Conception et réalisationICALPE - Centre international pour l’environnement alpin

Casa Pastureccia 20250 RIVENTOSA [FRANCE]

AuteursAgence de Développement de Kardista : Vasileios Bellis - Thomas Chalatsis

Agence de Développement de Pelion : Georgios AgrigiannisS.A. KEKANEM : Ilias Lambropoulos -Apostolos Tsaknakis

Université de Thessalie: Areti Spanouli

Introduction

Le texte suivant donne un aperçu global de l’économie rurale des Sporades du Nord et raconte également la réussite de la mise en place d’une innovation non technologique dans cette région : la Coopérative de femmes de Glossa, Glossiotissa en grec, sur l’île de Skopelos. Cette initiative a pour but de démontrer les perspectives de développement et les problèmes de l’économie rurale locale et aussi de décrire comment une intervention innovante non-technologique a amené à la modernisation d’une communauté isolée de cette région. L’approche méthodologique est basée à la fois sur l’analyse de la littérature et sur une étude de terrain effectuée dans le cadre du Projet MED AGRISLES.

Chapitre 1Contexte des îles

Skiathos

Skopelos

Alonnisos

Peristera

Skantzoura

Kyra Panagia

Peathoura

Piperi

Thessalie

Secteur tertiaire: 59%

Secteur secondaire: 29%

Secteur primaire: 12%

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Les Sporades du NordLe contexte insulaire analysé est composé de 3 municipalités insulaires: Alonnissos, Skiathos et Skopelos. La surface totale de la zone est de 274 km2 et il y a 13 740 habitants (recensement 2011), avec une densité moyenne de 0,62 habitant/km2. En ce qui concerne les transports, il existe des liaisons maritimes, principalement avec les ports de Volos et Agios Konstantinos et une liaison aérienne, par l’Aéroport de Skiathos. Le climat est sec, la température moyenne annuelle est de 16,6 °C et le taux d’humidité moyen annuel est de 71,6 % ; le paysage local est caractérisé par une végétation dense.

Contexte général Les îles des Sporades du Nord sont rattachées administrativement à la région de Thessalie, à l’exception de Skyros, une île rattachée à la Région de Centre Grèce. L’économie locale est basée sur quatre activités : l’agriculture, l’élevage, la pêche et le tourisme. Dans les Sporades du Nord, il y a trois zones de protection spéciale (ZPS) intégrées dans le Réseau Natura-2000, la plus importante étant le « Parc National Marin d’Alonnissos ». En règle générale, les ressources naturelles sont considérées comme le principal avantage de cette région. Une gestion correcte de ces ressources générerait une amélioration du tourisme, du secteur rural et de la production d’énergie (par le biais des sources d’énergie renouvelables). Nous pensons que la principale faiblesse de cette région est la croissance déséquilibrée entre les îles concernées, qui crée des disparités entre les résidents. La principale menace est représentée par le fort taux de chômage des jeunes, ce qui entraîne la migration de cette population et la désertification des îles. L’amélioration constante de l’infrastructure de transport et l’engagement politique déclaré des institutions gouvernementales grecques et de l’Union européenne en faveur des économies respectueuses de l’environnement représentent des opportunités essentielles pour l’avenir de cette région.

Les Sporades du Nord en chiffresSuperficie: 274 km²Altitude moyenne: 47,33 m

Population: 13 740 (Recensement 2011)Densité: 62,93 hab/km²Population: (Recensement 2001, Recensement 2011 non disponible)

en zone urbaine: 4068 habitantsen zone rurale: 9488 habitants

Structure du PIB par secteur

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Agriculture et zones rurales Dans le contexte insulaire des Sporades du Nord, 9,41 % de la population active (18-65 ans) est employée dans l’économie rurale. Cette population active rurale est composée à 68,37 % d’hommes ; 20,04 % d’entre eux sont des jeunes, 51,12 % sont d’âge moyen et le reste (28,82 %) a plus de 50 ans. Les zones cultivées occupent 26,16 % de la zone étudiée et les cultures majoritaires sont des vergers et des prairies. Selon une analyse AFOM effectuée sur les îles, le principal avantage du secteur rural local est l’existence de nombreux produits et marchandises locaux. On trouve par exemple la tarte au fromage de Skopelos, les prunes de Skopelos, les chèvres des Sporades et le miel local d’Alonnissos et de Skiathos. La principale faiblesse qui a été constatée est l’augmentation des coûts de production et de dis-tribution des produits, en raison du transport maritime (un problème commun aux économies rurales insulaires) qui se traduit par un revenu bas pour les producteurs. Nous en avons conclu que le défi du secteur rural des Sporades du Nord pour l’ave-nir est de tirer plus d’avantages des produits locaux. De cette manière, le revenu des familles rurales sera satisfaisant et la jeunesse aura de bonnes motivations de rester dans le secteur rural et de développer des activités similaires supplémen-taires. Les obstacles au développement du secteur rural qui ont été identifiés, com-prennent le manque d’approche innovante, des structures collectives insuffisantes, des manques dans la chaîne d’approvisionnement en produits locaux, des contraintes physiques (érosion du sol, manque d’eau) et des coûts en augmentation pour la pro-duction et la promotion.

Les défis de l’évolution de l’agriculture La conclusion générale est que le « point d’élévation » de l’économie rurale locale est représenté par les produits locaux. Nous pourrions répartir les obstacles au développement futur de ces produits entre technologiques et non technologiques. La première catégorie est composée de facteurs tels que les sources de finance-ment limitées, les contraintes physiques et les infrastructures obsolètes. La deu-xième catégorie est liée aux facteurs d’organisation, d’éducation et de collaboration. Cette catégorie représente le défi le plus important car les interventions prévues consistent en des actions à faible coût, comme la formation de structures collec-tives, l’assistance technique sur les techniques de promotion et la certification des marchandises locales.

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Importance de l’agriculture en termes d’utilisation des terres, de paysages et de biodiversitéDans le cas analysé, l’influence de l’agriculture sur la biodiversité et la protection de l’environnement local est considérée comme positive. Les raisons justifiant cette conclusion sont liées à la « montée en flèche » des activités touristiques dans cette région. Des cas d’urbanisation anarchique, des constructions dans les forêts et sur les plages, la contamination de la couche aquifère et en général des facteurs pesant sur l’environnement (augmentation des ordures, pollution de l’atmosphère) sont souvent remarqués dans les îles des Sporades du Nord. Bien entendu, l’agriculture peut elle aussi représenter une activité polluante, du fait de l’utilisation importante de machines et de pesticides. Néanmoins, les activités rurales liées aux productions locales peuvent être définies comme respectueuses de l’environnement, en raison du caractère traditionnel des méthodes de production qui sont utilisées pour ce type de produits. Ces méthodes requièrent une utilisation limitée de l’infrastructure technologique et surtout les substances chimiques (comme des pesticides, des agents de sapidité) sont interdites. En outre, certaines interventions innovantes non technologiques, comme le tourisme rural, les certifications environnementales ou le renouveau des techniques de production traditionnelles peuvent réellement contribuer à diminuer la pollution de l’environnement local.

Importance de l’agriculture dans l’économie régionale La récente crise financière a mis l’accent sur le besoin d’un redémarrage du secteur de l’économie rurale grecque. Pendant la dernière décennie, ce secteur a subi un déclin énorme. Selon l’Autorité des Statistiques Hellénique (EL.STAT), la valeur ajoutée du secteur a diminué de 16,5 % pendant la période 2001-2010 et l’emploi de 22,7 %, alors que les indicateurs correspondants concernant les autres secteurs financiers, ont augmenté. Cette tendance a commencé à s’inverser, au début de la crise financière en Grèce (2009). De ce fait, l’emploi dans le secteur rural a augmenté de 3,1 % pendant la période 2008-2010 (après 8 ans de diminution constante) alors que le même indicateur pour les services financiers a diminué de 3,8 %.En outre, un développement supplémentaire du secteur rural représenterait un facteur important de renouvellement de la Grèce régionale, en réalisant l’objectif de décentralisation. Si l’on tient compte du fait que 35,3 % de la population grecque (recensement 2011) vit dans la capitale, nous pouvons comprendre que cet objectif représente une priorité de premier plan pour l’administration publique grecque. En ce qui concerne le contexte insulaire, les chiffres mentionnés ci-dessus indiquent la portée du développement de l’activité financière rurale. La majorité des îles grecques basaient leur économie sur le tourisme, un modèle de développement, qui a été remis en cause au cours de ces deux dernières années. Selon l’EL.STAT, pour la période 2008-2010, la diminution du chiffre d’affaires général du tourisme en Grèce

20102009200820072006200520042003200220012000

Commerce en gros et de détail, réparation de véhicules à moteur et biens ménagers, hôtels et restaurants, transport et communication

Construction

Agriculture, chasse et exploitation des forêts, pêche, fonctionnement des laboratoires d’alevinage et des fermes d’élevage

Tableau 1: Structure générale du PDR Grec

AXES Total desfinancements

Financement / exploitation Financement

/ hectareFinancement

/ habitant

AXE I Compétitivité

2.254.921,209 31.259,30 12.318,2 19.939,79

AXE II Environnement

1.714.908.870,00 23.773,27 9368,19 8.319,91

AXE III Développement rural

709.898.244,00 9.841,11 3.878,03 3.444,08

AXE IV «LEADER»

295.266.850,00 4.093,20 1.612,98 1.432,49

TOTAL 4.974.995.173,00 68.966,88 27.177 24.136,28

20102009200820072006200520042003200220012000

Commerce en gros et de détail, réparation de véhicules à moteur et biens ménagers, hôtels et restaurants, transport et communication

Construction

Agriculture, chasse et exploitation des forêts, pêche, fonctionnement des laboratoires d’alevinage et des fermes d’élevage

Graphique 3: Évolution de l’emploi dans les secteurs de base (2000-2010)

Graphique 2: Évolution de la valeur ajoutée dans les secteurs de base (2000-2010)

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s’est élevée à 16,6 % et l’instabilité financière mondiale ne laisse pas beaucoup de marges pour une reprise immédiate et significative. Par conséquent, la population des îles grecques (et principalement les jeunes) doit chercher des sources de revenu supplémentaires et l’agriculture en est une. La création d’un cadre pour l’innovation est considérée comme une condition nécessaire pour le développement rural des îles. L’outil de financement de ce processus est le Programme de Développement Rural (PDR) pour la période 2007-2013. Le PDR grec s’élève à un montant d’environ 5 milliards d’euros et l’autorité responsable de sa mise en œuvre est le « Ministère du Développement Rural et de l’Alimentation ».

Chapitre 2La coopérative

agricole de femmes de Glossa

RésuméUn exemple réussi d’innovation non technologique dans le secteur rural des Sporades du Nord est la « Coopérative de femmes de Glossa ». Ce sont des femmes faisant partie de la petite communauté de Skopelos qui ont fondé une structure collective, afin de développer la mise à disposition de produits agricoles locaux, qu’elles produisaient déjà. L’ensemble du projet a été soutenu par l’Agence de Développement de Pelion et l’étape initiale a été financée par le « Programme de Développement Durable des Zones Rurales : LEADER », qui correspond au 4ème Axe du PDR grec.Cette bonne pratique permet de comprendre comment une petite communauté insulaire ayant un tourisme peu développé, a réussi à changer sa « trajectoire de croissance », au moyen d’interventions non technologiques innovantes et plus spécialement d’un réseau humain et d’une bonne utilisation des outils de financement. Les objectifs finaux de l’ensemble de l’initiative peuvent être résumés comme suit.Au moyen de la coopérative, les femmes de Glossa sont arrivées à :

•augmenter leurs revenus,•améliorer leur vie sociale,•encourager la coopération au sein de la communauté,•tirer un maximum d’avantages des produits agricoles locaux.

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Point de départGlossa est un village de Skopelos, situé au nord-ouest de l’île. La population locale est composée de 1 195 personnes et le village est situé à une altitude de 300 m. En général, l’activité sociale et financière de l’île est concentrée dans sa capitale. Par conséquent, le village de « Glossa » est « marginalisé ». De plus, le village n’est pas au bord de la mer, et de ce fait cette zone ne jouit que d’un développement touristique limité. La population masculine de Glossa exerce en majorité des professions maritimes. La population féminine du village doit affronter le chômage et l’isolement social. C’est ainsi qu’est apparu le besoin d’améliorer à la fois leur vie sociale et d’obtenir des revenus par la livraison de produits locaux. L’idée, la motivation et l’assistance technique pour la formation d’une Coopérative de femmes ont été fournies par l’Agence de Développement de Pelion, pendant la campagne d’information pour le Programme LEADER.

Historique de l’expérienceComme nous l’avons déjà vu, Glossa était à l’écart des flux de touristes (les résidents devaient donc trouver des ressources financières alternatives) et il y avait un nombre suffisant de femmes actives, qui avaient la volonté de lancer des initiatives de développement. Toutes les conditions étaient donc réunies pour la formation d’une structure collective. En 1999, la Coopérative Agricole de femmes I Glossiotisa (ce qui signifie en grec Les femmes de Glossa) a été créée. Le capital de départ a été fourni par le PDR Grec (Axe IV – Programme LEADER) avec les cotisations des membres, qui ont été payées par chaque membre fondateur de la structure.

Quelques éléments clés, prouvant le succès du cas analysé, sont : Membres: 13 membres actifs au départ, 15 aujourd’hui Produits: développement remarquable de leur gamme et de la quantité produite Services: fourniture de nouvelles prestations tels que des services de traiteur et la fabrication de gâteaux pour les vacances et les familles organisant des fêtes (mariages, anniversaires)Développement: •Participationàdesfoirescommercialeslocalesetnationales(éditiondumatérielde promotion)•CollaborationaveclesorganismeslocauxpourlefestivalSkopelitis (festival annuel concernant la promotion des produits locaux et le patrimoine de l’île)•Échanged’expériencesetdeproduitsavecuneautrecoopérativedefemmesenGrèce•ParticipationàdesprojetstransnationauxFormation: Les membres ont eu la possibilité de suivre des séminaires de formation, afin d’améliorer leur efficacité (gestion administrative et financière, techniques de promotion)Danger actuel: difficultés d’installation de nouveaux membres et concurrence de sociétés commerciales fournissant des services et des produits similaires

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Approche méthodologiqueLe processus de création de la structure collective étudiée était composé des étapes suivantes :

1. L’étape de départ de l’ensemble de l’initiative a été la campagne d’information réalisée par l’Agence de Développement de Pelion à propos du Programme LEADER. Pendant cette campagne, le besoin d’une initiative de développement a été détecté au sein de la population féminine de Glossa.2. Ensuite des réunions de travail ont été organisées par l’agence de développement, afin d’introduire l’idée de l’établissement d’une coopérative agricole féminine, qui devait avoir pour but la production et la vente des produits agricoles locaux d’une manière professionnelle, organisée et structurée. 3. L’étape suivante a été de trouver un nombre suffisant de femmes sur le plan local pour fonder la coopérative et la faire fonctionner au jour le jour.4. Cette étape a été suivie par la définition d’objectifs stratégiques pour la nouvelle structure.5. Après, et suite à l’étude correspondante, un local approprié a été loué pour y installer l’atelier / le magasin collectif, qui est utilisé comme point de vente et atelier.6. C’est alors qu’a été effectuée la sélection de la gamme de base de produits qui allait être produite et distribuée par la Coopérative.7. Ensuite, l’évaluation du marché potentiel et des consommateurs de la nouvelle organisation a été effectué.8. Par la suite, l’équipement nécessaire a été obtenu, comme des machines, des meubles et des outils informatiques.9. L’étape suivante a été la conception administrative et financière de la structure (comme l’organigramme, les procédures de gouvernance, les instances de direction et leur élection).10. Ensuite, les règles de fonctionnement internes de la Coopérative ont été définies. 11. Puis les règles de production ont été définies (recettes, matériel de cuisine, etc.) 12. Par la suite, les règles d’approvisionnement ont été établies13. Enfin, le planning des activités de la nouvelle coopérative a été fixé.

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L’ensemble du projet a dû faire face à de nombreuses difficultés. Les principales ont été :

• l’absence totaled’expériencede lapopulation féminine localeconcernantles conditions nécessaires à l’établissement et au fonctionnement d’une coopérative agricole (comptabilité, fiscalité, administration).

•lesnombreusesactivitésparallèles,quiétaienteffectuéesparlesfemmeslocales, comme le tourisme, l’agriculture ou l’élevage. A cause de ce problème, certaines ont dû abandonner.

•laréticencenaturelleexpriméeparlesgensenversleschangementsetlesinitiatives innovantes.

•lesressourcesfinancièresinsuffisantes

Les obstacles mentionnés ci-dessus ont été surmontés grâce à deux facteurs clés : •premièrement,l’assistancetechniquefournieparl’AgencedeDéveloppementde Pelion, une organisation qui possède une grande expérience dans la formation organisationnelle et dans les outils de financement du développement rural

• et ensuite, l’important engagement et la détermination qui ont étédémontrés par les femmes de Glossa.

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Résultats obtenusL’évolution de la tentative décrite ci-dessus a été jusqu’ici satisfaisante car la structure a atteint ses objectifs de départ. La Coopérative de femmes de Glossa est une structure sociale locale qui exerce une activité visible et obtient de nombreuses récompenses et honneurs, comme la certification en tant qu’ « entreprise sociale collaborative » délivrée par le Centre d’Assistance et de Certification des Entreprises Sociales. La Coopérative participe aux foires commerciales nationales et internationales, en liaison avec les produits locaux et traditionnels, comme « les routes du pain » et le festival annuel Skopelitis et d’autres initiatives sociales, comme « Forêts vertes-Forêts propres » organisée par le Ministère grec du changement climatique. En outre, les médias locaux et nationaux (par exemple le journal Ta Nea), ont présenté les activités de l’organisation, comme une bonne pratique. En termes quantitatifs, l’organisation a réussi à se développer graduellement. A titre indicatif on peut noter le triplement du chiffre d’affaires annuel pendant la période 1999-2010 et l’augmentation d’environ 60 % du revenu annuel de chaque membre, pendant la même période. Si on tient compte du marché concurrentiel et restreint sur lequel l’organisation opère, ces résultats peuvent être considérés comme exceptionnels. Hormis les résultats financiers, la Coopérative a également rencontré un franc succès dans l’amélioration de la vie sociale de la population féminine locale. L’esprit de coopération, l’élimination de l’isolement et l’augmentation de la confiance en elles-mêmes pour les femmes locales sont des résultats qui ne peuvent être calculés en termes financiers, mais qui ont une valeur considérable.

Indicateurs Situation initiale Situation actuelle

Membres actifs 13 15

Chiffre d’affaires annuel 30.000 € 90.000 €

Quantité moyenne produite/an* 1.250 kg 3.100 kg

Revenu individuel moyen annuel 2.000 € 5.000 €

Tableau 2: Résultats quantitatifs de la Coopérative de femmes de Glossa

* La somme de la quantité produite de tous les produits, qui sont produits annuellement par l’organisation.

Revenu individuel moyen

Quantité moyenne produite

Chiffre d’affaires annuel

Membres actifs

Situation ACTUELLESituation INITIALE

Graphique 5: Évolution des indicateurs de base analysés de la Coopérative de femmes

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Conclusions

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ConclusionLa crise financière globale met en évidence la nécessité d’interventions innovante « intelligentes ». Les actions innovantes non-technologiques présentent ces caractéristiques, parce que leur mise en œuvre de demande pas un investissement important. La bonne pratique décrite ci-dessus est un exemple typique d’intervention innovante non-technologique dotée d’une productivité élevée, d’un bon retour sur investissement, et d’impacts à long-terme. Les trois « ingrédients » du succès sont ici : • L’utilisation appropriée des subventions de l’UE : L’attribution des subventions distribuées par l’UE à chaque Etat-membre pour financer les initiatives de développement est sujet à controverse. En Grèce, on peut noter plusieurs cas où les subventions n’ont pas été utilisées à des fins de développement, mais pour financer des projets non productifs et inappropriés. Le cas étudié ici est un exemple d’utilisation appropriée de cet instrument. Même si la subvention allouée a fonctionné comme une « motivation » supplémentaire pour les femmes intéressées et que le montant des aides était raisonnable (environ 58 000 €). De plus, les impacts des interventions financières ont prouvé leur durabilité (ce qui est très important pour les subventions de l’UE) et elles ont été distribuées dans une zone géographique défavorisée et isolée, fournissant ainsi un débouché à un groupe de population défavorisée. •Untauxdeproductivitéélevé:Le coût initial de l’intervention s’élevait à 65 000 Euros. En tenant compte des chiffres d’affaires annuels (90 000) et plus particulièrement les revenus complémentaires des membres (moyenne annuelle de 5000), on peut aisément en conclure que cette intervention a été hautement productive. •Impactsàlong-terme:En 2011, la durée de vie de la Coopérative a atteint ses 12 ans et son évolution s’est maintenue en hausse jusque là. De plus l’esprit de coopération de la population locale, qui a été « cultivé » par cette intervention, assure la longévité de ces effets.

Expériences-clés acquises en termes de méthodologieLa description de la bonne pratique a pour objectif le transfert de la connaissance acquise à d’autres cas. Dans le cas présent, les points-clés pouvant être utilisés dans d’autres contextes insulaires sont : • La nécessité d’un support technique : La participation active d’un consultant expérimenté qui guidera en permanence les acteurs, est indispensable pour la construction réussie d’une structure collective. Ceci provient du fait de l’inexpérience de la population rurale face aux questions importantes, telles que les exigences légales, les modalités en termes de comptabilité, d’évaluation et d’organisation. •Leréseauhumain: La partie innovante de notre exemple est constituée par le réseau humain. Les résultats financiers obtenus par les produits locaux de la zone seraient impossibles sans la collaboration des femmes de Glossa. Une action individuelle entraînerait des résultats inappropriés.

Combinaison avec d’autres bonnes pratiquesL’innovation est un processus dynamique, de ce fait les actions innovantes doivent viser en permanence l’amélioration future. Dans notre cas, les exemples pourraient être :

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Bibliographie ÉTUDES ET RECHERCHES

•Réseaud’informationetd’assistanceàlapopulationrurale,(2003).Rapportd’analyse sur l’innovation et la promotion des productions agricoles en Thessalie, Août 2003•Préfecture administrative de Karditsa et Association d’organisationsgouvernementales locales (2010). Programme pilote pour le développement rural de la Préfecture de Karditsa, Mai 2010.•AN.KAS.A,EAPS.AKEKANEMS.A&UniversitédeThessalie,(2011).Rapport d’analyse sur le secteur rural du Sporades du Nord. Février 2011•MasouraDionysia,(2007).Lesproblèmesdesrégionsinsulaires.MagazineEyploia, vol 17, Novembre 2007.•TasiopoulouStavroula(2007).Etatdeslieuxetperspectivesdudéveloppementdes produits traditionnels dans l’Union Européenne. Thèse postdoctorale, Université de Charokopeio. Département des sciences de la diététique et de la nutrition.•BanqueMondiale,(2006).Encouragerl’innovationenAgriculture:Commentaller plus loin dans le renforcement des systèmes de recherche. La banque internationale pour la reconstruction et le développement/ La Banque Mondiale

DONNÉES STATISTIQUES

•Sitedel’AgencedeStatistiqueHellénique(ELSTAT)consultableenligneàhttp://www.statistics.gr/portal/page/portal/ESYE•Katharakis Dimitrios (2006). FLORA SPORADUM: Recensement dela Flore du Sporades du Nord et de leur lien avec la géographie des plantes. Thèse postdoctorale, Université de Patra, Faculté de Biologie.•SiteduPDRGrec,consultableenligneàhttp://www.agrotikianaptixi.gr•SitedelacoopérativedefemmesdeGlossaconsultableen ligne à http://www.glossiotissa.gr/index.html

•Lapoursuiteenréseau:L’extension du partenariat de la coopérative est le « noyau » de sa croissance dans l’avenir. L’établissement d’un partenariat professionnel avec d’autres organismes tels que les chambres, les associations professionnelles, les instituts académiques, d’autres organismes féminins, les compagnies de transport, les foires commerciales, doit être la ligne directrice stratégique de la coopérative. •L’utilisationdestechnologiesde l’information : La croissance rapide d’Internet et les exemples de réussite des sociétés de vente en ligne en ont souligné le potentiel, qui est assuré par l’usage même des technologies de l’information (TI). Au-delà d’une utilisation commerciale, les technologies de l’information pourraient également être utiles à des fins d’apprentissage en ligne. •Uneinfrastructurecommune:la production de produits agricoles locaux exige des infrastructures modernes (machines, aires de stockage). La collaboration entre producteurs locaux pour la construction et l’utilisation d’infrastructures communes est la seule manière de rendre cet investissement réalisable et durable.

Governo dos Açores

Les partenaires du projet MED AGRISLES, représentant les autorités publiques en charge de l’agriculture et du développement rural, dans les Îles Baléares (Espagne), la Corse (France, chef de file du projet), la Sardaigne et la Sicile (Italie), l’Île de Gozo (Malte), les Sporades du Nord (Thessalie) et l’archipel de la Nord-Égée (Grèce), Chypre et les Açores (Portugal), échangent tous ensemble leurs expériences et développent une méthode commune pour l’innovation non technologique dans l’agriculture et le développement rural. Ils publient une série de brochures afin de diffuser les meilleures pratiques dans ce domaine.

Cette histoire de la Coopérative de femmes de Glossa en Thessalie et un exemple de réussite en matière d’innovation non technologique dans le secteur de l’économie rurale des Sporades du Nord. Il s’agit d’un cas où la population féminine d’une petite communauté de Skopelos a mis en place une structure collective afin d’élargir l’accès aux productions agricoles locales qu’elles produisaient déjà…

www.agrisles.eu

LA SÉRIE DES BELLES HISTOIRES D’AGRISLES