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La communication scientifique et l’acceptation par le public de la biotechnologie
Dr. Claudia Canales International Service for the Acquisition of Agri Bio-tech Applications
Le dilemme de la biotechnologie des cultures L’amélioration génomique des cultures remonte aussi loin que l’agriculture elle-même et
va de pair avec la domestication des espèces à des fins alimentaires. Depuis longtemps,
les agriculteurs ont fait des croisements entre leurs cultures et des espèces apparentées
ayant des traits désirés et ont choisi parmi les résultats les plantes qui convenaient le
mieux à leurs besoins. Ce qui veut dire que les espèces que nous mangeons aujourd’hui
ont souvent peu de ressemblance avec leurs ancêtres ou leurs parents à l’état sauvage.
Les techniques traditionnelles d’élevage, aidées par le développement de nouveaux outils
génomiques, en particulier les marqueurs génétiques, resteront un élément central de
l’agriculture. Leur application est toutefois limitée par la disponibilité des gènes désirés
dans le germplasme de la culture (la somme de tout le matériel héréditaire se trouvant
dans une seule espèce produite par croisement) ou dans des espèces sexuellement
compatibles. Pour certains traits, comme une meilleure protection contre les insectes,
une augmentation de la teneur en vitamines et minéraux, ou une teneur en protéines
accrue, la variété génétique nécessaire n’est parfois tout simplement pas disponible.
Par contre, l’universalité du code génétique signifie que la source des gènes permettant
d’améliorer les cultures par modification génétique est disponible pour tout organisme
vivant. Lorsqu’on a identifié les gènes responsables d’un trait utile, on peut les transférer
dans une culturelle choisie, quelle qu’en soit la source. En outre, et contrairement aux
méthodes d’élevage traditionnelles, seul(s) le(s) gène(s) intéressant(s) est(sont)
transféré(s), ce qui fait de l’amélioration des culture une science plus efficace et précise.
La modification génétique (MG) des plantes pour améliorer leurs qualités et rendement
agronomiques a reçu un grand soutien de la part de la communauté scientifique et un
grand nombre d’institutions scientifiques hautement respectées à travers le monde ont fait
état du vaste potentiel de cette technologie pour une agriculture plus durable. Les
bénéfices importants que pourraient retirer les pays en développement de l’utilisation
responsable de la MG pour l’agriculture ont aussi été amplement soulignés, y compris
dans un rapport conjoint publié par sept Académies des Science (The Royal Society et
al., 2000) et une lettre ouverte en 2004 au Premier ministre du Royaume-Uni de
l’époque, Tony Blair, pour appuyer l’application de la technologie, signée par plus de 150
scientifiques internationaux, dont le lauréat du Prix Nobel James Watson (disponible à
l’adresse http://www.agbioworld.org/openletterUK.html).
Pour la plupart des scientifiques, la MG a la caractéristique principale d’un progrès
technologique : la capacité d’améliorer la situation actuelle (Gaskell et al., 2004).
L’appui de nombreux scientifiques en faveur de la MG et leur accord général au sujet des
bénéfices potentiels de cette technologie vont à l’encontre de la controverse et de
l’opposition à la MG constatées au niveau du public, en particulier en Europe.
La technologie de la MG provoque des inquiétudes de la part du public qui sont du
ressort des sciences et d’autres domaines. Toute technologie pouvant provoquer
d’importants changements et déplacements du pouvoir dans les domaines de
l’agriculture, la production industrielle et l’énergie (avec l’arrivée des biocarburants) peut
faire naître des incertitudes et la méfiance initiale du public. La biotechnologie agricole
provoque aussi un débat sur les implications économiques possibles pour les petits
agriculteurs des pays en développement, y compris des questions de droits à la propriété
intellectuelle et la répartition équitable des bénéfices. La confiance dans le
gouvernement et l’industrie alimentaire est aussi un élément important de la discussion,
tout comme les questions morales relatives à la MG en elle-même.
Etant donné que les innovations utiles ne serviront à rien si elles sont rejetées par ceux à
qui elles sont destinées, une communication efficace entre les scientifiques et le public
peut jouer un rôle crucial pour faire accepter les innovations.
Une communication scientifique efficace ne veut toutefois pas dire une acceptation totale
des technologies nouvelles et elle ne le devrait pas. L’hypothèse selon laquelle le public
rejette des progrès scientifiques pour des raisons d’ignorance ou de manque
d’informations (ce qu’on appelle le ‘modèle du déficit de connaissances’) a non
seulement été prouvée fausse, mais elle a aussi eu une influence négative sur l’adoption
de technologies nouvelles (Hornig Priest, 2001). Une coomunication scientifique
efficace est toutefois indispensable pour encourager un débat ouvert et transparent sur les
bénéfices et risques possibles des technologies nouvelles au cas par cas, ce qui est
essentiel pour assurer l’adoption responsable de technologies nouvelles et pour garantir
que les utilisateurs ont vraiment le choix.
La question cruciale est donc « Quels sont les principes d’une communication
scientifique efficace et transparente ? » Le fait que les grandes campagnes d’information
et d’éducation de ces dernières années n’aient pas réussi à améliorer sensiblement
l’opinion publique au sujet des cultures modifiées génétiquement en Europe indique que
la réponse n’est pas simple. L’échec des campagnes de communication illustré par le
« cas européen des aliments modifiés génétiquement » a fait l’objet d’un grand nombre
d’études et d’analyses et il ne faut pas que cette situation se reproduise dans le cas de
futures technologies nouvelles (Kearnes et al., 2006). De nombreuses études ont été
publiées à ce sujet et l’interêt croissant à ce sujet a aussi entraîné la création de plusieurs
publications spécialisées (dont Risk Communiation ; Science as Culture ; Science,
Technology & Human Values ; Public Understanding of Science).
Un apprentissage difficile : le débat sur la MG dans l’UE Que pouvons-nous retirer du débat sur la MG dans l’Union européenne (UE) au sujet de
la communication scientifique ? Les technologies nouvelles ne peuvent pas être
considérées comme des événements isolés, car les contextes sociaux et politiques de
l’époque ont des implications profondes sur la façon dont la société peut y réagir. Les
controverses au sujet des aliments modifiés génétiquement en Europe ont été précédées
d’un certain nombre de cas d’alertes au sujet de certains aliments (la plus connue étant
probablement la maladie de la vache folle – ESB) qui ont rendu le public méfiant vis-à-
vis des institutions publiques censées protéger les consommateurs. Dans ce climat de
méfiance, un scientifique, Arpad Pusztai, a affirmé dans les médias du Royaume-Uni en
1998 et au début 1999 que le fait de donner des pommes de terre modifiées
génétiquement à des rats était mauvais pour leur santé. A cette époque, ce résultat n’avait
pas été examiné par d’autres scientifiques (ce qui est une procédure scientifique standard
pour assurer la qualité des recherches), mais la presse a réagi par un tollé. Nous
présentons ci-dessous certains titres parus dans les journaux à ce sujet (tiré de Burke,
2004).
« La vérité sur l’horreur des aliments modifiés génétiquement » - The Express
« Le pollen modifié génétiquement qui peut entraîner un nuage de mort pour les
papillons » - Daily Mirror
« Les risque de MG dans la nourriture quotidienne de millions » - Guardian
« La nourriture modifiée génétiquement menace la planète » - Observer
« Les scientifiques mettent en garde contre le lien entre les cultures MG et la méningite »
- Daily Mail
« La viande pourrait être contaminée par la nourriture de Frankenstein » - Daily Mail
Il y a ensuite eu une série d’initiatives scientifiques au Royaume-Uni pour répondre aux
inquiétudes du public au sujet de plusieurs aspects des aliments modifiés génétiquement.
Le gouvernement britannique a établi l’Etude de la science de la MG pour promouvoir un
dialogue national sur les questions de modification génétique. Il y a eu notamment un
examen de la science de la MG, dirigé par Sir David King (le principal conseiller
scientifique du gouvernement), avec la collaboration du professeur Howard Dalton (le
principal conseiller scientifique du secrétaire d’Etat pour l’Environnement,
l’Alimentation et les Affaires rurales) et les conseils indépendants de l’Agence pour les
normes alimentaires. La dialogue national sur la MG comportait trois élément
principaux : cet examen de la science de la MG, un débat public et une étude des aspects
économiques. Les activités des éléments étaient différentes, mais en relation étroite.
L’Etude de la science de la MG a produit deux rappports (2003 et 2004, tous deux
disponibles à l’adresse http://www.gmsciencedebate.org.uk/). Les conclusions
principales de cette étude sont qu’il n’y a pas d’effets nuisibles vérifiables signalés suite à
une grande consommation de produits provenant de cultures modifiées génétiquement
par des êtres humaines et des animaux pendant sept ans ; les risques pour la santé
humaine posés par les produits actuellement en vente sont très bas ; il est très peu
probable que les cultures modifiées génétiquement envahissent la campagne ou soient
dangereuses pour la flore et la faune ; et, à présent, il n’y a pas de raisons scientifiques
d’éliminer toutes les cultures modifiées génétiquement et leurs produits.
Parmi les autres activités scientifiques entreprises au Royaume-Uni on peut citer un
examen par un groupe de toxicologues nommés par la Société royale qui ont analysé les
données de Pusztai et invalidé les conclusions de la recherche (1999) ; l’évaluation au
niveau des exploitations agricoles de betteraves, graines oléagineuses et maïs modifiés
génétiquement (Firbank, 2003) ; le comité consultatif sur le rapport au sujet de l’impact
sur l’environnement (ACRE 2004) ; le rapport sur les implications scientifiques, sociales
et éthiques des cultures modifiées génétiquement (UK Agricultural, Environmental and
Biotechnology Commission -
http://www.aebc.gov.uk/aebc/subgroups/research_agendas.shtml) ; et le rapport de
l’Association médicale britannique sur les aliments modifiés génétiquement et la santé
(2004) qui concluait qu’il n’y a « pas de preuves solides du danger des aliments modifiés
génétiquement et que les aliments modifiés génétiquement pourraient profiter
énormément aux pays développés et en développement ».
Au niveau de l’Union européenne, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)
a été établie en 2002 pour être une source indépendante d’opinions scientifique et de
communication sur les risques associés à la chaîne alimentaire. L’EFSA fournit des
conseils et des opinions scientifiques qui offrent une base solide aux politiques et lois
européennes et appuient la Commission européenne, le Parlement européen et les Etats
membres de l’UE lorsqu’ils prennent des décisions sur la gestion des risques. Le Groupe
des OMG de l’EFSA s’occupe spécifiquement des organismes et aliments modifiés
génétiquement pour les êtres humains et les animaux, et ses publications et opinions sont
disponibles gratuitement à l’adresse
http://www.efsa.europa.eu/EFSA/ScientificPanels/efsa_locale-
1178620753812_GMO.htm.
Toutefois, ces initiatives n’ont pas vraiment amélioré l’opinion du public au sujet des
plantes et aliments MG au Royaume Uni et en Europe en général. Le dernier sondage
Eurobaromètre publié sur la biotechnologie indique que bien que les Européens soient
optimistes en général au sujet de la biotechnologie (une personne sondée sur deux pense
que la biotechnologie améliorera la qualité de la vie), l’approbation des aliments modifiés
génétiquement reste très basse (Gaskell et al., 2006). L’analyse est basée sur les réponses
de 25.000 personnes, dont environ un millier dans chacun des 25 pays de l’UE de
l’époque. Vingt-sept pour cent seulement des personnes interrogées pensent que la
technologie à la base des aliments modifiés génétiquement (la technologie verte) doit être
encouragée, alors que les biotechnologies médicale (rouge) et industrielle (blanche) ont
bien plus de soutien, surtout dans les cas où les bénéfices des applications sont évidents.
Cet Eurobaromètre récent est la sixième étude de ce type menée depuis 1991 et la série
indique que l’opinion a changé avec le temps au sujet des aliments modifiés
génétiquement. Après une période de baisse de popularité de 1996 à 1999, il y a eu une
amélioration des sentiments en 2002. Mais depuis 2002, la popularité des aliments
modifiés génétiquement baisse de nouveau. Pour la majorité des Européens, les risques
perçus des aliments modifiés génétiquement sont plus importants que les bénéfices
(Gaskell et al., 2006).
Les implications du débat sur la MG sont vastes. Au niveau de l’UE, dans les faits, celui-
ci a provoqué un moratoire sur les aliments modifiés génétiquement (1998-2004) ; il a eu
un impact sur le niveau de financement et de soutien de la recherche publique en
biotechnologie ; il a entraîné la créaction d’un système de réglementation de la
biosécurité qui n’a pas les moyens de régler les impasses et de fournir des décisions, pour
ou contre une proposition ; et il a créé un climat négatif pour les investissements du
secteur privé. Au niveau mondial, l’opinion publique au sujet de la MG dans les pays en
développement a aussi été influencée ; cela a provoqué des questions de commerce
international et d’acceptation commerciale pour les pays qui ont des échanges
commerciaux avec l’UE ; et – facteur important – cela a fait augmenter énormément le
coût de la recherche et de l’octroi d’autorisations, ce qui a un impact bien plus grand sur
les institutions de recherche publiques nationales dont les fonds sont très limités que sur
les grandes multinationales, surtout dans les pays en développement. Ce débat a donc eu
un effet direct très sensible sur l’adoption de cette technologie au niveau mondial.
Communiquer les sciences pour être accepté – les leçons apprises Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette expérience ? Le débat sur la MG a fait
apparaître une série de préoccupations du public et la preuve très claire que le public et
les scientifiques n’ont pas les mêmes systèmes de valeurs et perçoivent les risques très
différemment. Le débat sur la MG au sein de l’UE souligne aussi l’importance de la
confiance dans l’acceptation des innovations (Siegrist, 2000; Gaskell et al., 2004) et
l’importance du timing dans les efforts de communication, car il est extrêmement difficile
de modifier les idées établies, surtout dans des situations où règne la méfiance et/ou
l’inquiétude.
La conclusion la plus évidente est que le simple fait de fournir de grandes quantités
d’informations claires, scientifiques et en même temps accessibles sur la biotechnologie
n’a pas de lien direct avec la compréhension ou l’acceptation de cette science par le
public. La plupart des efforts de communication ont été conçus comme des campagnes
d’information basées souvent sur des principes importants. On considérait tout d’abord
que le public convenait que les innovations technologiques sont essentielles au progrès de
l’humanité. De plus, étant donné que la communauté scientifique est généralement en
faveur de la biotechnologie agricole, on pensait souvent que les bénéfices de la MG
étaient évidents et que le public était opposé à la MG parce qu’il ne comprenait pas le
concept du risque (Gaskell et al., 2004). Bien que la transparance et l’honnêteté dans la
gestion et la communication de l’évaluation des risques soient indispensables,
l’expérience montre qu’elles ne sont pas suffisantes pour obtenir l’approbation du public.
De nombreuses campagnes d’information ont aussi été basées sur le principe que le
public prendrait des décisions pour ce qui est des sciences en se basant sur un examen
rationnel et équilibré des bénéfices et des risques et n’ont donc pas assez tenu compte du
rôle fondamental des processus affectifs dans les décisions des gens (Slovic et al., 2000;
Burke, 2004; Gaskell et al., 2004).
La perception des risques par le public
Pour la plupart des scientifiques, le risque est la probabilité d’un événement (scientifique)
négatif multipliée par la sévérité estimée d’un tel événement. Par définition, un risque ne
peut donc jamais être égal à zéro et les estimations des risques ont toujours un élément
d’incertitude. Toutefois, la grande majorité du public considère le risque comme un
danger et ses effets négatifs possibles vont au delà du domaine des sciences pour inclure
des conséquences politiques et sociales (Gaskell et al., 2004). La perception et
l’évaluation des risques sont cruciales pour le comportement humain. Le contexte social,
politique et culturel de l’époque, ainsi que les valeurs et croyances des gens, auront une
influence sur la manière dont le public percevra les risques et auront aussi un rapport
avec le fait que certaines innovations sont acceptées plus facilement que d’autres.
Les facteurs clés qui ont une influence sur la perception des risques par le public
comprennent : le niveau perçu de contrôle personnel (les risques volontaires sont
généralement mieux acceptés que les risques involontaires, comme le fait de fumer) ; le
degré de participation au processus de prise de décision ; la possibilité d’avoir assez
d’informations ; la considération des bénéfices qui en découleront ; les concepts d’équité,
comme la répartition des bénéfices, la sécurité alimentaire et le monopole des
entreprises ; et la possibilité de catastrophe, surtout pour ce qui est des enfants et des
générations futures.
Les questions qui ne sont pas du domaine des sciences, telles que les valeurs éthiques
comme le concept de « modifier ce que Dieu a fait » et de « déranger la Nature », jouent
un rôle très importants dans la perception et l’acceptation des risques et elles doivent
donc être considérées. Un examen du vocabulaire utilisé dans les médias au sujet de la
biotechnologie indique qu’environ un quart des articles contiennent aussi les mots
« nature » et « naturel », et que dans les reportages s’opposant à cette technologie, ces
mots sont souvent associés à des mots comme « déranger », « bricoler », « ingérence »,
« abîmer », et « se prendre pour Dieu » (Hansen, 2006). Le mot « Nature », défini par
Williams (1983) comme étant « peut-être le mot le plus complexe de la langue », a été
doté d’un grand nombre de valeurs et de sens différents. Deux des plus puissants sont la
Nature comme quelque chose de pur et de fragile qui doit être protégé de la
contamination et de l’ingérence des hommes ; et la Nature comme une force puissante et
vengeresse qui frappera si l’équilibre est menacé. Ces valeurs font profondément partie
de notre culture.
Le tendon d’Achille des initiatives pour faire accepter la technologie de la MG : communiquer les bénéfices de la biotechnologie agricole
La perception et l’évaluation des risques sont cruciales pour effectuer de nombreuses
activités humaines et elles ont une grande influence sur la façon dont nous prenons des
décisions. Nous faisons ces tâches chaque jour au sujet de toutes sortes de questions.
Toutefois, en général, nous déciderons de faire une activité pouvant présenter des risques
uniquement si nous nous rendons compte des avantages de cette activité. La
biotechnologie des aliments modifiés génétiquement ne fait pas exception à cette règle.
L’analyse de l’Eurobaromètre indique que l’un des principaux problèmes n’est pas que
les Européens ne sont pas disposés à accepter les risques éventuels de certaines
innovations, comme le prouve la popularité des technologies médicales et industrielles,
mais plutôt qu’ils ne croient pas que la technologie des aliments modifiés génétiquement
présente des bénéfices éventuels pour la société. Dans le plus récent sondage, environ la
moitié des personnes qui ont répondu ont été classées dans la catégorie « indécis », sans
opinion sur les questions clés de la MG, et sur les personnes qui avaient une opinion, plus
de 58 pour cent rejetaient la technologie et 42 pour cent l’approuvaient. Il est intéressant
de remarquer que la perception des risques semble être prise en compte dans la décision
d’approuver ou de rejeter la technologie de la MG uniquement par les personnes
interrogées qui considèrent que les aliments modifiés génétiquement ont des aspects
positifs. L’absence de bénéfices perçus a pour effet d’arrêter toute autre discussion sur
cette technologie. Par conséquent, les programmes de communication qui se concentrent
en grande partie sur la perception et la gestion des risques n’atteignent pas leurs objectifs
(Gaskell et al., 2004 ; 2006).
Pour accroître la popularité de la technologie de la MG auprès du public, il faut donc
mieux faire connaître ses bénéfices et le faire de façon plus efficace.
Les principes de la communication scientifique efficace Il apparaît donc que la communication scientifique efficace ne se fait pas en faisant
circuler directement les informations des scientifiques au public. « Le nouveau contrat
social de la science avec la société » comprend la participation de spécialistes des
sciences sociales ainsi que de tous les groupes intéressés, tous deux étant essentiels au
développement de « connaissances socialement robustes »(Gibbons, 1999).
Un certain nombre de principes permettant une communication scientifique efficace ont
été identifiés (Borchelt, 2001). Au lieu de fournir uniquement ce que le public « doit »
savoir, les spécialistes de la communication scientifique doivent identifier ce que le
public « veut » savoir et diffuser ces informations d’une façon claire et accessible. La
communication devrait aussi être une discipline rigoureuse comprise dans le processus
scientifique dès le départ, plutôt qu’une option découlant de recherches financées par des
sources différentes de celles de la recherche même, comme c’est souvent le cas
actuellement. Etant donné que le public a des intêrets, préoccupations et connaissances
très variés, les communications doivent toujours viser un public précis, car un message
passe-partout ne convient généralement pas bien à toutes les parties intéressées. Enfin,
les messages de la communication scientifique doivent être dynamiques et positifs, plutôt
que réactifs et défensifs, car le débat sur la MG au sein de l’UE a bien montré que lorsque
le public s’est fait une certaine opinion, il est très difficile de modifier cette opinion. Une
stratégie utile en ce qui concerne la communication scientifique est de créer une « carte
du message », c’est-à-dire un outil qui permet d’organiser les informations d’une manière
transparente pour favoriser le dialogue et l’échange d’informations.
Références
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Williams, R. (1983) Keywords: A Vocabulary of Culture and Society. London:
Flamingo/Fontana.
•Peut complémenter, ne pas remplacer, d'autres stratégies agricoles
•Peut fournir une meilleure solution, dans des circonstances données, à un certain problème
Biotechnologie: la Génie Génétique
Golden Rice; IRRI
Position de la Communauté Scientifique sur les OGM
Largement positive
• Rapport de Sept Académies Nationales des Sciences (Royaume Uni, États-Unis, Brésil, Chine, Inde, Mexique et l'Académie des Sciences pour le monde en développement –TWAS- 2000)
• Lettre ouverte au ancien Ministre Britannique Tony Blair signée par 150 scientifiques internationaux
Le Paradoxe des Nouvelles Biotechnologies Agricoles
Le soutien des scientifiques de la technologie des OGM contraste avec la controverse suscitée dans le domaine publique
• Questions scientifiques (biosécurité, allergies)
• Questions socio-économiques (distribution des bénéfices, souveraineté de nourriture, monopole par l’industrie)
• Questions morales : interférence avec la nature
La meilleure technologie est sans valeur si elle n'est jamais employée
Une communication efficace est essentielle pour l'acceptation des
nouvelles technologies
Biotechnologie et Communication
Progrès scientifique, Risque et Incertitude
• La Science change la manière que nous vivons• Il n’y a pas des avances sans risque• L'incertitude est inhérente à toutes les avances scientifiques et ceci produit des inquiétudes dans la société
LA COMMUNICATION DES RISQUES EST ESSENTIELLE
Demande de plus : Franchise
TransparenceResponsabilitéAccessibilité
Communication de la Biotechnologie
•La communication efficace de la science n'égalise pas nécessairement à sa acceptation sans conditions : c’est une dialogue
•Essentielle pour permettre une évaluation équilibrée des avantages et des risques dans chaque cas spécifique
•Information nécessaire pour comprendre les limitations de la technologie, et pour sa bonne gérance
Apprendre des Erreurs: le Débat sur les OGMs en Europe
•Une série de scandales sur la nourriture avait érodéla confiance publique dans les autorités (ESB, E. coli, Salmonella)
•Étude proclamant un effet nuisible des pommes de terre GM sur des rats divulgué dans la presse avant de avoir être passé en revue scientifique (Pusztai)
•Réaction énorme de médias au rapport
Réaction des Médias
« Soulevant le couvercle sur l'horreur des nourritures OGM » The Express
« Le pollen des OGM qui peut signifier un nuage de mort pour les papillons » Daily Mail
« Risque OGM dans la nourriture quotidienne des millions » Guardian
« La nourriture OGM menace le planète » Observer
« Les scientifiques avertissent d’un lien entre les OGMs et la méningite »Daily Mail
Initiatives Scientifiques Britanniques au Sujet des OGM
• Royal Society Panel Revue a rejeté les conclusions de l’étude de Pusztai (1999)
• Évaluations sur la betterave, la colza et le maïs GM (Farm Scale Reviews, 2003)
• Rapport du Comité Consultatif pour la Libération des OGM dans l’Environnement (ACRE, 2004)
• Rapport sur les implications scientifiques, sociaux et éthiques des plantes GM (UK Agricultural, Environmental and Biotechnology Commission)
Initiatives Scientifiques Européennes au Sujet des OGM
• 2002: Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)- Panel des OGM
• Revue des impactes socio-économiques des plantes OGM cultivées dans le monde (2006):
�Les producteurs - grands et petits, en pays développes et en pays en voie de développement- ont bénéficié de la technologie des OGM
�Des important bénéfices pour la santé humaine et l’environnement- réduction de pesticides
Initiatives Scientifiques Mondiales au Sujet des OGM
Initiative sur les OGM de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation des Nations Unies pour l‘Alimentation et l‘Agriculture (FAO)
http://www.who.int/foodsafety/biotech/en/
Eurobarometer 2006: la Perception Publique Européenne des OGM
• Réponses de 25000 personnes (1000 par pays de la UE)
• La plupart des européens sont optimistes sur la biotechnologie en général (surtout médicale et industrielle)
• Par contre, moins de 1/3 des personnes supportent la biotechnologie OGM
Implications en Europe
De factomoratoire sur les OGM 1998-2004
Choix des producteurs et consommateurs
Diminution des financements de la recherche biotechnologique dans les instituts publiques
Système légale de biosécurité incapable de surmonter des impasses
Investissement dans le secteur privé
Implications Mondiales
Opinion publique sur les OGMs dans les pays en voie de développement
Issues du commerce international- acceptation du marché
Coûts plus élevés de recherche et d'approbations le manque des fonds dans les établissements de recherches publics une contrainte importante
Direct effet sur l'adoption de la technologie
Communiquer la biotechnologie: à noter
• La quantité d’information ne détermine pas nécessairement l’acceptation des nouvelles technologies
• Le contexte socio-économique, culturel et politique est très important
• La biotechnologie comme élément d'une plus grande bataille: combat pour une ordre social plus juste, la distribution équitable des bénéfices, une vision du monde, une conduite morale, etc.
• Une bonne synchronisation dans les efforts de communication avec des programmes de recherche est essentielle
Il est très difficile de changer les perceptions une fois que celles-ci ont mises en place dans la société
La confiance doit être gagnée avec le temps et peut prendre des années pour se développer – mais elle peut être perdue en secondes !
L'opposition à la technologie a souvent été interprétée comme un problème lié à la perception des risques potentielles des OGM
Initiatives d’information: souvent de caractère éducatif et ciblées sur la communication de risques
Eurobarometer 2006
La Biotechnologie des OGM:
1. Est elle utile ?2. Pose elle des risques ?3. Est elle acceptable (éthique) ?4. Doit-elle être encouragée ?
• La moitié des personnes interrogées: indécis sur les OGM
• 58% répondants décidés rejette la technologie, et 42% la soutenaient
Biotechnologie- Risques et Bénéfices
La perception du risque et les considérations éthiques sont des facteurs décisifs dans la décision seulement parmi les répondants qui considèrent la biotechnologie des OGM utile
Si la technologie n’est pas perçue comme utile, elle sera rejeté, qu‘elle soit considérée à risque ou moralement acceptable ou non
Communiquer les bénéfices
Développer des plantes génétiquement modifiées avec des avantages plus évidents pour les consommateurs (contenue nutritif; biopharma)
Souligner les avantages pour l’environnement (bioremediation)
Gouvernance de la science- plus de participation du public
Questions éthiques considérées
Scientifiques
Experts des Sciences Sociales, Société Civil
Public
•Le nouveau contrat social de la Science avec la société
•Essentiel pour « une connaissance socialement robuste »
•Une plus grande participation du public exigé, considérations éthiques
Communication non linéaireGibbons, 1999
Modèle de Communication Scientifique
Les Médias
• Après enseignement a conventionnel :
• Exposition à la science et ses développements se produit principalement par les médias
• Le pont entre les scientifiques et le public
• Les scientifiques doivent apprendre àtravailler plus efficacement avec les médias
RECOAB
Réseau des Communicateurs ouest-Africains sur la biotechnologie
Burkina FasoMaliNigerTchad Sénégal Benin
Égypte