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JéRôME DE LESPINOIS La Bataille d’Angleterre juin-octobre 1940 L’HISTOIRE EN BATAILLES

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    18 juin 1940. Churchill s’adresse au peuple britannique : « La bataille d’Angleterre est sur le point de commencer. C’est d’elle que va dépendre la survie de notre propre pays et de notre empire. Hitler sait qu’il devra nous anéantir sur cette île ou alors perdre la guerre. »

    Les pilotes britanniques et allemands s’engagent alors avec fureur dans l’un des affrontements aériens les plus specta-culaires de l’histoire. presque quotidiennement, la Luftwaffe du maréchal Goering lance des raids de grande ampleur sur l’Angleterre, infligeant des pertes considérables au Fighter Command de la royal Air Force. À chacune des attaques pourtant, les pilotes allemands se heurtent à des formations de spitfire et de Hurricane qui, avec une rare opiniâtreté, défendent le ciel britannique.

    La bataille d’Angleterre visait à convaincre les Britanniques d’accepter une paix de compromis, sous peine de subir un sort comparable à celui des Français en juin 1940. elle prend fin en octobre 1940, lorsque Hitler décide de se tourner vers l’Urss. en reprenant le déroulé des opérations, Jérôme de Lespinois fait revivre la première bataille aérienne de l’histoire et donne à comprendre ses multiples enjeux : la survie de la Grande-Bretagne, l’issue de la seconde Guerre mondiale et — dans une moindre mesure — la destinée politique de Churchill.

    Directeur de séminaire à l’École de guerre, JÉRÔME DE LESPINOIS est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Politique, défense, puissance : 30 ans d’opérations aériennes (2011, prix Edmond Fréville de l’Académie des sciences morales et politiques).

    www.tallandier.com

    -:HSMIOH=XY\XUW:Couverture : Winston Churchill en visite dans un poste de tirs anti-aériens, scrute le ciel à la recherche d’un avion ami ou ennemi. © Keystone. ISBN 978-2-84734-730-2 Imprimé en France 09.2011 16,90 C

    L’Histoire en BAtAiLLesJérôme de Lespinois

    La Bataille d’Angleterre

    juin-octobre 1940

    L’Histoire en BAtAiLLes

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    LA BATAILLE D'ANGLETERRE

    JUIN-OCTOBRE 1940

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    DANS LA COLLECTION « L'HISTOIRE EN BATAILLES »

    Arnaud Blin, Wagram. 5-6 juillet 1809, 2010.Pierre Bouet, Hastings. 14 octobre 1066, 2010.Christophe Prime, Omaha Beach. 6 juin 1944, 2011.Hélène Harter, Pearl Harbor. 7 décembre 1941, 2011.

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    JÉRÔME DE LESPINOIS

    LA BATAILLE D'ANGLETERRE

    Juin-octobre 1940

    TALLANDIER

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    Conseiller éditorial : Guillaume Piketty

    © Éditions Tallandier, 2011Cartographie © Florence Bonnaud, 2011

    2, rue Rotrou – 75006 Pariswww.tallandier.com

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    SOMMAIRE

    Table des cartes et figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    Prologue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

    Chapitre premierDOWDING ET LE FIGHTER COMMAND . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

    Chapitre IIGŒRING ET LA LUFTWAFFE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    Chapitre IIILA BATAILLE DE LA MANCHE, 10 JUILLET-12 AOÛT . . . . . . . . 95

    Chapitre IVL'ATTAQUE DE L'AIGLE, 12 AOÛT-6 SEPTEMBRE . . . . . . . . . . . 125

    Chapitre VLA BATAILLE DE LONDRES, 7 SEPTEMBRE-31 OCTOBRE . . . . . . . 153

    Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177

    Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191

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    TABLE DES CARTES ET FIGURES

    Cartes1. L'implantation des bases du Fighter Command

    (8 juillet 1940) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 432. La diffusion du renseignement aérien . . . . . . . . . . . 523. Le contrôle des vols d'interception . . . . . . . . . . . . . 554. La 2e flotte aérienne en août 1940 . . . . . . . . . . . . . 825. L'implantation des unités des 2e et 3e Luftflotten

    (13 août 1940) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

    Figures1. Hawker Hurricane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302. Vickers Supermarine Spitfire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313. Messerschmitt Bf-109 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 784. Messerschmitt Bf-110 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 795. Escadrille anglaise en formation de combat en Vic . . 1196. Escadrille anglaise en formation de combat

    avec « Charlies » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1217. Escadrille allemande en formation de combat . . . . . . 1238. Protection d'un raid de bombardier

    en septembre 1940 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1689. Rassemblement d'un raid des 2e et 3e Luftflotten

    au-dessus de Londres en septembre 1940 . . . . . . . . 169

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    PROLOGUE

    15 septembre. Cela fait maintenant plus de deuxmois que les bombardiers allemands pilonnent l'Angle-terre presque quotidiennement. C'est un dimanche et lajournée s'annonce magnifique. Winston Churchill passela journée aux Chequers, la résidence de campagne desPremiers ministres dans le comté de Buckingham. Avecson épouse Clementine et son secrétaire privé, il se rendvers 10 h 30, à Uxbridge dans le Middlesex, au quartiergénéral du 11e Group du Fighter Command. C'est unevisite impromptue, comme Churchill les pratique régu-lièrement. Alors que l'air vice-marshal Keith Parkl'accueille, il lui déclare qu'il passait par là et qu'il neveut déranger personne. Park le conduit immédiatementdans la salle d'opérations, située 20 mètres sous terrepour résister à un éventuel bombardement aérien. C'estd'ici que les contrôleurs conduisent la bataille aérienneen dirigeant la chasse britannique sur les raids de laLuftwaffe.

    Les jours précédents avaient été agités. La veille, Lon-dres avait subi un violent bombardement aérien. Mais,celui-ci succédait à deux jours relativement calmes. Parkse montre donc prudent : « Je ne sais pas du tout s'il vase produire quelque chose aujourd'hui. Pour l'instantc'est le calme plat. » Churchill s'installe alors au balcon

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    de la salle d'opérations. Son cigare est éteint car il y estinterdit de fumer. C'est alors que les WAAF commencentà recevoir les indications des stations radars qui repèrentle regroupement des premières unités de la 2e Luftflotteau-dessus du pas de Calais. Peu à peu la salle d'opéra-tions s'anime, les contrôleurs mettent en alerte les squa-drons sur leur base, ordonnent les premiers décollages.De très nombreuses formations d'avions allemands sematérialisent peu à peu sur la carte. Park commence àréaliser qu'il s'agit d'une attaque sérieuse. Il appelle l'airmarshal Hugh Dowding, chef du Fighter Command, pourlui demander des renforts. Le 10e Group envoie un seulsquadron, le 609, car on peut craindre aussi une actionsimultanée de la 3e Luftflotte plus à l'ouest. Mais pourdiverses raisons, les manœuvres de diversion prévuespar la Luftwaffe sont annulées. Park reçoit en plus desrenforts de l'air vice-marshal Leigh-Mallory, qui ordonne àcinq squadrons de son 12e Group, soit 60 chasseurs,de se rassembler au nord de Londres pour former une deces grandes formations dont il prône l'emploi pourmieux décimer les forces adverses. C'est Douglas Bader,le fameux as britannique, qui est à la tête de l'escadresurnommée « Big Wing ».

    Du côté de la Luftwaffe pourtant, l'assemblage desformations de bombardement et de leur protection dechasse prend plus de temps que d'habitude et les avionsennemis ne franchissent la côte sud de l'Angleterre qu'à11 h 30. Les hommes de l'Observer Corps dénombrent25 bombardiers moyens Dornier Do-17, escortés par120 chasseurs monoplace Messerschmitt Bf-109. Deuxgroupes de Messerschmitt volent en avant des bombar-diers pour leur ouvrir le chemin, un autre vole bien au-

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    dessus pour assurer la couverture, enfin le dernier assurela protection rapprochée des Dornier en volant à proxi-mité.

    La longue préparation du raid au-dessus du conti-nent permet au 11e Group de prendre toutes ses dispo-sitions pour la bataille. Depuis le début des opérations,Park monte et descend les escaliers, entre l'étage où setrouvent Churchill et les contrôleurs qui guident lessquadrons vers les objectifs et le niveau où les WAAFtiennent à jour la situation aérienne. Il supervise tousles mouvements des squadrons et intervient parfois endonnant un ordre décisif, souvent pour renforcer unsecteur menacé. Park réussit à engager 254 chasseursavec les renforts des 10e et 12e Groups. Après avoirlancé ses pilotes au combat, il attend avec anxiété leurretour et le compte rendu des unités.

    Dans le ciel, les combats sont titanesques. Park a dis-posé une partie de ses squadrons tout le long du par-cours du raid pour tenter de briser la formation ennemieavant qu'elle n'arrive sur son objectif. L'escorte dechasse repousse les attaques continuelles des Spitfire etdes Hurricane. Malgré les coups, la formation maintientson cap et arrive au-dessus de Londres. À ce moment-là,les Bf-109 qui ont longtemps attendu les Dornier au-dessus du continent doivent regagner leur base, car ilssont à court de carburant. La petite force de bombar-diers, dirigée par le major Alois Lindmayr, se retrouveseule dans le ciel de Londres face à une centaine dechasseurs anglais, dont le Big Wing de Bader. Ne pou-vant manœuvrer pour trouver leur objectif, les Dornierlarguent leurs bombes au-dessus du quartier deBattersea, dans la banlieue sud de Londres, et font pres-

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    tement demi-tour. Harcelés par une chasse quatre foisplus nombreuse, dix-neuf bombardiers sur les vingt-cinq initiaux réussissent à regagner leur base. C'est unmiracle, compte tenu de l'absence de protection dechasse au-dessus de l'objectif et du nombre d'assaillants,qui est dû pour moitié à la cohésion que le majorLindmayr a su conserver à sa formation et pour l'autremoitié à la robustesse des Do-17, qui ont poursuivi leurvol malgré les coups encaissés. Six d'entre eux ont étéabattus. La chasse a, elle, perdu douze Bf-109, mais aréussi à abattre treize avions du Fighter Command.

    Mais la journée n'est pas terminée. Le raid de la mati-née ne constitue pour le Feldmarschall Albert Kesselring,qui commande la 2e Luftflotte dans le nord de la France,qu'une opération de seconde importance, destinée àfatiguer le Fighter Command avant le raid décisif prévupour l'après-midi. En effet, à peine les unités de la pre-mière vague sont-elles rentrées sur leurs bases, enFrance, en Belgique et aux Pays-Bas, qu'une secondevague est formée parfois avec les mêmes unités de chassepour la protéger. Deux heures séparent les deux raids.Les pilotes anglais ont eu le temps de se reposer, dedéjeuner parfois. Les équipes au sol ont refait les pleins,réapprovisionné les armes. Pendant ce temps, malgré lespertes subies le matin, la 2e Luftflotte se prépare à enga-ger une vague de 114 bombardiers Do-17 et He-111,protégés par 340 Bf-109 et 20 chasseurs bimoteursMesserschmitt Bf-110. À la différence du raid du matin,l'essentiel de la chasse est utilisé pour assurer la couver-ture haute des bombardiers, tandis que deux escadresont pour mission de dégager la route bien en avant duraid. Cette configuration est importante, car elle donne

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    plus de liberté aux chasseurs pour manœuvrer et atta-quer, mais assure une protection moins importante auxbombardiers.

    Les premiers regroupements sont identifiés à 13 h 45par le réseau radar du Fighter Command. Certain que leraid vise de nouveau la capitale britannique, Park changede tactique par rapport au matin. Il laisse venir les for-mations de la Luftwaffe jusqu'au moment où, s'appro-chant de Londres, l'escorte de chasse atteint la limite deson rayon d'action sans que les bombardiers n'aientencore atteint leur objectif. Comme pour le raid pré-cédent, le 11e Group reçoit des renforts des Groups voi-sins : deux squadrons du 10e Group et un Big Wing du12e Group. Mais Churchill est inquiet, Park a lancé tousses squadrons dans la bataille et n'a plus de réserve. Entout, 276 chasseurs du Fighter Command ont pris l'air.L'essentiel des combats se déroule au-dessus de Londres.Moins bien protégés, les bombardiers souffrent de nom-breuses pertes. De plus, les docks qui constituaient leurobjectif sont en partie cachés par les nuages, ce qui aempêché certaines unités de larguer leurs bombes. Lescombats sont sévères. Comme Park l'avait prévu, à peineles chasseurs britanniques se sont-ils lancés à l'assautque les Bf-109 d'escorte doivent rompre le combat etrebrousser chemin. Les formations de bombardiers seretrouvent une fois encore seules face aux chasseurs.

    Alors que les plots matérialisant les bombardiers alle-mands sur la carte sont peu à peu éloignés de Londres,Churchill se lève, adresse un « bravo » au personnel dela salle d'opérations et prend congé. Faisant le bilan desdeux raids, Park souligne devant le Premier ministrequ'il a pu constater par lui-même les moyens limités du

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    Fighter Command. Alors que Churchill demande si l'onconnaît le résultat des combats, Park lui répond qu'ilssont insuffisants, qu'un nombre trop faible d'avionsennemis a été intercepté et que les bombardiers ontréussi à atteindre leur objectif. L'avis mitigé de Parkreflète assez bien le caractère indécis des combats de lajournée du 15 septembre, qui fut plus tard choisiecomme date commémorative de la bataille d'Angleterre.Au-delà du communiqué triomphant publié par laRAF, qui revendique 183 victoires et ne concède que40 pertes, la réalité est en effet plus nuancée. Lors de cesecond raid sur Londres, la Luftwaffe enregistre35 avions abattus, dont 14 chasseurs (3 Bf-110 et11 Bf-109) contre 15 pour la RAF. Si les pertes en bom-bardiers sont importantes, de l'ordre de 20%, les pertesen chasseurs s'établissent légèrement en faveur de laLuftwaffe.

    La journée du 15 septembre ne prend sa significa-tion que si elle est replacée dans son contexte. Deuxmois après le début de l'offensive allemande, le FighterCommand est encore capable de concentrer plus dedeux cents chasseurs et d'infliger des pertes sensibles àla Luftwaffe. Pour cette dernière, les 56 appareils per-dus ce jour-là représentent la deuxième journée la plusnoire depuis le début des opérations, après les 69avions perdus le 18 août. Les sacrifices consentisdepuis le mois de juillet s'avèrent considérables, parti-culièrement dans les escadres de bombardement, et ilssemblent vains tant les Britanniques, que l'on croitexsangues après chaque attaque, réussissent à mobiliserà chaque fois des ressources considérables et à étrillersévèrement les formations. Pour les aviateurs alle-

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    mands, la bataille d'Angleterre semble perdue. C'estsans doute pour cette raison que Churchill déclaredeux jours plus tard devant le Parlement : « Nouspouvons attendre la décision de cette longue bataillede l'air avec une confiance mesurée, mais croissante. »Il écrit plus tard qu'il faut choisir le 15 septembrecomme date anniversaire de la bataille d'Angleterre.

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    INTRODUCTION

    Après l'humiliation infligée aux Français enmai 1940, Hitler est au faîte de sa gloire militaire. LaGrande-Bretagne, qui a retiré précipitamment son corpsexpéditionnaire du continent en abandonnant tout sonéquipement lourd, ne représente plus de menace à courtterme. Hitler, qui n'a sans doute jamais pensé réelle-ment envahir l'Angleterre avant cette date, se laisse sansdoute convaincre par le Reichsmarschall Goering de lancerla puissante Luftwaffe à l'assaut des îles Britanniques.D'autant plus que l'armée de terre n'envisage qu'àcontrecœur une opération amphibie et que les marins ysont opposés. Seule la Luftwaffe semble y souscrire avecenthousiasme. Goering n'avait-il pas déclaré au généralFelmy, qui à l'été 1938 avait jugé périlleuse une attaqueaérienne contre l'Angleterre, que s'il lançait la Luftwaffesur l'Angleterre, avec toutes ses escadres, le ciel de Lon-dres s'obscurcirait. Et lorsque le grand amiral Raeder semontra sceptique sur la capacité de la marine allemandeà affronter la Royal Navy, Goering lui déclara : « Avec laLuftwaffe, j'irai chercher la flotte anglaise dans sesrepaires et je la chasserai de base en base tout autour desîles jusqu'à ce qu'elle ne sache plus où aller. »

    C'est dans le cadre d'une manifestation éblouissantede force et de puissance au Kroll Opera, le 19 juillet,

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    quelques jours après que la Luftwaffe a commencé sesopérations contre le trafic maritime dans la Manche, quele Führer aborde devant le Reichstag la question de sonattitude vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Après avoirprononcé l'apologie de sa politique militaire et s'êtreposé en successeur des plus grands stratèges prussiens,Hitler – qui avait déclaré que l'empire britannique étaitnécessaire à l'équilibre du monde – ne formule pas uneproposition pacifique à l'attention de la Grande-Bretagne, mais pose un ultimatum : « MonsieurChurchill devrait bien me croire au moins une foisquand je prédis qu'un grand empire sera détruit, unempire qu'il n'avait jamais été dans mes intentionsde détruire, ni même d'attaquer. Ce que je sais bien, entout cas, c'est que cette lutte, si elle se prolonge, nepourra se terminer que par la complète défaite de l'undes deux adversaires. Monsieur Churchill peut penserque ce sera l'Allemagne. Moi je suis certain que ce seral'Angleterre. »

    Cet ultimatum est à l'origine de la bataille d'Angle-terre, qui est décrite par le major général J. F. C. Fullercomme ayant été, sur le plan stratégique, une desbatailles les plus décisives de l'histoire. Hitler a-t-il réel-lement songé à faire débarquer les armées allemandesau pied des blanches falaises de Douvres ou sur un autrepoint de la côte anglaise ? C'est une question épineuse àlaquelle il est difficile d'apporter une réponse définitive,tant les opinions des historiens divergent. La batailled'Angleterre n'est-elle que la première phase aérienned'une opération amphibie beaucoup plus vaste, plani-fiée sous le nom de Seelowe, destinée à envahir l'Angle-terre ? Ou bien une tentative de coercition aérienne

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