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DANS LES COULISSES DE TERRA BOTANICA P. 8
La FeuilleJOURNAL-ATELIER DES ÉTUDIANTSDE L’ÉCOLE PUBLIQUE DE JOURNALISME DE TOURS (EPJT) 11 OCTOBRE 2013
Ambiance cour de récré à l’élection
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Ces journalistes que l’on essore p.3Et Denis Robert créa l’info p.4Presse Web, c’est pas net p. 6
SPÉCIAL
P lus de trois heures pour élire le bureau national. Sur les chaises, le temps est long, les journalistes s’agitent. Ils s’en donnent à cœur joie et chacun y va de sa petite
phrase : « Vos gueules là-bas au fond ! », « micro ! ». Quand les plus sérieux font leur présentation, d’autres pianotent sur leurs portables. SMS, réseaux sociaux, tous les moyens sont bons pour se distraire.
« Il va ga-gner ! »À l’annonce des onze candidatures pour les cinq sièges indépendants, la tension monte d’un cran. Quand vient le moment du vote, les enfantillages reprennent de plus belle. Des mains dispersées s’élèvent une à une au-dessus de l’assemblée. Ambiance digne d’une rencontre sportive. Pendant toute la durée des opérations, dépouillement compris, chaque supporter fait entendre sa voix. « Three points ! » « Il va ga-gner ! »Au moment des résultats, les esprits se font attentifs. Alain Girard obtient un siège au sein du comité national. L’ancien premier secrétaire général est largement applaudi. Parmi les candidats au comité, on distingue aussi de nouvelles têtes. Sylvain Marcelli, de l’imposante section d’Île de France, obtient un siège indépendant en deuxième position. La soirée prend définitivement
une autre tournure. Après l’élection du comité national, le brouhaha est interrompu par Alice Coffin, déléguée syndicale à 20 Minutes : « Bravo messieurs, 70 % d’hommes, seulement 21 femmes ! » La réponse fuse sous forme de pseudo boutade : « Toutes mes condoléances. » La section Île-de-France est en fait la seule à présenter une liste paritaire. L’ambiance joviale, dans l’ensemble, tranche avec le sérieux des présentations. Les 33 candidats au bureau national détaillent un à un leur projet : lutte contre la précarité, défense de la parité et de la protection des sources… Le chemin pour une pratique journalistique libre et respectueuse de la déontologie est encore long. Et la nuit sera courte : ce matin, le premier secrétaire général et la collégialité sont élus à leur tour. Justine BOUTIN et Madjéné SANGARÉ
Ils ont donné de la voix
Hier soir, à l’heure du vote, on chahute, on crie et on rit à gorge déployée. Immersion.ÉLECTION
La FeuilleVENDREDI 11 OCTOBRE 20132Ils ont dit… « J’en profite pour vous saluer messieurs puisque plus de 70 % des élus sont mascu-lins. » Alice Coffin, 20 Minutes.
« Essayez de faire respecter les droits des journalistes pigistes. » Martine Rossard, Santé & Travail.
« Les autres syndicats sont biens, le SNJ est mieux. » Claire Padych, L’Étudiant.
« Je suis un fidèle d’Anthony Bellanger. » Vincent Lanier, Le Progrès.
« Je tiens à être journaliste. » Anthony Bellanger, premier secrétaire général, Le Courrier de l’Ouest.
« Le journaliste c’est ça aussi : c’est ne pas dire ce qui plaît. » Etienne Viullaume, Agence Booster.
Ils ont twitté…« Pas grand monde pour twitter au 95e congrès du #SNJ Angers. » De Catherine Sanson Stern.
« Début de la soirée électorale au 95e congrès du #SNJ (syndicat national des #journalistes) à Angers. Le suspens ne fait que commen-cer… » De Rodolphe Peté.
« Soirée électorale au congrès du @SNJ_national à #Angers, ça va être plus long que dans les sections du #PS. » De Philippe Bonnet.
« 2 h 10 : le #snj a élu son bureau national avec trois Nordistes : Pierre Le Masson, Bertrand Bussière et Christian Garitte. #angers2013 » De Franck Bazin.
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Correspondants de presse : moins chers, plus nombreux.Au Dauphiné Libéré, plus de 50 % de l’info est fournie par des non-journalistes. À Ouest-France, en Loire Atlantique, on compte 55 journalistes pour 250 correspondants de presse. Significatif : l’information est délivrée par des non-professionnels qui coûtent moins chers. Et quand certains finissent par obtenir leur carte de presse, leur employeur cesse de faire appel à eux.Presse hebdomadaire régionale : une équation douloureuseDans la PHR, la situation des correspondants est encore pire. Souvent, l’équation se résume à une édition, un journaliste, 40 pages. Les correspondants sont alors associés tout au long du processus, jusqu’au bouclage. Cette activité devient leur principale source de revenu, en contradiction totale avec leur statut.
Stagiaires : précarité et travail dissimuléUn cas particulier, mais significatif : à Public-Sénat, une jeune journaliste a fait six mois de stages, payés 300 euros par mois. Comment vivre dans ses
conditions à Paris ? À Europe 1, voici plusieurs années, des étudiants de l’IPJ assuraient les flashs de nuit dans le cadre d’un stage. Pendant ce temps, leur tuteur dormait à poings fermés alors qu’il aurait dû être présent. L’inspection du travail
s’est emparé du dossier pour dénoncer du travail dissimulé. L’affaire a été portée au pénal.Pigistes : carte de presse et seuil de pauvretéPour obtenir sa carte de presse, il faut
justifier de 650 euros de revenus par mois. C’est en dessous du seuil de pauvreté. D’où la proposition d’une jeune pigiste, syndiquée depuis trois ans, d’imposer un quota d’heures ou de jours qui permettraient au demandeurs de la carte d’afficher des revenus au dessus de ce seuil. Solutions : formations et palmarèsUn kit du délégué SNJ, des séances de formations pour les pigistes pour connaître
leurs droits. Autre solution préconisée, pour faire le buzz : créer un événement annuel et établir un classement des bonnes pratiques sociales des entreprises de presse. Anaëlle BERRE
Une quinzaine de journalistes se sont réunis en commission pour dresser un état des lieux de la précarité du métier. Alarmant.
Ces journalistes au rabais que l’on essoreSOCIAL
E t si les militants syndicaux souffraient aussi, en écho, des difficultés rencontrées par les
journalistes ? Ils étaient plus de vingt, hier, à témoigner des problèmes psychosociaux générés par les entreprises de presse. « Parfois isolés, certains syndicalistes lâchent l’affaire, s’ils ne commettent pas des gestes plus définit ifs », rapporte un élu du personnel. Autre témoigne fort : « J’accompagne une consœur tombée en dépression. El le es t , depuis , revenue dans l’entreprise. Mais quand elle ne va pas bien, je reçois trois appels par jour, et des mails. Elle me confie des choses que des psys ou des médecins du travail ne comprendraient pas. Car nous
faisons le même métier. Cela fait trois ans que ça dure. Je ne sais pas comment lui dire non ; ça me fatigue, mais je suis fort. »
Ce journaliste retraité se demande comment développer une stratégie pour lutter contre ces risques psychosociaux. Cet autre intervenant préfère parler de
« risque organisationnel » pour élargir le problème au temps de travail et à la répartition des tâches. Les salariés qui craquent les premiers sont des salariés « sentinelles », note Nelly Bidot-Morat experte des relations sociales dans l’entreprise. Ce que ce journaliste exprime à sa façon : « On a peu de moyens, sauf nos tripes, pour dire que l’on souffre. » Un dernier témoin, autrefois victime de harcèlement moral, évoque une situation personnelle, « douloureuse et terrible ». Comme tout le monde, les journalistes ont tendance à se dire que les malheurs n’arrivent qu’aux autres. Surprise. Ils peuvent aussi connaître la souffrance au travail. Guillaume LE ROUX
“Peu de moyens, sauf nos tripes, pour dire que l’on souffre”
Les débats menés par M.Le Jeune et P. Le Bellec ont décrit une situation alarmante.
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Le projet est ambitieux. En janvier 2013, Denis Robert (de son p r o p r e a v e u p l a s t i c i e n , réalisateur de docs et acces-soirement journaliste), ses
confrères Marcel Gay et Thierry Gadault annoncent l’arrivée d’un nouveau pure player. Leur but : « Imposer Infodujour.com comme le principal site français d’informations en ligne, en couvrant l’ensemble de l’actualité parisienne et régionale. » À la clé, l’embauche « en CDI » de deux journalistes dans chacune
des 26 régions françaises. Pourtant, à trois mois du lancement du site, l’objectif est loin d’être atteint. L’équipe ne compte que trois journalistes : les créateurs. Qui se disputent sur la ligne éditoriale.
Un projet à 100 millions d’euros« C’est dur de fédérer tout le monde autour d’un même projet », reconnaît Denis Robert. Les désaccords concernent le public visé par Infodujour.com. Un des trois créateurs souhaite concurrencer la presse quotidienne régionale. Denis Robert préfère se recentrer sur des sujets plus nationaux. « Je crois au modèle économique que je développe, justement parce qu’il est national. » Un idéal aux antipodes du projet de départ. Car si Denis Robert assure disposer de 10 millions d’euros, « pour un modèle régional, ce n’est pas 10 mais 100 millions qu’il faudrait ». Utopiste ? L’ancien journaliste de Libération se défend : « Je n’ai jamais fait de promesses en l’air. » Et attaque : « La PQR, c’est la catastrophe. Les sites
locaux ont d’énormes problèmes et personne n’a trouvé la solution. » L’avenir, assure-t-il, « c’est le Web. » Un Web payant, via des abonnements. Là encore, le projet est ambitieux : « Il faudrait 100 000 abonnements à 60 euros dans les trois ans. » Alors même que Médiapart plafonnait à 75 000 abonnés en avril 2013, cinq ans après sa création. Exit donc « un modèle à la Médiapart dans chacune des 26 régions ». Denis Robert n’hésite pas, aujourd’hui, à prendre ses distances avec le pure player. Et remet en cause, avec une bonne dose de mauvaise foi, le succès du site créé par son meilleur ennemi, Edwy Plenel : « Ça ne marche pas tant que ça, ce n’est pas pour rien qu’ils font des abonnements à 1 euro. » Pour un essai de quinze jours, oublie-t-il de préciser.Hier, ce qu’il n’a pas oublié, c’est de s’offrir une séance de dédicace. À l’honneur, son dernier livre, Une vue imprenable sur la folie du monde. Celle sur son projet est plus improbable. Madjéné SANGARÉ et Clémentine VERGNAUD
F rançois Ollier, secrétaire général, et Raoul Advocat, tous deux journalistes à France 3, font le
même constat : à leur arrivée dans la commission juridique du SNJ, ils ont découvert un métier plus précaire qu’ils ne le soupçonnaient. Certes, les journalistes pigistes sont les plus touchés mais ils ne sont pas les seuls.La plupart des appels à l’aide viennent de la presse écrite. « Les rédactions sont plus petites, avec des journalistes isolés, sans interlocuteur », analyse François Ollier. Un journaliste seul est donc un journaliste vulnérable. D’autant plus que la majorité d’entre eux « sont ignares en droit social ». Les entreprises saisissent cette opportunité pour précariser encore davantage la profession. « L’idéalisme de
certains journalistes se retourne contre eux », regrette Raoul Advocat. Pour les pigistes, la situation est encore plus préoccupante. Car ils sont seuls et soumis à une relation hiérarchique à sens
unique. Plus leur nombre augmentera, plus les difficultés risquent de s’accroître. Or, en 2012, selon l’Observatoire des métiers du journalisme, les pigistes sont 17,6 % des journalistes encartés. Si on ajoute les CDD, la précarité touche 21,3 % des journalistes. Le SNJ essaye d’éveiller les consciences. « C’est l’objectif de la permanence téléphonique et physique », indique Raoul Advocat. Le développement de statuts illégaux, comme l’auto-entreprenariat ou le free-lance (à ne pas confondre avec le statut de pigiste), constitue un nouveau défi. C’est l’un des enjeux de lutte pour une profession réellement encadrée car, rappelle François Ollier, « un journaliste doit être obligatoirement salarié ». Mathieu LIGNEAU
Et Denis Robert créa l’info
“Ils sont ignares en droit social”
Hier, Denis Robert a présenté son dernier projet, infodujour.com. Le site « novateur » est encore loin d’ouvrir. Il divise ses créateurs.
La commission juridique du SNJ s’alarme d’une précarisation grandissante du métier de journaliste.
RENCONTRE
PROTECTION
François Ollier (à g.) et Raoul Advocat.
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D ans quelles conditions travaillent nos confrères en Europe ? Franco Siddi, secrétaire général de
la Fédération nationale de la presse italienne (FSI) et l’Espagnol Paco Audije, secrétaire général adjoint à la Fédération internationale des journalistes (FIJ) témoignent.
La liberté de la presse entravéeÀ l’étranger, la question des relations entre journalistes et politiques se pose tout autant qu’en France. « En Espagne, c’est pire qu’en France, affirme Paco Audije. Il y a trop de proximité et celle-ci se ressent surtout dans le vocabulaire employé. » La situation est quelque peu différente en Italie. Si la connivence est importante, la pression politique l’est aussi. « Les partis politiques ont le contrôle total de la télévision publique. Sous le gouvernement Berlusconi, de nombreuses lois ont voulu entraver la liberté de la presse. La “loi bâillon” sur les écoutes téléphoniques ou plus récemment la loi sur la diffamation ont
donné lieu à de fortes mobilisations des journalistes », précise Franco Siddi qui estime que l’arrivée d’Enrico Letta, le nouveau président du Conseil, n’éclaircira pas l’horizon.
Une centralisation croissanteLa crise de la presse n’a pas de frontières. Paco Audije le constate tous les jours dans son travail. La disparition de certains titres de la presse quotidienne régionale constitue la partie la plus visible de cette crise. Et dans les titres qui subsistent, l e s p a g e s s o n t rédigées à 80 % par une centrale d’ informations, ce qui ne laisse que 20 % pour les pages locales. La pluralité de la presse s’en trouve donc menacée. De l’autre côté des Alpes, la
presse locale rencontre tout autant de difficultés. Et les titres nationaux ne sont pas épargnés : « Il Corriere de la Serra a supprimé 70 postes de journalistes sur 360 », s’attriste Franco Siddi.
Le défi du numérique « Le développement de l’information via les nouvelles technologies est inéluctable. » Franco Siddi en est sûr,
l e numér ique r e p r é s e n t e l e plus grand défi journal is t ique actuel.Internet donne l ’ i m p r e s s i o n q u e t o u t l e monde peut être journaliste. Pour s u r m o n t e r l a crise et réussir l a t r a n s i t i o n n u m é r i q u e ,
« i l faut créer une différence en approfondissant l’information, en la contextualisant et en la traitant dans la continuité », analyse le journaliste italien. « Avec Internet, on confond souvent accumulation de données et information », confirme son confrère espagnol.
Le droit de la presse menacé« En Italie, la déontologie est régie par la loi et les conventions collectives », précise Franco Siddi. Mais ces principes sont loin d’être respectés : « Les pressions des pouvoirs économiques et politiques se font ressentir. » La législation obsolète ne facilite pas non plus les évolutions. « La loi a environ cinquante ans et ne fonctionne pas correctement. »En Espagne, aucune harmonisation déontologique n’existe : les instances sont régionales et donc autonomes. « Les juges peuvent demander au journaliste de révéler ses sources. Nous n’avons alors aucune garantie d’être protégés. À chaque fois, notre situation dépend de la jurisprudence qui s’applique. » Toinon DEBENNE et Clémentine VERGNAUD
J ournaliste, oui, mais parfois à l’autre bout du monde. Les correspondants à l’étranger rapportent pour leur pays
les réalités d’ailleurs. Mais comment intéresser son public lorsque l’on vit loin de lui ? Paco Audije, rédacteur espagnol à La Libre Belgique adapte le traitement de l’information d’une nationalité à l’autre. « Un Belge va directement
comprendre les problématiques des autonomies espagnoles grâce à son histoire nationale. Il va falloir davantage expliquer ce fonctionnement au lecteur français, citoyen d’un État centralisé. » Parce qu’il vit à l’étranger, la lutte contre les préjugés reste sa priorité. « Récemment, dans The Guardian, un article expliquait que les horaires tardifs permettaient aux Espagnols de faire la sieste. » Une pratique pourtant révolue depuis bien longtemps, sourit-il. Paco Audije ne peut pas se permettre d’oublier le support pour lequel il écrit : « Je dois être Espagnol quand je suis en France, si je travaille pour la télé publique espagnole. Et Belge quand je suis en Espagne, si je travaille pour La Libre Belgique. » T. D. et C. V.
Menaces sans frontières
Rester proche du lecteur
En Espagne et en Italie, les médias sont aussi confrontés à des difficultés. Deux journalistes expliquent le fonctionnement de la presse dans ces pays.MÉDIAS
Paco Audije (à g.) et Franco Siddi, deux journalistes étrangers invités au Congrès.
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SNJ ou SNJ Solidaires ? » Voilà la
question essentielle qui a animé la
réunion plénière d’ouverture du
quatre-vingt-quinzième congrès
du SNJ. Pour mémoire, le SNJ fait
partie du « groupe des dix », le collectif
Solidaires.
Après de nombreuses tergiversations, les
participants au débat se sont résignés à voter
dans un brouhaha général. Le résultat est sans
appel. Soixante-quinze congressistes, dont
Anthony Bellanger, le premier secrétaire
général, se sont opposés au changement de
nom du syndicat. Seules treize personnes se
sont prononcées en faveur et quinze se sont
abstenues. Le SNJ reste le SNJ.
Les échanges ont été vifs entre les partisans
du changement et leurs adversaires. Claude
Cordier, journaliste à Radio France et
président de la CCIJP, a invoqué « un souci
de cohérence » entre la réalité du SNJ et la
position de la confédération Union syndicale
solidaires pour souligner son opposition. Au
contraire, Didier Labertrandie, journaliste
à Centre Presse Aveyron, s’est dit prêt
à accepter le changement. « Je ne vois
pas en quoi ce nom peut choquer », a-t-il
argumenté.
Durant cette matinée, les autres thèmes
du rapport d’activité ont été rapidement
abordés. Plus de 97 % des membres du
syndicat, présents dans la salle, l’ont
approuvé.
Justine BOUTIN et Toinon DEBENNE
Pas une simple question de non
Hier, après un débat houleux, les congressistes ont décidé de conserver le nom du syndicat.
La FeuilleVENDREDI 11 OCTOBRE 20136GASTRONOMIE LOCALE Elle s’est invitée, hier, au congrès. La maison Becam, propriétaire de six boutiques dans la région Angevine, présentait le choc’o roi, sa spécialité incontestée.
NOUVEAU SITE INTERNET Depuis cet été, une nouvelle version du site internet (www.snj.fr) est en cours de réalisa-tion. Le but est de mettre au point un gestionnaire de contenus d’un vrai journal en ligne et d’avoir une meilleure visibilité. Mise en ligne prévue début 2014.
DEUX PRODUCTEURS de vins locaux, Evelyne de Pontbriand et la famille Denis étaient présents hier au congrès pour proposer une dégustation de côteaux du layon, d’anjou rouge ou rosé et de vin blanc sec en AOC.
Agenda 9 heures. Réunion du nou-veau bureau national et élection des secrétaires généraux. 10 heures. Réunion des commissions de travail. 13 heures. Déjeuner à Terra Botanica. 15 heures. Séance plénière et rapport des commissions. 18 heures. Visite déambulatoire dans Angers puis soirée de gala à la galerie David d’Angers.
Les journalistes des pure players – ces
médias présents uniquement sur
Internet – sont un peu plus d’une
centaine parmi les 37 477 détenteurs de
la carte de presse en 2012. Un chiffre
approximatif puisqu’il n’y a que trois
catégories citées dans le rapport de
l’Observatoire des métiers de la presse :
radio, télévision et presse écrite. Les médias
numériques sont donc les grands absents.
La Commission de la carte d’identité des
journalistes professionnels est-elle trop lente
à accompagner les évolutions du métier ?
« Elle est composée de gens compétents, je
ne vois pas pourquoi on n’y arriverait pas »,
répond du tac au tac Éric Marquis, l’ancien
président.
Pour mémoire, les pure players n’ont pu
accéder au statut d’entreprise de presse
qu’en 2009. Et certains ne le demandent
pas. De plus, le Spiil (Syndicat de la presse
indépendante d’information en ligne) n’a
pas signé la Convention collective nationale
des journalistes. Ce n’est donc pas facile
d’attribuer une carte de presse à ces
salariés. Éric Marquis est formel : « Nous
appliquons les mêmes critères qu’aux
médias traditionnels. » Soliane COLAS
Presse web, c’est pas netLes statistiques de la carte de presse sont sorties. Grands absents : les journalistes des pure players. CARTE
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La séance plénière, au moment du vote.
Nichée dans le jardin du musée des Beaux-Arts d’Angers, l’ancienne abbaye Toussaint accueille la
soirée de gala du congrès. L’occasion de découvrir le fabuleux travail de David d’Angers (1788-1856) sur la matière et l’esprit. Le buste interactif de Victor Hugo témoigne : « David avait cette obsession du temps qui passe et change les traits des hommes. » Le sculpteur a réalisé deux bustes et un médaillon de l’écrivain à différentes époques de sa vie. Ils « sont un subtil équilibre entre ressemblance et idéalisation », poursuit le poète. D’Angers représentait les hommes selon ce qu’il percevait de leur caractère et moins selon leur réalité
physique. Tout comme Balzac, dont la statue orne sa tombe au cimetière du Père-Lachaise, il pensait que le physique des hommes reflétait leur caractère. « La physiognomonie est la connaissance du rapport qui lie la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible », définit Johann Kaspar Lavater, son plus grand spécialiste. Dans l’œuvre de David d’Angers, cette surface visible, c’est la sculpture, l’invisible étant l’histoire et la personnalité de son modèle. Ce parti pris l’a amené, par exemple, à représenter ses colosses avec des mollets épais pour
mieux illustrer leur honnêteté. De même, il s’intéressait à la phrénologie, théorie qui reliait chaque fonction mentale à une zone du cerveau et soutenait que la forme du crâne indiquait l’état des différentes facultés. C’est de là que vient l’expression « la bosse des maths ».Goethe est représenté avec un front large pour signifier ses grandes capacités de réflexion. David d’Angers a fait spécialement le déplacement en Allemagne pour le rencontrer. Son génie se nourrissait de l’intimité créée entre lui et son modèle. » L’artiste avait pour projet de créer une galerie des grands hommes. « L’obsession qu’il avait de capter les
gens de son époque le tourmentait », clame le buste de Victor Hugo. Avec une exigence : sculpter uniquement les hommes qu’il admirait. À l’entrée du musée, une majestueuse statue représente Bonchamps, général vendéen. Preuve que David d’Angers, fervent républicain, n’avait que faire du statut de ses modèles : il représentait les hommes à qui il reconnaissait une grandeur d’âme. Pendant les guerres de Vendée, le général Bonchamps, à l’agonie sur le champ de bataille, a gracié des républicains qui devaient être exécutés. Parmi eux, le père
de l’artiste. Reconnaissant, ce dernier a immortalisé ce geste magnanime dans un style antique olympien. Aux côtés de Bonchamps, le médecin Ambroise Paré, le corsaire Jean Bart ou encore l’imprimeur Gutenberg. Les hommes placés dans la lumière sont tous des héros : son panthéon minéral et personnel. Au centre de la pièce, justement, une reproduction au tiers de sa taille du fronton du vrai Panthéon sculpté de 1830 à 1836. L’occasion pour David d’Angers d’exprimer ses idées républicaines. À son installation, le fronton n’a pas fait l’unanimité et n’a même pas été inauguré. Représenter des personnages de l’opposition sur le
relief portait à controverse : une nouvelle preuve de son esprit indépendant. Les dizaines de statues monumentales, colosses aux pieds de plâtre et modèles d’atelier avant réalisation finale sont saisissantes. Sur la mezzanine, les bustes fixent les visiteurs. Pour éclairer au mieux ces grands hommes, l’immense verrière crée un puits de lumière dans l’abbaye. Et rend hommage à l’œuvre d’un artiste atypique, distingué dans le monde entier. Soliane COLAS et Mathieu LIGNEAU (texte et photos)
La galerie David d’Angers sublime les sculptures de l’artiste animé par une vision militante de l’art.
La science au service de l’art
À VOIR
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Dans les pas de FrançoisLe responsable paysagiste nous entraîne dans les coulisses de Terra Botanica. Le parc végétal accueille les congressistes cet après-midi. PORTFOLIO
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7 h 45. Branle-bas de combat face au tableau de service. Les cinq permanents, encadrent une vingtaine de jardiniers saison-niers. Au programme : nettoyage, désherbage, mais aussi aération du sol et plantation de bulbes divers
9 h 45. Le parc va ouvrir ses portes. Mélanie se dépêche de terminer le nettoyage des allées. Une fois que les visiteurs ont investi les lieux, aucun engin motorisé ne doit troubler leurs déambulations.
11 h. François Bouhiron, responsable paysagiste, donne des conseils à Emilie pour les travaux dans la serre. L’endroit renferme des Dracaeno draco, des arbres plus que centenaire à la sève rouge vive.
Dans le parc, l’emploi de produits chimiques est proscrit. Pour éliminer les parasites, l’équipe utilise des chrysopes, insectes affamés de nuisibles, ou des pièges adhésifs accrochés aux tiges des plantes.
François réfléchit à la plante qui viendra remplacer ce quinoa rouge, dans le potager médiéval.
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