LA BIBLE - epub.be
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PANTONE 314 CPANTONE 152 C
LA BIBLE AUJOURD’HUI
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Lire la Bible aujourd’hui, quelle gageure ! Pourquoi lire des textes millénaires alors que l’on ne lit plus le journal du jour ? Pourquoi vouloir la lire encore aujourd’hui alors qu’on la connaît quand même un peu ou en tous cas plus ou moins ou à peu près ? Et puis aussi pourquoi la lire et s’y référer alors que l’on prétend s’ouvrir à tant de « nouvelles » cultures ? La Bible, c’est dépassé voyons… Cependant, au-delà des apparences et des tendances de notre société occi-dentale, le texte biblique n’a de cesse de fasciner ! Plus encore, il continue d’inspirer, de guider, d’interpeller des millions de personnes à travers le globe. « Arrêtez de la lire » semblent dire certains penseurs, « arrêtez de la lire » clament les extrémistes armés dans certains pays. Mais rien n’y fait ! La Bible continue de se vendre et de se répandre, même chez nous. Plus loin, elle suscite un intérêt toujours croissant. Ainsi, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, elle trouve chaque jour de nouveaux lecteurs qui se réjouissent de la lire enfin dans leur propre langue. Nous verrons, à ce titre des témoignages émouvants dans ces quelques pages.La Bible, aujourd’hui, est quelques fois critiquée, contestée ou même raillée (rien de nouveau sous le soleil disait l’ecclésiaste, c’était déjà largement le cas auparavant) et pourtant, elle demeure, sans doute plus que jamais, une référence tant sur le plan culturel qu’humain. On peut rédiger des romans ou réaliser des films très peu conformes au texte original, cela n’empêchera jamais certains de retourner à la source pour toujours (re)découvrir l’amour de Dieu ! La Bible, aujourd’hui, c’est davantage qu’un patrimoine, c’est une ressource actualisée, accessible sur différents supports, adaptée aux besoins de tous, c’est une source de vie, toujours, toujours…
Patrick Wilmotte
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Éditorial 2
Coup de projecteur
La Bible mise en cause 3
La Bible aujourd’hui 4 - 5
La Bible numérique 6
Traduire ou réviser 7 - 8
La Bible dans toutes ses versions 9
Place aux jeunes
La Bible aujourd’hui pour nous les jeunes 10
De ci, de là
L’actualité d’Edimbourg 11
À vos bibles
« Et maintenant que tardes-tu? » 12
La bible en 6 ans 13
Chroniques de guerre
Le Général Leman sauvé par un officier protestant 14
De ci, de là
Simple course pour la planète Mars 15
Enquête sur l’antisémitisme. 16
Médias
L’inacceptable pour les protestants 17 - 18
Rassemblement national Mons 2015 18
Agenda
Annonces 19
Mois de septembre : Les pré-reformateurs
Éditorial
LA BIBLE AUJOURD’HUI
Juillet/août 2014 ggMosaïque
Il serait inconscient de passer sous
silence les attaques dont fait l’objet le
christianisme un peu partout dans le
monde. Je ne parle pas ici seulement
de pays où se développent des groupes
musulmans extrémistes. Je parle éga-
lement de ceux qui, dans notre société
occidentale, considèrent que la reli-
gion est la cause de tous les maux et
que le christianisme et les valeurs qu’il
porte sont liberticides.
Dans ce contexte, on découvre de plus
en plus de publications qui laissent
entendre que la Bible est remplie
d’erreurs et que l’Église aurait caché
des documents compromettants qui
révèlent, par exemple, un Jésus très
différent de celui des Evangiles. Je suis
surpris de découvrir un nombre impor-
tant de communiqués qui font part de
la découverte de manuscrits anciens
qui viendraient mettre en cause, par
exemple, la véracité des Evangiles.
Il faut rappeler que ces textes « ca-
chés » ne le sont pas vraiment. Vous
pouvez vous procurer sans problème
l’évangile de Thomas, de Judas, de
Marie-Madeleine ou d’autres en-
core. Avec un peu d’intelligence et
quelques connaissances historiques,
vous comprendrez très vite pour-
quoi les chrétiens n’ont pas accordé
beaucoup de crédit à ces textes plus
tardifs marqués notamment par le
gnosticisme ou toute autre pensée
peu fiable à propos de Jésus.
Récemment, un manuscrit copte de
4 x 8cm enflammait le Web. Il laissait
entendre que Jésus avait été marié.
Ce supposé mariage de Jésus n’est,
en soi, pas dérangeant et les auteurs
de nos 4 Evangiles n’auraient eu au-
cune raison de le cacher si cela avait
été le cas. Le papyrus est trop tardif
pour être une preuve historique sur
la vie de Jésus, à l’inverse de certains
manuscrits qui sont contemporains
de sa vie. Il est en revanche un ves-
tige d’une vision gnostique de Jésus
qui a disparu quand il a fallu définir le
«canon biblique», les textes que nous
retrouvons dans notre Bible.
Un évangile ancien découvert en
Turquie, a été mis en avant, notam-
ment par des sites islamiques. Jésus
y annoncerait la venue du prophète
Mohammed. Pour les chercheurs
occidentaux, chrétiens ou non, qui
ont travaillé sur ce texte depuis son
apparition, il est clair qu’il s’agit d’un
apocryphe tardif, qui ne peut avoir été
écrit avant le XIIe siècle. On y retrou-
verait la trace de l’évangile de Barnabé
dont on fait mention dans des écrits
du Moyen-âge mais qui est complè-
tement perdu.
Le chrétien doit-il se laisser perturber
par ces découvertes ? Je ne le pense
pas ! La publicité qui en est faite vient
souvent de ceux qui prennent surtout
plaisir à attaquer les fondements de la
foi chrétienne sans faire de recherches
objectives sur leurs sources. Les dé-
couvertes archéologiques ont le plus
souvent confirmé ou éclairé les textes
de notre Bible. Ces découvertes nous
incitent peut-être à plus de curiosité
en matière d’archéologie biblique
mais elles ne doivent pas mettre
en cause la confiance accordée aux
textes de la Bible qui ont suscité et
nourri la foi des chrétiens depuis des
millénaires. L’Esprit qui souffle dans la
Bible n’a pas fini de toucher les cœurs
et transformer les vies par une révé-
lation incomparable : celle d’un Dieu
d’amour qui vient à notre rencontre
pour nous ouvrir un chemin de salut ! PAGE
3
La Bible mise en cause…
oup de projecteurCe coup de projecteur a été réalisé par Germain Mahieu, secrétaire général de la Société Biblique Francophone de Belgique.
ggMosaïque N° 7
La Bible aujourd’hui
Coup
de projecteur
Si je regarde les chiffres de diffusion de notre organisation mondiale, l’Al-liance Biblique Universelle (ABU)1, j’ai envie de dire : la diffusion de la Bible va bien, très bien même ! Les chiffres sont en augmentation régulière. Notre seule organisation diffuse an-nuellement pas moins de 33 millions de Bibles. C’est le continent américain qui en diffuse le plus (plus de 13 mil-lions, dont plus de la moitié au Brésil), suivi par l’Asie (plus de 10 millions), l’Afrique (plus de 6 millions) et, enfin l’Europe (un peu plus de 2,5 millions). La diffusion de la Bible suit bien sûr géographiquement la croissance du christianisme dans le monde.
Une grande soifA l’échelle mondiale, on ne peut que se réjouir en constatant la soif spiri-tuelle d’un grand nombre et leur envie forte d’accéder aux textes bibliques. Plusieurs sociétés bibliques orga-nisent avec beaucoup de succès des classes d’alphabétisation pour donner aux populations peu scolarisées un accès à la lecture et l’écriture. Elles promeuvent également un vaste programme appelé « La Foi Vient en Ecoutant » en proposant des Bibles audio. Les gens se rassemblent dans des églises ou au pied d’un arbre pour se mettre à l’écoute de la Bible avant même d’y avoir accès par la lecture. Plus de 400 chantiers de traduction se développent aux quatre coins du monde et la sortie de la Bible ou d’un Nouveau Testament dans la langue maternelle d’un peuple ou d’une tribu provoque un événement national, une grande fête populaire qui peut rem-plir un stade. Tant de témoignages de reconnaissance nous disent la joie
profonde de celles et ceux qui, tout à coup entendent le message biblique directement dans leur langue.
Les plus fortes croissancesLes plus fortes croissances en matière de diffusion biblique sont souvent constatées dans les pays où le chris-tianisme fait face à des vagues impor-tantes de persécutions. En Syrie la dif-
fusion biblique est passée de 19.000 en 2011 à 163.000 en 2012. En Iraq, on a vu une augmentation de 132%, au Laos de 159%, en Egypte de 25%, … . Là où les chrétiens sont mis à rude épreuve, et c’est malheureusement le cas dans beaucoup de pays du monde, le besoin se fait sentir de puiser des forces dans les promesses que Dieu a laissées à son peuple.
Et chez nous ?Si nous quittons l’échelle mondiale pour en revenir à notre vieille Europe, nous aurons bien sûr moins d’enthou-siasme à citer les chiffres de diffusion.
La Bible n’a plus chez nous l’autorité qu’elle a pu avoir dans le passé. Elle est passée au crible de la critique et son image reste liée à celle d’une Église en perte de vitesse dans une société de plus en plus sécularisée.Même dans nos Églises protestantes qui affirment son autorité suprême en matière de foi et de vie, son usage est parfois délaissé. Qui prend encore sa
Bible pour se rendre au culte ? Quel taux de fréquentation ont nos ren-contres d’études bibliques ? Dans les grands débats éthiques de notre temps beaucoup hésitent à la citer parce qu’elle semble tellement loin de ce que disent les médias…
Et pourtant…Ce constat doit-il nous pousser au pessimisme ? Pas du tout ! Il y a un tel déficit des valeurs dans notre société que nos contemporains devront bien se rendre compte que la lumière doit venir d’ailleurs. Le besoin se fait sen-tir d’une vérité révélée qui ne soit pas
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seulement le produit de notre société empêtrée dans tous ses travers. La Bible se vend peut-être moins dans les librairies religieuses mais elle se vend dans les librairies généralistes. Beaucoup se rendent compte qu’ils la rejettent sans l’avoir lue. La crise que nous traversons provoque des questions fondamentales sur notre vie personnelle et sur notre « vivre ensemble » et la Bible a beaucoup de choses pertinentes et salutaires à nous dire dans ce domaine.
Stimulés par le pape et par les évêques, les catholiques s’y intéressent de plus en plus et beaucoup d’entre eux se mettent à l’étudier avec avidité. Beaucoup de groupes de partage bi-blique naissent et se développent. Les jeunes apprennent à la découvrir avec beaucoup d’intérêt. ZeBible, notre édition pour les jeunes, rencontre chez eux un vif succès. Le pape François a rappelé l’autre dimanche aux fidèles rassemblés place Saint-Pierre : « il est possible de lire l’évangile avec de nombreux instruments technolo-
giques. On peut emmener avec soi la Bible dans un téléphone ou une tablette. L’important est de lire la parole de Dieu, avec tous les moyens et de l’accueillir à cœur ouvert ».
Relever ensemble le défiLa crise que nous traversons pose des questions fondamentales sur le partage des richesses, l’accueil des étrangers, la famille, la vraie liberté, l’avenir de l’humanité, la course à la croissance, les revirements néces-saires, …C’est au cœur de ces questionne-ments que nous avons à relever le défi de souligner la pertinence de la Bible et de susciter un intérêt nouveau pour son message salutaire. Nous n’y arriverons qu’avec la collaboration de toutes les Églises et de tous les chré-tiens convaincus que Dieu a quelque chose d’important à dire aujourd’hui à nos contemporains.
1 A côté de l’ABU existent bien d’autres édi-teurs et diffuseurs de Bibles, tant du côté catholique que du côté évangélique.
Des outils pour aborder le texteNous constatons aujourd’hui un besoin d’outils de lecture du texte biblique. Beaucoup ne savent pas par quel bout prendre cette grande biblio-thèque qu’est la Bible. Ils veulent des plans de lecture, des aides à la compréhension du texte qui viennent combler la distance culturelle entre la période biblique et la nôtre. Les sociétés bibliques de nos pays occidentaux ont long-temps donné leur préférence à la transmission du texte seul, sans commentaires, lais-sant le soin aux églises de faire de la doctrine en fonc-tion de leurs interprétations. Elles sont aujourd’hui de plus en plus confrontées à une demande d’outils d’accom-pagnement pour la lecture. Elles doivent donc relever le défi, au travers des notes et des commentaires d’éclairer le texte en évitant tout parti-pris doctrinal. Ce n’est possible que par un travail rigoureux et interconfessionnel.C’est ce que nous avons essayé de faire avec « La Bible expli-quée » ou « ZeBible » à décou-vrir sur www.editionsbiblio.be
Coup
de projecteur
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Coup
de projecteur
La Bible numérique
On estime qu’en 2012, 800.000 Belges ont acquis une tablette ou une liseuse numérique, soit 1 belge sur 13 (1 français sur 20 seulement). Le nombre de téléchargements de livres numé-riques est encore loin d’atteindre les chiffres des Etats-Unis où l’on parle d’un taux de 25% de la vente globale des livres. En Belgique, on en est encore à moins de 5% mais la progression a été de 250% en 2012. On peut donc s’attendre à des hausses importantes de la vente de livres numériques dans les années à venir. La diffusion de la Bible est bien sûr directement touchée par cette évolution, surtout que certains diffuseurs la pro-posent gratuitement. La génération présente reste encore très attachée au livre papier mais qu’en sera-t-il des générations futures ? Dès leur plus jeune âge, la plupart des enfants d’au-jourd’hui manipulent une tablette avec tellement de facilité !
Sur cette tablette, iPad ou iPod de moins d’1cm d’épais-seur, vous pouvez télécharger plusieurs traductions de la Bible et y ajouter quelques centaines d’autres livres. Si vous êtes connecté à Internet, vous avez un accès gratuit à de nombreuses versions du texte biblique sans même en télécharger le texte. D’un point de vue missionnaire, le numérique constitue sans conteste un avancement majeur dans la diffusion du texte biblique. Une plate-forme comme « Youversion » rend actuellement la Bible accessible à un nombre impressionnant de personnes, sans limitations de
frontières. Plus de 140 millions de personnes ont, à ce jour, téléchargé leur application biblique dans leur propre langue.
D’un point de vue économique, par contre, cette diffusion numérique produit un sérieux manque à gagner pour les sociétés bibliques qui ne possèdent pas les copyrights des textes. Celles-ci perdent la totalité des revenus produits par la vente de ces Bibles numériques, ce qui risque fort de les mettre en difficulté à l’avenir, dans la mesure où cette perte n’est pas compensée par des dons. Où trouvera-t-on le financement des projets de traduction, de révision et d’édition si les bénéfices sur les ventes sont en diminution ? Il faut rester bien conscient de ce problème.
Toutes les éditions de la Société Biblique, y compris la TOB révisée, sont disponibles sur des sites comme www.librairie.immateriel.fr ou www.numilog.com … sans parler de l’ennemi public des libraires : www.amazon.fr . La Bible numérique vous donne la possibilité de la lire et de la méditer partout et en toutes circonstances sans vous obliger à emporter un gros bouquin dans votre poche ou votre sac à mains…
Ces réflexions sur « la Bible aujourd’hui » vous sont proposées par la Société Biblique Francophone de Belgique. Vous pouvez dé-
couvrir son action sur le site www.la-bible.be et le catalogue de ses produits bibliques pour adultes et enfants sur www.editionsbiblio.be .
La Société Biblique peut vous aider à susciter dans votre communauté un événement biblique par son exposition : « La Bible patrimoine de l’humanité ». Celle-ci vous propose une approche culturelle de la Bible apte à susciter l’intérêt d’un large public.
Pour nous contacter :SBFB/ Editions Bibli’O – rue de Tubize 123 – 1440 Braine-le-ChâteauTél 02 367 22 00 – Fax 02 640 09 36 – Email : [email protected]
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Coup
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Traduire ou reviser
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Des mots qui prennent sens
«Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue mater-nelle, cela va dans son cœur.» Nelson Mandela Nous sommes particulièrement privilégiés en francophonie en pouvant consulter une bonne vingtaine de traductions différentes de la Bible (voir encadré), ce privilège n’est pas celui de tous. Sur les 6900 langues recensées dans le monde, environ 4350 ne disposent actuellement d’aucun écrit biblique. Vous trouverez ci-dessous les statistiques du nombre de traductions disponibles fin 2012.
Régions du Monde
Bibles complètes
Nouv. Testaments
Livres de la Bible
Total
Afrique 189 343 216 748
Asie 146 267 206 619
Océanie 40 273 135 448
Europe 63 41 110 214
Amérique du Nord
8 31 40 79
Amérique centrale et sud
37 302 101 440
Langues artificielles
1 0 2 3
TOTAL 484 1257 810 2551
Quand Dieu se met à parler notre langue maternelle…La sortie d’une nouvelle traduction de la Bible est toujours l’occasion de grandes réjouissances pour les peuples qui l’accueillent. En avril 2012, deux mille personnes applaudis-saient le témoignage du pasteur Ainap Tao lors de la céré-monie de lancement de la Bible révisée en Wa, une langue du Myanmar : « Je me souviens que chaque dimanche notre pasteur récitait un passage de la Bible qui servait de base à sa prédication, mais cette Bible était complètement invi-sible. A l’époque, les Ecritures étaient interdites. Je suis si reconnaissant de cette nouvelle Bible que chacun de nous peut lire aujourd’hui ».
Bien loin de là, au Kenya, une grande fête populaire célé-brait la dédicace de la Bible en Kiambu kiambere. Dans la foule se trouvait Hanna, une dame de 82 ans. Elle avait ramassé tous les hari-cots de son jardin et marché durant 6 heures pour assis-ter à la fête. Quand elle a pu échanger sa récolte contre une Bible, elle était comblée et elle est rentrée chez elle en serrant son trésor contre son cœur (photo).
En septembre dernier, à Shebotu, une petite ville à l’inté-rieur de la Mongolie, Mme Bao était profondément tou-chée. Etant elle-même membre de l’ethnie mongole et prédicatrice dans une Église de la capitale, elle sait à quel point il est différent de communiquer avec Dieu dans sa deuxième langue, le chinois, ou dans la langue de son cœur, le mongol. Devenue chrétienne en 1990, cela fait de nombreuses années qu’elle est engagée dans le minis-tère. Mais, jusqu’à une période récente, elle avait vécu sa foi presque uniquement en chinois (prière, lecture de la Bible et prédication). La photo ci-jointe nous la montre en train de consoler une dame émue de recevoir ses premiers Nouveaux Testaments en mongol !
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ggMosaïque N° 7
Coup
de projecteur
Traduire ou reviser (suite)
En octobre 2013, deux ans après l’acquisition de l’indépen-dance du Sud-Soudan, au stade de Malakal qui avait été le théâtre d’un des massacres les plus épouvantables d’un conflit qui a fait plus de 1,5 millions de morts, c’est un nou-veau départ d’une tout autre nature qui s’est dessiné. Les Shilluk de l’Etat du Nil supérieur se sont rassemblés pour fêter l’arrivée de la Bible dans leur langue. Alors que les communautés Shilluk et leurs écoles apparaissent comme de véritables rescapées des tentatives visant à imposer l’islamisation et l’arabe comme unique langue d’enseigne-ment, c’est véritablement « le bon moment » pour l’arrivée de la Bible dans la langue de leur cœur. (voir photo)
Les sociétés bibliques mènent actuellement, avec leurs partenaires, plus de 400 chantiers de traduction dans le monde et elles ont l’ambition de mener 100 de ces projets à terme pour fin 2015. Pour 45 d’entre eux, il s’agira d’une toute première Bible.
Des révisions nécessaires.Au sein de l’ABU, nous considérons qu’une traduction a une durée de vie d’environ 30 ans. Certains pensent qu’une révision est avant tout une opération commerciale. Mais quand on sait l’investissement nécessaire pour un chantier de révision et les difficultés qu’ont les lecteurs à accepter les changements de formulation, on se rend compte que cette
dimension commerciale n’est pas l’objectif premier. Dans
une langue vivante, les mots changent de sens au cours des
années. Si le mot « consommateur » pouvait désigner au
19e s. celui qui amène une chose au terme de son accom-
plissement, ce même mot désigne aujourd’hui celui ou celle
qui boit, mange, achète des biens de consommation. Quand
Louis Segond dit de Jésus qu’il est le chef et le consomma-
teur de la foi (Héb. 12.2), comprenons-nous encore le texte
original ? N’est-il pas mieux de dire qu’il est l’initiateur de la
foi et celui qui la mène à son accomplissement (TOB) ou,
encore plus simplement, qu’il est celui qui fait naître la foi
et qui la rend parfaite (Parole de Vie) ?
La traduction œcuménique de la Bible a fait l’objet d’une
révision en 2010. Nous voulons engager prochainement la
révision de la Bible en français courant. N’hésitez pas à nous
faire part de vos remarques à propos de cette traduction.
Quand on sait qu’un jeune de banlieue utilise dans son lan-
gage moins de 1000 mots de la langue française, allons-
nous lui proposer une traduction qui en utilise plus de
40.000 ? Le besoin se fait sentir, dans de nombreux pays,
de traduire la Bible en langage simple, en n’utilisant que
le vocabulaire de base. Le défi est alors de pouvoir allier
rigueur exégétique et simplicité du langage afin d’être
bien compris tout en respectant le texte original. Mettre
le texte biblique à la portée de chacun, c’est un des objectifs
majeurs des sociétés bibliques.
Photo : Luigi Davi
Quelques traductions françaises toujours accessibles :Catholiques : Jérusalem, Crampon, Osty, Maredsous, Bayard et la toute récente traduction officielle liturgiqueEvangéliques : Darby, Semeur, Genève 1979, Segond 21, Parole Vivante (NT) Interconfessionnelles : TOB, Français courant, Parole de Vie (français fondamental)Protestantes : Segond 1910, Segond 1978 (Colombe), NBS (Nouvelle Bible Segond),Et encore : D. Martin , Ostervald, Rabbinat (AT), Chouraqui, Vulgate en français.
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Juillet/août 2014 ggMosaïque
Coup
de projecteur
La Bible dans toutes ses versions... Un choix important de bibles dans de nombreuses versions- des formats différents (de poche, compact et standard)- diverses reliures (broché, broché souple, rigide, semi-
rigide,...)- des bibles avec onglets, glissières, avec tranches or et
argent, avec étui,... - des bibles événements à offrir pour un mariage, une
communion, lors de Pâques, de Noël,...- des bibles d’études- des bibles en langues étrangères
Des livres pour découvrir la Bible, des ouvrages scientifiques pour mieux étudier la Bible, en passant par les cartes, les dictionnaires, les concordances, la traduction, les textes en grec ou en hébreu,...
Collection JeunesseUne collection d’ouvrages pour la Jeunesse- des albums de coloriage;- des livrets d’activités manuelles;- des puzzles et autres jeux bibliques;- des livres pour découvrir la Bible;- des bandes dessinées;- des dvd avec livrets;
Multimédia DVD CDDes DVD, des Cd, souvent accompagnés de livres ou livrets pour mieux appréhender la Parole de Dieu...de bons moments que vos enfants aimeront découvrir
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ggMosaïque N° 7
Il me serait impossible de dire à quel point les jeunes, en
Belgique, en Europe, dans le monde, lisent la Bible d’eux-
mêmes. La réponse varie très probablement d’un endroit
à l’autre, et je suis persuadé qu’il serait riche de connaître
les raisons pour lesquelles la Bible est lue. De par le monde,
certains la lisent parce qu’on leur demande ou parce qu’on
les y invite. D’autres, parce qu’ils ont entendu qu’elle prône
une vérité différente, belle et rassurante. Certains veulent la
lire par pur intérêt philosophique, par curiosité. Enfin, ceux
qui la connaissent déjà la lisent parce qu’elle est pour eux
source de vérité, de conseils, de sagesse et de réconfort.
Mais quelle que soit la raison pour laquelle on lit la Bible
une première fois, quelle que soit la manière dont on prend
connaissance de ces textes, c’est l’effet produit qui compte.
C’est l’action du message qu’il faut reconnaître. La Bible est
extraordinairement riche pour les enfants, les jeunes, les
étudiants, les travailleurs, les parents, les personnes âgées.
Pour les enfants, elle dit des histoires qui nous apprennent
à comprendre que Dieu est Notre Père ; pour les jeunes,
la Bible pose des questions, dérange, tout en donnant les
réponses, inattendues parfois ; pour les adultes, la Bible
force la remise en question ; pour les personnes âgées, la
Bible réconforte et accompagne.
Cependant, aujourd’hui, certains jeunes (et des moins
jeunes) pourraient penser que la Bible est un amas de textes
longs à lire, répétitifs ou démodés... ils se trompent. Ce n’est
pas une question d’avis personnel. Il faut les lire, avant de se
permettre un tel jugement. Et quand on lit la Bible, attenti-
vement, en comprenant, en étant réceptif, on ne peut pas
ne pas reconnaître la force et l’actualité de ce qui est dit.
Les proverbes et les psaumes valent tous les conseils que
l’on pourrait demander ; l’exemple de Jésus impressionne
par son sacrifice, sa bonté et sa droiture ; les récits de
l’Ancien Testament montrent des hommes courageux et
fidèles ; les épîtres sont des traités de sociologie, de poli-
tique et de philosophie, elles sont les premières prédica-
tions.
La Bible est tout simplement le texte qui a quelque chose
à dire dans chaque domaine de notre vie.
Ce que nous devons apprendre à faire, nous, jeunes chré-
tiens, est simple :
- Apprendre à se familiariser avec les textes de la Bible, en
s’aidant, par exemple, de fiches quotidiennes qui invitent à
lire un texte et l’analysent en deux ou trois mots. Il faut re-
chercher ce que la Bible apporte, dans tous les domaines.
- Partager. L’accumulation de ce que nous apprenons de la
Bible change et construit notre vie, notre pensée, nos mo-
tivations et nos comportements. Avec notre dynamisme,
avec nos mots, nous sommes les mieux placés pour en
apprendre beaucoup et pour le communiquer le plus
facilement. Agir, réfléchir, parler et se comporter d’une
manière qui reflète tout simplement ce que nous puisons
de la Bible fera réfléchir celui qui passe un moment avec
nous. Transmettre ce que nous recevons, c’est ce que Dieu
nous demande de faire. Nous en sommes capables. C’est
essentiel... Qu’attendons-nous ?
Simon Pál Schümmer
lace aux jeunes
La Bible aujourd’hui
District du Hainaut occidental
065 87 54 13 ; [email protected]
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Notre Église Protestante Unie de Belgique (EPUB) continue à être active dans les activités missionnaires en Afrique. Personne ne peut douter que tout travail externe de l’Église dépend de son dynamisme interne. Elle ne peut assurer son témoignage et son rayonnement missionnaires que quand elle a des hommes et des femmes bien engagés en son sein.
L’avant ÉdimbourgLongtemps engagés sur le champ des Missions dans les dif-férents pays et continents, les missionnaires protestants ont senti le besoin et la nécessité de se retrouver ensemble pour donner une nouvelle impulsion au témoignage de l’Évangile dans le monde. Avant la conférence d’Édimbourg, ils ont tenu des conférences à Liverpool (1860), Mildmay (1878), Londres (1888) et à New York (1900). Beaucoup de sujets ont été abordés afin de rendre l’activité missionnaire plus vivante à partir de la base. Il fallait coordonner, harmo-niser et donner une visibilité à l’action missionnaire protestante à travers les différents continents.
L’esprit d’ÉdimbourgLors de la conférence d’Édimbourg en juin 1910, plusieurs commissions ont été créées afin de mener le travail d’auto-critique et d’être plus efficace sur le terrain des Missions. On a réfléchi sur le rôle du missionnaire dans le but de le rendre plus performant. On s’est interrogé sur sa prépa-ration et sa formation afin de lui donner les outils et les moyens intellectuels de mieux travailler dans les diffé-rents contextes culturels et sociopolitiques où il sera ap-pelé. Le niveau intellectuel moyen constaté étant faible, Édimbourg a décidé que le missionnaire devrait être bien formé à l’étude comparative des religions, à la science et l’histoire des Missions, à la sociologie, à la pédagogie et à la linguistique.
L’info-délégué dans une paroisse de l’EPUBL’info-délégué a la responsabilité de sensibilisation dans sa paroisse. Il informe et mobilise les paroissiens à l’acti-vité missionnaire. L’objectif de l’organisation de toutes ces conférences dont j’ai parlé était de rendre le témoignage de l’Évangile plus visible et efficace. Le travail missionnaire dans nos paroisses doit s’inspirer de celui de nos précur-seurs. Édimbourg a créé des ponts d’ouverture qui ont abouti à la création du COE et au dialogue avec les autres
religions et il a précisé l’éducation à donner à l’évangélisé en tenant compte de sa culture. Il fallait faire circuler l’informa-tion missionnaire du niveau local au niveau international. Ce rôle revient à l’info-délégué dans les paroisses de l’EPUB.
La mission d’info-délégué Il joue le rôle d’ambassadeur et d’informateur dans sa pa-roisse. Chaque communauté de l’EPUB doit avoir un info-délégué comme antenne missionnaire locale qui reçoit régulièrement les informations de la commission missionnaire et de Solidarité protestante (SP) et les diffuse auprès des paroissiens en collaboration avec le pasteur et le consistoire.
Comme Édimbourg était le refus du repli sur soi, le rôle d’un Info-délégué est d’intéresser l’Église à l’ouverture sur le monde. Il sensibilise ses membres à la lutte contre l’injus-tice et au secours des victimes des calamités et des conflits armés dans le monde.
Son cahier des chargesSon cahier des charges défini par la Coordination précise : - qu’il sert de relais entre la Coordination Église et Monde
(CE&M), Solidarité protestante et la paroisse ; - reçoit de manière régulière (1/mois ou 1/ trimestre) des in-
formations et des nouvelles d’un des groupes de travail de la CE&M sous forme de communications à transmettre à la paroisse lors d’un culte et ou à travers le journal paroissial ;
- stimule l’intérêt de la paroisse pour les projets menés par les groupes de travail de la CE&M et SP «J’aide un enfant», HBHC URCSA, CAP, EPR ; appuie les initiatives de la CE&M : dimanche diaconat mondial, dimanche SIDA, campagne SP ;
- propose à sa paroisse de prendre part à l’une ou l’autre activité (ou collecte) de l’année ;
- organise la visite d’un membre de l’équipe SP, de la CE&M une fois par an lors d’un culte ou d’une activité spéciale de la paroisse pour présenter leurs activités, etc.
Pasteur, Dr. Léonard Rwanyindo
L’actualite d’Édimbourg Le rôle des infos-délégués au sein de l’EPUB
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« Et maintenant que tardes-tu? » L’histoire de l’homme qui ne tombait pas de son cheval (Actes 22 :16)
La conversion de Saul est un récit exemplaire. Quand il se rend à Damas, l’apôtre est sûr de ses convictions et conscient de sa force. Il part en mission pour rétablir l’ordre, l’autorité de Dieu, la justice et la loyauté envers l’autori-té du Temple de Jérusalem. Mais il tombe à terre, quand Dieu se révèle à lui par l’image du ressuscité de Nazareth : « Pourquoi me persécutes-tu ? ».
Les Pères de l’Église y font souvent référence dans leurs écrits, car la rencontre de Paul avec le Ressuscité met en évidence son apostolicité. Ils proposent la conversion de Paul comme un modèle à imiter.
Le récit a aussi nourri l’imaginaire des peintres. Le Caravage a réalisé deux tableaux sur ce thème : « La Conversion de Saint Paul » et « La Conversion de Saint Paul sur le chemin de Damas ».
Il y fait allusion à la « chute » de Paul. Et voici le célèbre cheval, introduit à partir du XIIe siècle, qui entre dans le récit. Jusqu’au XIIe siècle, Paul est à pied quand l’évène-ment fulgurant le fait chuter. Survient alors le motif du cheval : terrassé dans son orgueil, le cavalier culbute de sa monture… Ce cheval -sujet de polémique au temps de la Réforme protestante, où par fidélité au texte biblique on prônera sa disparition- résiste pourtant encore et tou-jours au temps dans les représentations que l’on se fait de la conversion de l’apôtre.
Il faut sans doute y voir, entre autre chose, une manière de souligner l’abaissement de Paul qui tombe de ce qui symbo-lise durant une très longue période de l’histoire du monde occidental, la force et la puissance.
Chez Breughel l’Ancien, la mise en scène de son tableau « La conversion de Paul » revêt même une dimension poli-tique. Un cavalier noir, représenté de dos, mis en évidence au premier plan du tableau, observe Paul qui tombe à terre. On y discerne habituellement l’espoir, chez Breughel, d’une conversion du duc (catholique) d’Albe qui exerce alors (nous sommes en 1567) une répression féroce contre les provinces (protestantes) hollandaises.
Les peintres ont inventé le cheval, mais seulement parce
qu’ils ont compris que le récit tente de décrire quelque
chose d’insaisissable, qui dépasse l’ordinaire de notre vie
humaine. En d’autres termes, ce récit tente de raconter
quelque chose... d’indescriptible. Après l’épisode de Damas,
on ne reverra plus jamais une illustration de Paul sur un che-
val. Au contraire. Il ira même jusqu’à dire : « Dans le Christ
Jésus, c’est lorsque je suis faible qu’en fait, je suis fort. »
Le message pictural est clair : Saul devient un témoin envers
les nations dont la puissance d’action n’est plus fondée sur
ses propres forces, mais dans les forces d’amour que lui a
révélées Jésus le Ressuscité.
Avec le nouveau converti du récit se posent deux ques-
tions : « Qui es-tu Seigneur ? » (v. 8) et « Que dois-je faire
Seigneur ? » (v. 10). La seconde réponse est donnée à Paul
par Ananias, homme pieux selon la loi, qui lui apprend que
« le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à
voir le Juste, et à entendre les paroles de sa bouche » et il
ajoute : « Et maintenant que tardes-tu? ».
Remarquable est le fait que l’art occidental sera porté à
montrer une expérience de type extatique, en accordant
une place de plus en plus grande aux répercussions psy-
chologiques et émotionnelles de l’expérience visionnaire
de Paul. L’art oriental de son côté soulignera plutôt la di-
mension théophanique de l’évènement, ou l’illumination
intérieure corrélative, et l’obéissance rituelle à Dieu qu’elle
a fait naître chez Paul. Deux lectures différentes, mais qui
se rejoignent. Toutes deux soulignent que Paul déploie la
conviction qu’il y a une seule manière d’être en communion
avec Dieu : en étant dépouillé de ses prétentions à exister
par soi-même et en se laissant rencontrer par le Christ, au
cœur même de cette prétention…
Pr Guy Liagre,
Secrétaire Général de la C.E.C.
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Lecture suiviePrier
avec les Psaumes
Dimanches et fêtes*
Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l'Esprit saint ! (Romains 15.13)
Ma 1 Romains 16.17-27 92Me 2 Genèse 25.19-34 93J 3 Genèse 26.1-16 94V 4 Genèse 26.17-35 95S 5 Genèse 27.1-29 96
D 6 Genèse 27.30-40 145Zacharie 9.9-10 Romains 8.9-13Matthieu 11.25-30
L 7 Genèse 27.41–28.9 97Ma 8 Genèse 28.10-22 98Me 9 Genèse 29.1-35 99J 10 Genèse 30.1-24 100V 11 Genèse 30.25-43 101S 12 Genèse 31.1-21 102
D 13 Genèse 31.22-44 65Esaïe 55.10-11 Romains 8.18-23Matthieu 13.1-23
L 14 Genèse 31.45–32.1 103Ma 15 Genèse 32.2-22 104Me 16 Genèse 32.23-33 105J 17 Genèse 33.1-20 106V 18 Genèse 34.1-31 107S 19 Genèse 35.1-29 108
D 20 Genèse 36.1-43 86Esaïe 44.6-8 Romains 8.26-27Matthieu 13.24-43
L 21 Matthieu 22.1-14 109Ma 22 Matthieu 22.15-22 110Me 23 Matthieu 22.23-33 111J 24 Matthieu 22.34-46 112V 25 Matthieu 23.1-12 113S 26 Matthieu 23.13-36 114
D 27 Matthieu 23.37–24.14 119.121-136
1 Rois 3.4-15 Romains 8.28-30Matthieu 13.44-52
L 28 Matthieu 24.15-31 115Ma 29 Matthieu 24.32-51 116Me 30 Matthieu 25.1-13 117J 31 Matthieu 25.14-30 118
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Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, 13
Lecture suiviePrier
avec les Psaumes
Dimanches et fêtes*
pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l'Esprit saint ! (Romains 15.13)
Ma 1 Romains 16.17-27 92Me 2 Genèse 25.19-34 93J 3 Genèse 26.1-16 94V 4 Genèse 26.17-35 95S 5 Genèse 27.1-29 96
D 6 Genèse 27.30-40 145Zacharie 9.9-10 Romains 8.9-13Matthieu 11.25-30
L 7 Genèse 27.41–28.9 97Ma 8 Genèse 28.10-22 98Me 9 Genèse 29.1-35 99J 10 Genèse 30.1-24 100V 11 Genèse 30.25-43 101S 12 Genèse 31.1-21 102
D 13 Genèse 31.22-44 65Esaïe 55.10-11 Romains 8.18-23Matthieu 13.1-23
L 14 Genèse 31.45–32.1 103Ma 15 Genèse 32.2-22 104Me 16 Genèse 32.23-33 105J 17 Genèse 33.1-20 106V 18 Genèse 34.1-31 107S 19 Genèse 35.1-29 108
D 20 Genèse 36.1-43 86Esaïe 44.6-8 Romains 8.26-27Matthieu 13.24-43
L 21 Matthieu 22.1-14 109Ma 22 Matthieu 22.15-22 110Me 23 Matthieu 22.23-33 111J 24 Matthieu 22.34-46 112V 25 Matthieu 23.1-12 113S 26 Matthieu 23.13-36 114
D 27 Matthieu 23.37–24.14 119.121-136
1 Rois 3.4-15 Romains 8.28-30Matthieu 13.44-52
L 28 Matthieu 24.15-31 115Ma 29 Matthieu 24.32-51 116Me 30 Matthieu 25.1-13 117J 31 Matthieu 25.14-30 118
V 1 Matthieu 25.31-46 119.1-32S 2 Genèse 37.1-11 119.33-64
D 3 Genèse 37.12-36 145Esaïe 55.1-3 Romains 8.35-39Matthieu 14.13-21
L 4 Genèse 38.1-30 119.65-96Ma 5 Genèse 39.1-23 119.97-144Me 6 Genèse 40.1-23 119.145-176J 7 Genèse 41.1-36 120V 8 Genèse 41.37-57 121S 9 Genèse 42.1-24 122
D 10 Genèse 42.25-38 851 Rois 19.9-13 Romains 9.1-5Matthieu 14.22-33
L 11 Jean 1.1-18 123Ma 12 Jean 1.19-34 124Me 13 Jean 1.35-51 125J 14 Jean 2.1-12 126V 15 Jean 2.13-25 127S 16 Jean 3.1-21 128
D 17 Jean 3.22-36 67Esaïe 56.1-7 Romains 11.13-32 Matthieu 15.21-28
L 18 Jean 4.1-30 129Ma 19 Jean 4.31-42 130Me 20 Jean 4.43-54 131J 21 Jean 5.1-18 132V 22 Jean 5.19-29 133S 23 Jean 5.30-47 134
D 24 Jean 6.1-21 138Esaïe 22.19-23 Romains 11.33-36Matthieu 16.13-20
L 25 Jean 6.22-51 135Ma 26 Jean 6.52-71 136Me 27 Genèse 43.1-14 137J 28 Genèse 43.15-34 139V 29 Genèse 44.1-17 140S 30 Genèse 44.18-34 141
D 31 Genèse 45.1-15 63Jérémie 20.7-9 Romains 12.1-2Matthieu 16.21-27
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AoûtJuillet
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Juillet/août 2014 ggMosaïque
Chronique de la guerre 1914-1918Au fil des mois, Mosaïque publiera une série d’articles rap-
pelant tel fait ou tel personnage connu, méconnu ou inconnu,
qui a joué un rôle dans le conflit déferlant sur le monde de
1914 à 1918 et même au-delà de l’Armistice du 11 novembre.
Chaque texte aura la particularité d’établir un lien entre la
Grande Guerre et le protestantisme.
LE GÉNÉRAL LEMAN SAUVÉ PAR UN OFFICIER
PROTESTANT.
L’Armée impériale allemande, commandée par le général Otto
von Emmich (1848-1915) lance le 5 août 1914 un ultimatum
au général Gérard Mathieu Leman (1851-1920), comman-
dant de la place fortifiée de Liège. Par son refus, la bataille
de Liège se déclenche dans la nuit du 5 au 6 août. A 4.30 une
patrouille du 7me Bataillon de Chasseurs de la 3 me Brigade
a réussi à s’immiscer dans Liège par l’intervalle Liers-
Pontisse. Elle s’approche dangereusement du Quartier-
Général belge du général Leman installé à la rue Sainte-Foy.
Des Liégeois civils curieux l’accompagnent croyant qu’ils
ont à faire à des militaires britanniques. La connaissance
de langues étrangères peut être utile. Les commandants
Vinçotte et Marchand aperçoivent la patrouille allemande
et voyant des mouchoirs blancs se méprennent. Voulant
entrer dans les bureaux, le major allemand von Alvensleben
sort son arme. Vinçotte l’abat et le capitaine de gendarmerie
Lhermitte arrête le second officier d’un coup de crosse à la
tête. La patrouille allemande riposte tuant le commandant
Marchand. Par un feu nourri, les membres du Q. G. fauchent
une quinzaine d’Allemands, permettant au Général Leman
de se replier au fort de Loncin, d’où il dirigera la résistance
du fort, retardant l’avance des envahisseurs. La vigilance et
le sang-froid du personnel de l’État-Major et le sacrifice de
Marchand sauvèrent la situation.
Le 30 décembre 1918, la rue Sainte-Foy, reliant le quai de
Coronmeuse à la rue Saint-Léonard, fut rebaptisée du nom
du Commandant Marchand, l’officier de garde au moment
de l’attaque, tué en couvrant son général. En 1973, le bâti-
ment du Q. G. fut démoli pour faire place à l’extension de
l’Athénée Royal Liège 2.
Le commandant Charles Marchand était membre de l’Église
protestante de sa ville natale.
H. R. BOUDIN.
REY, A., Inauguration d’un monument à la mémoire du commandant
Marchand et des soldats Demanet, Jansen, Sommer et Piedbœuf, Liège,
1922.
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ggMosaïque N° 7
hronique de guerre
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Simple course pour la planète Mars
e ci, de là
Muriel Schmid est docteur en théolo-gie de l’Université de Neuchâtel et pro-fesseur à l’université d’Utah à Salt Lake City depuis dix ans. Elle vient d’être nommée directrice de programme pour les Équipes chrétiennes pour la paix (CPT) à Chicago et prendra ses nouvelles fonctions en août. Depuis Salt Lake City, patrie de mormons, elle nous livre ses réflexions sur la colonisa-tion d’autres planètes.Sporadiquement, les nouvelles en parlent ; ce n’est pas encore à la Une des journaux ou de nos télévisions, mais l’idée fait gentiment son chemin. En 2024, un premier groupe d’indivi-dus, triés sur le volet, devrait s’embar-quer pour Mars et y fonder la première colonie humaine. Mars One, une orga-nisation basée aux Pays-Bas qui com-prend de nombreux partenaires inter-nationaux (interplanétaires même, disent-ils), a mis en route ce projet en 2011. L’idée de base est relativement simple : établir une présence humaine permanente sur Mars.
Huit habitants de l’Utah ont passé la première étape de sélection.Des quelques 200.000 personnes qui ont initialement exprimé leur intérêt pour cette mission, 1.058 demeuraient sur la liste au début 2014 après la pre-mière sélection ; et aujourd’hui, après des examens médicaux approfondis, seules 705 personnes sont encore en compétition. Le premier groupe se composera en fin de compte de 24 personnes, les 24 premiers humains à recevoir leur billet simple course pour Mars.Cette histoire m’a récemment intriguée lorsque j’ai réalisé que huit habitants de l’Etat de l’Utah avaient passé la pre-
mière étape de sélection ; et l’un d’entre eux, Ken Sullivan, est encore parmi les 705 noms actuellement retenus. Sur une échelle mondiale, cette propor-tion paraît relativement haute (des 705 personnes restantes, 313 candidats viennent des Amériques, 187 d’Europe, 136 d’Asie, 41 du continent africain et 28 d’Océanie).
La conquête de nouveaux territoires est ancrée dans la culture locale.Dans l’Ouest américain, l’histoire des pionniers et de la conquête des terri-toires lointains est profondément an-crée dans la culture locale, en particulier dans l’Utah où le récit des pionniers se mêle à celui des mormons.Pioneer Day se célèbre le 24 juillet dans l’Utah ; cette fête unique commémore l’arrivée en 1847 des premiers pionniers mormons dans la vallée de Salt Lake et représente la fête la plus populaire chez les habitants de l’État. L’un des éléments majeurs de cette célébration a pour but de rappeler la fondation de l’État mor-mon par les membres de l’église qui échappèrent aux persécutions subies dans les États de l’Union.Le récit de la conquête est ainsi teinté de bénédiction divine et de chants de vic-toire ; rien ne mentionne évidemment la présence des divers groupes qui vivaient dans cette région avant l’arrivée des co-lons. Les Utes, Shoshones et les Navajos, les trois principales tribus concernées par l’arrivée des mormons dans la vallée, ne voient évidemment pas les choses de la même façon. Leur histoire, elle, a été effacée et oubliée ; elle ne fait en rien partie des festivités du 24 juillet!Cet esprit de conquête, et la glorifica-tion du pionnier qui l’accompagne se retrouvent dans la plupart des articles
de la presse locale concernant la mis-sion Mars One ; dans les entretiens accordés par Ken Sullivan, le thème du sacrifice et du courage des pion-niers mormons revient régulièrement. L’invasion de Mars s’y lit comme le prolongement logique de l’expansion américaine, de la colonisation des terres inconnues et de l’avancée à peine déguisée des valeurs chrétiennes.Il sera intéressant de savoir qui fera partie des derniers 24 élus ; seront-ils tous d’origine européenne ou nord-américaine ? Seront-ils tous de tradi-tion judéo-chrétienne ? Ou verra-t-on quelque semblant de diversité ? Est-ce que les représentants des pays histo-riquement colonisés se reconnaissent dans ce rêve de conquête ?
Reprise du discours classique des colons européens.Une chose paraît sûre cependant, la planète Mars n’est pas encore habi-tée ; à la différence des autres projets de colonisation, celui-ci ne devrait inclure ni génocide, ni conversions forcées, ni annexion territoriale. Cela me rassure, mais jusqu’à un certain point seulement ; dans le fond, et cela est inquiétant, la rhétorique de la conquête de Mars reprend sans beau-coup de recul le discours classique des colons Européens qui, au nom du Christianisme et de la supériorité de la race blanche, ont conquis tant de territoires.L’histoire les célèbre aujourd’hui comme pionniers courageux ; on peut donc légitimement se demander si elle ne va célébrer nos futurs martiens de la même façon… Si oui, il faudra bien se demander ce que cela cache. Sources : Protestinfos
Défilé du Pioneer Day en 1922 à Salt Lake City.
Archives Université d’Utah
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De ci, de là
Enquête sur l’antisémitismeSuite à l’attentat au Musée Juif de Bruxelles en mai dernier, le Groupe de Travail ‘‘Relations avec le Judaïsme’’ a trouvé intéressant de faire l’écho à l’enquête ADL sur l’antisémitisme. Et sa conclusion nous demande de nous interro-ger sur notre EPUB.
Le Dr. Manfred Gerstenfeld, auteur de cet article est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme. Vous trouverez l’article complet sur http ://www.jforum.fr/forum/inter-national/article/l-enquete-adl-sur-l-antisemitisme
Les résultats d’une récente enquête globale menée dans 102 pays par la Ligue contre la Diffamation sur l’anti-sémitisme, indiquent qu’il existerait 70 antisémites pour un seul Juif 1. Ainsi, si l’ensemble des adultes antisémites de ce monde vivait dans un seul et même pays, il constituerait la 3ème plus grande nation après la Chine et l’Inde ! Et ceci est même sous-estimé puisqu’il fau-drait y inclure leurs enfants, alors, un tel pays serait probablement le plus vaste qui existe sur terre.
On devrait saluer l’ADL pour avoir en-trepris une initiative aussi colossale. Ce rapport fournit énormément d’in-formations utiles et confirme entre autres l’antisémitisme massif régnant dans les territoires palestiniens et plus largement dans le monde musulman. Cela s’ajoute à ce qu’on savait déjà, grâce à plusieurs études de sondage
menées par Pew, concernant l’inci-tation à la haine dans ces contrées2.
Il faut cependant citer cette enquête avec précaution. En effet, un des pro-blèmes déterminants concerne sa définition de l’antisémite. Les son-deurs d’ADL ont posé 11 questions sur les stéréotypes antisémites. Ils ont en-suite défini comme antisémites ceux qui étaient d’accord avec au moins 6 de ces propositions. Or certaines questions, particulière-ment sensibles dans la culture chré-tienne, telle que : « Les Juifs sont-ils responsables de la mort de Jésus ? » n’ont pas été posées. Cette croyance pourtant a préparé le terrain à l’image du « peuple déicide » et du « Juif sata-nique »’ qui a conduit à la discrimina-tion, aux pogroms et aux expulsions et fourni les fondations sur lesquelles le Nazisme a construit ses théories pour aller encore plus loin, ce qui a conduit, par la suite, à la Shoah. Ainsi selon ADL, 9% des Américains sont antisémites alors qu’une autre étude d’ADL, l’an dernier, démontrait que 26% des Américains pensent que ce sont les Juifs qui ont tué Jésus3.
Un autre facteur important, qui permet d’évaluer l’antisémitisme affectant une nation, est le nombre d’attaques anti-sémites verbales et physiques et cette enquête ne traite pas ce sujet.
Enfin aucune question n’est posée sur les attitudes antisémites liées à la per-ception d’Israël. Il est pourtant facile de démontrer que l’antisionisme est une forme relativement nouvelle d’antisémitisme. Ses principaux sté-réotypes incitant à la haine ne sont
que des mutations de poncifs religieux et nationalistes de l’antisémitisme plus ancien. L’exclusion a priori des questions concernant l’antisionisme conduit à une perception positive tron-quée des pays européens.
Enfin, la conclusion du rapport, di-sant que l’antisémitisme est faible dans les pays européens d’obédience protestante, semble douteuse. Il est plus probable que, dans les pays où la Shoah a eu lieu, ou les pays qui en étaient assez proches, l’antisionisme a, largement, remplacé l’antisémitisme classique. Mais divers évêques luthé-riens suédois et norvégiens sont des incitateurs patentés à la haine d’Israël. Les principaux mouvements de jeu-nesse chrétienne norvégienne YMCA et YWCA, recommandent de boycot-ter tout ce qui provient d’Israël et font partie des leaders mondiaux de ce type d’action motivée par la haine. Une part importante de l’hostilité envers Israël provient des Églises britanniques angli-cane et méthodiste.
Adaptation : Marc Brzustowski.
Résumé : Joëlle Maystadt
1 http ://global100.adl.org2 Chapter 3 : Views of Religious Groups,” Pew Research Global Attitudes Project, Pew Research Center, 4 February 2010 ; « Chap-ter 2 : How Muslims and Westerners View Each Other », Pew Research Global Attitudes Project, 21 July 2011 ; « Muslim Public Shares Concerns about Extremist Groups », Pew Research Global Attitudes Project, 10 Sep-tember 2013.3 JTA, « Poll : 26% of Americans believe Jews killed Jesus », The Jerusalem Post, 1 November 2013. http ://www.jpost.com/Jewish-World/Jewish-News/Poll-26 -percent-of-Ameri-cans-believe-Jews-killed-Jesus-3303414 library.fes.de/pdf-files/do/07908-20110311.pdf.
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L’inacceptable pour les Protestants.Récemment la revue philosophique « Reliures » demandait aux princi-pales confessions et courants phi-losophiques de rédiger un article sur l’inacceptable. Et j’ai accepté de contribuer. Voici une version de mon article pour Mosaïque.
L’inacceptable pour les Protestants… A priori, c’est une question difficile, car s’il y a bien une « tradition » qui unit tous les chrétiens s’inscrivant dans la filiation de la Réforme, c’est le libre-examen à l’égard des Ecritures judéo-chrétiennes. Quel que soit le courant auquel ils appartiennent, de la tendance la plus libérale au fondamentalisme le plus strict, les Protestants opèrent toujours des choix, et de manière quasi-indivi-duelle. Soit ils choisissent de se lier au texte biblique dans ses lettres mêmes, quitte à s’interdire certains comporte-ments sociaux ou d’ordre privé – alors même que l’observance de ceux-ci ne nuirait aucunement à autrui -. Soit ils recherchent Dieu au-delà de la lettre, en ayant le souci constant de réac-tualiser le récit biblique et d’en tirer la substantifique moelle qui, elle, a traversé toutes les époques. On peut cependant aisément considérer que les Protestants en Europe, issus des Églises dites historiques s’inscrivent dans la seconde tendance.
Pourtant, malgré la diversité, être Protestant c’est aussi se revendiquer d’une culture. Et les sociologues le soulignent de plus en plus. Dans le « Corriere della Sera » (ndlr : quoti-dien d’information italien) paraissait
il y a environ deux ans un article d’un journaliste catholique italien sur les défis que connait l’Union européenne de par l’agrandissement de son terri-toire vers le nord. Les Protestants, dans l’UE, deviennent majoritaires. Et désormais, l’on voit apparaitre des différences dans la dynamique qui préside aux grandes décisions poli-tiques. Un exemple récent est l’atti-tude face à la crise économique en Grèce. Si les guerres de religion du 16ème siècle sont définitivement révo-
lues, écrivait-il, des différences liées à l’éthique apparaissent bel et bien. Il soulignait que ce n’était pas par ha-sard que le terme « dette » se traduit en allemand par « Schuld », qui signi-fie aussi faute, pour en conclure que l’état de débiteur, dans une éthique protestante, est un état qui ne peut durer. Il ne s’agit pas de punir le débi-teur – comme certains dans nos pays en ont accusé, à tort, l’Allemagne de par les mesures qu’elle proposait face à la crise grecque – mais de for-cer le débiteur à reprendre le « droit chemin », pour qu’une relation de confiance s’installe à nouveau entre toutes les parties. Cela nous rappelle les écrits attribués à l’apôtre Paul, qui nous recommandent, au nom de l’amour fraternel, de reprendre, de
relever son prochain s’il s’égare. Mais il ne s’agit pas de le faire « payer ». Un esprit de rigueur, donc. Et aussi de transparence. Ainsi, lorsque l’on ana-lyse les lois, les réglementations en vigueur dans les pays où la Réforme s’est véritablement implantée, on re-marque assez aisément que le citoyen est face à sa conscience dans beaucoup de situations. Prenons l’exemple de la législation sociale aux Pays-Bas, qui, à une certaine époque du moins, n’im-posait pas à un employé absent pour maladie de justifier son absence par un document officiel. Ou encore l’absence de cartes d’identité au Royaume-Uni. En revanche, et c’est le contrepoids de cette liberté de conscience, la réten-tion d’information et le mensonge sont fortement sanctionnés. On se rappelle ainsi la démission volontaire et immé-diate de la Présidente du Synode de l’Église Protestante d’Allemagne, an-ciennement Evêque d’Hanovre, parce qu’un alcotest à son encontre s’était révélé positif…
Une dynamique de progrès ? On se souvient de l’ouvrage de Weber « L’éthique protestante ou l’esprit du capitalisme », qui décrit le Protestant comme un éternel insatisfait, sou-cieux de progresser parce qu’il est convaincu que sa réussite matérielle est un signe d’élection de Dieu. Cette analyse a été contestée ou qualifiée de caricaturale, certes, mais tout n’est pas nécessairement à rejeter. Et ce serait pour cette raison, d’après cer-tains économistes dont le Belge Bruno Colmant, que le Protestant spécule-rait – puisqu’il veut s’assurer d’un bel
édi@s
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avenir - et que ce n’est pas par hasard que les Bourses sont nées en pays pro-testants. (Conférence organisée par le SPEP à Liège en octobre 2012)
La liberté économique est encoura-gée, certes. Car la richesse n’est pas vue en soi, sous l’angle des Ecritures, comme un péché, mais comme une opportunité, de par la puissance qu’elle confère, à contribuer à l’édification du royaume de Dieu.
Considérerait-on alors comme accep-table les enrichissements colossaux qu’engendre notre système économique actuel ?
On sait que c’est l’Alliance Réformée Mondiale (Union des Églises Réformées) qui, lors de sa session d’Accra en 2004 a condamné, par la Confession d’Accra, le capitalisme sans visage et s’est insurgée
contre cette économie purement finan-cière, détachée de l’économie réelle. Car là aussi l’Ecriture nous rappelle que « Dieu t’a appelé par ton nom », et que tout système ignorant l’individualité et la personnalité de l’homme et de la femme est à proscrire.
Ce qui n’est pas sans rappeler l’impor-tance qu’attachent les Protestants au respect des Droits humains et aux institu-tions démocratiques. Et dans un contexte français, voire francophone – histoire oblige –, au principe de laïcité de l’Etat, qui s’engage à observer la neutralité face à toutes les religions, tout en les respectant chacune. . Si l’on connait des structures et un fonctionnement démocratique dans nos Églises réformées, n’est-ce pas aussi parce que l’institution « Église » n’exerce pas de magistère spirituel. L’Église appar-tient à tous ses membres et ses membres conservent une liberté de conscience totale. Sinon ce serait inacceptable.
Il y a sans doute d’autres exemples à don-ner. L’inacceptable dans une société donnée est bien entendu le résultat de facteurs multiples. Dans nos sociétés de plus en plus sécularisées cependant, et surtout dans notre pays, n’aurait-on pas tendance à ignorer un peu trop l’influence du facteur religieux ? Ou à ne pas en être conscient ? Ou bien la minorité confes-sionnelle que nous sommes aurait-elle trop tendance à s’attacher au facteur religieux pour expliquer la société dans laquelle elle vit ? En dehors des sciences « pures », être objectif, reste un leurre. Et c’est tant mieux. La diversité ne constitue-t-elle pas la richesse de notre monde ? Au contraire de l’uniformité, le plus souvent imposée par un pouvoir. L’uniformité, ce n’est pas biblique. C’est inacceptable. La liberté, oui….
Vincent Dubois
Directeur du Service Protestant
d’Education Permanente
L’inacceptable pour les Protestants. (suite)
Médi@s
RN 2015 MONS
Notre prochain rassemblement natio-nal, prévu en 2015, sera organisé sous le patronage du district du Hocc. Or, il s’avère que cette même année, notre district a prévu également la tenue d’une grande exposition biblique, dans le cadre de Mons 2015, capitale européenne de la culture. Le groupe de travail (formé de catholiques et de protestants) s’emploie depuis l’an passé avec enthousiasme à son élabo-ration. Il nous a semblé comme une évidence de reprendre à notre compte le thème
de cette exposition biblique à savoir : « La Bible patrimoine mondiale de l’humanité ». C’est la société biblique française qui en est le maître d’œuvre. Ainsi, notre rencontre nationale sera articulée autour de cet événement. Pour ce faire, nous disposerons de l’infrastructure de l’UCL-Mons (ou sera érigée l’Exposition biblique) afin d’organiser nos différentes activités ce jour-là dans un même espace. En voici le programme Accueil dès 9hRassemblement à 10h Dans l’amphi-théâtre 1 : accueil et introduction par le modérateur de la journée ; puis interventions des « invités officiels »Culte 10h30 et Annonces pratiquesRepas et temps libre à partir de 12h30
Visite de l’exposition durant le temps libre jusqu’à 15h30 Concert ou théâtre de 15h30-16h30, puis clôture de la journée (chants et prière de bénédiction)Dispersion 17h
De plus amples informations vous serons communiquées en temps utile. Pour l’heure, merci de bien vouloir prendre bonne note de l’événement et de la date choisie.
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CAP 2014Salut !
As-tu des projets pour cet été ? Non, pas encore…. Alors je te conseille le camp CAP en Allemagne,
c’est du 25 juillet au 15 août. ÇA TE DIRAIT DE PARTICIPER ?
Le camp CAP est organisé en collaboration avec différents partenaires pour permettre de faire la connaissance d’autres jeunes des Eglises
réformées à l’étranger.VIENS ET ....
Tu pourras participer à des activités sociales dans les églisesTu pourras grandir spirituellement par des études bibliques
Tu pourras visiter le pays où se passe le camp, c’est-à-dire l’Allemagne Tu y parleras en anglais, en français, en néerlandais, en allemand...
Bref comme tu veux !Tu y seras avec des Rwandais, des Sud-Africains et des Allemands.
Si tu as entre 18 et 26 ans ou que tu vas avoir 18 ans dans l’année, ce camp est pour toi !!
Le coût des 3 semaines est de 450€ voyage compris. (Le prix ne doit pas être un obstacle à ta participation)
INTÉRESSÉ ! Contacte-moi au 0473/56.38.53 [email protected]
A très bientôt j’espère… Marie-Line Demeuse
Tous les 2éme et 4éme mercredi du mois, de mai à septembre, le pasteur vous accueille
de 14 à 16h30.
C’est l’occasion de venir avec un ami, un parent ou seul, faire connaissance avec un lieu prestigieux dans la cité, regarder l’exposition
permanente sur le protestantisme en Belgique, discuter avec le pasteur Dernoncourt autour
d’une tasse de café.
Visites possibles un autre jour sur rendez-vous (071 418265).
JARDIN PAROISSIAL DE HOREBEKE
(Korsele 40 à 9667 Horebeke) le samedi 16 août à partir de 14h et le dimanche 17 à partir de 10h. Comme conférencier nous auront une « grande pointure ». Le producteur de télévision bien connu, militant écologiste et réalisateur Nic BALTHAZAR sera présent pour animer un débat vivant sur ce qu’est une vie pleinement bonne aujourd’hui, ce qui menace l’avenir et ce que nous pouvons faire. Chaudement recommandé. A côté de cela, il y aura toutes les activités habituelles à ne pas manquer qui font la fête sans lesquelles la fête même n’existe pas : une ouverture aux sons de la fanfare, un samedi après-midi spécialement destiné aux jeunes générations, un culte œcuménique dimanche, un bon programme pour les enfants, une exposition de livres, de l’art de la reliure et de vitraux, des ateliers et des groupes de discussions, des stands d’information et de ventes, des possibilités de jouer et jouir de la nature, une nourriture délicieuse et des boissons et un coup d’éclat musical le dimanche soir avec la participation de Esta LOCO, musique et danse espagnoles au programme. Et bien sûr pas de Fête des Gueux sans feux de camps, histoires et tasses de chocolat. Plus d’informations ?
Regardez sur le site www.geuzenfeest.be
De passage à Charleroi un mercredi de cet été ? VENEZ VISITER LE TEMPLE !
Adresse : 20 Boulevard Audent 6000 Charleroi
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« Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, cela va dans sa tête. Si vous lui parlez dans sa langue maternelle, cela va dans son cœur. »
Nelson Mandela