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ab Juillet-Décembre 2016 1 Juillet-Décembre 2016 vol 41 no 2 LE MAGAZINE DES ACTUALITÉS BIBLIQUES TOUS DES MIGRANTS ? ANALYSE Migrer, plus actuel que jamais ! Pages 4-15 LA BIBLE EN PARLE Ils furent migrants en attendant une cité celeste. Pages 16-18 PROJET EN COURS Lueur d'espoir en Bolivie. Pages 20-21 PRODUITS VEDETTES Des nouveautés à ne pas manquer. Pages 22-23

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Juillet-Décembre 2016 vol 41 no 2

LE MAGAZINE DES ACTUALITÉS BIBLIQUES

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ANALYSEMigrer, plus actuel que jamais ! Pages 4-15

LA BIBLE EN PARLEIls furent migrants en attendant une cité celeste. Pages 16-18

PROJET EN COURSLueur d'espoir en Bolivie. Pages 20-21

PRODUITS VEDETTESDes nouveautés à ne pas manquer. Pages 22-23

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Pour cette seconde édition du maga-zine AB, nous avons pensé explorer un sujet d’actualité sur lequel l’opinion

populaire est encore très partagée. Nous nous sommes intéressés à la question des réfugiés. De nos jours, certains semblent penser qu’une frontière géographique est suffisante pour justifier le fait de ne pas ac-cueillir et considérer comme l’un des nôtres celui qui vient d'ailleurs …

Mais, en réalité, ne sommes-nous pas tous des étrangers ? Avec ce numéro intitulé

« Tous des migrants », nous avons voulu encourager la réflexion sur le sujet. C’est à un véritable voyage que nous aimerions vous inviter, au rythme des articles de nos collaborateurs et à la lumière des Écritures. Votre parcours commence avec M. Robert David, professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, qui vous propose un regard sur hier, afin de mieux comprendre aujourd’hui. Vous examinerez ensuite ce qu'il en est de Jésus. Était-il d’ailleurs ou d’ici ? C’est sur cette question que s’est penché M. Alain Faucher, professeur ti-tulaire d’exégèse biblique à l’Université Laval. Avec l’article Être étranger : ce que l’on ressent, comment le vivre et s’intégrer, vous vous retrouverez dans la peau d’une migrante, au fur et à mesure que Mme Ruth Labeth, chargée de cours à l'École de Théologie évangélique du Québec (ETEQ, anciennement ETEM-IBVIE), démystifie le parcours et les embûches aux-quels elle a été confrontée. Enfin le texte de Maranda Colin, enseignante au primaire, vous conduira à réfléchir sur trois façons concrètes d’être accueillant selon les principes divins : Accueillir, les bras, l’esprit et le cœur ouverts .

Ne manquez pas de jeter un œil à nos nouveaux produits et de prendre connaissance de notre nouvelle campagne réalisée en collaboration avec la Société biblique bolivienne ! Nous espérons que notre contenu éveillera en vous des questionnements et favorisera des discussions stimulantes avec votre entourage ! Faites-nous savoir comment vous avez trouvé cette édition du magazine AB en nous écrivant à [email protected]

Au nom de toute l’équipe,Emie-Liza Caron St-Pierre

ÉDITORIALRÉDACTEUR EN CHEF

Jean Biéri

COMITÉ DE RÉDACTIONEmie-Liza Caron St-Pierre,

Claude Supple,Kyvenz Amédée

INFOGRAPHISTENelly Safari

Le magazine AB est une production de la Société biblique canadienne

(SBC) publiée deux fois par an. Il vise à analyser les enjeux sociétaux actuels à la lumière des Saintes Écritures afin

d’apporter une réflexion biblique pour aujourd’hui.

La SBC existe afin de faire connaître à chaque homme, femme et enfant la Parole vivifiante de Dieu. Elle a ainsi pour objectifs de traduire, publier et diffuser les Saintes Écritures, et d’en-courager leur usage. Le magazine AB

est édité à Montréal.

Adressez toute correspondance à :AB - Société biblique canadienne

2700 rue Rachel Est, Suite 100 Montréal, QC H2H 1S7Tél. : 1 877 524-7873 Téléc. : 514 524-6116

Courriel : [email protected] web : www.societebiblique.ca

Boutique en ligne : www.biblescanada.com

ISSN1182-7204

page 4

page 20

page 13 page 10

page 7

ab Juillet-Décembre 2016 3

contenu4 QUAND HIER INTERPELLE NOTRE AUJOURD'HUI

Robert David

7 JÉSUS : D'AILLEURS OU D'ICI ?

Alain Faucher

10 ÊTRE ÉTRANGER : CE QUE L'ON RESSENT, COMMENT LE VIVRE ET S'INTÉGRER

Ruth Labeth

13 ACCUEILLIR, LES BRAS, L'ESPRIT ET LE CŒUR OUVERT

Maranda Colin

16 ILS FURENT DES MIGRANTS

Sélection de textes bibliques

19 NOUVELLES EN BREF

Nouvelles

20 LUEUR D'ESPOIR EN BOLIVIE

Reportage

22 MAGASINONS

Pour vous, une sélection de produits par notre rédaction

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QUAND HIER INTERPELLE NOTRE AUJOURD'HUIIl est fascinant de constater à quel point les textes des livres de la Pre-mière Alliance, considérés par plusieurs comme primitifs, voire barbares, peuvent offrir des propositions existentielles aptes à nous faire réfléchir à nos propres comportements.

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Hier comme aujourd’hui, la famine et la guerre ont poussé les étrangers à s’expatrier, à chercher une terre d’asile où leurs misères seraient amoindries.

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Dans les débats qui animent nos so-ciétés contempo-raines, un regard sur les pratiques

sociales, religieuses, écono-miques et culturelles de ce peuple lointain peut ouvrir des horizons inspirants et révéla-teurs. Le traitement réservé aux étrangers en offre un ter-reau d’observation éloquent.

Alors que nous avons ten-dance à facilement oublier que, à l’exception des peuples autochtones (que nous trai-tons de la plus vile façon), nous avons été déversés ici par bateaux entiers en prove-nance d’ailleurs, les Israélites se rappellent à maintes re-prises qu’ils ont été étrangers et que leurs comportements doivent refléter ce souve-nir inscrit dans leur histoire. Parce qu’ils ont été étrangers, ils connaissent l’être profond de l’étranger et leur agir à leur endroit s’en trouve éclairé (Ex 23,9). Leurs ancêtres les plus lointains, ceux qui ont donné naissance à ce peuple, étaient des étrangers (Abraham : Gn 23,4; Moïse : Ex 2,22; Élimé-lech : Rt 1,1), et tout le peuple lui-même doit se souvenir de cet état qui fut aussi le sien (Ex 22,20; Dt 10,19). Ce rap-pel fondamental a des inci-dences directes sur le traite-ment réservé aux étrangers.

Comme aujourd’hui, la fa-mine (Gn 12,10; 47,4; Rt 1,6; 2R 8,1) et la guerre (Is 6,14) les ont poussés à s’expatrier,

à chercher une terre d’asile où leurs misères seraient amoin-dries. Le lot de souffrances et d’atrocités qu’ils ont dû endu-rer donne la mesure des atti-tudes d’accueil qui leur sera réservé dans la société, aux antipodes de leur vie passée. Loin de les exclure du devenir du peuple, on cherchera plu-tôt à les intégrer dans toutes les sphères de la vie collective. Ils seront invités à participer, au même titre que les Israé-lites, aux moments clefs de la vie religieuse, ceux-là même qui cimentent le peuple dans une grande unité célébrante (Pâque : Ex 12,48-49; Nb 9,14; Yom Kippour : Lv 16,29; Sabbat : Ex 20,10; Dt 5,14; Année sabbatique : Lv 25,6; rituels sacrificiels : Lv 17,8). Ils intègreront la vie écono-mique du pays en occupant des emplois ordinaires, mais se verront aussi reconnaître des compétences profession-nelles qui seront mises au service des plus imposants projets économiques (1Ch 22,2; 2Ch 2,16). Cette inté-gration économique trouvera son apogée dans la partici-pation des étrangers au par-tage de l’héritage (Ez 47,22).

L’étranger occupe également une part spéciale dans une sphère capitale de l’écono-mie : l’agriculture. Cette fois-ci, c’est moins par ce qu’il rapporte, que par ce qu’il oblige les agriculteurs à tenir compte de sa présence sur le territoire. L’étranger de-vient dès lors la conscience

socio-économique, celui à qui l’on pense et pour qui on agit au moment de récol-ter le fruit de son labeur (Lv 19,10; 23,22; Dt 24,19-22). Il n’est pas considéré comme un rebus de la société, mais comme celui qui permet à au-trui d’agir au meilleur de lui-même, même au prix d’une légère perte économique. Le bien-être de l’étranger va au-delà du profit indivi-duel, du seul avoir pour soi.

Du point de vue social, l’étranger est soumis aux mêmes lois que les Israélites (Ex 12,49; Nb 15,15; Dt 31,12). La discrimination n’est pas de mise, tant du point de vue du respect de la loi (Dt 1,16; Nb 9,14), que des consé-quences de son non-respect (Lv 20,2; 24,16; 24,22). Il y a donc un pacte social que cha-cun se doit de reconnaître et de pratiquer au quoti-dien pour assurer l’harmonie et la stabilité entre tous les membres de la communauté.

Mais il y a plus encore. La façon dont on agit envers l’étranger sert d’étalon pour évaluer la qualité morale du peuple et de ses diri-geants. Une série de pres-criptions illustre les attitudes qu’il convient d’avoir envers l’étranger : ne pas l’opprimer (Jr 7,6), ne pas faire dévier son droit (Dt 24,17; 27,19), ne pas violer ses droits (Mal 3,5), ne pas le maltraiter ou l’outrager (Jr 22,3), ne pas le molester ou l’opprimer (Ex 22,20; Lv 19,33),

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ne pas l’exploiter au niveau de son salaire (Dt 24,14), ne pas lui faire violence (Ez 22,29). La raison principale évoquée pour traiter l’étranger avec sollicitude, respect et atten-tion se trouve sans doute en Dt 10,18 : « C’est lui [Dieu] qui fait droit à l’orphelin et à la veuve, et il aime l’étranger, auquel il donne pain et vête-ment » (voir aussi Ps 146,9).

En plus du souvenir histo-rique de sa propre origine étrangère, l’Israélite adapte

ses attitudes, ses comporte-ments et ses attentions en-vers les étrangers sans doute parce qu’il a conscience qu’il est lui-même toujours un étranger sur cette terre qui ne lui appartient pas. Deux textes illustrent bien cette conscience : « la terre m’ap-partient et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes » (Lv 25,23), et « Écoute ma prière, Yahvé, prête l’oreille à mon cri, ne reste pas sourd à mes pleurs. Car je suis l’étranger chez

toi, un passant comme tous mes pères » (Ps 39,13; voir aussi Ps 119,19; 1Ch 29,15).

Les quelques lignes qui pré-cèdent montrent à l’évidence que nous avons beaucoup à apprendre de nos prédéces-seurs dans la foi. Sans doute devrions-nous aussi mettre en pratique cette invitation : « L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aime-ras comme toi-même » (Lv 19,34).

Robert David est professeur d’exégèse du Premier Testament à l’Université de Montréal de 1988 à 2016. Il y enseigne le Pentateuque, l’hébreu biblique, l’histoire et l’archéologie biblique. Ses recherches portent sur une approche constructiviste : la théologie du procès (process theology).

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JÉSUS : D'AILLEURS OU D'ICI ?De nombreuses organisations chrétiennes se préoccupent du bien-être des migrants. Ces hommes et ces femmes venus d’ailleurs affluent au gré des crises géopolitiques. Déracinés pour un temps, les migrants espèrent que leur destination ne soit pas toujours un « ailleurs ». Ils et elles rêvent de pouvoir dire « ici » en nommant le pays qui acceptera de les accueillir.

Les activités de soutien offertes au quotidien auprès des migrants trouvent-elles un fon-dement ou une inspi-

ration dans l’expérience de Jésus ? Jésus a-t-il partagé le sort des étrangers en migra-tion ? Jésus est-il d’ailleurs ? Jésus était-il simplement de passage parmi nous ? Ou est-il à demeure l’un de nous, un humain parmi les humains ? Est-il d’ici ? De telles questions ont intéressé les théologiens pendant des siècles. L’ac-tualité tragique des derniers mois ramène ces questions fort sérieuses au premier plan.Ces questions permettent d’apprécier l’expérience de Jésus décrite dans la Bible et éclairent notre comportement chrétien. Certaines pages de la Bible mettent en évidence

la différence de Jésus, voire sa supériorité par rapport à l’hu-manité ou au cosmos. D’autres indices pointent vers une ap-partenance parfaite de Jésus à l’humanité telle que vécue dans son espace-temps historique. Si nous considérons l’entièreté de la Bible, nous devons ad-mettre que Jésus est présenté à la fois comme venant d’ici et comme venant d’ailleurs.

JÉSUS APPARTIENT À UN « ICI » PRÉCIS

Nous avons l’habitude de lire nos passages bibliques pré-férés en nous référant à nos expériences, à nos manières d’être et de vivre nord-amé-ricaines. Par exemple, nous faisons grand cas du vocabu-

laire sur l’amour utilisé en Jean 3, 16 : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que qui-conque croit en lui ne soit pas perdu mais qu'il ait la vie éter-nelle. » Nous chérissons ces dires de Jésus pour leur com-posante affective. Cependant, nous passons souvent à côté de la composante politique de cette déclaration d’amour. En effet, dans la Bible, le mot « amour » peut impliquer une alliance entre deux ou plusieurs partenaires. Selon les conven-tions politiques de l’époque, l’amour reflétait l’attachement à la collectivité. Lorsque Jésus parle d’amour, nous négli-geons souvent la visée com-munautaire de ses propos.Jésus moulait son message dans le langage, la culture et les coutumes de son pays et

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de son temps. Les habitudes de vie de la Judée et de la Ga-lilée lui fournissaient les ma-tériaux de base des images et des paraboles qui rendaient si dynamiques ses enseigne-ments. Jésus ouvre les gens de son temps à son message éter-nel et universel en partant des contenus qui les passionnent. Il utilise des manières de parler familières qui les font avancer dans la découverte d’une al-liance qui dépasse toutes celles dont on osait rêver. Pensez-y : dans une société où l’esclavage était monnaie courante, les premiers chrétiens ont com-pris qu’ils pouvaient se décla-rer citoyens des cieux et héri-tiers de Dieu, rien de moins ! Jésus parle aux gens de son temps et de son espace avec les manières de parler qui les inté-ressent. Ainsi, Jésus ne refuse pas les défis que lui lancent ses opposants. Scribes et pharisiens

lui tiennent tête ? Jésus n’hé-site pas à répondre avec au-torité. Selon nos critères, Jésus est parfois trop cassant. Mais cela convenait aux gens de son époque. On voulait s’allier au plus fort, au meilleur dispensa-teur des biens supérieurs que sont la connaissance et les res-sources. Il fallait donc défendre son honneur quand il était at-taqué. Ce que Jésus faisait sans hésitation devant scribes et pharisiens… On met Jésus en boîte ? (Matthieu 19,3). Il a la réplique acérée ! (Marc 7,6-13). Et Jésus se montre intéressé, de temps à autre, par ce que les autres disent de lui (Marc 8, 27-29). Surtout que sa sagesse est suspecte. Quand on est fils de charpentier, on ne se mêle pas de discuter des subtilités de la Loi juive (Marc 6,3; Mat-thieu 13,55). À moins d’être un imposteur… ou d’être plus que ce que tout le monde imagine !

JÉSUS VIENT D’AILLEURS

Ces « délinquances » de Jésus par rapport au modèle de so-ciété trouvent leur justification dans le fait qu’un autre person-nage l’envoie et lui donne auto-rité. Le quatrième Évangile est riche en situations qui évoquent ce mandat reçu d’ailleurs par Jé-sus (Jean 5,30-32 ; 7,16 ; 8,54-55 ; 14,10). Le mandat reçu d’ail-leurs recoupait les migrations courantes à l’époque de Jésus : on allait d’un ailleurs à l’autre... On prit donc l’habitude de rat-tacher l’expérience de Jésus à ces flots de Juifs en mouve-ment qui sillonnaient l’empire romain. Au gré des opportuni-tés de commerce et d’industrie, les membres de son peuple d’origine s’étaient installés dans toutes les villes d’importance autour de la Méditerranée. On décrivit graduellement Jésus comme marqué dès sa pe-

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Jésus en grande discussion avec les pharisiens dans le Temple à Jérusalem

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tite enfance par l’expérience de son peuple de migrants.Dans la fuite de sa famille en Égypte (Matthieu 2,13-15.19-21), Jésus vit dans sa chair l’ex-périence de la dispersion des Juifs, la diaspora. Il vit ensuite l’expérience du retour, comme son peuple la connut jadis. Par la suite, la foi en Jésus ressusci-té va prendre corps dans l’Em-pire romain en suivant les ré-seaux des communautés juives répandues « ailleurs », partout dans l’Empire. Ce réseautage facilite les expéditions de saint Paul en plusieurs régions de l’Empire romain. Les premiers groupes visés par son annonce de la Résurrection étaient gé-néralement des membres de la synagogue locale. Ces per-sonnes juives étaient invitées à accueillir une foi encore plus large, une foi universelle…Cette ouverture était le prélude d’une conviction qui devien-dra la marque de commerce du christianisme : Jésus ressus-cité est le premier-né d’entre les morts (Colossiens 1,15.18). Il expérimente dans son corps glorifié le don de Dieu offert désormais à tous, l’entrée en vie éternelle. Jésus partage une gloire venue d’ailleurs, la gloire du Père (Hébreux 1,6 ; Apoca-lypse 1,5). Il est installé comme roi sur tout l’univers. Les splen-

deurs du livre de l’Apocalypse ruissellent de cette conviction : en Jésus, nous avons accès à la maison de Dieu, parce que Jésus en est occupant de plein droit (Hébreux 9,11). On ne prend la juste mesure de Jésus qu’en admettant qu’il vient d’ailleurs.

LE TRÈS-HAUT DEVENU TRÈS-BAS, ET VICE-VERSA

Jésus est d’ici, Jésus est d’ail-leurs. Telle ou telle page du Nouveau Testament insiste sur l’une ou l’autre de ces affirma-tions. Parfois, les perceptions se croisent. C’est souvent le cas dans les longues prises de pa-role de Jésus rapportées par l’Évangile selon Jean (8,21-30 ; 8,41-42) : « Je suis venu de Dieu et je suis ici de sa part ». Le qua-trième Évangile combine les deux manières de présenter Jé-sus. Il est l’un des nôtres. Il vient d’ailleurs et retourne ailleurs. Relisez le début de l’épisode du lavement des pieds (Jean 13,1-5). En toute conscience du grand passage qui l’attend, Jésus s’occupe avec affection des personnes qui l’entourent…Plus nous examinons le dossier, plus nous constatons que les deux présentations ont droit de cité dans la Bible. Jésus est bel et bien un être humain parfaite-

ment incarné sur cette planète. En même temps, il est Dieu véri-table, venu nous introduire dans des horizons bien plus larges que notre terrible quotidien… Contrairement à ce que pensent spontanément les enfants, non, Jésus n’est pas un super-héros extra-terrestre ! Il a vécu toutes choses humaines, sauf le pé-ché. Et cela lui a donné de por-ter le nom qui est au-dessus de tout nom (Philippiens 2,9), faisant de nous des citoyens des cieux (Éphésiens 2,18-19).Cet « ici » de Jésus n’est pas notre espace nord-américain. C’est un espace méditerranéen, inséré dans une tranche de l’histoire d’un Empire romain qui préten-dait avoir donné la paix à tout l’univers « connu » de l’époque. Lire les textes bibliques, c’est donc accepter un certain dé-paysement. Ce dépaysement ne nous lance pas d’abord à la conquête des galaxies loin-taines… Ce dépaysement nous oblige à regarder notre ici avec son potentiel et ses limites. Tout simplement parce que notre Dieu, le Très-Haut, a accepté en Jésus de venir chez nous se faire proche de nous, l’un de nous. Il est devenu le Très-Bas, pour re-prendre la belle expression de Christian Bobin (1992). Recon-nu comme homme. Mais tou-jours Dieu véritable et unique !

Alain Faucher est professeur titulaire d’exégèse biblique et Directeur général des études de premier cycle à l'Université Laval. Il a présidé le Bu-reau des Gouverneurs ainsi que le Conseil francophone national de la So-ciété biblique canadienne.

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ÊTRE ÉTRANGER : CE QUE L'ON RESSENT, COMMENT LE VIVRE ET S'INTÉGRER

Ruth, la Moabite choi-sit d’accompagner sa belle-mère, Noémie, qui rentre au pays, après avoir dû immi-

grer pour des raisons écono-miques (1,1). C’est pour Ruth le commencement d’une vie nou-velle en terre inconnue. Heu-reusement pour elle, ce voyage de l’exil, elle ne l’entreprend pas

seule ; sa belle-mère lui sert de guide. Elle lui apprend les cou-tumes, les valeurs de sa nouvelle patrie ; elle lui apprend à vivre comme il convient, et en fait une femme respectée et louée (3,11; 4,11). En outre, la bienveillance que lui témoigne un riche ter-rien la déconcerte : « Pourquoi m’accueilles-tu avec tant de faveur et t’intéresses-tu à moi

qui ne suis qu’une étrangère ? » (2,10). Elle qui n’est qu’une in-connue est accueillie comme faisant partie de la maison (2,8-9). Les paroles de bénédiction et de paix qui accompagnent la ré-ponse de cet homme touchent son cœur (2,13) et nul doute qu’elles « dynamisent son espé-rance en l’avenir ». Cette hospi-talité généreuse et les conseils

Depuis que j’ai quitté la France, il y a un peu plus de quatre ans, je suis pas-sée par différentes étapes psychologiques : du sentiment d’étrangeté et d’humiliation au sentiment de familiarité et de reconnaissance. Je crois que c’est un parcours que tout immigrant emprunte et que le récit biblique de Ruth illustre magistralement.

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avisés de sa belle-mère auront certainement profité à Ruth pour une intégration rapide.

CE QUE L’ON RESSENT

Ma propre vie d’immigrante a commencé quand j’ai franchi le seuil de mon nouveau lieu de résidence. Je venais de laisser un appartement somme toute modeste, mais les meubles, les objets qui s’y trouvaient, les odeurs… avaient une his-toire, une valeur affective. Leur présence me faisait exister et l’aménagement du lieu donnait à connaître ma personnalité. Mais devant cet espace neutre et sans vie, j’étais désemparée. À ce sentiment s’est ajouté un flot d’émotions très contradic-toires : la douleur du déraci-nement, l’excitation d’un nou-

veau départ, l’émerveillement de la nouveauté, l’anxiété de l’inconnu, le désarroi du vide.

Puis vint le temps des pre-mières rencontres avec les ha-bitants du Québec. Je n’aurais jamais imaginé qu’en tant que Française la langue pouvait être un obstacle dans mes rela-tions. J’aurais appris que parler la langue du pays d’accueil ne veut pas dire se comprendre. C’est ainsi que la formule glis-santienne prit tout son sens : « Je te parle dans ta langue et c’est dans mon langage que je te comprends » (É. Glissant, Le discours antillais, 1981, p. 322). À chaque mésaventure, on se sent en position de faiblesse, et humiliée de n’avoir pas compris l’autre dans son langage (avec son accent), ou n’avoir pas su dire le mot qu’il convenait.

Les conversations, les échanges plus personnels qui servent en général à renforcer la relation avec l’Autre ont parfois un ef-fet inverse. Aujourd’hui encore, je me sens déconcertée, ex-clue lorsque des expressions idiomatiques s’invitent dans la conversation. Il est évident que la connaissance simplement touristique de mon nouvel en-vironnement ne suffit plus. Je comprend alors que le che-min est encore long : maîtri-ser les subtilités linguistiques, partager un même cadre de références et d’expériences, pour que cet ailleurs devienne véritablement un chez moi.

COMMENT ON LE VIT

Vivre à l’étranger, c’est se confronter à d’autres manières

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Jeunes immigrants

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de vivre, c’est être bousculé dans ses habitudes. Je me souviens encore de la toute première fois où j’ai découvert les lon-gues files d’attente sur les trot-toirs, me demandant pourquoi le gens devaient faire la queue dans un pays riche. Très vite, je compris ma méprise. Il n’y avait pas de pénurie de denrées ali-mentaires, ce jour-là (pas plus que les autres jours). Ces gens se trouvaient à proximité d’un arrêt de bus et attendaient pa-tiemment, de façon ordonnée, le passage du prochain bus.

Vivre à l’étranger, c’est aussi le défi du réveil et à coup sûr du repositionnement. La confron-tation avec l’inconnu, l’insécuri-té, l’inconfort mais aussi la ren-contre avec les différences de l’Autre nous sortent de l’apa-thie du familier et imposent la réflexion identitaire : qui suis-je ? Je suis française (de nais-sance et de culture), mais ma peau foncée trahit des origines caribéennes. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai été in-terpellée en créole (mon inter-locuteur m’ayant associée tout naturellement avec la com-munauté haïtienne). Informé de sa méprise, il s’empresse le plus souvent à me trouver des origines africaines. C’est ainsi

que le regard de l’Autre et ses questionnements me déstabi-lisent dans ma propre identité m’obligeant constamment à m’interroger sur mon appar-tenance, sur mes métissages, mais aussi sur la réalité de mon existence en tant qu’étranger. C’est une période de recons-truction de soi pendant la-quelle il faut apprendre à « faire du soi avec de l’Autre », selon l’expression de l’anthropo-logue Françoise Héritier-Augé.

COMMENT S’INTÉGRER

Si mon intention première en venant à Montréal n’était pas de m’y installer de façon per-manente, les circonstances en ont décidé autrement. J’ai en-tamé une nouvelle étape, celle de l’intégration. Nouer des liens avec des Québécois de souche et des immigrés de France m’a permis, d’une part de décou-vrir de l’intérieur la culture, et d’autre part de bénéficier des conseils pratiques d’étran-gers avertis. Dans cet échange, le but n’est pas de devenir quelqu’un d’autre, car « les différences ne disparaissent pas. Elles se transforment et engendrent de nouvelles diffé-rences. » (Jacques Audinet, Le

temps du métissage, 1999, p. 27). L’intégration se construit dans la réciprocité. Si l’immi-grant cherche à s’imprégner de la culture d’accueil pour faire de cette terre d’autrui un chez-soi, l’autochtone à son tour a besoin de reconnaître l’Autre dans son altérité et lui faire sa-voir qu’il est le bienvenu. « C’est dans cet esprit » écrira Amin Maalouf « que j’aurais envie de dire, aux uns d’abord : Plus vous vous imprégnerez de la culture du pays d’accueil, plus vous pourrez l’imprégner de la vôtre ; puis aux autres : Plus un immigré sentira sa culture d’ori-gine respectée, plus il s’ouvrira à la culture du pays d’accueil. » (Amin Maalouf, Les identi-tés meurtrières, 1998, p.51)

Ma nouvelle condition d’étran-ger, je l’assume en la négociant chaque jour dans le dialogue avec moi-même et avec les autres, à l’image du « rhizome qui ne se laisse ramener ni à l’Un, ni au multiple » (G. De-leuze et F. Guattari, Rhizome, 1976, p. 62). C’est une condi-tion dynamique et qui est pour moi comme un appel de Dieu à vivre notre commune humanité (ayant tous étés créés par Dieu et à son image) dans le respect de la diversité de nos cultures.

Titulaire d’un doctorat en théologie et diplômée de la Faculté de musicologie de Strasbourg et de la Faculté de théologie Baptiste de Toronto, Ruth Labeth est aussi membre du Groupe de recherche interdisciplinaire en christianisme interculturel (FLTE, France) et chargée de cours à l'ETEQ.

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ACCUEILLIR, LES BRAS, L'ESPRIT ET LE CŒUR OUVERT

De nos jours, il est impossible d’ouvrir le journal ou d’allu-mer son téléviseur sans tomber sur

une nouvelle traitant du phé-nomène des réfugiés. Le Ca-nada a lui-même emboîté le pas à d’autres terres d’accueil en promettant de recevoir 25 000 réfugiés Syriens, chiffre qui a dernièrement été atteint, à la fin du mois de février 2016. Cependant, accueillir l’autre c’est bien plus qu’ouvrir

sa porte, c’est aussi ouvrir ses bras, son esprit et son cœur.

Les mouvements de popu-lation ne datent pas d’hier, même si nous semblons en entendre parler aujourd’hui plus que jamais auparavant. Bien avant les migrants Sy-riens, il y a eu les Israélites qui sont sortis de l’Égypte afin de s’affranchir de l’esclavage dont ils étaient victimes. Un peu plus tard, l’Histoire nous relate les aventures des colons Eu-

ropéens voguant vers le Nou-veau Monde, en quête de nou-velles richesses et de territoires à posséder. Lors de grandes famines sévissant en Irlande, des Irlandais affamés ont eux-mêmes traversé l’océan vers le grand rêve Américain… Que ce soit pour des raisons éco-nomiques, politiques, géo-graphiques ou culturelles, l’humanité a souvent eu à se déplacer par ambition ou par obligation. Mais une chose est sure, ces déplacements

Dans une réalité parallèle, ma mère n’aurait jamais eu le désir de venir s’éta-blir au Canada, pays de neige et de froid. Le Canada n’aurait pas accepté sa demande d’immigration. Elle n’aurait pas pu quitter Haiti afin d’améliorer son sort et fuir le régime dictatorial qui y sévissait à cette époque. Et moi...Je ne serais pas née à Montréal et je n’aurais peut-être pas eu toutes les opportunités qui s’offrent à moi aujourd’hui…

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ont toujours été animés par le désir d’une vie meilleure.

UNE POSITION À PRENDRE

Peu importe notre allégeance politique ou nos opinions face à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, nous sommes appelés à prendre position pour ou contre l'ac-cueil fait aux migrants. Et cette position ne peut être qu’une position d’ouverture lorsque nous pensons à l’accueil dont Dieu a fait preuve envers nous et à l’attitude qu’il nous invite à avoir envers notre prochain à travers sa Parole.

En parcourant la Bible, nous pouvons en effet lire dans plusieurs passages que Dieu nous rappelle notre respon-sabilité face à l’étranger ou notre prochain. Voici trois fa-

çons concrètes d’être accueil-lant selon les principes divins.

OUVRIR SES BRAS

Nous sommes les bras de Dieu sur Terre. Ce Dieu qui « … aime l’étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements... » (Deutéronome 10,18), nous appelle à faire de même. Nous pouvons d’une manière concrète soutenir financiè-rement des organismes qui viennent directement en aide à des migrants. Il est aussi pos-sible de participer à des col-lectes de vêtements, comme celles qui ont été organisées au début de l’hiver en vue de l’arrivée des migrants Syriens. Voici ce que Dieu ordonne à Moise lorsqu’il lui transmet des principes de sainteté pour le peuple d’Israël : « Quand vous moissonnerez, vous ne coupe-

rez pas les épis qui ont poussé en bordure de vos champs, et vous ne retournerez pas ra-masser les épis oubliés ; vous ne repasserez pas non plus dans vos vignes pour ramas-ser les grappes oubliées ou les grains tombés à terre. Vous les laisserez pour les pauvres et pour les étrangers » (Lévitique 19,9-10). En assurant le pain et le vêtement à l’étranger, en partageant et en offrant notre surplus, nous avons le privi-lège de tendre la main de Dieu.

OUVRIR SON ESPRIT

Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais lais-sez- vous transformer par le renouvellement de votre pen-sée, pour pouvoir distinguer la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait (Romains 12,2). Il est

A N A LYS E

Accueillez-vous les uns les autres, tout comme Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu.

ab Juillet-Décembre 2016 15

normal d’avoir des appréhen-sions envers ce qui nous est inconnu, ce qui est différent. Au-delà des frontières, des religions et des cultures nous sommes quand même unis par le fait d’être des humains, faits à l’image de Dieu. Romains 12,13 nous rappelle d’être tou-jours prêts à pratiquer l’hospi-talité. Nous aurons beau dire à quelqu’un qu’il est le bien-venu, mais si notre attitude en dit tout le contraire, nos belles phrases ne serviront à rien. L’hospitalité commence par une transformation au niveau de nos préjugés, une volonté d’acceptation et une passion pour l’inclusion et la justice. Je ne dis pas qu’il faut faire abstraction de la différence, mais je nous donne le défi de la reconnaître plutôt comme une possibilité d’enrichisse-ment et de partage. N’ou-blions pas que Jésus est venu pour secourir toute l’huma-nité. Accueillez-vous les uns les autres, tout comme Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu (Romains 15,7-9).

Ne cédons pas à la peur de l’autre, mais réclamons une justice pour ceux qui ne peuvent pas se faire entendre. Ouvre la bouche pour dé-

fendre ceux qui ne peuvent parler, pour défendre les droits de tous ceux qui sont délaissés. Oui, parle pour pro-noncer de justes verdicts. Dé-fends les droits des malheu-reux et des pauvres (Proverbes 31,8-9). En repoussant nos préjugés et en laissant Dieu nous changer, nous dévelop-perons un cœur plus grand.

OUVRIR SON COEUR

Lorsque quelqu’un a deman-dé à Jésus de dévoiler le plus grand commandement, il a ré-pondu qu’il fallait aimer Dieu de toute ses forces, de tout son cœur et de toutes ses pensées, et aimer son prochain comme soi-même. Je crois que c’est là que réside toute l’essence de l’hospitalité selon le cœur de Dieu. On ne peut aimer Dieu et ne pas aimer son prochain. En d’autre mots, accueillir c’est aimer Dieu. C’est la seule fa-çon d’arriver à aimer sincère-ment les autres et à leur ou-vrir notre porte. La première porte à entrouvrir est celle de notre cœur. Nous sommes tel-lement assujettis à des images quotidiennes de migrants sur des bateaux, entassés par cen-taines. Les photos de femmes

et d’enfants faisant la file pour un peu de nourriture ou d’eau, sont tellement mon-naie courante, qu’il est facile de ne plus être touché. C’est pourquoi nous avons besoin que l’amour de Dieu nous sai-sisse tous les jours, pour être ému par ce qui le touche lui aussi. Je me dis souvent : et si c’était moi ? Si c’était ma sœur, ma mère, mon frère ?

JE ME RAPPELLE

Je me rappelle surtout qu’il y a 45 ans, lorsque ma mère a fui le régime de Duvalier et les difficultés économiques d’un pays qu’elle aimait plus que tout au monde, elle avait le fol espoir que le pays dont elle allait frapper à la porte, deviendrait son pays d’adop-tion et lui offrirait l’hospitalité dont elle rêvait. C’est ensuite grâce à des femmes et à des hommes qui lui ont tendu les bras qu’elle a pu donner à ses quatre enfants les chances de bâtir un avenir meilleur.

Merci à vous tous qui avez les bras ouverts, un es-prit d'inclusion et un cœur rempli d’amour, un coeur rempli de l’amour de Dieu.

Maranda Colin, québécoise d’origine haïtienne, fait partie de la première généra-tion de sa famille à naître au Québec. Elle aime parcourir le monde avec son sac à dos et a même déjà vécue dans une tribu du nord de la Thaïlande ! Elle est ensei-gnante au primaire et accueille année après année, des élèves de tous horizons.

A N A LYS E

16 ab Juillet-Décembre 2016

ILS FURENT DES MIGRANTSLa Bible contient plusieurs récits de personnes qui ont dû migrer pour diverses raisons. Voici quelques exemples.

L A B I B L E E N PA R L E

REGROUPEMENT FAMILIAL

RAISONS ÉCONOMIQUES

Cette histoire se passe au temps où les juges gouvernent le peuple d'Israël. À ce mo-ment-là, il y a une famine dans le pays. Alors Élimélek, un homme du village de Beth-léem, dans la région de Juda, part avec sa femme et ses deux fils. Ils vont dans la région de Moab. Sa femme s'appelle Noémi, et ses fils s'appellent

Malon et Kilion. Ils sont du clan d'Éfrata. Ils arrivent donc dans le pays de Moab et s'installent là. Ensuite, Élimélek, le mari de Noémi, meurt, et Noémi reste seule avec ses deux fils. Plus tard, les garçons se marient avec des filles de Moab : l'une s'appelle Orpa, l'autre s'appelle Ruth. Ils habitent là pendant dix ans à peu près. Puis Malon et

Kilion meurent aussi, tous les deux. Noémi reste seule, sans enfants et sans mari. Un jour, toujours dans le pays de Moab, Noémi apprend cette nouvelle : le Seigneur a montré sa bonté pour son peuple en lui donnant de bonnes récoltes. Alors elle se prépare à quitter le pays de Moab. Noémi dit à Orpa et à Ruth : « Maintenant, mes filles,

Les frères de Joseph quittent l'Égypte, ils arrivent en Canaan chez Jacob leur père. Ils lui an-noncent : « Joseph est toujours vivant. Il gouverne même toute l'Égypte. » Mais Jacob reste froid, car il ne les croit pas. Ils lui racontent donc tout ce que Joseph a dit. Puis Jacob voit les chariots que son fils a envoyés pour le transporter. Alors il re-

prend vie. Il dit : « C'est bon. Mon fils Joseph est encore vivant, je veux aller le voir avant de mou-rir. » Jacob se met en route avec tout ce qu'il possède. Il arrive à Berchéba. Là, il offre des sacri-fices au Dieu de son père Isaac. Cette nuit-là, Dieu lui parle pendant qu'il dort. Il l'appelle : « Jacob ! Jacob ! » Jacob ré-pond : « Oui, je t'écoute. » Dieu

lui dit : « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N'aie pas peur d'aller en Égypte. En effet, là-bas, les enfants de tes enfants seront si nombreux qu'ils formeront un grand peuple. Je pars avec toi en Égypte, et c'est moi aus-si qui te ferai revenir. Quand tu mourras, Joseph te fermera les yeux. » (Genèse 45,25-28 ; 46,1-7.28-34 ; 47,1-12.27-31)

ab Juillet-Décembre 2016 17

En Égypte les Israélites ont beau-coup d'enfants. Ils deviennent de plus en plus nombreux et puis-sants. Ils remplissent le pays. Un nouveau roi commence à diriger l'Égypte, et ce roi n'a pas connu Joseph. Il dit à son peuple : « Vous voyez, les Israélites for-ment un peuple trop nombreux et trop puissant pour nous. Il faut trouver un bon moyen pour l'empêcher de grandir. Sinon, s'il y a une guerre, ils pourront s'unir à nos ennemis. Ils lutte-ront contre nous et ils quitteront notre pays. » Alors les Égyptiens nomment des surveillants pour écraser le peuple d'Israël par des travaux forcés. Ainsi les Israélites construisent les villes de Pitom et de Ramsès. Elles servent à garder les réserves de nourri-ture du Pharaon, le roi d'Égypte.

Plus on écrase les Israélites, plus ils deviennent nombreux. Ils occupent de plus en plus de place, c'est pourquoi les Égyp-tiens les détestent. Ils traitent les Israélites durement, comme des esclaves. Ils leur rendent la vie très difficile par un travail

pénible : ils les obligent à pré-parer l'argile, à faire des briques, à cultiver les champs. En un mot, les Égyptiens les écrasent par toutes sortes de travaux pénibles. Le roi d'Égypte veut aussi faire mourir tous les gar-çons israélites. Il y a des sages-femmes pour les Hébreux : l'une d'elles s'appelle Chifra et l'autre Poua. Le roi d'Égypte leur donne cet ordre : « Quand vous aiderez les femmes des Hébreux à accoucher, regardez bien l'enfant : si c'est un garçon, faites-le mourir, si c'est une fille, elle peut vivre. » Mais les sages-femmes respectent Dieu. Elles n'obéissent pas au roi d'Égypte et elles laissent vivre les garçons.

Les Israélites deviennent de plus en plus nombreux et très puissants. Dieu fait du bien aux sages-femmes. Il leur donne des enfants parce qu'elles l'ont respecté. À la fin, le roi d'Égypte donne cet ordre à tout son peuple : « Tous les garçons qui vont naître chez les Hébreux, jetez-les dans le Nil ! Mais laissez vivre les filles. »

Longtemps après, le roi d'Égypte meurt. Les Israélites gémissent et crient du fond de leur escla-vage, et leur appel monte vers Dieu. Dieu entend leur plainte et il se souvient de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Il regarde les Israélites et com-prend leur situation. Moïse, un Israélite qui a fui l'Égypte et trouvé refuge à Madian, garde les moutons et les chèvres de Jé-thro, son beau-père, le prêtre de Madian. Un jour, Moïse conduit le troupeau au-delà du désert et il arrive à l'Horeb, la montagne de Dieu. Là, l'ange du Seigneur lui apparaît dans une flamme, au milieu d'un buisson. Moïse regarde : le buisson est en feu, mais le feu ne détruit pas le buis-son. Moïse se dit : « Je vais faire un détour pour voir cette chose étonnante. Le buisson n'est pas brûlé. Pourquoi donc ? » Le Sei-gneur voit que Moïse fait un dé-tour pour regarder. Alors Dieu l'appelle du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Moïse ré-pond : « Je suis là ! » Le Seigneur dit : « N'approche pas du buis-son ! Enlève tes sandales parce

L A B I B L E E N PA R L E

rentrez chacune chez votre mère. Vous avez agi avec bonté envers mes fils qui sont morts et envers moi. De la même fa-çon, que le Seigneur montre sa bonté envers vous ! Qu'il vous permette à toutes les deux de retrouver un mari et d'être heu-reuses avec lui ! » Puis elle les embrasse. Orpa dit au revoir à sa belle-mère en l'embras-

sant. Mais Ruth décide de res-ter avec elle. Noémi dit à Ruth : « Regarde, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers le dieu de son peuple. Fais comme elle, rentre chez toi ! » Mais Ruth répond : « Ne me force pas à te quitter pour ren-trer chez moi. Là où tu iras, j'irai. Là où tu habiteras, j'habiterai. Ton peuple sera mon peuple, et

ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai, et là on m'enterrera. Que le Seigneur me punisse très sévèrement si ce n'est pas la mort qui me sé-pare de toi ! » Noémi retourne alors à Bethléem avec Ruth. (Cette même Ruth donnera naissance au grand-père du roi David qui sera l'ancêtre de Jé-sus-Christ le Messie. Ruth 1-4).

OPPRESSION

18 ab Juillet-Décembre 2016

que cet endroit est saint. Je suis le Dieu de tes ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. » Moïse se cache le visage parce qu'il a peur de re-garder Dieu. Le Seigneur conti-nue : « J'ai vu la misère de mon peuple en Égypte. Je l'ai enten-du crier sous les coups de ses

chefs égyptiens. Oui, je connais ses souffrances. Je suis donc descendu pour le délivrer du pouvoir des Égyptiens. Je veux l'emmener d'Égypte dans un pays beau et grand qui déborde de lait et de miel. C'est le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizites, des Hi-

vites et des Jébusites. En effet, les cris des Israélites sont montés jusqu'à moi, et j'ai vu aussi com-ment les Égyptiens les écrasent. Alors maintenant, je t'envoie vers le roi d'Égypte. Va et fais sortir de son pays les Israélites, mon peuple. » (Exode 1-3 ; 4,27-6,13 ; 7,1-13 ; 12,29-42.50-51).

L A B I B L E E N PA R L E

Le prophète Jérémie a envoyé de Jérusalem une lettre aux anciens, aux prêtres, aux pro-phètes, et à toutes les autres personnes que Nabucodono-sor avait déportées de Jérusa-lem à Babylone, c'est-à-dire le roi Yekonia, la reine mère, les fonctionnaires importants, les chefs de Juda et de Jérusalem, les forgerons et les artisans. Jé-rémie a donné sa lettre à Élissa,

fils de Chafan, et à Guemaria, fils de Hilquia. En effet, Sédé-cias, roi de Juda, les a envoyés à Babylone, auprès du roi Na-bucodonosor. Cette lettre di-sait ceci : « Voici un message du Seigneur de l'univers, Dieu d'Israël, pour tous ceux qu'il a fait déporter de Jérusalem à Babylone : « Bâtissez des mai-sons et habitez-les. Plantez des jardins et mangez ce qu'ils pro-

duisent. Mariez-vous, ayez des fils et des filles. Choisissez des femmes pour vos fils et don-nez vos filles en mariage, pour qu'ils aient des enfants à leur tour. Devenez nombreux là-bas, ne diminuez pas ! Travail-lez pour développer la ville où le Seigneur vous a exilés. Priez pour cette ville, parce que votre bonheur dépend du bonheur de cette ville. » (Jérémie 29).

VIVRE À L'ÉTRANGER

PRENDRE SOIN DE L'ÉTRANGER

« Le Seigneur, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de présent, qui fait droit à l'orphelin et à la veuve, qui aime l'étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements. Vous aime-rez l'étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte. Tu ne porteras point atteinte au droit de l'étranger et de l'orphelin, et tu ne pren-dras point en gage le vête-ment de la veuve. Tu te sou-viendras que tu as été esclave en Égypte, et que l'Éternel, ton

Dieu, t'a racheté ; c'est pour-quoi je te donne ces comman-dements à mettre en pratique. Quand tu moissonneras ton champ, et que tu auras ou-blié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras point la prendre : elle sera pour l'étran-ger, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. Quand tu secoueras tes oliviers, tu ne cueilleras point ensuite les fruits restés aux branches : ils seront pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Quand tu vendangeras ta vigne, tu ne cueilleras point

ensuite les grappes qui y se-ront restées : elles seront pour l'étranger, pour l'orphelin et pour la veuve. Lorsque tu au-ras achevé de lever toute la dîme de tes produits, la troi-sième année, l'année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve ; et ils mangeront et se rassasieront, dans tes portes. Qu'il soit maudit, celui qui ne respecte pas les droits d'un étranger installé chez vous, les droits d'un orphelin ou d'une veuve ! » Et tout le peuple ré-pondra : « Nous sommes d'ac-cord ! » (Deutéronome 10,17-19 ; 24,17-22 ; 26,12 ; 27,19).

ab Juillet-Décembre 2016 19

LA SBC A UN NOUVEAU DIRECTEUREn mars dernier, un nouveau di-recteur a été nommé pour diriger la Société biblique canadienne et la mener vers de nouveaux sommets. Il s’agit de M. Jonathan Dent, un ministre ordonné de l’Église presbytérienne au Cana-da. Avant d’occuper ses nouvelles fonctions, M. Dent a été pasteur dans diverses provinces cana-diennes et enseignant d’études religieuses et de psychologie pour des universités en Ontario et à Winnipeg. Il a également sié-gé plusieurs années sur le conseil d’administration de l’organisa-tion. Pour en savoir plus sur M. Dent, rendez-vous sur notre site à www.societebiblique.ca/direc-tion/jonathan-dent.

LA BIBLE POUR LES RÉFUGIÉS SYRIENSDepuis l’arrivée au Canada des réfugiés syriens, la SBC a distri-bué près de 1000 exemplaires d’une ressource intitulée Sur la route. Il s’agit d’un livret rédigé par des personnes qui ont fait l’expérience, parfois difficile, de la vie d’immigré. Offerte en français, en anglais, en arabe, en farsi et en chinois, cette ressource présente des textes de la Bible et des ré-flexions qui visent à encourager les migrants dans leur parcours. Pour en savoir plus, allez sur notre site au www.societebiblique.ca.

PARTENARIAT AVEC DES AGENTS DE LA PAIX

Plus tôt cette année, la SBC a an-noncé un nouveau partenariat créé avec l’Association des agents de la paix chrétiens du Canada (AAPC), grâce auquel des agents de la paix d’un bout à l’autre du pays, incluant des agents cor-rectionnels, des agents de ser-vices transfrontaliers et autres, recevront une édition spéciale de l’Évangile selon Jean. Grâce aux prières et au soutien de nos donateurs et partenaires, Dieu répand sa parole et touche des

milliers de Canadiens. Pour en sa-voir plus, rendez-vous sur notre site au www.societebiblique.ca.

SUIVI DE LA CAMPAGNE DE CUBADans le numéro précédent d’AB, nous vous avons présenté un projet de distribution de Bibles à Cuba – ce pays où la Parole de Dieu est en forte demande. Plu-sieurs sociétés bibliques se sont engagées à soutenir cette cause dont l’objectif est de distribuer 1 million de Bibles sur cinq ans à la population cubaine. Merci de continuer de prier et de soute-nir cette initiative qui changera assurément la face de ce pays.

LE RAPPORT ANNUEL EST ENFIN DISPONIBLE !Le rapport annuel de la Société biblique est maintenant dispo-nible ! Publié tous les ans, ce do-cument présente les faits saillants des activités et résultats obtenus au cours de la dernière année, grâce au soutien de nos dona-teurs et partenaires. Pour obtenir un exemplaire gratuit, composez le 1 877 524-7873 ou téléchargez-le à www.societebiblique.ca/rapports

E N B R E F

NOUVELLES EN BREF

Jonathan Dent

20 ab Juillet-Décembre 2016

LUEUR D'ESPOIR EN BOLIVIE

BIENVENUE EN BOLIVIE !

Le christianisme est très pré-sent en Bolivie où on estime que 95% de la population est de confession catholique. Pourtant, des attitudes cultu-relles largement répandues ont un effet destructeur sur de nombreuses familles et en particulier sur les femmes – qui sont souvent victimes de violences et de mauvais trai-tements.

L’HISTOIRE DE LUCAS

Lucas, un bolivien qui peut témoigner de cette réalité, nous a raconté son histoire. Un jour, à la fête des Pères, sa

fille lui a révélé que son oncle avait abusé d’elle. Envahi par la haine et des pensées de meurtre contre le frère de son épouse, il a plongé dans une grande dépression. Dans sa colère, il a même quitté sa femme parce qu’il la tenait entièrement responsable de ce qui était arrivé. C’est ainsi que l’amertume qui le ron-geait a détruit sa famille. « Je m’en voulais d’avoir manqué à mon devoir envers mes en-fants. », se rappelle-t-il.

C’est en écoutant la radio que Lucas a entendu le message qui a tout changé : l’anima-teur de l’émission disait que l’homme a la responsabilité de prendre soin de sa famille, de la guider et de la protéger

– mais qu’il lui est très difficile de le faire s’il ne laisse pas d’abord Dieu guider ses va-leurs et ses principes. « Cela m’a beaucoup ému et touché, mais je ne savais pas quoi faire... ».

DIEU CHANGE LES CŒURS

Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. Ézéchiel 36,26 (PDV). L’équipe de la Société biblique canadienne croit profondément que par Sa parole, Dieu peut changer les cœurs les plus endurcis et briser les attitudes culturelles et les comportements qui dé-truisent de nombreuses fa-

En Bolivie, un pays d’Amérique du Sud peuplé par plus de 10 millions d’ha-bitants, une guerre fait rage. La nature de cette guerre n’est ni politique, ni économique, ni civile… elle est spirituelle.

P R O J E T E N C O U R S

ab Juillet-Décembre 2016 21

milles. C’est pourquoi nous nous sommes associés à la Société biblique bolivienne, qui vient de lancer une grande initiative appelée Un homme selon le cœur de Dieu. Il s’agit d’un programme qui consiste à partager la Parole de Dieu avec des groupes d’hommes de partout à travers le pays – pour leur enseigner les va-leurs et les principes chré-tiens qui feront d’eux des hommes nouveaux, selon le cœur de Dieu.

LUCAS N’EST PLUS LE MÊME HOMME

Un jour, un ami de Lucas l’a invité à la rencontre d’un groupe Un homme selon le cœur de Dieu, pour étudier la Bible et pour parler de la famille et de Dieu. Ce qu’il a appris et expérimenté lors de ces rencontres a fait de lui un homme nouveau. La guerre spirituelle pour le cœur des Boliviens fait encore rage, mais grâce à la Parole de Dieu, Lucas a remporté une grande bataille et il a retrou-vé le chemin de la restaura-tion pour lui et sa famille. « Je n’arrivais pas à le croire ! C’est surprenant la façon dont Dieu a été à l’œuvre dans ma vie. Je suis retourné avec ma famille et je suis main-tenant un mari et un père de famille plus responsable. J’essaie aussi d’amener mes amis aux rencontres, pour leur éviter de commettre les mêmes erreurs que moi. »

La Bolivie en Amérique du sud

Une femme bolivienne et son enfant

VOUS POUVEZ NOUS AIDER !Des miracles peuvent se produire si nous laissons Dieu inter-venir dans nos vies ! Aujourd’hui-même, vous pouvez nous ai-der à partager la Parole avec des milliers de Boliviens. Notre objectif est d’inviter au moins 5 000 hommes à étudier la Bible et à réfléchir au rôle que Dieu les appelle à jouer dans leur famille et leur communauté.

VOICI COMMENT : • Un don de 25 dollars procurera une Bible à 3 hommes. • Un don de 50 dollars procurera une Bible et des res-sources bibliques à 5 hommes. • Un don de 100 dollars procurera la Parole de Dieu à 12 hommes.

P R O J E T E N C O U R S

22 ab Juillet-Décembre 2016

M A G A S I N O N STrois nouvelles Bibles et deux autres toujours aussi prisées.

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P R O D U I T S V E D E T T E S

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Pour les 5 à 11 ans : À toi de voir ! 10 Aventures de la Bible. Les enfants mettront leur sens de l'observation à l'épreuve tout en découvrant, sur chaque page, une histoire de l'Ancien ou du Nouveau Testament. Un amusant casse-tête qui permet de dé-couvrir la Bible grâce à des tableaux richement illustrés et colorés. Seul ou à plusieurs, les enfants partiront à la recherche d'une foule de personnages, animaux et objets listés en face de chaque tableau. 20.5 x 30 cm, couverture rigide, 24 pages avec 10 volets ouvrants ; ISBN 9782853002738 ; $ 19.95

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ab Juillet-Décembre 2016 23

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Nouveau ! Bible Segond dite à la ColombeGros caractères, bordeaux. Références, notes, glos-saire, index et cartes géographiques ; reliure souple bordeaux, tranches or, 17 x 26,5 cm, 1262 pages ; ISBN 9781771241212

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24 ab Juillet-Décembre 2016