La Delicatesse Extrait 20 Pages

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DAVID FOENKINOS LA DÉLICATESSE roman GALLIMARD Extrait de la publication Extrait distribué par Editions Gallimard

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la delicatesse

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  • DAVID FOENKINOS

    LA DLICATESSEroman

    GALLIMARD

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  • DU MME AUTEUR

    Aux ditions Gallimard

    I N V E R S I O N D E L I D I OT I E . Prix Franois Mauriac de lAcadmie franaise 2002.

    E N T R E L E S O R E I L L E S

    L E P OT E N T I E L ROT I QU E D E M A F E M M E ( Folio , n 4278). Prix Roger

    Nimier 2004.

    QU I S E S O U V I E N T D E D AV I D F O E N K I N O S ? Prix du Jury Jean Giono 2007.

    N O S S PA R AT I O N S .

    Aux ditions Flammarion

    E N C A S D E B O N H E U R ( Jai Lu , n 8257).

    C L I B ATA I R E S , thtre.

    Aux ditions Grasset

    L E S C U R S AU TO N O M E S .

    Aux ditions Emmanuel Proust

    P O U RQU O I TA N T D A M O U R ? 2 tomes en collaboration avec Benjamin Reiss.

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  • l a d l i c a t e s s e

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  • DAVID FOENKINOS

    LA DLICATESSEr o m a n

    G A L L I M A R D

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  • ditions Gallimard, 2009.

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  • Je ne saurais me rconcilier avec les choses, chaque instant dt-il sarracher au temps pour me donner un baiser.

    cioran

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    Nathalie tait plutt discrte (une sorte de fminit suisse). Elle avait travers ladolescence sans heurt, respectant les pas-sages pitons. vingt ans, elle envisageait lavenir comme une promesse. Elle aimait rire, elle aimait lire. Deux occupations rarement simultanes puisquelle prfrait les histoires tristes. Lorientation littraire ntant pas assez concrte son got, elle avait dcid de poursuivre des tudes dconomie. Sous ses airs de rveuse, elle laissait peu de place l-peu-prs. Elle restait des heures observer des courbes sur lvolution du PIB en Estonie, un trange sourire sur le visage. Au moment o la vie dadulte sannonait, il lui arrivait parfois de repenser son enfance. Des instants de bonheur ramasss en quelques pisodes, toujours les mmes. Elle courait sur une plage, elle montait dans un avion, elle dormait dans les bras de son pre. Mais elle ne ressentait aucune nostalgie, jamais. Ce qui tait assez rare pour une Nathalie 1.

    1. Il y a souvent une nette tendance la nostalgie chez les Nathalie.

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    La plupart des couples adorent se raconter des histoires, penser que leur rencontre revt un caractre exceptionnel, et ces innombrables unions qui se forment dans la banalit la plus totale sont souvent enrichies de dtails offrant, tout de mme, une petite extase. Finalement, on cherche lexgse en toute chose.

    Nathalie et Franois se sont rencontrs dans la rue. Cest toujours dlicat un homme qui aborde une femme. Elle se demande forcment : Est-ce quil ne passe pas son temps faire a ? Les hommes disent souvent que cest la premire fois. les couter, ils sont soudain frapps par une grce indite leur permettant de braver une timidit de toujours. Les femmes rpondent, dune manire automatique, quelles nont pas le temps. Nathalie ne drogea pas cette rgle. Ctait idiot : elle navait pas grand-chose faire, et aimait lide dtre ainsi accoste. Personne nosait jamais. Elle stait plusieurs fois pos la question : ai-je lair trop bou-deuse ou trop paresseuse ? Une de ses amies lui avait dit : personne ne tarrte jamais, car tu as lallure dune femme poursuivie par le temps qui passe.

    Quand un homme vient voir une inconnue, cest pour lui dire de jolies choses. Existe-t-il, ce kamikaze masculin qui arrterait une femme pour assner : Comment faites-vous

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    pour porter ces chaussures ? Vos orteils sont comme dans un goulag. Cest une honte, vous tes la Staline de vos pieds ! Qui pourrait dire a ? Certainement pas Franois, sagement rang du ct des compliments. Il tenta de dfi nir la chose la moins dfi nissable qui soit : le trouble. Pourquoi lavait-il arrte elle ? Il sagissait surtout de sa dmarche. Il avait senti quelque chose de nouveau, de presque enfantin, comme une rhapsodie des rotules. Il manait delle une sorte de naturel mouvant, une grce dans le mouvement, et il pensa : elle est exactement le genre de femme avec qui je voudrais partir en week-end Genve. Alors, il prit son courage deux mains et il aurait mme aim en avoir quatre cet instant. Sur-tout que pour lui, ctait vraiment la premire fois. Ici et maintenant, sur ce trottoir, ils se rencontraient. Une entre en matire absolument classique, qui dtermine souvent le dbut des choses qui le sont moins, par la suite.

    Il avait balbuti les premiers mots, et subitement tout tait venu, dune manire limpide. Ses paroles avaient t propul-ses par cette nergie un peu pathtique, mais si touchante, du dsespoir. Cest bien la magie de nos paradoxes : la situa-tion tait tellement inconfortable quil sen sortait avec l-gance. Au bout de trente secondes, il parvint mme la faire sourire. Ctait une brche dans lanonymat. Elle accepta de prendre un caf et il comprit quelle ntait pas du tout presse. Il trouvait cela si tonnant de pouvoir ainsi passer un moment avec une femme qui venait peine dentrer dans son champ de vision. Il avait toujours aim regarder les femmes dans la rue. Il se souvenait mme avoir t une sorte dadolescent romantique capable de suivre des jeunes fi lles de bonne famille jusqu la porte de leur appartement. Dans

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    le mtro, il lui arrivait de changer de wagon, pour tre prs dune passagre quil avait repre au loin. Soumis la dic-tature de la sensualit, il nen demeurait pas moins un homme romantique, pensant que le monde des femmes pouvait se rduire une femme.

    Il lui demanda ce quelle voulait boire. Son choix serait dterminant. Il pensa : si elle commande un dca, je me lve, et je men vais. On navait pas le droit de boire un dca ce genre de rendez-vous. Cest la boisson la moins conviviale qui soit. Un th, ce nest gure mieux. peine rencontrs et dj sinstalle une sorte de cocon un peu mou. On sent quon va passer des dimanches aprs-midi regarder la tlvision. Ou pire : chez les beaux-parents. Oui, le th cest incontesta-blement une ambiance de belle-famille. Alors quoi ? De lal-cool ? Non, ce nest pas bien cette heure-ci. On pourrait avoir peur dune femme qui se met boire comme a, dun coup. Mme un verre de vin rouge ne passerait pas. Franois continuait dattendre quelle choisisse ce quelle allait boire, et il poursuivait ainsi son analyse liquide de la premire impression fminine. Que restait-il maintenant ? Le Coca-Cola, ou tout autre type de soda non, pas possible, cela ne faisait pas du tout femme. Autant demander une paille aussi, tant quelle y tait. Finalement, il se dit quun jus, a serait bien. Oui un jus, cest sympathique. Cest convivial et pas trop agressif. On sent la fi lle douce et quilibre. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : vitons la pomme ou lorange, trop vu. Il faut tre un tout petit peu original, sans tre toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, a fait peur. Non, le mieux, cest de choisir un entre-deux, comme labricot. Voil, cest a. Le jus dabricot, cest

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    parfait. Si elle choisit a, je lpouse, pensa Franois. cet instant prcis, Nathalie releva la tte de la carte, comme si elle revenait dune longue rfl exion. La mme rfl exion que venait de mener linconnu face elle.

    Je vais prendre un jus ? Un jus dabricot, je crois. Il la regarda comme si elle tait une effraction de la ra-

    lit.

    Si elle avait accept daller sasseoir avec cet inconnu, cest quelle tait tombe sous le charme. Immdiatement, elle avait aim ce mlange de maladresse et dvidence, une attitude perdue entre Pierre Richard et Marlon Brando. Phy-siquement, il avait quelque chose quelle apprciait chez les hommes : un lger strabisme. Trs lger, et pourtant visible. Oui, ctait tonnant de retrouver ce dtail chez lui. Et puis il sappelait Franois. Elle avait toujours aim ce prnom. Ctait lgant et calme comme lide quelle se faisait des annes 50. Il parlait maintenant, avec de plus en plus daisance. Il ny avait aucun blanc entre eux, pas de gne, pas de ten-sion. En dix minutes, la scne initiale de labordage dans la rue tait oublie. Ils avaient limpression de stre dj ren-contrs, de se voir parce quils avaient rendez-vous. Ctait dune simplicit dconcertante. Dune simplicit qui dcon-certait tous les autres rendez-vous davant, quand il fallait parler, essayer dtre drle, faire des efforts pour paratre quelquun de bien. Leur vidence devenait presque risible. Nathalie regardait ce garon qui ntait plus un inconnu, dont les particules de lanonymat seffaaient progressivement sous ses yeux. Elle essayait de se rappeler o elle allait au

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    moment o elle lavait rencontr. Ctait fl ou. Elle ntait pas du genre se promener sans but. Ne voulait-elle pas marcher dans les traces de ce roman de Cortzar quelle venait de lire ? La littrature tait l, maintenant, entre eux. Oui ctait a, elle avait lu Marelle, et avait particulirement aim ces scnes o les hros tentent de se croiser dans la rue, alors quils arpentent des itinraires ns de la phrase dun clo-chard. Le soir, ils refaisaient leur parcours sur une carte, pour voir quel moment ils auraient pu se rencontrer, quels moments ils avaient srement d se frler. Voil o elle allait : dans un roman.

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    Les trois livres prfrs de Nathalie

    Belle du seigneur, dAlbert Cohen

    *

    LAmant, de Marguerite Duras

    *

    La Sparation, de Dan Franck

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    Franois travaillait dans la fi nance. Il suffi sait de passer cinq minutes en sa compagnie pour trouver cela aussi incongru que la vocation commerciale de Nathalie. Il y a peut-tre une dic-tature du concret qui contrarie en permanence les vocations. Cela tant dit, diffi cile dimaginer ce quil aurait pu faire dautre. Bien que nous layons vu presque timide au moment de rencontrer Nathalie, ctait un homme plein de vitalit, dbordant dides et dnergie. Passionn, il aurait pu faire nimporte quel mtier, mme reprsentant en cravates. Ctait un homme quon imaginait si bien avec une valise, serrant des mains en esprant serrer des cous. Il possdait le charme ner-vant de ces gens qui peuvent vous vendre nimporte quoi. Avec lui, on partirait faire du ski en t, et nager dans des lacs islan-dais. Il tait le genre dhomme aborder une seule fois une femme dans la rue, et tomber sur la bonne. Tout semblait lui russir. Alors la fi nance, pourquoi pas. Il faisait partie de ces apprentis traders qui jouent des millions avec le souvenir rcent de leurs parties de Monopoly. Mais ds quil quittait sa banque, il tait un autre homme. Le CAC 40 restait dans sa tour. Son mtier ne lavait pas empch de continuer vivre ses pas-sions. Il aimait plus que tout faire des puzzles. Cela pouvait paratre trange, mais rien ne canalisait davantage son bouillon-nement que de passer certains samedis assembler des milliers de morceaux. Nathalie aimait observer son fi anc accroupi dans le salon. Un spectacle silencieux. Subitement, il se levait et criait : Allez viens, on sort ! Voil, cest la dernire chose quil faut prciser. Il ntait pas amateur de transitions. Il aimait les ruptures, passer du silence la fureur.

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    Avec Franois, le temps fi lait une allure dmentielle. On aurait pu croire quil avait la capacit de sauter des jours, de crer des semaines baroques sans jeudi. peine staient-ils rencontrs quils ftaient dj leurs deux ans. Deux annes sans le moindre nuage, de quoi dconcerter tous les casseurs dassiettes. On les regardait comme on admire un champion. Ils taient le maillot jaune de lamour. Nathalie poursuivait brillamment ses tudes tout en essayant dallger le quotidien de Franois. Le fait davoir choisi un homme un tout petit peu plus g quelle, qui avait dj une situation profession-nelle, lui avait permis de quitter le domicile familial. Mais ne voulant pas vivre ses crochets, elle avait dcid de travailler quelques soirs par semaine comme ouvreuse dans un thtre. Elle tait heureuse de cet emploi qui contrebalanait lam-biance un peu austre de luniversit. Une fois les spectateurs installs, elle prenait place au fond de la salle. Assise, elle regardait un spectacle quelle connaissait par cur. Remuant les lvres au mme rythme que les actrices, elle saluait le public au moment des applaudissements. Avant de vendre le programme.

    Connaissant parfaitement les pices, elle samusait truffer son quotidien de dialogues, arpenter le salon en miau-lant que le petit chat tait mort. Ces derniers soirs, il sagis-sait de Lorenzaccio de Musset quelle jouait en lanant par-ci par-l des rpliques dans le dsordre, dans une parfaite inco-hrence. Viens par ici, le Hongrois a raison. Ou encore : Qui est l dans la boue ? Qui se trane aux murailles de mon palais avec ces cris pouvantables ? Voil ce quentendait Franois, ce jour-l, alors quil tentait de se concentrer :

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    Est-ce que tu peux faire un peu moins de bruit ? demanda-t-il.

    Oui daccord. Je suis en train de faire un puzzle trs important. Alors Nathalie se fi t discrte, respectant lapplication de

    son fi anc. Ce puzzle paraissait diffrent des autres. On ny voyait pas de motifs, pas de chteaux, pas de personnages. Il sagissait dun fond blanc sur lequel se dtachaient des boucles rouges. Des boucles qui se rvlaient tre des lettres. Ctait un message sous forme de puzzle. Nathalie lcha le livre quelle venait douvrir, pour observer lavance du puzzle. Franois tournait, de temps autre, la tte vers elle. Le spec-tacle de la rvlation progressait vers son dnouement. Il ne restait que quelques pices, et dj Nathalie pouvait devi-ner son message, un message construit avec minutie, laide de centaines de pices. Oui, elle pouvait lire maintenant ce qui tait crit : Veux-tu devenir ma femme ?

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    Podium du championnat du monde de puzzlequi se droula Minsk

    du 27 octobre au 1er novembre 2008

    1. Ulrich Voigt - Allemagne : 1 464 points2. Mehmet Murat Sevim - Turquie : 1 266 points.

    3. Roger Barkan - tats-Unis : 1 241 points.

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    Pour ne gner en rien cette belle mcanique, la fte fut trs russie. Une fte simple et douce, ni extravagante ni sobre. Il y avait une bouteille de champagne par invit, ctait pra-tique. La bonne humeur tait relle. On se doit dtre festif un mariage. Beaucoup plus qu un anniversaire. Il y a une hirarchie de lobligation de la joie, et le mariage est au sommet de cette pyramide. Il faut sourire, il faut danser et, plus tard, il faut pousser les vieux aller se coucher. Noublions pas de prciser la beaut de Nathalie qui avait travaill son apparition, dans un mouvement ascendant, pr-parant depuis des semaines son poids et sa mine. Prparation parfaitement matrise : elle tait lacm de sa beaut. Il fallait fi ger cet instant unique, comme Armstrong avait plant le drapeau amricain sur la Lune. Franois lobserva avec motion, et cest lui qui fi gea dans sa mmoire, mieux que tous, ce moment. Sa femme tait devant lui, et il savait que ctait cette image qui passerait devant ses yeux au moment de sa mort. Il en tait ainsi du bonheur suprme. Elle se leva alors pour prendre le micro, et chanta un air des Beatles 1. Franois tait fou de John Lennon. Il stait dailleurs habill en blanc pour lui rendre hommage. Ainsi, quand les maris dansaient, la blancheur de lun soubliait dans la blancheur de lautre.

    1. Here, There and Everywhere (1966).

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  • Achev dimprimersur Roto-Pagepar lImprimerie Floch Mayenne, le 9 juin 2009.Dpt lgal : juin 2009.Numro dimprimeur : 73727.ISBN 978-2-07-012641-5/Imprim en France.

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  • La dlicatesse David Foenkinos

    Cette dition lectronique du livre La dlicatesse

    de David Foenkinos a t ralise le 08/07/2009 par les Editions Gallimard.

    Elle repose sur l'dition papier du mme ouvrage, achev d'imprimer le 9 juin 2009 (ISBN : 9782070126415)

    Code Sodis : N02531 - ISBN : 9782072025310

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    Extrait distribu par Editions Gallimard

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