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La Crète et ses mythesLa Crète et ses mythes

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Plan de la séquencePlan de la séquence

• I. présentationI. présentation

• II.ZeusII.Zeus

• III.MinosIII.Minos

• IV.DédaleIV.Dédale

• V.ThéséeV.Thésée

• VI.annexe sur le minotaure VI.annexe sur le minotaure

• VII.annexe sur le labyrintheVII.annexe sur le labyrinthe

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I.PrésentationI.Présentationla Crète dans le monde grecla Crète dans le monde grec

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Gros plan sur la CrèteGros plan sur la Crète

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La plus grande des îles de la mer Egée est le berceau de bien des mythes.Si le plus connu est celui du minotaure,il ne doit pas occulter les autres.A tout seigneur tout honneur, commençons par Zeus lui même…

II.Zeusa)le berceaub)les nourrices et les protecteursc)les amours

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Petit rappel généalogique

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Le berceau de ZeusRhéa,lassée de voir son cher époux dévorer tous les enfants qu’elle mettait au monde, essaya de soustraire celui

qu’elle portait à l’appétit

féroce de Cronos. Après avoir accouché de son fils,elle trouva refuge… en Crète!

Voici une version plus détaillée de cette arrivée en Crète

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Rhéa était furieuse que Cronos dévorât ses enfants. C'est pourquoi elle mit au monde Zeus, son troisième fils, en pleine nuit sur le mont Lycée en Arcadie, là où les créatures n'ont pas d'ombre et après l'avoir baigné dans le fleuve Néda, elle le donna à Gaia. Celle-ci le transporta à Lyctos en Crète (selon la version la plus connue) où elle le cacha dans l'Antre de Dicté sur le mont Aegéon (ou Ida ou dicté). Elle le confia aux soins de la nymphe Adrasté et à sa sœur Io, l'une et l'autre filles de Mélissée, et à la nymphe-chèvre Amalthée. Il mangeait du miel fait spécialement par les abeilles du mont Ida et il partageait le lait d'Amalthée avec Pan, son frère de lait.

Entourant le berceau d'or de l'enfant, accroché dans un arbre (afin que Cronos ne puisse le trouver ni dans le ciel, ni sur terre, ni sur mer), se tenaient les Courètes en armes, fils de Rhéa. Ils frappaient leurs boucliers de leurs lances et criaient pour couvrir ses vagissements du nouveau-né, de crainte que Cronos ne les entendît de loin.Adrasté (Qui ne recule pas) était la fille d'Iasos et de Mélissa, elle était la sœur d'Io et de Phoronée. Chargée de distraire Zeus nourrisson quand il pleurait, elle possédait une boule ajourée formée de cercles d'or contenant une pierre ciselée : lorsqu'elle lançait la boule en l'air, elle traçait dans le ciel de longs sillons dorés, semblables à ceux que laisse une étoile filante ; Zeus, fasciné, en oubliait sa peine.

Rhéa avait enveloppé de langes une grosse pierre qu'elle donna à Cronos sur le mont Thaumasion en Arcadie, il l'avala croyant que c'était le jeune Zeus.

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La ruse de Rhéa,bas relief

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La nourrice:la bonne Amalthéevue par l’école flamande:Jordaens

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Vue par Nicolas Poussin

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OVIDE, Fastes : Lever de la Chèvre ; (5, 111-128)

"Que le nom de Jupiter inaugure ces chants ! La première nuit va nous montrer l'étoile de la nymphe qui veilla sur le berceau de Jupiter. (…) ; elle est placée au ciel pour prix de son lait. La naïade Amalthée, noble fille de l'Ida crétois, cacha, dit-on, Jupiter au fond des forêts. Elle possédait une chèvre, mère de deux chevreaux, et remarquée pour sa beauté entre tous les troupeaux de la Crète ; une chèvre dont les cornes élevées se recourbaient sur son dos, et dont la mamelle était digne de nourrir le grand Jupiter.

Elle en donnait le lait au dieu ; mais un jour une des cornes de la chèvre se brisa contre un arbre, et lui fit perdre ainsi la moitié de sa parure. Amalthée ramassa cette corne brisée, l'entoura d'herbes fraîches, la remplit de fruits, et la présenta ainsi aux lèvres de Jupiter.

Quand le dieu régna dans les cieux, assis sur le trône de son père, quand Jupiter, par sa victoire, eut tout mis à ses pieds, il plaça au rang des astres et la nourrice et la corne féconde. Elle porte encore aujourd'hui le nom de la Pléiade qui l'avait autrefois possédée."

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Et les protecteurs:Corybantes ou Courètes,

sur un bouclier découvert dans la grotte de l’Ida

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Par Noël Coypel à Versailles

Une vision plus récente

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Les amours de Zeus en Crète: Europe

Si par une série de très subtils liens vous avez pu repérer qu’Europe est la mère de Minos,cela ne vous apprend pas ce qui lui est arrivé,ni ses rapports avec les taureaux…

Alors voici quelques indices:

Fille d’Agénor,roi de Sidon ou de Tyr,Europe jouait avec ses amies sur la plage quand Zeus la vit et tomba amoureux d’elle.il se transforma en un magnifique taureau blanc et vint se coucher aux pieds de la jeune fille.D’abord effrayée,elle s’enhardit jusqu’à le caresser et monter sur son dos.Zeus s’élança alors dans la mer qu’il traversa jusqu’en Crète.Là il s’unit à la jeune fille ,près de Gortyne,au pied d’un platane qui ne perdit plus jamais ses feuilles.Elle mit au monde les trois fils de Zeus et fut mariée au roi de Crète,Astérion qui adopta ses enfants.

Zeus offrit à Europe trois présents:un chien qui ne lâche jamais sa proie,un épieu qui ne manque jamais sa cible et Talos,un géant de bronze qui garde les côtes de Crète.(dont nous reparlerons après quelques images…)

L’histoire d’Europe

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L’enlèvement d’Europe par Zeus

Tu en as peut-être un exemplaire dans ta poche, si tu as la chance de posséder une pièce de deux euros frappée en Grèce.Sinon,tu peux te référer à d’autres représentations…

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De l’antiquité au XIXè,la belle Europe a beaucoup voyagé sur le dos du blanc taureau

des fresques de Pompéi aux vases à figures rouges,en passant par les pinceaux de Gustave Moreau.

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TalosPersonnage de premier plan dans la mythologie crétoise, Talos est lié aux monts Tallaia. Gardien de l’île, il en faisait le tour trois fois par jour. Ce géant de bronze, qui n`avait qu`une seule veine allant de la nuque au talon, avait été fabriqué par Héphaistos. Il n’était pas armé, mais pouvait lancer des rochers énormes contre les navires ennemis qui s’approchaient des côtes, et son corps de métal incandescent mettait le feu à tout ce qu’il touchait. Il était d’ailleurs responsable du maintien de l`ordre dans les campagnes, où on le voyait passer, tenant entre ses mains les tables sur lesquelles étaient gravées les lois. Il n`aurait jamais dû mourir. Mais un jour, les Argonautes croisèrent l`île à bord de leur navire. Talos se préparait à les exterminer, quand la magicienne Medée, après l`avoir immobilisé, s’approcha de lui et ôta le petit clou de bronze qui « scellait », à son talon, l’unique veine de son corps. Le liquide divin qui lui tenait lieu de sang s’échappa et le héros s’effondra, inanimé

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Sa familleEurope Zeus

Minos Pasiphae taureau Sarpédon Rhadamante

minotaure

Androgée Ariane Dionysos Phèdre

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Une erreur de MinosMinos,pour obtenir le pouvoir sur ses

frères,prétendit que tout ce qu’il demanderait au ciel lui serait accordé.Il offrit un sacrifice à

Poséidon en lui demandant de faire sortir un taureau de la mer,qu’il

promettait de lui sacrifier en retour.Poséidon lui envoya le taureau

et ainsi Minos obtint le pouvoir sur ses frères.Mais il omit de tenir sa

promesse et garda le taureau ,trop beau selon lui pour être

sacrifié.Poséidon se vengea en provoquant la passion de Pasiphae

pour l’animal puis en rendant le taureau furieux de sorte qu’Héraclès dût le tuer à la demande de Minos.

La justice de MinosMinos passe pour avoir civilisé les Crétois,avoir régné sur eux avec justice et douceur et leur

avoir donné d’excellentes lois.Ces lois étaient si

remarquables qu’elles étaient considérées comme directement inspirées par Zeus : Minos,tous

les neufs ans serait allé consulter le dieu dans la caverne de l’Ida où Zeus avait été élevé,et là il

aurait reçu ses instructions.

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Le minotaureFruit des amours contre nature de

Pasiphae et du taureau de Poséidon.La vengeance du dieu prit la forme d’une mania (folie) envoyée à la femme du roi.Celle-ci convainquit Dédale de lui confectionner un costume en forme de

vache pour approcher l’animal et permettre l’accouplement.De cette

union naquit un être à la tête de taureau et au corps d’homme.Minos décida de

cacher ce témoignage un peu trop visible de la trahison de son

épouse.Dédale lui construisit donc une prison en forme de palais aux pièces et

couloirs si nombreux que nul ne pouvait s’en échapper.Seul Thésée,le fils d’Egée, aidé par le fil donné par

Ariane,réussit non seulement à tuer le minotaure mais à retrouver son chemin.

AndrogéeLe brillant fils de Minos et de

Pasiphae s’était rendu à Athènes pour participer à un concours sportif

organisé par Egée.Ayant remporté la victoire dans toutes les épreuves,il

provoqua la jalousie des perdants et fut tué(soit envoyé par Egée

combattre le taureau de Marathon qui ravageait la région et qui le tua)

Minos partit en guerre contre Athènes.Le combat fut indécis jusqu’à ce que la peste ravage la ville et que

les dieux consultés indiquent aux Athéniens de donner satisfaction à

Minos.Celui-ci réclama que tous les ans (3 ans ou 9 ans) un tribut de sept jeunes gens et sept jeunes filles lui

soit livré pour remettre en pâture au minotaure.

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IdoménéeOu la petite annexe familiale des héros crétois

Selon la légende grecque, fils de Deucalion, petit-fils de Minos et de Pasiphaé, et roi de Crête. Il figura parmi les prétendants d'Hélène et fut l'un des héros de la guerre de Troie. D'après L'Odyssée, il regagna sa patrie sain et sauf; mais, d'après une tradition plus récente, il fut pris dans une violente tempête et fit alors voeu, s'il échappait, de sacrifier à Poséidon le premier être vivant qu'il rencontrerait en arrivant chez lui.Malheureusement,son fils ,prévenu de son retour,vint l’accueillir et fut donc le premier qu’il rencontra.Fidèle à son serment il l’immola.Selon d’autres versions,il ne tint pas parole,selon d’autres encore,les habitants s’opposèrent à sa volonté.Dans tous les cas,il fut chassé de Crète et trouva refuge en Italie du sud,où il vécut justement jusqu’à un âge avancé

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le meurtreDédale,jaloux de son neveu qui a inventé la

scie après avoir observé la mâchoire d’un

serpent,le tue en le précipitant du haut de

l’acropole

A AthènesDédale est à la fois

sculpteur,inventeur,architecte,bref homme de génie

Il est connu,renommé,parfois soupçonné de vouloir égaler les dieux,tant ses sculptures

semblent vivantes.

sa famille

Dédale sa sœur Perdix

IcarePerdix ou Talos,ou Calos son neveu

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En Crète1er exil : Dédale se met au service du roi Minos,dont

il devient l’architecte et l’homme à tout inventer.il invente donc :

un costume en forme de vache pour la reine Pasiphae qui veut s’unir à un taureau

une prison labyrinthique pour enfermer le minotaureun fil solide et d’une longueur inaccoutumée à la

demande d’Ariane

Mais ces trois inventions lui attirent quelques ennuis et il doit s’enfuir grâce à une quatrième invention :

des ailes faites de plume et de cire d’abeille…

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La mort d’IcareLas,le fils de Dédale qui a suivi son père en exil subit la même punition infligée par Minos.Il doit donc,comme lui,s’enfuir du labyrinthe où il est enfermé,mais,sans écouter les conseils de son père,grisé par l’air,il s’envole trop haut dans le ciel,trop près du soleil dont la chaleur fait fondre la cire de ses ailes et il tombe dans la mer où il périt noyé.

En Sicile ,le deuxième exil.Poursuivant son vol,Dédale atterrit

d’abord à Cumes où il fait construire un temple à Apollon,puis il passe en Sicile

où il se réfugie à la cour du roi Cocalos,à Camicos(future

Agrigente).Minos le poursuit toujours et,persuadé qu’il se trouve dans ce

royaume,lance un défi :celui qui arrivera à passer un fil dans les spirales d’une

coquille d’escargot recevra une récompense.Cocalos proposa la

difficulté à Dédale qui la résolut en fixant le fil à une fourmi qu’il engagea dans ce nouveau labyrinthe.Cocalos

apporta la réponse à Minos qui sût ainsi que Dédale était dans les parages.Mais Cocalos ,ayant promis de protéger le

génial inventeur, fit ébouillanter Minos dans son bain.

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Sa famille

Aethra Egée

Thésée

Elevé par sa mère et son grand-père Pithée à Trézène,Thésée,à l’âge de seize ans,soulève le

rocher sous lequel son père a caché son épée et sa sandale et part sur la route d’Athènes pour

aller s’y faire reconnaître par Egée.En chemin,il s’illustre par de nombreux exploits en

exterminant des bandits et il arrive à Athènes précédé d’une louable renommée. Malgré la

tentative d’empoisonnement de la compagne d’Egée,Médée,il dévoile son identité et est

officiellement reconnu par son père.

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L’expédition en Crète

Thésée,pour éviter une rébellion du peuple d’Athènes contre Egée,ou bien choisi directement par Minos,prit part à la troisième livraison de

jeunes gens au roi de Crète.Il partit avec deux jeux de voiles,un noir pour marquer l’aspect

funeste de ce voyage et un blanc,pour témoigner de son succès s’il parvenait à tuer le minotaure.

A son arrivée en Crète,Thésée bénéficia de l’aide inattendue d’Ariane,la fille de Minos qui tomba amoureuse de lui et lui confia le

fil,créé par Dédale,pour qu’il puisse retrouver son chemin dans le labyrinthe.Thésée tua le minotaure et pût ainsi s’échapper

Sur le chemin du retour,Thésée fit escale à Naxos où Ariane fut abandonnée(soit parce que Thésée préférait sa sœur Phèdre,soit parce que Dionysos

qui avait vu la jeune fille et était tombé amoureux d’elle le lui ordonna)

A l’arrivée en vue d’Athènes,Thésée oublia de changer les voiles du navire. Egée qui guettait son retour du haut de la falaise,aperçut les

voiles noires et,croyant son fils mort,se précipita dans la mer qui porte désormais son nom

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Une vision originale de Thésée par Honoré Daumier

A rebours des guerriers qui marchent d’ordinaireEn tête de leur peloton,Thésée en royal rejeton

Marchait après le sien pour se tirer d’affaire

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La religion crétoiseAborder la mythologie invite à se poser des

questions sur ses origines.Lors des fouilles accomplies en Crète et plus

spécialement par Arthur Evans qui découvrit Cnossos,on a trouvé beaucoup de

représentations de taureau sur des fresques,de labyrinthes,sur des monnaies.

A côté de ces deux éléments que développera la suite de ce montage,on trouve également beaucoup de représentations de la

hache à double tranchant,appelée « LABRYS »en lydien et dont certains ont voulu faire l’origine étymologique du mot labyrinthe.

Une difficulté se pose,car en grec la hache se dit « pélékus » et n’a donc pas grand chose à voir avec le labyrinthe.

D’autres ont associé la forme de la hache à celle des cornes du taureau…

Cette hache aurait pu être une représentation non figurative d’une divinité.

Un autre personnage important qui figure en Crète est

La divinité féminine à la poitrine dénudée et qui porte des serpents aux mains

Deux symboles de fertilité et de fécondité

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VI.annexe sur le minotaure

Vous trouverez dans les documents qui suivent

*Des illustrations du personnage du minotaure à travers les âges

*La nouvelle de Borgès

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VI.Le Minotaure….Le plus souvent représenté au moment de sa mort

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Une des rares représentations du

Minotaure,enfant,dans les bras de sa mère Pasiphae

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Représentation crétoise des taureauxun sport national consistait à sauter au dessus du taureau en prenant appui de ses mains entre

les deux cornes de l’animalla fresque ci dessous représente les trois étapes du saut

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Tu viens de voir deux versions du taureau,sur fresque et en sculpture,

qui a une place prédominante en Crète.Tu peux récapituler tout ce que tu sais désormais

sur les taureaux crétois.

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La légende de Thésée et le Minotaure -

Maître des Cassoni Campana - début du 16ème siècle.en quatre panneaux et sur plus de six mêtres de longueur, le Maître des Cassoni Campana raconte en images la légende de Thésée et le Minotaure. Ce chef d'oeuvre, réalisé au début du 16ème siècle fourmille de détails et se lit presque comme une bande dessinée moderne.

L’intérêt de cette représentation est la figure du Minotaurequi apparaît ici avec un corps de taureau et une tête d’homme.On notera aussi l’adaptation des costumes à l’époque de réalisation de l’œuvre et non pas à une représentation de l’antiquité

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le minotaure George Frederic Watts 1885

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N’oublie pas qu’un minotaure peut en cacher un autre…

… celui réellement illustré par Watts et celui de Borgès,dans la nouvelle Astérion…

Sans oublié celui en quête de son identité dans la nouvelle de Dürenmatt  « Minotaure »

Extraite du recueil

la mort de la Pythie

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La Demeure d'Astérion

Cette nouvelle de Jorge Luis Borgès est tirée de L'Aleph

 Et la reine donna le jour à un fils qui s'appela Astérion.

APOLLODORE, Bibl., III, L.

  Je sais qu'on m'accuse d'orgueil, peut-être de misanthropie, peut-être de démence. Ces accusations (que je punirai le moment venu) sont ridicules. Il est exact que je ne sors pas de ma maison ; mais il est moins exact que les portes de celle-ci, dont le nombre est infini (1), sont ouvertes jour et nuit aux hommes et aussi aux bêtes. Entre qui veut. Il ne

trouvera pas de vains ornements féminins, ni l'étrange faste des palais, mais la tranquillité et la solitude. Il trouvera aussi une demeure comme il n'en existe aucune autre sur la surface de la terre. (Ceux qui prétendent qu'il y en a une semblable en Égypte sont des menteurs.) Jusqu'à mes calomniateurs reconnaissent qu'il n'y a pas un seul meuble dans la maison. Selon une autre fable grotesque, je serais, moi, Astérion, un prisonnier. Dois-je répéter qu'aucune porte n'est

fermée ? Dois-je ajouter qu'il n'y a pas une seule serrure ? Du reste, il m'est arrivé, au crépuscule, de sortir dans la rue. Si je suis rentré avant la nuit, c'est à cause de la peur qu'ont provoquée en moi les visages des gens de la foule, visages sans relief ni couleur, comme la paume de la main. Le soleil était déjà couché. Mais le gémissement abandonné d'un enfant et les supplications stupides de la multitude m'avertirent que j'étais reconnu. Les gens priaient, fuyaient, s'agenouillaient. Certains montaient sur le perron du temple des Haches. D'autres ramassaient les pierres. L'un des

passants, je crois, se cacha dans la mer. Ce n'est pas pour rien que ma mère est une reine. Je ne peux pas être confondu avec le vulgaire, comme ma modestie le désire.

Je suis unique; c'est un fait. Ce qu'un homme peut communiquer à d'autres hommes ne m'intéresse pas. Comme le philosophe, je pense que l'art d'écrire ne peut rien transmettre. Tout détail importun et banal n'a pas place dans mon esprit, lequel est à la mesure du grand. Jamais je n'ai retenu la différence entre une lettre et une autre. Je ne sais quelle généreuse impatience m'a interdit d'apprendre à lire. Quelquefois, je le regrette, car les nuits et les jours sont longs.

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Il est clair que je ne manque pas de distractions. Semblable au mouton qui fonce, je me précipite dans les galeries de pierre jusqu'à tomber sur le sol, pris de vertige. Je me cache dans l'ombre d'une citerne ou au détour d'un couloir et j'imagine qu'on me poursuit. Il ya des terrasses d'où je me laisse tomber jusqu'à en rester ensanglanté. À toute heure, je joue à être endormi, fermant les yeux et respirant puissamment. (Parfois, j'ai dormi réellement, parfois la couleur du jour était changée quand j'ai ouvert les yeux.) Mais, de tant de jeux, je préfère le jeu de l'autre Astérion. Je me figure qu'il vient me rendre visite et que je lui montre la demeure. Avec de grandes marques de politesse, je lui dis: « Maintenant, nous débouchons dans une autre cour », ou : « Je te disais bien que cette conduite d'eau te plairait », ou : « Maintenant, tu vas voir une citerne que le sable a rempli », ou : « Tu vas voir comme bifurque la cave. » Quelquefois, je me trompe et nous rions tous deux de bon coeur.

Je ne me suis pas contenté d'inventer ce jeu. Je méditais sur ma demeure. Toutes les parties de celle-ci sont répétées plusieurs fois. Chaque endroit est un autre endroit. Il n'y a pas un puits, une cour, un abreuvoir, une mangeoire ; les mangeoires, les abreuvoirs, les cours, les puits sont quatorze [sont en nombre infini]. la demeure a l'échelle du monde ou plutôt, elle est le monde. Cependant, à force de lasser les cours avec un puits et les galeries poussiéreuses de pierre grise, je me suis risqué dans la rue, j'ai vu le temple des Haches et la mer. Ceci,je ne l'ai pas compris, jusqu'à ce qu'une vision nocturne me révèle que les mers et les temples sont aussi quatorze [sont en nombre infini] .Tout est plusieurs fois, quatorze fois. Mais il y a deux choses au monde qui paraissent n'exister qu'une seule fois : là-haut le soleil enchaîné ; ici-bas Astérion. Peut-être ai-je créé les étoiles, le soleil et l'immense demeure, mais je ne m'en souviens plus.

Tous les neuf ans, neuf êtres humains pénètrent dans la maison pour que je les délivre de toute souffrance. J'entends leurs pas et leurs voix au fond des galeries de pierre, et je cours joyeusement à leur rencontre. Ils tombent l'un après l'autre, sans même que mes mains soient tachées de sang. Ils restent où ils sont tombés. Et leurs cadavres m'aident à distinguer des autres telle ou telle galerie. J'ignore qui ils sont. Mais je sais que l'un d'eux, au moment de mourir, annonça qu'un jour viendrait mon rédempteur. Depuis lors, la solitude ne me fait plus souffrir, parce que je sais que mon rédempteur existe et qu'à la fin il se lèvera sur la poussière. Si je pouvais entendre toutes les rumeurs du monde, je percevrais le bruit de ses pas. Pourvu qu'il me conduise dans un lieu où il y aura moins de galeries et moins de portes. Comment sera mon rédempteur ? Je me le demande. Sera-t-il un taureau ou un homme ? Sera-t-il un taureau à tête d'homme ? Ou Sera-t-il comme moi ?

Le soleil du matin resplendissait sur l'épée de bronze, où il n'y avait déjà plus trace de sang.« Le croiras-tu, Ariane ? dit Thésée, le Minotaure s'est à peine défendu. » 

(1) Le texte original dit quatorze, mais maintes raisons invitent à supposer que, dans la bouche d'Astérion, ce nombre représente l'infini.

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Le texte que vous allez pouvoir lire dans les sept pages suivantes (pardon pour les yeux) est une nouvelle de Dürenmatt,  « Le Minotaure »,extraite d’un recueil intitulé la mort de la pythie.Ce texte,dense mais d’une écriture simple illustre à la perfection l’idée qu’on ne peut en littérature dissocier le fond de la forme.Ici ,le Minotaure est enfermé dans un labyrinthe de verre,de miroirs, où son image se reflète à l’infini.Cela permet de reprendre l’idée de la quête de sa propre identité dans le labyrinthe.Cette nouvelle pose les thèmes de la connaissance de soi,de l’altérité,de la reconnaissance des autres et par les autres,de la volonté d’identification aux autres ,de domination des autres.Le minotaure se découvre en découvrant ses reflets qu’il ignore être son image démultipliée.De même qu’il ne comprendra pas l’intrusion de la jeune fille et à la fin,celle de Thésée ,déguisé en minotaure pour mieux le tromper.L’écriture de la nouvelle transmet cette idée du reflet,du moi et de l’autre par un jeu de répétition(comme celui des miroirs) entre le singulier et le pluriel ,le « il » et les « ils »Le vocabulaire est simple,mais le jeu des répétitions peut vous en rendre la lecture un peu difficile.Il faut cependant passer au delà de cet obstacle,le texte en vaut vraiment la peine.

Le minotaure dans le miroir

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Nouvelle de Dürenmatt "Minotaure" dans "La mort de la Pythie" La créature que mit au monde la fille du dieu soleil, Pasiphaé, après que, enfermée selon son désir dans un simulacre de vache, elle eut été saillie par un taureau blanc consacré à Poséidon, se retrouva, traînée de main en main le long des files que dans leur peur de se perdre avaient formées les serviteurs de Minos, après de longues années d'un sommeil confus pendant lesquelles elle grandit dans une étable parmi les vaches, à même le sol du labyrinthe construit par Dédale pour protéger les hommes de la créature et la créature des hommes, un ouvrage dont personne ne pouvait ressortir une fois qu'il avait pénétré dans l'enchevêtrement de ses innombrables parois de verre, en sorte que la créature ne voyait devant elle que sa seule image, mais encore les images de ses images. Elle vit, qui lui faisaient face, des créatures en nombre infini, pareilles à elle, et, se tournant pour ne plus les voir, retrouva devant elle un nombre infini de créatures semblables. Elle se trouvait dans un monde rempli de créatures accroupies, sans savoir qu'elle était cette créature. Elle en fut comme paralysée. Elle ne savait pas où elle se trouvait, ni ce que voulaient les créatures accroupies autour d'elle, peut-être ne faisait-elle que rêver, bien qu'elle ignorât ce qu'était le rêve, ce qu'était la réalité. Elle bondit sur ses pieds, instinctivement, pour mettre en fuite les créatures accroupies; ses images bondirent simultanément. Elle se ramassa sur elle même, et ses images avec elle. Impossible de les chasser. Elle fixa les yeux sur l'image qui lui parut la plus proche, recula lentement, et son image recula elle aussi; son pied droit heurta une paroi, elle se retourna d'un bond et se trouva tête à tête avec son image, recula prudemment, son image fit de même. Elle porta involontairement la main à sa tête, et, accompagnant son geste, ses images portèrent la main à leur tête. Elle se leva, et ses images aussi. Elle contempla son corps et le compara à celui de ses images, et ses images contemplèrent leur corps et le comparèrent entre elles; et tout en se contemplant, elle et ses images, elle vit qu'elle était faite comme ses images: elle crut être une créature parmi beaucoup d'autres semblables. Son visage s'adoucit, les visages de ses images s'adoucirent. Elle leur fit signe, elles lui répondirent. Elle agitait la main droite, elles la main gauche, mais elle ne savait pas distinguer la droite de la gauche. Elle s'étira, étendit les bras, mugit; avec elle s'étirèrent, étendirent les bras et mugirent une infinité de créatures semblables, les mille répercussions de l'écho lui renvoyèrent un mugissement qui semblait ne vouloir jamais finir. Un sentiment de bonheur la submergea. Elle s'approcha de la plus proche paroi de verre, une image approcha également, alors que simultanément, d'autres images s'éloignèrent. Elle toucha son image de la main droite, toucha la main gauche de son image, elle était lisse et froide; sous ses yeux, par le jeu de leurs reflets, les autres images unirent leurs mains. Elle se mit à courir le long de la paroi, la main droite glissant sur le miroir lisse, et recouvrant la main gauche de son image; et avec lui courait son image qui l'accompagna encore pendant qu'elle remontait toujours courant le long de l'autre côté de la paroi. Une joie folle la saisit, elle bondissait, faisait des culbutes, et une infinité d'images bondissaient et faisaient des culbutes avec elle. Gambades, sauts, culbutes, marcher sur les mains--si grande était sa joie, parce que les images exécutaient tout ce qu'elle faisait, en sorte qu'elle eut le sentiment d'être à leur tête, plus encore, d'être un dieu, eût-elle su ce qu'est un dieu --, ces manifestations de joie enfantine devinrent danse rythmée de la créature avec ses images; et elles étaient soit inversées, ou alors, images reflétées par des images, identiques à la créature, et encore, reflets d'images renvoyés par d'autres images, inversés à leur tour, jusqu'à se perdre à l'infini. La créature dansait à travers son labyrinthe, à travers le monde de ses images, elle dansait comme un enfant monstrueux, elle dansait comme un père monstrueux qui se serait engendré lui-même, elle dansait comme un dieu monstrueux dans l'univers de ses images. Mais soudain, elle interrompit sa danse, s'immobilisa, s'accroupit, ouvrit de grands yeux, et ses images avec elle s'accroupirent et se firent attentives: tout en dansant, la créature avait aperçu parmi les évolutions de ses images, des êtres qui ne dansaient pas et n'étaient pas des images à elle soumises. Tout comme le reflet de la créature accroupie, la jeune fille se tenait immobile, elle était nue, avec une longue chevelure noire, parmi les créatures accroupies ;

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elles étaient partout: devant elle, à ses côtés, derrière elle; de même, elle aussi était partout: devant elles, à leurs côtés, derrière elles. La jeune fille n'osait pas bouger, le regard apeuré fixé sur la plus proche des créatures accroupies devant elle. Elle savait qu'il n'existait qu'une créature, que les autres n'étaient que des reflets, mais elle ne savait pas où était la créature, où était le reflet. Peut-être était-ce la créature, accroupie là, devant elle, peut-être son reflet, ou le reflet d'un reflet, la jeune fille ne le savait pas. Elle savait seulement que sa précipitation à la fuir l'avait amenée à la créature, et elle se vit elle-même, son reflet à côté de la créature accroupie, et plus loin devant elle, elle se vit de dos, et à ses côtés, une créature accroupie, de dos elle aussi, et ainsi de suite à travers une enfilade infinie de pièces. Les mains croisées sur ses seins , elle regardait fixement la créature toujours accroupie devant elle. Elle croyait pouvoir la toucher. Elle croyait sentir son souffle. Elle croyait l'entendre haleter. La tête, formidable, couverte d'une peau d un terne brun clair, était celle d'un auroch, le front haut, large, envahi de poils laineux en broussaille, les cornes courtes et recourbées de telle sorte que leur pointe était au-dessus de la racine, les yeux rougeâtres semblaient plutôt petits par rapport au crâne: au fond de la saillie osseuse des orbites, ils étaient insondables. L'arête du mufle, massive, descendait doucement jusqu'aux naseaux fendus obliquement; une longue langue d'un rouge tirant sur le bleu pendait de la gueule, et sous le menton, une barbe filandreuse poissée de bave. Tout cela aurait été supportable, mais la transition du taureau à l'homme était insoutenable. Surmontant le crâne d'auroch, s'élevait une crête de toison broussailleuse râpée sur son dévers, des touffes et des mèches de laquelle sortaient deux bras humains qui prenaient appui sur le sol de verre. On aurait dit que la tête monstrueuse et le garrot au-dessus, telles des excroissances, avaient poussé hors de ce corps d'homme accroupi devant elle, et à côté, et derrière elle, prêt à bondir. Le minotaure se leva. Il était formidable. Il comprit soudain qu'il y avait encore autre chose que des minotaures. Son monde venait de s'ouvrir à la dualité. Il vit, reflétés partout, les yeux, la bouche, la longue chevelure noire épandue sur les épaules, il vit la peau blanche, le cou, les seins, le ventre, le pubis, les cuisses, tout ce corps fluide et mouvant. Il se dirigea vers elle. Elle s'éloigna de lui, alors qu'ailleurs elle allait vers lui. Il la pourchassa à travers le labyrinthe, elle fuyait. On aurait dit qu'un vent tempétueux soufflait les minotaures et les jeunes filles, tant le tourbillon de leur course les séparait, ramenait, confondait l'un et l'autre et lorsque la jeune fille courut dans ses bras, lorsqu'il sentit soudain contre lui son corps, la chair chaude baignée de sueur, et non plus la dureté du verre comme jusqu'à maintenant, il comprit--pour autant qu'on puisse parler de comprendre dans le cas du minotaure--qu'il avait vécu jusqu'alors dans un monde dans lequel il n'y avait que des minotaures, chacun d'eux enfermé à l'intérieur d'une prison de verre, et il sentait maintenant le contact d'un autre corps, d'une autre chair. La jeune fille se déroba à son étreinte, il la laissa faire. Elle recula, ses grands yeux fixés sur lui, et lorsqu'il commença de danser, la jeune fille commença de danser, et leurs images dansaient aussi. Il dansa sa difformité, elle dansa sa beauté, il dansa sa joie de l'avoir trouvée, elle dansa sa peur d'avoir été trouvée, il dansa sa délivrance, et elle dansa son destin, il dansa son désir, et elle dansa sa curiosité, il dansa son approche, elle dansa sa dérobade, il dansa sa pénétration , elle dansa son enlacement. Ils dansaient et leurs images dansaient, et il ne sut pas qu'il prit la jeune fille, il ne pouvait pas savoir non plus qu'il la tua, dans son ignorance de la vie et de la mort Il n'y avait place en lui que pour un bonheur impétueux, qui se confondait avec un désir impétueux. Il mugit lorsqu'il prit la jeune fille, et dans les miroirs, les minotaures prirent les jeunes filles, et le mugissement était un cri monstrueux, un irréel cri cosmique, comme si

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rien n'existait que ce cri qui se mêla au cri de la jeune fille, et ensuite il resta étendu, et les minotaures dans les miroirs restèrent étendus, et le corps blanc e t nu de la jeune fille aux yeux noirs resta étendu et se reflétait dans les parois. Il souleva le bras gauche de la jeune fille, il retomba, le droit, il retomba, partout des bras tombaient. Il la lécha de son énorme langue, le visage, les seins, la jeune fille restait immobile, toutes les jeunes filles restèrent immobiles. Il la poussa avec ses cornes, la jeune fille ne bougea pas, pas une ne bougea. Il se leva, regarda autour de lui. Partout, les minotaures s'étaient levés et regardaient autour d'eux, et partout les corps blancs de jeunes filles gisaien t à leurs pieds. Il se baissa, souleva la jeune fille, mugit plaintivement, éleva la jeune fille vers le ciel obscur, et partout les minotaures se baissèrent soulevèrent les jeunes filles mugirent plaintivement, élevèrent les jeunes filles vers le ciel obscur, et il déposa la jeune fille entre les parois de verre, s'allongea auprès d'elle et s'endormit, et tous les minotaures avec lui, étendus sur le sol jonché des co rps blancs et nus des jeunes fille s. Il dormit et rêva de la jeune fille aux cheveux noirs et aux grands yeux, il la pourchassait, jouait avec elle , l'attirait à lui, l'aimait, et quand il ouvrit les yeux, quelque chose pesait sur sa poitrine, accroché aux filaments durcis de sa barbe, qui frôla ses naseaux d'un coup d'aile, et plongea son cou dénudé d'un blanc jaunâtre, avec la petite tête, les yeux rouges, le bec puissant bizarrement recourbé, quelque part à côté de lui. Un buisson fourni de plumes, de cous, d'yeux, de becs était posé sur l'arête des parois, et cela tournoyait au-dessus de lui, obscurcissant les premières lueurs du jour, se laissait tomber, piquait du bec, arracha it, évidait, dépeçait, dévorait, hurlait, s'envolait, revenait, se laissait à nouveau tomber, se refl était en descendant et remontant, sans qu'il comprît pourquoi cela se laissait tomber, piquait du bec, arrachait, remontait, tournoyait, tant il était enveloppé de cris et de battements d'a ile; et, quand, décrivant des cercles toujours plus élevés, cela se fut fondu dans le néant lumineux du ciel maintenant flamboyant, le soleil fit irruption parmi les parois de verre et marqua en traits de feu son image dans son cerveau, celle d'une immense roue tournant sur son axe qui projetait des gerbes de feu dans le ci el, manifestant ainsi sa colère du sacrilège commis par sa fille Pasiphaé, coupable d'avoir mis au monde un être qui, offense aux dieux et fléau des hommes, était condamné à n'être ni dieu ni homm e ni animal, mais minotaure, innocent et coupable à la fois Il vit la roue démesurée monter dans le ciel, il tenait les yeux fermés, mais il la voyait tout de même, la roue de la malédiction qui pesait sur lui, la roue de sa destinée, la roue de sa naissance et la roue de sa mo rt, la roue qui brûlait dans son cerveau, sans qu'il sût ce qu'étaient malédiction, destinée, naissance et mort , la roue qui l'écrasait sur son passage, la roue où il était roué; et, comme il était toujours étendu, brûlé par le soleil et sa lumière reflétée à l'infini, il remarqua confusément un pied qui ressemblait au sien. Il pensa que c'était la jeune fille, qu'elle bougeait à nouveau et voulait jouer avec lui. Il leva la tête et vit alors deux pieds qui reculèrent. Il se leva. Un être se tenait devant lui, qui ressemblait à la jeune fille, mais qui n'était pas la jeune fille, qui tenait à la main gauche un manteau déchiré et une épée dans la main droite, et le minotaure ne savait ni ce qu'était un manteau, ni une épée, il savait seulement--parce qu'à la lumière aveuglante du soleil , les parois ne jetaient plus d'image-- que les minotaures e t les jeunes filles l'avaient abandonné; quant à la jeune fille qu'il avait prise, elle avait sûrement recommencé de bouger, elle était partie, elle n'était plus là. Il se trouvait expulsé de son monde peupl é de minotaures, seul avec l'ê tre qui, tout en n'observant, reculait, s'arrêtait, venait à sa rencontre et reculait à nouveau. Le minotaure s'approcha de lui plein de bienveillance, bien qu' il n'eût pas de concept pour ce sentiment qui était autre que celui qu'il avait ressenti pour la jeune fille, moins soudain, moins impérieux. Il se réjouit à la pensée de jouer avec lui à se pourchasser dans les couloirs, il le mènerait peut-être aux autres minotaures, et vers les jeunes filles et vers ceux qui étaient semblables à ce nouvel être. Seulement, il devrait le traiter plus soigneusement, plus délicatement, sinon il cesserait de bouger. Le minotaure s'ébroua joyeusement, et lorsque

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celui qui lui faisait face agita son manteau à nouveau, il commença à danser. Tous deux s'agitaient comme des ombres devant les parois éclatantes de la lumière du soleil, le minotaure dansant et bondissant qui frappait dans ses mains et frappait le sol au rythme rapide de son pied, et son partenaire, qui agitait son morceau de tissu, avançait, se dérobait, l'épée toujours pointée en avant, qu'il avait prise dans le labyrinthe, dissimulée sous son manteau, pour tuer le minotaure; mais maintenant qu'il était devant lui, qu'il voyait combien il était inoffensif, il avait honte. Le minotaure dansait tout autour de lui, frappait dans ses mains, marquait la cadence avec ses pieds. Il dansait sa joie de n'être plus seul, il dansait son espoir de rencontrer les autres minotaures, les jeunes filles et ceux pareils à l'être avec qui il dansait maintenant. Il oublia en dansant le soleil, il oublia en dansant la malédiction. Il n'était plus qu'allégresse, amitié, légèreté, tendresse. Il dansait, et l'autre, en bondissant, ne le quittait pas des yeux; et quand le soleil se coucha, leurs images à tous deux, leurs images aux reflets multiples, redevinrent visibles. Le minotaure dansait, heureux d'avoir retrouvé les minotaures et les nouvelles créatures, bientôt il aurait retrouvé la jeune fille qu'il avait prise et qui avait cessé de bouger, qui ensuite étai t partie, et les autres jeunes filles que les minotaures avaient prises, et qui avaient cessé de bouger et qui étaient parties. Leurs danses les rapprochaient et les éloignaient, leurs images se rencontraient, se recouvraient, se transperçaient. Il y avait partout un minotaure qui dansait et qui tournait sur lui-même, et le jeune homme, par petits bonds, souplement, qui avançait et reculait, attendant de frapper; et quand le soleil disparut de rrière le labyrinthe, que les parois jetèrent un éclat pourpre, il frappa, se dégagea d'un bond, s'appuya à une paroi, fixant son regard sur le minotaure. Celui-ci poursuivit sa danse le temps de quelques pas, l'épée enfoncée dans la poitrine, s'arrêta, retira l'épée de la main droite, la considéra d'un air étonné, porta la main gauche à sa blessure d'où sortait un liquide noir, jeta loin de lui l'épée qui alla glisser sur le sol, pressa également la main droite sur sa poitrine, vacilla, sembla vouloir chanceler, s'immobilisa. Il était troublé. Il ne comprenait pas ce qui tachait ses mains, ni la douleur déchaînée dans sa poitrine. Il sentit seulement que celui qui l'avait assai lli pour enfoncer quelque chose dans son corps ne l'aimait pas au contraire de tous ceux qui l'avaient aimé auparavant, les minotaures, la jeune fille, les jeunes filles. Et sentant cela, il devint méfiant, d'autant plus qu'il était incapable de pensée, que tout défilait devant son esp rit sous forme d'images, et non en idées, comme si ses sensations étaient une sorte de langage imagé: la jeune f ille ne l'avait peut-être pas aimé du tout, et les autres aussi n'avaient pas aimé les minotaures, voilà pourquoi elles avaient cessé de bouger et étaient pa rties. Peut-être appartenaient-elles à cet être nouveau qui ressemblait à la jeune fille, mais qui était différent malgré tout, avec un corps presque aussi vigoureux que le sien à lui, et qui l'avait assailli, ainsi qu'avaient été assaillis les minotaures qui comme lui maintenant tenaient leurs mains pressées sur la poitrine d'où s'échappait un liquide noir. Et lorsque les six autres jeunes filles et les six autres jeunes gens firent leur apparition, se tenant par la main, de sorte que les miroirs ne semblaient jamais briser leur file errante--au contraire, elle doublait, quadruplait, se multipliait dans la lumière d'un crépuscule grandiose --, qu'ils retrouvèrent leur compagnon appuyé à une paroi, qui espéra it que le minotaure allait enfin s'effondrer, il sembla à l'homme-taureau--s'il avait pu le formuler--que l'humanité entière s'abattait sur lui pour l'anéantir. Il se ramassa sur lui-même. Il se sentit menacé, et pour ne pas avoir peur, il opposa la fierté à sa crainte, la fierté d'être minotaure, et ce qui n'était pas minotaure était son ennemi. Les minotaures seuls avaient le droit d'être dans le labyrinthe, dans un monde hors duquel n'existait pour lui pas d'autre monde--sa mémoire ne conservait des étables où il avait grandi qu'une vague sensation de chaleur animale. La haine l'envahit, que l'animal a pour l'homme qui domestique, bafoue, chasse, abat , mange l'animal, la haine fondamentale qui couve en chaque animal. Ses yeux s'emplirent de rage. De l'écume jaillit de sa gueule, et comme le jeune homme se détachait de la paroi, parce qu'il prenait la prostration

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du minotaure pour son agonie, convaincu qu'il était de l'avoir mortellement blessé, et qu'au même moment les humains, filles et garçons, sans remarquer l a rage du minotaure ramassé sur lui-même, formèrent un cercle, et, poussant des cris de joie, dansèrent une ronde désordonn ée autour de lui, toujours plus rapide, plus turbulente, comme s'ils étaient sauvés, sans penser que le labyrinthe seul s'était déjà chargé de leu r perte--la mort les aurait-elle débarrassés de l'homme-taureau qu'ils n'auraien t pas trouvé a sortir de l'enchevêtrement des parois -miroirs--, toujours plus imprudente dans l'ivresse de leur illusoire liberté, et comme ils resserraient encore plus étroitement leur cercle braillard et menaçant dans la nuit qui tombait où il ne voyait que des humains et plus ses images, car tourbillons et gambades lui dérobaient la vue des parois, de sorte qu'elles ne pouvaient plus le refléter, le minotaure se sentit abandonné et trahi par les minotaures aussi. Il roula les yeux, s'ébroua, se baissa encore, banda ses muscles, se dressa d'un bond, s'élança, encorna une jeune fille et disp arut avec elle, la projetant dans les airs, à l'intérieur du labyrinthe. Puis revenant ivre de rage, les cornes maculées de sang -- tant il avait frappé --, il trouva les humains étroitement entrelacés dans la pénombre, alors qu'au-dessus d'eux, une forêt de plumages affamée s'était déjà posée sur l'arête des parois, masse obscure dominant une masse obscure, un amas paillard don t les croassements , les sifflements, les cris enroués et les jacassements se mêlaien t aux hurlements terrifiés des humains. La lune étai t en train de se lever quelque part derrière le labyrinthe, la nuit, que le soleil disparu ne teintait plus que faiblement, s'éclaira. Le minotaure attaqua, s'élança de toute sa masse dans un tendre amoncellement de corps blancs, s 'y fraya un passage sans cesser de frapper, s'y roula, le piétina, écrasa, encorna, déchiqueta, tapa, éventra, alors qu'autour de lui, cela s'abattait, cisaillait, faisait craquer les os, grinçait, arrachait, dévorait, de sorte que les cris et les hurlements qui s'échappaient de l'agrégat humain sur lequel le minotaure exerçait sa fureur étaient enveloppés du battement d'aile dru et du piaillement des charognards: gypaètes, percnoptères, vautours à calott e, vautours moines, vautours royaux, milans, condors et urubus happaient, avalaient, replongeaient dans la mêlée; frappant sans relâche, l'homme-taureau dans sa rage a rrachait des membres à l'amas humain, buvait du sang, brisait des os, s'acharnait dans les ventres et les sexes, jusqu'à ce que le nuage hérissé d'ailes, de plumes, de cous, d'yeux, de becs et de serres se fû t dissous dans la lumière de la lune. Le minotaure était seul. Aveuglé par la lune, il revit aux parois froides ses images, ombres no ires qui s'interpénétraient et croissaient jusqu'à former un pseudo-labyrinthe à l'intérieur du labyrinthe. Il leva les bras, agita les poings en un geste menaçant, simultanément, ses images levèrent les bras, agitèrent les poings, ce qui exaspéra sa rage au point qu'il se précipita aveuglément, tête baissée contre la première ombre qui s'offrait à lui. Il brisa la paroi, chercha rageusement parmi les éclat s de verre l'image qui était pourtant sienne, qui lui semblait être enfouie sous les débris, il y fourragea de sa tête formidable, mais lorsqu'il aperçut son image à la plus proche paroi, il ne comprit toujours pas et l'attaqua à nouveau en mugissant, se jeta contre elle tête baissée, tout comme elle sembla se précipiter sur lui tête baissée. Il rebondit, ses yeux rouges d'auroch lancèrent à son image un regard niai s et rageur que lui rendirent les yeux rouges et rageurs de son image. Il s'élança à nouveau, plus violemment encore, rebondit encore plus violemment, se retrouva gisant sur le dos. La lune était encore derrière le labyrinthe, mais elle brillait à travers les parois, s'y reflétant, presque pleine, les arêtes des cratères sur sa face pas encore arrondie grotesquement agrandies, et le reflet la faisait si nombreuse que le minotaure croyait plonger les yeux dans un univers de pierre sillonné de cicatrices . Absorbé dans la contemplation de ce monde lunaire, il eut peur que son adversaire ne se soit relevé. Il roula sur le ventre, le traître ne s'était certes pas relevé, mais le guettait, allongé sur le ventre. Le minotaure s'approcha en rampant de son image qui en f it de même, il était prêt à bondir et à se jeter sur l'autre, mais en l'observant, il discerna--aurait-il voulu sauter sur ses pieds--la même intention dans les yeux de l'autre. Il imprima dans son esprit la figure du traître: recouverte de toison, le large front envahi de poils laineux en broussaille, su rmonté d'une montagne d'éclats de verre qui, à la lumière de la lune, jetaient un scintillement

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bleuâtre, les cornes courtes et recourbées, l'arête du mufle descendant doucement jusqu'aux naseaux humides, la longue langue d'un rouge tirant sur le bleu. Le minotaure haleta, en sorte que le souffle de ses naseaux embua le miroir dont il approchait en rampant, sur quoi il ne vit plus son image; alors, pour chasser le brouillard, il passa involontairement la main sur la tache humide, et, surpris de voir apparaître aussitôt derrière la surface lisse et froide le gigantesque mufle du traître, donna instinctivement un coup de tête, heurta la paroi au lieu du front de l'autre qui semblait être plutôt dans, que devant la paroi. Il resta interdit, s'écarta de la paroi, foudroya son image d'un regard haineux; elle en fit de même; il frappa du poing droit, l'image du gauche, les deux poings se rencontrèrent, nouvel échange de coups avec le même résultat, puis il frappa des deux poings, son image également, pour finir, il tambourina à la paroi. Il tambourina sa fureur, il tambourina sa frénésie de destruction, il tambourina son désir de vengeance, il tambourina son plaisir à tuer, il tambourina sa peur, il tambourina sa rébellion, il tambourina la conquête de son identité, mais il sentit tout à coup que cette créature devant lui, semblable à lui, qui l'avait trahi malgré tout, parce qu'elle était autre et parce que tout ce qui n'était pas lui, lui était hostile, était insaisissable, inattaquable. Certes, dès son éveil dans le labyrinthe-- dont il ne savait toujours pas que c'était un labyrinthe --, il avait pressenti qu'il y avait quelque chose de mystérieux entre lui et les minotaures, quelque chose comme un cloisonnement, mais quand il avait mené leur danse, en tant que leur chef, leur roi, leur dieu, à travers l'univers des minotaures, il n'y avait pas fait attention, mais maintenant, après avoir pris la jeune fille, avoir enlacé, pénétré son corps, après avoir, de ses cornes, transpercé et déchiré le corps des autres humains, d'où s'éta it écoulé un liquide rouge et chaud, pareil à celui sorti de son corps à lui, il sentit ce qu'avait d'irréel la créature devant lui, qui certes l'avait trahi, mais qui tout comme lui était pleine d'éclats de verre; peut-être son visage était-il aussi maculé de sang comme celui du traî tre. Il passa les mains sur son visage, les examina, lui aussi était maculé de sang. Méfiant, il observa son image, fit celui qui ne regarde pas, sentit qu'elle voulait se donner l'air de ce qu'elle n'était pas. Il était effrayé et curieux à la fois. Il recula, son image aussi, et peu à peu il comprit qu'il faisait face à lui-même. Il essaya de fuir, mais où qu'il se tournât, il était constamment face à lui-même, était emmuré en lui-même, était partout lui-même, sans fin lui-même, reflété à l'infini par le labyrinthe. Il sentit qu'il n'y avait pas beaucoup de minotaures, mais un seul minotaure, qu'il n'existait qu'une créature pareille à lui, qu'il n'y en avait pas avant lui, ni après lui, qu'il était condamné à la solitude, exclu et enfermé en même temps, que le labyrinthe lui était destiné, et cela seulement parce qu'il était venu au monde, parce qu'une créature comme lui ne devait pas exister, au nom des limites tracées entre l'animal et l'homme et entre l'homme et les dieux, pour que perdure l'ordre du monde, que le monde ne devienne pas labyrinthe et ne retourne ainsi au chaos d'où il était sorti; et sentant cela, à la manière d'une impression qui se passerait de mots, d'une illumination sans la connaissance, non comme l'opération d'une intel ligence humaine, mais comme celle d'une intelligence de minotaure, au moyen d'images et de sentiments, il s'effondra; et gisant sur le sol roulé sur lui-même comme il l'avait été dans le ventre de Pasiphaé, le minotaure rêva qu'il était un homme. Il rêva de langage, il rêva de fraternité, il rêva d'amitié, il rêva de bien-être, il rêva d'amour, de proximité, de chaleur, et savait en même temps, tout en rêvant, qu'il était un monstre, qu'il n'aurait jamais ni langage, ni fraternité, ni amitié, ni amour, ni proximité, ni chaleur en partage; il rêva comme les hommes rêvent des dieux, avec une tristesse tout humaine, l'homme, avec une tristesse animale, le minotaure. Et Ariane le trouva ainsi endormi. Elle arriva d'un pas dansant, déroulant sa pelote de laine, et dansant toujours, presque tendrement, noua l'extrémité du fil rouge autour des cornes et reprit en dansant le chemin par où

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elle était venue; et lorsque le minotaure s'éveilla dans un matin de verre, il vit venir à lui, accompagné de ses innombrables reflets, un minotaure, les yeux fixés sur le fil de laine comme s'il s'agissait d'une trace de sang. Le minotaure pensa d'abord qu'il s'agissait de son reflet, même s'il ne comprenait toujours pas ce qu'est un reflet, mais se rendit compte ensuite que l'autre minotaure se dirigeait dans sa direction, alors que lui-même était à terre. Cela le troubla. Le minotaure se leva et ne remarqua pas que l'extrémité du fil de laine rouge était nouée autour de ses cornes. L'autre s'approcha. Le minotaure leva brusquement ses deux bras, l'autre également, le soupçon lui vint que l'autre pouvait tout auss i bien être son reflet, puis il sembla à nouveau que l'autre minotaure n'avait pas levé les bras en même temps que lui; d'habitude, les images le faisaient toutes simultanément, mais il pouvait s'être trompé, puisque tous deux avaient des reflets et que l'autre s'était maintenant immobilisé. Le minotaure fit un pas de danse, les images aussi, mais cette fois beaucoup d'images dansèrent avec un temps de retard, il put le remarquer distinctement. Le minotaure s'immobilisa à nouveau et coula son regard en direction de l'autre minotaure qui était pareillement immobile. Le minotaure essaya de penser. Il remua le petit doigt de la main droite, lança un regard aigu, remua le doigt encore une fois, l'autre remua le petit doigt de la main droite, ce qui troubla le minotaure, il se sentit peu sûr, il semblait que l'autre avait remué le petit doigt de la fausse main. L'autre minotaure se tenait immédiatement devant lui, mais ce pouvait être une image de l'autre minotaure, ou une image de sa propre image, il se pourrait bien que la pensée n'arrive pas à le déterminer, l'autre avait--s'il y avait un autre--une tête comme la sienne et un corps comme le sien. Le minotaure remua la main droite, et voici que l'autre remua la main gauche, presque simultanément, ou peut-être bien simultanément; et comme le minotaure envisageait toutes les possibilités, il vit soudain, fixé au corps de l'autre minotaure, ou fixé au corps de l'image de l'autre minotaure, ceint autour des reins, qu'il y avait un objet, de peau, dont le minotaure ignorait certes ce qu'il était, mais qui lui prouva qu'il était en face d'un autre minotaure ou de son image. Le minotaure poussa un cri qui, bien que tenant plus du beuglement que du cri, était un mugissement prolongé, un meuglement, un glapissement de joie, qui manifestait qu'il n'était plus condamné à la solitude, exclu et enfermé à la fois, qu'il y avait un second minotaure, non seulement un je, mais un tu. Le minotaure commença à danser. Il dansa la danse de la fraternité, la danse de l'amitié, la danse du bien-être, la danse de l'amour, la danse de la proximité, la danse de la chaleur. I l dansa son bonheur, il dansa le partage de son être, il dansa sa délivrance, il dansa la fin du labyrinthe, l'engloutissement retentissant de ses parois et de ses miroirs, il dansa l'amitié entre les minotaures, les animaux, les hommes et les dieux; le fil de laine rouge noué autour de ses cornes il dansait autour de l'autre minotaure qui tendit le fil rouge et sortit son poignard de l'étui de peau, sans que le minotaure s'en aperçoive, et les images de l'un dansaient autour des images de l'autre qui tendaient un fil de laine rouge et tiraient un poignard de son étui en peau, et lorsque le minotaure se précipita dans les bras ouverts de l'autre, assuré d'avoir trouvé un ami, une créature pareille à lui, et que ses images se précipitèrent dans les bras des images de l'autre, l'autre frappa, et ses images frappèrent, et il abattit le poignard dans le dos d'une main si sûre que le minotaure était déjà mort lorsqu'il tomba. Thésée retira le masque de taureau qui recouvrait son visage, et toutes ses images retirèrent leur masque, il enroula le fil de laine rouge et disparut hors du labyrinthe, et toutes ses images enroulèrent le fil rouge et disparurent hors du labyrinthe qui ne reflétait plus qu'à l'infini le sombre cadavre du minotaure. Puis, avant que le soleil n'arrive, vinrent les oiseaux.

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Il faudrait faire également un tour du côté de Picasso qui dans toute une période de son œuvre s’inspira du

minotaure

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Et pourquoi pas tout simplement à Besançonoù une fontaine porte ce nom

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VII.Annexe sur le labyrinthe

Vous trouverez dans les documents suivants des pistes de réflexion sur le labyrinthe,son interprétation,ses représentations les plus variées et inattendues,dans la nature,dans les arts et quelques références littéraires

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Quelques pistesLe labyrinthe en Crète : historiquement,le labyrinthe en Crète pose beaucoup de questions

On a pensé à Cnossos,en effet le labyrinthe apparaît sur de nombreuses monnaies de Cnossos,et on a ensuiteIdentifié ce labyrinthe à un palais au plan complexe.C’est cette idée qu’a développée Evans quand il a entrepris ses fouilles à Cnossos.

Or aucun des auteurs grecs,Homère,Hésiode,lorsqu’ils mentionnent la Crète et Cnossos n’évoquent de labyrinthe .On a donc envisagé une autre hypothèse,celle des grottes,qui elles apparaissent dans de nombreux récits.On parlait entre autres d’une caverne près de Gortyne.Et on sait que de nombreuses cavernes ont servi de lieu de culte ou d’inhumation.Mais archéologiquement ,aucune trace de labyrinthe n’est liée à Gortyne.

On évoque également une danse aux figures compliquées qu’auraient initiée Thésée et ses compagnons pour célébrer leur victoire sur le minotaure.Cette danse appelée autrefois danse des grues,en référence au retour du printemps (annoncé par celui de ces oiseaux),toujours symbole de renouveau,est aujourd’hui connue sous le nom de « danse candiote »pratiquée en Grèce et dans le midi de la France.On dit que Dédale avait construit pour Ariane une place de danse si fameuse qu’Héphaïstos la cisela sur le bouclier d’Achille

Il est donc très difficile de trouver une réponse exacte à la question « qu’est-ce que le labyrinthe ?»On peut en revanche,sans grand risque d’erreur affirmer qu’il est lié à une pratique religieuse ou mystique,qu’il symbolise la démarche qu’accomplit un initié pour découvrir,à travers des épreuves une vérité dont la connaissance fait de lui un homme nouveau.On constate la constante d’une confrontation avec une mort symbolique ou réelle et un retour à une nouvelle vie à la sortie du labyrinthe.Cela explique la présence dans des civilisations très diverses de ce thème,sous des formes très proches évoquées dans les pages qui suivent.Plus troublante est l’écriture ,dans la nature et dans le corps humain,de cette « figure du labyrinthe » qui a pu inspirer à l’homme ces croyances.Le cheminement dans le labyrinthe reste l’expression d’un parcours réel ou symbolique,semé d’embûches mais menant une une connaissance plus profonde de soi

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Une des représentations les plus anciennes de labyrinthe qui date de l’époque mycénienne à Pylos.

Il s’agit d’une tablette d’argile

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le labyrinthe

tel qu’il apparaît sur une pièce de monnaie crétoise de Cnossos

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Le labyrinthe crétoisse dessine en suivant lesétapes qui sont représentées ici,soit sept tours autour duCentre.Il peut être circulaire ou carré

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Mais les représentations du labyrinthe ont été très nombreusesAvec différents points de vue selon les époques

Ici en coupe,avec les deux personnages représentés

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Ailleurs comme une bande dessinée figurant toutes les étapes del’histoire.A vous de les retrouver….

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Une reconstitutionde ce que devait être le palais de Cnossos.On comprend alors mieux la notion de labyrinthe qui apparaît dans le mythe

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Mais le labyrinthe crétois n’est pas unique,en voici un égyptien

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D’autres,dont Borgès,considèrent Stonehenge comme un labyrinthe à plusieurs ouvertures.

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L’inscription d’un mandala(figure éphémère réalisée à l’aide de sables colorés dans le bouddhisme et le tantrisme) sur le sol

correspond à une initiation qui protège l’initié et l’aide à se concentrer,à trouver son propre centre

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Le motif se retrouve très souvent au cœur des cathédralesoù il symbolise le chemin que doit parcourir le croyant pour atteindre la Jérusalem céleste,c’est à dire un lieu de rédemption.Quand historiquement le pèlerinage à Jérusalem n’a pas été possible,le croyant pouvait l’accomplir symboliquement sur les tracés des cathédrales,y compris à genoux,en témoignage de pénitence.

le labyrinthe de la cathédrale de Chartres

Et celle d’Amiens

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Il est logique de retrouver souvent la marque du labyrinthe dans les mythologies,car la forme est inscrite dans notre patrimoine corporel

cerveau Empreinte digitale

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Les labyrinthes naturels : le coquillage

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L’escargot

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• De la même façon le travail de l’araignée qui tisse sa toile et qui s’achève par la construction d’un tracé labyrinthique circulaire vers le centre de la toile

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Le système solaire

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L’ouragan Isabelle

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Et l’homme imite la nature:l’escalier de l’abbaye bénédictine de

Melk(Autriche),bâtie en surplomb du Danube,il y a plus de mille ans

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On pourrait également évoquer les nombreux labyrinthesvégétaux:

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Le labyrinthe le plus célèbre auprès des enfants

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Une autre version qu’onpourrait multiplier à l’infini des labyrinthes modernes

mais c’est aussi un thème récurrent de la productionartistique….

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Les labyrinthesD’Escher

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Le labyrinthe sphériqueinspiré des planchesde Franquin dans l’album Idées Noires

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En littérature,la place du labyrinthe est considérable,soit dans l’idée,soit dans la construction de l’œuvre,surtout si elle raconte

une quête : Homère,Dante,Balzac,Flaubert,Verne,Michaux,Borgès et tant d’autres

Je n’évoquerai ici que deux exemples

Le nom de la rose d’Umberto Eco

Le roman adapté au cinéma par J.J Annaud, présente une enquête dans un monastère au Moyen âge et se rapporte à notre thème par la construction labyrinthique de la bibliothèque du monastère

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Les labyrinthes d’Harry

Je vous renvoie aussi aux deux types de labyrinthes qu’on trouve dans la série

Harry Potter de JK Rowling :Celui des escaliers de

l’école PoudlardEt celui,végétal, mis en

scène dans le tome « la coupe de feu »

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Un petit dernier pour le plaisir