La bernache du Canada est la plus connue des oies sauvages. Dans les régions méridionales de mon pays, son cri sonore et distinctif permet de l'identifier sans difficultés, même si elle vole parfois si haut qu'on a peine à la distinguer au seuil des nuages. Mais bientôt, des volées entières quittent les hauteurs pour s'abattre joyeusement dans les champs labourés et sur les berges des cours d'eau.

Ah! Quand je vois passer les élégantes formations de bernaches dans le ciel de mon coin de pays, mon cœur devient soudainement tout ému pour ces magnifiques oiseaux qui annoncent le printemps et l'automne par leurs fidèles migrations. Elles sont parfois si nombreuses que le ciel en est assombri! Leur concert rauque m'attire à la fenêtre...

On retrouve la bernache du Canada dans divers habitats, généralement dans les milieux ouverts et autour des terres humides, de l'Atlantique au Pacifique et jusque dans le Grand Nord. Le spectacle des voiliers de bernaches traversant le ciel en forme de V est toujours grandiose. Ces oiseaux sont parmi les premiers à arriver au nord, au printemps, et parmi les derniers à en partir au sud, au début de l'hiver.

Les bernaches s'accouplent pour la vie et des liens familiaux persistent après la naissance des oisons. Lorsqu'il défend son nid, le mâle est un adversaire redoutable : il peut délivrer des coups d'ailes d'une force surprenante afin de repousser les attaques des renards et des autres prédateurs, y compris l'homme. Peu d'oiseaux ont un instinct familial aussi développé.

Toutes les bernaches ont le corps grisâtre, la tête et le cou noirs et une tache blanche distinctive sur les joues, mais il existe de nombreuses races ou sous-espèces dont la taille et le poids varient sensiblement. Les variétés plus petites sont de la taille d'un gros canard, tandis que les plus grandes peuvent peser jusqu'à neuf kilos, avec une envergure de plus d'un mètre.

Ces oiseaux aiment les humains, parfois trop car les chasseurs en profitent... Les bernaches s'adaptent à merveille à la présence humaine, se nourrissant des grains laissés dans les champs et des restants de moissons, nichant dans les zones urbaines et broutant même les pelouses.

Les bernaches nouvellement nées ont un duvet jaune tirant sur une teinte olive qui s’assombrit en une teinte gris terne au cours des premières semaines de leur vie. À mesure que les oiseaux grandissent, des plumes recouvrent le duvet. Lorsque les jeunes bernaches sont prêtes à voler à la fin de l’été, il est difficile de les différencier de leurs parents.

Le cris de la bernache varient d’un son profond pour les races de moyenne et de grande tailles à des voix aiguës et caqueteuses pour celles de plus petite taille. Les chercheurs ont établi que la bernache possédait environ 13 cris différents, variant des bruyants cris de salutation et d’alarme aux faibles gloussements, et aux murmures de satisfaction des oiseaux qui s’alimentent.

Bien que la plupart des bernaches agissent de façon territoriale pendant la période de nidification, elles se réunissent en bandes de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’oiseaux lorsqu’elles migrent ou qu’elles se trouvent dans les aires d’hivernage.

Les oisons commencent à communiquer avec leurs parents alors même qu’ils sont encore dans leurs œufs! Leurs cris se limitent à des petites salutations, à des sons de détresse et à des trilles indiquant leur contentement. Les oisons répondent de façons différentes à différents cris des adultes.

Le spectacle des bernaches du Canada qui fendent le ciel en cacardant au printemps ou à l’automne dans de longues formations en "V" irrégulières est toujours fascinant. Ce spectacle constitue l’un des principaux présages du changement de saisons au Canada.

Le vol en lignes diagonales ou en "V" sert deux buts. Le plus important, c’est qu’il aide les bernaches à conserver de l’énergie en leur permettant de franchir de plus longues distances. Les scientifiques croient que les bernaches volent en "V" parce que cette configuration produit l’effet du " tirant ", où la bernache qui suit, comme un cycliste dans une course, profite des courants d’air produits par l'oiseau de tête, ce qui lui demande moins d’énergie pour voler.

Une bernache donne toujours le signal d'envol et prend la tête de la formation. La formation ouverte en "V" permet aussi de coordonner les mouvements de la bande, ce qui facilite la communication rapide et efficace des changements de vitesse ou de direction à tous les membres de la bande.

Une formation de bernaches en vol migratoire peut parcourir plus de 500 kilomètres par jour. On ne peut que s'émerveiller devant de telles prouesses!

La dernière rose de l'été - Orchestre d'André Rieu Mixage audio - F.Bernard

Création Florian BernardTous droits réservés – 2005

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Florian Bernard

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