LA COURSE DES CIMES

Une aventure humaine hors du commun, un exploit sportif inattendu, un alpiniste audacieux et sans limites… Ajoutez à cela une plongée dans l’Histoire aux côtés du célèbre ethnologue Paul Emile Victor… 8 chiens élevés

ensemble depuis la naissance et destinés à courir ensemble pour une traversée inoubliable … les

ingrédients sont réunis pour faire de cette transpyrénéenne une épopée à la fois humaine et

spectaculaire!

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LA COURSE DES CIMES

Il a pour habitude de dire que « les bouts du monde sont partout ».Romain Da Fonseca, vingt-huit ans seulement et déjà détenteur deplusieurs records, estime que l’aventure peut se vivre à côté de chezlui. Il partira en février 2018 pour une tentative intégrale detranspyrénéenne avec des chiens de traineau… Deux ans depréparatifs pour un mois de traversée ; un itinéraire inédit et descols à plus de 3000 mètres d’altitude !!

C’est une première mondiale. Un exploit hors du commun, quirenoue avec la grande tradition Pyrénéiste. Une aventurecombinant prouesses sportives, exploration, approche sensible etémotion esthétique au cœur de nos montagnes. Une conquêteaudacieuse et difficile qui promet bien des rebondissements.Amoureux de la nature, animé par le sens du défi, Romain cultive legoût de l’effort et une curiosité insatiable qui le propulsent toujoursplus loin, plus haut, plus fort, là où les autres ne vont pas.

80 ans plus tard, les familles des héros de 1938 soutiennentRomain dans son projet. Daphné Victor, François Perez etClaude Flotard contribuent activement à la réussite del’expédition, et mettent à disposition de l’aventure lesarchives privées qui relatent de l’exploit de leurs aïeuls. Dansmoins d’une vingtaine de jours, Romain se postera sur laplage d’Hendaye, accompagné de ses huit chiens et de sonéquipe technique. Daphné, François et Claude seront là poursaluer son départ. Le périple jusqu’à Banyuls, long de 900 kmavec un dénivelé équivalant à 3 Everest, correspond à plus dela moitié l’Iditarod, en Alaska… la plus longue course aumonde qui se pratique, elle, sur terrains plats.

Il y a des aventures qui valent le coup qu’on s’y attarde. Deshommes aux rêves démesurés qui savent nous embarquerdans leurs folies et nous donner envie de les suivre. Despionniers qui méritent qu’on leur fasse honneur. Romain enfait partie.

Son projet résonne avec un exploit historique : la seule et uniquetraversée de haute montagne avec des chiens. Nous sommes en1938. En moins d'un mois, le célèbre Paul-Emile Victor,accompagné de deux amis, parvient à rallier Saint-Etienne-de-Tinée à Chamonix avec un attelage de 6 chiens. L'expédition, quifranchit une douzaine de cols à plus de 2 500 mètres, a pour butde prouver à l'armée qu'un attelage peut passer partout et porterdu ravitaillement en zone de montagne. La guerre ne tarde pas àse déclarer, jetant un voile opaque sur le record obtenu. Laréussite est vite oubliée…

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3 Février 2018. Romain, Luigi, Mars, Mi’Kmaq, Pirate, Little Big Man Luna, Jack et Jolenesont dans les starting blocks. Sur la plage océanique d’Hendaye, ce sont deux années depréparation intense qui prennent fin. Un attroupement s’est créé autour de la meute et deson musher. Il y a les média, bien sûr, mais aussi les sponsors, et l’équipe technique de latraversée : les parents de Romain, son oncle, un météorologue, des vétérinaires derenommée internationale, quelques scolaires qui suivront l’aventure, Didier et Guillaume,des montagnards aguerris qui l’épauleront au cours de son périple… Mais aussi DaphnéVictor, Claude Flotard et François Perez, les descendants de l’équipe de la TransAlpes de1938 : la seule et unique traversée de haute montagne avec des chiens connue à ce jour !L’ambiance est électrique, les chiens sont dans un état d’excitation extrême. Romain resteconcentré malgré l’agitation et répond aux questions des journalistes avec un ton oscillantentre sérénité et fébrilité. C’est le grand jour. Celui qui marque la fin d’une ère et le débutd’une nouvelle ... Il sait qu’il ne peut plus reculer.

L’exploit sera ou ne sera pas, mais il y aura, c’est sûr, un avant et un après.

L’équipage prend la pose au chenil (autoportraits !). De g. à d. : Luigi, Romain, Mars, Mi’kmaq, Pirate, Little Big Man, Luna, Jack et Jolene. 3

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L’itinéraire de la Transpyrénéenne est totalement inédit. Sa création relève, elle aussi, de l’exploit.Précise, chronophage, exigeant des repérages réguliers sur le terrain… Romain admet avoir eu dufil à retordre avec la globalité de cette préparation. Premier obstacle : le parc national desPyrénées. Nombre de réserves et de parcs naturels français n’acceptent pas les chiens, même enlaisse… Une précaution sanitaire qui a un impact radical sur le tracé de l’itinéraire… La plupart destronçons se situe donc côté espagnol. Romain a beau être un alpiniste confirmé– enchainementdes 212 sommets de plus de 3000m des Pyrénées en 3 mois – il aborde, cette fois ci, le terrainavec son œil de musher. Un col à priori « facile » à pied peut se révéler d’une extrême difficulté …les chiens sont parfois tellement galvanisés par l’action qu’ils en deviennent ingérables… Dans lesdévers glacés et les descentes abruptes, le traineau peut rapidement perdre sa trajectoire. Seuls laforce des bras et le mental d’acier de Romain comptent pour « tenir la route ». Il faut aussianticiper la nivologie sans avoir de certitude réelle quant à l’état du terrain à l’instant T… La meutetraversant 3 pays officiels – France, Espagne et Andorre – et une multitude de microclimats et depaysages, l’observation pratique du manteau neigeux est déterminante… formation, évolution,disparition… caractéristiques, propriétés physiques et chimiques ; poudrerie et transport de neigepar le vent ; stratification, stabilité, rupture … toutes les éventualités en fonction des différentessituations sont envisagées.

Un météorologue-nivologue professionnel donne régulièrement son avis afin de guider l’équipe enfonction de l’évolution du terrain… Frédéric Cabot, salarié de météo France, n’en est pas à son premiercoup d’essai. Il est le référent des bulletins d’estimation des risques d’avalanches des départements 64et 65 depuis plus de quinze ans ! … Le cœur de son métier : suivre les métamorphoses de la neige,comme les marins se font router au gré de l’évolution des vents. Dans l’univers de la haute montagne,cette contribution scientifique est de plus en plus fréquente mais encore méconnue du grand public. Ence qui concerne le guidage d’un attelage de chiens de traîneau, il s’agit d’une première. La météo étantde plus en plus instable, les modèles sont souvent à revoir, et les prévisions ne s’annoncent pasévidentes.

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Depuis 2008, Romain enchaîne les exploits et les expéditions dans les Pyrénées. Après une première traversée complète de la chaîne à l’âge de 19 ans, il en gravit les plus hauts sommets en 24 étapes, puis, en 2014, enchaîne les 212 sommets de plus de 3000 mètres en seulement trois mois. Accompagnateur en Montagne, titulaire d’un brevet de randonnée, moniteur de voile… des formations et des expériences qu’il accumule depuis l’adolescence. C’est en 2010 que Romain pilote son premier traîneau à chiens dans le Vercors. Dès 2015 il constitue sa meute et élève ses propres animaux. Il crée par ailleurs sa marque d’équipement -Supertramp Brand -conception de traîneaux et harnais de haute technologie. L’harmonie de l’équipe est totale : les chiens suivent depuis toujours le rythme de vie de Romain ; il s’en occupe 24h/24, 7 jours sur 7.

Romain envisage comme une expédition de proximité. Contrairement à de nombreux mushers, il n’a pas recours à desmoyens de déplacement polluants ou pouvant avoir un impact sur le réchauffement climatique. Même au cours de sesentrainements, il n’utilise jamais de quad vrombissant. Là où il n’y a pas de neige, le kart à roues lui permet de se déplacerà la seule force des chiens. Lorsque les flocons recouvrent la montagne, le traîneau glisse alors sur la neige vierge …

Au fil des mois, des études et de ses repérages, Romain dessinedonc un premier trait sur les cartes topographiques. Au final, ilétablit un parcours original qui montre la chaine pyrénéennesous un angle nouveau… suivant des sentiers peu fréquentésvoire inaccessibles en hiver pour des novices. Du départ del’expédition sur la plage même d’Hendaye à son arrivée sur laplage de Banyuls sur Mer, en passant par les cols parmi les plushauts de la chaine, le déroulé ne manque pas derebondissements… Du rythme, des images jamais vues, despassages spectaculaires : la Transpyrénéenne espère ouvrir lavoie à un itinéraire mythique, comme peuvent l’être des GR oula HRP…

Romain a atteint les Pyrénées Aragonaises et attaque une portion de haute montage particulièrement technique. Le passage à proximité du pic des Posets, qui culmine à 3 375 mètres d'altitude, est particulièrement délicat. Il n’y a aucun accès pour un véhicule de ravitaillement et deux des chiens de la meute montrent des signes de fatigue évidents. Romain n’en est qu’à son onzième jour de traversée ; il faut rester vigilant au moindre détail et ne pas prendre de risque inutile. Il est seul, et prend la décision de s’imposer une journée de pause pour que les chiens récupèrent. D’ici seulement deux jours, une fois redescendu vers le Pont de Salenque, il aura la visite de Maxime, le vétérinaire.

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Les chiens sont les héros de cette aventure. Ce sont des athlètes de haut niveau qui méritent une attention accrue tout au long du périple. Ils sont suivis par Maxime Charrouin, un vétérinaire qui les connait depuis tous petits et s’est engagé à suivre la traversée. Luigi, Mars, Mi’Kmaq, Pirate, Little Big Man, Luna, Jack et Jolene font l’objet d’un respect infini : nourriture et compléments ad’hoc, contrôles et soins quotidiens... Maxime se rend sur le terrain quand cela est possible pour les contrôles approfondis de la meute : auscultations, prises de sang, conseils au jour le jour... Un carnet de bord sous forme de tableau complexe conserve les données de chaque « run »: distance, dénivelé, météo, température, vitesses moyenne et globale des chiens, comportements, etc. C’est une analyse quasi-scientifique de la performance des chiens en montagne et en haute altitude.

La meute, c’est une vraie famille. Les huit chiens sont arrivés au chenil encore bébés, alors qu’ilstenaient dans une main. Romain revient sur cette période clé où l’attelage s’est constitué. Le chenilétant accolé à sa maison, les chiots ont été quotidiennement éduqués, méticuleusement soignés,attentivement observés : ils ont grandi et ont été élevés ensemble, depuis toujours. À présent jeunesadultes dynamiques, ils forment comme une grande fratrie. Chaque animal a son caractère, son savoir-être, sa façon de se gérer hors de la meute et en son sein. Alors que Romain attaque la deuxième moitiéde la traversée, il confirme les tempéraments de chacun. Jolène, la plus curieuse, semble ravie dedécouvrir chaque jour de nouveaux panoramas. Luigi et Luna, les plus fiers, les chiens de tête, restentsérieux et disciplinés quoi qu’il arrive… La force tranquille de Jack canalise l’énergie de ses congénèrestandis que Little cherche toujours à dépasser son rival, Luigi … Mars cogne dans son harnais en ymettant toute son âme et son frère borgne, Pirate, courageux mais pas téméraire fait beaucoup debruit pour rien… Enfin, le petit dernier, Mi’kmaq, joue le bon élève et progresse avec ardeur pourdevenir, à son tour, un chien de tête. Il n’y a pas de chef au sein de la meute. Le chef, c’est Romain.Sans quoi, ce serait dispute sur dispute, bagarre et bien plus…

Quelques jours plus tard, Romain et ses chiens parviennent à la Tossa Plana de Lles, la secondemontagne la plus élevée de la Cerdagne, côté espagnol. C’est le grand Nord Pyrénéen, les dernierspassages de très haute montagne qu’il devra parcourir. Les températures sont négatives et malgré unépais brouillard et un vent cinglant, la meute fonce en maintenant sa vitesse. Luigi mène l'attelage en seretournant de temps à autre pour s'assurer qu'il effectue ce que Romain attend de lui. Les autres chienstravaillent bien et ne faiblissent pas malgré des conditions techniques très pénibles. L'air chaud qui leursort de leur gueule gèle instantanément et couvre leur poil d'un manteau blanc. Il y a, dans cet attelagelancé à pleine allure sur les crêtes enneigées, dévoreur d’espaces glacés et infinis, un peu des récits deJack London…

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Luigi, Mars, Mi’Kmaq, Pirate, Little Big Man Luna, Jack et Jolene sont des huskies deSibérie. Leurs ancêtres viennent du lac Baïkal. Ils y auraient été créés il y a environ 4000ans. Des chiens dits « d’utilité » : rapides, puissants et endurants. C’est à la fin duXIXème siècle que la ruée vers l’or en Alaska les rend célèbres : les premières coursessportives, puis la fameuse « course au sérum » pour rallier Nome et sauver la ville d’uneépidémie de diphtérie … des épopées qui font naitre des légendes, telles que Balto,chien de tête du musher Leonhard Seppala, qui a aujourd’hui sa statue à Central Park.De lignée américaine, très proche des chiens de Seppala, les huit prétendants à latraversée des Pyrénées sont fidèles à leurs aïeuls. Ce sont des aventuriers avant d’êtredes compétiteurs.

En France, les premiers chiens de traîneau sont « soldats » : 450 « poilus d’Alaska »importés d’Amérique du Nord pour servir sur le front des Vosges lors de lapremière guerre mondiale. A l’aube de la seconde, Paul Emile Victor est déjà unethnologue célèbre. Il sillonne les étendues glacées du Groenland et s’évertue àfaire connaître au monde un peuple qu’il considère comme sa famille: les Inuit. Luiet Michel Perez ramènent quelques Qimmiq en France en 1938. Ces chiensgroenlandais, génétiquement très proches du loup, sont des bêtes très rustiques,au caractère entier et sans concession. Plus lourds, plus forts mais moins rapidesque les huskies, ils servent alors à résoudre des problèmes de charges insoluble.Victor, Perez et Flotard savent qu’en cherchant à rallier Saint-Etienne-de-Tinée àChamonix avec cet équipage, ils ont fait le bon choix. Leur objectif est en accordparfait avec les caractéristiques de leur meute : ils cherchent à démontrerl’efficacité des chiens en montagne, pour des solutions de secours ou deravitaillements pour l’armée. Aujourd’hui, le matériel s’est allégé, les besoins aussi,et la vélocité des huskies est majoritairement préférée à la robustesse desgroenlandais.

L’équipage de Romain est le second attelage à tenter une telle aventure en France… Entrera-t-ildans la légende à son tour ?

Romain et ses chiens abordent le Monte Perdido. Ce paysage de montagne exceptionnel, quirayonne des deux côtés des frontières nationales de France et d'Espagne, est centré sur le pic duMont-Perdu, un massif calcaire qui culmine à 3 352 m. Deux des canyons les plus grands et les plusprofonds d'Europe, trois cirques sur le versant nord… les paysages sont à couper le souffle. Romainet les chiens sont en bonne condition physique. Les dénivelés sont, pour l’heure, plutôt bienappréhendés par l’attelage.

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Aucun massif montagneux dans le monde n’a vu se promener des chiens sur ses plushautes cimes, de bout en bout. Et pourtant, c’est ici, « à la maison », dans ces Pyrénéesque Romain connait si bien, qu’il a choisi de relever le défi. Parce que la Terre est ronde etqu’il n’y a pas de « bouts du monde », ou plutôt qu’ils sont partout, nul n’est obligé decontourner le globe pour y vivre l’Aventure. A la manière de Voltaire, Romain cultive sonjardin…

La Haute montagne est un univers à lui tout seul. Exigeant, rude,impitoyable… Mais aussi exaltant, imprévisible et excitant. Avec deschiens, ce terrain de jeu extraordinaire peut vite se transformer en corps àcorps belliqueux. Pour se donner une chance de réussir, il faut allier lescompétences du mushing à celles de l’alpinisme. Les difficultés physiqueset techniques sont extrêmes ; de l’ordre de la performance. Romain n’estplus seul, comme par le passé, à gravir un sommet à la force de sescrampons. Il doit gérer un attelage, être à l’écoute de chacun de seschiens, sentir et soupeser les limites et les ambitions de chacun… tout ens’écoutant lui-même, dans sa propre capacité à endurer une telle épreuve.Il n’y a plus ici de différence entre exploit et compétition…. Ses chiens, sameute… Sa famille … ils sont tous, et avant tout des pionniers, deschampions de l’exploration. Des adeptes de l’empirisme et de ladécouverte extrême où se mêlent, sans distinction aucune : prouessephysique, approche intellectuelle de la montagne, amour de sonenvironnement et de son prochain. Pour réaliser ce type d’expérience, ilfaut s’en donner les moyens et être prêt à un certain nombre de sacrifices.

Approchant de Banuyls, qu’en sera-t-il vraiment le jour J ? L’attelage aura-t-il réussi à atteindre la ligned’arrivée sans flancher ? Quel sera le bilan au terme d’un mois de traversée ? Le délai escompté aura-t-ilété respecté ? Ni Romain ni ses chiens ne savent aujourd’hui si la Transpyrénéenne s’apparentera à unsuccès. Mais une certitude demeure : cette exploration digne d’un Nicolas Vanier ne laissera personneindifférent ; ce sera quelque chose de fort, de risqué et de romanesque. Une épopée des tempsmodernes…

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Le mushing étant une activité bien spécifique, un matériel adapté et à la pointe de laprécision s’impose. Pour ce projet de grande envergure mêlant passion, liberté etdétermination, Romain sera équipé de ses trois indispensables alliés qu’il utilisera seul :

-Un bridge, privilégié pour les scènes dites « statiques », mais également destiné pour cellesen mouvement et pour les scènes panoramiques.

-Un drone, dont les principales fonctions sont le tracking (le drone suit tout naturellement le mouvement), mais qui a également la capacité de filmer sous certains angles grâce à la radiocommande.

-Une Gopro, outil optimal dotée d’une grande autonomie même en temps glacial, que Romain placera sur son torse, sa tête ou encore sur son guidon à l’aide d’une pince afin de pouvoir filmer constamment au cœur de l’action

Durant ce périple, Bertrand Delapierre rejoindra Romain à des points stratégiques où seramis en place un autre dispositif de tournage. Le mouvement permanant sera au rendez-vousavec une caméra à l’épaule, des time laps et des travellings mettant en lumière le fruit decette exploration.

Cette traversée des Pyrénées sera donc pionnière. De nombreuses adaptationstechniques ont dû être réalisées, autant sur le traîneau qu’au niveau du matérielembarqué : de l’adaptation de l’engin au transport chaud et sécurisé des batteries,en passant par les techniques d’ancrage en pente ou encore les solutions deprotection des chiens pour le risque d’avalanches et bien d’autres choses, tout a étéminutieusement réfléchis.Avec la participation ponctuelle sur le terrain d’un guide de haute montagne derenom, athlète et formateur au RAID à Paris, des solutions de progression tout à faitexclusives ont également été mises en place pour avancer efficacement dans lesterrains les plus délicats. Il n’y a plus qu’à les éprouver grandeur nature.

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L’aventure est unique et la façon de la raconter doit être originale.

De l’Atlantique à la Méditerranée, la route est à découvrir. Un voyage à travers unmassif méconnu du « grand public », loin des Alpes sur-visitées… Une plongée dansdes décors sauvages et authentiques, une traversée inédite.

La caméra est dynamique, à l’épaule, au plus près des protagonistes, au cœur del’action. Parfois elle est plus sophistiquée, les images sont davantage travaillées,stylisées, utilisant des très gros plans sur le matériel et la nature.

Nous vivons le « huit-clos » dans cette ‘embarcation’ … C’est une plongée enimmersion au cœur d’une aventure humaine intense entre Romain, ses chiens, etson équipe technique. Les problèmes, les obstacles, les prises de décisions, lesdénouements ; chaque rebondissement est vécu « de l’intérieur », comme si on yétait.

Une cartographie dynamique, associée à des données animées permettent decomprendre la géographie, les évolutions et les enjeux de chaque situation.

Je suis originaire de Chamonix et j’ai toujours été ‘baigné’ dans cette ambiancemontagnarde où l’extraordinaire est un dénominateur commun à toute activité.Depuis presque 20 ans, je collectionne les images ‘outdoor’ et je parcours les reliefsaux côtés des sportifs. Cela donne des images au contact de l’action. J’utiliserarement les téléobjectifs qui donnent souvent des images génériques etimpersonnelles, trop « éloignées » du sujet (dans les deux sens du terme).

Je tâcherai donc de suivre les protagonistes au plus près de ce qu’ils vivent et expérimentent afinque l’image restitue le panel des émotions rencontrées au cours de l’expédition. Je filmeraiprincipalement à l’épaule pour « coller » à une aventure toujours en mouvement, évolutive, àl’image de cette pure recherche que constitue cet exploit. Car ce périple est une quête en soi ; ily aura des doutes, des erreurs de jugement, des changements de cap… La Transpyrénéenne estune épopée hors des sentiers battus.

En contraste, je tournerai des plans très esthétiques, des time lapse et des travellings poursublimer l’environnement et ces décors grandioses. La partie aérienne aura également une placede choix : nous prendrons de la hauteur grâce à l’utilisation de plusieurs drones. Ces derniersseront néanmoins utilisés avec parcimonie : un outil de plus dans une panoplie mobile.

Les échanges avec les intervenants se feront la plupart du temps en mouvement. L’accent estdonné à la spontanéité, au « ressenti », à la parole incarnée dans l’action.

Je serai avec l’équipage aux points clés ; les parties ‘roulantes’ ou plus communes serontdocumentées par Romain lui-même. A ce titre, un dispositif spécial sera mis en place pour cesportions de tournage.