La domotique - Familles Rurales Voisenon · Dans la gamme 433 MHz il faut citer le protocole...
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La domotique
Pourquoi s’intéresser à la domotique ?
Sa maison on y est très attaché car elle nous procure confort et sécurité et pour la
plupart d’entre nous elle représente l’essentiel de notre patrimoine.
Depuis toujours les progrès de la technologie ont permis progressivement d’améliorer
le confort et la sécurité de son logement et aujourd’hui il devient banal d’avoir du
chauffage avec thermostat programmable, des volets motorisés, des lumières qui
s’allument avec un détecteur de mouvement, un système d’alarme. Plus récemment
les détecteurs de fumée ont été rendus obligatoires, en attendant sans doute des
détecteurs de C02 ou d’inondation.
Tous ces systèmes plus ou moins automatisés fonctionnent indépendamment avec
leurs boîtiers de contrôle et leurs multiples télécommandes. De plus ils ne sont
réglables qu’en « local » c'est-à-dire qu’il faut être chez soi pour les actionner ou
modifier des réglages.
Maintenant avec les nouvelles technologies (internet et smartphone) on peut envisager
de nouvelles fonctionnalités inimaginables il y a encore quelques années, et à tout petit
budget.
Vous avez tous constaté comment l’internet et les nouveaux téléphones ont modifié
profondément nos habitudes de communication.
Que l’on soit au travail, en vacances, ou à l’autre bout du monde, on trouve normal de
pouvoir communiquer instantanément avec ses proches, les appeler, leur écrire et
envoyer des informations.
Partant de ce constat il semble donc naturel de pouvoir également communiquer
simplement avec sa maison et savoir ce qui s’y passe à tout instant avec son téléphone
portable, sa tablette ou un ordinateur, où que l’on soit, et pouvoir intervenir
rapidement et efficacement en cas d’anomalie.
Cette possibilité de voir et savoir ce qui se passe à la maison devient bien utile quand
elle permet de limiter le besoin de faire appel à des services pour surveiller les enfants
à leur retour d’école ou quand on envisage une sortie le soir.
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Elle devient également précieuse quand elle permet de faciliter le quotidien à nos ainés
et de s’assurer que tout se passe bien chez eux.
La domotique va dans le sens de l’histoire. Se pose t’on encore la question de donner
un téléphone portable à nos enfants ?
La domotique comment ça marche ?
Le fonctionnement est similaire à celui d’un système d’alarme, d’ailleurs on peut
considérer qu’un système d’alarme est de la domotique dont les fonctionnalités sont
limitées à l’application alarme.
Une installation domotique est composée :
- D’une unité de contrôle (l’équivalent de la centrale d’alarme) appelée box
domotique ou contrôleur domotique, connectée à la box internet (câble ou wifi)
- D’équipements dits émetteurs qui transmettent des informations à l’unité de
contrôle : détecteurs, télécommandes, caméras…
- D’équipements dits récepteurs qui reçoivent des informations de l’unité de
contrôle : moteurs de volets roulants, prises télécommandées
L’unité de contrôle est le cerveau de l’installation qui gère les flux d’informations entre
émetteurs et récepteurs et qui assure la communication avec l’utilisateur.
Comme pour les systèmes d’alarme les transmissions entre la box et les équipements
émetteurs et récepteurs sont actuellement toutes sans fil par radio fréquence offrant
l’avantage de simplifier la mise en place en évitant des câblages coûteux, et
inesthétiques dans l’ancien.
La règlementation a défini des standards de radio fréquence:
- 433 MHz
- 868 MHz
- 2,4 GHz (incluant le wifi)
Ces gammes de radio fréquence autorisent des distances de transmission de quelques
dizaines de mètres ce qui est généralement suffisant pour une habitation particulière.
La communication entre la box et l’utilisateur se fait via le réseau informatique
domestique et internet autorisant ainsi une accessibilité totale sans frontière.
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La box s’apparente à un ordinateur connecté à internet avec laquelle on communique
avec un PC, une tablette, ou son smartphone
SCHEMA GENERAL
Box domotique
Box internet
Interfaces de communication
internet
Equipements récepteurs
domotique
Equipements émetteurs
domotique
Communications par radio-fréquence
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Les matériels
C’est là que les choses se compliquent, en effet on trouve maintenant sur le marché un
choix énorme d’équipements dans les gammes de radio fréquence mentionnées (433
MHz, 868 MHz, 2,4GHz), mais la difficulté est de pouvoir faire communiquer ces
équipements. En effet pour chacune des radio fréquence il existe un grand nombre de
protocoles de communication et des fabricants de systèmes domotiques se sont bien
sûr ingéniés à développer des protocoles « propriétaires » obligeant ainsi à acheter
tous les matériels d’une même marque. On reconnait là bien sûr des pratiques déjà
largement utilisées pour les systèmes d’alarme.
Fort heureusement le développement du marché a permis à un certain nombre de
protocoles de s’imposer permettant ainsi une saine concurrence conduisant à une offre
variée avec des prix attractifs.
Dans la gamme 433 MHz il faut citer le protocole standard
Chacon/DIO/TRISTAR/NEXTA, et dans la gamme 868 MHz le protocole Zwave et
EnOcean.
Zwave a été spécialement développé pour la domotique, il requiert peu d’énergie, a
une bonne portée (grâce au principe de maillage) et offre un retour d’état (indique par
exemple si une prise est allumée ou éteinte).
Les modules EnOcean n’ont pas besoin de pile car ils produisent eux-mêmes
l’électricité dont ils ont besoin (par effet photovoltaïque ou magnétoélectrique).
Les modules sous 433 MHz sont les moins chers (20 à 30 €) suivis par les produits
Zwave (50 à 60 €). La technologie EnOcean est la plus coûteuse (60 à 100 €)
Néanmoins il est clair que le manque de standardisation favorise encore une offre
commerciale concentrée sur des produits propriétaires avec une explosion des coûts
dès lors que l’on veut étoffer son installation.
Parmi les produits propriétaires citons :
- SOMFY
- MYFOX
- LEGRAND
- DELTA DORE
- BLYSS
- EDISIO
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Voici quelques illustrations de kits proposés par ces marques :
Kit MYFOX Kit MYFOX
Kit SOMFY
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En résumé 2 approches se présentent pour réaliser son installation domotique :
- S’orienter sur une marque
- Construire son installation à partir de composants disponibles sur le marché
S’orienter sur une marque est une facilité mais outre le coût supérieur, cette option
présente souvent d’autres inconvénients comme le faible choix d’équipements et des
fonctionnalités limitées.
Prenons l’exemple des caméras de surveillance. Il ne sert à rien d’enregistrer en
continu, l’intérêt étant de prendre et d’envoyer des photos ou de courtes séquences
vidéos quand une anomalie se présente (intrusion par exemple).
Peu d’installations de marque offrent cette fonction.
Il en est de même pour l’élaboration de scénarios où le souci de vouloir simplifier la
programmation limite la capacité de création pour ne permettre que des scénarios
« standardisés».
Construire son installation offre donc un réel avantage technique et budgétaire mais en
contrepartie oblige dans une certaine mesure à «mettre les mains dans le cambouis ».
L’investissement personnel sera bien sûr fonction des choix de matériels et de la taille
de son installation.
Cet investissement personnel peut rapidement devenir un hobby et le but de ce qui va
suivre est de vous éclairer sur les caractéristiques des matériels et de vous orienter sur
des produits performants, faciles à mettre en œuvre, avec un budget serré, pour une
installation évolutive.
Installation DIY (do It yourself : faire soi-même)
Le faire soi-même offre l’avantage d’apprendre en faisant et de se constituer une
expertise au fur et à mesure de sa progression.
La pièce centrale d’une installation domotique est la box et son logiciel d’utilisation.
Il existe 2 formules :
- Le tout en 1 : box avec logiciel intégré
- Box et logiciel séparés
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Le tout en 1 est une facilité pour le démarrage. Le choix doit être guidé par le nombre
de protocoles pouvant être gérés, la facilité d’utilisation et les performances.
Suivant les produits la box intègre complètement ou partiellement les émetteurs-
récepteurs compatibles avec différents protocoles.
Le tableau donne un aperçu des principaux produits actuellement disponibles :
Marque /modèle Protocoles possibles Abonnement Capacités de programmation
CONNECTED OBJECT/Eedomus+
Zwave – 433MHz(*) EnOcean (*)
Non (**) Très importantes
FIBARO/Home Center2
Zwave seulement Non Importantes
VERA/Vera plus Zwave – 433MHz(*) EnOcean (*)
Non Limitées
ZODIANET/Zibase Pro+
Zwave – 433MHz EnOcean, …..
Non Très importantes
ORANGE/Homelive Zwave seulement Oui (10€/mois) Limitées
DIO/Homebox 868 MHz – 433 MHz Non Limitées
(*) : avec module émetteur/récepteur additionnel
(**) sauf pour stockage de données en ligne
Les box les plus performantes sont Eedomus+ et Zibase Pro+, avec de bonnes capacités
de programmation. Elles nécessitent cependant de consacrer un peu de temps pour
maitriser leur utilisation.
Pour ceux qui recherchent avant tout la simplicité de mise en œuvre et envisagent une
installation peu complexe la Homebox de DIO présente un bon compromis d’autant
qu’elle est la moins chère (130 €). Par ailleurs elle est compatible avec les équipements
Chacon, DIO, et EDISIO qui présentent un excellent rapport qualité/prix.
La Homebox peut aussi être une solution de démarrage avant de passer à une solution
DIY car les tous les équipements seront réutilisables.
La box
La formule box et logiciel séparés offre le maximum de souplesse.
Pour la box un ordinateur de faible puissance suffit. Depuis quelques années des
produits très performants à bas coût sont apparus. Le plus répandu est le Raspberry qui
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tourne sous Linux et qui supporte la plupart des logiciels de domotique. Il est classé
comme nano-ordinateur, de la taille d’une carte de visite, ne coûte que 35€ (carte
seule). A à ce prix bien sûr la configuration est minimale (pas d’écran ni de clavier) mais
suffisante pour faire tourner un logiciel de domotique.
Développé à l’origine pour équiper les collèges ce produit est très populaire et
bénéficie d’une grande communauté d’utilisateurs et de nombreux articles consacrés à
son utilisation. Il n’a pas de disque dur et se contente d’une mémoire flash (carte micro
SD) et de ce fait ne consomme pratiquement pas d’énergie. La mémoire flash étant très
sollicitée sa durée de vie en domotique dépasse rarement une année. Pour une
solution durable il faut donc prévoir un disque dur externe (de préférence SSD).
Néanmoins le coût complet d’un Raspberry (la dernière version est le Pi3) avec disque
dur, boîtier, et alimentation électrique 5V reste inférieur à 100 €. De nouveaux produits
plus performants sont apparus récemment sur le marché tel que l’Odroid C2 ,
également de la taille d’une carte de visite, dans la même gamme de prix mais
acceptant une mémoire MMC (donc pas l’inconvénient de la micro SD).
A ces nano-ordinateurs il faut associer des émetteurs-récepteurs suivant les protocoles
que l’on souhaite utiliser. Ces metteurs-récepteurs se branchent sur des ports USB (4
ports USB disponibles sur Raspberry et Odroid C2)
En 433 MHz on trouve un couteau suisse, le RFXcom, qui gère un très grand nombre de
protocoles dont le Chacon/DIO/TRISTAR/NEXTA, SOMFY (volets roulants), Oregon
(capteurs de mesure), Visonic (détecteurs de mouvement) et qui à lui seul permet de
couvrir les besoins d’une installation domotique très complète. Prix : environ 100 €
Odroid C2
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Les autres protocoles font appel à des « dongle » qui ressemblent à une clef USB et
dont le coût se situe aux alentours de 60€ (Zwave, EnOcean, ….)
Logiciels
La bonne surprise est que l’on trouve de nombreux logiciels gratuits performants et
faisant l’objet d’un très bon support et de mises à jour régulières.
Deux produits se démarquent :
- JEEDOM (éditeur français)
- DOMOTICZ (éditeur néerlandais)
Ces 2 produits gratuits sont très complets et largement documentés sur internet :
articles, blogs, forums.
Ils permettent d’intégrer un très grand nombre d’équipements et ont des possibilités
de programmation quasiment illimitées, ce qui contribue à leur succès.
JEEDOM est un produit français, très innovant par le concept des « plugins » qui
constituent des passerelles de communication non seulement avec des équipements
mais également avec des applications sur internet.
Par exemple avec le plugin Météo il est possible de récupérer des données météo sur
internet (température, humidité, heures de lever et coucher du soleil, …) que l’on peut
utiliser dans des scénarios ou dans des formules de calcul.
DOMOTICZ est également très puissant, mais la documentation est en anglais …
RFXcom Dongle
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Mon projet JEEDOM
Une installation DYI avec JEEDOM constitue donc une bonne formule pour démarrer
dans la domotique avec un petit budget.
Pour se lancer imaginons une installation simple à base de prises de courant
télécommandées :
- 1 prise pour allumer un lampadaire dans le salon
- 1 prise pour allumer la radio le matin à son réveil
- 1 prise pour allumer la cafetière le matin
Matériel à acheter :
- 1 Raspberry Pi3 complet (avec boîtier, alimentation, et carte microSD de 8Gb)
Environ 65 € sur Amazon ou Ebay
- 1 module 433 MHz RFXCom. Environ 100 € (Amazon ou Ebay)
- 1 lot de 3 prises télécommandées DIO ou Chacon. Environ 30 € (Leroy Merlin)
Pour 165 € vous avez le cœur de l’installation domotique, et avec 30 € vous pouvez
déjà automatiser 3 équipements (lampadaire, radio, cafetière).
Pour quelques dizaines d’euros supplémentaires vous pouvez acquérir une caméra
d’intérieur motorisée (moins de 30 €), un détecteur de mouvement (moins de 30€), un
capteur de température et humidité (moins de 20 €)
Logiciel :
Télécharger sur internet : https://www.jeedom.com/site/fr/soft.html#obtenir
Installation :
La documentation JEEDOM est bien faite et de nombreux tutoriels sur internet
expliquent pas à pas les étapes de l’installation et comment réaliser ses premiers
montages. Prévoir néanmoins quelques heures pour se familiariser avec le logiciel qui
n’est pas toujours intuitif. Une fois que vous serez à l’aise avec les plugins et
l’installation des modules vous pourrez peaufiner vos scénarios et pour cela un peu de
connaissance de programmation vous facilitera grandement la tâche.
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Comme le montre la photo le Raspberry et le module RFXcom prennent peu de place à
côté de la box internet.
Conclusion
Nous espérons que cet article a permis d’apporter un éclairage sur la domotique et de
la démystifier. Elle est sans doute encore trop souvent considérée comme un gadget
tout comme le téléphone portable à ses débuts, mais il est à parier qu’elle va prendre
sa place dans nos habitations avec le développement des nouvelles technologies de
communication et la mode grandissante des objets connectés et de l’IOT (internet of
things).
Porté par la vague du numérique le développement de la domotique bénéficiera
également de la vogue croissante du DIY et des nouvelles technologies, ainsi que de la
baisse des coûts des équipements associée à une offre sans cesse enrichie.
Alors laissez vous tenter par l’aventure.
Bernard SOHIER