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Le magazine de la Chambre d’Agriculture 500 F n°116 - août 2008 Agricole Calédonie La Des signes de qualité . . . pour promouvoir notre agriculture ! Dossier : Substrats en pépinière ornementale p 42

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L e m a g a z i n e d e l a C h a m b r e d ’ A g r i c u l t u r e 500 F

n°11

6 -

août

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AgricoleCalédonieLa

Des signes de qualité . . .pour promouvoir notre agriculture !

Dossier : Substrats en pépinière ornementale p 42

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3La Calédonie Agricole 116

sommaire

Nous sommes fiers d’être agriculteur !

Oui, je suis fier d’être agriculteur. Même si, aujourd’hui, il est de plus en plus dur aux jeunes, à nos enfants, de prendre la relève. Vivre de l’agriculture semble un défi compte tenu des problèmes, des difficultés que subit notre belle profession. Sans assises fortes, trop peu sont ceux qui ont les reins suffisamment solides pour venir à la terre.

Mais il n’y a pas d’avenir sans agriculture, sans agriculteur ! Nous devons nous serrer les coudes, aller dans le même sens, démontrer que notre agriculture a un bel avenir, même si tout n’est pas rose. Finalement, y croire !

La foire de Bourail et celles à venir sont pour nous l’occasion de montrer tout notre savoir faire, de témoigner de nos terroirs, de la qualité de nos productions, d’expliquer et partager notre vision pour l’agriculture de demain.

C’est vrai que nous avons encore du chemin à parcourir… La Chambre d’Agriculture, en plus de ses missions, accompagne en ce moment la structuration du monde agricole (interprofession, GDS, syndicat…), encourage l’installation des jeunes, favorise les bonnes pratiques agricoles, les démarches de qualité. Quel bel exemple aussi du savoir-faire paysan que le réseau Bienvenue à la Ferme, qui se développe et mérite largement sa renommée…

Pour finir, je fais le vœu que l’agriculture reste une terre fertile et que nos jeunes puissent y prendre racine sereinement… Un slogan d’un important syndicat agricole métropolitain (Jeunes agricoles) reprend à elle seule ce que nous devons réussir à faire : « Quand les jeunes poussent, l’agriculture grandit ».

Le PrésidentGérard Pasco

La Calédonie Agricole est une publication de la Chambre d’Agriculture de Nouvelle-Calédonie, BP 111 - 98845 Nouméa cedex, tél. 24 31 60 - Fax : 28 45 87. Directeur de publication : Gérard Pasco. Directeur de rédaction : Yannick Couete. Rédacteur en chef : Edouard Rolland. Rédacteurs : Stéphanie Gomez - Thierry Vanhaecke - Clément Gandet - Leïla Gaveau - Ronan Le Guen- Gildas Gateblé. Réalisation : International Concept Pacifique, tél. 24 35 20. Régie publicitaire : Agence Calédonienne de Publications, tél. 24 35 20. ISSN : 1257 - 0397. La Calédonie Agricole est tiré à 4000 exemplaires sur les presses de IRN.

éditorialBREVES .....................................................................4

ACTUALITES

• Avec le petit éolien, l’énergie c’est du vent ! ...............8

• Il faut donner un prix à la biodiversité .......................10

• Compromis entre pratiques agricoles intensives et

production biologique ..................................................12

• Note aux éleveurs d’équidés ....................................14

DOSSIER

• Vers des signes de qualité calédoniens ....................18

• L’agriculture raisonnée .............................................22

• Quel système de certification pour l’agriculture

biologique en Nouvelle-Calédonie ? ............................26

CULTURE

• Mission accomplie pour les experts du TYCLV ! .......30

• Fiches techniques élaborées par le groupe TYCLV ...34

• Substrats en Pépinière Ornementale ........................42

AGRO-TOURISME

• La Ferme de Teremba : de l’élevage à la cuisine

gastronomique ! ...........................................................50

SYNDICAT FNSEA

• Syndicalisme professionnel agricole ........................56

PROVINCE NORD

• Extrait de la délibération ...........................................60

HOMMAGE ...........................................................63

PETITES ANNONCES .....................................66

66

Chers Amis (es) Agriculteurs et Agricultrices,

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4La Calédonie Agricole 116

BREVES

Antenne de Maré de la Chambre d’Agriculture

Depuis plus d’un an la Chambre d’Agriculture a installé à l’antenne de Maré son Centre de Gestion et de Comptabilité Agricole. Depuis le 1er avril 08, le bureau de l’antenne de Maré n’est plus occupé et les permanences de ce service se font par l’intermédiaire de l’antenne de Lifou avec un déplacement de 3-4 jours par mois pour répondre aux besoins les plus urgents. Le recrutement réalisé du technicien en charge du poste a suivit une période de formation fin juillet. Vous pouvez dès à présent contacter Jeanne Inea au 45 13 12.

Le marché de La Roche a repris ses activités

Ce marché a été mis en place à Maré depuis le mois de mai 2008 à La Roche face à l’aérodrome. En effet depuis très longtemps l’unique marché de Maré se situait à Tadine en face de la Mairie.Ce nouveau marché est situé à 30 km de Tadine dans une région importante en production de légumes. Il est ouvert les mêmes jours que celui de Tadine, à savoir le mardi et le vendredi.Deux femmes dirigent ce marché, Mme Wahnaade Agathe et Mme Kowine Padone. Aujourd’hui leur projet est de mieux structurer le marché avec tout le matériel nécessaire (les étals, les balances,…) et aussi de monter un snack-restaurant à proximité.

Le jeudi de Maré

Le 17 juillet 2008, c’était le jeudi du centre ville dédié à l’île de Maré. En relation étroite avec l’Unité de Conditionnement des Produits Agricoles (basé à Tadine), les producteurs maréens ont misé la réussite de ce jeudi sur le volume et la qualité impeccable des produits issus de leur terroir. Malgré l’arrivée tardive des avocats sur les étals, les promeneurs ont pu apprécié les produits et l’ambiance festive des danses traditionnelles.

Ignames et mariage

Le 20 septembre 2007 s’est déroulé le mariage du fils de Paul SIHAZE, grand chef du district du Wedr à Lifou. C’est un moment extrêmement important en Province des Îles Loyauté de par la préparation des offrandes et principalement de l’igname.Entretien avec Samuel See IHAGE, installé à Luecilla sur les terrains de sa famille, qui est un porte-parole, un dignitaire de la grande chefferie du Wetr.

«Que préparez-vous pour une telle occasion ?»Je cultive un champ d’un hectare uniquement pour cet évènement là, qui se représente tous les 30 ans environ. Tous les gens de la tribu ont participé au travail de défrichage, plantation, entretien et enfin de récolte. Le travail est énorme car notre champ est proche de la mer et il a fallu construire une barrière de 100 mètres de long sur une hauteur de 5 mètres pour lutter contre les embruns salés, mauvais pour l’igname.

«Combien avez-vous récolté ?»La récolte s’est déroulée le 29 et 30 juin 2007, avec dix tonnes

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d’ignames que l’on appelle le Hene Fini, c’est une igname de chef.

«Combien pensez-vous qu’il y aura de tonnes d’ignames au mariage ?»C’est difficile à dire car chaque tribu a son champ et aime garder sa récolte cachée jusqu’au grand jour, mais on peut estimer que 40 à 50 tonnes seront offertes à la cérémonie coutumière. Il ne faut pas oublier aussi que toutes les aires coutumières d’Ouvéa, de Maré et de la Grande Terre amèneront aussi leurs dons en ignames.

«Les enfants sont-ils impliqués dans ce travail de préparation ?»Oui, forcément, non pas dans le travail de la terre elle-même, mais lors de la récolte ils devaient être là et c’est en voyant le travail réalisé et en leur expliquant le déroulement de la coutume par l’offrande que l’on transmet à la nouvelle génération les principes de la culture mélanésienne.

L’agriculture en Province des Îles Loyauté

Bien que l’agriculture en Province des Îles Loyauté soit essentiellement vivrière et réponde d’abord aux besoins sociaux et coutumiers, les loyaltiens ont rapidement initié la commercialisation des produits agricoles sur la Grande-Terre.Ce sont les ignames et les avocats (environ 30 tonnes) pour Maré, la vanille de Lifou (environ une tonne par an) et les tubercules tropicaux pour Ouvéa.

En ce qui concerne les tubercules tropicaux, une étude confiée à l’Institut de la Qualité a démontré que plus de 100 tonnes de tubercules loyaltiens étaient commercialisés annuellement sur les marchés de Nouméa.Cependant la production de tubercules est difficilement chiffrable. En effet La fête des ignames, les mariages, les deuils, ou l’intronisation d’un Chef sont autant d’évènements durant lesquels se manifeste la coutume dans laquelle l’igname est au centre

(il peut y avoir jusqu’à 50 tonnes d’ignames pour le mariage du fils d’un grand chef).

Selon Robert Wayaridri, chargé des filières en agriculture, élevage et forêt, la politique agricole en Province des Îles Loyauté a pour objectif de véhiculer l’image d’une agriculture respectueuse de l’environnement, d’une production agricole de qualité et de valorisation des savoirs traditionnels. Les filières identifiées par la Direction du Développement Economique sont donc la vanille, les tubercules tropicaux, l’arboriculture et le maraîchage.Robert Wayaridri rappelle l’importance de travailler avec les petits producteurs, sur les petits projets, car le but est bien de maintenir les gens chez eux et ceci passe par le travail de la terre.

Les actions de la Province des Iles Loyauté consistent donc à mettre en place un circuit de commercialisation, qui passe d’abord par la création d’unités de conditionnement de produits agricoles.La première a vu le jour à Maré, celle-ci est opérationnelle depuis avril 2006. La construction de celle de Lifou, identique à celle de Maré, est opérationnelle depuis 2007.Ces unités de conditionnement vont permettre le triage, le calibrage, l’empaquetage et l’étiquetage avec un logo de provenance ‘Iles Loyauté’. Cette commercialisation est destinée au marché local mais également à l’exportation sur la Grande Terre.

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BREVES

Traitement contre la maladie des raies noires du bananier

La Station de Recherches Fruitières de Pocquereux informe les producteurs de bananes de la zone B, représentant le centre et la Côte Ouest (Boulouparis à Poum), de la nécessité d’effectuer un traitement de protection des feuilles contre la Maladie des Raies Noires du bananier dans les plus brefs délais.

Compte tenu des conditions climatiques favorables à l’évolution rapide de la maladie, un traitement chimique et un élagage des feuilles sèches doivent être effectués afin de réduire au maximum l’inoculum dans les parcelles.

Le traitement doit se faire au GARDIAN à raison de 0,5 litre de produit pour 20 litres d’huile minérale spécifique pour bananiers «Huile Banole» par hectare de plantation.

NE PAS AJOUTER D’EAU

BIEN HOMOGENEISER LE MÉLANGE DANS UN SEAU AVANT DE L’INTRODUIRE DANS L’APPAREIL

L’application sera réalisée avec un atomiseur à dos (de type SOLO) en parcourant la plantation à un pas rapide. L’ouverture de la buse et le régime du moteur sont réglés de façon à obtenir les gouttelettes les plus fines possible, la lance étant dirigée vers le ciel.

Ne pas dépasser la dose de 20 litres d’huile à l’hectare sous risque de phytotoxicités dues à l’huile.

L’élagage sera effectué après le traitement, les feuilles sèches seront alors mises au sol entre les lignes de bananiers.La date du prochain traitement sera indiquée selon l’évolution de la maladie sur les parcelles d’observation.

S.R.F.P le 15 juillet 2008

La Chambre d’Agriculture vous rappelle, qu’avant de mettre en œuvre tout traitement phytosanitaires, vous devez vous assurer de le faire dans le respect des bonnes pratiques (équipements de protection, respect de la dose et du délais avant récolte, évaluation de l’impact sur l’environnement,…).

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8La Calédonie Agricole 116

ACTUALITES

Bien que le nombre d’exploitations agricoles

n’ait cessé de diminuer ces dernières décennies,

paradoxalement la consommation agricole en

énergie n’a, quant à elle, jamais été aussi élevée. Alors

aujourd’hui la question se pose aux agriculteurs : comment répondre à ces

besoins croissants en énergie tout en réduisant les coûts

de consommation ? Et si la solution la plus rentable et la plus bénéfique était

d’installer un petit éolien sur les exploitations

agricoles ? En effet, un agriculteur pourrait

tout à fait utiliser le vent fourni par les terrains

cultivés ou les pâturages de son exploitation pour

produire sa propre énergie. Aujourd’hui, dans le

monde, de plus en plus d’agriculteurs croient aux

avantages de l’énergie éolienne. Le petit éolien a le

vent en poupe !

RUBRIQUE

L’énergie éolienne est un investissement rentable

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas forcément nécessaire de faire de gros investissements pour diversifier ses sources d’énergie et s’affranchir des coûts élevés de consommation. En effet, il ne s’agit pas, pour les agriculteurs calédoniens, d’investir dans une grande éolienne puisqu’une petite installation de moins de 25

mètres de haut, peut fournir jusqu’à 20 kilowatts. L’investissement peut être d’autant plus réduit puisque la construction d’une installation éolienne inférieure à 12 mètres de haut, ne requiert pas de permis de construire et peut néanmoins couvrir les besoins en énergie de l’exploitation agricole : électricité, irrigation, pompage, etc. Ainsi, en installant et en maîtrisant le fonctionnement d’un petit éolien, l’agriculteur est capable de produire

Avec le petit éolien, l’énergie c’est du vent !

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sa propre énergie et donc de réaliser des économies significatives sur sa consommation d’électricité.

L’exploitation agricole : des conditions environnementales optimales

Cette énergie renouvelable est aujourd’hui recommandée aux agriculteurs car elle permet de subvenir aux besoins d’énergie des activités agricoles. En effet, les conditions environnementales des exploitations agricoles sont souvent

Un petit coup de pouce pour installer un aérogénérateur

Les agriculteurs qui souhaiteraient installer un petit éolien sur leur exploitation agricole n’auront pas besoin de faire de gros investissements. En effet, des subventions locales sont prévues pour l’installation des petits éoliens dans le secteur agricole. En Province Sud, les agriculteurs qui font le choix de l’énergie éolienne peuvent bénéficier d’une aide sous réserve que l’installation subvienne aux besoins de l’activité agricole (électricité, irrigation, pompage, etc.). Plus particulièrement en Province Nord, les agriculteurs peuvent également obtenir une aide auprès de la Province Nord ou du Centre Territorial des Maîtrises de l’Energie (CTME) à condition que l’installation du petit éolien se fasse également dans l’intérêt de l’activité agricole.

Vive le vent, vive le petit éolien !

L’utilisation du vent pour produire de l’énergie n’est pas une nouvelle invention. Il y a plus de deux millénaires que les hommes se sont tournés vers l’énergie éolienne : les moulins produisaient déjà de l’énergie grâce à la force du vent. Aujourd’hui où le développement durable est devenu une priorité internationale, de plus en plus de pays se tournent à nouveau vers l’énergie éolienne : non polluante, sans combustible, sans déchet, ayant moins d’impact sur l’environnement. Produire une énergie renouvelable, propre et durable dans le respect de l’environnement, est devenu un véritable projet d’avenir. Vraiment, le petit éolien a tout pour séduire !

Pour de plus amples informations, vous pouvez contacter :• la direction du développement rural (27.26.74)• le guide des aides au service du développement et de l’emploi pour le secteur rural• le Comité Territorial des Maîtrises de l’Energie Tél. 27 48 43

Les atouts du petit éolien :• investir dans un projet d’avenir et dans le développement durable• produire une énergie propre et durable dans le respect de l’environnement• avoir une souplesse dans sa propre production d’énergie• pas besoin d’obtenir un permis de construire• réaliser des économies significatives sur la consommation d’électricité• faire un investissement peu coûteux et rentable• utiliser les conditions environnementales optimales de l’exploitation agricole• bénéficier des subventions allouées par les provinces

idéales et génèrent, par conséquent, une force de vent tout à fait utilisable par les petites installations éoliennes. Car pour être rentable, le petit éolien doit être, bien entendu, situé sur un terrain bien venté. C’est souvent le cas lorsque les exploitations agricoles sont dégagées par des terrains cultivés ou des pâturages qui permettent au vent de circuler librement. Un petit éolien sur une propriété agricole, c’est pour l’agriculteur la possibilité de générer sa propre énergie d’un geste simple et écologique, avec au départ un investissement peu coûteux et qui s’avère parfaitement rentable.

Déf. petit éolien : Le petit éolien ou éolien individuel ou encore éolien domestique, désigne les éoliennes de petites et moyennes puissances, de 100 watts à 20 kilowatts, montées sur des mâts de 10 à 35 mètres, raccordées au réseau ou bien autonomes en site isolé

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ACTUALITES

Quand il ne dirige pas le département des marchés de la Deutsche Bank à Bombay

(Inde), Pavan Sukhdev milite au Conservation Action Trust, une association de défense de

l’environnement parmi les plus influentes en Inde. Cet économiste

indien de 48 ans s’est mis en tête de convaincre les Etats

de la fédération d’adopter une «comptabilité verte» pour guider des politiques de développement

respectueuses de l’environnement. C’est certainement ce qui a

fait la différence au moment de sélectionner le profil idéal

pour diriger l’étude mondiale sur «l’économie des systèmes

écologiques et de la biodiversité» commanditée par l’Union

européenne.

vU dans la pREssE...

Après le rapport de Nicholas Stern en 2006, sur le coût du changement climatique, Pavan Sukhdev a été chargé d’éclairer la communauté internationale sur l’autre visage de la crise écologique. Son rapport final est attendu en 2010.

Pourquoi est-il devenu urgent de donner un prix aux écosystèmes de la planète ?

Il y a urgence parce que notre capital naturel disparaît à un rythme incompatible avec le développement durable. Notre bien-être, notre santé dépendent étroitement de la qualité des écosystèmes dont aujourd’hui nous jouissons le plus souvent gratuitement. Les premiers résultats de nos recherches montrent que si nous ne faisons rien pour

Il faut donner un prix à la biodiversité

corriger la tendance actuelle, 11 % des espaces naturels seront détruits d’ici à 2050 du fait de l’urbanisation ou de la conversion en terres agricoles.

Il ne s’agit pas de mettre un frein au développement auquel aspirent de nombreux pays, mais nous devons avoir conscience des conséquences qu’entraînent certains choix. Le coût de la déforestation ne se limite pas aux pertes de recettes de l’exploitation forestière. En additionnant la disparition des ressources génétiques exploitées par la médecine, le rôle crucial que joue la forêt dans la régulation du climat, de la distribution d’eau, la prévention des inondations, de l’érosion... le coût se chiffre en centaines de milliards de dollars. Il faut donner un prix à la nature pour pouvoir la protéger.

Gildas Gâteblé - IAC

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11La Calédonie Agricole 116

Quels services écologiques faut-il protéger en priorité ?

Les forêts sans hésiter ! Leur préservation est vitale pour l’avenir de l’agriculture et donc pour nourrir l’humanité. Les forêts, je le répète, jouent un rôle majeur dans la régulation de l’eau disponible. Pour un paysan pauvre, la présence d’eau régulière pendant plusieurs mois dans l’année fait toute la différence, car il peut faire deux récoltes. C’est un mauvais calcul de penser qu’en coupant des arbres pour créer des champs, un pays va accroître ses capacités agricoles. Haïti a détruit sa forêt et, au bout de quelques années, 40 % de ses terres productives ont disparu laminées par l’alternance des épisodes de sécheresse et d’inondation. Le problème est qu’aucun décideur public ne connaît ce prix de la forêt. Nous voulons combler cette lacune.

Est-il réaliste d’imaginer freiner «l’anthropisation»* des espaces naturels ?

L’objectif du développement, c’est l’élimination de la pauvreté, or les pauvres vivent en majorité à proximité des zones de forte concentration de la bio-diversité. Pour la simple raison qu’ils en tirent leurs moyens de sub-sistance, ils y collec-tent leur nourriture, le combustible pour se chauffer et cui-siner ainsi que leurs médicaments. Cette éco-nomie de la collecte est celle des pauvres, comme celle de l’agriculture de subsistance. Elle est di-rectement menacée par la dégradation des ressources naturelles.

La question majeure à laquel-le doit répondre la commu-nauté internationale est

«qu’allons-nous faire des 1,5 milliard de pauvres qui vivent de ce lien étroit avec la nature». Il faut arrêter de rêver en imaginant que l’industrialisation est la solution. Les grands secteurs indus-triels - automobile, sidérurgie, techno-logie de l’information - fournissent tout au plus quelques millions d’emplois. Il nous faut inventer une nouvelle éco-nomie dans laquelle le capital naturel sera une valeur qu’il faut rémunérer. C’est ainsi que nous pouvons espérer améliorer le sort des plus démunis tout en sauvegardant la planète.

Comment intégrer ces services écologiques dans nos équations économiques ?

Des solutions très différentes existent. Au Panama, la disparition des forêts a entraîné un manque d’eau chronique

dans le canal. Les compagnies d’assurances et des armateurs - affectés par cet aléa - se sont groupés pour financer sur vingt-cinq ans un programme de reforestation. Au Costa Rica, le gouvernement a introduit une taxe sur les carburants pour financer différents services écologiques. Les revenus profitent directement aux communautés locales. Aux Etats-Unis, la législation protège les zones humides, et les entreprises dont les infrastructures empiètent sur ces espaces doivent acheter des «crédits environnementaux» auprès de banques spécialisées. Ces crédits servent à financer des projets de restauration des milieux naturels.

Dans le cadre des négociations sur le climat, la communauté internationale réfléchit à un mécanisme global pour préserver les forêts tropicales. Si ce mécanisme baptisé REDD («réduire les émissions dues à la déforestation et à la dégradation de l’écosystème») voit le jour, nous aurons créé un puissant instrument pour lutter contre le réchauffement climatique et la disparition de la biodiversité.

Propos recueillis par Laurence Caramel

LE MONDE • 24.06.08

*l’anthropisation est l’effet de l’action humaine sur

les milieux naturels

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12La Calédonie Agricole 116

ACTUALITES

En agriculture, la recette miracle qui permettrait de conjuguer productivité maximale, protection de l’environnement et économies de carburant n’existe pas. Mais certaines techniques peuvent permettre de mieux protéger l’environnement,

tout en conservant des marges satisfaisantes pour l’agriculteur, moyennant une baisse modérée des rendements, et un contexte de marché favorable. Tels sont les constats auxquels a abouti l’Institut national de la recherches agronomique

(INRA), après dix années de recherche menées sur des parcelles expérimentales.

vU dans la pREssE...

L’INRA propose un compromisentre

pratiques agricoles intensives et production biologique

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13La Calédonie Agricole 116

Source : LE MONDE • 27.06.08

L’INRA propose un compromis entre pratiques agricoles intensives et production biologique Lancé en 1998, le projet de recherche, dont les résultats ont été rendus publics jeudi 26 juin, visait à comparer et évaluer quatre systèmes de culture, testés sur huit hectares. Il s’agit du système intensif classique, qui vise de hauts rendements, utilise des variétés productives, des quantités importantes d’engrais et de pesticides ; du système biologique, qui interdit l’emploi de produits chimiques ; du système baptisé «intégré» par l’INRA, qui conserve les intrants (engrais, pesticides) mais en cherchant à les limiter au maximum ; et du système «sous couvert végétal» (SCV), basé sur la suppression du labour et le maintien d’une plante de couverture du sol en permanence.Les deux auteurs, Michel Bertrand et Patrick Saulas, soulignent que cette étude a été réalisée sur des rotations typiques des exploitations céréalières d’Ile-de-France, et que les résultats ne peuvent être extrapolés à l’ensemble de la production française.

Les systèmes ont été comparés en fonction

de plusieurs paramètres : rendements, protection de l’environnement (quantité et toxicité des produits utilisés), temps de travail, consommation d’énergie, marge dégagée. Les chercheurs ont choisi des assolements typiques de la région de production : blé, pois, colza. Les résultats confirment que le système intensif, dont les rendements sont les plus élevés, nuit fréquemment à l’environnement. En production biolo-gique, les rendements chutent de 50 % en moyenne et sont variables. Le colza a été totalement détruit par les insec-tes ravageurs.

Le système qui supprime le travail du sol (SCV) a donné des résultats «décevants». Le temps de travail et la consommation d’énergie diminuent fortement, mais les rendements baissent de 25 % en moyenne, et sont très aléatoires. La concurrence entre la plante commerciale et la plante destinée à protéger le sol est difficile à gérer. En revanche, l’impact sur l’environnement est bénéfique, car cette technique est la seule à accroître la quantité de matière organique et

préserver la structure des sols.

Le système «intégré», basé sur des techniques de prévention des maladies (semis tardifs et moins denses, mélange de variétés), est celui qui présente le meilleur équilibre, selon cette étude. Les rendements baissent de 10 %, mais la diminution des intrants permet une baisse des charges qui préserve la marge des agriculteurs. L’impact sur l’environnement est modéré. La consommation d’énergie est réduite de 30 %.

Ces résultats ne valent que si le cours des céréales reste moyen. Plus il est élevé, plus le système intensif est favorisé. «Si le quintal de blé n’est pas vendu cher, le traitement qui vous permet de gagner trois quintaux n’est pas intéressant, explique M. Bertrand. Un prix d’achat élevé le rendra rentable. Aujourd’hui, les prix des matières premières alimentaires incitent à intensifier la production.»

*Gaëlle Dupont*

www.inra.fr

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14La Calédonie Agricole 116

ACTUALITES

NOTE aux éleveursd’équidés

En milieu d’année 2007, la Chambre d’Agriculture de Nouvelle-Calédonie a saisi conjointement l’ERPA et les Provinces Nord et Sud pour demander l’instauration d’une aide au transport des juments vers l’Etalonnerie de Nouvelle-Calédonie, Nessadiou.

Bien que l’Etalonnerie ait reçu une centaine de juments au cours de la saison 2007 dans le cadre de la monte en main et de l’insémination artificielle, certains éleveurs intéressés ne peuvent cependant pas accéder à ces services du fait de leur éloignement géographique de Nessadiou.A l’instar de ce qui se fait déjà depuis 1996 pour les taureaux, une aide au transport sous forme de forfait de commune à commune a été mise en place par l’ERPA.La distance retenue est un aller-retour élevage-étalonnerie-élevage. Le montant de l’aide estde 125 F/km pour des distances supérieures ou égales à 100 km et de 100 F/km pour desdistances inférieures à 100 km.Afin de ne pas pénaliser les étalonniers privées, cette aide a été étendue aux étalonneries privées de l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.Cette aide sera versée aux propriétaires de juments sous certaines conditions :• le propriétaire de la jument devra être inscrit au registre de l’agriculture et à jour de sa cotisation à l’UPRA Equine ;• les juments présentées à la saillie ou à l’insémination devront être âgées de moins de 17 ans et posséder un document d’accompagnement délivré par l’UPRA Equine ou les Haras Nationaux (immatriculées) ;• l’aide sera versée à l’éleveur au vu d’une attestation dûment renseignée (modèle joint en annexe) mentionnant : les dates d’arrivée et de départ de la jument à l’étalonnerie ; lesadresses de l’élevage et de l’étalonnerie ;• le dit document devra être signé conjointe-ment par l’éleveur et le responsable de l’éta-lonnerie.

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Annexe : Certificat de transport de juments pour une prise en charge forfaitaire du transport par l’E.R.P.A.

ETALONNERIE

Nom, (Prénoms) :

Adresse postale :

Adresse physique :

N° téléphone :

ELEVEUR

Nom, (Prénoms) :

N° registre de l’agriculture : N° carte membre UPRA Equine :

Adresse postale :

Adresse de l’élevage :

N° téléphone :

TRANSPORT

Date transport aller :

Date transport retour:

Nom de l’animal N° identification Dates saillies Dates IA

Joindre obligatoirement : - un relevé d’identité bancaire ou postal de l’éleveur - une copie de la facture de saillie ou d’IA acquittée - une copie du(es) document(s) d’accompagnement de(es) la jument(s)

Fait à le 2008

Le responsable de l’étalonnerie (Nom et signature)

L’Eleveur (signature)

A retourner à l’E.R.P.A. : 5, avenue Paul DOUMER BP 3596 - 98 846 NOUMEA

Téléphone : 26-09-60 - Télécopie : 24-12-52 - Mail : [email protected]

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18La Calédonie Agricole 116

DOSSIER

Mettre en avant la qualité de nos productions agricoles par des signes officiels calédoniens, une arlésienne ou une réalité bientôt sur nos étals ?

«Garantir des productions de qualité, un en-jeu majeur pour les professionnels», une idée pas tout à fait nouvelle, il s’agit en effet du titre d’un article de la Calédonie Agricole en date d’octobre 2005. Depuis, l’image des produits agricoles calédoniens a souffert de nombreuses attaques dans la presse et l’opi-nion publique, pour n’en citer que les plus récentes : accusations d’usage irraisonné des produits phytosanitaires en maraîchage, accusations de pollutions de l’environnement par la filière avicole, etc.Face à la dégradation de la perception de la qualité des produits issus de l’agriculture calédonienne, de nombreux agriculteurs

Vers des signes de qualité calédoniens

cherchent à mettre en avant leur savoir-faire, leur respect des bon-nes pratiques agricoles. Or en l’absence actuelle de signes offi-ciels de qualité, il existe un risque réel de semer la confusion chez le consommateur par la profusion de démarches privées et non of-ficielles. Conscient que la multi-plicité de signes réduirait au final les efforts des producteurs, les différents acteurs ont souhaité se concerter sous l’égide de l’ERPA avec l’expertise de l’Institut de la Qualité et du bureau Veritas, pour aboutir à une organisation com-mune des signes de qualité ca-lédoniens. L’objectif est d’arriver à une identification des produits agricoles et éventuellement de la mer, s’inscrivant dans un pro-cessus qualité global à l’échelle

du Pays s’appuyant sur des cahiers des charges (référentiels) contrôlés par des organismes accrédités, in-dépendants, impartiaux, compétents et agréés par un organisme officiel.

Un tel dispositif permettrait de ga-rantir aux consommateurs que les produits identifiés par l’apposition du signe «officiel» de qualité répon-dent bien à des exigences mesurées, contrôlées et certifiées.

Dans cette configuration, l’objectif d’un signe de qualité commun se dé-clinant selon les filières et les modes de production mis en valeur, apparaît comme un objectif réalisable dans un avenir proche. Cette démarche pour autant ne pourra voir le jour qu’avec un investissement fort des professionnels.

Projet d’organisation des signes qualité calédoniens

Gouvernement NC(publication au JONC)

ORGANISME DE GESTION (OG)des Signes de Qualité en NC

ODG : Organisme de Défense et de gestionOG : Organisme de GestionSQ : Signe de QualitéCdC : Cahier des ChargesPCI : Plan de Contrôle Interne (de l’ODG)PC : Plan de Contrôle (de l’OC)

Phas

e 2

Phas

e 1 Acréditation

ISO 45011ou XXXX

Sur des critères

à définir

Tutelle

Auditeurs

Ex : COfracou XXX Organismes de Contrôle

(OC)

Filières / Opérateurs / Producteurs(ODG - Organismes de Défense et de Gestion)

AgrémentSupervision

Audit

Valide

Contrôle

Soumet DossierCdC PCI PC

Agrément Politique en SQ

SQ Cdc PCI

sIgnEs dE QUalIté

Source : Institut de qualité

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19La Calédonie Agricole 116

L’Organisme de Défense et de Gestion (ODG)

L’ODG peut être une association de pro-ducteurs, un syndicat professionnel ou bien encore une interprofession. Toute personne participant à des activités de production, de transformation ou d’élabo-ration des signes de qualité peut adhérer à l’ODG.Les missions de l’ODG consistent en pre-mier lieu à l’élaboration du cahier des charges en concertation avec l’Organisme de Contrôle, à contribuer à son application par ses adhérents et à participer à la mise en oeuvre des plans de contrôle interne et d’inspection par le choix d’un Organisme de Contrôle.

Le cahier des charges décrit la spécificité du produit, définit ses conditions de pro-duction, de transformation et éventuelle-ment de conditionnement. Il précise, s’il y a lieu, l’aire et les zones dans lesquelles les différentes opérations sont réalisées et indique les principaux points à contrôler, ainsi que leurs méthodes d’évaluation.

L’ODG participe également aux actions de défense/protection et de communication/valorisation du produit ou de la démarche qualité qu’elle met en avant.

L’Organisme de Gestion (OG)

En France métropolitaine, il s’agit de l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qua-lité), qui est un organisme public sous l’autorité du Ministère de l’Agriculture. Les compétences d’un «INAO calédonien» pourraient être les suivantes :

• Validation des produits susceptibles de bénéficier d’un signe de qualité of-ficiel et des cahiers des charges• Agrément des Organismes de Contrôle • Reconnaissance des Organisme de Défense et Gestion• Assurer la défense de ces signes de qualité en Nouvelle-Calédonie et à l’extérieur.

La composition de cette OG sera à dé-finir. De l’avis de tous, il apparaît né-cessaire pour la réussite de ce projet de rassembler les représentants de la Nouvelle-Calédonie, des Provinces, des acteurs amont et aval des filières ali-mentaires via leurs chambres consu-laires et associations, des consomma-teurs, …L’ERPA, qui réunit au sein de son conseil d’administration la Nouvelle-Calédonie et les trois collectivités provinciales, dispose déjà d’une commission qualité qui pourrait être la plateforme de dis-cussion pour la création de l’OG.

Les Organismes de Contrôles (OC)

Il s’agit d’acteurs privés accrédités (indépendants, compétents, impartials) qui sont agréés par l’OG et dont le rôle est de constater la conformité du pro-duit ou son mode de production au re-gard du cahier des charges.

Quels sont les projets en cours ?

Depuis 2005 avec l’appui de la Pro-vince Sud et de l’ERPA, une démarche d’identification des produits de Qualité a été initiée sur la filière avicole et cu-

nicole avec le logo «Suivez la trace». L’objectif en 2008 est de territorialiser et officialiser la démarche en intégrant le processus global. La création d’un ODG rassemblant les producteurs des Provinces Nord et Sud est en bonne voie.

La Chambre d’Agriculture se posi-tionne pour la création d’un signe de qualité permettant aux agriculteurs de mettre en avant leur mode de pro-ductions dans le respect des bonnes pratiques d’utilisation des produits phytosanitaires. L’objectif de cette dé-marche est double :

• Offrir une garantie de contrôle indé-pendant des pratiques phytosanitaires afin de mettre fin aux suspicions de mauvaise qualité sanitaire des légu-mes calédoniens par une meilleure transparence.

• Mettre en place un cercle vertueux pour lancer une dynamique d’amélio-ration continue des pratiques d’utilisa-tion des produits phytosanitaires.

D’autres possibilités de déclinaison des signes de qualité sont envisa-geables pour l’avenir, si des pro-ducteurs souhaitent les porter au travers d’une ODG : production bio-logique intégrée, production issue de l’agriculture biologique, agriculture raisonnée, etc. Il faudra cependant veiller à la cohérence de ces signes de qualité pour maintenir leur lisibi-lité auprès des consommateurs.

Contrôlesexternes

PCIPlan de Contrôles Internes

Autocontrôles

Les 3 niveaux de contrôles des cahiers des charges

Par l’OC(Organisme de Contrôle)

Par l’ODG(Organisme de Défense et Gestion)Contrôle possible par les techniciens des Provinces et/ou de la Chambre d’Agriculture

Par l’opérateur

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DOSSIER

L’agriculture raisonnée est un mode de production agricole

qui vise à une meilleure prise en compte de l’environnement par les exploitants. En France métropolitaine, le concept est

porté par le réseau FARRE (Forum de l’Agriculture

Raisonnée Respectueuses de l’Environnement). Une certification est attribuée aux exploitants agricoles

respectant les principes de l’agriculture raisonnée.

L’agricultureraisonnée

Le concept d’Agriculture Raisonnée

D’après le décret nº 2002-631 du 25 avril 2002, «les modes de production raisonnés en agriculture consistent en la mise en œuvre, par l’exploitant agricole sur l’ensemble de son exploitation dans une approche globale de celle-ci, de moyens techniques et de pratiques agricoles conformes aux exigences du référentiel de l’agriculture raisonnée.Le référentiel porte sur le respect de l’environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-

être des animaux. Ses exigences concernent notamment :• l’accès de l’exploitant et de ses salariés à l’information et la forma-tion nécessaires à la conduite de l’exploitation agricole ; • la mise en oeuvre d’un système d’enregistrement et de suivi des opérations effectuées et des pro-duits utilisés pour les besoins des cultures et des animaux ; • la maîtrise des intrants agricoles ainsi que des effluents et des dé-chets produits par l’exploitation ; • l’usage justifié de moyens ap-propriés de protection des cultures et de la santé des animaux de l’ex-ploitation ;

sIgnEs dE QUalIté

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23La Calédonie Agricole 116

• l’équilibre de la fertilisation des cultures ; • la mise en oeuvre de pratiques culturales permettant la préservation des sols et limitant les risques de pol-lutions ; • la participation à une gestion éco-nome et équilibrée des ressources en eau ; • la prise en compte de règles dans les domaines de la sécurité sanitaire et de l’hygiène ; • la prise en compte des besoins des animaux en matière d’alimen-tation et de bien-être ; • la contribution de l’exploitation à la protection des paysages et de la diversité biologique. »

L’Agriculture Raisonnée en 9 questions

L’Agriculture Raisonnée a-t-elle un cahier des charges reconnu ?

Oui et depuis le printemps 2002 en métropole, décrets et arrêtés parus au Journal officiel ont officialisé le contenu de la démarche et le dispositif de qualification.Le référentiel national de l’Agriculture Raisonnée (qui a fait l’objet d’un arrêté du 30 avril 2002) constitue un cahier des charges reconnu et précis. Ce référentiel comporte 98 exigences nationales concernant la gestion de l’exploitation et les modes de productions végétales et animales. Ces exigences s’articulent autour de quatorze thèmes. Ce référentiel fait l’objet d’examens réguliers par la CNAR (Commission Nationale de l’Agriculture Raisonnée et de qualification des exploitations) qui a également réalisé un document explicatif «le Guide d’interprétation du référentiel» pour en faciliter la compréhension.Il convient cependant de préciser que ce décret ne s’applique pas en Nouvelle Calédonie, et qu’une éventuelle certification de producteurs calédoniens devra s’appuyer sur des textes locaux ou sur une démarche

portée par un ODG «Agriculture Raisonnée». L’Agriculture Raisonnée est-elle contrôlée ? Quelles garanties et quelle information pour les consommateurs ?

Dans les départements français, la qualification des exploitations au titre de l’Agriculture Raisonnée est délivrée aux producteurs qui respectent le référentiel national de l’Agriculture Raisonnée. Selon le décret du 25/04/02, la qualification est attribuée sur décision d’un Organisme Certificateur, après un audit sur l’exploitation. Elle est valable 5 ans. Durant cette période, chaque exploitation qualifiée fait l’objet d’un audit de surveillance. Les Organismes Certificateurs sont agréés par les pouvoirs publics sur la base de garanties d’impartialité et d’indépendance et de justification de leur compétence et de l’efficacité de leur contrôle.Seuls les produits provenant d’exploitations qualifiées peuvent porter la mention «produit issu d’une exploitation qualifiée au titre de l’Agriculture Raisonnée». Pour la protection des consommateurs comme pour celle des producteurs, c’est la seule mention autorisée. Elle ne peut accompagner que des produits dont la traçabilité est certaine, de la production au consommateur. En orientant leur acte d’achat vers les produits issus d’exploitations qualifiées, les consommateurs participent à une démarche éthique de protection de l’environnement, de sécurité sanitaire, de santé au travail et de bien-être animal : une démarche de développement durable…

Quelle différence entre Agriculture Raisonnée et Agriculture Intégrée ?

Le vocable «Agriculture Raisonnée» est la traduction française du concept «Integrated Farming» (Agriculture Intégrée) des Anglo-Saxons. Ce concept insiste sur l’importance d’une approche

globale de l’exploitation agricole, intégrant notamment une meilleure prise en compte de l’environnement. Le terme « raisonné » a été préféré à « intégré » afin de rendre la notion plus compréhensible par le grand public et par les agriculteurs (éviter la confusion avec l’intégration économique).

L’Agriculture Raisonnée est-elle Durable ?

L’Agriculture Raisonnée est l’une des formes d’Agriculture Durable, répondant aux principes du Développement Durable, tels qu’ils ont été définis par la Conférence de Rio : «satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs». Il s’agit d’un engagement en faveur d’une agriculture à la fois économiquement viable, responsable vis-à-vis de l’environnement et socialement acceptable. L’Agriculture Raisonnée, qui ne s’adresse pas à une élite mais bien à l’ensemble des agriculteurs (qu’elle encourage à mieux préserver l’environnement), est la forme la plus crédible et la plus reproductible d’Agriculture Durable.

Quelle différence entre Agriculture Raisonnée et Agriculture Biologique ?

Ces deux formes d’agriculture partagent un objectif commun : celui de produire en respectant l’environnement.Sur le plan technique, la principale différence est que l’Agriculture Raisonnée ne s’interdit pas l’utilisation de produits chimiques de synthèse. Ainsi, pour la protection des cultures contre les maladies ou les ravageurs, ceux-ci peuvent être utilisés lorsque d’autres méthodes de lutte (lutte biologique, protection mécanique...) s’avèrent inefficaces. Quelles que soient les techniques, leur mise en œuvre est toujours précédée d’un diagnostic précis et d’une évaluation rigoureuse. L’Agriculture Raisonnée a vocation à concerner un très grand nombre d’agriculteurs, afin de concilier quantité, qualité, prix et respect de l’environnement.

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DOSSIER

L’Agriculture Biologique répond à la demande de consommateurs qui souhaitent acheter des produits obtenus sans emploi de produits chimiques de synthèse. Elle est pratiquée sur près de 1,5% des surfaces cultivées en Métropole et bénéficie du logo «AB».

Agriculture Raisonnée : intensive ou extensive ?

L’Agriculture Raisonnée a vocation à être productive et respectueuse de l’environnement, c’est-à-dire à permettre de répondre aux besoins de l’ensemble de la société. Mais elle n’est pas productiviste, car elle prend en compte, en amont des objectifs de production, d’autres facteurs comme l’environnement, la qualité, l’emploi... Par définition, l’Agriculture Raisonnée tient compte des conditions de sol, de climat, d’environnement économique et social... Elle n’oppose pas agriculture intensive et extensive, qui sont complémentaires. Selon les productions, les conditions agronomiques, elle pourra donc être intensive ou extensive, et parfois les deux sur une même exploitation, en fonction des productions et des caractéristiques des sols (potentiel agronomique, pente, situation par rapport aux cours d’eau...).

Pratiquer l’Agriculture Raisonnée revient-il plus cher ?

Il n’y a pas de règle générale.Apporter aux plantes leurs justes besoins en alimentation, sans gaspillage et ne

pas faire de traitement inutile peut permettre des économies d’intrants (engrais, produits de protection des plantes, eau), donc une réduction des coûts. En revanche, l’Agriculture Raisonnée coûte souvent plus cher en matière grise (temps d’observation, analyses, logiciels, conseils de techniciens...), ou par l’emploi de produits plus spécifiques qui peuvent être plus coûteux. En outre, des investissements spécifiques en matériels, aménagements ou formation peuvent être nécessaires, notamment pour la prévention des pollutions, ce qui représente souvent un coût sans contrepartie en productivité. C’est donc au cas par cas que l’agriculteur évalue le coût pour mettre son exploitation en conformité avec le référentiel de l’Agriculture Raisonnée.

Quel est l’intérêt pour un agriculteur de se qualifier ?

Malgré les coûts inhérents à la qualification (mises en conformité, conseils et audits), la démarche de qualification Agriculture Raisonnée est de nature à :• renforcer la confiance des consom-mateurs par la garantie des modes de production ;• constituer un formidable outil de gestion et de pilotage de l’exploitation, véritable démarche de progrès et de développement, qui permettra la géné-ralisation des bonnes pratiques ;

• assurer un meilleur accès aux mar-chés ;• contribuer au développement durable en s’inscrivant dans une approche éco-nomique, sociale et environnementale.

A l’issue de cette qualification, l’amélioration de la gestion globale de l’exploitation ne peut être que bénéfique aux agriculteurs.

Quel est l’intérêt de l’Agriculture Raisonnée pour la société ?

Le développement de l’Agriculture Rai-sonnée permettra de répondre aux atten-tes de la société et notamment par :

• Une meilleure prise en compte de l’environnement. Les pratiques de l’ex-ploitation sont passées au peigne fin au travers du référentiel. L’impact sera d’autant plus important qu’il s’agit d’une démarche concernant l’ensemble des agriculteurs. Toutes les productions sont concernées ;

• La transparence des pratiques. Toutes les interventions sont enregistrées, les contrôles sont effectués par un Orga-nisme Certificateur indépendant ;

• La sécurité sanitaire grâce à l’applica-tion des règles de bonnes pratiques et la traçabilité complète pour retrouver l’ori-gine d’un problème le cas échéant.

Source : Réseau FARRE, APCA (Assemblée Permanente des Chambres d’Agricultures)

sIgnEs dE QUalIté

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Mercredi 9 juillet 2008 avait lieu une réunion sur la certification des produits

biologiques dans les locaux de la Chambre d’Agriculture. Vaste sujet et vaste

succès, puisque la salle était comble ! Après la présentation de Judith Van

Eijnatten, représentante de la CPS (Communauté du Pacifique Sud), sur ce qui

se fait dans le domaine du Bio chez nos voisins océaniens, la parole a été donnée

aux participants. Chacun a pû s’exprimer sur ses questionnements, ses tentatives

et ses besoins. Première réunion sur les produits Bio, première discussion

constructive vers une garantie du Bio en Nouvelle-Calédonie.

Quel système de certification pour l’Agriculture Biologique

en Nouvelle-Calédonie ?

DOSSIER

sIgnEs dE QUalIté

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27La Calédonie Agricole 116

Une garantie pour les produits Bio : une nécessité !

Une garantie crédible pour les produits issus de l’agriculture biologique, c’est à la fois une demande du consommateur et du producteur. En effet de son côté, le consommateur veut la garantie que le produit qu’il achète ait été cultivé dans le respect des règles de la production biologique. Le producteur, quant à lui, veut également une garantie crédible lui permettant de vendre sur le marché local ou à l’export avec un coût raisonnable. A ce jour, cette garantie peut être accréditée soit par une certification traditionnelle (Agriculture Biologique avec un Organisme Certificateur), soit par un Système de Garantie Participative (SGP). L’une des différences entre ces deux possibilités est le coût d’une certification traditionnelle qui implique la vérification par un organisme tiers, du respect des règles fixées de la part des producteurs. Le système de garantie participatif, quant à lui, repose uniquement sur la confiance et l’intégrité des producteurs.En effet, ce sont les producteurs eux-mêmes qui contrôlent les exploitations de chacun d’entre eux, ce qui permet de réduire de façon drastique les coûts de la certification.

Qu’est-ce que le système de garantie participatif ?

Le Système de Garantie Participatif per-met une vente directe sur le marché local avec des certifications «SGP» individuelles pour chaque exploitation agricole. Contrai-rement à la certification traditionnelle, le SGP n’est pas soumis à une autorité in-ternationale de régulation, mais est au contraire adapté aux conditions locales de chaque pays. Ce n’est donc plus le certi-ficateur qui est propriétaire du label mais le SGP. Le Système de Garantie Participa-tif a déjà prouvé son efficacité en France (Nature et Progrès, Syndicat d’Agriculture Biodynamique, Alliance Provence, etc.), en Polynésie française (BioAgriCert), en Nouvelle-Zélande (Organic Farm NZ), aux Etats-Unis (Naturally Grown Certified), en Inde (OFAI), au Brésil (Ecovida), etc.

Participation, transparence et confiance

Le Système de Garantie Participatif entraîne une participation des producteurs et des consommateurs, ceux-ci définissent ensemble leur vision de l’agriculture biologique. Cette participation engage tous les producteurs adhérents à respecter les règles, qu’ils ont eux-mêmes définies préalablement. Le SGP joue également le rôle de la transparence : producteurs et consommateurs connaissent les règles à respecter et le fonctionnement du SGP. Enfin, une relation de confiance est tissée entre les producteurs et les consommateurs puisque le contrôle du respect des règles se fait par les producteurs eux-mêmes mais de manière mutuelle. Chaque producteur sait ce qu’il encourt s’il ne respecte pas les règles.

Atouts et contraintes

Les bénéfices à choisir le SGP sont les suivantes :• apporter une aide pour développer le marché local des produits biologiques ;• être moins coûteux car moins contrai-gnant en terme d’administration ;

• être adapté aux conditions loca-les du pays ;• apporter une garantie crédi-ble sous forme de label «certifié SGP».

Lorsqu’ils adhèrent au SGP, les producteurs ont quelques obliga-tions à respecter :• être accessibles au public à des dates définies ;• s’engager à respect les règles fixées ;• s’engager financièrement ;• s’organiser au sein d’un groupe ;

Concrètement, que faudrait-il faire ?

Etape 1 : Définir ensemble les règles à respecterAvant de choisir le type de garantie à mettre en place pour les produits biologiques en Nouvelle-Calédonie, il est nécessaire que les produc-teurs se réunissent pour se mettre d’accord sur les règles à respecter. Bien entendu, chacun des produc-

Réunion d’information du 9 juillet, sur l’agriculture biologique à la Chambre d’Agriculture

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28La Calédonie Agricole 116

teurs doit promettre de respecter ces va-leurs. Lorsque les règles sont fixées par les producteurs, et que tous ont adhéré, ces valeurs devront être mises par écrit sous forme de cahier des charges. Enfin, ce ca-hier des charges devra être vérifié par un organisme ou une structure ayant autorité en la matière. Cette vérification permettra de certifier la conformité des règles.

Etape 2 : Se regrouper pour être plus crédiblesLe regroupement des producteurs de produits biologiques est une nécessité incontournable. Le fait d’être regroupés va permettre aux producteurs de garantir un contrôle efficace du respect des rè-gles fixées dans le cahier des charges. Le contrôle de chaque exploitation agricole se fait une fois par an par simple visite des producteurs du groupe, qui notent leurs observations et éventuellement les pro-blèmes rencontrés par l’exploitant. Ainsi le contrôle se fait par les producteurs eux-mêmes, qui se soutiennent mutuellement. Les observations sont notées sur un for-mulaire sous forme d’une liste d’observa-tions sur laquelle l’observateur coche la réponse «oui» ou «non». Ce formulaire est ensuite soumis à la validation d’un produc-teur tiers. Si l’un des producteurs n’a pas respecté les règles fixées, c’est le groupe qui décide des mesures à prendre. Si la production est conforme aux règles fixées, alors le producteur reçoit une certification pour un an et peut utiliser le label «certifié SGP» pour vendre ses produits.

Etape 3 : Etablir un plan de gestion des exploitationsLe plan de gestion des exploitations doit permettre de donner une vision claire de l’avenir de chaque exploitation du groupe. Sur une période de deux ans, le plan de gestion prend en compte l’historique de l’exploitation (activités agricoles sur les trois années précédentes), indique une carte de l’exploitation (localisation, irrigation, noms des cultures, superficie, etc.), et enfin décrit les actions que pense mener le producteur pour respecter les règles établies.

Ce que propose la Chambre d’Agriculture

Bien entendu, le système de garantie participative tel qu’il a été proposé lors de la réunion à la Chambre d’Agriculture est l’une des solutions possibles pour la garantie des produits biologiques en Nouvelle-Calédonie. Cependant d’autres pistes existent comme la création d’un label calédonien officiel pour l’Agriculture

Biologique. Avant de choisir vers quel type de garantie ou certification s’orienter, il est avant tout nécessaire que les producteurs se structurent pour définir leurs objectifs et les moyens à mobiliser pour y parvenir. La Chambre d’Agriculture se propose de les aider dans la phase de montage de la structure, qui sera appelée à promouvoir le développement de l’Agriculture Biologique en Nouvelle- Calédonie.

DOSSIER

Logos de SGP d’Agriculture Biologique dans divers pays

sIgnEs dE QUalIté

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30La Calédonie Agricole 116

Du 12 au 22 juin 2008, trois spécialistes du

TYLCV (Tomato Yellow Leaf Curl Virus) et

de la gestion du climat sous abris, sont venus

pour guider les maraîchers calédoniens afin

de leur donner des moyens de lutte contre ce

virus de la tomate. Les experts ayant rendu

leurs recommandations, les maraîchers

calédoniens doivent maintenant suivre les

préconisations élaborées par le «groupe

TYCLV» composé de chercheurs de l’IAC et

de techniciens des Provinces Nord, Sud et de

la Chambre d’Agriculture.

CULTURE

Suite à la confirmation de la présence du TYCLV en Nouvelle Calédonie en février 2008, il a été décidé lors d’une réunion de crise entre les représentants de la Nouvelle Calédonie, de la Province Sud, de l’IAC et de la Chambre d’Agriculture, de faire appel à des experts internationaux. Ceux-ci ont pour mission de guider les techniciens calédoniens sur les mesures à mettre en œuvre pour limiter l’impact du TYLCV sur la production locale. Cette mission, financée par l’APICAN et organisée par l’IAC en collaboration avec les Provinces Nord et Sud ainsi que la Chambre d’Agriculture, a permis durant 10 jours, de réaliser un diagnostic des principales exploitations de tomates de la Grande Terre. La mission était composée du professeur Abdelhaq Hanafi du département de protection des plantes à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II au Maroc, du docteur Thierry Boulard de l’unité INRA-URIH de Sophia Antipolis et de Mike Smith expert auprès du département de l’agriculture du Queensland.En attendant leurs rapports définitifs et l’édition de fiches techniques (page 36) réalisées par le groupe TYCLV, nous vous proposons un premier aperçu de

Mission accomplie pour les experts du TYCLV !

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31La Calédonie Agricole 116

leurs recommandations.

Etape 1 : bien cibler l’ennemi !

La maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate est apparue dans les années soixante en Israël, mais ce n’est qu’à la fin des années quatre-vingt dix que l’on observe son introduction en Espagne etau Maroc. Il y a cinq ans, le TYLCV avait même provoqué d’importants dégâts en Martinique, avant de faire son apparition en Nouvelle-Calédonie en ce début d’année. Le vecteur de ce fléau est maintenant connu dans le monde entier, c’est une mouche blanche du nom d’aleurode. Sur les deux espèces d’aleurodes connues Bemisia tabaci et l’aleurode des serres Trialeurodes vaporariorum, seule la première est susceptible d’être vecteur du TYLCV. Cet aleurode ne dépasse guère plus de 1 mm de longueur pour une largeur maximale de 0,69 mm. Autant dire qu’il est difficile de repérer ce ravageur sur les feuilles basses ou centrales des plants de tomates sur lesquelles il se déplace.Mais on peut également le trouver sur d’autres plantes hôtes telles que le piment, le poivron, l’aubergine, le haricot qui peuvent être porteurs du virus du TYLCV sans en présenter les symptômes.

Etape 2 : connaître les mœurs de l’insecte vecteur

Pour les experts, bien connaître l’aleurode Bemisia tabaci vecteur du TYLCV en Nouvelle-Calédonie et son comportement est essentiel pour pouvoir définir les actions à mener pour vivre avec le virus. Car, que ce soit en vol actif ou en étant transporté par le vent, l’aleurode est capable de véhiculer le virus sur de très longues distances. C’est donc toute la Nouvelle-Calédonie qui est menacée. Quelques informations utiles sur cet insecte : la durée de vie des aleurodes Bemisia tabaci est de vingt jours, une fois adulte (au bout de deux à trois jours), ces mouches blanches peuvent pondre plusieurs centaines d’oeufs chacune. Autant

dire que, sous des conditions climatiques favorables, la population d’aleurodes peut croître très rapidement. Seule une baisse de la température peut être véritablement un frein au développement de cette espèce d’aleurodes.Les mouches blanches étant des insectes piqueurs-suceurs, elles se nourrissent en suçant de la sève des plantes, ce qui a pour effet d’affaiblir les plantes et même d’entraîner une maturité précoce des fruits avec une coloration irrégulière.La transmission du TYLCV aux plants de tomates peut également entraîner des dégâts indirects graves comme le développement d’autres maladies virales et l’apparition de fumagine qui ralentit considérablement la photosynthèse de la plante infectée.

Etape 3 : définir et mettre en place les actions à mener

Après avoir visité une grande par-ties des exploitations de tomates des Provinces Sud et Nord et réa-lisé un bilan des mesures d’ur-gence prises pour lutter contre la progression du TYLCV, les experts ont proposé plusieurs actions à mettre en oeuvre afin que les maraîchers puissent continuer la culture de tomates sous abri et en plein champ.Bien entendu, une surveillance minutieuse est essentielle pour maintenir un suivi efficace des

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CULTURE

et techniques acquises sur l’insecte vecteur du TYLCV et sur les actions à mener pour lutter contre ce virus, les producteurs de tomates ne sont pas totalement rassurés. En effet, les experts ont reconnu à la Nouvelle-Calédonie des conditions très favorables au développement du virus, compte tenu des températures élevées propices à la multiplication des aleurodes qui rendent impossible leur éradication. Les maraîchers vont donc devoir apprendre à vivre avec le virus. Mais, comme l’a démontré Mike Smith, technicien australien ayant été confronté au TYLCV dans le Queensland, on peut tout à fait continuer à produire avec ce virus en conditions tropicales.

populations d’aleurodes et pour évaluer l’évolution des symptômes du virus.De plus les experts ont souligné le le risque de développement de résistances à de nombreux insecticides par Bemisia tabaci. Ils ont donc vivement conseillé de privilégier autant que possible la lutte physique contre le vecteur du virus à l’aide de filets anti- insectes.

Mais cette technique présente un inconvénient majeur outre son coût : l’augmentation de la température et du taux d’humidité dans les serres. Dans les abris dits insect-proof (avec des filets anti-insectes), il est donc nécessaire d’améliorer la ventilation par une meilleure aération naturelle : augmenter l’entrée de l’air par les ouvrants du toit et des côtés, disposer les lignes de plants de tomates

parallèles au vent dominant, maximiser la vitesse de l’air au bord d’attaque de la serre, réfléchir le rayonnement proche infra rouge par des vernis ou des films sélectifs, etc. Les experts ont également préconisé l’utilisation de myco-insecticides pour lutter contre Bemisia tabaci et contre les autres homoptères. En ce qui concerne la culture en plein champ, le choix de variétés résistantes apparaît comme la solution la plus simple et la plus économique à mettre en oeuvre.

Etape 4 : être conscients des limites de la lutte

Malgré les connaissances scientifiques

Zoom sur les filets anti-insectes

Il existe une grande diversité des filets anti-insectes : matières, tailles, géométrie des mailles et nature du fil. Cependant l’utili-sation d’un filet anti-insectes, si elle permet de capturer les aleu-rodes, réduit également la venti-lation de près de 50%, entraînant ainsi l’augmentation de la tem-pérature et du taux d’humidité dans la serre.

Exemple de trois types de filets anti-insectes

Le filet anti-insectes ultravent breveté par le docteur Thierry Boulard de l’INRA Sophia Antipolis, va permettre de diminuer la température de la serre en augmentant l’aération.

Exemple d’un filet anti-insectes ultravent

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CULTURE

Les facteurs favorables à la maladie

Cette maladie virale est transmise UNIQUEMENT par la mouche blanche (aleurode), Bemisia tabaci ; elle peut compromettre la production de tomate.

tYlCv (tomato YEllow lEaf CURl vIRUs)

Nanisme sur l’ensemble du plant Jaunissement plus ou moins marqué des feuilles avec une forme en cuillère

Forte réduction de la taille des feuilles

Il n’y a PAS de transmission par : • les semences • les méthodes culturales (taille, etc.)• l’eau et le vent.D’autres espèces cultivées et sauvages peuvent être infectées par ce virus :piment, poivron, pomme de terre, haricot,

Datura, morelle noire, Physalis, etc.Attention certaines de ces plantes peuvent être infectées sans en avoir les symptômes.Elles représentent donc des réservoirs potentiels.

Comment limiter les dégâts?

Deux principes de base :• Retarder au maximum les premières contaminations• Limiter l’extension des foyers

A LA PEPINIERE

• Utiliser des plants sains issus d’une pépinière équipée de filets INSECTPROOF et d’un SAS.• Repiquer des plants en excellent

état sanitaire et de plus de 3 semaines.• Installer la pépinière à l’abri du vent et dans un milieu exempt de plantes hôtes de Bemisia.• Désherber très soigneusement

Les fiches techniques élaborées par le groupe TYLCV

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la pépinière et ses abords.• Positionner dans la pépinière des pièges jaunes englués aux endroits sensibles (entrée, etc.) : ils serviront d’indicateurs de la présence du ravageur.• Dès l’observation d’aleurodes, traiter avec des insecticides homologués en alternant les groupes issus de la classification IRAC (voir liste).

LISTE DES PESTICIDES HOMOLOGUES SUR TOMATE CONTRE LES ALEURODES (source DAVAR/SIVAP)

Si vous observez ces symptômes, contacter d’urgence les personnes suivantes :M. Philippe GATIER - 81.73.38 / 35.31.15 (Direction du Développement Rural)M.. Philippe CAPLONG - 98.97.06/ 43.70.21 (Direction du Développement Rural)

ClassificationIRAC

Nom commercial

Dose Matière active Délai avantrécolte(jours)

1 LANNATE 250 g p. c./hl methomyl 7

4

SUPREMEACTARA

CONFIDOR

0.5 Kg p.c. /Ha0,14 - 0,28 Kg p.c./Ha350 EC 170 ml p.c / HA

acetamipridethiamethoxamimidaclopride

737

3

SHERPA 10CYMBUSHCYPERFOR

DECIS 2,5CE

5 g p.c./hl50 g p.c./hl50 g p.c./hl

12,5 g m.a./Ha

cypermethrinecypermethrinecypermethrinedeltamethrine

3333

9CHESS

CHESS WGPLENUM 50 WG

200 g p.c./Ha200 à 400 g p.c./Ha0,4 à 1,2 Kg p.c./Ha

pymetrozinepymetrozinepymetrozine

333

7 ADMIRAL 0,25 litres p.c./Ha pyriproxyfen 3

23 BERON 2SC O510-620 ml p.c./Ha spiromesifen 7

16APPLAUD FL

APPLAUD 25WPPILAN 25WP

300 g p.c./Ha50 g p.c./hl

500 g p.c./Ha

buprofezinebuprofezinebuprofezine

333

Origine naturelle

NEEM AZAL T/SPREFERAL TM

PY-BOADDIT

3 litres p.c./Ha2600 g p.c./Ha100 ml p.c./hl

2,5 litres p.c./1000 l d’eau

azadirachtinepaecilomyces fumosoroseus

pyrethrines naturelles + piperonyl butoxydeemulsif iants huiles végétales

3313

Divers AGRI 50AGRI 50ESAVONA

300 ml p.c./hl250 - 400 ml p.c./hllitres p.c./1000 m2

ethoxylate de dodecylphenol+ tetrahydrofurfuryl alcoolalginate propilene glycol

alcool + sels de potassium et acides gras

333

APRES LE REPIQUAGE

• Dès le repiquage, installer 1 piège jaune pour 100m2 au niveau de l’apex du plant afin de suivre la capture des adultes, les contrôler chaque jour en début de culture et chaque semaine à sa fin.• Désherber très soigneusement la parcelle, l’abri et leurs alentours.• Pour les serres, installer des panneaux jaunes de chaque côté du SAS.

• Dès l’apparition de symptômes, arracher et brûler les plants concernés.• Dès l’observation d’aleurodes (sur les panneaux ou les plants), déclencher les traitements insecticides (voir liste ci-dessous) et passer au piégeage massif en installant des bandes (rouleaux) de plastique jaune engluées.• En fin de culture, réaliser un traitement de choc afin d’éliminer tous les aleurodes adultes, puis arracher et brûler les plants.

Fiche élaborée par la DDR-PS (groupe de travail « TYLCV »), version du 03.04.08

Recommandations• Traiter avec des produits homologués• Respecter le délai avant récolte• Alterner les groupes issus de la classification IRAC pour éviter les risques de résistance

• Respecter les doses d’emploi• Respecter les consignes de sécurité

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Généralités

Dans les cultures maraîchères de Nouvelle-Calédonie, il existe deux espèces nuisibles d’aleurodes : Trialeurodes vaporariorum (Westwood) et Bemisia tabaci (Gennadius).Plusieurs critères permettent de distinguer ces deux espèces (voir photos 1, 2 et figure 1)• Les oeufs mûrs de B. tabaci sont jaunes et ceux de T. vaporariorum sont noirs.• Les pupes de B. tabaci sont plus aplaties que celles de T. vaporariorum qui ressemblent à des petites boîtes rondes ciliées (franges de poils).• Les adultes de B. tabaci sont plus petits et plus minces (ailes en « toit ») que ceux de T. vaporariorum qui ont une forme plus triangulaire (ailes en « delta »).• Enfin, les adultes de B. tabaci peuvent être présents sur la totalité de la plante même si généralement, ils se concentrent sur les trois feuilles supérieures comme cela est le cas pour les adultes de T. vaporariorum. Le TYLCV est transmis UNIQUEMENT par Bemisia tabaci.

CULTURE

Bemisia tabaci (Homoptera : Aleyrodidae)

Vecteur du Tomato Yellow Leaf Curl Virus (TYLCV)

Biologie

Bemisia tabaci est une espèce cosmopolite et complexe.• Elle se rencontre sur plusieurs centaines d’espèces végétales différentes.• Elle est présente tout au long de l’année avec des pics de populations en saison chaude.• Elle se caractérise par 24 biotypes différents (A à T) qui sont marqués par des affinités diverses envers les plantes hôtes et des potentiels invasifs différents.• Au cours de son développement, nous distinguons 4 stades larvaires (L1 à L4) qui aboutissent à une pupe (ou puparium) donnant lieu à un adulte après nymphose (voir figure 2).• Chaque adulte pond environ 250 oeufs sur 1 plant de tomate. Cela dit, cette fécondité dépend de la plante hôte et du biotype de B. tabaci considéré.• Sous un climat subtropical (tel que celui que l’on connaît en Nouvelle-Calédonie), la durée de développement larvaire (oeuf à adulte) oscille autour d’une vingtaine de jours et la longévité des adultes varie entre 10 à 15 jours (voir tableaux 1 & 2).

Photo 1: larves de B. tabaci Photo 2 : adulte de B. tabaci Figure 1 : différences morphologiques entre les 2 aleurodes

4 stades larvaires

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Contacts : P. CAPLONG - 98.97.06 / 43.70.21 - B. GATIMEL - 81.99.03 / 43.70.21 (Direction du Développement Rural - Province Sud)

Fiche élaborée par la DDR-PS (Groupe de travail « TYLCV » ) - Version du 27.03.08

Symptômes et risques phytosanitaires

Bemisia tabaci entraîne un affaiblissement des plantes hôtes, lié d’une part aux ponctions de sève qu’elle occasionne, d’autre part à une baisse de l’activité photosynthétique (recroquevillement des feuilles et développement d’un champignon, la fumagine). La qualité visuelle des fruits, et donc des produits agricoles, devient moindre. De plus, Bemisia tabaci est aujourd’hui reconnue comme un vecteur très important de viroses : plus d’une centaine de virus lui sont inféodés (111), dont le TYLCV.Sur la figure ci-dessous (figure 3), nous constatons que B. tabaci acquiert le TYLCV en moins d’une heure au contact d’un plant virosé. Puis, après une incubation de 20 heures, l’aleurode devient virulifère et peut contaminer un plant sain si elle se retrouve pendant un minimum d’une demie-heure à ponctionner sa sève. Elle conserve sa virulence à vie et peut ainsi pendant plusieurs jours disperser le virus en affectant des plants sains.

Moyens de lutte

En ce qui concerne les outils de lutte existants contre cet aleurode, il faut savoir que plusieurs matières actives sont disponibles pour contrôler chimiquement les populations vectrices du TYLCV.Cependant, plusieurs cas de résistance de B. tabaci ont été mis en évidence (pyrèthrinoïdes de synthèse, imidaclopride, pyriproxyfène…). Afin d’éviter ces résistances, l’emploi des produits phytosanitaires doit être raisonné en tenant compte de leurs modes et sites d’action, au-delà du simple critère de la famille chimique (voir fiche technique TYLCV).Cela dit, la lutte chimique n’est pas une solution à elle-seule. Le contrôle de B. tabaci n’est possible qu’en associant plusieurs techniques de lutte (agronomiques, culturales, physiques,…). Sur ce point, nous remarquons que Bemisia tabaci présente des dispositions favorables à l’emploi de moyens alternatifs de lutte.

Photo 3 : Piège jaune englué

En effet, cette espèce est attirée par la couleur jaune ce qui permet d’envisager l’emploi du piégeage chromatique à la fois pour mesurer l’abondance de ce ravageur au sein des parcelles (panneaux jaunes englués - voir photo 3) mais aussi pour piéger massivement des individus à l’aide de bandes « roller » engluées.

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CULTURE

Actuellement, en Nouvelle-Calédonie, la plupart des pépiniéristes achètent des substrats prêts à l’emploi ou bien les fabriquent à partir de matériaux disponibles localement ou importés. D’autres utilisent de la terre végétale ou bien des terreaux de feuilles compostées naturellement et récoltées dans la litière des forêts humides dits «bois pourris». «A la SRMH, depuis 2003, nous avions l’habitude d’utiliser un substrat composé de 50 % de sable de silice blanc lavé et tamisé et de 50 % de tourbe brune néo-zélandaise. Ce substrat donnait d’assez bons résultats mais présentait certains défauts comme son poids élevé et sa faible rétention en eau

minier permettait de répondre à notre autre objectif de valorisation de la flore ornementale de Nouvelle-Calédonie».

Matériels et méthodes

Substrats testésSix constituants différents ont été utilisés dans le cadre de cet essai, employés en mélanges ou seuls dans certains cas.

• Sable de silice local tamiséIl s’agit d’un sable blanc issu d’une carrière de la Tamoa tamisé à 3-5 mm et lavé.• Tourbe néozélandaiseCette tourbe brune disponible chez les revendeurs locaux est également appelé

Substrats en Pépinière Ornementale

Etude technico-économique • Gildas Gâteblé et Donny Wamytan • Institut Agronomique néo-Calédonien Station de Recherches Maraîchères et horticoles

nécessitant des arrosages réguliers. En outre, ce sable de silice n’est plus disponible à la vente. Afin de répondre aux besoins des pépiniéristes et des services techniques pour l’acquisition de références sur des substrats utilisables en pépinière ornementale, nous avons lancé un essai sur une espèce endémique Metrosideros operculata var. operculata. Cette espèce présente en effet un port et une vitesse de croissance adaptés à un essai en conteneurs. Une ou des espèces exotiques (Hibiscus rosa-sinensis, Cordyline fruticosa…) aurait également pu être utilisé à cette fin mais le choix d’une espèce endémique de forêt humide et de maquis

Cette étude présente les résultats

d’un essai de 15 substrats différents

pour des cultures en conteneur en

pépinière ornementale.

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Peat Moss et est conditionnée en sacs de 20, 50 et 100 litres.• Ecorce de Pinus compostéeCette écorce provient des résidus de Pinus de la scierie de Netchaot. Les écorces sont compostées mais le procédé de compostage n’est pas encore normalisé et cela peut entrainer des différences notables suivant le temps et les méthodes de compostage. La scierie de Netchaot a le projet de se lancer dans une production normalisée de ce substrat d’origine locale.• Fibre de cocoIl s’agit d’une fibre de coco originaire du Sri Lanka car pour l’instant le projet d’une unité de production de fibre de coco local à Ouvéa n’est plus à l’ordre du jour pour des questions de rentabilité.• Pierre ponce ou PumiceLe pumice (appellation anglaise) est une pierre ponce volcanique importée de Nouvelle-Zélande.Plusieurs granulométries existent et nous avons testé la granunométrie 0-9 mm.• ZéoliteLa zéolite est également un matériau naturel provenant de Nouvelle-Zélande. C’est un substrat peu connu formé à partir de roches où les cendres volcaniques ont réagi avec des eaux alcalines. Nous avons utilisé deux granulométries (1-8 mm et 4-8 mm).

A partir de ces constituants, quinze substrats ont été fabriqués : (mélange en bétonnière)1) 50%* Sable de silice local tamisé / 50 % Tourbe néozélandaise 2) 50% Sable de silice local tamisé / 50 % Ecorce de Pinus compostée3) 50% Sable de silice local tamisé / 50 % Fibre de coco 4) 50% Pierre ponce 0-9 mm / 50 % Tourbe néozélandaise 5) 50% Zéolite 1-8 mm / 50 % Tourbe néozélandaise6) 50% Zéolite 4-8 mm / 50 % Tourbe néozélandaise 7) 50 % Tourbe néozélandaise / 30 % fibre de coco / 20 % Pierre ponce 0-9 mm8) 50 % Tourbe néozélandaise / 30 % fibre de coco / 20 % Zéolite 4-8 mm

pendant près de 7 mois (du 27 août 2007 au 20 mars 2008) dans une serre plastique avec une irrigation par aspersion calée sur le substrat le plus drainant.

Résultats

Données économiquesCette étude économique a pour objectif de donner des éléments de coût de revient des substrats utilisés. Ces prix sont indicatifs et susceptibles de changer en fonction des fournisseurs locaux et en Nouvelle-Zélande. Le tableau 1 présente les résultats et montre que les substrats 6 et 14 sont trois fois plus chers que les substrats 13 et 3.

9) 50 % Tourbe néozélandaise / 30 % fibre de coco / 20 % Sable de silice10) 50 % Fibre de coco / 30 % Tourbe néozélandaise / 20 % Pierre ponce 0-9 mm11) 50 % Fibre de coco / 30 % Tourbe néozélandaise / 20 % Zéolite 4-8 mm12) 50 % Fibre de coco / 30 % Tourbe néozélandaise / 20 % Sable de silice13) 100 % Fibre de coco14) 100 % Tourbe néozélandaise15) 100 % Ecorce de Pinus compostée

* Les pourcentages s’entendent en volumes prêts

à l’emploi.

A tous ces mélanges, un engrais à libération lente (Osmocote ) à 2.5 Kg/m3 a été incorporé lors du mélange en bétonnière. Les boutures ont été empotées directement en pots de 2 litres. Les plantes ont été cultivées

Tableau 1 : Coût de revient indicatif des 15 substrats et proportion des matériaux et du fret

Prix TTC 2007 en CFP

Pot de 2 litres

Prix TTC 2007 en CFP1 m3

Coût matériauxen %

Coût Fret en %

Substrat n°13 16,9 8 473 17 83

Substrat n°3 17,3 8 683 52 48

Substrat n°2 18,2 9 114 55 45

Substrat n°15 18,6 9 336 24 76

Substrat n°12 28,2 14 089 47,5 52,5

Substrat n°10 29,9 14 969 39,3 60,7

Substrat n°11 34,8 17 403 44,6 55,4

Substrat n°9 35,5 17 778 50 50

Substrat n°1 35,8 17 904 79 21

Substrat n°7 37,3 18 657 50,4 49,6

Substrat n°4 40,4 20 202 58,5 41,5

Substrat n°8 42,2 21 092 55,4 44,6

Substrat n°5 47,2 23 579 67,5 32,5

Substrat n°6 52,4 26 189 71 29

Substrat n°14 53,8 26 915 72 28

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CULTURE

s’assècheront. Plus les pF 1.7 et 2 sont élevés et plus les irrigations pourront être espacées.La phase gazeuse peut quant à elle être approchée par la capacité de rétention en air en fonction de l’humidité du substrat. En général, plus un substrat est saturé en eau et plus le volume d’air disponible est faible ce qui provoque des asphyxies racinaires. Ainsi, le substrat n°14 (100 % tourbe) a la propriété de posséder une capacité en air très faible à la capacité en bac (pF 1) mais très forte aux pF 1.7 et 2. En conséquence, pour ce type de substrat, il faudra piloter l’irrigation pour qu’un assèchement se produise entre chaque arrosage sinon les risques d’asphyxie racinaires seront élevés. A l’inverse, le substrat n°2 est celui présentant la meilleure capacité

de rétention en air à pF 1. Le substrat n°4 est quant à lui le moins aéré à pF 1.7 et 2.La porosité totale permet d’estimer les volumes potentiellement disponibles pour la rétention en eau et en air mais il faut mieux pour cela se fier aux indices précédents. Ici, le substrat ayant la plus faible porosité est le n°1 celui ayant la plus haute est le le n°10.

Etude physico-chimique

Les 15 substrats ont été analysés pour leurs propriétés physiques et chimiques par le laboratoire SAS spécialisé dans ce type d’analyses. Les principaux résultats sont présentés dans le Tableau 2.

Propriétés physiques

Les propriétés physiques d’un substrat sont essentielles pour le bon développement d’une plante en conteneur et il est nécessaire de trouver un compromis entre les phases solides (constituant le support de culture), liquides (alimentation en eau et minéraux) et gazeuses (respiration racinaire).La phase solide est notamment mesurée par la masse volumique ou sa densité. Ici, le substrat n°1 est le plus lourd (913 g/l) et le n°13 le plus léger (89 g/l). Les plantes cultivées dans un substrat lourd sont plus difficiles à manipuler mais se renversent moins lors des coups de vent sur les aires de culture.La phase liquide est notamment mesurée par la capacité de rétention en eau d’un substrat en fonction de son «assèchement». La capacité en bac (similaire à la capacité au champ pour des analyses de terre) correspond à l’eau retenue par le substrat après saturation complète et ressuyage libre et peut être exprimée par la valeur du pF 1. Ici, le substrat n°14 a la plus grande capacité en bac alors que le n°2 a la plus mauvaise. Les valeurs de pF 1.7 et 2 donnent une indication sur l’eau disponible après un assèchement relatif. Le substrat n°1 présente des valeurs faibles alors que le n°4 présente des valeurs hautes. En pratique, cela veut dire qu’il faudra arroser très régulièrement les plantes cultivées dans le substrat n°1 sinon elles

Développement racinaire après 7 mois de culture dans le substrat n° 8-III (2)

Développement racinaire après 7 mois de culture dans le substrat n° 13-IV B

Développement racinaire après 7 mois de culture dans le substrat n° 15-II (2)

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Unité n°1 n°2 n°3 n°4 n°5 n°6 n°7 n°8 n°9 n°10 n°11 n°12 n°13 n°14 n°15Analyse chimique Matière organique % 16,7 21,3 5,2 33,7 25,3 22,3 52,6 50,0 25,5 44,8 48,5 21,6 84,1 94,9 88,5pH 5,4 4,7 6,5 4,7 4,4 4,6 4,6 4,7 5,4 4,8 5,0 5,5 5,7 4,5 3,5Conductivité mS/cm 0,3 0 0,3 0,3 0,3 0,3 0,4 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,6 1 0,2Azote-NO3 mg/l 4,8 0,2 0 7,6 4,2 4,2 5,1 4,3 4,3 4,3 2,2 2,4 0,1 56,8 0,1Azote-NH4 mg/l 15,8 0,7 0,1 6,8 0,6 0,5 8,5 2,0 12,1 2,8 0,7 4,0 0,1 57,3 0,5Phosphore mg/l 1,7 0,1 1,9 0,9 1,3 1,3 1,6 2,5 2,8 1,2 1,4 2,3 4,1 8,1 0,7Sulfate mg/l 101,1 1,3 8,6 79,2 100,3 96,6 94,3 99,3 99,1 57,1 47,4 59,2 12,7 199,3 5,5Potassium mg/l 5,3 1,0 48,7 13,2 7,0 7,0 37,5 20,2 43,9 51,2 19,0 52,0 105,4 19,9 2,4Calcium mg/l 12,5 2,9 2,9 13,7 15,6 18,5 12,3 17,7 12,7 8,6 9,5 7,7 7,8 34,9 5,4Magnésium mg/l 12,4 1,2 2,4 9,1 16,0 18,0 11,9 20,7 13,6 7,4 12,3 7,8 7,3 37,2 3,6Cuivre mg/Kg 2,1 2,9 0,8 0,9 0,5 0,9 1,1 1,1 3,1 1,5 1,2 1,2 3,5 4,0 5,0Zinc mg/Kg 10,1 9,5 8,7 15,7 18,9 21,2 7,7 19,9 10,2 7,9 10,2 11,6 13,2 7,9 14,2Manganèse mg/Kg 49,1 39,4 36,5 68,2 35,1 28,4 52,0 43,4 51,4 52,4 36,4 49,1 48,9 42,5 41,3Fer mg/Kg 3462 3100 2772 784 368 257 639 414 3448 543 264 3407 113 711 1075Bore mg/Kg 1,2 0,2 1,1 3,1 2,5 1,8 5,2 5,1 3,6 5,2 5,4 2,7 10,5 7,3 0,5Analyse physique Masse volumique g/l 913 816 802 475 390 457 234 259 438 223 239 415 89 199 288Porosité % 61,1 64,2 68,6 77,4 82,4 79,8 87,6 86,5 80,3 88,7 87,6 81,8 64,5 87,0 81,8Capacité pF 1,0 358 265 434 589 560 585 589 614 522 644 645 531 648 700 504de rétention pF 1,7 206 221 296 405 397 381 336 354 298 377 404 340 413 269 349en eau en ml/l pF 2,0 138 156 206 342 314 343 270 291 210 295 330 238 313 207 268Capacité pF 1,0 254 377 251 185 265 214 287 251 280 243 231 286 297 170 314de rétention pF 1,7 406 421 389 370 427 418 540 510 505 510 472 478 532 602 469en air en ml/l pF 2,0 473 486 480 432 510 456 606 574 592 592 547 579 632 664 550

Tableau 2 : Synthèse des principales propriétés physiques et chimiques* des 15 substrats

* L’analyse des éléments minéraux ne présente pas la part assimilable de la part non assimilable par les plantes. Par exemple, les fortes valeurs en fer pour les substrats à base de sable de silice semblent plutôt refléter la composition minérale de la silice que le fer qu’elle va effectivement libérer et qui sera utilisable par la plante.

Graphique sur les poids sec

Jeunes plants de /Metrosideros operculata/ var./operculata/ avant empotage dans les différents substrats

Poids secs moyens des plantes cultivées dans les 15 substrats

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CULTURE

Propriétés chimiques

Les propriétés chimiques d’un substrat horticole sont également prépondérantes pour le développement des plantes en conteneur. Cependant, les pépiniéristes ont la possibilité de les faire évoluer plus facilement au cours de la culture, notamment avec l’apport d’engrais.L’élément le plus déterminant de l’analyse chimique d’un substrat est son pH. L’optimum de croissance pour la plupart des plantes ornementales se situe pour un pH compris entre 5,5 et 6,5. Ainsi, le substrat ayant le pH le plus bas est le n°15 (écorce de Pinus compostée) alors que le plus haut est le n°3. Des pH élevés ou bas peuvent entrainer des problèmes d’assimilation de certains minéraux par les plantes.La conductivité représente quant à elle, la quantité d’éléments minéraux disponibles dans le substrat. Plus cette conductivité de départ est faible et plus il sera facile de piloter la fertilisation en fonction des besoins de la plante. Ainsi, la tourbe (substrat n°14) possède une forte conductivité de 1mS/cm pour un substrat non amendé alors que le substrat n°2 a une conductivité nulle.Le pourcentage de matière organique dans un substrat n’est pas déterminant pour le choix d’un substrat contrairement à un sol où l’on cherche à l’optimiser. La matière organique agit en effet sur la rétention et la libération des éléments minéraux. Autrement dit, plus le pourcentage de matière organique est élevé et plus la capacité du substrat à capter les engrais sera importante. Cela peut présenter certains avantages si la fertilisation n’est pas suivie correctement en entraînant des carences mais cela présente également des défauts car le substrat peut emmagasiner trop d’engrais et donc susceptible de provoquer des toxicités.Les quantités mesurées en macro et micro-éléments sont données dans le Tableau 2 pour indications. Les valeurs extrêmes y sont surlignées. Ainsi, la tourbe (substrat n°14) est très riche en azotes, en sulfates, en calcium et en magnésium

et la fibre de coco est très riche en potassium. Le sable de silice est quant à lui riche en fer.

Etude technique

Les résultats de l’étude technique sont issus de l’analyse des données des poids secs (lavage puis passage en étuve) des parties aériennes et racinaires de chacune des 480 plantes de l’essai. Dans le cadre de cet essai, on considère en effet qu’une plante bien développée a poussé plus vite et fabriqué plus de matière sèche qu’une plante faiblement développée.Le Tableau 3 récapitule les poids moyens des 32 plantes pour chaque substrat.Dans les conditions de notre essai, les meilleurs substrats pour une croissance optimale et équilibrée des plantes sont respectivement les substrats n°8, n°2, et n°15. Ce même classement est valable pour le poids moyen des parties aériennes. En revanche, les substrats n°2, n°15 et n° 3 favorisent de façon statistiquement identique les parties souterraines et sont les plus intéressants du point de vue racinaire.Les substrats les moins performants sont les substrats n°13, n°10 et n°7 pour les poids totaux et aériens. Les plus mauvais substrats pour les racines sont les substrats n°11, n°10 et n°13.

Tableau 3 : Poids secs moyens des plantes cultivées dans les 15 substrats

n°8 0,53 7,78 8,3n°2 0,9 6,56 7,46n°15 0,86 6,59 7,45n°14 0,47 6,25 6,72n°3 0,81 5,65 6,46n°4 0,56 5,9 6,46n°1 0,62 5,79 6,39n°5 0,49 5,67 6,16n°6 0,42 5,66 6,08n°9 0,49 5,4 5,88n°12 0,49 4,85 5,35n°11 0,34 4,81 5,15n°7 0,44 4,2 4,64n°10 0,4 3,88 4,27n°13 0,4 3,6 4

Discussion

D’après ces études, on s’aperçoit que les deux substrats (n°2 et n°15) inté-grant de l’écorce de Pinus compostée sont parmi les plus intéressants pour le développement de Metrosideros operculata var. operculata. Ces deux substrats figurent également parmi les quatre moins chers. Des substrats à base d’écorce de Pinus compostée semblent donc être un bon compromis pour la culture de plantes ornementa-les en conteneur. Il faut cependant tenir compte du fait que cet écorce a un pH très bas qui ne conviendra pas forcé-

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Vue générale du dispositif de l’essai substrats

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ment à toutes les espèces et que sa fa-brication n’est pas encore maitrisée pour des grandes quantités homogènes par la scierie de Netchaot. Le sable de silice est quant à lui indisponible à présent.Le substrat n°8, composé de tourbe, de fibre de coco et de zéolite est également intéressant car il possède des propriétés physico-chimiques ad hoc et qu’il a donné de très bons résultats. Son coût relative-ment élevé à plus de 21 000 CFP/m3 pourra cependant être limitant.Le substrat n°1, utilisé à la SRMH durant plus de cinq années et utilisé ici comme témoin, nous avait donné des résultats à priori satisfaisants en termes de rapport qualité/prix, ce qui est confirmé par cette étude comparative. Le substrat n°3 aurait aussi pu être utilisé car il favorise de fa-çon sensiblement égale au substrat n°1 la croissance des plantes mais est beaucoup moins cher. Le substrat n°4, composé de pierre ponce et de tourbe, est également un substrat utilisable mais avec un coût de revient assez élevé.

Les substrats que nous déconseillons sont les n°7, n°10, n°13 et n°11 car d’un point de vue agronomique, ils présentent les plus mauvais résultats même si leur prix peut être bas. A la lumière de cette étude, nous préconisons de ne pas utili-ser plus d’un tiers de fibre de coco dans les substrats car il semble qu’elle joue un rôle négatif si elle est utilisée seule ou à de trop fortes proportions dans les mélan-ges. Il est par ailleurs étonnant de retrou-ver deux substrats de constitution proches (n°7 et n°8) uniquement différenciés par un constituant différent (zéolite ou pierre ponce) présentant des résultats agrono-miques aussi différents. Dans de telles circonstances, il est difficile d’affirmer que la zéolite est meilleure que la pierre ponce car la granulométrie utilisée n’est pas identique.

L’irrigation (type, dose et fréquence) étant théoriquement à piloter en fonction de chaque substrat et de chaque plante culti-vée, il faudra modérer les conclusions ci-dessus car en ayant pratiqué un pilotage adapté à chaque substrat, les résultats

auraient pu être différents. En effet, l’irrigation a été calée sur le substrat le plus drainant ce qui pouvait entrai-ner des asphyxies racinaires pour les plantes cultivées dans les substrats les moins drainants. Toutefois, en Nouvel-le-Calédonie, les plantes ornementales en conteneur sont principalement culti-vées sur des aires de culture en plein air ou sous ombrière et donc soumises aux précipitations naturelles pouvant être abondantes à certaines périodes. Un substrat assez drainant est donc conseillé même s’il faudra irriguer plus fréquemment et à plus petites doses.

Conclusion

Cette étude met en lumière l’importance des propriétés physico-chimiques d’un substrat sur le bon développement des plantes. Même si cela parait évident, aucune étude n’avait jusque là été me-née en Nouvelle-Calédonie en compa-rant des substrats locaux et importés. D’autres substrats locaux auraient pu être testés, notamment des matériaux minéraux (pierre bleue 3-6 mm…) voire organiques (déchets verts com-postés…). Des matériaux importés tels que perlite, vermiculite et pouzzolane possédant d’excellentes caractéristiques physi-ques sont quant eux trop onéreux pour une utilisa-tion en incorporation dans des substrats pour des conte-neurs de plus de 1 litre. A partir des analyses physico-chimi-ques, des ré-sultats présentés ainsi que des ma-tériaux disponibles, les pépiniéristes pour-ront également extrapoler pour fabriquer leurs pro-pres mélanges. Il est toute-fois conseillé de procéder à

des analyses ainsi qu’à des tests avant de changer radicalement son substrat habituel.Cet essai a été réalisé pour des cultures de plantes ornementales en conteneurs mais ces résultats peuvent également apporter des éléments de choix pour d’autres filières telles que les plants forestiers et fruitiers ainsi que les cultures hors sol en fleurs coupées et en maraîchage. Il serait par ailleurs bon d’encourager des projets de fabrication de substrats locaux normalisés quant à leurs carac-téristiques physico-chimiques afin de valoriser les déchets forestiers, agri-coles (écorce de Pinus, déchets verts, fibre de coco…) voire de sous produits industriels (boues, son et coques de riz…).

Pour en savoir plus sur les substrats : «Cultures en pots et conteneurs» aux éditions INRA.

Vue générale du dispositif de l’essai substrats

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AGRO-TOURISME

Si vous ne connaissez pas encore les poulets farcis

aux pruneaux ou les quiches aux crevettes de

la famille Pascau, il est temps de venir faire un

tour à la Ferme de Teremba ! Un grand choix de

produits du terroir et un accueil chaleureux vous y

attendent !

Eleveurs de volailles depuis 1993, le temps était venu pour Marie-Thérèse et Patrick Pascau de diversifier leur activité. Pour le couple, il s’agissait de continuer à vendre de la volaille, mais sous une autre forme. Le défi était de taille : trouver le moyen de faire manger de la volaille d’une manière différente et originale. C’est ainsi que naquit l’idée du poulet désossé farci à la Ferme de Teremba. Alors, après sept ans d’élevage et de vente de volailles, la

Patrick Pascau vendant les produits de la Ferme de Teremba au Petit Marché Ballande le samedi matin

La Ferme de Teremba : de l’élevage à la cuisine gastronomique !

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Marie-Thérèse Pascau préparant les poulets désossés farcis dans l’une des deux cuisines de la Ferme de Teremba

famille Pascau s’est donc lancée dans la cuisine gastronomique ! En quelques années, la Ferme de Teremba est devenue un lieu incontournable de vente de produits du terroir.

Un grand choix de produits du terroir

Quelle belle façon de vendre du poulet, lorsqu’il est désossé et préparé, et qu’il n’y a plus qu’à le faire cuire ! Grâce au savoir-faire de la famille Pascau, quelques heures au four dans un fond d’eau et vous obtenez un superbe poulet odorant à la peau bien croustillante. De la vraie cuisine gastronomique chez soi ! Pour vous régaler ou épater vos invités, un large choix vous sera proposé à la Ferme de Teremba : du poulet désossé farci avec une farce au poulet ou au porc agrémentée de pruneaux, pommes, ananas, olives ou champignons. Du blanc de poulet et des cuisses de poulet désossé farcis aux poireaux / fromage, jambon / fromage, ou champignons / fromage. Si vous ne voulez pas de la viande, et bien la cuisinière vous proposera également des quiches aux crevettes, au crabe ou aux poireaux. Et si vous préférez une cuisine

moins élaborée, vous pourrez alors choisir parmi les saucisses de porc, de poulet ou de cerf. Ce n’est pas le choix qui manque à la ferme, et il y a même des produits «spéciaux» pour les grandes occasions ! Que diriez-vous d’une canette désossée farcie avec une farce au porc et aux oranges ou un magret farci au porc et aux oignons confits ?

Un investissement financier et beaucoup de travail

Pour pourvoir réaliser leur projet et proposer ce large choix de produits du terroir, Marie-Thérèse et Patrick Pascau ont dû investir de l’argent et du temps. Un investissement financier important a été nécessaire pour l’équipement en inox et pour l’installation des deux salles de travail en respectant les normes d’hygiène et de sécurité, et la chaîne du froid. Dans la première salle, la viande est préparée, emballée ou

mise sous vide, puis congelée. La deuxième salle sert pour la cuisson des quiches, des crabes, etc. Deux salles de travail bien distinctes et bien équipées pour proposer des produits de qualité.L’aspect financier n’est pas le seul investissement de la famille Pascau, le travail est également important et astreignant. Désosser un poulet ou un canard, ce n’est pas donné à tout le monde ! Et lorsqu’il s’agit de désosser des cuisses de poulet, il faut toute la patience et la dextérité de Marie-Thérèse Pascau. Puis il faut préparer la farce, farcir l’animal et enfin emballer le produit fini. Une journée entière de travail est nécessaire à la cuisinière pour préparer 20 poulets désossés farcis. On comprend mieux la satisfaction du client qui n’aura plus qu’à enfourner son poulet quelques heures avant de le déguster !

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Le poulet désossé farci :(avec une farce au poulet ou au porc)- aux pruneaux- à l’ananas- aux olives- aux champignons

Le blanc et la cuisse de poulet désossé farcis :- poireaux/fromage- jambon/fromage- champignons/fromage

La canette ou la pintade désossée farcie :

(avec une farce au porc)- aux olives- aux oranges

Les coquilles au crabe

Les quiches :- aux crevettes- au crabe- aux poireaux

Les saucisses :(de porc, de poulet ou de cerf)

La Ferme Terembavous propose ses produits du terroir

Bon appétit !

ETUDE DE FILIERE

Satisfaire le client avant tout !

A la Ferme de Teremba, on a le souci de satisfaire le client avant tout. C’est peut-être pour cela que les produits préparés par Marie-Thérèse et Patrick Pascau ont eu dés le début tant de succès. Le choix dans la confection des poulets désossés farcis répondait à une réelle attente des clients. Ainsi, la cuisinière de la Ferme de Teremba est à l’écoute de ses clients : ils font des suggestions et elle élabore de nouvelles recettes.Fans de la cuisine de Marie-Thérèse, ou curieux des nouveaux plats préparés par la cuisinière, les clients de la Ferme de Teremba sont fidèles. Pendant toute la semaine et même le dimanche, une vingtaine de personnes (retraités, mères de famille, parents et enfants) viennent à la ferme pour acheter poulets farcis, saucisses ou tartes suivant les goûts et les préférences de chacun. Mais le plus gros de la clientèle

se trouve à Nouméa et notamment tous les samedis matins au petit marché Ballande où Patrick Pascau propose tous les produits du terroir de la ferme. Une clientèle de particuliers se fait même livrer tous les derniers jeudis du mois. Et lorsqu’il y a une lassitude d’un produit, une nouveauté fait son apparition. A la Ferme de Teremba, on sait fidéliser les clients !

Une entreprise familiale

L’atout de la Ferme de Teremba, c’est de proposer des produits du terroir de qualité toute l’année, et bien entendu de faire travailler les éleveurs de volailles de la région. Clients comme fournisseurs, tout le monde y trouvent son compte. Le succès est tel que les clients se sont diversifiés : du repas

familial, au repas d’anniversaire en passant par un repas d’affaires, même les chefs d’entreprise font appel à la Ferme de Teremba.Vu le succès grandissant de la vente de produits du terroir à la Ferme de Teremba, il se pourrait bien que l’entreprise familiale évolue. Et pourquoi pas dans le futur, une table d’hôtes où petits et grands pourraient se régaler, ou un site internet permettant de commander les produits sans bouger de chez soi. En tout cas, rien n’empêchera petits et grands de venir à la Ferme de Teremba pour choisir leurs produits préférés et recevoir l’accueil chaleureux de Marie-Thérèse et Patrick Pascau.

Prochain rendez-vous : la Foire de Bourail !

Vous retrouverez Marie-Thérèse et Patrick Pascau avec de nouveaux produits à nous faire découvrir…Ce sera la surprise du chef !

Marie-Thérèse et Patrick Pascau • Ferme de Teremba Route du Fort Teremba, Moindou • Tél. 44.33.58

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FNSEA

Après une mission de 6 mois sur le syndicalisme agricole et l’accompagnement de cette dynamique, la Chambre d’Agriculture n’a jamais cessé de croire en l’importance stratégique de la mise en place de syndicats agricoles forts et représentatifs. Le syndicalisme agricole à vocation générale n’existe pas en Nouvelle-Calédonie et la Chambre d’Agriculture n’a pas vocation à se substituer à un syndicat.

Des missions respectives… complémentaires…

Les missions de la Chambre d’Agriculture sont clairement définies dans ses statuts. Pour rappel, ces deux missions principales sont :

a) d’être un organe consultatif auprès des pouvoirs publics

b) d’être représentatif des intérêts de la profession agricole

Les missions d’un syndicat agricole, représentatif et à vocation générale sont d’assurer la représentation et la défense des intérêts matériels, moraux et sociaux de la profession agricole. Un syndicat agricole a notamment pour but :

a) d’examiner tous les problèmes économiques et sociaux, ainsi que les réformes législatives que peut exiger l’intérêt de l’agriculture ;

Depuis plusieurs années, les

agriculteurs entendent parler

de syndicats agricoles. En 2006,

la venue d’Anne-Elisabeth

GERREBOUT, chargée par la

Chambre d’Agriculture et la FNSEA

de travailler sur cette question, a

permis à chacun de comprendre et

de se positionner. Aussi, le contexte

actuel (pluies, inondations, viroses

et autres maladies…) nous rappelle

à l’ordre. Il est temps d’agir !

Syndicalisme professionnel agricole…

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b) de préparer, encourager, soutenir la création et le fonctionnement d’institu-tions agricoles, telles que sociétés coopé-ratives, caisses d’assurances mutuelles, sociétés de secours mutuels contre la ma-ladie, caisses de retraite pour la vieillesse, assurances contre les accidents, caisses locales de crédit agricole, offices de ren-seignements pour les offres et demandes de produits, d’engrais, d’animaux, de ma-chines, de semences, ... ;

c) de favoriser les essais de cultures, d’engrais, de semences, d’expérimenter les instruments professionnels et tout autre moyen propre à faciliter le travail, augmenter la production, diminuer les prix de revient, ... ;

d) d’encourager l’enseignement agricole et de le favoriser par des conférences et tous moyens qui seront reconnus utiles ;

e) de donner des consultations sur tout ce qui concerne la profession agricole ;

f) d’encourager le travail agricole par l’organisation de concours ;

g) de promouvoir toutes initiatives utiles en faveur de la jeunesse rurale ;

h) de créer des sections qui seront

chargées de l’examen des problèmes relatifs aux diverses productions agricoles ou ayant trait aux problèmes sociaux ou humains.

A la lecture des missions de la Chambre d’Agriculture et de celles d’un syndicat agricole, on peut aisément dire qu’elles sont complémentaires et que la création de syndicats agricoles renforcera la profession agricole à tous les niveaux.

Et maintenant…

Ces derniers mois, la Chambre d’Agriculture a accentué ses efforts et plusieurs chantiers se sont ouverts : la mise en place d’une interprofession «viande» et l’accompagnement de la dynamique de création de syndicats agricoles locaux.

Concernant ce dernier point, il ne s’agit pas de se substituer aux associations, aux groupements ou syndicats de filières existants. La démarche entreprise consiste à créer, par secteurs géographiques, des «petits» syndicats agricoles, à vocation générale constitués de tous les agriculteurs du secteur souhaitant adhérer à cette démarche.

Un premier découpage de la Nouvelle-Calédonie avait été proposé en février 2007 (mission FNSEA), complété depuis et présenté ci-après. Le champ géographique de chaque syndicat local est représenté par un encadré. Mais il ne s’agit que de projet…

L’ensemble des syndicats locaux serait fédéré au sein d’une Fédération de syndicats d’exploitants agricoles dont les statuts doivent être reconnus par la FNSEA (syndicat agricole majoritaire en Métropole).

La prochaine étape

Elle consiste à réunir, par secteur, suffisamment d’agriculteurs (quelles que soient leurs productions agricoles) pour constituer les syndicats locaux. Il semble déjà que le secteur de La Foa, Boulouparis, Sarraméa et Farino aboutisse rapidement à la création du premier syndicat d’exploitants agricoles pour cette région. Les autres secteurs devraient suivre assez vite. Suite dans les échos et les prochains numéros de La Calédonie Agricole.

Contacts : André Estieux tél. 44 34 23 • Camille Ollivier tél. 44 32 91 Jean Charles Moglia tél. 44 37 77 • Jean-Claude Condoya tél. 44 32 65

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Le CAM et la Province Nord unissent leurs efforts …

Principaux éléments de la mesure

BénéficiairesS’applique aux prêts souscrits (hors assurance décès-invalidité) par des personnes physiques ou morales :• ayant leur lieu d’exploitation situé en Province Nord ;• régulièrement inscrites au Répertoire d’Identification des Entreprises (RIDET) avec un code d’activité principal (code NAF) lié à une activité agricole et titulaires de la carte professionnelle de la Chambre d’Agriculture.

Opérations éligiblesTous les investissements agricoles entrant dans la catégorie «crédit d’équipement» au sens de la réglementation bancaire (cheptel, matériel agricole, travaux de mise en valeur, bâtiments d’exploitation, véhicules utilitaires, …), hors foncier.

Durée d’application de la mesure• Normale : les deux (2) premières années d’échéances ;• Exceptionnelle : toute la durée du prêt pour les bénéficiaires d’une DIA en voie d’attribution, ou les agriculteurs ayant déjà obtenu une DIA et répondant aux critères «jeune agriculteur» à la date de mise en place du prêt.

Compatibilité de la mesureCompatible avec toute autre aide (subvention, défiscalisation, exonération de TGI) dont aurait ou pourrait bénéficier l’investissement financé.

En faveur des exploitants agricoles de la Province Nord dans leurs projetsde développement ou de création.

Le taux de bonification finale est obtenu en multipliant le taux Base 1 par le taux Base 2

IMPORTANTVous ne paierez, pendant la période d’application de la mesure, que le montant bonifié de vos échéances.La Province Nord prendra immédiatement en charge la différence d’intérêt.

SPECIAL BONIFICATION D’INTERETS

CAM Koné 47 37 38 • CAM Bourail 44 22 55

CAM La Foa 44 39 40 • CAM Nouméa 26 60 60

Critères Base 1 Référence aux filières «Prioritaire» ou «en Développement» définies par le CODEV de la PROVINCE NORD à la date de mise en place du prêt.

Critères Base 2 Age de l’exploitant avec un seuil faisant référence aux conditions d’accès à la DIA, soit 45 ans.Pour les personnes morales, l’âge du chef d’exploitation titulaire de la carte professionnelle de la Chambre d’Agriculture sera pris comme référence.

Date d’effet de la mesure Prêts mis en place entre le 1er janvier 2008 et le 30 juin 2009

Date d’application effective Toutes les échéances dues après le 31 juillet 2008

CRITERES ET PORTEE DE LA MESURE DE BONIFICATION

TAUX DES BONIFICATIONS (hors assurance décès-invalidité)

Base 1 Base 2 Bonifications finales

A - CODEV – Prioritaire 100 %1 – Age exploitant <= 45 ans2 – Age exploitant > 45 ans

90 %75 %

A 1A 2

90 %75 %

B – CODEV - Développement 75 %1 – Age exploitant <= 45 ans2 – Age exploitant > 45 ans

90 %75 %

B 1B 2

68 %56 %

La brousse a un partenaire,le CREDIT AGRICOLE MUTUEL

Document non contractuel

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PROVINCE NORD

extraits de la

délibération

Instituant les taux d’intervention et

les mesures sectorielles applicables

dans le cadre du nouveau Code de

Développement de la Province Nord

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Extraits...

«article 1. Productions prioritaires dans l’ensemble de la Province

Le développement des productions agricoles suivantes est prioritaire dans l’ensemble de la Province : ... production bovine

article 4. Mesures particulières pour l’adaptation des éleveurs aux périodes de sécheresse

Il est instauré une majoration du plafond de l’aide de 10 % pour tout investissement permettant de réduire les pénuries alimen-taires des animaux, notamment pendant les périodes de sécheresse. Est éligible tout investissement concou-rant à cet objectif comme par exemple : matériel d’abreuvement, système d’irriga-tion, barrières de cloisonnement des par-celles, chaîne fourragère, implantation de pâturages.

Le projet devra bénéficier d’un diagnostic d’exploitation préalable et seuls les inves-tissements en cohérence et préconisés à l’issue du diagnostic seront primables. L’objet du diagnostic est de déterminer les améliorations prioritaires à apporter à l’exploitation et à son fonctionnement et d’élaborer un plan d’amélioration adapté. Le diagnostic de l’exploitation sera réalisé par les services techniques. Il fera l’objet d’un document formalisé qui comprendra un descriptif détaillé de l’exploitation, une analyse de la situation sur la base d’indi-cateurs objectifs et un ensemble de préco-nisations hiérarchisées.

CHAPITRE II - MODULE DE SUIVI D’ELEVAGE BOVIN

article 9. Description Le module est composé d’un ensemble d’équipements et de fournitures permet-tant d’assurer le contrôle de performances

en toute sécurité ainsi que l’identifica-tion des animaux. La composition exacte du module est adaptable à la situation du bénéficiaire et elle est fonction de la taille de l’éle-vage.

Deux catégories sont retenues : Catégorie 1 : élevages de moins de 50 UGB Catégorie 2 : élevages de plus de 50 UGB Le module comprend : • Du matériel d’identification(pince + étiquettes) • Du matériel de castration (pince + anneaux) • Une balance comprenant un plateau et 2 barres (accessible uniquement aux élevages de catégorie 2) • Une cage de contention (uniquement accessible aux élevages de catégorie 2) • Une tête de contention (accessibles à toutes catégories d’élevages) • Une zone d’aménagement pour la contention qui comprend une dalle et une toiture • Des panneaux métalliques (8 maximum) avec des cadres (3 maximum) • Une porte de contention un seul sens (2 maximum) • Une aide forfaitaire pour le transport

article 10. Montant et taux d’aide applicable

Le coût unitaire de chaque équipement est plafonné. Le taux d’intervention est de 70 %.

article 11. Procédures et agréments

Pour bénéficier de la mesure, l’éleveur devra obligatoirement être inscrit au Réseau de suivi des élevages bovins mis en place par la Province nord (signature d’un contrat). L’éleveur devra faire une demande auprès de la Province nord. La composition exacte du module sera déterminée au cas par cas.

Le dossier aura une forme simplifiée. Il sera présenté à la Commission du Développement Economique qui donnera un avis sur l’aide à accorder. L’agrément sera accordé, si l’avis de la commission est favorable, par délibération du Bureau de l’Assemblée de la Province.»

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HOMMAGE

Il commença à travailler à l’âge de 18 ans comme employé agricole pour son oncle. Deux ans plus tard, il décida de se lancer dans l’élevage porcin pour pou-voir mieux vivre. Patrick Marcias en fit sa carrière professionnelle pendant 25 ans où il connu des moments plus difficiles que d’autres mais malgré tout cela, Pa-trick Marcias continua de travailler très dur pour sa famille, décidant de vouloir toujours en faire plus pour sa profession. C’était un membre actif de plusieurs as-

Hommage à Monsieur Patrick Marcias

Hommage à Monsieur Paul Sihaze

Hommage à Madame Geneviève Pierson

geux et généreux, toujours prêt à ren-dre service. Patrick était un bon mari, un père modèle pour ses trois enfants à qui il a su donner une bonne édu-cation et transmettre son savoir-faire. Malheureusement, il nous a quitté à l’âge de 45 ans, emporté par une lon-gue maladie. Son fils reprend l’exploi-tation et la vie continue. Sa présence demeure toujours et à jamais dans nos mémoires.

Madame Geneviève PIerson nous a quitté le 8 juillet 2008. C’était une femme très attachée à sa terre qui a su transmettre à ses enfants l’amour des palmiers et qui est à l’origine de la pépinière Mango. Geneviève avait une grande connaissance de la Nouvelle-Calédonie. Avec elle s’en va une partie de la mémoire calédonienne.Sincères condoléances à toute sa famille.Son parc de Karenga qu’elle aimait tant

sociations mais égelement membre de la Chambre d’Agriculture, de l’UPRA Porcine, du Syndicat des éle-veurs porcins ou encore de la Foire de Bourail. Ce qu’il souhaitait pour l’agriculture, c’était de voir les jeunes s’investir dans ce domaine. Durant toutes ces années de dur labeur, il travailla seul jusqu’à ce que son fils le rejoigne pour travailler avec lui, en famille. C’était un battant, un homme coura-

Paul Sihaze, le grand chef du district de Wetr, s’est éteint samedi 26 juillet soir à l’âge de 65 ans est décédé des suites de sa maladie. C’est toute l’île qui vient de perdre un père. Paul Sihaze, qui avait huit enfants, avait accédé aux fonctions coutumières en 1966. Il avait été sénateur coutumier et avait également assuré la présidence de l’institution. Au titre de ses distinctions honorifiques, Paul Sihaze avait été décoré de la Légion d’honneur par Henri Boula, le grand chef du district

de Lössi, lui-même disparu en 2006. Paul Sihaze avait été à l’origine de la création du groupe culturel du Wetr, une troupe qui avait participé au sixième Festival des arts du Pacifique, aux îles Cook.

Personne à Lifou et en Nouvelle-Calédonie n’oubliera cet «homme avec un grand cœur». Représentants de l’Etat, des provinces et du district étaient présents pour un dernier

hommage à cet homme, apprécié et respecté, qui avait su trouver l’équilibre entre tradition et modernité.

Son credo : «unir, accueillir, pardonner et faire fructifier, s’appuyer sur le passé, préparer l’avenir.»Il a été décoré de l’ordre de la Légion étrangère. Paul Sihaze fait beau voyage avec cette certitude que la population d’ici-bas ne l’oubliera pas.

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Au vu de l’augmentation de la demande pour des machines performantes, et nous basant sur notre expérience dans ce domaine, depuis peu, nous avons décidé de nous spécialiser dans l’importation et la vente de matériel agricole en tout genre. Ainsi, pour notre clientèle, nous importons la marque Valtra. Step import, c’est aussi un importateur de pièces détachées toutes marques telles que : Fiat international, John Deer, Massey Fergusson, Ford-Howard, etc. La marque Valtra

Nous sommes représentants de la marque Valtra en tracteur, avec des puissances allant de 75 à 200 CV. Ces machines répondent aux besoins de toutes les tailles d’exploitation agricole, de la plus petite à la plus étendue. En neuf ans, nous avons

Step import, à votre écoute

Quand on parle du Nord, on pense tout de suite au projet minier. Mais il y dix ans déjà, du côté de Koné, la scierie de Netchaot est née.

PUBLIREPORTAGE

vendu plus de cent trente engins sur le territoire, ce qui représente un chiffre record pour le secteur. La grande nouveauté de l’année, pour tous nos clients, réside dans le lancement d’une nouvelle série de tracteurs équipés d’une motorisation Kubota et Caterpillar, d’une puissance de 23 à 100 CV. La gamme de prix commence à 1.200.000 Cfp, les rendant accessibles à tous, permettant ainsi, d’améliorer la rentabilité de vos cultures. Avec une nouvelle machine, vous améliorerez les conditions de travail dans votre entreprise. En cas de problème, n’hésitez pas, notre service après-vente, efficace et rapide, est assuré par notre mécanicien basé en brousse pour les entretiens périodiques et notre spécialiste pour

les anomalies plus importantes. Ils sont à votre disposition et se déplacent sur tout le territoire. Vous trouverez chez nous, l’accueil et l’écoute de techniciens en mécanique et de professionnels du secteur qui sauront comprendre vos soucis et répondre à vos interrogations quant aux qualités de nos machines. Ils sont à même de vous guider et vous conseiller en fonction des conditions de travail particulières à votre exploitation agricole.

Nous vous attendons pour une visite dans nos nouveaux bureaux installés à Boulouparis, sur la RT1. Venez examiner nos dernières machines, essayer-les sur notre parc d’exposition qui s’étend sur près d’un hectare, pour plus de commodité.

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BP 111 - 98845 Nouméa Cedexfax : 28 45 87 service [email protected]

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