"La Fabrique des imposteurs" de Roland Gori dans Les Inrockuptibles

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24 RUE SAINT SABIN 75011 PARIS - 01 42 44 16 16 16/22 JAN 13 Hebdomadaire Paris OJD : 35600 Surface approx. (cm²) : 1539 N° de page : 20-23 Page 1/4 LIENS 0228894300505/XVR/ARL/2 Eléments de recherche : LLL ou Les Liens Qui Libèrent : uniquement les ouvrages de la maison d'édition, passages significatifs c'est-à-dire notations L'évaluation démultipliée dans tous les domaines est, selon le psychanalyste Roland Gan (lire ci-contre), une supercherie de notre temps ainsi que l'un des outils de contrôle insidieux du système néolibéral. La part la plus connue de l'évaluationnite aigue, ce sont les agences de notation financière qui rythment l'actu économique et politique depuis plusieurs années. Cette semaine, on "fête" justement le premier anniversaire de la perte du AAA français version Standard & Poor 's — e 'était le 13 janvier 2012. Souvenons-nous, cette dégradation était censée être une humiliation nationale annonciatrice de cataclysmes économiques en chaîne, à commencer par une montée en flèche des taux d'intérêt de nos emprunts sur fe marché, qui entraînerait notre dette vers des abysses de type grec. La gauche ricanait, Sarkozy minimisait. Depuis, si l'on peut constater que notre économie est toujours en berne et que le chômage continue de grimper, force est d'admettre que le passage vers l'infamant AA+ u 'y est pas pour grand-chose et que la falaise de notre dette n'a pas encore écrabouillé Paris, ni Chateauroux. La France a même perdu en novembre un autre AAA, celui de Moody's. L'opposition a peu ricané et Hollande a mis cette nouvelle dégradation sur le dos de la gestion Sarkozy. Mais curieusement, malgré cette perte des bijoux de famille éconatîonaux, la France n'a jamais emprunté sur les marchés à des taux aussi bas, tellement bas qu'us sont même parfois négatifs. Allez comprendre les logiques des notations et de leurs effets ! Il est vrai que la banque Lehman Brothers était notée AAA jusqu 'à la veille de sa retentissante faillite. Si ces agences sont un thermomètre économique, il semble à peu près aussi fiable que la boule de cristal ou le marc de café. Pour célébrer ce premier anniversaire, offrons à notre tour une note aux donneurs de notes : un triple Z qui veut dire zéro. l'inutile est essentiel' Le néolibéralisme gouverne aussi nos subjectivités, passe tout au crible de la rentabilité, instituant un monde où s'épanouissent les imposteurs. Explications avec le psychanalyste Roland Gori, qui publie La Fabrique des imposteurs, par Serge Kaganski

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Article paru dans les Inrockputibles sur le livre de Roland Gori "La Fabrique des imposteurs" paru aux éditions Les Liens qui Libèrent.

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24 RUE SAINT SABIN75011 PARIS - 01 42 44 16 16

16/22 JAN 13Hebdomadaire Paris

OJD : 35600

Surface approx. (cm²) : 1539N° de page : 20-23

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LIENS0228894300505/XVR/ARL/2

Eléments de recherche : LLL ou Les Liens Qui Libèrent : uniquement les ouvrages de la maison d'édition, passages significatifs

c'est-à-dire

notationsL'évaluation démultipliée dans tousles domaines est, selon le psychanalysteRoland Gan (lire ci-contre), une supercheriede notre temps ainsi que l'un des outilsde contrôle insidieux du système néolibéral.La part la plus connue de l'évaluationniteaigue, ce sont les agences de notationfinancière qui rythment l'actu économiqueet politique depuis plusieurs années.Cette semaine, on "fête" justement le premieranniversaire de la perte du AAA françaisversion Standard & Poor 's — e 'étaitle 13 janvier 2012. Souvenons-nous, cettedégradation était censée être une humiliationnationale annonciatrice de cataclysmeséconomiques en chaîne, à commencer parune montée en flèche des taux d'intérêt denos emprunts sur fe marché, qui entraîneraitnotre dette vers des abysses de type grec.La gauche ricanait, Sarkozy minimisait.Depuis, si l'on peut constater que notreéconomie est toujours en berne et quele chômage continue de grimper, force estd'admettre que le passage vers l'infamantAA+ u 'y est pas pour grand-chose et quela falaise de notre dette n'a pas encoreécrabouillé Paris, ni Chateauroux.La France a même perdu en novembre unautre AAA, celui de Moody's. L'opposition apeu ricané et Hollande a mis cette nouvelledégradation sur le dos de la gestion Sarkozy.Mais curieusement, malgré cette perte desbijoux de famille éconatîonaux, la Francen'a jamais emprunté sur les marchés à destaux aussi bas, tellement bas qu'us sont mêmeparfois négatifs. Allez comprendre les logiquesdes notations et de leurs effets ! Il est vraique la banque Lehman Brothers était notéeAAA jusqu 'à la veille de sa retentissantefaillite. Si ces agences sont un thermomètreéconomique, il semble à peu près aussi fiableque la boule de cristal ou le marc de café.Pour célébrer ce premier anniversaire,offrons à notre tour une note aux donneursde notes : un triple Z qui veut dire zéro.

l'inutile estessentiel'Le néolibéralisme gouverne aussinos subjectivités, passe tout au criblede la rentabilité, instituant un mondeoù s'épanouissent les imposteurs.Explications avec le psychanalysteRoland Gori, qui publie La Fabriquedes imposteurs, par Serge Kaganski

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"on est dans unesociété de moinsen moins articuléeautour de la loiet de plus en plusautour des normes"

Vous écrivezque le néolibéralismen'est pas seulementun système économique maisune conception du monde quis'insinue jusque dans notre

vie quotidienne et notre intimité...Roland Gori - Pour reprendre

une idée chère à Pasolmi, la religiondu marché a colonisé L'ensemble dusecteur des sciences sociales jusqu'à lafabrique de nos subjectivités et de nosintimités. La façon de penser Le monde,de donner un sens à nos existences,est aujourd'hui complètement calibréesur le principe de la marchandiseet du spectacle. On assiste à unefmanciansation généralisée qui faitque la nature et l'homme sont exploitéscomme des ressources utilisables

à l'infini. L'hégémonie du néolibéralismeest économique maîs aussi culturelle.

Comment en est-on arrivés là?Le libéralisme n'est pas annonce

comme tel. La censure néolibéraleporte sur la grammaire, le calibragedes discours. Par exemple, on nevous dira jamais que toute rechercheappliquée doit produire du profit, maison va mettre en place des évaluationsdans le domaine de la recherchequi n'accepteront que les recherchesmenant au profit. On ne dira pasque lacte de soin est une marchandise,maîs on va faire en sorte, parla tarification, que seuls les aspects lesplus quantitatifs et mesurables du soinsoient acceptables.

On est passé d'une censure desdiscours à une censure beaucoup plus

insidieuse, réticulaire, qui définit lesconditions de production des discours.

Vous parlez de prolétarisation desexistences. Qu'entendez-vous par là ?

Le néolibéralisme fait que plusaucun secteur de l'existence n'échappeau modèle d'intelligibilité économique.L'individu devient un entrepreneur delui-même, l'hôpital devient une entreprise,etc. La conséquence de cette hégémonieculturelle est une prolétarisation del'existence. Comme disait Marx, l'ouvrierest devenu prolétaire quand son travaila été fait par une machine.Aujourd'hui, ce n'est pas seulementl'ouvrier, mais les classes moyennes quise prolétarisent, et pas seulement surle plan matériel. Prenons l'enseignant,le médecin, le juge, le journaliste, etc. :leur savoir se trouve confisqué pardes machines, ordinateurs ou autres,et leurs actes professionnels setrouvent fragmentés, rationalisés parune politique de normalisation, destandardisation, de protocoles, liée à larentabilité. Lalliance de cette politiqueet des machines leur dicte leur conduitepour produire, par exemple, de l'Audimatdans les médias, une rentréed'argent dans un pôle chirurgical,une accréditation pour un laboratoirede recherche, etc. Il s'agit d'inscriredans une logique de marché dessecteurs qui y échappaient jusque-là.Ces professionnels se trouvent ainside plus en plus dépossédés de leurartisanat, de leur vocation à "œuvrer".

Vous insistez beaucoup sur la norme,qui tend à remplacer la loi et lepolitique, et sur lévaluation. En quoices notions sont-elles négatives?

Là, je m'inscris dans la lignéede Foucault. On est dans une sociétéde moins en moins articulée autourde La loi et de plus en plus autour desnormes. Avec la loi, c'est clair : ce quin'est pas interdit est permis. AvecLes normes, c'est plus insidieux :toute une série d'injonctions, derecommandations vous prescrivent cequi doit être fait. Lévaluation est liéeà ces normes standard. Je ne suispas contre le principe d'évaluation, j'aipassé ma vie à évaluer des thèses,

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Eléments de recherche : LLL ou Les Liens Qui Libèrent : uniquement les ouvrages de la maison d'édition, passages significatifs

maîs la néo-évaluation libérale, c'estautre chose ll ne s'agit plus de doterun travail d'une valeur, maîs d'amenerles gens à se comporter d'une certainemanière en fonction de critèrespurement quantitatifs, formels,procéduraux. Lévaluation d'aujourd'huiest une façon de donner des ordres sansen avoir l'air Les agences de notationsont l'exemple le plus obscène dela façon dont fonctionnent les diversesagences d'évaluation . comportementsà risques des enfants, productiondes laboratoires, équipes hospitalières,etc. Ces agences ne débattent plusde la qualité d'un service rendu maîsd une mise en concurrence quantitativeCela a des conséquences politiquesdésastreuses. Les hommes politiquesd'aujourd hui sont transformés engestionnaires.

Vous faites le lien entre lenéolibéralisme et la technologie. Unetechnologie n'est-elle pas neutre?

Très difficile de séparer ici causeset conséquences ll va de soi que latechnique a permis un certain nombrede progrès Elle est une excroissancede lespèce humaine et non pas uneennemie, il ne faut pas la diaboliser.Maîs le développement du capitalismeprésupposait la rationalisationdes conduites de vie, Max Weber l'a trèsbien montré. Entre le libéralisme etla technologie, c'est la rencontrede deux intérêts convergents. Le modèlerationnel de la technique reçoit avecl'informatique un renfort considérable

En effet, on reçoit régulièrement surson ordinateur des mails publicitairesliés à nos comportements, comme si l'onétait constamment sous surveillance...

Ca rejoint la question de l'évaluation.Aujourd'hui, la valeur n'est pas définiecomme la vérité d'un service rendu,maîs comme l'indice de popularité ou defidélité de ce service. L'informatique estl'outil le plus adéquat pour une sociétéde la marchandise et du spectacle.Elle classe par indice de popularité,ce qui est fou philosophiquement.Or, ce sont ces indices de popularité quidéterminent la valeur d'un chercheur(ou d'un chanteur, d'un film, etc.) 'Comme si la qualité était une propriétéémergente de la quantité. C'estaberrant1 En revanche, ce n'est pas

"notre boulot de citoyenest de dénoncerune entreprise decivilisation des mœursqui nous amène àregarder le compteuret pas la route"

aberrant du point de vue de la logiquenéolibérale, consuménste. Dès lorsqu'on a permis des libertés, on a misau point des systèmes de contrôleet de surveillance. Et là, l'informatiqueest géniale puisqu'elle permetune traçabilité totale des individus.

L'imposture a toujours existé. En quoile néolibéralisme est-il selon vousl'écosystème parfait des imposteurs?

L'imposteur est celui qui attendque les signes de la comédie socialedonnent consistance à son existence.Il ne peut pas fonder son existence surautre chose que le credit qu autrui veutbien lui donner. Toute notre économiemontre à quel point la reconnaissancen'est pas fonction de ce que l'on produitmaîs que c'est la reconnaissance socialequi établit la valeur de ce que l'onproduit On l'a vu avec les subpnmes,on est dans un jeu d'apparencesplutôt que dans la production d'objetsconcrets ou de services rendus.

La virtualité de la finance correspondà la virtualité du rôle de l'imposteur?

Tout à fait. Il y a une affinité entrela crise de crédit que produit l'impostureet l'économie actuelle qui fonctionnedavantage sur les représentations quesur la réalité de ce qui est produit DansOrange mécanique, on amène un individuà adopter les meilleurs comportementsmoraux, maîs il n'y adhère pas. Sil'individu n'a pas fait siennes les valeursmorales qu'il adopte, il demeure unimposteur On est vraiment dans cettesociété de I imposture, de l'apparence,du semblant et c'est profondémentlié à ce que Debord appelait la sociétéde la marchandise et du spectacle

Vous dites que nous sommes tousplus ou moins des "comme si",des "as if", degré juste en dessousde l'imposture.

Aujourd'hui, ce qui compte, c'estla forme pas le fond, c'est la réputationplus que le mérite, c'est l'apparenceplus que la réalité, donc l'imposteurest comme un poisson dans l'eau dansnotre société. J'essaie ensuite de faire

le rapprochement entre ce constatanthropologique et l'expérience cliniqueque j'ai en tant que psychanalysteLes "as if" sont en effet des entitéspsychopathologiques plus discrètes queles imposteurs Ce sont des gens chezqui tout paraît normal, maîs au fonddesquels quelque chose cloche quandmême. En gros, ces individusfonctionnent, maîs ils ne sont pas "là".Ils se sont appropriés un comportementqui n'est fondamentalement pas le leur,qui n'est pas lié à leur histoire. Le lienavec la société néolibérale est simple :cet individu qui n'est pas "là", qui faitsans y être, qui est une éponge vivantequi absorbe toutes les valeurs quisont dans l'air, c'est le travailleur idéaldu capitalisme

ll a existé des normes, des jeuxsociaux, des impostures à toutesépoques. En quoi l'imposture a-t-ellechangé de nature?

Je dirais que chaque société a lesimpostures qu'elle mérite On a en effetdes exemples d'imposturescroustillantes à travers toute l'histoirede l'humanité Je croîs qu'aujourd'hui,on n'a plus les grandes coupures del'imposture maîs la petite monnaie.L'imposteur est désormais produit parles exigences de la normalisationPrenez la Grèce • à partir du moment oùon leur impose des normes trop élevées,ils se mettent à tricher et à inventer deschiffres faux, y compris avec l'aide deleurs créanciers (Goldman Sachs) ' Autreexemple, le spectacle des palmarèsdans les hebdos. Existe-t-il par exempleune vraie différence de soins entre leshôpitaux classes et ceux non classés9

Line étude a montré que ces palmarèsétaient complètement biaisesJe ne réduis pas le néolibératismeà la psychopathologie, maîs j'essaiede montrer comment le social dérapequand il ne se fie qu au semblant. Et j'entire une lecon politique notre boulotd'universitaire, de journaliste, de citoyen,est de dénoncer une entreprise decivilisation des mœurs qui nous amèneà regarder le compteur et pas la route.Si on regarde le compteur au lieu de laroute, on finit dans le décor Des étudesont montre comment des pilotes d avionont commis des erreurs parce qu'ilsse sont fiés aux tableaux de bord

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de pilotage plutôt qu'à leurappréhension réelle de la piste! C'estpareil en politique : si on est uniquementdans une rationalité gestionnaire,budgétaire, on ne fait que regarder lecompteur et non la réalité complexe.

Les ONG, associations, syndicats,partis politiques, collectifs citoyensne montrent-ils pas que l'hégémonienéolibérale n'a pas encore toutcontaminé?

Il nous faut en finir avec la démocratied'expertise et d'opinion. Comme lesuggérait déjà Bourdieu, nous devonsnous réapproprier une démocratie quia été confisquée par la technocratie,les supposés experts. L'hégémonieculturelle néolibérale a été favoriséepar l'effondrement du mur de Berlin, quia ouvert l'autoroute à une seule manièrede penser le monde : le grand marchéglobalisé. Étant donné les catastrophes

que cette nouvelle ontologie a produites,cette domination culturelle a du malà résister à la réalité. Réalité qui montreque le néolibéralisme ne produit nibonheur ni progrès, maîs des bullesspéculatives qui lorsqu'elles éclatentmettent les gens dans une précaritéextrême. Du coup, un certain nombrede citoyens se rendent compte de cetétat de fait et agissent. Il y a en effetun frémissement qui nous place à uncarrefour : ou bien on va continuer danscette société de la norme dont l'horizonest la société animale, la fourmilière,où chaque individu est réduit à son unitéfonctionnelle, ou bien on se ressaisiten inventant autre chose.

Inventer autre chose, plus facileà dire qu'à mettre en pratique?

J'en reviens à l'importance de laculture. Ce qui est en apparence inutileest toujours essentiel. Je cite toujours

Walter Benjamin : le geste de l'enfantqui essaie d'attraper la lune commeune balle est en apparence inutileet pourtant, ce geste est essentiel,parce qu'il grandit l'élan du cœur,de la main et de l'esprit. Le pari est là,sur les choses pas immédiatementutiles mais qui nous permettent devivre, de trouver du sens à l'existence.Ça s'appelle le jeu. la poésie, l'amour,etc. Et ce n'est quand même pas rien !Nous avons laissé les systèmestechniques penser et décider pournous, il faut nous réapproprier ladécision de penser et dè choisir, il nousfaut affronter l'angoisse de la liberté. •

Roland Gori est psychanalyste, professeur depsychopathologie, initiateur de l'Appel des appelset sympathisant du collectif Roosevelt 2012

La Fabrique des imposteurs [Les Liensqui libèrent), 313 pages, 21,50 €