o r n e fu n èb re es t po r tee su r u n c he r

e n to u re d e t ro phée s . Le chœ u r , d ô teebb d u c o rü gr , s’ a rrete su r le l i s iere d u

bo i s . et c l ô t e n s u i t e le po mpe .

LE c ao—:un ess c .w Eruouus.

Use v w x elle chan te .

Nous avo ns paré n os c o rbei l l esDe lauriers . de roses vermei l lesDe beaux lys aux c al ic es b lancsA to i, grande ombre de Thesee ,

Tous ces festons où la rosée

lÏ tincelle en rubis tremblan ts '

L ! CHŒUR .

Su ivez . su ivez les canépbore5 .

Oui sur leurs fron ts , pieusemen t

Portan t l ’eau sain te des amphoresE t les gâ teaux de pur fromen t .

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LA FILLE D ’

ESCHYLE .

LA VOIX

Amour e t g loire au fils d ’

É gée !

L’

Attique ,long temps ravagée ,

Bén i t les secours de sa main .

Il terrassa , d’

un bras robuste ,

Sinn is et Sc y ron et P rocusteMonstres n ourris de sang humain .

LE CHOEUR .

Su ivez su ivez les can éphores ,

Qui sur leurs fron ts pieusemen t ,

Portan t l ’eau sain te des amphoresEt les gâteaux de pur fromen t .

L A VOIX.

G éan t que n ul effroi ne l ie ,

Il combatti t en ThessalieLe sang l ier de Calydon ;Puis i l couru t vers d’

au tres zônes ,

Et, du sang pur des Amazonas ,

Rougi t les flots du Thermodon .

LE c n onua s eloignan t tandis que M éganire

E ury n ome en tren t en scèn e .

Su ivez , su ivez les canéphoresQui sur leurs fron ts pieu semen tPortan t l ’eau sain te des amphores

Et les gâteaux de pur froment .

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ACTE IV . 75

SCÈNE u .

MEG ANIRE , EUllYNOME .

eu nv so n r .

0 ma fi l le ! pa rlez en qu e l t rou b l e est vo t re âmeA ses pompes en vain la fê te vous réc lameEn va in les chœ u rs sacrés vous je t ten t en passan tD e leu rs j oyeu x acco rds l ’appe l re ten t issan tVou s , d

u n somb re chag rin la pru n e l le te rn ieVous fu yez , dédaign an t l eu r aimab l e harmon i e ;Vous cherchez au hazard , pou r y cache r vos pas ,

Tou s les l i eu x éca r tés où la fou l e n ’est pas.

Q u elma lheu r de vos sen s a t rou b l é l’éq u i l ib re

A vez-vou s ou b l ié q u e vot re pè re est l ib re ?

Q u’

à l a sc én e ren du l e poè te aujou rd’hu i

Va cu ei l l i r l e lau r i er déjà t ressé pou r lu i?n éc asru c .

Q u i le sa i t ?

nu n v n o u u .

Q u oi sa li l l e es t la se u le q u i dou te ?

u i c xarn c .

( ) t li j e dou te .

c o nve n u s .

Q u'

e n te n ds-je ”

u éc au tn r .

mu n ou rrice écou telit vois s i l ’aven i r do i t pa rait re c e r ta i n .

Eæ b y le ilmo n réve i l m’

a parlé ce mat in .

\légan irc aÂt-ild i t je pa rs pou r le théâ t re :

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76 LA FILLE D’

ESCHYLE

Pou r la palme d es vers Esc h y le va comb a t t reEt sû r plu s q u e jama is ,

de va in cre mes riv au xJe te prome ts ce soi r qu e lqu es lan n ers n ou veau x .

EU RYNOME .

Eh b ien ! n ’est —i c e poin t là .

M É G ANIR E ,

Nou rrice ,écou te en core .

Esc h y le s elo ign ait , quan d celu i q ue j’adore ,

Soph o c le à n otre seui l tou t à -cou p est V en u .

S on fron t respl en dissai t d’

u n éclat i n con n u .

Ses yeu x toujou rs s i fiers s’

éc laira1en t d ’

u n e flammeProphétiqu e rayon q u e l

’âme ad resse à l ’âme .

Le d i eu q u i d u ma t in ra l lume l e flambeauS

élan c e à l’

O rien t moin s rapide e t m0 1n s b eauM égan ire a - t - i l di t j e pars pou r le théât re .

Pou r la palme des ve rs Seph o c le va comb at tre ,

E t les prem i e rs lau ri e rs q u e mes main s cu ei l leron tJe l es prome ts , ce soi r en cou ron n e à to n fron t .

EURYNOME .

A h ! g ran ds di eu x !M É G AN Ï R E .

J ’a i vou lu n e son gean t q u îà mo n pèreR e ten i r pres de mo i son r iva l téméra i re .

Mais p lusprompt q u e l’écla i r

,s’

é c h appan t d e ma ma inSoph o cle d u théâ t re ava i t pris l e chem in .

Compren ds - tu ma in ten an t ce q u i g lace mes vei n es ?

Et mes te rreu rs , d is -mo i te semb l en t - el les va i n esLorsqu e j ’a t ten ds ici

,de momen t en momen t

La cou ron n e d ’

un père ou cel le d’

u n aman t

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78 LA FILLE D’

ESCHYLE

Qu e l q u e soi t l e vain qu eu r q u i va passer iciVotre joi e es t cer tain e

M É G ANIR E .

Et ma dou l eu r au ssiO tou rmen t in con n u q u im

agite e t m’ac c able

D e sen t imen ts con fu s mé lan ge in expl icab l eC ru el le in cer t i tu de où je vou dra is pou voi rIn cl in er ve rs mon père au gré de mon devoi r

Qu e n’

a- t — ilpas sou ffer t pou r l’hon n eu r de sa fi l l e

N’

a-t- ii pas lu i vertu q u i san s r iva l e b ri l l eA t ten du pou r mou ri r l e fer ou l e poisonParm i l es crimin el s q u i sou i l l en t l a pri sonAh pu i sse d u comb a t la chan ce expia to i reS u r l

opprob re effacé je te r u n e v ictoi rePu issé -je à ses gen ou x pleu ran t lesmau x sou ffer tsG u ér i r sou s des lau r ie rs la b l essu re d es fe rs

ÈU R Y N OM E .

J ’a ime q u e votre choix vers l e pè re fléc h isse .

O ub l i ez q u e Seph o c leM ËG ANIR E .

Ah q u e dis - tu n ou rriceLe devoi r m’

a san s dou te imposé cet ou b l iMa is u n pare i l devo i r peu t- i l ê tre accompl iS eph o c le sera i t- i l san s dro i ts su r son aman teQu an d passai t sur n os fron ts l e ven t de la tou rmen teS oph o c le n

a— t-ilpas gén éreu x en Secou rsD éfen du mon v i eu x père e t protégé mes

jou rs ?T u l e sai s r ien n

a pu maî triser so n cou rage .

Ilgarda ma pudeu r d’

u n in fai l l ib l e ou t rageEt mon père accu sé b én i t l e l en demain

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ACTEW. 79

Sa paro le qu i sau ve en co r mi eux q ue sa mainConv iens q ue la v icto i re aujou rd

’hu i d ispu té ePa r de te ls dé voûmen ts se rai t b ien mé ri tée ;E t q u e l e rameau ver t d

’a i l leu rs omarait b ienLe plus a imabl e fron t d u peuple athén ien

su n v so u e .

E t po u r tan t si jaloux de la pa lme ravielis

-

c he aso n va in qu eu r je ta i t u n œ i l d ’en viePo u r ven ge r so n orgu e i l blessé cru e l lemen tIlpeu t dan s so n ri v al repo usse r vot re aman t

u rîc w ms .

Ah grands d ieux ! démen tez ce fun este lan gage

Q u’

Esc he d u succès rappo rte ic i le gageEt lu tteu r ma lheu reux qu e Sephoc le au re tou rSe relève d u moins musc lé par l

’amou rFanfare puis ecd omatiom dans le loin tain .

u éc amas.

Qu ’

ai-je en te n d u c ’est bien la t rompe t te q u i so n ne !eu avxomn .

Le vainqueu r est n ommé .

.u éu axme .

Je c han ce l le e t frisæ n ne .

T o i va sav oi r le so rt va c o u rs. E ury nome sert .

ac c r.an an o ss.

G loire au va in qu eu ru éc axmu

A vousmo n pere ! avous tous les vœux de mon cœ u rac c u u an oss.

G loi re Sophoc le ! alu i les ho n n eu rs de la G rèceFoafirrea.

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8 66 4 8 " es t.

Je l’

elmn n ue r……le pa£nfln j'

nimis le duty su r œQui ray on ne“ de lo in e t

d o n ne r d u .C ‘

est sans do u te un ureM deu il(p l'

Qu i r évè le à s on cr i!L

aven i r tou t en ti e r dansAh comme u n ven t don t l 'ai le null| 'oudëmarine .Ce tte volupté fo rte ag i tan t sa po ilueL ui f

tan t de travau xh rûlantsa i t vi te oubl i e r

Tan t de jou rs co nsnmés en sté ri les mn ste enco r

Su rtou t quand j eux le mama neur superbeAux pi eds de la beau té peu t apporte sa gerbe ,E t sous un doux r e

gard q u i l’

at ten au re tou r .Se dé lasse r

, le so i r, desIlejm—

cuit M égan ire quimon teQ ue vois—je est—c c b i en vous ! vous , laU n bien »eau té que j

aime ?sous vo t r e image est-c c I:M use même

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ACTE IV. 8 !

D u sucre ! use o u femme acc eptez tou t l’honn eu r !

mic u ma mlm eM «n£.

Vo t re g lo i r«, So pho c le es t-e l le du bonheu r ?

soru oc w .

La g lo ire Mgan ire est un e fleu r charmante

Q u and o n pit l’

efl’

eu iller aux gen oux d’

u n e amanteLe lau rie n u vainq ueu r est d igne de ses vœux

Q uan d i l put d'

u n beau fron t en orn c r les cheveux !J 0 v o n l

mis promis su r ce fron t chaste e t roseA ccepte z larameau q ue ma joi e y dépose .

A d ix aud e travaux c’est le prix oc troyéV o n . w e n n rega rd vous l ’au rez tmp payé

mäm smz sévèrement

Q u o i Seplæ le ! est -c e à mo iq ue ce d isco u rs s'

ad rese e

D’

u n cmu o ic to r‘ieu x j’

ai va so uven t l ’ iv resseJe sais q uis v ifs t ranspo rts fon t toujou rs éclate rLes triompœ réce n ts qu ’on a su mé riter

La g lo i re «les appas don t tou te âme est épriseM a is j ’o ue rai l’aveu je demeu re su rprise

t) ue s'

:nd :ssan t mo i le vain qu eu r de ce jou rD

u n homlmr sans mélan ge ait marqué so n retou r .

S :w o u rez rho n heu r po u r mo i, pouvez—vo us e roi re

Q u e j’oube qu e l pr i x vous eûtes vo tre g lo i re

n om qu vos sueeôs v ien nen t d 'humilierlis|x

'

—re a-vus si tô t un e le fai re ou bli erso ruoc u z.

Oh n e pmen c ez pas c e n om q ue je r évè reE t daigue m

ac c o n le r u n acce u i l mo ins s évè re .

u êm mae .

Pensez-m

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80 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

S CÈNE III .

MÉ G ANIR E SOPHOCLE une co u ro n n e à l a main .Ila r r iv e san s v o i r M égan ire qu i s ’ es t ass i se , dé fa i l l an t e , s u r l e ba nc à d ro i te .

SOPH O C L E .

Je l ’ai con n u e en fin cet te pu issan te ivresseEn fin j ’a i mis l e doig t su r ce b u t écla tan t

Qu i rayon n a i t de lo in e t q u e j’

en viais tan tM É G ANIR E d part .

C ’est san s dou te u n g ran d deu i l q u e l’

in sen sé proclameSO PHO C L E .

J ’a i su ce qu ’

u n poète a de b on heu r dan s l’âme

Quan d so n n om acclamé par tou s l es Spectateu rsF en d la u n e e t des cieu x va frapper les hau teu rsO t ran sport le rameau don t sa tempe fu t cein teAu tou r de lu i répan d u n e lum iè re sain te

Qu i révèl e à son œi l a rdemmen t éb lou iL ’aven i r tou t en t ie r dan s l ’omb re épan ou iAh comme u n v en t don t l ’a i le en fl e l ’on de mar in eCette vo lu pté forte ag i tan t sa poi t rin eL u i fai t v i te ou b l i e r tan t de t ravau x b ru lan tsTan t de jou rs con sumés en stéri l es é lan sSu rtou t quan d j eu n e en cor le moisson n eu r supe rb eAu x pi eds de la b eau té peu t appor ter sa gerb eEt sou s u n dou x regard q u i l

’a t ten d au re tou rSe délasser , l e soi r, des gran ds l ab eu rs d u jou r !Ilaperçoit M égan ire quimon te les marches de la maison .

Q u e vois-je ?est— c e b ien vou s ! vou s l a b eau té q u e j’a ime

O u b i en sou s vo t re image est — c c l a Mu se même

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ACTE IV .

D u su cces M use o u fe u u u e ac ceptez tou t l‘

l10 n n eu r ’

méc asmr. " descendant .

Vo t re glo i re Sepho c le est-el l e d u bon heu r ?

so ruoc u c .

La g lo ire M égan ire est u n e fleu r charman te

Q uan d o n pe u t l’

ell‘

eu iller aux gen ou x d’

u n e aman teLe lau rie r d u va inqu eu r est d ign e de ses vœ u x

Q u an d i l peu t d’

u n beau fron t en o rn er les cheveux !Je vou s l ’ava is promis su r c e fron t chaste e t roseA cceptez le rameau q u e ma joie y dépose .

A d ix an s de t ra vaux c ’est l e prix oct royéVou s avec u n rega rd vous l ’au rez t rop pay é

mfc xmue sévèrement .

Q u o i Soph oc le ! est - c e mo i q ue ce d isco u rs s’ad resse

D’

u n cœ u r v ic to rieu x j ’a i vu sou ven t l ’ i v resseJe sais que l s v i fs tran spo rts fon t toujou rs écla te rLes t riomphes réce n ts qu

’on a su mé ri terLa g lo i re a des appas don t tou te âme est épriseMais

, j’

e n fe ra i l 'aveu : je demeu re su rpr is e

Q uo s 'ad ressan t à mo i l e va in qu eu r de c e jou rD

u n b onheu r san s mé lan ge a i t ma rqu é so n re tou r .

Savou rez c e b on heu r pou r mo i, pou vez-vou s c roi re

Q u e j'ou b l ie à qu e l pr ix vou s eûtes vot re g loi re

Le n om q u e vos su cc ès v ien n en t d’

lu uu ilie r

i érex-vous si tô t me le fa i re ou b l i e rso ruoc er..

Oh n e pron on cez pas ce n om q ue je ré vé re

E t da ign ez m’

ac c o rd e r u n acc eu i l mo i n s s évè re .

u éc xame .

Pens e z-vous..

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LA FILLE D'

ESCHYLE .

SO PH O C LÊ à demi blessé .

Je pen sai s qu’

u n regard p lu s clémen tRecev ra i t ce tr ib u t q u e vou s offre u n aman t .O u i, j

’ava is e5péré s’

ilfau t q u e j e l’avou e

Q u e cel l e à q u imon cœ u r tou t en t ie r se dévou eM

épargn an t aujou rd’hu i l e spectacle d es pl eu rs

Ne me t t ra i t poin t ma g lo i re au ran g d e ses malheu rsM É G ANIR E .

S ’ i l fau t q u e l e malheu r su r moi s’

appesan tisse

D e ce reproche amer prolon gez l’ in ju s t ice .

Seu l e j’

en pu is compren d re et pardon n e r l’excès .

Ah tan t qu e de l a lu tte hési ta le su ccèsTan t q u e su r l es deu x n oms en t rés en con cu rren ceJ ’a i pu de l’u n à l ’au t re ag i te r l

’esperan ceL es D i eu x don t le regard pén è tre au fon d de n ou sSa ven t simo n espoi r n

in c lin ait pas vers vou s.

Mais qu an d j e sa is en fin l e destin de l a fê teQu an d de mon père i l lu s t re o n m

appren d la défa i teN e pu i s — je pas don n er u n e l a rme u n regre tA celu i q u i san s vou s ce soi r t r iompherai tSon t - c e l à dan s u n cœ u r les effets de la g lo i reL ’homme qu ’e l l e éb lou i t pe rd - il tou t e mémoi reE t fa i t - el l e ou b l i e r même au plu s gén éreu xQu e l d roi t a su r sa fi l l e u n père mal heu reu x

SOPHOC L E désolé .

S i te ls son t les chag rin s q u’

à vo tre âme el le in 5pire

Q u e ma gloi re à jama is péri sse ! M égan ire

Q ue mo n n om salu é par deu x cen t m i l l e voixA i t re ten ti dan s l ’a i r pou r la dern iè re fois .

Loin de vou s l oi n de moi qu ’

u n ven t rapid e emporte

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8 2 FILLE D'

ESCIIYI.IÊ.

à demi bles…J e pen sa i s qu

u n rega rd pl u s clémen tR ec ev r ce t rib u t q u e vou s offre u n aman t .O u i, j

’rais espé ré s ’ i l fau t q u e j e l

’ avou e

Q u e c o l à q u imo n cœ u r to u t e n t i e r se dé vou e ,

M’

éparaan t aujou rd’hu i l e spec tacl e d es pl eu rs

Ne merait po i n t ma g l o i re au ran g de ses malheu rsn éc xsme .

S ’ i l fau tru e l e malheu r su r mo i s’

appesan tisse

D e ce moche ame r prolon gez l’ in ju s t ice .

Seu l e en pu is compren d re e t pardon n e r l’excès.

Ah tat q u e d e la l u t te hési ta l e su c cèsTan t q i su r l es deu x n oms en t rés en con cu rren ceJ ’a i pu de l

u n a l ’au t re , ag i te r l’espé ran ce

Les D ivx don t l e rega rd pén è t re au fon d de n ousS o ven t i mo n espoi r n

in c lin ait pas ve rs vou s.

Mais qmd j e sa is enfin l e des tin de la fê teQu an d e mo n pè re i l lu s t re o n m

appren d la défa i teNe pu iie pas don n e r u n e l a rme u n reg re tA c elu qu i san s vou s c e soi r t riomphera i tSon t — c éà dan s u n cœ u r l es effe ts de la g lo i reL ’home qu ’e l l e éb lou i t pe rd — il tou te mémoi reE t fa i t—lle ou b l i e r même au plu s gén éreu xQu e l drit a su r sa fil l e u n père mal heu reu x

SOPHO C L E désolé.

S i te ls mt l es chag rin s q u’

à vo tre âme el l e

Q u e mg lo ire à jamais pér isse

Q u e me n om sa lu é par deu xA i t re tati dan s l ’a i r pou r la dLoin d rv o u s l oin de mo

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enamla glo!

g e um_

En tre tous lesmortelsdéjà je vous aimais!Pemblan t voit«

votre G sclave t0u OUI‘SPuiSSO —f

Etpu isse 18 COUPI‘0u l0 vou s pl.urrqu,

“lIüse n tir u ne»:nir:

Nepas v en lr bl.

ent0t SéPOP sans retou r

cœu rs 111118 partOi

voiciinstan t fune—t:

Z _Vo us ! fuyez '

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SCÈNE IV .

LES M ÈM ES ESCHYLE ila r r i v e s a n s v o i r l es pe rso n nag es en scè n e .

E SC HY L E .

C’

en est fa i t tu n’

es plu s 6 ma g l o i re effacéeSoixan te an s d ’

u n e v i e à te g ran di r passéeSoixan te an s de lab eu rs e t d ’

au stères enn u i sProlon gés san s repos sous la lampe des n u i tsSoixan te an s de su ccès parven u s ju squ

’au faî teTou t s ’es t évan ou i dan s u n e heu re de fê teTou t a jon ché le sol comme u n temple d iv in

Q u i tomba sou s l a fou dre e t q u e l’

œ i l cherche enQu e l é ta i t malheu reu x ton rêve ton dé l i reLorsqu e su r u n tomb eau tu vou lai s fai re écr i reL

ath lè te q u i dor t l à n e fu t jamais va in cu .

Ah je l e sen ta is b ien q u e j’ava is t rop Vécu

M É G ANIR E .

Vou s l’en ten d ez Soph o c le ! est -ce à tor t q u e j e pl eu reESC HY L E touj ours absorbé.

D i eu x q u im’avez t rah i j ’a i t rop vécu d

u n e h eu re .

Pou rqu o i dérob i ez — vou s dan s u n péri l récen tA l a main des b ou rreau x le fron t de l’in n o c en tQu e n

a-t el le â propos fe rmé l à mon histo i reO u plu tô t dan s u n j ou r doré par la v ictoi reA u champ de Marathon q u e n e fu s—je comptéParm i ceu x q u i son t mor ts en crian t l ib er téLe cie l voyai t ma g l oi re avec u n œ il d ’en v i eLe cie l n ’

a pro lon gé ma déplorab l e v i e

Q u e pou r mi eux av i l ir , à mes dern i ers in s tan ts ,

U n n om don t l a splen deu r l’

offusq u a t rop lon g temps.

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ACTE IV . 8 3

0 ma lheu r ! é revers don t mo n orgue i l s ind ign eEn eo r sij

'

avais o u q ue lque r i va l insigneSe u leme n t l'ratina5 C hœ rile o u Phrin ic us

Lu t teu rs q ue mo n gén i e a tan t de fois va incusM a is n o n u n in con n u fu t mo n va in qu eu r superbeLe géan t fu t dompté par u n lu t teu r imbe rbeLe co losse orgue i l leux dou ze fois t riomphan tA dû cou rb e-r l e fron t so us l e pied d

'

u n en fan tn éu amae à part.

PrM ez-n ous d ieux pu issan ts vo t re appu i tu té la i reÉ to ull

ez dan s so n cœ u r ce t te a rden te co lé re .

SO PIIOC LB de même .

Et n e pe rme t tez pas q u e so n ressen t imen tDe l

impruden t va in queu r se venge su r l’aman t !

esc n v w assis se c roy an t to uj ours seul.Cet en fant je l e hai s D evan t l’aré0pageSa pa role pou r mo i d u salu t fu t le gage

Q ue m’ impo rte Pou rquo i v in t-ilme seco u r i r 9

N e vala i t-ilpas mieu x qu’ i l me laisszlt mou rir

Ilse lève .

Je ha is ce conqu é ran t q u im’

a prismo n royaumePar lu i , je ne su is plus qu

u n e ombre qu ’

u n fan tomeQue lqu e chose de moin s. 0 0 mes co n c i toyensJ 'év i te les regards j e voud ra is fu i r les mien s.

D‘

u n si honteux reve rs q ue pense ra la G rèce !Qu ’en d i ras—tu ma fille ama s eu l e ten d resseQuan d je reparaltrai devan t tes yeu x su rpr isLe fron t déeo u ro n n é de mes rayons flétris

.u éc amae se précipitent em lui.

0 mon pé re avos pi eds vot re fille i nc l inée

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86 LA FILLE D’

ESCHYLE .

D i ra q u e t ou t reve rs t i en t à l a des tin éeQu ’en va in l ’aveu gle sor t vou s t rahi t en ce j ou rEt q u e votre ma lheu r fai t croî tre mon amou r .

E SC HY L E .

Malheu reu se en fan t Mais à mes yeu x qu i se mon t re ?

S oph o cle es t- ce b i en lu i d is-mo i q u e j e ren con t re?…M E G ANIR E .

Oh daign ez regarder d’

u n œ ilplu sE SC HY L E .

Et si c ’est lu i répon ds q u e v i en t -il fa i re iciM É G ANIR E .

I l appor te à vos p i eds l e pr ix de sa v ic toi re .

SOPHOC L E u n gen ou à terre.

Ilv i en t vou s deman de r l e pardon de sa g l o i re .

E SC HY L E .

Qu e d is— tu

SOPH O C L E .

Je vou s d is q u e pen ché de van t vou sO sub l ime v ie i l la rd

, j’

emb rasse vos gen ou x ;Je vou s d is q u

à vos pi eds humb l emen t j e V ien sme tt reLa palme q u e j e dois à mon au gu ste maî tr e .

Tou t poè te vers vou s rev ien t s’

h umilian t

A in si q u e tou t rayon re tou rn e à l’

O rien t

Commeà la vas te mer tou t fleu v e sor t i d e l l eRappo r te le t r i bu t de son u rn e fidè l eEn fin comme tou t fi ls issu de n ob le san gCou rb e devan t so n pè re u n fron t recon n a issan t .

E SC HY L E tou ché .

En fan t relève- to i .Sophocle se j ette dans les bras d

Eschy le .

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ACTE IV . 8 7

s eizmz v .

Les men us THÉŒILÈS .

t ttéOt :l. i:8 immobile . à distan ce .

M e rve i l leu se ha rmon ie !

œsc n v r.rz.

'

I‘héo olès

so ruoœ .e .

T héo c lès

n ic /lame .

D ieux ! le fa tal gén i e

T ttÉOCL ÈS d‘

un ton w rdon ique .

De v os embmssemen ts pro lon gez la dou ceu r ;(Ju i v ie i l la rd dans tes b ras se rre to n successeu r

Celu i q u i ce mat in devan t la G rèce en t iè reA v u de tes hon n eu rs sa jeu n esse hé r i t iè reE t q u i riva l obscu r dès ses premi e rs essais

A fa i t s’é van o u ir tes an tiqu es succèsD

u n baise r ma inten an t tu payais so n ou t rage .

touchan te candeu r plus d igne d’

un au t re âgeT u n

as don c pas c ompris homme des premi e rs tempsC e qu

Ϗren t su r to ises proje ts in su l tan ts

so ruœ u z.

Q ue d i t ce t imposteu r

Non tu n’

as pu comprend reS ou s le fe r des bou rreaux a lo rs qu ’ i l vint te prend re

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88 LA FILLE D’

ESCHYLE .

Qu e dan s so n dév oûmen t iln e son geai t q u a lu iQu ’ i l te sau vait hi er pou r te va in cre au jou rd

’hu i !SOPH OC L E .

T u men s prê t re

rnfio c n iæs.

T u fu s le tau reau qu ’on réserveAfin de l’immoler au x fê tes de Min erveEt q u i paré de fleu rs e t d ign e de l

’au te lVa san s l ’avo i r prévu , su b i r l e cou p mor te l .D

u n cœ u r amb i t ieu x compren dsm i eu x la mal iceQu elriva l eût vou lu te sou st rai re au suppl i ceS i ce n ’est pou r pou voi r dou b l e t r i ompha teu rD u fron t sau vé par lu i dépasse r la hau teu r

SOPH OC L E .

T u men s prê treE SC HY L E .

O h ! ta is- to i !

T H ÉOC LÈS .

Je me tais mais san s dou teD

’au t res te redi ron t ce d iscou rs su r ta rou teI l n ’est pas u n e vo i x dan s tou te l a ci téI l n ’es t pas u n écho q u i n e l

’a i t répé téE SC HY L E sourdemen t.

Que di t -il qu e l soupçon ilje t te dan s mon âmeM É G ANIR E .

N u ln e pu n i ra don c tan t d’au dace

SOPHOC L E .

Homme in fâmePrê tre q u i fai s dou ter s

’ i l exi ste des dieu x

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LA FILLE ll’l‘lSCHYIÆ . 9 1

EN T R’

ACT E .

LA MUSE .

Quel charme avais-tu donc , ciel bri l lan t de la G rèce ,

Pour tous les enfan ts n és sous ton pavi l lon b leu ?

Doux ciel , don t chaque brise étai t un e caresselis aimaien t mieux mourir que de te dire adieu !

Oui , du g laive en so n cœur sen t ir la poin te aigu ë ,

Langu ir , sans eau n i pain dans la n u i t des prisonsBoire u n trépas amer dans un flo t de ciguë ,

C’é tai t peu mais part ir , mais chan ger d’horizons ,

S’

en al ler dans l 'exi l misérable e t funes teC'é tai t le désespoir , le tourmen t infin iC’é tai t un deui l si grand qu

’ i l accablait Oreste ,

E t qu'

à tou t pan ic ide on disait : so is bann i !

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94 LA FILLE D'

ESCHYLE .

Sou smon to i t déser té j’

aban d o n n e ma fi l l e ;Je la la isse à qu o i b on lu i fai re par tagerD e vagab on ds des t in s prom is à tou t dan gerJe vou l a is su r so n fron t empre in t de n ob les charmesD épose r en par tan t u n b aise r e t d es l armes ;Mais pou vais —je ser rer c e t en fan t su r mo n seinSan s t rah i r , malgré mo i mon tén éb reu x dessein

Se levan t.

Qu e d i ras— tu ma fi l le à l a prochain e au roreQu an d tes yeu x s

ou vriron t pou r me sou ri re en co reNe me rappel l e pas ; ca r tu n

en ten drais pl u s

Qu e l’écho seu l répon d re à tes cr is su perflu s.

Ad ieu ! de mo n exi l sois b ien tô t con solée !Mais prése rve toujou rs ta pu deu r isolée ;E t garde ta ver tu san s tache m sou pçonMieu x q u e j e n

ai gardé la g l oire de mon n om

Iltou che au pied de la mon tagne .

SCÈNE Il.

ESCHYLE MÉ G ANIRE .

M É G ANI! E ac couran t.

0 mo n pè reE SC H Y L E apart , et retomban t assis sur lapierre.

Malheu r ! el l e a con n u ma fu i teMËG ANIR E .

L ’

œ i l perçan t de l’amou r su r v o s pas m

a con du i teCe soi r l e cœ u r t rou b l é par u n pressen t imen tJ ’a i pén é tré deu x fois dan s vo tre appar temen tVide e t n oi r ! l a te rreu r a secou é mo n âme .

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ACTE V . 23

Je n e su i s qu ’

u n e en fan t qu ’

u n e déb i l e femme ;M ais j

ai cou ru b rava n t la n u i t sœ u r d u t répasExplo re r tou s l es l i eux q u e fréqu en ten t v os pas.

Plus prompte q u e l’oiseau q u

u n ven t rapid e empo r teT raversan t l es H e rmès j

e n a i fran ch i la por te ;J ’a i crié vo t re n om va in emen t exhaléA u Lycée au Pœ c ile ,

au x o rmeau x d u C œ lé .

La pou r mu l tipl i e r ma cou rse expl o ra t r iceJ ’a i fa i t cou ri r a i l leu rs ma fidè l e n ou rrice .

En fin j e vou s a t te in s mon pè re e t dan s mes yeu xAprès l es pleu rs amers n a issen t l es pl eu rs joyeux .

E SCH Y L E apart.Craign on s d

u n cœ u r ému l a faib l esse in d iscrè teE t ten on s avec soin ma v ol on té secrè te .

A sa fille , en se'

levan t.

En fan t , j’a ime toujou rs l ’heu re où j e te revois ;

Mais veu i l l e pou r ce soi r ob é i r à ma voixRe tou rn e su r les pas re n t re au seu i l sol i ta i re .

Pou r mo i dan s u n dessein q u e ma b ou che doi t ta i re ,

San s ta rder plu s lon g temps j’

aban d o n n e ce l i en .

Sois doci l e à mo n ord re e t reço is mon ad ieuM ÉC ANIR E .

Votre ad ieu d i tes— vou s? expl iqu ez ce lan gage .

n sc n v u : .

En fan t,i l es t tr0p cla i r : j

e n trepren ds u n v o v age .

M L‘

G AN | R E .

Quo i ! san s me préven i r san s daign e r seu lemen tM

ad resser par message u n ave r t issemen tesc n n .r .

U n dépa rt imprévu la cau se l‘

u t pressée

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96 LA FILLE D ’

ESCHYLE .

Et dé j à de la n u i t la cou rse es t avan cée .

M É C ANIR E .

Mais mon pè re à v os pas do iven t s’

u n i r mes pas.

Partou t où vous i rez .

E SC HY L E .

N o n , i l n e le fau t pas.

M ËG ANIR E .

J ’affron te rai pou r vou s l a n u i t e t la tempê teE SCHY L E .

N on ! j ’a i déj à don n é l ’ordre q u e je répè te .

Va regagn e au plu s tô t le foyer q u i t’a tten d .

Va ma fi l l e !M É G ANIR E .

O h ! de g râce , écou tez un in stan t .Pou sserez -vou s b i en l oin l a cou rse commen cée ?

E SC HY L E .

O u i , b i enM É G ANIR E

Comptez-vou s su r l a mer t rave rséeO u vr i r aux aqu i lon s les a i les des vaisseau x ?

E SC HY L E .

O u i j e compte passer su r l’ab ime d es eau x .

Ilc ommen ce et remon ter la scèn e .

M ËG ANIR E .

A chaqu e mo t hé las j e t remb le e t j e m ’

in c lin e .

D aign erez- vou s d u morn s à la t r iste o rphel in eEn voye r qu elqu efo is des messages cer ta in s

Qu i v ien d ron t su r n os b ords m’

appren d re vos destin sE SC HY L E .

D an s l a saison propice au temps d es h i ron del l es

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Est ce l l e de l ’exi l ru de immen se san s b orn eE t l ’ad i eu q u

a je té vo t re se in pa tern elEs t l e te rrib l e adieu q u i doi t ê t re é tern el

E SC HY L E .

E t b i en , ou i tu l ’as d i t d’

u n dépar t sol i ta i reT o n sou pçon prophé t iqu e sa is i l e mys tère .

Je l ’avou e au ss i b i en de ce fu r t i f dépa r tL a véri tab l e cau se eû t pe rcé t ô t o u ta rd .

O u i te l l e es t l a pen sée e n mo i l on g temps mû rieJ ’ab an don n e à jamais u n e in ju ste pa tri e .

Volon tai re b an n i j e fou l e de ce pasLe sin is tre chem in d ’où l’o n n e rev i en t pas.

M É G ANIR E .

Mais votre cœ u r n agu ère à ma voix accessib l eN ’est don c plu s ma in ten an t q u

un gran i t insen s ib l eVou s v ou l e z don c b riser comme u n reseau pl ian tCe t te en fan t q u i vers vou s lève u n œ ilsupplian tA l’o rph elin e en deu i l q u i n

eût j amais de m èreVou s vou l ez don c au ss i ra vu l ’appu i d

u n pè reÉ toufi

an t au jou rd ’hu i tou t res te d ’ami t iéMe refu se rez - vou s ju squ ’à vo tre pi t i éMais n on vou s res terez tan t de d ou l eu r vou s tou ch e .

Po u rqu o i su i v re d ’a i l l eu rs u n proje t s i farou cheD es ci toyen s toujou rs vou s marchez l e plu s g ran dl\

'

uln’ob t ien t l es hon n eu rs q u e l e peu p l e o u s ren d !

UNE v eux dans la c o ulisse à gauc he .

Ah voici l e vain cu

D EUXIÈM E v o rx .

L e lu t teu r c en te n ai re

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ACTE V.

rsc uv u : .

i‘

iens t iens vo ilà commen t le peuple me véné re

T iens v o ilà qu e ls ho n n eu rs su iv en tmes c heveu x blan csNe les e n te nds-tu pas c es hommages sang lan ts

SCÈNE

Les stars , Deux Jeuxzs Diu c c 1æ s .

t.e rnemen d‘

un to n iro nique .

U n ami du malheu r Esc h y le te salu eLe sm o xn , avec un ga te d

appel.

Ven e z voi r c elle g lo ire an t iqu e e t v e rmou lue .

lb ren trent dans la co ulisse .

n ic sarn e .

Fe rmez fermez l ’o re i l le c es cris i nsensésVene z su i vez mes pas.

esc n vre .

No n n o n c’

en est assez !

T u le vo is il le fau t . Ex i l , je te c ommen ceJe fa is le premie r pas de to n voyage immense .

J ’

au rais dû m’

épargn er à le c he rcher plus promptC et te in su l te dern iè re impr imée à mon front .Pu is-je en co r d ifl’

érer je pars . 0 vastes plaines0 fôre ts où des n u i ts mugissen t les baleinesM on tagnes n oi rs vallons so l i tu des sans fin

Qu’

habiten t H arnais et la so i f e t la faimE t to i v i e i l O céan tempé tu eux dom ineO ù fa tal aux vaisseau x l ’ou ragan se promè neE t vous to us é lémen ts don t j ’aime le co u rrou xRecevez le vi ei llard qu is

aband o n n e vous

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100 LA FILLE D’

ESCHYLE .

Répan dez su r mon fron t vos plu s g ran des colè resJe les préfère en core au x affron ts popu la i res.

A u peupl e q u im’

ou trage et me l a isse v i van tJe vou s préfère q u i tu ez plu s sou ven t

rw smuas JEUNE S DÉBAUCHÉ S en tren t en scèn e ils son t cou

ron n és de fleurs . Deux esclavesporten t des flambeaux .

UNE v o rx .

Q ue chan te l e poète avec sa voix casséeD EUX IÈM E v om .

Ilépa rpi l l e au ven t sa dern i è re pen sée .

PREM IÈRE v o rx .

I l fai t b i en de chan te r sou s u n cie l san s flamb eau .

D EUXIÈM E volx .

O u i ca r l e rossign o l est deven u corb eau .

SC ÈNE IV

Les MÊMES , SOPHOCLE .

. sop n o c ns .

Q u’a i -j e en ten du Qu e ls b ru i ts v i en n en t à mon ore i l l e

Tan d i s q u e pas à pas su r eux mon amou r vei l l eEst-ce a in si malheu reu x q u e v os jeu x san s pu deu rD

u n ci toyen su b l ime in su l ten t la g ran deu r ?Est-ce ain si qu ’

au re tou r de q u elqu e b asse org i eVou s ven ez essayer vo tre lâche én ergieS u r le malheu r q u ipasse e t q u e r ien n e défen dS u r le fa ib l e v ie i l lard e t la t imide en fan t !Con n aissez -v ou s ce lu i q u e vo t re au dace ou t rage ?

UNE v o rx

C ’est le va in cu d u jou r

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102 LA FILLE D’

ESCHYLE .

Tremb l ez à vot re tou r t remb l ez q u e ma col è reA vo tre impi é té n e don n e son sal a i reEt vou s accordez l eu r ô v i e i l la rd gén éreu x ,

L e pa rdon q u e S oph o cle o se implo re r pou r eu x !

(Pen dan t les dern iers vers qu e dit S ophocle , les j eun es gensrec ulen t pas à pas, et disparaissen t de la scèn e.

E SC HY L E Saphocle .

Veu i l len t les j u s tes d ieu x jeu n e cœ u r magn an imeRécompen se r u n jou r la ve r tu q u i t

’an ime .

Tes n ob les dév oûmen tsm ’

é taien t con n u s déj à ;D éj à plu s d

u n e fois ta ma in n ou s pro tégea .

I l est v ra i qu ’en u n jou r à ma g lo i re fu n esteD e mes hon n eu rs é tein ts te m ’

as rav i l e res te .

Sa ign an t d u coup reçu devan t tan t de témoin sJe vou la is pa rdon n e r ou le fein d re du moin s ;Je fera i m i eu x je sais q u

in trépid e e t fidèleT u fu s pou r M égan ire u n aman t d ign e d

’e l leL ’aman t sera l ’épou x ! Moi je su ismon sen t i e r ;A l ’ex i l dès ce soi r j

appartien s tou t en t ie r .Mais avan t d ’accompl i r ma somb re dest in éeJe veux u n i r v o smain s au n œ u d de l’h y mén ée .

Reçois dans ce déser t où l ’amou r t ’a con du i tT o n b on heu r c on sacré par mon malheu r qu i fu i t .D éj à l e sor t j a lou x de tou te g lo i re an ci en n eD es lau rie rs de ma tê te a cou ron n é l a t i en n e ;Ce t te en fan t me resta i t paru re à mes dou l eu rsJe t e la don n e au ss i ma cou ron n e de fleu rs .

Ilmet la main de M égan ire dans c elle de Sophocle .

M ÉC AN JR E .

M a is vou s n e parlez pas

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ACTE V. 0 5

m an a.

O h ! pas ce t te pr iè reJe j u rc de ne faire aucu n pas en a r riè re .

A M éganire qui se détache de Sophocle .

En fan t ga rde lamain de to n épou x heu reux .

Ilte pro tége ra ; tu l e sais gén é reux .

a ic smn s .

No n je n ’accepte po in t u ne faveu r s i douce .

Qu oi lorsqu e le vie i l la rd qu ’

u n d ieu fun este poussePa rtant comme u n prosc r i t q u i s

en i ra i t pi eds n usVa chambe r de l ’ex i l les dange rs in con n u sM o i , je pou rra is ic i r ian te e t sat isfa i te ,

Dan s ce t te aiÏ reuse nu i t voi r u ne nu i t de fête !Da ns les bras de l ’époux ma ten d resse u n i

Je pou rrais ou bl i e r les ma lheu rs d u ban n iNo n , je n ’

affro n te pas u n e hon te c e rta in e

Qu e pc n se raien t de mo i les fami l les d‘

A thèu e

Quan d o n sau rai t dema in q ue la fi l le san s cœu rDe so n pè re q ui fu i t épou sa le va in queu r

so rsoo ne .

S ’ i l fau t qu ’

on suppl ian t à v os pied s je me train eS

ilfau t q ue de mes pleu rs j’

in onde ic i l ’arèn e0 vo us don t ma priè re emb rasse les genouxLaissez-vous at tend r i r demeu rez avec nous

esc n u e .

No n jamais.

so rn oc u z.

Pu isq u'

en iin grâc e à vo t re c lémenceU n e sa in te un i on pou r v os en fan ts commencePu isqu e vous acceptez u n gend re dan s l

ami

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104 LA FILLE D '

ESCHYLE

N e laissez pas vo t re œ u v re achevée à dem i .Restez ; n e fa i tes pas s

u n i r dan s la même heu reLe b on h eu r q u i sou ri t e t l e malheu r q u i pl eu re ;D u m i e l e t d u poison n e mêlez pas l es flo tsNe fou l ez pas au x pieds l e myrthe à pein e éclos !Par les chan ts immor te ls , n és de vot re pen sée .

E SC HY LE .

N’ in voqu e pas ma g lo i re e l l e fu t effacée ,

Et tu sais par qu eln om désormais radieu xSOPH O C L E .

M eu re le sou ven i r d ’

u n tr iomphe o d ieu x !E SC HY L E .

Q ue ce souven i r v i ve ou meu re dan s l’histo i re

I l exis te é tern el au fon d de ma mémo ire ;Et pu isqu e tes discou rs, comme u n souffle impru de n tRav iven t l e t i son sous les cen d res arden tAppren ds q u e mon cou rrou x n

a po in t é t e in t sa flamme !J

ai lu t té j’

ai vou lu l’é tou fler dan smon âme ;J

ai cou ver t u n momen t d’

u n sou ri re malfein tCet te sou rde col ère . e l le éclate à l a finE l l e j a i l l i t sur toi don t l e n aissan t gén ieA j e té su r le m i en u n po ids d

ign omin ie

Su r to i r i val heu reux par q u i la hon te au cœu rJe me vois l e reb u t de ce peupl e moqu eu r .Main ten an t qu an d ma g lo i re es t l ivrée à l

ofi’en se

T u daign es accou r i r et pren dre sa défen seMais san s to i q u i v in s seu ld

’ab ord l’h umilier,Au rai t-el le auj ou rd ’hu i b esoin d ’

u n b oucl ierD an s l es affron ts pu b l ics serai t— el le ab a ttu eSi tu n

’avais b risé l ’au te l sou s la s tatu e

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106 LA FILLE D'

ESCHYLE .

Par t i rai -je avec lu i reste ra i-je avec to iSOPH OC L E .

Ne m’in te rroge pas.

tai re .

SOPHOC L E .

Pu is-je le di reM É G ANIR E .

En ten dez- vou s mo n pèreIlcrain d ra i t q u e l e mo t par son amou r d ictéN e po rtâ t vo t re fi l l e à qu el qu e lâche té .

Pu is —je épou ser ce lu i q u i n’ose plu s lu imême

D eman der u n b on heu r q u’a b risé l’an ath ème

E SC HY L E .

A de plu s lon gs re ta rds j e n e pu is con sen t i rI l fau t résou dre en fin ce q u e tu veu x .

M É G A NIR E .

Par tir !J e le voulais tan tô t réso lu e e t plu s for te ;J ’ose en cor l e vou lo i r mou ran te presqu e morte .

O u i j e pars ; mais sachez qu an d je vou s ten ds la mam

Qu e ma force chan ce lle au débu t du chemin .

Par mes pressen timen s je n e su is poin t t rompée .

Lamain sur son cœur.

J e sen s i c i l a p lace où la mo rt m’a frappée .

N ’ impor te allon s .

M ËG ANIR E .

Par le .

SOPH OCLE .

Je

M É G ANIR E .

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ACTE V. 107

so eu oc w .

Afl‘

reu x est l ’ab ime où je su isu éc asmn .

En core u n seu l in stan t mo n pé re e t je vous su is.

Elle se détac he de son père et se retourne vers Sephoc le.

D es ad ieu x étern e l s pu isqu e l’heu re est ven ue

Q ue ta dou l eu r Sophoc le en to n se in con ten u eSe ta ise e t q ue ton âme ace dern ier i nstan tR ec e u ille chaque mo t qu e j

exhale en partan t.La v ie in sou cieuse est fe rt i le en men son gesLes d isc ou rs des heu reuxson t va in s comme leu rs son gesMais s i le bonheu r t rompe e t si le pla isi r men tLa mo rt , d u mo ins la mort par i e sin cè remen t .O r cet te vé ri té so len n el le e t suprêmeÉcou te - la , Sc phoc le écou te- l a ! je t ’a ime !D u j ou r où j e te v is ce t amou r écla taImmorte l comme u n feu qu ’on déd i e à Vesta.

Je t 'a ime A tes gen oux vo i r s’éco u l e r ma v ie

Etait mo n seu l espo i r e t mo n u n iqu e en vi e .

A ux d ieux don t ma pr iè re in voqua i t la bon téJe n e deman da is pas d

’au t re fél ic i té !J

e n a t teste c es d ieu x q u i d’

u n e o re i l l e austè reR ec ue ille u t les se rmen ts profé rés su r la t e rreJ

'

e n a t te ste la n u i t mu e t te e t sa n s llambeau xEt ma mère q u i dor t bas dans c es tombeau xMa is plus sa in t est l

'amou r e t plu s ilfau t q u e l’âme

San s so u i l lu re e t sans tache e n con se rve la flammePlus n ous devon s garde r avec u n so in ja lou xC e t réso r q ue les d ieu x déposê ren t e n n ous.

Voi l à pou rquo i je pars la paie fian cée

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108,

LA FILLE D’

ESCHYLE .

E n tre l ’exi l e t to i par l e dest in placéeSac rifie u n b on heu r profan é de remordsA u sévère devo i r q u i con du i t chez l es morts

.

Adieu ! de c es dou l eu rs ab régeon s la tor tu re .

Ad ieu ! so is con so l é par ta g lo i re fu tu re .

M ais parmi les splen deu rs q u e te doit l’

aven i rA l'amou r q u i s

en va don n e u n lon g sou ven i rE schy le et M éganire suspen due à son bras gravissm t la

mon tagne.

SOPHOC LE sur le devan t de la sc èn e .

L a n u i t se fait en moi plu s n oi re , plu s profon d e

Qu e ce l le don t le crêpe en veloppe le mon de .

Ad ieu , v i van t rayon de j eun esse e t d’amou r

A l’horizon déser t d ispara is san s re tou r !

D i eux cru els voi l à don c commen t vo t re i ron i eF a i t ten i r en u n jou r l’ i v resse e t l’agon ieVo lupté du t riomphe au mat in pu i s le so i rD échiremen t d u cœu r e t moru e désesmir !

E SC HY L E sur la mon tagne.

Pare i l au roi thébain q u e l a n u i t en vi ron n eJe pars e t comme lu i j ’emmèn e u n e An t igon e .

Mais plu smau di t q u e lu i je sais qu’avan t demain

Je m’

en irai l a issan t u n cadav re en chem in .

M É G ANIR E du dern ier sommet.

A ton ore i l le en co r sima parol e a rr i veR eçois dan s c e t ad i eu mon âme fug i t ive0 b ien a imé

SOPHOC L E .

Sub is mon cœ u r la ru de lo i !G loire e t fé l ici té se d ressa i en t devan t mo i

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Les Directeurs des théâtres de province qui voudron tmet treen scène la Fille d ‘

Eschy le pourron t s'

adresser , pour lamesique à M . Augu ste Morel .Nous nous ferions un scrupu le de louer en lui un de n os

plus chers amis. Nous croyons tou tefo is devoir reprodu irel ’opin ion formulée par un des organes de la cri t ique parisien ne , qui (disons ceci dans une paren thèse reconn aissan te )a été aussi bienveillau te , aussi généreuse pour la Filled

'

Exche que le publ ic lui-même et c'est beaucoup direVo ici en quels termes s

'

exprimait un juge des plus c om

pétan ts ,le lendemain de la première représen ta t ion

Par sa forme , le poè te tendait à se rapprocher du procédé an t ique . Iln

'

a poin t le chœur chan tan t comme dansle théâ tre grec mais u n personnage en rempl i t l

’office et

v ien t apres chaque ac te déclamer l'an t i — s trophe. L

'

orc hes

tre rempl i t aussi un rô le importan t ; un compatrio te deM . An tran . Auguste Morel , s

'

est chargé d'écrire la par

t i t io n .

Cet te part i t ion à bâtons rompus a tou te importanced '

une œuvre music ale , savan te et inspirée . C’

est une sym

phouie véri table . Deux morceaux surtou t on t paru de la

plus grande beau té . Nous qui conna issons le rare talen td

Auguste Morel , no us n’

avons poin t é té surpris maisa bien «les gens qui ne sava ien t poin t encore tou t ce qu

' i l

y a d'

inspira t ion et de science sous sa modest ie se son té to nués hier que no s sc ènes lyriques n

'

aien t poin t appelédepu is lo ng temps a elles un musicien de c et ordre.